Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-12-01
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 01 décembre 1911 01 décembre 1911
Description : 1911/12/01 (N15239). 1911/12/01 (N15239).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7568161s
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
N" 15239. — 11 FRltlÁIRE, AN 12».
-." - - ., 1. - 1
CINQ CENTIMES Et NUMERO
VENDREDI r DECEMBRE 1911.- N- 15239.
LE XIX' , SIECLE
ANNONCES
àtTK BUREAUX DU JOURNAL
45, boul. la Strasbourg et 71, rue du Faub.-St-Martin, PARIS
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L'Armée dans les Grèves
»
, ..; f
Un communiqué officiel
annonce que M. Messimy
va soumettre à la signature
du président de la Répu-
blique un décret organi-
sant une milice spéciale-
ment affectée aux grèves.
Il faut féliciter, sans réserves, le
ministre de la Guerre d'avoir pris pa-
reille initiative.
L'armée a une tâche spéciale, dé-
terminée, dont on ne saurait la détour-
ner sans péril. Elle assume la défen-
se de nos frontières; n/y- avait légère
té et folie à la détourhër de ceTtfîe,
pour la destiner à une œuvre de ré-
pression qui n'a pas peu contribué à
alimenter la propagande antimilita-
riste.
Au fond, la classe ouvrière ne hait
pas l'armée. Qui en douterait n'a qu'à
voir l'empressement de la foule aux
revues du 14 Juillet- C'est vraiment
le peuple de Paris tout entier, qui fait
cortège aux troupes assemblées à
Longchamp. Pour être résolument
pacifiste, notre Démocratie n'en de-
meure pas moins un peu « cocardiè-
re ». Elle aime le montant, le panache.
"Aussi bien, 'dans le régiment qui pas-
se, elle retrouve les siens, les fils du
peuple, les travailleurs du lendemain-
Mais l'armée avait été si longtemps
et si souvent détournée de sa mission
naturelle, qu'un malentendu redouta-
ble était né finalement entre la Dé-
mocratie et la Nation en armes.
Un conflit surgit entre le capital et
le travail. Le peuple s'agite, sort de
J'usine, descend dans la rue. Certes,.
c'est pour, tout Gouvernement un de-
voir d'assurer l'ordre, de se tenir
prêt à intervenir, au cas, trop fré-
quent, où des foules frémissantes ris-
quent d'être amenées à traiter, en
pays conquis, le carreau de la mine
ou la cité ouvrière. L'action légale
cède insensiblement le pas aux agi-
tations tumultueuses- L'armée inter-
vient. Des charges ont lieu. Il y a des
blessés. Des morts, trop souvent !.
Comment veut-o-n qu'entre la Démo-
cratie, organisée pourja défense de
ses revendications, et la troupe, ame-
née à rétablir l'ordre avec une vi-
gueur qui s'exaspère trop souvent
jusqu'à la répression brutale, un for-
midable malentendu ne naisse et ne
s'aggrave ?
Ces conflits, ces heurts Sanglants
offrent aux propagandistes de l'anli-
militarisme un thème tout trouvé.
L'armée n'est plus la gardienne des
frontières nationales- C'est « le chien
de garde du capital » ! L'ouvrier, qui
a subi ces assauts, qui a vu les siens,
ses compagnons de travail, ses pa-
rents et amis, heurtés, frappes, re-
poussés à coups de crosse, peut-il
garder son sang-froid, faire la part
des choses, répartir les responsabili-
tés avec toute l'objectivité désirable ?
Evidemment non.
Châlons, la Martinique, Raon-l'Eta-
pe Villeneuve-Draveil ont plus fait
pour l'antipatriotisme que vingt an-
nées de propagande méthodique !
Au surplus, J'armée — précisément
parce que telle n'est pas sa destina-
tion naturelle — est, en temps de grè-
ve. le plus mauvais gardien de l'or-
dre qui soit. Rester calmes sous les
injures, recevoir, sans penser à ripos-
ter, les projectiles d'une foule exacer-
bée, n'est pas le fait d'un soldat de
vingt ans. Une pierre lancée par un
energumène tombe dans les rangs. Il
n'est pas de règlement ou de conseil
de prudence qui tienne. Un fusil
w part tout seul », si j'ose ainsi dire-
Voilà un conflit 'déchaîné. Bilan, en
fin ae journée, des blessés et des
morts.
Le ministre de la Guerre, en déci-
dant la création d'une milice spécia-
le a donc agi avec une sagesse et une
clairvoyance dont le Pays, à COIip sûr,
lui saura gré-
Pour que sa louable initiative don-
ne tout le fruit qu'on en peut attendre,
que faut-il ? Deux choses. D'abord un
chef qui ait assez d'autorité sur soi-
même, de sang-froid, de naturelle pa-
tience, pour s'imposer, le cas échéant,
'à* une garde mobile, énervée et surex- j
citée par la provocation des foules.
Puis, des miliciens à qui l'on ait fait
comprendre que gréviste ne signifie
pas crimincl, et que les foules ouvriè-
res — pour impatientes et intoléran-
tes qu'elles soient parfois — ne sont
pas fatalement composées de récidi-
vistes et de bandits.
Si ces précautions sont prises — et
ce serait faire injure au ministre de
la Guerre que d'en douter - il aura
fait, dans le sens de la pacification
sociale, mieux qu'un discours, — un1
acte décisif"
, Emile DESVAUX,'
Conseiller municipal de Paris.
Vice-président du Comité Exécutif
—; ♦
LA POLITIQUE
, --=+e..-:-
REFORMISTES
1. ET REVOLUTIONNAIRES
Les réactionnaires exultent
en enregistrant les dissensions
qui travaillent le Syndical
des cheminots. Ignorant tout
des revendications ouvrières,
n'ayant jamais nourri à l'éaard.
fles classes - populaires d'autre - senti-
ment que la, défiance, sinon la méfian-
ce, ils n'attendent de la crise actuelle
du syndicalisme français que l'affaiblis-
sement et l'abaissement du prolétariat :
nous en attendons un renouveau de la
puissance syndicale.
Certes, autant que quiconque, nous
nous félicitons que chez les cheminots,
comme 'dans toutes les corporations, les
réformistes opposent leur idéal et leur
méthode à l'idéal et à la méthode des
révolutionnaires. Nous nous félicitons
surtout que, chaque jour plus nom-
breux, des révolutionnaires déçus et as-
sagis viennent grossir les rangs des ré-
formistes..
Nous avons bien quelque droit 'de
nous louer d'un retour à la, raison dont
nous n'avons jamais 'désespéré et que
nous avions prédit ; nous nous en
louons dans toute la mesure où la rai-
son elle-même nous paraît devoir servir
l'intérêt ouvrier et la cause syndica-
liste.
Aussi longtemps que les cheminots
auraient accepté de figurer la troupe
dans l'armée que commande le « géné-
ral ')) Ilervé et où le Père Peinard est
tambour-major, ils auraient été traités
en anarchistes. Qu'ils ne s'y trompent
pas ; leurs violences faisaient la foie
des conservateurs intéressés à altein-
dre , dans les mêmes représailles, la
révolution chimérique et les réformés
tangibles, Vutopie anarchiste et le so-
cialisme pratique.
Conquis à ces réformes tangibles, à
ce socialisme pratique, le syndicalisme
pacifique et légal 'devient effectivement
redoutable pour les « égoismes proté-
gés », car, à l'abri de toute répression,
il menace d'organiser la solidarité hu-
maine.
Nous espérons bien que la menace se
réalisera.
— :
La Guerre Ilalo- Turque
-— o ♦ 1 —■—.
En Tripolitaine
Tripoli, 29 novembre (source italienne).
— Sauf quelques coups de fusil tirés de
l'oasis. afin de déranger les travaux aux-
quels on procède activement il n'y a eu
rien de nouveau. Plusieurs reconnaissan-
ces opérées par la troupe et les aéropla-
nes ont certifié la dislocation entière des
troupes turques qui étaient vis-à-vis des
positions italiennes.
On reçoit de Benghazi la nouvelle d'une
brillante opération d'une colonne volante
commandée par le général Damico. Vers
le soir, le 27 novembre, la cavalerie faisant
une reconnaissance a été accueillie par
une vive fusillade de la part d'une bande
Bédoiflns qui causa la mort d'un soldat
italien.
On organisa une colonne mobile compa-
sée de trois armes, commandée par le gé-
néral Damico, dans le but de châtier les
Bédouins, se trouvant massés à sept kilo-
mètres des positions avancées italiennes
La colonne du général Damico surprit
les Bédouins et les attaqua soudainement.
Le combat fut vif et prolongé et se termi-
na par la défaite des Bédouins dont pres-
que tous restèrent morts-sur place.
I„e général Damico fit ensuite bombar-
der le pays où quelques survivants s'é-
taient réfugiés et lorsque toute résistance
fut terminée, la colonne rentra à Ben-
ghazi, après le coucher du soleil.
Les pertes italiennes ont été de 12 morts
et d'une trentaine de blessés environ.
-:!!::::::=:-;=:=
LIRE PLUS LOIN:
te discours de Sir Rd. Grey
et ta Presse étrangère
LE FAIT DU JOUR
Au MAROC. *— De la caisse à la « boîte ».
Au MAROC. -- De l sse à 1ac boîte :t.'
Les On Dit
e--
NOTRE AGENDA
Au jourd'hui jeudi -:
Lever du soleil : 7 h. 31 du matin,
Coucher du soleil : 4 h. 5 du soir.
Lever de la lune : 1 b. 37 du soir.
Coucher de îa lune : 12 h. 8 du matins
Courses à Auteuil ,
AUTREFOIS .oC
:.I{"":
Le Rappel du i*r décembre 1875 1
Il paraît que, dans le cortège qui suivait
M. Rouher. lors de son récent voyage .en
Corse, se trouvaient plusieurs séparatistes.
Un journal du pays, l'Observateur, en a fait
la remarque et voici ce que l'un des amis
politiques de l'ex-vice-empereur,l'avocat San-
telli, répond à ce journal : « Je vous dé-
clare que je préfère pour mon pays la domi-
nation du plus despote des souverains étran-
gers au joug d'un Gouvernement français di-
rigé par les Naquet,les Gambetta et les d'Au-
male. »
AUJOURD'HUI
La crise du français
Lu dans la profession de foi que M. Lin-
tilhac adresse aux délégués sénatoriaux du
Cantal :
« Je commencerai par vous rendre comp-
te de mon mandat. Ce sont les faits que
je chargerai ainsi de vous demander son
renouvellement »'1
S. V. P. 1
Un officier d'ordonnance de M. Messimy
chargea, ces jours derniers, son brosseur
de distribuer ses cartes.
Le brave tourlourou, frais émoulu de la
Bretagne, fut fort intrigué de voir placar-
dé dans tous les vestibules administratifs
cet avis au public : « Tournez le bouton,
S. V. P. ! » Il interrogea à ce sujet deux
camarades de chambrée qui ne purent
tomber d'accord ; l'un lisait : Sans vous
presser, et l'autre : Si vous pouvez.
♦
DIFFAMATEURS CONDAMNÉS
On sait que notre collaborateur et ami
Emile Desvaux, conseiller municipal de Pa-
ris, ayant été chargé d'un rapport concer-
nant la taxe sur le benzol, s'était montré
partisan de l'établissement de cette taxe.
Peu de temps après, le Réveil des Co-
chers et Chauffeurs publiait un article inti-
tulé : cc La bonne foi de M. Desvaux »,
dans lequel l'honorable conseiller, était
odieusement diffamé.
M. "esvava assigna iraro&flaleroenr de-
vant la .caur d'assises M. J. Mazaud; au-
teur de l'article, et M. Guinchard, gérant
du journal.
L'affaire a été appelée hier.
Les inculpés n'ont pas répondu à l'appel
de leur Dom. M. Desvaux a pris place au.
banc de la partie civile, en compagnie de
son avocat, -Me Durand.
Après lecture de l'article incriminé, on a
entendu les témoins.
M. Quennec, directeur de l'octroi, MM.
Brunet, Emile Massard, Daut et Chas-
saigne-Goyon ont, dans leurs dépositions,
rendu hommage à la parfaite correction et
à la grande loyauté de leur collègue Des-
vaux. ,
Après délibération de la. cour jugeant
sans l'assistance du jury, MM. J. Mazaud
et Guinchard ont été condamnés chacun
par défaut à G mois de prison et 3,000 fr.
d'amende.
M. Desvaux, qui réclamait un franc de
dommages et intérêts, une insertion de
l'arrêt dans le Réveil des Cochers et Chauf-
feurs et dix insertions dans dix journaux
à son choix, a obtenu le bénéfice de ces
conclusions.: *
, La Concurrence allemande
.-
Beaucoup de journaux allemands vien-
nent de publier, à l'occasion de la .campa-
gne men-ée contre les garçons d'hôtel, al-
lemands, un véritable réquisitoire contre
l'industrie parisienne et française.
A entendre ces feuilles, toutes nos mai-
sons d'automobiles, de confections, de co-
mestibles, d'horlogerie, de vélocipèdes,
d'appareils de chauffage, d'articles de Pa-
ris même, sont pleines de produits alle-
mands.
Les Allemands ont acquis, d'après ces
journaux, une situation prépondérante à
Paris. Leurs hôtels servent de modèles
aux Français ; leur bière et leur charcute-
rie font les délices des Parisiens ; leurs
tailleurs habillent les dames les plus élé-
gantes, et toute la haute bourgeoisie con-
sidère comme dernier chic Je fait d'avoir
une institutrice allemande.
Le fait est malheureusement exact.
Nous sommes arrivés à un tel degré de
snobisme que nos acteurs français germa-
nisent leurs noms pour leur donner une
allure étrangère.
Il ne faut donc pas accuser les Alle-
mands de nous envahir. Ils seraient vrai-
ment bien bétes s'ils n'accouraient pas là
où ils sont sûrs de supplanter les Fran-
çais.
La première chose à faire pour annihi-
ler la concurrence allemande aussi bien
dans l'industrie que dans les positions
commerciales, c'est de fournir les mêmes
produits que les Allemands et de nous as-
similer les mêmes langues qu'eux parlent
à Paris.
Toutes les autres récriminations ou re-
présailles ne sont que de puérils palliatifs,
indignes d'une nation qui veut. vivre et
sauvegarder sa puissance d'expansion. —
J. C.
LE SCANDALE D'OUDJDA
e .---
Le capitaine des douanes Pandori est l'objet d'un mandat de dépôt.
Des plaignants et des témoins sont molettes. — L'impression.
de la colonie française.
Nolis avons reçu hier de notre corres-
pondant particulier (]'()lldjda une premiè-
re dépêche ainsi conçue :
Le capitaine des douanes Pandori, qui
était en liberté provisoire, vient d'êt-re in-
carcéré.
Ce télégramme était bientôt suivi des in-
formations que voici :
Hier, à deux heures, le capitaine des
douanes Pandori recevait l'ordre, par gen-
darme, de se rendre aux bureaux du Con-
seil de guerre. Il en sortait à trois heures,
sous mandat de dépôt.
Pendant son interrogatoire, continuant la
tactique conseillée par M. Destailleur, il
refusa de répondre aux questions posées.
Le capitaine Pandori, quoique suspendu
de ses fonctions, était en relations constan-
tes avec son personnel appelé à témoigner
et faisait tous ses efforts pour entraver
l'action de la justice.
Après son arrestation, le capitaine Pan-
dori, accompagné d'un brigadier de gen-
darmerie, se rendit à son domicile avec
l'autorisation ou lieutenant-colonel Bour-
gues. En cours de route, il rencontra le ca-
pitaine de gendarmerie Botte, avec qui il
s'entretînt quelques instants.
Toute la colonie française est indignée de
ce procédé qui a permis au capitaine Pan-
dori, sous mandat de dépôt, de communi-
quer librement et immédiatement avec une
personne notoirement connue comme étant
parmi ses pmIs personnels.
- Je suis informé que la terreur règne chez
les Marocains qui osèrent porter plainte
contre le cadi. Le secrétaire des douanes
Mohamed ben Madi a été emprisonné sur
l'ordre du pacha.
Sa famille a télégraphié au président du
Conseil, aux ministres de la Justice et de la
Guerre, pour demander justice.
D'autres arrestations de plaignants ont
eu lieu — notamment celle de Ben Guen-
douz, — toujours comme représailles des
témoignages spontanés apportés contre les
spoliations du cadi et de ses amis.
En reproduisant ces informations dont
nul ne saurait contester l'authencité, nous
voulons croire que le Gouvernement donne-
ra des ordres formels pour que rien ni per-
sonne n'entrave l'action de la justice el ne
s'immisce dans une instruction en cours. 1
CHRONIQUE
La Cyrénaïque
(AUJOURD'HUI)
■ .4.
L'accord franed-allémand - vient d'être
conclu. Débarrassés de la menace que fai-
saient peser sur nous les complications di-
plomatiques issues du « coup d'Agadir, H,
nous reportons notre attention sur les tragi-
ques événements qui ont pour théâtre la
Tripolitaine. On avait pu croire, d'après les
premières nouvelles, que l'Italie s'installe-
rait sans peine, en souveraine maîtresse;
dans toute la vaste région qui sépare l'E-
gypte de la Tunisie, et que tout se borne-
rait à des escarmouches d'opérette. Mais
les Turcs, non abattus par quelques échecs,
ont relevé le défi et, pour soutenir leur cou-
rage traditionnel, mais hélas ! privé des
subsides nécessaires, ont fait appel au fa-
natisme musulman qui, déjà, fait descendre
vers le rivage des hordes farouchement dé-
cidées!$exterminer l'envahis s eur,~ le
« chrétien » abhorré, trop prompt A cacher
sous un prétexte de civilisation, ses visées
cupides et ambitieuses. De sanglantes ba-
tailles, qui .ont coûté beaucoup de soldats
à l'Italie,, se sont livrées autour de Tripo-
li, de Benghazi, de Derna. Pour créer une
diversion, on -parle, à Rome, d'envoyer
une flotte dans la mer Egée et de la faire
pousser une poipte jusqu'aux Dardanelles.
Mais, sans revenir sur le détail des faits
militaires, nous voudrions, aujourd'hui, ca-
ractériser brièvement la partie la plus in-
téressante et la plus riche de l'immense
contrée que convoite ntalie, en souligner
la fécondité, en rappeler les gloires.
.¡¡*.¡¡.
On n'ignore pas, en effet, que la Cyré-
naïque 3r c'est d'elle qu'il s'agit), diffère
singuliéFement des autres portions de la
Tripolitaine. Tandis qu'au Nord, vont mou-
rir jusqu'au littoral les steppes désolées de
la Syrte dont l'aspect morne fait imman-
quablement songer au Sahara, au Sud s'é-
tend le plateau pierreux du Fezzan, parse-
mé de lacs salés, où surgissent, ver-
doyantes et solitaires, les oasis de Kou-
J'ra, du Rhât, de Ghadamès, passage natu-
rel des caravanes, entrepôt fréquenté entre
Tripoli et le Soudan central, qu'encombrent
alternativement les armes, la quincaille-
rie, la verroterie, l'ivoire, la gomme, la
cire, les plumes, la poudre d'or. Dans l'en-
tre-deux, courent les escarpements volcani-
ques de la Montagne Noire (Djebel es So-
da), et, en remontant vers la mer, les pla-
teaux assez cultives du Djebel-Nefousa, où
pousse l'orge et où paissent les moutons.
Inutile de s'arrêter au haumada el hom-
ra, désert du Sud, aride, brûlant, haut
d'environ 500 mètres, et qui rougeoie sous
l'implacable soleil. Tout le pays, d'ailleurs,
est mal arrosé, les rivières étant plus que
rares, et les oueds, ou ravines, étant le
plus souvent desséchés. Outre le natron et
le soufre, que l'on négocie surtout sur le
littoral de la Syrte, l'orge, dont nous avons
dit un mot, et l'alfa, la Tripolitaine fournit
encore des dattes, des olives, bref, la plu-
part des fruits méditerranéens ou même
tropicaux, et, de plus en plus, les céréales
usuelles qui, depuis un certain nombre
d'années, y sont soumises à une culture
plus méthodique. Les éponges y sont aussi
l'objet d'un commerce qui tend à prendre
assez d'importance. Mais, dans l'ensemble,
ce pays se rattache au Sahara, par son cli-
mat, sa structure géologique, sa physiono-
mie triste et monotone. Seul, à l'Est, tran-
che sur celte nature uniforme et torride
le large promontoire rocheux de Barkah,
dont la masse fertile et d'aspect riant do-
mine la mer azurée. C'est la Cyrénalqne,
sur laquelle il convient d'insister, car c'est
là, assurément, le but brillant des efforts
de l'Italie qui, depuis longtemps, aspire à
conquérir ce coin de terre fortuné.,
***
A vrai dire, la Cyrénaïque ne comprend
pas uniquement le plateau oval, pittores-
que, au relief mouvementé, qui, large de
110 à 125 kilomètres, long de 180 à 190,
mesure environ 22.000 kilomètres carrés,
mais encore, et d'une façon plus générale,
tout le pays s'élendant du bout de la gran-
de Syrte au golfe de Saloun et de la côte
méditerranéenne aux oasis de Djalo et
d'Aoudjelah. On y rencontre cinq villes
principales : Benghazi, Tokra, ToJmetta,
Marsa, Soussa, et Grennah, l'ancienne Cy-
rène. Quoique deux d'entre ces villes ne
soient guère plus considérables, en réalité,
que des sous-préfectures de France, — (les
autres équivalent à peine à nos chefs-lieux
de cantons), — une assez vive activité ne
cesse d'y réqer ; Turcs, Arabes/Ber-
bères, Italiens, Maltais, y grouillent pêle-
mêle, attirés par l'appât du gain, désireux
d'exploiter les mille ressources d'un sol
trop longtemps négligé, qu'imprègnent d'a-
bondantes pluies, en hiver, et que favorise
un climat, en somme, tempéré." Ce n'est pas
sans raison que l'Antiquité grecque avait
surnommé la Pentapole cyrénéenne !t- le
jardin des Hespérides », car, si les riches-
ses minérales y sont plutôt restreintes en
dehors de quelques salines, en revanche,
l'agriculture y donne des résultats merveil-
leux. A côté des pâturages où voisinent
bœufs, moutons et chèvres (et l'élevage
des bestiaux, s'il y devient intensif, pourra,
sans tarder, exercer une .notable influence
sur le marché européen, surtout à notre
époque où le prix de la viande hausse con-
tinuellement), ce ne sont que champs de
blé, d'orge, sortes de vergers qui produi-
sent presque tous les fruits de nos pro-
pres régions, bosquets de palmiers ou de
bananiers qui ajoutent à la végétation un
cachet tropical. Si l'on arrive à fixer une
phi s grande partie de la population noma-
de, à établir là-bas un régime inspiré du
« fermage -n et qui intéresse personnel
ment les indigènes au progrès de ragric,
ture, après les avoir munis des instru-
ments nécessaires et des notions de lai
sciencé moderne, la Cyrénalque deviendrai
rapidement une contrée fort prospère ; et;
l'on conçoit que l'Italie la regarde avec en*
vie, espérant y trouver, comme jadis 3.
Carthage et en Algérie, une source d'ak.
provisionnement, un « grenier » bien gn.
ni, une colonie qui, par hasard, lui rap-,
portera; et lui servira; sans doute, à « dé*
charger » le trop-pleip d'une jeunesse in-
dolente, trop encline à vivre, d'un art bas*
sement truqué, aux dépens du touriste et,
de l'étranger nal's.. *
Dans un prochain article, nous évoque"
rons l'ancienne splendeur de la Cyrénald
que en faisant appel à la légende et à l'his-
toire, ces deux jaces de la vérité. ;
Jean FERVAL.
A TiA OTTAMBRB
Discussion du Budget
On a 'terminé hier l'examen du budget
de la Guerre et commencé celui du bud-
get du ministère de l'Intérieur, dont huit :
chapitres se -trouvent actuellement vo-
tés. Sauf un incident, dont le dogme de-
l'infaillibilité papale a fait les frais, fol,
discussion générale de ce dernier bytcl-
gel n'a présenté qu'un intérêt rclatif-
Personne même n'est venu parler de&,
fonds secrets de sûreté générale. C'esti
sans précédent.
SÉANCE du MATIN
M. Henri Brisson préside. >
LE BUDGET DE LA GUERRE
: (La Chambre vote les derniers chapn
très du budget de la guerre, à l'exception
des chapitres réservés au cours de la dis*
cussion et de ceux relatifs aux troupe"
coloniales.
Des observations nombreuses et variées
ont été présentées, visant le transfert en
France des restes des soldats décédés 81J
Maroc, la crise de l'élevage du cheval-de-
guerre, la consommation du poisson, Fu"
tilisation du pain de guerre, les boucherie;
militaires et la conservation de la vian-
de, la transformation des anciens « goi,
dillots » en chaussures de repos, l'hôtel
des Invalides, la défense de Nancy, les,,
servitudes militaires, les fournitures des;
maisons étrangères.
Notons que sur l'observation de M. de
Montebello, la Commission a déclaré ac-
cepter, en faveur des sociétés de prépara-
tion militaire, un relèvement de 150.000,
francs.
DEMANDES D'INTERPELLATION
Sont ensuite renvoyées à la suite de?-
interpellations ayant rang, trois interpel-
lations fraîchement déposées. Elles ém'l,-
nent : de M. DeI aye, sur les abus im-
putables à la direction des Archives na",
tionales ; de M. Drevt, sur la crise de l'é-
levage du cheval de guerre ; de MM. da
Monzie et Bécays sur l'établissement de*-
camps d'instruction.:
, - 1
mm *
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI.
Présidence de M. Dron, vice-président
LA GUERRE (suite) J
L'a Chambre aborde l'examen des cha-
pitres du budget de la guerre concernant
les établissements de Q'artiHM'ie..
Est renvoyé à la Commission du bud-t
get, conformément au règlement, un pro-
jet de résolution présenté sur le chapitre
30 par M. Bouisson, invitant le Gouverne-
ment à inscrire au prochain budget le*
crédits nécessaires pour appliquer aux-
employés civils de la guerre la loi de 1855
sur les pensions de retraite.
Plusieurs autres orateurs parlent en fa*
Veur de ce personnel qui, d'après le mi-
nistre de la Guerre, recevra satisfaction.
On adopte ensuite les derniers chapitres
réservés ainsi que ceux du budget an-
nexe des poudres et salpêtres.
BUDGET DE L'INTERIEUR! f!
Au début de la discussion générale dé
ce budget, M. Dëlachenal dit qu'il a avisé
M. le président du Conseil de son inten,.
tion de lui poser une question sur la pré-
sence et sur l'attitude dû préfet de la Sa-
voie à un banquet de loge maçonnique
qui a eu lieu à Chambéry, le 12 novembre.:
Jusqu'ici, les préfets n'avaient pas as-
si3té à das réunions électorales. Le préfet
de-la Savoie est allé, le 12 novembre, k.
un banquet maçonnique qui avait un ca,-
ractère poétique.
L'orateur demande à M. le président QII
Conseil s'il approuve IOU s'il désapprouve
la présence du préfet de la Savoie à ce
banquet ainsi que 'le discours qu'il a pro-
noncé.
- --- -- .-.-..
M. Félix Chautemps, rapporteur, -die
que les loges maçonniques de la Savoie
ont organisé un banquet républician pu-
blic auquel ont été conviés ceux qui,;
dans le département, s'intéressent à la.
politique. Le préfet est venu, à titre es*
sentiellement privé, à ce banquet.
L'orateur ajoute que M. Delacbenal al,
voulu sam doute apporter la réponse
qu'il n'a pas apportée dans une réunion
publique où sa politique a été flétrie.
M. Delaclienal dit que le silence de M.
le président du Conseil doit être interpré-
té dans ce sens qu'il approuve le discours
du préfet
L'INFAILLIBILITE DU PAPE
Après M. Chanot, qui est venu se plaint
dre de l'insuffisance des crédits alloués ait
service sanitaire dans les ports, M. LefeiJ.
vre du Prey proteste contre un passage du
rapport de M. Chautemps qui, d'abord, a
qualifié de fétichisme grossier certaines
croyances catholiques et a ajouté que le
Parlement était prêt à donner au Gouver-
-." - - ., 1. - 1
CINQ CENTIMES Et NUMERO
VENDREDI r DECEMBRE 1911.- N- 15239.
LE XIX' , SIECLE
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L'Armée dans les Grèves
»
, ..; f
Un communiqué officiel
annonce que M. Messimy
va soumettre à la signature
du président de la Répu-
blique un décret organi-
sant une milice spéciale-
ment affectée aux grèves.
Il faut féliciter, sans réserves, le
ministre de la Guerre d'avoir pris pa-
reille initiative.
L'armée a une tâche spéciale, dé-
terminée, dont on ne saurait la détour-
ner sans péril. Elle assume la défen-
se de nos frontières; n/y- avait légère
té et folie à la détourhër de ceTtfîe,
pour la destiner à une œuvre de ré-
pression qui n'a pas peu contribué à
alimenter la propagande antimilita-
riste.
Au fond, la classe ouvrière ne hait
pas l'armée. Qui en douterait n'a qu'à
voir l'empressement de la foule aux
revues du 14 Juillet- C'est vraiment
le peuple de Paris tout entier, qui fait
cortège aux troupes assemblées à
Longchamp. Pour être résolument
pacifiste, notre Démocratie n'en de-
meure pas moins un peu « cocardiè-
re ». Elle aime le montant, le panache.
"Aussi bien, 'dans le régiment qui pas-
se, elle retrouve les siens, les fils du
peuple, les travailleurs du lendemain-
Mais l'armée avait été si longtemps
et si souvent détournée de sa mission
naturelle, qu'un malentendu redouta-
ble était né finalement entre la Dé-
mocratie et la Nation en armes.
Un conflit surgit entre le capital et
le travail. Le peuple s'agite, sort de
J'usine, descend dans la rue. Certes,.
c'est pour, tout Gouvernement un de-
voir d'assurer l'ordre, de se tenir
prêt à intervenir, au cas, trop fré-
quent, où des foules frémissantes ris-
quent d'être amenées à traiter, en
pays conquis, le carreau de la mine
ou la cité ouvrière. L'action légale
cède insensiblement le pas aux agi-
tations tumultueuses- L'armée inter-
vient. Des charges ont lieu. Il y a des
blessés. Des morts, trop souvent !.
Comment veut-o-n qu'entre la Démo-
cratie, organisée pourja défense de
ses revendications, et la troupe, ame-
née à rétablir l'ordre avec une vi-
gueur qui s'exaspère trop souvent
jusqu'à la répression brutale, un for-
midable malentendu ne naisse et ne
s'aggrave ?
Ces conflits, ces heurts Sanglants
offrent aux propagandistes de l'anli-
militarisme un thème tout trouvé.
L'armée n'est plus la gardienne des
frontières nationales- C'est « le chien
de garde du capital » ! L'ouvrier, qui
a subi ces assauts, qui a vu les siens,
ses compagnons de travail, ses pa-
rents et amis, heurtés, frappes, re-
poussés à coups de crosse, peut-il
garder son sang-froid, faire la part
des choses, répartir les responsabili-
tés avec toute l'objectivité désirable ?
Evidemment non.
Châlons, la Martinique, Raon-l'Eta-
pe Villeneuve-Draveil ont plus fait
pour l'antipatriotisme que vingt an-
nées de propagande méthodique !
Au surplus, J'armée — précisément
parce que telle n'est pas sa destina-
tion naturelle — est, en temps de grè-
ve. le plus mauvais gardien de l'or-
dre qui soit. Rester calmes sous les
injures, recevoir, sans penser à ripos-
ter, les projectiles d'une foule exacer-
bée, n'est pas le fait d'un soldat de
vingt ans. Une pierre lancée par un
energumène tombe dans les rangs. Il
n'est pas de règlement ou de conseil
de prudence qui tienne. Un fusil
w part tout seul », si j'ose ainsi dire-
Voilà un conflit 'déchaîné. Bilan, en
fin ae journée, des blessés et des
morts.
Le ministre de la Guerre, en déci-
dant la création d'une milice spécia-
le a donc agi avec une sagesse et une
clairvoyance dont le Pays, à COIip sûr,
lui saura gré-
Pour que sa louable initiative don-
ne tout le fruit qu'on en peut attendre,
que faut-il ? Deux choses. D'abord un
chef qui ait assez d'autorité sur soi-
même, de sang-froid, de naturelle pa-
tience, pour s'imposer, le cas échéant,
'à* une garde mobile, énervée et surex- j
citée par la provocation des foules.
Puis, des miliciens à qui l'on ait fait
comprendre que gréviste ne signifie
pas crimincl, et que les foules ouvriè-
res — pour impatientes et intoléran-
tes qu'elles soient parfois — ne sont
pas fatalement composées de récidi-
vistes et de bandits.
Si ces précautions sont prises — et
ce serait faire injure au ministre de
la Guerre que d'en douter - il aura
fait, dans le sens de la pacification
sociale, mieux qu'un discours, — un1
acte décisif"
, Emile DESVAUX,'
Conseiller municipal de Paris.
Vice-président du Comité Exécutif
—; ♦
LA POLITIQUE
, --=+e..-:-
REFORMISTES
1. ET REVOLUTIONNAIRES
Les réactionnaires exultent
en enregistrant les dissensions
qui travaillent le Syndical
des cheminots. Ignorant tout
des revendications ouvrières,
n'ayant jamais nourri à l'éaard.
fles classes - populaires d'autre - senti-
ment que la, défiance, sinon la méfian-
ce, ils n'attendent de la crise actuelle
du syndicalisme français que l'affaiblis-
sement et l'abaissement du prolétariat :
nous en attendons un renouveau de la
puissance syndicale.
Certes, autant que quiconque, nous
nous félicitons que chez les cheminots,
comme 'dans toutes les corporations, les
réformistes opposent leur idéal et leur
méthode à l'idéal et à la méthode des
révolutionnaires. Nous nous félicitons
surtout que, chaque jour plus nom-
breux, des révolutionnaires déçus et as-
sagis viennent grossir les rangs des ré-
formistes..
Nous avons bien quelque droit 'de
nous louer d'un retour à la, raison dont
nous n'avons jamais 'désespéré et que
nous avions prédit ; nous nous en
louons dans toute la mesure où la rai-
son elle-même nous paraît devoir servir
l'intérêt ouvrier et la cause syndica-
liste.
Aussi longtemps que les cheminots
auraient accepté de figurer la troupe
dans l'armée que commande le « géné-
ral ')) Ilervé et où le Père Peinard est
tambour-major, ils auraient été traités
en anarchistes. Qu'ils ne s'y trompent
pas ; leurs violences faisaient la foie
des conservateurs intéressés à altein-
dre , dans les mêmes représailles, la
révolution chimérique et les réformés
tangibles, Vutopie anarchiste et le so-
cialisme pratique.
Conquis à ces réformes tangibles, à
ce socialisme pratique, le syndicalisme
pacifique et légal 'devient effectivement
redoutable pour les « égoismes proté-
gés », car, à l'abri de toute répression,
il menace d'organiser la solidarité hu-
maine.
Nous espérons bien que la menace se
réalisera.
— :
La Guerre Ilalo- Turque
-— o ♦ 1 —■—.
En Tripolitaine
Tripoli, 29 novembre (source italienne).
— Sauf quelques coups de fusil tirés de
l'oasis. afin de déranger les travaux aux-
quels on procède activement il n'y a eu
rien de nouveau. Plusieurs reconnaissan-
ces opérées par la troupe et les aéropla-
nes ont certifié la dislocation entière des
troupes turques qui étaient vis-à-vis des
positions italiennes.
On reçoit de Benghazi la nouvelle d'une
brillante opération d'une colonne volante
commandée par le général Damico. Vers
le soir, le 27 novembre, la cavalerie faisant
une reconnaissance a été accueillie par
une vive fusillade de la part d'une bande
Bédoiflns qui causa la mort d'un soldat
italien.
On organisa une colonne mobile compa-
sée de trois armes, commandée par le gé-
néral Damico, dans le but de châtier les
Bédouins, se trouvant massés à sept kilo-
mètres des positions avancées italiennes
La colonne du général Damico surprit
les Bédouins et les attaqua soudainement.
Le combat fut vif et prolongé et se termi-
na par la défaite des Bédouins dont pres-
que tous restèrent morts-sur place.
I„e général Damico fit ensuite bombar-
der le pays où quelques survivants s'é-
taient réfugiés et lorsque toute résistance
fut terminée, la colonne rentra à Ben-
ghazi, après le coucher du soleil.
Les pertes italiennes ont été de 12 morts
et d'une trentaine de blessés environ.
-:!!::::::=:-;=:=
LIRE PLUS LOIN:
te discours de Sir Rd. Grey
et ta Presse étrangère
LE FAIT DU JOUR
Au MAROC. *— De la caisse à la « boîte ».
Au MAROC. -- De l sse à 1ac boîte :t.'
Les On Dit
e--
NOTRE AGENDA
Au jourd'hui jeudi -:
Lever du soleil : 7 h. 31 du matin,
Coucher du soleil : 4 h. 5 du soir.
Lever de la lune : 1 b. 37 du soir.
Coucher de îa lune : 12 h. 8 du matins
Courses à Auteuil ,
AUTREFOIS .oC
:.I{"":
Le Rappel du i*r décembre 1875 1
Il paraît que, dans le cortège qui suivait
M. Rouher. lors de son récent voyage .en
Corse, se trouvaient plusieurs séparatistes.
Un journal du pays, l'Observateur, en a fait
la remarque et voici ce que l'un des amis
politiques de l'ex-vice-empereur,l'avocat San-
telli, répond à ce journal : « Je vous dé-
clare que je préfère pour mon pays la domi-
nation du plus despote des souverains étran-
gers au joug d'un Gouvernement français di-
rigé par les Naquet,les Gambetta et les d'Au-
male. »
AUJOURD'HUI
La crise du français
Lu dans la profession de foi que M. Lin-
tilhac adresse aux délégués sénatoriaux du
Cantal :
« Je commencerai par vous rendre comp-
te de mon mandat. Ce sont les faits que
je chargerai ainsi de vous demander son
renouvellement »'1
S. V. P. 1
Un officier d'ordonnance de M. Messimy
chargea, ces jours derniers, son brosseur
de distribuer ses cartes.
Le brave tourlourou, frais émoulu de la
Bretagne, fut fort intrigué de voir placar-
dé dans tous les vestibules administratifs
cet avis au public : « Tournez le bouton,
S. V. P. ! » Il interrogea à ce sujet deux
camarades de chambrée qui ne purent
tomber d'accord ; l'un lisait : Sans vous
presser, et l'autre : Si vous pouvez.
♦
DIFFAMATEURS CONDAMNÉS
On sait que notre collaborateur et ami
Emile Desvaux, conseiller municipal de Pa-
ris, ayant été chargé d'un rapport concer-
nant la taxe sur le benzol, s'était montré
partisan de l'établissement de cette taxe.
Peu de temps après, le Réveil des Co-
chers et Chauffeurs publiait un article inti-
tulé : cc La bonne foi de M. Desvaux »,
dans lequel l'honorable conseiller, était
odieusement diffamé.
M. "esvava assigna iraro&flaleroenr de-
vant la .caur d'assises M. J. Mazaud; au-
teur de l'article, et M. Guinchard, gérant
du journal.
L'affaire a été appelée hier.
Les inculpés n'ont pas répondu à l'appel
de leur Dom. M. Desvaux a pris place au.
banc de la partie civile, en compagnie de
son avocat, -Me Durand.
Après lecture de l'article incriminé, on a
entendu les témoins.
M. Quennec, directeur de l'octroi, MM.
Brunet, Emile Massard, Daut et Chas-
saigne-Goyon ont, dans leurs dépositions,
rendu hommage à la parfaite correction et
à la grande loyauté de leur collègue Des-
vaux. ,
Après délibération de la. cour jugeant
sans l'assistance du jury, MM. J. Mazaud
et Guinchard ont été condamnés chacun
par défaut à G mois de prison et 3,000 fr.
d'amende.
M. Desvaux, qui réclamait un franc de
dommages et intérêts, une insertion de
l'arrêt dans le Réveil des Cochers et Chauf-
feurs et dix insertions dans dix journaux
à son choix, a obtenu le bénéfice de ces
conclusions.: *
, La Concurrence allemande
.-
Beaucoup de journaux allemands vien-
nent de publier, à l'occasion de la .campa-
gne men-ée contre les garçons d'hôtel, al-
lemands, un véritable réquisitoire contre
l'industrie parisienne et française.
A entendre ces feuilles, toutes nos mai-
sons d'automobiles, de confections, de co-
mestibles, d'horlogerie, de vélocipèdes,
d'appareils de chauffage, d'articles de Pa-
ris même, sont pleines de produits alle-
mands.
Les Allemands ont acquis, d'après ces
journaux, une situation prépondérante à
Paris. Leurs hôtels servent de modèles
aux Français ; leur bière et leur charcute-
rie font les délices des Parisiens ; leurs
tailleurs habillent les dames les plus élé-
gantes, et toute la haute bourgeoisie con-
sidère comme dernier chic Je fait d'avoir
une institutrice allemande.
Le fait est malheureusement exact.
Nous sommes arrivés à un tel degré de
snobisme que nos acteurs français germa-
nisent leurs noms pour leur donner une
allure étrangère.
Il ne faut donc pas accuser les Alle-
mands de nous envahir. Ils seraient vrai-
ment bien bétes s'ils n'accouraient pas là
où ils sont sûrs de supplanter les Fran-
çais.
La première chose à faire pour annihi-
ler la concurrence allemande aussi bien
dans l'industrie que dans les positions
commerciales, c'est de fournir les mêmes
produits que les Allemands et de nous as-
similer les mêmes langues qu'eux parlent
à Paris.
Toutes les autres récriminations ou re-
présailles ne sont que de puérils palliatifs,
indignes d'une nation qui veut. vivre et
sauvegarder sa puissance d'expansion. —
J. C.
LE SCANDALE D'OUDJDA
e .---
Le capitaine des douanes Pandori est l'objet d'un mandat de dépôt.
Des plaignants et des témoins sont molettes. — L'impression.
de la colonie française.
Nolis avons reçu hier de notre corres-
pondant particulier (]'()lldjda une premiè-
re dépêche ainsi conçue :
Le capitaine des douanes Pandori, qui
était en liberté provisoire, vient d'êt-re in-
carcéré.
Ce télégramme était bientôt suivi des in-
formations que voici :
Hier, à deux heures, le capitaine des
douanes Pandori recevait l'ordre, par gen-
darme, de se rendre aux bureaux du Con-
seil de guerre. Il en sortait à trois heures,
sous mandat de dépôt.
Pendant son interrogatoire, continuant la
tactique conseillée par M. Destailleur, il
refusa de répondre aux questions posées.
Le capitaine Pandori, quoique suspendu
de ses fonctions, était en relations constan-
tes avec son personnel appelé à témoigner
et faisait tous ses efforts pour entraver
l'action de la justice.
Après son arrestation, le capitaine Pan-
dori, accompagné d'un brigadier de gen-
darmerie, se rendit à son domicile avec
l'autorisation ou lieutenant-colonel Bour-
gues. En cours de route, il rencontra le ca-
pitaine de gendarmerie Botte, avec qui il
s'entretînt quelques instants.
Toute la colonie française est indignée de
ce procédé qui a permis au capitaine Pan-
dori, sous mandat de dépôt, de communi-
quer librement et immédiatement avec une
personne notoirement connue comme étant
parmi ses pmIs personnels.
- Je suis informé que la terreur règne chez
les Marocains qui osèrent porter plainte
contre le cadi. Le secrétaire des douanes
Mohamed ben Madi a été emprisonné sur
l'ordre du pacha.
Sa famille a télégraphié au président du
Conseil, aux ministres de la Justice et de la
Guerre, pour demander justice.
D'autres arrestations de plaignants ont
eu lieu — notamment celle de Ben Guen-
douz, — toujours comme représailles des
témoignages spontanés apportés contre les
spoliations du cadi et de ses amis.
En reproduisant ces informations dont
nul ne saurait contester l'authencité, nous
voulons croire que le Gouvernement donne-
ra des ordres formels pour que rien ni per-
sonne n'entrave l'action de la justice el ne
s'immisce dans une instruction en cours. 1
CHRONIQUE
La Cyrénaïque
(AUJOURD'HUI)
■ .4.
L'accord franed-allémand - vient d'être
conclu. Débarrassés de la menace que fai-
saient peser sur nous les complications di-
plomatiques issues du « coup d'Agadir, H,
nous reportons notre attention sur les tragi-
ques événements qui ont pour théâtre la
Tripolitaine. On avait pu croire, d'après les
premières nouvelles, que l'Italie s'installe-
rait sans peine, en souveraine maîtresse;
dans toute la vaste région qui sépare l'E-
gypte de la Tunisie, et que tout se borne-
rait à des escarmouches d'opérette. Mais
les Turcs, non abattus par quelques échecs,
ont relevé le défi et, pour soutenir leur cou-
rage traditionnel, mais hélas ! privé des
subsides nécessaires, ont fait appel au fa-
natisme musulman qui, déjà, fait descendre
vers le rivage des hordes farouchement dé-
cidées!$exterminer l'envahis s eur,~ le
« chrétien » abhorré, trop prompt A cacher
sous un prétexte de civilisation, ses visées
cupides et ambitieuses. De sanglantes ba-
tailles, qui .ont coûté beaucoup de soldats
à l'Italie,, se sont livrées autour de Tripo-
li, de Benghazi, de Derna. Pour créer une
diversion, on -parle, à Rome, d'envoyer
une flotte dans la mer Egée et de la faire
pousser une poipte jusqu'aux Dardanelles.
Mais, sans revenir sur le détail des faits
militaires, nous voudrions, aujourd'hui, ca-
ractériser brièvement la partie la plus in-
téressante et la plus riche de l'immense
contrée que convoite ntalie, en souligner
la fécondité, en rappeler les gloires.
.¡¡*.¡¡.
On n'ignore pas, en effet, que la Cyré-
naïque 3r c'est d'elle qu'il s'agit), diffère
singuliéFement des autres portions de la
Tripolitaine. Tandis qu'au Nord, vont mou-
rir jusqu'au littoral les steppes désolées de
la Syrte dont l'aspect morne fait imman-
quablement songer au Sahara, au Sud s'é-
tend le plateau pierreux du Fezzan, parse-
mé de lacs salés, où surgissent, ver-
doyantes et solitaires, les oasis de Kou-
J'ra, du Rhât, de Ghadamès, passage natu-
rel des caravanes, entrepôt fréquenté entre
Tripoli et le Soudan central, qu'encombrent
alternativement les armes, la quincaille-
rie, la verroterie, l'ivoire, la gomme, la
cire, les plumes, la poudre d'or. Dans l'en-
tre-deux, courent les escarpements volcani-
ques de la Montagne Noire (Djebel es So-
da), et, en remontant vers la mer, les pla-
teaux assez cultives du Djebel-Nefousa, où
pousse l'orge et où paissent les moutons.
Inutile de s'arrêter au haumada el hom-
ra, désert du Sud, aride, brûlant, haut
d'environ 500 mètres, et qui rougeoie sous
l'implacable soleil. Tout le pays, d'ailleurs,
est mal arrosé, les rivières étant plus que
rares, et les oueds, ou ravines, étant le
plus souvent desséchés. Outre le natron et
le soufre, que l'on négocie surtout sur le
littoral de la Syrte, l'orge, dont nous avons
dit un mot, et l'alfa, la Tripolitaine fournit
encore des dattes, des olives, bref, la plu-
part des fruits méditerranéens ou même
tropicaux, et, de plus en plus, les céréales
usuelles qui, depuis un certain nombre
d'années, y sont soumises à une culture
plus méthodique. Les éponges y sont aussi
l'objet d'un commerce qui tend à prendre
assez d'importance. Mais, dans l'ensemble,
ce pays se rattache au Sahara, par son cli-
mat, sa structure géologique, sa physiono-
mie triste et monotone. Seul, à l'Est, tran-
che sur celte nature uniforme et torride
le large promontoire rocheux de Barkah,
dont la masse fertile et d'aspect riant do-
mine la mer azurée. C'est la Cyrénalqne,
sur laquelle il convient d'insister, car c'est
là, assurément, le but brillant des efforts
de l'Italie qui, depuis longtemps, aspire à
conquérir ce coin de terre fortuné.,
***
A vrai dire, la Cyrénaïque ne comprend
pas uniquement le plateau oval, pittores-
que, au relief mouvementé, qui, large de
110 à 125 kilomètres, long de 180 à 190,
mesure environ 22.000 kilomètres carrés,
mais encore, et d'une façon plus générale,
tout le pays s'élendant du bout de la gran-
de Syrte au golfe de Saloun et de la côte
méditerranéenne aux oasis de Djalo et
d'Aoudjelah. On y rencontre cinq villes
principales : Benghazi, Tokra, ToJmetta,
Marsa, Soussa, et Grennah, l'ancienne Cy-
rène. Quoique deux d'entre ces villes ne
soient guère plus considérables, en réalité,
que des sous-préfectures de France, — (les
autres équivalent à peine à nos chefs-lieux
de cantons), — une assez vive activité ne
cesse d'y réqer ; Turcs, Arabes/Ber-
bères, Italiens, Maltais, y grouillent pêle-
mêle, attirés par l'appât du gain, désireux
d'exploiter les mille ressources d'un sol
trop longtemps négligé, qu'imprègnent d'a-
bondantes pluies, en hiver, et que favorise
un climat, en somme, tempéré." Ce n'est pas
sans raison que l'Antiquité grecque avait
surnommé la Pentapole cyrénéenne !t- le
jardin des Hespérides », car, si les riches-
ses minérales y sont plutôt restreintes en
dehors de quelques salines, en revanche,
l'agriculture y donne des résultats merveil-
leux. A côté des pâturages où voisinent
bœufs, moutons et chèvres (et l'élevage
des bestiaux, s'il y devient intensif, pourra,
sans tarder, exercer une .notable influence
sur le marché européen, surtout à notre
époque où le prix de la viande hausse con-
tinuellement), ce ne sont que champs de
blé, d'orge, sortes de vergers qui produi-
sent presque tous les fruits de nos pro-
pres régions, bosquets de palmiers ou de
bananiers qui ajoutent à la végétation un
cachet tropical. Si l'on arrive à fixer une
phi s grande partie de la population noma-
de, à établir là-bas un régime inspiré du
« fermage -n et qui intéresse personnel
ment les indigènes au progrès de ragric,
ture, après les avoir munis des instru-
ments nécessaires et des notions de lai
sciencé moderne, la Cyrénalque deviendrai
rapidement une contrée fort prospère ; et;
l'on conçoit que l'Italie la regarde avec en*
vie, espérant y trouver, comme jadis 3.
Carthage et en Algérie, une source d'ak.
provisionnement, un « grenier » bien gn.
ni, une colonie qui, par hasard, lui rap-,
portera; et lui servira; sans doute, à « dé*
charger » le trop-pleip d'une jeunesse in-
dolente, trop encline à vivre, d'un art bas*
sement truqué, aux dépens du touriste et,
de l'étranger nal's.. *
Dans un prochain article, nous évoque"
rons l'ancienne splendeur de la Cyrénald
que en faisant appel à la légende et à l'his-
toire, ces deux jaces de la vérité. ;
Jean FERVAL.
A TiA OTTAMBRB
Discussion du Budget
On a 'terminé hier l'examen du budget
de la Guerre et commencé celui du bud-
get du ministère de l'Intérieur, dont huit :
chapitres se -trouvent actuellement vo-
tés. Sauf un incident, dont le dogme de-
l'infaillibilité papale a fait les frais, fol,
discussion générale de ce dernier bytcl-
gel n'a présenté qu'un intérêt rclatif-
Personne même n'est venu parler de&,
fonds secrets de sûreté générale. C'esti
sans précédent.
SÉANCE du MATIN
M. Henri Brisson préside. >
LE BUDGET DE LA GUERRE
: (La Chambre vote les derniers chapn
très du budget de la guerre, à l'exception
des chapitres réservés au cours de la dis*
cussion et de ceux relatifs aux troupe"
coloniales.
Des observations nombreuses et variées
ont été présentées, visant le transfert en
France des restes des soldats décédés 81J
Maroc, la crise de l'élevage du cheval-de-
guerre, la consommation du poisson, Fu"
tilisation du pain de guerre, les boucherie;
militaires et la conservation de la vian-
de, la transformation des anciens « goi,
dillots » en chaussures de repos, l'hôtel
des Invalides, la défense de Nancy, les,,
servitudes militaires, les fournitures des;
maisons étrangères.
Notons que sur l'observation de M. de
Montebello, la Commission a déclaré ac-
cepter, en faveur des sociétés de prépara-
tion militaire, un relèvement de 150.000,
francs.
DEMANDES D'INTERPELLATION
Sont ensuite renvoyées à la suite de?-
interpellations ayant rang, trois interpel-
lations fraîchement déposées. Elles ém'l,-
nent : de M. DeI aye, sur les abus im-
putables à la direction des Archives na",
tionales ; de M. Drevt, sur la crise de l'é-
levage du cheval de guerre ; de MM. da
Monzie et Bécays sur l'établissement de*-
camps d'instruction.:
, - 1
mm *
SÉANCE de l'APRÈS-MIDI.
Présidence de M. Dron, vice-président
LA GUERRE (suite) J
L'a Chambre aborde l'examen des cha-
pitres du budget de la guerre concernant
les établissements de Q'artiHM'ie..
Est renvoyé à la Commission du bud-t
get, conformément au règlement, un pro-
jet de résolution présenté sur le chapitre
30 par M. Bouisson, invitant le Gouverne-
ment à inscrire au prochain budget le*
crédits nécessaires pour appliquer aux-
employés civils de la guerre la loi de 1855
sur les pensions de retraite.
Plusieurs autres orateurs parlent en fa*
Veur de ce personnel qui, d'après le mi-
nistre de la Guerre, recevra satisfaction.
On adopte ensuite les derniers chapitres
réservés ainsi que ceux du budget an-
nexe des poudres et salpêtres.
BUDGET DE L'INTERIEUR! f!
Au début de la discussion générale dé
ce budget, M. Dëlachenal dit qu'il a avisé
M. le président du Conseil de son inten,.
tion de lui poser une question sur la pré-
sence et sur l'attitude dû préfet de la Sa-
voie à un banquet de loge maçonnique
qui a eu lieu à Chambéry, le 12 novembre.:
Jusqu'ici, les préfets n'avaient pas as-
si3té à das réunions électorales. Le préfet
de-la Savoie est allé, le 12 novembre, k.
un banquet maçonnique qui avait un ca,-
ractère poétique.
L'orateur demande à M. le président QII
Conseil s'il approuve IOU s'il désapprouve
la présence du préfet de la Savoie à ce
banquet ainsi que 'le discours qu'il a pro-
noncé.
- --- -- .-.-..
M. Félix Chautemps, rapporteur, -die
que les loges maçonniques de la Savoie
ont organisé un banquet républician pu-
blic auquel ont été conviés ceux qui,;
dans le département, s'intéressent à la.
politique. Le préfet est venu, à titre es*
sentiellement privé, à ce banquet.
L'orateur ajoute que M. Delacbenal al,
voulu sam doute apporter la réponse
qu'il n'a pas apportée dans une réunion
publique où sa politique a été flétrie.
M. Delaclienal dit que le silence de M.
le président du Conseil doit être interpré-
té dans ce sens qu'il approuve le discours
du préfet
L'INFAILLIBILITE DU PAPE
Après M. Chanot, qui est venu se plaint
dre de l'insuffisance des crédits alloués ait
service sanitaire dans les ports, M. LefeiJ.
vre du Prey proteste contre un passage du
rapport de M. Chautemps qui, d'abord, a
qualifié de fétichisme grossier certaines
croyances catholiques et a ajouté que le
Parlement était prêt à donner au Gouver-
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