Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-12-08
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 08 décembre 1911 08 décembre 1911
Description : 1911/12/08 (N15246). 1911/12/08 (N15246).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
-
l'
N° 15248. — t8 AN 120. CïNQ CENTIMES LENUNERO
VENDREDI 8 DECEMBRE 1911. — N° 1524t.
Co..;,;, .;.
- * * ANNONCES ■ *
AUX BUREAUX DU JOURNAL
38, boul. de Strasbourg et 71, rue du Faub.-St-Martin, PARII
Et chez MM. LAGRANGE, CERF et C*
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- TRIBUNE LIBRE '-'
L'
Précisions
>
De nombreux journaux
ont commenté la motion
de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la
Seine., invitant ses repré-
sentants au Palais-Bour-
bon « à demander que la discussion
du projet de loi qui établit le scrutin
de liste avec représentation des mino-
rités soit continuée, à la Chambre, dès
la rentrée de janvier ». Plusieurs de
nos confrères en ont conclu que l'é-
chec de notre candidat à Neuilly-Bou-
logne avait (enfin ouvert. les yéux de
notre Fédération qui avait pris la rou-
- to de Neuilly pour venir à la réforme
électorale. C'est une erreur-
La Fédération radicale et radicale
socialiste de ia 'Seifte n'a pas attendu
cet incident pour se prononcer. A sa
séance plénière du 20 décembre 1905:,
elle a vaté son programme aux élec-
tions législatives de 1906 et, à l'una-
; nimilé, y a inscrit « le' scrutin de liste
avec représentation proportionnelle )v
, Nous avons la satisfaction dé consta-
ter que tous les députés radicaux et
radicaux socialistes du département
sont acquis à ce mode de scrutin. ':
L'élection de Neuilly-Boulogne nous
• a fourni l'occasion de faire une mani-
* fcs talion opportune. Nous avons vou-
lu à là fois en dégager un enseigne-
ment et en profiter pour démasquer
une* intrigue qui se poursuit dans les
coulisses parlementaires-
I.'enseignement ressort de la viola-
tion de la-discipline républicaine et de
ta nomination du réactionnaire.
En maintenant, son candidat au se-
cond tour, la Fédération. socialiste
unifiée de la Seine a livré le siège, au
clérical. Celle tactique met, en péril
no? candidats dans les circonscrip-
tions où l'appoint socialiste unifié est
nécessaire pour triompher du bloc de
droite. Autre exemple : Saint-Marceel-
Icn (Isère), où le maintien de la can-
diaature, au deuxième tour, du socia-
lisle unifié Buisset a fait élire le réac-
tionnaire M. Dubarle par 6.350 voix
contre 6.224 a M. Chenavaz. radical
socialiste sortant, et 6.198 a M. Buis-
set-
Cette tactique d'indiscipline est non
noins funeste que celle des réaction-
naires qui apportent le contingent de
leurs suffrages à amitié contre le ra-
dical. L'élection de M. Claussat à
Thiers (Puy-de-Dôme) en est le der-
nier témoignage.
Comment parer à ce danger qui s'é-
tendra à plus de la moitié des circons-
criptions, si le scrutin uninominal est
conservé, et à la plupart des départe-
ments si le scrutin de liste simple
était voté ? tes récriminations ne nous-
tireront pas d'affaire, les lamentations
accusent l'impuissance, lés objurga-
tions s'adresseraient a des sourds.
Notre Fédération de la Sei-ne a in-
diqué le remède avec le Congrès de
Nimes. qui a eu le grand mérite de ne
considérer que l'intérêt supérieur du
Parti et de la République- Nous avons
dit : établissons le scrutin de. liste
avec représentation des minorités.
Pi M. ou R. P étant la môme chose.
Oui, mais quand ? Nous avons préci-
sé : dès la rentrée de la Chambre en
janvier.
Et pourquoi avons-nous proposé
cette date ? C'est que les adversaires
de la réforme remuent ciel et terre
j our obtenir l'ajournement de la' 'dis-
cussion au projet de loi-
Leur calcul est simple et ingénieux.
Si la Chambre ne vote pas le projet
avant Pâques, elles ne pourra l'exami-
ner que dans sa courte session d'été
et. ne la renverra au Sénat qu'au mo-
ment des, vacances. La Commission
sénatoriale n'en entreprendra l'élude
qu'à la fin de l'année et ne déposera
son rapport que dans les premiers
mois de 1913. On l'aura fortement in-
citée à modifier le texte de la Cham-
bre, et quand, après un long débat,
le Luxembourg aura renvoyé la loi au
Palais-Bourbon, surtout si on y a in-
troduit une disposition inacceptable,
les arrondissementiers et les listiers
clameront qu'il est trop tard.
Pour réussir ce coup, les avorteurs
font le siège ces députés de flUCh0 et
des ministres. « La réforme éîectora-*
le nous divise, insinuent-ils ; cher-
chons ce qui nous unit et correspond
aux sentiments profonds du Pays. At-
telons-nous à la besogne urgente-
La réforme électorale ira à la suite ».
C'est pas mal imaginé, mais la ma-
lice est cousue de fil blanc.' La réfor-
me électorale a joué un rôle prépon-
dérant aux scrutins du 24 avril et du
8 mai 1910. Tous les hommes désin-
téressés et clairvoyants reconnaissent
queutant qu'elle ne sera pas opérée,
elle fera dévier les délibérations parle-
mentaires et les préoccupations des
partis- Les présidents des grandes
Commissions et des groupes politi-
ques de la Chambre l'ont si bien com-
pris qu'il ont émis le vœu que, « dès
la rentrée de janvier, la Chambre met-
te, mi tête de l'ordre du jour », cette
réforme. M. le président du Conseil tï
répondu au bureau de la Commission
du suffrage universel qu'il partageait
cet avis. Donc, de ce côté, la manœu-
vre' des tacticiens de l'ajournement et
de l'enterrement est déjouée.
Le bureau du Comité Exécutif de
notre Parti ne, l'a pas,moins éventée-
Conformément à la décision du Con-
grès de Nîmes, qui l'a « invité à in-
sister auprès du Gouvernement pour
que la réforme électorale soit votée au
Parlement dans le plus bref délai »,
le Bureau s'est rendu auprès de M. le
président du Conseil et en a reçu l'as-
surance qu'il proposerait de conti-
nuer l'examen de la réforme à la ren-
trée de janvier.
- L'ordre du jour de la Fédération
(Je la Seine témoigne notre ferme ré-
solution de surmonter les obstacles.
Le3 naufrageurs devraient, cependant,
admettre que les élections de Saint-
Claude, de Privas 2e, de Thiers et de
Neuilly-Boulogne comportent un rude
enseignement.
J-L BONNET,
Président de la Fédération radicale el
radicale socialiste de la Seine.
- LA POLITIQUE
-' +-
MISE AU POINT
La Chambre a donné, lors
'de l'incident Dam.our, une im-
pression lâcheuse.
C'est — nous en sommes cei-
ytain — un moment d'abandon,
passager; il ne doit pas se f-
nouveler.
Dans l'intérèt du parlementarisme
qui n'a pas de faute à commettre aV/c
yeux de l'opposition, il ne faut pas que
ton ÏÏîse ou que l'on croie que les ques-
tions les. plus graves de notre politique
extérieure ne sont que prétextes à
créer des difficultés aux ministères.
Dans l'intérèt suprême de la Nation,
il ne faut pas que les hommes d'Etat
qui ont charge de ses intérêts et de
son honneur, puissent être en butte,
comme naguère, à propos des affaires
d'Egypte, de Tunisie ou du Tonkin, à
de misérables intrigues de couloirs,
quilles à être glorifiés avec pompe
après avoir été calomniés avec igno-
minie.
Cet accord [i'(JHco-alltÚnmïd que l'opi-
nion publique a attendu dans un cal-
me admirable et accueilli avec d'autant
plus de faveur qu'il causait plus de
déception et d'irritation en A.Hemagne;
la Chambre ne doit en méconnaître ni
la valeur, ni la portée.
Non seulement, il achève l'œuvre de
l'expansion française dans l'Afrique âu
Nord par la conquête pacifique d'une
Algérie nouvelle, mais, pour reprendre
le mot de M. de Bethmann-Hollweg à
la tribune du Reichstag, il lait, entre
la France et l'Allemagne, « l'ardoise
nette » 'ii fait disparaître entre les*
deux grandes puissances continentales
la cause de défiance réciproque et de
rivalité qui tant de fois en ces dernières
années a failli les mettre aux prises.
Si l'on veut bien se rappeler la si-
tuation à laquelle le Cabinet a dû faire
lace quand il a pris le Pouvoir, et la
lourde succession dont il a herité, on
conviendra qu'il a montré autant de sa-
gacité qué de résolution et qu'il a' ré-
solu le problème le plus angoissant
comme le plus ardu au mieux des in-
térêts et de la dignité de la Nation.
1 Il ne faudrait pas que de méprisables
combinaisons de couloirs eussent pour
résultat d'influencer la majorité et de
donner le change à l'opinion, alors que
leurs auteurs ont leurs regards tournés
beaucoup moins vers le Maroc que vers
k maroquin.
LE FAIT DU JOUR.. 1
POURQUOI ELLE A FUI. — La ] oc onde ? « J'veux pas qu'tu m'embrasses sur la.
bouche! »
ON DEMANDE DES PRIÈRES
——
M. Consta-ns n'a }&»iais eu la réputation
d'un anticlérical excessif et fougueux.
Ouand il était ambassadeur à Constanti-
nople, il eut, pour les ,cor.égatÜms qui lui
paraissaient servir l'influence française,
des attentions que nos amrs lui reprochè-
rent durement. Il entretint même, dit-on,
d'excellents rapports avec certains supé-
rieurs, et l'on se. rappelle qu'un jour,
ayant reçu et reconduisant l'un d'eux avec
une bienveillance dont le religieux se di-
sait profondément touché, il lui décocha
ce mot :
« Eh bien ! maintenant, j'espère qiie
vous allez me foutre une de ces proces-
sions du tonnerre de Dieu ».
On aurait pu supposer que M. Constans
recueillerait le fruit de tant de bonne grâ-
ce. C'eût été bien mal connailre « ces mes-
sieurs -
M. Constans. n'est .plus ambassadeur, il
est. candidat au Sénat, et l'éminent homme
d'Etat est transformé par ses adversaires,
pour les besoins de leur tactique électo-
rale, en laîcisateur farouche, mangeur de
curés, d'appétit sans cesse renaissant, et
distillateur de moines. Enfin, l'abomina-
tion de désolation, !
L'Union catholique du chef-lieu a recom-
mando sincèrement et sans rire à ses lec-
teurs — pardon ! à ses fidèles. - les plus
instantes prières pour que le choix des dé-
légués soit béni par le Ciel !
« Esprit-Saint, descendez en nous ! Fai-
tes que nous nommions des délégués qiui
ne votent pas pour le réprouvé !. »
Sainte Simplicité !.
Le protecteur attentif et résolu des Mis-
sions d'Orient à Constant inople transformé
en Antéchrist !
Eh bien, si M. Constans eut des faibles-
ses coupables pour les moines d'exporta-
tion, nous n'en penscos pas moins quo les
querelles que lui cherchent aujourd'hui
leurs amis, sont aussi ridicules que misé-
rables.
Il y a certains "de nos adversaires achar-
nés lIfUe nous regretterions vivement de ne
plus voir au Parlement. L'intérêt national
est que, de temps en temps, s'il se peut,
un homme d'Etat y entre, et, en vérité,
nous verrions avec joie y revenir plus aler-
ter et plus pétillant d'esprit que jamais le
rude jouteur qui terrassa le boulangisme.
, «fit» ———————————-
La Loi de mort
Les agences nous apprennent que Je bu-
reau du Conseil gênera de la Seine a fait
hier une démarche, auprès du Garde des
Sceaux,pDur lui demander de hâter le vote
du projet de loi supprimant la publicité
des exécutions capitales.
Nul doute que ce projet sera voté et,
désormais, on tuera devant l'avocat. le
procureur et le greffier, dans la cour inté-
rieure de la prison, entre quatre murs
sans fenêtres, aux lucarnes grillagées.
Ce sera un progrès, un grand progrès
social, car, du moins, le supplice d'un
condamné cessera d'être une fête pour la
foule. ,'
On n'ira plus voir mourir un homme,
comme certains -vont voir courir les che-
vaux à Auteuil : un saucisson sous le bras
et une bouteille de vin dans la poche.
La société- consommera ses meurtres
sans apparat et avec décence, à la bour-
geoise. > ,.. ',' -
Oui. Quand donc, répudiant toute hypo-
crisie, aura-t-elle le courage de s'interdire
a elle-même ce qu'elle défend à tous,- ce
qu'elle punit chez tous, de la peine capi-
tale. -
Quand donc la conscience des pharisiens
ne distinguera-t-elle plus entre l'Assassinat
individuel et l'Assassinat collectif..
Quand donc sera-t-elle vraie la parole de
Hugo : « La loi de mort est morte ! »
LIRE EN 2- PAGE:
l'fiteinielratioo Tunisienne : Deux lettres
E: :.:. :;c::::::: :::
Pièces secrètes
—
- Nous avons cité, il y, a quelques jours,
une information de l'Humanité relatant le
grave incident qui s'est produit au tribu-
nal de Charleville.
Ns lecteurs se rappellent qu'il fut fait
état contre un prévenu d'un dossier secret,
dans lequel figurait,: avec des condamna-
tions amnistiées, la mention qu'il était
« inscrit au carnet B ».
Les défenseurs. Me Berthon et Me Dupré,
viennent de saisir le ministre de la Justi-
ce de ces procédés d'une cynique illéga-
lité :
« Qu'il existe des surveillances politiques
spéciales, — disent-ils, — que leurs résul-
tats soient mentionnés au carnet B., c'est
une question d'organisation de police
qu'en tant qu'avocats nous n'avons pas
à apprécier.
« Mais qu'on glisse dans les dossiers ju-
diciaires des notes de police anonymes,
qu'on y fasse figurer des condamnations
amnistiées, qu'on y tire argument contre
un prévenu de pièces secrètes qui ney sont
pas versées au dossier, ce sont là des abus
révoltants contre lesquels nous ne saurions
protester trop véhémentement ». ,
La stupeur. de tous les honnêtes gens
de tous les partis sera qu'il faille encore
aujourd'hui faire des campagnes de presse
pour'obtenir qu'un accusé ne soit jamais
condamné que sur des pièces connues de
la défense.
La Magistrature semble, de plus en plus,
avoir à tâche de prouver qu'elle n'a rien
de commun avec la Justice.
1
LES AFFAIRES EXTÉRIEURES
1.**-
L'Insurrection Chinoise
-.-
LA SITUATION
Pékin, 6 décembre. - On s'attend à ce
que l'armistice, expirant demain à huit
heures, soit prolongé, parce que les chefs
révolutionnaires des diverses provinces ne
sont pas d'accord et se jalousent parfois.
Les principales légations s'efforcent d'ob-
lenir la prolongation de l'armistice dans
J'espoir de voir intervenir une solution dé-
iiiiitive sans reprise des hostilités.
Les légations font remarquer que la Chi-
ne est sans argent, qu'il faudra établir quel-
que contrôle financier international, que
)e désarroi des affaires commerciales et in-
dustrielles causera de grandes misères
avant la fin de l'hiver, que le désordre se
répand dans l'intérieur et qu'il est de tou-
te nécessité de donner aux soldats leur
paye pour les-empêcher de se joindre aux
baiides-de gens sans aveu dont le nombre
croît sans cesse..
Des renforts pour la garde des légations
arrivent chaque jour. Il y a déjà plus de
2.000 soldats étrangers.
- Une compagnie de fusiliers anglais ira
prochainement à Hankéôu relever les vo-
lontaires étrangers restés continuellement
sous les armes. *
DEMISSION DU PRINCE REGENT
DE CHINE
Berlin, 6 décembre. — Une dépêche de
Pékin en date d'aujourdhui annonce que
le prince régent s'est démis de ses fonc-
tions. — - ■
L'Affaire de Koetzendecrf
«♦«
ENTRE ALLIES
Vienne, 6 décembre. — Commentant Je'
bruit répandu à Milan suivant lequel le roi
d'Italie aurait récemment visité les travaux
de défense de l'Italie à la frontière autri-
chienne, le Vaterland exprime de nouveaux
regrets que des entraves soient apportées
du côté austro-hongrois à la mise en dé-
fense de la frontière italienne.
La démission du chef d'état-major d'Hœt-
zendorf est, à cet égard, très blâmable.
A LA CHAMBRE HONGROISE
Budapest, 6 décembre. — Le comte Ap-
ponyi intcrpelle. Il demande si la retraite
du général de Hœtzendorf se rattache à cer-
taines tendances qui visent à dissoudre la
Triple-Alliance en ce qui concerne l'Italie.
Le comte Apponyi demande en outre si
le ministre des affaires étrangères et le
gouvernement hongrois sont favorables au
maintien de la Triple-Alliance, des doutes
étant nés à cet égard à la suite des der-
niers événements.
L'orateur désire aussi obtenir des indi-
cations concernant la sphère d'action de
l'état-major général.
AU PARLEMENT AUTRICHIEN
Vienne, 6 décembre. — A la Commission
du budget, le député chrétien social tyro-
lien Scnaffl a déposé une résolution invi-
tant le gouvernement à assurer la sécurité
de la frontière du sud de l'empire, de la
même façon que l'Italie assure la sienne
contre l'Autriche.
.J ,:, A LA CHAMBRE
l .;,. -;+.-+::-
Le Budget des Beaux-Arts ':';
, ',. Les « LDis scéelérates
- fi.
.-,.. , - - t-
Les socialistes réclament l'urgence en faveur d'une proposition
tendant à supprimer les lois contre les menées anarchistes.,
La « Joconde » au Palais-Bourbon. — M. Ponsot contre : ',
- • M. Simyan.
M. Thivrier, député unifié de Mont-
luçon, qui porte, d'ailleurs, un nom
déjà illustre dans l'histoire du costume
des parlementaires sous la Troisième
République, est un jeune orateur chez
lequel la modération de langage souli-
gne avantageusement un incontestable
talent de parole.
Très applaudi par ses amis de l'ex
trême gauche, il a été écouté par la
Chambre avec une sympathique atten.
tion. Malheureusement, M. Thivriei
semble manquer totalement de ce qu'on
pourrait appeler-le sens de l'actualité
Efr'&est' là --un grand défaut au temps
présent.
Comment ! voici une Assemblée qui
siège dix heures par jour afin de ter
miner le plus tôt possible la toi budgé
taire, car d'autres questions d'un inté-
rêt vital pour le Pays attendent une so-
lution imminente, et alors que chaque
minute a son prix, on voit ce député
consacrant une grande heure d'horloge
à développer des raisons en faveur de
la suppression des lois contre les me-
nées anarchistes ! Ce moment, en vé-
rité, était doublement bien choisi. Il
n'est pas de jour, en. effet, où l'on ne
signale soit des actes de sabotage sur
les lignes de chemin de fer, soit des
appels à l'indiscipline -, dans l'urmée,
soit des encouragements à la révolution
dans les milieux ouvriers: 1?1, appuyé
par tout son parti, M. Thivrier de s'é-
crier en pleine Chambre : « Messieurs,
tout est rentré dans l'ordre, la période
des violences a pris fin. Les lois
« scélérates » doivent disparaître à leur
tour. » - ,
Cet opportunisme a été traité par M.
Cruppi, Garde des Sceaux, de la façon
qu'il convenait. Et une écrasante majo-
rité a homologué le « non » que le mi-
nistre, après M. Léon Bourgeois en
1895, avait opposé énergiquement à la
tribune au desideratum intempestif des
unifiés•
Cette affaire liquidée, on reprit la
suite de la discussion, commencée le
matin, du budget'des Beaux-Arts. La
première séance dont l'aventure de la
Joconde avait fait les frais parut avoir
mis M. Duiardin-Beaumetz en assez Id-
cheuse posture. MM. Charles Benoist et
Denys Cochin s'étaient montrés sans
pitié. Et tout le monde se souvenait en-
core de certains passages du rapport
de M. Sùnyan qui, lui, manqua com-
plètement de mesure.
Mais, l'après-midi, les choses prirent
un tour nouveau. Un député du Jura
était monté à la tribune et, prenant à
bras-le-corps le pauvre rapporteur du
budget des Beaux-Arts, il le secoua
avec un esprit, une bonne humeur et
une maîtrise qui soulevèrent sur tous
les bancs de la Chambre une explosion
ininterrompue de gaieté. Rarement, il
nous fut donné d'assister à une séance
aussi captivante.
L'honneur en revient à M. Ponsot —
c'est le Jurassien en question — un fin
lettré, un artiste accompli, dont l'esprit
caustique a enthousiasmé l'auditoire.
Ce fut exquis. Aussi, à chacune de ses
phrases, les rires fusent-ils de tous cô-
tés, les applaudissements claquent de
l'extrême gauche jusqu'aux confins de
la droite. Et lorsque le spirituel Franc-
Comtois eut lancé son dernier trait con-
tre le rapporteur pantelant, on le re-
conduisit à son banc dans un véritable
triomphe.
Transpercé de part en part, le mal-
heureux Simyan eut. à subir encore les
rudes coups de M. Jaurès que le rap-
port avait mis très inélégamment en
cause. Mais alors la scène parut péni-
ble à beaucoup. Et M. Jaurès, homme
foncièrement. bon et généreux, se lit
quelque tort à lui-même.
.Quant à M. Dujardin-Beaumetz, il
sortit de la journée plus Sous-Secrétaire
d'Etat que jamais.
Lucien WOLF
SÉANCE du MATIN
Présidence de M. Dron, vice-président.
BEAUX ARTS
La Chambre passe à l'examen du bud-
get des Beaux-Arts. La discussion générale
est ouverte.
M. Rognon montre tout l'intérêt qui
s'attache à garder la.. tradition, à assurer
le progrès de l'art décoratif ; loin de le
tenir pour inférieur, il faut le mettre en
honneur et se rappeler que c'est grâce à
lui que l'antiquité a su présenter des mo-
numents d'un goût parfait ; il en fut de
môme du moyen âge, de la Renaissance.
Croit-on que ces époques auraient pu lé-
guer un tel ensemble d'oeuvres admirables
si la plupart de leurs artistes, à leur gé-
nie naturel, n'avaient joint de solides qua-
lités pratiques, soils n'avaient connu la
pratique des métiers d'art ?
Puis, M .Charles Benoist parle de la
Joconde. On s'était juré de n'en pas par-
ler, car de nombreuses interpellations on'.
été déposées, qu'on doit discuter hors bud..
get ; mais comment n'en rien dire ? Et
voici le début du discours de M. Charles
Benoist :
M- Les historiens ne. sont pas d'accord
sur le point de savoir si Monna Lisa Gio-
cundo, napolitaine de naissance, mariée
dans son âge le plus tendre à un barbon*
lui resta fidèle jusqu'à ses derniers jours ;
,ce qui est certain, c'est qu'elle n'a pas été
fidèle à M. le sous-secrétaire d'Etat. (Oik
rit.)
« Un conteur de son pays, Baudello ou
Jachetti aurait pu écrire son histoire sou*
ce titre : Il La Femme mal gardée. » (Ont
rit.) Pourquoi était-elle mal gardée ? D'a..
bord, a-t-on dit, il n'y avait pas assez de
gardiens, la quantité manquait ; je crois
que la qualité faisait également défaut. ,-,.
- Et M. Charles Benoist de conter, en. ef-
fet, dés histoires étourdissantes de earo-
diens. ;
-. Puis il signale l'état d'indiscipline au-
quel est arrivé le personnel desmusées
L'autorité du directeur,du Louvre était te-
nu en brèche avec la complicité de l'ad-
ministration des BeaUx-Arts.
Il déclare qu'à la place de M. Homollev
M eût donné sa démission et qu'il n'ellt..
pas accepté d'être révoqué pour la fautes
d'un autre :
11 y avait un responsable ; c'était M. lef.
sous-secrétaire. d'Etat. :
M. le sous-secrétaire d'Etat dit que,
dans le vol de la Joconde, il prouvera que
sa; responsabilité n'est engagée à aucun-
degré et que celle du directeur du Louvre
est 'engagée tout entière.
M. Roblin présente des observations
au sujet de la mesure qui a frappé M. Gi-
tenet, chef gardien du musée du Louvre.,
M. Gitenet, malade à cette époque, est
aujourd'hui décédé. Il était en congé de-
puis un mois quand le vol de la Joèonde..
a eu lieu. M. Homolle, dans un certificats
qu'il lui a. délivré, proclame l'innocence,
de M. Gitenet. Il faut lui rendre une jus..
tice posthume t
M. Jaurès dit qu'au Trocadéro une pal'
tie des collections d'art est fermée au pu-
blic, sous prétexte que le nombre des gar-,
diens est insuffisant. Il fait observer qua.
notre collection de moulages est dispersee,
incohérente et incomplète.
La collection du Trocadéro est une col.,)
lection admirable. C'est par les moulages:
qu'a été révétée 'la beauté de noire sculp.,'
ture du moyen âge..
Mais c'est un vice que les collections
soient dispersées. - Il y a danfe l'ensemble,
de nos collections des lacunes graves.
L'antiquité grecque et la renaissance ita-
lienne y sont à peine représentées.
M. Barrès demande qu'on veille avec
soin sur nos petites églises rurales ; M. De-
nys Cochin, revenant sur la Joconde, en at-
tribue le vol facile aux rivalités des ser-'
vices, plus occupés à se gêner par envie
qu'à faire leur devoir. Et c'est une sanc-
tion injuste que l'avoir frappé un homme *
de la valeur de M. - Homolle.
M. le sous-secrétaire d'Etat répond que
la disparition do la Joconde a été consta
tée le lundi 21 août.
L'enquête a établi les responsabilités ad-
ministratives et le manquement aux consi-
gnes en vigueur, puisque le Salon Carré
est resté à peu près sans surveillance ce,
jour-là, de sept heures du matin à une;
heure de l'après-midi, par suite de l'affec
tation des gardiens à des travaux de net.
toyage.
A aucun instant, dit l'orateur, depuis
son arrivé'e au sous-secrétariat d'Etat, il1,
n'a cessé d'éveiller l'attention des direc-
teurs des musées nationaux sur les mesu-
res à prendre pour assurer la garde et le
classement des œuvres d'art et de multi-
plier les instructions pour mettre nos col"
lections à l'abri des vols.
Il indique que si ses prescriptions
avaient été exactement suivies, le vol de
la Joconde n'aurait pas eu lieu. Tous les
ordres écrits ou verbaux ont été négligés.
Le directeur a été remplacé.
M. Dujardin-Beaumetz déclare qu'il a sâ;
conscience pour lui. Il fait appel au juge-
ment de la Chambre.
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
Présidence de M. Henri Brisson.
Les Lois contre les menéas amDistes
M. le président fait connaître qu'il a reçu
de M. Thivrier et plusieurs de ses collègues
avec demande d'urgence une proposition
loi tendant à l'abrogation des lois sur lea;
menées anarchistes.
La discussion sur l'urgence s'engage.
Après avoir donné lecture de l'expose
des motifs de sa. proposition, M. Tluvrier.
réclame l'urgence en rappelant que les ltiia
de 1893 et 1894 avaient été combattues,'
lorsqu'elles vinrent en discussion, par M:
Antonin Dubost, par M. Brisson qui pro*
nonça un discours magnifique : Il C'est
une manifestation de. réaction que l'on de-
mande aux Chambres ce n'est pas une
loi », déclara-t-il. Il y eut, au moment dm
vote, une protestation collective du parti
radical.
L'orateur n'excuse pas les violences ; ii-
n'approuve pas les actes individuels, auii
appellent les répressions brutales ; mais il
ne faut pas les isoler du milieu ni de r.
poque.
On a détourné la loi de son sens spécial :
il n'y a plus de menées anarchistes. C'est
contre le syndicalisme, contre la Confédé
ration Générale du Travail qu'on la diri-
ge. On enlève au jury la connaissance dti
l'
N° 15248. — t8 AN 120. CïNQ CENTIMES LENUNERO
VENDREDI 8 DECEMBRE 1911. — N° 1524t.
Co..;,;, .;.
- * * ANNONCES ■ *
AUX BUREAUX DU JOURNAL
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Et chez MM. LAGRANGE, CERF et C*
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'", Adresser lettres 4t mandatsd l'Administrateur
- TRIBUNE LIBRE '-'
L'
Précisions
>
De nombreux journaux
ont commenté la motion
de la Fédération radicale
et radicale socialiste de la
Seine., invitant ses repré-
sentants au Palais-Bour-
bon « à demander que la discussion
du projet de loi qui établit le scrutin
de liste avec représentation des mino-
rités soit continuée, à la Chambre, dès
la rentrée de janvier ». Plusieurs de
nos confrères en ont conclu que l'é-
chec de notre candidat à Neuilly-Bou-
logne avait (enfin ouvert. les yéux de
notre Fédération qui avait pris la rou-
- to de Neuilly pour venir à la réforme
électorale. C'est une erreur-
La Fédération radicale et radicale
socialiste de ia 'Seifte n'a pas attendu
cet incident pour se prononcer. A sa
séance plénière du 20 décembre 1905:,
elle a vaté son programme aux élec-
tions législatives de 1906 et, à l'una-
; nimilé, y a inscrit « le' scrutin de liste
avec représentation proportionnelle )v
, Nous avons la satisfaction dé consta-
ter que tous les députés radicaux et
radicaux socialistes du département
sont acquis à ce mode de scrutin. ':
L'élection de Neuilly-Boulogne nous
• a fourni l'occasion de faire une mani-
* fcs talion opportune. Nous avons vou-
lu à là fois en dégager un enseigne-
ment et en profiter pour démasquer
une* intrigue qui se poursuit dans les
coulisses parlementaires-
I.'enseignement ressort de la viola-
tion de la-discipline républicaine et de
ta nomination du réactionnaire.
En maintenant, son candidat au se-
cond tour, la Fédération. socialiste
unifiée de la Seine a livré le siège, au
clérical. Celle tactique met, en péril
no? candidats dans les circonscrip-
tions où l'appoint socialiste unifié est
nécessaire pour triompher du bloc de
droite. Autre exemple : Saint-Marceel-
Icn (Isère), où le maintien de la can-
diaature, au deuxième tour, du socia-
lisle unifié Buisset a fait élire le réac-
tionnaire M. Dubarle par 6.350 voix
contre 6.224 a M. Chenavaz. radical
socialiste sortant, et 6.198 a M. Buis-
set-
Cette tactique d'indiscipline est non
noins funeste que celle des réaction-
naires qui apportent le contingent de
leurs suffrages à amitié contre le ra-
dical. L'élection de M. Claussat à
Thiers (Puy-de-Dôme) en est le der-
nier témoignage.
Comment parer à ce danger qui s'é-
tendra à plus de la moitié des circons-
criptions, si le scrutin uninominal est
conservé, et à la plupart des départe-
ments si le scrutin de liste simple
était voté ? tes récriminations ne nous-
tireront pas d'affaire, les lamentations
accusent l'impuissance, lés objurga-
tions s'adresseraient a des sourds.
Notre Fédération de la Sei-ne a in-
diqué le remède avec le Congrès de
Nimes. qui a eu le grand mérite de ne
considérer que l'intérêt supérieur du
Parti et de la République- Nous avons
dit : établissons le scrutin de. liste
avec représentation des minorités.
Pi M. ou R. P étant la môme chose.
Oui, mais quand ? Nous avons préci-
sé : dès la rentrée de la Chambre en
janvier.
Et pourquoi avons-nous proposé
cette date ? C'est que les adversaires
de la réforme remuent ciel et terre
j our obtenir l'ajournement de la' 'dis-
cussion au projet de loi-
Leur calcul est simple et ingénieux.
Si la Chambre ne vote pas le projet
avant Pâques, elles ne pourra l'exami-
ner que dans sa courte session d'été
et. ne la renverra au Sénat qu'au mo-
ment des, vacances. La Commission
sénatoriale n'en entreprendra l'élude
qu'à la fin de l'année et ne déposera
son rapport que dans les premiers
mois de 1913. On l'aura fortement in-
citée à modifier le texte de la Cham-
bre, et quand, après un long débat,
le Luxembourg aura renvoyé la loi au
Palais-Bourbon, surtout si on y a in-
troduit une disposition inacceptable,
les arrondissementiers et les listiers
clameront qu'il est trop tard.
Pour réussir ce coup, les avorteurs
font le siège ces députés de flUCh0 et
des ministres. « La réforme éîectora-*
le nous divise, insinuent-ils ; cher-
chons ce qui nous unit et correspond
aux sentiments profonds du Pays. At-
telons-nous à la besogne urgente-
La réforme électorale ira à la suite ».
C'est pas mal imaginé, mais la ma-
lice est cousue de fil blanc.' La réfor-
me électorale a joué un rôle prépon-
dérant aux scrutins du 24 avril et du
8 mai 1910. Tous les hommes désin-
téressés et clairvoyants reconnaissent
queutant qu'elle ne sera pas opérée,
elle fera dévier les délibérations parle-
mentaires et les préoccupations des
partis- Les présidents des grandes
Commissions et des groupes politi-
ques de la Chambre l'ont si bien com-
pris qu'il ont émis le vœu que, « dès
la rentrée de janvier, la Chambre met-
te, mi tête de l'ordre du jour », cette
réforme. M. le président du Conseil tï
répondu au bureau de la Commission
du suffrage universel qu'il partageait
cet avis. Donc, de ce côté, la manœu-
vre' des tacticiens de l'ajournement et
de l'enterrement est déjouée.
Le bureau du Comité Exécutif de
notre Parti ne, l'a pas,moins éventée-
Conformément à la décision du Con-
grès de Nîmes, qui l'a « invité à in-
sister auprès du Gouvernement pour
que la réforme électorale soit votée au
Parlement dans le plus bref délai »,
le Bureau s'est rendu auprès de M. le
président du Conseil et en a reçu l'as-
surance qu'il proposerait de conti-
nuer l'examen de la réforme à la ren-
trée de janvier.
- L'ordre du jour de la Fédération
(Je la Seine témoigne notre ferme ré-
solution de surmonter les obstacles.
Le3 naufrageurs devraient, cependant,
admettre que les élections de Saint-
Claude, de Privas 2e, de Thiers et de
Neuilly-Boulogne comportent un rude
enseignement.
J-L BONNET,
Président de la Fédération radicale el
radicale socialiste de la Seine.
- LA POLITIQUE
-' +-
MISE AU POINT
La Chambre a donné, lors
'de l'incident Dam.our, une im-
pression lâcheuse.
C'est — nous en sommes cei-
ytain — un moment d'abandon,
passager; il ne doit pas se f-
nouveler.
Dans l'intérèt du parlementarisme
qui n'a pas de faute à commettre aV/c
yeux de l'opposition, il ne faut pas que
ton ÏÏîse ou que l'on croie que les ques-
tions les. plus graves de notre politique
extérieure ne sont que prétextes à
créer des difficultés aux ministères.
Dans l'intérèt suprême de la Nation,
il ne faut pas que les hommes d'Etat
qui ont charge de ses intérêts et de
son honneur, puissent être en butte,
comme naguère, à propos des affaires
d'Egypte, de Tunisie ou du Tonkin, à
de misérables intrigues de couloirs,
quilles à être glorifiés avec pompe
après avoir été calomniés avec igno-
minie.
Cet accord [i'(JHco-alltÚnmïd que l'opi-
nion publique a attendu dans un cal-
me admirable et accueilli avec d'autant
plus de faveur qu'il causait plus de
déception et d'irritation en A.Hemagne;
la Chambre ne doit en méconnaître ni
la valeur, ni la portée.
Non seulement, il achève l'œuvre de
l'expansion française dans l'Afrique âu
Nord par la conquête pacifique d'une
Algérie nouvelle, mais, pour reprendre
le mot de M. de Bethmann-Hollweg à
la tribune du Reichstag, il lait, entre
la France et l'Allemagne, « l'ardoise
nette » 'ii fait disparaître entre les*
deux grandes puissances continentales
la cause de défiance réciproque et de
rivalité qui tant de fois en ces dernières
années a failli les mettre aux prises.
Si l'on veut bien se rappeler la si-
tuation à laquelle le Cabinet a dû faire
lace quand il a pris le Pouvoir, et la
lourde succession dont il a herité, on
conviendra qu'il a montré autant de sa-
gacité qué de résolution et qu'il a' ré-
solu le problème le plus angoissant
comme le plus ardu au mieux des in-
térêts et de la dignité de la Nation.
1 Il ne faudrait pas que de méprisables
combinaisons de couloirs eussent pour
résultat d'influencer la majorité et de
donner le change à l'opinion, alors que
leurs auteurs ont leurs regards tournés
beaucoup moins vers le Maroc que vers
k maroquin.
LE FAIT DU JOUR.. 1
POURQUOI ELLE A FUI. — La ] oc onde ? « J'veux pas qu'tu m'embrasses sur la.
bouche! »
ON DEMANDE DES PRIÈRES
——
M. Consta-ns n'a }&»iais eu la réputation
d'un anticlérical excessif et fougueux.
Ouand il était ambassadeur à Constanti-
nople, il eut, pour les ,cor.égatÜms qui lui
paraissaient servir l'influence française,
des attentions que nos amrs lui reprochè-
rent durement. Il entretint même, dit-on,
d'excellents rapports avec certains supé-
rieurs, et l'on se. rappelle qu'un jour,
ayant reçu et reconduisant l'un d'eux avec
une bienveillance dont le religieux se di-
sait profondément touché, il lui décocha
ce mot :
« Eh bien ! maintenant, j'espère qiie
vous allez me foutre une de ces proces-
sions du tonnerre de Dieu ».
On aurait pu supposer que M. Constans
recueillerait le fruit de tant de bonne grâ-
ce. C'eût été bien mal connailre « ces mes-
sieurs -
M. Constans. n'est .plus ambassadeur, il
est. candidat au Sénat, et l'éminent homme
d'Etat est transformé par ses adversaires,
pour les besoins de leur tactique électo-
rale, en laîcisateur farouche, mangeur de
curés, d'appétit sans cesse renaissant, et
distillateur de moines. Enfin, l'abomina-
tion de désolation, !
L'Union catholique du chef-lieu a recom-
mando sincèrement et sans rire à ses lec-
teurs — pardon ! à ses fidèles. - les plus
instantes prières pour que le choix des dé-
légués soit béni par le Ciel !
« Esprit-Saint, descendez en nous ! Fai-
tes que nous nommions des délégués qiui
ne votent pas pour le réprouvé !. »
Sainte Simplicité !.
Le protecteur attentif et résolu des Mis-
sions d'Orient à Constant inople transformé
en Antéchrist !
Eh bien, si M. Constans eut des faibles-
ses coupables pour les moines d'exporta-
tion, nous n'en penscos pas moins quo les
querelles que lui cherchent aujourd'hui
leurs amis, sont aussi ridicules que misé-
rables.
Il y a certains "de nos adversaires achar-
nés lIfUe nous regretterions vivement de ne
plus voir au Parlement. L'intérêt national
est que, de temps en temps, s'il se peut,
un homme d'Etat y entre, et, en vérité,
nous verrions avec joie y revenir plus aler-
ter et plus pétillant d'esprit que jamais le
rude jouteur qui terrassa le boulangisme.
, «fit» ———————————-
La Loi de mort
Les agences nous apprennent que Je bu-
reau du Conseil gênera de la Seine a fait
hier une démarche, auprès du Garde des
Sceaux,pDur lui demander de hâter le vote
du projet de loi supprimant la publicité
des exécutions capitales.
Nul doute que ce projet sera voté et,
désormais, on tuera devant l'avocat. le
procureur et le greffier, dans la cour inté-
rieure de la prison, entre quatre murs
sans fenêtres, aux lucarnes grillagées.
Ce sera un progrès, un grand progrès
social, car, du moins, le supplice d'un
condamné cessera d'être une fête pour la
foule. ,'
On n'ira plus voir mourir un homme,
comme certains -vont voir courir les che-
vaux à Auteuil : un saucisson sous le bras
et une bouteille de vin dans la poche.
La société- consommera ses meurtres
sans apparat et avec décence, à la bour-
geoise. > ,.. ',' -
Oui. Quand donc, répudiant toute hypo-
crisie, aura-t-elle le courage de s'interdire
a elle-même ce qu'elle défend à tous,- ce
qu'elle punit chez tous, de la peine capi-
tale. -
Quand donc la conscience des pharisiens
ne distinguera-t-elle plus entre l'Assassinat
individuel et l'Assassinat collectif..
Quand donc sera-t-elle vraie la parole de
Hugo : « La loi de mort est morte ! »
LIRE EN 2- PAGE:
l'fiteinielratioo Tunisienne : Deux lettres
E: :.:. :;c::::::: :::
Pièces secrètes
—
- Nous avons cité, il y, a quelques jours,
une information de l'Humanité relatant le
grave incident qui s'est produit au tribu-
nal de Charleville.
Ns lecteurs se rappellent qu'il fut fait
état contre un prévenu d'un dossier secret,
dans lequel figurait,: avec des condamna-
tions amnistiées, la mention qu'il était
« inscrit au carnet B ».
Les défenseurs. Me Berthon et Me Dupré,
viennent de saisir le ministre de la Justi-
ce de ces procédés d'une cynique illéga-
lité :
« Qu'il existe des surveillances politiques
spéciales, — disent-ils, — que leurs résul-
tats soient mentionnés au carnet B., c'est
une question d'organisation de police
qu'en tant qu'avocats nous n'avons pas
à apprécier.
« Mais qu'on glisse dans les dossiers ju-
diciaires des notes de police anonymes,
qu'on y fasse figurer des condamnations
amnistiées, qu'on y tire argument contre
un prévenu de pièces secrètes qui ney sont
pas versées au dossier, ce sont là des abus
révoltants contre lesquels nous ne saurions
protester trop véhémentement ». ,
La stupeur. de tous les honnêtes gens
de tous les partis sera qu'il faille encore
aujourd'hui faire des campagnes de presse
pour'obtenir qu'un accusé ne soit jamais
condamné que sur des pièces connues de
la défense.
La Magistrature semble, de plus en plus,
avoir à tâche de prouver qu'elle n'a rien
de commun avec la Justice.
1
LES AFFAIRES EXTÉRIEURES
1.**-
L'Insurrection Chinoise
-.-
LA SITUATION
Pékin, 6 décembre. - On s'attend à ce
que l'armistice, expirant demain à huit
heures, soit prolongé, parce que les chefs
révolutionnaires des diverses provinces ne
sont pas d'accord et se jalousent parfois.
Les principales légations s'efforcent d'ob-
lenir la prolongation de l'armistice dans
J'espoir de voir intervenir une solution dé-
iiiiitive sans reprise des hostilités.
Les légations font remarquer que la Chi-
ne est sans argent, qu'il faudra établir quel-
que contrôle financier international, que
)e désarroi des affaires commerciales et in-
dustrielles causera de grandes misères
avant la fin de l'hiver, que le désordre se
répand dans l'intérieur et qu'il est de tou-
te nécessité de donner aux soldats leur
paye pour les-empêcher de se joindre aux
baiides-de gens sans aveu dont le nombre
croît sans cesse..
Des renforts pour la garde des légations
arrivent chaque jour. Il y a déjà plus de
2.000 soldats étrangers.
- Une compagnie de fusiliers anglais ira
prochainement à Hankéôu relever les vo-
lontaires étrangers restés continuellement
sous les armes. *
DEMISSION DU PRINCE REGENT
DE CHINE
Berlin, 6 décembre. — Une dépêche de
Pékin en date d'aujourdhui annonce que
le prince régent s'est démis de ses fonc-
tions. — - ■
L'Affaire de Koetzendecrf
«♦«
ENTRE ALLIES
Vienne, 6 décembre. — Commentant Je'
bruit répandu à Milan suivant lequel le roi
d'Italie aurait récemment visité les travaux
de défense de l'Italie à la frontière autri-
chienne, le Vaterland exprime de nouveaux
regrets que des entraves soient apportées
du côté austro-hongrois à la mise en dé-
fense de la frontière italienne.
La démission du chef d'état-major d'Hœt-
zendorf est, à cet égard, très blâmable.
A LA CHAMBRE HONGROISE
Budapest, 6 décembre. — Le comte Ap-
ponyi intcrpelle. Il demande si la retraite
du général de Hœtzendorf se rattache à cer-
taines tendances qui visent à dissoudre la
Triple-Alliance en ce qui concerne l'Italie.
Le comte Apponyi demande en outre si
le ministre des affaires étrangères et le
gouvernement hongrois sont favorables au
maintien de la Triple-Alliance, des doutes
étant nés à cet égard à la suite des der-
niers événements.
L'orateur désire aussi obtenir des indi-
cations concernant la sphère d'action de
l'état-major général.
AU PARLEMENT AUTRICHIEN
Vienne, 6 décembre. — A la Commission
du budget, le député chrétien social tyro-
lien Scnaffl a déposé une résolution invi-
tant le gouvernement à assurer la sécurité
de la frontière du sud de l'empire, de la
même façon que l'Italie assure la sienne
contre l'Autriche.
.J ,:, A LA CHAMBRE
l .;,. -;+.-+::-
Le Budget des Beaux-Arts ':';
, ',. Les « LDis scéelérates
- fi.
.-,.. , - - t-
Les socialistes réclament l'urgence en faveur d'une proposition
tendant à supprimer les lois contre les menées anarchistes.,
La « Joconde » au Palais-Bourbon. — M. Ponsot contre : ',
- • M. Simyan.
M. Thivrier, député unifié de Mont-
luçon, qui porte, d'ailleurs, un nom
déjà illustre dans l'histoire du costume
des parlementaires sous la Troisième
République, est un jeune orateur chez
lequel la modération de langage souli-
gne avantageusement un incontestable
talent de parole.
Très applaudi par ses amis de l'ex
trême gauche, il a été écouté par la
Chambre avec une sympathique atten.
tion. Malheureusement, M. Thivriei
semble manquer totalement de ce qu'on
pourrait appeler-le sens de l'actualité
Efr'&est' là --un grand défaut au temps
présent.
Comment ! voici une Assemblée qui
siège dix heures par jour afin de ter
miner le plus tôt possible la toi budgé
taire, car d'autres questions d'un inté-
rêt vital pour le Pays attendent une so-
lution imminente, et alors que chaque
minute a son prix, on voit ce député
consacrant une grande heure d'horloge
à développer des raisons en faveur de
la suppression des lois contre les me-
nées anarchistes ! Ce moment, en vé-
rité, était doublement bien choisi. Il
n'est pas de jour, en. effet, où l'on ne
signale soit des actes de sabotage sur
les lignes de chemin de fer, soit des
appels à l'indiscipline -, dans l'urmée,
soit des encouragements à la révolution
dans les milieux ouvriers: 1?1, appuyé
par tout son parti, M. Thivrier de s'é-
crier en pleine Chambre : « Messieurs,
tout est rentré dans l'ordre, la période
des violences a pris fin. Les lois
« scélérates » doivent disparaître à leur
tour. » - ,
Cet opportunisme a été traité par M.
Cruppi, Garde des Sceaux, de la façon
qu'il convenait. Et une écrasante majo-
rité a homologué le « non » que le mi-
nistre, après M. Léon Bourgeois en
1895, avait opposé énergiquement à la
tribune au desideratum intempestif des
unifiés•
Cette affaire liquidée, on reprit la
suite de la discussion, commencée le
matin, du budget'des Beaux-Arts. La
première séance dont l'aventure de la
Joconde avait fait les frais parut avoir
mis M. Duiardin-Beaumetz en assez Id-
cheuse posture. MM. Charles Benoist et
Denys Cochin s'étaient montrés sans
pitié. Et tout le monde se souvenait en-
core de certains passages du rapport
de M. Sùnyan qui, lui, manqua com-
plètement de mesure.
Mais, l'après-midi, les choses prirent
un tour nouveau. Un député du Jura
était monté à la tribune et, prenant à
bras-le-corps le pauvre rapporteur du
budget des Beaux-Arts, il le secoua
avec un esprit, une bonne humeur et
une maîtrise qui soulevèrent sur tous
les bancs de la Chambre une explosion
ininterrompue de gaieté. Rarement, il
nous fut donné d'assister à une séance
aussi captivante.
L'honneur en revient à M. Ponsot —
c'est le Jurassien en question — un fin
lettré, un artiste accompli, dont l'esprit
caustique a enthousiasmé l'auditoire.
Ce fut exquis. Aussi, à chacune de ses
phrases, les rires fusent-ils de tous cô-
tés, les applaudissements claquent de
l'extrême gauche jusqu'aux confins de
la droite. Et lorsque le spirituel Franc-
Comtois eut lancé son dernier trait con-
tre le rapporteur pantelant, on le re-
conduisit à son banc dans un véritable
triomphe.
Transpercé de part en part, le mal-
heureux Simyan eut. à subir encore les
rudes coups de M. Jaurès que le rap-
port avait mis très inélégamment en
cause. Mais alors la scène parut péni-
ble à beaucoup. Et M. Jaurès, homme
foncièrement. bon et généreux, se lit
quelque tort à lui-même.
.Quant à M. Dujardin-Beaumetz, il
sortit de la journée plus Sous-Secrétaire
d'Etat que jamais.
Lucien WOLF
SÉANCE du MATIN
Présidence de M. Dron, vice-président.
BEAUX ARTS
La Chambre passe à l'examen du bud-
get des Beaux-Arts. La discussion générale
est ouverte.
M. Rognon montre tout l'intérêt qui
s'attache à garder la.. tradition, à assurer
le progrès de l'art décoratif ; loin de le
tenir pour inférieur, il faut le mettre en
honneur et se rappeler que c'est grâce à
lui que l'antiquité a su présenter des mo-
numents d'un goût parfait ; il en fut de
môme du moyen âge, de la Renaissance.
Croit-on que ces époques auraient pu lé-
guer un tel ensemble d'oeuvres admirables
si la plupart de leurs artistes, à leur gé-
nie naturel, n'avaient joint de solides qua-
lités pratiques, soils n'avaient connu la
pratique des métiers d'art ?
Puis, M .Charles Benoist parle de la
Joconde. On s'était juré de n'en pas par-
ler, car de nombreuses interpellations on'.
été déposées, qu'on doit discuter hors bud..
get ; mais comment n'en rien dire ? Et
voici le début du discours de M. Charles
Benoist :
M- Les historiens ne. sont pas d'accord
sur le point de savoir si Monna Lisa Gio-
cundo, napolitaine de naissance, mariée
dans son âge le plus tendre à un barbon*
lui resta fidèle jusqu'à ses derniers jours ;
,ce qui est certain, c'est qu'elle n'a pas été
fidèle à M. le sous-secrétaire d'Etat. (Oik
rit.)
« Un conteur de son pays, Baudello ou
Jachetti aurait pu écrire son histoire sou*
ce titre : Il La Femme mal gardée. » (Ont
rit.) Pourquoi était-elle mal gardée ? D'a..
bord, a-t-on dit, il n'y avait pas assez de
gardiens, la quantité manquait ; je crois
que la qualité faisait également défaut. ,-,.
- Et M. Charles Benoist de conter, en. ef-
fet, dés histoires étourdissantes de earo-
diens. ;
-. Puis il signale l'état d'indiscipline au-
quel est arrivé le personnel desmusées
L'autorité du directeur,du Louvre était te-
nu en brèche avec la complicité de l'ad-
ministration des BeaUx-Arts.
Il déclare qu'à la place de M. Homollev
M eût donné sa démission et qu'il n'ellt..
pas accepté d'être révoqué pour la fautes
d'un autre :
11 y avait un responsable ; c'était M. lef.
sous-secrétaire. d'Etat. :
M. le sous-secrétaire d'Etat dit que,
dans le vol de la Joconde, il prouvera que
sa; responsabilité n'est engagée à aucun-
degré et que celle du directeur du Louvre
est 'engagée tout entière.
M. Roblin présente des observations
au sujet de la mesure qui a frappé M. Gi-
tenet, chef gardien du musée du Louvre.,
M. Gitenet, malade à cette époque, est
aujourd'hui décédé. Il était en congé de-
puis un mois quand le vol de la Joèonde..
a eu lieu. M. Homolle, dans un certificats
qu'il lui a. délivré, proclame l'innocence,
de M. Gitenet. Il faut lui rendre une jus..
tice posthume t
M. Jaurès dit qu'au Trocadéro une pal'
tie des collections d'art est fermée au pu-
blic, sous prétexte que le nombre des gar-,
diens est insuffisant. Il fait observer qua.
notre collection de moulages est dispersee,
incohérente et incomplète.
La collection du Trocadéro est une col.,)
lection admirable. C'est par les moulages:
qu'a été révétée 'la beauté de noire sculp.,'
ture du moyen âge..
Mais c'est un vice que les collections
soient dispersées. - Il y a danfe l'ensemble,
de nos collections des lacunes graves.
L'antiquité grecque et la renaissance ita-
lienne y sont à peine représentées.
M. Barrès demande qu'on veille avec
soin sur nos petites églises rurales ; M. De-
nys Cochin, revenant sur la Joconde, en at-
tribue le vol facile aux rivalités des ser-'
vices, plus occupés à se gêner par envie
qu'à faire leur devoir. Et c'est une sanc-
tion injuste que l'avoir frappé un homme *
de la valeur de M. - Homolle.
M. le sous-secrétaire d'Etat répond que
la disparition do la Joconde a été consta
tée le lundi 21 août.
L'enquête a établi les responsabilités ad-
ministratives et le manquement aux consi-
gnes en vigueur, puisque le Salon Carré
est resté à peu près sans surveillance ce,
jour-là, de sept heures du matin à une;
heure de l'après-midi, par suite de l'affec
tation des gardiens à des travaux de net.
toyage.
A aucun instant, dit l'orateur, depuis
son arrivé'e au sous-secrétariat d'Etat, il1,
n'a cessé d'éveiller l'attention des direc-
teurs des musées nationaux sur les mesu-
res à prendre pour assurer la garde et le
classement des œuvres d'art et de multi-
plier les instructions pour mettre nos col"
lections à l'abri des vols.
Il indique que si ses prescriptions
avaient été exactement suivies, le vol de
la Joconde n'aurait pas eu lieu. Tous les
ordres écrits ou verbaux ont été négligés.
Le directeur a été remplacé.
M. Dujardin-Beaumetz déclare qu'il a sâ;
conscience pour lui. Il fait appel au juge-
ment de la Chambre.
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI
Présidence de M. Henri Brisson.
Les Lois contre les menéas amDistes
M. le président fait connaître qu'il a reçu
de M. Thivrier et plusieurs de ses collègues
avec demande d'urgence une proposition
loi tendant à l'abrogation des lois sur lea;
menées anarchistes.
La discussion sur l'urgence s'engage.
Après avoir donné lecture de l'expose
des motifs de sa. proposition, M. Tluvrier.
réclame l'urgence en rappelant que les ltiia
de 1893 et 1894 avaient été combattues,'
lorsqu'elles vinrent en discussion, par M:
Antonin Dubost, par M. Brisson qui pro*
nonça un discours magnifique : Il C'est
une manifestation de. réaction que l'on de-
mande aux Chambres ce n'est pas une
loi », déclara-t-il. Il y eut, au moment dm
vote, une protestation collective du parti
radical.
L'orateur n'excuse pas les violences ; ii-
n'approuve pas les actes individuels, auii
appellent les répressions brutales ; mais il
ne faut pas les isoler du milieu ni de r.
poque.
On a détourné la loi de son sens spécial :
il n'y a plus de menées anarchistes. C'est
contre le syndicalisme, contre la Confédé
ration Générale du Travail qu'on la diri-
ge. On enlève au jury la connaissance dti
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