Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1911-10-02
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 02 octobre 1911 02 octobre 1911
Description : 1911/10/02 (N15179). 1911/10/02 (N15179).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 20/06/2013
tr 15179. — 11 YEr!:f:¡!!':, - RM 110.
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ANNONCES
AUX BUREAUX DU JOURNAb
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TRIBUNE LIBRE
-.:
La Coopération des Producteurs
A - -
Il convient 3e ne plus
S'attarder sur les causes
de la vie chère. L'urgence
des remèdes éclate avec
une si douloureuse éviden-
ce que la bonne volonté de
tous n'est point douteuse à leur égard.
Ces remèdes sont déjà appliqués,
înais avec quelle insuffisance ! La so-
lidarité est un très beau mot français,
Sonais trop souvent un mot seulement.
Escompter que la masse ouvrière,
sous l'inspiration du socialisme unifié,
le traduise en réalités positives nous
paraît nécessiter une trop longue at-
itente. Hélas ! le peuple des paysans,
Si foncièrement attaché à la doctrine
radicale, n'offre pas un exemple beau-
coup plus réconfortant. Tous les par-
tis doivent également s'humilier d'un
ïverbalisme socialement impuissant.
Et cependant, quel réconfort les
griculteurs, dans la présente crise, ne
Irouveraient-ils pas dans l'associa--
lion !
Faut-il conseiller la culture en com-
imun ? La culture individuelle est par-
fois routinière ; eu égard aux modes-
tes proportions de ses domaines, elle
Si'utilise guère le machinisme. Il se-
rait commode de laisser ici la parole
faux collectivistes. Vous devinez quel
itabîeau enchanteur ils nous feraient de
ces vastes terres réunies où chaque
propriétaire, avec un moindre effort,
aurait une part des produits meilleure
Qu'aujourd'hui.
Nous ne conseillons point de tenter
l'aventure. L'indépendance de chaque
cultivateur s'opposerait à l'abdication
Se la liberté, à la perte du bien moral
gui est le plus cher à l'homme.
L'expérience est là, au contraire,
pour conseiller au plus haut point
l'emploi "de l'association pour tout ce
qui touche au domaine industriel de
agriculture, à l'achat et à la vente en
commun. Subissant moins de frais,
Jes producteurs livreraient à meilleur
compte. Ils résoudraient, pour leur
part, le problème angoissant du ren-
chérissement.
C'est d l'industrie du lait que les
premierestentatives ont été effectuées.
Les Fruitières sont des organisations
yant pour but de réunir en un seul
troupeau tout le bétail d'une localité
et de travailler le lait. Le prix de la
ivente est réparti entre les adhérents
ijafts la proportion de ce qui a été
fourni par chacun. Le Danemark est
iiin pays modèle dans cet ordre d'ex-
périences. H exporte pour plus de 500
millions de produits agricoles,' réunis
et exportés par l'habile mécanisme 3e
la coopération."
Sur un million de vaches qui exis-
tent dans cette contrée, 900.000 vivent
sous le régime des Fruitières. Il ji'est
Que juste de signaler les laiteries coo-
pératives des Charentes et leur franc
succès. Elles obtiennent un rende-
ment au moins double de celui qui
était obtenu par la fabrication indivi-
duelle.
C'est encore le Danemark qui don-
be Pexemplè des boucheries coopéra-
tives. On y prépare la salaison des
viandes et leur exportation. Les adhé-
rents s'engagent, pour un certain nom-
bre d'années, soit à fournir à l'asso-
ciation tous les animaux qu'ils élè-
.vent, soit à lui en livrer annuellement
(Un nombre déterminé.
Pour le vin, c'est aux boras de la
Moselle, en Allemagne, qu'il faut aller
chercher les. types les plus réussis de
lIa coopération. Grâce à la fusion des
entreprises, la fabrication est excellen-
te, parce qu'elle se fait par les meil-
leurs procédés ; tout le raisin du cru
est travaillé de même, et les acheteurs
sont assurés d'avoir, avec la marque
au syndicat, une qualité constante et
connue a'avance. Ne soyons pas in-
ijustes pour la lenteur de nos compa-
triotes à participer à ce mouvement
au point de négliger des initiatives
\analogues à celle de la coopérative de
Maraussan. En pleine! crise viticole,
on sut en apercevoir tout le précieux
bénéfice. Les vignerons associés pro-
fitèrent personnellement des avanta-
ges dont disposaient les intermédiai-
res. Si les heures difficiles avaient
persisté, l'exemple n'eût point tardé à
se répandre, tant il est vrai que la
misère prépare les voies de la solida-
rité pratique.
Nous ne contestons pas que ces en-
treprises collectives aient besoin d'ad-
ministrateurs expérimentés. Il impor-
te au plus haut degré qu'ils possèdent
l'art de présenter les produits selon
les goûts de la clientèle et de les grou-
per rapidement en vue de l'expédi-
tion. Ils doivent connaître la pratique
des procédés commerciaux, tels que
confection des bulletins de prix cou-
rants, ehvois de prospectus et d'é-
chantillons, — le mécanisme compli-
qué des marchés, desr débouchés, des
tarifs de transport et douan. Il est
difficile de s'assurer le concours
d'hommes qui veuillent mettre au ser-
vice de la collectivité et non pas ré-
server pour eux-mêmes l'emploi de ces
qualités. D'excellents résultats ont été
obtenus cepèntlant, en France même,
par des sociétés locales qui ont orga-
nisé la venté des produits spéciaux de
leur territoire. Des syndicats d'expor-
tation en ont assuré l'expédition jus-
qu'en Angleterre. Le Syndicat central
des agriculteurs de France a établi un
Office qui sert d'intermédiaire entre
ses membres pour les achats et ventes
réciproques de semences, fourrages et
aliments du bétail.
Les hornhauser .(magasins de blé)
des pays germaniques ont effectué
annuellement, ces derniers temps, une
vente globale de 6 millions de quin-
taux. Les Sociétés dont ils dépendent
ont rendu à leurs membres l'immense
service de les affranchir des exigen-
ces du commerce, en les faisant parti-
ciper directement aux adjudications
les plus importantes, en leur permet-
tant d'échapper à la nécessité de ven-
dre à tout prix après la récolte.
C'est encore un bienfait de la coopé-
ration entre producteurs que les achats
en commun, but essentiel des syndi-
cats agricoles. Sur ce terrain, un
grand pas est fait. Grâce à la centra-
lisation des syndicats français, le pe-
tit cultivateur, dans ses plus modestes
achats, obtient, par son union avec
des centaines de milliers d'autres pro-
ducteurs, des rabais plus considéra-
bles et des garanties plus sérieuses
pour la pureté des fournitures.
Nous nous sommes borné à tracer
les grandes lignes du mouvement de
cohésion qui entraîne l'agriculture
vers des destinées nouvelles. Ce qui
était une simple faculté, avant la cri-
se de hausse générale, devient dé-
sormais une obligation. Concentra-
tion de consommateurs d'une part,
concentration de producteurs de l'au-
tre. Les intermédiaires n'ont qu'à se
bien tenir. L'offre et la demande pour-
ront jouer avec plus de sécurité et de
sincérité. - A quelque chose malheur
aura été bon. La loi de la vie sociale
est telle que, de ruines passagères
émerge et resplendit l'inéluctable pro-
grès.
, Albert SAUZaDE"
-————————
LA POLITIQUE
'< --:+.
LA GUERRE ITALO- TURQUE
j4insi que le Rappcd le di-
sait hier, la guerre entre la
Turquie et l'Italie n'eût pu être
évitée que si la Turquie eût
capitulé en pleine vaix et lais-
se, sans protestert l'Italie s'emp" ar'er, de
la Tripolitaine.
- Le parti jeune-turc n'a pas cru pou-
voir consentir à une humiliation que le
peuple ottoman lui cût; d'ailleurs, fait
payer d'une prompte disgrâce : il s'est
résigné à la guerre, peut-être pourrait-
on dire qu'il a opté pour la guerre :
souhaitons aux libéraux turcs qui ne
payèrent pas toujours de retour les
sympathies françaises, qu'ils fassent
du moins l'économie '(j'une nouvelle
révolution.
Les hostilités commencées, il serait
bien vain de contestet la légitimité de
l'agression italienne. Tout au plus
nous permettrons-nous de regretter
que tnotre « sœur latine » ait cru de-
voir répondre au relus prévu et iné-
vitable de la Turquie de se laisser dé-
pouiller, par une déclaration de gu'er..
re. Elle n'eût rien perdu, ni matériel-
ternenl. ni moralement, à s'abslwir de
couler un navire 'turc dans le port de
Prévéza, et à se contenter d'aviser la
Turquie, que contrainte d'occuper la
Tripolitaine, elle espérait n'y point ren-
contrer de résistance armée. Maitresse
du gage tripolitain, nul doute qu'elle
n'en eût obtenu ,u le protectorat » et,
dans l'hypothèse même d'une opposi-
tion violente de la Turquie, te conflit
eùt été localisé à l'Afrique du Nord.
Le combat de Prévéza, l'offensive ita-
lienne, — si elle se confirme, — à Sa-
Ionique et Smyrne, sont de nature à
faire naître les plus graves complica-
tions 'dans les Balkans, alors que M. di
San Giuliano télégraphiait avant-hier
aux légations italiennes dans la pénin-
sule, « non seulement nous ne voulons
encourager aucun mouvement dans les
Balkans contre la Turquie, mais nous
sommes décidés à redoubler nos ef-
forts pour éviter.,,. que de pareils faits
se produisent »..
Dès maintenant, Toffenswe italienne
menace de réveiller les appétits de
l'Autriche et de la Russie, comme les
aspirations de la Crète. Si l'on consi-
dère, d'autre part, que la Turquie
pourrait bien être tentée de prendre
sur la Grèce une revanche de l'Italie
et que l' « Homme malade » louche
vers la Thessalie, on conviendra des
difficultés de l'heure. 9
L'effort de l'Allemagne à Constanti-
nople et9 à Rome a été impuissant à
prévenir le conflit.
Puisse du moins l'entente des chan-
celleries européennes le limiter aux
seuils belligérants actuels.
— ————;
Les On-Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche :
Lever du soleil, 5 h. 59 du mâtin.
Coucher du soleil, 5 h. 40 du soir.
Lever de la lune, 3 h. 19 du soir.
Coucher de la lune, 10 h. 47 du matin.
Courses à Paris (Prix Vermeille, Prix de
Villebon).
AUTREFOIS -', ..-
LeRappel du 2 octobre 1875 :
Une petite dalle carrée, portant la date
de l'entrevue de l'empereur Guillaume et de
M. Benedetti, vient d'être placée à Ems, à
l'endroit où eut lieu cette entrevue.
'■»
publicité
-.-+:-
D'après la Libre Parole, M. Eyssauti.er,
évêque de Toulon, s'étant présenté à l'hô-
pital Saint-Mandrier pour visiter les bles-
sés de la Liberté, aurait été éconduit.
Notre confrère voit là une goujaterie.
C'est un bien gros mot, et il se retrou-
ve vraiment trop souvent dans les colon-
nes de la Libre Parole pour qu'on y atta-
che beaucoup d'importance.
Mais nous ne voyons pas pourquoi M.
Eyssautier aurait été admis à visiter l'hô-
pital Saint-Mandrier.
Un hôpital n'est pas un endroit où !outle
monde ait le droit de se promener. A quel
titre J'évêque de Toulon y serait-il entré ?
Il n'a pas - que nous sachions — de
titre officiel,
En qualité de prêtre ? Mais on amène
un prêtre à tous les blessés qui en font la
demande. Cela suffit.
Comme simple curieux 7 Alors, il fau
drait ouvrir les portes à tous les badauds 1
11 est plus probable que M. Eyssautier a
voulu faire un geste qui soit, pour l'admi-
nistration dont il est le représentant, de la
bonne publicité.
Et c'est peur cela surtout qu'on a bien
lait de « l'éconduire ». Si on l'avait laissé
entrer, il n'y avait pas de raison pour re-
fuser la même faveur à d'autres, venus dans
un but analogue, et il faudrait s'attendre
à voir dans les journaux des notes dans ce
goût : « Nous apprenons que le représen-
tant de la célèbre maison X. a visité les
blessés de Saint-Mandrier. C'est là une dé-
marche qui. 1) -
Non, non, Monseigneur veut rire et il n'y
a pas de quoi l
rœsPONSABlllTÉS
/-Ç -*■
- —- .-+-
Nous avons voulu connaître les causes
réelles de la hâte vraiment excessive que
mettent les chauffeurs d'autobus à accom-
plir le parcours qui leur est assigné. Il
résulte des renseignements que nous
avons recueillis hier, que c'est sur la Com-
pagnie elle-même qu'il convient de rejeter
la responsabilité de tous les accidents.
L'administration Etienne, imposa à ses
mécaniciens une vitesse maxima de 12 ki-
lomètres à l'heure. Ce serait très raison-
nable, si elle ne leur imposait pas en ou-
tre un minimum de tournées à effectuer et
si le non accomplissement de cette secon-
de prescription ne comportait des sanc-
tions extrêmement sévères qui peuvent al-
ler jusqu'à la « mise à pied » temporaire.
La Compagnie établit donc ses horaires
en se basant sur cette vitesse de 12 kilo-
mètres. Mais elle ne prévoit ni les arrêts,
ni les ralentissements obligatoires, ni les
encombrements, ni les stations imprévues
ordonnées par les agents de la brigade des
voitures, aux croisements des grandes
artères.
De tout cela il résulte cependant des re-
tards considérables que, pour fuir les pé-
nalités, le chauffeur cherche à rattraper.
Alors, le véhicule qui, réglementairement
ne devrait pas dépasser une vitesse de 12
kilomètres à l'heure, dépasse s^r'moments
20 kilomètres. Les 12 kilomètres qui sont
en principe un maximum, deviennent une
moyenne, et la catastrophe se produit !
C'est évidemment ce qui s'est passé au
pont de l'Archevêché. Les chauffeurs de la
ligne Batignolles-Jardin des Plantes, ont
précisément l'habitude de - gagner du temps
à ce point peu fréquenté, parce qu'ils pré-
voient les encombrements qui leur en fe-
ront perdre à partir du Châtelet.
On a repêché « l'autobus fatal » em-
brayé en troisième vitesse,. Tous les auto-
bus, avant l'accident, passaient là en troi-
sième vitesse.
Le personnel de la Compagnie et les au-
tres conducte-urs de véhicules ne sont pas
encore très familiarisés avec le nouveau
système de transport. Les chauffeurs — et
c'est le cas du malheureux qui entraîna
avec lui dans la mort dix voyageurs —
n'ont abandonné leur siège de cocher que
depuis quelques jours.
Il conviendrait, dès lors, de ne fixer des
horaires que d'une manière assez vague
pour que le mécanicien ne soit pas amené
aux excès de vitesse par la crainte du
blâme.
Malheureusement, la Compagnie aux
destinées de laquelle préside M. Etienne,
apprécie trop la valeur du temps pour s'ar-
rêter à de pareilles considérations.
Les Affaires du Maroc
——— > mua 1 1,11
Au Conseil des Ministres. - - La Presse Etrangère
\Le conseil des ministres d'hier, s'est lon-
guement occupé des affaires marocaines.
'La note suivante a été communiquée :
Le ministre des affaires étrangères a mis
le conseil au courant de j'état des négocia-
tions en cours. Le conseil a approuvé les
instructions qui ont été données à notre
ambassadeur à Berlin. II
A l'issue du conseil, M. Caillaux s'est en-
core entretenu quelques instants avec M.
de Selves, ministre des affaires étrangères,
Puis -ce dernier s'est rendu à l'Elysée pour
communiquer la décision du conseil au pré-
sident de la République, qui était venu de
Rambouillet à Paris.
La réponse à la note allemande avait été
télégraphiée en substance à notre ambas-
sadeur à Berlin après entente entre MM.
Gaillaux et de Selves, mais sous réserve
des modifications qu'il pourrait y avoir
lieu d'y apporter après le conseil, A la sui-
te de ce conseil une dépêche complémen-
taire a dû être envoyée à M. Jules Cam-
bon.
LES NECOCIATIONS
FRANCO-ALLEMANDES
Comme nous le disons plus haut, le-con-
seil de cabinet a étudié les termes de la
réponse que comporte la dernière commu-
nication allemande — réponse déjà télégra-
phiée à M. Jules Cambon à titre d'informa-
tion et sous réserve de l'approbation du
gouvernement.
Cette réponse porterait sur trois points
dont deux, capitulations et protégés, ont
déjà été discutés antérieurement et dont le
troisième, conditions fiscales de l'extraction
des minerais, a provoqué de la part des
services compétents un examen technique,
dont les conclusions ont été soumises au
conseil de cabinet. ,-
Dans l'enmb, les propositions ap-
fibrtées au conseil par le ministre des af-
faires étrangères ont été approuvées. Tou-
tefois, sur un ou deux points, le conseil a
substitué à la rédaction proposée une ré-
dijon plus nelte, qui précise plus expli-
citement, en présence du point de vue al-
lemand, le pomt de vue français.
L'accord s'est établi de la façon la plus
complète sur le texte définitif entre tous
les membres du gouvernement.
Il est vraisemblable qu'un nouvel échan-
ge de vues franco-allemand s'engagera
tàprès la réception de la réponse française à
Berlin.
LES JOURNAUX ALLEMANDS
La Gazette de Francfort :
Jusqu'à quel point des changements rédac-
tionnels apportés au texte d'un traité ou d'une
loi peuvent amener- aussi des modifications ma-
térielles, voilà ce qu'on ne saurait voir qu'en
examinant chaque cas spécialement. Cela. s'ap-
plique aussi aux contne-propositions que le se-
crétaire d'Etat, M. von luderlen, a faites pour
certains points de l'accord marocain. D'après
nos informations, elles n'ont nullement une im-
portance teJlo qu'elles pourraient compromettre
la conclusion définitive d'une entente. La presse
parisienne exagèro orne lois de plus, comme elle
l'a déjà fait plusieurs t'ois au cours de ces mois
derniers. de Voss
La Gazette de Voss :
Dès le commencement des négociations con-
cernant le Maroc, la presse parisienne a adopté
un système destiné à llatter rameur-propre des
Français et à consolider 3e « prestige » de la
France devant l'étiungèr. Ce système consiste à
présenter l'Allemagne comme la partie exigean-
te et la France comme la partie conciliante, tan-
dis que, en réalité, c'est le contraire qui se passe
entre les deux puissances.
Maintenant encore, la presse française use de
cette méthode déloyale : elle combat les préten-
tions allemandes afin de pouvoir dire : Voyez
peuples de r-univers, et avant tout vous Fran-
çais, comment cette Allemagne, jadis tant re-
doutée, recule devant la France quand cette -der.
fiiôïe sait prendre une attitude énergique.
Le Spectator :
- L'espoir d'un prochain règlement demeure
dans l'ensemble, bien que l'Allemagne ait élevé
des objections nouvelles ; mais nous craignons
que cette attitude ne signifie que l'Allemagne
veut laisser .les négociations ouvertes pour voir
cç çu* pourra sortit de la crise en Tripolitaine.
QUESTIONS EXTÉRIEURES
-;-+-e
La Guerre
Italo =T urque
» ».
Premier engagement. — Torpilleur turc mis hors de
combat. — La Turquie en appelle aux puissances.
La Bulgarie mobiliserait. — L'impression en
Europe.
Voici le texte complet de la réponse
turque à l'ultimatum italien, qui a été. re-
mis au ministre des affaires étrangères
d'Italie par le chargé d'affaires turc.
L'ambassade royaJe connaît parfaitement les
circonstances qui n'ont pas permis à la Tripo-
litaine et à la Cyrénaïque de se développer
dans la mesure souhaitée. * -
Un examen impartial des choses suffit en
ellei il établir que i^-^ADuvemeaieoi cosos«iU-
tkmnel ottoman ne saurait être pals à partie du
lait d'une situation qui est J'œuvJ'e de l'ancien
régime.
Ceci posé, la Sublirne-Porte, en récapitulant
les événements des trois dernières anées, cher-
che vainement les circonstances dans lesquelles
elle se serait montrée hostile aux entreprises
italiennes intéressant la Tripolitaine et la Cyre-
naïque.
Rien au contraire, il ressort de cet examen
qu'elle a toujours trouvé normal et rationnel
que l'Italie coopérât par ses capitaux et son ac-
tivité industrielle au relèvement économique de
cette partie de l'empire.
Le gouvernement impérial a conscience d'a-
voir témoigné de dispositions accueillantes cha-
que fois qu'il s'est trouvé en présence de pro-
positions conçues dans cet ordre d'idées. Il a
de même examiné et généralement résolu dans
J'esprit le plus amical toute réclamation, tou-
te affaire pouiisuivies par l'ambassade royale,
Est-il nécessaire d'ajouter qu'il obéissait en
cela à sa volonté si souvent manifestée de cul-
tiver, de maintenir des relations de confiance
et d'amitié avec le gouvernement italien ?
Enfin ce sentiment seul l'inspirait encore
lorsqu'il proposait en tout dernier lieu à l'am-
bassade royale un arrangement basé sur des
concessions économiques susceptibles de fournir
un vas-le champ à l'activité italienne dans les
susdites provinces.
En aissignant pour seule limite de ses conces-
sions la dignité et les intérêts supérieurs de
l'empire, ainsi que les traités en vigueur, le gou-
vernement ottoman dormait la preuve de ses
sentiments de conciliation, sans cependant per-
dre de vue les pactes qui l'engagent vis-à-vis
des autres puissances, et dont la valeur inter-
nationale ne peut déchoir par la volonté d'une
des parties contractantes.
En ce qui concerne l'ordre et la sécurité tant
dans la Tripolitaine que dans la Cyrénaïque, le
gouvernement ottoman, bien placé pour appré-
cier la situation, ne peut que constater, ainsi
qu'il l'a déjà fait, l'absence totale de toute rai-
son pouvant justifier des appréhensions relative-
ment au sort des sujets italiens et des autres
étrangers y établis.
Il n'y a dans ces contrées ni agitation ni pro-
pagande d'excitation. Les officiers et les autres
organes de l'autorité ottomane ont pour mis-
sion d'assurer le maintien de l'ordre, mission
qu'ils accomplissent en toute conscience. Quant
à l'arrivée à Tripoli de transports militaires ot,
tomans dont l'ambassade royale prend texte
pour en inférer des conséquences graves, la Su-
blime-Porte croit devoir faire remarquer quil
ne s'agit que d'un seul transport dont l'expédi-
tion est antérieure de plusieurs jours à la note
du 26 septembre.
Indépendamment du fait que cet envoi ne
comportait pas de troupes, il ne pouvait avoir
sur les esprits qu'une influence rassurante.
Réduit à ses termes essentiels, le désaccord
,actuel réside donc dans l'absence de garanties
propres à rassurer le gouvernement italien sur
l'expansion de ses intérêts économiques en Tri-
politaine et en Cyrénaïque.
En ne procédant pas à un acte aussi grave
qu'une occupation militaire, le gouvernement
royal rencontrera la ferme volonté qu'a la Su-
blime-Porte d'aplanir ce désaccord.
Aussi le gouvernement impérial demande-t-il
que le gouvernement royal lui fasse connaître
la .n.atu.re des garanties demandées. Il y sous-
crira volontiers en tant qu'elles n'affecteront pas
son intégrité territoriale. Il prend j'engagement
de ne modifier, en quoi que ce soit, durant les !
pourparlers, la situation présente de la Tripoli-
taine et de la Cyrénaïque, sous le rapport mm-
taire, et il aime a espérer que le gouvernement
royal, se rendant aux dispositions sincères de
la Sublime-Porte, acquiescera à cette proposi-
tion.
LA RESISTANCE TURQUE
ConStantinople, 30 septembre.— Bien que
le changement de cabinet ait produit une
confusion qui se prolongera peut-être pen-
dant un jour ou deux, on estime généra-
lement ici que le nouveau ministère ne
pourra éviter d'adopter une attitude éner-
gique à l'égard de l'Italie.
Toutefois la résistance armée étant im-
possible, il est probable que la Turquie
s'en tiendra à la résistance politique et
économique sous la triple forme de l'ex-
pulsion des sujets italiens, du boycottage
d.es marchandises italiennes, de la dénon-
ciation des traités avec l'Italie et notam-
ment descapitulations. U
UN COMBAT NAVAL
Torpilleur turc échoué
Rome, 30 septembre. — Les journaux
publient le communiqué suivant :
Selon des renseignements parvenus ces
jours derniers au ministère de la marine,
il résultait jque des torpilleurs turcs se
réunissaient à Preveza, dans le but évident
de courir l'Adriatique pour capturer les na-
vires marchands italiens, inquiéter nos vil-
les ouvertes et éventuellement déranger
nos transports.
En conséquence, des mesures furent pri-
ses afin de déjouer ces intentions.
Le due des Abruzzes a envoyé au minis-
tre de la marine la dépêche suivante :
Nous sommes arrivés ce matin devant Pre-
veza et avons établi une croisière. A trois heu-
res, les. commandants des escadrilles avertirent
par télégraphie sans fil que deux torpilleurs
turcs quittaient successivement Preveza.
Une escadrille donna 1a chasse au premier
qui tenta de s'enfuir vers le nord, et après un
échange de coups de canon, se dirigea vers la
côte où il s'échoua, ayant un incendie à son
bord et devenu inutilisable.
Le deuxième torpilleur contre lequel se diri-
geaient deux destroyers rentra aussitôt à Pre-
veza sans avaries.
J'ai télégraphié aux comiMndants pour les fô-
liciter de cette action.
Preveza, où s'est produit le premier fait
de guerre entre les Italiens et les Turçs,
est située à l'extrémité d'une presqu'île qufc
ferme le golfe d'Arta. On lui donne de'
5.000 à 7.000 habitants. Elle a été construi-j
te sur les ruines de l'ancienne Bérénicia/
édifiée par Pyrrhus, et à quelques kilomè-j
très de celles de Nicopolis.
Elle a joué un grand rôle dans l'Histoi-
re. Sur la pointe de terre où elle est î>â-
tie, s'élevait rancienne Actium. où se Ii"
vra la célèbre bataihe navale qui décida
'du sort du monde romain, et en mémoire
de laquelle Octave, vainqueur, fonda la
ville de Nicopolis.
Sa population est en grande partie
chrétienne, car au cours des guerres entre
Russes et Turcs, les populations chrétien-
nes s'y réfugièrent. Elle compta alors jus-
qu'à 12.000 habitants. Depuis, elle a déchu
et ne constitue guère qu'un amas de chau- f
mières: Le port, assez vaste, a. dix-huit ki-
lomètres de long sur quatre kilomètres de ,
large. La majeure partie des importations
y vient de Triesie.
Salonique, 30 septembre (10 h. 50 matin).:
— On dit qu'après avoir coulé le torpil-
leur turc, ancré dans le port de Preveza,
les navires italiens ont bombardé le palais
du gouvernement.
Le corps des officiers demande à partie
immédiatement, même comme volontaires,
pour défendre la patrie menacée.
LES MOUVEMENTS DE LA FLOTTE
ITALIENNE
Malte, 30 septembre. — On annonce of-
ficiellement qu'à dix heures du matin, ont
passé en vue de Malte quatre cuirassés et
huit torpilleurs italiens, se dirigeant vers.
Benghazi.
TjToeit s, torpilleurs italiens, venant de Tri-
poli et se dirigeant vers l'Italie, ont éga.
lement passé en vue de Malte.
UN APPEL TURC AUX PUISSANCES.
Constantinople, 30 septembre. — Le nou4
veau gouvernement ottoman sous la pré-
sidence de Sald pacha, a lancé cette nuit
un appel aux grandes puissances dans le-
quel il se déclare convaincu qu'il est en-
çore temps d'arrêter les effets désastreux
et les malheurs d'une guerre que rien,
dans l'attitude de l'empire, ne justifie. La!
Porte fait donc appel aux sentiments paci-
fiques et humanitaires et à l'amitié des
puissances, pour convaincre l'Ialie de ses:
intentions conciliantes et empêcher une ef.
fusion de sang inutile et qui plongerai;
clans le deuil des milliers de familles.,
LA PROTECTION
DES INTERETS FRANÇAIS
Le gouvernement français vient d'en-:
voyer le croiseur cuirassé Ernest-Renan en
Tripolitaine, pour y veiller à la défenl)
éventuelle des intérêts français.
Ces intérêts ont plus d'importance qu'on
11e le croit communément. Depuis la chute)
du régime hamidien, le gouvernement a éla-
boré tout un programme de travaux pu-
blics : irrigation, routes, aménagement deai
ports, et c'est à une société française, crééei
par um ancien officier des affaires indigè
nes d'Algérie, le capitaine Edouard Simone
qu'a été confiée 1 exécution de ce program.
me. La Société d'entreprise des travaux pu-
blics en Orient a en effet passé avec les
autorités turques et les municipalités dot
Tripoli et de Benghazi une série de cono<
trats pour l'exécution de forages artésiens!
destinés à jalonner la route de Mourzo;uikl
et pour la construction des routes de Tri-
poli à Iloms et à Yefren. En ce moment)
deux brigades des ponts et chaussées fran-
çais, assistées d'opérateurs également fran-
çais, se trouvent. auprès d'Homs à 150 ki.
lomètres à l'est de Tripoli.
UN CROISEUR AMERICAIN
EN ROUTE POUR DERNAI
Malte, 30 septembre. — Ou annonce offi-
ciellement que le croiseur américain Ches-
ter: doit arriver à Malte- le 5 octobre, poutj
se rendre ensuite à Derna, en Cyrénaîqiue^
y protéger la mission archéologique Ar-
mour, dont un des membres a été assai"
siné, il y a quatre mois. :
LA SAISIE DU DE NA »
PAR LES ITALIENS
Rome, 30 septembre. — Une- dépêche \$
Tripoli au Messaggero an-nonce que let
transport Derna a été saisi dans ce por4
aussitôt que fut annoncée l'ouverture des
hostilités par l'Italie.
Le commandant et l'équipage ne firenll
aucune difficulté ; on saisit une petite par-
tie du chargement qui n'était pas encore
débarquée.
LA NOTIFICATION
DE L'ETAT DE GUERRS
M. Tittoni, ambassadeur d'Itatie à Pa-*
ris, s'est rendu au ministère des Affa-iree
étrangères pour informer officiellement le
gouvernement français de ta rupture deg
relations diplomatiques entre l'Italie et lai
Forte.-
LE TAUX DES ASSURANCES
Londres, 30 septembre. — Le Lloyd at
conclu hier des polices au toux de 7(3
On n'assure pas les navires turcs.
PREPARATIFS MILITAIRES
EN BULGARIE
Sofia, 30 septembre. — On déclare danff
les cercles officiels que la Bulgarie doit se
tenir prête à faire face à toutes les éveu-
tualites. La victoire des Italiens aurait e
effet pour ^oa uence la çfruie des Jeunes -
CÏK9 CENTIMES UE JWMt
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TRIBUNE LIBRE
-.:
La Coopération des Producteurs
A - -
Il convient 3e ne plus
S'attarder sur les causes
de la vie chère. L'urgence
des remèdes éclate avec
une si douloureuse éviden-
ce que la bonne volonté de
tous n'est point douteuse à leur égard.
Ces remèdes sont déjà appliqués,
înais avec quelle insuffisance ! La so-
lidarité est un très beau mot français,
Sonais trop souvent un mot seulement.
Escompter que la masse ouvrière,
sous l'inspiration du socialisme unifié,
le traduise en réalités positives nous
paraît nécessiter une trop longue at-
itente. Hélas ! le peuple des paysans,
Si foncièrement attaché à la doctrine
radicale, n'offre pas un exemple beau-
coup plus réconfortant. Tous les par-
tis doivent également s'humilier d'un
ïverbalisme socialement impuissant.
Et cependant, quel réconfort les
griculteurs, dans la présente crise, ne
Irouveraient-ils pas dans l'associa--
lion !
Faut-il conseiller la culture en com-
imun ? La culture individuelle est par-
fois routinière ; eu égard aux modes-
tes proportions de ses domaines, elle
Si'utilise guère le machinisme. Il se-
rait commode de laisser ici la parole
faux collectivistes. Vous devinez quel
itabîeau enchanteur ils nous feraient de
ces vastes terres réunies où chaque
propriétaire, avec un moindre effort,
aurait une part des produits meilleure
Qu'aujourd'hui.
Nous ne conseillons point de tenter
l'aventure. L'indépendance de chaque
cultivateur s'opposerait à l'abdication
Se la liberté, à la perte du bien moral
gui est le plus cher à l'homme.
L'expérience est là, au contraire,
pour conseiller au plus haut point
l'emploi "de l'association pour tout ce
qui touche au domaine industriel de
agriculture, à l'achat et à la vente en
commun. Subissant moins de frais,
Jes producteurs livreraient à meilleur
compte. Ils résoudraient, pour leur
part, le problème angoissant du ren-
chérissement.
C'est d l'industrie du lait que les
premierestentatives ont été effectuées.
Les Fruitières sont des organisations
yant pour but de réunir en un seul
troupeau tout le bétail d'une localité
et de travailler le lait. Le prix de la
ivente est réparti entre les adhérents
ijafts la proportion de ce qui a été
fourni par chacun. Le Danemark est
iiin pays modèle dans cet ordre d'ex-
périences. H exporte pour plus de 500
millions de produits agricoles,' réunis
et exportés par l'habile mécanisme 3e
la coopération."
Sur un million de vaches qui exis-
tent dans cette contrée, 900.000 vivent
sous le régime des Fruitières. Il ji'est
Que juste de signaler les laiteries coo-
pératives des Charentes et leur franc
succès. Elles obtiennent un rende-
ment au moins double de celui qui
était obtenu par la fabrication indivi-
duelle.
C'est encore le Danemark qui don-
be Pexemplè des boucheries coopéra-
tives. On y prépare la salaison des
viandes et leur exportation. Les adhé-
rents s'engagent, pour un certain nom-
bre d'années, soit à fournir à l'asso-
ciation tous les animaux qu'ils élè-
.vent, soit à lui en livrer annuellement
(Un nombre déterminé.
Pour le vin, c'est aux boras de la
Moselle, en Allemagne, qu'il faut aller
chercher les. types les plus réussis de
lIa coopération. Grâce à la fusion des
entreprises, la fabrication est excellen-
te, parce qu'elle se fait par les meil-
leurs procédés ; tout le raisin du cru
est travaillé de même, et les acheteurs
sont assurés d'avoir, avec la marque
au syndicat, une qualité constante et
connue a'avance. Ne soyons pas in-
ijustes pour la lenteur de nos compa-
triotes à participer à ce mouvement
au point de négliger des initiatives
\analogues à celle de la coopérative de
Maraussan. En pleine! crise viticole,
on sut en apercevoir tout le précieux
bénéfice. Les vignerons associés pro-
fitèrent personnellement des avanta-
ges dont disposaient les intermédiai-
res. Si les heures difficiles avaient
persisté, l'exemple n'eût point tardé à
se répandre, tant il est vrai que la
misère prépare les voies de la solida-
rité pratique.
Nous ne contestons pas que ces en-
treprises collectives aient besoin d'ad-
ministrateurs expérimentés. Il impor-
te au plus haut degré qu'ils possèdent
l'art de présenter les produits selon
les goûts de la clientèle et de les grou-
per rapidement en vue de l'expédi-
tion. Ils doivent connaître la pratique
des procédés commerciaux, tels que
confection des bulletins de prix cou-
rants, ehvois de prospectus et d'é-
chantillons, — le mécanisme compli-
qué des marchés, desr débouchés, des
tarifs de transport et douan. Il est
difficile de s'assurer le concours
d'hommes qui veuillent mettre au ser-
vice de la collectivité et non pas ré-
server pour eux-mêmes l'emploi de ces
qualités. D'excellents résultats ont été
obtenus cepèntlant, en France même,
par des sociétés locales qui ont orga-
nisé la venté des produits spéciaux de
leur territoire. Des syndicats d'expor-
tation en ont assuré l'expédition jus-
qu'en Angleterre. Le Syndicat central
des agriculteurs de France a établi un
Office qui sert d'intermédiaire entre
ses membres pour les achats et ventes
réciproques de semences, fourrages et
aliments du bétail.
Les hornhauser .(magasins de blé)
des pays germaniques ont effectué
annuellement, ces derniers temps, une
vente globale de 6 millions de quin-
taux. Les Sociétés dont ils dépendent
ont rendu à leurs membres l'immense
service de les affranchir des exigen-
ces du commerce, en les faisant parti-
ciper directement aux adjudications
les plus importantes, en leur permet-
tant d'échapper à la nécessité de ven-
dre à tout prix après la récolte.
C'est encore un bienfait de la coopé-
ration entre producteurs que les achats
en commun, but essentiel des syndi-
cats agricoles. Sur ce terrain, un
grand pas est fait. Grâce à la centra-
lisation des syndicats français, le pe-
tit cultivateur, dans ses plus modestes
achats, obtient, par son union avec
des centaines de milliers d'autres pro-
ducteurs, des rabais plus considéra-
bles et des garanties plus sérieuses
pour la pureté des fournitures.
Nous nous sommes borné à tracer
les grandes lignes du mouvement de
cohésion qui entraîne l'agriculture
vers des destinées nouvelles. Ce qui
était une simple faculté, avant la cri-
se de hausse générale, devient dé-
sormais une obligation. Concentra-
tion de consommateurs d'une part,
concentration de producteurs de l'au-
tre. Les intermédiaires n'ont qu'à se
bien tenir. L'offre et la demande pour-
ront jouer avec plus de sécurité et de
sincérité. - A quelque chose malheur
aura été bon. La loi de la vie sociale
est telle que, de ruines passagères
émerge et resplendit l'inéluctable pro-
grès.
, Albert SAUZaDE"
-————————
LA POLITIQUE
'< --:+.
LA GUERRE ITALO- TURQUE
j4insi que le Rappcd le di-
sait hier, la guerre entre la
Turquie et l'Italie n'eût pu être
évitée que si la Turquie eût
capitulé en pleine vaix et lais-
se, sans protestert l'Italie s'emp" ar'er, de
la Tripolitaine.
- Le parti jeune-turc n'a pas cru pou-
voir consentir à une humiliation que le
peuple ottoman lui cût; d'ailleurs, fait
payer d'une prompte disgrâce : il s'est
résigné à la guerre, peut-être pourrait-
on dire qu'il a opté pour la guerre :
souhaitons aux libéraux turcs qui ne
payèrent pas toujours de retour les
sympathies françaises, qu'ils fassent
du moins l'économie '(j'une nouvelle
révolution.
Les hostilités commencées, il serait
bien vain de contestet la légitimité de
l'agression italienne. Tout au plus
nous permettrons-nous de regretter
que tnotre « sœur latine » ait cru de-
voir répondre au relus prévu et iné-
vitable de la Turquie de se laisser dé-
pouiller, par une déclaration de gu'er..
re. Elle n'eût rien perdu, ni matériel-
ternenl. ni moralement, à s'abslwir de
couler un navire 'turc dans le port de
Prévéza, et à se contenter d'aviser la
Turquie, que contrainte d'occuper la
Tripolitaine, elle espérait n'y point ren-
contrer de résistance armée. Maitresse
du gage tripolitain, nul doute qu'elle
n'en eût obtenu ,u le protectorat » et,
dans l'hypothèse même d'une opposi-
tion violente de la Turquie, te conflit
eùt été localisé à l'Afrique du Nord.
Le combat de Prévéza, l'offensive ita-
lienne, — si elle se confirme, — à Sa-
Ionique et Smyrne, sont de nature à
faire naître les plus graves complica-
tions 'dans les Balkans, alors que M. di
San Giuliano télégraphiait avant-hier
aux légations italiennes dans la pénin-
sule, « non seulement nous ne voulons
encourager aucun mouvement dans les
Balkans contre la Turquie, mais nous
sommes décidés à redoubler nos ef-
forts pour éviter.,,. que de pareils faits
se produisent »..
Dès maintenant, Toffenswe italienne
menace de réveiller les appétits de
l'Autriche et de la Russie, comme les
aspirations de la Crète. Si l'on consi-
dère, d'autre part, que la Turquie
pourrait bien être tentée de prendre
sur la Grèce une revanche de l'Italie
et que l' « Homme malade » louche
vers la Thessalie, on conviendra des
difficultés de l'heure. 9
L'effort de l'Allemagne à Constanti-
nople et9 à Rome a été impuissant à
prévenir le conflit.
Puisse du moins l'entente des chan-
celleries européennes le limiter aux
seuils belligérants actuels.
— ————;
Les On-Dit
NOTRE AGENDA
Aujourd'hui dimanche :
Lever du soleil, 5 h. 59 du mâtin.
Coucher du soleil, 5 h. 40 du soir.
Lever de la lune, 3 h. 19 du soir.
Coucher de la lune, 10 h. 47 du matin.
Courses à Paris (Prix Vermeille, Prix de
Villebon).
AUTREFOIS -', ..-
LeRappel du 2 octobre 1875 :
Une petite dalle carrée, portant la date
de l'entrevue de l'empereur Guillaume et de
M. Benedetti, vient d'être placée à Ems, à
l'endroit où eut lieu cette entrevue.
'■»
publicité
-.-+:-
D'après la Libre Parole, M. Eyssauti.er,
évêque de Toulon, s'étant présenté à l'hô-
pital Saint-Mandrier pour visiter les bles-
sés de la Liberté, aurait été éconduit.
Notre confrère voit là une goujaterie.
C'est un bien gros mot, et il se retrou-
ve vraiment trop souvent dans les colon-
nes de la Libre Parole pour qu'on y atta-
che beaucoup d'importance.
Mais nous ne voyons pas pourquoi M.
Eyssautier aurait été admis à visiter l'hô-
pital Saint-Mandrier.
Un hôpital n'est pas un endroit où !outle
monde ait le droit de se promener. A quel
titre J'évêque de Toulon y serait-il entré ?
Il n'a pas - que nous sachions — de
titre officiel,
En qualité de prêtre ? Mais on amène
un prêtre à tous les blessés qui en font la
demande. Cela suffit.
Comme simple curieux 7 Alors, il fau
drait ouvrir les portes à tous les badauds 1
11 est plus probable que M. Eyssautier a
voulu faire un geste qui soit, pour l'admi-
nistration dont il est le représentant, de la
bonne publicité.
Et c'est peur cela surtout qu'on a bien
lait de « l'éconduire ». Si on l'avait laissé
entrer, il n'y avait pas de raison pour re-
fuser la même faveur à d'autres, venus dans
un but analogue, et il faudrait s'attendre
à voir dans les journaux des notes dans ce
goût : « Nous apprenons que le représen-
tant de la célèbre maison X. a visité les
blessés de Saint-Mandrier. C'est là une dé-
marche qui. 1) -
Non, non, Monseigneur veut rire et il n'y
a pas de quoi l
rœsPONSABlllTÉS
/-Ç -*■
- —- .-+-
Nous avons voulu connaître les causes
réelles de la hâte vraiment excessive que
mettent les chauffeurs d'autobus à accom-
plir le parcours qui leur est assigné. Il
résulte des renseignements que nous
avons recueillis hier, que c'est sur la Com-
pagnie elle-même qu'il convient de rejeter
la responsabilité de tous les accidents.
L'administration Etienne, imposa à ses
mécaniciens une vitesse maxima de 12 ki-
lomètres à l'heure. Ce serait très raison-
nable, si elle ne leur imposait pas en ou-
tre un minimum de tournées à effectuer et
si le non accomplissement de cette secon-
de prescription ne comportait des sanc-
tions extrêmement sévères qui peuvent al-
ler jusqu'à la « mise à pied » temporaire.
La Compagnie établit donc ses horaires
en se basant sur cette vitesse de 12 kilo-
mètres. Mais elle ne prévoit ni les arrêts,
ni les ralentissements obligatoires, ni les
encombrements, ni les stations imprévues
ordonnées par les agents de la brigade des
voitures, aux croisements des grandes
artères.
De tout cela il résulte cependant des re-
tards considérables que, pour fuir les pé-
nalités, le chauffeur cherche à rattraper.
Alors, le véhicule qui, réglementairement
ne devrait pas dépasser une vitesse de 12
kilomètres à l'heure, dépasse s^r'moments
20 kilomètres. Les 12 kilomètres qui sont
en principe un maximum, deviennent une
moyenne, et la catastrophe se produit !
C'est évidemment ce qui s'est passé au
pont de l'Archevêché. Les chauffeurs de la
ligne Batignolles-Jardin des Plantes, ont
précisément l'habitude de - gagner du temps
à ce point peu fréquenté, parce qu'ils pré-
voient les encombrements qui leur en fe-
ront perdre à partir du Châtelet.
On a repêché « l'autobus fatal » em-
brayé en troisième vitesse,. Tous les auto-
bus, avant l'accident, passaient là en troi-
sième vitesse.
Le personnel de la Compagnie et les au-
tres conducte-urs de véhicules ne sont pas
encore très familiarisés avec le nouveau
système de transport. Les chauffeurs — et
c'est le cas du malheureux qui entraîna
avec lui dans la mort dix voyageurs —
n'ont abandonné leur siège de cocher que
depuis quelques jours.
Il conviendrait, dès lors, de ne fixer des
horaires que d'une manière assez vague
pour que le mécanicien ne soit pas amené
aux excès de vitesse par la crainte du
blâme.
Malheureusement, la Compagnie aux
destinées de laquelle préside M. Etienne,
apprécie trop la valeur du temps pour s'ar-
rêter à de pareilles considérations.
Les Affaires du Maroc
——— > mua 1 1,11
Au Conseil des Ministres. - - La Presse Etrangère
\Le conseil des ministres d'hier, s'est lon-
guement occupé des affaires marocaines.
'La note suivante a été communiquée :
Le ministre des affaires étrangères a mis
le conseil au courant de j'état des négocia-
tions en cours. Le conseil a approuvé les
instructions qui ont été données à notre
ambassadeur à Berlin. II
A l'issue du conseil, M. Caillaux s'est en-
core entretenu quelques instants avec M.
de Selves, ministre des affaires étrangères,
Puis -ce dernier s'est rendu à l'Elysée pour
communiquer la décision du conseil au pré-
sident de la République, qui était venu de
Rambouillet à Paris.
La réponse à la note allemande avait été
télégraphiée en substance à notre ambas-
sadeur à Berlin après entente entre MM.
Gaillaux et de Selves, mais sous réserve
des modifications qu'il pourrait y avoir
lieu d'y apporter après le conseil, A la sui-
te de ce conseil une dépêche complémen-
taire a dû être envoyée à M. Jules Cam-
bon.
LES NECOCIATIONS
FRANCO-ALLEMANDES
Comme nous le disons plus haut, le-con-
seil de cabinet a étudié les termes de la
réponse que comporte la dernière commu-
nication allemande — réponse déjà télégra-
phiée à M. Jules Cambon à titre d'informa-
tion et sous réserve de l'approbation du
gouvernement.
Cette réponse porterait sur trois points
dont deux, capitulations et protégés, ont
déjà été discutés antérieurement et dont le
troisième, conditions fiscales de l'extraction
des minerais, a provoqué de la part des
services compétents un examen technique,
dont les conclusions ont été soumises au
conseil de cabinet. ,-
Dans l'enmb, les propositions ap-
fibrtées au conseil par le ministre des af-
faires étrangères ont été approuvées. Tou-
tefois, sur un ou deux points, le conseil a
substitué à la rédaction proposée une ré-
dijon plus nelte, qui précise plus expli-
citement, en présence du point de vue al-
lemand, le pomt de vue français.
L'accord s'est établi de la façon la plus
complète sur le texte définitif entre tous
les membres du gouvernement.
Il est vraisemblable qu'un nouvel échan-
ge de vues franco-allemand s'engagera
tàprès la réception de la réponse française à
Berlin.
LES JOURNAUX ALLEMANDS
La Gazette de Francfort :
Jusqu'à quel point des changements rédac-
tionnels apportés au texte d'un traité ou d'une
loi peuvent amener- aussi des modifications ma-
térielles, voilà ce qu'on ne saurait voir qu'en
examinant chaque cas spécialement. Cela. s'ap-
plique aussi aux contne-propositions que le se-
crétaire d'Etat, M. von luderlen, a faites pour
certains points de l'accord marocain. D'après
nos informations, elles n'ont nullement une im-
portance teJlo qu'elles pourraient compromettre
la conclusion définitive d'une entente. La presse
parisienne exagèro orne lois de plus, comme elle
l'a déjà fait plusieurs t'ois au cours de ces mois
derniers. de Voss
La Gazette de Voss :
Dès le commencement des négociations con-
cernant le Maroc, la presse parisienne a adopté
un système destiné à llatter rameur-propre des
Français et à consolider 3e « prestige » de la
France devant l'étiungèr. Ce système consiste à
présenter l'Allemagne comme la partie exigean-
te et la France comme la partie conciliante, tan-
dis que, en réalité, c'est le contraire qui se passe
entre les deux puissances.
Maintenant encore, la presse française use de
cette méthode déloyale : elle combat les préten-
tions allemandes afin de pouvoir dire : Voyez
peuples de r-univers, et avant tout vous Fran-
çais, comment cette Allemagne, jadis tant re-
doutée, recule devant la France quand cette -der.
fiiôïe sait prendre une attitude énergique.
Le Spectator :
- L'espoir d'un prochain règlement demeure
dans l'ensemble, bien que l'Allemagne ait élevé
des objections nouvelles ; mais nous craignons
que cette attitude ne signifie que l'Allemagne
veut laisser .les négociations ouvertes pour voir
cç çu* pourra sortit de la crise en Tripolitaine.
QUESTIONS EXTÉRIEURES
-;-+-e
La Guerre
Italo =T urque
» ».
Premier engagement. — Torpilleur turc mis hors de
combat. — La Turquie en appelle aux puissances.
La Bulgarie mobiliserait. — L'impression en
Europe.
Voici le texte complet de la réponse
turque à l'ultimatum italien, qui a été. re-
mis au ministre des affaires étrangères
d'Italie par le chargé d'affaires turc.
L'ambassade royaJe connaît parfaitement les
circonstances qui n'ont pas permis à la Tripo-
litaine et à la Cyrénaïque de se développer
dans la mesure souhaitée. * -
Un examen impartial des choses suffit en
ellei il établir que i^-^ADuvemeaieoi cosos«iU-
tkmnel ottoman ne saurait être pals à partie du
lait d'une situation qui est J'œuvJ'e de l'ancien
régime.
Ceci posé, la Sublirne-Porte, en récapitulant
les événements des trois dernières anées, cher-
che vainement les circonstances dans lesquelles
elle se serait montrée hostile aux entreprises
italiennes intéressant la Tripolitaine et la Cyre-
naïque.
Rien au contraire, il ressort de cet examen
qu'elle a toujours trouvé normal et rationnel
que l'Italie coopérât par ses capitaux et son ac-
tivité industrielle au relèvement économique de
cette partie de l'empire.
Le gouvernement impérial a conscience d'a-
voir témoigné de dispositions accueillantes cha-
que fois qu'il s'est trouvé en présence de pro-
positions conçues dans cet ordre d'idées. Il a
de même examiné et généralement résolu dans
J'esprit le plus amical toute réclamation, tou-
te affaire pouiisuivies par l'ambassade royale,
Est-il nécessaire d'ajouter qu'il obéissait en
cela à sa volonté si souvent manifestée de cul-
tiver, de maintenir des relations de confiance
et d'amitié avec le gouvernement italien ?
Enfin ce sentiment seul l'inspirait encore
lorsqu'il proposait en tout dernier lieu à l'am-
bassade royale un arrangement basé sur des
concessions économiques susceptibles de fournir
un vas-le champ à l'activité italienne dans les
susdites provinces.
En aissignant pour seule limite de ses conces-
sions la dignité et les intérêts supérieurs de
l'empire, ainsi que les traités en vigueur, le gou-
vernement ottoman dormait la preuve de ses
sentiments de conciliation, sans cependant per-
dre de vue les pactes qui l'engagent vis-à-vis
des autres puissances, et dont la valeur inter-
nationale ne peut déchoir par la volonté d'une
des parties contractantes.
En ce qui concerne l'ordre et la sécurité tant
dans la Tripolitaine que dans la Cyrénaïque, le
gouvernement ottoman, bien placé pour appré-
cier la situation, ne peut que constater, ainsi
qu'il l'a déjà fait, l'absence totale de toute rai-
son pouvant justifier des appréhensions relative-
ment au sort des sujets italiens et des autres
étrangers y établis.
Il n'y a dans ces contrées ni agitation ni pro-
pagande d'excitation. Les officiers et les autres
organes de l'autorité ottomane ont pour mis-
sion d'assurer le maintien de l'ordre, mission
qu'ils accomplissent en toute conscience. Quant
à l'arrivée à Tripoli de transports militaires ot,
tomans dont l'ambassade royale prend texte
pour en inférer des conséquences graves, la Su-
blime-Porte croit devoir faire remarquer quil
ne s'agit que d'un seul transport dont l'expédi-
tion est antérieure de plusieurs jours à la note
du 26 septembre.
Indépendamment du fait que cet envoi ne
comportait pas de troupes, il ne pouvait avoir
sur les esprits qu'une influence rassurante.
Réduit à ses termes essentiels, le désaccord
,actuel réside donc dans l'absence de garanties
propres à rassurer le gouvernement italien sur
l'expansion de ses intérêts économiques en Tri-
politaine et en Cyrénaïque.
En ne procédant pas à un acte aussi grave
qu'une occupation militaire, le gouvernement
royal rencontrera la ferme volonté qu'a la Su-
blime-Porte d'aplanir ce désaccord.
Aussi le gouvernement impérial demande-t-il
que le gouvernement royal lui fasse connaître
la .n.atu.re des garanties demandées. Il y sous-
crira volontiers en tant qu'elles n'affecteront pas
son intégrité territoriale. Il prend j'engagement
de ne modifier, en quoi que ce soit, durant les !
pourparlers, la situation présente de la Tripoli-
taine et de la Cyrénaïque, sous le rapport mm-
taire, et il aime a espérer que le gouvernement
royal, se rendant aux dispositions sincères de
la Sublime-Porte, acquiescera à cette proposi-
tion.
LA RESISTANCE TURQUE
ConStantinople, 30 septembre.— Bien que
le changement de cabinet ait produit une
confusion qui se prolongera peut-être pen-
dant un jour ou deux, on estime généra-
lement ici que le nouveau ministère ne
pourra éviter d'adopter une attitude éner-
gique à l'égard de l'Italie.
Toutefois la résistance armée étant im-
possible, il est probable que la Turquie
s'en tiendra à la résistance politique et
économique sous la triple forme de l'ex-
pulsion des sujets italiens, du boycottage
d.es marchandises italiennes, de la dénon-
ciation des traités avec l'Italie et notam-
ment descapitulations. U
UN COMBAT NAVAL
Torpilleur turc échoué
Rome, 30 septembre. — Les journaux
publient le communiqué suivant :
Selon des renseignements parvenus ces
jours derniers au ministère de la marine,
il résultait jque des torpilleurs turcs se
réunissaient à Preveza, dans le but évident
de courir l'Adriatique pour capturer les na-
vires marchands italiens, inquiéter nos vil-
les ouvertes et éventuellement déranger
nos transports.
En conséquence, des mesures furent pri-
ses afin de déjouer ces intentions.
Le due des Abruzzes a envoyé au minis-
tre de la marine la dépêche suivante :
Nous sommes arrivés ce matin devant Pre-
veza et avons établi une croisière. A trois heu-
res, les. commandants des escadrilles avertirent
par télégraphie sans fil que deux torpilleurs
turcs quittaient successivement Preveza.
Une escadrille donna 1a chasse au premier
qui tenta de s'enfuir vers le nord, et après un
échange de coups de canon, se dirigea vers la
côte où il s'échoua, ayant un incendie à son
bord et devenu inutilisable.
Le deuxième torpilleur contre lequel se diri-
geaient deux destroyers rentra aussitôt à Pre-
veza sans avaries.
J'ai télégraphié aux comiMndants pour les fô-
liciter de cette action.
Preveza, où s'est produit le premier fait
de guerre entre les Italiens et les Turçs,
est située à l'extrémité d'une presqu'île qufc
ferme le golfe d'Arta. On lui donne de'
5.000 à 7.000 habitants. Elle a été construi-j
te sur les ruines de l'ancienne Bérénicia/
édifiée par Pyrrhus, et à quelques kilomè-j
très de celles de Nicopolis.
Elle a joué un grand rôle dans l'Histoi-
re. Sur la pointe de terre où elle est î>â-
tie, s'élevait rancienne Actium. où se Ii"
vra la célèbre bataihe navale qui décida
'du sort du monde romain, et en mémoire
de laquelle Octave, vainqueur, fonda la
ville de Nicopolis.
Sa population est en grande partie
chrétienne, car au cours des guerres entre
Russes et Turcs, les populations chrétien-
nes s'y réfugièrent. Elle compta alors jus-
qu'à 12.000 habitants. Depuis, elle a déchu
et ne constitue guère qu'un amas de chau- f
mières: Le port, assez vaste, a. dix-huit ki-
lomètres de long sur quatre kilomètres de ,
large. La majeure partie des importations
y vient de Triesie.
Salonique, 30 septembre (10 h. 50 matin).:
— On dit qu'après avoir coulé le torpil-
leur turc, ancré dans le port de Preveza,
les navires italiens ont bombardé le palais
du gouvernement.
Le corps des officiers demande à partie
immédiatement, même comme volontaires,
pour défendre la patrie menacée.
LES MOUVEMENTS DE LA FLOTTE
ITALIENNE
Malte, 30 septembre. — On annonce of-
ficiellement qu'à dix heures du matin, ont
passé en vue de Malte quatre cuirassés et
huit torpilleurs italiens, se dirigeant vers.
Benghazi.
TjToeit s, torpilleurs italiens, venant de Tri-
poli et se dirigeant vers l'Italie, ont éga.
lement passé en vue de Malte.
UN APPEL TURC AUX PUISSANCES.
Constantinople, 30 septembre. — Le nou4
veau gouvernement ottoman sous la pré-
sidence de Sald pacha, a lancé cette nuit
un appel aux grandes puissances dans le-
quel il se déclare convaincu qu'il est en-
çore temps d'arrêter les effets désastreux
et les malheurs d'une guerre que rien,
dans l'attitude de l'empire, ne justifie. La!
Porte fait donc appel aux sentiments paci-
fiques et humanitaires et à l'amitié des
puissances, pour convaincre l'Ialie de ses:
intentions conciliantes et empêcher une ef.
fusion de sang inutile et qui plongerai;
clans le deuil des milliers de familles.,
LA PROTECTION
DES INTERETS FRANÇAIS
Le gouvernement français vient d'en-:
voyer le croiseur cuirassé Ernest-Renan en
Tripolitaine, pour y veiller à la défenl)
éventuelle des intérêts français.
Ces intérêts ont plus d'importance qu'on
11e le croit communément. Depuis la chute)
du régime hamidien, le gouvernement a éla-
boré tout un programme de travaux pu-
blics : irrigation, routes, aménagement deai
ports, et c'est à une société française, crééei
par um ancien officier des affaires indigè
nes d'Algérie, le capitaine Edouard Simone
qu'a été confiée 1 exécution de ce program.
me. La Société d'entreprise des travaux pu-
blics en Orient a en effet passé avec les
autorités turques et les municipalités dot
Tripoli et de Benghazi une série de cono<
trats pour l'exécution de forages artésiens!
destinés à jalonner la route de Mourzo;uikl
et pour la construction des routes de Tri-
poli à Iloms et à Yefren. En ce moment)
deux brigades des ponts et chaussées fran-
çais, assistées d'opérateurs également fran-
çais, se trouvent. auprès d'Homs à 150 ki.
lomètres à l'est de Tripoli.
UN CROISEUR AMERICAIN
EN ROUTE POUR DERNAI
Malte, 30 septembre. — Ou annonce offi-
ciellement que le croiseur américain Ches-
ter: doit arriver à Malte- le 5 octobre, poutj
se rendre ensuite à Derna, en Cyrénaîqiue^
y protéger la mission archéologique Ar-
mour, dont un des membres a été assai"
siné, il y a quatre mois. :
LA SAISIE DU DE NA »
PAR LES ITALIENS
Rome, 30 septembre. — Une- dépêche \$
Tripoli au Messaggero an-nonce que let
transport Derna a été saisi dans ce por4
aussitôt que fut annoncée l'ouverture des
hostilités par l'Italie.
Le commandant et l'équipage ne firenll
aucune difficulté ; on saisit une petite par-
tie du chargement qui n'était pas encore
débarquée.
LA NOTIFICATION
DE L'ETAT DE GUERRS
M. Tittoni, ambassadeur d'Itatie à Pa-*
ris, s'est rendu au ministère des Affa-iree
étrangères pour informer officiellement le
gouvernement français de ta rupture deg
relations diplomatiques entre l'Italie et lai
Forte.-
LE TAUX DES ASSURANCES
Londres, 30 septembre. — Le Lloyd at
conclu hier des polices au toux de 7(3
On n'assure pas les navires turcs.
PREPARATIFS MILITAIRES
EN BULGARIE
Sofia, 30 septembre. — On déclare danff
les cercles officiels que la Bulgarie doit se
tenir prête à faire face à toutes les éveu-
tualites. La victoire des Italiens aurait e
effet pour ^oa uence la çfruie des Jeunes -
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