Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-10-04
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 04 octobre 1911 04 octobre 1911
Description : 1911/10/04 (N15181). 1911/10/04 (N15181).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
W 181ST. - VEffBEimAHte, '-" -- - -.. - _dO CIIQ CENTIMES CE nMM
MERCREDI 4 OCTOBRE 1911. — Re 15181.
LE SIX' SIECLE
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNÂfr
•*» Ddat. Itottrasbottrg et 71, rue du Faufc-St-Bfflin* PMBS
Et Chea 101. LAGRANGE, CERFetCk
s. place de la Bourse. s
JkSrwn Télégraphiée : XIX* SIÈCU - PAlIS,
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Paris irormi « 6 & 11 t. 20 fc
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Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
TRIBUNE LIBRE
----:'8:-- J
Quand sera voté le Budgt?
., t .,.
Le groupe socialiste S
pris l'initiative d'une ue..
mande de convocation im-
médiate des Chambres. La
i majorité le suivra-t-elle ?
C'est peu probable. Beau-
coup de députés et la plupart des sé-
nateurs estiment que le moment est
mal choisi pour instituer une discus-
sion sur les négociations franco-alle-
mandes, et qu'il fallait intervenir dès
les premiers jours ou faire confiance
au Gouvernement jusqu'à la fin des
pourparlers. D'autres expriment la
crainte qu'une réunion extraordinaire
du Parlement impressionne l'opinion
publique dont le calme remarquable a
été jusqu'à ce jour si favorable à notre
action diplomatique.
La rentrée n'aura donc lieu vraisem-
blablement qu'à sa date normale, dans
ia derrière semaine id'octobre. A ce
moment s'ouvrira une discussion cer-
tainement très large sur notre politi-
que extérieure. Les faits qui. viennent
de se dérouler au Maroc, en Tripoli-
lame, les complications qui en résul-
teront tôt ou tard en Extrême-Orient
sont trop graves pour ne pas faire
l'objet d'un débat très minutieux ; il
faut donc prévoir de longues séances
avant qu'il soit épuisé.
Les réintégrations des cheminots
provoqueront aussi, sans doute, une
nouvelle intervention. L'exemple don-
né il y a quelques semaines par la mo-
narchie anglaise et la reprise par les
Compagnies 'de tous les grévistes est
un argument trop fort pour n'être pas
repris et soumis a la Chambre.
A ces deux questions se superpose-
ra une interpellation sur la politique
générale, et voilà déjà un tableau du
travail suffisamment chargé pour qu'il
empiéte largement sur le mois de no-
vembre.
Dans ces conditions, ce n'est pas
Sans quelque inquiétude qu'on se de-
mande si le Budget pourra être voté
pour la fin de l'année. Et cependant,
51 y a là une nécessité absolue. L'an
ijernier, le premier budget de la légis-
lature a pris un développement consi-
dérable. L'explication s'en trouve dans
le désir légitime qu'avaient un grand
nombre de 'nos collègues nouvellement
élus (l'exposer des idées personnelles,
qu'ils venaient de faire triompher de-
vant le corps électoral. D'autre part,
la fréquence des crises ministérielles
n accru le retard causé par la multi-
,plicité des discours.
Mais l'exemple n'est pas a suivre.
[La mauvaise impression, qui est résul-
tée, dans tout Je Pays, du vote de sept
douzièmes provisoires, était trop jus-
tifiée, pour qu'il soit possible de con-
tinuer de tels errements.
La Commission du Budget s'en est
préoccupée. Elle a hâté, dans la plus
large mesure possible, ses travaux.
Les rapporteurs se sont engagés à fai-
re tous leurs efforts pour établir des
rapports succincts permettant une dis-
cussion rapide des propositions gou-
vernementales. Mais la Chambre sui-
vra-t-elle cette impulsion ? On peut en
aouter. Parmi les propositions qui
avaient été apportées à la tribune en
3910, très peu ont reçu satisfaction.
Ces propositions, qui sont motivées
par des intérêts parfois très impor-
Itaaits, surgiront certainement encore
cette année. Il est impossible d'éviter
nue certaines revendications ne soient
& nouveau soumises à la Chambre et
iie viennent alourdir et prolonger la
discussion. Des questions nouvelles se
poseront, telles les modifications à ap-
porter à la loi des retraites ouvrières.
Comment, dès lors, arriver aux simpli-
fications nécessaires ? Comment en ter-
miner avec le Budget avant le mois
de mars ou avril ?
D abord par la discipline. Il est à1
souhaiter que, dans l'intérêt du Par-
lement et dé nos finances, les chefs de
groupes invitent leurs adhérents à res-
treindre le nombre et la durée de leurs
interventions. Diverses modifications
du règlement et, notamment, la limita-
tion du temps accordé à chaque ora-
teur pourraient également intervenir.
sMais il est surtout indispensable que la
Chambre accepte de fournir, dès le dé-
de l'examen du Budget, l'effort
inéluctable des séances supplémeptaJ-
res el su-rooul des eanCes du matin.
On a beaucoup médit de ces séances
matinales, dont l'auditoire restreint se
prête mal, il est vrai, aux effets ora-
toires. N'empêche qu'elles seules ont
permis, l'an dernier, d'en finir avec les
lenteurs interminables qui avaient
marqué jusqu'alors la discussion.
Le distingué président de la Com-
mission du Budget saura sans doute
faire admettre cette nécessité par tous
ceux de nos collègues — et ils sont lé-
gion — que préoccupê cette gravé
question de donner à la France son
Butlgei-jen tenips-ufile- -Seule, -une c ol-
laboration quasi-unanime Sous per-
mettra d'éviter J'angoisse d'un débat
sans fin, à l'heure où les questions
d'ordre social nous ouvrent un champ
d'action autrement étendu et fécond.
R. PERRISSQUD,
Député de Seine-et-Marne.
:—!
LA POLITIQUE
.:+:-
LES SOCIALISTES ET LA RAISON
Quand il arrive au Temps
'd'aveir une idée, il y tient
beaucoup. Il en eut une la se-
,maine passée et il l'exprima
avec autant de superbe que de
concision : « Révolutionnaires et réfor*
mistes se valent. »
Auiourd/ntiit y rement, il y insiste :
réformistes et révolutionnaires sont pa-
reillement « des forcenés de l'anar-
chie » et quant au Rappel « qui a cru
nécessaire de combattre l'opinion du
Temps », c'est tout simplement que le
Rappel « ne peut se résoudre à une
rupture avec les socialistes » et qu'il
« espère toujours les ramener à la rai-
son. » -
Ça y est, voilà l'accusation lancée.
Eh bien 1 n est-ce pas, autant dire tout
de suite, qu'elle ne nous effraie pas.
Nous, « rompre » avec les socialis-
tes ? Certes non, et si nous ne le vou-
lons pas, c'est que nous comptons
bien, en effet, « les ramener à la rai-
son »..
Par aveuglement ou par faiblesse, ils
ont permis qu'une demi-douzaine d'a-
narchistes devinssent les maîtres des
syndicats et des journaux syndicalistes
en devenant les maîtres de la C. G. T.
Le Rappel, comme Jules Guesde lui-
même, a m le péril,, et, avec Jules
Guesde, il la dénoncé. Peu à peu, les
militants socialistes circonvenus se
ressaisissent.
Hier, les cheminots réformistes refu-
saient de transférer leurs bureaux à la
C. G. T. ; aujourd'hui, c'est Le Socia-
lisme, organe des guesdistes, qui part
en guerre contre la « Commission ad-
ministrative permanente » ; c'est le
Travailleur-du Nord qui rive son clou
au « Sans-Patrie » de la Guerre sociale.
Décidément, les socialistes se ren-
dent « à la raison ». Le Rappel ne s'en
attribue pas le mérite, mais il en féli-
cite les socialistes et, lui qui n'a pas
perdïi le souvenir des âpres et nobles
batailles, - livrées en commun, avec eux.
il est tout heureux de voir qu'ils n'en-
tendent pas laisser bafouer plus long-
temps par le Père Peinard t $CS amin-
ches leur magnifique idéal de liberté et
de justice.
Et, au surplus, que fait le Temps lui-
même? N'a-t-H pas loué M. Alexandre
Varenne, socialiste authentique et
« unifié », de répudier toute solidarité
avec les sans-patrie ? Est-ce le Temps
qui a eu tort ? Est-ce M. Varenne qui
n'est pas « revenu à la -raison ». Mais,
d'abord, est-ce que le Temps se lait la
moindre idée de ce que c'est que le
socialisme ?
Les On = Dit
——
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui mardi -:
Lever du soleil 6 h. 2 m. du matin.
Coucher du soleil, 5 h. 36 m. du soir..
Lever de la lune, 4 h. 19 m. du eroirr
Couriher de la lune, 11 h. 56 m. du soir.
Courses à Saint-Ouen.,
AUTREFOIS
re Rappel du 4 octobre 1875 fi
re discours de M. Léon Say est au 'JôUf-
tfal Officiel. M. Buffet a eu beau résister,
le disoGure de M. Léon Say est au Joufnaft
VTJiâel. M. Buffeï a OT Eeatt offrir sx ëè-
mission, le discours de M. Léon Say est au
Journal Officiel. (Article de Vacquerie.)
- Une dépêche de Bayonne, 2 octobre,
annonce que les carlistes ont repris jeudi
soir le bombardement de Saint-Sébastien. Il
y a eu un mort et une dizaine de blessés.
L'inquiétude est très grande dans la ville.
Les carlistes établissent de nouvelles batte-
ries.
fi Voua disiez donc, comtesse ? n
Achille, qui fut le Bressant du Petit La-
zari — ce théâtre du boulevard eut sa vo-
gue en 1830 et disparut vers 1863 — Achil-
le, la « coqueluche » de son public, n'ai-
mait point que l'on parlât lorsqu'il jouait.
Et comme c'était « un Hercule », les titis
d'alors croyaient sage d'être respectueux.
Un soir, alors qu'il était en plein d'une
triomphante tirade, il entend qu'à « la pou-
taille » on casse des noix.
Il lève la tête :
- Eh bien ! crie-t-H, ce bruit ne va-t-il
pn.s bientôt finir ? Faut-il que je monte ?
— Ce n'est pas moi, monsieur Achille 1
répondit une voix timide. -
•— C'est bon 1 c'est bon ! nous réglerons
& la sortie 1. Ah ! zut,, je ne sais plus où
j'tin étais.
Et, se reprenant,. au dialogue :
- Vous disiez donc, comtesse ?..«
AUJOURD'HUI
La bonne manière
C'est la manière forte que nous devrions
nettement adopter pour en finir une bon-
ne fois avec les apaches, : l'exemple nous
en vient de loin, sans doute .mais il est
bon d'être médité.
Tous nos confrères new-yorkais relatent,
ce' jours-ci, que la première condamnation
en vertu de la nouvelle loi contre la pos-
session d'armes meurtrières facilement dis-
eimulables vient d'être prononcée.
Un italien, qui s'est reconnu coupable
d'avoir été trouvé porteur d'un pistolet, à
£ té condamné à un an de réclusion. On
commente la sévérité de la sentence, mais
elle est généralement approuvée.
Voilà ce qu'il faudrait ici : la réclusion
aux apaches do la moindre faute. Le mé-
tier serait vite intenable et la sécurité de
nos rues y gagnerait.
■ ———————— ————————————
- TJ11 oviloli
1 .+-
M. de Lanessan si étudié d'une façon re-
marquablement intéressante, les causes
de la déchéance de notre marine et de l'a-
narchie qu'il, y a découvert.
11 est une Cause cependant, sur laquelle
nous regrettons qu'il n'ait pas cru devoir
insister.
Elle consiste par le fait, pour certains
ministres de la marine, d'avoir été vérita-
blement inféodés aux gros fournisseurs et
aux métallurgistes.
Nous ne doutons pas que M. de Lanes-
san, en vienne bientôt à traiter cette ques-
tion passionnante, avec la compétence
que chacun se plaît à lui reconnaître.
POUR LES ŒUVRES D'ART
; t -
Nous avons annoncé qu'un incendie s'é-
tait déclaré, l'avant-dernière nui't, dans
une des chapelles latérales de la merveil-
leuse église Saint-Sévérin.
Des cierges avaient communiqué le feu
à des tentures mortuaires, disposées au-
tour d'un cercueil que veillaient deux em-
ployés de l'église. Les pompiers durent,
pour se rendre maîtres du sinistre, briser
1f vftrail de la chapelle dont tout l'intérieur
a néanmoins été détruit.
On nous console en nous affirmant que
la chapelle ne contenait aucune œuvre
d'art et que par bonheur, le vitrai] brisé
n'appartenait pas à la série des verrières
des XVe et XVIe siècles, qui font l'admira-
tion de tous les visiteurs.
Simple hasard. Le clergé a la détestable
manie de faire voisiner les bougies et les
tentures décoratives. Le mois de Marie,
l'adoration perpétuelle, et les enterre-
ments, peuvent être considérés comme de
vérftables préparatifs d'incendie. Et quand
on constate la rareté relative des églises
détruites par les flammes, on est tenté de
croire aux miracles 1
Une mesure de protection s'impose, et
en se joignant à nous pour l'obtenir, ceux
qui, marchan't dans le sillage de M. Mau-
rice Barrés, combattent pour la protection
des églises, profiteront d'une belle occa-
sion de faire autre chose que du senti-
ment sur le clocher branlant et le porche
moussu.
Il faut, de toute nécessité, interdire dans
l'intérieur des temples, ces tenlures déco-
ra'tives qui constituent un réel danger.
Nous ne prétendons pas que l'interdiction
doive s'étendre à toutes les églises, — on
qualifierait la. mesure de -xlexa-toire, -
mais au moins aux églises classées com-
me monuments historiques ou contenant
des objets d'art. Les étoffes drapées et les
fanfreluches d'un goût douteux sans les-
quelles il n'est point de grande fête catho-
lique, n'ajoutent ni beauté ni majesté à
des bijoux architecturaux du genre de
Sain't-Séverin.
Il est d'ailleurs inutile que le clergé se
mette à saboter nos oeuvres d'art : M
Dujardin-Beaumetz suffit h Qo(h, tacue.
Les Affaires du Maroc
i
LE CONSEIL DE CABINET D'HIER
LES NECOCIATIONS PROGRESSENT
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se sont réunis hier matin à dix heures et
demie en conseil de cabinet au ministère
de l'intérieur, sous la présidence de M.
Gaillaux. Tous étaient présents sans ex-
ception.
La. séance a été exclusivement consacrée
aux affaires du Maroc.
La note communiquée constate que € le
ministre des affaires étrangères a mis le
conseil au courant de l'état des négocia-
tions qui progressent dans des conditions
satisfaisantes ».
Les ministres se réuniront de nouveau
jeudi en conseil de cabinet.
LE RAPPORT ALLEMAND
A la suite du conseil de Cabinet, notre
confrèro le Temps a publié hier soir l'in-
formation suivante :
« La communication que M. de Selves a
faite ce matin au conseil de Cabinet au
sujet de la négociation franco-allemande
relative au Maroc se basait, comme nous
l'avons dit plus haut, sur un rapport ar-
rivé dans la nuit de M. Jules Cambon.
« Ce rapport, par son texte et par les
impressions qui s'en dégagent, confirme do
la façon la plus catégorique les informa-
tions que le temps a publiées les trois
derniers jours de la semaine passée et qui
ont été contestées tant par certains com-
muniqués pessimistes du cabinet du minis-
tre des affaires étrangères que par cer-
tains journaux.
« Sur deux des trois points qui étaient
en discussion, la rédaction française a é'té
acceptée Il en reste un sur lequel la for-
mule est encore à trouver, sans que cepen-
dant le désaccord porte sur les principes.
« C'est donc bien une progression satis-
faisante qui se développe et l'on a tou-
jours toutes raisons d'espérer,- en ce qui
'touche le Maroc, un accord prochain. 1)
LA FINANCE FRANÇAISE
ET LA PLACE DE BERLIN
On avait ces jours-ci répandu un bruit
d'après lequel le gouvernement aurait au-
torisé la finance française à prêter à la pla-
ce de Berlin les sommes dont elle avait
besoin pour sa liquidation. On indiquait
même que la Banque de France aurait
participé à ces avances pour une somme
de 300 millions.
Le ministère des finances oppose S cette
information le démenti suivant :
h Il est absolument faux, malgré les
bruits tendancieux répandus depuis quel-
ques jours par certains organes que le
gouvernement soit intervenu, sous une
Forme quelconque et dans quelque mesure
que ce soit, auprès de la finance françai-
se à l'occasion des liquidations sur les
places étrangères. » - ,,- ,.
L'ACCORD EST IMMINENT
Au Cours des deux entretiens qui eurent
lieu samedi et dimanche entre MM. de Ki-
derlen-Waechter et Canibon, le ralliement
du nemen^ allemand au point de
vue français s'est affirmé — sous réserve
de quelque très secondaires modifications
de termes - sur les deux points du projet
français jusqu'ici contestés par l'AlJema-
gne. par l'Allema-
Sur la question, de juridiction, le ccuvèr-
nement allemand accepte le prWiPe èua
réalisation de - la suppression des «((pHu-
lations, qui doivent être remplacées par un
rriegefimme e judiciaire conforme à celai des
grandes puissances. La France as-surera
l'établissement et l'exercice de ce régime
après une période transitoire - dont le
délai sera ultérieurement fixé par elle —
pendant laquelle fonctionnera une juridic-
non mi-consulaire, mi-arbitrale dont les
oispositions sorit dès aujourd'hui réglées
entre Paris et Berlin.
• En ce qui concerne le statut des oroté-
gBS, le gouvernement allemand reconnaît
la nécessité de l'abrogation de. la conven-
tion de Madrid, la France acceptant d'au-
tre part de maintenir, à titre transitoire,
les droits actuels de protection dûment
établis à ce jour, jusqu à extinction de
leurs bénéficiaires.
Quant aux demandes nouvelles formu-
lées la. semaine dernière par la chancelle-
11e allemande, nous croyons savoir qu'el-
les n'ont pas été maintenues par M. de Ki-
derlen-Waechter.
Nous avons indiqué que l'une de ces de-
mandes réclamait l'exemption totale et dé-
finitive de toutes taxes intérieures pour
1 industrie minière au Maroc. Une autre
demande nouvelle portait sur la création
d'un organe de contrôle international dont
le gouvernement français ne pouvait logi-
quement admettre le principe.
Enfin, en prévision des imprévues dif-
ficultés d'application qui pourraient sur-
gir au moment de l'entrée en vigueur des
différen'tes dispositions de l'accord la
France et l'Allemagne ont décidé de sou-
mettre au tribunal de La Haye la solution
de ces éventuelles difficultés.
Tous les objets de sérieuse divergence
de vues entre les deux gouvernements pa-
raissent, donc aujourd'hui éliminés en ce
qui concerne le projet d'accord marocain
dont, en cet état des faits, la conclusion
doit être tenue pour imminente ; les signa-
tures seront sans doute échangées, avant
la fin de la semaine. -
Rappelons qu'une fois acquis entre Pa-
ris et Berlin, cet accord devra être propo-
sé, conjointement par la France et l'All-
magne, à la ratification des puissances si-
gnataires de l'Acte d'Algésiras.
Tandis que s'engagent les pourparlers —
qu'on prévoit aisés et brefs — relatifs à
cette ratification, les chancelleries fran-
çaise et allemande vont reprendre le labo-
rieux éclaircissement du projet d'accord
congolais, dont la discussion resta inter-
rompue sur une fort sérieuse divergence
des solutions proposéesà Paris et à Ber-
lin.
QUESTIONS EXTÉRIEURES
La Guerre
Italo =T urque
Les hostilités continuent. — Les Turcs se préparent à
une défense acharnée de Tripoli. — Une troisième
demande d'intervention de la Turquie aux
puissances. — Une intervention
austro-allemande (?)
Rome, 2 octobre. — Les torpilleurs turcs
coulés à pic par les Italiens : Sanl-Anlalia,
focad et Eliagod (165 tonnes, 2.200 chevaux
27 nœuds), avaient été construits à Gènes
par Ansaldo en 1909.
Le contre-torpilleur Tajjar (270 tonnes,
£ 5 nœuds), avait été construit par Krupp.
Quatorze officiers' et deux cents soldats
turcs sont prisonniers à Tarente et seront
inlernés.
On reçoit la nouvelle qu',un paquebot ita-
lien a été saisi dans les Dardanelles par
les Turcs. Aussi en réponse à cet acte le
gouvernement italien a ordonné de s'empa-
rer de tous les bateaux marchands turcs
se trouvant dans lés eaux ou les ports ita-
liens.
L'escadre anglaise, composée de cinq cui
rassés et trois croiseurs cuirassés est pas
sée à Malte, et après s'être ravitaillée en
toute hâte, ell ea continué vers la mer Egée
ou elle stationnera pour défendre les na-
tionaux en cas de troubles causés dans la
Turquie continentale par le conflit actuel.
Le gouvernement italien a donné l'ordre
d'éteindre les phares et signaux dans la
mer Rouge.
Le bruit a couru de la possibilité d'une
action turque dans la mer Rouge mais la
Turquie y possède seulement quelques très
vieilles canonnières immobilisées à Hodej.
da et un petit croiseur protégé tandis que
l'Italie a tout récemment renforcé sa sta-
tion navale d'Erytrée.
D'ailleurs il faut exclure cette possibilité;
car la tranquillité des populations arabes
de la côte turque est loin d'être assurée
et la Turquie ne pourrait éloigner aucune
force de- ces points peu sûrs.
D'autre part, l'Italie a déjà manifesté
plusieurs fois son intention de limiter le
champ des hostilités à la Tripolitainfr.
Le consul. italien Galli est arrivé à Mal-
le, se rendant à Rome pour conférer avec
le ministre des affaires étrangères.
SUR 1 A COTE CYRENAIQUE
Rame, 2 octobre. — Des nouvelles arri-
vées do Malte, où elles ont été apportées
par des fugitifs venant dc Trip"til-, diee--t
qu'à Benghazi et en Cyrénaîque, la situa-
tion est très grave, parce que les Arabes,
poussés par, les Turcs, se seraient soule-
vés contre le gouvernement et aussi contre
les chrétiens. Ceci mérite une confirmation'.
Une opération navale pourrait bientôt se
produire de ce côté..
LES NOUVELLES DE TRIPOLI
Les Turcs se préparent à une défense
acharnée
Rome, 2 octobre. — A Malte est arrivé
le dernier bateau parti de Tripoli amenant
des fugitifs maltais qui en qualité de su-
jets anglais ont réclamé la protection du
gouvernement britannique. Ils disent
qu'aucun Italien n'est resté à Tripoli et
que le consul Galli avec les derniers re-
tardataires, au nombre de cinquante envi-
ron, se sont retirés sur les navires italiens
peai de temps avant l'expiration du délai.
Us affirment que le calme règne dans la
ville désertée, que les Turcs se préparent
à une défense acharnée, que les vivres
commencent à manquer et que le blocus
des navires italiens autour du port est très
sévère.
Le bombardement a dû commencer sa-
medi soir et reprendre dimanche malin,
mais évidemment les Italiens ont coupé
l'unique côblo télégraphique de l'Eastern
company afin d'isoler complètement Tri-
poli ; le seul moyen de communications
est la télégraphie sans fil des bateaux, et
pendant toute la journée d'hjer le gouver-
nement n'a donné aucun communiqué offi-
ciel, ee qui laisse croire que les conditions
de l'atmosphère empêchent complètement
la transmission radiotélégraphique. Aussi
on attend anxieusement d'un moment à
l'autre le résultat officiel du bombarde-
ment.
LES COMMUNICATIONS TELEIRAPHI-
QUES ROMPUES
Rome, 2 octobre. — Je vous confirme
que la station radiotélégraphique de Der-
na a été détruite à coups de canon par le
cuirassé Pi sa. Le eàblo télégraphiqtue de
Tripo'li à Malte étant coupé et le réseau
de Tripolitaine n'étant pas réiuni à celui de
Tunisie, toute la côte tripolitaine est abso-
lument isolée.
DEUX NOUVEAUX TORPILLEURS
TURCS COULES (?)
Rome, 2 octobre. — Le bruit court que
les croiseurs italiens Vcllor-Pisani .et Lom-
bard/a auraient détruit à coups de canon
deux torpilleurs turcs dans le port alba-
nais de Maurzoni, à quelques kilomètres
au nord de Preveza.
Ces deux torpilleurs guettaient la sortie
de Corfou d'un paquebot italien pour le
capturer, et ce dernier avait demandé du
secours en Italie.
Les torpilleurs turcs sont du; même type
que ceux qui ont été détruits ces jours
derniers.
LE PLAN DE CAMPAGNE TURC
Rome, 2 octobre. — D'après les nouvel-
les reçues de Tripolitaine, on s'attend ici
à ce que les Turcs n'opposent sur la côte
aucune résistance sérieuse aux troupes ita-
liennes.
Leur plan parait être de se txmcentrer il
1 intérieur, dans la direction de Mourzould
et de Ghat. Ils espèrent sans doute soule..
ver la population et ajouter ainsi un .ap..
point considérable aux 7 à 8.000 hommes
dont ils disposent actuellement dans les
deux vilayels On ne saurait se dissimuler
que ce plan serait de nature à prolonger le
conflit, l'accès de l'intérieur de la fripo*
litaine étant malaisé pour les troupes eu"
ropéennes.
LA TURQUIE ET LES PUISSANCES
Conslantinople, 2 octobre. — La Turque
vient d'adresser aux puissances une troisiè
me demande d'intervention.'
Le Parlement ottoman va être incessant
ment convoqué pour le 14 octobre. t
L'AMBASSADEUR DE TURQUIE W
- AU QUAI D'ORSAX
Son Excellence Rifaat pacha, ambassa*
deur de Turquie à Paris, s'est rendu hier,
après-midi au Quai d'Orsav, où il n PU une
entrevue avec M. de Selves.
L'ACTION DU BARON MARSCHALL
Berlin, 2 octobre. — Il est inexact quef
le baron Marschall ait présenté hier, daivf
sa conversation avec le grand-vizir, Jesr
préliminaires de paix définis par le cabine-
italien. Le cabinet italien n'a encore overll
personne des conditions .l'°e<; Par lui
pour la signature de la paix. Elles !H'S3U"
raient donc avoir été co mm u-n i q u ée s pn .T
Je baron Marschall.
Il est probable toutefois qu'en remcUanC
la réponse de l'empereur Guillaume au
grand-vizir, le baron Marschall s'est ensui-
te entretenu avec lui des conditions que lé
Turquie mettrait à la signature de la paix..
Un affirme que le nouveau cabinet 0110..
man serait prêt à reconnaître le fait dtY
l'occupation de la Tripolitaine par rH311
en échange d'une indemnité.
L'INTERVENTION
- austro^LLCMANDE
Rome, 2 octobre. — La guerre pourrait
être bientôt interrompue grâce à l'inter-
vention amicale de l'Allemagne et de J'Au"
triche, dont les diplomaties feraient rl
sérieux efforts pour amener la Turquie iIl
la conciliation.
Il s'agirait de la cession complète à l'Itav
lie de la Tripolitaine sur laquelle la Portai
garderait une haute souveraineté, créanl
ainsi une situation analogue à celle de rE-*
gypte. Toutefois l'Italie aurait en main iotN
tes les fonctions gouvernementales.
On assure qu'une décision pourrait être
prise en ce sens aussitôt après le bombar.
dement de Tripoli et même avant l'occupa*
tion par le corps expéditionnaire. Dans Mt
cas la Turquie retirerait immédiatement
ses troupes en remettant le pavs aux au»
torités italiennes.
1
POSSIBILITES DE MEDIATION
,
Cologne, 2 octobre. — La Gazelle de ilëv
logne publie le télégramme de Berlin sui-
vant : a
« D'après les dernières nouvelles, il sem"
ble que les chances de limitation du con-
flit augmentent de plus en plus. Non seu
lement les gouvernements neutres manifes-
tent la meilleure volonté de s'employer
dans ce sens, mais on "pense aussi que rI.
talie elle-même ne fait rien pour rendra
cette tâche diffieile.
« On présume, d'autre part, que le fait
qu'il n'y a plus lieu pour la Turquie d es-
pérer de résister longtemps avec succès en
Tripolitaine, parce que la flotte italienne
coupe les communications avec la métropo*
le, fait qtue la Turquie elle-même ne sau-
ra.it contester, ne sera pas sans ercu
quelque influence sur les décisions de Iap
Porte.
« On croit, en conséquence, qu'il est Psu"
faitement possible que d'ici à peu de temps
on trouve une base utilisable de médiation
entre les deux belligérants D.,
Londres, 2 octobre. — Le Time s publie
une dépèche de- Constantinople disart*
qu'au cours de son entrevue avec Saîd pa-
cha le baron Marschall parait avoir pres-
sé le grand-vizir d'ouvrir des négt)ci::¡ti(\n
avec-l'Italie sur la base de l'ultimatum ita-
lien.
LES ASSURANCES ITALIENNES
Vienne, 2 octobre. — L'ambassadeur cïr,
talie à Vienne a. eu hier un entretien a\M
le comte d'Aerenthal. Il lui a donné, les,
assurances les plus formelles que nlAhe:
voulait maintenir le slatu quo dans les Bal-
kans et qu'elle s'en tiendrait aux dOclarax
tions faites à Vienne en ce qui concerne!
l'Albanie. Les mêmes assurances ont été
répétées par le marquis de San Giuliano au
chargé d'affaires austro-hongrois en Italie..
Le ministre des affaires étrangères ita-
lien a affirmé en outre que le débarque-
JDent ttané&snr'ht,ôte allwuHfrsc ItMài"
pas eu lieu, qu'il n'était pas dans les m
tentions italiennes;
Ces démarches ont eu pour résultat de
calmer en Autriche l'opinion très excitée.
paf les nouvelles du combat de Preveza.
On n'en fait pas moins remarquer à Vien-
ne que la présence des bateaux italiens
dans la mer Egée était de nature à éveilleïi ,
des soupçons, et je crois savoir que la iii.
plomatie austro-hongroise a fait connaître*
à Rome son opinion à ce suj et.
En ce qui concerne la Turquie, on 88,
V
MERCREDI 4 OCTOBRE 1911. — Re 15181.
LE SIX' SIECLE
ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNÂfr
•*» Ddat. Itottrasbottrg et 71, rue du Faufc-St-Bfflin* PMBS
Et Chea 101. LAGRANGE, CERFetCk
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- - l- '}#r:..,f -
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Adresser lettres et mandats à l'Administrateur
TRIBUNE LIBRE
----:'8:-- J
Quand sera voté le Budgt?
., t .,.
Le groupe socialiste S
pris l'initiative d'une ue..
mande de convocation im-
médiate des Chambres. La
i majorité le suivra-t-elle ?
C'est peu probable. Beau-
coup de députés et la plupart des sé-
nateurs estiment que le moment est
mal choisi pour instituer une discus-
sion sur les négociations franco-alle-
mandes, et qu'il fallait intervenir dès
les premiers jours ou faire confiance
au Gouvernement jusqu'à la fin des
pourparlers. D'autres expriment la
crainte qu'une réunion extraordinaire
du Parlement impressionne l'opinion
publique dont le calme remarquable a
été jusqu'à ce jour si favorable à notre
action diplomatique.
La rentrée n'aura donc lieu vraisem-
blablement qu'à sa date normale, dans
ia derrière semaine id'octobre. A ce
moment s'ouvrira une discussion cer-
tainement très large sur notre politi-
que extérieure. Les faits qui. viennent
de se dérouler au Maroc, en Tripoli-
lame, les complications qui en résul-
teront tôt ou tard en Extrême-Orient
sont trop graves pour ne pas faire
l'objet d'un débat très minutieux ; il
faut donc prévoir de longues séances
avant qu'il soit épuisé.
Les réintégrations des cheminots
provoqueront aussi, sans doute, une
nouvelle intervention. L'exemple don-
né il y a quelques semaines par la mo-
narchie anglaise et la reprise par les
Compagnies 'de tous les grévistes est
un argument trop fort pour n'être pas
repris et soumis a la Chambre.
A ces deux questions se superpose-
ra une interpellation sur la politique
générale, et voilà déjà un tableau du
travail suffisamment chargé pour qu'il
empiéte largement sur le mois de no-
vembre.
Dans ces conditions, ce n'est pas
Sans quelque inquiétude qu'on se de-
mande si le Budget pourra être voté
pour la fin de l'année. Et cependant,
51 y a là une nécessité absolue. L'an
ijernier, le premier budget de la légis-
lature a pris un développement consi-
dérable. L'explication s'en trouve dans
le désir légitime qu'avaient un grand
nombre de 'nos collègues nouvellement
élus (l'exposer des idées personnelles,
qu'ils venaient de faire triompher de-
vant le corps électoral. D'autre part,
la fréquence des crises ministérielles
n accru le retard causé par la multi-
,plicité des discours.
Mais l'exemple n'est pas a suivre.
[La mauvaise impression, qui est résul-
tée, dans tout Je Pays, du vote de sept
douzièmes provisoires, était trop jus-
tifiée, pour qu'il soit possible de con-
tinuer de tels errements.
La Commission du Budget s'en est
préoccupée. Elle a hâté, dans la plus
large mesure possible, ses travaux.
Les rapporteurs se sont engagés à fai-
re tous leurs efforts pour établir des
rapports succincts permettant une dis-
cussion rapide des propositions gou-
vernementales. Mais la Chambre sui-
vra-t-elle cette impulsion ? On peut en
aouter. Parmi les propositions qui
avaient été apportées à la tribune en
3910, très peu ont reçu satisfaction.
Ces propositions, qui sont motivées
par des intérêts parfois très impor-
Itaaits, surgiront certainement encore
cette année. Il est impossible d'éviter
nue certaines revendications ne soient
& nouveau soumises à la Chambre et
iie viennent alourdir et prolonger la
discussion. Des questions nouvelles se
poseront, telles les modifications à ap-
porter à la loi des retraites ouvrières.
Comment, dès lors, arriver aux simpli-
fications nécessaires ? Comment en ter-
miner avec le Budget avant le mois
de mars ou avril ?
D abord par la discipline. Il est à1
souhaiter que, dans l'intérêt du Par-
lement et dé nos finances, les chefs de
groupes invitent leurs adhérents à res-
treindre le nombre et la durée de leurs
interventions. Diverses modifications
du règlement et, notamment, la limita-
tion du temps accordé à chaque ora-
teur pourraient également intervenir.
sMais il est surtout indispensable que la
Chambre accepte de fournir, dès le dé-
de l'examen du Budget, l'effort
inéluctable des séances supplémeptaJ-
res el su-rooul des eanCes du matin.
On a beaucoup médit de ces séances
matinales, dont l'auditoire restreint se
prête mal, il est vrai, aux effets ora-
toires. N'empêche qu'elles seules ont
permis, l'an dernier, d'en finir avec les
lenteurs interminables qui avaient
marqué jusqu'alors la discussion.
Le distingué président de la Com-
mission du Budget saura sans doute
faire admettre cette nécessité par tous
ceux de nos collègues — et ils sont lé-
gion — que préoccupê cette gravé
question de donner à la France son
Butlgei-jen tenips-ufile- -Seule, -une c ol-
laboration quasi-unanime Sous per-
mettra d'éviter J'angoisse d'un débat
sans fin, à l'heure où les questions
d'ordre social nous ouvrent un champ
d'action autrement étendu et fécond.
R. PERRISSQUD,
Député de Seine-et-Marne.
:—!
LA POLITIQUE
.:+:-
LES SOCIALISTES ET LA RAISON
Quand il arrive au Temps
'd'aveir une idée, il y tient
beaucoup. Il en eut une la se-
,maine passée et il l'exprima
avec autant de superbe que de
concision : « Révolutionnaires et réfor*
mistes se valent. »
Auiourd/ntiit y rement, il y insiste :
réformistes et révolutionnaires sont pa-
reillement « des forcenés de l'anar-
chie » et quant au Rappel « qui a cru
nécessaire de combattre l'opinion du
Temps », c'est tout simplement que le
Rappel « ne peut se résoudre à une
rupture avec les socialistes » et qu'il
« espère toujours les ramener à la rai-
son. » -
Ça y est, voilà l'accusation lancée.
Eh bien 1 n est-ce pas, autant dire tout
de suite, qu'elle ne nous effraie pas.
Nous, « rompre » avec les socialis-
tes ? Certes non, et si nous ne le vou-
lons pas, c'est que nous comptons
bien, en effet, « les ramener à la rai-
son »..
Par aveuglement ou par faiblesse, ils
ont permis qu'une demi-douzaine d'a-
narchistes devinssent les maîtres des
syndicats et des journaux syndicalistes
en devenant les maîtres de la C. G. T.
Le Rappel, comme Jules Guesde lui-
même, a m le péril,, et, avec Jules
Guesde, il la dénoncé. Peu à peu, les
militants socialistes circonvenus se
ressaisissent.
Hier, les cheminots réformistes refu-
saient de transférer leurs bureaux à la
C. G. T. ; aujourd'hui, c'est Le Socia-
lisme, organe des guesdistes, qui part
en guerre contre la « Commission ad-
ministrative permanente » ; c'est le
Travailleur-du Nord qui rive son clou
au « Sans-Patrie » de la Guerre sociale.
Décidément, les socialistes se ren-
dent « à la raison ». Le Rappel ne s'en
attribue pas le mérite, mais il en féli-
cite les socialistes et, lui qui n'a pas
perdïi le souvenir des âpres et nobles
batailles, - livrées en commun, avec eux.
il est tout heureux de voir qu'ils n'en-
tendent pas laisser bafouer plus long-
temps par le Père Peinard t $CS amin-
ches leur magnifique idéal de liberté et
de justice.
Et, au surplus, que fait le Temps lui-
même? N'a-t-H pas loué M. Alexandre
Varenne, socialiste authentique et
« unifié », de répudier toute solidarité
avec les sans-patrie ? Est-ce le Temps
qui a eu tort ? Est-ce M. Varenne qui
n'est pas « revenu à la -raison ». Mais,
d'abord, est-ce que le Temps se lait la
moindre idée de ce que c'est que le
socialisme ?
Les On = Dit
——
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui mardi -:
Lever du soleil 6 h. 2 m. du matin.
Coucher du soleil, 5 h. 36 m. du soir..
Lever de la lune, 4 h. 19 m. du eroirr
Couriher de la lune, 11 h. 56 m. du soir.
Courses à Saint-Ouen.,
AUTREFOIS
re Rappel du 4 octobre 1875 fi
re discours de M. Léon Say est au 'JôUf-
tfal Officiel. M. Buffet a eu beau résister,
le disoGure de M. Léon Say est au Joufnaft
VTJiâel. M. Buffeï a OT Eeatt offrir sx ëè-
mission, le discours de M. Léon Say est au
Journal Officiel. (Article de Vacquerie.)
- Une dépêche de Bayonne, 2 octobre,
annonce que les carlistes ont repris jeudi
soir le bombardement de Saint-Sébastien. Il
y a eu un mort et une dizaine de blessés.
L'inquiétude est très grande dans la ville.
Les carlistes établissent de nouvelles batte-
ries.
fi Voua disiez donc, comtesse ? n
Achille, qui fut le Bressant du Petit La-
zari — ce théâtre du boulevard eut sa vo-
gue en 1830 et disparut vers 1863 — Achil-
le, la « coqueluche » de son public, n'ai-
mait point que l'on parlât lorsqu'il jouait.
Et comme c'était « un Hercule », les titis
d'alors croyaient sage d'être respectueux.
Un soir, alors qu'il était en plein d'une
triomphante tirade, il entend qu'à « la pou-
taille » on casse des noix.
Il lève la tête :
- Eh bien ! crie-t-H, ce bruit ne va-t-il
pn.s bientôt finir ? Faut-il que je monte ?
— Ce n'est pas moi, monsieur Achille 1
répondit une voix timide. -
•— C'est bon 1 c'est bon ! nous réglerons
& la sortie 1. Ah ! zut,, je ne sais plus où
j'tin étais.
Et, se reprenant,. au dialogue :
- Vous disiez donc, comtesse ?..«
AUJOURD'HUI
La bonne manière
C'est la manière forte que nous devrions
nettement adopter pour en finir une bon-
ne fois avec les apaches, : l'exemple nous
en vient de loin, sans doute .mais il est
bon d'être médité.
Tous nos confrères new-yorkais relatent,
ce' jours-ci, que la première condamnation
en vertu de la nouvelle loi contre la pos-
session d'armes meurtrières facilement dis-
eimulables vient d'être prononcée.
Un italien, qui s'est reconnu coupable
d'avoir été trouvé porteur d'un pistolet, à
£ té condamné à un an de réclusion. On
commente la sévérité de la sentence, mais
elle est généralement approuvée.
Voilà ce qu'il faudrait ici : la réclusion
aux apaches do la moindre faute. Le mé-
tier serait vite intenable et la sécurité de
nos rues y gagnerait.
■ ———————— ————————————
- TJ11 oviloli
1 .+-
M. de Lanessan si étudié d'une façon re-
marquablement intéressante, les causes
de la déchéance de notre marine et de l'a-
narchie qu'il, y a découvert.
11 est une Cause cependant, sur laquelle
nous regrettons qu'il n'ait pas cru devoir
insister.
Elle consiste par le fait, pour certains
ministres de la marine, d'avoir été vérita-
blement inféodés aux gros fournisseurs et
aux métallurgistes.
Nous ne doutons pas que M. de Lanes-
san, en vienne bientôt à traiter cette ques-
tion passionnante, avec la compétence
que chacun se plaît à lui reconnaître.
POUR LES ŒUVRES D'ART
; t -
Nous avons annoncé qu'un incendie s'é-
tait déclaré, l'avant-dernière nui't, dans
une des chapelles latérales de la merveil-
leuse église Saint-Sévérin.
Des cierges avaient communiqué le feu
à des tentures mortuaires, disposées au-
tour d'un cercueil que veillaient deux em-
ployés de l'église. Les pompiers durent,
pour se rendre maîtres du sinistre, briser
1f vftrail de la chapelle dont tout l'intérieur
a néanmoins été détruit.
On nous console en nous affirmant que
la chapelle ne contenait aucune œuvre
d'art et que par bonheur, le vitrai] brisé
n'appartenait pas à la série des verrières
des XVe et XVIe siècles, qui font l'admira-
tion de tous les visiteurs.
Simple hasard. Le clergé a la détestable
manie de faire voisiner les bougies et les
tentures décoratives. Le mois de Marie,
l'adoration perpétuelle, et les enterre-
ments, peuvent être considérés comme de
vérftables préparatifs d'incendie. Et quand
on constate la rareté relative des églises
détruites par les flammes, on est tenté de
croire aux miracles 1
Une mesure de protection s'impose, et
en se joignant à nous pour l'obtenir, ceux
qui, marchan't dans le sillage de M. Mau-
rice Barrés, combattent pour la protection
des églises, profiteront d'une belle occa-
sion de faire autre chose que du senti-
ment sur le clocher branlant et le porche
moussu.
Il faut, de toute nécessité, interdire dans
l'intérieur des temples, ces tenlures déco-
ra'tives qui constituent un réel danger.
Nous ne prétendons pas que l'interdiction
doive s'étendre à toutes les églises, — on
qualifierait la. mesure de -xlexa-toire, -
mais au moins aux églises classées com-
me monuments historiques ou contenant
des objets d'art. Les étoffes drapées et les
fanfreluches d'un goût douteux sans les-
quelles il n'est point de grande fête catho-
lique, n'ajoutent ni beauté ni majesté à
des bijoux architecturaux du genre de
Sain't-Séverin.
Il est d'ailleurs inutile que le clergé se
mette à saboter nos oeuvres d'art : M
Dujardin-Beaumetz suffit h Qo(h, tacue.
Les Affaires du Maroc
i
LE CONSEIL DE CABINET D'HIER
LES NECOCIATIONS PROGRESSENT
Les ministres et sous-secrétaires d'Etat
se sont réunis hier matin à dix heures et
demie en conseil de cabinet au ministère
de l'intérieur, sous la présidence de M.
Gaillaux. Tous étaient présents sans ex-
ception.
La. séance a été exclusivement consacrée
aux affaires du Maroc.
La note communiquée constate que € le
ministre des affaires étrangères a mis le
conseil au courant de l'état des négocia-
tions qui progressent dans des conditions
satisfaisantes ».
Les ministres se réuniront de nouveau
jeudi en conseil de cabinet.
LE RAPPORT ALLEMAND
A la suite du conseil de Cabinet, notre
confrèro le Temps a publié hier soir l'in-
formation suivante :
« La communication que M. de Selves a
faite ce matin au conseil de Cabinet au
sujet de la négociation franco-allemande
relative au Maroc se basait, comme nous
l'avons dit plus haut, sur un rapport ar-
rivé dans la nuit de M. Jules Cambon.
« Ce rapport, par son texte et par les
impressions qui s'en dégagent, confirme do
la façon la plus catégorique les informa-
tions que le temps a publiées les trois
derniers jours de la semaine passée et qui
ont été contestées tant par certains com-
muniqués pessimistes du cabinet du minis-
tre des affaires étrangères que par cer-
tains journaux.
« Sur deux des trois points qui étaient
en discussion, la rédaction française a é'té
acceptée Il en reste un sur lequel la for-
mule est encore à trouver, sans que cepen-
dant le désaccord porte sur les principes.
« C'est donc bien une progression satis-
faisante qui se développe et l'on a tou-
jours toutes raisons d'espérer,- en ce qui
'touche le Maroc, un accord prochain. 1)
LA FINANCE FRANÇAISE
ET LA PLACE DE BERLIN
On avait ces jours-ci répandu un bruit
d'après lequel le gouvernement aurait au-
torisé la finance française à prêter à la pla-
ce de Berlin les sommes dont elle avait
besoin pour sa liquidation. On indiquait
même que la Banque de France aurait
participé à ces avances pour une somme
de 300 millions.
Le ministère des finances oppose S cette
information le démenti suivant :
h Il est absolument faux, malgré les
bruits tendancieux répandus depuis quel-
ques jours par certains organes que le
gouvernement soit intervenu, sous une
Forme quelconque et dans quelque mesure
que ce soit, auprès de la finance françai-
se à l'occasion des liquidations sur les
places étrangères. » - ,,- ,.
L'ACCORD EST IMMINENT
Au Cours des deux entretiens qui eurent
lieu samedi et dimanche entre MM. de Ki-
derlen-Waechter et Canibon, le ralliement
du nemen^ allemand au point de
vue français s'est affirmé — sous réserve
de quelque très secondaires modifications
de termes - sur les deux points du projet
français jusqu'ici contestés par l'AlJema-
gne. par l'Allema-
Sur la question, de juridiction, le ccuvèr-
nement allemand accepte le prWiPe èua
réalisation de - la suppression des «((pHu-
lations, qui doivent être remplacées par un
rriegefimme e judiciaire conforme à celai des
grandes puissances. La France as-surera
l'établissement et l'exercice de ce régime
après une période transitoire - dont le
délai sera ultérieurement fixé par elle —
pendant laquelle fonctionnera une juridic-
non mi-consulaire, mi-arbitrale dont les
oispositions sorit dès aujourd'hui réglées
entre Paris et Berlin.
• En ce qui concerne le statut des oroté-
gBS, le gouvernement allemand reconnaît
la nécessité de l'abrogation de. la conven-
tion de Madrid, la France acceptant d'au-
tre part de maintenir, à titre transitoire,
les droits actuels de protection dûment
établis à ce jour, jusqu à extinction de
leurs bénéficiaires.
Quant aux demandes nouvelles formu-
lées la. semaine dernière par la chancelle-
11e allemande, nous croyons savoir qu'el-
les n'ont pas été maintenues par M. de Ki-
derlen-Waechter.
Nous avons indiqué que l'une de ces de-
mandes réclamait l'exemption totale et dé-
finitive de toutes taxes intérieures pour
1 industrie minière au Maroc. Une autre
demande nouvelle portait sur la création
d'un organe de contrôle international dont
le gouvernement français ne pouvait logi-
quement admettre le principe.
Enfin, en prévision des imprévues dif-
ficultés d'application qui pourraient sur-
gir au moment de l'entrée en vigueur des
différen'tes dispositions de l'accord la
France et l'Allemagne ont décidé de sou-
mettre au tribunal de La Haye la solution
de ces éventuelles difficultés.
Tous les objets de sérieuse divergence
de vues entre les deux gouvernements pa-
raissent, donc aujourd'hui éliminés en ce
qui concerne le projet d'accord marocain
dont, en cet état des faits, la conclusion
doit être tenue pour imminente ; les signa-
tures seront sans doute échangées, avant
la fin de la semaine. -
Rappelons qu'une fois acquis entre Pa-
ris et Berlin, cet accord devra être propo-
sé, conjointement par la France et l'All-
magne, à la ratification des puissances si-
gnataires de l'Acte d'Algésiras.
Tandis que s'engagent les pourparlers —
qu'on prévoit aisés et brefs — relatifs à
cette ratification, les chancelleries fran-
çaise et allemande vont reprendre le labo-
rieux éclaircissement du projet d'accord
congolais, dont la discussion resta inter-
rompue sur une fort sérieuse divergence
des solutions proposéesà Paris et à Ber-
lin.
QUESTIONS EXTÉRIEURES
La Guerre
Italo =T urque
Les hostilités continuent. — Les Turcs se préparent à
une défense acharnée de Tripoli. — Une troisième
demande d'intervention de la Turquie aux
puissances. — Une intervention
austro-allemande (?)
Rome, 2 octobre. — Les torpilleurs turcs
coulés à pic par les Italiens : Sanl-Anlalia,
focad et Eliagod (165 tonnes, 2.200 chevaux
27 nœuds), avaient été construits à Gènes
par Ansaldo en 1909.
Le contre-torpilleur Tajjar (270 tonnes,
£ 5 nœuds), avait été construit par Krupp.
Quatorze officiers' et deux cents soldats
turcs sont prisonniers à Tarente et seront
inlernés.
On reçoit la nouvelle qu',un paquebot ita-
lien a été saisi dans les Dardanelles par
les Turcs. Aussi en réponse à cet acte le
gouvernement italien a ordonné de s'empa-
rer de tous les bateaux marchands turcs
se trouvant dans lés eaux ou les ports ita-
liens.
L'escadre anglaise, composée de cinq cui
rassés et trois croiseurs cuirassés est pas
sée à Malte, et après s'être ravitaillée en
toute hâte, ell ea continué vers la mer Egée
ou elle stationnera pour défendre les na-
tionaux en cas de troubles causés dans la
Turquie continentale par le conflit actuel.
Le gouvernement italien a donné l'ordre
d'éteindre les phares et signaux dans la
mer Rouge.
Le bruit a couru de la possibilité d'une
action turque dans la mer Rouge mais la
Turquie y possède seulement quelques très
vieilles canonnières immobilisées à Hodej.
da et un petit croiseur protégé tandis que
l'Italie a tout récemment renforcé sa sta-
tion navale d'Erytrée.
D'ailleurs il faut exclure cette possibilité;
car la tranquillité des populations arabes
de la côte turque est loin d'être assurée
et la Turquie ne pourrait éloigner aucune
force de- ces points peu sûrs.
D'autre part, l'Italie a déjà manifesté
plusieurs fois son intention de limiter le
champ des hostilités à la Tripolitainfr.
Le consul. italien Galli est arrivé à Mal-
le, se rendant à Rome pour conférer avec
le ministre des affaires étrangères.
SUR 1 A COTE CYRENAIQUE
Rame, 2 octobre. — Des nouvelles arri-
vées do Malte, où elles ont été apportées
par des fugitifs venant dc Trip"til-, diee--t
qu'à Benghazi et en Cyrénaîque, la situa-
tion est très grave, parce que les Arabes,
poussés par, les Turcs, se seraient soule-
vés contre le gouvernement et aussi contre
les chrétiens. Ceci mérite une confirmation'.
Une opération navale pourrait bientôt se
produire de ce côté..
LES NOUVELLES DE TRIPOLI
Les Turcs se préparent à une défense
acharnée
Rome, 2 octobre. — A Malte est arrivé
le dernier bateau parti de Tripoli amenant
des fugitifs maltais qui en qualité de su-
jets anglais ont réclamé la protection du
gouvernement britannique. Ils disent
qu'aucun Italien n'est resté à Tripoli et
que le consul Galli avec les derniers re-
tardataires, au nombre de cinquante envi-
ron, se sont retirés sur les navires italiens
peai de temps avant l'expiration du délai.
Us affirment que le calme règne dans la
ville désertée, que les Turcs se préparent
à une défense acharnée, que les vivres
commencent à manquer et que le blocus
des navires italiens autour du port est très
sévère.
Le bombardement a dû commencer sa-
medi soir et reprendre dimanche malin,
mais évidemment les Italiens ont coupé
l'unique côblo télégraphique de l'Eastern
company afin d'isoler complètement Tri-
poli ; le seul moyen de communications
est la télégraphie sans fil des bateaux, et
pendant toute la journée d'hjer le gouver-
nement n'a donné aucun communiqué offi-
ciel, ee qui laisse croire que les conditions
de l'atmosphère empêchent complètement
la transmission radiotélégraphique. Aussi
on attend anxieusement d'un moment à
l'autre le résultat officiel du bombarde-
ment.
LES COMMUNICATIONS TELEIRAPHI-
QUES ROMPUES
Rome, 2 octobre. — Je vous confirme
que la station radiotélégraphique de Der-
na a été détruite à coups de canon par le
cuirassé Pi sa. Le eàblo télégraphiqtue de
Tripo'li à Malte étant coupé et le réseau
de Tripolitaine n'étant pas réiuni à celui de
Tunisie, toute la côte tripolitaine est abso-
lument isolée.
DEUX NOUVEAUX TORPILLEURS
TURCS COULES (?)
Rome, 2 octobre. — Le bruit court que
les croiseurs italiens Vcllor-Pisani .et Lom-
bard/a auraient détruit à coups de canon
deux torpilleurs turcs dans le port alba-
nais de Maurzoni, à quelques kilomètres
au nord de Preveza.
Ces deux torpilleurs guettaient la sortie
de Corfou d'un paquebot italien pour le
capturer, et ce dernier avait demandé du
secours en Italie.
Les torpilleurs turcs sont du; même type
que ceux qui ont été détruits ces jours
derniers.
LE PLAN DE CAMPAGNE TURC
Rome, 2 octobre. — D'après les nouvel-
les reçues de Tripolitaine, on s'attend ici
à ce que les Turcs n'opposent sur la côte
aucune résistance sérieuse aux troupes ita-
liennes.
Leur plan parait être de se txmcentrer il
1 intérieur, dans la direction de Mourzould
et de Ghat. Ils espèrent sans doute soule..
ver la population et ajouter ainsi un .ap..
point considérable aux 7 à 8.000 hommes
dont ils disposent actuellement dans les
deux vilayels On ne saurait se dissimuler
que ce plan serait de nature à prolonger le
conflit, l'accès de l'intérieur de la fripo*
litaine étant malaisé pour les troupes eu"
ropéennes.
LA TURQUIE ET LES PUISSANCES
Conslantinople, 2 octobre. — La Turque
vient d'adresser aux puissances une troisiè
me demande d'intervention.'
Le Parlement ottoman va être incessant
ment convoqué pour le 14 octobre. t
L'AMBASSADEUR DE TURQUIE W
- AU QUAI D'ORSAX
Son Excellence Rifaat pacha, ambassa*
deur de Turquie à Paris, s'est rendu hier,
après-midi au Quai d'Orsav, où il n PU une
entrevue avec M. de Selves.
L'ACTION DU BARON MARSCHALL
Berlin, 2 octobre. — Il est inexact quef
le baron Marschall ait présenté hier, daivf
sa conversation avec le grand-vizir, Jesr
préliminaires de paix définis par le cabine-
italien. Le cabinet italien n'a encore overll
personne des conditions .l'°e<; Par lui
pour la signature de la paix. Elles !H'S3U"
raient donc avoir été co mm u-n i q u ée s pn .T
Je baron Marschall.
Il est probable toutefois qu'en remcUanC
la réponse de l'empereur Guillaume au
grand-vizir, le baron Marschall s'est ensui-
te entretenu avec lui des conditions que lé
Turquie mettrait à la signature de la paix..
Un affirme que le nouveau cabinet 0110..
man serait prêt à reconnaître le fait dtY
l'occupation de la Tripolitaine par rH311
en échange d'une indemnité.
L'INTERVENTION
- austro^LLCMANDE
Rome, 2 octobre. — La guerre pourrait
être bientôt interrompue grâce à l'inter-
vention amicale de l'Allemagne et de J'Au"
triche, dont les diplomaties feraient rl
sérieux efforts pour amener la Turquie iIl
la conciliation.
Il s'agirait de la cession complète à l'Itav
lie de la Tripolitaine sur laquelle la Portai
garderait une haute souveraineté, créanl
ainsi une situation analogue à celle de rE-*
gypte. Toutefois l'Italie aurait en main iotN
tes les fonctions gouvernementales.
On assure qu'une décision pourrait être
prise en ce sens aussitôt après le bombar.
dement de Tripoli et même avant l'occupa*
tion par le corps expéditionnaire. Dans Mt
cas la Turquie retirerait immédiatement
ses troupes en remettant le pavs aux au»
torités italiennes.
1
POSSIBILITES DE MEDIATION
,
Cologne, 2 octobre. — La Gazelle de ilëv
logne publie le télégramme de Berlin sui-
vant : a
« D'après les dernières nouvelles, il sem"
ble que les chances de limitation du con-
flit augmentent de plus en plus. Non seu
lement les gouvernements neutres manifes-
tent la meilleure volonté de s'employer
dans ce sens, mais on "pense aussi que rI.
talie elle-même ne fait rien pour rendra
cette tâche diffieile.
« On présume, d'autre part, que le fait
qu'il n'y a plus lieu pour la Turquie d es-
pérer de résister longtemps avec succès en
Tripolitaine, parce que la flotte italienne
coupe les communications avec la métropo*
le, fait qtue la Turquie elle-même ne sau-
ra.it contester, ne sera pas sans ercu
quelque influence sur les décisions de Iap
Porte.
« On croit, en conséquence, qu'il est Psu"
faitement possible que d'ici à peu de temps
on trouve une base utilisable de médiation
entre les deux belligérants D.,
Londres, 2 octobre. — Le Time s publie
une dépèche de- Constantinople disart*
qu'au cours de son entrevue avec Saîd pa-
cha le baron Marschall parait avoir pres-
sé le grand-vizir d'ouvrir des négt)ci::¡ti(\n
avec-l'Italie sur la base de l'ultimatum ita-
lien.
LES ASSURANCES ITALIENNES
Vienne, 2 octobre. — L'ambassadeur cïr,
talie à Vienne a. eu hier un entretien a\M
le comte d'Aerenthal. Il lui a donné, les,
assurances les plus formelles que nlAhe:
voulait maintenir le slatu quo dans les Bal-
kans et qu'elle s'en tiendrait aux dOclarax
tions faites à Vienne en ce qui concerne!
l'Albanie. Les mêmes assurances ont été
répétées par le marquis de San Giuliano au
chargé d'affaires austro-hongrois en Italie..
Le ministre des affaires étrangères ita-
lien a affirmé en outre que le débarque-
JDent ttané&snr'ht,ôte allwuHfrsc ItMài"
pas eu lieu, qu'il n'était pas dans les m
tentions italiennes;
Ces démarches ont eu pour résultat de
calmer en Autriche l'opinion très excitée.
paf les nouvelles du combat de Preveza.
On n'en fait pas moins remarquer à Vien-
ne que la présence des bateaux italiens
dans la mer Egée était de nature à éveilleïi ,
des soupçons, et je crois savoir que la iii.
plomatie austro-hongroise a fait connaître*
à Rome son opinion à ce suj et.
En ce qui concerne la Turquie, on 88,
V
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