Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-10-15
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 15 octobre 1911 15 octobre 1911
Description : 1911/10/15 (N15192). 1911/10/15 (N15192).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75681144
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
- N° 15192. — 24 VENDEMIAIRE, - 1H 121.
CINQ CENTIMES LE NUMERO
DIMANCHE 15 OCTOBRE 1911. — N° 15192..
LE t
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AUX BUREAUX DU JOURNAL ,
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Adresser lettres et mandats à F Administrateur
TRIBUNE LIBRE
-. - : L .--,'
Concessions de Mines
—■■■ > ■> !!■ > ■ ■ ■
Se rendant compte 'des
inconvénients que présente
l'ajournement prolongé de
toute concession nouvelle
de mines, M. Augagneur,
avec son esprit avisé et pra-
tique, cherche, par une application
nouvelle de la loi de 1810, la possibi-
lité de concéder, tout en sauvegardant
les intérêts directs de l'Etat.
Il est parvenu à faire accepter par
les demandeurs de concessions nouvel-
les, une importante participation de
l'Etat aux bénéfices futurs des mines
concédées.
Comme son successeur à la mairie
de Lyon, M. Herriot, le ministre des
Travaux Publics pense qu'il est temps
« d'abandonner la politique vaine des
mots pour la politique féconde des
faits ù. - -
11 lui apparaît qu'on ne peut indéfi-
niment demander à l'impôt les ressour-
ces toujours-plus importantes que né-
cessite la réalisation des réformes so-
ciales, et il cherche ailleurs. Il lui sem-
ble que, dans le vaste domaine des ri-
chesses minières, et dans celui 'des
forces hydrauliques, par une sage sau-
vegarde des intérêts de la Nation, on
peut et on doit trouver des sommes
importantes. Et que, s'il est nécessaire
de permettre aux capitalistes la mise
en exploitation de ces mines et de ces
forces indispensables à l'industrie na-
tionale pour poursuivre son magnifi-
que essor et soutenir la concurrence
étrangère de jour en jour plus etange- :
rcuse, il est non moins utile de sauve-
garder les intérêts de la Nation, aban-
donnant partie de sa réserve de ri-
chesses, partie de son domaine.
Pareille thèse a si peu l'apparence
révolutionnaire que les demandeurs en
concessions Font, eux-mêmes, trouvée
Jégilime. ,
Tel n'est point, paraît-il, l'avis de la
Commission des mines de la Chambre
des députés. Pour elle, la loi CIe 1810
est bonne et suffisante. D'après elle,
le Gouvernement ne peut que conti-
ntiei- à en faire l'application à la lettre
et son devoir est d'imposer à des con-
cessionnaires, prêts à des sacrifices
importants, le renoncement inattendu
à ces sacrifices. : :
Le projet si sage et si modère de
M. Millerand est inacceptable, la ten-
tative de M. Augagneur presque crî-
minelle !
Il est difficile de montrer un conser-
vatisme plus étroit et, on peut le dire,
plus maladroit. Et, malgré toute son
habileté, M. Ajam ne peut dissimuler,
"dan? son rapport qu'analyse joyeuse-
ment le Temps, la sécheresse, la ru-'
desse doctrinale et fausse de pareille
thèse.
Pour lui, le rôle de l'Etat se borne
et doit se borner « à donner au meil-
leur exploitant, choisi parmi les de-
maiiileurs, un trésor enfoui 'dans le
gol ».
J'avais, jusqu'à" ce jour, pense que
pour donner, fût-ce un trésor, il fallait
posséder et que, si on possédait, on
pouvait émettre la prétention de ne cé-1
der que contre un prix débattu et fixé
à l'avance. ■> |
Je m'étais lourdement trompé, pa-
rolt-il. Il n'en est point ainsi, et l'Etat,
quand il donne, doit donner gratuite-
ment ; il n'a que le choix des person-
nalités à qui il va donner. Il n'a qu'un
pouvoir :: choisir le meilleur, exploi-
ta et.
( Quel est lé meilleur exploitant d'une
concession de mines ?
La réponse est fatale, c'est le plus
riche. C'est le plus riche, en effet, qui,
grâce à ses capitaux, pourra le plus
facilement, le mieux et le plus vite,
hicttre cri plein rapport la mine concé-
Idét, et s'adjoindre les techniciens les
plus habiles. -
D'où il s'ensuit que lé seul rôle ae
l'Etat, du ministre des Travaux Pu-
blics, 'de M. Augagneur par consé-
* quent, c'est de choisir le plus riche
pour lui donner les concessions nou-
velles dont il se préoccupe, d'enrichir
ainsi les plus riches de France I
Et la Commission, trouvant cela très
bien, demande il la Chambre de main-
t.enir une loi qui peut donner lieu à
pareille interprétation-
C'est aller un peu loin, fout de tne-
me ; et il y a heureusement quelque
espérance de voir que ni la Chambre,
ni M. Augagneur -ne se laisseront con-
vaincre par une dialectique apportant
à des concessionnaires des avantages
qu'eux-mêmes avouaient exhorbitants
et auxquels, volontairement, ils se dé-
claraient prêts à renoncer.
Certes, il faut se garder d'éloigner
les capitaux de notre industrie, et il
faut leur assurer la protection néces-
saire, je dirai même la rémunération
qui les amènera à s'intéresser aux con-
cessions de mines, comme aux autres
industries.
Mais, lorsque cette rémunération âè-
passe certaines limites, n'est-il pas lé-
gitime et sans danger que l'Etat pro-
priétaire, puisque concédant, réclame
Sa part ? Nous éviterons ainsi le spec-
tacle un peu démoralisant .du capita-
liste qui, sans travail personnel, sans
action "directe, voit se transformer une
action de 500 francs en une véritable
fortune, par suite des richesses des
concessions obtenues de l'Etat q
Et n'est-ce -pas le droit strict, le de-
voir même de l'Etat ae dire à ceux qui
sollicitent de lui une concession nou-
velle : « J'y consens, mais, dans les
bénéfices possibles et probables que
vous donnera la concession que je vous
abandonne, lorsque vos capitaux au-
rom touché l'intérêt auquel ils ont
droit,, vous "le réserverez la part de
bénéfices à laquelle ma qualité ae pro-
priétaire me donnera droit ».
J'ai idée que ce n'est pas M. Ajam
qui aura le dernier mot, lorsque
M. Augagneur demandera au Parle-
ment la réforme de la loi de 1810.
Marcel REGNIER.
LA POLITIQUE
:.-.:. $ ~'—j
« TOUT OU RIEN s
Les révolutionnaires vont
avoir une nouvelle occasion
d accuser la République de
1 banqueroute et d'escroquerie ;
les républicains améliorent la
loi des retraites.
"---' Votez le projet Viviani, disaient les
réformistes, il assure une pension aux
vieillards de soixante-cinq ans.
— Y pensez-vous, répondaient les ré-
volutionnaires, jamais de la vie,nous les
ferons pensionner à cinquante-cinq ans,
ou bien nous les laisserons mourir de
faim. Nous ne sommes pas de ceux
qui trahissent la cause du prolétariat.
Evidemment, et, assis en rond aux
pieds de M. Jules Guesde, MM. Bri-
zon, Mauger, Dumas, les derniers nés
'de la Sociale, jouaient au jeu de la mort
et des vieillards.,
Conduite par MM. Millerand, Vivia-
ni, Paul-Boncour, auxquels — il faut
lui rendre cette justice, — s'est joint M.
Jaurès, la majorité républicaine na
pas craint de trahir la cause du prolé-
tariat ; aujourd'hui, elle continue.
Grâce à elle des allocations, ont, (l'a-
bord, été prévues en faveur 'des vieil-
lards ayant atteint ou sur le point d'at-
teindre l'âge limite et qui, moy' ennant
un prélèvement de quelques francs,
dans certains cas de quelques centi-
mes, 'devenaient titulaires d'une rente
pmeerps, étuelle de plus de cent francs.
Grâce à elle tous les travailleurs, ou-
vriers ou agriculteurs, eurent droit, à
partir de soixante-cinq ans, à leur re-
traite.
Aujourd'hui, M. René Rerioult, clJn-
formément à l'ordre du jour Dalimier
et Chéron, voté à une énorme malorité,
propose, en sa qualité de ministre du
l'ravail, d'élever à lÕO francs au mini-
mum le taux de cette retTàite, el en
même temps d'abaisser à soixdhlè ans
lâge où elle devient exigible.
Partageant la manière de voir défen-
due avec tant d'éloquente passion par
M. Jaurès, il propose, en outre, de
substituer le système des '« arrérages »
à celui de la « couverture » ; de sorte
que l'amélioration de la loi n'entrat
nera aucune surcharge nouvelle pour
les prochains budgets.
Est-ce tout ce que nous souhaitons ?'
7Ven. Même amendée ainsi, la loi. 'des
retraites n est, pour nous,- qu'une ébau-
che de la législation d'assurance et de
prévoyance sociales de demain ï elle
est un commencement Abandonnée à
la seule sollicitude 'des 'doctrinaires du
« tout ou rien », elle eût, pour les vieux
ouvriers, commencé autrement. par la
faim.
Les h On = Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui samedi 3
Lever -du soleil, 6 li. 19 iÏI. auïnaHrio;
Coucher du soleil, 5 h. 13 m. du soir.-
Lever de la lunej, 9 h. 37 m. du soir.,
Coucher de la lune, 2 b. 2 m. du soir*
Courses à Auteuil.;
AUTREFOIS
Le Rdppel du 15 octobre 1875 1
C'est aujourd'hui jeudi que se feront les
obsèques de Carpeaux. On se réunira, à
onze heures, à la maison mortuaire, à Cour-
bevoie, rue Saint-Denis, 237.
Une couronne d'immortelles a été dépo-
sée hier au pied du groupe de la Danse, de
Carpeaux, à l'Opéra.
— M. Jules Ferry, député des Vosges,
épouse Mlle Mathilde Risler.
— On à volé dernièrement au cnâteau
'd'Andresy (Seine-et-Oise), propriété du
comté Lepic, la correspondance de ce gé-
néral avec Napoléon f. Murât, etc. On a.
enlevé en même temps des objets d'art et
7.000 francs de valeurs., -."
— Palais Royal. Première de Zë Pana-
che, comédie en trois actes, de M. Gondi-
net.
AUJOURDHUt
Excellente ménagère
Notre ami — nous ne le nommons point,
parce qu'il est ultra modeste — est un éru-
dit et très avide graphologue. Personne
mieux que lui ne vous dira le caractère,
la physionomie, et même, si Vous l'y pous-
sez, l'âge d'une personne à la simple vue
de son écriture.,
Dernièrement, un amoureux lui montre
une lettre de sa fiancée, et demande :
— Regardez, regardez bien ; qu'en pen-
sez-vous ? Que me prédirez-vous 1
Notre ami regarde :
— Les trois gentillettes taches d'encre
que je vois sur cette page sont d'un excel-
lent augure. Votre femme sera; certaine-
ment une ménagère parfaite.
— Ah 1 et pourquoi ? interroge le fiancé
ravi.
— Ne voyez-vous pas, répond le grapho-
logue, comme elle s'entend à faire les pe-!
tits pâtés ?
; » -
Une Leçon
On n'a pas oublié la « sortié ) contre
les journalistes, que fit, lors du procès du
« Tribunal Révolutionnaire », l'ineffable
avocat général, Trouard-Riolle.)
Voici d'ailleurs comment résument les
faits, dans une lettre qu'ils lui adressent,
nos confrères Bonin et Journoud, repré-
sentant l'un les « Nouvellistes Parisiens »,
l'autre « le Cercle Parisien du Reporta-
ge » :
1 Au cours de votre réquisitoire à l'au-
dience d'avant-hier, vous avez prononcé les
paroles suivantes :
« Bled n'est pas si indigne qu'on le pré-
q tend. C'est un pauvre hère et c'est un
« imbécile. Il n'ttait pas assez intelligent,
« vraiment, pour qu'une police l'employât
« à des besognes aussi difficiles que celles
« indiquées par Almereyda. C'était un
« journaliste, un pauvre journaliste. 1 »
< Et, devant la clameur de protestation
qui s'est élevée, vous avez rectifié, « avec
votre tact habituel » constate un journal
du matin i
« n'est pas journaliste que je voulais dire,
« c'est reporter ». *
« Nous regrettons que cette injure grave
dont vous vous permettez de gratifier pu-
bliquement notre profession ait été profé-
rée à l'abri du prétoire et nous espérons
que vous ne contesterez pas à des repor-
ters comptant quelque quinze années de
métier la qualité suffisante pour vous de-
mander une rectification aussi publique
que l'outrage, dans le délai de vingt-quatre
heures.
« Passé ledit délai, nous aurons, mon-
sieur l'avocat général, le regret de vous
adresser deux de nos amis avec le mandat
formel de vous demander une réparation
par les armes si nous n'avons pas obtenu
satisfaction i>., Í
M. Trouard-Riolle se retranchera sûre-
ment derrière sa robe rouge. Il n'en aura
pas moins reçu la leçon qu'il méritait.
i ■ ———————————_
Tous excommuniés
Après M. Alexandre Varenne, excom-
munié parce que patriote, voici que M.
Albert Wilm, est sur le point de se voir
anathématisé par les révolutionnaires,
sous prétexte qu'il a accepta, en tant
qu'avocat, la clientèle de sociétés financiè-
res.
11 n'y a plus de raison pour s'arrêter
en si bonne voie.,
Mais commee le parli révolutionnaire
n'est pas composé exclusivement de pa-
triotes et d'avocats, il va faUoir en expul-
ser maintenant les propriétaires, les châ-
telains, les millionnaires, les pharmaciens
enrichis, les journalistes financiers et les
spéculateurs fen Bourse, qui l'encombrent.
Et après ?
Eh TMen, après. Tes vers Se la fameuse
Expulsion des Princes. un des succès de re
pauvre Mac Nab, redeviendront d'actuali-
té : ,""
Et quand tout Tmonde s'ra expulsé
Il n'restera plus qu'les anarchisses 1
En Tunisie
Nous lisons dans la Presse Coloniale :
« M. Alapetite, résident général, est ar-
rivé mercredi matin à Tunis où il ne res-
tera que très peu de temps. L'honorable
résident général regagnera Paris dès que
le retour des Chambres permettra la mise
à l'ordre du jour de l'Emprunt tunisien B.
M. Alapetite, qui - il ne faut pas l'ou-
blier — n'a rejoint son poste que sur l'or-
dre formel du Gouvernement, est, tout com-
me M. Jonnart, une sorte de résident ma-
ritime.
M. Jonnart, étant gouverneur général de
l'Algérie, passait la moitié de son existen-
ce sur la Méditerranée et l'autre moitié en
bateau-mouche, entre le Point-du-Jour et
lo Quai d'Orsay. Il aurait même ignoré,
toute sa vie, comment étaient faits les
Touaregs, s'il n'en avait rencontré, l'an
passé, dans un grand restaurant des
Champs-Elysées.
M. Alapetite vient peut-être à Paris pour
voir des Tunisiens, à moins que ce ne
soit des Tunisiennes.
Peut-être encore, son désir de regagner
la mère-patrie procède-t-il d'un sentiment
qui n'a rien de commun avec la curiosité
ou la galanterie., non plus qu'avec l'hé-
roïsme : le choléra sévit à Tunis, et le
gouverneur ambulant trouve qu'il fait
moins bon là-bas que dans les prés fleuris :
qu'arrose la Seine.
Des goûts et des couleurs.
-——————————— ———————————— j
POUR LA GUERRE
Que les révolutionnaires votent, à la
Chambre, avec les réacteurs et, de compli-
cité avec eux, tentent de faire avorter l'am-
vre sociale de la République, voilà qui ne
surprend personne : chacun sait que ces
messieurs de la « conservation sociale d ne
prêtent pas gratuitement leur concours
électoral. Faisant voter leurs ouailles pour
les unifiés, il est bien naturel qu'ils ob-
tiennent des unifiés des votes avec eux con-
tre les républicains.
Oui, mais on ne pensait pas, jusqu'ici,
qu'ils transformeraient ces internationalis-
tes en chauvins belliqueux. Or, le miracle
est opéré, de la Guerre Sociale à la Croix,
en passant par l'Humanité et la Libre Pa-
role, ce n'est qu'un concert d'imprécations
contre le Gouvernement, assez peu patrio-
te pour préférer obtenir le Maroc, sans
coups de fusil, que faire la guerre avec
l'Allemagne à son sujet.
Certes, nous partageons, bien qu'il nous
étonne, le tardif attachement des amis de
M. Albert Thomas pour nos possessions
congolaises, mais ne voient-ils pas que tout
le crédit que perdrait la politique d'enten-
te pacifique, c'est la politique d'aventures
qui le gagnerait, et, au moment oii, par un
accord diplomatique, la France obtient le
Maroc, sont-ils disposés à faire la guerre
pour « le bec de canard » ?
Pour avoir été -élu par la clientèle roya-
liste de M. le duc d'Uzès, M. Compère-Mo-
rel est contraint de se dire aussi nationa-
liste que M. Arthurenne Meyer.i -
111 ifr 1
D-Jaccord
Notre confrère Albert Monniot se réjouit,
dans la Libre Parole, de ce que, à propos
du droit de vote pour les officiers, nous
nous trouvions une fois de plus d'accord
avec lui.
Nous nous réjouissons également de cet-
te touchante communauté de vues.
Mais notre confrère se trompe quand il
s'imagine que nous ignorons dans quels
< groupements civils » s'est marquée, tn
faveur de la réforme, la tendance que
nous indiquions.
Nous sommes pour le moins aussi Lien
renseignés que lui là-dessus"
Notre attitude lui prouve simplement
que nous n'hésitons pas à combattre une
idée qui nous paraît mauvaise, si chère
qu'elle puisse être à certains de nos amis.
Et nous souhaitons à notre confrère qt'il
jouisse d'une indépendance aussi absolue
vis-à-vis de la Congrégation.,
PARIS LA NUIT
En ce temps-là, M. Louis Lépine, pro-
priétaire parisien, constata que les démé-
nagements à la cloche de bois devenaient
chaque jour plus fréquents, surtout depuis
qu'un syndicat de locataires s'était chargé
de leur organisation méthodique.
Et le petit homme rapace, trembla pour
ses loyers.
Mais il se Souvint fort à propos qu'il
était préfet de police, et donna à ses
agents des ordres sévères pour que ses
immeubles fussent, la nuit, surveillés de
très près. w
Les officiers de paix se multiplièrent et
il y eut une grande agitation boulevard
du Palais.
Les agents furent transformés en con-
cierges, un malheureux fut passé à tabac
rien que pour avoir osé. sortir en empor-
tant une boite de cigares.
Ce système ne pouvait manquer d'avoir
de brillants résultats. La même nuit, six
malandrins firent, rue Ordcrier, le coup
du père 'François à un mécanicien de la
Compagnie du Nord. Trois bandits assom-
mèrent un passant rue Stephenson. Trois
rôdeurs s'approprièrent le réticule d'un
dame qui déambulait rue de l'Oùrcq.
peux jeunes àpa;chÉfs- tentèrent de mettre
à mal un noctambule, place du Panthéon.
Ce qu'apprenant, le srnôfhe de la Cité
eut le sourire : il avait sauvé les meu-
bles l
L'ACTUALITÉ
La Guerre Italo-Turque
Les Affaires Marocaines
..lft.. V
La Situation
.t.
«
- Francfort, 13 octobre. — D'après une dé-,
pêche de Constantinople à la Gazelle de
Francfort les ambassadeurs de France,
d'Angleterre et de Russie ont remis les
réponses de leurs cabinets respectifs à la
dernière note de la Porte.
Il est dit que le moment n'est pas enco-
re propice pour demander à l'Italie, par
la voie de la médiation, de suspendre les
hostilités.:
La contrebande de guerre
On apprend de source otTicie'ilSf!" que
quoique n'adhérant pas à la déclaration de
Londres de 1909, la Turquie s'y conforme-
ra touchant la contrebande de guerre et
les formalités relatives à !a navigation.,
La Turquie confisquera, conformément
au traité de Paris de 1856, les articles de
contrebande transportés par des neutres*
, , -
A Constantinople :
discussions parlementaires
- Le désarroi et - les antagonismes ne font
que croître dans les différents milieux poli-
tiques. Sur "ce point tous lès renseigne-
ments concordent.
On va si loin, d'après le correspondant
du Daily Telegraph, qu'on prétend que la
section militaire du comité Union et Pro-
grès songerait à déposer le sultan et à le
remplacer par le prince héritier Y ous-
souf Izzeddine, qui serait un homme éner-
gique, et qui s'est prononcé il y a quel-
ques jours, avec une amertume très réso-
lue contre la violence faite à la Turquie
et le découragement de ceux qui voudraient
céder sans lutte.
D'après la Gazelle de Francfort, Saîd pa-
cha serait fort préoccupé de la situation in-
térieure autant que de l'extérieure.
Le grand-vizir aurait l'intention, lors de
la réunion de la Chambre, le 15 octobre,
de faire en séance secrète un exposé de la
politique extérieure. Etant donné l'inten-
tion du cabinet d'entamer les pourparlers
de paix, il soulèvera la question de con-
fiance et démissionnera aussitôt daas le
cas où la Chambre la rejetterait.
En attendant, le Conseil des ministres a
approuvé la décision de la c,;)Ur martiale
interdisant à la presse de critiquer le gou-
vernement. Le Conseil s'est occupé hier du
discours du trône et du discours-program-
me du gouvernement.
Le bruit court enfin qu'il a examiné la
question de soumettre au tribunal de la
Haye le conflit tripolitain.
De nombreux députés sont arrivés hier
après-midi ; ils se sont réunis en séance
privée*
Les membres du parti Union et Progrès,
au nombre de 80, et les membres de l'op-
position, comprenant divers groupes modé-
rés dont le principal est celui des Grecs
unionistes, ont tenu chacun réunion. Le
parti Union et Progrès a choisi pour can-
didat à la présidence de la Chambre, Halil
bey, son ex-leader et ancien ministre de
bl'ienyt, érieur ; les groupes de l'opposition ont
choisi le docteur Riza Tewfik, dissident du
comité. Les unionistes ont proposé aux op-
positionnels de se joindre à eux pour en-
voyer une députation auprès du cabinet et
lui demander des explications sur la poli-
tique générale ; les oppositionnels ont re-
fusé. Le bruit court que le cabinet Said
serait menacé un peu de tous côtés. Les
unionistes désireraient pour grand-vizir
Hilmi pacha ; les oppositionnels voudraient
Kiamil.
La cour martiale ayant invité deux dé-
putés de l'opposition, Loutfl Fikri et Riza
Tewfik, à comparaître pour un article écrit
contre le gouvernement, ces députés ont
refusé.
L'agitation augmente en Bulgarie
Sofia, 13 octobre. — Aujourd'hui, l'effer-
vescence des esprits a singulièrement aug-
menté. La Turquie n'a pas encore fait par-
venir sa réponse à la seconde note butga-
-i-o ; si cette réponse n'est pas satisfaisante,
le gouvernement bulgare semble décidé à
mobiliser deux divisions dans la Bulgarie
du sud, une à Stara-Zagora, l'autre à Sliv-
no. -
, Il y a dans la presse unanimité impres-
sionnante à uéclamer du gouvernement une
attitude énergique. Les journaux mêmes
qui a.vaient préconisé une politique turco-
phile se font remarquer par la véhémence
de leurs attaques contre « les intentions
déloyales et la politique de provocation de
la Turquie n.
Le chargé d'affaires de Turquie, Refik
bey, continue d'assurer le gouvernement et
la presse que le nouveau ministre, Assim
bey, est animé des meilleurs sentiments
pour la Bulgarie, et que la prétendue mobi-
lisation turque consisterait en un renfor
cernent des garnisons motivé par la situa-
tion intérieure ; mais ses assurances sont
accueillies avec une hostilité très nette.
D'après Fétat-major bulgare, la mobilisa-
tion turque a un caractère offensif puisque
la concentration se fait d'après le plan. éta-
blipar vOn der Goltz pour l'invasion de la
Bulgarie, c'est-à-dire au point stratégique
de Kirdjali.:
La Volia attaque le gouvernement pour
avoir inutilement sollicité l'appui des puis-
sances auprès de la Porte et compliqué ain-
si un conflit qui doit être tranché au plus
vite entre la Bulgarie et la Turquie.
Selon des informations diplomatiques
parvenues de Constantinople, la Turquie
aurait mobilisé sur le conseil d'une puis-
sance amie qui voudrait provoquer une in-
tervention de l'Europe devant qui serait
posée aussi la question de Tripolitaino.,
Les Négociations
: - ■■ t
Les négociations, se-poursuivent sur fa
question des compensations congolaises.
Le gouvernement observe à ce sujet le:
silence complet qu'il croit nécessaire à IU
bonne marche de ces pourparlers dtordt:
technique* Í
A Berlin, on se montre tout aussi dis-
cret sur le fond du débat. Mais quelques
notes officieuses rappellent que l'accord
sur le Maroc proprement dit n'est que cotl:
ditionnel et qu'il est subordonné à l'eU-4;
tente sur les compensations. Une dépêche)
de Berlin à la Gazelle de Cologne insiste,
même sur ce point que l'Allemagne ne sau-<
rait se contenter de compensations sans?
valeur, et elle demande qu'il soit tenu han-
nétement compte des intérêts des deux carr*
ties. i : !
, Le Maroc au Reichstag allemand :
Berlin, 13 octobre. — La politique -ma¡q.,
cainedu gouvernement allemand ne sem-f
We pas, comme on l'avait cru d'abord, sq
heurter à la résistance des grands partis1
au Reichstag. 1
< Les interpellations socialistes annoncées
ont peiî de chances; d'atteindre leur but.,
Il est certain d'ailleurs que le chancelier ne
répondra à aucune interpellation sur le Ma-
roc tant que les négociations n'auront pag,
pris fin. :
Les journaux conservateurs donnent leu*;
approbation à la première partie de Tac*
cord franco-marocain. Là Germania, qui
est l'organe du parti du centre, affirmai
dans un leader que les catholiques lui ac-
cordent aussi leur assentiment :
« Dès le début de l'affaire nous avons
exprimé le désir d'arriver à un accord aveo
la France au sujet du Maroc. Nous avons
toujours aujourd'hui le même désir. Nous
sommes également convaincus que le gou-
vernement allemand réussira à conclure
un accord qui donne satisfaction à l'hon-
neu-r et aux intérêts économiques de rAI"
lemagne ».
Un article, d'allure officieuse, du Lolcal
Anzeiger exprime l'espoir de voir les négo-
ciations sur les compensations au Congo
prendre rapidement fin 1
« Nous n'avons, dit ce journal, aucune
raison de douter de la loyauté du gouver.
nement français et d'admettre qu'il songe
à revenir sur ses premières déclarations,
et nous espérons que les négociations s(
poursuivront à bonne allure et no se heur-
teront à aucun sérieux obstacle ».
< Espagnols et Maures
Madrid, 13 octobre. — D'après des nou-i
velles reçues aujourd'hui seulement, lea
Maures ont attaqué les campements de Ima- ;,
ïufen et Izhafen; dans la nuit du 10 au 11.
j 1 L'ennemi; repoussé sans, peine, laissa plus
de. iKLmorU. Les Espagnols eurent deitx.
blessés. ; ,
Des reconnaissances battant continuelle-
ment le terrain. Tous les' renseignements
reçus jusqu'à présent montrent les Maures
comme déployant la plus grande activité.
Ils reçoivent de nombreux renforts du Rif
orientai et paraissent avoir des munitions
en abondance. Ils attaquent les positions au
moment propice. -
Il faut donc croire que la bataille de sa-
medi fut loin d'avoir été décisive, comme
on l'avait annoncé.
El Correo publie une lettre d'un corres-
pondant de Melilla qui affirme que les per
tes espagnoles dépasseraient 400 hommes.
—
LETTRE DE PROVENCE
Le Canal d'Irrigafica
de la Vallée des Baus
Lellrc ouverte à Monsieur le pre.,
sident du Conseil des 'Ministres,
ù Messieurs les Minisires des Fi-
nances et de l'Agricullure et aux
représentants du département
des Bouches-du-Rhône.
Tous ceux qui aiment sincèrement leur
pays et la République, voudraient voir la
iustice et l'économie régner partout eu
maîtresses. Il s en faut, hélas ! qu'il en soit
toujours ainsi.
Mais n'est-il pas du devoir de tout boa
; républicain lorsque, par hasard, il a con-
: naissance de quelque injustice un peu trop
;riante, de quelque sottise un peu trop ror-
le, de quelque dépense un peu trop inutile,,
je crier : « Hola ! » et de tâcher, s'il eu
est temps encore, de permettre d'éviter la
dépen-se, la sottise ou l'injustice ?
C'est ce que je voudrais faire en portant
à la connaissance du public et des pou-
voirs publics, une histoire édifiante, dent
un hasard heureux m'a mis au courant et
dont notre belle Provence est le théâtre. IJ
s'agit de la, construction du canai d'irriga-
tioff de-ett "Collée des Baux, dans la partie
qui avoisine les pittoresques ruiues dçs-
Ba ux
* * *
Une loi du 31 juillet 1889 a déclaré d'uti.
lité publique les travaux d'exécution d'un
canal destiné à fertiliser la valiée des Baus
au moyen d'une dérivation ilcs eaux de la
Durance.
Ces eaux doivent servir à irriguer les ter-
ritoires de toute une série de communes
et notamment de la commune de Maussan-
ae, où le Syndicat de propriétaires, au-
CINQ CENTIMES LE NUMERO
DIMANCHE 15 OCTOBRE 1911. — N° 15192..
LE t
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAL ,
18, tari, de Strasbourg et 71, rue du Faub.-St-iarUII, PÀRîf
lit chez MM. LAGRAGE. CËBP et C
6, place de la Bourse, 6
Adresse Télégraphique ; XIX* sltcLB- PARIS
ABONNEMENTS
Trois mois six mois un
- -
Paris mn-nmi 6 L; 11 f. 21
Départements !II" 7 1. 12 L 24 tj
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1 .- TÉLÉPHONE : 424-90 et 424-91
: 1
18 9 lieartt di soir à 3 heuu di isiia, 123, rue Hatautn Tflejltwi 143-33
- 1
FONDATEUR : EDMOND ABOUT
TÉLÉPHONE : 424-90 et 424-91
Adresser lettres et mandats à F Administrateur
TRIBUNE LIBRE
-. - : L .--,'
Concessions de Mines
—■■■ > ■> !!■ > ■ ■ ■
Se rendant compte 'des
inconvénients que présente
l'ajournement prolongé de
toute concession nouvelle
de mines, M. Augagneur,
avec son esprit avisé et pra-
tique, cherche, par une application
nouvelle de la loi de 1810, la possibi-
lité de concéder, tout en sauvegardant
les intérêts directs de l'Etat.
Il est parvenu à faire accepter par
les demandeurs de concessions nouvel-
les, une importante participation de
l'Etat aux bénéfices futurs des mines
concédées.
Comme son successeur à la mairie
de Lyon, M. Herriot, le ministre des
Travaux Publics pense qu'il est temps
« d'abandonner la politique vaine des
mots pour la politique féconde des
faits ù. - -
11 lui apparaît qu'on ne peut indéfi-
niment demander à l'impôt les ressour-
ces toujours-plus importantes que né-
cessite la réalisation des réformes so-
ciales, et il cherche ailleurs. Il lui sem-
ble que, dans le vaste domaine des ri-
chesses minières, et dans celui 'des
forces hydrauliques, par une sage sau-
vegarde des intérêts de la Nation, on
peut et on doit trouver des sommes
importantes. Et que, s'il est nécessaire
de permettre aux capitalistes la mise
en exploitation de ces mines et de ces
forces indispensables à l'industrie na-
tionale pour poursuivre son magnifi-
que essor et soutenir la concurrence
étrangère de jour en jour plus etange- :
rcuse, il est non moins utile de sauve-
garder les intérêts de la Nation, aban-
donnant partie de sa réserve de ri-
chesses, partie de son domaine.
Pareille thèse a si peu l'apparence
révolutionnaire que les demandeurs en
concessions Font, eux-mêmes, trouvée
Jégilime. ,
Tel n'est point, paraît-il, l'avis de la
Commission des mines de la Chambre
des députés. Pour elle, la loi CIe 1810
est bonne et suffisante. D'après elle,
le Gouvernement ne peut que conti-
ntiei- à en faire l'application à la lettre
et son devoir est d'imposer à des con-
cessionnaires, prêts à des sacrifices
importants, le renoncement inattendu
à ces sacrifices. : :
Le projet si sage et si modère de
M. Millerand est inacceptable, la ten-
tative de M. Augagneur presque crî-
minelle !
Il est difficile de montrer un conser-
vatisme plus étroit et, on peut le dire,
plus maladroit. Et, malgré toute son
habileté, M. Ajam ne peut dissimuler,
"dan? son rapport qu'analyse joyeuse-
ment le Temps, la sécheresse, la ru-'
desse doctrinale et fausse de pareille
thèse.
Pour lui, le rôle de l'Etat se borne
et doit se borner « à donner au meil-
leur exploitant, choisi parmi les de-
maiiileurs, un trésor enfoui 'dans le
gol ».
J'avais, jusqu'à" ce jour, pense que
pour donner, fût-ce un trésor, il fallait
posséder et que, si on possédait, on
pouvait émettre la prétention de ne cé-1
der que contre un prix débattu et fixé
à l'avance. ■> |
Je m'étais lourdement trompé, pa-
rolt-il. Il n'en est point ainsi, et l'Etat,
quand il donne, doit donner gratuite-
ment ; il n'a que le choix des person-
nalités à qui il va donner. Il n'a qu'un
pouvoir :: choisir le meilleur, exploi-
ta et.
( Quel est lé meilleur exploitant d'une
concession de mines ?
La réponse est fatale, c'est le plus
riche. C'est le plus riche, en effet, qui,
grâce à ses capitaux, pourra le plus
facilement, le mieux et le plus vite,
hicttre cri plein rapport la mine concé-
Idét, et s'adjoindre les techniciens les
plus habiles. -
D'où il s'ensuit que lé seul rôle ae
l'Etat, du ministre des Travaux Pu-
blics, 'de M. Augagneur par consé-
* quent, c'est de choisir le plus riche
pour lui donner les concessions nou-
velles dont il se préoccupe, d'enrichir
ainsi les plus riches de France I
Et la Commission, trouvant cela très
bien, demande il la Chambre de main-
t.enir une loi qui peut donner lieu à
pareille interprétation-
C'est aller un peu loin, fout de tne-
me ; et il y a heureusement quelque
espérance de voir que ni la Chambre,
ni M. Augagneur -ne se laisseront con-
vaincre par une dialectique apportant
à des concessionnaires des avantages
qu'eux-mêmes avouaient exhorbitants
et auxquels, volontairement, ils se dé-
claraient prêts à renoncer.
Certes, il faut se garder d'éloigner
les capitaux de notre industrie, et il
faut leur assurer la protection néces-
saire, je dirai même la rémunération
qui les amènera à s'intéresser aux con-
cessions de mines, comme aux autres
industries.
Mais, lorsque cette rémunération âè-
passe certaines limites, n'est-il pas lé-
gitime et sans danger que l'Etat pro-
priétaire, puisque concédant, réclame
Sa part ? Nous éviterons ainsi le spec-
tacle un peu démoralisant .du capita-
liste qui, sans travail personnel, sans
action "directe, voit se transformer une
action de 500 francs en une véritable
fortune, par suite des richesses des
concessions obtenues de l'Etat q
Et n'est-ce -pas le droit strict, le de-
voir même de l'Etat ae dire à ceux qui
sollicitent de lui une concession nou-
velle : « J'y consens, mais, dans les
bénéfices possibles et probables que
vous donnera la concession que je vous
abandonne, lorsque vos capitaux au-
rom touché l'intérêt auquel ils ont
droit,, vous "le réserverez la part de
bénéfices à laquelle ma qualité ae pro-
priétaire me donnera droit ».
J'ai idée que ce n'est pas M. Ajam
qui aura le dernier mot, lorsque
M. Augagneur demandera au Parle-
ment la réforme de la loi de 1810.
Marcel REGNIER.
LA POLITIQUE
:.-.:. $ ~'—j
« TOUT OU RIEN s
Les révolutionnaires vont
avoir une nouvelle occasion
d accuser la République de
1 banqueroute et d'escroquerie ;
les républicains améliorent la
loi des retraites.
"---' Votez le projet Viviani, disaient les
réformistes, il assure une pension aux
vieillards de soixante-cinq ans.
— Y pensez-vous, répondaient les ré-
volutionnaires, jamais de la vie,nous les
ferons pensionner à cinquante-cinq ans,
ou bien nous les laisserons mourir de
faim. Nous ne sommes pas de ceux
qui trahissent la cause du prolétariat.
Evidemment, et, assis en rond aux
pieds de M. Jules Guesde, MM. Bri-
zon, Mauger, Dumas, les derniers nés
'de la Sociale, jouaient au jeu de la mort
et des vieillards.,
Conduite par MM. Millerand, Vivia-
ni, Paul-Boncour, auxquels — il faut
lui rendre cette justice, — s'est joint M.
Jaurès, la majorité républicaine na
pas craint de trahir la cause du prolé-
tariat ; aujourd'hui, elle continue.
Grâce à elle des allocations, ont, (l'a-
bord, été prévues en faveur 'des vieil-
lards ayant atteint ou sur le point d'at-
teindre l'âge limite et qui, moy' ennant
un prélèvement de quelques francs,
dans certains cas de quelques centi-
mes, 'devenaient titulaires d'une rente
pmeerps, étuelle de plus de cent francs.
Grâce à elle tous les travailleurs, ou-
vriers ou agriculteurs, eurent droit, à
partir de soixante-cinq ans, à leur re-
traite.
Aujourd'hui, M. René Rerioult, clJn-
formément à l'ordre du jour Dalimier
et Chéron, voté à une énorme malorité,
propose, en sa qualité de ministre du
l'ravail, d'élever à lÕO francs au mini-
mum le taux de cette retTàite, el en
même temps d'abaisser à soixdhlè ans
lâge où elle devient exigible.
Partageant la manière de voir défen-
due avec tant d'éloquente passion par
M. Jaurès, il propose, en outre, de
substituer le système des '« arrérages »
à celui de la « couverture » ; de sorte
que l'amélioration de la loi n'entrat
nera aucune surcharge nouvelle pour
les prochains budgets.
Est-ce tout ce que nous souhaitons ?'
7Ven. Même amendée ainsi, la loi. 'des
retraites n est, pour nous,- qu'une ébau-
che de la législation d'assurance et de
prévoyance sociales de demain ï elle
est un commencement Abandonnée à
la seule sollicitude 'des 'doctrinaires du
« tout ou rien », elle eût, pour les vieux
ouvriers, commencé autrement. par la
faim.
Les h On = Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui samedi 3
Lever -du soleil, 6 li. 19 iÏI. auïnaHrio;
Coucher du soleil, 5 h. 13 m. du soir.-
Lever de la lunej, 9 h. 37 m. du soir.,
Coucher de la lune, 2 b. 2 m. du soir*
Courses à Auteuil.;
AUTREFOIS
Le Rdppel du 15 octobre 1875 1
C'est aujourd'hui jeudi que se feront les
obsèques de Carpeaux. On se réunira, à
onze heures, à la maison mortuaire, à Cour-
bevoie, rue Saint-Denis, 237.
Une couronne d'immortelles a été dépo-
sée hier au pied du groupe de la Danse, de
Carpeaux, à l'Opéra.
— M. Jules Ferry, député des Vosges,
épouse Mlle Mathilde Risler.
— On à volé dernièrement au cnâteau
'd'Andresy (Seine-et-Oise), propriété du
comté Lepic, la correspondance de ce gé-
néral avec Napoléon f. Murât, etc. On a.
enlevé en même temps des objets d'art et
7.000 francs de valeurs., -."
— Palais Royal. Première de Zë Pana-
che, comédie en trois actes, de M. Gondi-
net.
AUJOURDHUt
Excellente ménagère
Notre ami — nous ne le nommons point,
parce qu'il est ultra modeste — est un éru-
dit et très avide graphologue. Personne
mieux que lui ne vous dira le caractère,
la physionomie, et même, si Vous l'y pous-
sez, l'âge d'une personne à la simple vue
de son écriture.,
Dernièrement, un amoureux lui montre
une lettre de sa fiancée, et demande :
— Regardez, regardez bien ; qu'en pen-
sez-vous ? Que me prédirez-vous 1
Notre ami regarde :
— Les trois gentillettes taches d'encre
que je vois sur cette page sont d'un excel-
lent augure. Votre femme sera; certaine-
ment une ménagère parfaite.
— Ah 1 et pourquoi ? interroge le fiancé
ravi.
— Ne voyez-vous pas, répond le grapho-
logue, comme elle s'entend à faire les pe-!
tits pâtés ?
; » -
Une Leçon
On n'a pas oublié la « sortié ) contre
les journalistes, que fit, lors du procès du
« Tribunal Révolutionnaire », l'ineffable
avocat général, Trouard-Riolle.)
Voici d'ailleurs comment résument les
faits, dans une lettre qu'ils lui adressent,
nos confrères Bonin et Journoud, repré-
sentant l'un les « Nouvellistes Parisiens »,
l'autre « le Cercle Parisien du Reporta-
ge » :
1 Au cours de votre réquisitoire à l'au-
dience d'avant-hier, vous avez prononcé les
paroles suivantes :
« Bled n'est pas si indigne qu'on le pré-
q tend. C'est un pauvre hère et c'est un
« imbécile. Il n'ttait pas assez intelligent,
« vraiment, pour qu'une police l'employât
« à des besognes aussi difficiles que celles
« indiquées par Almereyda. C'était un
« journaliste, un pauvre journaliste. 1 »
< Et, devant la clameur de protestation
qui s'est élevée, vous avez rectifié, « avec
votre tact habituel » constate un journal
du matin i
« c'est reporter ». *
« Nous regrettons que cette injure grave
dont vous vous permettez de gratifier pu-
bliquement notre profession ait été profé-
rée à l'abri du prétoire et nous espérons
que vous ne contesterez pas à des repor-
ters comptant quelque quinze années de
métier la qualité suffisante pour vous de-
mander une rectification aussi publique
que l'outrage, dans le délai de vingt-quatre
heures.
« Passé ledit délai, nous aurons, mon-
sieur l'avocat général, le regret de vous
adresser deux de nos amis avec le mandat
formel de vous demander une réparation
par les armes si nous n'avons pas obtenu
satisfaction i>., Í
M. Trouard-Riolle se retranchera sûre-
ment derrière sa robe rouge. Il n'en aura
pas moins reçu la leçon qu'il méritait.
i ■ ———————————_
Tous excommuniés
Après M. Alexandre Varenne, excom-
munié parce que patriote, voici que M.
Albert Wilm, est sur le point de se voir
anathématisé par les révolutionnaires,
sous prétexte qu'il a accepta, en tant
qu'avocat, la clientèle de sociétés financiè-
res.
11 n'y a plus de raison pour s'arrêter
en si bonne voie.,
Mais commee le parli révolutionnaire
n'est pas composé exclusivement de pa-
triotes et d'avocats, il va faUoir en expul-
ser maintenant les propriétaires, les châ-
telains, les millionnaires, les pharmaciens
enrichis, les journalistes financiers et les
spéculateurs fen Bourse, qui l'encombrent.
Et après ?
Eh TMen, après. Tes vers Se la fameuse
Expulsion des Princes. un des succès de re
pauvre Mac Nab, redeviendront d'actuali-
té : ,""
Et quand tout Tmonde s'ra expulsé
Il n'restera plus qu'les anarchisses 1
En Tunisie
Nous lisons dans la Presse Coloniale :
« M. Alapetite, résident général, est ar-
rivé mercredi matin à Tunis où il ne res-
tera que très peu de temps. L'honorable
résident général regagnera Paris dès que
le retour des Chambres permettra la mise
à l'ordre du jour de l'Emprunt tunisien B.
M. Alapetite, qui - il ne faut pas l'ou-
blier — n'a rejoint son poste que sur l'or-
dre formel du Gouvernement, est, tout com-
me M. Jonnart, une sorte de résident ma-
ritime.
M. Jonnart, étant gouverneur général de
l'Algérie, passait la moitié de son existen-
ce sur la Méditerranée et l'autre moitié en
bateau-mouche, entre le Point-du-Jour et
lo Quai d'Orsay. Il aurait même ignoré,
toute sa vie, comment étaient faits les
Touaregs, s'il n'en avait rencontré, l'an
passé, dans un grand restaurant des
Champs-Elysées.
M. Alapetite vient peut-être à Paris pour
voir des Tunisiens, à moins que ce ne
soit des Tunisiennes.
Peut-être encore, son désir de regagner
la mère-patrie procède-t-il d'un sentiment
qui n'a rien de commun avec la curiosité
ou la galanterie., non plus qu'avec l'hé-
roïsme : le choléra sévit à Tunis, et le
gouverneur ambulant trouve qu'il fait
moins bon là-bas que dans les prés fleuris :
qu'arrose la Seine.
Des goûts et des couleurs.
-——————————— ———————————— j
POUR LA GUERRE
Que les révolutionnaires votent, à la
Chambre, avec les réacteurs et, de compli-
cité avec eux, tentent de faire avorter l'am-
vre sociale de la République, voilà qui ne
surprend personne : chacun sait que ces
messieurs de la « conservation sociale d ne
prêtent pas gratuitement leur concours
électoral. Faisant voter leurs ouailles pour
les unifiés, il est bien naturel qu'ils ob-
tiennent des unifiés des votes avec eux con-
tre les républicains.
Oui, mais on ne pensait pas, jusqu'ici,
qu'ils transformeraient ces internationalis-
tes en chauvins belliqueux. Or, le miracle
est opéré, de la Guerre Sociale à la Croix,
en passant par l'Humanité et la Libre Pa-
role, ce n'est qu'un concert d'imprécations
contre le Gouvernement, assez peu patrio-
te pour préférer obtenir le Maroc, sans
coups de fusil, que faire la guerre avec
l'Allemagne à son sujet.
Certes, nous partageons, bien qu'il nous
étonne, le tardif attachement des amis de
M. Albert Thomas pour nos possessions
congolaises, mais ne voient-ils pas que tout
le crédit que perdrait la politique d'enten-
te pacifique, c'est la politique d'aventures
qui le gagnerait, et, au moment oii, par un
accord diplomatique, la France obtient le
Maroc, sont-ils disposés à faire la guerre
pour « le bec de canard » ?
Pour avoir été -élu par la clientèle roya-
liste de M. le duc d'Uzès, M. Compère-Mo-
rel est contraint de se dire aussi nationa-
liste que M. Arthurenne Meyer.i -
111 ifr 1
D-Jaccord
Notre confrère Albert Monniot se réjouit,
dans la Libre Parole, de ce que, à propos
du droit de vote pour les officiers, nous
nous trouvions une fois de plus d'accord
avec lui.
Nous nous réjouissons également de cet-
te touchante communauté de vues.
Mais notre confrère se trompe quand il
s'imagine que nous ignorons dans quels
< groupements civils » s'est marquée, tn
faveur de la réforme, la tendance que
nous indiquions.
Nous sommes pour le moins aussi Lien
renseignés que lui là-dessus"
Notre attitude lui prouve simplement
que nous n'hésitons pas à combattre une
idée qui nous paraît mauvaise, si chère
qu'elle puisse être à certains de nos amis.
Et nous souhaitons à notre confrère qt'il
jouisse d'une indépendance aussi absolue
vis-à-vis de la Congrégation.,
PARIS LA NUIT
En ce temps-là, M. Louis Lépine, pro-
priétaire parisien, constata que les démé-
nagements à la cloche de bois devenaient
chaque jour plus fréquents, surtout depuis
qu'un syndicat de locataires s'était chargé
de leur organisation méthodique.
Et le petit homme rapace, trembla pour
ses loyers.
Mais il se Souvint fort à propos qu'il
était préfet de police, et donna à ses
agents des ordres sévères pour que ses
immeubles fussent, la nuit, surveillés de
très près. w
Les officiers de paix se multiplièrent et
il y eut une grande agitation boulevard
du Palais.
Les agents furent transformés en con-
cierges, un malheureux fut passé à tabac
rien que pour avoir osé. sortir en empor-
tant une boite de cigares.
Ce système ne pouvait manquer d'avoir
de brillants résultats. La même nuit, six
malandrins firent, rue Ordcrier, le coup
du père 'François à un mécanicien de la
Compagnie du Nord. Trois bandits assom-
mèrent un passant rue Stephenson. Trois
rôdeurs s'approprièrent le réticule d'un
dame qui déambulait rue de l'Oùrcq.
peux jeunes àpa;chÉfs- tentèrent de mettre
à mal un noctambule, place du Panthéon.
Ce qu'apprenant, le srnôfhe de la Cité
eut le sourire : il avait sauvé les meu-
bles l
L'ACTUALITÉ
La Guerre Italo-Turque
Les Affaires Marocaines
..lft.. V
La Situation
.t.
«
- Francfort, 13 octobre. — D'après une dé-,
pêche de Constantinople à la Gazelle de
Francfort les ambassadeurs de France,
d'Angleterre et de Russie ont remis les
réponses de leurs cabinets respectifs à la
dernière note de la Porte.
Il est dit que le moment n'est pas enco-
re propice pour demander à l'Italie, par
la voie de la médiation, de suspendre les
hostilités.:
La contrebande de guerre
On apprend de source otTicie'ilSf!" que
quoique n'adhérant pas à la déclaration de
Londres de 1909, la Turquie s'y conforme-
ra touchant la contrebande de guerre et
les formalités relatives à !a navigation.,
La Turquie confisquera, conformément
au traité de Paris de 1856, les articles de
contrebande transportés par des neutres*
, , -
A Constantinople :
discussions parlementaires
- Le désarroi et - les antagonismes ne font
que croître dans les différents milieux poli-
tiques. Sur "ce point tous lès renseigne-
ments concordent.
On va si loin, d'après le correspondant
du Daily Telegraph, qu'on prétend que la
section militaire du comité Union et Pro-
grès songerait à déposer le sultan et à le
remplacer par le prince héritier Y ous-
souf Izzeddine, qui serait un homme éner-
gique, et qui s'est prononcé il y a quel-
ques jours, avec une amertume très réso-
lue contre la violence faite à la Turquie
et le découragement de ceux qui voudraient
céder sans lutte.
D'après la Gazelle de Francfort, Saîd pa-
cha serait fort préoccupé de la situation in-
térieure autant que de l'extérieure.
Le grand-vizir aurait l'intention, lors de
la réunion de la Chambre, le 15 octobre,
de faire en séance secrète un exposé de la
politique extérieure. Etant donné l'inten-
tion du cabinet d'entamer les pourparlers
de paix, il soulèvera la question de con-
fiance et démissionnera aussitôt daas le
cas où la Chambre la rejetterait.
En attendant, le Conseil des ministres a
approuvé la décision de la c,;)Ur martiale
interdisant à la presse de critiquer le gou-
vernement. Le Conseil s'est occupé hier du
discours du trône et du discours-program-
me du gouvernement.
Le bruit court enfin qu'il a examiné la
question de soumettre au tribunal de la
Haye le conflit tripolitain.
De nombreux députés sont arrivés hier
après-midi ; ils se sont réunis en séance
privée*
Les membres du parti Union et Progrès,
au nombre de 80, et les membres de l'op-
position, comprenant divers groupes modé-
rés dont le principal est celui des Grecs
unionistes, ont tenu chacun réunion. Le
parti Union et Progrès a choisi pour can-
didat à la présidence de la Chambre, Halil
bey, son ex-leader et ancien ministre de
bl'ienyt, érieur ; les groupes de l'opposition ont
choisi le docteur Riza Tewfik, dissident du
comité. Les unionistes ont proposé aux op-
positionnels de se joindre à eux pour en-
voyer une députation auprès du cabinet et
lui demander des explications sur la poli-
tique générale ; les oppositionnels ont re-
fusé. Le bruit court que le cabinet Said
serait menacé un peu de tous côtés. Les
unionistes désireraient pour grand-vizir
Hilmi pacha ; les oppositionnels voudraient
Kiamil.
La cour martiale ayant invité deux dé-
putés de l'opposition, Loutfl Fikri et Riza
Tewfik, à comparaître pour un article écrit
contre le gouvernement, ces députés ont
refusé.
L'agitation augmente en Bulgarie
Sofia, 13 octobre. — Aujourd'hui, l'effer-
vescence des esprits a singulièrement aug-
menté. La Turquie n'a pas encore fait par-
venir sa réponse à la seconde note butga-
-i-o ; si cette réponse n'est pas satisfaisante,
le gouvernement bulgare semble décidé à
mobiliser deux divisions dans la Bulgarie
du sud, une à Stara-Zagora, l'autre à Sliv-
no. -
, Il y a dans la presse unanimité impres-
sionnante à uéclamer du gouvernement une
attitude énergique. Les journaux mêmes
qui a.vaient préconisé une politique turco-
phile se font remarquer par la véhémence
de leurs attaques contre « les intentions
déloyales et la politique de provocation de
la Turquie n.
Le chargé d'affaires de Turquie, Refik
bey, continue d'assurer le gouvernement et
la presse que le nouveau ministre, Assim
bey, est animé des meilleurs sentiments
pour la Bulgarie, et que la prétendue mobi-
lisation turque consisterait en un renfor
cernent des garnisons motivé par la situa-
tion intérieure ; mais ses assurances sont
accueillies avec une hostilité très nette.
D'après Fétat-major bulgare, la mobilisa-
tion turque a un caractère offensif puisque
la concentration se fait d'après le plan. éta-
blipar vOn der Goltz pour l'invasion de la
Bulgarie, c'est-à-dire au point stratégique
de Kirdjali.:
La Volia attaque le gouvernement pour
avoir inutilement sollicité l'appui des puis-
sances auprès de la Porte et compliqué ain-
si un conflit qui doit être tranché au plus
vite entre la Bulgarie et la Turquie.
Selon des informations diplomatiques
parvenues de Constantinople, la Turquie
aurait mobilisé sur le conseil d'une puis-
sance amie qui voudrait provoquer une in-
tervention de l'Europe devant qui serait
posée aussi la question de Tripolitaino.,
Les Négociations
: - ■■ t
Les négociations, se-poursuivent sur fa
question des compensations congolaises.
Le gouvernement observe à ce sujet le:
silence complet qu'il croit nécessaire à IU
bonne marche de ces pourparlers dtordt:
technique* Í
A Berlin, on se montre tout aussi dis-
cret sur le fond du débat. Mais quelques
notes officieuses rappellent que l'accord
sur le Maroc proprement dit n'est que cotl:
ditionnel et qu'il est subordonné à l'eU-4;
tente sur les compensations. Une dépêche)
de Berlin à la Gazelle de Cologne insiste,
même sur ce point que l'Allemagne ne sau-<
rait se contenter de compensations sans?
valeur, et elle demande qu'il soit tenu han-
nétement compte des intérêts des deux carr*
ties. i : !
, Le Maroc au Reichstag allemand :
Berlin, 13 octobre. — La politique -ma¡q.,
cainedu gouvernement allemand ne sem-f
We pas, comme on l'avait cru d'abord, sq
heurter à la résistance des grands partis1
au Reichstag. 1
< Les interpellations socialistes annoncées
ont peiî de chances; d'atteindre leur but.,
Il est certain d'ailleurs que le chancelier ne
répondra à aucune interpellation sur le Ma-
roc tant que les négociations n'auront pag,
pris fin. :
Les journaux conservateurs donnent leu*;
approbation à la première partie de Tac*
cord franco-marocain. Là Germania, qui
est l'organe du parti du centre, affirmai
dans un leader que les catholiques lui ac-
cordent aussi leur assentiment :
« Dès le début de l'affaire nous avons
exprimé le désir d'arriver à un accord aveo
la France au sujet du Maroc. Nous avons
toujours aujourd'hui le même désir. Nous
sommes également convaincus que le gou-
vernement allemand réussira à conclure
un accord qui donne satisfaction à l'hon-
neu-r et aux intérêts économiques de rAI"
lemagne ».
Un article, d'allure officieuse, du Lolcal
Anzeiger exprime l'espoir de voir les négo-
ciations sur les compensations au Congo
prendre rapidement fin 1
« Nous n'avons, dit ce journal, aucune
raison de douter de la loyauté du gouver.
nement français et d'admettre qu'il songe
à revenir sur ses premières déclarations,
et nous espérons que les négociations s(
poursuivront à bonne allure et no se heur-
teront à aucun sérieux obstacle ».
< Espagnols et Maures
Madrid, 13 octobre. — D'après des nou-i
velles reçues aujourd'hui seulement, lea
Maures ont attaqué les campements de Ima- ;,
ïufen et Izhafen; dans la nuit du 10 au 11.
j 1 L'ennemi; repoussé sans, peine, laissa plus
de. iKLmorU. Les Espagnols eurent deitx.
blessés. ; ,
Des reconnaissances battant continuelle-
ment le terrain. Tous les' renseignements
reçus jusqu'à présent montrent les Maures
comme déployant la plus grande activité.
Ils reçoivent de nombreux renforts du Rif
orientai et paraissent avoir des munitions
en abondance. Ils attaquent les positions au
moment propice. -
Il faut donc croire que la bataille de sa-
medi fut loin d'avoir été décisive, comme
on l'avait annoncé.
El Correo publie une lettre d'un corres-
pondant de Melilla qui affirme que les per
tes espagnoles dépasseraient 400 hommes.
—
LETTRE DE PROVENCE
Le Canal d'Irrigafica
de la Vallée des Baus
Lellrc ouverte à Monsieur le pre.,
sident du Conseil des 'Ministres,
ù Messieurs les Minisires des Fi-
nances et de l'Agricullure et aux
représentants du département
des Bouches-du-Rhône.
Tous ceux qui aiment sincèrement leur
pays et la République, voudraient voir la
iustice et l'économie régner partout eu
maîtresses. Il s en faut, hélas ! qu'il en soit
toujours ainsi.
Mais n'est-il pas du devoir de tout boa
; républicain lorsque, par hasard, il a con-
: naissance de quelque injustice un peu trop
;riante, de quelque sottise un peu trop ror-
le, de quelque dépense un peu trop inutile,,
je crier : « Hola ! » et de tâcher, s'il eu
est temps encore, de permettre d'éviter la
dépen-se, la sottise ou l'injustice ?
C'est ce que je voudrais faire en portant
à la connaissance du public et des pou-
voirs publics, une histoire édifiante, dent
un hasard heureux m'a mis au courant et
dont notre belle Provence est le théâtre. IJ
s'agit de la, construction du canai d'irriga-
tioff de-ett "Collée des Baux, dans la partie
qui avoisine les pittoresques ruiues dçs-
Ba ux
* * *
Une loi du 31 juillet 1889 a déclaré d'uti.
lité publique les travaux d'exécution d'un
canal destiné à fertiliser la valiée des Baus
au moyen d'une dérivation ilcs eaux de la
Durance.
Ces eaux doivent servir à irriguer les ter-
ritoires de toute une série de communes
et notamment de la commune de Maussan-
ae, où le Syndicat de propriétaires, au-
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