Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1900-07-31
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 31 juillet 1900 31 juillet 1900
Description : 1900/07/31 (N11099). 1900/07/31 (N11099).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
OINQ CENTIMES le Numéro; PARIS A DEPARTEMENTS *->• Numéro, 'CïNCf CENTIMES
, .l.NRONt.
AUX BUREAUX DU JOURNAL
131, rue Montmartre, 131
(t chez MM. LAGRANGE, CERF AC»
6, place de la Bottrse, 6. ,
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No 11099. - Marcli 31 Juillet. 19
10 THERMIDOR AN 108
ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
Dit MÉU
J'ai éprouvé, ces jours-ci, une assez
jve satisfaction, que je dois dire.
Un de nos adversaires nationalistes
81 plus ardents, un de ces hommes
lui, jusqu'ici, étaient restés étrangers
t la politique et qui se sont inopiné-
nent jetés dans la mêlée, s'improvisant
journalistes pour y prendre part, a pu-
blié, dans l'Echo de Pans, un article fort
remarquable, où, à propos de l'élection
le Niort, il dit exactement ce que j'a-
fais dit, ici, sur le même sujet.
Ce nouveau confrère n'a cité ni no-
Ire journal, ni son rédacteur. Ceci est
fort indifférent. Les idées sont tout et
es hommes importent peu. Après qua-
rante ans de journalisme, je n'en suis
îlus à éprouver de la joie ou du déplai-
iir à voir ou à ne pas voir mon nom
lans les gazettes.
Je tiens cependant à dire que cette
ipprobation précieuse de mes idées m'est
yenue de M. Dausset.
« En définissant le nationalisme »,
ivais-je dit, « en voulant lui donner une
brmule pratique, nécessaire pour les
lecteurs, on l'anéantit. »
« En définissant le nationalisme, dit
M. Dausset, on risque de l'amoindrir et
nême de le mutiler. Le nationalisme
le saurait, sous peine de décomposition
)t de mort, être accaparé par aucun
iarti. »
Si le nationalisme, avais-je dit, répu-
lie franchement les monarchistes-clé-
icaux, les impérialistes, les bonapar-
tistes dictatoriaux, les plébiscitaires,
i'il reste un parti réellement républi-
cain, demandant simplement que la
Sonstitution puisse être revisée, il rentre
lans le rang et ne représente plus, dans
'opinion et électoralement qu'une très
infime minorité du parti républi-
Jaïn.
Or, M. Dausset, par un illogisme
àeureux et véritable, tout en disant
lu'il ne faut pas définir le nationalisme
îonsacre tout son intéressant article à
)n donner la définition.
Il répudie avec une absolue netteté les
Iloarchiste., les impérialistes et les
plébiscitaires.
Il demande seulement que la Cham-
bre élue dans deux ans réforme la Cons-
titution, sans même vouloir se pronon-
Jer sur le sens de cette réforme qu'il ne
dent pas pour devoir être opposée au
Maintien du régime parlementaire.
Alors, quoi?
Rien.
Et il ne me paraît pas possible de se
présenter devant les électeurs avec un
{éro pour programme.
En réalité, ce qu'il y a au fond de la
conscience populaire et de l'esprit très
Simpliste des foules, c'est, pour le dé-
futé, le mandat impératif.
Je sais bien que la loi .ne le reconnaît
pas et que dans la pratique, les députés
tont rares qui ont voulu l'accepter, esti-
nant que, ce mandat impératif, dont la
Sanction est la démission laissée en
îlanc aux mains des comités, était at-
tentatoire à leur dignité. Les députés,
in effet, sont obligés de réserver leur
jote jusqu'après la discussion qui est,
jOi-disant, nécessaire pour l'éclairer.
Mais si le mandat impératif n'est pas
edmis dans notre vie politique et élec-
braIe, il est remplacé, à l'état de tran-
saction, par l'usage de programmes
iets et assez détaillés pour créer entre
télecteur et l'élu un contrat que celui-
)i ne peut rompre sans indignité.
M. Dausset ne s'aperçoit-il pas qu'il
Intre dans la pure chimère quand il
têve de voir les électeurs élire des dé-
futés sur l'étiquette « nationaliste »
ivec un blanc-seing?
Peut-il s'imaginer sérieusement que
es électeurs nationalistes qui sont — il
e reconnaît — monarchistes, bonapar-
istes, républicains modérés, radicaux
#u socialistes ( caril y a dans cette salade,
ioutes les herbes de la Saint-Jean) don-
leront leurs voix à des candidats qui
le s'engageront ni sur le fonds, ni sur
la forme, en toutes les idées que repré-
entent ces différentes dénominations
Politiques ?
Le nationalisme, tel que M. Dausset
'e définit,tout en disant qu'il ne faut pas
e définir, reste donc, selon une expres-
Jion qui me semble juste, « le lieu
iommun » des mécontents. Ce mécon-
entement, si on va au fond des choses,
le que je n'hésite jamais à faire, a trois
iauses ou trois prétextes.
On accuse le pouvoir républicain de
nanquer de « libéralisme » en appli-
piant le Concordat au clergé et en ré-
primant les désordres essayés par les
iectaires anti-juifs ou les « ligueurs »
te différentes sortes. On l'accuse d'avoir
nanqué d'énergie à l'extérieur. On
.'accuse, enfin, d'avoir montré je ne
ais quelle animosité contre l'armée.
M. Dausset me remplirait d'aise s'il
Foulait bien répondre aux questions
(ue j'aurai l'indiscrétion de lui poser ?
Quel est le gouvernement, monarchie,
impire, république ou commune qui
pourrait supporter que l'organisation
lu clergé lui permette d'accaparer la
jiehesse publique pour en faire un ins-
fument de règne et d'action politique ?
Le gouvernement du clergé est-il daoi
la tradition ou dans la volonté de la
France ?
Quel est le gouvernement qui pour-
rait exister en ayant à côté de lui des
associations qui tentent de s'emparer
de la rue, injurient les magistrats élus
et tiennent garnison dans Paris ?
Quel estlo gouvernement qui pourrait
effacer de la Déclaration des Droits de
l'Homme la garantie donnée à la liberté
de conscience ?
Si nous passons à un antre ordre
d'idées, la France d'aujourd'hui désire-
t-elle faire à l'Allemagne ou à l'Angle-
terre une guerre où elle serait seule ?
Enfin, peut-on considérer sérieuse-
ment qu'il y ait une poussée de mal-
veillance vis-à-vis de l'armée dans la
volonté d'y faire régner la discipline,
dans le désir de la tenir en dehors de
la politique?
Sur ce dernier point, M. Dausset est
obligé de reconnaître que les gouver-
nements parlent à l'armée le langage le
plus patriotique, le plus digne de ib
France et d'elle-même.
Seulement, il doute de la sincérité de
ce langage.
Mais de quel droit? Et n'est-ce pas
nous qui aurions le droit de douter de
la sincérité de langage de ces singuliers
amis de l'armée dont quelques-uns ne
cachent pas leur désir de la voir entrer
dans la voie de l'insurrection militairf
qui, en tout temps et en tout pays, a
été non seulement la ruine de l'armée
elle-même, mais le triste signal de la
décadence des nations ?
Henry Fouquier.
Nous publierons demain an article
de M. Olivier Bascou
POPULARITÉ
Les nationalistes ont-ils
remarqué un détail? Avant-
hierc'étaient des cris assour-
dissants de : Vive Loubet !
lorsque le Président est allé
recevoir le shah de Perse;
hier, au Quartier latin, la
présence du cnei de l iitat a amené les
mêmes manifestations sympathiques : M.
Loubet est populaire, décidément.Les Pa-
risiens se sont dit: -Au fait, qu'avions-nous
à reprocher à ce brave homme-là ? Ils se
sont répondu :— Rien du tout.Et ils applau-
dissent sur son passage, comme pour pro-
tester contre l'imbécile et criminelle cam-
pagne menée contre le Président de la Ré-
publique depuis le jour de son élection.
Les nationalistes devraient prendre garde
à cela : si l'effet de leurs injures est de faire
crier aux Parisiens : Vive Loubet ! c'est
qu'il y a un vice dans leur système d'atta-
que et que ce vice commence à se voir. Je
crois pour ma part que leur triomphe de
mai leur a porté malheur ; il y a quelque
chose de changé dans l'attitude de la foule
parisienne depuis le jour où on l'a fait si
follement voter pour des réactionnaires et
des amateurs de coup d'Etat; elle s'aper-
çoit du faux coup de barre qu'on lui a fait
donner, et, cela se devine, elle en a regret.
« Vive Loubet ! » Il faut que les nationa-
listes réfléchissent à ce cri, si en dehors des
beuglements qu'ils espéraient; il faut qu'ils
trouvent quelque chose.
Mais j'ai bien peur pour eux qu'ils soient
dans la période où tout ce que l'on invente
pour retarder la culbute ne sert plus à rien.
Tout cela finit comme le boulangisme, et
plus vite que le boulangisme : ceux qui re-
gardaient là baraque où, à coups de porte-
voix, se hurlait le boniment vivelarmiste,
accompagné d'offres de caleçons, ceux-là
ont maintenant le dos tourné, et regardent,
quoi ? L'Exposition, le Shah- de Perse, le
thermomètre ; plus un regard pour les na-
tionalistes.
« Vive Loubet 1 » Pauvres nationalistes,
c'était bien la peine de tant vous couvrir
de boue en essayant d'en jeter aux autres.
« Vive Loubet ! » Bonsoir, Messieurs. —
Ch. B. -
LES PROGRÈS DE LA C. G. 0.
D'une butte à l'autre. — Deuxvoitures
au lieu d'une. — Six sous au
lieu de trois.
La C. G. 0., comme on le sait, c'est la Com-
pagnie Générale des Omnibus à Paris, et, cer-
tes, on pourra éprouver quelque étonnement à
voir ces initiales et le mot progrès consentir à
voisiner ici, alors qu'en pratique la brouille
est si profonde entre eux.
Artistes et étudiants, Montmartrois et lati-
nistes pouvaient jadis se rendre visite pour
quinze centimes. Le légendaire omnibus de
« Montmartre-Place Saint-Jacques » leur per-
mettait de faire le voyage à peu de frais. Mal-
heureusement la fâcheuse impériale à échelle
était interdite aux femmes. Et, de toutes parts,
les réclamations arrivèrent. On est aussi galant
au quartier que sur la Butte et l'on voulait que
les charmantes ouvrières parisiennes profitas-
sent aussi des démocratiques quinze centimes.
On demandait, en un mot, que ce dernier ves-
tige des temps lointains, fût remplacé par un
omnibus à escalier.
La Compagnie répondait que le peu de lar-
geur de la rue Saint-Jacques empêchait celte
molification, mais qu'elle, Compagnie, étu-
diait. etc.. (on connaît la phrase).
Le moyen qu'elle a trouvé, le voici. La ligne
« Montmartre-Place Saint-Jacques » a été dé-
doublée. Il y a maintenant la voiture « Mont-
martre-Place Saint-Michel », et la voiture
« Square Montholon-Rue de la Tombe-is-
soire. »
De sorte que les dames peuvent bien monter
à l'impériale mais, pour aller d'un mont à l'au-
tre, elles sont obligées, et nous aussi, de pren-
dre deux voitures différentes. Ce qui fait que
le progrès. c'est la caisse de la Compagnie qui
le réalise.
— Mais, direz-vous, comme il y a deux véhi-
cules pour un, on doit moins attendre et aller
plus vite.
Erreur profonde. La lenteur du voyage est
désespérante, et si, dans la journée, on peut
correspondre sans perdre grand temps, le soir
les départs ne se font plus que tous les quarts
d'heure I
Et c'est ainsi que l'on comprend les prolrW,
dans une ville oui s'anDelle Paris-.
M. LOUBET
A LA SOMOMM
De FElysée au Quartier Latin. — Vive
Loubet! - LtOcongrôaderAssis-
tance publique. — L'hospitalité
, républicaine. -Les congres-
sistes étrangers. — Les
porte-gourdins du na-
tionalisme. — Lâ-
che agression
Hier a eu lieu, à la Sorbonne, l'ouverture du
congrès de l'Assistance publique. Le Président
de la République, accompagné de M. Comba-
rieu et du colonel Nicolas, est arrivé à trois
heures, au milieu des acclamations de la foule
enthousiaste. Il a été reçu dans la salle des
Pas-Perdus par MM. Casimir-Perier, président
du congrès ; Waldeck-Rousseau, président du
conseil ; Leygues, ministre de l'instruction pu-
blique ; de Selves, préfet de la Seine ; Fallières,
président du Sénat ; Deschanel, président de
la Chambre ; Méline, Monod, D' Bourneville,
D' Peyron, etc.
Le service d'ordre était dirigé par le préfet de
police et par MM. Touny, directeur; Mouquin,
sous-directeur de la police municipale ; Picot,
officier de paix.
Ce service était assuré par les agents ren-
forcés d'un détachement de la garde répu-
blicaine.
Hommage à M. Loubet
Au début de la séance, M. Casimir-Perier,
ancien président de la République, a pris la
parole pour remercier le Président de la Répu-
blique d'avoir bien voulu honorer de sa pré-
sence le congrès d'assistance publique et de
bienfaisance privée.
M. Lejeune, ministre d'Etat belge, a fait
l'éloge de la France et s'est fait l'interprète, au-
près de M. Loubet, de la gratitude des con-
gressistes étrangers « gratitude qui se joint à
l'admiration pour la grande nation généreuse
et compatissante sous les auspices de laquelle
s'ouvre aujourd'hui le congrès ».
Le Président de la République a prononcé
alors l'allocution suivante, que de fréquents
applaudissements ont soulignée, à maints pas-
sages :
discours de M. Loubet
Messieurs,
Je remercie le bureau du congrès d'assis-
tance publique et de bienfaisance privée et
son éminent président de m'avoir procuré
la joie d'assister à l'inauguration de vos
travaux. Je souhaite la bienvenue aux hom-
mes de bonne volonté accourus ici de tous
les points du monde civilisé, et particu-
lièrement aux représentants officiels des
Etats au nom de qui M. Lejeune, ministre
de Belgique, a prononcé de si éloquentes
paroles.
Si j'avais un regret à exprimer, ce serait
de ne pouvoir prendre une- part active et
apporter une contribution à vos travaux.
Organiser l'assistance ; faire passer dans
les institutions le principe sublime de la
solidarité humaine; essayer de prévenir la
misère, autant que de la soulager ; pour-
suivre le mal moral avec la même obstina-
tion que le mal physique ; associer dans
une action commune et dans la collabora-
tion la plus efficace les pouvoirs publics et
les initiatives privées ; donner une direc-
tion éclairée à des instincts généreux qui
s'égarent parfois dans l'utopie ; en un mot,
faire descendre dans la pratique, autant
qu'il est possible, le principe de la frater-
nité humaine : y a-t-il un plus bel emploi
de l'intelligence, du sentiment et de la vo-
lonté ?
La République française est heureuse et
fière de donner l'hospitalité à ce concile de
la bienfaisance, car toutes les douleurs hu-
maines, sur quelque point du globe qu'elles
se produisent, trouvent en elle un écho.
Son gouvernement considère comme le pre-
mier de ses devoirs l'étude des questions
sociales. L'assistance dispose d'un budget
considérable, impossible à évaluer si l'on y
comprend les ressources de la bienfaisance
privée, et notre nation tout entière, sans
distinction de partis, consentirait avec joie
de nouveaux sacrifices, s'ils lui étaient de-
mandés, pour le soulagement de ceux qui
souffrent. Mais la France est aussi un pays
de raison claire et pratique ; elle ne veut
rien céder à un sentimentalisme vague et
banal, inutile quand il n'est pas dangereux,
et qui ne peut faire que des dupes ou des
révoltés.
C'est à cette conciliation des mouvements
les plus naturels du cœur et des lois impres-
criptibles de la raison que M. Casimir-Perier
vous conviait tout à l'heure, et que vous
aboutirez, je l'espère. Votre œuvre va se
poursuivre dans les meilleures conditions
et sous les auspices les plus favorables.
Partout les préoccupations morales animent
les gouvernements et pénètrent lentement
dans la politique ; les idées généreuses se
présentent au monde sous les plus illustres
patronages ; l'instruction, source de mora-
lité se répand de plus en plus; les établisse-
ments hospitaliers, les bureaux de bienfai-
sance, les crèches, les ouvroirs, les ateliers
de charifë se multiplient; les classes riches
sentent plus que jamais que leur intérêt
comme leur honneur, et quelquefois leur ex-
cuse, est dans l'affirmation de leur solida-
rité avec les classes pauvres. Que ce réveil
d'humanité vous encourage; que cette sym-
pathie unanime, dont vous êtes l'objet, vous
soutienne et vous guide; vous nous appor-
terez des conclusions dont l'humanité pro-
fitera. Vous la servez déjà par le réconfor-
tant spectacle que nous offrent tant de
bonnes volontés et d'intelligences unies
pour la réalisation du bien.
L'œuvre de l'Assistance publique
M. Henri Monod a -ensuite retracé l'œuvre
de l'Assistance publique de 1889 jusqu'à 1900
et au cours de son exposé il a rendu hommage
à M. Théophile Roussel, président d'honneur
du congrès, qui s'adonna toujours aux œuvres
de bienfaisance. -
M. Monod ayant parlé de l'assistance offi-
cielle, M. Georges Picot décrivit à son tour les
progrès accomplis par la charité privée. Puis
M. Thulié, secrétaire, a donné rendez-vous aux
membres du congrès pour le soir à 9 h. 112,
chez M. Casimir-Perier.
Pendant toute la séance la musique du 46"
d'infanterie s'est fait entendre.
C'est encore au milieu des cris de vivo tÕu-
bet I Vive la République 1 Vive Waldeck-Rous-
seau ! que le président et les ministres ont
quitté la Sorbonne.
Une manifestation républicaine et antina-
tionaliste s'est produite ensuite sur le boule-
vard Saint-Michel ; mais lorsque les républi-
cains se furent séparés, une dizaine de jeunes
énergumènes se précipitèrent sur des citoyens
isolés.. aux cris de ; « Vive Déroulède 1 ». Les
victimes de cette lâche agression ont eu grand
peine à se dégager des porte-gourdins qui les
assaillaient et na purent échapper qu'en péné-
trant - dans une maison dont on ferma les
portes.
Pendant ce temps, un brigadier de police do
V* arrondissement exhortait les nationaleux à
crier : Vive l'armée ! Quelques étudiants ont
relevé comme il convenait cette étrange atti-
tude d'un agent de 1s force publique, en ripos-
tant :
- « Parfaitement 1 Vive l'armée républi-
cains J »
Voir à la 38 page
LES D ERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
UN MYSTERE A VIROFLAY
Cadavre mystérieux. — Crime ou sui-
cide. — Une exhumation décidée
La population de Viroflay est actuellement
fort émue par une affaire qui reste mysté-
rieuse.
Le 16 juillet dernier mourait un étudiant en
pharmacie nommé Boiré. Le décès était attri-
bué à un suicide. En effet, la tempe du malheu-
reux était percée d'une balle de revolver.
A quelques pas du cadavre, on avait trouvé
un revolver contenant encore une douille
vide.
L'inhumation du corps eut lieu dbux jours
après.
Bientôt, courut à Viroflay le bruit que Boiré
avait été assassiné.
On prétendait notamment que plusieurs
coups de revolver, et.non pas un seul, avaient
été tirés dans la chambre où avait eu lieu le
arame.
Y Boiré, qui était marié, était l'objet d'une
instance en divorce de la part de sa femme.
Le parquet de Versailles s'est transporté hier
à Viroflay et a fait une enquête à la suite de
laquelle, M. Grou, juge d'instruction, a ordonné
l'exhumation du cadavre.
LA GRÈVE DE L'URBAINE
Le mouvement devient général. — Les
propositions des cochers. — Le re-
fus de la Compagnie. — La
grève continue. — A la Mé-
tropolitaine.
Le mouvement de grève qui avait commencé,
il y a deux jours, comme nous l'avons an-
noncé, dans les dépôts de Montmartre de la
Compagnie l'Urbaine, s'est étendu hier matin,
au point que sur un effectif de 1,903 cochers:
1,778 ont refusé de sortir hier matin.
La réunion que nous avons annoncée a eu
lieu à 10 heures du matin, à la Bourse du tra-
vail.
La plupart des grévistes s'y étaient rendus.
Les grévistes ont décidé d'envoyer une délé-
gation auprès de la Compagnie, pour lui de-
mander d'abaisser la moyenne à 17 fr. 25 au
lieu de 20 fr.
A quatre heures, dans une nouvelle réunion,
toujours à la Bourse du travail, les cochers ont
appris que la Compagnie se refusait à cette
diminution. Ils ont décidé de continuer la
grève.
Disons que les cochers de la Compagnie Mé-
tropolitaine sont, eux anssi, en grève depuis
hier matin. Du dépôt du passage Lathuile, 20
voitures seulement, sur 80, sont sorties.
L'INDEMNITE DES INSTITUTEURS
Réponse à une circulaire préfectorale.
Le Conseil municipal de Clichy
Le préfet de la Seine invitait, par une cir-
culaire en date du 1" juillet, les conseils mu-
nicipaux de la banlieue « à voter sur leurs pro-
pres fonds les prélèvements nécessaires pour
assurer aux instituteurs et institutrices, dont
le traitement ne dépasse pas 2,400 fr., l'in-
demnité supplémentaire de 10 010 pendant la
durée de l'Exposition universelle.
Voici la réponse, plus que froide, faite au
préfet, par le Conseil municipal de Clichy :
Le conseil municipal, après délibération, considé-
rant que les instituteurs et institutrices de la ban-
lieue, étant fonctionnaires de l'Etat, ce serait à
celui-ci à allouer à ses agents les augmentations
et indemnités rendues nécessaires par la cherté de
la vie pendant la durée de l'Exposition universelle,
Décide en conséquence de répondre à la circu-
laire préfectorale sus-énoncée, dans le sent qui
précède.
Ce n'est pas à l'édilité de Clichy que l'on
devra beaucoup de progrès dans l'éducation
populaire.
LES ORAGES
Pluie et grêle. — La foudre
Les orages que nous avons signalés hier ont
persisté durant toute la matinée d'hier.
On signale, dans la banlieue et dans la pro-
vince, des dégâts considérables causés par ces
orages, qui. en certains endroits étaient
mêlés de grêle.
A Rambouillet, une véritable tempête a dé-
truit les récoltes ; la grêle a broyé les fruits et
rendu lamentable l'aspect de la campagne. Aux
environs de Dijon, également, l'orage et la
grêle ont tout dévasté.
A Pierres, près de Maintenon, la foudre a dé-
truit en partie la ferme de la Terreuse; un
homme a été grièvement atteint par la com-
motion ectrique, et, un incendie s'étant aus-
sitôt après déclaré, deux pompiers ont été brt-
lés assez sérieusement.
A E eux et aux environs, des grêlons très!
gros 1 détruit les récoltes. Les pertes, nous
télégraphie-t-on, s'estimeraient à près de deux
millions pour 14 communes.
En divers endroits, des ouvriers ont été tués
ou blessés par la foudre. A Tourcoing, notam-
ment, où la foudre est tombée sur le clocher de
l'église, le détruisant en partie, il y a eu plu-
sieurs blessés ; une ferme des environs de la
ville, appartenant à l'hospice de Lille, a été
brûlée et rien n'a été sauvé des récoltes, du bé-
tail et des instruments aratoires.
Au Mans, un très violent orage a éclaté la
nuit dernière.
Au camp d'Auvours, où se trouve depuis
quelques jours le 32' régiment d'artillerie, en
garnison à Orléans, la foudre est tombée plu-
sieurs fois, blessant quatre hommes, dont un
grièvoment, tuant sept chevaux et en blessant
cinq d'une façon grave.
— M IIP
LES DRAMES DE LA MONTAGNE
(De notre correspondant particulier)
Zermatt, 29 juillet.
La caravane de secours, partie, ainsi que
vous l'avez annoncé, à la recherche des trois
touristes anglais sur le Wejssliorn, est rentrée
cette nuit.
Les touristes égarés avaient dû passer sur un
glacier deux nuits et un jour.
Vendredi soir. à5 heures, l'un d'eux, M.Cooc-
klin, se détacha et voulut essayer de descendre
seul, mais il glissa, tomba et se tua.
Les deux autres vont relativement bien. f
LA GUERRE EN CHINE
*
-" EN CHINE
Les légations
Une note communiquée aux journaux an-
glais dit que si les assurances de la Cae
étaient dignes de foi, il se serait passé assez de
temps pour qu'on reçût quelque communica-
tion des ministres étrangers, étant donné sur-
tout les télégrammes chinois laissant entendre
qu'on a librement accès auprès d'eux.
L'incrédulité du public et de la presse russes
à l'égard des déclarations rassurantes de source
chinoise au sujet des représentants étrangers
augmente tous les jours.
En conséquence, les journaux russes tout en
condamnant l'idée d'une répression impitoyable
telle que l'a proclamée l'empereur Guillaume,
sont unanimes à conseiller une action commune
des puissances, énergique et inflexible.
Li-Hung-Chang
On a reçu à Saint-Pétersbourg une dépêche
de Li-Hung-Chang datée du 26 juillet, répé-
tant encore une fois, que le gouvernement chi-
nois lui a télégraphié de Pékin, le 23 juillet,
que tous les ambassadeurs sont sains et
saufs.
Li-Hung-Chang se plaint qu'aucune des puis-
sances n'ait voulu mettre un vaisseau de guerre
à sa disposition, pour qu'il puisse se rendre
dans le Nord, car, par la voie de terre, il ren-
contrerait trop d'obstacles sur sa route.
A Shanghaï
On a décidé de mettre la concession française
en état de défense, sur la demande des autori-
tés françaises.
Le commandant du croiseur hollandais Hol-
land s'est cilargé de ce soin.
Les massacres
Neuf missionnaires anglais de l'intérieur
ont été massacrés à Hui-Chau, près de Hang-
Chau.
Le « livre bleu » anglais
Le dine bleu » anglais dont nous avons an-
noncé déjà la publication, comprend 277 do-
cuments qui montrent que des négociations
fort nombreuses ont eu lieu entre les puissan-
ces relativement au concours du Japon.
L'Allemagne voulait que rien ne fût fait qui
pût mettre en danger l'accord des puissances.
Le Japon voulait être assuré que son interven-
tion ne conduirait pas à un conflit avec la
Russie.
Enfin la Russie déclare, le 28 juin, qu'elle
ne veut pas entraver sa liberté d'action, sur-
tout après avoir exprimé l'intention de confor-
mer son action à celle des autres puissances.
Le 4 juillet, M. Delcassé proposait que les
puissances adressassent un avertissement col-
lectif au gouvernement de Pékin ; cela devait.
montrer la solidarité et l'accord des puis-
sances.
M. Delcassé insistait pour" quo l'unité d'ac-
tion ne se trouvât pas entravée par des jalou-
sies ni des arrière-pensées. La délivrance de
Pékin était, pour le moment, le principal objet
en vue.
L'Autriche accepte, le 6 juillet, la proposi-
tion de M. Delcassé,
Les réponses des autres puissances ne figu-
rent pas dans le livre bleu.
GRAVES ACCIDENTS
DE CHEMIN DE FER
Deux accidents de chemin de fer se sont
produits hier. Le premier nous était annoncé
par cette dépêche :
Caen, 29 juillet.
Ce matin, vers 8 h. Ij2, un tamponnement
s'est produit entre deux trains, sur la ligne de
Mézidon à Dozulé.
Dix personnes ont été blessées.Les dégâts ma-
tériels sont importants.
La circulation est interrompue.
A la Compagnie de l'Ouest
Un de nos collaborateurs s'est rendu à la
Compagnie où les déclarations suivantes lui
ont été faites :
« Le train n* 101 a heurté le train n* 153, en
gare de Dozulé.
« Sept voyageurs ont reçu des contusions
sans gravité, le mécanicien du train tampon-
neur a eu une jambe fracturée.
« Par suite de cet accident, la circulation a
été momentanément intrrrompue'entre Dozulé
et Mézidon.
«Le service a d'ailleurs été rétabli à 1 h. 112
de l'après-midi.
« Tous les blessés ont reçu immédiatement
les soins d'un médecin local et ont pu poursui-
vre leur voyage. ».
Train de luxe tamponné
Le second accident s'est produit, ainsi que
nous l'apprend ce télégramme :
Grenoble, 29 juillet.
Le train de luxe n° 23, parti de Grenoble à
7 h. 18 du soir, a été tamponné à 8 heures par
la malle des Indes, partie de Grenoble à 7 b. 33,
en gare de Tencin.
Deux personnes ont été blessées.
Un train de secours est parti de Grenoble à
10 h. 12 avec plusieurs médecins.
A la Compagnie de P.-L.-M.
On nous a déclaré à la gare de Paris-Lyon-
Méditerranée, que les personnes blessées ne
devaient pas l'avoir été bien grièvement, aucun
nouveau télégramme se rapportant à ce tam-
ponnement n'étant parvenu à la Compagnie. Il
ne doit s'agir que de contusions.
Les noms des personnes blessées ne sont par-
venus ni à la gare de Lyon, ni à la direction
de la Compagnie.
go
A LA SOCIÉTÉ DES INSTITUTEURS
ET INSTITUTRICES
Les conséquences d'une insolation. -
Au Trocadéro. — Récompenses et
médailles
Le minière de l'instruction publique devait
venir présider, hier, au Trocadéro, la distribu-
tion solennelle des récompenses aux élèves des
cours normaux de la Société des instituteurs et
des institutrices.
Trop pris, M. Leygues avait, il y quelques
jours, désigné pour le représenter M. Caze.
inspecteur général. Et celui-ci, samedi, a été
atteint d'insolation assez gravement pour être
retenu à la chambre.
C'est donc M. H. Noellèt, président de la
Société, qui présidait, assisté de MM. d'Ollen-
don et Boudaille, vice-présidents ; Auguste
Ruben, Silvestre, Quévrain, Le Hélec Lafles-
selle, Elie Ruben, etc.
selle, Piault représentait le conseil municipal.
M.
MM. Gréard, vice-recteur de l'Académie; le
préfet de la Seine.
Le compte rendu des travaux scolaires de la
Société a été fait par M. Auguste Ruben. TreIze
de ses élèves ont subi avec succès les examens
des brevets (simple ou supérieur).
Créée le 22 juillet 1856. la Société qui est par
conséquent dans sa cinquante-cinquième an-
née d'existence, compte sept cents sociétaires,
et sert une oension de siofrauci & cent Gia-
quanta de ses membres, âgés de plus cil
soixante ans.
Enfin la Société délivre des diplômes d'en.
seignemeni primaira, élémentaire et supérieur.
Il n'y a pas eu moins, cette année, de 2,400
élèves inscrits.
C'est cette histoire et ce rôle que le président
a retracés dans son allocution, très applaudie
de la nombreuse assistance, composée surtout
de jeunes âllés suivant les cours
Puis on a procédé à la leature du paâmarfefc*
Palmarès
Le prix Desrues, fondé par un ancien insti-
tuteur et qui comprend trois récompenses, s«
complète d'une quatrième ajoutée par la Sociétl
elle-même. Ce sont M. Pariot. Mlle Hervé, M.
Danamur et Mlle Elisabotequi en bénéficient
cette fois.
Ont été rappelés pour le prix Desrues :
MM. Gobert, Lemattre, David, Struillon, Mimart,
Deruy, Cuny, Chanteclair, Paviot, Poileve, Husse-
net, Messier, Défait, Vigoureux, Cappelard, Rapin,
Denamur ; Mlles Gougy, Courmont, Audry, Ro.
mann, Bligué, Hervé, Porter et, College, Herscher,
Kleimer, Pépin, Léger, Chevillard, Jouet, Elisa-
beth.
Récompenses :
Cours supérieurs. — Prix d'honneur :
Mlles Dupuy, Claude, Magne. — Elèves le plu,
souvent nommées : Mlles Cuaz, Rogowska.
Cours élémentaires. — Prix d'honneur :
Mlle Poudade. — Elèves le plus souvent nom
mées : Miles Lecat, Druet, Jousseaume, etc.
Médailles :
Mlles Périer, Poudade, Lecat, Druet, ".etar,Griel
Jousseaume.
Un très agréable concert a terminé la céré.
monie à laqueHe la musiqué militaire du 13W
régiment de ligne prêtait son concours.
I , M|.. I Il mim—rni
LES VINGT-HUIT JOURS
DES INSTITUTEURS
Satisfaction accordée
Le ministre de la guerre vient d'adresser k
M. Nègre,wésidenL du comité de pétitionnement
pour la suppression de lia troisième période de
vingt-huit jours imposée aux instituteurs, h.
lettre suivanté:
Monsieur,
Par lettre du 30 juin vous az appelé mon at-
tention sur la situation 8 insjteurs, de la classe
1890, apQglés à faire prochainement une période
d'instruction.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que j'ai
donné des ordres pour faire accorder, dans la plufr
large mesure, des ajournements aux instituteurs de
la classe 1890, qui en feraient la demande à l'auto-
rité militaire.
Recevez, etc.
Quoiqu'il ne soifrpas parlé dans la lettre du
ministre des quelques instituteurs de la classe
1889, qui peuvent être appelés au mois d'août,
il est évident que la mesure prise par le minis-
tre leur est applicable.
On voit ainsi que satisfaction est accordée
aux justes revendications des pétitionnaires.
Il convient d'en remercier le ministre.
LE SHAH DE PERSE A PARIS
La journée d'hier. — Une réception. —
Le mauvais temps.
Hier matin, malgré les fatigues d'un long
voyage, le souverain persan est descendu à
sept heures moins un quart dans les jardins
de l'hôtel et s'est installé seul devant une pe*
tite table où il a pris son thé, puis il est des-
cendu jusqu'au portail du jardin, pour assis-
ter aux essais d'une voiture automobile, essais
qui l'ont vivement intéressé.
Mozaffer-ed-Dine est ensuite rentré dans ses
appartements, où il a reçu quelques membres
de la légation persane.
Toute la matinée ç'a été, dans la cour de
l'hôtel, un va-et-vient ininterrompu de voi-
tures dans lesquelles ont pris place les cham-
bellans, intendants et autres membres de la
suite du souverain.
A l'entrée principale donnant sur l'avenue
Malakoff, le service de surveillance est sévère-
ment assuré par des agents du seizième arron-
dissement sous la direction de l'oftic.ier de
paix M. Descaves.
M. Gaston Menier avait mis à la disposition
de Mozaffer-ed-Dine son yaeht Julie, et on avait
proposé au souverain une promenade en Seine,
pour l'après-midi. Mais le mauvais temps qu'il
a fait a modifié ces projets et le shah a renoncé
à son voyage sur l'eau. Il a fait simplement,
vers cinq heures, une promenade en voiture au
bois de Boulogne.
Mozaffer-ed-Dine, avec Mirza-Ali-Asgher-
Khan, grand vizir ; Son Exc. Mohendis-el-Me-
maleck-Mirza-Nezam-Gaffary, ministre des tra-
vaux publics; le général Parent et d'autres
personnages de sa suite ont pris place dans
cinq voitures, précédées d'un peloton d'âge- ts
cyclistes.
Le shah a été très acclamé sur tout le par-
cours, il a manifesté à plusieurs reprises le
contentement qu'il éprouvait de l'accueil sym-
pathique de la population parisienne.
A son retour, le shah de Perse a tenu expres-
sément à se faire présenter le capitaine Thcry
et à adresser ses vœux de succès à cet officies
qui abandonne ses fonctions de commandant
militaire du palais pour aller servir en
Chine.
Notre hôte
Pendant toute la journée d'hier, dans les ca-
fés où le mauvais temps avait obligé la foule a
se réfugier, on n'a guère parlé que du shah de
sa sympathie pour la France, de ses habitudes,
de son costume.
Déjà, les photographes ont exposé des vues
prises à l'arrivée du train impérial ; on y voit le
shah de Perse au milieu des chamarrures des
officiers, on l'y voit aussi près de M. Loubet an
mpment où se prononçaient les souhaits de
bienvenue.
Dans les mâfies cafés, on parlaitausf? poli-
tique — la vènue d'un chef d'Etat ayant tou-
jours pour beap de gens des dessous poli-
tiques - et après avoir entendu faire l'éloge de
l'obligation dans laquelle le shah met ses can-
didats aux hautes fonctions de sortir d'une
école française, neus avons entendu des braves
gens parler d'alliance.
LE CHAMPIONNAT INTERNATIONAL
DE GYMNASTIQl E
Une solennité gymnique. — Les plus,
forts gymnastes du monde à Vin-
cennes. — 40 blessés.
Hier ont commencé, au Vélodrome munici-
pal de Vincennes, les épreuves du Champion-
nat international de gymnastique.
i50 gymnastes, les meilleurs du monde en-
tier, prennent part à ce concours. Parmi les
postulants a l'écharpe de champion se trouvent
4 Suisses, 2 Italiens, 4 Anglais, 10 Allemands,
4 Alsaciens-Lorrains, 2 Hongrois de Budapest,
2 Autrichiens de Vienne. L'Espagne, le Portu-
gal, le Danemarck, la Suède, la Norvège et la
Russie se sont abstenus.
Notons encore les noms d'athlètes bien eon-
nos qui participent au championnat: MM. Mar-
tUMi, d'Oran; Carabinier et Duvrtt, de Zu-
, .l.NRONt.
AUX BUREAUX DU JOURNAL
131, rue Montmartre, 131
(t chez MM. LAGRANGE, CERF AC»
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ADMINISTRATION : 131, rue Montmartre, 131
Adresser lettres et mandats à l'administrateur
NOS LEADERS
Dit MÉU
J'ai éprouvé, ces jours-ci, une assez
jve satisfaction, que je dois dire.
Un de nos adversaires nationalistes
81 plus ardents, un de ces hommes
lui, jusqu'ici, étaient restés étrangers
t la politique et qui se sont inopiné-
nent jetés dans la mêlée, s'improvisant
journalistes pour y prendre part, a pu-
blié, dans l'Echo de Pans, un article fort
remarquable, où, à propos de l'élection
le Niort, il dit exactement ce que j'a-
fais dit, ici, sur le même sujet.
Ce nouveau confrère n'a cité ni no-
Ire journal, ni son rédacteur. Ceci est
fort indifférent. Les idées sont tout et
es hommes importent peu. Après qua-
rante ans de journalisme, je n'en suis
îlus à éprouver de la joie ou du déplai-
iir à voir ou à ne pas voir mon nom
lans les gazettes.
Je tiens cependant à dire que cette
ipprobation précieuse de mes idées m'est
yenue de M. Dausset.
« En définissant le nationalisme »,
ivais-je dit, « en voulant lui donner une
brmule pratique, nécessaire pour les
lecteurs, on l'anéantit. »
« En définissant le nationalisme, dit
M. Dausset, on risque de l'amoindrir et
nême de le mutiler. Le nationalisme
le saurait, sous peine de décomposition
)t de mort, être accaparé par aucun
iarti. »
Si le nationalisme, avais-je dit, répu-
lie franchement les monarchistes-clé-
icaux, les impérialistes, les bonapar-
tistes dictatoriaux, les plébiscitaires,
i'il reste un parti réellement républi-
cain, demandant simplement que la
Sonstitution puisse être revisée, il rentre
lans le rang et ne représente plus, dans
'opinion et électoralement qu'une très
infime minorité du parti républi-
Jaïn.
Or, M. Dausset, par un illogisme
àeureux et véritable, tout en disant
lu'il ne faut pas définir le nationalisme
îonsacre tout son intéressant article à
)n donner la définition.
Il répudie avec une absolue netteté les
Iloarchiste., les impérialistes et les
plébiscitaires.
Il demande seulement que la Cham-
bre élue dans deux ans réforme la Cons-
titution, sans même vouloir se pronon-
Jer sur le sens de cette réforme qu'il ne
dent pas pour devoir être opposée au
Maintien du régime parlementaire.
Alors, quoi?
Rien.
Et il ne me paraît pas possible de se
présenter devant les électeurs avec un
{éro pour programme.
En réalité, ce qu'il y a au fond de la
conscience populaire et de l'esprit très
Simpliste des foules, c'est, pour le dé-
futé, le mandat impératif.
Je sais bien que la loi .ne le reconnaît
pas et que dans la pratique, les députés
tont rares qui ont voulu l'accepter, esti-
nant que, ce mandat impératif, dont la
Sanction est la démission laissée en
îlanc aux mains des comités, était at-
tentatoire à leur dignité. Les députés,
in effet, sont obligés de réserver leur
jote jusqu'après la discussion qui est,
jOi-disant, nécessaire pour l'éclairer.
Mais si le mandat impératif n'est pas
edmis dans notre vie politique et élec-
braIe, il est remplacé, à l'état de tran-
saction, par l'usage de programmes
iets et assez détaillés pour créer entre
télecteur et l'élu un contrat que celui-
)i ne peut rompre sans indignité.
M. Dausset ne s'aperçoit-il pas qu'il
Intre dans la pure chimère quand il
têve de voir les électeurs élire des dé-
futés sur l'étiquette « nationaliste »
ivec un blanc-seing?
Peut-il s'imaginer sérieusement que
es électeurs nationalistes qui sont — il
e reconnaît — monarchistes, bonapar-
istes, républicains modérés, radicaux
#u socialistes ( caril y a dans cette salade,
ioutes les herbes de la Saint-Jean) don-
leront leurs voix à des candidats qui
le s'engageront ni sur le fonds, ni sur
la forme, en toutes les idées que repré-
entent ces différentes dénominations
Politiques ?
Le nationalisme, tel que M. Dausset
'e définit,tout en disant qu'il ne faut pas
e définir, reste donc, selon une expres-
Jion qui me semble juste, « le lieu
iommun » des mécontents. Ce mécon-
entement, si on va au fond des choses,
le que je n'hésite jamais à faire, a trois
iauses ou trois prétextes.
On accuse le pouvoir républicain de
nanquer de « libéralisme » en appli-
piant le Concordat au clergé et en ré-
primant les désordres essayés par les
iectaires anti-juifs ou les « ligueurs »
te différentes sortes. On l'accuse d'avoir
nanqué d'énergie à l'extérieur. On
.'accuse, enfin, d'avoir montré je ne
ais quelle animosité contre l'armée.
M. Dausset me remplirait d'aise s'il
Foulait bien répondre aux questions
(ue j'aurai l'indiscrétion de lui poser ?
Quel est le gouvernement, monarchie,
impire, république ou commune qui
pourrait supporter que l'organisation
lu clergé lui permette d'accaparer la
jiehesse publique pour en faire un ins-
fument de règne et d'action politique ?
Le gouvernement du clergé est-il daoi
la tradition ou dans la volonté de la
France ?
Quel est le gouvernement qui pour-
rait exister en ayant à côté de lui des
associations qui tentent de s'emparer
de la rue, injurient les magistrats élus
et tiennent garnison dans Paris ?
Quel estlo gouvernement qui pourrait
effacer de la Déclaration des Droits de
l'Homme la garantie donnée à la liberté
de conscience ?
Si nous passons à un antre ordre
d'idées, la France d'aujourd'hui désire-
t-elle faire à l'Allemagne ou à l'Angle-
terre une guerre où elle serait seule ?
Enfin, peut-on considérer sérieuse-
ment qu'il y ait une poussée de mal-
veillance vis-à-vis de l'armée dans la
volonté d'y faire régner la discipline,
dans le désir de la tenir en dehors de
la politique?
Sur ce dernier point, M. Dausset est
obligé de reconnaître que les gouver-
nements parlent à l'armée le langage le
plus patriotique, le plus digne de ib
France et d'elle-même.
Seulement, il doute de la sincérité de
ce langage.
Mais de quel droit? Et n'est-ce pas
nous qui aurions le droit de douter de
la sincérité de langage de ces singuliers
amis de l'armée dont quelques-uns ne
cachent pas leur désir de la voir entrer
dans la voie de l'insurrection militairf
qui, en tout temps et en tout pays, a
été non seulement la ruine de l'armée
elle-même, mais le triste signal de la
décadence des nations ?
Henry Fouquier.
Nous publierons demain an article
de M. Olivier Bascou
POPULARITÉ
Les nationalistes ont-ils
remarqué un détail? Avant-
hierc'étaient des cris assour-
dissants de : Vive Loubet !
lorsque le Président est allé
recevoir le shah de Perse;
hier, au Quartier latin, la
présence du cnei de l iitat a amené les
mêmes manifestations sympathiques : M.
Loubet est populaire, décidément.Les Pa-
risiens se sont dit: -Au fait, qu'avions-nous
à reprocher à ce brave homme-là ? Ils se
sont répondu :— Rien du tout.Et ils applau-
dissent sur son passage, comme pour pro-
tester contre l'imbécile et criminelle cam-
pagne menée contre le Président de la Ré-
publique depuis le jour de son élection.
Les nationalistes devraient prendre garde
à cela : si l'effet de leurs injures est de faire
crier aux Parisiens : Vive Loubet ! c'est
qu'il y a un vice dans leur système d'atta-
que et que ce vice commence à se voir. Je
crois pour ma part que leur triomphe de
mai leur a porté malheur ; il y a quelque
chose de changé dans l'attitude de la foule
parisienne depuis le jour où on l'a fait si
follement voter pour des réactionnaires et
des amateurs de coup d'Etat; elle s'aper-
çoit du faux coup de barre qu'on lui a fait
donner, et, cela se devine, elle en a regret.
« Vive Loubet ! » Il faut que les nationa-
listes réfléchissent à ce cri, si en dehors des
beuglements qu'ils espéraient; il faut qu'ils
trouvent quelque chose.
Mais j'ai bien peur pour eux qu'ils soient
dans la période où tout ce que l'on invente
pour retarder la culbute ne sert plus à rien.
Tout cela finit comme le boulangisme, et
plus vite que le boulangisme : ceux qui re-
gardaient là baraque où, à coups de porte-
voix, se hurlait le boniment vivelarmiste,
accompagné d'offres de caleçons, ceux-là
ont maintenant le dos tourné, et regardent,
quoi ? L'Exposition, le Shah- de Perse, le
thermomètre ; plus un regard pour les na-
tionalistes.
« Vive Loubet 1 » Pauvres nationalistes,
c'était bien la peine de tant vous couvrir
de boue en essayant d'en jeter aux autres.
« Vive Loubet ! » Bonsoir, Messieurs. —
Ch. B. -
LES PROGRÈS DE LA C. G. 0.
D'une butte à l'autre. — Deuxvoitures
au lieu d'une. — Six sous au
lieu de trois.
La C. G. 0., comme on le sait, c'est la Com-
pagnie Générale des Omnibus à Paris, et, cer-
tes, on pourra éprouver quelque étonnement à
voir ces initiales et le mot progrès consentir à
voisiner ici, alors qu'en pratique la brouille
est si profonde entre eux.
Artistes et étudiants, Montmartrois et lati-
nistes pouvaient jadis se rendre visite pour
quinze centimes. Le légendaire omnibus de
« Montmartre-Place Saint-Jacques » leur per-
mettait de faire le voyage à peu de frais. Mal-
heureusement la fâcheuse impériale à échelle
était interdite aux femmes. Et, de toutes parts,
les réclamations arrivèrent. On est aussi galant
au quartier que sur la Butte et l'on voulait que
les charmantes ouvrières parisiennes profitas-
sent aussi des démocratiques quinze centimes.
On demandait, en un mot, que ce dernier ves-
tige des temps lointains, fût remplacé par un
omnibus à escalier.
La Compagnie répondait que le peu de lar-
geur de la rue Saint-Jacques empêchait celte
molification, mais qu'elle, Compagnie, étu-
diait. etc.. (on connaît la phrase).
Le moyen qu'elle a trouvé, le voici. La ligne
« Montmartre-Place Saint-Jacques » a été dé-
doublée. Il y a maintenant la voiture « Mont-
martre-Place Saint-Michel », et la voiture
« Square Montholon-Rue de la Tombe-is-
soire. »
De sorte que les dames peuvent bien monter
à l'impériale mais, pour aller d'un mont à l'au-
tre, elles sont obligées, et nous aussi, de pren-
dre deux voitures différentes. Ce qui fait que
le progrès. c'est la caisse de la Compagnie qui
le réalise.
— Mais, direz-vous, comme il y a deux véhi-
cules pour un, on doit moins attendre et aller
plus vite.
Erreur profonde. La lenteur du voyage est
désespérante, et si, dans la journée, on peut
correspondre sans perdre grand temps, le soir
les départs ne se font plus que tous les quarts
d'heure I
Et c'est ainsi que l'on comprend les prolrW,
dans une ville oui s'anDelle Paris-.
M. LOUBET
A LA SOMOMM
De FElysée au Quartier Latin. — Vive
Loubet! - LtOcongrôaderAssis-
tance publique. — L'hospitalité
, républicaine. -Les congres-
sistes étrangers. — Les
porte-gourdins du na-
tionalisme. — Lâ-
che agression
Hier a eu lieu, à la Sorbonne, l'ouverture du
congrès de l'Assistance publique. Le Président
de la République, accompagné de M. Comba-
rieu et du colonel Nicolas, est arrivé à trois
heures, au milieu des acclamations de la foule
enthousiaste. Il a été reçu dans la salle des
Pas-Perdus par MM. Casimir-Perier, président
du congrès ; Waldeck-Rousseau, président du
conseil ; Leygues, ministre de l'instruction pu-
blique ; de Selves, préfet de la Seine ; Fallières,
président du Sénat ; Deschanel, président de
la Chambre ; Méline, Monod, D' Bourneville,
D' Peyron, etc.
Le service d'ordre était dirigé par le préfet de
police et par MM. Touny, directeur; Mouquin,
sous-directeur de la police municipale ; Picot,
officier de paix.
Ce service était assuré par les agents ren-
forcés d'un détachement de la garde répu-
blicaine.
Hommage à M. Loubet
Au début de la séance, M. Casimir-Perier,
ancien président de la République, a pris la
parole pour remercier le Président de la Répu-
blique d'avoir bien voulu honorer de sa pré-
sence le congrès d'assistance publique et de
bienfaisance privée.
M. Lejeune, ministre d'Etat belge, a fait
l'éloge de la France et s'est fait l'interprète, au-
près de M. Loubet, de la gratitude des con-
gressistes étrangers « gratitude qui se joint à
l'admiration pour la grande nation généreuse
et compatissante sous les auspices de laquelle
s'ouvre aujourd'hui le congrès ».
Le Président de la République a prononcé
alors l'allocution suivante, que de fréquents
applaudissements ont soulignée, à maints pas-
sages :
discours de M. Loubet
Messieurs,
Je remercie le bureau du congrès d'assis-
tance publique et de bienfaisance privée et
son éminent président de m'avoir procuré
la joie d'assister à l'inauguration de vos
travaux. Je souhaite la bienvenue aux hom-
mes de bonne volonté accourus ici de tous
les points du monde civilisé, et particu-
lièrement aux représentants officiels des
Etats au nom de qui M. Lejeune, ministre
de Belgique, a prononcé de si éloquentes
paroles.
Si j'avais un regret à exprimer, ce serait
de ne pouvoir prendre une- part active et
apporter une contribution à vos travaux.
Organiser l'assistance ; faire passer dans
les institutions le principe sublime de la
solidarité humaine; essayer de prévenir la
misère, autant que de la soulager ; pour-
suivre le mal moral avec la même obstina-
tion que le mal physique ; associer dans
une action commune et dans la collabora-
tion la plus efficace les pouvoirs publics et
les initiatives privées ; donner une direc-
tion éclairée à des instincts généreux qui
s'égarent parfois dans l'utopie ; en un mot,
faire descendre dans la pratique, autant
qu'il est possible, le principe de la frater-
nité humaine : y a-t-il un plus bel emploi
de l'intelligence, du sentiment et de la vo-
lonté ?
La République française est heureuse et
fière de donner l'hospitalité à ce concile de
la bienfaisance, car toutes les douleurs hu-
maines, sur quelque point du globe qu'elles
se produisent, trouvent en elle un écho.
Son gouvernement considère comme le pre-
mier de ses devoirs l'étude des questions
sociales. L'assistance dispose d'un budget
considérable, impossible à évaluer si l'on y
comprend les ressources de la bienfaisance
privée, et notre nation tout entière, sans
distinction de partis, consentirait avec joie
de nouveaux sacrifices, s'ils lui étaient de-
mandés, pour le soulagement de ceux qui
souffrent. Mais la France est aussi un pays
de raison claire et pratique ; elle ne veut
rien céder à un sentimentalisme vague et
banal, inutile quand il n'est pas dangereux,
et qui ne peut faire que des dupes ou des
révoltés.
C'est à cette conciliation des mouvements
les plus naturels du cœur et des lois impres-
criptibles de la raison que M. Casimir-Perier
vous conviait tout à l'heure, et que vous
aboutirez, je l'espère. Votre œuvre va se
poursuivre dans les meilleures conditions
et sous les auspices les plus favorables.
Partout les préoccupations morales animent
les gouvernements et pénètrent lentement
dans la politique ; les idées généreuses se
présentent au monde sous les plus illustres
patronages ; l'instruction, source de mora-
lité se répand de plus en plus; les établisse-
ments hospitaliers, les bureaux de bienfai-
sance, les crèches, les ouvroirs, les ateliers
de charifë se multiplient; les classes riches
sentent plus que jamais que leur intérêt
comme leur honneur, et quelquefois leur ex-
cuse, est dans l'affirmation de leur solida-
rité avec les classes pauvres. Que ce réveil
d'humanité vous encourage; que cette sym-
pathie unanime, dont vous êtes l'objet, vous
soutienne et vous guide; vous nous appor-
terez des conclusions dont l'humanité pro-
fitera. Vous la servez déjà par le réconfor-
tant spectacle que nous offrent tant de
bonnes volontés et d'intelligences unies
pour la réalisation du bien.
L'œuvre de l'Assistance publique
M. Henri Monod a -ensuite retracé l'œuvre
de l'Assistance publique de 1889 jusqu'à 1900
et au cours de son exposé il a rendu hommage
à M. Théophile Roussel, président d'honneur
du congrès, qui s'adonna toujours aux œuvres
de bienfaisance. -
M. Monod ayant parlé de l'assistance offi-
cielle, M. Georges Picot décrivit à son tour les
progrès accomplis par la charité privée. Puis
M. Thulié, secrétaire, a donné rendez-vous aux
membres du congrès pour le soir à 9 h. 112,
chez M. Casimir-Perier.
Pendant toute la séance la musique du 46"
d'infanterie s'est fait entendre.
C'est encore au milieu des cris de vivo tÕu-
bet I Vive la République 1 Vive Waldeck-Rous-
seau ! que le président et les ministres ont
quitté la Sorbonne.
Une manifestation républicaine et antina-
tionaliste s'est produite ensuite sur le boule-
vard Saint-Michel ; mais lorsque les républi-
cains se furent séparés, une dizaine de jeunes
énergumènes se précipitèrent sur des citoyens
isolés.. aux cris de ; « Vive Déroulède 1 ». Les
victimes de cette lâche agression ont eu grand
peine à se dégager des porte-gourdins qui les
assaillaient et na purent échapper qu'en péné-
trant - dans une maison dont on ferma les
portes.
Pendant ce temps, un brigadier de police do
V* arrondissement exhortait les nationaleux à
crier : Vive l'armée ! Quelques étudiants ont
relevé comme il convenait cette étrange atti-
tude d'un agent de 1s force publique, en ripos-
tant :
- « Parfaitement 1 Vive l'armée républi-
cains J »
Voir à la 38 page
LES D ERNIÈRES DÉPÊCHES
de la nuit et la
REVUE DES JOURNAUX
du matin
UN MYSTERE A VIROFLAY
Cadavre mystérieux. — Crime ou sui-
cide. — Une exhumation décidée
La population de Viroflay est actuellement
fort émue par une affaire qui reste mysté-
rieuse.
Le 16 juillet dernier mourait un étudiant en
pharmacie nommé Boiré. Le décès était attri-
bué à un suicide. En effet, la tempe du malheu-
reux était percée d'une balle de revolver.
A quelques pas du cadavre, on avait trouvé
un revolver contenant encore une douille
vide.
L'inhumation du corps eut lieu dbux jours
après.
Bientôt, courut à Viroflay le bruit que Boiré
avait été assassiné.
On prétendait notamment que plusieurs
coups de revolver, et.non pas un seul, avaient
été tirés dans la chambre où avait eu lieu le
arame.
Y Boiré, qui était marié, était l'objet d'une
instance en divorce de la part de sa femme.
Le parquet de Versailles s'est transporté hier
à Viroflay et a fait une enquête à la suite de
laquelle, M. Grou, juge d'instruction, a ordonné
l'exhumation du cadavre.
LA GRÈVE DE L'URBAINE
Le mouvement devient général. — Les
propositions des cochers. — Le re-
fus de la Compagnie. — La
grève continue. — A la Mé-
tropolitaine.
Le mouvement de grève qui avait commencé,
il y a deux jours, comme nous l'avons an-
noncé, dans les dépôts de Montmartre de la
Compagnie l'Urbaine, s'est étendu hier matin,
au point que sur un effectif de 1,903 cochers:
1,778 ont refusé de sortir hier matin.
La réunion que nous avons annoncée a eu
lieu à 10 heures du matin, à la Bourse du tra-
vail.
La plupart des grévistes s'y étaient rendus.
Les grévistes ont décidé d'envoyer une délé-
gation auprès de la Compagnie, pour lui de-
mander d'abaisser la moyenne à 17 fr. 25 au
lieu de 20 fr.
A quatre heures, dans une nouvelle réunion,
toujours à la Bourse du travail, les cochers ont
appris que la Compagnie se refusait à cette
diminution. Ils ont décidé de continuer la
grève.
Disons que les cochers de la Compagnie Mé-
tropolitaine sont, eux anssi, en grève depuis
hier matin. Du dépôt du passage Lathuile, 20
voitures seulement, sur 80, sont sorties.
L'INDEMNITE DES INSTITUTEURS
Réponse à une circulaire préfectorale.
Le Conseil municipal de Clichy
Le préfet de la Seine invitait, par une cir-
culaire en date du 1" juillet, les conseils mu-
nicipaux de la banlieue « à voter sur leurs pro-
pres fonds les prélèvements nécessaires pour
assurer aux instituteurs et institutrices, dont
le traitement ne dépasse pas 2,400 fr., l'in-
demnité supplémentaire de 10 010 pendant la
durée de l'Exposition universelle.
Voici la réponse, plus que froide, faite au
préfet, par le Conseil municipal de Clichy :
Le conseil municipal, après délibération, considé-
rant que les instituteurs et institutrices de la ban-
lieue, étant fonctionnaires de l'Etat, ce serait à
celui-ci à allouer à ses agents les augmentations
et indemnités rendues nécessaires par la cherté de
la vie pendant la durée de l'Exposition universelle,
Décide en conséquence de répondre à la circu-
laire préfectorale sus-énoncée, dans le sent qui
précède.
Ce n'est pas à l'édilité de Clichy que l'on
devra beaucoup de progrès dans l'éducation
populaire.
LES ORAGES
Pluie et grêle. — La foudre
Les orages que nous avons signalés hier ont
persisté durant toute la matinée d'hier.
On signale, dans la banlieue et dans la pro-
vince, des dégâts considérables causés par ces
orages, qui. en certains endroits étaient
mêlés de grêle.
A Rambouillet, une véritable tempête a dé-
truit les récoltes ; la grêle a broyé les fruits et
rendu lamentable l'aspect de la campagne. Aux
environs de Dijon, également, l'orage et la
grêle ont tout dévasté.
A Pierres, près de Maintenon, la foudre a dé-
truit en partie la ferme de la Terreuse; un
homme a été grièvement atteint par la com-
motion ectrique, et, un incendie s'étant aus-
sitôt après déclaré, deux pompiers ont été brt-
lés assez sérieusement.
A E eux et aux environs, des grêlons très!
gros 1 détruit les récoltes. Les pertes, nous
télégraphie-t-on, s'estimeraient à près de deux
millions pour 14 communes.
En divers endroits, des ouvriers ont été tués
ou blessés par la foudre. A Tourcoing, notam-
ment, où la foudre est tombée sur le clocher de
l'église, le détruisant en partie, il y a eu plu-
sieurs blessés ; une ferme des environs de la
ville, appartenant à l'hospice de Lille, a été
brûlée et rien n'a été sauvé des récoltes, du bé-
tail et des instruments aratoires.
Au Mans, un très violent orage a éclaté la
nuit dernière.
Au camp d'Auvours, où se trouve depuis
quelques jours le 32' régiment d'artillerie, en
garnison à Orléans, la foudre est tombée plu-
sieurs fois, blessant quatre hommes, dont un
grièvoment, tuant sept chevaux et en blessant
cinq d'une façon grave.
— M IIP
LES DRAMES DE LA MONTAGNE
(De notre correspondant particulier)
Zermatt, 29 juillet.
La caravane de secours, partie, ainsi que
vous l'avez annoncé, à la recherche des trois
touristes anglais sur le Wejssliorn, est rentrée
cette nuit.
Les touristes égarés avaient dû passer sur un
glacier deux nuits et un jour.
Vendredi soir. à5 heures, l'un d'eux, M.Cooc-
klin, se détacha et voulut essayer de descendre
seul, mais il glissa, tomba et se tua.
Les deux autres vont relativement bien. f
LA GUERRE EN CHINE
*
-" EN CHINE
Les légations
Une note communiquée aux journaux an-
glais dit que si les assurances de la Cae
étaient dignes de foi, il se serait passé assez de
temps pour qu'on reçût quelque communica-
tion des ministres étrangers, étant donné sur-
tout les télégrammes chinois laissant entendre
qu'on a librement accès auprès d'eux.
L'incrédulité du public et de la presse russes
à l'égard des déclarations rassurantes de source
chinoise au sujet des représentants étrangers
augmente tous les jours.
En conséquence, les journaux russes tout en
condamnant l'idée d'une répression impitoyable
telle que l'a proclamée l'empereur Guillaume,
sont unanimes à conseiller une action commune
des puissances, énergique et inflexible.
Li-Hung-Chang
On a reçu à Saint-Pétersbourg une dépêche
de Li-Hung-Chang datée du 26 juillet, répé-
tant encore une fois, que le gouvernement chi-
nois lui a télégraphié de Pékin, le 23 juillet,
que tous les ambassadeurs sont sains et
saufs.
Li-Hung-Chang se plaint qu'aucune des puis-
sances n'ait voulu mettre un vaisseau de guerre
à sa disposition, pour qu'il puisse se rendre
dans le Nord, car, par la voie de terre, il ren-
contrerait trop d'obstacles sur sa route.
A Shanghaï
On a décidé de mettre la concession française
en état de défense, sur la demande des autori-
tés françaises.
Le commandant du croiseur hollandais Hol-
land s'est cilargé de ce soin.
Les massacres
Neuf missionnaires anglais de l'intérieur
ont été massacrés à Hui-Chau, près de Hang-
Chau.
Le « livre bleu » anglais
Le dine bleu » anglais dont nous avons an-
noncé déjà la publication, comprend 277 do-
cuments qui montrent que des négociations
fort nombreuses ont eu lieu entre les puissan-
ces relativement au concours du Japon.
L'Allemagne voulait que rien ne fût fait qui
pût mettre en danger l'accord des puissances.
Le Japon voulait être assuré que son interven-
tion ne conduirait pas à un conflit avec la
Russie.
Enfin la Russie déclare, le 28 juin, qu'elle
ne veut pas entraver sa liberté d'action, sur-
tout après avoir exprimé l'intention de confor-
mer son action à celle des autres puissances.
Le 4 juillet, M. Delcassé proposait que les
puissances adressassent un avertissement col-
lectif au gouvernement de Pékin ; cela devait.
montrer la solidarité et l'accord des puis-
sances.
M. Delcassé insistait pour" quo l'unité d'ac-
tion ne se trouvât pas entravée par des jalou-
sies ni des arrière-pensées. La délivrance de
Pékin était, pour le moment, le principal objet
en vue.
L'Autriche accepte, le 6 juillet, la proposi-
tion de M. Delcassé,
Les réponses des autres puissances ne figu-
rent pas dans le livre bleu.
GRAVES ACCIDENTS
DE CHEMIN DE FER
Deux accidents de chemin de fer se sont
produits hier. Le premier nous était annoncé
par cette dépêche :
Caen, 29 juillet.
Ce matin, vers 8 h. Ij2, un tamponnement
s'est produit entre deux trains, sur la ligne de
Mézidon à Dozulé.
Dix personnes ont été blessées.Les dégâts ma-
tériels sont importants.
La circulation est interrompue.
A la Compagnie de l'Ouest
Un de nos collaborateurs s'est rendu à la
Compagnie où les déclarations suivantes lui
ont été faites :
« Le train n* 101 a heurté le train n* 153, en
gare de Dozulé.
« Sept voyageurs ont reçu des contusions
sans gravité, le mécanicien du train tampon-
neur a eu une jambe fracturée.
« Par suite de cet accident, la circulation a
été momentanément intrrrompue'entre Dozulé
et Mézidon.
«Le service a d'ailleurs été rétabli à 1 h. 112
de l'après-midi.
« Tous les blessés ont reçu immédiatement
les soins d'un médecin local et ont pu poursui-
vre leur voyage. ».
Train de luxe tamponné
Le second accident s'est produit, ainsi que
nous l'apprend ce télégramme :
Grenoble, 29 juillet.
Le train de luxe n° 23, parti de Grenoble à
7 h. 18 du soir, a été tamponné à 8 heures par
la malle des Indes, partie de Grenoble à 7 b. 33,
en gare de Tencin.
Deux personnes ont été blessées.
Un train de secours est parti de Grenoble à
10 h. 12 avec plusieurs médecins.
A la Compagnie de P.-L.-M.
On nous a déclaré à la gare de Paris-Lyon-
Méditerranée, que les personnes blessées ne
devaient pas l'avoir été bien grièvement, aucun
nouveau télégramme se rapportant à ce tam-
ponnement n'étant parvenu à la Compagnie. Il
ne doit s'agir que de contusions.
Les noms des personnes blessées ne sont par-
venus ni à la gare de Lyon, ni à la direction
de la Compagnie.
go
A LA SOCIÉTÉ DES INSTITUTEURS
ET INSTITUTRICES
Les conséquences d'une insolation. -
Au Trocadéro. — Récompenses et
médailles
Le minière de l'instruction publique devait
venir présider, hier, au Trocadéro, la distribu-
tion solennelle des récompenses aux élèves des
cours normaux de la Société des instituteurs et
des institutrices.
Trop pris, M. Leygues avait, il y quelques
jours, désigné pour le représenter M. Caze.
inspecteur général. Et celui-ci, samedi, a été
atteint d'insolation assez gravement pour être
retenu à la chambre.
C'est donc M. H. Noellèt, président de la
Société, qui présidait, assisté de MM. d'Ollen-
don et Boudaille, vice-présidents ; Auguste
Ruben, Silvestre, Quévrain, Le Hélec Lafles-
selle, Elie Ruben, etc.
selle, Piault représentait le conseil municipal.
M.
MM. Gréard, vice-recteur de l'Académie; le
préfet de la Seine.
Le compte rendu des travaux scolaires de la
Société a été fait par M. Auguste Ruben. TreIze
de ses élèves ont subi avec succès les examens
des brevets (simple ou supérieur).
Créée le 22 juillet 1856. la Société qui est par
conséquent dans sa cinquante-cinquième an-
née d'existence, compte sept cents sociétaires,
et sert une oension de siofrauci & cent Gia-
quanta de ses membres, âgés de plus cil
soixante ans.
Enfin la Société délivre des diplômes d'en.
seignemeni primaira, élémentaire et supérieur.
Il n'y a pas eu moins, cette année, de 2,400
élèves inscrits.
C'est cette histoire et ce rôle que le président
a retracés dans son allocution, très applaudie
de la nombreuse assistance, composée surtout
de jeunes âllés suivant les cours
Puis on a procédé à la leature du paâmarfefc*
Palmarès
Le prix Desrues, fondé par un ancien insti-
tuteur et qui comprend trois récompenses, s«
complète d'une quatrième ajoutée par la Sociétl
elle-même. Ce sont M. Pariot. Mlle Hervé, M.
Danamur et Mlle Elisabotequi en bénéficient
cette fois.
Ont été rappelés pour le prix Desrues :
MM. Gobert, Lemattre, David, Struillon, Mimart,
Deruy, Cuny, Chanteclair, Paviot, Poileve, Husse-
net, Messier, Défait, Vigoureux, Cappelard, Rapin,
Denamur ; Mlles Gougy, Courmont, Audry, Ro.
mann, Bligué, Hervé, Porter et, College, Herscher,
Kleimer, Pépin, Léger, Chevillard, Jouet, Elisa-
beth.
Récompenses :
Cours supérieurs. — Prix d'honneur :
Mlles Dupuy, Claude, Magne. — Elèves le plu,
souvent nommées : Mlles Cuaz, Rogowska.
Cours élémentaires. — Prix d'honneur :
Mlle Poudade. — Elèves le plus souvent nom
mées : Miles Lecat, Druet, Jousseaume, etc.
Médailles :
Mlles Périer, Poudade, Lecat, Druet, ".etar,Griel
Jousseaume.
Un très agréable concert a terminé la céré.
monie à laqueHe la musiqué militaire du 13W
régiment de ligne prêtait son concours.
I , M|.. I Il mim—rni
LES VINGT-HUIT JOURS
DES INSTITUTEURS
Satisfaction accordée
Le ministre de la guerre vient d'adresser k
M. Nègre,wésidenL du comité de pétitionnement
pour la suppression de lia troisième période de
vingt-huit jours imposée aux instituteurs, h.
lettre suivanté:
Monsieur,
Par lettre du 30 juin vous az appelé mon at-
tention sur la situation 8 insjteurs, de la classe
1890, apQglés à faire prochainement une période
d'instruction.
J'ai l'honneur de vous faire connaître que j'ai
donné des ordres pour faire accorder, dans la plufr
large mesure, des ajournements aux instituteurs de
la classe 1890, qui en feraient la demande à l'auto-
rité militaire.
Recevez, etc.
Quoiqu'il ne soifrpas parlé dans la lettre du
ministre des quelques instituteurs de la classe
1889, qui peuvent être appelés au mois d'août,
il est évident que la mesure prise par le minis-
tre leur est applicable.
On voit ainsi que satisfaction est accordée
aux justes revendications des pétitionnaires.
Il convient d'en remercier le ministre.
LE SHAH DE PERSE A PARIS
La journée d'hier. — Une réception. —
Le mauvais temps.
Hier matin, malgré les fatigues d'un long
voyage, le souverain persan est descendu à
sept heures moins un quart dans les jardins
de l'hôtel et s'est installé seul devant une pe*
tite table où il a pris son thé, puis il est des-
cendu jusqu'au portail du jardin, pour assis-
ter aux essais d'une voiture automobile, essais
qui l'ont vivement intéressé.
Mozaffer-ed-Dine est ensuite rentré dans ses
appartements, où il a reçu quelques membres
de la légation persane.
Toute la matinée ç'a été, dans la cour de
l'hôtel, un va-et-vient ininterrompu de voi-
tures dans lesquelles ont pris place les cham-
bellans, intendants et autres membres de la
suite du souverain.
A l'entrée principale donnant sur l'avenue
Malakoff, le service de surveillance est sévère-
ment assuré par des agents du seizième arron-
dissement sous la direction de l'oftic.ier de
paix M. Descaves.
M. Gaston Menier avait mis à la disposition
de Mozaffer-ed-Dine son yaeht Julie, et on avait
proposé au souverain une promenade en Seine,
pour l'après-midi. Mais le mauvais temps qu'il
a fait a modifié ces projets et le shah a renoncé
à son voyage sur l'eau. Il a fait simplement,
vers cinq heures, une promenade en voiture au
bois de Boulogne.
Mozaffer-ed-Dine, avec Mirza-Ali-Asgher-
Khan, grand vizir ; Son Exc. Mohendis-el-Me-
maleck-Mirza-Nezam-Gaffary, ministre des tra-
vaux publics; le général Parent et d'autres
personnages de sa suite ont pris place dans
cinq voitures, précédées d'un peloton d'âge- ts
cyclistes.
Le shah a été très acclamé sur tout le par-
cours, il a manifesté à plusieurs reprises le
contentement qu'il éprouvait de l'accueil sym-
pathique de la population parisienne.
A son retour, le shah de Perse a tenu expres-
sément à se faire présenter le capitaine Thcry
et à adresser ses vœux de succès à cet officies
qui abandonne ses fonctions de commandant
militaire du palais pour aller servir en
Chine.
Notre hôte
Pendant toute la journée d'hier, dans les ca-
fés où le mauvais temps avait obligé la foule a
se réfugier, on n'a guère parlé que du shah de
sa sympathie pour la France, de ses habitudes,
de son costume.
Déjà, les photographes ont exposé des vues
prises à l'arrivée du train impérial ; on y voit le
shah de Perse au milieu des chamarrures des
officiers, on l'y voit aussi près de M. Loubet an
mpment où se prononçaient les souhaits de
bienvenue.
Dans les mâfies cafés, on parlaitausf? poli-
tique — la vènue d'un chef d'Etat ayant tou-
jours pour beap de gens des dessous poli-
tiques - et après avoir entendu faire l'éloge de
l'obligation dans laquelle le shah met ses can-
didats aux hautes fonctions de sortir d'une
école française, neus avons entendu des braves
gens parler d'alliance.
LE CHAMPIONNAT INTERNATIONAL
DE GYMNASTIQl E
Une solennité gymnique. — Les plus,
forts gymnastes du monde à Vin-
cennes. — 40 blessés.
Hier ont commencé, au Vélodrome munici-
pal de Vincennes, les épreuves du Champion-
nat international de gymnastique.
i50 gymnastes, les meilleurs du monde en-
tier, prennent part à ce concours. Parmi les
postulants a l'écharpe de champion se trouvent
4 Suisses, 2 Italiens, 4 Anglais, 10 Allemands,
4 Alsaciens-Lorrains, 2 Hongrois de Budapest,
2 Autrichiens de Vienne. L'Espagne, le Portu-
gal, le Danemarck, la Suède, la Norvège et la
Russie se sont abstenus.
Notons encore les noms d'athlètes bien eon-
nos qui participent au championnat: MM. Mar-
tUMi, d'Oran; Carabinier et Duvrtt, de Zu-
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