Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-07-26
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68249 Nombre total de vues : 68249
Description : 26 juillet 1879 26 juillet 1879
Description : 1879/07/26 (A9,N2773). 1879/07/26 (A9,N2773).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75662158
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
fytettvîtafeô àftaée. N* 3X73. tlix du Nufliéïo à Pam: ÎS Centimes.-—Départements: 20 entimis - Samedi 20 juillet 1879.
E w
JLI JLffl iJa lls a dOL %J JL fiJI 1LJI JLJ JU
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
ftÉDACTIM
S adreMer 8M Secvrét Alrb de la Réd&ctioa:
de it heurt1 a minuit
1 (âg :ru..e Cad.e't 16*
Lu Manuscrits nan insérés ne seront pat rendit
ABONNEMENTS'
PARIS
Trois mol».»»
Six mois. 25 >,„
Un an. 50 'u,
DÉPARTEMENTS
Trois mois., f® 8"
Six mois. aa »»
Un an.;. 99 - »»
Supplé aient pour létrangei. 1 fr. par trimestrt
LeI abornements parttnt des 1 Ir tlt 15 de chaque mois
WGISSRM d'annoncea : D. LAGBANGI, CERF et G?
6, Place de la Bourse, 6
e- - -. o.
, 'Wl\mfît1ntATIO:li'
UMW lu Uttns et Mandats * î'ÂdMialrtrslRgf
8g :œeu. ca.-&g R_
Um &,",.a nm affranchies seront r
ABONNEMENTS-
PARIS
croîs mois=o.o S S »»
Six mois. 35 »»
Un an. 50 »»
DÉPARTEMENTS
TroJs mois. *« »d
Six mois. 88 »e
Un an • xe
Supplément pour ritranrer 1 fir. par trimestre
f6et Abonnements partent des let et 15 de chaque mots
U¡:tsseUl'l d'annonces : MM. LA&RANGE, CERF tt (Il
6, Place de la Bourse, 6
Toute demande de CHAN i\l
D'ADRESSE pendant le cours d-l'abon-
nement doit être accompagnée d'tioQ.eftlèr-
iière bande imprimée, et de 60 centimes
pour impression de nouvelles bandes. -
Si le changement est demandé de Paris
pour les départements, prière de joindre
aux 60 centimes ci-dessus le montant des
frais de poste, calculés à raison de 3 cent.
par jour, soit 90 centimes par mois.
BULLETIN
Paris, 2i juillet 1879.
La Chambre des députa, après avoir
voté, telle que l'avait adoptée le Sénat, la
loi relative* au rétablissement des percep-
tions de villes, a continué la discussion du
budget des dépenss.
Le Sénat a vot^> après déclaration d'ur-
gence, le projet de loi relatif au classement
des travaux à exécuter dans les ports ma-
ritimes.
Les journaux anglais, à quelque nuance
qu'ils appartiennent, expriment toute la
joie (J'de leur a causée la victoire d'Ulundi.
Le roi CethTavo commandait, paraît-il, en
personne; la défaite a été complète, et les
loulous ont perdu environ 1,500 hommes.
Des dépêches ultérieures à celles que nous
avons publiées hier ne permettent toute-
fois pas d'affirmer que la paix doive être
le résultat immédiat de ce brillant succès.
On croit que Cetiwayo va se retirer plus
loin à l'intérieur, avec les débris de son
armée, et continuera la lutte pour négocier
sans doute avec plus d'avantages.
On pense que les négociations entre les
commissaires turcs et les délégués grecs
commenceront à Constantinople dans le
courant de la semaine. Il est peu probable
que ces négociations aboutissent. Cela,
d'ailleurs, n'aurait qu'une importance se-
condaire, si, comme on l'affirme, les puis-
sances se sont mises d'accord sur la ques-
tion des nouvelles frontières.
L'imbroglio égyptien èn est toujours au
même point. Le Standard assure que le
khédive aurait déclaré qu'il lui serait im-
possible de gouverner l'Egypte s'il n'est
pas autorisé à conclure des traités de
commerce et à négocier des transactions
finandères. D'autre part, la Porte paraît
peu disposée aux concessions, et on an-
nonce qu'elle doit adresser aux puissances
un long mémoire pour justifier sa con-
duite.
'M. de Bismarck est à Kissingen. M. Ma-
rljlla, nonce apostolique, chargé l'année
dernière par le Vatican de commencer les
négociations avec le chancelier, vient d'ar-
river aussi dans cette ville. Les négocia-
tions vont être reprises sans retard. Com-
me la situation s'est beaucoup modifiée, il
n'est pas impossible que l'on obtienne un
résultat cette année.
On mande d'Athènes que le roi a chargé
MM. Tricoupis et Zaïmis de la formation
d'un ministère de fusion.
La fièvre jaune, jusqu'à ce moment loca-
lisée à Memphis (Etats-Unis), s'est décla-
rée sur d'autres points. La terreur est
universelle et les habitants des localités
menacées émigrent en masse.
E. BARBIER.
.———.- .————
Bourse cle Paris
PETITE BOURSE Du SOIR
S $l$. ii~f)'.02i/',in9?i/S.
m U* 05.
YufC 12 fr.
Egypte 6 0j0 243 fr. 1?.
Hongrois. Bi fI'. Vi/Hi..
Italien 80 ifr.'42 1/2.
Peu d'affaires.
Lq Reboisement des Montagnes
II
J'expliquais hier comment l'expérience
avait montré les lacunes et les imperfec-
tions des lois de 1860 et 1864 sur le re-
boisement et le gazonnement des monta-
gnes. Dès 1876, la Chambre liés députés
était saisie d'un projet de loi, par l'initia-
tive de M. Chevandier, député de la Drô-
IHe. L'administration des forêts en formu-
lait un autre de son côté. En 1877, la loi
était votée par la Chambre et envoyée au
Sénat. Mais au Sénat il parut nécessaire
à la commission chargée de l'examiner
d'y apporter de graves modifications ; un
contre-projet fut rédigé et renvoyé au mi-
nistère de l'agriculture et du commerce.
Le nouveau projet de loi est sorti de
ce nouvel examen fait au ministère ; il
est spécialement l'œuvre du sous-secré-
taire d'Etat chargé de tout ce qui regarde
l'administration forestière , l'honorable
M. Cyprien Girerd.
Ce n'est pas le rôle de la presse d'entrer
dans le détail des projets de loi : il nous
suffira, sans aborder les questions techni-
ques de montrer l'économie générale: de
, celui-ci.
La loi divise en deux zones les ter-
rains où des travaux de défense ont
besoin d'être exécutés. La première, où
les afFouiïïements ont une intensité ex-
traordinaire et où l'Etat seul en général
peut exécuter les travaux coûteux
ayant pour but la restauration du sol et
l'extinction du torrent : la seconde, où
se trouvent des traces de dénudation et
de ravinement naissant, mais où quel-
ques travaux peuvent suffire à arrêter
les progrès du mai. La limite d0 chacune
de ces zones est fixée par un décret ren-
du en coRs~I d'Etat. Dans la première
zpnc~ tatexécutelestravaux nécessaires
Mtatexécutelestravaux nécessaires
suivai t les lois habituelles des travaux
1Jh s ordinaires, en expropriant d'a-
les Dronriétaires du sol. II va sans
dire que les propriétaires, s'ils le préfé-
raient, — ce qui n'arrivera guère, — au-
ront toujours le droit d'exécuter les tra-
vaux eux-mêmes. Dans la seconde zone,
les propriétaires qui voudront se charger
d'exécuter eux-mêmes les travaux défen-
sifs recevront de l'Etat une subvention.
La dépense prévue pour les expropria-
tions de la première zone s'élèvera, dit
l'exposé des motifs, à 45 millions de francs
environ.
Il reste à préserver les forêts existan-
tes, dont plusieurs ont été déjà fortement
endommagéeSlf afin que le mal ne se re-
produise pas d'un côté tandis que de l'au-
tre il coûte tant de peine à réparer. La
loi atteint ce but par deux moyens ; d'a-
bord en empêchant désormais certains
procédés d'exploitation qui équivalent à
de véritables défrichements; ensuite, en
soumettant au régime forestier tous les
bois communaux, qu'ils soient ou non
capables d'exploitation. Un grand nom-
bre de des bois, dans les Pyrénées surtout,
étaient jusqu'à ce jour restés en dehors
de ce régime. L'Etat prend à sa charge
la moitié des frais de garde : ce sera
pour lui une dépense annuelle d'environ
55,000 fr.
Il est bon de préserver les forêts, il est
urgent également de préserver le gazon
dans la montagne. Ce n'est que par la
réglementation des pâturages que l'on y
peut arriver. Je ne saurais ici mieux faire
que de citer le texte même de l'exposé
des motifs qui précède le projet de loi :
Depuis longtemps réclamée, dit le minis-
tre, comme le seul moyen d'assurer la con-
servation du sol en montagne, cette régle-
mentation a été successivement et jusqu'à
présent ajournée. Quelles que soient les diffi-
cultés qu'elle soulève, on ne saurait en retar-
der encore l'application.
Les pâturages en montagne appartiennent
aux communes ou à des particuliers : ceux-ci
n'occupent pas une grande superficie et l'in-
térêt privé suffit pour les protéger contre les
abus de jouissance, pour les faire maintenir
en bon état. Mais il n'en est pas de même des
pâturages communaux. Leur étendue est con-
sidérable, la jouissance s'y exerce collective-
ment par les habitants, souvent même par des
étrangers; la surveillance en est difficile, si-
non impossible. Une érosion s'y prod,.iit-elle ?
Faute de soins, elle prend rapidement les plus
grandes proportions; elle devient ravi a ; bien-
tôt, c'est un torrent.
L'intervention du législateur est donc aussi
légitime que nécessaire : toutefois, comme il
s'agit de troubler des habitudes locales, il im-
porte de procéder avec la plus extrême pru-
dence ; il importe d'employer plutôt la per-
suasion que la coercition.
Nous vous proposons de dire que la jouis-
sance des pâturages communaux sera régle-
mentée ; mais, tout en posant ce principe,
nous vous demandons d'en remettre l'appli-
cation aux conseils municipaux : c'est une de
leurs attributions et il serait aussi dangereux
qu'inutile d'y porter atteinte. Il suffit de su-
bordonner l'usage qu'ils en feront au con-
trôle d'une autorité supérieure.
Encore avons-nous pensé que, si celle-ci
devait avoir le dernier mot, il convenait que
les intérêts locaux fussent représentés dans
ses conseils et prissent part à ses délibéra-
tions : c'est à cette préoccupation que répond
l'article 15 du projet de loi.
On connaît maintenant l'esprit de la nou-
velle loi et le but qu'elle poursuit. On n'en
saurait contester le .libéralisme. On voit
combien les auteurs se sont appliqués à
concilier l'intérêt général de la France,
qui devait avant tout être garanti, avec
les droits légitimes et les intérêts des
propriétaires de la montagne. Lorsque
la loi nouvelle aura été appliquée par-
tout où elle doit l'être, notre pays sera dé-
finitivement à l'abri d'un des plus grands
fléaux par lesquels il ait été éprouvé.
Le gouvernement, avec une sagesse
dont on le louera , s'est efforcé d'ailleurs
de faciliter la transition de la loi ancien-
ne à la loi nouvelle. Voici comment se
termine l'exposé des motifs :
Quand la loi nouvelle aura apporté de si no-
tablos changements à la législation, il faudra
abroger les lois de 1860 et de 1864 ; celles de
leurs dispositions qui doivent être conservées
sont reproduites dans le texte nouveau ; c'est
volontairement que les autres n'y ont point
trouvé place. Aucun doute ne saurait exister
à cet égard.
Mais l'exécution de ces lois a créé un état
de choses que l'on ne peut pas, que l'on no
doit pas anéantir. Si l'on veut imprimer une
action plus énergique à l'œuvre entreprise,
on ne conteste pas les bienfaits réalisés : il
faut se servir de ce qui a été fait.
Des périmètres sont actuellement décrétés;
on y travaille journellement. Ils seront révi-
sés, mais, en attendant, il importe de les
maintenir tels qu'ils sont, pour ne pas perdre
de temps, pour assurer l'entretien et la con-
servation des travaux exécutés, pour ne pas
entraver l'achèvement de ceux qui sont com-
mencés.
D'autre part, les avances qui ont été faites
par l'Etat, sous le régime actuel, pour la con-
solidation du sol, le reboisement et le gazon-
nement des montagnes, ont donné naissance
à des droits et à des obligations réciproques
entre l'Etat et les propriétaires, communes
ou particuliers, sur les terrains desquels on a
opéré. Qu'en adviendra-t-il? Il y a peut-être
autant de solutions différentes qu'il y a d'es-
pèces. Aussi n'est-il pas possible de procéder
par mesure législative. Nous vous proposons
de confier à l'administration des forêts le
soin de traiter, sous le contrôle des Cham-
bres. avec les parties intéressées. Ce sera,
d'ailleurs, un moyen de pourvoie à l'exécution
do la loi nouvelle.
Il nous paraît bien difficile qu'un pro-
jet de loi si mûrement délibéré, qui té-
moigne d'un esprit administratif si pra-
tique et si éclairé, un projet si important
pour la fortune du pays, ne rencontre
pas l'approbation à peu près unanime de
la Chambre et du Sénat. C'est au parle-
ment aujourd'hui, qui l'a assez longtemps
attendu, de ne pas trop le faire attendre
a son tour.
CHARLES BIGOT.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 24 juillet 1879.
Un heureux ministre que celui des pos-
tes et télégraphes ! Loin d'avoir affaire à
des amendements rébarbatifs, chiches, la-
dres, qui marchandent les sous et les cen-
times,. il n'a à défendre son budget que
contre les libéralités de la Chambre. Si -M.
Cochery n'écoutait que ses aspirations
personnelles, il bourrerait ses poches ;
mais, plein de discrétion, il n'accepte que
le quart de ce qu'on lui offre, pour ne pas
faire trop de peine à son collègue des fi-
nances, qui tient les cordons de la bourse
commune.
C'est ainsi que les agents et sous-agents,
ces pauvres diables d'employés qui, ma-
lades, sont obligés de fournir un rempla-
çant à leurs frais, vont bénéficier, dès l'an
prochain, d'un crédit de 200,000 fr. ouvert
à la maladie.
M. Cochery n'est pas seulement un heu-
reux ministre, il est aussi un ministre fier.
Et par « fier », nous entendons : qui peut
affronter avec une certaine satisfaction
l'examen qu'il plaira au Parlement de faire
de son administration.
En effet, voici les résultats qu'a produits
la réforme postale et télégraphique.
De cette réforme devait nécessairement
résulter tout d'abord pour le-Trésor un dé-
ficit qui a été évalué, pour la première
année, à 19.200,090 francs. Ce déficit est
resté au-dessous de dix millions, Et les états
de recettes prouvent qu'il va s'éteignant
rapidement de trimestre en trimestre.
Quant aux avantages qui, pour le'public,
sont résultés de li réforme, ils ressortent
des chiffres suivants : l'augmentation
moyenne des correspondances postales est
de 27 0[0; le nombre des dépêches télégra-
phiques s'est accru dans la proportion de
61 0[0.
Etonnez-vous donc, après cela, que l'a-
doption de ce budget ait duré tout juste un
quart d'heure, dont cinq minutes ont été
employées à applaudir le ministre.
« Je chante les céréales, les farineux et
les herbages qui rafraîchissent l'espèce
animale. » C'est M. de Kerjégu qui, sur
le mode antique, entonne un discours gé-
néral en l'honneur du budget de l'Agri-
culture et du Commerce.
M. de Kerjégu est un vieux Breton du
Finistère, un,agriculteur passionné, qui
n'a qu'un tort — peut-être rare à notre
époque, — c'est d'être trop convaincu ;
son système, qui est bon, il le pousse jus-
qu'à l'absurde : Raspail guérissait tout
par le camphre, M. de Kerjégu guérit tout
par l'agriculture.
Cette dévotion de la terre, en notre
siècle d'émissions, a quelque chose de tou-
chant. D'autant plus qu'elle inspire parfois
à ce grand-prêtre de l'agriculture des pro-
phéties fort judicieuses ; nous nous souve-
nons, entre autres, de cet appel désespéré
que M. de Kerjégu adressa jadis aux gen-
tilshommes fonciers, qui s'étonnaient de
perdre toute influence locale et à qui il
criait : « Mais frappez-vous donc la poi-
trine ! Vous viviez jadis à côté de vos fer-
miers, et chacun de vous était pour ainsi
dire le chef honoré d'une grande famille
d'agriculteurs. Aujourd'hui, votre résiden-
ce est fixée loin d'eux, et vous ne les
voyez que pour toucher des baux! »
Malheureusement pour M. de Kerjégu,
sa rigidité pousse à l'extrême le raisonne-
ment. C'est ainsi que, dans la même occa-
sion, il s'écriait : « La jeunesse bretonne
va maintenant gaspiller, dans les orgies,
à Vannes, le patrimoine de ses ancêtres. »
Non, vous savez, pour qui connaît Vannes,
la cité collet-monté, ces orgies ont quelque
chose de stupéfiant !
Tout M. de Kerjégu est là: partir d'un
point de départ sérieux pour arriver in-
consciemment à quelque chose de co-
mique.
Son discours d'aujourd'hui est dans la
gamme ordinaire.
0 fortunatos nimiùm sua ai bona Dorint
Agç-icolas i..
Telle est la thèse, - avec cette restric-
tion que les agriculteurs sentiraient bien
mieux leur bonheur s'ils étaient un peu
moins écrasés d'impôts.
Ces choses-là gagneraient certainement
à être traitées en dissertation latine, com-
me sujet donné au Grand Concours. En
tant qu'amplifications parlementaires,elles
laissent trop saillir les défectuosités prati-
ques.
Mais notre enfantillage est grand de
nous attarder ainsi à des détails : les bud-
gets des postes et télégraphes, de l'agri-
culture et du commerce, de la justice, de
l'Imprimerie nationale, ont été adoptés
dans la séance d'aujourd'hui. Vous n'al-
lez pas forcer, je suppose, un pauvre cour-
riériste à faire trotter sa plume de façon à
suivre des gaillards qui galopent d'un pa-
reil train 1
PAUL LAPAMUB.
GOURRIER DU SÉNAT
La constitution des tutelles !
Dix-huit mois ont passé sur le projet de
loi de M. Jules Favre, et depuis dix-huit
mois ce projet, entouré de tous les soins
imaginables, est encore au fond du ber-
ceau dans le môme état qu'au pre-
mier jour ; il n'a pas grandi d'un demi-
pouce, il n'a point pris de force ni changé
d'apparence. De temps à autre, apporté
par une main pieuse, il paraît debout sur
la tribune du Sénat, assez bien équilibré
sur ses jambes, à condition de ne pas avan-
cer, ni reculer, ni faire un mouvement.
M. Jules Favre lui envoie un sourire de
père, tandis que M. Clément, malicieux,
lui donne sournoisement une chique-
naude, qui manque de le jeter bas. La
chose est. réglée d'avance: il en résulte
infailliblement un duel juridique, infail-
liblement ininterrompu jusqu'à l'heure
du dernier train parlementaire.
Il en est aujourd'hui comme de cou-
-* > ■ -—
1 tume. M. Clément monte à droite tandis
que M. Jules Favre descend à gauche; si
je n'hésitais à le faire, eu égard au poids
dès personnalités, j'emprunterais une
comparaison familière aux deux seaux d'un
puits. Que si pendant l'opération la tri-
bune un instant reste inoccupée, celui
des deux orateurs qui monte plein. —
pardon, je veux dire : à qui appartient la
riposte — commence à parler de sa place
de peur que l'attention n'ait le temps de
se disperser.
Toutefois M. Gazagne, du Gard, parvient
à s'introduire en coin dans l'intervalle
d'une ponctuation, et nous assistons à
une première. Il s'agit, pour la septième
ou huitième fois, 'de l'article où M. Jules
Favre introduit une amende de 10 francs
contre les maires qui, dans le délai de
quinze jours, après la rédaction de l'acte
de décès, n'auront point déclaré au juge
de paix l'existence d'enfants mineurs.
M. Gazagne proteste « proteste comme
maire et comme notaire. »
M. Gazagne, élu au 5 janvier, aborde
pour la première fois la tribune; il a l'ex-
térieur de sa profession, et le binocle; il
s'exprime avec un accent du midi très
prononcé, mais avec beaucoup d'entrain
et de facilité.
Comme maire, il repousse la responsabi-
lité de3 déclarations; l'erreur est trop fa-
cile. Scrupuleux observateur de la loi, son
bon vouloir se révolte à la pensée d'une
pénalité ; il donnerait plutôt sa démission.
« Je ne veux pas, dit-il, qu'on m'impose
des amendes. Je n'en ai pas besoin. »
Comme notaire, vil veut remettre le soin
de faire les déclarations au receveur de l'en-
registrement, etcela, sous la garantie de.
l'inventaire obligatoire. Chacun songe bien
un peu tout bas : « Vous êtes orfèvre, M.
Gazagne! » mais comme il en a prévenu lui-
même, personne ne saurait le lui imputer
à crime.
Somme toute, M. Gazagne, sans révéler
des qualités de premier ordre, n'a pas fait
un mauvais début. Il a atteint le but qu'il
visait en faisant prendre en considération
son contre-projet, malgré M. Jules Favre,
qui y trouve un nouvel obstaclé et partant
un nouveau retard. N'est-ce point le suc-
cès le plus enviable, lorsqu'on se mesure à
si forte partie ?
M. Gazagne peut aborder la tribune : il
aura à se débarrasser de locutions qui le
persécutent ; parexemple, « endéiinitive, »
revenait toutes les trois phrases; il devra se
délier aussi de sa vivacité même qui, pour
le servir souvent, le trahit parfois, comme
dans cette gradation : « Il y a trois actes
solennels dans la vie ; on naît, on meurt,
on se marie ». Mais deux ripostes, pleines
d'à-propos, ont fait paraitre chez lui une
présence d'esprit très appréciable. La pre-
mière était adressée à M. Baragnon, un
compatriote du Gard, qui ne semble pas
prendre son parti d'avoir été renié par les
électeurs, bien que repêché par l'ancien Sé-
nat monarchiste et dûment assis dans un
fauteuil inamovible.La seconde, d'une por-
tée plus générale, très-concise et très heu-
reuse en la forme, est une leçon donnéeàla
droite pour une de ces grosses malices dont
elle est coutumière. M. Gazagne affirmait
que de pauvres maires de campagne savent
à peine lire et écrire ; et comme on se ré-
criait à gauche, les réactionnaires par ma-
nière de taquinerie, s'étant mis à applau-
dir et à prodiguer les marques bruyantes
de leur approbation, M. Gazagne se tourne
simplement vers eux et dit : « C'est pour
cela, messieurs, qu'il faut voter l'instruc-
tion gratuite et obligatoire ! » «
Eh ! mais, pour un débutant!.
PAUL PELurAIN.
Mystère!
J ai lu avec une grande attention et
dans plusieurs journaux le compte-ren-
du du procès fait à la Lanterne. J'avoue
n'y rien comprendre du tout, et il ne me
semble pas que le public y voie beau-
çoun plus clair !
Mlle Bernage raconte qù'elle a été ac-
costée par un homme en blouse bleue
et en pantalon blanc, coiffé d'une cas-
quette à visière et orné de cheveux qui
bouffaient aux tempes, que ce misérable
lui a tenu des propos déshonnêtes, lui a
fait des propositions honteuses, et a
porté les mains sur elle; qu'elle a riposté
par une paire de giffles.
Il est clair qu'elle n'a pas menti, qu'elle
n'invente rien : quel intérêt y aurait-elle?
Et, d'ailleurs, son récit est confirmé par
les témoins qui ont vu la fin de la scène,
le tumulte qu'elle a causé.
On fait une enquête, on ne retrouve
pas ce polisson.
Mon Dieu l cela encore, je l'admets.
Le gredin a filé sans donner son adresse.
et il ne doit pas être commode de re-
mettre la main dessus.
Mais poursuivons,
Un gardien de la paix intervient, sur
la plainte du gredin susdit, et propose
de mener les deux parties chez le com-
missaire de police pour qu'elles s'y ex-
pliquent.
Mlle Bernage allègue sa répétition qui
l'appelle et prie qu'on lui rende sa liber-
té tout de suite.
Or, le gardien de la paix, on ne le re-
trouve pas non plus. Il a disparu égale-
ment ; il n'a pu venir témoigner. à l'au-
dience.
C'est ici qUi je commence à être in-
quiet.
On sait l'heure et le lieu où s'est pas-
sée la scène. Les gardiens de la paix
ont des services déterminés : il ne peut
donc y avoir que trois ou quatre de ces
fonctionnaires, mettons dix, si vous vou-
lez, qui pouvaient, à l'heure dite, se
trouver dans le lieu spécifié.
Rien ne doit être plus simple que de
désigner, entre dix personnes, celle qui
a été mêlée à cette aventure. Il ne s'agit
pius ici de chercher une aiguille dans
une botte de foin, un mauvais plaisant
dans tous les garnis de la grande ville.
Non ; l'enquête est circonscrite, par le
fait même, dans des limites extraordinai-
rement étroites..
Retrouver, entre cinq ou six indivi-
dus, lesquels sont fonctionnaires et doi-
vent compte de tous leurs actes, un
fonctionnaire qui n'a point à craindre un
blâme, puisqu'il a exécuté sa consigne
et fait son devoir, cela ne doit pourtant
pas être malaisé. Comment l'enquête n'en
est-elle pas venue à bout?
- Quelques-uns prétendent que ce gar-
dien de la paix était un faux gardien de
la paix.
Voilà une hypothèse bien peu proba-
ble. Songez que la scène s'est passée en
plein jour, sur un des points les plus fré-
quentés de Paris ; songez que la première
parole de celui qu'on prétend être un
faux agent a été une parole fort correcte :
« Venez vous expliquer chez le commis-
saire. » Si Mlle Bernage eût accepté, et
comme elle avait tout droit, comme elle
était fort en colère, il était à présumer
qu'elle accepterait, la fraude eût été in-
failliblement découverte.
Comment ne pas avoir des doutes?
Ils seront accrus encore et rendus plus
vifs par un détail qui n'a pu échapper au
public, et qui m'a singulièrement frappé.
Le tribunal n'a pas réclamé le gardien de
la paix ; il n'a manifesté aucun étonne-
ment de ne pas le voir à sa barre. C'était
le seul témoin qui pût donner des ren-
seignements utiles ; ce témoin n'a pas
paru, et le président a eu l'air de regarder
son absence comme toute naturelle.
C'est l'indifférence du président qui ne
me paraît pas naturelle, à moi. Il me sem-
ble que si j'eusse été à sa place, j'aurais
demandé avec insistance; comment et
pourquoi la police, qui était plaignante
en l'affaire, ne m'amenait pas le seul té-
moin qui pût me l'éclaircir.
Il y a là quelque chose d'étrange, d'obs-
cur, d'inexplicable ; un mystère qui in-
quiète le public et le déroute.
Mais ce n'est pas tout.
Un monsieur survient, reconnaît Mlle
Bernage, dit quelques mots à l'oreille du
gardien de la paix, qui tout aussitôt, se
tournant avec politesse vers la jeune ar.-
tiste, lui rend sa liberté.
Quel était ce quatrième personnage?
ce deus ex machina ?
On n'en sait rien non plus ; on ne l'a
pas retrouvé davantage. J'étais étonné
tout à l'heure ; je suis stupéfait à pré-
sent.
Quoi ! voilà un homme qui a le droit
de donner des ordres à un gardien de la
paix, et il reste tout aussi inconnu que ce
gardien de la paix ! Il ne veut pas dépo-
ser ! Est-ce que, lui aussi, il serait un
faux inspecteur, comme le gardien de la
paix serait un faux gardien? Mais c'est un
roman de Ponson du Terrail. que l'on
nous conte là. On ne saurait avoir la pré-
tention de nous faire avaler des invrai-
semblances de cette énormité.
Attendez ; voici qui est plus inouï en-
core.
Ce monsieur, qui aie droit de comman-
der à des gardiens de la paix, demande
au gredin en question de quel droit il a
fait arrêter Mlle Bernage. L'autre tire
une carte de sa poche, et, sur l'exhibi-
tion de cette-carte, on le laisse aller.
Je vois qu'à l'audience une discussion
s'est engagée sur la forme et la couleur
de cette carte. Cette carte était, d'après
la déclaration même de Mlle Bernage,
ovale et verte ; or, les cartes des agents
de la police des mœurs sont rondes et
rouges ; donc le suiveur de femmes ne
pouvait être un agent de la police des
mœurs.
A la bonne h^eure ! mais pourquoi alors,
sur le vu de cette carte qui n'était ni
rouge ni ronde, l'a-t-on lâché, après ce
qu'il avait fait? C'est cela que nous vou-
drions savoir, et c'est là-dessus qu'on
ne s'explique pas.
C'est pourtant tout le procès.
Je ne suis pas forcé, moi, journaliste,
de savoir si les cartes des agents des
mœurs sont rondes ou ovales, vertes ou
rouges ; mais quand je vois qu'un drôle,
qui vient d'insulter grièvement une hon-
nête fille, en pleine rue, n'a qu'à montrer
une carte, verte ou rouge, ovale ou ron-
de, pour qu'on lui donne campo, pour
qu'on ne retrouve plus, au jour des dé-
bats, aucun des fonctionnaires qui ont
été mêlés à l'aventure, je ne puis m'em-
pêcher de conclure qu'il y a quelque
chose là-dessous.
Quoi? Je n'en sais rien. Mais il y a
quelque chose.
- Et le préfet de police veut-il me per-
mettre de le lui dire : on pourra condam-
ner la Lanterne, jamais on n'ôtera de la
tête d'un homme ayant lu les débats que
l'homme à la carte appartenait à la po-
lice. Jamais, jamais, jamais !
Et M. Andrieux peut me faire poursui-
vre si bon lui semble, je lui déclare que,
pour moi, je le crois comme tout le
monde, et que je persisterai à le croire
tant qu'on ne m'aura pas retrouvé le gar-
dien de la paix et le monsieur qui lui a
parlé à l'oreille.
FRANCISQUE SÀRCEY.
Nouvelles parlementaires
Les bureaux du Sénat ont nommé hier la
commission chargée d'examiner le projet de
loi sur la prorogation des traités de commerce
déjà voté par la Chambre.
Ont été élus : MM. Fouroand, Rampont
(Yonne), Feray, Testelin, Cunin-Gridaine,
Pouyer-Quertier, Rolb-Beroard, Malens et D.u-
me!lln,.
MM. Fourcand, Rampont, Malens et Dume
nil acceptent le projet tel qu'il est présenté,
c'est-à-dire la prorogation des traités pour
six mois, à partir du jour non encore connu
de la promulgation du nouveau tarif d.
douanes.
MM. Pouyer-Quertier, Kolb-Bernard et Cu-
nin-Gridaine veulent la fixation d'un délai
déterminé par la prorogation. Ils acceptent
généralement le 1" juillet 1880.
MM. Testelin et Feray, qui sont de ce der-
nier avis, déclarent cependant que si le gou-
vernement prend l'engagement de hâter te
vote du nouveau tarif général, ils accepteront
le projet tel que la Chambre l'a voté.
Il en résulte que le projet du gouvernement
aurait la majorité dans la commission.
*
* *
On a distribué à la Chambre un rapport de
M. Crozét-Fourneyron sur la fixation des dé-
penses de la Chambre des députés pour 1880.
Ces dépenses sont fixées à la somme dt
6,593,000 francs.
*
* *
I
La commission de l'amnistie pour les soldats
insoumis entendra aujourd'hui le général Fré*
bault, auteur d'un contre-projet.
*
» *
La commission des * douanes a examiné 1*
question des fers. M. Berlet demandait un
droit de 7 fr. MM. Danelle-Bernardin et Gailly
se contentaient d'un droit de 6 fr., mais à la
condition qu'il fût indiqué dans le tarif comme
étant un minimum. MM. Dréo et Lebaudy
voulaient le droit de 6 fr. sans conditions.
Après une vive et longue discussion, la com-
mission, sur la proposition de M. Rouvier, a
accepté le droit de 6 fr., mais a décidé qu'il
serait dit dans le rapport que c'était là un
droit compensateur, qu'elle ne le relevait pas
en raison de l'importance du fer dans l'indus-
trie nationale et qu'elle désirait qu'il ne fût
pas abaissé au-dessous de ce chiffre dans les
traités de commerce.
»
M. Emile Flourens, conseiller d BUt,
nous adresse la lettre suivante :
Brunoy (S:-et-0.), 23 juillet 1879.
Monsieur le rédacteur,
Je vous prie de vouloir bien insérer la lettre
suivante, qui rectifie quelques assertionf
inexactes contenues dans le discours prononcé
par l'honorable M. Baragnon à la séance du
Sénat du 22 juillet 1879.
Parlant du recours des instituteurs congré-
ganistes, l'honorable sénateur a dit : « La
» conseil d'Etat a eu le dossier dans les pre-
» miers jours du mois. Le 6 juin, l'affaire pou-
n vait être portée au rôle de l'assemblée gé-
« nérale du contentieux, et le commissaire du
» gouvernement, aujourd'hui conseiller d'Etat
» par parenthèse, a dit qu'il n'était pas prêt. »
Le dossier, ou pour mieux dire les quarante
dossiers des instituteurs congréganistes sont,
il est vrai, revenus du ministère de l'instruc-
tion publique au conseil d'Etat dans les pre-
miers jours du mois de juin. Mais ils sont re-
venus, et c'est ce que l'honorable M. Baragnon
a omis de dire, avec un mémoire du ministre
de l'instruction publique. Conformément aux
règles de notre procédure, qui exigent que
toute pièce produite par une partie soit com-
muniquée à son adversaire, ce mémoire a dû
être communiqué aux dix avocats inscrits.
Voilà ce qui explique que l'affaire n'ait pas été
portée au rôle du 6 juin, et le commissaire du
gouvernement n'axas eu à dire qu'il n'était pa.
prêt. <
• M. Baragnon continue : « Les affaires de l'a""
» semblée publique du contentieux sont ro-
» portées de trois semaines en trois semai-
» nés; celle dont je vous parle devait donc
» venir le 27 juin, et le conseil d'Etat s'atten-
» dait à la juger à cette date. Mais, le 27 juin,
» le commissaire du gouvernement, qui fait
» les projets du rôle, ne l'y a pas davantage
» portée. Etonnement général. »
Ceci est une erreur. Le commissaire du
gouvernement, qui fait les projets du rôle,-a.
porté l'affaire des congréganistes au rôle du
27 juin. Mais les présidents de section, qui ar-
rêtent le rôle, lui ont prescrit de leur présenter
un autre ordre du jour. Je ne crois pas avoir à
rendre compte à M. Baragnon des motifs qui
les ont déterminés. S'il daigne les interroger
sur ce point, ils n'auront sans doute pas da
peine à lui donner des raisons péremptoires,
Quoi qu'il en soit, ce que je tenais à établir,
c'est que j'étais, quant à moi, disposé à con-
clure le 27.
Personnellement, j'aurais volontiers laissé
sans réponse les insinuations de l'honorable
M. Baragnon ; mais, puisque le débat est porté
| j devant le public, je crois qu'il est bon qu'il
soit exactement renseigné et que chapun con-
serve la responsabilité de ses actes.
M. Baragnon dit savoir que la décision du
conseil d'Etat devait être favorable aux pré-
tentions des instituteurs congréganistes. J'1.
gnore quels pouvaient être sur ce point les
engagements pris a l'avance par celui ou ceux
qui se seraient faits ainsi auprès de l'honora-
ble sénateur les délateurs de leur propre
conscience et de celle de leurs collègues,
J'ignore ce qu'après avoir entendu les plai-
doiries des avocats et les conclusions du mi-
nistère public, le conseil d'Etat aurait jugé en
1879. Je sais seulement ce qu'il a jugé en 1866.
En 1866, appelé à trancher la question même
soulevée par le recours des congréganistes :
l'instituteur, en dehors de l'application des
mesures disciplinaires, peut-il être déplacé
contre son gré? le conseil d'Etat A décidé
qu'aucune disposition de loi n'interdit au pré-
fet de déplacer l'instituteur toutes les fois que
l'intérêt du service public l'exige (22 mars
1866, commune de Combloux, Recueil de Le-
bon, p. 278; De Baulny, rapporteur, L'Hôpi-
tal, commissaire du gouvernement).
Veuillez agréer, monsieur, avec mes remt,I".
ciments pour votre hospitalité, l'assurance d.
mes sentiments de haute considération.
L. EMILE FLOURENI.
Élections raaaicipttles du 88 arrondissellenL
(QUAHTI2R T>X L'iUlOFl)
M. Denayrouse, candidat républictîa dit
8' arrondissement, adresse à ses 'lac.
teurs la circulaire suivante :
Mes chers concitoyens,
Un groupe important d'électeurs m'a fait
l'honneur de me désigner pour défendre dans
notre quartier la cause de la République et
les droits de l'esprit moderne, menacés parla
réaction cléricale.
En politique je serai un des adeptes de cette
méthode scientifique, à la fois si prudente et
si progressive, introduite avec tant d'éclat
dans les travaux parlementaires par les Littré
et les Paul Bert.
D'autre part, mes amis semblent croire que
d'assez longues études économiques et indus-
trielles, dont quelques résultats n'ont point
pass-é inaperçus à Paris, me rendraient apt*
E w
JLI JLffl iJa lls a dOL %J JL fiJI 1LJI JLJ JU
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
ftÉDACTIM
S adreMer 8M Secvrét Alrb de la Réd&ctioa:
de it heurt1 a minuit
1 (âg :ru..e Cad.e't 16*
Lu Manuscrits nan insérés ne seront pat rendit
ABONNEMENTS'
PARIS
Trois mol».»»
Six mois. 25 >,„
Un an. 50 'u,
DÉPARTEMENTS
Trois mois., f® 8"
Six mois. aa »»
Un an.;. 99 - »»
Supplé aient pour létrangei. 1 fr. par trimestrt
LeI abornements parttnt des 1 Ir tlt 15 de chaque mois
WGISSRM d'annoncea : D. LAGBANGI, CERF et G?
6, Place de la Bourse, 6
e- - -. o.
, 'Wl\mfît1ntATIO:li'
UMW lu Uttns et Mandats * î'ÂdMialrtrslRgf
8g :œeu. ca.-&g R_
Um &,",.a nm affranchies seront r
ABONNEMENTS-
PARIS
croîs mois=o.o S S »»
Six mois. 35 »»
Un an. 50 »»
DÉPARTEMENTS
TroJs mois. *« »d
Six mois. 88 »e
Un an • xe
Supplément pour ritranrer 1 fir. par trimestre
f6et Abonnements partent des let et 15 de chaque mots
U¡:tsseUl'l d'annonces : MM. LA&RANGE, CERF tt (Il
6, Place de la Bourse, 6
Toute demande de CHAN i\l
D'ADRESSE pendant le cours d-l'abon-
nement doit être accompagnée d'tioQ.eftlèr-
iière bande imprimée, et de 60 centimes
pour impression de nouvelles bandes. -
Si le changement est demandé de Paris
pour les départements, prière de joindre
aux 60 centimes ci-dessus le montant des
frais de poste, calculés à raison de 3 cent.
par jour, soit 90 centimes par mois.
BULLETIN
Paris, 2i juillet 1879.
La Chambre des députa, après avoir
voté, telle que l'avait adoptée le Sénat, la
loi relative* au rétablissement des percep-
tions de villes, a continué la discussion du
budget des dépenss.
Le Sénat a vot^> après déclaration d'ur-
gence, le projet de loi relatif au classement
des travaux à exécuter dans les ports ma-
ritimes.
Les journaux anglais, à quelque nuance
qu'ils appartiennent, expriment toute la
joie (J'de leur a causée la victoire d'Ulundi.
Le roi CethTavo commandait, paraît-il, en
personne; la défaite a été complète, et les
loulous ont perdu environ 1,500 hommes.
Des dépêches ultérieures à celles que nous
avons publiées hier ne permettent toute-
fois pas d'affirmer que la paix doive être
le résultat immédiat de ce brillant succès.
On croit que Cetiwayo va se retirer plus
loin à l'intérieur, avec les débris de son
armée, et continuera la lutte pour négocier
sans doute avec plus d'avantages.
On pense que les négociations entre les
commissaires turcs et les délégués grecs
commenceront à Constantinople dans le
courant de la semaine. Il est peu probable
que ces négociations aboutissent. Cela,
d'ailleurs, n'aurait qu'une importance se-
condaire, si, comme on l'affirme, les puis-
sances se sont mises d'accord sur la ques-
tion des nouvelles frontières.
L'imbroglio égyptien èn est toujours au
même point. Le Standard assure que le
khédive aurait déclaré qu'il lui serait im-
possible de gouverner l'Egypte s'il n'est
pas autorisé à conclure des traités de
commerce et à négocier des transactions
finandères. D'autre part, la Porte paraît
peu disposée aux concessions, et on an-
nonce qu'elle doit adresser aux puissances
un long mémoire pour justifier sa con-
duite.
'M. de Bismarck est à Kissingen. M. Ma-
rljlla, nonce apostolique, chargé l'année
dernière par le Vatican de commencer les
négociations avec le chancelier, vient d'ar-
river aussi dans cette ville. Les négocia-
tions vont être reprises sans retard. Com-
me la situation s'est beaucoup modifiée, il
n'est pas impossible que l'on obtienne un
résultat cette année.
On mande d'Athènes que le roi a chargé
MM. Tricoupis et Zaïmis de la formation
d'un ministère de fusion.
La fièvre jaune, jusqu'à ce moment loca-
lisée à Memphis (Etats-Unis), s'est décla-
rée sur d'autres points. La terreur est
universelle et les habitants des localités
menacées émigrent en masse.
E. BARBIER.
.———.- .————
Bourse cle Paris
PETITE BOURSE Du SOIR
S $l$. ii~f)'.02i/',in9?i/S.
m U* 05.
YufC 12 fr.
Egypte 6 0j0 243 fr. 1?.
Hongrois. Bi fI'. Vi/Hi..
Italien 80 ifr.'42 1/2.
Peu d'affaires.
Lq Reboisement des Montagnes
II
J'expliquais hier comment l'expérience
avait montré les lacunes et les imperfec-
tions des lois de 1860 et 1864 sur le re-
boisement et le gazonnement des monta-
gnes. Dès 1876, la Chambre liés députés
était saisie d'un projet de loi, par l'initia-
tive de M. Chevandier, député de la Drô-
IHe. L'administration des forêts en formu-
lait un autre de son côté. En 1877, la loi
était votée par la Chambre et envoyée au
Sénat. Mais au Sénat il parut nécessaire
à la commission chargée de l'examiner
d'y apporter de graves modifications ; un
contre-projet fut rédigé et renvoyé au mi-
nistère de l'agriculture et du commerce.
Le nouveau projet de loi est sorti de
ce nouvel examen fait au ministère ; il
est spécialement l'œuvre du sous-secré-
taire d'Etat chargé de tout ce qui regarde
l'administration forestière , l'honorable
M. Cyprien Girerd.
Ce n'est pas le rôle de la presse d'entrer
dans le détail des projets de loi : il nous
suffira, sans aborder les questions techni-
ques de montrer l'économie générale: de
, celui-ci.
La loi divise en deux zones les ter-
rains où des travaux de défense ont
besoin d'être exécutés. La première, où
les afFouiïïements ont une intensité ex-
traordinaire et où l'Etat seul en général
peut exécuter les travaux coûteux
ayant pour but la restauration du sol et
l'extinction du torrent : la seconde, où
se trouvent des traces de dénudation et
de ravinement naissant, mais où quel-
ques travaux peuvent suffire à arrêter
les progrès du mai. La limite d0 chacune
de ces zones est fixée par un décret ren-
du en coRs~I d'Etat. Dans la première
zpnc~ tatexécutelestravaux nécessaires
Mtatexécutelestravaux nécessaires
suivai t les lois habituelles des travaux
1Jh s ordinaires, en expropriant d'a-
les Dronriétaires du sol. II va sans
dire que les propriétaires, s'ils le préfé-
raient, — ce qui n'arrivera guère, — au-
ront toujours le droit d'exécuter les tra-
vaux eux-mêmes. Dans la seconde zone,
les propriétaires qui voudront se charger
d'exécuter eux-mêmes les travaux défen-
sifs recevront de l'Etat une subvention.
La dépense prévue pour les expropria-
tions de la première zone s'élèvera, dit
l'exposé des motifs, à 45 millions de francs
environ.
Il reste à préserver les forêts existan-
tes, dont plusieurs ont été déjà fortement
endommagéeSlf afin que le mal ne se re-
produise pas d'un côté tandis que de l'au-
tre il coûte tant de peine à réparer. La
loi atteint ce but par deux moyens ; d'a-
bord en empêchant désormais certains
procédés d'exploitation qui équivalent à
de véritables défrichements; ensuite, en
soumettant au régime forestier tous les
bois communaux, qu'ils soient ou non
capables d'exploitation. Un grand nom-
bre de des bois, dans les Pyrénées surtout,
étaient jusqu'à ce jour restés en dehors
de ce régime. L'Etat prend à sa charge
la moitié des frais de garde : ce sera
pour lui une dépense annuelle d'environ
55,000 fr.
Il est bon de préserver les forêts, il est
urgent également de préserver le gazon
dans la montagne. Ce n'est que par la
réglementation des pâturages que l'on y
peut arriver. Je ne saurais ici mieux faire
que de citer le texte même de l'exposé
des motifs qui précède le projet de loi :
Depuis longtemps réclamée, dit le minis-
tre, comme le seul moyen d'assurer la con-
servation du sol en montagne, cette régle-
mentation a été successivement et jusqu'à
présent ajournée. Quelles que soient les diffi-
cultés qu'elle soulève, on ne saurait en retar-
der encore l'application.
Les pâturages en montagne appartiennent
aux communes ou à des particuliers : ceux-ci
n'occupent pas une grande superficie et l'in-
térêt privé suffit pour les protéger contre les
abus de jouissance, pour les faire maintenir
en bon état. Mais il n'en est pas de même des
pâturages communaux. Leur étendue est con-
sidérable, la jouissance s'y exerce collective-
ment par les habitants, souvent même par des
étrangers; la surveillance en est difficile, si-
non impossible. Une érosion s'y prod,.iit-elle ?
Faute de soins, elle prend rapidement les plus
grandes proportions; elle devient ravi a ; bien-
tôt, c'est un torrent.
L'intervention du législateur est donc aussi
légitime que nécessaire : toutefois, comme il
s'agit de troubler des habitudes locales, il im-
porte de procéder avec la plus extrême pru-
dence ; il importe d'employer plutôt la per-
suasion que la coercition.
Nous vous proposons de dire que la jouis-
sance des pâturages communaux sera régle-
mentée ; mais, tout en posant ce principe,
nous vous demandons d'en remettre l'appli-
cation aux conseils municipaux : c'est une de
leurs attributions et il serait aussi dangereux
qu'inutile d'y porter atteinte. Il suffit de su-
bordonner l'usage qu'ils en feront au con-
trôle d'une autorité supérieure.
Encore avons-nous pensé que, si celle-ci
devait avoir le dernier mot, il convenait que
les intérêts locaux fussent représentés dans
ses conseils et prissent part à ses délibéra-
tions : c'est à cette préoccupation que répond
l'article 15 du projet de loi.
On connaît maintenant l'esprit de la nou-
velle loi et le but qu'elle poursuit. On n'en
saurait contester le .libéralisme. On voit
combien les auteurs se sont appliqués à
concilier l'intérêt général de la France,
qui devait avant tout être garanti, avec
les droits légitimes et les intérêts des
propriétaires de la montagne. Lorsque
la loi nouvelle aura été appliquée par-
tout où elle doit l'être, notre pays sera dé-
finitivement à l'abri d'un des plus grands
fléaux par lesquels il ait été éprouvé.
Le gouvernement, avec une sagesse
dont on le louera , s'est efforcé d'ailleurs
de faciliter la transition de la loi ancien-
ne à la loi nouvelle. Voici comment se
termine l'exposé des motifs :
Quand la loi nouvelle aura apporté de si no-
tablos changements à la législation, il faudra
abroger les lois de 1860 et de 1864 ; celles de
leurs dispositions qui doivent être conservées
sont reproduites dans le texte nouveau ; c'est
volontairement que les autres n'y ont point
trouvé place. Aucun doute ne saurait exister
à cet égard.
Mais l'exécution de ces lois a créé un état
de choses que l'on ne peut pas, que l'on no
doit pas anéantir. Si l'on veut imprimer une
action plus énergique à l'œuvre entreprise,
on ne conteste pas les bienfaits réalisés : il
faut se servir de ce qui a été fait.
Des périmètres sont actuellement décrétés;
on y travaille journellement. Ils seront révi-
sés, mais, en attendant, il importe de les
maintenir tels qu'ils sont, pour ne pas perdre
de temps, pour assurer l'entretien et la con-
servation des travaux exécutés, pour ne pas
entraver l'achèvement de ceux qui sont com-
mencés.
D'autre part, les avances qui ont été faites
par l'Etat, sous le régime actuel, pour la con-
solidation du sol, le reboisement et le gazon-
nement des montagnes, ont donné naissance
à des droits et à des obligations réciproques
entre l'Etat et les propriétaires, communes
ou particuliers, sur les terrains desquels on a
opéré. Qu'en adviendra-t-il? Il y a peut-être
autant de solutions différentes qu'il y a d'es-
pèces. Aussi n'est-il pas possible de procéder
par mesure législative. Nous vous proposons
de confier à l'administration des forêts le
soin de traiter, sous le contrôle des Cham-
bres. avec les parties intéressées. Ce sera,
d'ailleurs, un moyen de pourvoie à l'exécution
do la loi nouvelle.
Il nous paraît bien difficile qu'un pro-
jet de loi si mûrement délibéré, qui té-
moigne d'un esprit administratif si pra-
tique et si éclairé, un projet si important
pour la fortune du pays, ne rencontre
pas l'approbation à peu près unanime de
la Chambre et du Sénat. C'est au parle-
ment aujourd'hui, qui l'a assez longtemps
attendu, de ne pas trop le faire attendre
a son tour.
CHARLES BIGOT.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 24 juillet 1879.
Un heureux ministre que celui des pos-
tes et télégraphes ! Loin d'avoir affaire à
des amendements rébarbatifs, chiches, la-
dres, qui marchandent les sous et les cen-
times,. il n'a à défendre son budget que
contre les libéralités de la Chambre. Si -M.
Cochery n'écoutait que ses aspirations
personnelles, il bourrerait ses poches ;
mais, plein de discrétion, il n'accepte que
le quart de ce qu'on lui offre, pour ne pas
faire trop de peine à son collègue des fi-
nances, qui tient les cordons de la bourse
commune.
C'est ainsi que les agents et sous-agents,
ces pauvres diables d'employés qui, ma-
lades, sont obligés de fournir un rempla-
çant à leurs frais, vont bénéficier, dès l'an
prochain, d'un crédit de 200,000 fr. ouvert
à la maladie.
M. Cochery n'est pas seulement un heu-
reux ministre, il est aussi un ministre fier.
Et par « fier », nous entendons : qui peut
affronter avec une certaine satisfaction
l'examen qu'il plaira au Parlement de faire
de son administration.
En effet, voici les résultats qu'a produits
la réforme postale et télégraphique.
De cette réforme devait nécessairement
résulter tout d'abord pour le-Trésor un dé-
ficit qui a été évalué, pour la première
année, à 19.200,090 francs. Ce déficit est
resté au-dessous de dix millions, Et les états
de recettes prouvent qu'il va s'éteignant
rapidement de trimestre en trimestre.
Quant aux avantages qui, pour le'public,
sont résultés de li réforme, ils ressortent
des chiffres suivants : l'augmentation
moyenne des correspondances postales est
de 27 0[0; le nombre des dépêches télégra-
phiques s'est accru dans la proportion de
61 0[0.
Etonnez-vous donc, après cela, que l'a-
doption de ce budget ait duré tout juste un
quart d'heure, dont cinq minutes ont été
employées à applaudir le ministre.
« Je chante les céréales, les farineux et
les herbages qui rafraîchissent l'espèce
animale. » C'est M. de Kerjégu qui, sur
le mode antique, entonne un discours gé-
néral en l'honneur du budget de l'Agri-
culture et du Commerce.
M. de Kerjégu est un vieux Breton du
Finistère, un,agriculteur passionné, qui
n'a qu'un tort — peut-être rare à notre
époque, — c'est d'être trop convaincu ;
son système, qui est bon, il le pousse jus-
qu'à l'absurde : Raspail guérissait tout
par le camphre, M. de Kerjégu guérit tout
par l'agriculture.
Cette dévotion de la terre, en notre
siècle d'émissions, a quelque chose de tou-
chant. D'autant plus qu'elle inspire parfois
à ce grand-prêtre de l'agriculture des pro-
phéties fort judicieuses ; nous nous souve-
nons, entre autres, de cet appel désespéré
que M. de Kerjégu adressa jadis aux gen-
tilshommes fonciers, qui s'étonnaient de
perdre toute influence locale et à qui il
criait : « Mais frappez-vous donc la poi-
trine ! Vous viviez jadis à côté de vos fer-
miers, et chacun de vous était pour ainsi
dire le chef honoré d'une grande famille
d'agriculteurs. Aujourd'hui, votre résiden-
ce est fixée loin d'eux, et vous ne les
voyez que pour toucher des baux! »
Malheureusement pour M. de Kerjégu,
sa rigidité pousse à l'extrême le raisonne-
ment. C'est ainsi que, dans la même occa-
sion, il s'écriait : « La jeunesse bretonne
va maintenant gaspiller, dans les orgies,
à Vannes, le patrimoine de ses ancêtres. »
Non, vous savez, pour qui connaît Vannes,
la cité collet-monté, ces orgies ont quelque
chose de stupéfiant !
Tout M. de Kerjégu est là: partir d'un
point de départ sérieux pour arriver in-
consciemment à quelque chose de co-
mique.
Son discours d'aujourd'hui est dans la
gamme ordinaire.
0 fortunatos nimiùm sua ai bona Dorint
Agç-icolas i..
Telle est la thèse, - avec cette restric-
tion que les agriculteurs sentiraient bien
mieux leur bonheur s'ils étaient un peu
moins écrasés d'impôts.
Ces choses-là gagneraient certainement
à être traitées en dissertation latine, com-
me sujet donné au Grand Concours. En
tant qu'amplifications parlementaires,elles
laissent trop saillir les défectuosités prati-
ques.
Mais notre enfantillage est grand de
nous attarder ainsi à des détails : les bud-
gets des postes et télégraphes, de l'agri-
culture et du commerce, de la justice, de
l'Imprimerie nationale, ont été adoptés
dans la séance d'aujourd'hui. Vous n'al-
lez pas forcer, je suppose, un pauvre cour-
riériste à faire trotter sa plume de façon à
suivre des gaillards qui galopent d'un pa-
reil train 1
PAUL LAPAMUB.
GOURRIER DU SÉNAT
La constitution des tutelles !
Dix-huit mois ont passé sur le projet de
loi de M. Jules Favre, et depuis dix-huit
mois ce projet, entouré de tous les soins
imaginables, est encore au fond du ber-
ceau dans le môme état qu'au pre-
mier jour ; il n'a pas grandi d'un demi-
pouce, il n'a point pris de force ni changé
d'apparence. De temps à autre, apporté
par une main pieuse, il paraît debout sur
la tribune du Sénat, assez bien équilibré
sur ses jambes, à condition de ne pas avan-
cer, ni reculer, ni faire un mouvement.
M. Jules Favre lui envoie un sourire de
père, tandis que M. Clément, malicieux,
lui donne sournoisement une chique-
naude, qui manque de le jeter bas. La
chose est. réglée d'avance: il en résulte
infailliblement un duel juridique, infail-
liblement ininterrompu jusqu'à l'heure
du dernier train parlementaire.
Il en est aujourd'hui comme de cou-
-* > ■ -—
1 tume. M. Clément monte à droite tandis
que M. Jules Favre descend à gauche; si
je n'hésitais à le faire, eu égard au poids
dès personnalités, j'emprunterais une
comparaison familière aux deux seaux d'un
puits. Que si pendant l'opération la tri-
bune un instant reste inoccupée, celui
des deux orateurs qui monte plein. —
pardon, je veux dire : à qui appartient la
riposte — commence à parler de sa place
de peur que l'attention n'ait le temps de
se disperser.
Toutefois M. Gazagne, du Gard, parvient
à s'introduire en coin dans l'intervalle
d'une ponctuation, et nous assistons à
une première. Il s'agit, pour la septième
ou huitième fois, 'de l'article où M. Jules
Favre introduit une amende de 10 francs
contre les maires qui, dans le délai de
quinze jours, après la rédaction de l'acte
de décès, n'auront point déclaré au juge
de paix l'existence d'enfants mineurs.
M. Gazagne proteste « proteste comme
maire et comme notaire. »
M. Gazagne, élu au 5 janvier, aborde
pour la première fois la tribune; il a l'ex-
térieur de sa profession, et le binocle; il
s'exprime avec un accent du midi très
prononcé, mais avec beaucoup d'entrain
et de facilité.
Comme maire, il repousse la responsabi-
lité de3 déclarations; l'erreur est trop fa-
cile. Scrupuleux observateur de la loi, son
bon vouloir se révolte à la pensée d'une
pénalité ; il donnerait plutôt sa démission.
« Je ne veux pas, dit-il, qu'on m'impose
des amendes. Je n'en ai pas besoin. »
Comme notaire, vil veut remettre le soin
de faire les déclarations au receveur de l'en-
registrement, etcela, sous la garantie de.
l'inventaire obligatoire. Chacun songe bien
un peu tout bas : « Vous êtes orfèvre, M.
Gazagne! » mais comme il en a prévenu lui-
même, personne ne saurait le lui imputer
à crime.
Somme toute, M. Gazagne, sans révéler
des qualités de premier ordre, n'a pas fait
un mauvais début. Il a atteint le but qu'il
visait en faisant prendre en considération
son contre-projet, malgré M. Jules Favre,
qui y trouve un nouvel obstaclé et partant
un nouveau retard. N'est-ce point le suc-
cès le plus enviable, lorsqu'on se mesure à
si forte partie ?
M. Gazagne peut aborder la tribune : il
aura à se débarrasser de locutions qui le
persécutent ; parexemple, « endéiinitive, »
revenait toutes les trois phrases; il devra se
délier aussi de sa vivacité même qui, pour
le servir souvent, le trahit parfois, comme
dans cette gradation : « Il y a trois actes
solennels dans la vie ; on naît, on meurt,
on se marie ». Mais deux ripostes, pleines
d'à-propos, ont fait paraitre chez lui une
présence d'esprit très appréciable. La pre-
mière était adressée à M. Baragnon, un
compatriote du Gard, qui ne semble pas
prendre son parti d'avoir été renié par les
électeurs, bien que repêché par l'ancien Sé-
nat monarchiste et dûment assis dans un
fauteuil inamovible.La seconde, d'une por-
tée plus générale, très-concise et très heu-
reuse en la forme, est une leçon donnéeàla
droite pour une de ces grosses malices dont
elle est coutumière. M. Gazagne affirmait
que de pauvres maires de campagne savent
à peine lire et écrire ; et comme on se ré-
criait à gauche, les réactionnaires par ma-
nière de taquinerie, s'étant mis à applau-
dir et à prodiguer les marques bruyantes
de leur approbation, M. Gazagne se tourne
simplement vers eux et dit : « C'est pour
cela, messieurs, qu'il faut voter l'instruc-
tion gratuite et obligatoire ! » «
Eh ! mais, pour un débutant!.
PAUL PELurAIN.
Mystère!
J ai lu avec une grande attention et
dans plusieurs journaux le compte-ren-
du du procès fait à la Lanterne. J'avoue
n'y rien comprendre du tout, et il ne me
semble pas que le public y voie beau-
çoun plus clair !
Mlle Bernage raconte qù'elle a été ac-
costée par un homme en blouse bleue
et en pantalon blanc, coiffé d'une cas-
quette à visière et orné de cheveux qui
bouffaient aux tempes, que ce misérable
lui a tenu des propos déshonnêtes, lui a
fait des propositions honteuses, et a
porté les mains sur elle; qu'elle a riposté
par une paire de giffles.
Il est clair qu'elle n'a pas menti, qu'elle
n'invente rien : quel intérêt y aurait-elle?
Et, d'ailleurs, son récit est confirmé par
les témoins qui ont vu la fin de la scène,
le tumulte qu'elle a causé.
On fait une enquête, on ne retrouve
pas ce polisson.
Mon Dieu l cela encore, je l'admets.
Le gredin a filé sans donner son adresse.
et il ne doit pas être commode de re-
mettre la main dessus.
Mais poursuivons,
Un gardien de la paix intervient, sur
la plainte du gredin susdit, et propose
de mener les deux parties chez le com-
missaire de police pour qu'elles s'y ex-
pliquent.
Mlle Bernage allègue sa répétition qui
l'appelle et prie qu'on lui rende sa liber-
té tout de suite.
Or, le gardien de la paix, on ne le re-
trouve pas non plus. Il a disparu égale-
ment ; il n'a pu venir témoigner. à l'au-
dience.
C'est ici qUi je commence à être in-
quiet.
On sait l'heure et le lieu où s'est pas-
sée la scène. Les gardiens de la paix
ont des services déterminés : il ne peut
donc y avoir que trois ou quatre de ces
fonctionnaires, mettons dix, si vous vou-
lez, qui pouvaient, à l'heure dite, se
trouver dans le lieu spécifié.
Rien ne doit être plus simple que de
désigner, entre dix personnes, celle qui
a été mêlée à cette aventure. Il ne s'agit
pius ici de chercher une aiguille dans
une botte de foin, un mauvais plaisant
dans tous les garnis de la grande ville.
Non ; l'enquête est circonscrite, par le
fait même, dans des limites extraordinai-
rement étroites..
Retrouver, entre cinq ou six indivi-
dus, lesquels sont fonctionnaires et doi-
vent compte de tous leurs actes, un
fonctionnaire qui n'a point à craindre un
blâme, puisqu'il a exécuté sa consigne
et fait son devoir, cela ne doit pourtant
pas être malaisé. Comment l'enquête n'en
est-elle pas venue à bout?
- Quelques-uns prétendent que ce gar-
dien de la paix était un faux gardien de
la paix.
Voilà une hypothèse bien peu proba-
ble. Songez que la scène s'est passée en
plein jour, sur un des points les plus fré-
quentés de Paris ; songez que la première
parole de celui qu'on prétend être un
faux agent a été une parole fort correcte :
« Venez vous expliquer chez le commis-
saire. » Si Mlle Bernage eût accepté, et
comme elle avait tout droit, comme elle
était fort en colère, il était à présumer
qu'elle accepterait, la fraude eût été in-
failliblement découverte.
Comment ne pas avoir des doutes?
Ils seront accrus encore et rendus plus
vifs par un détail qui n'a pu échapper au
public, et qui m'a singulièrement frappé.
Le tribunal n'a pas réclamé le gardien de
la paix ; il n'a manifesté aucun étonne-
ment de ne pas le voir à sa barre. C'était
le seul témoin qui pût donner des ren-
seignements utiles ; ce témoin n'a pas
paru, et le président a eu l'air de regarder
son absence comme toute naturelle.
C'est l'indifférence du président qui ne
me paraît pas naturelle, à moi. Il me sem-
ble que si j'eusse été à sa place, j'aurais
demandé avec insistance; comment et
pourquoi la police, qui était plaignante
en l'affaire, ne m'amenait pas le seul té-
moin qui pût me l'éclaircir.
Il y a là quelque chose d'étrange, d'obs-
cur, d'inexplicable ; un mystère qui in-
quiète le public et le déroute.
Mais ce n'est pas tout.
Un monsieur survient, reconnaît Mlle
Bernage, dit quelques mots à l'oreille du
gardien de la paix, qui tout aussitôt, se
tournant avec politesse vers la jeune ar.-
tiste, lui rend sa liberté.
Quel était ce quatrième personnage?
ce deus ex machina ?
On n'en sait rien non plus ; on ne l'a
pas retrouvé davantage. J'étais étonné
tout à l'heure ; je suis stupéfait à pré-
sent.
Quoi ! voilà un homme qui a le droit
de donner des ordres à un gardien de la
paix, et il reste tout aussi inconnu que ce
gardien de la paix ! Il ne veut pas dépo-
ser ! Est-ce que, lui aussi, il serait un
faux inspecteur, comme le gardien de la
paix serait un faux gardien? Mais c'est un
roman de Ponson du Terrail. que l'on
nous conte là. On ne saurait avoir la pré-
tention de nous faire avaler des invrai-
semblances de cette énormité.
Attendez ; voici qui est plus inouï en-
core.
Ce monsieur, qui aie droit de comman-
der à des gardiens de la paix, demande
au gredin en question de quel droit il a
fait arrêter Mlle Bernage. L'autre tire
une carte de sa poche, et, sur l'exhibi-
tion de cette-carte, on le laisse aller.
Je vois qu'à l'audience une discussion
s'est engagée sur la forme et la couleur
de cette carte. Cette carte était, d'après
la déclaration même de Mlle Bernage,
ovale et verte ; or, les cartes des agents
de la police des mœurs sont rondes et
rouges ; donc le suiveur de femmes ne
pouvait être un agent de la police des
mœurs.
A la bonne h^eure ! mais pourquoi alors,
sur le vu de cette carte qui n'était ni
rouge ni ronde, l'a-t-on lâché, après ce
qu'il avait fait? C'est cela que nous vou-
drions savoir, et c'est là-dessus qu'on
ne s'explique pas.
C'est pourtant tout le procès.
Je ne suis pas forcé, moi, journaliste,
de savoir si les cartes des agents des
mœurs sont rondes ou ovales, vertes ou
rouges ; mais quand je vois qu'un drôle,
qui vient d'insulter grièvement une hon-
nête fille, en pleine rue, n'a qu'à montrer
une carte, verte ou rouge, ovale ou ron-
de, pour qu'on lui donne campo, pour
qu'on ne retrouve plus, au jour des dé-
bats, aucun des fonctionnaires qui ont
été mêlés à l'aventure, je ne puis m'em-
pêcher de conclure qu'il y a quelque
chose là-dessous.
Quoi? Je n'en sais rien. Mais il y a
quelque chose.
- Et le préfet de police veut-il me per-
mettre de le lui dire : on pourra condam-
ner la Lanterne, jamais on n'ôtera de la
tête d'un homme ayant lu les débats que
l'homme à la carte appartenait à la po-
lice. Jamais, jamais, jamais !
Et M. Andrieux peut me faire poursui-
vre si bon lui semble, je lui déclare que,
pour moi, je le crois comme tout le
monde, et que je persisterai à le croire
tant qu'on ne m'aura pas retrouvé le gar-
dien de la paix et le monsieur qui lui a
parlé à l'oreille.
FRANCISQUE SÀRCEY.
Nouvelles parlementaires
Les bureaux du Sénat ont nommé hier la
commission chargée d'examiner le projet de
loi sur la prorogation des traités de commerce
déjà voté par la Chambre.
Ont été élus : MM. Fouroand, Rampont
(Yonne), Feray, Testelin, Cunin-Gridaine,
Pouyer-Quertier, Rolb-Beroard, Malens et D.u-
me!lln,.
MM. Fourcand, Rampont, Malens et Dume
nil acceptent le projet tel qu'il est présenté,
c'est-à-dire la prorogation des traités pour
six mois, à partir du jour non encore connu
de la promulgation du nouveau tarif d.
douanes.
MM. Pouyer-Quertier, Kolb-Bernard et Cu-
nin-Gridaine veulent la fixation d'un délai
déterminé par la prorogation. Ils acceptent
généralement le 1" juillet 1880.
MM. Testelin et Feray, qui sont de ce der-
nier avis, déclarent cependant que si le gou-
vernement prend l'engagement de hâter te
vote du nouveau tarif général, ils accepteront
le projet tel que la Chambre l'a voté.
Il en résulte que le projet du gouvernement
aurait la majorité dans la commission.
*
* *
On a distribué à la Chambre un rapport de
M. Crozét-Fourneyron sur la fixation des dé-
penses de la Chambre des députés pour 1880.
Ces dépenses sont fixées à la somme dt
6,593,000 francs.
*
* *
I
La commission de l'amnistie pour les soldats
insoumis entendra aujourd'hui le général Fré*
bault, auteur d'un contre-projet.
*
» *
La commission des * douanes a examiné 1*
question des fers. M. Berlet demandait un
droit de 7 fr. MM. Danelle-Bernardin et Gailly
se contentaient d'un droit de 6 fr., mais à la
condition qu'il fût indiqué dans le tarif comme
étant un minimum. MM. Dréo et Lebaudy
voulaient le droit de 6 fr. sans conditions.
Après une vive et longue discussion, la com-
mission, sur la proposition de M. Rouvier, a
accepté le droit de 6 fr., mais a décidé qu'il
serait dit dans le rapport que c'était là un
droit compensateur, qu'elle ne le relevait pas
en raison de l'importance du fer dans l'indus-
trie nationale et qu'elle désirait qu'il ne fût
pas abaissé au-dessous de ce chiffre dans les
traités de commerce.
»
M. Emile Flourens, conseiller d BUt,
nous adresse la lettre suivante :
Brunoy (S:-et-0.), 23 juillet 1879.
Monsieur le rédacteur,
Je vous prie de vouloir bien insérer la lettre
suivante, qui rectifie quelques assertionf
inexactes contenues dans le discours prononcé
par l'honorable M. Baragnon à la séance du
Sénat du 22 juillet 1879.
Parlant du recours des instituteurs congré-
ganistes, l'honorable sénateur a dit : « La
» conseil d'Etat a eu le dossier dans les pre-
» miers jours du mois. Le 6 juin, l'affaire pou-
n vait être portée au rôle de l'assemblée gé-
« nérale du contentieux, et le commissaire du
» gouvernement, aujourd'hui conseiller d'Etat
» par parenthèse, a dit qu'il n'était pas prêt. »
Le dossier, ou pour mieux dire les quarante
dossiers des instituteurs congréganistes sont,
il est vrai, revenus du ministère de l'instruc-
tion publique au conseil d'Etat dans les pre-
miers jours du mois de juin. Mais ils sont re-
venus, et c'est ce que l'honorable M. Baragnon
a omis de dire, avec un mémoire du ministre
de l'instruction publique. Conformément aux
règles de notre procédure, qui exigent que
toute pièce produite par une partie soit com-
muniquée à son adversaire, ce mémoire a dû
être communiqué aux dix avocats inscrits.
Voilà ce qui explique que l'affaire n'ait pas été
portée au rôle du 6 juin, et le commissaire du
gouvernement n'axas eu à dire qu'il n'était pa.
prêt. <
• M. Baragnon continue : « Les affaires de l'a""
» semblée publique du contentieux sont ro-
» portées de trois semaines en trois semai-
» nés; celle dont je vous parle devait donc
» venir le 27 juin, et le conseil d'Etat s'atten-
» dait à la juger à cette date. Mais, le 27 juin,
» le commissaire du gouvernement, qui fait
» les projets du rôle, ne l'y a pas davantage
» portée. Etonnement général. »
Ceci est une erreur. Le commissaire du
gouvernement, qui fait les projets du rôle,-a.
porté l'affaire des congréganistes au rôle du
27 juin. Mais les présidents de section, qui ar-
rêtent le rôle, lui ont prescrit de leur présenter
un autre ordre du jour. Je ne crois pas avoir à
rendre compte à M. Baragnon des motifs qui
les ont déterminés. S'il daigne les interroger
sur ce point, ils n'auront sans doute pas da
peine à lui donner des raisons péremptoires,
Quoi qu'il en soit, ce que je tenais à établir,
c'est que j'étais, quant à moi, disposé à con-
clure le 27.
Personnellement, j'aurais volontiers laissé
sans réponse les insinuations de l'honorable
M. Baragnon ; mais, puisque le débat est porté
| j devant le public, je crois qu'il est bon qu'il
soit exactement renseigné et que chapun con-
serve la responsabilité de ses actes.
M. Baragnon dit savoir que la décision du
conseil d'Etat devait être favorable aux pré-
tentions des instituteurs congréganistes. J'1.
gnore quels pouvaient être sur ce point les
engagements pris a l'avance par celui ou ceux
qui se seraient faits ainsi auprès de l'honora-
ble sénateur les délateurs de leur propre
conscience et de celle de leurs collègues,
J'ignore ce qu'après avoir entendu les plai-
doiries des avocats et les conclusions du mi-
nistère public, le conseil d'Etat aurait jugé en
1879. Je sais seulement ce qu'il a jugé en 1866.
En 1866, appelé à trancher la question même
soulevée par le recours des congréganistes :
l'instituteur, en dehors de l'application des
mesures disciplinaires, peut-il être déplacé
contre son gré? le conseil d'Etat A décidé
qu'aucune disposition de loi n'interdit au pré-
fet de déplacer l'instituteur toutes les fois que
l'intérêt du service public l'exige (22 mars
1866, commune de Combloux, Recueil de Le-
bon, p. 278; De Baulny, rapporteur, L'Hôpi-
tal, commissaire du gouvernement).
Veuillez agréer, monsieur, avec mes remt,I".
ciments pour votre hospitalité, l'assurance d.
mes sentiments de haute considération.
L. EMILE FLOURENI.
Élections raaaicipttles du 88 arrondissellenL
(QUAHTI2R T>X L'iUlOFl)
M. Denayrouse, candidat républictîa dit
8' arrondissement, adresse à ses 'lac.
teurs la circulaire suivante :
Mes chers concitoyens,
Un groupe important d'électeurs m'a fait
l'honneur de me désigner pour défendre dans
notre quartier la cause de la République et
les droits de l'esprit moderne, menacés parla
réaction cléricale.
En politique je serai un des adeptes de cette
méthode scientifique, à la fois si prudente et
si progressive, introduite avec tant d'éclat
dans les travaux parlementaires par les Littré
et les Paul Bert.
D'autre part, mes amis semblent croire que
d'assez longues études économiques et indus-
trielles, dont quelques résultats n'ont point
pass-é inaperçus à Paris, me rendraient apt*
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.53%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.53%.
- Auteurs similaires Jurgensen Jean Daniel Jurgensen Jean Daniel /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Jurgensen Jean Daniel" or dc.contributor adj "Jurgensen Jean Daniel")Salmon Robert Salmon Robert /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Salmon Robert" or dc.contributor adj "Salmon Robert") Dain Alphonse Dain Alphonse /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Dain Alphonse" or dc.contributor adj "Dain Alphonse") Défense de la France Défense de la France /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Défense de la France" or dc.contributor adj "Défense de la France")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k75662158/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k75662158/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k75662158/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k75662158/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k75662158
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k75662158
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k75662158/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest