Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-08-30
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 30 août 1879 30 août 1879
Description : 1879/08/30 (A9,N2807). 1879/08/30 (A9,N2807).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
N'1Ï..I¡ Anné«. -. N.* M$ïl filx al Numéro, à Paris Il Centime, m Dépariewenb : 20 Câlamii Samedi 20 ïofll ISSU
,
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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par jour, soit 90 centimes par mois.
BULLETIN
Paris, 29 août 1879.
La Porte semble ne pouvoir se décider à
donner une réponse aux commissaires
grecs. Le premier délai de trois jours
qu'elle avait demandé expirait mardi ; elle
a demandé un nouveau délai et remis la
réunion des commissaires à jeudi ; puis
enfin elle vient encore d'ajourner cette
séance à samedi ou dimanche. Peut-être
même demandera-t-elle encore quelques
jours avant de rendre une réponse défini-
tive. On s'explique peu ces délais succes-
sifs si, comme l'affirment les journaux an-
glais, la Porte est décidée à accepter la
délimitation indiquée dans le protocole
13 du traité de Berlin, sauf toutefois la
question de Janina, qui serait soumise à
une décision technique de la commission
internationale de délimitation. Sur tous
les autres points la Turquie et la Grèce
s'entendraient directement.
La triple alliance des empereurs du
Nord n'est plus. Les journaux de Vienne
annoncent qu'à la suite de la visite du
comte Andrassy à Gastein, une alliance
ne tardera pas à être conclue entre l'Au-
triche et l'Allemagne, si ce n'est chose
déjà faite. Le Standard se fait l'écho de la
même nouvelle. La feuille de Londres fait
remarquer que l'entrevue de Gastein sans
la présence du prince Gortschakoff ou de
tout autre diplomate russe indique que le
prince de Bismarck a réussi à conclure une
entente parfaite entre l'Allemagne et l'Au-
triche. Nous partageons absolument cette
opinion, mais nous différons quelque peu
d'avis avec le Standard quand il affirme
que l'ailiance des deux grandes puissan-
ces de l'Europe centrale est un nouveau
gage de paix pour le monde. Nous diffé-
rons aussi d'avis avec lui quand il affirme
que l'Allemagne n'a aucune velléité de
guerre avec la Russie.
Il ne faut pas se dissimuler, en effet,
que la guerre de plume entre les jour-
naux plus ou moins officieux des deux
pays prend des proportions inquiétantes.
La Gazette de Weimar, que l'on consi-
dère assez généralement comme un organef
officieux, aborde, en termes très-vifs, un
côté de la question sur laquelle notre cor-
respondant de Saint-Pétersbourg attirait
hier notre attention. Il s'agit des préten-
dues persécutions dont les Allemands se-
raient l'objet en Russie ; or, il est bon de
ïappeler que la Prusse et l'Autriche ont
invoqué, il y a quelques quinze ans,
un motit semblable pour faire la guerre
au Danemark et démembrer cet Etat.
La Gazette de Weimar s'exprime en
ces termes: « La surexcitation qui se
manifeste en Russie provient surtout
de ce que la politique douanière est
dirigée en partie contre l'Allemagne; mais
elle s'adresse plutôt aux Allemands de l'in-
térieur de la Russie qu'à ceux de l'exté-
rieur. Qu'on chasse les Allemands, tel est
en ce moment le mot d'ordre des Russes.
La campagne entreprise contre l'élément
allemand est, du reste, couronnée de suc-
cès. Le nombre des ministres, des hauts
fonctionnaires, des généraux ayant un
nom allemand a été considérablemBnt ré-
duit. et. on a mis à leur place de vrais Rus-
ses. L'élément allemand semble même être
complètement supprimé dans les provin-
ces baltiques. Les Allemands ne songent
pas le moins du monde à reconquérir ces
provinces ; mais les Russes feront bien de
veiller à ce qu'une haine exagérée de l'Al-
lemagne ne provoque pas la réalisation de
ce que l'on discute aujourd'hui avec une
légèreté sans pareille, car celui qui sème
le vent récolte la tempête. »
Le correspondant berlinois de la Gazet-
te de Francfort fait allusion à cet article
menacant de la Gazette de Weimar :
« Les opinions émises par le journal of-
ficieux sont, dit-il, partagées ici par bien
des personnes dans les cercles diplomati-
ques et surtout dans les cercles militaires. »
Puis il ajoute que l'on considère la visite
du grand-duc héréditaire de Russie à
Stockholm et à Copenhague comme l'in-
dice d'une prochaine alliance entre le czar
et les souverains du Nord. Les journaux
officiels et officieux de Stockholm font,
en effet, ressortir que la visite du grand-
duc à la cour de Suède a un caractère
tout à fait politique. A Berlin, on attribue
donc une grande importance au voyage
du grand-duc à Stockholm et à Copen-
hague.
Le prince de Bismarck a voulu sans
doute prendre les devants et conclure une
alliance définitive avec l'Autriche. Peut-
être serait-il bon aussi de s'inquiéter un
peu de l'entrevue qu'il a eue dernièrement
à Gastein avec M. Cairoli. En tout cas, il
faut avouer que le chancelier de l'empire
d'Allemagne sait utiliser le temps de ses
vacances.
On mande de Berlin au Morni7ig Post,
que la nomination du baron de Hàymerlé
au ministère des affaires étrangères et
celle de M. de Kallau au sous-secrétariat
d'Etat du même département sont géné-
ralement considérées comme un indice de
la continuation de la politique du comte
Andrassy en Orient. D'autre part, une dé-
pêche de Vienne, publiée par le Daily Te-
légraphe annonce que l'empereur a appelé
auprès de lui les ambassadeurs autrichiens
à l'étranger, dans le but de conférer avec
enx avant de désigner le successeur du
comte Andrasy. 0
La question d'Arab Tabia est toujours
pendante et ne fait aucun pas vers une
solution. La Russie refuse tou j ours d'ac-
cej)téria décision de la ma j orité des puis-
sanceÙs M. eprésentées dans la commission.
M !
I - ai re adressée de Santiago au
L épéche - adressée de Santiago ,iu
L mtoipcre du Chili à Paris, à la date du 26
~Af, prouve qu'à cette date aucun chan-
gement n'avait eu lieu dans le gouverne-
ment du Chili. Il se peut toutefois, com-
me nous l'avons annoncé hier, qu'une
émeute ou une tentative de révolution ait
eu lieu à la fin de juillet.
La Gazette de Saint-Pétersbourg réfute
les assertions de la Pall Mail Gazette en
affirmant que l'expédition du général La-
zarew n'a pas pour but de s'emparer de
Merv. « L'occupation de ce point stratégi-
que, peu important au fond, dit la feuille
russe, ne saurait, en aucun cas, nous dé-
dommager de la perte de Kouldja, ainsi
que le prétend la Pall Mail Gazette. Mais
la rétrocession de la province de Kouldja
n'est guère décidée. Nous nous bornerons
à dire pour le moment que cette rétroces-
sion serait un acte œabnégation de la part
de la Russie. »
E. BARBIER
Bourse de Paris
PETITE BOURSE DU SOIR
5 0/0 H6 fr. 97 1/2, 91 1/4;
Banque ottomane. 498 fr. 75.
Egypte 6 OlO. 235 fr.
Hongrois 79 fr , 3/8. [2, 7/16.
Florins 69 fr. 5 8,3/4.
Russe 91 fr. 7/16.
Italien 78 fr. 92 1/2, 90, 92 1/2.
—————————
Quelques-uns de nos amis nous assu-
rent que nous nous trompons; que M. le
comte de Chambord ne se borne point à
envoyer des objets d'art aux lycéens ca-
pables de manifester en son honneur ;
que, s'il n'est pas venu en France, il pré-
pare toutefois quelque chose ; que ce
n'est pas seulement un de ses secrétaires
qui a écrit : Prêt à tout ; que le préten-
tendant lui-même, pas plus tard que le
26 juillet dernier, a dit en propres ter-
mes au marquis de Foresta : Je puis sau-
ver la France, je le dois, je le veux;
qu'il n'est question, depuis ce temps,
dans l'Union et autres feuilles roya-
listes , que des viriles résolutions du
roi ; qu'on peut remarquer en ce mo-
ment-ci un redoublement d'activité dans
le parti légitimiste ; que, parmi d'au-
tres indices curieux, on signale la ré-
cente acquisition qu'a faite ce parti de
quelques journaux de province (a-t-il
acheté aussi des abonnés ?) ; qu'il y a des
allées et venues ; que le gouvernement
aurait grand tort de ne pas faire attention
à ce qui se passe, etc., etc.
Comme nous étions en train de rêver à
ces choses, voici, par une rencontre bi-
zarre, qu'un de nos meilleurs confrères
des départements nous apporte un docu-
ment curieux. Ce sont les statuts d'une
« association des royalistes d'action, »
en vue de constituer une « caisse de pré-
voyance, dite du Roi. » La pièce est au-
thentique. Elle vient d'être communi-
quée à l'Indépendant rémois par un ho-
norable citoyen qui l'a reçue, nous di-
rons tout-à-l'heure par quelle entremi se.
Mais il faut la lire d'abord.
La voici tout entière et telle quelle :
Les LÉGITIMISTES D'ACTION, en créant une
Association de secours mutuels et une caisse
de prévoyance exclusivement réservées aux
ROYALISTES, croient que c'est le moyenle plus
pratique pour obtenir l'UNION qui donne force
et richesse.
Ils s'unissent donc fraternellement en une
association, s'étendant à toute la France, dans
le double but :
1" De proléger chacun de ses membres;
2- De réunir les capitaux nécessaires à leurs
projets.
A ces causes, ils sont convenus entre eux
de ce qui suit :
CHAPITRE PREMIER
De la protection entre les membres de
l'association.
1. Les associés doivent leur concours per-
sonnel et leurs relations utiles à ceux des
membres de l'association qui en exprimeront
le désir ; mais les présidents des groupes de-
vront être les seuls intermédiaires dans
ces demandes, faites par eux les jours de réu-
nions.
2. Chaque membre de l'association a droit
à une carte de Sociétaire lui servant d'intro-
duction.
3. Chaque associé, sous peine de radiation,
doit verser mensuellement une somme de
Trois Francs, destinée à secourir les membres
nécessiteux : soit Trente-six Francs par an.
CHAPITRE II
De la réunion des capitaux.
4. Outre les cotisations spécifiées chapi-
tre 1er, article 3, il est formé une Caisse de
Prévoyance, dite du ROI, à laquelle toute
personne, même étrangère à la. Société, peut
souscrire ; elle est créée spécialement pour
être la RÉSERVE de l'association, subvenir
aux besoins généraux, aider les veuves, les
orphelins, les pauvres honteux, etc.
5. Les DONS faits à la Caisse du Roi peu-
vent être de trois sortes : 1° En argent, une
fois donné ; 2° En objets, ou Lots, une fois
donnés ; 3° En argent, ou en lots, promis à une
date future, ou annuelle.
6. Toutes les sommes d'argent provenant
de dons faits à la éaisse de prévoyance, ici dé-
finie, seront placées en valeurs de repos pour
n'être employées que. par décisions des PRÉ-
SIDENTS réunis en comités sur l'ordre du pre-
mier président.
CHAPITRE m
De la formation des groupes et comités.
7. L'ASSOCIATION est divisée en groupes de
84 membres, qui sont administrés par 1 pré-
sident, 4 vice-rprésidents et 16 conseillers, les-
quels doivent se réunir au moins chaque
mois et seront renouvelés par voie d'élection
quinquennale.
8. Tout associé ayant réuni un groupe de
84 membres en devient de droit le président,
ses premiers aides les vice-présidents et les
16 suivants ses conseillers.
9. Chaque groupe choisit son Trésorier, qui
a, seul, le droit de percevoir les cotisations et
les dons.
10. Les associés, tout en ayant le droit de
solliciter des adhésions, ou des dons, s'inter-
disent, sous peine d'exclusion, tout ce qui
porterait atteinte aux articles 8 et 9.
11. Aucun associé ne peut quitter son
Groupe sans remettre sa carte de sociétaire à
son président, en prévenant celui-ci de sa vo-
lonté soit de se retirer de la société, soit de
se joindre à un autre groupe : en ces deux cas
le président devra en avertir les sociétaires.
12. Tout associé a droit de provoquer une
enquête sur un sociétaire ; dès lors le prési-
dent est obligé d'attirer l'attention de tous sur
ce faux frère, et, après une minutieuse véri-
fication, le conseil l'expulsera.
Ces 12 statuts de l'association des ROYALISTES
D'ACTION sont acceptés par eux, après lecture,
et ils s'engagent sur leur honneur à s'y con-
former, en s'efforçant de réserver leurs prin-
cipales aumônes et leurs soins à cette œuvre
patriotique.
Il faudrait n'avoir pas trente-six francs
dans sa poche pour se dérober à un ap-
pel aussi tentant. Nous nous sommes
sentis un instant ébranlés nous-mêmes,
et puisque l'appel s'adresse à tout le
monde, nous avons eu presque l'envie
de porter au comité notre obole, afin
d'accomplir cette prophétie du poète :
Faites l'aumône au dernier de nos rois.
Mais nous nous sommes aperçu, en
relisant le prospectus, que nulle part il
n'y est donné d'adresse ; si bien qu'on
ignore où siége la Société, où demeure
le premier Président, où se trouve la
Caisse du Roi. Dans ces conditions, pour
souscrire, il faut avoir reçu déjà une ini-
tiation préalable, qui nous manque ab-
solument. Pas de nom d'imprimeur non
plus ; c'est XIndépendant rémois, ayant
la pièce en mains, qui le constate. L'en-
veloppe seule qui la contenait fournit
quelques clartés ; elle porte cet en-tête
imprimé :
La Civilisation
JOURNAL QUOTIDIEN
12, rue de la Grange-Batelière, Paris.
Et au dessous cette adresse à la
main, dont nous retranchons les noms
propres : Monsieur de. à son château
de. par. (A rdennes).
La Civilisation est un journal généra-
lement inconnu, quoique rédigé par des
hydrophobes sous la direction de M. des
Houx, qui l'a fondé en quittant la Dé-
fense. 1'1' 1 'b h..
Voilà l'histoire, la ténébreuse histoire,
que l'Indépendant rémois recommande à
l'examen de ses confrères de Paris.
Mon Dieu ! notre avis est que nous ne
pouvons vraiment guère la prendre au sé-
rieux, surtout s'il kD s'agit d'un essai de
conspiration sérieuse. 0
Il faudrait savoir d'abord si le même
papier a été envoyé aux bons gentils-
hommes de notre pays par les autres
journaux légitimistes, ou s'il n'y a là
qu'une fantaisie personnelle de M. des
Houx. C'est ce que celui-ci voudra bien,
peut-être, expliquer.
S'il s'agit seulement de M. des Houx,
l'affaire est sans doute de quelque impor-
tance, — de quelque importance pour
M. des Houx, bien entendu.
Mais s'il s'agit vraiment d'une entre-
prise de M. le comte de Chambord et du
parti légitimiste, oh! alors, c'est bien dif-
férent, et les gens les plus graves au-
ront beaucoup de peine à ne pas éclater
de rire. Cette croisade des « légitimistes
d'action », avec M. le comte de Cham-
bord en tête, compenserait avantageuse-
ment la perte que nous avons faite des
anciennes cavalcades du mardi-gras. En
avant la musique ! Pour vingt-cinq
francs. c'est-à-dire, non : Pour trente-
six francs et. si l'on pst p-énérmiv
trente-six francs cinquante, on va re-
mettre en tout son lustre la monar-
chie traditionnelle, y compris le sceptre
et l'étendard !. Ah ! que nous vou-
drions voir cela! Mais, de grâce, mes-
sieurs les légitimistes d'action, et vous,
monseigneur, des viriles résolutions, fai-
tes vite ! Ne languissez' point ! Profitez
des vacances ! Pour nous autres, pau-
vres chroniqueurs de la presse politique,
quelle aubaine ! Sans compter qu'un tel
événement nous distraira de la plate mo-
notonie où croupit le bonapartisme. Le
prince Jérôme, M. Amigues, Y Ordre, le
Gaulois, le Pays lui-même, qui font bâil-
ler le public avec leurs querelles, sont de-
venus (entre parenthèses) aussi ennuyeux
qu'un long jour de pluie.
EUG. LIÉBERT
Nous lisons dans l'Ordre:
On n'est pas sans avoir remarqué que nous
n'avons pas dit un mot d'une prétendue con-
versation du prince Napoléon publiée par le
Figaro dans son numéro du 25 août.
Il nous avait paru, en effet, complètement
superflu de dépenser notre temps et celui de
nos lecteurs à les entretenir d'une élubra-
tion manifestement apocryphe, qui ne méri-
tait pas un instant d'examen sérieux.
Mais, puisque aujourd'hui la presse hostile,
s'emparant de notre silence, affecte de con-
sidérer et de discuter comme authentique une
œuvre de pure imagination, nous croyons
devoir couper court aux commentaires
bruyants ou perfides dont elle est le prétexte
en déclarant qu'il n'y a rien, absolument rien
de vrai dans le récit en question. Le fond et
la forme, tout est faux.
Si c'est une manœuvre que l'on a tentée
pour entraîner le prince Napoléon sur le ter-
rain des rectifications ou de la polémique, et
de faire sortir d'un silence dont s'inquiètent
bien plus ses ennemis que ses amis, la voilà
démasquée. Si c'est une simple fantaisie, les
gens qui ont eu la naïveté ou la mauvaise
foi de la. traiter comme une réalité n'auront
plus d'excuse pour s'obstiner dans leur er-
reur volontaire ou non.
Un démenti analogue est publié par le
Gaulois.
AFFAIRE BLAKQTHfc*-*
La Marseillaise protesté qu'elle a répon-
du aux articles que nous avons, dit-elle,
« certainement ramassés ans le ruis-
seau. » Dans le ruisseau est peut-être un
peu vif, quand la Marseillaise sait aussi
bien que nous que nous avons « ramassé»
les éléments de notre étude sur le cas de
M. Blanqui dans les lettres et témoignages
des Barbès, des Martin Bernard, des Arago,
des Schœlcher, des Quigniot, etc., etc.
Mais revenons à la question. La Mar-
seillaise proteste donc qu'elle nous a ré-
pondu., •
Quand et où ?
Si les rédacteurs de la Marseillaise nous
indiquent le numéro et la page de leur
journal où ils ont reproduit ou seulement
indiqué et discuté les témoignages répu-
blicains invoqués par nous contre M. Blan-
qui, nous prenons l'engagement de repro-
duire leur article, qui jusqu'à présent a
échappé à tous les yeux, — par la bonne
raison qu'il n'a point paru.
En même temps, nous reproduirions
bien volontiers aussi ces extraits de circu-
laires des 363 que la Marseillaise s'est
un jour vantée de posséder, et dont il ré-
sulte, à ce qu'elle affirme, que plus de trois
cents députés républicains ont promis à
leurs électeurs de voter l'amnistie plé-
nière.
La Marseillaise nous saura gré sans
doute de lui fournir cette occasion de faire
d'une pierre deux coups.
E. L.
En attendant, il nous parait intéressant
de placer sous les yeux des rédacteurs de
la Marseillaise un petit extrait de la Vic-
toire, journal radical de Bordeaux, numéro
du 27, arrivé hier à Paris.
La Victoire, en avril dernier, avait sou-
tenu la candidature de M. Blanqui. Elle la
combat maintenant, et voici les raisons
qu'elle donne de son revirement :
Deux faits graves ont absolument trans-
formé la physionomie et modifié le sens de
la candidature Blanqui.
Ces deux faits, les voici :
La candidature Blanqui, perdant à peu près
entièrement sa signification première .de ma-
nifestation d'humanité et de protestation con-
tre M. Lavertujon, est aujourd'hui placée par
ses adhérents sur le terrain socialiste et com-
munaliste.
Une grave accusation, qui pesait sur Blan-
qui depuis quarante ans, mais que tant d'é-
vénements politiques accumulés dans cette
période avaient fait perdre de vue et presque
oublier, a été brusquement réveillée, et cette
fois, nettement formulée avec pièces et té-
moignages à l'appui; cette accusation, c'est
celle dont Barbès, Martin Bernard, Quigniot
et Lamieussens se sont portés garants devant
Arago, Schœlcher et Langlois.
Voilà les deux faits survenus depuis l'élec-
tion du 20 avril, et qui me paraissent de na-
ture à agir puissamment sur l'élection du
31 août.
Il ne s'agit plus aujourd'hui de Blanqui
mourant dans son cachot; il s'agit de Blan-
qui candidat du socialisme et du communa-
lisme, et il s'agit de Blanqui accusé de trahi-
son par Barbès, et ne s'étant pas encore jus-
tifié.
On lit encore, un peu plus loin, dans la
Victoire :
Nous avons offert au citoyen Jourde, ou
qui que soit du comité Blanqui, de repro-
duire intégralement ou par extraits qui nous
seraient désignés le mémoire soi-disant jus-
tificatif dont il n'a été lu à l'Alhambra que les
cinq ou six premières pages.
Il nous semblait que le comité devait cette
publication à lui-même, à Blanqui, et surtout
aux électeurs. Il nous semblait que répondre
par de grossières injures à des accusations
précises, ce n'était pas répondre. Nous nous
sommes trompés.
Le comité Blanqui imite le silence prudent
de la Marseillaise.
Aux électeurs de tirer la conclusion.
LA SOUSCRIPTION RABELAIS
On vous a déjà conté dans ce journal
qu'un comité s'est formé pour réunir les
fonds nécessaires à l'érection d'une sta-
tue qui sera dressée en l'honneur de Ra-
belais dans sa ville natale, à Chinon.
Ce comité se compose d'un grand
nombre de sénateurs et de députés, qui
appartiennent tous au parti de l'opinion
républicaine, d'un grand nombre de
membres du conseil municipal de Paris,
de beaucoup de gens de lettres et d'ar-
tistes, qui ne sont, eux, d'aucun parti, qui
aiment et respectent Rabelais tout sim-
plement parce qu'il est un grand homme.
Ce comité a déjà réuni une dizaine de
mille francs.
Cette somme n'est pas suffisante. Il a
donc décidé de s'adresser d'une façon
plus explicite, par la voie des journaux,
au grand public et de lui demander son
concours. La souscription est ouverte
chez M. Wilson, député, 17, rue de l'U-
niversité; chez M. Jouaust, le célèbre
éditeur, 338, rue Saint-Honoré, à Paris,
et dans la plupart des feuilles républi-
caines. Nous recevrons dans nos bureaux,
au XIXe Siècle, les sommes que l'on vou-
dra bien nous envoyer, et nous les trans-
mettrons tout de suite au secrétariat du
comité. Quand la souscription sera close,
les journaux qui se sont ralliés à l'idée
et qui l'ont patronnée en France publie-
ront une liste complète de tous les sous-
cripteurs. Cette liste sera comme un
reçu général.
Un dernier renseignement : Vous vous
rappelez sans doute qu'il a été organisé
un concours pour le choix du modèle. Ce
concours, qui devait avoir lieu en août, a
été, sur la demande de quelques mem-
bres du comité, prorogé jusqu'au 6 no-
vembre.
Les artistes qui désireraient y prendre
part sont donc avertis :
« Que les esquisses devront être remi-
ses le 20 octobre 1879 avant cinq heures
du soir à l'Ecole des beaux-arts, dans
une salle qui sera désignée à cet effet ;
» Qu'une exposition publique des
esquisses sera ouverte pendant huit jours
à dater du 25 octobre 1879. »
Voilà expédiés les détails qu'il était
nécessaire de porter à la connaissance
du public. Causons un peu de Rabelais à
cette heure.
Savez-vous ce qui me charme dans ce
projet de lui élever une statue, ce qui
m'a engagé à le soutenir de la parole et
de la plume? - -- - - - -
C'est d abord, si l'on veut, le désir de
rendre hommage à un admirable écri-
vain, dont les œuvres ont été, pendant
bien des années, le pain quotidien de
mon intelligence. Durant toute ma jeu-
nesse, et bien avant dans mon âge mûr,
l'épopée de Rabelais a été pour moi ce
que Molière appelait une épée de chevet.
J'avais le volume en permanence sur
ma table de nuit et ne m'endor-
mais guère sans en lire quelques pa-
ges. Gargantua, les Contes de Vol-
taire et Gil Blas sont, je crois, les li-
vres que j'ai le plus étudiés en ma vie.
Et encore étudiés n'est-il pas le mot pro-
pre. Je les lisais, sans aucune idée pré-
conçue d'étude, pour mon plaisir, parce
que j'y trouvais un éternel renouveau
d'amusement. J'ai donc pour Rabelais
quelque chose de plus que de l'admira-
tion. C'est le faible, c'est le tendre que
l'on sent pour les hommes qui ont été les
compagnons aimés de votre jeunesse,
dont la conversation vous a lentement
formé l'esprit, éveillé l'imagination, en
qui vous retrouvez, frais et vivant, le
souvenir des chauds enthousiasmes et
des rires éclatants de la vingt-cinquième
année. 1
Mais ce n'est pas la seule raison qui
m'a déterminé. C'est peut-être la moin-
dre.
Vous rappelez-vous le temps — c'était
le beau temps de l'ordre moral — où
nous nous avisâmes, About, Viollet-le-
Duc et moi, d'organiser dans le XIXe Siè-
cle une souscription pour ériger à Paul-
Louis Courier un tombeau surmonté d'un
buste ?
Tout le monde nous disait : A quoi
bon ? Paul-Louis n'est déjà pas un écri-
vain si supérieur! Une bonne partie de
son œuvre, qui n'est pas fort considéra-
ble, trempe déjà dans l'oubli. Ce n'est
pas après tout un des maîtres de l'esprit
français. Est-ce bien la peine de charger
d'un monument sa mémoire qui ploiera
sous le faix ?
Et nous, nous répondions :
II ne s'agit pas, mon Dieu ! de savoir
si Paul-Louis Courier est un homme de
génie ou tout bonnement un pamphlé-
taire de beaucoup d'esprit. Il est trop
près de nous, et nous n'avons pas en-
core le recul nécessaire pour le juger
sainement. Si c'est trop d'un buste pour
lui, la postérité saura l'abattre. C'est
son affaire. La nôtre est différente.
On ne lit plus guère Paul-Louis, et
nous avons un pressant intérêt à le re-
jeter dans le courant des lectures quoti-
diennes. Il a exprimé des idées qui nous
sont chères, soutenu des causes pour
lesquelles nous combattons aujourd'hui;
il a persiflé des abus et des ridicules
dont nous souffrons encore ; il a donné
une forme éloquente à des arguments
dont nous usons tous les jours; c'est un
allié, et avec son esprit incisif, sa raille-
rie mordante, c'est un allié redoutable
contre des ennemis qui sont les nôtres.
Il n'y a guère que son nom qui ait sur-
nagé dans la mémoire des hommes, tan-
dis que ses œuvres dorment poudreuses
dans le silence des bibliothèques. Fai-
sons de l'agitation autour de son nom et
l'on se remettra à lire ses pamphlets. Ce
sont des balles mortes que nous ramas-
sons pour en recharger nos fusils.
Il faut croire que le calcul n'était pas
si mauvais. Car il y eut tout aussitôt trois
ou quatre éditions des œuvres de Paul-
Louis Courier qui parurent coup sur
coup ; entre autres celle de notre ami
Jouaust, dont j'écrivis la préface. Les
études sur le pamphlétaire de la Restau-
ration se multiplièrent dans les journaux;
puis les conférences, les discours. le
public finit par s'éveiller au bruit, com-
me il arrrive toujours, et par se passion-
ner. Il y eut pour les pamphlets du vigne-
ron de la Chavonnière un regain de popu-
larité. On lut comme si cela avait été
écrit d'hier, son admirable morceau sur
les dangers de la confession auriculaire,
et l'on frémit d'indignation et d'horreur
comme on avait fait cinquante ans au-
paravant, sous la Restauration.
Et de fait, on n'a jamais rien écrit de
plus probant, de plus éloquent, de plus
terrible, contre le célibat des prêtres et
contre les périls du confessionnal que ces
dix pages où Paul-Louis Courier, une
fois en sa vie, s'est élevé à la hauteur des
plus grands écrivains. Il a eu ce jour-là
presque du génie.
Avons-nous eu si tort de rappeler sur
lui l'attention d'un public distrait ?
Eh bien ! il en va de même, à peu près,
pour Rabelais. Certes je ne fais aucun
rapprochement entre ces deux hommes.
Il y aurait quelque irrévérence à comparer
le laborieux lettré qui a taillé, affiné,
apointi avec un soin curieux les flèches
dont il perce les cagots et les cuistres de
son temps, et cette large, immense, iné-
puisable source de bon sens, de lumière
et de rire qui s'appelle Rabelais. Rabe-
lais, c'est notre Homère à nous.
Mais avouons-le : un Homère qui n'est
plus guère lu. Les femmes ne le connais-
sent que de nom ; car les ordures énor-
mes dont il a sali, comme à plaisir, ses
écrits, Ié~ïeur rendent insupportable"
Beaucoup d'hommes même, et parmi les
gens instruits, n'en ont lu que quelques
morceaux épars dans les Leçons de lifté..
rature. Son vieux langage et son ortho-
graphe barbare les rebutent. Rabelais
n'est plus véritablement goûté en notre
pays que d'un petit nombre de délicats,
qui font bon marché de quelques grosses
inconvenances, qui se sont familiarisés
avec son style, qui, sachant les bons
endroits, y reviennent sans cesse et en
font leurs délices.
Eh bien ! il s'agit de tirer Rabelais de
cette pénombre. Son nom est resté
grand ; il faut que ses œuvres sortent
des mystérieuses profondeurs des biblio-
thèques, et reparaissent, comme un ro-
man nouveau, dans les mains de la
foule.
C'est là notre idée, notre désir.
Et déjà ce désir a reçu un commence-
ment de satisfaction. Voilà que les livres
où Rabelais est mis à la portée de tout
le monde commencent à pulluler. Mais
cet article est déjà long, et je me réserve
d'y revenir demain.
FRANCISQUE SARCKYJ
.——————————— —————————-.
INFORMATIONS
On nous télégraphie de Nantes :
L'amiral Jauréguiberry, ministre de la
marine, est arrivé ici hier soir incognito.
Il est descendu à l'hôtel de France.
L'amiral a visité aujourd'hui l'usine
d'Indret.
Le bureau du conseil général et les dé-
putés présents à Nantes ont été reçus sur
leur demande, à cinq heures, par le mi-
nistre, auquel ils ont remis le texte d'un
vœu relatif à la marine marchande.
L'amiral repart ce soir pour Paris.
Le général Gresley est rentré à Paris ; SI
ne suivra pas les grandes manœuvres, il se
propose de faire un voyage pour visiter
nos places fortes de l'Est.
Le ministre de la guerre n'a pas encore
pris de résolution au sujet de la remise
des drapeaux.
Il faut consulter le conseil des minis-
tres, attendu que, si la cérémonie a lieu à
Paris, on doit faire venir des délégations
de tous les régiments, et cela entraînerait
une dépense assez considérable.
M. le ministre de l'intérieur, qui est ren-
tré à Paris hier, venant du département
de l'Yonne, doit repartir dimanche 30,
après avoir assisté au conseil des minis-
tres qui sera tenu samedi.
Selon toutes probabilités, le mouvement
préfectoral sera présenté à ce conseil.
Il s'agit de remplacer à Marseille M. Tir-
man, à Périgueux M. Roussel et à Nancy
M. Delmas, tous trois nommés conseillers
d'Etat ; il faut remplacer également au se-
crétariat général de Seine-et-Oise M. Gau-
wain, nommé maître des requêtes, et à la
sous-préfecture de Château-Thierry M. de
Jolly, nommé receveur particulier.
On assure que le mouvement se fera
par voie hiérarchique.
M. Albert Grévy, gouverneur général de
l'Algérie, est attendu à la fin de ce mois à
Marseille.
M. Hérold, préfet de la Seine, rentrera à
Paris vers le 15 septembre prochain, pour
prendre possession de son installation
nouvelle, au pavillon de Flore.
Le vice-amiral Jaurès, ambassadeur de
la République française à Madrid, après
avoir assisté aux séances du conseil gé-
néral du Tarn, vient d'ariver à Paris.
Nous avons annoncé comme très pro- -
chain, un mouvement dans la magistra-
ture en France et en Algérie. Ce mouve-
ment sera très étendu ; il comprendra de
nombreuses nominations de juges de paix
et de suppléants.
La famille royale de Belgique doit v&nir
passer huit jours à Paris.
Ce voyage aura lieu avant le commence-
ment des fêtes qui ont lieu annuellement à
Bruxelles vers la fin du mois de septembre,
en souvenir de l'indépendance du pays,
proclamée en 1830.
La famille royale descendra au Grand-
Hôtel. M. Beyens, l'ambassadeur de Bel-
gique à Paris, accompagnera le roi
Léopols dans son voyage de retour à
Bruxelles.
Lors de la discussion du budget des
affaires étrangères, la Chambre a suppri-
mé sur la demande de M. Marcellin-Pellet
un traitement d'inactivité de 8,000 fr.,
dont bénéficiait M. le duc Decazes, l'ex-
ministre du 24 mai 1873 et du 16 mai
1877.
Voici, d'après le Siècle, la liste des
autres diplomates qui touchent encore des
traitements d'inactivité : ils sont au nom-
bre de seize :
MM. de Bourgoing, ancien ambassadeur
auprès du pape, 8,000 fr. ; Baude, qui
exerça auprès du pape les mêmes fonctions
que M. de Bourgoing et faillit, par ses in-
trigues ultra-cléricales, compromettre nos
bonnes relations avec l'Italie, * 8,000 fr. ;
de Chaudordy, ancien ambassadeur de
l'ordre moral à Madrid, ancien sénateur de
la droite, 8,000 fr. ; Bernard d'Harcourt,
ancien ambassadeur à Berne, proche pa-
rent de M. de Mac-Mahon, 8,000 ; Armand,
ancien ministre plénipotentiaire de l'em-
pire et de l'ordre moral en Portugal, 8,000.
M. de Bellonet, ancien ministre plénipo-
tentiaire à Lima, 6.000 fr.
M. Flury, ancien sous-directeur aux af-
faires étrangères, 6,000.
M. Bernard-Dutreil. ministre plénipo-
tentiaire de 2e classe, sénateur réaction-
naire de la Mayenne, non réélu au 5 jan-
vier dernier, 6,000 fr.
M. le marquis de Cazeaux, ministre
plénipotentiaire de 2e classe, 6,000 fr.
M. le vicomte de Saint-Ferréôl, ancien
,
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de 2 heures à minuit
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Les Manuscrits non insérés ne seront pas rendus
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DEPARTEMENTS
Trois mois .1 pi M))
Six mois. 32 »))
Un an. 62 »>,
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Trois mois. 13 »»
Six mois. 25 » »
Un an. 50 »»
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Les aboanem1* partent des 1r et 15 de chaque mois
Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et C.
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Six mois. 32 »»
Un an. 62 »»
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Six mois. 25 »*
Un an. 50 JI.
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Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et CI
6, Place de la Bourse, 6
Toute demande de CHANGEAIENT
D'ADRESSE pendant le cours d l'abon-
nement doit être accompagnée d' ne dèi«-
nièfe bande imprimée, et de 60 Urrtiniefe
pour impression de nouvelles bandes.,
Si le changement est demandé de Paris
pour les départements, prière de joindre
aux 60 centimes ci-dessus le montant des
frais de poste, calculés à raison de 3 cent.
par jour, soit 90 centimes par mois.
BULLETIN
Paris, 29 août 1879.
La Porte semble ne pouvoir se décider à
donner une réponse aux commissaires
grecs. Le premier délai de trois jours
qu'elle avait demandé expirait mardi ; elle
a demandé un nouveau délai et remis la
réunion des commissaires à jeudi ; puis
enfin elle vient encore d'ajourner cette
séance à samedi ou dimanche. Peut-être
même demandera-t-elle encore quelques
jours avant de rendre une réponse défini-
tive. On s'explique peu ces délais succes-
sifs si, comme l'affirment les journaux an-
glais, la Porte est décidée à accepter la
délimitation indiquée dans le protocole
13 du traité de Berlin, sauf toutefois la
question de Janina, qui serait soumise à
une décision technique de la commission
internationale de délimitation. Sur tous
les autres points la Turquie et la Grèce
s'entendraient directement.
La triple alliance des empereurs du
Nord n'est plus. Les journaux de Vienne
annoncent qu'à la suite de la visite du
comte Andrassy à Gastein, une alliance
ne tardera pas à être conclue entre l'Au-
triche et l'Allemagne, si ce n'est chose
déjà faite. Le Standard se fait l'écho de la
même nouvelle. La feuille de Londres fait
remarquer que l'entrevue de Gastein sans
la présence du prince Gortschakoff ou de
tout autre diplomate russe indique que le
prince de Bismarck a réussi à conclure une
entente parfaite entre l'Allemagne et l'Au-
triche. Nous partageons absolument cette
opinion, mais nous différons quelque peu
d'avis avec le Standard quand il affirme
que l'ailiance des deux grandes puissan-
ces de l'Europe centrale est un nouveau
gage de paix pour le monde. Nous diffé-
rons aussi d'avis avec lui quand il affirme
que l'Allemagne n'a aucune velléité de
guerre avec la Russie.
Il ne faut pas se dissimuler, en effet,
que la guerre de plume entre les jour-
naux plus ou moins officieux des deux
pays prend des proportions inquiétantes.
La Gazette de Weimar, que l'on consi-
dère assez généralement comme un organef
officieux, aborde, en termes très-vifs, un
côté de la question sur laquelle notre cor-
respondant de Saint-Pétersbourg attirait
hier notre attention. Il s'agit des préten-
dues persécutions dont les Allemands se-
raient l'objet en Russie ; or, il est bon de
ïappeler que la Prusse et l'Autriche ont
invoqué, il y a quelques quinze ans,
un motit semblable pour faire la guerre
au Danemark et démembrer cet Etat.
La Gazette de Weimar s'exprime en
ces termes: « La surexcitation qui se
manifeste en Russie provient surtout
de ce que la politique douanière est
dirigée en partie contre l'Allemagne; mais
elle s'adresse plutôt aux Allemands de l'in-
térieur de la Russie qu'à ceux de l'exté-
rieur. Qu'on chasse les Allemands, tel est
en ce moment le mot d'ordre des Russes.
La campagne entreprise contre l'élément
allemand est, du reste, couronnée de suc-
cès. Le nombre des ministres, des hauts
fonctionnaires, des généraux ayant un
nom allemand a été considérablemBnt ré-
duit. et. on a mis à leur place de vrais Rus-
ses. L'élément allemand semble même être
complètement supprimé dans les provin-
ces baltiques. Les Allemands ne songent
pas le moins du monde à reconquérir ces
provinces ; mais les Russes feront bien de
veiller à ce qu'une haine exagérée de l'Al-
lemagne ne provoque pas la réalisation de
ce que l'on discute aujourd'hui avec une
légèreté sans pareille, car celui qui sème
le vent récolte la tempête. »
Le correspondant berlinois de la Gazet-
te de Francfort fait allusion à cet article
menacant de la Gazette de Weimar :
« Les opinions émises par le journal of-
ficieux sont, dit-il, partagées ici par bien
des personnes dans les cercles diplomati-
ques et surtout dans les cercles militaires. »
Puis il ajoute que l'on considère la visite
du grand-duc héréditaire de Russie à
Stockholm et à Copenhague comme l'in-
dice d'une prochaine alliance entre le czar
et les souverains du Nord. Les journaux
officiels et officieux de Stockholm font,
en effet, ressortir que la visite du grand-
duc à la cour de Suède a un caractère
tout à fait politique. A Berlin, on attribue
donc une grande importance au voyage
du grand-duc à Stockholm et à Copen-
hague.
Le prince de Bismarck a voulu sans
doute prendre les devants et conclure une
alliance définitive avec l'Autriche. Peut-
être serait-il bon aussi de s'inquiéter un
peu de l'entrevue qu'il a eue dernièrement
à Gastein avec M. Cairoli. En tout cas, il
faut avouer que le chancelier de l'empire
d'Allemagne sait utiliser le temps de ses
vacances.
On mande de Berlin au Morni7ig Post,
que la nomination du baron de Hàymerlé
au ministère des affaires étrangères et
celle de M. de Kallau au sous-secrétariat
d'Etat du même département sont géné-
ralement considérées comme un indice de
la continuation de la politique du comte
Andrassy en Orient. D'autre part, une dé-
pêche de Vienne, publiée par le Daily Te-
légraphe annonce que l'empereur a appelé
auprès de lui les ambassadeurs autrichiens
à l'étranger, dans le but de conférer avec
enx avant de désigner le successeur du
comte Andrasy. 0
La question d'Arab Tabia est toujours
pendante et ne fait aucun pas vers une
solution. La Russie refuse tou j ours d'ac-
cej)téria décision de la ma j orité des puis-
sanceÙs M. eprésentées dans la commission.
M !
I - ai re adressée de Santiago au
L épéche - adressée de Santiago ,iu
L mtoipcre du Chili à Paris, à la date du 26
~Af, prouve qu'à cette date aucun chan-
gement n'avait eu lieu dans le gouverne-
ment du Chili. Il se peut toutefois, com-
me nous l'avons annoncé hier, qu'une
émeute ou une tentative de révolution ait
eu lieu à la fin de juillet.
La Gazette de Saint-Pétersbourg réfute
les assertions de la Pall Mail Gazette en
affirmant que l'expédition du général La-
zarew n'a pas pour but de s'emparer de
Merv. « L'occupation de ce point stratégi-
que, peu important au fond, dit la feuille
russe, ne saurait, en aucun cas, nous dé-
dommager de la perte de Kouldja, ainsi
que le prétend la Pall Mail Gazette. Mais
la rétrocession de la province de Kouldja
n'est guère décidée. Nous nous bornerons
à dire pour le moment que cette rétroces-
sion serait un acte œabnégation de la part
de la Russie. »
E. BARBIER
Bourse de Paris
PETITE BOURSE DU SOIR
5 0/0 H6 fr. 97 1/2, 91 1/4;
Banque ottomane. 498 fr. 75.
Egypte 6 OlO. 235 fr.
Hongrois 79 fr , 3/8. [2, 7/16.
Florins 69 fr. 5 8,3/4.
Russe 91 fr. 7/16.
Italien 78 fr. 92 1/2, 90, 92 1/2.
—————————
Quelques-uns de nos amis nous assu-
rent que nous nous trompons; que M. le
comte de Chambord ne se borne point à
envoyer des objets d'art aux lycéens ca-
pables de manifester en son honneur ;
que, s'il n'est pas venu en France, il pré-
pare toutefois quelque chose ; que ce
n'est pas seulement un de ses secrétaires
qui a écrit : Prêt à tout ; que le préten-
tendant lui-même, pas plus tard que le
26 juillet dernier, a dit en propres ter-
mes au marquis de Foresta : Je puis sau-
ver la France, je le dois, je le veux;
qu'il n'est question, depuis ce temps,
dans l'Union et autres feuilles roya-
listes , que des viriles résolutions du
roi ; qu'on peut remarquer en ce mo-
ment-ci un redoublement d'activité dans
le parti légitimiste ; que, parmi d'au-
tres indices curieux, on signale la ré-
cente acquisition qu'a faite ce parti de
quelques journaux de province (a-t-il
acheté aussi des abonnés ?) ; qu'il y a des
allées et venues ; que le gouvernement
aurait grand tort de ne pas faire attention
à ce qui se passe, etc., etc.
Comme nous étions en train de rêver à
ces choses, voici, par une rencontre bi-
zarre, qu'un de nos meilleurs confrères
des départements nous apporte un docu-
ment curieux. Ce sont les statuts d'une
« association des royalistes d'action, »
en vue de constituer une « caisse de pré-
voyance, dite du Roi. » La pièce est au-
thentique. Elle vient d'être communi-
quée à l'Indépendant rémois par un ho-
norable citoyen qui l'a reçue, nous di-
rons tout-à-l'heure par quelle entremi se.
Mais il faut la lire d'abord.
La voici tout entière et telle quelle :
Les LÉGITIMISTES D'ACTION, en créant une
Association de secours mutuels et une caisse
de prévoyance exclusivement réservées aux
ROYALISTES, croient que c'est le moyenle plus
pratique pour obtenir l'UNION qui donne force
et richesse.
Ils s'unissent donc fraternellement en une
association, s'étendant à toute la France, dans
le double but :
1" De proléger chacun de ses membres;
2- De réunir les capitaux nécessaires à leurs
projets.
A ces causes, ils sont convenus entre eux
de ce qui suit :
CHAPITRE PREMIER
De la protection entre les membres de
l'association.
1. Les associés doivent leur concours per-
sonnel et leurs relations utiles à ceux des
membres de l'association qui en exprimeront
le désir ; mais les présidents des groupes de-
vront être les seuls intermédiaires dans
ces demandes, faites par eux les jours de réu-
nions.
2. Chaque membre de l'association a droit
à une carte de Sociétaire lui servant d'intro-
duction.
3. Chaque associé, sous peine de radiation,
doit verser mensuellement une somme de
Trois Francs, destinée à secourir les membres
nécessiteux : soit Trente-six Francs par an.
CHAPITRE II
De la réunion des capitaux.
4. Outre les cotisations spécifiées chapi-
tre 1er, article 3, il est formé une Caisse de
Prévoyance, dite du ROI, à laquelle toute
personne, même étrangère à la. Société, peut
souscrire ; elle est créée spécialement pour
être la RÉSERVE de l'association, subvenir
aux besoins généraux, aider les veuves, les
orphelins, les pauvres honteux, etc.
5. Les DONS faits à la Caisse du Roi peu-
vent être de trois sortes : 1° En argent, une
fois donné ; 2° En objets, ou Lots, une fois
donnés ; 3° En argent, ou en lots, promis à une
date future, ou annuelle.
6. Toutes les sommes d'argent provenant
de dons faits à la éaisse de prévoyance, ici dé-
finie, seront placées en valeurs de repos pour
n'être employées que. par décisions des PRÉ-
SIDENTS réunis en comités sur l'ordre du pre-
mier président.
CHAPITRE m
De la formation des groupes et comités.
7. L'ASSOCIATION est divisée en groupes de
84 membres, qui sont administrés par 1 pré-
sident, 4 vice-rprésidents et 16 conseillers, les-
quels doivent se réunir au moins chaque
mois et seront renouvelés par voie d'élection
quinquennale.
8. Tout associé ayant réuni un groupe de
84 membres en devient de droit le président,
ses premiers aides les vice-présidents et les
16 suivants ses conseillers.
9. Chaque groupe choisit son Trésorier, qui
a, seul, le droit de percevoir les cotisations et
les dons.
10. Les associés, tout en ayant le droit de
solliciter des adhésions, ou des dons, s'inter-
disent, sous peine d'exclusion, tout ce qui
porterait atteinte aux articles 8 et 9.
11. Aucun associé ne peut quitter son
Groupe sans remettre sa carte de sociétaire à
son président, en prévenant celui-ci de sa vo-
lonté soit de se retirer de la société, soit de
se joindre à un autre groupe : en ces deux cas
le président devra en avertir les sociétaires.
12. Tout associé a droit de provoquer une
enquête sur un sociétaire ; dès lors le prési-
dent est obligé d'attirer l'attention de tous sur
ce faux frère, et, après une minutieuse véri-
fication, le conseil l'expulsera.
Ces 12 statuts de l'association des ROYALISTES
D'ACTION sont acceptés par eux, après lecture,
et ils s'engagent sur leur honneur à s'y con-
former, en s'efforçant de réserver leurs prin-
cipales aumônes et leurs soins à cette œuvre
patriotique.
Il faudrait n'avoir pas trente-six francs
dans sa poche pour se dérober à un ap-
pel aussi tentant. Nous nous sommes
sentis un instant ébranlés nous-mêmes,
et puisque l'appel s'adresse à tout le
monde, nous avons eu presque l'envie
de porter au comité notre obole, afin
d'accomplir cette prophétie du poète :
Faites l'aumône au dernier de nos rois.
Mais nous nous sommes aperçu, en
relisant le prospectus, que nulle part il
n'y est donné d'adresse ; si bien qu'on
ignore où siége la Société, où demeure
le premier Président, où se trouve la
Caisse du Roi. Dans ces conditions, pour
souscrire, il faut avoir reçu déjà une ini-
tiation préalable, qui nous manque ab-
solument. Pas de nom d'imprimeur non
plus ; c'est XIndépendant rémois, ayant
la pièce en mains, qui le constate. L'en-
veloppe seule qui la contenait fournit
quelques clartés ; elle porte cet en-tête
imprimé :
La Civilisation
JOURNAL QUOTIDIEN
12, rue de la Grange-Batelière, Paris.
Et au dessous cette adresse à la
main, dont nous retranchons les noms
propres : Monsieur de. à son château
de. par. (A rdennes).
La Civilisation est un journal généra-
lement inconnu, quoique rédigé par des
hydrophobes sous la direction de M. des
Houx, qui l'a fondé en quittant la Dé-
fense. 1'1' 1 'b h..
Voilà l'histoire, la ténébreuse histoire,
que l'Indépendant rémois recommande à
l'examen de ses confrères de Paris.
Mon Dieu ! notre avis est que nous ne
pouvons vraiment guère la prendre au sé-
rieux, surtout s'il kD s'agit d'un essai de
conspiration sérieuse. 0
Il faudrait savoir d'abord si le même
papier a été envoyé aux bons gentils-
hommes de notre pays par les autres
journaux légitimistes, ou s'il n'y a là
qu'une fantaisie personnelle de M. des
Houx. C'est ce que celui-ci voudra bien,
peut-être, expliquer.
S'il s'agit seulement de M. des Houx,
l'affaire est sans doute de quelque impor-
tance, — de quelque importance pour
M. des Houx, bien entendu.
Mais s'il s'agit vraiment d'une entre-
prise de M. le comte de Chambord et du
parti légitimiste, oh! alors, c'est bien dif-
férent, et les gens les plus graves au-
ront beaucoup de peine à ne pas éclater
de rire. Cette croisade des « légitimistes
d'action », avec M. le comte de Cham-
bord en tête, compenserait avantageuse-
ment la perte que nous avons faite des
anciennes cavalcades du mardi-gras. En
avant la musique ! Pour vingt-cinq
francs. c'est-à-dire, non : Pour trente-
six francs et. si l'on pst p-énérmiv
trente-six francs cinquante, on va re-
mettre en tout son lustre la monar-
chie traditionnelle, y compris le sceptre
et l'étendard !. Ah ! que nous vou-
drions voir cela! Mais, de grâce, mes-
sieurs les légitimistes d'action, et vous,
monseigneur, des viriles résolutions, fai-
tes vite ! Ne languissez' point ! Profitez
des vacances ! Pour nous autres, pau-
vres chroniqueurs de la presse politique,
quelle aubaine ! Sans compter qu'un tel
événement nous distraira de la plate mo-
notonie où croupit le bonapartisme. Le
prince Jérôme, M. Amigues, Y Ordre, le
Gaulois, le Pays lui-même, qui font bâil-
ler le public avec leurs querelles, sont de-
venus (entre parenthèses) aussi ennuyeux
qu'un long jour de pluie.
EUG. LIÉBERT
Nous lisons dans l'Ordre:
On n'est pas sans avoir remarqué que nous
n'avons pas dit un mot d'une prétendue con-
versation du prince Napoléon publiée par le
Figaro dans son numéro du 25 août.
Il nous avait paru, en effet, complètement
superflu de dépenser notre temps et celui de
nos lecteurs à les entretenir d'une élubra-
tion manifestement apocryphe, qui ne méri-
tait pas un instant d'examen sérieux.
Mais, puisque aujourd'hui la presse hostile,
s'emparant de notre silence, affecte de con-
sidérer et de discuter comme authentique une
œuvre de pure imagination, nous croyons
devoir couper court aux commentaires
bruyants ou perfides dont elle est le prétexte
en déclarant qu'il n'y a rien, absolument rien
de vrai dans le récit en question. Le fond et
la forme, tout est faux.
Si c'est une manœuvre que l'on a tentée
pour entraîner le prince Napoléon sur le ter-
rain des rectifications ou de la polémique, et
de faire sortir d'un silence dont s'inquiètent
bien plus ses ennemis que ses amis, la voilà
démasquée. Si c'est une simple fantaisie, les
gens qui ont eu la naïveté ou la mauvaise
foi de la. traiter comme une réalité n'auront
plus d'excuse pour s'obstiner dans leur er-
reur volontaire ou non.
Un démenti analogue est publié par le
Gaulois.
AFFAIRE BLAKQTHfc*-*
La Marseillaise protesté qu'elle a répon-
du aux articles que nous avons, dit-elle,
« certainement ramassés ans le ruis-
seau. » Dans le ruisseau est peut-être un
peu vif, quand la Marseillaise sait aussi
bien que nous que nous avons « ramassé»
les éléments de notre étude sur le cas de
M. Blanqui dans les lettres et témoignages
des Barbès, des Martin Bernard, des Arago,
des Schœlcher, des Quigniot, etc., etc.
Mais revenons à la question. La Mar-
seillaise proteste donc qu'elle nous a ré-
pondu., •
Quand et où ?
Si les rédacteurs de la Marseillaise nous
indiquent le numéro et la page de leur
journal où ils ont reproduit ou seulement
indiqué et discuté les témoignages répu-
blicains invoqués par nous contre M. Blan-
qui, nous prenons l'engagement de repro-
duire leur article, qui jusqu'à présent a
échappé à tous les yeux, — par la bonne
raison qu'il n'a point paru.
En même temps, nous reproduirions
bien volontiers aussi ces extraits de circu-
laires des 363 que la Marseillaise s'est
un jour vantée de posséder, et dont il ré-
sulte, à ce qu'elle affirme, que plus de trois
cents députés républicains ont promis à
leurs électeurs de voter l'amnistie plé-
nière.
La Marseillaise nous saura gré sans
doute de lui fournir cette occasion de faire
d'une pierre deux coups.
E. L.
En attendant, il nous parait intéressant
de placer sous les yeux des rédacteurs de
la Marseillaise un petit extrait de la Vic-
toire, journal radical de Bordeaux, numéro
du 27, arrivé hier à Paris.
La Victoire, en avril dernier, avait sou-
tenu la candidature de M. Blanqui. Elle la
combat maintenant, et voici les raisons
qu'elle donne de son revirement :
Deux faits graves ont absolument trans-
formé la physionomie et modifié le sens de
la candidature Blanqui.
Ces deux faits, les voici :
La candidature Blanqui, perdant à peu près
entièrement sa signification première .de ma-
nifestation d'humanité et de protestation con-
tre M. Lavertujon, est aujourd'hui placée par
ses adhérents sur le terrain socialiste et com-
munaliste.
Une grave accusation, qui pesait sur Blan-
qui depuis quarante ans, mais que tant d'é-
vénements politiques accumulés dans cette
période avaient fait perdre de vue et presque
oublier, a été brusquement réveillée, et cette
fois, nettement formulée avec pièces et té-
moignages à l'appui; cette accusation, c'est
celle dont Barbès, Martin Bernard, Quigniot
et Lamieussens se sont portés garants devant
Arago, Schœlcher et Langlois.
Voilà les deux faits survenus depuis l'élec-
tion du 20 avril, et qui me paraissent de na-
ture à agir puissamment sur l'élection du
31 août.
Il ne s'agit plus aujourd'hui de Blanqui
mourant dans son cachot; il s'agit de Blan-
qui candidat du socialisme et du communa-
lisme, et il s'agit de Blanqui accusé de trahi-
son par Barbès, et ne s'étant pas encore jus-
tifié.
On lit encore, un peu plus loin, dans la
Victoire :
Nous avons offert au citoyen Jourde, ou
qui que soit du comité Blanqui, de repro-
duire intégralement ou par extraits qui nous
seraient désignés le mémoire soi-disant jus-
tificatif dont il n'a été lu à l'Alhambra que les
cinq ou six premières pages.
Il nous semblait que le comité devait cette
publication à lui-même, à Blanqui, et surtout
aux électeurs. Il nous semblait que répondre
par de grossières injures à des accusations
précises, ce n'était pas répondre. Nous nous
sommes trompés.
Le comité Blanqui imite le silence prudent
de la Marseillaise.
Aux électeurs de tirer la conclusion.
LA SOUSCRIPTION RABELAIS
On vous a déjà conté dans ce journal
qu'un comité s'est formé pour réunir les
fonds nécessaires à l'érection d'une sta-
tue qui sera dressée en l'honneur de Ra-
belais dans sa ville natale, à Chinon.
Ce comité se compose d'un grand
nombre de sénateurs et de députés, qui
appartiennent tous au parti de l'opinion
républicaine, d'un grand nombre de
membres du conseil municipal de Paris,
de beaucoup de gens de lettres et d'ar-
tistes, qui ne sont, eux, d'aucun parti, qui
aiment et respectent Rabelais tout sim-
plement parce qu'il est un grand homme.
Ce comité a déjà réuni une dizaine de
mille francs.
Cette somme n'est pas suffisante. Il a
donc décidé de s'adresser d'une façon
plus explicite, par la voie des journaux,
au grand public et de lui demander son
concours. La souscription est ouverte
chez M. Wilson, député, 17, rue de l'U-
niversité; chez M. Jouaust, le célèbre
éditeur, 338, rue Saint-Honoré, à Paris,
et dans la plupart des feuilles républi-
caines. Nous recevrons dans nos bureaux,
au XIXe Siècle, les sommes que l'on vou-
dra bien nous envoyer, et nous les trans-
mettrons tout de suite au secrétariat du
comité. Quand la souscription sera close,
les journaux qui se sont ralliés à l'idée
et qui l'ont patronnée en France publie-
ront une liste complète de tous les sous-
cripteurs. Cette liste sera comme un
reçu général.
Un dernier renseignement : Vous vous
rappelez sans doute qu'il a été organisé
un concours pour le choix du modèle. Ce
concours, qui devait avoir lieu en août, a
été, sur la demande de quelques mem-
bres du comité, prorogé jusqu'au 6 no-
vembre.
Les artistes qui désireraient y prendre
part sont donc avertis :
« Que les esquisses devront être remi-
ses le 20 octobre 1879 avant cinq heures
du soir à l'Ecole des beaux-arts, dans
une salle qui sera désignée à cet effet ;
» Qu'une exposition publique des
esquisses sera ouverte pendant huit jours
à dater du 25 octobre 1879. »
Voilà expédiés les détails qu'il était
nécessaire de porter à la connaissance
du public. Causons un peu de Rabelais à
cette heure.
Savez-vous ce qui me charme dans ce
projet de lui élever une statue, ce qui
m'a engagé à le soutenir de la parole et
de la plume? - -- - - - -
C'est d abord, si l'on veut, le désir de
rendre hommage à un admirable écri-
vain, dont les œuvres ont été, pendant
bien des années, le pain quotidien de
mon intelligence. Durant toute ma jeu-
nesse, et bien avant dans mon âge mûr,
l'épopée de Rabelais a été pour moi ce
que Molière appelait une épée de chevet.
J'avais le volume en permanence sur
ma table de nuit et ne m'endor-
mais guère sans en lire quelques pa-
ges. Gargantua, les Contes de Vol-
taire et Gil Blas sont, je crois, les li-
vres que j'ai le plus étudiés en ma vie.
Et encore étudiés n'est-il pas le mot pro-
pre. Je les lisais, sans aucune idée pré-
conçue d'étude, pour mon plaisir, parce
que j'y trouvais un éternel renouveau
d'amusement. J'ai donc pour Rabelais
quelque chose de plus que de l'admira-
tion. C'est le faible, c'est le tendre que
l'on sent pour les hommes qui ont été les
compagnons aimés de votre jeunesse,
dont la conversation vous a lentement
formé l'esprit, éveillé l'imagination, en
qui vous retrouvez, frais et vivant, le
souvenir des chauds enthousiasmes et
des rires éclatants de la vingt-cinquième
année. 1
Mais ce n'est pas la seule raison qui
m'a déterminé. C'est peut-être la moin-
dre.
Vous rappelez-vous le temps — c'était
le beau temps de l'ordre moral — où
nous nous avisâmes, About, Viollet-le-
Duc et moi, d'organiser dans le XIXe Siè-
cle une souscription pour ériger à Paul-
Louis Courier un tombeau surmonté d'un
buste ?
Tout le monde nous disait : A quoi
bon ? Paul-Louis n'est déjà pas un écri-
vain si supérieur! Une bonne partie de
son œuvre, qui n'est pas fort considéra-
ble, trempe déjà dans l'oubli. Ce n'est
pas après tout un des maîtres de l'esprit
français. Est-ce bien la peine de charger
d'un monument sa mémoire qui ploiera
sous le faix ?
Et nous, nous répondions :
II ne s'agit pas, mon Dieu ! de savoir
si Paul-Louis Courier est un homme de
génie ou tout bonnement un pamphlé-
taire de beaucoup d'esprit. Il est trop
près de nous, et nous n'avons pas en-
core le recul nécessaire pour le juger
sainement. Si c'est trop d'un buste pour
lui, la postérité saura l'abattre. C'est
son affaire. La nôtre est différente.
On ne lit plus guère Paul-Louis, et
nous avons un pressant intérêt à le re-
jeter dans le courant des lectures quoti-
diennes. Il a exprimé des idées qui nous
sont chères, soutenu des causes pour
lesquelles nous combattons aujourd'hui;
il a persiflé des abus et des ridicules
dont nous souffrons encore ; il a donné
une forme éloquente à des arguments
dont nous usons tous les jours; c'est un
allié, et avec son esprit incisif, sa raille-
rie mordante, c'est un allié redoutable
contre des ennemis qui sont les nôtres.
Il n'y a guère que son nom qui ait sur-
nagé dans la mémoire des hommes, tan-
dis que ses œuvres dorment poudreuses
dans le silence des bibliothèques. Fai-
sons de l'agitation autour de son nom et
l'on se remettra à lire ses pamphlets. Ce
sont des balles mortes que nous ramas-
sons pour en recharger nos fusils.
Il faut croire que le calcul n'était pas
si mauvais. Car il y eut tout aussitôt trois
ou quatre éditions des œuvres de Paul-
Louis Courier qui parurent coup sur
coup ; entre autres celle de notre ami
Jouaust, dont j'écrivis la préface. Les
études sur le pamphlétaire de la Restau-
ration se multiplièrent dans les journaux;
puis les conférences, les discours. le
public finit par s'éveiller au bruit, com-
me il arrrive toujours, et par se passion-
ner. Il y eut pour les pamphlets du vigne-
ron de la Chavonnière un regain de popu-
larité. On lut comme si cela avait été
écrit d'hier, son admirable morceau sur
les dangers de la confession auriculaire,
et l'on frémit d'indignation et d'horreur
comme on avait fait cinquante ans au-
paravant, sous la Restauration.
Et de fait, on n'a jamais rien écrit de
plus probant, de plus éloquent, de plus
terrible, contre le célibat des prêtres et
contre les périls du confessionnal que ces
dix pages où Paul-Louis Courier, une
fois en sa vie, s'est élevé à la hauteur des
plus grands écrivains. Il a eu ce jour-là
presque du génie.
Avons-nous eu si tort de rappeler sur
lui l'attention d'un public distrait ?
Eh bien ! il en va de même, à peu près,
pour Rabelais. Certes je ne fais aucun
rapprochement entre ces deux hommes.
Il y aurait quelque irrévérence à comparer
le laborieux lettré qui a taillé, affiné,
apointi avec un soin curieux les flèches
dont il perce les cagots et les cuistres de
son temps, et cette large, immense, iné-
puisable source de bon sens, de lumière
et de rire qui s'appelle Rabelais. Rabe-
lais, c'est notre Homère à nous.
Mais avouons-le : un Homère qui n'est
plus guère lu. Les femmes ne le connais-
sent que de nom ; car les ordures énor-
mes dont il a sali, comme à plaisir, ses
écrits, Ié~ïeur rendent insupportable"
Beaucoup d'hommes même, et parmi les
gens instruits, n'en ont lu que quelques
morceaux épars dans les Leçons de lifté..
rature. Son vieux langage et son ortho-
graphe barbare les rebutent. Rabelais
n'est plus véritablement goûté en notre
pays que d'un petit nombre de délicats,
qui font bon marché de quelques grosses
inconvenances, qui se sont familiarisés
avec son style, qui, sachant les bons
endroits, y reviennent sans cesse et en
font leurs délices.
Eh bien ! il s'agit de tirer Rabelais de
cette pénombre. Son nom est resté
grand ; il faut que ses œuvres sortent
des mystérieuses profondeurs des biblio-
thèques, et reparaissent, comme un ro-
man nouveau, dans les mains de la
foule.
C'est là notre idée, notre désir.
Et déjà ce désir a reçu un commence-
ment de satisfaction. Voilà que les livres
où Rabelais est mis à la portée de tout
le monde commencent à pulluler. Mais
cet article est déjà long, et je me réserve
d'y revenir demain.
FRANCISQUE SARCKYJ
.——————————— —————————-.
INFORMATIONS
On nous télégraphie de Nantes :
L'amiral Jauréguiberry, ministre de la
marine, est arrivé ici hier soir incognito.
Il est descendu à l'hôtel de France.
L'amiral a visité aujourd'hui l'usine
d'Indret.
Le bureau du conseil général et les dé-
putés présents à Nantes ont été reçus sur
leur demande, à cinq heures, par le mi-
nistre, auquel ils ont remis le texte d'un
vœu relatif à la marine marchande.
L'amiral repart ce soir pour Paris.
Le général Gresley est rentré à Paris ; SI
ne suivra pas les grandes manœuvres, il se
propose de faire un voyage pour visiter
nos places fortes de l'Est.
Le ministre de la guerre n'a pas encore
pris de résolution au sujet de la remise
des drapeaux.
Il faut consulter le conseil des minis-
tres, attendu que, si la cérémonie a lieu à
Paris, on doit faire venir des délégations
de tous les régiments, et cela entraînerait
une dépense assez considérable.
M. le ministre de l'intérieur, qui est ren-
tré à Paris hier, venant du département
de l'Yonne, doit repartir dimanche 30,
après avoir assisté au conseil des minis-
tres qui sera tenu samedi.
Selon toutes probabilités, le mouvement
préfectoral sera présenté à ce conseil.
Il s'agit de remplacer à Marseille M. Tir-
man, à Périgueux M. Roussel et à Nancy
M. Delmas, tous trois nommés conseillers
d'Etat ; il faut remplacer également au se-
crétariat général de Seine-et-Oise M. Gau-
wain, nommé maître des requêtes, et à la
sous-préfecture de Château-Thierry M. de
Jolly, nommé receveur particulier.
On assure que le mouvement se fera
par voie hiérarchique.
M. Albert Grévy, gouverneur général de
l'Algérie, est attendu à la fin de ce mois à
Marseille.
M. Hérold, préfet de la Seine, rentrera à
Paris vers le 15 septembre prochain, pour
prendre possession de son installation
nouvelle, au pavillon de Flore.
Le vice-amiral Jaurès, ambassadeur de
la République française à Madrid, après
avoir assisté aux séances du conseil gé-
néral du Tarn, vient d'ariver à Paris.
Nous avons annoncé comme très pro- -
chain, un mouvement dans la magistra-
ture en France et en Algérie. Ce mouve-
ment sera très étendu ; il comprendra de
nombreuses nominations de juges de paix
et de suppléants.
La famille royale de Belgique doit v&nir
passer huit jours à Paris.
Ce voyage aura lieu avant le commence-
ment des fêtes qui ont lieu annuellement à
Bruxelles vers la fin du mois de septembre,
en souvenir de l'indépendance du pays,
proclamée en 1830.
La famille royale descendra au Grand-
Hôtel. M. Beyens, l'ambassadeur de Bel-
gique à Paris, accompagnera le roi
Léopols dans son voyage de retour à
Bruxelles.
Lors de la discussion du budget des
affaires étrangères, la Chambre a suppri-
mé sur la demande de M. Marcellin-Pellet
un traitement d'inactivité de 8,000 fr.,
dont bénéficiait M. le duc Decazes, l'ex-
ministre du 24 mai 1873 et du 16 mai
1877.
Voici, d'après le Siècle, la liste des
autres diplomates qui touchent encore des
traitements d'inactivité : ils sont au nom-
bre de seize :
MM. de Bourgoing, ancien ambassadeur
auprès du pape, 8,000 fr. ; Baude, qui
exerça auprès du pape les mêmes fonctions
que M. de Bourgoing et faillit, par ses in-
trigues ultra-cléricales, compromettre nos
bonnes relations avec l'Italie, * 8,000 fr. ;
de Chaudordy, ancien ambassadeur de
l'ordre moral à Madrid, ancien sénateur de
la droite, 8,000 fr. ; Bernard d'Harcourt,
ancien ambassadeur à Berne, proche pa-
rent de M. de Mac-Mahon, 8,000 ; Armand,
ancien ministre plénipotentiaire de l'em-
pire et de l'ordre moral en Portugal, 8,000.
M. de Bellonet, ancien ministre plénipo-
tentiaire à Lima, 6.000 fr.
M. Flury, ancien sous-directeur aux af-
faires étrangères, 6,000.
M. Bernard-Dutreil. ministre plénipo-
tentiaire de 2e classe, sénateur réaction-
naire de la Mayenne, non réélu au 5 jan-
vier dernier, 6,000 fr.
M. le marquis de Cazeaux, ministre
plénipotentiaire de 2e classe, 6,000 fr.
M. le vicomte de Saint-Ferréôl, ancien
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