Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-10-08
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 08 octobre 1911 08 octobre 1911
Description : 1911/10/08 (N15185). 1911/10/08 (N15185).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
Io 15185. - 17 VENDDllrRr-, a- XN TOT. «•"« CENTIMES lE tiÙMÉRG
DIMANCHE 8 OCTOBRE 1911. — N° 151S5.
: ANNONCES -..
AUX BUREAUX DU JOURNAL
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Adresser lettres et mandaU à rAdmiJdstNNwr
- III
TRIBUNE LIBRE
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Le Congrès .,.' "", ','
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- ■ „ .if. | »W > ■■■
Le Congrès rde Nîmes, qui 1
réunit cette année un nom- !
bre particulièrement impo-
sant dè militants du Parti
radical et radical socialis-
te, a commencé ses tra-
vaux dans une atmosphère de calme et
de confiance remarquable. Au lende-
main des crises qui viennent de secouer,
le pays, après les manifestations inté-
rieures et les menaces de complications
internationales par lesquelles nous ve- j
nons de passer, la force et Phomogénéi-
té de notre Parti se sont affirmées puis-
samment. Le discours de M. Henri Mi-
chel, son accueil enthousiaste par les
délégués venus de tous les points de la
France, ont prouvé combien est étroite
la communion d'idées qui les unit.
Mais aussi, comme nous voilà loin clu
Congrès de Rouen 1 Alors c'était la lutte
entre les diverses fractions qui sem-
blaient vouloir déchirer, scinder nos
troupes. Des questions de personnes ou
mieux l'interprétation souvent faussée
d'une politique de confusion et d'ater-
moiements menaçaient d'aboutir à des
divisions néfastes. Et voilà que, des
hommes ayant passé, l'union s'est re-
faite plus étroite, plus intime que ja-
mais.
Pour la onzième fois, le Parti radical
tient ses assises, il peut et doit profiter
des conditions essentiellement favora-
bles dans lesquelles va s'ouvrir la dis-
cussion, pour entrer en pleine période
d'activité réalisatrice et pour se donner
à lui-même une organisation et une dis-
cipline sans lesquelles il ne pourra ja-
mais fournir le maximum d'effort né-
cessaire à son succès. Attaqué de tous
côtés à la fois, accusé par les uns de
sectarisme, par les autres, de trahison
à ses principes, il faut qu'il groupe ses
forces en un faisceau assez robuste et
assez discipliné pour pouvoir à la fois
poursuivre son œuvre et en assurer l'a-
chèvement. -
Le programme des travaux du Con-
grès semble répondre à cette préoccupa-
tion ; une part très large a été ménagée
à l'organisation, à la propagande, Il
est apparu qu'à la veille du vote par la
Chambre de la réforme électorale il de-
venait indispensable d'augmenter et de
consolider notre champ d'action dans
l'ensemble des départements. Le Parti
radical a, depuis quelques années,
souffert de sa popularité même.
Envahi, à la suite de ses premiers suc-
cès et surtout après les élections de 1906
par une quantité énorme de politiciens
en quête d'une voie productive qui de-
vînt leur chemin de Damas, il s'est ac-
cru en nombre, mais diminué en puis-
sance. Des groupes se sont constitués ( t
Tattachés à lui dans le seul but d'obte-
nir son concours en faveur d'un candi-
dat futur ; certains d'entre eux, deve-
nus inutiles au lendemain de l echec,
se sont effrités et malgré leur état sque-
lettique, prétendent encore influer sur
les destinées de notre politique ; d'au-
- tres ont disparu, laissant des régions
entières désorganisées. La Commission
de propagande devra étudier ces situa-
tions, car il est urgent d'y parer sous
peine de les aggraver encore.
Et s'il demande à ses militants du
dévouement, le Congrès fera bien aussi
de demander à ses élus de la discipline.
Non pas, sans doute, la discipline étroi-
te qui met à la Chambre entre les mains
d'un des membres du groupe tous les
bulletins de ses amis ; non pas la dis-
cipline qui enchaîne les volontés indi-
viduelles sur tous les points et supprime
le libre arbitre ; mais la discipline ab-
solue sur les questions de principes, de
politique générale et surtout la disci-
pline dans le travail et la préparation
des débats parlementaires.
Voilà ce que le Congrès peut réali-
ser dans l'intérêt même du Parti. Mais
sa tâche ne se borne pas à ce labeur
égoïste.
La Francè vient de subir une série
d'épreuves rigoureuses. Chacune d'elles
doit faire l'objet d'une étude spéciale.
Dans le domaine social,. c'est le con-
trat collectif de travail qui figure en
tête de l'ordre du jour- Les conflits qui
ont marqué ces (dernières années ne
permettent plus d'éluder ni d'ajourner
ces questions. Nous assistons à une
lutte chaque jour plus vive entre les élé-
ments deproduction: le capital. et le
travail.
Parti de pondération, mais aussi de
progrès économique, résolu à assurer
aux classes ouvrières le maximum de
bien-être par tous les moyens légaux,
le Parti radical et radical socialiste a
pour premier devoir non seulement d'af-
firmer à nouveau ses désirs, mais d'en
préparer la réalisation par l'élabora-
tion de textes précis sur lesquels le Par-
lement sera appelé à se prononcer.
M. Henri Michel a dit que si l'ancien
bloc est dissous, ce n'est pas la faute
du Parti radical, celui-ci a un moyen
de prouver à la démocratie qu'il n'a pas
varié, c'est de lui apporter les réformes
sur lesquelles, autrefois, s'était faite
l'union des gauches.
La cherté de la vie, la politique ex-
térieure et coloniale viendront égale-
ment en discussion.
Sur la première question le Con-
grès, malgré la difficulté du problème,
tiendra sans doute à demander au Gou-
vernement surtout des lois contre l'ac-
caparement qui puissent atténuer la
source intarissable de misères dont
souffrent si vivement les classes labo-
rieuses.
Quant à la politique extérieure, nous
souhaitons que le Congrès affirme net-
tement sa volonté, non seulement de voir
maintenir la paix, mais aussi d'en fi-
nir avec la politique coloniale qui nous
a conduits à l'éventualité d'une guerre.
L'ordre du jour de confiance au
Gouvernement, voté à la presque una-
nimité par la Commission de tactique,
et faisant suite à la politique pacifiste
et résolue qu'il vient de pratiquer au
cours des pourparlers franco-allemands,
a résumé très nettement ce que nous
voulons.
Il reste à le réaliser et, pour y par-
venir, notre Parti n'aura qu'à trouver
la cohésion dont il a, dès la première
jséance de son Congrès, donné un si bel
exemple.
R. PERRISSOUD,
Député de Seine-et-Marne.
» ;—
LA POLITIQUE
-.:+e-+--,
LA CONFIANCE NECESSAIRE
L'ordre du jour de confiance
'dans le gouvernement, que la
Commission des vœux du Con-
grès de Nimes a adopté à l'una-
nimité moins une voix, sera ac-
cueilli avec la plus vive satis-
faction par la France républicaine.
Ainsi que l'a prolCla'mé avec force,
notre excellent ami Albert Dalimier :
« Nous avons non seulement le droit,
mais encore le devoir d'indiquer la po-
litique que nous entendons faire, et
avec qui nous voulons la faire. Le pré-
sident du Conseil, peur sa réponse caté-
gorique à M. Monprofit, député d'An-
gers, a nettement indiqué qu'il enten-
dait ne garder le pouvoir qu'avec le
concours des groupes de gauche. D'au-
tre part, répondant à M. Jaurès, à la
Chambre, il ajouta : « Pour les réfor-
i mes, nous serons d'accord si vous les
voulez légalement, mais par la déma-
c gogie et la violence, jamais 1 » Il a
ainsi marqué le fossé qui existe entre
un gouvernement et des partis de gou-
vernement et le parti unifié. Nous esti-
mons que cette politique esY bien celle
qui répond aux aspirations de notre
Parti. »
Et, à notre tour, avec le klép uté rde
Seine-ct-Oise, nous disons à notre Parti:
« Nous avons combattu, avec nos
amis, pour la politique qui se fait à cette
heure, nous vous demandons de l'ap-
prouver avec nous. »
Nul doute que l'assemblée plénière
'des délégués 'du Parti radical socialiste
tienne à honneur (Je ratifier, par un
vote unanime, celte nécessaire eonr
fiance 'dans le Gouvernement.
Et ce nouveau vote, émis après ceux
de tous les Conseils généraux républi-
cains, comme après celui qu'a adopté le
Comité exécutif 'du Parti radical, sur
la proposition 'de notre vénéra.ble ami,
M. Emile Combes, affirmera bien l'in-
0
Vissolîtbld attachement 3e tous les: ré-
publicains aux dévoués serviteurs qui,
au Pouvoir, ne séparent pas le souci de
l'ordre légal du souci des réformes laï-
queSr démocratiques et sociales.
Mais le Gouvernement n'a pas moins
Ibesoin de confiance pour poursuivre sa
sage et ferme politique extérieure, que
sa politique intérieure, généreuse et
hardie. Là encore, 'nous avons la certi-
tude que son attente ne sera pas trom-
pée. Les neuf cents congressistes de Nî-
mes ont acclamé le lier langage de notre
éminent collaborateur, Henri Michel,
s'écriant ;
« Le différend franco-allemand a fail-
li, à uti moment donné, dégénérer en un
conflit sanglant. Le Congrès se doit
de souligner le calme et le sang-froid
'du pays. L'union de tous les Français
Cfn face du danger fut un spectacle ad-
mirable. Ah ! que ceux qui calomnient
la France veuillent bien se souvenir
qu'hier comme aujourd'hui tous les
cœurs battent à l'unisson, et que, cal-
mes et dignes, tous les Français sofit
,rangés autour du drapeau. »
Certes tous les Français sont « rangés
autour du drapeau », mais il faut aussi
qu'ils fassent corps derrière leur Gou.
vernement s'ils ont le désir, comme M.
-Ca.illaux l'affirmait dans son discours
d'AlençÓn, « d'un accord franco-alle-
mand qui .ména.ge la dignité 'aes" deux
parties contractantes et soit à l'avan-
tage de l'une comme de l'autre. »
Cet accord, notre diplomatie prudente
et énergique est en voie de le réaliser.
Seule pourrait le contrarier une impa-
tience ou une nervosité injustifiables.
Union de tous les républicains pour
une politique de réformation sociale
dans la légalité ; union de tous les
Français pour itne politique de jierté
nationale dans la paix, telle est là de-
vise du gouvernement.
En faisant triompher cette politique,
M. Caillaux et ses collaborateurs conti-
nueront de bien mériter de la France et
de la RépubliQue.
Les On = Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui samedi :
Lever du soleil, 6 h. 8 m. du matin.
Coucher du soleil, 5 h. 27 m. du soir.,
Lever de la lune, 5 h. 28 m. du soir.
Coucher de la lune, 4 h. 54 m. du matin.
Courses à Paris (Prix des Coteaux, Prix de
Saint-Clcud).
AUJOURDHUt
L'horoscope
Il y a des tireuses de caries qui prédisent
le mariage à des « jeunes vieilles » de
soixante-dix ans -et une nombreuse lignée à
des échappés de la chapelle Sixtine.
Il y en a, en 'revanche, qui font des ho-
roscopes vraiment impressionnants;
On connaît la prédiction de la gitane
de Cadix, qui annonça au prince d-e Dane-
-mark qu'il serait roi à une époque où per-
sonne ne songeait ù la constitution d'un
royaume de Norwège.
Le Journal des Voyages a publié, en 1908,
-une prédiction faite par une « voyante » à
Guillaume Ier quand il était prince héritier
de Prusse.
Cette voyante a prédit à Guillaum-e Ier
qu'il sera.it empereur en 1871, mourrait en
1888 et que son empire serait détruit en
1913.
Voici comment la pythonisse allemande
s'y prit pour justifier son étrange prophé-
tie.
Elle écrivit tout d'abord la date de - la 1
révolution'de Pru-sse, soit. 14U
et elle y ajouta, 1
comme suit, les 8
chiffres qui 4
composent ce nombre 9
Le total donne.: 1871
Elle renouvela cette opération pour la
date du décès en prenant pour base 1871.
Celle addition ressort à 1888 ainsi qu'on
peut le constater ci-après : 1871 + 1 + 8 +
7 + 1 = 1888.
Partant du même principe, Joa voyante
fixa à 1913 la chute de l'Empire allemand
1888 + 1 + 8 + 8 + 8 = 1913:
Nous n'attachons naturellement aucune
importance à ces puérilités qui constituent
la distraction favorite des vieilles filles de
province et des fervents de l'occultisme.
Mais on ne peut s'empêcher de constater
l'étrangeté d'un hasard qui, par une sim-
ple combinaison de chiffres, arrive à don-
ner deux dates rigoureusement exactes
(1871 pour la proclamation de l'Empire
allemand et 1888 pour la mort de Guillau-
me Ier.
Quant à 1913, laissons faire les dieux.
Mal renseigné
---:+.
Notre confrère l'Echo de Paris exerce,
naturellement, son esprit au détriment du
Congrès du Parti radical et radical socia-
liste.
Dans un entrefilet intitulé « Noble pro-
gramme », il prétend démontrer qu' « à
l'heure où un vent de tempête passe sur
l'Europe », les congressistes ne sont oc-
cupés que d'une besogne sectaire.
Contrairement à son habitude, notre
confrère est mal renseigné. Il lui suffira,
pour s'en convaincre, de lire les patrioti-
ques paroles prononcées par notre excellent
collaborateur et ami Henri Michel, au début
de la séance d'ouverture. ,-
Il y trouvera la preuve que le Congrès
s'émeut, comme il le doit, de- la situation
internationale et des questions intéressant
l'honneur et la sécurité de la France.
Nous ajouterons que les acclamations
unanimes des 900 délégués, venus de tous
les points du territoire, et leur approbation
formelle de la politique de dignité natio-
nale poursuivie par le gouvernement sont
à coup sûr plus impressionnantes que la
note discordante et heureusement isolée du
correspondant de l'Echo de Paris.
i ♦ ,
LÉPINE DU SUEZ
..:-
te petit M. "Lépine va avoir une magni-
fique occasion d'exercer ses remarquables
talents de policier.
Un chef de service de la compagnie de
Suez vient de disparaître après avoir com-
mis des détournements qui s'élèvent, af-
firme-t-on, à un million.
Directement intéressé à sauver la caisse,
notre incapable préfet n'attendra vraisem-
blablement pas que le coupable vienne se
constituer prisonnier, ainsi qu'il est d'u-
sage pour les criminels de marque, depuis
':-nue -te gnome préside aux destinées de
notre malheureuse police.
Attendons-nous donc d'un instant à l'au-
tre à l'arrestation de l'employé infidèle.
D'ailleurs, cette fois, le vilain petit boai-
hpmme n'aura pas besoin de fabriquer un
plaignant. Etant administrateur de la com-
pagnie lésée, il pourra opérer lui-même.
comme Pierre Petit.
— — : ——
Les mains libres
M. Eon, avocat général à la Cour de
Cassation, est de ces trop nombreux magis-
trats qui cumulent fâcheusement leurs
fonctions judiciaires avec des fonctions
électives. M. Eon est conseiller général de
l'Ille-et- Vilaine.
C'est à ce dernier titre qu'il s'est livré,
tout récemment, à une critique excessive-
ment sévère de l'administration des che-
mins de fer de l'Etat.
Or, si M. Eon, conseiller général, est sans
indulgence pour nos chemins de fer natio-
naux, M. Eon, avocat non moins général,
semble, au contraire, en apprécier tout
particulièrement les bienfaits.
C'est ainsi, nous apprend la chronique,
qu'étant à Bordeaux, il jouissait du libre
parcours sur le réseau de l'Etat. En 1910,
cinq permis, en 1911 dix permis lui furent
octroyés sur ses instantes prières. Actuel-
lement encore, une carte gratuite, qu'il a
obtenue comme magistrat, lui permet de
venir siéger à Paris et de retourner, sans
bourse délier, critiquer vertement, à Ren-
nes, l'administration qui le véhicule si gé-
néreusement. -
Il semble en vérité que M. le conseiller
général Eon soit assez mal qualifié pour
une telle besogne. Il manque un peu de
cette indépendance absolue qui seule con-
ière le droit de critique.
, Et en attendant qu'une loi — que nous
appelons de tous nos vœux — l'ait mis en
demeure d'opter entre l'un ou l'autre de
ses deux mandats, il devrait pour le moins
comprendre qu'il y a quelque indécence à
cumuler les fonctions de quémandeur avec
celles de censeur.
-———————————— .—————————————
Défense Laïque
Le Congrès du Parti Radical et Radical
Socialiste a réservé, dans ses travaux, une
place importante à la défense de l'école
lüïqùe, 11 convient de l'en louer.
Jamais notre école et ses maîtres n'ont
été en butte à d'aussi violentes attaques
de la part des réactionnaires qui savent
bien à qui ils doivent leur écrasement.
C'est contre ces attaques, tous les jours
plus perfides, qu'il importe de défendre
une institution si chère aux républicains.
L'attitude du Congrès de Nîmes sera
pour le Parlement une indication. Et il
n'est pas douteux que la question de la dé-
fense laïque sera solutionnée dès la ren-
trée des Chambres.
—
La Congrégation et la -' - - ,-
Mie portigiise
---;+8-+-
On sait avec, quels sentiments d'huma-
nité les républicains portugais se sont em-
pares du gouvernement de leur pays.
Ils n'ont exercé aucune représaillc. Les
biens n'jont pas été saisis, les personnes
n'ont pas été inquiétées et c'est en toute
tranquillité que le jeune roi Manoel a pu
montrer sa valeur. en prenant la fuite.
Cette générosité qui rappelle celle des
vieux républicains de 1848 ne devait attirer
aucune reconnaissance à la jeune Républi-
que. Ses adversaires n'ont pas tant de
scrupules.
Des bandes monarchistes cherchent en
ce moment à troubler ce pays qui fut ex-
ploité et ruiné par la monarchie.
Ce qu'on ignore et ce que nos amis por-
tugais ignorent peut-être aussi, c'est que
les fonds nécessaires à celte tentative in-
surrectionnelle ont été fournis par la Con-
grégation. Notamment, 'grâce à l'entremise
et au concours de la Compagnie de Jésus,
deux millions ont été récemment recueillis
et mis à la disposition des royalistes por-
tugais.
Nous pouvons .ajouter que le roi d'Espa-
gne en personne, redoutant l'extension du
mouvement ^républicains a été mêlé aux né-
gociations. :"
L'ACTUALITÉ
•
r::-..-"
- S
Le Congrès du Parti Radical
, et Radical Socialiste
.-.-
La politique du Cabinet est approuvée par la Commission
de tactique du Parti.—M. C. Pelletant unique oppo- .-
sant. — La deuxième journée. — La Vie
chère. - La Réforme électorale.
Le Ministère
Caillaux
fDe notre envoyé spécial)
Nîmes, 6 octobre. — Voici des détails
complémentaires sur la réunion d'hier soir :
A l'issue de la séance publiU,ue.. la Com-
mission de tactique et de politique généra-
le s'est réunie, sous la présidence de M.
Chérioux. Elle fut saisie d'un ordre dû jour,
signé par MM. Albert Dalimier et Ceccal-
di, députés. Cet ordre du jour exprimait la
confiance du Congrès au Gouvernement,
pour que, dans l'ordre et par la loi, et s'ap-
puyant sur les quatre groupes de fauche
de la Chambre, il fasse aboutir les réfor-
mes inscrites au programme du Parti.
Dans un deuxième paragraphe, <;et ordre
du jour exprime- également sa confiance au
cabinet, pour défendre, avçe fermeté, les
droits et les intérêts de la France, tout en
travaillant au maintien de la paix.
Un débat fort important s'est engagé.:
M. Camille Pelletan s'est opposé à l'a-
doption de l'ordre du jour. Il a déclaré que
ces sortes de manifestations n'étaient pas
dans les traditions des Congrès. Il dit voir
dans cet ordre du jour une porte ouverte
vers l'Alliance démocratique, et une porte
fermée au parti unifié. Il a critiqué la com-
position du cabinet, regrettant le départ de
M. Charles Dumont, et il a vivement repro-
ché au Gtiuvernement de ne pas avoir ob-
tenu la réintégration desi cheminots. Sa
conclusion fut que le Congrès n'avait pas
à prendre position à l'égard du cabinet.
C'est M. Dalimier qui répondit à l'ancien
minisire de, la marine. Le député de Cor-
beil commença par s'étonner de la fin de
non-recevoilr opposée à l'adoption de la mo-
tion.
— Nous avons non seulement le droit,
a-t-il dit, mais encore le devoir d'indiquer
la politique que nous entendons faire, et
avec qui nous voulons la faire. Au sur-
plus, cette question s'est posée dans tous
les congrès précédents. Personne n'a oublié
lés ordres du jour envoyés aux ministères
Waldeck-Rous-seau et Combes et le débat de
l'année dernière, à Rouen. Nous avions re-
gretté que la poLitique gouvernementale pa-
rût vouloir s'appuyer sur les éléments du
centre de la Chambre et être dirigée contre
les éléments avancés de la majorité .réJ»lO'
blicaine. La situation est modifiée. Le pré-
sident du Conseil par sa réponse catégori-
que à M. Monprofit, député d'Angers, a
nettement indiqué qu'il entendait ne garder
le pouvoir qu'avec le concours des groupes
de gauche. D'autre part, répondant à M.
Jaurès, à la Chambre, il ajouta: u Pour les
» réformes, nous serons d'accord si vous
» les voulez légalement, mais par la déma-
» gogic et la violence, jamais ! » Il a ainsi
marqué le fossé qui existe entre un gou-
vernement et des partis de gouverne-
ment et le Parti unifié. Nous estimons
que celle politique est bien celle qui ré-
pond aux aspirations de notre parti. Nous
n'avons ni crainte, ni honte. Nous pouvons
marcher seuls et soutenir à nous seuls un
gouvernement. Notre silence sur cette ques-
tion capitale ne serait compris de person-
ne dans ce pays. Je ne suis pas de ceux,
a conclu le député de Seine-et-Oise, qui veu-
lent toujours et quand même soutenir les
gouvernements. J'ai combaflù rnSs amis
pour le triomphe de la politique qui se fait
à cette heure. Je vous demande de l'ap-
prouver avec moi. »
Le discours si net et si vigoureux de M.
Dalimier a été salué par les applaudisse-
ments de tous les membres présents.
M. Camille Pelletan revient à la charge,
Il critique à nouveau avec âpreté la com-
position du cabinet. M. Dalimier lui répu-
quc.h
— Il y a, dit-il, dans le ministère, dix
ministres et sous-secrétaires d'Etat inscrits
sur le contrôle de notre Parti et il serait
déplorable que nous perdions la confiunce
jcn nos amis, au moment où ils arrivent au
pouvoir. Au surplus, le texte que nous vous
soumettons est à peu près le même que ce-
lui .que le bureau du comité exécutif, d'ac-
cord avec M. Emile Combes, portait au
président du Conseil, il y a un mois à peine.
Vous direz si vous voulez désavouer 'elre
bure'au -et son président. »
Les applaudissements éclatèrent à nou-
veau, et Ja motion fut adoptée à l'unani-
mité. Seul, M. Camille Pelletan a veté con-
tre.
Mandat a été donné à M. A. Dalimier de
la rapporter et de la soutenir à la séance
de samedi après-midi.
«♦»
LA DEUXIEME JOURNÉE
Dans les Commissions
Il brume - légèrement ce matin sur la
:vHle de Nîmes. Les congressistes du Nord,
qui croyaient ne trouver dans le Midi que
du soleil, sont un peu étonnés.: La pluie
les empêchera de visiter la ville.
C'est ce qui fait que les salles de com-
missions sont bondées. Il n'y a pas, en
effet, de séance plénière dans la matinée ;
seules, les Commissions de la Vie chère et
de la Réforme électorale se sont réunies-
La Cherté
de la Vie
Voici des extraits du rapport, présoot.1
au nom de la Commission des Etudes Eco1
nomiques, par M. Pascal Ceccaldi, députa
de l'Aisne : ,
La crise et l'anarchie ,.. ¡
Les perturbations atmosphériques et lë-s.
événements politiques qui se sont succès
depuis 1907 ont provoqué une crise âgnsf
l'industrie de l'alimentation. .-
Le surenchérissement de quelques den"
rées, habilement exploité, a provoqué des.
désordres, causé des troubles et engendr
une agitation dont tous les citoyens ont le
devoir de s'inquiéter. Il a plus particulière-
ment fourni à des professionnels de l'agita-
tion l'occasion de procéder dans les centres,
ouvriers à un enrôlement méthodique dé
recrues révolutionnaires. Il donnera lieUt
si on n'y prend garde, aux actes les plus
irréfléchis. N'est-ce pas à atteindre ce but
que s'emploient les hommes qui, dans un
intérêt purement politique, ont décrété in-
opportunément la grève des cheminots ?
Poussés par d'inavouables ambitions, gui-
dés par des appétits inassouvis, ceux là ten-
teront contre la loi n'importe quelle opéras
tion. Ils trouveront pour lfcs aider toutes
les personnes qu'a irritées le vote des der-
nières lois sociales, ou qui, persistent à pro-
tester contre le régime que la France s'est
librement donné.
Alors que cette crise est moins intens.
que dans le plus grand nombre des pays:
voisins, des professeurs d'anarchie, qu'au-
cune réforme, quelle qu'elle puisse être, ne
réussira à rendre raisonnables, organisent
la lutte dans la rue, recommandent le pil-
lage, jettent au milieu des masses inter*
médiaires la lie de la population et s'effor-
cent d'exercer l'action directe contre la loi-.
Quant aux camarades « conscients et orga-
nisés », comme la lutte de classes ne leur
parait "pas encore réduite à sa forme la plus
simple, celle de la bourgeoisie et du prolé-
tariat, ils se sont employés à démontrer,
en conformité de la. théorie de, Karl Marx
« que les populations rurales sont un prolé-
tariat au regard des populations. citadines,
cpa dernières fussent-e-ll-es prolétarisées
elles-mêmes De là. leur campagne pour les
travailleurs des villes contre les travail-
leurs des champs. Tactique qui a imprimé
au mouvement de ralïmentation son vérl-
table caractère. Il est devenu ce qu'on voM"
lait qu'il fût enarchique et politique, et s'il
prenait plus, d'importance il permettrait de
renouveler les incidents de la » Révolution
du pain ».
Les causes
Quelle peut être l'attitude du Parti radical
et radical socialiste toujours soucieux du
mieux-être des travailleurs quoique sans
cesse préoccupé de légalité ? Comment doit
se manifester son intervention auprès des
pouvoirs publics qu'il lui appartient de gui-
der ou de seconder quand leur action r-é-t
pond à ses aspirations réformatrices ? Vo-
tre commission des études économiques!
s'est employée à le rechercher et son rap-
porteur a accepté de traduire son opinion
dans les cinq jours qui précédaient le oon
grès.
A juste titre, on a noté que le prix des
denrées alimentaires, ainsi que celui des
loyers, avait augmenté considérablement.
Les salaires ont-ils subi la même marche
ascendante ? On s'est plu à l'affirmer ! Mais
l'on pourrait avec d'aussi bonnes raisons
défendre la thèse contraire. Alors que l'on
aJ'J'ivaraH à se mettre à peu près d'accord
sur cette controverse, il faudrait quand
même reconnaître que les facultés d'achat
des travailleurs ont diminué.
La cause n'est pas simplement dans la
raréfaction des produits. Elle réside en-
core dans l'abondance des métaux prôk
cieux. A toutes les périodes de l'histoire
des prix, le phénomène. que nous signa-
loBS n'a pas manqué, en effet, de se pro.
duire. Ainsi fut présentée la crise de Jj7.:
Ainsi est justifiée la crise de spéculation
dont ont souffert les Etats-Unis en 1907, el
s'explique en grande partie la hausse des
prix qui, depuis 1908, a atteint par bonds
irréguliers les chiffres exagérés qui ont
ému les populations.
La grande prospérité de notre agriculture
n'aurait pas permis cette énorme dispro-
portion dans les valeurs d'échange, si deux
facteurs nouveaux et imprévus n'avaient
rompu totalement l'équilibre établi entre
les producteurs et les consommateurs. Si-
gnalons tout d'abord le jeu des forces natu-<
relies contre lesquelles se heurte l'impuis,
sance des gouvernements. On comprendra'
mieux dans la suite les abus de la spécu-
lation qui doit être refrénée et sévèrement
punie. S'il est vrai qu'on soit désarmé con-
tre la sécheresse ou la fièvrè aphteuse, il
est pour le moins aussi vrai qu'on peut
mettre un frein -aux agissements de. ceux
qui, embusqués dans les abattoirs ou les
marchés, ranonnento les producteurs et af-
fament les consommateurs. Les mêmes rai-
sons nous obligent à convenir que ce qui
ne peut être tenté contre les éléments doit
être réalisé malgré les propriétaires d'im-
meubles. Car c'est un fait brutal, celui-ci.
Tandis que rien ne justifie ni n'explique
l'augmentation des loyers,les exigences des
propriétaires deviennent plus grandes.
Presque chaque terme traduit une VWK
DIMANCHE 8 OCTOBRE 1911. — N° 151S5.
: ANNONCES -..
AUX BUREAUX DU JOURNAL
^1, taol. dt Strasbourg et 71, rue du Faub.-St-Martin, PABlJ
Ut ches MM. LAGRANGE, CERF et c:,
l, place de fa Bourset 8,
Adresse Télégraphique : XIX* SltCLB- PARIS
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Les abonnements sont reçus sans Irais
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III 9 leeci à soir i 3 leues fo util, i23,m IOIlmartrt ÏÏUpioM 143-93
FONDATEUR: EDMOND ABOUT
TÉLÉPHONE : 424-90 et 424-91
Adresser lettres et mandaU à rAdmiJdstNNwr
- III
TRIBUNE LIBRE
.,:" -
Le Congrès .,.' "", ','
, :. ," ": ",' de Nîmes
- ■ „ .if. | »W > ■■■
Le Congrès rde Nîmes, qui 1
réunit cette année un nom- !
bre particulièrement impo-
sant dè militants du Parti
radical et radical socialis-
te, a commencé ses tra-
vaux dans une atmosphère de calme et
de confiance remarquable. Au lende-
main des crises qui viennent de secouer,
le pays, après les manifestations inté-
rieures et les menaces de complications
internationales par lesquelles nous ve- j
nons de passer, la force et Phomogénéi-
té de notre Parti se sont affirmées puis-
samment. Le discours de M. Henri Mi-
chel, son accueil enthousiaste par les
délégués venus de tous les points de la
France, ont prouvé combien est étroite
la communion d'idées qui les unit.
Mais aussi, comme nous voilà loin clu
Congrès de Rouen 1 Alors c'était la lutte
entre les diverses fractions qui sem-
blaient vouloir déchirer, scinder nos
troupes. Des questions de personnes ou
mieux l'interprétation souvent faussée
d'une politique de confusion et d'ater-
moiements menaçaient d'aboutir à des
divisions néfastes. Et voilà que, des
hommes ayant passé, l'union s'est re-
faite plus étroite, plus intime que ja-
mais.
Pour la onzième fois, le Parti radical
tient ses assises, il peut et doit profiter
des conditions essentiellement favora-
bles dans lesquelles va s'ouvrir la dis-
cussion, pour entrer en pleine période
d'activité réalisatrice et pour se donner
à lui-même une organisation et une dis-
cipline sans lesquelles il ne pourra ja-
mais fournir le maximum d'effort né-
cessaire à son succès. Attaqué de tous
côtés à la fois, accusé par les uns de
sectarisme, par les autres, de trahison
à ses principes, il faut qu'il groupe ses
forces en un faisceau assez robuste et
assez discipliné pour pouvoir à la fois
poursuivre son œuvre et en assurer l'a-
chèvement. -
Le programme des travaux du Con-
grès semble répondre à cette préoccupa-
tion ; une part très large a été ménagée
à l'organisation, à la propagande, Il
est apparu qu'à la veille du vote par la
Chambre de la réforme électorale il de-
venait indispensable d'augmenter et de
consolider notre champ d'action dans
l'ensemble des départements. Le Parti
radical a, depuis quelques années,
souffert de sa popularité même.
Envahi, à la suite de ses premiers suc-
cès et surtout après les élections de 1906
par une quantité énorme de politiciens
en quête d'une voie productive qui de-
vînt leur chemin de Damas, il s'est ac-
cru en nombre, mais diminué en puis-
sance. Des groupes se sont constitués ( t
Tattachés à lui dans le seul but d'obte-
nir son concours en faveur d'un candi-
dat futur ; certains d'entre eux, deve-
nus inutiles au lendemain de l echec,
se sont effrités et malgré leur état sque-
lettique, prétendent encore influer sur
les destinées de notre politique ; d'au-
- tres ont disparu, laissant des régions
entières désorganisées. La Commission
de propagande devra étudier ces situa-
tions, car il est urgent d'y parer sous
peine de les aggraver encore.
Et s'il demande à ses militants du
dévouement, le Congrès fera bien aussi
de demander à ses élus de la discipline.
Non pas, sans doute, la discipline étroi-
te qui met à la Chambre entre les mains
d'un des membres du groupe tous les
bulletins de ses amis ; non pas la dis-
cipline qui enchaîne les volontés indi-
viduelles sur tous les points et supprime
le libre arbitre ; mais la discipline ab-
solue sur les questions de principes, de
politique générale et surtout la disci-
pline dans le travail et la préparation
des débats parlementaires.
Voilà ce que le Congrès peut réali-
ser dans l'intérêt même du Parti. Mais
sa tâche ne se borne pas à ce labeur
égoïste.
La Francè vient de subir une série
d'épreuves rigoureuses. Chacune d'elles
doit faire l'objet d'une étude spéciale.
Dans le domaine social,. c'est le con-
trat collectif de travail qui figure en
tête de l'ordre du jour- Les conflits qui
ont marqué ces (dernières années ne
permettent plus d'éluder ni d'ajourner
ces questions. Nous assistons à une
lutte chaque jour plus vive entre les élé-
ments deproduction: le capital. et le
travail.
Parti de pondération, mais aussi de
progrès économique, résolu à assurer
aux classes ouvrières le maximum de
bien-être par tous les moyens légaux,
le Parti radical et radical socialiste a
pour premier devoir non seulement d'af-
firmer à nouveau ses désirs, mais d'en
préparer la réalisation par l'élabora-
tion de textes précis sur lesquels le Par-
lement sera appelé à se prononcer.
M. Henri Michel a dit que si l'ancien
bloc est dissous, ce n'est pas la faute
du Parti radical, celui-ci a un moyen
de prouver à la démocratie qu'il n'a pas
varié, c'est de lui apporter les réformes
sur lesquelles, autrefois, s'était faite
l'union des gauches.
La cherté de la vie, la politique ex-
térieure et coloniale viendront égale-
ment en discussion.
Sur la première question le Con-
grès, malgré la difficulté du problème,
tiendra sans doute à demander au Gou-
vernement surtout des lois contre l'ac-
caparement qui puissent atténuer la
source intarissable de misères dont
souffrent si vivement les classes labo-
rieuses.
Quant à la politique extérieure, nous
souhaitons que le Congrès affirme net-
tement sa volonté, non seulement de voir
maintenir la paix, mais aussi d'en fi-
nir avec la politique coloniale qui nous
a conduits à l'éventualité d'une guerre.
L'ordre du jour de confiance au
Gouvernement, voté à la presque una-
nimité par la Commission de tactique,
et faisant suite à la politique pacifiste
et résolue qu'il vient de pratiquer au
cours des pourparlers franco-allemands,
a résumé très nettement ce que nous
voulons.
Il reste à le réaliser et, pour y par-
venir, notre Parti n'aura qu'à trouver
la cohésion dont il a, dès la première
jséance de son Congrès, donné un si bel
exemple.
R. PERRISSOUD,
Député de Seine-et-Marne.
» ;—
LA POLITIQUE
-.:+e-+--,
LA CONFIANCE NECESSAIRE
L'ordre du jour de confiance
'dans le gouvernement, que la
Commission des vœux du Con-
grès de Nimes a adopté à l'una-
nimité moins une voix, sera ac-
cueilli avec la plus vive satis-
faction par la France républicaine.
Ainsi que l'a prolCla'mé avec force,
notre excellent ami Albert Dalimier :
« Nous avons non seulement le droit,
mais encore le devoir d'indiquer la po-
litique que nous entendons faire, et
avec qui nous voulons la faire. Le pré-
sident du Conseil, peur sa réponse caté-
gorique à M. Monprofit, député d'An-
gers, a nettement indiqué qu'il enten-
dait ne garder le pouvoir qu'avec le
concours des groupes de gauche. D'au-
tre part, répondant à M. Jaurès, à la
Chambre, il ajouta : « Pour les réfor-
i mes, nous serons d'accord si vous les
voulez légalement, mais par la déma-
c gogie et la violence, jamais 1 » Il a
ainsi marqué le fossé qui existe entre
un gouvernement et des partis de gou-
vernement et le parti unifié. Nous esti-
mons que cette politique esY bien celle
qui répond aux aspirations de notre
Parti. »
Et, à notre tour, avec le klép uté rde
Seine-ct-Oise, nous disons à notre Parti:
« Nous avons combattu, avec nos
amis, pour la politique qui se fait à cette
heure, nous vous demandons de l'ap-
prouver avec nous. »
Nul doute que l'assemblée plénière
'des délégués 'du Parti radical socialiste
tienne à honneur (Je ratifier, par un
vote unanime, celte nécessaire eonr
fiance 'dans le Gouvernement.
Et ce nouveau vote, émis après ceux
de tous les Conseils généraux républi-
cains, comme après celui qu'a adopté le
Comité exécutif 'du Parti radical, sur
la proposition 'de notre vénéra.ble ami,
M. Emile Combes, affirmera bien l'in-
0
Vissolîtbld attachement 3e tous les: ré-
publicains aux dévoués serviteurs qui,
au Pouvoir, ne séparent pas le souci de
l'ordre légal du souci des réformes laï-
queSr démocratiques et sociales.
Mais le Gouvernement n'a pas moins
Ibesoin de confiance pour poursuivre sa
sage et ferme politique extérieure, que
sa politique intérieure, généreuse et
hardie. Là encore, 'nous avons la certi-
tude que son attente ne sera pas trom-
pée. Les neuf cents congressistes de Nî-
mes ont acclamé le lier langage de notre
éminent collaborateur, Henri Michel,
s'écriant ;
« Le différend franco-allemand a fail-
li, à uti moment donné, dégénérer en un
conflit sanglant. Le Congrès se doit
de souligner le calme et le sang-froid
'du pays. L'union de tous les Français
Cfn face du danger fut un spectacle ad-
mirable. Ah ! que ceux qui calomnient
la France veuillent bien se souvenir
qu'hier comme aujourd'hui tous les
cœurs battent à l'unisson, et que, cal-
mes et dignes, tous les Français sofit
,rangés autour du drapeau. »
Certes tous les Français sont « rangés
autour du drapeau », mais il faut aussi
qu'ils fassent corps derrière leur Gou.
vernement s'ils ont le désir, comme M.
-Ca.illaux l'affirmait dans son discours
d'AlençÓn, « d'un accord franco-alle-
mand qui .ména.ge la dignité 'aes" deux
parties contractantes et soit à l'avan-
tage de l'une comme de l'autre. »
Cet accord, notre diplomatie prudente
et énergique est en voie de le réaliser.
Seule pourrait le contrarier une impa-
tience ou une nervosité injustifiables.
Union de tous les républicains pour
une politique de réformation sociale
dans la légalité ; union de tous les
Français pour itne politique de jierté
nationale dans la paix, telle est là de-
vise du gouvernement.
En faisant triompher cette politique,
M. Caillaux et ses collaborateurs conti-
nueront de bien mériter de la France et
de la RépubliQue.
Les On = Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui samedi :
Lever du soleil, 6 h. 8 m. du matin.
Coucher du soleil, 5 h. 27 m. du soir.,
Lever de la lune, 5 h. 28 m. du soir.
Coucher de la lune, 4 h. 54 m. du matin.
Courses à Paris (Prix des Coteaux, Prix de
Saint-Clcud).
AUJOURDHUt
L'horoscope
Il y a des tireuses de caries qui prédisent
le mariage à des « jeunes vieilles » de
soixante-dix ans -et une nombreuse lignée à
des échappés de la chapelle Sixtine.
Il y en a, en 'revanche, qui font des ho-
roscopes vraiment impressionnants;
On connaît la prédiction de la gitane
de Cadix, qui annonça au prince d-e Dane-
-mark qu'il serait roi à une époque où per-
sonne ne songeait ù la constitution d'un
royaume de Norwège.
Le Journal des Voyages a publié, en 1908,
-une prédiction faite par une « voyante » à
Guillaume Ier quand il était prince héritier
de Prusse.
Cette voyante a prédit à Guillaum-e Ier
qu'il sera.it empereur en 1871, mourrait en
1888 et que son empire serait détruit en
1913.
Voici comment la pythonisse allemande
s'y prit pour justifier son étrange prophé-
tie.
Elle écrivit tout d'abord la date de - la 1
révolution'de Pru-sse, soit. 14U
et elle y ajouta, 1
comme suit, les 8
chiffres qui 4
composent ce nombre 9
Le total donne.: 1871
Elle renouvela cette opération pour la
date du décès en prenant pour base 1871.
Celle addition ressort à 1888 ainsi qu'on
peut le constater ci-après : 1871 + 1 + 8 +
7 + 1 = 1888.
Partant du même principe, Joa voyante
fixa à 1913 la chute de l'Empire allemand
1888 + 1 + 8 + 8 + 8 = 1913:
Nous n'attachons naturellement aucune
importance à ces puérilités qui constituent
la distraction favorite des vieilles filles de
province et des fervents de l'occultisme.
Mais on ne peut s'empêcher de constater
l'étrangeté d'un hasard qui, par une sim-
ple combinaison de chiffres, arrive à don-
ner deux dates rigoureusement exactes
(1871 pour la proclamation de l'Empire
allemand et 1888 pour la mort de Guillau-
me Ier.
Quant à 1913, laissons faire les dieux.
Mal renseigné
---:+.
Notre confrère l'Echo de Paris exerce,
naturellement, son esprit au détriment du
Congrès du Parti radical et radical socia-
liste.
Dans un entrefilet intitulé « Noble pro-
gramme », il prétend démontrer qu' « à
l'heure où un vent de tempête passe sur
l'Europe », les congressistes ne sont oc-
cupés que d'une besogne sectaire.
Contrairement à son habitude, notre
confrère est mal renseigné. Il lui suffira,
pour s'en convaincre, de lire les patrioti-
ques paroles prononcées par notre excellent
collaborateur et ami Henri Michel, au début
de la séance d'ouverture. ,-
Il y trouvera la preuve que le Congrès
s'émeut, comme il le doit, de- la situation
internationale et des questions intéressant
l'honneur et la sécurité de la France.
Nous ajouterons que les acclamations
unanimes des 900 délégués, venus de tous
les points du territoire, et leur approbation
formelle de la politique de dignité natio-
nale poursuivie par le gouvernement sont
à coup sûr plus impressionnantes que la
note discordante et heureusement isolée du
correspondant de l'Echo de Paris.
i ♦ ,
LÉPINE DU SUEZ
..:-
te petit M. "Lépine va avoir une magni-
fique occasion d'exercer ses remarquables
talents de policier.
Un chef de service de la compagnie de
Suez vient de disparaître après avoir com-
mis des détournements qui s'élèvent, af-
firme-t-on, à un million.
Directement intéressé à sauver la caisse,
notre incapable préfet n'attendra vraisem-
blablement pas que le coupable vienne se
constituer prisonnier, ainsi qu'il est d'u-
sage pour les criminels de marque, depuis
':-nue -te gnome préside aux destinées de
notre malheureuse police.
Attendons-nous donc d'un instant à l'au-
tre à l'arrestation de l'employé infidèle.
D'ailleurs, cette fois, le vilain petit boai-
hpmme n'aura pas besoin de fabriquer un
plaignant. Etant administrateur de la com-
pagnie lésée, il pourra opérer lui-même.
comme Pierre Petit.
— — : ——
Les mains libres
M. Eon, avocat général à la Cour de
Cassation, est de ces trop nombreux magis-
trats qui cumulent fâcheusement leurs
fonctions judiciaires avec des fonctions
électives. M. Eon est conseiller général de
l'Ille-et- Vilaine.
C'est à ce dernier titre qu'il s'est livré,
tout récemment, à une critique excessive-
ment sévère de l'administration des che-
mins de fer de l'Etat.
Or, si M. Eon, conseiller général, est sans
indulgence pour nos chemins de fer natio-
naux, M. Eon, avocat non moins général,
semble, au contraire, en apprécier tout
particulièrement les bienfaits.
C'est ainsi, nous apprend la chronique,
qu'étant à Bordeaux, il jouissait du libre
parcours sur le réseau de l'Etat. En 1910,
cinq permis, en 1911 dix permis lui furent
octroyés sur ses instantes prières. Actuel-
lement encore, une carte gratuite, qu'il a
obtenue comme magistrat, lui permet de
venir siéger à Paris et de retourner, sans
bourse délier, critiquer vertement, à Ren-
nes, l'administration qui le véhicule si gé-
néreusement. -
Il semble en vérité que M. le conseiller
général Eon soit assez mal qualifié pour
une telle besogne. Il manque un peu de
cette indépendance absolue qui seule con-
ière le droit de critique.
, Et en attendant qu'une loi — que nous
appelons de tous nos vœux — l'ait mis en
demeure d'opter entre l'un ou l'autre de
ses deux mandats, il devrait pour le moins
comprendre qu'il y a quelque indécence à
cumuler les fonctions de quémandeur avec
celles de censeur.
-———————————— .—————————————
Défense Laïque
Le Congrès du Parti Radical et Radical
Socialiste a réservé, dans ses travaux, une
place importante à la défense de l'école
lüïqùe, 11 convient de l'en louer.
Jamais notre école et ses maîtres n'ont
été en butte à d'aussi violentes attaques
de la part des réactionnaires qui savent
bien à qui ils doivent leur écrasement.
C'est contre ces attaques, tous les jours
plus perfides, qu'il importe de défendre
une institution si chère aux républicains.
L'attitude du Congrès de Nîmes sera
pour le Parlement une indication. Et il
n'est pas douteux que la question de la dé-
fense laïque sera solutionnée dès la ren-
trée des Chambres.
—
La Congrégation et la -' - - ,-
Mie portigiise
---;+8-+-
On sait avec, quels sentiments d'huma-
nité les républicains portugais se sont em-
pares du gouvernement de leur pays.
Ils n'ont exercé aucune représaillc. Les
biens n'jont pas été saisis, les personnes
n'ont pas été inquiétées et c'est en toute
tranquillité que le jeune roi Manoel a pu
montrer sa valeur. en prenant la fuite.
Cette générosité qui rappelle celle des
vieux républicains de 1848 ne devait attirer
aucune reconnaissance à la jeune Républi-
que. Ses adversaires n'ont pas tant de
scrupules.
Des bandes monarchistes cherchent en
ce moment à troubler ce pays qui fut ex-
ploité et ruiné par la monarchie.
Ce qu'on ignore et ce que nos amis por-
tugais ignorent peut-être aussi, c'est que
les fonds nécessaires à celte tentative in-
surrectionnelle ont été fournis par la Con-
grégation. Notamment, 'grâce à l'entremise
et au concours de la Compagnie de Jésus,
deux millions ont été récemment recueillis
et mis à la disposition des royalistes por-
tugais.
Nous pouvons .ajouter que le roi d'Espa-
gne en personne, redoutant l'extension du
mouvement ^républicains a été mêlé aux né-
gociations. :"
L'ACTUALITÉ
•
r::-..-"
- S
Le Congrès du Parti Radical
, et Radical Socialiste
.-.-
La politique du Cabinet est approuvée par la Commission
de tactique du Parti.—M. C. Pelletant unique oppo- .-
sant. — La deuxième journée. — La Vie
chère. - La Réforme électorale.
Le Ministère
Caillaux
fDe notre envoyé spécial)
Nîmes, 6 octobre. — Voici des détails
complémentaires sur la réunion d'hier soir :
A l'issue de la séance publiU,ue.. la Com-
mission de tactique et de politique généra-
le s'est réunie, sous la présidence de M.
Chérioux. Elle fut saisie d'un ordre dû jour,
signé par MM. Albert Dalimier et Ceccal-
di, députés. Cet ordre du jour exprimait la
confiance du Congrès au Gouvernement,
pour que, dans l'ordre et par la loi, et s'ap-
puyant sur les quatre groupes de fauche
de la Chambre, il fasse aboutir les réfor-
mes inscrites au programme du Parti.
Dans un deuxième paragraphe, <;et ordre
du jour exprime- également sa confiance au
cabinet, pour défendre, avçe fermeté, les
droits et les intérêts de la France, tout en
travaillant au maintien de la paix.
Un débat fort important s'est engagé.:
M. Camille Pelletan s'est opposé à l'a-
doption de l'ordre du jour. Il a déclaré que
ces sortes de manifestations n'étaient pas
dans les traditions des Congrès. Il dit voir
dans cet ordre du jour une porte ouverte
vers l'Alliance démocratique, et une porte
fermée au parti unifié. Il a critiqué la com-
position du cabinet, regrettant le départ de
M. Charles Dumont, et il a vivement repro-
ché au Gtiuvernement de ne pas avoir ob-
tenu la réintégration desi cheminots. Sa
conclusion fut que le Congrès n'avait pas
à prendre position à l'égard du cabinet.
C'est M. Dalimier qui répondit à l'ancien
minisire de, la marine. Le député de Cor-
beil commença par s'étonner de la fin de
non-recevoilr opposée à l'adoption de la mo-
tion.
— Nous avons non seulement le droit,
a-t-il dit, mais encore le devoir d'indiquer
la politique que nous entendons faire, et
avec qui nous voulons la faire. Au sur-
plus, cette question s'est posée dans tous
les congrès précédents. Personne n'a oublié
lés ordres du jour envoyés aux ministères
Waldeck-Rous-seau et Combes et le débat de
l'année dernière, à Rouen. Nous avions re-
gretté que la poLitique gouvernementale pa-
rût vouloir s'appuyer sur les éléments du
centre de la Chambre et être dirigée contre
les éléments avancés de la majorité .réJ»lO'
blicaine. La situation est modifiée. Le pré-
sident du Conseil par sa réponse catégori-
que à M. Monprofit, député d'Angers, a
nettement indiqué qu'il entendait ne garder
le pouvoir qu'avec le concours des groupes
de gauche. D'autre part, répondant à M.
Jaurès, à la Chambre, il ajouta: u Pour les
» réformes, nous serons d'accord si vous
» les voulez légalement, mais par la déma-
» gogic et la violence, jamais ! » Il a ainsi
marqué le fossé qui existe entre un gou-
vernement et des partis de gouverne-
ment et le Parti unifié. Nous estimons
que celle politique est bien celle qui ré-
pond aux aspirations de notre parti. Nous
n'avons ni crainte, ni honte. Nous pouvons
marcher seuls et soutenir à nous seuls un
gouvernement. Notre silence sur cette ques-
tion capitale ne serait compris de person-
ne dans ce pays. Je ne suis pas de ceux,
a conclu le député de Seine-et-Oise, qui veu-
lent toujours et quand même soutenir les
gouvernements. J'ai combaflù rnSs amis
pour le triomphe de la politique qui se fait
à cette heure. Je vous demande de l'ap-
prouver avec moi. »
Le discours si net et si vigoureux de M.
Dalimier a été salué par les applaudisse-
ments de tous les membres présents.
M. Camille Pelletan revient à la charge,
Il critique à nouveau avec âpreté la com-
position du cabinet. M. Dalimier lui répu-
quc.h
— Il y a, dit-il, dans le ministère, dix
ministres et sous-secrétaires d'Etat inscrits
sur le contrôle de notre Parti et il serait
déplorable que nous perdions la confiunce
jcn nos amis, au moment où ils arrivent au
pouvoir. Au surplus, le texte que nous vous
soumettons est à peu près le même que ce-
lui .que le bureau du comité exécutif, d'ac-
cord avec M. Emile Combes, portait au
président du Conseil, il y a un mois à peine.
Vous direz si vous voulez désavouer 'elre
bure'au -et son président. »
Les applaudissements éclatèrent à nou-
veau, et Ja motion fut adoptée à l'unani-
mité. Seul, M. Camille Pelletan a veté con-
tre.
Mandat a été donné à M. A. Dalimier de
la rapporter et de la soutenir à la séance
de samedi après-midi.
«♦»
LA DEUXIEME JOURNÉE
Dans les Commissions
Il brume - légèrement ce matin sur la
:vHle de Nîmes. Les congressistes du Nord,
qui croyaient ne trouver dans le Midi que
du soleil, sont un peu étonnés.: La pluie
les empêchera de visiter la ville.
C'est ce qui fait que les salles de com-
missions sont bondées. Il n'y a pas, en
effet, de séance plénière dans la matinée ;
seules, les Commissions de la Vie chère et
de la Réforme électorale se sont réunies-
La Cherté
de la Vie
Voici des extraits du rapport, présoot.1
au nom de la Commission des Etudes Eco1
nomiques, par M. Pascal Ceccaldi, députa
de l'Aisne : ,
La crise et l'anarchie ,.. ¡
Les perturbations atmosphériques et lë-s.
événements politiques qui se sont succès
depuis 1907 ont provoqué une crise âgnsf
l'industrie de l'alimentation. .-
Le surenchérissement de quelques den"
rées, habilement exploité, a provoqué des.
désordres, causé des troubles et engendr
une agitation dont tous les citoyens ont le
devoir de s'inquiéter. Il a plus particulière-
ment fourni à des professionnels de l'agita-
tion l'occasion de procéder dans les centres,
ouvriers à un enrôlement méthodique dé
recrues révolutionnaires. Il donnera lieUt
si on n'y prend garde, aux actes les plus
irréfléchis. N'est-ce pas à atteindre ce but
que s'emploient les hommes qui, dans un
intérêt purement politique, ont décrété in-
opportunément la grève des cheminots ?
Poussés par d'inavouables ambitions, gui-
dés par des appétits inassouvis, ceux là ten-
teront contre la loi n'importe quelle opéras
tion. Ils trouveront pour lfcs aider toutes
les personnes qu'a irritées le vote des der-
nières lois sociales, ou qui, persistent à pro-
tester contre le régime que la France s'est
librement donné.
Alors que cette crise est moins intens.
que dans le plus grand nombre des pays:
voisins, des professeurs d'anarchie, qu'au-
cune réforme, quelle qu'elle puisse être, ne
réussira à rendre raisonnables, organisent
la lutte dans la rue, recommandent le pil-
lage, jettent au milieu des masses inter*
médiaires la lie de la population et s'effor-
cent d'exercer l'action directe contre la loi-.
Quant aux camarades « conscients et orga-
nisés », comme la lutte de classes ne leur
parait "pas encore réduite à sa forme la plus
simple, celle de la bourgeoisie et du prolé-
tariat, ils se sont employés à démontrer,
en conformité de la. théorie de, Karl Marx
« que les populations rurales sont un prolé-
tariat au regard des populations. citadines,
cpa dernières fussent-e-ll-es prolétarisées
elles-mêmes De là. leur campagne pour les
travailleurs des villes contre les travail-
leurs des champs. Tactique qui a imprimé
au mouvement de ralïmentation son vérl-
table caractère. Il est devenu ce qu'on voM"
lait qu'il fût enarchique et politique, et s'il
prenait plus, d'importance il permettrait de
renouveler les incidents de la » Révolution
du pain ».
Les causes
Quelle peut être l'attitude du Parti radical
et radical socialiste toujours soucieux du
mieux-être des travailleurs quoique sans
cesse préoccupé de légalité ? Comment doit
se manifester son intervention auprès des
pouvoirs publics qu'il lui appartient de gui-
der ou de seconder quand leur action r-é-t
pond à ses aspirations réformatrices ? Vo-
tre commission des études économiques!
s'est employée à le rechercher et son rap-
porteur a accepté de traduire son opinion
dans les cinq jours qui précédaient le oon
grès.
A juste titre, on a noté que le prix des
denrées alimentaires, ainsi que celui des
loyers, avait augmenté considérablement.
Les salaires ont-ils subi la même marche
ascendante ? On s'est plu à l'affirmer ! Mais
l'on pourrait avec d'aussi bonnes raisons
défendre la thèse contraire. Alors que l'on
aJ'J'ivaraH à se mettre à peu près d'accord
sur cette controverse, il faudrait quand
même reconnaître que les facultés d'achat
des travailleurs ont diminué.
La cause n'est pas simplement dans la
raréfaction des produits. Elle réside en-
core dans l'abondance des métaux prôk
cieux. A toutes les périodes de l'histoire
des prix, le phénomène. que nous signa-
loBS n'a pas manqué, en effet, de se pro.
duire. Ainsi fut présentée la crise de Jj7.:
Ainsi est justifiée la crise de spéculation
dont ont souffert les Etats-Unis en 1907, el
s'explique en grande partie la hausse des
prix qui, depuis 1908, a atteint par bonds
irréguliers les chiffres exagérés qui ont
ému les populations.
La grande prospérité de notre agriculture
n'aurait pas permis cette énorme dispro-
portion dans les valeurs d'échange, si deux
facteurs nouveaux et imprévus n'avaient
rompu totalement l'équilibre établi entre
les producteurs et les consommateurs. Si-
gnalons tout d'abord le jeu des forces natu-<
relies contre lesquelles se heurte l'impuis,
sance des gouvernements. On comprendra'
mieux dans la suite les abus de la spécu-
lation qui doit être refrénée et sévèrement
punie. S'il est vrai qu'on soit désarmé con-
tre la sécheresse ou la fièvrè aphteuse, il
est pour le moins aussi vrai qu'on peut
mettre un frein -aux agissements de. ceux
qui, embusqués dans les abattoirs ou les
marchés, ranonnento les producteurs et af-
fament les consommateurs. Les mêmes rai-
sons nous obligent à convenir que ce qui
ne peut être tenté contre les éléments doit
être réalisé malgré les propriétaires d'im-
meubles. Car c'est un fait brutal, celui-ci.
Tandis que rien ne justifie ni n'explique
l'augmentation des loyers,les exigences des
propriétaires deviennent plus grandes.
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