Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1882-11-20
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68249 Nombre total de vues : 68249
Description : 20 novembre 1882 20 novembre 1882
Description : 1882/11/20 (A12,N3976). 1882/11/20 (A12,N3976).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7566695p
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Douzième année. - Ne 3976 Prix du numéro à Paris: 15 centimes g Départements: 20 centimes Lundi 20 Novembre 1882
*
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
REDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
16, rue Cadet, 1S
&es Manuscrits non insérés ne seront pas rendus
- ABONNEMENTS - --
DEPARTEMENTS
Troismois. i6 »»
Six mois. 32 »»
Un an. 62 »»
PAfWS f o
Trois mois. 13 fnth"
Six mois 25 »
Un an. 50 { ew
Supplément pr l'Etranger (Europe) 1 fr. par trimestre
-- - -- - - - ,
Les abonnemts partent des 1er et ib ae cnaque mOl
Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et G~
6, place de la Bourse, 6
ADMINISTRATION
Adresser les Lettres et Mandats à l'Administrateur
16, rue Cadet, le
'fJes Lettres non. affranchies seront refusées
- ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 46 »»
Six mois. 32 »»
Un an. 62 »»
PARIS
Trois mois. 53 iï
Six mois. 35 »»
Un aa.-. 50 »»
Supplément pr l'Étranger (Europe) 1 fr. partrimestrt
Les Alo^nem1» partent des 1" et 15 de chaque mois
Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et ce
6. Place de la Bourse, 6 >
Bourse de Paris
ao
PETITE BOURSE DU SOIR
3 0/0.: 80 12,1/2.
5 0/6 114 05, 12.
Turc. 11 75, 72.
Italien 89 70, 95.
Egypte. î.. 345.
Banque Ottomane. 741 87, 743 12.
Panama. 478.
LQts turcs. ': 54 25.
Extérieure. 625t8.
Actions Rio. 616, 615.
PARIS, 19 NOVEMBRE 1882
La Chambre a promptement et sage-
ment réglé l'affaire des 50,000 francs
qui avait causé tant de fracas dans la
précédente séance. Après un court dé-
bat, elle a voté, par 344 voix contre
125, l'ordre du jour pur et simple de-
mandé par le gouvernement. Nous ne
saurions que renvoyer nos lecteurs aux
simples explications données par M. le
ministre de l'intérieur et des cultes. La
question de savoir si une irrégularité
budgétaire a été commise dans le sens
le plus étroit du mot nous paraît fort
controversable ; mais que dire deces ex-
pressions outrées dont MM. Roche et
Clémenceau se sont servis pour accuser
M. de Freycinet de dilapidation des de-
niers publics?
En résumé, c'est dans un intérêt non
pas religieux, mais dans un intérêt
politique de premier ordre, que M. de
Lavigerie a été envoyé en Tunisie, avec
mission d'y remplacer des prêtres étran-
gers par des prêtres français, et qu'il a
été encouragé dans cette œuvre par les
deux ministres qui ont précédé aux af-
faires étrangères M. de Freycinet., c'est-
à-dire par MM. Barthélémy Saint-Hilaire
et Gambetta. Quand il s'est agi de payer
les frais de cette mission, M. de Freyci-
net, n'ayant point de fonds disponibles.,
les a pris sur le chapitre VII du budget
des cultes, à titre de « secours à des
ecclésiastiques en activité de services».
Si rigoureux que l'on puisse être en
malière de budget, il est impossible de
méconnaître que cet argent a été em-
ployé, et bien employé, pour le service
de l'Etat, et que l'irrégularité imputée
à M. de Freycinet est au moins fort jus-
tifiable
La Chambre l'a compris, de même
qu'elle a compris l'incohérence d'une
interpellation adressée à M. Duclerc sur
les actes de ses prédécesseurs. Logique-
ment, M. de Freycinet eût-il été legrand
coupable que dénonçaient MM. Roche
et Clémenceau, il n'y avait pas autre
chose à faire que d'attendre les expli-
cations de la Cour des comptes. Toute-
fois l'incident n'aura pas été inutile,
et ce que nous regrettons, c'est qu'il
n'ait pas eu lieu avant que le ministère
Freycinet eût été renversé pour une au-
tre cause. Le débat aurait pu s'ouvrir
alors avec l'ampleur qu'il comportait, et
des enseignements précieux en auraient
été tirés sans nul doute.
Quoi qu'il en soit, nous espérons
qu'il se trouvera désormais dans la
Chambre une majorité pour voir les
choses comme elles sont, pour ne point
se rebiffer devant les plus claires néces-
sités de notre politique extérieure, pour
ne pas faire intervenir à tort et à tra-
vers le spectre du cléricalisme en Tuni-
sie, et pour admettre qu'il importe peu
qu'on soutienne notre influence en
Orient à l'aide de libres-penseurs ou de
prêtres catholiques, pourvu que notre
influence domine en fin de compte et
que la France soit servie. Comment ne
voit-on pas qu'ici l'intérêt national
prime tout le reste, et que ce serait une
absurdité de chicaner le gouvernement
sur le caractère des agents qu'il em-
ploie, lorsque ces agents, dans la cir-
constance, se trouvent être les meil-
leurs? Oui, certes, nous devons être
anticléricaux ; mais nous devons aussi
nous garder d'introduire dans la politi-
que des passions et des préjugés mes-
quins, ,
Eue. LIÉBERT.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Paris, 18 novembre 1882.
Ceux qui avaient contemplé l'interpel-
lation d'aujourd'hui avec des verres gros-
sissants n'ont plus qu'à retourner la lor-
gnette et qu'à regarder par le gros
bout.
En vérité, la chose ne valait pas le
temps -qu'on y a perdu jeudi dernier ;
mais la petite heure qu'on lui a consacrée
aujourd'hui n'est pas perdue, car il y a
avantage pour tout le monde à ce que
l'affaire ait été tirée au clair.
M. le ministre de l'intérieur et des cul-
tes, sans avoir besoin d'interrogation
, nouvelle, répond.
Nous racontons les faits, pour que cha-
cun soit en mesure de les apprécier.
C'est à la date du 30 juin 1881 que M.
Lavigerie fui nommé administrateur du
clergé de Tunisie. Il se trouva en face
d'un cierge hostile à l'influence française
et qui détenait les écoles ; il entreprit de
lui substituer un clergé français. L'ini-
tia tiva particulière l'y aida tout d'abord ;
puis, eu mai 1882, M. Lavigerie fit appel
au gouvernement français. C'est alors
que le cabinet demanda à la commission
du budget s'il ne serait pas bon d'inscrire
au budget de 1883 des subsides à cet
effet. Tous les documents prouvent que
la demande de fonds portait sur l'exer-
cice i883, et du reste la commission de
1883 ne pouvait guère être consultée sur
des dépenses afférentes à 1882. Pour ce
qui concerne celles-ci, le gouvernement
se trouvait en présence d'un homme qui
s'était imposé de grands sacrifices en vue
de faire triompher l'influence française.
Ainsi que les choses devaient se passer
réglementairement, M. de Freycinet, mi-
nistre des affaires étrangères, saisit de
la demande M. Humbert, ministre des
cultes. Et M. Humbert, reconnaissant le
bien fondé de la réclamation, se crut au-
torisé, par l'intitulé même du chapitre, à
faire l'imputation.
Tels sont les faits, et ils gagnent beau-
coup à être narrés par M. Fallières. Il
n'est pas possible d'entendre un langage
plus clair, plus net et en même temps
plus sobre. Il fait bonne impression par
sa simplicité même et par la franchise
dont il est imprégné; en outre, il effleure
avec infiniment de tact une question
délicate, la question des nationalités. Sur
ce point, M. Fallières en dit juste ce qu'il
faut pour que nul n'ait le droit d'en pren-
dre ombrage, et juste assez pour que les
représentants de la France soient amenés
à poser, en contrepoids de la petite irré-
gularité matérielle commise, l'importance
du but moral poursuivi.
Après ces explications, il est évident
que l'affaire est terminée.
Néanmoins M. Jules Roche s'opiniâtre
à reprendre les arguments qui lui ont
déjà servi samedi dernier ; il ergote lon-
guement sur l'expression « mission» ; et,
voyant que l'auditoire devient de plus
en plus froid à son égard, il gonfle ses
effets et termine par les gros mots : «ca-
price, désordre, déprédations ». Ça ne ré-
chauffe pas son succès.
M. Clémenceau, qui est malin, évite
de se lancer dans un discours, et il dit
dmplement : « Si l'archevêque d'Alger a
été chargé d'une mission en Tunisie, il
devait être soldé sur le budget des affaires
étrangères. Donc il y a eu un virement
d'un ministère à l'autre. »
Cette fois il est facile de compter les
applaudissements : tout juste un.
Et la Chambre vote paisiblement Tor-
dre du jour pur et simple, à 344 voix con-
tre 125.
A la fin de la séance, M. Rivière a dé-
posé un projet portant création d'un bu-
reau de comptabilité chargé de contrôler
l'ordonnancement des dépenses publi-
ques. Cette mesure-là, nous la compre-
nons; elle a quelque chose de pratique et
obvie à tout abus.
*
L'Extrême Gauche est-elle satisfaite de
sa journée? Nous ne le croyons.pas.
La politique tatillonne que ce groupe a
suivie depuis la rentrée du Parlement,
l'abandon des revendications larges, net-
tement précisées, pour les récriminations
mesquines qui se nichent comme les arai-
gnées dans n'importe quel coin, commen-
cent à produire leur effet. Ceux qui de-
vaient tout pourfendre dès le premier
jour se sont ingéniés jusqu'ici à n'atta-
quer que par des voies détournées. Sont-
ils parvenus à donner le change à la por-
tion echauffée de leurs électeurs ? Nous
ne savons; mais ce qu'il y a de certain,
c'est qu'à la Chambre ils perdent du ter-
rain de jour en jour.
L'ordre du jour pur et simple sur les
« déprédations » du ministère - comme
dit M. Roche - n'a groupé contre lui
que 125 voix. Et quand M. Maret est venu,
pour avoir l'air de s'occuper des inculpés
de l'affaire de Monceau-les-Mines, deman-
der l'urgence sur son projet de mise en
liberté provisoire, il n'a entraîné à sa
suite que 76 voix.
La réponse très correcte de M. :Qevès
a fait aisément justice de cette co-
médie.
Depuis le 5 août, le Sénat a voté un
projet de loi sur la réforme criminelle ; ce
projet contient une disposition analogue
à celle réclamée par M. Maret; il est là
tout prêt à être soumis aux délibérations
de la Chambre. Le gouvernement est fa-
vorable à l'idée, mais il s'oppose à ce
que, par une apparence de précipitation,
on ôte à une réforme législative le carac-
tère élevé, impersonnel, qu'elle doit
avoir.
Notez que les accusés de Montceau-Ies-
Mines n'auraient pas le temps de profiter
de la mesure, même avec le bénéfice de
l'urgence. Notez enfin que, dans la com-
binaison de M. Maret,-il y, a peut-être
même une perte de temps, car la propo-
sition serait renvoyée au Sénat, tandis que
le projet en est déjà revenu.
L'Extrême Gauche s'est 'crue habile en
n'attaquant pas de front. Elle s'émiette
dans ces escarmouches de tirailleurs.
PAUL LAFARGUE.
COURRIER DU SENAT
Afin de n'être pas en reste, le Sénat
comme la Chambre s'olîre une petite in-
terpellation.
La Droite à qui la monotonie apparem-
ment ne fait pas peur, a choisi son ter-
rain de combat habituel : la loi scolaire.
Nous sommes blasés sur ce genre de dis-
cussion et sur les incidents qui en nais-
sent. La physionomie du débat ne saurait
être changée d'une manière appréciable,
parce qu'au lieu de parler tout rondement
de Yenseignemenlreligieuxonprend com-
me aujourd'hui pour prétexte les dis-
cours prononcés dans certaines distribu-
tionsde prix. Avec un tel programme, cette
journée menaçait de ressembler à bien
d'autres, si, contre tous les précédents,
les choses n'avaient tourné de façon assez
originale.
Ce n'est pas, certes, à l'interpellateur
qu'il en faut faire honneur. M. Henry
rournier, quand le président le désigne
sous ce nom : «l'orateur », ne sent proba-
blement pas lui-même à. ue] poin cette
formule réglementaire est pour lui polie.
Il veut prouver que la neutralité promise
par M. Jules Ferry, comme correctif à la
loi du 28 mars, n'a pas été observée par-
tout par les délégués de l'administration ;
et quand il lui suffirait, pour le faire, de
découper quelques citations, il s'amuse à
railler un délégué sur son titre de vété-
rinaire, ou un sous-préfet sur ses condam-
nations de presse.
Le jeu, quoique facile, lui réussit mé-
diocrement.
Dans la Droite, du reste, règne un
calme inusité. A peine en sort-il un léger
murmure quand son porte-parole de-
mande au ministre si les délégués de l'ad-
ministration ont entendu appliquer ses
théories sur l'introduction de la politique
dans l'école. Cette petite aigreur est en
soi innocente. Bien innocentes aussi les
prophéties déclamatoires de la péroraison
dont les frais sont faits par les anarchistes
de Montceau-les-Mines. Le développement
se devine : voilà à quels excès mène un
gouvernement qui n'a point placé dans la
religion sa force morale.
Nous sommes à deux doigts de nous
noyer en pleine banalité, quand M. Du-
vaux, ministre de l'instruction publique,
monte à la tribune. Alors le débat prend
un caractère particulier. Des généralités'
où il tendait à s'égarer, il est ramené à
une question d'usage, de convenance, je
dirai presque de tenue. Là-dessus on
pourra s'entendre ici.
M. Duvaux y met autant de simplicité
que de franchise. Sans se poser au début
devant les galeries, à l'imitation de son in-
terlocuteur, il accepte avec reconnais-
sance l'occasion qui lui est offerte de re-
produire exactement les déclarations faites
par M. Jules Ferry. Il « s'engage à faire
respecter de la façon la plus rigoureuse
et la plus précise la neutralité dans l'é-
cole. » La tâche est aisée lorsqu'il s'agit
d'universitaires soumis au ministre ; elle
se complique au regard de délégués, dé-
signés sans doute par l'administration,
mais en dehors de son personnel. Néan-
moins leur devoir est aussi impérieux que
celui des fonctionnaires. Quiconque fran-
chit le seuil de l'école y doit apporter la
sérénité. Si au lendemain de la lutte « des
écarts regrettables ont été commis », le
gouvernement mettra ordre à en éviter
le retour.
Rendons cette justice à la minorité
réactionnaire, qu'elle accueille sans mau-
vais vouloir de parti-pris ces explications
loyales. Les pires convulsionnaires des
anciens jours ne sont pas réveillés par les
flèches déplumées du poète Lorgeril.
Aussi bien, que leur reste-t-il à désirera
Ils ne bougent pas davantage lorsque
M. Duvaux, venant à l'allusion qui lui est
personnelle, explique bonnement à quel
point sa pensée était tronquée par le
compte rendu qui lui a fait préconiser,
hors de tous bon sens, l'introduction de-
la politique dans l'enseignement. Quant
à la majorité, elle bat des mains, et il n'y
a plus qu'à voter.
A M. Henry Fournier, qui se présente
avec un ordre du jour où il est «pris acte
des promesses du ministre», M. Honnoré
oppose sa « confiance dans l'impartialité
du gouvernement ». L'ensemble des ré-
publicains préfère l'ordre du jour pur et
simple et M. Honoré, se rangeant au
goût général, retire sa rédaction. Mal-
gré l'exemple, M. Henry Fournier per-
siste à vouloir qu'un vote sans commen-
taire laisse subsister une équivoque. Deux
ou trois phrases maladroites lancées à
l'appui de son texte ne lui attirent aucun
mauvais parti, tant les dispositions
sont bonnes. Il est à peine - - soutenu par
les siens qui, cependant, voteront pour
lui tout à l'heure, sans efficacité d'ail-
leurs. Dès la première épreuve, toutes
les mains de gauche se lèvent pour l'or-
dre du jour pur et simple.
Un petit incident curieux marque la fin
de la séance. M. Jules Simon, rapporteur
de la loi d'association, est agacé de voir
que, sous prétexte de discuter son rap-
port, le Sénat se réunit tous les deux
jours pour tenir des bouts -de séance in-
signifiants. Il juge, à bon droit sans
doute, que c'est au risque de rappeler le
vers du fabuliste :
Gratis anhelans, multa agendo nihil agens.
Pour lui, il est prêt, parfaitement prêt,
et il s'offre à commencer tout de suite.
Mais dès lors qu'il est entendu que les mi-
nistres ne seront pas à la disposition du
Sénat avant huit jours, pourquoi caresser
cette puérile manie de se réunir à ne rien
faire ?
Nous disions bien qu'il faudrait « pe-
loter en attendant partie ». Sur une ob-
servation si judicieuse, il est convenu
immédiatement que chacun gagnera à se
chauffer chez soi; c'est le plus sûr moyen
d'éviter les querelles, et la prochaine
séance est remise à huitaine.
RAUL PELLEGRIN.
————————— ——————————
MTfifflffl jMïKillVÏ
Lorsque le procès de Montceau-les-
Mines s'est trouvé suspendu devant la
cour d'assises de Châlon-sur-Saône,
nous avons exprimé le regret que la loi
ne permît pas,; en de telles circonstan-
ces, la mise en liberté provisoire des
accusés. Il est sans doute quelques-uns
de ces accusés surlesquels pèsent d'assez
lourdes charges; et ceux-là on eût pu
examiner s'il convenait de leur accor-
der le bénéfice de cette liberté ; mais
pourquoi prolonger la détention préven-
tive de leurs camarades moins compro-
mis, de ceux-là-mêmes qui, à Riom, se-
ront certainement acquittés? Dura lex,
sed lex, ont répondu les magistrats de
Châlon et, après eux, ceux de la Cour
de cassation.
Eh bien 1 si la loi est mauvaise, il faut
la changer. Ce n'est donc pas nous qui
songerions à blâmer la proposition dé-
posée aujourd'hui à la Chambre, ni l'u!:
gence qu'on a demandée pour elle, si
iette motion avait dû avancer les cho-
ses. Mais, avant même que M. Maret eût
songé à déposer sa proposition, avant
que l'incident de Châlon se fût produit,
le Sénat s'était déjà occupé de cette la-
cune regrettable de notre procédure ju-
diciaire. Il avait demandé que la mise
en liberté provisoire pût, lorsqu'un pro-
cès est remis, être ordonnée dans l'ordre
criminel aussi bien que dans l'ordre
correctionnel; il a étudié cette réforme,
il l'a votée ; son projet de loi sera pro-
chainement transmis à la Chambre des
députés.
C'est là ce qu'a très justement fait
observer M. Devès, en invitant la
Chambre à repousser l'urgence. Ce n'est
paslorsqu'uneloi estdéjà toute faite dans
l'une des Chambres qu'il est bien sage
de la recommencer sur -de nouveaux
frais dans l'autre Chambre. Ce n'est
pas le moyen d'avancer beaucoup la be-
sogne, toute question de courtoisie
même mise de côté.
A ce moment, une voix de l'Extrême
Gauche a interrompu M. Devès et lui a
crié: « Que nous importe le SL,nat? »
J'en demande pardon à l'honorable in-
terrupteur, mais si une voix au Sénat
eût crié : « Que nous importe la Cham-
bre? » il trouverait sans doute le pro-
pos fort déplacé. On peut être ou non
partfsan de l'institution du Sénat, — et
pour notre part nous en sommes grands
partisans; - mais, tant qu'il existera de
par la Constitution, à laquelle le Con-
grès seul aurait le droit de toucher,
cette Constitution s'impose au respect
des députés comme de tous les ci-
toyens. Les prérogatives qu'ils exer-
cent, c'est d'elle qu'ils les tiennent.
Quand la loi votée par le Sénat vien-
dra à l'examen du Palais-Bourbon, cet
examen sera libre. Si la loi sénatoriale
doit être améliorée sur un point ou sur
un autre, nos députés ne manqueront
pas de le faire et le Sénat lui-même ne
s'en offensera pas. Ce que nous souhai-
tons surtout alors, c'est que la Chambre
ne perde pas de temps en discussions
inutiles, dans les commissions ou en
séance. Ce sera la vraie façon de ne pas
faire attendre au pays une excellente
réforme; le vrai moyen de « faire
vite » ; et, quand on parle d'urgence,
c'est là sans doute ce que l'on entend.
CHARLES BIGOT.
Hlljl. I
Nouvelles parlementaires
M. de Baudry-d'Asson a prévenu le minis-
tre de l'intérieur qu'il avait l'intention de lui
adresser une question sur les mesures
qu'entendent prendre les pouvoirs publics
pour prévenir et réprimer les tentatives
d'assassinat qui, pour employer les expres-
sions dont nous lui laissons la responsabi-
lité, pénètrent dans nos mœurs avec des
procédés dont la lâcheté le dispute à la vio-
lence.
M. Fallières a accepté la question pour
'ouverture de la séance de lundi.
} * *
» «
M. Antonin Proust avait l'intention d'inter-
peller hier M. Duvaux sur l'affaire de la porte
Saint-Georges, à Nancy,
Mais, M. Duvaux étant retenu au Sénat, M.
Proust ne déposera sa demande d'interpella-
tion que lundi prochain.
*
* *
L'Extrême Gauche s'est réunie à une heure,
sous la présidence de M. Barodet.
Il a été décidé que M. Gaillard ajournerait
le dépôt de son interpellation sur l'incident
d'Orange jusqu'après le débat sur l'affaire
de Montceau-les-Mines.
Le groupe a ensuite examiné la question
de savoir s'il convenait de déposer actuelle-
ment la demande d'enquête parlementaire
sur les événements de Montceau-les-Mines
et de Lyon.
On a décidé que ce dépôt aurait lieu de-
main lundi.
L'Extrême Gauche a chargé M. Roques de
Filhol de préparer une proposition de loi
tendant à modifier la loi des finances de fa-
çon à éviter qu'on puisse revenir sur des ré-
solutions votées.
Enfin elle a, en dernier lieu, décidé à l'u-
nanimité de voter la suppression du crédit
relatif à l'ambassade de France près le Vati-
can.
fe
¥ »
Au Sénat, le Centre gauche s'est occupé du
candidat qui doit remplacer comme inamo-
vible M. de Larcy. -"
Sur 41 votants, M. Bardoux a obtenu 30
voix.
M. Bardoux est donc candidat du Centre
gauche.
*
» »
Voici l'exposé des motifs de la proposition
déposée par M, Rivière :
« Messieurs,
»Vers la fin de la précédente législature, le
19 juillet 1881, M. Henri Brisson, aujourd'hui
président de la Chambre, déposait, au nom
de la commission du budget, qu'il prési-
dait, un rapport suivi d'une proposition
contenant treize articles destinés à créer un
bureau de comptabilité et à en déterminer
les attributions.
» La commission du budget élue en 1881 et
dont faisaient pariie plusieurs membres de
celle de 1882 et M. Brisson, son président,
Avaient en présentant leur rapport, vérita-
ble exposé des motifs, et leur proposition de
loi, que la Chambre, à la veille de l'expira-,
tion de son mandat, ne pourrait les discu-
ter, mais manifestait bon espoir que la
Chambre qui succéderait serait appelée à
les examiner et ne répudierait pas ce legs.
» Forts de l'autorité de cette ancienne com-
mission du budget et de son président, c'est
l'eposé des motifs et la proposition de loi
du 19 juillet 1881 que nous reprenons pour
les soumettre à vos délibérations. Nous
sommes persuadés que les irrégularités si-
gnalées par le rapport de la cour des comptes
dans les budgets antérieurs démontrent la
nécessité, dans l'intérêt de tous, d'un con-
trôle plus prompt et plus efficace sur la
question des ordonnateurs des dépenses pu-
bliques. !
r En conséquence, M. Rivière et 64 signa-
taires demandent qu'il soit établi un bureau
de comptabilité chargé d'exercer, sous l'au-
torité du président de la Chambre et de la
commission du budget, un contrôle sur la
gestion des ordonnateurs des dépenses pu-
bliques.
rm *
» *
Voici l'exposé des motifs et le texte du
projet de loi déposé hier par M. Duclerc, pré-
sident du conseil, sur le bureau de la Cham-
bre, et portant ratification du traité conclu
par M. de Brazza avec le roi Makoko :
« Messieurs,
» Le 3 octobre 1880, M. Savorgnan de
Brazza, officier de notre marine nationale,
après avoir découvert une voie nouvelle vers
le cours supérieur du Congo, signait avec le
suzerain et les principaux chefs du pays des
Batekès un traité portant cession à la France
d'une certaine étendue de territoire comprise
entre les rivières Djné et Impila, et dont la
possession devait nous assurer l'accès navi-
gable de ce grand fleuve. Cet ccte n'entraî-
nait, en retour, d'autre charge que les obli-
gations morales résultant de la remise d'un
pavillon français aux chefs qui l'avaient con-
clu.
» On n a pas à rappeler ici les conditions
dans lesquelles s'est accompli le voyage de
l'explorateur français et les circonstances
qui lui permirent de devancer toute occupa-
tion sur le point qu'il avait choisi. Dès que
les résultats obtenus par M. Savorgnan de
Brazza ont été connus en France, ils y ont
été accueillis avec une faveur marquée, et
les interprètes autorisés du commerce natio-
nal n'ont pas été seuis à appeler l'attention
du gouvernement sur la nécessité de ne
point laisser perdre les fruits de l'heureuse
et persévérante initiative de notre compa-
triote.
» Ce mouvement d'opinion se trouvait
justifié par l'importance même de l'œuvre
qu'avait déjà accomplie M. de Brazza, et par
les perspectives que laissaient entrevoir les
premiers résultats. Tous les témoignages
s'accordent à reconnaître la valeur des dé-
bouchés que notre commerce et, à sa suite,
le commerce de toutes les nations sont as-
surés de trouver dans les riches contrées
ainsi ouvertes à l'action pacifique et civilisa-
trice de la France. -
» On connaît, en effet, le caractère émi-
nemment libéral du régime que, en matière
de tarifs, notre organisation coloniale nous
permet de maintenir dans nos établissements
d'outre-mer.
» Enfin il suffira de rappeler la part que
notre pays a prise à l'abolition de l'esclavage
et à la répression de la traite des noirs, pour
indiquer les heureuses conséquences que,
au point de vue purement humanitaire, on
est en droit d'attendre des relations confian-
tes qu'il s'agit de nouer, dans cette partie de
l'Afrique, entre la France et les chefs d'un
groupe important de populations.
» Tels sont les motifs principaux qui ont
déterminé le gouvernement à vous soumet-
tre le traité signé par M. Savorgnan de
Brazza. Il se croit d'autant plus autorisé à
solliciter votre approbation que cet arrange-
ment conclu avec le souverain d'un pays in-
dépendant ne saurait provoquer aucune
susceptibilité de la part des nations qui, au
même titre que nous-mêmes et dans le
même but, se préoccupent avec une activité
croissante d'ouvrir au commerce et à la ci-
vilisation l'accès du centre de l'Afrique.
» En conséquence, nous avons l'honneur
de vous proposer de voter le projet de loi
dont la teneur suit :
» PROJET DE LOI ib
» Article unique. — Le président de la Ré-
» publique est autorisé à ratifier et à faire
wgexécuter les traité et acte conclus les
» 10 septembre et 3 octobre 1830 entre M.
» Savorgnan de Brazza, enseigne de vais-
» seau, d'une -part, et le roi Makoko, suze-
» rain des Batekès et ses chefs, d'autre
» part. »
111
• »
LES SCRUTINS D'HIER
Ont voté contre le gouvernement pour
l'urgence de la proposition Maret, tendant à
la mise en liberté provisoire des prévenus,
les 73 membres suivants :
MM.
Barodet, Beauquier, Bellot, Bonnet-Duver-
dier, Bouchet, Brelay, Brousse.
Cadet, Cassagnac, Casse, Chavanne (Loire),
Chavanne (Rhône), Clémenceau, Courmeaux.
Datas, Daumas, Daynaud, Delattre, Des-
mons, Dréolle, Duportal, Dutailly.
Farcy, Fauré, Ferrari, Floquet, Frébault.
Gaillard, Gambon, Gatineau, Gillot, Giro-
det, Granet, Guillot.
De Hérédia, Clovis Hugues.
Lacote, de Lacretelle, Lafont, Laisant, de
Lanessan, Laporte , Lefèvre, Leporché,
Leydet.
Marcou, Maret, Mazure, Mathé, Maurel,
Ménard-Dorian.
Nadaud.
Pelletan, Périn, Pieyre, Poulet, Pradon,
Prax-Paris, Préveraud.
Raspail, Révillon, Raynaud, Roche, Roques
(de Filhol), Roselli-Mollet.
Saint-Martin, Salis..
Talandier, Thomson, Thurigny..
Vernhes, Viette, Villeneuve.
7
N'ont pas pris part au vote :
MM r
Achard, Aillières (d'), André, Ancel, Ar-
razat.
Bartoli, de Baudry-d'Asson, Bélizal) de La
Biliais, Bizarelli, Bonneau, Boucau, Boulard,
Bourgeois, Bousquet, Bovier-Lapierre, Boyer,
Brisson. -
Cayrade, Chavoix, Chéneau, Chevreau, Col-
bert-Laplace.
Daron, Desson de Saint-Aignan, Dethou,
Dieu, du Bodan, Dureau de Vaulcomte, Dur-
fort de Civrac, Duvivier, d'Espeuilles.
Fabre, Féau, duc de Feltre, Forné, Franco-
nie, Freppel.
Gasconi, Gautier, Germain, Gerville-Réa-
che, Ginoux de Fermon, Girault, Le Gonjdec
de Traissan.
Hérisson.
De Juigné.
Dé Kergorlay, de Kermenguy.
De La Bassetière, Lagrange, de Lan juinais,
de La Rochefoucauld, de La Rochejaquelein,
Laroche-Joubert, de La Rochette, Lasbaysses,
La Vieille, Lefebvre, de Léon, Le Provost de
Launay.
Madier de Montjau, Maigne, Mairie, Mar-
gue, Martin, Mas, Mauger, de Mun.
Oilivier, d'Ornano.
Peytral, Proust.
Rivière.
De Soland.
Tarbourisch, de Terves, Theulier, Tiersot,
Trystram.
Villiers.
'*1
* *•
Dans le deuxième vote, sur l'ordre du jour
pur et simple, qui a clos l'inter'pelltion de
M, Jules Roche
N'ont pas pris part au vote :
MM.
Ancel, André.
Bansard des Bois, Bartoll, Bénazet, de La <
Biliais, Blin de Boujon, Boucau, Bougues,
Bourgeois, Boyer, Brame, Brisson.
Casimir-Perier, Cazeaux.
Deproge, Desprez, Dufour, Dureau de Vaul-
comte.
Eschassériaux.
Fabre, Féau, de Feltre, Forné, Fourcand,
Freppel, Gambon, Gasconi, Gandin, Germain,
Gévelot, Girot-Pouzol, Le Gonidec de Trais-
san, Greppo, Guichard.
De Hérédia, Hérisson.
Janvier de La Motte, Jolibols, Jouve, de
Juigné.
De Kermanguy.
De La Bassetière, Labat, de Ladoucette,
de Lanjuinais, Lapute, de La Rochefou-
tauld, de La Rochejaquelein, Laroche-Jou-
bert, de La Rochette Latour, La Vieille, Le-
grand (Arthur), de Léon.
Maigne, Marion, Martin, Mas, Mathé,
Maynard de La Claye, de Mun, Murât.
D Osmoy.
Papon, Perras, Pierre-Alype, Plantié.. ^„
Rauline. Remoivillp. nninum
Loulay. «"j uo-
De Saint-Martin, Sarlat. -
rhinon-Montauban, Trystram, Turigny.
De Valon, Vermond, Villiers.
Retenus à la commission du budget
MM.
Bernard (Doubs), Dautresme et Renault-
Morîière
331 députés ont voté pour l'ordre du jour
pur et simple.
vote, plus voté contre: les 73 du premier
MM. - .,..
Achard, Allaiû-Targé, Arrazat, Audiffred.
BalIue, Baltet, de Baudry-d'Asson, Bert,
Bizarelli, Blancsubé, Boulard, Bousquet,
Bovier-Lapierre, Boysset, Brierre, Bully.
Chéneau, Colbert-Laplace, Corneau, Cor-
nudet, Daron.
Datas, Dessoliers, Dethou, Donnet, Durieu.
Etienne.
Florent-Lefebvre, Franconie, Fréry.
Gautier, GerviUe-Réache, Girault, Guyot
(Marne).. -
De La Forge, Lagrange, Lasbaysses, Le-
febvre, Lesguillier, Letellier, Lockroy. -
febvre, er-liontjau MaIrie, Mangon (Hervé),
MMaatthiieu, Mazeras, Michou,
Ornano (Cunéo d').
Pénières, Peytral.
Rathier, Rivière.
Simonnet.
Talandier, Tarbouriech, Tisserand.
1t
* »
La commission de l'Extrême Gauche, com-
posée de MM. Brousse, Girodet, Leydel, Des-
mons, à laquelle s'étaient adjoints plusieurs
députés qui avaient assisté au banquet des
mineurs de Saint-Etienne, s'est réunie pour
examiner le rapport de M. Emile Brousse sur
la caisse des retraites. La réunion a adopté
les données suivantes :
1° Les concessionnaires de mines devront
soumettre à l'homologation du ministre des
travaux publics les règlements de leur caisse
de retraite et de secours ;
2° L'homologation sera accordée sous cer-
taines conditions garantissant une retraite
suffisante aux mineurs ayant vingt-cinq ans
de travail, aux blessés, à leur famille, et une
retraite- proportionnelle à ceux que des acci-
dents oula maladie empêcheront de travailler
avant ce terme ;
l Les caisses d'un même bassin seront
centralisées, et il y aura transfert des verse-
ments eectués envers les divers bassins ;
4° Tout ouvrier renvoyé sans motif légi-
time aura droit à une indemnité à régler
par un conseil de prud'hommes.
Les résolutions relatives à la réduction de
la journée de travail et à l'établissement d'un
conseil de prud'hommes mixte seront exa-
minées à la prochaine réunion.
M. Desmons a fait un rapport sur la troi-
sième résolution relative à la vérification des
travaux et à la constatation des accidents.
Ce rapport a été adopté.
A. L.
LA RECLAME CLERICALE
Est-ce un clérical forcené ? Est-ce un
aimable et intelligent fumiste? Je ne
sais ; mais celui qui a signé cette ré-
clame est de la force du célèbre négo-
ciant qui a trouvé la phrase immortelle :
« Enfin 1 nous avons fait faillite 1 »
Ecoutez-moi ce boniment :
Les événements marchent à grands pas.
L'édifice social croule de partout sous les
coups répétés et réfléchis de la franc-maçon-
nerie qui domine dans les sphères gouverne-
mentales.
-- L'expulsion des. nobles sœurs de Saint-
Vincent-de-Paul, à Paris, et l'abatage des
croix et emblèmes religieux, à Montceau-les-
Mines, par les anarchistes, et à Beaucaire et
à Béziers par les municipalités, ouvrent
enfin les yeux aux plus aveugles.
Il est temps de se préparer. L'heure de
Dieu va sonner. Serrons nos rangs, mettons
de côté tout ce qui pourrait nous diviser.
L'union fait seule la force. Rangés en épais
bataillons derrière l'image du Rédempteur
du monde, nous serons invincibles, parce
que sa cause ne peut pas périr. Dix-huit siè-
cles le proclament. Affirmons-nous toujours
et partout dans nos actes publics comme
dans nos actes privés, et ne nous adressons
qu'à des co-religionnaires pour tout ce dont
nous avons journellement besoin.
Pour mon compte, dédaignant les attaques
quotidiennes de ces malheureux qu'étonne et
qu'indigne ma franchise, méprisant les ca-
lomnies que répand contre moi leur presse
nauséabonde, je viens, enseignes déployées,
frapper à votre porte, pour vous oUrir mes
produits et vous prier de me recommander
à nos amis. »
Je livre mes vins rouges de table, orui-
naires, à 115 francs la pièce de 220- litres, et
mes vins rouges, de choix, à 160 francs la
pièce de 220 litres, le tout franco de fût,
port et droits de circulation, en gare la plus
rapprochée du destinataire ; valeur à soixante
jours.
Mes vins sont absolument purs et naturels.
J'en donne la garantie. Je livre mes bonnes
eaux-de-vie, Saint-André, depuis 100 jusqu'à
150 francs l'hectolitre, logé, franco en gare
de Clermont-l'Hérault, droits en sus, toujours
à soixante jours.
Je livre aussi des Jacquez, fructifères,
choisis avec soin, et des Riparias, sévèrement
sélectionnés, parfaitement résistants au phyl-
loxéra, à des prix très modérés.
Si vous vous adressez à moi, vous aurez
toujours la grande satisfaction de ne pas voir
votre argent servir à faire prospérer un en-
t nemi dç vos croyances.
*
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
REDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
16, rue Cadet, 1S
&es Manuscrits non insérés ne seront pas rendus
- ABONNEMENTS - --
DEPARTEMENTS
Troismois. i6 »»
Six mois. 32 »»
Un an. 62 »»
PAfWS f o
Trois mois. 13 fnth"
Six mois 25 »
Un an. 50 { ew
Supplément pr l'Etranger (Europe) 1 fr. par trimestre
-- - -- - - - ,
Les abonnemts partent des 1er et ib ae cnaque mOl
Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et G~
6, place de la Bourse, 6
ADMINISTRATION
Adresser les Lettres et Mandats à l'Administrateur
16, rue Cadet, le
'fJes Lettres non. affranchies seront refusées
- ABONNEMENTS
DÉPARTEMENTS
Trois mois. 46 »»
Six mois. 32 »»
Un an. 62 »»
PARIS
Trois mois. 53 iï
Six mois. 35 »»
Un aa.-. 50 »»
Supplément pr l'Étranger (Europe) 1 fr. partrimestrt
Les Alo^nem1» partent des 1" et 15 de chaque mois
Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et ce
6. Place de la Bourse, 6 >
Bourse de Paris
ao
PETITE BOURSE DU SOIR
3 0/0.: 80 12,1/2.
5 0/6 114 05, 12.
Turc. 11 75, 72.
Italien 89 70, 95.
Egypte. î.. 345.
Banque Ottomane. 741 87, 743 12.
Panama. 478.
LQts turcs. ': 54 25.
Extérieure. 625t8.
Actions Rio. 616, 615.
PARIS, 19 NOVEMBRE 1882
La Chambre a promptement et sage-
ment réglé l'affaire des 50,000 francs
qui avait causé tant de fracas dans la
précédente séance. Après un court dé-
bat, elle a voté, par 344 voix contre
125, l'ordre du jour pur et simple de-
mandé par le gouvernement. Nous ne
saurions que renvoyer nos lecteurs aux
simples explications données par M. le
ministre de l'intérieur et des cultes. La
question de savoir si une irrégularité
budgétaire a été commise dans le sens
le plus étroit du mot nous paraît fort
controversable ; mais que dire deces ex-
pressions outrées dont MM. Roche et
Clémenceau se sont servis pour accuser
M. de Freycinet de dilapidation des de-
niers publics?
En résumé, c'est dans un intérêt non
pas religieux, mais dans un intérêt
politique de premier ordre, que M. de
Lavigerie a été envoyé en Tunisie, avec
mission d'y remplacer des prêtres étran-
gers par des prêtres français, et qu'il a
été encouragé dans cette œuvre par les
deux ministres qui ont précédé aux af-
faires étrangères M. de Freycinet., c'est-
à-dire par MM. Barthélémy Saint-Hilaire
et Gambetta. Quand il s'est agi de payer
les frais de cette mission, M. de Freyci-
net, n'ayant point de fonds disponibles.,
les a pris sur le chapitre VII du budget
des cultes, à titre de « secours à des
ecclésiastiques en activité de services».
Si rigoureux que l'on puisse être en
malière de budget, il est impossible de
méconnaître que cet argent a été em-
ployé, et bien employé, pour le service
de l'Etat, et que l'irrégularité imputée
à M. de Freycinet est au moins fort jus-
tifiable
La Chambre l'a compris, de même
qu'elle a compris l'incohérence d'une
interpellation adressée à M. Duclerc sur
les actes de ses prédécesseurs. Logique-
ment, M. de Freycinet eût-il été legrand
coupable que dénonçaient MM. Roche
et Clémenceau, il n'y avait pas autre
chose à faire que d'attendre les expli-
cations de la Cour des comptes. Toute-
fois l'incident n'aura pas été inutile,
et ce que nous regrettons, c'est qu'il
n'ait pas eu lieu avant que le ministère
Freycinet eût été renversé pour une au-
tre cause. Le débat aurait pu s'ouvrir
alors avec l'ampleur qu'il comportait, et
des enseignements précieux en auraient
été tirés sans nul doute.
Quoi qu'il en soit, nous espérons
qu'il se trouvera désormais dans la
Chambre une majorité pour voir les
choses comme elles sont, pour ne point
se rebiffer devant les plus claires néces-
sités de notre politique extérieure, pour
ne pas faire intervenir à tort et à tra-
vers le spectre du cléricalisme en Tuni-
sie, et pour admettre qu'il importe peu
qu'on soutienne notre influence en
Orient à l'aide de libres-penseurs ou de
prêtres catholiques, pourvu que notre
influence domine en fin de compte et
que la France soit servie. Comment ne
voit-on pas qu'ici l'intérêt national
prime tout le reste, et que ce serait une
absurdité de chicaner le gouvernement
sur le caractère des agents qu'il em-
ploie, lorsque ces agents, dans la cir-
constance, se trouvent être les meil-
leurs? Oui, certes, nous devons être
anticléricaux ; mais nous devons aussi
nous garder d'introduire dans la politi-
que des passions et des préjugés mes-
quins, ,
Eue. LIÉBERT.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Paris, 18 novembre 1882.
Ceux qui avaient contemplé l'interpel-
lation d'aujourd'hui avec des verres gros-
sissants n'ont plus qu'à retourner la lor-
gnette et qu'à regarder par le gros
bout.
En vérité, la chose ne valait pas le
temps -qu'on y a perdu jeudi dernier ;
mais la petite heure qu'on lui a consacrée
aujourd'hui n'est pas perdue, car il y a
avantage pour tout le monde à ce que
l'affaire ait été tirée au clair.
M. le ministre de l'intérieur et des cul-
tes, sans avoir besoin d'interrogation
, nouvelle, répond.
Nous racontons les faits, pour que cha-
cun soit en mesure de les apprécier.
C'est à la date du 30 juin 1881 que M.
Lavigerie fui nommé administrateur du
clergé de Tunisie. Il se trouva en face
d'un cierge hostile à l'influence française
et qui détenait les écoles ; il entreprit de
lui substituer un clergé français. L'ini-
tia tiva particulière l'y aida tout d'abord ;
puis, eu mai 1882, M. Lavigerie fit appel
au gouvernement français. C'est alors
que le cabinet demanda à la commission
du budget s'il ne serait pas bon d'inscrire
au budget de 1883 des subsides à cet
effet. Tous les documents prouvent que
la demande de fonds portait sur l'exer-
cice i883, et du reste la commission de
1883 ne pouvait guère être consultée sur
des dépenses afférentes à 1882. Pour ce
qui concerne celles-ci, le gouvernement
se trouvait en présence d'un homme qui
s'était imposé de grands sacrifices en vue
de faire triompher l'influence française.
Ainsi que les choses devaient se passer
réglementairement, M. de Freycinet, mi-
nistre des affaires étrangères, saisit de
la demande M. Humbert, ministre des
cultes. Et M. Humbert, reconnaissant le
bien fondé de la réclamation, se crut au-
torisé, par l'intitulé même du chapitre, à
faire l'imputation.
Tels sont les faits, et ils gagnent beau-
coup à être narrés par M. Fallières. Il
n'est pas possible d'entendre un langage
plus clair, plus net et en même temps
plus sobre. Il fait bonne impression par
sa simplicité même et par la franchise
dont il est imprégné; en outre, il effleure
avec infiniment de tact une question
délicate, la question des nationalités. Sur
ce point, M. Fallières en dit juste ce qu'il
faut pour que nul n'ait le droit d'en pren-
dre ombrage, et juste assez pour que les
représentants de la France soient amenés
à poser, en contrepoids de la petite irré-
gularité matérielle commise, l'importance
du but moral poursuivi.
Après ces explications, il est évident
que l'affaire est terminée.
Néanmoins M. Jules Roche s'opiniâtre
à reprendre les arguments qui lui ont
déjà servi samedi dernier ; il ergote lon-
guement sur l'expression « mission» ; et,
voyant que l'auditoire devient de plus
en plus froid à son égard, il gonfle ses
effets et termine par les gros mots : «ca-
price, désordre, déprédations ». Ça ne ré-
chauffe pas son succès.
M. Clémenceau, qui est malin, évite
de se lancer dans un discours, et il dit
dmplement : « Si l'archevêque d'Alger a
été chargé d'une mission en Tunisie, il
devait être soldé sur le budget des affaires
étrangères. Donc il y a eu un virement
d'un ministère à l'autre. »
Cette fois il est facile de compter les
applaudissements : tout juste un.
Et la Chambre vote paisiblement Tor-
dre du jour pur et simple, à 344 voix con-
tre 125.
A la fin de la séance, M. Rivière a dé-
posé un projet portant création d'un bu-
reau de comptabilité chargé de contrôler
l'ordonnancement des dépenses publi-
ques. Cette mesure-là, nous la compre-
nons; elle a quelque chose de pratique et
obvie à tout abus.
*
L'Extrême Gauche est-elle satisfaite de
sa journée? Nous ne le croyons.pas.
La politique tatillonne que ce groupe a
suivie depuis la rentrée du Parlement,
l'abandon des revendications larges, net-
tement précisées, pour les récriminations
mesquines qui se nichent comme les arai-
gnées dans n'importe quel coin, commen-
cent à produire leur effet. Ceux qui de-
vaient tout pourfendre dès le premier
jour se sont ingéniés jusqu'ici à n'atta-
quer que par des voies détournées. Sont-
ils parvenus à donner le change à la por-
tion echauffée de leurs électeurs ? Nous
ne savons; mais ce qu'il y a de certain,
c'est qu'à la Chambre ils perdent du ter-
rain de jour en jour.
L'ordre du jour pur et simple sur les
« déprédations » du ministère - comme
dit M. Roche - n'a groupé contre lui
que 125 voix. Et quand M. Maret est venu,
pour avoir l'air de s'occuper des inculpés
de l'affaire de Monceau-les-Mines, deman-
der l'urgence sur son projet de mise en
liberté provisoire, il n'a entraîné à sa
suite que 76 voix.
La réponse très correcte de M. :Qevès
a fait aisément justice de cette co-
médie.
Depuis le 5 août, le Sénat a voté un
projet de loi sur la réforme criminelle ; ce
projet contient une disposition analogue
à celle réclamée par M. Maret; il est là
tout prêt à être soumis aux délibérations
de la Chambre. Le gouvernement est fa-
vorable à l'idée, mais il s'oppose à ce
que, par une apparence de précipitation,
on ôte à une réforme législative le carac-
tère élevé, impersonnel, qu'elle doit
avoir.
Notez que les accusés de Montceau-Ies-
Mines n'auraient pas le temps de profiter
de la mesure, même avec le bénéfice de
l'urgence. Notez enfin que, dans la com-
binaison de M. Maret,-il y, a peut-être
même une perte de temps, car la propo-
sition serait renvoyée au Sénat, tandis que
le projet en est déjà revenu.
L'Extrême Gauche s'est 'crue habile en
n'attaquant pas de front. Elle s'émiette
dans ces escarmouches de tirailleurs.
PAUL LAFARGUE.
COURRIER DU SENAT
Afin de n'être pas en reste, le Sénat
comme la Chambre s'olîre une petite in-
terpellation.
La Droite à qui la monotonie apparem-
ment ne fait pas peur, a choisi son ter-
rain de combat habituel : la loi scolaire.
Nous sommes blasés sur ce genre de dis-
cussion et sur les incidents qui en nais-
sent. La physionomie du débat ne saurait
être changée d'une manière appréciable,
parce qu'au lieu de parler tout rondement
de Yenseignemenlreligieuxonprend com-
me aujourd'hui pour prétexte les dis-
cours prononcés dans certaines distribu-
tionsde prix. Avec un tel programme, cette
journée menaçait de ressembler à bien
d'autres, si, contre tous les précédents,
les choses n'avaient tourné de façon assez
originale.
Ce n'est pas, certes, à l'interpellateur
qu'il en faut faire honneur. M. Henry
rournier, quand le président le désigne
sous ce nom : «l'orateur », ne sent proba-
blement pas lui-même à. ue] poin cette
formule réglementaire est pour lui polie.
Il veut prouver que la neutralité promise
par M. Jules Ferry, comme correctif à la
loi du 28 mars, n'a pas été observée par-
tout par les délégués de l'administration ;
et quand il lui suffirait, pour le faire, de
découper quelques citations, il s'amuse à
railler un délégué sur son titre de vété-
rinaire, ou un sous-préfet sur ses condam-
nations de presse.
Le jeu, quoique facile, lui réussit mé-
diocrement.
Dans la Droite, du reste, règne un
calme inusité. A peine en sort-il un léger
murmure quand son porte-parole de-
mande au ministre si les délégués de l'ad-
ministration ont entendu appliquer ses
théories sur l'introduction de la politique
dans l'école. Cette petite aigreur est en
soi innocente. Bien innocentes aussi les
prophéties déclamatoires de la péroraison
dont les frais sont faits par les anarchistes
de Montceau-les-Mines. Le développement
se devine : voilà à quels excès mène un
gouvernement qui n'a point placé dans la
religion sa force morale.
Nous sommes à deux doigts de nous
noyer en pleine banalité, quand M. Du-
vaux, ministre de l'instruction publique,
monte à la tribune. Alors le débat prend
un caractère particulier. Des généralités'
où il tendait à s'égarer, il est ramené à
une question d'usage, de convenance, je
dirai presque de tenue. Là-dessus on
pourra s'entendre ici.
M. Duvaux y met autant de simplicité
que de franchise. Sans se poser au début
devant les galeries, à l'imitation de son in-
terlocuteur, il accepte avec reconnais-
sance l'occasion qui lui est offerte de re-
produire exactement les déclarations faites
par M. Jules Ferry. Il « s'engage à faire
respecter de la façon la plus rigoureuse
et la plus précise la neutralité dans l'é-
cole. » La tâche est aisée lorsqu'il s'agit
d'universitaires soumis au ministre ; elle
se complique au regard de délégués, dé-
signés sans doute par l'administration,
mais en dehors de son personnel. Néan-
moins leur devoir est aussi impérieux que
celui des fonctionnaires. Quiconque fran-
chit le seuil de l'école y doit apporter la
sérénité. Si au lendemain de la lutte « des
écarts regrettables ont été commis », le
gouvernement mettra ordre à en éviter
le retour.
Rendons cette justice à la minorité
réactionnaire, qu'elle accueille sans mau-
vais vouloir de parti-pris ces explications
loyales. Les pires convulsionnaires des
anciens jours ne sont pas réveillés par les
flèches déplumées du poète Lorgeril.
Aussi bien, que leur reste-t-il à désirera
Ils ne bougent pas davantage lorsque
M. Duvaux, venant à l'allusion qui lui est
personnelle, explique bonnement à quel
point sa pensée était tronquée par le
compte rendu qui lui a fait préconiser,
hors de tous bon sens, l'introduction de-
la politique dans l'enseignement. Quant
à la majorité, elle bat des mains, et il n'y
a plus qu'à voter.
A M. Henry Fournier, qui se présente
avec un ordre du jour où il est «pris acte
des promesses du ministre», M. Honnoré
oppose sa « confiance dans l'impartialité
du gouvernement ». L'ensemble des ré-
publicains préfère l'ordre du jour pur et
simple et M. Honoré, se rangeant au
goût général, retire sa rédaction. Mal-
gré l'exemple, M. Henry Fournier per-
siste à vouloir qu'un vote sans commen-
taire laisse subsister une équivoque. Deux
ou trois phrases maladroites lancées à
l'appui de son texte ne lui attirent aucun
mauvais parti, tant les dispositions
sont bonnes. Il est à peine - - soutenu par
les siens qui, cependant, voteront pour
lui tout à l'heure, sans efficacité d'ail-
leurs. Dès la première épreuve, toutes
les mains de gauche se lèvent pour l'or-
dre du jour pur et simple.
Un petit incident curieux marque la fin
de la séance. M. Jules Simon, rapporteur
de la loi d'association, est agacé de voir
que, sous prétexte de discuter son rap-
port, le Sénat se réunit tous les deux
jours pour tenir des bouts -de séance in-
signifiants. Il juge, à bon droit sans
doute, que c'est au risque de rappeler le
vers du fabuliste :
Gratis anhelans, multa agendo nihil agens.
Pour lui, il est prêt, parfaitement prêt,
et il s'offre à commencer tout de suite.
Mais dès lors qu'il est entendu que les mi-
nistres ne seront pas à la disposition du
Sénat avant huit jours, pourquoi caresser
cette puérile manie de se réunir à ne rien
faire ?
Nous disions bien qu'il faudrait « pe-
loter en attendant partie ». Sur une ob-
servation si judicieuse, il est convenu
immédiatement que chacun gagnera à se
chauffer chez soi; c'est le plus sûr moyen
d'éviter les querelles, et la prochaine
séance est remise à huitaine.
RAUL PELLEGRIN.
————————— ——————————
MTfifflffl jMïKillVÏ
Lorsque le procès de Montceau-les-
Mines s'est trouvé suspendu devant la
cour d'assises de Châlon-sur-Saône,
nous avons exprimé le regret que la loi
ne permît pas,; en de telles circonstan-
ces, la mise en liberté provisoire des
accusés. Il est sans doute quelques-uns
de ces accusés surlesquels pèsent d'assez
lourdes charges; et ceux-là on eût pu
examiner s'il convenait de leur accor-
der le bénéfice de cette liberté ; mais
pourquoi prolonger la détention préven-
tive de leurs camarades moins compro-
mis, de ceux-là-mêmes qui, à Riom, se-
ront certainement acquittés? Dura lex,
sed lex, ont répondu les magistrats de
Châlon et, après eux, ceux de la Cour
de cassation.
Eh bien 1 si la loi est mauvaise, il faut
la changer. Ce n'est donc pas nous qui
songerions à blâmer la proposition dé-
posée aujourd'hui à la Chambre, ni l'u!:
gence qu'on a demandée pour elle, si
iette motion avait dû avancer les cho-
ses. Mais, avant même que M. Maret eût
songé à déposer sa proposition, avant
que l'incident de Châlon se fût produit,
le Sénat s'était déjà occupé de cette la-
cune regrettable de notre procédure ju-
diciaire. Il avait demandé que la mise
en liberté provisoire pût, lorsqu'un pro-
cès est remis, être ordonnée dans l'ordre
criminel aussi bien que dans l'ordre
correctionnel; il a étudié cette réforme,
il l'a votée ; son projet de loi sera pro-
chainement transmis à la Chambre des
députés.
C'est là ce qu'a très justement fait
observer M. Devès, en invitant la
Chambre à repousser l'urgence. Ce n'est
paslorsqu'uneloi estdéjà toute faite dans
l'une des Chambres qu'il est bien sage
de la recommencer sur -de nouveaux
frais dans l'autre Chambre. Ce n'est
pas le moyen d'avancer beaucoup la be-
sogne, toute question de courtoisie
même mise de côté.
A ce moment, une voix de l'Extrême
Gauche a interrompu M. Devès et lui a
crié: « Que nous importe le SL,nat? »
J'en demande pardon à l'honorable in-
terrupteur, mais si une voix au Sénat
eût crié : « Que nous importe la Cham-
bre? » il trouverait sans doute le pro-
pos fort déplacé. On peut être ou non
partfsan de l'institution du Sénat, — et
pour notre part nous en sommes grands
partisans; - mais, tant qu'il existera de
par la Constitution, à laquelle le Con-
grès seul aurait le droit de toucher,
cette Constitution s'impose au respect
des députés comme de tous les ci-
toyens. Les prérogatives qu'ils exer-
cent, c'est d'elle qu'ils les tiennent.
Quand la loi votée par le Sénat vien-
dra à l'examen du Palais-Bourbon, cet
examen sera libre. Si la loi sénatoriale
doit être améliorée sur un point ou sur
un autre, nos députés ne manqueront
pas de le faire et le Sénat lui-même ne
s'en offensera pas. Ce que nous souhai-
tons surtout alors, c'est que la Chambre
ne perde pas de temps en discussions
inutiles, dans les commissions ou en
séance. Ce sera la vraie façon de ne pas
faire attendre au pays une excellente
réforme; le vrai moyen de « faire
vite » ; et, quand on parle d'urgence,
c'est là sans doute ce que l'on entend.
CHARLES BIGOT.
Hlljl. I
Nouvelles parlementaires
M. de Baudry-d'Asson a prévenu le minis-
tre de l'intérieur qu'il avait l'intention de lui
adresser une question sur les mesures
qu'entendent prendre les pouvoirs publics
pour prévenir et réprimer les tentatives
d'assassinat qui, pour employer les expres-
sions dont nous lui laissons la responsabi-
lité, pénètrent dans nos mœurs avec des
procédés dont la lâcheté le dispute à la vio-
lence.
M. Fallières a accepté la question pour
'ouverture de la séance de lundi.
} * *
» «
M. Antonin Proust avait l'intention d'inter-
peller hier M. Duvaux sur l'affaire de la porte
Saint-Georges, à Nancy,
Mais, M. Duvaux étant retenu au Sénat, M.
Proust ne déposera sa demande d'interpella-
tion que lundi prochain.
*
* *
L'Extrême Gauche s'est réunie à une heure,
sous la présidence de M. Barodet.
Il a été décidé que M. Gaillard ajournerait
le dépôt de son interpellation sur l'incident
d'Orange jusqu'après le débat sur l'affaire
de Montceau-les-Mines.
Le groupe a ensuite examiné la question
de savoir s'il convenait de déposer actuelle-
ment la demande d'enquête parlementaire
sur les événements de Montceau-les-Mines
et de Lyon.
On a décidé que ce dépôt aurait lieu de-
main lundi.
L'Extrême Gauche a chargé M. Roques de
Filhol de préparer une proposition de loi
tendant à modifier la loi des finances de fa-
çon à éviter qu'on puisse revenir sur des ré-
solutions votées.
Enfin elle a, en dernier lieu, décidé à l'u-
nanimité de voter la suppression du crédit
relatif à l'ambassade de France près le Vati-
can.
fe
¥ »
Au Sénat, le Centre gauche s'est occupé du
candidat qui doit remplacer comme inamo-
vible M. de Larcy. -"
Sur 41 votants, M. Bardoux a obtenu 30
voix.
M. Bardoux est donc candidat du Centre
gauche.
*
» »
Voici l'exposé des motifs de la proposition
déposée par M, Rivière :
« Messieurs,
»Vers la fin de la précédente législature, le
19 juillet 1881, M. Henri Brisson, aujourd'hui
président de la Chambre, déposait, au nom
de la commission du budget, qu'il prési-
dait, un rapport suivi d'une proposition
contenant treize articles destinés à créer un
bureau de comptabilité et à en déterminer
les attributions.
» La commission du budget élue en 1881 et
dont faisaient pariie plusieurs membres de
celle de 1882 et M. Brisson, son président,
Avaient en présentant leur rapport, vérita-
ble exposé des motifs, et leur proposition de
loi, que la Chambre, à la veille de l'expira-,
tion de son mandat, ne pourrait les discu-
ter, mais manifestait bon espoir que la
Chambre qui succéderait serait appelée à
les examiner et ne répudierait pas ce legs.
» Forts de l'autorité de cette ancienne com-
mission du budget et de son président, c'est
l'eposé des motifs et la proposition de loi
du 19 juillet 1881 que nous reprenons pour
les soumettre à vos délibérations. Nous
sommes persuadés que les irrégularités si-
gnalées par le rapport de la cour des comptes
dans les budgets antérieurs démontrent la
nécessité, dans l'intérêt de tous, d'un con-
trôle plus prompt et plus efficace sur la
question des ordonnateurs des dépenses pu-
bliques. !
r En conséquence, M. Rivière et 64 signa-
taires demandent qu'il soit établi un bureau
de comptabilité chargé d'exercer, sous l'au-
torité du président de la Chambre et de la
commission du budget, un contrôle sur la
gestion des ordonnateurs des dépenses pu-
bliques.
rm *
» *
Voici l'exposé des motifs et le texte du
projet de loi déposé hier par M. Duclerc, pré-
sident du conseil, sur le bureau de la Cham-
bre, et portant ratification du traité conclu
par M. de Brazza avec le roi Makoko :
« Messieurs,
» Le 3 octobre 1880, M. Savorgnan de
Brazza, officier de notre marine nationale,
après avoir découvert une voie nouvelle vers
le cours supérieur du Congo, signait avec le
suzerain et les principaux chefs du pays des
Batekès un traité portant cession à la France
d'une certaine étendue de territoire comprise
entre les rivières Djné et Impila, et dont la
possession devait nous assurer l'accès navi-
gable de ce grand fleuve. Cet ccte n'entraî-
nait, en retour, d'autre charge que les obli-
gations morales résultant de la remise d'un
pavillon français aux chefs qui l'avaient con-
clu.
» On n a pas à rappeler ici les conditions
dans lesquelles s'est accompli le voyage de
l'explorateur français et les circonstances
qui lui permirent de devancer toute occupa-
tion sur le point qu'il avait choisi. Dès que
les résultats obtenus par M. Savorgnan de
Brazza ont été connus en France, ils y ont
été accueillis avec une faveur marquée, et
les interprètes autorisés du commerce natio-
nal n'ont pas été seuis à appeler l'attention
du gouvernement sur la nécessité de ne
point laisser perdre les fruits de l'heureuse
et persévérante initiative de notre compa-
triote.
» Ce mouvement d'opinion se trouvait
justifié par l'importance même de l'œuvre
qu'avait déjà accomplie M. de Brazza, et par
les perspectives que laissaient entrevoir les
premiers résultats. Tous les témoignages
s'accordent à reconnaître la valeur des dé-
bouchés que notre commerce et, à sa suite,
le commerce de toutes les nations sont as-
surés de trouver dans les riches contrées
ainsi ouvertes à l'action pacifique et civilisa-
trice de la France. -
» On connaît, en effet, le caractère émi-
nemment libéral du régime que, en matière
de tarifs, notre organisation coloniale nous
permet de maintenir dans nos établissements
d'outre-mer.
» Enfin il suffira de rappeler la part que
notre pays a prise à l'abolition de l'esclavage
et à la répression de la traite des noirs, pour
indiquer les heureuses conséquences que,
au point de vue purement humanitaire, on
est en droit d'attendre des relations confian-
tes qu'il s'agit de nouer, dans cette partie de
l'Afrique, entre la France et les chefs d'un
groupe important de populations.
» Tels sont les motifs principaux qui ont
déterminé le gouvernement à vous soumet-
tre le traité signé par M. Savorgnan de
Brazza. Il se croit d'autant plus autorisé à
solliciter votre approbation que cet arrange-
ment conclu avec le souverain d'un pays in-
dépendant ne saurait provoquer aucune
susceptibilité de la part des nations qui, au
même titre que nous-mêmes et dans le
même but, se préoccupent avec une activité
croissante d'ouvrir au commerce et à la ci-
vilisation l'accès du centre de l'Afrique.
» En conséquence, nous avons l'honneur
de vous proposer de voter le projet de loi
dont la teneur suit :
» PROJET DE LOI ib
» Article unique. — Le président de la Ré-
» publique est autorisé à ratifier et à faire
wgexécuter les traité et acte conclus les
» 10 septembre et 3 octobre 1830 entre M.
» Savorgnan de Brazza, enseigne de vais-
» seau, d'une -part, et le roi Makoko, suze-
» rain des Batekès et ses chefs, d'autre
» part. »
111
• »
LES SCRUTINS D'HIER
Ont voté contre le gouvernement pour
l'urgence de la proposition Maret, tendant à
la mise en liberté provisoire des prévenus,
les 73 membres suivants :
MM.
Barodet, Beauquier, Bellot, Bonnet-Duver-
dier, Bouchet, Brelay, Brousse.
Cadet, Cassagnac, Casse, Chavanne (Loire),
Chavanne (Rhône), Clémenceau, Courmeaux.
Datas, Daumas, Daynaud, Delattre, Des-
mons, Dréolle, Duportal, Dutailly.
Farcy, Fauré, Ferrari, Floquet, Frébault.
Gaillard, Gambon, Gatineau, Gillot, Giro-
det, Granet, Guillot.
De Hérédia, Clovis Hugues.
Lacote, de Lacretelle, Lafont, Laisant, de
Lanessan, Laporte , Lefèvre, Leporché,
Leydet.
Marcou, Maret, Mazure, Mathé, Maurel,
Ménard-Dorian.
Nadaud.
Pelletan, Périn, Pieyre, Poulet, Pradon,
Prax-Paris, Préveraud.
Raspail, Révillon, Raynaud, Roche, Roques
(de Filhol), Roselli-Mollet.
Saint-Martin, Salis..
Talandier, Thomson, Thurigny..
Vernhes, Viette, Villeneuve.
7
N'ont pas pris part au vote :
MM r
Achard, Aillières (d'), André, Ancel, Ar-
razat.
Bartoli, de Baudry-d'Asson, Bélizal) de La
Biliais, Bizarelli, Bonneau, Boucau, Boulard,
Bourgeois, Bousquet, Bovier-Lapierre, Boyer,
Brisson. -
Cayrade, Chavoix, Chéneau, Chevreau, Col-
bert-Laplace.
Daron, Desson de Saint-Aignan, Dethou,
Dieu, du Bodan, Dureau de Vaulcomte, Dur-
fort de Civrac, Duvivier, d'Espeuilles.
Fabre, Féau, duc de Feltre, Forné, Franco-
nie, Freppel.
Gasconi, Gautier, Germain, Gerville-Réa-
che, Ginoux de Fermon, Girault, Le Gonjdec
de Traissan.
Hérisson.
De Juigné.
Dé Kergorlay, de Kermenguy.
De La Bassetière, Lagrange, de Lan juinais,
de La Rochefoucauld, de La Rochejaquelein,
Laroche-Joubert, de La Rochette, Lasbaysses,
La Vieille, Lefebvre, de Léon, Le Provost de
Launay.
Madier de Montjau, Maigne, Mairie, Mar-
gue, Martin, Mas, Mauger, de Mun.
Oilivier, d'Ornano.
Peytral, Proust.
Rivière.
De Soland.
Tarbourisch, de Terves, Theulier, Tiersot,
Trystram.
Villiers.
'*1
* *•
Dans le deuxième vote, sur l'ordre du jour
pur et simple, qui a clos l'inter'pelltion de
M, Jules Roche
N'ont pas pris part au vote :
MM.
Ancel, André.
Bansard des Bois, Bartoll, Bénazet, de La <
Biliais, Blin de Boujon, Boucau, Bougues,
Bourgeois, Boyer, Brame, Brisson.
Casimir-Perier, Cazeaux.
Deproge, Desprez, Dufour, Dureau de Vaul-
comte.
Eschassériaux.
Fabre, Féau, de Feltre, Forné, Fourcand,
Freppel, Gambon, Gasconi, Gandin, Germain,
Gévelot, Girot-Pouzol, Le Gonidec de Trais-
san, Greppo, Guichard.
De Hérédia, Hérisson.
Janvier de La Motte, Jolibols, Jouve, de
Juigné.
De Kermanguy.
De La Bassetière, Labat, de Ladoucette,
de Lanjuinais, Lapute, de La Rochefou-
tauld, de La Rochejaquelein, Laroche-Jou-
bert, de La Rochette Latour, La Vieille, Le-
grand (Arthur), de Léon.
Maigne, Marion, Martin, Mas, Mathé,
Maynard de La Claye, de Mun, Murât.
D Osmoy.
Papon, Perras, Pierre-Alype, Plantié.. ^„
Rauline. Remoivillp. nninum
Loulay. «"j uo-
De Saint-Martin, Sarlat. -
rhinon-Montauban, Trystram, Turigny.
De Valon, Vermond, Villiers.
Retenus à la commission du budget
MM.
Bernard (Doubs), Dautresme et Renault-
Morîière
331 députés ont voté pour l'ordre du jour
pur et simple.
vote, plus voté contre: les 73 du premier
MM. - .,..
Achard, Allaiû-Targé, Arrazat, Audiffred.
BalIue, Baltet, de Baudry-d'Asson, Bert,
Bizarelli, Blancsubé, Boulard, Bousquet,
Bovier-Lapierre, Boysset, Brierre, Bully.
Chéneau, Colbert-Laplace, Corneau, Cor-
nudet, Daron.
Datas, Dessoliers, Dethou, Donnet, Durieu.
Etienne.
Florent-Lefebvre, Franconie, Fréry.
Gautier, GerviUe-Réache, Girault, Guyot
(Marne).. -
De La Forge, Lagrange, Lasbaysses, Le-
febvre, Lesguillier, Letellier, Lockroy. -
febvre, er-liontjau MaIrie, Mangon (Hervé),
MMaatthiieu, Mazeras, Michou,
Ornano (Cunéo d').
Pénières, Peytral.
Rathier, Rivière.
Simonnet.
Talandier, Tarbouriech, Tisserand.
1t
* »
La commission de l'Extrême Gauche, com-
posée de MM. Brousse, Girodet, Leydel, Des-
mons, à laquelle s'étaient adjoints plusieurs
députés qui avaient assisté au banquet des
mineurs de Saint-Etienne, s'est réunie pour
examiner le rapport de M. Emile Brousse sur
la caisse des retraites. La réunion a adopté
les données suivantes :
1° Les concessionnaires de mines devront
soumettre à l'homologation du ministre des
travaux publics les règlements de leur caisse
de retraite et de secours ;
2° L'homologation sera accordée sous cer-
taines conditions garantissant une retraite
suffisante aux mineurs ayant vingt-cinq ans
de travail, aux blessés, à leur famille, et une
retraite- proportionnelle à ceux que des acci-
dents oula maladie empêcheront de travailler
avant ce terme ;
l Les caisses d'un même bassin seront
centralisées, et il y aura transfert des verse-
ments eectués envers les divers bassins ;
4° Tout ouvrier renvoyé sans motif légi-
time aura droit à une indemnité à régler
par un conseil de prud'hommes.
Les résolutions relatives à la réduction de
la journée de travail et à l'établissement d'un
conseil de prud'hommes mixte seront exa-
minées à la prochaine réunion.
M. Desmons a fait un rapport sur la troi-
sième résolution relative à la vérification des
travaux et à la constatation des accidents.
Ce rapport a été adopté.
A. L.
LA RECLAME CLERICALE
Est-ce un clérical forcené ? Est-ce un
aimable et intelligent fumiste? Je ne
sais ; mais celui qui a signé cette ré-
clame est de la force du célèbre négo-
ciant qui a trouvé la phrase immortelle :
« Enfin 1 nous avons fait faillite 1 »
Ecoutez-moi ce boniment :
Les événements marchent à grands pas.
L'édifice social croule de partout sous les
coups répétés et réfléchis de la franc-maçon-
nerie qui domine dans les sphères gouverne-
mentales.
-- L'expulsion des. nobles sœurs de Saint-
Vincent-de-Paul, à Paris, et l'abatage des
croix et emblèmes religieux, à Montceau-les-
Mines, par les anarchistes, et à Beaucaire et
à Béziers par les municipalités, ouvrent
enfin les yeux aux plus aveugles.
Il est temps de se préparer. L'heure de
Dieu va sonner. Serrons nos rangs, mettons
de côté tout ce qui pourrait nous diviser.
L'union fait seule la force. Rangés en épais
bataillons derrière l'image du Rédempteur
du monde, nous serons invincibles, parce
que sa cause ne peut pas périr. Dix-huit siè-
cles le proclament. Affirmons-nous toujours
et partout dans nos actes publics comme
dans nos actes privés, et ne nous adressons
qu'à des co-religionnaires pour tout ce dont
nous avons journellement besoin.
Pour mon compte, dédaignant les attaques
quotidiennes de ces malheureux qu'étonne et
qu'indigne ma franchise, méprisant les ca-
lomnies que répand contre moi leur presse
nauséabonde, je viens, enseignes déployées,
frapper à votre porte, pour vous oUrir mes
produits et vous prier de me recommander
à nos amis. »
Je livre mes vins rouges de table, orui-
naires, à 115 francs la pièce de 220- litres, et
mes vins rouges, de choix, à 160 francs la
pièce de 220 litres, le tout franco de fût,
port et droits de circulation, en gare la plus
rapprochée du destinataire ; valeur à soixante
jours.
Mes vins sont absolument purs et naturels.
J'en donne la garantie. Je livre mes bonnes
eaux-de-vie, Saint-André, depuis 100 jusqu'à
150 francs l'hectolitre, logé, franco en gare
de Clermont-l'Hérault, droits en sus, toujours
à soixante jours.
Je livre aussi des Jacquez, fructifères,
choisis avec soin, et des Riparias, sévèrement
sélectionnés, parfaitement résistants au phyl-
loxéra, à des prix très modérés.
Si vous vous adressez à moi, vous aurez
toujours la grande satisfaction de ne pas voir
votre argent servir à faire prospérer un en-
t nemi dç vos croyances.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.8%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.8%.
- Auteurs similaires Coffinières Antoine Siméon Gabriel Coffinières Antoine Siméon Gabriel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Coffinières Antoine Siméon Gabriel" or dc.contributor adj "Coffinières Antoine Siméon Gabriel")Les institutions judiciaires mises à la portée des gens du monde, dans le but de diminuer le nombre et la durée des procès / par A.-S.-G. Coffinières,... /ark:/12148/bpt6k4226418r.highres Examen du nouveau projet de loi sur la contrainte par corps, présenté à la Chambre des Pairs, le 31 mars 1829 . Par Me Coffinières,... /ark:/12148/bpt6k11885907.highresChauveau Adolphe Chauveau Adolphe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Chauveau Adolphe" or dc.contributor adj "Chauveau Adolphe") Billequin Adolphe Billequin Adolphe /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Billequin Adolphe" or dc.contributor adj "Billequin Adolphe") Dutruc Gustave Dutruc Gustave /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Dutruc Gustave" or dc.contributor adj "Dutruc Gustave")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7566695p/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7566695p/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7566695p/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7566695p/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7566695p
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7566695p
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7566695p/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest