Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1906-06-01
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 juin 1906 01 juin 1906
Description : 1906/06/01 (N13230). 1906/06/01 (N13230).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7568708g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/04/2013
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Adresser lettres et mandats à l'Administrateur t,
Toujours la Vérification
Nous avons dans un précédent arti-
cle indiqué nos aspirations en matière
de vérification des pouvoirs. Déga-
geant la question de tout ce qui est
particulier, de tout ce qui est actuel,
nous avons exprimé le vœu. que; non
pas présentement, la solution n'étant
peut-être pas mûre encore, mais dans
un délai plus ou moins long, le soin
de statuer sur la validité de l'élection
fût remis par le Parlement lui-même
à un pouvoir différent, plus neutre,
moins facile à accuser de partialité.
impartiale, la Chambre l'est, à coup
stfr; ses décisions seront équitables,
plus empreintes, nous en avons la
conviction, plus faites de bienveil-
lance que de sévérité. L'impartialité
sera pour elle une loi facile à obser-
ver ; c'est en vain que nos adversai-
res, d'avance et sans motif, dirigeant
contre elle je ne sais quel vague pro-
cès de tendance, essaient de la repré-
senter au pays comme gouvernée par
l'esprit de parti en ces matières de
pure équité. Nous ne sommes pas ici.
des vainqueurs exerçant les droits de
la victoire, mais des magistrats im-
partiaux exerçant les obligations de la
justice. Nous ne l'oublierons certaine-
ment pas.
Quoi qu'il en soit, pour en revenir
à notre démonstration, il nous a paru
utile de rechercher comment, dans les
principaux Parlements connus, sont
vérifiés les pouvoirs législatifs. Notre
conception actuelle règne-t-elle par-
tout, ou bien notre système, qui ne
date pas d'hier, qui nous vient de nos
plus anciennes assemblées, est-il aban-
donné dans'certains pays et lesquels ?
Remarquons d'abord qu'en France,
même sous la monarchie absolue, ce
droit était traditionnellement exercé
par les Etats-Généraux, comme une
concession émanée du pouvoir royal.
Quelquefois cependant, d'une faconex-
ceptionnelle, la royauté se réservait
l'exercice de ce droit ; c'est notam-
ment ce que fit Henri III aux Etats-
Généraux de 1588..
D'ailleurs, alors même que le pou-
voir de vérification était abandonné
aux députés des trois ordres, c'était
au conseil du roi qu'était remis le
soin de trancher toutes les questions
de droit qui pouvaient surgir à cette
occasion. On sait qu'en 1789, l'Assem-
blée nationale se saisit de ce droit et
fit prévaloir son autorité. Depuis, ce
droit n'a cessé d'appartenir à nos
Chambres, toutes les fois qu'elles ont
été constituées par l'élection.
Les Etats-Unis pratiquent le même
système : « Chaque Chambre, dit la
Constitution américaine, est juge des
élections, pouvoirs et qualifications de
ses membres. n -
Le statut italien, dans son article 60,
laisse de côté la question de l'éligi-
bilité, mais déclare que « chacune des
Chambres est seule compétente pour
juger de la validité des titres d'admis-
sion de ses propres membres ».
En Allemagne, en Autriche, dans le
Danemark, en Belgique, dans les Pays-
Bas, chaque Chambre vérifie les pou-
voirs de ses membres et juge les con-
testations qui peuvent s'élever à ce
sujet.
En Suède, les pouvoirs des mem-
bres du Riksdag sont vérifiés, quant à
la forme, par le ministre de la justice,
assisté de trois administrateurs de la
Banque et de trois administrateurs de
la Çaisse de la Dette publique; mais
chaque Chambre a le droit de se sai-
sir directement de l'examen des diver-
ses élections et de statuer en dernier
ressort, même après la décision du
ministre de la justice.
Le Portugal, après avoir, sous l'em-
pire du décret de 1852, remis à la
Chambre le soin de vérifier les pou-
voirs de ses membres, a modifié cette
disposition en 1884. Une loi de cette
époque décide que le pouvoir de véri-
fication restera dans les attributions
de la Chambre, mais que, toutes les
fois que quinze députés le demande-
ront, l'élection sera déférée à un tri-
bunal spécial,composé de président et
de trois juges de la Cour suprême et
:de trois juges de la Cour d'appel de
Lisbonne. Ce tribunal statue alors dé-
finitivement et sans recours.
i La Constitution japonaise fait juger
les protestations électorales par la
Cour d'appel.
Au Canada, nous apprend M. Pierre
dans son très intéressant et très sub-
stantiel ouvrage, en vertu d'un acte
llu 24 juillet 1894, toutes les contesta-
tions au sujet des élections sont portées
devant la cour compétente d'après le
Jlîeu où les faits se sont passés; les de-
iwandes d'enquête ne peuvent être pré-\
èentées à la cour que quarante jours
àprès l'élection, délai qui permet aux
rancunes de s'éteindre ; elles ne sont
plus recevables Soixante jours après le
vote ; elles Vivent être signées de cinq
électeurs au moins.
.¿ v-
En Angleterre, la Chambre des Com-
munes a procédé pendant plus de
deux siècles à la vérification directe
des pouvoirs de ses membres, jus-
qu'en 1790. A cette date, elle en remit
le soin à une sorte de jury parlemen-
taire ainsi constitué. Le président tfê
rait au sort 33 membres que les par-
ties intéressées réduisaient à 11, par
voie de récusation ; chacune de ces
parties avait le droit de choisir en ou-
tre un membre parmi ceux que le sort
n'avait pas désignés. Ainsi composé de
1-3 membres, le comité se constituait
comme un tribunal, et examinait les
pièces, recueillait les témoignages,
entendait les avocats et statuait défi-
nitivement.
Cette procédure a fonctionné jus-
qu'à l'Act de 1868. Par cet act, com-
plété en 1879, la Chambre des Com-
munes n'a plus retenu que les ques-
tions d'éligibilité. Quant à l'examen
des protestations contre les opérations
électorales, il est remis à deux juges
de la Chambre du Banc de la Reine,
désignés par leurs collègues. En cas
de désaccord entre eux, les protesta-
tions sont rejetées.
Ce système a été très bien accueilli
en Angleterre. Un membre de la
Chambre des Communes en exposait
spirituellement les motifs et l'écono-
mie en ces termes, devant ses collè-
gues : « A quoi bon, par la vérifica-
tion des pouvoirs, recommencer dans
la Chambre l'agitation électorale ! A
quoi bon échanger, comme premier
salut, entre les membres qui arrivent,
des accusations véhémentes et inau-
gurer des débats d'affaires par des
débats de passions ! La loi électorale,
comme toutes les lois, doit être appli-
quée par des tribunaux. La grande
majorité des élections étant incontes-
tée, cela suffit pour que la Chambre
se constitue et se mette au travail sans
délai ; elle y gagne de la concorde et
du temps. »
Tels sont les Drincipaux procédés
usités dans les divers pays constitu-
tionnels. Il nous a semblé qu'il
n'était pas sans intérêt, à l'heure pré-
sente, de les exposer à nos lecteurs.
Louis Martin.
LES ON-DIT
« SECRETO PONTIFICIO »
Séances secrètes, discussions
secrètes, votes secrets, et avis
secret transmis sous le sceau du
secret au Saint-Siège : c'est le
programme de l'Assemblée plé-
nière des évêques qui se tient à
1 archevêché. En d'autres termes, nous
allons jouer une fois de plus le rôle ridi-
cule des badauds qui regardent avec obsti-
nation le mur derrière lequel il doit se
passer quelque chose.
On nous dit que cette procédure un peu
trop mystérieuse inquiète un certain nom-
bre de catholiques libéraux. Ils se rappel-
lent que Léon XIII, qui - j'en fais mes
excuses à la chronologie - fut un Saint-
Père plus « moderne )) que son successeur,
avait laissé tomber en désuétude la règle
du secreto pontificio, auquel Pie X s'est
hâté de soumettre le* évêques de France.
Il va arriver ceci : le pape recevra bien
des évêques le conseil qu'il attend d'eux ;
mais il ne saura pas si cet avis correspond
au sentiment des catholiques d'ici, puisque
l'opinion ne sera pas appelée à apprécier
les délibérations et les votes de l'assemblée
épiscopale.
Il paraît, en outre, que l'esprit qui règne
au Vatican pourrait encourager Pie X à
persister dans une résistance que le suf-
frage universel a condamnée d'une façon
très explicite.
Si l'Eglise commet l'erreur que les ul-
tramontains attendent d'elle, elle en por-
tera la lourde responsabilité. Et elle ne
pourra pas prétendre que les avertissements
lui ont manqué.
L'ILE PAUL DOUMER :
M. Jean Charcot, qui organisa, il y a
deux ans, une expédition antarctique d'un
intérêt géographique et scientifique si
puissant, vient d'informer M. Paul Dou-
l merqtfil a donné son nom à une ile dé-
couverte au cours de ses recherches.
*
LES ALLUMETTES EN FRANCE
II a été fabriqué, en 1904, par les six
manufactures de l'Etat français, un pej
plus de 39 milliards d'allumettes de toute
catégorie.
Les recettes de toute nature ont été de
35.357.634 francs, en augmentation de
338.000 francs sur celles de 1903.
Les dépenses se sont élevées au chiffra
de 9.272.891 francs, en diminution de
59.915 francs sur celles de 1903.
Le bénéfice net réalisé parle monopole a
donc été de 26.084.742 francs.
Les ouvriers ont gagné en moyenne par
jour 8 fr. 68 les hommes, et 5 francs les
femmes.
Lorsque l'Etat a pris le monopole, en
1890, les hommes gagnaient 4 ft\ 36 et les
femmes 2 fr. 78.
,MAIN O'ŒUtfRE ÈCONOM/OUE
Les pêcheurs chinois de l'île d'Haïnan
et du littoral de Kouang-Tchéou-Wan ont
dressé pour la pêche des oiseaux plongeurs
rapportant à leurs maîtres le poisson qu'ils
ont pris ; ces oiseaux, que les indigènes
appellent Tio-N-Lo, sont gros comme des
pies, leur plumage, quand ils ont les ailes
étendues, ressemble à un damier noir et
blanc, ils peuvent saisir et rapporter des
animaux pesant deux fois leur propre
poids. -A';';c;''E'"
Chacim d'eux pêche, chaque jour, pour
Son une dizaine de liVioide
poissons; ils ne peuvent avaler leur proie,
ayant le cou serré par une corde.
Quand ils ont rempli leur tâche, les Chi-
nois dessèrent la corde leur entourant le
cou et ils se livrent, alors, à la pêche pour
leur compte personnel.
Le poisson, capturé par ces singuliers
pêcheurs, sert à la confection d'un Nuoc-
Mam, sauce à l'usage, culinaire, très ap-
précié dans la haute société du Céleste
Empire.
LE CONTROLEUR ET SA MOHTRE .'-:"
Un lecteur du Rappel, à propos des vols
dans le Métro, nous signale une recrudes-
cence de soustractions dans les omnibus et
tramways, surtout le dimanche.
« Dimanche dernier, dit-il, un contrô-
leur, en appelant les numéros à la station
de Saint-Germain-des-Prés, a été refait de
sa montre. »
Vous verrez qu'un de ces matins nous
apprendrons le vol d'une des tours de
Notre-Dame à la faveur d'un embarras de
voitures!
LE TÉNOR DU « NORD )
Il y a, en ce moment, au théâtre Mon-
cey, un ténor qui fait les délices des Bati-
gnolles dans les Cloches de Comeville et
autres opérettes populaires. Il a un fort
joli filet de voix et chacun s'évertue à lui
prédire un heureux avenir. Le chanteur ne
sort pas du Conservatoire ; cela ne mène
plus à rien, à peine à l'Odéon. Il était em-
ployé au chemin de fer du Nord et, à ses
heures de loisir, comme Antoine, s'exer-
çait au théâtre avec quelques camarades.
Un jour, à Vichy, ayant entendu un ténor
occasionnel exécuter de façon déplorable
les couplets de la Paresse de tiip, il alla
trouver le directeur du casino, offrit de le
remplacer d'urgence. On le prit au mot et
il obtint un réel succès. Au retour, il lâcha
délibérément la Compagnie.
Le Passant.
it - ♦ '■ ■
LA FOIRE AUX MÉDAILLES
Le travail colossal, le prodigieux effort que
nous décèle le Salon des Artistes français ; les
rêves, les lièvres et les enthousiasmes de nos
peintres, do nos sculpteurs, de nos graveurs
et de nos architectes, tout cela vient d'aboutir
encore une fois, cette année, à la distribution
de quelques médailles, Que de déceptions 1
Que de rancœurs ! Que d'amertumes 1
On a la preuve certaine, manifeste, basée
sur des témoignages d'amis, de maîtres et
d'inconnus, que l'oeuvre récompensée est
bien inférioure à celle que l'on a exposée soi-
même — et l'on est pris d'un dégoût et d'une
lassitude insurmontables. Ce n'est pas qu'en
son for intérieur l'artiste, qui se sent réelle-
ment doué, ne dédaigne quelque peu J'appré-
ciation de pas mal de membres do jury;
mais il faut une consécration otficielle, s'il
veut vendre, s'il veut vivre.
Acheteurs et marchands, à qui leur igno-
rance, leur incompréhension ou le manque de
goût inspirent une prudente réserve et une
sage défiance, ne veulent acquérir que des
œuvres portant une marque de fabrique : si-
gnature connue ou estampille officielle. Allez
donc leur faire admirer et payer un cbef-
d'œuvre qui ne serait ni signé, ni médaillé J
Autant vaudrait faire admettre au tsar que
l'autocratie, à notre époque, est une aberra-
tion.
Aussi, plus que jamais, fait-on la chasse
aux médailles, une chasse bien actuelle — il
faut être de son temps! — c'est-à dire bien
cynique et bien écœurante.
Cette chasse, cette lutte, ces intrigues ont
toujours existé, nous le savons; mais elles ne
s'étalaient pas au grand jour,avec l'impudence
qu'elles ont aujourd'hui.
Il y a vingt aus encore, ceux qui étaient
d'esprit hautain ou indépendant, ceux qui
n'avaient pas 1 échine souple, edux qui ne
savaient ni mentir, ni aduler, ceux qui ne-
voulaient rien dovoir qu'à leur talent, ceux-
là pouvaient au moins garder des illusions et
qualifier « d'erreurs » ce qu'ils ignoraient
être du favoritisme ou du passe-droit.
A présent, ces illusions mêmes ne sont plus
permises : il n'y a plus « d'erreurs D possi-
bles.
Tous les artistes savent que la «foire aux
médailles » se tient chaque vendredi, l'après-
midi, au rond-poiut central de la sculpture.
Autour des « chers maîtres » et des membres
du jury, les lauréats forment des groupes ani-
més, gesticulent, se mettent en évidence, font
des grâces et des courbettes, se livrent à des
éreintemeats savants, soigneusement étudiés.
et se pâment ou s'esclaffent quand un « mem-
bre influent » lance une grosstf plaisanterie.
Ils vont dégroupé en groupe, toujours sou-
riants, toujours affables, toujours rosses.
Quelquefois, ils parviennent à entraîner à l'é-
cart, pendant une minute, un « votant » d'une
certaine importance. Alors, c'est la viôtoire :
ils prennent aussitôt nn petit air entendu et,
d'un ton mystérieux, répètent à tout venant
« que l'affaire est dans le sac, que X. l'a af-
firmé, que Y. l'a formellement promis, et
que Z. ne peut refuser, puisqu'il va dinar
une fois par semaine chez les parents du
« propose. »
Tous ces trafics, tous ces marchandages
se poursuivent ouvertement sous la douce
lumière de l'immense velutn, au milieu des
marbres et des plantes vertes : on prendrait
presque ce marché pour une assemblée de
péripatéticiens discutant de graves problèmes
philosophiques aux Champs-Elyséens.
Un de mes amis, peintre aujourd'hui célè-
hre, me disait, i'un de ces derniers vendredis,
en contemplant ce spectacle d'un œil mi-fâ-
ché, mi-railleur :
« Ah ! que les jeunes peintres sont à plain-
dre, avec un jury qui comprend 60 membres!
Au moins, de mon temps, il n'y on avait que
20 ! »
Je me contentai de lui répondre, sur la
môme ton : « Espérons que la foire aux mé-
dailles avilira tellement celles-ci qu'on finira
par les supprimer. »
G. de Vornoy.
CONSEIL DE CABINET
Les ministres et les sous-secrétaires d'Etat
se ront réunte, ce matin, en conseil de cabi-
net, au ministère de la justice, sous la prési-
dence de M. Sarrien.
La séance a été presque entièrement consa-
crée à l'étude des questions budgétaires et du
programme de réformes que le gouvernement
compte proposer au Parlement.
Llj CranseH a décidé d'envoyer un bâtiment
"de guerre à tanger, pour obtenir réparation
de l'assassinat de notre compatriote M. Char-
bonnier»*; ,
Enfin, M. Dujardin-Beaumetz a été désigné
pour représenter le gouvernement à l'iaau-
garation des monuments d'Alexandre Dumas
et de Daubigny. -
• i go> -- 1-
1 UN AVERTISSEMENT» y
Les évêques de France sont réunis en con-
grès pour se prononcer définitivement sur la
question des associations cultuelles.
Los intransigeants prêchent la résistance à
la loi de séparation et encouragent.les évêques
à ne pas recommander au pape la reconnais-
sance des associations cultuelles.
Nous ne comprenons rien à l'aveuglement
de ces personnes qui ne paraissent pas avoir
compris la signification du verdict prononcé
par le pays.
Il ne faut pas oublier que la question de
la séparation a été nettement posée au suf-
frage universel, qui a répondu par les élec-
tions des 6 et 20 mai. Non seulement on a
soumis aux électeurs français l'approbation
ou la désapprobation de la loi de séparation,
mais on lui a encore fait ressortir toutes les
conséquences de la non-constitution des as-
sociations cultuelles. On a agité le spectre
des églises fermées, des cérémonies suppri-
mées, du culte détruit, etc.
La réponse a été celle que vous connaissez:
411 députés favorables à la Séparation vont
entrer à la Chambre le 1" juin prochain!
Ce résultat décisif devrait faire réfléchir les
évêques et leur éviter la mésaventure qui les
attendrait s'ils donnaient suite au projets de
résistance préconisés par des politiciens plus
soucieux des intrigues de parti que des inté-
rêts religieux.
La non-constitution des associations cul-
tuelles aura des résultats désastreux pour
l'Eglise et son clergé. Elle laissera, en revan-
che, absolument indifférente la massa des
électeurs qui connaissent d'avance les consé-
quences de cet acte d'insubordination et qui
les ont acceptées ou sanctionnées par leurs
votes de ce mois.
Que les évêques se souviennent des inven-
taires avant de se lancer dans une aventure
plus périlleuse pour l'Eglise que pour l'Etat.
On croyait que l'affaire des inventaires al-
lait amener à la Chambre une majorité cléri.
cale; c'est tout la contraire qui a eu lieu.
Eh bien ! la question des associations cul-
tuelle produira le même effet.
Nous prions les évêques de se persuader de
ce fait indéniable. Ils éviteront ainsi à l'Eglise
et au pays une période d'agitation dont le
clergé payera, encore une fois, les frais.
JEAN CLERVAL..
Nous publierons prochainement, en feuil-
leton de 4e page,
LA BELLE MADAME MOT
grand roman parisien, par
ODYSSE BAROT
Nous n'avons pas à recommander ici le
magistral auteur du Médecin des Fous, de
la Matelassière, des Amours de la Du-
chesse, et de tant d'autres œuvres appré-
ciées de nos lecteurs.
La Belle Madame Havelot
aura, ce qui n'est pas peu dire, le succès
des précédents ou vraies de son auteur.
POUR DES FROMAGES
Les troubles en Sardaigne
Des troubles assez sérieux ont eu lieu ces
derniers temps en Sardaigne. La troupe a du
plusieurs fois intervenir : des conflits se sont
produits et, sur plusieurs points, les gendar-
mes ayant fait usage de leurs armes, il y a
eu plusieurs morts et de nombreux blessJs.
Tous ces troubles, toutes ces manifestations
avaient lieu aux cris de : « A bas les mar-
chands de fromage! » et presque partout ces
nombreux mécontents essayaient de mettre h
feu aux fabriques de fromage.
La chose est assez curieuse pour mériter
une explication.
La Sardaigne est un pays accidenté, assez
mal cultivé, mais possédant d'innombrables
troupeaux de chèvres. Elle produit donc
beaucoup de lait et de tout temps les habi-
tants faisaient avec ce lait des fromages qui
constituaient la base de leur alimentation.
Ce fromage obtenu par des procédés rudl-
mentaires, importé, il y a de siècles par les
Arabes, pouvait paraître excellent pour les
Sardes qui n'avaient guère autre chose. Mais
sa réputation ne dépassait pas l'île et il
n'était jamais venu à l'idée de personne d'en
exporter sur le continent. ,-
Mais, ces dernières années, dès industriels
entreprirent la fabrication en grand des fro-
mages avec des produits nouveaux et un ou-
tillage perfectionné. Le produit fut excellent
et l'écoulement en fut facile.
Seulement le prix augmenta rapidement et
les habitants se viront bientôt privés de leur
nourriture habituelle. D'où le mécontente-
ment actuel qui se traduit par les troubles
que l'on connaît. — L. P.
O»
DRAME INTIME
A Pontsnay-sous-Bois
Un drame s'est déroulé hier, rue de Mon-
trèùiI, à' Fontenay-solts-Bois, causant une
profonde impression.
Un journalier, Jean Giacomini, 32 ans, ori-
ginaire de Tarrare (Italie), demeurant 12, rue
Carreau,.à Nogent-sur-Marne, attendait hier,
vers midi, sa femme, née Jeanne Gregori, 26
ans, domiciliée 19, rue de Saint Germain, à
Fontonay-sous-Bois, à la porte de l'usine où
elle était employée, rue de Montreuil, dans
cette dernière localité.
Disons entre parenthèses que les époux vi-
vaient séparés depuis plusieurs mois. En
voyant paraîtra si femme, Jean Giacomini
s'est approché d'elle, et après un rapide
échange d'explications, il a sorti de sous son
vêtement un coutelas de boucher qu'il tenait.
à la main'et l'en a frappé de deux coups en-
tre les épaules et d'un troisième dans les
reins. .,
La malheureuse s'est affaissée comme une
masse stir la chaussée. Tandis que des té-
moins de la scène, qui n'avalent pu intervenir
en j'ais on de sa rapidité,s'empressaient au se-
cours de la pauvre femme et la transportaient
dans une pharmacie du voisinage, le mari
mëurtiar.. .i enfuyait en toute hàte,mais, à une
eerUiae distance, il s'arrêtait net, sortait un
revolver de sa poche et se logeait deux balles
dans la gorge.
La victime de ce drame. conjugal n'a pas
tardé à succomber à ses blessures. Pour Jean
Giacomini,.son état, des plus graves, a néces-
sité son transport à l'hôpital Saint-Antoine,
où il demeure consigné à la disposition de la
justice.
D'après les premiers éléments de l'enquête
ouverte par M. Rousselot, commissaire de
police de Vincennes, l'irascible Italien aurait
résolu de tuer son ancienne compagne, en
apprenant qu'elle s'était récemment mise en
ménage avec nn de ses compagnons de tra-
vail.
Le cadavre de Mme Giacomini a été con-
duit à la Morgue, aux fins d'autopsie.
CHRONIQUE
Un ancêtre d'Alfred de Musset
Nascuntur poetœ. l'axiome latin a rai-
son. Pour faire un orateur, il suffit d'un
commis-voyageur ; mais pour composer
un poète, la nature s'y prend à plusieurs
foi3, se livre à une longue et minutieuse
élaboration, dont le secret nous échappe.
Toujours l'enfant chéri des Muses a été
amené au jour par une série de sélections
mystérieuses, et c'est pourquoi Richepin,
cet admirable ouvrier de vers, le dernier
romantique peut-être, feignait de s'éton-
ner de voir les roses naître. du fumier
humain et.les poètes des "épiciers. 11 doit
savoir, au fond, que le hasard d'un jour
ne fait pas tout et que l'instinct poétique
se-transmet, avec des sautes de caprice, des
combinaisons, des variations de formes
infinies, des interruptions inexpliquées.
L'homme supérieur est le produit de son
milieu autant que le boutiquier du coin.
Justement, un érudit bourguignon, M.
Regnault de Beaucaron, vient de mettre
en lumière les souvenirs anecdotiques et
historiques d'une quantité d'anciennes fa-
milles de l'Est. Le dépouillement de ces
papiers intimes, de ces livres de raison,
complété par un commentaire vivant et
substantiel, va de 1175 à nos jours. A cha-
que page se détachent des noms qui abou-
tissent à la consécration de la notoriété,
dé la gloire pour quelques-uns: le chan-
celier Pasquier, Buffon, le chevalier d'Eon,
Brantôme ; Jean Bart,qui n'appartient pas
tout à fait à Dunkerque, malgré les biogra-
phes; Azéma, qui gouvernait l'île Bourbon
au moment où eut lieu le naufrage du
Saint-Géran et essaya de sauver le navire
en perdition ; le mathémathicicn La Hire,
dont la carte lunaire orne encore le grand
escalier de la bibliothèque Saiute-Genc-
viève ; Hue, le compagnon de la famille
royale au Temple ; Chauveau-Lagarde, le
défenseur de Marie-Antoinette, de Mme
Elisabeth et de Charlotte Corday ; la du-
chesse d'Etampes, Etienne Porcher, Guil-
laume Budé, etc. J'en passe. Mais je ne
saurais omettre, dans cette longue commé-
moration, Alfred de Musset, qui se ratta-
chait à la famille Regnault de Beaucaron
par son aïeul maternel,Guyot desHërbiers,
et par les Daret.
Un type, ce Guyot des Herbiers. En
1790, il était juge du district du deuxième
arrondissement parisien. Royaliste ardent,
il avait sauvé de l'échafaud, en le cachant
chez lui, le baron de Batz, qui avait formé
le projet romanesque d'enlever du Temple
la reine et ses enfants. Plus tard, il entra
au Conseil des Cinq-Cents, fut nommé se-
crétaire du bureau, fit partie du Corps lé-
gislatif. Son gendre était Victor-Donatien
de Musset, le grand-père de l'auteur de
Holla, qui fut tour à tour séminariste et
soldat. Aux environs de Tours, ce der-
nier, qui était un contre-révolutionnaire
décidé, voyant, un jour, des gendarmes
emmener un condamné politique, les sui-
vit. Pendant qu'ils étaient à l'auberge, il
profila deleur inattention pour attirera lui
le prisonnier, le dissimuler dans une
charrette à foin et le mettre hors de dan-
ger en s'esquivant par des chemins de tra-
verse.
Il n'échappa, d'ailleurs aux poursuites
qu'en se réfugiant à l'armée, où il fit la
seconde campagne d'Italie sous les ordres
du général Marescot.
Guyot des Herbiers n'était pas seule-
ment un homme d'action. Il. cultivait la
poésie légère, et les vers que M. Regnault
de Beaucaron a trouvés de lui dans ses
papiers de famille révèlent le tour aisé, la
grâce enjouée du dix-huitième siècle:
L'hymen avec la joie a tant d'antipathie
Qu'on n'aquedeux bons jours: l'entrée et la sortie.
Si l'on en trouve plus, c'est par un cas fortuit,
L'on a cent mauvais jours pour une bonne nuit.
La plus grande douceur qu'on trouve en mariage
Ne vient-que dé l'espoir qu'on conçoit du veuvage,
Et rien ne doit jamais y faire consentir,
Que pour avoir un jour le plaisir d'en sortir.
Quoi, s'attacher toujours à la même personne,
No pouvoir la quitter si la mort ne l'ordonne,
Attendre son bonheur d'un funeste trépas,
Et voir incessamment ce que l'on n'aime pas!
Nourrir, mille chagrins, mille remords dans l'âme
Et mourir de dépit de voir vivre une femme
Il faudrait remonter jusques au premier homme,
Savoir si le serpent ne le trompa qu'en pomme.
Sans doute, ces vers ne valent pas les
IVuits ; ils n'en expriment pas moins, avec
un abandon qui n'est pas dénué de char-
me, l'épicuréisme aimable d'une race vail-
lante et fière, habile aux affaires, prodigue
de sa vitalité généreuse, dévouée à l'ami-
tié, faible seulement devant l'Amour,sui-
vant l'ancienne formule.
Ils sont la paraphrase du quatrain fa-
meux, daté de 1647, que l'on voit encore
gravé à gauche du perron de la mairie de
Chaource (Aube),près du grillage où s'affi-
chent les publications de mariages :
Cornu, cornard ou cornichon,
Qui passe parmy ceste rve,
Ny passe que la teste nve
Povr ty choysir vn capvchon.
Un sus-préfet voulut faire effaëer cette
inscription qu'il jugeait offensante pour sa
vertu prudhommesque. Mais le maire de
Chaource, parent peut-être des Beaucaron,
s'y opposa et gagna son.procès.
Alfred de Musset avait la poésie dans le
sang, on le voit. C'était aussi, comme l'a
dit Louis Veuillot, un vrai coq" gaulois. Il
ne serait peut être pas difficile de retrou-
Ver, dans son ascendance, les traces du
scepticisme qui éclate dans ses œuvref
avec un accent si déchirant ;,¡',:.. f..V'
Que les oiseaux des mers désertent le rivage
Et que le voyageur attardé sur la plage, 5,
Sentant passer la mort, se recommande à Dieu. *
Les Musset, par les Barrault, sont pa-
rents des Daret. Ici se place une anecdote
intime racontée par Mme Lardin de Mus-
set : « Mon oncle Daret, dit-elle, était.
moins que pratiquant. Au moment de sa
mort, son curé étant venu le voir, il tourna
la tête du côté du mur et ne voulut rica
écouter ni répondre. Lorsque sa femme
arriva à son tour à son heure dernière, la
curé vint lui proposer les sacrements, mais,
à son grand étonnement, il se vit opposer
un refus catégorique. -:.
«—Comment, madame, dit-il à rai-
tante, vous si bonne, si charitable, si ca-
tholique, vous refusez la suprême conso-
lation?
« — Monsieur le curé, répondit elle, ott .j
Daret est, je serai!
« Connaissez vous une plus parfaite
application de l'article du Code civil qui
prescrit à la femme de suivre son
mari ? »
Nietzsche a prétendu que la volonté de
vivre inconsciente des générations obscu-
res n'avait d'autre but que la produclioa.
du Surhomme. ,
Il n'est pas, dans tous les cas, sans inté-
rêt de montrer ce que les génies reconnus
doivent à l'effort du Passé, aux vertus et
aux travers de ceux qui leur ont transmis,
avec leur sang, jusqu'aux formes de leur ,
pensée, et ont ainsi ébauché le plan de
leur action future.
Fatalisme de la Race, dernier mot de la
Destinée peut-être !
Noël Amaudru.
-', DANS LES POSTES
Le ministre des Travaux publics et des Pos-
tes vient de prononcer la réintégration de 50
nouveaux facteurs pris parmi ceux révoqués
à la suite de la dernière grève. Avec les 14
réintégrés récemment, cela fait un total de 61.
C'est peu. A quand les autres ?
Un Grime au firand-Montrouge
Dans la soirée d'hier, vers onze heures, aine
vieille femme de s *isante-dix ans a été dé.
couverte morte dans le logement qu'elle oc-
cupait. 101, route de Châtillon, au Grand-'
Montrouge, aux portes de Paris. |
Le vol semble avoir été te mobile de ca cri-
me. Une enquête a été immédiatement ouverte
par M. Bucbotte, commissaire de police de
la circonscription. v
Prévenu par les soins de ca magistrat, le
parquet de la Seine s'ast transporté, à minuit. :
au Grand-Montrouge, sur les lieux du crime.
♦ - —
MmMSMm
Les évêques de France ont tenu, hier matin,
la prémière séance de l'assemblée plénière
convoquée, comme on sait, par io cardinal
Richard sur l'ordre du pipe, pour examiner
les conséquences de la tri de séparation ef
étudier l'organisation qui pourrait être (:i.abliel
dans le but d'assarer le maintien es l'eiercice
du culte catholique.
Uyayaiî, dès neuf heures du matin, un:
certain eooihre de curieux massés -sur le"
trottoir qui fait face au grand portail du pa-
lais archiépiscopal. Quelques gardiens do la1
paix veillaient à ce que personne, en dehors,
des évoques et des ecclésiastiques qui les ,
accompagnaient, ae pénétrât dans la cour du'
palais. j,
L'évêque de Saint-Claude, M. Maillet, ar-
riva le premier, vers neuf heures un quart;
en fiacre. Mais la plupart des prélats ne se
présentèrent au palais que vers dix heures
moins un quart. 1
C'est l'évêque de Meaux, M. de Briey, qui
est arrivé le dernier. ;
Les évêques ont à leur disposition tout le
rez-de-chaussée de l'hôtel.
La « clôture » de l'assdmblée commence tv
premier salon donnant sur le vestibule, salon
décoré des portr tits des cardinaux Guibert et
Richard, d'une tapisserie des Gobelins repré-
tant sainte Geneviève, et d'une grande toile
qui reproduit l'intérieur de la cathédrale de
Paris avait sa restauration par VioUe&.fe-
Duc. à
Ce premier salon donne accès à la chapelle
dans laquelle des prie Dieu ont été diqposée,
pour les évêques qui ont récité le Veni Crea-
tor avant l'ouverture de l'assemblée. La cha-
pelle de l'archevêché de Paris n'a pas la forme
d'un édifice religieux. C'était autrefois une
salle à manger que Napoléon III avait fait
décorer en style Louis XVI pour les récep*.
tions officielles de l'archevêquo de Paris.
La salle des séances est de forme octogo-
nale. Une estrade a été dressée pour les car-
dinaux qui doivent présider en commun. Le
cardinal Coullié occupe la droite de l'arche-
vêque de Paris et le cardinal Lecot sa gau-
che. A la droite de l'estrade se trouve la table
réservée à la commission préparatoire et à
gauch ; celle des prélats secrétaires. Pour les
évêques on a disposé cinq longues tables per-
pendiculaires à l'estrade, recouvertes d'un
tdpis rouge,
Le cardinal Richard ayant désigné lui-
même la place de chaque évêqua en tenant
compte des affinités et des sympathies, on a
remis à chaque prélat, à son arrivée, un plan
sur lequeMI a trouvé l'Indication de la place
qu'il doit occuper. *
La séance s'est ouverte seulement à dit
heures et demie. On ne peut faire que des
conjectures sur ce qui s'est passé à cette
séance, au début de laquelle le cardinal Ri-
chard a dû rappeler aux évêques que le pape
leur imposait le secreto pontificio. Le « secret
pontifical » entraine l'excommunication par
le fait même qu'il a été violé el sans qu'il soit
besoin de décret : cette violation môme peut.
donner lieu à la destitution si une preuve ma-,,
térielle permet au Saint-Office de faire un
procès. Léon XIII avait laissi tomber en;
désuétude l'obligation de ce secret ; maia'
Pie X l'impose d'une façon à peu près cons-
tante et cela lui a permis de ne pas laisser
ébruiter un certain nombre de mesures im-,
portantes. <4
Il est probable que le cardinal Richard a-
donné connaissance, au début de la réllDlOn.l
des instructions du pape apportées de Rome]
par son coadjuteur. dîi
D'outre part, la oommiasioa oréDaratofiirté
VENDREDI J« JTHN l-eo&.;:::..:laa30.-----
HhB Wtf^St pi^^b |R^B flEjB i&Pw
EûilS ^^1 B08 H R9 Hc9 ^SHa Bill KISP^I H KR^i3H i Hl B^RiH s IB yBB
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FONDATEUR: EDMOND ABOUT
ADMINISTRATION : 14' RUE DU MAIL. - TÉLÉPHONE 108.80
Adresser lettres et mandats à l'Administrateur t,
Toujours la Vérification
Nous avons dans un précédent arti-
cle indiqué nos aspirations en matière
de vérification des pouvoirs. Déga-
geant la question de tout ce qui est
particulier, de tout ce qui est actuel,
nous avons exprimé le vœu. que; non
pas présentement, la solution n'étant
peut-être pas mûre encore, mais dans
un délai plus ou moins long, le soin
de statuer sur la validité de l'élection
fût remis par le Parlement lui-même
à un pouvoir différent, plus neutre,
moins facile à accuser de partialité.
impartiale, la Chambre l'est, à coup
stfr; ses décisions seront équitables,
plus empreintes, nous en avons la
conviction, plus faites de bienveil-
lance que de sévérité. L'impartialité
sera pour elle une loi facile à obser-
ver ; c'est en vain que nos adversai-
res, d'avance et sans motif, dirigeant
contre elle je ne sais quel vague pro-
cès de tendance, essaient de la repré-
senter au pays comme gouvernée par
l'esprit de parti en ces matières de
pure équité. Nous ne sommes pas ici.
des vainqueurs exerçant les droits de
la victoire, mais des magistrats im-
partiaux exerçant les obligations de la
justice. Nous ne l'oublierons certaine-
ment pas.
Quoi qu'il en soit, pour en revenir
à notre démonstration, il nous a paru
utile de rechercher comment, dans les
principaux Parlements connus, sont
vérifiés les pouvoirs législatifs. Notre
conception actuelle règne-t-elle par-
tout, ou bien notre système, qui ne
date pas d'hier, qui nous vient de nos
plus anciennes assemblées, est-il aban-
donné dans'certains pays et lesquels ?
Remarquons d'abord qu'en France,
même sous la monarchie absolue, ce
droit était traditionnellement exercé
par les Etats-Généraux, comme une
concession émanée du pouvoir royal.
Quelquefois cependant, d'une faconex-
ceptionnelle, la royauté se réservait
l'exercice de ce droit ; c'est notam-
ment ce que fit Henri III aux Etats-
Généraux de 1588..
D'ailleurs, alors même que le pou-
voir de vérification était abandonné
aux députés des trois ordres, c'était
au conseil du roi qu'était remis le
soin de trancher toutes les questions
de droit qui pouvaient surgir à cette
occasion. On sait qu'en 1789, l'Assem-
blée nationale se saisit de ce droit et
fit prévaloir son autorité. Depuis, ce
droit n'a cessé d'appartenir à nos
Chambres, toutes les fois qu'elles ont
été constituées par l'élection.
Les Etats-Unis pratiquent le même
système : « Chaque Chambre, dit la
Constitution américaine, est juge des
élections, pouvoirs et qualifications de
ses membres. n -
Le statut italien, dans son article 60,
laisse de côté la question de l'éligi-
bilité, mais déclare que « chacune des
Chambres est seule compétente pour
juger de la validité des titres d'admis-
sion de ses propres membres ».
En Allemagne, en Autriche, dans le
Danemark, en Belgique, dans les Pays-
Bas, chaque Chambre vérifie les pou-
voirs de ses membres et juge les con-
testations qui peuvent s'élever à ce
sujet.
En Suède, les pouvoirs des mem-
bres du Riksdag sont vérifiés, quant à
la forme, par le ministre de la justice,
assisté de trois administrateurs de la
Banque et de trois administrateurs de
la Çaisse de la Dette publique; mais
chaque Chambre a le droit de se sai-
sir directement de l'examen des diver-
ses élections et de statuer en dernier
ressort, même après la décision du
ministre de la justice.
Le Portugal, après avoir, sous l'em-
pire du décret de 1852, remis à la
Chambre le soin de vérifier les pou-
voirs de ses membres, a modifié cette
disposition en 1884. Une loi de cette
époque décide que le pouvoir de véri-
fication restera dans les attributions
de la Chambre, mais que, toutes les
fois que quinze députés le demande-
ront, l'élection sera déférée à un tri-
bunal spécial,composé de président et
de trois juges de la Cour suprême et
:de trois juges de la Cour d'appel de
Lisbonne. Ce tribunal statue alors dé-
finitivement et sans recours.
i La Constitution japonaise fait juger
les protestations électorales par la
Cour d'appel.
Au Canada, nous apprend M. Pierre
dans son très intéressant et très sub-
stantiel ouvrage, en vertu d'un acte
llu 24 juillet 1894, toutes les contesta-
tions au sujet des élections sont portées
devant la cour compétente d'après le
Jlîeu où les faits se sont passés; les de-
iwandes d'enquête ne peuvent être pré-\
èentées à la cour que quarante jours
àprès l'élection, délai qui permet aux
rancunes de s'éteindre ; elles ne sont
plus recevables Soixante jours après le
vote ; elles Vivent être signées de cinq
électeurs au moins.
.¿ v-
En Angleterre, la Chambre des Com-
munes a procédé pendant plus de
deux siècles à la vérification directe
des pouvoirs de ses membres, jus-
qu'en 1790. A cette date, elle en remit
le soin à une sorte de jury parlemen-
taire ainsi constitué. Le président tfê
rait au sort 33 membres que les par-
ties intéressées réduisaient à 11, par
voie de récusation ; chacune de ces
parties avait le droit de choisir en ou-
tre un membre parmi ceux que le sort
n'avait pas désignés. Ainsi composé de
1-3 membres, le comité se constituait
comme un tribunal, et examinait les
pièces, recueillait les témoignages,
entendait les avocats et statuait défi-
nitivement.
Cette procédure a fonctionné jus-
qu'à l'Act de 1868. Par cet act, com-
plété en 1879, la Chambre des Com-
munes n'a plus retenu que les ques-
tions d'éligibilité. Quant à l'examen
des protestations contre les opérations
électorales, il est remis à deux juges
de la Chambre du Banc de la Reine,
désignés par leurs collègues. En cas
de désaccord entre eux, les protesta-
tions sont rejetées.
Ce système a été très bien accueilli
en Angleterre. Un membre de la
Chambre des Communes en exposait
spirituellement les motifs et l'écono-
mie en ces termes, devant ses collè-
gues : « A quoi bon, par la vérifica-
tion des pouvoirs, recommencer dans
la Chambre l'agitation électorale ! A
quoi bon échanger, comme premier
salut, entre les membres qui arrivent,
des accusations véhémentes et inau-
gurer des débats d'affaires par des
débats de passions ! La loi électorale,
comme toutes les lois, doit être appli-
quée par des tribunaux. La grande
majorité des élections étant incontes-
tée, cela suffit pour que la Chambre
se constitue et se mette au travail sans
délai ; elle y gagne de la concorde et
du temps. »
Tels sont les Drincipaux procédés
usités dans les divers pays constitu-
tionnels. Il nous a semblé qu'il
n'était pas sans intérêt, à l'heure pré-
sente, de les exposer à nos lecteurs.
Louis Martin.
LES ON-DIT
« SECRETO PONTIFICIO »
Séances secrètes, discussions
secrètes, votes secrets, et avis
secret transmis sous le sceau du
secret au Saint-Siège : c'est le
programme de l'Assemblée plé-
nière des évêques qui se tient à
1 archevêché. En d'autres termes, nous
allons jouer une fois de plus le rôle ridi-
cule des badauds qui regardent avec obsti-
nation le mur derrière lequel il doit se
passer quelque chose.
On nous dit que cette procédure un peu
trop mystérieuse inquiète un certain nom-
bre de catholiques libéraux. Ils se rappel-
lent que Léon XIII, qui - j'en fais mes
excuses à la chronologie - fut un Saint-
Père plus « moderne )) que son successeur,
avait laissé tomber en désuétude la règle
du secreto pontificio, auquel Pie X s'est
hâté de soumettre le* évêques de France.
Il va arriver ceci : le pape recevra bien
des évêques le conseil qu'il attend d'eux ;
mais il ne saura pas si cet avis correspond
au sentiment des catholiques d'ici, puisque
l'opinion ne sera pas appelée à apprécier
les délibérations et les votes de l'assemblée
épiscopale.
Il paraît, en outre, que l'esprit qui règne
au Vatican pourrait encourager Pie X à
persister dans une résistance que le suf-
frage universel a condamnée d'une façon
très explicite.
Si l'Eglise commet l'erreur que les ul-
tramontains attendent d'elle, elle en por-
tera la lourde responsabilité. Et elle ne
pourra pas prétendre que les avertissements
lui ont manqué.
L'ILE PAUL DOUMER :
M. Jean Charcot, qui organisa, il y a
deux ans, une expédition antarctique d'un
intérêt géographique et scientifique si
puissant, vient d'informer M. Paul Dou-
l merqtfil a donné son nom à une ile dé-
couverte au cours de ses recherches.
*
LES ALLUMETTES EN FRANCE
II a été fabriqué, en 1904, par les six
manufactures de l'Etat français, un pej
plus de 39 milliards d'allumettes de toute
catégorie.
Les recettes de toute nature ont été de
35.357.634 francs, en augmentation de
338.000 francs sur celles de 1903.
Les dépenses se sont élevées au chiffra
de 9.272.891 francs, en diminution de
59.915 francs sur celles de 1903.
Le bénéfice net réalisé parle monopole a
donc été de 26.084.742 francs.
Les ouvriers ont gagné en moyenne par
jour 8 fr. 68 les hommes, et 5 francs les
femmes.
Lorsque l'Etat a pris le monopole, en
1890, les hommes gagnaient 4 ft\ 36 et les
femmes 2 fr. 78.
,MAIN O'ŒUtfRE ÈCONOM/OUE
Les pêcheurs chinois de l'île d'Haïnan
et du littoral de Kouang-Tchéou-Wan ont
dressé pour la pêche des oiseaux plongeurs
rapportant à leurs maîtres le poisson qu'ils
ont pris ; ces oiseaux, que les indigènes
appellent Tio-N-Lo, sont gros comme des
pies, leur plumage, quand ils ont les ailes
étendues, ressemble à un damier noir et
blanc, ils peuvent saisir et rapporter des
animaux pesant deux fois leur propre
poids. -A';';c;''E'"
Chacim d'eux pêche, chaque jour, pour
Son une dizaine de liVioide
poissons; ils ne peuvent avaler leur proie,
ayant le cou serré par une corde.
Quand ils ont rempli leur tâche, les Chi-
nois dessèrent la corde leur entourant le
cou et ils se livrent, alors, à la pêche pour
leur compte personnel.
Le poisson, capturé par ces singuliers
pêcheurs, sert à la confection d'un Nuoc-
Mam, sauce à l'usage, culinaire, très ap-
précié dans la haute société du Céleste
Empire.
LE CONTROLEUR ET SA MOHTRE .'-:"
Un lecteur du Rappel, à propos des vols
dans le Métro, nous signale une recrudes-
cence de soustractions dans les omnibus et
tramways, surtout le dimanche.
« Dimanche dernier, dit-il, un contrô-
leur, en appelant les numéros à la station
de Saint-Germain-des-Prés, a été refait de
sa montre. »
Vous verrez qu'un de ces matins nous
apprendrons le vol d'une des tours de
Notre-Dame à la faveur d'un embarras de
voitures!
LE TÉNOR DU « NORD )
Il y a, en ce moment, au théâtre Mon-
cey, un ténor qui fait les délices des Bati-
gnolles dans les Cloches de Comeville et
autres opérettes populaires. Il a un fort
joli filet de voix et chacun s'évertue à lui
prédire un heureux avenir. Le chanteur ne
sort pas du Conservatoire ; cela ne mène
plus à rien, à peine à l'Odéon. Il était em-
ployé au chemin de fer du Nord et, à ses
heures de loisir, comme Antoine, s'exer-
çait au théâtre avec quelques camarades.
Un jour, à Vichy, ayant entendu un ténor
occasionnel exécuter de façon déplorable
les couplets de la Paresse de tiip, il alla
trouver le directeur du casino, offrit de le
remplacer d'urgence. On le prit au mot et
il obtint un réel succès. Au retour, il lâcha
délibérément la Compagnie.
Le Passant.
it - ♦ '■ ■
LA FOIRE AUX MÉDAILLES
Le travail colossal, le prodigieux effort que
nous décèle le Salon des Artistes français ; les
rêves, les lièvres et les enthousiasmes de nos
peintres, do nos sculpteurs, de nos graveurs
et de nos architectes, tout cela vient d'aboutir
encore une fois, cette année, à la distribution
de quelques médailles, Que de déceptions 1
Que de rancœurs ! Que d'amertumes 1
On a la preuve certaine, manifeste, basée
sur des témoignages d'amis, de maîtres et
d'inconnus, que l'oeuvre récompensée est
bien inférioure à celle que l'on a exposée soi-
même — et l'on est pris d'un dégoût et d'une
lassitude insurmontables. Ce n'est pas qu'en
son for intérieur l'artiste, qui se sent réelle-
ment doué, ne dédaigne quelque peu J'appré-
ciation de pas mal de membres do jury;
mais il faut une consécration otficielle, s'il
veut vendre, s'il veut vivre.
Acheteurs et marchands, à qui leur igno-
rance, leur incompréhension ou le manque de
goût inspirent une prudente réserve et une
sage défiance, ne veulent acquérir que des
œuvres portant une marque de fabrique : si-
gnature connue ou estampille officielle. Allez
donc leur faire admirer et payer un cbef-
d'œuvre qui ne serait ni signé, ni médaillé J
Autant vaudrait faire admettre au tsar que
l'autocratie, à notre époque, est une aberra-
tion.
Aussi, plus que jamais, fait-on la chasse
aux médailles, une chasse bien actuelle — il
faut être de son temps! — c'est-à dire bien
cynique et bien écœurante.
Cette chasse, cette lutte, ces intrigues ont
toujours existé, nous le savons; mais elles ne
s'étalaient pas au grand jour,avec l'impudence
qu'elles ont aujourd'hui.
Il y a vingt aus encore, ceux qui étaient
d'esprit hautain ou indépendant, ceux qui
n'avaient pas 1 échine souple, edux qui ne
savaient ni mentir, ni aduler, ceux qui ne-
voulaient rien dovoir qu'à leur talent, ceux-
là pouvaient au moins garder des illusions et
qualifier « d'erreurs » ce qu'ils ignoraient
être du favoritisme ou du passe-droit.
A présent, ces illusions mêmes ne sont plus
permises : il n'y a plus « d'erreurs D possi-
bles.
Tous les artistes savent que la «foire aux
médailles » se tient chaque vendredi, l'après-
midi, au rond-poiut central de la sculpture.
Autour des « chers maîtres » et des membres
du jury, les lauréats forment des groupes ani-
més, gesticulent, se mettent en évidence, font
des grâces et des courbettes, se livrent à des
éreintemeats savants, soigneusement étudiés.
et se pâment ou s'esclaffent quand un « mem-
bre influent » lance une grosstf plaisanterie.
Ils vont dégroupé en groupe, toujours sou-
riants, toujours affables, toujours rosses.
Quelquefois, ils parviennent à entraîner à l'é-
cart, pendant une minute, un « votant » d'une
certaine importance. Alors, c'est la viôtoire :
ils prennent aussitôt nn petit air entendu et,
d'un ton mystérieux, répètent à tout venant
« que l'affaire est dans le sac, que X. l'a af-
firmé, que Y. l'a formellement promis, et
que Z. ne peut refuser, puisqu'il va dinar
une fois par semaine chez les parents du
« propose. »
Tous ces trafics, tous ces marchandages
se poursuivent ouvertement sous la douce
lumière de l'immense velutn, au milieu des
marbres et des plantes vertes : on prendrait
presque ce marché pour une assemblée de
péripatéticiens discutant de graves problèmes
philosophiques aux Champs-Elyséens.
Un de mes amis, peintre aujourd'hui célè-
hre, me disait, i'un de ces derniers vendredis,
en contemplant ce spectacle d'un œil mi-fâ-
ché, mi-railleur :
« Ah ! que les jeunes peintres sont à plain-
dre, avec un jury qui comprend 60 membres!
Au moins, de mon temps, il n'y on avait que
20 ! »
Je me contentai de lui répondre, sur la
môme ton : « Espérons que la foire aux mé-
dailles avilira tellement celles-ci qu'on finira
par les supprimer. »
G. de Vornoy.
CONSEIL DE CABINET
Les ministres et les sous-secrétaires d'Etat
se ront réunte, ce matin, en conseil de cabi-
net, au ministère de la justice, sous la prési-
dence de M. Sarrien.
La séance a été presque entièrement consa-
crée à l'étude des questions budgétaires et du
programme de réformes que le gouvernement
compte proposer au Parlement.
Llj CranseH a décidé d'envoyer un bâtiment
"de guerre à tanger, pour obtenir réparation
de l'assassinat de notre compatriote M. Char-
bonnier»*; ,
Enfin, M. Dujardin-Beaumetz a été désigné
pour représenter le gouvernement à l'iaau-
garation des monuments d'Alexandre Dumas
et de Daubigny. -
• i go> -- 1-
1 UN AVERTISSEMENT» y
Les évêques de France sont réunis en con-
grès pour se prononcer définitivement sur la
question des associations cultuelles.
Los intransigeants prêchent la résistance à
la loi de séparation et encouragent.les évêques
à ne pas recommander au pape la reconnais-
sance des associations cultuelles.
Nous ne comprenons rien à l'aveuglement
de ces personnes qui ne paraissent pas avoir
compris la signification du verdict prononcé
par le pays.
Il ne faut pas oublier que la question de
la séparation a été nettement posée au suf-
frage universel, qui a répondu par les élec-
tions des 6 et 20 mai. Non seulement on a
soumis aux électeurs français l'approbation
ou la désapprobation de la loi de séparation,
mais on lui a encore fait ressortir toutes les
conséquences de la non-constitution des as-
sociations cultuelles. On a agité le spectre
des églises fermées, des cérémonies suppri-
mées, du culte détruit, etc.
La réponse a été celle que vous connaissez:
411 députés favorables à la Séparation vont
entrer à la Chambre le 1" juin prochain!
Ce résultat décisif devrait faire réfléchir les
évêques et leur éviter la mésaventure qui les
attendrait s'ils donnaient suite au projets de
résistance préconisés par des politiciens plus
soucieux des intrigues de parti que des inté-
rêts religieux.
La non-constitution des associations cul-
tuelles aura des résultats désastreux pour
l'Eglise et son clergé. Elle laissera, en revan-
che, absolument indifférente la massa des
électeurs qui connaissent d'avance les consé-
quences de cet acte d'insubordination et qui
les ont acceptées ou sanctionnées par leurs
votes de ce mois.
Que les évêques se souviennent des inven-
taires avant de se lancer dans une aventure
plus périlleuse pour l'Eglise que pour l'Etat.
On croyait que l'affaire des inventaires al-
lait amener à la Chambre une majorité cléri.
cale; c'est tout la contraire qui a eu lieu.
Eh bien ! la question des associations cul-
tuelle produira le même effet.
Nous prions les évêques de se persuader de
ce fait indéniable. Ils éviteront ainsi à l'Eglise
et au pays une période d'agitation dont le
clergé payera, encore une fois, les frais.
JEAN CLERVAL..
Nous publierons prochainement, en feuil-
leton de 4e page,
LA BELLE MADAME MOT
grand roman parisien, par
ODYSSE BAROT
Nous n'avons pas à recommander ici le
magistral auteur du Médecin des Fous, de
la Matelassière, des Amours de la Du-
chesse, et de tant d'autres œuvres appré-
ciées de nos lecteurs.
La Belle Madame Havelot
aura, ce qui n'est pas peu dire, le succès
des précédents ou vraies de son auteur.
POUR DES FROMAGES
Les troubles en Sardaigne
Des troubles assez sérieux ont eu lieu ces
derniers temps en Sardaigne. La troupe a du
plusieurs fois intervenir : des conflits se sont
produits et, sur plusieurs points, les gendar-
mes ayant fait usage de leurs armes, il y a
eu plusieurs morts et de nombreux blessJs.
Tous ces troubles, toutes ces manifestations
avaient lieu aux cris de : « A bas les mar-
chands de fromage! » et presque partout ces
nombreux mécontents essayaient de mettre h
feu aux fabriques de fromage.
La chose est assez curieuse pour mériter
une explication.
La Sardaigne est un pays accidenté, assez
mal cultivé, mais possédant d'innombrables
troupeaux de chèvres. Elle produit donc
beaucoup de lait et de tout temps les habi-
tants faisaient avec ce lait des fromages qui
constituaient la base de leur alimentation.
Ce fromage obtenu par des procédés rudl-
mentaires, importé, il y a de siècles par les
Arabes, pouvait paraître excellent pour les
Sardes qui n'avaient guère autre chose. Mais
sa réputation ne dépassait pas l'île et il
n'était jamais venu à l'idée de personne d'en
exporter sur le continent. ,-
Mais, ces dernières années, dès industriels
entreprirent la fabrication en grand des fro-
mages avec des produits nouveaux et un ou-
tillage perfectionné. Le produit fut excellent
et l'écoulement en fut facile.
Seulement le prix augmenta rapidement et
les habitants se viront bientôt privés de leur
nourriture habituelle. D'où le mécontente-
ment actuel qui se traduit par les troubles
que l'on connaît. — L. P.
O»
DRAME INTIME
A Pontsnay-sous-Bois
Un drame s'est déroulé hier, rue de Mon-
trèùiI, à' Fontenay-solts-Bois, causant une
profonde impression.
Un journalier, Jean Giacomini, 32 ans, ori-
ginaire de Tarrare (Italie), demeurant 12, rue
Carreau,.à Nogent-sur-Marne, attendait hier,
vers midi, sa femme, née Jeanne Gregori, 26
ans, domiciliée 19, rue de Saint Germain, à
Fontonay-sous-Bois, à la porte de l'usine où
elle était employée, rue de Montreuil, dans
cette dernière localité.
Disons entre parenthèses que les époux vi-
vaient séparés depuis plusieurs mois. En
voyant paraîtra si femme, Jean Giacomini
s'est approché d'elle, et après un rapide
échange d'explications, il a sorti de sous son
vêtement un coutelas de boucher qu'il tenait.
à la main'et l'en a frappé de deux coups en-
tre les épaules et d'un troisième dans les
reins. .,
La malheureuse s'est affaissée comme une
masse stir la chaussée. Tandis que des té-
moins de la scène, qui n'avalent pu intervenir
en j'ais on de sa rapidité,s'empressaient au se-
cours de la pauvre femme et la transportaient
dans une pharmacie du voisinage, le mari
mëurtiar.. .i enfuyait en toute hàte,mais, à une
eerUiae distance, il s'arrêtait net, sortait un
revolver de sa poche et se logeait deux balles
dans la gorge.
La victime de ce drame. conjugal n'a pas
tardé à succomber à ses blessures. Pour Jean
Giacomini,.son état, des plus graves, a néces-
sité son transport à l'hôpital Saint-Antoine,
où il demeure consigné à la disposition de la
justice.
D'après les premiers éléments de l'enquête
ouverte par M. Rousselot, commissaire de
police de Vincennes, l'irascible Italien aurait
résolu de tuer son ancienne compagne, en
apprenant qu'elle s'était récemment mise en
ménage avec nn de ses compagnons de tra-
vail.
Le cadavre de Mme Giacomini a été con-
duit à la Morgue, aux fins d'autopsie.
CHRONIQUE
Un ancêtre d'Alfred de Musset
Nascuntur poetœ. l'axiome latin a rai-
son. Pour faire un orateur, il suffit d'un
commis-voyageur ; mais pour composer
un poète, la nature s'y prend à plusieurs
foi3, se livre à une longue et minutieuse
élaboration, dont le secret nous échappe.
Toujours l'enfant chéri des Muses a été
amené au jour par une série de sélections
mystérieuses, et c'est pourquoi Richepin,
cet admirable ouvrier de vers, le dernier
romantique peut-être, feignait de s'éton-
ner de voir les roses naître. du fumier
humain et.les poètes des "épiciers. 11 doit
savoir, au fond, que le hasard d'un jour
ne fait pas tout et que l'instinct poétique
se-transmet, avec des sautes de caprice, des
combinaisons, des variations de formes
infinies, des interruptions inexpliquées.
L'homme supérieur est le produit de son
milieu autant que le boutiquier du coin.
Justement, un érudit bourguignon, M.
Regnault de Beaucaron, vient de mettre
en lumière les souvenirs anecdotiques et
historiques d'une quantité d'anciennes fa-
milles de l'Est. Le dépouillement de ces
papiers intimes, de ces livres de raison,
complété par un commentaire vivant et
substantiel, va de 1175 à nos jours. A cha-
que page se détachent des noms qui abou-
tissent à la consécration de la notoriété,
dé la gloire pour quelques-uns: le chan-
celier Pasquier, Buffon, le chevalier d'Eon,
Brantôme ; Jean Bart,qui n'appartient pas
tout à fait à Dunkerque, malgré les biogra-
phes; Azéma, qui gouvernait l'île Bourbon
au moment où eut lieu le naufrage du
Saint-Géran et essaya de sauver le navire
en perdition ; le mathémathicicn La Hire,
dont la carte lunaire orne encore le grand
escalier de la bibliothèque Saiute-Genc-
viève ; Hue, le compagnon de la famille
royale au Temple ; Chauveau-Lagarde, le
défenseur de Marie-Antoinette, de Mme
Elisabeth et de Charlotte Corday ; la du-
chesse d'Etampes, Etienne Porcher, Guil-
laume Budé, etc. J'en passe. Mais je ne
saurais omettre, dans cette longue commé-
moration, Alfred de Musset, qui se ratta-
chait à la famille Regnault de Beaucaron
par son aïeul maternel,Guyot desHërbiers,
et par les Daret.
Un type, ce Guyot des Herbiers. En
1790, il était juge du district du deuxième
arrondissement parisien. Royaliste ardent,
il avait sauvé de l'échafaud, en le cachant
chez lui, le baron de Batz, qui avait formé
le projet romanesque d'enlever du Temple
la reine et ses enfants. Plus tard, il entra
au Conseil des Cinq-Cents, fut nommé se-
crétaire du bureau, fit partie du Corps lé-
gislatif. Son gendre était Victor-Donatien
de Musset, le grand-père de l'auteur de
Holla, qui fut tour à tour séminariste et
soldat. Aux environs de Tours, ce der-
nier, qui était un contre-révolutionnaire
décidé, voyant, un jour, des gendarmes
emmener un condamné politique, les sui-
vit. Pendant qu'ils étaient à l'auberge, il
profila deleur inattention pour attirera lui
le prisonnier, le dissimuler dans une
charrette à foin et le mettre hors de dan-
ger en s'esquivant par des chemins de tra-
verse.
Il n'échappa, d'ailleurs aux poursuites
qu'en se réfugiant à l'armée, où il fit la
seconde campagne d'Italie sous les ordres
du général Marescot.
Guyot des Herbiers n'était pas seule-
ment un homme d'action. Il. cultivait la
poésie légère, et les vers que M. Regnault
de Beaucaron a trouvés de lui dans ses
papiers de famille révèlent le tour aisé, la
grâce enjouée du dix-huitième siècle:
L'hymen avec la joie a tant d'antipathie
Qu'on n'aquedeux bons jours: l'entrée et la sortie.
Si l'on en trouve plus, c'est par un cas fortuit,
L'on a cent mauvais jours pour une bonne nuit.
La plus grande douceur qu'on trouve en mariage
Ne vient-que dé l'espoir qu'on conçoit du veuvage,
Et rien ne doit jamais y faire consentir,
Que pour avoir un jour le plaisir d'en sortir.
Quoi, s'attacher toujours à la même personne,
No pouvoir la quitter si la mort ne l'ordonne,
Attendre son bonheur d'un funeste trépas,
Et voir incessamment ce que l'on n'aime pas!
Nourrir, mille chagrins, mille remords dans l'âme
Et mourir de dépit de voir vivre une femme
Il faudrait remonter jusques au premier homme,
Savoir si le serpent ne le trompa qu'en pomme.
Sans doute, ces vers ne valent pas les
IVuits ; ils n'en expriment pas moins, avec
un abandon qui n'est pas dénué de char-
me, l'épicuréisme aimable d'une race vail-
lante et fière, habile aux affaires, prodigue
de sa vitalité généreuse, dévouée à l'ami-
tié, faible seulement devant l'Amour,sui-
vant l'ancienne formule.
Ils sont la paraphrase du quatrain fa-
meux, daté de 1647, que l'on voit encore
gravé à gauche du perron de la mairie de
Chaource (Aube),près du grillage où s'affi-
chent les publications de mariages :
Cornu, cornard ou cornichon,
Qui passe parmy ceste rve,
Ny passe que la teste nve
Povr ty choysir vn capvchon.
Un sus-préfet voulut faire effaëer cette
inscription qu'il jugeait offensante pour sa
vertu prudhommesque. Mais le maire de
Chaource, parent peut-être des Beaucaron,
s'y opposa et gagna son.procès.
Alfred de Musset avait la poésie dans le
sang, on le voit. C'était aussi, comme l'a
dit Louis Veuillot, un vrai coq" gaulois. Il
ne serait peut être pas difficile de retrou-
Ver, dans son ascendance, les traces du
scepticisme qui éclate dans ses œuvref
avec un accent si déchirant ;,¡',:.. f..V'
Que les oiseaux des mers désertent le rivage
Et que le voyageur attardé sur la plage, 5,
Sentant passer la mort, se recommande à Dieu. *
Les Musset, par les Barrault, sont pa-
rents des Daret. Ici se place une anecdote
intime racontée par Mme Lardin de Mus-
set : « Mon oncle Daret, dit-elle, était.
moins que pratiquant. Au moment de sa
mort, son curé étant venu le voir, il tourna
la tête du côté du mur et ne voulut rica
écouter ni répondre. Lorsque sa femme
arriva à son tour à son heure dernière, la
curé vint lui proposer les sacrements, mais,
à son grand étonnement, il se vit opposer
un refus catégorique. -:.
«—Comment, madame, dit-il à rai-
tante, vous si bonne, si charitable, si ca-
tholique, vous refusez la suprême conso-
lation?
« — Monsieur le curé, répondit elle, ott .j
Daret est, je serai!
« Connaissez vous une plus parfaite
application de l'article du Code civil qui
prescrit à la femme de suivre son
mari ? »
Nietzsche a prétendu que la volonté de
vivre inconsciente des générations obscu-
res n'avait d'autre but que la produclioa.
du Surhomme. ,
Il n'est pas, dans tous les cas, sans inté-
rêt de montrer ce que les génies reconnus
doivent à l'effort du Passé, aux vertus et
aux travers de ceux qui leur ont transmis,
avec leur sang, jusqu'aux formes de leur ,
pensée, et ont ainsi ébauché le plan de
leur action future.
Fatalisme de la Race, dernier mot de la
Destinée peut-être !
Noël Amaudru.
-', DANS LES POSTES
Le ministre des Travaux publics et des Pos-
tes vient de prononcer la réintégration de 50
nouveaux facteurs pris parmi ceux révoqués
à la suite de la dernière grève. Avec les 14
réintégrés récemment, cela fait un total de 61.
C'est peu. A quand les autres ?
Un Grime au firand-Montrouge
Dans la soirée d'hier, vers onze heures, aine
vieille femme de s *isante-dix ans a été dé.
couverte morte dans le logement qu'elle oc-
cupait. 101, route de Châtillon, au Grand-'
Montrouge, aux portes de Paris. |
Le vol semble avoir été te mobile de ca cri-
me. Une enquête a été immédiatement ouverte
par M. Bucbotte, commissaire de police de
la circonscription. v
Prévenu par les soins de ca magistrat, le
parquet de la Seine s'ast transporté, à minuit. :
au Grand-Montrouge, sur les lieux du crime.
♦ - —
MmMSMm
Les évêques de France ont tenu, hier matin,
la prémière séance de l'assemblée plénière
convoquée, comme on sait, par io cardinal
Richard sur l'ordre du pipe, pour examiner
les conséquences de la tri de séparation ef
étudier l'organisation qui pourrait être (:i.abliel
dans le but d'assarer le maintien es l'eiercice
du culte catholique.
Uyayaiî, dès neuf heures du matin, un:
certain eooihre de curieux massés -sur le"
trottoir qui fait face au grand portail du pa-
lais archiépiscopal. Quelques gardiens do la1
paix veillaient à ce que personne, en dehors,
des évoques et des ecclésiastiques qui les ,
accompagnaient, ae pénétrât dans la cour du'
palais. j,
L'évêque de Saint-Claude, M. Maillet, ar-
riva le premier, vers neuf heures un quart;
en fiacre. Mais la plupart des prélats ne se
présentèrent au palais que vers dix heures
moins un quart. 1
C'est l'évêque de Meaux, M. de Briey, qui
est arrivé le dernier. ;
Les évêques ont à leur disposition tout le
rez-de-chaussée de l'hôtel.
La « clôture » de l'assdmblée commence tv
premier salon donnant sur le vestibule, salon
décoré des portr tits des cardinaux Guibert et
Richard, d'une tapisserie des Gobelins repré-
tant sainte Geneviève, et d'une grande toile
qui reproduit l'intérieur de la cathédrale de
Paris avait sa restauration par VioUe&.fe-
Duc. à
Ce premier salon donne accès à la chapelle
dans laquelle des prie Dieu ont été diqposée,
pour les évêques qui ont récité le Veni Crea-
tor avant l'ouverture de l'assemblée. La cha-
pelle de l'archevêché de Paris n'a pas la forme
d'un édifice religieux. C'était autrefois une
salle à manger que Napoléon III avait fait
décorer en style Louis XVI pour les récep*.
tions officielles de l'archevêquo de Paris.
La salle des séances est de forme octogo-
nale. Une estrade a été dressée pour les car-
dinaux qui doivent présider en commun. Le
cardinal Coullié occupe la droite de l'arche-
vêque de Paris et le cardinal Lecot sa gau-
che. A la droite de l'estrade se trouve la table
réservée à la commission préparatoire et à
gauch ; celle des prélats secrétaires. Pour les
évêques on a disposé cinq longues tables per-
pendiculaires à l'estrade, recouvertes d'un
tdpis rouge,
Le cardinal Richard ayant désigné lui-
même la place de chaque évêqua en tenant
compte des affinités et des sympathies, on a
remis à chaque prélat, à son arrivée, un plan
sur lequeMI a trouvé l'Indication de la place
qu'il doit occuper. *
La séance s'est ouverte seulement à dit
heures et demie. On ne peut faire que des
conjectures sur ce qui s'est passé à cette
séance, au début de laquelle le cardinal Ri-
chard a dû rappeler aux évêques que le pape
leur imposait le secreto pontificio. Le « secret
pontifical » entraine l'excommunication par
le fait même qu'il a été violé el sans qu'il soit
besoin de décret : cette violation môme peut.
donner lieu à la destitution si une preuve ma-,,
térielle permet au Saint-Office de faire un
procès. Léon XIII avait laissi tomber en;
désuétude l'obligation de ce secret ; maia'
Pie X l'impose d'une façon à peu près cons-
tante et cela lui a permis de ne pas laisser
ébruiter un certain nombre de mesures im-,
portantes. <4
Il est probable que le cardinal Richard a-
donné connaissance, au début de la réllDlOn.l
des instructions du pape apportées de Rome]
par son coadjuteur. dîi
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