Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-11-27
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 27 novembre 1911 27 novembre 1911
Description : 1911/11/27 (N15235). 1911/11/27 (N15235).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7568157w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
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ANNONCES ;
aux BUREAUX DU JOURNAL
*0, M. ëtStrasbouryet 71, rue 4u Faub.-St-Mrtln, PAIIa
Et ohea MM. I^AGRANGE, OERP et G*
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■ "relu Télégraphique: XIX* SIÈÇLC - PAR19
- ÀBONNfiMEirrS
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Adreuer lettres el mandats à Ï Administrateur
': TRIBUNÉ LIBRE ,,':.
',-' r:-t. -
L'amendement Honnorat
Le Gouvernement a tenu
parole. Notre ami Renoult,
ministre du Travail, a tenu
à honneur de déchaîner,
contre lui, toutes les colè-
res de la réaction, en exé-
cutant fidèlement l'ordre du jour de la
Chambre, qui prescrivait, au moins,
deux améliorations immédiates de la
toi des retraites ouvrières-
D'une part, l'âge donnant. droit à
l'allocation de l'Etat, est abaissé à
6') ans (au lieu de 65).
De l'autre, cette allocation est con-
stAidé-e au taux de 100 francs (au lieu
b 00 francs).
Sur le second point. dès le lende-
main du vote de la Chambre, un de
nos collègues les plus autorisés par
sa compétence, M. André Honnorat,
avait fait une proposition originale et.
intéressante, qui ne change en rien le
tolal de la dépense, mais la distribue
un peu autrement.
- Au nom du groupe parlementaire
pour la défense des familles nombreu-
ses, il déposait, à titre indicatif, uiï
avant-projet, précédé d'un exposé des
mol ifs en qnekjues lignes-
L'idée inspiratrice était d'une sim-
plicité et d'une justesse incontestées.
., - Relevons au taux moyen de cent
ffünc, disait M. Honnorat, l'alloca-
tiov obligatoire de l'Etat, mais évitons
de faire, une fois de plus, une faveur
et une prime aux célibataires ou aux
ménages sans enfants.
I/ouvrier, l'employé, qui n-fa assu
mé aucune charge de famille ou qui
n'en a que te minimum, n'ayant qu'un
seul enfant à élever, est, au point de
vue de la retraite, dans une situation
îi comparnblement meilleure que son
nJHègue, obligé de pourvoir à l'entre-
tien de trois, quatre, cinq enfants.
Le premier peut, à salaire égal,
s'assurer les avantages de versements
facultatifs supplémentaires pour aug-
menter le chiffre de sa retraile; il
peut être membre d une société de se-
cours mutuels, et se constituer une
pension très supérieure au minimum
légat. très stipél, Ieure au lllll)illltl)ll
L'autre, au contraire, pour élever
Une famille nombreuse, doit renoncer
à l'épargne et à ses avantages pour
l'avenir- Il lui faut choisir : où don-
ner du pain à ses enfants, aujourd'hui,
ou s'en assurer à lui-même pour sa
vieillesse. Faut-il le punir d'avoir sa-
crifié son intérêt à celui de ses en-
fants ?
El quand arrive pour lui l'âge où il
ne peut plus se suffire, serait-il juste
d oublier les enfants qu'il a élevés et
de traiter ce père de famille exacte-
ment comme celui qui n'a jamais tra-
vaillé que pour lui seul ?
Pour parer à cette injustice de la loi
et à ce contre-sens social, M' Honno-
rat. proposait, au lieu de donner cent
ttïncs au célibataire comme au père
de plusieurs enfants, de fixer par
exemple à 75 francs le minimum légal
- garanti à tous el de 1 accroître de 15
francs par enfant, à partir du second
enfant, que l'assuré aura élève jusqu'à
l'âge de douze ans (30 francs pour
trois, 45 francs pour quatre et au-des-
sus, l'allocation s'arrêtant à 120 fr.).
La Commission d'assurance et de
prévoyance sociales, après mûr exa-
men, s'est prononcée, à l'unanimité,
tme première fois, puis, après audi-
Uox du Gouvernement, à la majori-
té, en faveur de l'introduction de l'a-
nRmdement Honnorat dans la loi qui
va nous être soumise comme article
de la loi de Finances-
Il paraît pourtant que le Gouverne-
ment s'y opposera et que sa résistan-
ce sera soutenue par M. Jaurès et
ph sieurs tic nos amis.
Non qu'ils contestent le principe. Ce
n est pas possible. Mais ils craignent
que la ,. moindre modification au texte
n'y ouvre ,une fissure par, où pour-
ront s'introduire tous les explosifs,
qui feront éclater la loi. C'est surtout
devant le Sénat, pensent-ils, qu'on ne
manquerait pas d'user et d'abuser du
prétexte ainsi fourni.
Avec M. Honnorat, nous répon-
dons, ou plutôt le bon sens répond
que de deux choses l'une : ,'
Ou le Sénat est décidé, à rejeter l'in-
sertion de toute amélioration des re-
traites, dans la loi de Finances, y op-
posant une sorte de question préala-
ble, une objection de forme et de prin-
cipe, quelle que soit l'étendue de l'a-
mélioratioai proposée ; et, dans ce cas,
la rédaction de l'article 4 et l'amende-
ment en question n'y seront pour rien;
Ou, au cas contraire, le Sénat est
disposé à accepter la réforme de la
loi ; et, alors, la légère retouche pro-
posée peut. d'autant moins l'effrayer,
qu'elle ajouterait incontestablement à
la popularité de la réforme-
Il est difficile de croire que ni au
Sénat ni à la Chambre, quelqu'un'
vienne soutenir que la question est de
mince intérêt. VOUiciel nous a donné,
ces jours-ci, hélas ! le plus fort et le
plus désolant des arguments. Le pre-
mier semestre de 1911 marque une da-
te tristement historique : c'est la pre-
mière fois que le nombre des nais-
sances est, en chiffres bruts, inférieur
au nombre dés décès. En six mois,
nous enregistrons un déficit net de
plus de dix-huit nulle Français.
Dans de pareilles cmîo^lances, qui
s'étonnerait si nous venions demander
des encouragements aux familles
le complément, adoptée aussi par la
Espérons que la Chambre n'hésite-
ra pas Elle se rendra aux raisons de
notre collègue Honnorat. Et elle vo-
tera pour les hommes sa proposition,
et pour les femmes, celle-ci, qui en est
le complément, adoptée aussi. par la
Commission : « Pour les femmes, cha-
que maternité compte pour une année
dans la détermination du montant de
l'allocation viagère »
F. BUISSON,
Député de la Seine.-
LA POLITIQUE
,.' ;:+: •
AVANT LE VERDICT -
« Un grand débat, disions-
nom avanl-hier, c'est celui qui
s'ouvre sur les Scandales Tu-
nisiens.
« Nous attendons du Parle-
'mcnl. qu'il l'aborde, non pas
avec la pensée inavouée d assouvir des
lutines ou de satisfaire des rancunes,
mais uniquement et simplement parce
que c'est son devoir. »
Oui, mais un (jJymtldébat est tou-
iQIUS reconnaissable à ce qu'on y rllê-
le des petites - Dans notre
pensée, non seulement le Parlement,
mais aussi la presse, devait attendret.
pour prendre parti que tous les inter-
pellateurs eussent accusé, que tous les
accusés se fussent défendus. Alors,
mais alors seulement, la nresse, comme
le Parlement, ayant jugé en toute con-
naissance de cause, eut pu se pronon-
cer en toute équité.
Aujourd'hui, on ne peut être que sur-
pris de voir opporter, en réponse au
clair et vigoureux réquisitoire de M.
hafftosiUière, la pâle défense où s'es-
saye le Temps, dès abus dénoncés à la
tiibune.
« M. lMffrosilUère, 'dit le Temps, s'est
attaché à dénoncer des spoliations ima-
ginaires et il n'a pas dit un mot des
spoliations véritables, L'es i i.000 indi
gènes qu'on a essayé .,le déposséder de
leurs propriétés de Ttlbia-el-llâubina
ont multiplié les protestations. Ils ont
revendiqué à Paris même, jusqu'à la
Cour de Cassation, jusqu'au Parle-
ment. »
Que notre confrère nous permette de
le lui dire : sa bonne loi a. été étrange-
ment surprise. Ses renseignements,
sont complètement inexacts et ses allé-
gations matériellement fausses.
Nous le renvoyons, sur ce point, à la
brochure que la Ligue des Droits de
l'Homme a consacrée à la question ;
nous le renvoyons aussi à un homme
que le Temps a bien connu, et qu'il a,
cfO:!}OnS-nOlls, 'de bonnes raisons de se
rappeler, à M. Francis de Pressensé.
Au surplus, quoi que l'on dise el quoi
que l'on fasse, le Pays sera édifié sur
les abominables Scandales; Tunisiens.
Le Parlement éUmt, d-ès maintenant,
appelé à les juger, nous pensions que
ïintérét des accusés, comme le devoir
des accusatcurs, était d'attendre son
verdict. n
Mais si, )mmi les premiercerimns
faits 'de la caàtëë, aucun, parmi les der-
niers, ne s'en' plaindra: ,:.
Quant à Mut; q'.Qt, le dist: nous
ïômmeç prêts, - - '-, -- :.,: ;
LE - - FAIT DU JOUR
- - ----
MAIS ATTENDEZ DONC, LA-BAS : ON EST EN TRA IN D'ÉTABLIR LES RESPONSABILITÉS !
Les On-Dit
Aujourd hui dimanche :
Lever du soleil, 7 h. 26 du matin*
Coucher du soleil, 4 h. 8 du soir.
Lever de la lune, 12 h. 22 du soir.
Coucher de la lune, 8 h. 33 du soir. ,.
Courses à Auteuil.
AUTREFOIS
Magistrats en perruque
Pierre Pontac, premier président de Bor-
deaux, avait fait placer au-dessus de la
porte de son cabinet quatre P signifiant ;
Pierré Pontac, Premier Président. Surpre-
nanfcr un ;jouir, les yeux fixés sur ces quatre
P, un plaideur qui attendait depuis deux ou
trois heures dans son antichambre : « Eh
%ieil ! mon ami, lui dit-il, que penses-tu
que veuillent dire ces quatre lettres ? —
Monsieur, répondit le pavsan: elles signi-
fient sans d«i)ute : Pauvre Plaideur, Prends
Patience. » l'a Pla~*tietir,
AUJOURD'HUI
UN LIVRE A LIRE:
,Le Réveil, par Urbain Gohitr. L'œuvre
du plus âpre des polémistes, qui est le plus
classique des écrivains. On peut ne pas par-
tager ses idées, et il en a beaucoup que
nous ne partageons pas ; mais comment ne
pas admirer l'austère nudité de sa phrase,
tà.rigueur de sa logique, la puissance de sa
verve, ?
En lui, la passion alimente la raison, et
la raison est sa passion, lors même
qu'il se trompe:'Alceste ? Oui, mais qui a
un motif de plus que l'autre de détester la
Société ; c'est qu'elle lui a donné gain de
cw/se
A le lire, on suppose d'abord qu'il exa-
gère ; à III regarder vivre, on est ienlé de
croire qu'elle s'avilit pour justifier ses in-
vectives.
Au loml, ce polémiste est un moraliste,
ce miSQntllrúpc a un culte : l'Homme rendu
à la vie de la pensée et du cœur, l'Homme
grand comme nature.
Di-iiiiiolit a pli dire de lui « qu'il était un
cQ-1llilluolcw. ». Il nous parait qu'il a plu-
tôt figure de piollnier..,
Depuis quinze ans, dans le domaine éco-
nomique, politique, social, la chronologie
est faite de celles de ses « anticipations »
qui se réalisent.
C'esl un initiateur el il cO/llinlle.
Nos bons pioupjous
Grande cérémonie, à la Madeleine. Un
soldat désœuvré entre et prend une chai-
se. Pendant le sermon, la loueuse s'appro-
che et lui demande cinq sous. Le soldat
répond d'un air étonné :
— Cinq sous ! Si je les avais, je ne serais
pas ici.
Le bluff
—^0^—
Nos lecteurs se rappellent qu'à chaque
recensement, nous leur signalons le bluff
pratiqué par les villes qui, sous le rap-
port du nombre des habitants, approchent
d'une tranche fiscale.
On sait que les impôts directs varient
suivant la population des localités. On a
divisé, à cet effet, nos communes en sept
•eiJÏéfétmes dont chacune paie plus d'im-
pôts que la précédente. ..1 1.11
Ces tranches fiscales comprennent : Pa-
ris, ensuite les villes au-dessus dé 100.000
habitants ; celles de 40.000 à 100.000 habi-
tants ; celles de 20.001 à'40.000 habitants ;
celles de 10.001 à 20.000 habitants ; celles
dé 5.001 à 10.000 habitants ; cettes de 2.001
a 5.000 habitants, et celles ayant moins de
2.000 habitants.
Nous devons a cette classification un
mécompte de près de deiiT, millions d'ha-
bitants dans chaque dénombrement. -
En effet, toutes les localités dont la po-
pulation approche d'une des tranches pré-
citées s'arrangent, aussi longtemps que
possible, de façon à ne pas dépasser le
chiffre qui les ferait passer dans là caté-
gorie supérieure.
Les statistiques sont complaisantes et on
a vite fait de donner-line entorse a quel-
ques centaines un peu compromettantes.
- C'est à ces complaisantes retouches que
nous devons un recensement absolument
fantaisiste qui n'est qu'un bluff destiné à.
déguiser bien des fraudes. Si 011 suivait dé
prés le dénombrement de beaucoup de vil-
les approchant de 5.000, 10.000,,'20.000 ou
10.000 habitants, on découvrirait des er-
reurs d'additions vraiment édifiantes -
J. C.
—————————.—— , 1
JUSTICE RÉPUBLICAINE
L'Autorité s'associe généreusement à
une protestation de M. Jfrancis de Pres-
sensé, relative à des faits odieux qui se se-
raient passés à Mézières et à Charleville,
et nous ne croyons pouvoir mieux faire
que de laisser la parole à notre confrère :
Mme Delàître, arrêtée le 12 septembre, à Mé-
zfeiw, fut incai-céièe dans une cellule de la
citadelle ; elle était alors dans une période cri-
tique ; elle n'en \.l.emem'a pas moins eaiferméo
pendant cinquante-doux heures avec cinq hom-
mes, dans la m Orne cellule ; une ¡,;u}e tinette
servait aux besoins de tous. Pendant ce temps,
il fut alloue à chaque prisonnier un kilogram-
me de pain.
A Chavleville, de nombreuses- personnes arrê-
tées sont restées vingt-den:": heures au violon
municipal, .sans aucune nourriture, les p'ed-3
baignés dans plusieurs cenliinôt.vess 4e matièro
fceaîe ; là. encore, pour plus de <7u.ara.nt0 pri-
sonniers, il n'y avait qu'IIJ}Ü seule tinette nue
renversait, à. son entrée, chaque nouvel arrivant
non averti.
A coup sûr, tous les braves gens de tous
ls partis seront unanimes à demander,
avec YAuîorilé, une enquête et des sanc-
tions. Pourquoi faut-il que notre confrère
a joute :
A Mfeières, il 110 s'agissait que d'une maiheti-
reuse femme du peuple, sans protection et sans
défense : c'est ce qu'on appelle la justice répu-
blicaine.
Il y a des magistrats indignes sous la
République comme il y en eut sous J'Em-
pire. Seulement, la République a cet avan-
tage qu'elle permet aux bonapartistes de
les dénoncer, d'accord avec la Ligue des
Droits de l'Homme et du Citoyen.
LA GUERRE ITALO-TURQUE -
— .-
DEVANT TRIPOLI. — OPERATIONS
PROCHAINES
Rome, 25 novembre. - Divers symptô-
mes font croire que la phase défensive
des opérations militaires louche à sa Un
et que les Italiens vont entrer dans la
phase offensive contre les Turcs et Ara-
bes qui se pressenVaulour des lignes re-
tranchées. On estime ici que sous très
peu de jours il y. aura du nouveau de ce
côté.
Les Italiens ont maintenant à Tripoli
environ 40,000 hommes ; ils possèdent
don-c des forces en quantité suffisante
pour occuper solidement la ville et les re-
tranchements, fortifiés et pouvoir lancer
au dehors des colonnes contre l'ennemi,
qui dispose seulement autour de Tripoli
d'une dizaine de mine hommes avec huit
pièces d'artillerie de campagne, Il s'agi-.
rait de déloger les .Turcs et Arabes des
oasis, de Tripoli et de celle d'Aîn-Zara.afin
de dissiper l'impression que Tripoli est
assiégée du\côfé de la tellre,
Quant à l'action hayal^ dans la mer
Egée, on .n'en' sajt i^ujours rien de posi-
tif, mais: on croît que si elle a lien elle
sera précédée de quelque grosse opération
ri\itit.ai^?â Tripoli.
Qijfw&nfirme que deux croiseurs italiens.
PuÇup, et Cafabt'ia ont bombardé Akaba il
C, jours, après avoir obligé
^t^îeurs canonnières ktrques de^ la mer
Piouge a se réfugier dans Je, port égyp-
ifeû de Suz, où elles ont été désarmées.
Tripoli, 25 novembre. (Source italienne.)
-- Sur le front oriental on a vu hier de
forts groupes de Turcs et d'Arabes à une
petite distance. Une vive fusillade a eu lieu
durant toute la. journée. Vers trois heures,
le vent ayant cessé, le ballon italien a pu
s'élever et le navire Carlo-Alberto a repris
ses tirs contre l'oasis.
Vers sept heures du soir, un groupe de
Turcs a attaqué la ligne italienne un peu
au sud (l'IIanvidieh, dans le but d'enlever
les filets en fer, mais il fut dispersé.
I.es reconnaissances opérées par les aé-
roplanes ont constaté que la situation des
Turcs n'a pas changé. Les reconnaissan-
ces opérées par les troupes italiennes dans
le désert, vers le sud, n'ont pas signalé
la présence des Turcs qui paraissent pres-
que entièrement concentrés dans l'oasis
et à AIn-Zara.
Le CmsiopeA est revenu de son explora-
tion de la côle occidentale remorquant une
barque grecque suspecte.
La situation à Khoms n'a pas changé.
A BENGHAZI ;
Constantinople, 25 novembre (source au-
trichienne). — Selon une dépèche adressée
au ministère de la Guerre, une colonne de
deux mille Italiens, s'étant avancée dans
l'intérieur des terres à une demi-heure de
Benghazi, pour détruire la ligne télégra-
phique, a été attaquée par. les Arabes.
Les italiens se sont retirés," ayant pérdw
douze tués et beaucoup de i>i<çwrôa,;
CHRONIQUE
Les Miettes
de la Semaine
Patriottsme de - tHéAIre. — Depuis' Je
temps lointain où la plantureuse Bordas
clamait p vibrant les couplets de la -'¡Jlàr-
seillaise sur les tréteaux du caf conc\ Ijfau-
c^up Français et de Françaises se gont
imaginé prouver leur patriotisme en ac-
clamant des. chansons belliqueuses. Cela
dépend ! Si l'enthousiasme des specta-
teurs et speotatrkes exprime rénergie des
volontés résolues aux devoirs tragiques, il
faut se réjouir des manifestations de cet
état d'àme, mais si de tels applaudisse-
ments extériorisent des bravoures prêtes
à se défiler ou à s'embusquer au chaud,
dès l'appel du clairon, quelle tartarinade
et quel péril ! Rien de plus aisé dans une
salle de speclaçle, sous le feu pacifique
des regards qui s'émerveillent, de se mon-
trer réciproquement sa fierté nationale et
mûme nationaliste. Mis la guerre décla-
ré^—eewèîen de- ces exhibitionnistes cour-
raient aux avant-jwsies ? Voilà ce qu'il se-
rait intéressant de savoir et ce que ne nous
apprend pas l'emballement dans un fau-
teuil ! J'estime infiniment plus probant,
pour la sécurité de la patrie, le sang-froid
réfléchi dont fti preuve,lors de récents évé-
nements, la Nation entière. On ne crâna
pas, on n'agita pas le panache, on ne trai-
na pas le graiîft sabre, mais on accèpta
de marcher et d'attaquer ! Ce courage
tranquille, ça ne peut devenir un « clou »
de revue chauvine, mais c'est le bon,
c'est le seul courage qui compte.
Provocateurs par vanité, - Il n'y a pas
que les mouchards pour .^exciter , les Vi. ou-
vriers aux violences stupides ; les vani-
teux accomplissent là même besogne en
Réunions publiques. 0ui n'a entendu péro-
rer ces orateurs à faconde truculente
dont l'audace .vçrhale va jusiqu'au con-
seil du coup de force ? « Ah ! les bourgeois
peuvent.suer de peur devant les coffres
qu'ils protègent de leurs corps ventrus ;
le grand soir -est proche où ils devront
rendre des comptes au prolétariat. Les
bons bougres descendront daus la rue ;
les soldats, les policiers fraterniseront
avec 1culs frères de misères ; et ce sera
la lutte finale, et ce :sera La Révolution ! »
Ces rêves de révolté décisive enflamment
les malheureux, ainsi trompés d'espoirs
vains. Les échauffés battent des mains, ils
acclament le matamore. (1 Ça, c'est en-
voyé ! se disent-ils de l'un à l'autre. Il
n'a pas peur, le camarade ! » Où sera-toit,
te' broyeur de poudre, quand, ses dupes,
exaltées, allumeront la mèche au risque
de sauter, eux et les leurs ? Il y a des
chances pour que ce lxraie-en-train se
terre, quand il y, aura des risques à se
InonLrer. Les jours d'émeute, ce ne sont
pas d'ordinaire les conseilleurs qui sont
les. payeurs, ;. -:":"u du moins».ils jie_payent
pas de Jour personne. Il convient de re-
connaître que, de moins en mtoins, la
classe ouvrière organisée se laisse enjoler
par ces bellâtres :de l'éloqnence. Les vrais
apôtres du syndicalisme savent se faire
écouter sans recourir aux surenchères dé-
magogiques ; parfois même, leurs admo-
nestations siévères à l'auditoire révèlent
un beau courage que pour ma part, j'ai
admiré. « Organisez-vous, cotisez, soyez
sobres, instruisez-vous, disent ces éduca-
teurs moralistes. C'est en vous qu'il faut
faire d'abord la révolution, si vous vou-
lez parvenir à un sort meilleur. » Et ils
donnent en exemple aux travailleurs qui
les écoutent, afin de rendre ceux.]j plus
conscients, les efforts économiques et so-
ciaux, accomplis en \l'a\>'rcs pays, par des
socialistes prêts à toutes les actions effi-
caces et qui prouvent leur puissance d'as-
sociation par de magnifiques résultats.
Le secret du docteur Robinson. — S'il
est exact, qu'à sa volonté, ce docteur mi-
racle puisse déterminer le sexe de l'em-
bryon, la France n'a plus à craindre les
conséquences d'une dépopulation, hélas 1
progressive. Comme les époux, même par-
cimonieux, désirent toujours donner l'ê-
tre à un garçon pour le moins, nous ver-
rons désormais prédominer les mâles et
d'ici une trentaine d'années, nos contin-
gents militaires se doubleront Nos fils,
nos neveux, épouserooLds élrangres ra-
vies de devenir Françaises et grâce aux
sangs mêlés - c'est scientifique — notre
race reprendra une vitalité splendide. A'
la condition, bien entendu, que la fameu-
ses substance injectable — Vadrénaline
— reste secret d'Etat et que ce secret soit
bien, garde. Je postule le poste de conser-
vateur et promets d'être muet — le muet
du sérum 1
Le bon fumier. — Au coure die la discus-
sion du budget de l'Agriculture, tnous
avons appris d'un orateur documenté, M.
Plissonnier, que nos dix-huit millions de
cultivateurs qui font actuellement sortir
dix-neuf milliards du sol de France, pour-
raient en extraire vitigt-cirkq milliards. Si
l'enseignement agricole était mieux distri-
bué, ajouta l'orateur, on ne tarderait pas
à obtenir la fin de ce scandale : tous ces
tas de fumier qui, dans tant de villages,
croupissent devant les habitations. De ce
seul fait, nous perdons chaque apnée un
milliard et demi, par suite de la perte
des produits azotés. Puisque dans chaque
commune, des éléments de production
existent, inutilisés, pourquoi ne multipUe-
on pas les champs d'expériences où les
.professeurs 'd'agriculture açprcndra»eot
pratiquement aux, cultivateurs, à obtenir
Ù8 rendements meilleurs ? Les paysans ne
croient guère aux affirmations prodiguées
"^ans lés «ofltëreaces ; mgi», s'il$voyaient
plus prospères que les leurs, des culturel
dirigées. par l'homme de science, ils
sont assez amis de leurs intérêts pour sui-
vre les conseils dont ils auraient consta-
té les bons effets. Si partout, messieurs
les instituteurs s'adonnaient à l'éducation
pratique de leurs élèves et des purents, au
point de vue agricole, ils seraient encore
plus estimés et plus aimés qu'ils ne le
sont. Il faut, pour le bien de tous, que Je
maître; d'école soit lé guide' Vt^le consei^
désintérèssô des villageois, dans leurs lia-
vaux. — - ■ ••
lit. --,..-
P.- L. LAFAGE.
LES MINISTRES
Le Conseil des ministres a tenu séance
hier matin à l'Elysée, sous la présidence
de M. Fallières.
Les ministres se sont d'abord occupés
des affaires extérieures. Puis ils ont exa-
miné les questions à l'ordre du jour des
Chambres. ',
Le statut des fonctionnaires
Le président du Conseil a entretenu le
Conseil de la question du statut des fonc-
tionnaires, sur laquelle il doit être entendu
la semaine prochaine par la Commission
des Affaires administratives à la Chambre.,
Cette Commission est saisie du rapport ré-
digé par M. Maginot et, avant d'en Auto-
riser le dépôt, elle désire prendre l'avis du
Gouvernement.
Légion d'honneur
Le garde des Sceaux a soumis à la ei-»
gnature du président de la République un
mouvement judiciaire et un décret renou-
velant les pouvoirs de MM. Dislère, La- ,'
visses ForkhoÉ, Pêpkau. et QfTnîàrd,"com-,
me membres, du .Conseil de l'Ordre Natio-
nal de la Légion d'honneur. 1
Les poudres ,,'
Les ministres-de là Guerre, et»de la -Ma-^
rine ont fait connaître au Conseil qulls
étaient complètement d'aocord sur l'orga-
nisation du contrôle et ou ils recherchaient
les mesures les plus efficaces de surv<-U-.
lance et de conservation des poudres.
La catastrophe de Montreuil
Le ministre des Travaux publics a en-
tretenu le Conseil de la catastrophe ', de
Montreuil-Bellay. Il a annoncé qu'il se pro-
posait, pour en déterminer les causes, de*
constituer une Commission dont les mem-
bree seraient choisis en dehors de l'admis
nistration des chemins de fer de l'Etat.,
Le prochain Conseil
La Chanibre devant siéger mardi matin,,
la procliaine réunion du Conseil des minis-
très a été fixée à demain lundi* .t"
e -
Mouvement préfectoral
Le Joarnal Officiel publie aujourd'hui u B.
mouvement préfectoral.'
M. Dooau, sous-préfet - d'Avesnes, t)IS
nommé préfet des lAndes; Nf. Dela\'auiJ-:
Dumonteif, préfet des Landes, est nommé
préfet d'Eure-et-Loir ; M. Chocarne, sous-
préfet de Bayonne, est nommé préfet des'
Pyrértées-Orientales, et M. Beurdeley, se-
crétaire général de la Haute-Ganonne, est
nommé préfet de la Haute-Loire en rem-
placement de M. Blachon, appelé sur s ni.
demande à d'autres fonctions et nommé
préfet honoraire.
:D'autre part sont nommés :
Secrétaires généraux
De la Ilaiiie-Gaironne, M. Marth), anctea) sous.
chef de cabinet du garde des .sceaux.
De M, Balfrey, secrétaire goiiérai Qœ
Deux-Sè.V.res,
Des Deux-Sèvres, M. Despretz, bI)Ui;'})rret (H
Des
Des Ardennes, M, Français, so-prël.ot de
Louhsnft.
De l'Isère, M. Paysant, secrétaire général du
Pas-de-Calais, qui est nommé on mnplacenaeni
de M. Guinden, nommé secrétaire général Jn
P' aa'la~~C~ ais.
, Sous-prêfcts
De IfS^omie, M. Alexis, sous-préfet d Otoron;
- D'Olonm, M. Despax, sous-pjofct de Marvor
jols. ,': ,',
De Marvejols, M. Bellecroix,. ancien chef at*
joint du cabinet marine.
D'Avesnes, M, Anjubault, secrétaire g&tëmi
de l'Eure. ,
De Florac, M. Mouryne, chef de cabinet du.
préfet de la Cfrarerite. ,
De Dieppe, M. Mathivet, soTis-pnifet de Mont
hrison, en remplacement de M. Lecowite, mk
disponibilité sur sa demande.
De Montbrison, M. Tavera, sous-préfet de Sar-
lat.
De Sarlal, M. Remyon, sca»p9xs/et de Saint
Pol.
De Saint-Pol, M. Maquenifciieïn, Be{',r{*ire gé
néml des Ardennes.
De Louhans, M. Grillon, ancien députe, Mt
cien secrétaire général. nonuné réoanrneîH SIOIJa
préfet de Lanuion.
De Sens, M. Trouillot. sous préfet de O^uiom-
ïnieit.
De Coulommiers, M. Douroergue, eous-préfel
de Montdidier.
De Montdidier, M. fournit,
nommé sous-préfet de Pontivy, e4 non instaîït
De SainL-Morœlüa. M. Sclioffler, SOU&prel
d'Embrun. -
D'Embrun, M. Monnier, chef du cabinet tt.
préfet d'Hle-et-Viloirte. * -,
De hioisec, M. Flach, précédemment nommC
sous-pjéfet de PTbéD, et non instellé.
Le mouvement test complété oomm.
suit :
M. Brunî, sous-préfet de Pwget Thftnâei»; nMt-
mé réoeamueiH à Samt-Ktareellin,. et non lll.
taHé, est anaintenu dftru; son pramer poste.
M. Berthet, récermnent nommé aou&-préfet da
Coone, et non installé, est ELlainterai oomme
sous-préfet de Belley.
M. ,S aman, récçitftnftrt aornsté smM.-.,
Belley; et non NM~~B~ Obt Miemtwu 000»-
da CMM. ,"
M Gola, réccnai>eDt herroné «wjR-pw^et a"
Motssae, œt manteau eoawae «nw-^rélet
pttV1. ," .)tU, Aa8
M Blanc, rAçemaîart 3n« en vH6pofilbihté, e«f
CtHg CIHTIMEt LE NUMERO EWW *? WêMMÊM Wt, ** îm*.
-'., , °.. ,¡.
ANNONCES ;
aux BUREAUX DU JOURNAL
*0, M. ëtStrasbouryet 71, rue 4u Faub.-St-Mrtln, PAIIa
Et ohea MM. I^AGRANGE, OERP et G*
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FONDATEUR : EDMOND ABOXJT
: - TliLJîriïONE : 424-90 et 424-91
Adreuer lettres el mandats à Ï Administrateur
': TRIBUNÉ LIBRE ,,':.
',-' r:-t. -
L'amendement Honnorat
Le Gouvernement a tenu
parole. Notre ami Renoult,
ministre du Travail, a tenu
à honneur de déchaîner,
contre lui, toutes les colè-
res de la réaction, en exé-
cutant fidèlement l'ordre du jour de la
Chambre, qui prescrivait, au moins,
deux améliorations immédiates de la
toi des retraites ouvrières-
D'une part, l'âge donnant. droit à
l'allocation de l'Etat, est abaissé à
6') ans (au lieu de 65).
De l'autre, cette allocation est con-
stAidé-e au taux de 100 francs (au lieu
b 00 francs).
Sur le second point. dès le lende-
main du vote de la Chambre, un de
nos collègues les plus autorisés par
sa compétence, M. André Honnorat,
avait fait une proposition originale et.
intéressante, qui ne change en rien le
tolal de la dépense, mais la distribue
un peu autrement.
- Au nom du groupe parlementaire
pour la défense des familles nombreu-
ses, il déposait, à titre indicatif, uiï
avant-projet, précédé d'un exposé des
mol ifs en qnekjues lignes-
L'idée inspiratrice était d'une sim-
plicité et d'une justesse incontestées.
., - Relevons au taux moyen de cent
ffünc, disait M. Honnorat, l'alloca-
tiov obligatoire de l'Etat, mais évitons
de faire, une fois de plus, une faveur
et une prime aux célibataires ou aux
ménages sans enfants.
I/ouvrier, l'employé, qui n-fa assu
mé aucune charge de famille ou qui
n'en a que te minimum, n'ayant qu'un
seul enfant à élever, est, au point de
vue de la retraite, dans une situation
îi comparnblement meilleure que son
nJHègue, obligé de pourvoir à l'entre-
tien de trois, quatre, cinq enfants.
Le premier peut, à salaire égal,
s'assurer les avantages de versements
facultatifs supplémentaires pour aug-
menter le chiffre de sa retraile; il
peut être membre d une société de se-
cours mutuels, et se constituer une
pension très supérieure au minimum
légat. très stipél, Ieure au lllll)illltl)ll
L'autre, au contraire, pour élever
Une famille nombreuse, doit renoncer
à l'épargne et à ses avantages pour
l'avenir- Il lui faut choisir : où don-
ner du pain à ses enfants, aujourd'hui,
ou s'en assurer à lui-même pour sa
vieillesse. Faut-il le punir d'avoir sa-
crifié son intérêt à celui de ses en-
fants ?
El quand arrive pour lui l'âge où il
ne peut plus se suffire, serait-il juste
d oublier les enfants qu'il a élevés et
de traiter ce père de famille exacte-
ment comme celui qui n'a jamais tra-
vaillé que pour lui seul ?
Pour parer à cette injustice de la loi
et à ce contre-sens social, M' Honno-
rat. proposait, au lieu de donner cent
ttïncs au célibataire comme au père
de plusieurs enfants, de fixer par
exemple à 75 francs le minimum légal
- garanti à tous el de 1 accroître de 15
francs par enfant, à partir du second
enfant, que l'assuré aura élève jusqu'à
l'âge de douze ans (30 francs pour
trois, 45 francs pour quatre et au-des-
sus, l'allocation s'arrêtant à 120 fr.).
La Commission d'assurance et de
prévoyance sociales, après mûr exa-
men, s'est prononcée, à l'unanimité,
tme première fois, puis, après audi-
Uox du Gouvernement, à la majori-
té, en faveur de l'introduction de l'a-
nRmdement Honnorat dans la loi qui
va nous être soumise comme article
de la loi de Finances-
Il paraît pourtant que le Gouverne-
ment s'y opposera et que sa résistan-
ce sera soutenue par M. Jaurès et
ph sieurs tic nos amis.
Non qu'ils contestent le principe. Ce
n est pas possible. Mais ils craignent
que la ,. moindre modification au texte
n'y ouvre ,une fissure par, où pour-
ront s'introduire tous les explosifs,
qui feront éclater la loi. C'est surtout
devant le Sénat, pensent-ils, qu'on ne
manquerait pas d'user et d'abuser du
prétexte ainsi fourni.
Avec M. Honnorat, nous répon-
dons, ou plutôt le bon sens répond
que de deux choses l'une : ,'
Ou le Sénat est décidé, à rejeter l'in-
sertion de toute amélioration des re-
traites, dans la loi de Finances, y op-
posant une sorte de question préala-
ble, une objection de forme et de prin-
cipe, quelle que soit l'étendue de l'a-
mélioratioai proposée ; et, dans ce cas,
la rédaction de l'article 4 et l'amende-
ment en question n'y seront pour rien;
Ou, au cas contraire, le Sénat est
disposé à accepter la réforme de la
loi ; et, alors, la légère retouche pro-
posée peut. d'autant moins l'effrayer,
qu'elle ajouterait incontestablement à
la popularité de la réforme-
Il est difficile de croire que ni au
Sénat ni à la Chambre, quelqu'un'
vienne soutenir que la question est de
mince intérêt. VOUiciel nous a donné,
ces jours-ci, hélas ! le plus fort et le
plus désolant des arguments. Le pre-
mier semestre de 1911 marque une da-
te tristement historique : c'est la pre-
mière fois que le nombre des nais-
sances est, en chiffres bruts, inférieur
au nombre dés décès. En six mois,
nous enregistrons un déficit net de
plus de dix-huit nulle Français.
Dans de pareilles cmîo^lances, qui
s'étonnerait si nous venions demander
des encouragements aux familles
le complément, adoptée aussi par la
Espérons que la Chambre n'hésite-
ra pas Elle se rendra aux raisons de
notre collègue Honnorat. Et elle vo-
tera pour les hommes sa proposition,
et pour les femmes, celle-ci, qui en est
le complément, adoptée aussi. par la
Commission : « Pour les femmes, cha-
que maternité compte pour une année
dans la détermination du montant de
l'allocation viagère »
F. BUISSON,
Député de la Seine.-
LA POLITIQUE
,.' ;:+: •
AVANT LE VERDICT -
« Un grand débat, disions-
nom avanl-hier, c'est celui qui
s'ouvre sur les Scandales Tu-
nisiens.
« Nous attendons du Parle-
'mcnl. qu'il l'aborde, non pas
avec la pensée inavouée d assouvir des
lutines ou de satisfaire des rancunes,
mais uniquement et simplement parce
que c'est son devoir. »
Oui, mais un (jJymtldébat est tou-
iQIUS reconnaissable à ce qu'on y rllê-
le des petites - Dans notre
pensée, non seulement le Parlement,
mais aussi la presse, devait attendret.
pour prendre parti que tous les inter-
pellateurs eussent accusé, que tous les
accusés se fussent défendus. Alors,
mais alors seulement, la nresse, comme
le Parlement, ayant jugé en toute con-
naissance de cause, eut pu se pronon-
cer en toute équité.
Aujourd'hui, on ne peut être que sur-
pris de voir opporter, en réponse au
clair et vigoureux réquisitoire de M.
hafftosiUière, la pâle défense où s'es-
saye le Temps, dès abus dénoncés à la
tiibune.
« M. lMffrosilUère, 'dit le Temps, s'est
attaché à dénoncer des spoliations ima-
ginaires et il n'a pas dit un mot des
spoliations véritables, L'es i i.000 indi
gènes qu'on a essayé .,le déposséder de
leurs propriétés de Ttlbia-el-llâubina
ont multiplié les protestations. Ils ont
revendiqué à Paris même, jusqu'à la
Cour de Cassation, jusqu'au Parle-
ment. »
Que notre confrère nous permette de
le lui dire : sa bonne loi a. été étrange-
ment surprise. Ses renseignements,
sont complètement inexacts et ses allé-
gations matériellement fausses.
Nous le renvoyons, sur ce point, à la
brochure que la Ligue des Droits de
l'Homme a consacrée à la question ;
nous le renvoyons aussi à un homme
que le Temps a bien connu, et qu'il a,
cfO:!}OnS-nOlls, 'de bonnes raisons de se
rappeler, à M. Francis de Pressensé.
Au surplus, quoi que l'on dise el quoi
que l'on fasse, le Pays sera édifié sur
les abominables Scandales; Tunisiens.
Le Parlement éUmt, d-ès maintenant,
appelé à les juger, nous pensions que
ïintérét des accusés, comme le devoir
des accusatcurs, était d'attendre son
verdict. n
Mais si, )mmi les premiercerimns
faits 'de la caàtëë, aucun, parmi les der-
niers, ne s'en' plaindra: ,:.
Quant à Mut; q'.Qt, le dist: nous
ïômmeç prêts, - - '-, -- :.,: ;
LE - - FAIT DU JOUR
- - ----
MAIS ATTENDEZ DONC, LA-BAS : ON EST EN TRA IN D'ÉTABLIR LES RESPONSABILITÉS !
Les On-Dit
Aujourd hui dimanche :
Lever du soleil, 7 h. 26 du matin*
Coucher du soleil, 4 h. 8 du soir.
Lever de la lune, 12 h. 22 du soir.
Coucher de la lune, 8 h. 33 du soir. ,.
Courses à Auteuil.
AUTREFOIS
Magistrats en perruque
Pierre Pontac, premier président de Bor-
deaux, avait fait placer au-dessus de la
porte de son cabinet quatre P signifiant ;
Pierré Pontac, Premier Président. Surpre-
nanfcr un ;jouir, les yeux fixés sur ces quatre
P, un plaideur qui attendait depuis deux ou
trois heures dans son antichambre : « Eh
%ieil ! mon ami, lui dit-il, que penses-tu
que veuillent dire ces quatre lettres ? —
Monsieur, répondit le pavsan: elles signi-
fient sans d«i)ute : Pauvre Plaideur, Prends
Patience. » l'a Pla~*tietir,
AUJOURD'HUI
UN LIVRE A LIRE:
,Le Réveil, par Urbain Gohitr. L'œuvre
du plus âpre des polémistes, qui est le plus
classique des écrivains. On peut ne pas par-
tager ses idées, et il en a beaucoup que
nous ne partageons pas ; mais comment ne
pas admirer l'austère nudité de sa phrase,
tà.rigueur de sa logique, la puissance de sa
verve, ?
En lui, la passion alimente la raison, et
la raison est sa passion, lors même
qu'il se trompe:'Alceste ? Oui, mais qui a
un motif de plus que l'autre de détester la
Société ; c'est qu'elle lui a donné gain de
cw/se
A le lire, on suppose d'abord qu'il exa-
gère ; à III regarder vivre, on est ienlé de
croire qu'elle s'avilit pour justifier ses in-
vectives.
Au loml, ce polémiste est un moraliste,
ce miSQntllrúpc a un culte : l'Homme rendu
à la vie de la pensée et du cœur, l'Homme
grand comme nature.
Di-iiiiiolit a pli dire de lui « qu'il était un
cQ-1llilluolcw. ». Il nous parait qu'il a plu-
tôt figure de piollnier..,
Depuis quinze ans, dans le domaine éco-
nomique, politique, social, la chronologie
est faite de celles de ses « anticipations »
qui se réalisent.
C'esl un initiateur el il cO/llinlle.
Nos bons pioupjous
Grande cérémonie, à la Madeleine. Un
soldat désœuvré entre et prend une chai-
se. Pendant le sermon, la loueuse s'appro-
che et lui demande cinq sous. Le soldat
répond d'un air étonné :
— Cinq sous ! Si je les avais, je ne serais
pas ici.
Le bluff
—^0^—
Nos lecteurs se rappellent qu'à chaque
recensement, nous leur signalons le bluff
pratiqué par les villes qui, sous le rap-
port du nombre des habitants, approchent
d'une tranche fiscale.
On sait que les impôts directs varient
suivant la population des localités. On a
divisé, à cet effet, nos communes en sept
•eiJÏéfétmes dont chacune paie plus d'im-
pôts que la précédente. ..1 1.11
Ces tranches fiscales comprennent : Pa-
ris, ensuite les villes au-dessus dé 100.000
habitants ; celles de 40.000 à 100.000 habi-
tants ; celles de 20.001 à'40.000 habitants ;
celles de 10.001 à 20.000 habitants ; celles
dé 5.001 à 10.000 habitants ; cettes de 2.001
a 5.000 habitants, et celles ayant moins de
2.000 habitants.
Nous devons a cette classification un
mécompte de près de deiiT, millions d'ha-
bitants dans chaque dénombrement. -
En effet, toutes les localités dont la po-
pulation approche d'une des tranches pré-
citées s'arrangent, aussi longtemps que
possible, de façon à ne pas dépasser le
chiffre qui les ferait passer dans là caté-
gorie supérieure.
Les statistiques sont complaisantes et on
a vite fait de donner-line entorse a quel-
ques centaines un peu compromettantes.
- C'est à ces complaisantes retouches que
nous devons un recensement absolument
fantaisiste qui n'est qu'un bluff destiné à.
déguiser bien des fraudes. Si 011 suivait dé
prés le dénombrement de beaucoup de vil-
les approchant de 5.000, 10.000,,'20.000 ou
10.000 habitants, on découvrirait des er-
reurs d'additions vraiment édifiantes -
J. C.
—————————.—— , 1
JUSTICE RÉPUBLICAINE
L'Autorité s'associe généreusement à
une protestation de M. Jfrancis de Pres-
sensé, relative à des faits odieux qui se se-
raient passés à Mézières et à Charleville,
et nous ne croyons pouvoir mieux faire
que de laisser la parole à notre confrère :
Mme Delàître, arrêtée le 12 septembre, à Mé-
zfeiw, fut incai-céièe dans une cellule de la
citadelle ; elle était alors dans une période cri-
tique ; elle n'en \.l.emem'a pas moins eaiferméo
pendant cinquante-doux heures avec cinq hom-
mes, dans la m Orne cellule ; une ¡,;u}e tinette
servait aux besoins de tous. Pendant ce temps,
il fut alloue à chaque prisonnier un kilogram-
me de pain.
A Chavleville, de nombreuses- personnes arrê-
tées sont restées vingt-den:": heures au violon
municipal, .sans aucune nourriture, les p'ed-3
baignés dans plusieurs cenliinôt.vess 4e matièro
fceaîe ; là. encore, pour plus de <7u.ara.nt0 pri-
sonniers, il n'y avait qu'IIJ}Ü seule tinette nue
renversait, à. son entrée, chaque nouvel arrivant
non averti.
A coup sûr, tous les braves gens de tous
ls partis seront unanimes à demander,
avec YAuîorilé, une enquête et des sanc-
tions. Pourquoi faut-il que notre confrère
a joute :
A Mfeières, il 110 s'agissait que d'une maiheti-
reuse femme du peuple, sans protection et sans
défense : c'est ce qu'on appelle la justice répu-
blicaine.
Il y a des magistrats indignes sous la
République comme il y en eut sous J'Em-
pire. Seulement, la République a cet avan-
tage qu'elle permet aux bonapartistes de
les dénoncer, d'accord avec la Ligue des
Droits de l'Homme et du Citoyen.
LA GUERRE ITALO-TURQUE -
— .-
DEVANT TRIPOLI. — OPERATIONS
PROCHAINES
Rome, 25 novembre. - Divers symptô-
mes font croire que la phase défensive
des opérations militaires louche à sa Un
et que les Italiens vont entrer dans la
phase offensive contre les Turcs et Ara-
bes qui se pressenVaulour des lignes re-
tranchées. On estime ici que sous très
peu de jours il y. aura du nouveau de ce
côté.
Les Italiens ont maintenant à Tripoli
environ 40,000 hommes ; ils possèdent
don-c des forces en quantité suffisante
pour occuper solidement la ville et les re-
tranchements, fortifiés et pouvoir lancer
au dehors des colonnes contre l'ennemi,
qui dispose seulement autour de Tripoli
d'une dizaine de mine hommes avec huit
pièces d'artillerie de campagne, Il s'agi-.
rait de déloger les .Turcs et Arabes des
oasis, de Tripoli et de celle d'Aîn-Zara.afin
de dissiper l'impression que Tripoli est
assiégée du\côfé de la tellre,
Quant à l'action hayal^ dans la mer
Egée, on .n'en' sajt i^ujours rien de posi-
tif, mais: on croît que si elle a lien elle
sera précédée de quelque grosse opération
ri\itit.ai^?â Tripoli.
Qijfw&nfirme que deux croiseurs italiens.
PuÇup, et Cafabt'ia ont bombardé Akaba il
C, jours, après avoir obligé
^t^îeurs canonnières ktrques de^ la mer
Piouge a se réfugier dans Je, port égyp-
ifeû de Suz, où elles ont été désarmées.
Tripoli, 25 novembre. (Source italienne.)
-- Sur le front oriental on a vu hier de
forts groupes de Turcs et d'Arabes à une
petite distance. Une vive fusillade a eu lieu
durant toute la. journée. Vers trois heures,
le vent ayant cessé, le ballon italien a pu
s'élever et le navire Carlo-Alberto a repris
ses tirs contre l'oasis.
Vers sept heures du soir, un groupe de
Turcs a attaqué la ligne italienne un peu
au sud (l'IIanvidieh, dans le but d'enlever
les filets en fer, mais il fut dispersé.
I.es reconnaissances opérées par les aé-
roplanes ont constaté que la situation des
Turcs n'a pas changé. Les reconnaissan-
ces opérées par les troupes italiennes dans
le désert, vers le sud, n'ont pas signalé
la présence des Turcs qui paraissent pres-
que entièrement concentrés dans l'oasis
et à AIn-Zara.
Le CmsiopeA est revenu de son explora-
tion de la côle occidentale remorquant une
barque grecque suspecte.
La situation à Khoms n'a pas changé.
A BENGHAZI ;
Constantinople, 25 novembre (source au-
trichienne). — Selon une dépèche adressée
au ministère de la Guerre, une colonne de
deux mille Italiens, s'étant avancée dans
l'intérieur des terres à une demi-heure de
Benghazi, pour détruire la ligne télégra-
phique, a été attaquée par. les Arabes.
Les italiens se sont retirés," ayant pérdw
douze tués et beaucoup de i>i<çwrôa,;
CHRONIQUE
Les Miettes
de la Semaine
Patriottsme de - tHéAIre. — Depuis' Je
temps lointain où la plantureuse Bordas
clamait p vibrant les couplets de la -'¡Jlàr-
seillaise sur les tréteaux du caf conc\ Ijfau-
c^up Français et de Françaises se gont
imaginé prouver leur patriotisme en ac-
clamant des. chansons belliqueuses. Cela
dépend ! Si l'enthousiasme des specta-
teurs et speotatrkes exprime rénergie des
volontés résolues aux devoirs tragiques, il
faut se réjouir des manifestations de cet
état d'àme, mais si de tels applaudisse-
ments extériorisent des bravoures prêtes
à se défiler ou à s'embusquer au chaud,
dès l'appel du clairon, quelle tartarinade
et quel péril ! Rien de plus aisé dans une
salle de speclaçle, sous le feu pacifique
des regards qui s'émerveillent, de se mon-
trer réciproquement sa fierté nationale et
mûme nationaliste. Mis la guerre décla-
ré^—eewèîen de- ces exhibitionnistes cour-
raient aux avant-jwsies ? Voilà ce qu'il se-
rait intéressant de savoir et ce que ne nous
apprend pas l'emballement dans un fau-
teuil ! J'estime infiniment plus probant,
pour la sécurité de la patrie, le sang-froid
réfléchi dont fti preuve,lors de récents évé-
nements, la Nation entière. On ne crâna
pas, on n'agita pas le panache, on ne trai-
na pas le graiîft sabre, mais on accèpta
de marcher et d'attaquer ! Ce courage
tranquille, ça ne peut devenir un « clou »
de revue chauvine, mais c'est le bon,
c'est le seul courage qui compte.
Provocateurs par vanité, - Il n'y a pas
que les mouchards pour .^exciter , les Vi. ou-
vriers aux violences stupides ; les vani-
teux accomplissent là même besogne en
Réunions publiques. 0ui n'a entendu péro-
rer ces orateurs à faconde truculente
dont l'audace .vçrhale va jusiqu'au con-
seil du coup de force ? « Ah ! les bourgeois
peuvent.suer de peur devant les coffres
qu'ils protègent de leurs corps ventrus ;
le grand soir -est proche où ils devront
rendre des comptes au prolétariat. Les
bons bougres descendront daus la rue ;
les soldats, les policiers fraterniseront
avec 1culs frères de misères ; et ce sera
la lutte finale, et ce :sera La Révolution ! »
Ces rêves de révolté décisive enflamment
les malheureux, ainsi trompés d'espoirs
vains. Les échauffés battent des mains, ils
acclament le matamore. (1 Ça, c'est en-
voyé ! se disent-ils de l'un à l'autre. Il
n'a pas peur, le camarade ! » Où sera-toit,
te' broyeur de poudre, quand, ses dupes,
exaltées, allumeront la mèche au risque
de sauter, eux et les leurs ? Il y a des
chances pour que ce lxraie-en-train se
terre, quand il y, aura des risques à se
InonLrer. Les jours d'émeute, ce ne sont
pas d'ordinaire les conseilleurs qui sont
les. payeurs, ;. -:":"u du moins».ils jie_payent
pas de Jour personne. Il convient de re-
connaître que, de moins en mtoins, la
classe ouvrière organisée se laisse enjoler
par ces bellâtres :de l'éloqnence. Les vrais
apôtres du syndicalisme savent se faire
écouter sans recourir aux surenchères dé-
magogiques ; parfois même, leurs admo-
nestations siévères à l'auditoire révèlent
un beau courage que pour ma part, j'ai
admiré. « Organisez-vous, cotisez, soyez
sobres, instruisez-vous, disent ces éduca-
teurs moralistes. C'est en vous qu'il faut
faire d'abord la révolution, si vous vou-
lez parvenir à un sort meilleur. » Et ils
donnent en exemple aux travailleurs qui
les écoutent, afin de rendre ceux.]j plus
conscients, les efforts économiques et so-
ciaux, accomplis en \l'a\>'rcs pays, par des
socialistes prêts à toutes les actions effi-
caces et qui prouvent leur puissance d'as-
sociation par de magnifiques résultats.
Le secret du docteur Robinson. — S'il
est exact, qu'à sa volonté, ce docteur mi-
racle puisse déterminer le sexe de l'em-
bryon, la France n'a plus à craindre les
conséquences d'une dépopulation, hélas 1
progressive. Comme les époux, même par-
cimonieux, désirent toujours donner l'ê-
tre à un garçon pour le moins, nous ver-
rons désormais prédominer les mâles et
d'ici une trentaine d'années, nos contin-
gents militaires se doubleront Nos fils,
nos neveux, épouserooLds élrangres ra-
vies de devenir Françaises et grâce aux
sangs mêlés - c'est scientifique — notre
race reprendra une vitalité splendide. A'
la condition, bien entendu, que la fameu-
ses substance injectable — Vadrénaline
— reste secret d'Etat et que ce secret soit
bien, garde. Je postule le poste de conser-
vateur et promets d'être muet — le muet
du sérum 1
Le bon fumier. — Au coure die la discus-
sion du budget de l'Agriculture, tnous
avons appris d'un orateur documenté, M.
Plissonnier, que nos dix-huit millions de
cultivateurs qui font actuellement sortir
dix-neuf milliards du sol de France, pour-
raient en extraire vitigt-cirkq milliards. Si
l'enseignement agricole était mieux distri-
bué, ajouta l'orateur, on ne tarderait pas
à obtenir la fin de ce scandale : tous ces
tas de fumier qui, dans tant de villages,
croupissent devant les habitations. De ce
seul fait, nous perdons chaque apnée un
milliard et demi, par suite de la perte
des produits azotés. Puisque dans chaque
commune, des éléments de production
existent, inutilisés, pourquoi ne multipUe-
on pas les champs d'expériences où les
.professeurs 'd'agriculture açprcndra»eot
pratiquement aux, cultivateurs, à obtenir
Ù8 rendements meilleurs ? Les paysans ne
croient guère aux affirmations prodiguées
"^ans lés «ofltëreaces ; mgi», s'il$voyaient
plus prospères que les leurs, des culturel
dirigées. par l'homme de science, ils
sont assez amis de leurs intérêts pour sui-
vre les conseils dont ils auraient consta-
té les bons effets. Si partout, messieurs
les instituteurs s'adonnaient à l'éducation
pratique de leurs élèves et des purents, au
point de vue agricole, ils seraient encore
plus estimés et plus aimés qu'ils ne le
sont. Il faut, pour le bien de tous, que Je
maître; d'école soit lé guide' Vt^le consei^
désintérèssô des villageois, dans leurs lia-
vaux. — - ■ ••
lit. --,..-
P.- L. LAFAGE.
LES MINISTRES
Le Conseil des ministres a tenu séance
hier matin à l'Elysée, sous la présidence
de M. Fallières.
Les ministres se sont d'abord occupés
des affaires extérieures. Puis ils ont exa-
miné les questions à l'ordre du jour des
Chambres. ',
Le statut des fonctionnaires
Le président du Conseil a entretenu le
Conseil de la question du statut des fonc-
tionnaires, sur laquelle il doit être entendu
la semaine prochaine par la Commission
des Affaires administratives à la Chambre.,
Cette Commission est saisie du rapport ré-
digé par M. Maginot et, avant d'en Auto-
riser le dépôt, elle désire prendre l'avis du
Gouvernement.
Légion d'honneur
Le garde des Sceaux a soumis à la ei-»
gnature du président de la République un
mouvement judiciaire et un décret renou-
velant les pouvoirs de MM. Dislère, La- ,'
visses ForkhoÉ, Pêpkau. et QfTnîàrd,"com-,
me membres, du .Conseil de l'Ordre Natio-
nal de la Légion d'honneur. 1
Les poudres ,,'
Les ministres-de là Guerre, et»de la -Ma-^
rine ont fait connaître au Conseil qulls
étaient complètement d'aocord sur l'orga-
nisation du contrôle et ou ils recherchaient
les mesures les plus efficaces de surv<-U-.
lance et de conservation des poudres.
La catastrophe de Montreuil
Le ministre des Travaux publics a en-
tretenu le Conseil de la catastrophe ', de
Montreuil-Bellay. Il a annoncé qu'il se pro-
posait, pour en déterminer les causes, de*
constituer une Commission dont les mem-
bree seraient choisis en dehors de l'admis
nistration des chemins de fer de l'Etat.,
Le prochain Conseil
La Chanibre devant siéger mardi matin,,
la procliaine réunion du Conseil des minis-
très a été fixée à demain lundi* .t"
e -
Mouvement préfectoral
Le Joarnal Officiel publie aujourd'hui u B.
mouvement préfectoral.'
M. Dooau, sous-préfet - d'Avesnes, t)IS
nommé préfet des lAndes; Nf. Dela\'auiJ-:
Dumonteif, préfet des Landes, est nommé
préfet d'Eure-et-Loir ; M. Chocarne, sous-
préfet de Bayonne, est nommé préfet des'
Pyrértées-Orientales, et M. Beurdeley, se-
crétaire général de la Haute-Ganonne, est
nommé préfet de la Haute-Loire en rem-
placement de M. Blachon, appelé sur s ni.
demande à d'autres fonctions et nommé
préfet honoraire.
:D'autre part sont nommés :
Secrétaires généraux
De la Ilaiiie-Gaironne, M. Marth), anctea) sous.
chef de cabinet du garde des .sceaux.
De M, Balfrey, secrétaire goiiérai Qœ
Deux-Sè.V.res,
Des Deux-Sèvres, M. Despretz, bI)Ui;'})rret (H
Des
Des Ardennes, M, Français, so-prël.ot de
Louhsnft.
De l'Isère, M. Paysant, secrétaire général du
Pas-de-Calais, qui est nommé on mnplacenaeni
de M. Guinden, nommé secrétaire général Jn
P' aa'la~~C~ ais.
, Sous-prêfcts
De IfS^omie, M. Alexis, sous-préfet d Otoron;
- D'Olonm, M. Despax, sous-pjofct de Marvor
jols. ,': ,',
De Marvejols, M. Bellecroix,. ancien chef at*
joint du cabinet
D'Avesnes, M, Anjubault, secrétaire g&tëmi
de l'Eure. ,
De Florac, M. Mouryne, chef de cabinet du.
préfet de la Cfrarerite. ,
De Dieppe, M. Mathivet, soTis-pnifet de Mont
hrison, en remplacement de M. Lecowite, mk
disponibilité sur sa demande.
De Montbrison, M. Tavera, sous-préfet de Sar-
lat.
De Sarlal, M. Remyon, sca»p9xs/et de Saint
Pol.
De Saint-Pol, M. Maquenifciieïn, Be{',r{*ire gé
néml des Ardennes.
De Louhans, M. Grillon, ancien députe, Mt
cien secrétaire général. nonuné réoanrneîH SIOIJa
préfet de Lanuion.
De Sens, M. Trouillot. sous préfet de O^uiom-
ïnieit.
De Coulommiers, M. Douroergue, eous-préfel
de Montdidier.
De Montdidier, M. fournit,
nommé sous-préfet de Pontivy, e4 non instaîït
De SainL-Morœlüa. M. Sclioffler, SOU&prel
d'Embrun. -
D'Embrun, M. Monnier, chef du cabinet tt.
préfet d'Hle-et-Viloirte. * -,
De hioisec, M. Flach, précédemment nommC
sous-pjéfet de PTbéD, et non instellé.
Le mouvement test complété oomm.
suit :
M. Brunî, sous-préfet de Pwget Thftnâei»; nMt-
mé réoeamueiH à Samt-Ktareellin,. et non lll.
taHé, est anaintenu dftru; son pramer poste.
M. Berthet, récermnent nommé aou&-préfet da
Coone, et non installé, est ELlainterai oomme
sous-préfet de Belley.
M. ,S aman, récçitftnftrt aornsté smM.-.,
Belley; et non NM~~B~ Obt Miemtwu 000»-
da CMM. ,"
M Gola, réccnai>eDt herroné «wjR-pw^et a"
Motssae, œt manteau eoawae «nw-^rélet
pttV1. ," .)tU, Aa8
M Blanc, rAçemaîart 3n« en vH6pofilbihté, e«f
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