Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1891-06-11
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 11 juin 1891 11 juin 1891
Description : 1891/06/11 (A21,N7087). 1891/06/11 (A21,N7087).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7565808w
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/04/2013
Vingt-et-unième année! — N° 7,087 CINQ Centimes -06 - Paris et DêpariéDieDtà CZNO Centimes JEUDI 11 JUIN 1891
JOURNAL -RÉPUBLICAIN
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A. - EDOUARD PORTALIS
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DEMAIN
Le XIX" SIÈCLE
Commencera la publication d'un roman
feuilleton.
LES
Cliiiuki fil
Il y a quelques semaines, un fanati-
que japonais tentait d'assassiner le
tsarévitch. Aujourd'hui on apprend
que dans plus d'une localité les Chi-
nois maltraitent les Européens, et no-
tamment les missionnaires. Il y a sans
doute entre ces deux faits quelque
chose de plus qu'une simple coïnci-
dence. Non pas que le meurtrier ja-
ponais ait obéi su même mot d'ordre
que les émeutiérs chinois. Il est pro-
bable qu'aucun mot d'ordre n'a été
donné. Mais l'un et les autres obéis-
sent à la même passjon : la haine des
Européens, et il semble bien que cette
passion devienne, plus intense dans
l'Extrême-Orient.
Ne croyons pas que ce soit là du fa-
natisme religieux. On est assez indif-
férent, dans ces lointaines contrées,
aux questions de dogme et de culte.
Si les missionnaires sont particulière-
ment visés, c'est qu'ils paraissent plus
envahissants et qu'ils sont plus aven-
turés, plus isolés que les négociants
établis dans quelques ports de com-
merce. Mais ce qu'on hait en eux, ce
ne sont pas les prédicateurs d'une foi
nouvelle : ce sont les représentants les
plus tenaces et les plus hardis de la
civilisation — les Chinois disent
dans leur langue : de la barbarie oc-
cidentale.
Ce mouvement de réaction qui se
produit sur les bords du fleuve Bleu
ou du fleuve Jaune n'est pas, après
tout, un phénomène local. Quoiqu'ils
aient les pommettes saillantes et les
yeux bridés, les habitants du Céleste
Empire éprouvent des sentiments qui
n'ont rien d'étrange ni de singulier.
Ils sont patriotes à leur façon ; ils sont
rancuniers; ils sont peut-être protec-
tionnistes, et ils traduisent du mieux
qu'ils peuvent la devise qui fait en ce
moment le tour du monde : « Chacun
chez soi. »
Peu d'années se sont écoulées de-
puis que le Congrès de Washington a
voté une loi qui supprimait tout net
l'immigration chinoise. Avant le vote
de cette loi, les Américains ne se gê-
naient pas pour maltraiter les travail-
leurs jaunes et au besoin pour les je-
ter à l'eau. Ils disaient que les hom-
mes de race mongole sont des voisins
désagréables, des êtres vicieux et sur-
tout des concurrents insupportables,
vivant pour rien et faisant baisser les
salaires. Les Chinois, de leur côté, ju-
gent apparemment que les Européens
sont des gens avides, remuants, arro-
gants, envahissants. Qui sait s'ils ne
disent pas que nous avons de mauvai-
ses mœurs et que le blanc exhale un
parfum nauséabond ?
Les motifs de haine ne leur mar-
quent pas. On leur a fait la guerre
pour les forcer à ouvrir leurs yorts,
pour les contraindre à laisser entrer
i'opium qui les abrutit et les ruine.
On se moque d'eux, on s'amuse à les
humilier. Pourquoi ne verraient-ils
pas dans tous les Européens établis
chez eux des espions privilégiés, pré-
curseurs de nouvelles invasions ? Pour-
quoi seraient-ils exempts de nos pas-
sions, de nos manies, de nos pen-
chants au soupçon et à la méfiance ?
Pourquoi ne prêteraient-ils pas une
oreille crédule aux calomnies qu'on
dirige contre nous ? Si les missionnai-
res nous ont fait croire que les Chi-
nois jettent leurs enfants aux cochons,
les Chinois peuvent bien croire que les
missionnaires achètent des enfants
pour les manger. De quel droit exi-
gerions-nous que les jaunes fussent
plus éclairés que les blancs, les Asia-
tiques plus tolérants que les Euro-
péens?
On disait naguère que deux grands
faits résument l'histoire du dix-neu-
vième siècle : la conquête du monde
par la race aryenne et le progrès des
relations internationales, relations
politiques, commerciales, intellectuel-
les ; les peuples échangeaient plus li-
brement leurs produits et plus volon-
tiers leurs idées ; les individus émi-
graient en plus grand nombre et on
voyait poindre à l'horizon l'aurore
d'une ère nouvelle, l'ère de la fusion
universelle et des Etats-Unis du Glo-
be. On rêvait même la paix perpé-
tuelle.
Mais nous sommes entrés dans une
période de réaction. En dépit des con-
grès et des expositions, qui vont peut-
être passer de mode, on s'évertue
partout à relever les frontières. Les
nations se défient les unes des autres ;
elles s'épuisent en armements; elles se
protègent à l'envi par des droits de
douane, et le temps approche où l'émi-
gration deviendra difficile : les Amé-
ricains eux-mêmes songent à fermer
leurs portes.
Le gouvernement chinois se verra
sans doute obligé de donner satisfac-
tion. Il rejettera les méfaits des émeu-
tiers sur l'ignorance de la populace et
sur les menées des sociétés secrètes.
L'heure n'est pas venue pour la cour
de Pékin de parler franchement et de
prendre la tête du mouvement natio-
nal. Mais nous aurions tort de con-
clure de là qu'elle ne partage pas les
sentiments dont elle va réprimer l'ex-
plosion prématurée. Elle a reconnu la
nécessité d'emprunter à notre civilisa-
tion ces armes, ces institutions mili-
taires, ces inventions qui nous ont
donné de si grands avantages. Elle
opère cet emprunt avec une certaine
répugnance et avec une prudente len-
teur. Rien ne se fait vite en Chine, et
les hommes d'Etat de cette race anti-
que agissent comme si les siècles ne
comptaient pas pour eux.
Ils marchent cependant ; ils s'orga-
nisent et s'équipent peu à peu ; ils se
préparent. A quoi? A jeter à la mer
les barbares, qui les -humilient depuis
cinquante ans. Ils se préparent à la
revanche, et les troubles qui écla-
tent çà. et là ne sont probablement
que les symptômes avant-coureurs de
cette revanche.
En revenant du Japon, où il avait
pu avoir une vision de l'avenir, le tsa-
révitch a inauguré les travaux du che-
min de fer transsibérien, qui doit per-
mettre à la Russie de défendre ses
possessions du Pacifique contre un re-
tour offensif des Chinois. La vérité est
qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Commines.
Le XIXe SIÈCLE publiera demain la
a Chronique », par Francisque Sarcey.
------- siM
LE BACCARA-SCANDALE
Le verdict
(DB NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER»
Londres, 9 juin.
Lord Coleridge, lord chief-justice, fait le
résumé des témoignages et des plaidoi-
ries.
Le jury a rendu un verdict en faveur des
défendants. Sir William Gordon Cumming
est condamné aux dépens.
On annonçait dès hier le prochain ma-
riage de sir G. Cumming avec miss Florence
Garnie. Le mariage doit avoir lieu dans une
église fashionable de Londres. Reste à sa-
voir si cette nouvelle, ou du moins la par-
tie de cette nouvelle relative à la solennité
dornée au mariage, se vérifiera après le
dénouement du procès, écrasant pour le
plaignant.
COLLISION ENTRE UHLANS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Nuremberg, 9 juin. — Un grave accident s'est
produit hier sur le champ de manœuvre de
Bamberg. Deux régiments de uhlans se sont
rencontrés, par suite de fausse manœuvre. Il
y a eu de nombreux blessés.
-----------
LA GRÈVE DES OMNIBUS A LONDRES
(D'UN CORRESPONDANT)
Londres, 9 juin'.
La grève a continué toute la journée.
Les deux principales compagnies d'omni-
bus cèdent sur la réduction de la journée
de travail à douze heures, mais en même
temps elles réduisent le salaire de toutes
les catégories de personnes qu'elles em-
ploient. Pour cette dernière raison, les
propositions des deux compagnies ont été
repoussées.
Il a été décidé par les grévistes que l'on
ne s'occuperait plus des chevaux, laissant
ce soin aux compagnies, M. Tommanc, le
chef du mouvement, ayant fait observer
que c'était là une arme de plus pour la
lutte, que d'ailleurs, pendant la grève, les
compagnies ne s'occupaient pas des soins à
donner aux familles de grévistes et qu'en
conséquence, ces derniers n'avaient pas à
s'occuper des soins à donner aux chevaux
des compagnies.
M. John Burns a énergiquement appuyé
cette manière de voir.
M. DE SCHWEINITZ EN FRANCE
Une dépêche de Saint-Pétersbourg nous
annonce que M. de Schweinitz, l'ambassa-
deur d'Allemagne dans la capitale de la
Russie, va se rendre à Paris et, de là, ira à
Biarritz, où il passera tout l'été.
UNE SÉRIE DE CRIMES
Philippeville, 9 juin.
Une série de crimes vient d'épouvanter
les habitants d'Aïn-Fakroun, village situé
entre Constantine et Aïn-Beida.
Une jeune fille arabe a été tuée hier par
un indigène qui, le crime une fois commis,
se constitua prisonnier.
D'autre part, un nommé Latour-Beaufils,
adjoint spécial, dont la femme venait d'ac-
coucher, ayant entendu, à huit heures du
soir, frapper à la porte de sa maison, l'ou-
vrit et fut tué raide par un indigène, d'un
coup de pistolet tiré à bout portant. L'as-
sassin est inconnu.
Enfin, ce matin, un gendarme de la bri-
gade d'Aïn-Yagout, nommé Zerbini, a tué
d'un coup de revolver son brigadier, nou-
vellement promu.
LE
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA GUERRE
ET LA MÉLINITE
Dans sa dernière séance, le conseil supérieur
de la guerre s'est occupé incidemment de l'af-
faire de la mélinite et des mesures qu'il y au-
rait à prendre à l'avenir pour éviter le retour
d'indiscrétions aussi regrettables que celles
qui ont été commises ces temps derniers.
Un certain nombre de dispositions d'ordre
intérieur vont donc être réglementées à bref
délai. Une surveillance très active sera exercée
notamment dans les services spéciaux qui pos-
sèdent des documents dont la révélation pour-
rait compromettre les intérêts de la défense
DaHonale,
MORT
DE L'AMIRAL DE MONTAIGNAC
LE MARIN ET L'HOMME POLITIQUE
M. lé contre-amiral marquis de Montai-
gnac, qui souffrait depuis longtemps de la
pierre, est mort hier soir, à neuf heures.
Louis .Raymond, marquis de Montaignac
de Chauvance, était né le 1A mars 1811, à
Paris. Il était donc dans sa quatre-vingt-
unième année; voilà dix-huit ans qu'il
figurait au cadre de réserve.
La génération actuelle ne le connaissait
guère que par la haute situation qu'il occu-
pait à la tête de la Société centrale de sau-
vetage des naufragés et par les souvenirs
qu'il a laissés lors de son passage au minis-
tère de la marine.
Sa carrière maritime n'a cependant pas
été sans éclat, et les marins se rappellent le
voyage de VArtémise autour du monde, le
commandement du Napoléon et celui de la
Dévastation pendant la campagne de Cri-
mée.
En octobre 1835, M. de Montaignac, alors
lieutenant de frégate (enseigne de vaisseau),
fut désigné pour embarquer sur la frégate
VArtémise, dont le commandant était M. La-
place, qui visita les Antilles, les Indes, la
Chine, traversa le Pacifique, franchit le dé-
troit de Magellan, longea les côtes du Bré-
sil et revint à Lorient le 15 avril 18hO, ayant
fait le tour du monde en trois ans deux
mois et vingt-deux jours.
Promu lieutenant de vaisseau, il reçut, en
18h, le commandement du premier p.aque-
bot-poste qui ait été construit, et qui s'ap-
pelait le Napoléon.
Devenu officier supérieur, en l&fô, M. de
Montaignac accompagna M. de Beaumont,
ministre plénipotentiaire, pendant sa mis-
sion à Londres.
En 1855, il fut appelé au commandement
de la batterie flottante la Dévastation.
La Dévastation fut un des premiers na-
vires cuirassés, dont l'apparition jeta un si
grand trouble dans la marine. On discuta
beaucoup leurs qualités — comme aujour-
d'hui encore — et l'on décida qu'on les en-
verrait dans la mer Noire où ils prendraient
part à la première affaire importante. Ce
fut ainsi que la Lave, la Tonnante, la Dé-
vastation coopérèrent de la façon la plus
brillante à l'attaque de Kinburn.
Bientôt officier de vaisseau, il entra au
conseil d'amirauté; puis, contre-amiral
(1835), il fut envoyé à Cherbourg pour y
exercer les fonctions de major-général.
Pendant le siège de Paris, il fut mis à la
tête du septième secteur de l'enceinte, qui
s'étendait de la Seine à la route de Vanves
et comprenait tout le quartier de Vaugi-
rard, l'un de ceux qui furent le plus expo-
sés au feu des batteries prussiennes.
A la Chambre
Après la guerre, il fut nommé représen-
tant de l'Ailier et de la Seine-Inférieure à
l'Assemblée nationale. Il opta pour le der-
nier et fit partie de la droite.
Passé au cadre de réserve au mois de
mars 1873, l'amiral de Montaignac fut appelé
au ministère de la marine dans le cabinet
de Cissey (mai 187.4). Il signala son passage
par la mise à la retraite d'office de tous les
officiers qui ne pouvaient ou ne voulaient
plus naviguer.
A la tribune, il combattit le droit pour
les colonies de nommer des députés; il
protesta également contre l'assertion rela-
tive au traitement des déportés à la Nou-
velle-Calédonie. Il votait habituellement
avec la droite, mais il adopta l'ensemble
des lois constitutionnelles.
En 1875, il fut élu sénateur inamovible.
Depuis sa démission comme ministre de
la marine, en 1876, il se consacra à la So-
ciété centrale de secours aux naufragés.
Il avait épousé en 18W» Mlle Sabine d'Au-
berville. Il laisse deux fils et deux filles,
Mme de Vernouillet et Mme de Rorthays.
Il était grand -officier de la Légion d'hon-
neur.
MO.UVEMENT ADMINISTRATIF
M. Lavallée, commissaire du gouvernement
près le conseil de préfecture de la Seine, est
nommé conseiller de préfecture de la Seine,
en remplacemenft-Le M. Leroy, décédé.
M. Martineau, sous-préfet de Cherbourg, est
nommé commissaire du gouvernement près le
conseil de préfecture de la Seine.
M. Dieny, secrétaire général du Doubs, est
nommé sous-préfet de Cherbourg.
M. Cauro, sous-préfet d'Yvetot, est nommé
secrétaire général de la Seine-Inférieure, en
remplacement de M. Bret, précédemment nom-
mé préfet.
M. Godefroy,.sous-préfet de Dunkerque, est
nommé sous-préfet de Cambrai, en remplace-
ment de M. Tournier, précédemment nommé
préfet.
M. Maillot, sous-préfet de Béziers, est nommé
sous-préfet de Dunkerque.
M. Bellendi, sous-préfet de Lodôve, est nom-
mé sous-préfet de Béziers. -
M. Letailleur, sous-préfet de Fontenay, est
nommé sous-préfet d'Avesnes, en remplace-
ment de M. Isaac, qui reçoit une autre desti-
nation.
M. Hugues, sous-préfet des Andelys, est
nommé sous-préfet de Lodève.
M. Collignon, sous-préfet de Mirecourt, est
nommé sous-préfet de Péronne.
M. Phélut, sous-préfet de Péronne, est nom-
mé, sur sa demande, sous-préfet de Fonte-
nay.
M. Grassi, sous-préfet de Lombez, est nom-
mé secrétaire général de la Savoie.
M. Leguerney, sous-préfet de Pont-Andemer,
est nommé sous-préfet d'Yvetot.
M. Bucquet, sous-préfet de Falaise, est nom-
mé secrétaire général du Doubs.
M. Leménicier, sous-préfet de Valognes, est
nommé sous-préfet d'Avranches.
M. Francière, vice-président du conseil de
préfecture de la Savoie, est nommé sous-pré-
fet de Bagnéres (Hautes-Pyrénées).
M. Roman, conseiller de préfecture du Pas-
de-Calais, est nommé secrétaire général de
l'Ain.
M. Blanc, ancien chef de cabinet du préfet
des Bouches-du-Rhône, est nommé sous-préfet
de Civray.
M. Béchade, conseiller d'arrondissement, ad-
joint au maire de Limoges, est nommé sous-
préfet de Lombez.
M. Benetti, sous-préfet d'Uzès, est nommé
spus-préfet de Corte.
M. Calés, maire de Villefranche (Haute-Ga-
ronne), est nommé secrétaire général du Lot.
M. Canale, sous-préfet de Sartène, est nommé
secrétaire général de l'Ariège.
M. Harmand, secrétaire général du Lot, est
nommé sous-préfet de Mirecourt.
M. Roudaud, conseiller de préfecture de la
Loire, est nommé conseiller de préfecture des
Alpes-Maritimes.
M. Elisi de Saint-Albert, sous-préfet de Gail-
lac, est nommé conseiller de préfecture du
Rhône.
M. Gaignière, sous-préfet de Bagnéres, est
nommé conseiller de préfecture de Meurthe-et-
kMoselleJ-
M. Duverger, vice-président du conseil de
préfecture d'Ille-et-Vilaine, est nommé con-
seiller de préfecture de la Loire-Inférieure.
M. Daussy, conseiller de préfecture de la
Manche, est nommé conseiller de préfecture de
la Loire-Inférieure.
M. Grand, conseiller de préfecture de l'Isère,
est nommé conseiller de préfecture do la
Loire.
- M. Béguillet, conseiller de préfecture de la
Dordogne, est nommé conseiller de préfecture
de la Haute-Garonne.
M. Hériau, conseiller de préfecture du Fi-
nistère, est nommé conseiller de préfecture
d'Ille-et-Vilaine.
M. Beaudonnet, conseiller de préfecture de
l'Aveyron, est nommé conseiller de préfecture
de la Corse.
M. Jolibois, vice-président du conseil de pré-
fecture des Ardennes, est nommé conseiller de
préfecture du Doubs.
M. de Saint-Martin, conseiller de préfecture
de la Marne, est nommé conseiller de préfec-
ture du Doubs.
M. Noël, conseiller de préfecture de la Sar-
the, est nomme conseiller de préfecture du Cal-
vados.
M. Piras, conseiller de préfecture de la Haute-
Loire, est nommé conseiller de préfecture de
la Savoie.
M. Salles, conseiller de préfecture de l'Orne,
est nommé conseiller de préfecture de l'Eure.
M. Dumoulin, vice-président du conseil de
préfecture de la Nièvre, est nommé conseiller
de préfecture de l'Aisne.
M. Esmelin, conseiller de préfecture de la
Nièvre, est nommé conseiller de préfecture du
Pas-de-Calais.
M. Foucault, conseiyer de préfecture de la
Marne, est nommé conseiller de préfecture du
Calvados.
M. Lia, vice-président du conseil de préfec-
ture du Doubs, est nommé, sur sa demande,
conseiller de préfecture de la Marne.
M. VauzYr conseiller de préfecture de l'Aube,
est nomme conseiller de préfecture des Ar-
dennes.
M. Bresson, conseiller de préfecture des Bas-
ses-Alpes, est nommé conseiller de préfecture
de l'Aveyron.
M. Mesrine, conseiller de préfecture de la
Vendée, est nomme conseiller de préfecture de
l'Aube.
M. Desdoints, conseiller de préfecture du
Var, est nommé conseiller de préfecture de la
Sarthe.
M. Maréchal, ancien avoué, est nommé con-
seiller de préfecture des Basses-Alpes.
M. Grillères, licencié en droit, est nommé
conseiller de préfecture du Var.
M. Lechevallier, licencié en droit, est nommé
conseiller de préfecture de la Vendée.
M. Ricard, licencié en droit, est nommé con-
seiller de préfecture de la Corréze.
M. Labadie, avocat, est nommé conseiller de
préfecture de la Haute-Loire.
M. Deshons, vice-président du conseil depré-
fecture de la Lozère, est nommé conseiller de
préfecture de la Nièvre.
M. Giacobbi, avocat, est nommé conseiller de
préfecture de la Nièvre.
M. Ponsinet, licencié en droit, est nommé
conseiller de préfecture de la Lozère.
M. Maillefer, avocat, est nommé conseiller
de préfecture de la Marne.
M. Fortin, conseiller de préfecture d'Ille-et-
Vilaine, est admis, par sup pression d'emploi, à
faire valoir ses droits à la retraite.
M. Marini, sous-préfet de Corte, est nommé
sous-préfet de Sartène.
M. Dufay, sous-préfet de Civray, est nommé
sous-préfet de Blaye.
M. Becq, avocat, est nommé secrétaire géné-
ral de la Nièvre.
M. Torrès, sous-préfet du Vigan, est nommé
sous-préfet des Andelys.
M. Ramonet, sous-préfet de Quimpsrlé, est
nommé sous-préfet de Valognes.
M. Lambet, chef de cabinet de préfet, est
nommé sous-préfet d'Uzès.
M. Girerd, secrétaire général de l'Ain, est
nommé sous-préfet de Pont-Audemer.
M. Poux-Laville, secrétaire général de l'Ariè-
ge, est nommé sous-préfet de Figeac.
M. Rocault, conseiller de préfecture du Rhône,
est nommé sous-préfet dei Trévoux.
M. Rambaud, conseiller de préfecture de la
Loire-Inférieure, est nommé sous-préfet de
Rochechouart.
M. Bay, conseiller de préfecture des Alpes-
Maritimes, est nommé sous-préfet de Gaillac.
M. Grégoire, vice-président du conseil de
préfecture du Gard, est nommé sous-préfet du
Vigan.
M. Cauchy, conseiller de préfecture du Cal-
vados, est nommé sous-préfet de Falaise.
M. La Rue, conseiller de préfecture de l'Eure,
est nommé sous-préfet de Quimperlé,
LA "FÊTE-DIEU SANGLANTE
A HAÏTI
(D'UN CORRESPONDANT)
New-York, 9 juin.
On télégraphie de ,Haïti, à la date du 31
mai, les détails suivants sur l'insurrection
qui a éclaté dans ce pays :
Depuis quelque temps des rumeurs sour-
des circulaient. 01 disait qu'une révolu-
tion se préparait contre le gouvernement
du général Hippolyte. Ce dernier fit empri-
sonner quatre-vingts personnes soupçon-
nées d'être du complot, entre autres le gé-
néral Fully. Celui-ci réussit à s'échapper,
mais sa femme fut arrêtée aussitôt.
Le 28mai, jour de la Fête-Dieu, le bruit
courait que le président avait ordonné, pour
effrayer la population, de diriger sur la
prison une mitrailleuse Gatling et de tuer
les 80 prisonniers. Les amis de ceux-ci, y
compris le général Fully, résolurent d'em-
pêcher le massacre. Profitant de ce que le
général Hippolyte assistait aux offices, à la
cathédrale, ils se rendirent à la prison pour
délivrer tous les détenus qui s'y trouvaient
au nombre de 350 environ. Ils échouèrent.
et alors commença une série de massacres
sans nom.
La première victime fut un respectable
négociant, M. Rigaud. Le président, en pas-
sant dans la rue, le voyant assis à son bal-
con avec sa femme, le fit saisir, conduire
au cimetière et fusiller. Le neveu de M. Ri-
gaud, un garçon de seize ans, fut fusillé
peu d'instants après.
Le négociant Rigaud était le petit-fils du
général mulâtre Rigaud, au service de la
France, qui, de 1792 à 1803, défendit Saint-
Domingue contre les Anglais et les esclaves
révoltés.
M. Rigaud s'était fait inscrire en 1889 à la
légation de France comme sujet français. Le
gouvernement d'Haïti prétendit que l'ins-
cription était illégale et l'affaire fut déférée
aux tribunaux. Mais, en attendant la déci-
sion, le ministre de France déclara que M.
Rigaud resterait inscrit et qu'il serait pro-
tégé par la France.
Le ministre des finances de l'ancien gou-
vernement, connu pour un homme hono-
rable et paisible, a été arrêté comme sus-
pect, au milieu de ses huit enfants, et con-
duit au palais.
En route, six nègres qui l'escortaient lui
tirèrent traîtreusement dans le dos.
Il paraît que le général Hippolyte avait
ordonné d'arrêter et de fusiller toutes les
personnes qu'on trouverait dans les rues.
Les soldats et la police tiraient des coups
de fusil à tort et à travers.
Ces exécutions se poursuivirent rapide-
ment. Sur un point de la ville, dix-sept per-
sonnes furent fusillées en bloc.
Depuis ce 'moment, les exécutions n'ont
pas cessé, quoiqu'il n'y ait aucune résis-
tance nulle oart.
LA VIEDEP ARIS
On a célébré hier les obsèques du gé-
néral Sumpt, gouverneur des Inva-
lides. Le général était un invalide de pre-
mière catégorie ! Il lui manquait non pas
un membre, mais deux. Un obus lui avait
emporté les deux bras sur le champ de
bataille de Sedan. Abandonné, il ne s'était
sauvé que par une chance miraculeuse.
L'horrible blessure qu'il avait reçue, en
hachant les chairs, avait tamponné les ar-
tères et il put échapper à l'hémorrhagie.
Peu d'hommes étaient revenus de plus
loin que ce brave, qui put vieillir aux In-
valides. Ses obsèques ont été fort belles.
Nombre d'officiers s'y étaient rendus, et,
comme toujours, la pompe militaire a vi-
vement frappé la foule. Je regrette un
peu, pour mon compte, que lorsqu'il
meurt certains hommes appartenant à
l'armée et y occupant des positions qui
évoquent des souvenirs semblables à ceux
qui pouvaient nous venir à l'esprit de-L
vant le cercueil du général Sumpt, les
pouvoirs civils ne soient pas représentés.
Il y aurait quelque profit à affirmer, en
certaines occasions solennelles, l'union de
toutes les forces du pays.
II est vrai que la situation du gouver-
neur des Invalides est assez diminuée
chez nous depuis quelques années. Le
gouvernement des Invalides avait été un
grand poste militaire, confié à des divi-
sionnaires, à des généraux ayant com-
mandé des armées. Le général Sumpt
était simplement brigadier. Dès les der-
niers jours de l'Empire, la tendance qui
a prévalu s'était manifestée, de diminuer
l'éclat de l'Hôtel des Invalides en dimi-
nuant le nombre des soldats hospitalisés
sous le régime militaire. On faisait va-
loir, dès lors, des raisons budgétaires,
qui ont prévalu, car; à l'heure actuelle,
je ne crois pas qu'il y ait plus de deux
cents invalides à l'Hôtel. Leur entretien,
paraît-il, coûte plus cher que ne coûtent
les pensions de retraite et les indemnités
renouvelables qu'on accorde aux blessés
et dont ils se contentent, soit qu'ils ren-
trent dans leurs familles, soit qu'ils oc-
cupent, dans la vie civile, quelque fonc-
tion qu'ils peuvent encore remplir.
Beaucoup sont surveillants dans les éta-
blissements financiers et dans les grands
magasins. Mais je ne crois pas que les
raisons financières qu'on fit valoir au dé-
but de la campagne contre l'hospitalisa-
tion des soldats blessés fût la seule, ni
peut-être la véritable. L'Hôtel des Invali-
des possède le tombeau de Napoléon. Il
devenait tout naturellement le centre
d'une sorte de culte napoléonien, dont les
invalides étaient comme les prêtres et les
lévites. Les vieux soldats trouvaient là,
quand ils ne l'y apportaient plus eux-
mêmes, une tradition d'admiration pour
le vainqueur d'Austerlitz, et ils pou-
vaient passer pour propager cette admi-
ration parmi les jeunes soldats qui ve-
naient les visiter. Bref, l'institution de
l'Hôtel des Invalides avait une importance
politique toute au profit du bonapartis-
me, et ceci explique qu'on ait voulu la
modifier en attendant qu'on la fît dispa-
raître. Mais tout cela est bien loin aujour-
d'hui ! Les blessés de 1970-71 et les soldats
de notre armée modifiée n'ont pas de
grandes raisons d'être des bonapartistes
très chauds. Il ne reste du culte napo-
léonien que ce qui doit en rester, c'est-à-
dire un souvenir de gloire nationale et
surtout d'héroïque effort contre l'étran-
ger. - -
Le peuple de Paris aime beaucoup ses
invalides. On les raille bien un peu, com-
me on raille les amoureux de S ainte-Pé-
rine; on les chantonne et on a écrit la lé-
gende de l'invalide à la tête de bois. C'est
même une des jolies drôleries inventées
de notre temps. Mais on les respecte. On
aime cet uniforme suranné qu'ils portent.
On se souvient qu'il figura encore dans
quelques-unes des luttes suprêmes de la
patrie, soit en 181.4, soit plus tard, et que,
parmi ces vieux soldats, il se trouva des
artilleurs pour nos pièces et des instruc-
teurs pour nos conscrits. Bref, l'invalide,
avec son uniforme, avec son organisation
militaire, reste comme exemple, entouré
d'une légende. Et dussé-je être accusé d'ê-
tre plus sentimental que pratique, je ne
voudrais pas voir disparaître l'Hôtel, et
souhaiterais même qu'il reprît un peu de
son éclat d'autrefois. Que si le budget y
perdait quelque chose, ce ne serait pas
une dépense superflue : les traditions
valent parfois qu'on les paye, en les te-
nant pour aussi précieuses que bien des
innovations.
La création de l'Hôtel des Invalides
marque une date dans l'histoire de l'ar-
mée française. Elle fut la reconnaissance
de ce fait que, si le service militaire est
un devoir qu'on peut imposer — on l'im-
pose à tous aujourd'hui- il crée en même
temps un droit à qui le subit. Il n'en
allait pas ainsi autrefois, et rien n'est plus
irrégulier, rien n'est plus barbare que la
façon dont on se procurait jadis des sol-
dats et dont on les traitait, quand on en
avait plus besoin et qu'ils étaient hors de
service. Il faut même que notre nation
ait eu l'esprit militaire bien profondé-
ment dans le sang de ses veines, pour
avoir pu fournir de bonnes armées avec
les procédés de recrutement qu'on em-
ployait. Quand Voltaire a raconté ces pro-
cédés chez les Bulgares, il pensait encore
aux Français. C'est surtout par surprise
qu'on se procurait des soldats et parmi
les déclassés, les coureurs de cabarets et
les mauvais sujets. A ce point de vue, on
était moins avancé qu'avec le système du
moyen-âge, les lances des seigneuries et
les milices régulières des communes. Col-
bert mit à peine un peu d'ordre dans cela.
La création des Invalides de l'armée fut
donc un fait considérable, aussi considé-
rable que le sera demain la. eréatiQn des
Invalides du travail, si on aboutit prati-
quement. A ce titre seul, le vieil Hôtel me
plaît et je serais chagrin qu'il perdit ses
derniers hôtes.
Henry Fouquier.
LES DROITS DE LA FEMME
La Chambre a nommé hier dans ses bu-
reaux la commission chargée d'examiner la
proposition de M. Louis Jourdan tendant à
protéger la femme contre les abus de la
puissance maritale.
Il s'agit, en cas d'inconduite du mari,
d autoriser la femme à toucher elle-même
le produit de son propre travail.
De plus, en cas d'abandon du mari, la
femme pourrait saisir-arrêter, sur décision
conforme du juge de paix, les deux tiers
du traitement de son mari s'il y a des en.
fants, le tiers dans le cas contraire.
Ont été nommés: MM. de Gasté, Mas, Noël
Parfait, Sibille, Isambard, Louis Jourdan,
Thévenet, Monteau, Loreau, Prénat.
La majorité est favorable au principe du
projet.
UNE FEMME EXTRAORDINAIRE
(M NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER}
Cholet, 9 juin.
:Mrcredi d, ernier, la paroisse de la Sé-
guinière, près Cholet (Maine-et-Loire), con-
duisait a sa dernière demeure Mme Mo.
deste Chéné, veuve de René Béneteau, de
la rerme de Sarboussière, décédée à l'âge de
quatre-vingt-dix-neuf ans.
Sur treize enfants, elle en eut huit en
trois fois: à la première, un garçon et deux
filles; à la seconde, deux garçons, et à la
troisième, deux garçons et une fille. Quand
on fit baptiser les trois premiers jumeaux,
on les porta selon l'usage à dos de cheval
dans un grand panier d'osier. La neiga
tombait. De retour à la ferme, qui était
éloignée de l'église de 5 kilomètres, on n'en
trouva plus que deux. On rechercha le pe-
tit disparu, et ils trouvèrent la petite fille
étendue sur la neige à 300 mètres. Aujour-
d'hui celle-ci est mère et grand'mère à son
tour.
TRÉSORIERS- PAYEURS GÉNÉRAUX
Sont nommés trésoriers-payeurs généraux ;
A Montauban (Tarn-et-Garonne), M. Dardenne.
trésorier-payeur général à Cahors, en rempl»
cernent de M. Andoy, décédé.
A Cahors (Lot) M. Pépin, receveur particuliet
des finances à Abbeville (Somm).
A Montpellier (Hérault), M. Thomson, mini&
tre plénipotentiaire de France à Copenhague.
en remplacement de M. Cazelles qui a été ad-.
mis a faire valoir ses droits à la retraite.
Sont nommés receveurs particuliers dei
finances:
A Abbeville (Somme), M. Voisin, receveur
particulier des finances aux Sables-d'Olonnet
Aux Sables-d'Olonne (Vendée), M. Jourda-
neau, receveur particulier des finances à Ba.
zas.
A Bazas (Gironde), M. Duvignan, percepteut
des contributions directes à. Leognan (Gi.
ronde).
LES MÉFAITS
DU « PETIT JOURNAL »
Simple lettre. - Le sort des annonces
honnêtes.
La publicité du Petit Journal est à double
détente: quand les honnêtes gens répon-
dent a la plupart de ses annonces, ce sont
des voleurs qui les font paraître, et quand
elles émanent d'honnêtes gens, ce sont des
voleurs qui y donnent suite. Témoin la Iefr*
tre qu'on va lire :
Monsieur le directeur,
Dernièrement, vous publiiez la lettre d'un de
vos lecteurs de l'Yonne qui constatait — après
s'en être servi - l'inefficacité complète de la
publicité du Petit Pickpocket, tout au moins
pour les annonces sérieuses et honnêtes.
J'ai fait moi aussi la même expérience et j'ai
constate a mes dépens qu'elles ne donnaient
aucun résultat.
Je suis voyr ir de commerce et ie visite
depuis longti les .quincailliers, les mer-
ciers et les d) astes en gros pour une mai-
son unique.
L'annéî dernière, j'obtins de ma maison l'au-
torisation de représenter à la commission une
autre firnfb s'adressant à la même clientèle et
je crus avantageux pour la trouver de m'a-
dresser au Petit Journal. #
J'y fis paraître, pour 10 francs, une annonce
de 2 lignes, et quelques jours après, une grêle
de lettres s'abattit chez moi pour me faire les
propositions les plus bizarres. On m'offrait de
vendre a la commission des machines à re-
priser les gants, du vin artificiel, du cirage
odorant, de fausses queues pour chevaux, etc.
Mais le plus drôle de tous ces farceurs était
un certain fabricant de parfumerie qui me di-
sait, dans un préamle assez entortillé, que
les gens de notre corporation, étant presque
toujours éloignés de leur famille, devaient né-
cessairement faire d'assez nombreuses visites
aux maisons que l'on a appelées <: mauvaises »
comme si les pierres qui ont servi à les édifier
étaient responsables de ce qui se passe à l'inté-
rieur, et dont Rocheiort a fort drôlement dit
que « l'hospitalité y est si écossaise que les
hommes y courent jambes nues ».
« Là, disait la lettre vous écoulerez facilement
mes produits, le personnel en a le plus grand
besoin; et avant de devenir un client, vous se-
rez un vendeur, ce ne sera qu'un échange do
bons procédés. »
Inutile de vous dire que j'ai refusé toutes ces
offres, en regrettant d'avoir dépensé pour
qu'on me les fasse, deux belles pièces de cincfe
francs qui eussent pu mieux me servir.
C'est concluant, n'est-ce pas! Le sans-gêne
avec lequel on accepte au Petit Journal les-
annonces de tous les filous a produit ce ré-
sultat que les honnêtes gens ne peuvent
plus y publier les leurs sans que ce soient
des filous qui y répondent.
Beware of pickpockets !
(La suite à demain)
L'AFFAIRE DE LA MÉLINITE
Les assignations pour l'affaire de la m
linite ont été lancées hier soir. Jusqu'à pré*
sent, l'affaire est fixée à samedi prochain.
Depuis hier, un planton veille nuit et
jour devant la porte du greffe correctionnel
où est déposé le volumineux dossier do,
cette affaire.
Les témoins sont très peu nombreux. 1
Parmi eux se trouvent l'éditeur Savine et
plusieurs officiers généraux.
UN CARDINAL MALADE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PAMCULma)
Rennes, 9 juin.
Le cardinal-archevèque de Rennes, M. Place, est
fort malade, et les médecins ont ordonné nu,
long séjour à la campagne. Son grand â&Oi
Aonne de sérieuses inquiétudes.
On parle de confier entièrement l .son coadjuteur* JI. {.i -
JOURNAL -RÉPUBLICAIN
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DIRECTEUR POLITIQUE
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DEMAIN
Le XIX" SIÈCLE
Commencera la publication d'un roman
feuilleton.
LES
Cliiiuki fil
Il y a quelques semaines, un fanati-
que japonais tentait d'assassiner le
tsarévitch. Aujourd'hui on apprend
que dans plus d'une localité les Chi-
nois maltraitent les Européens, et no-
tamment les missionnaires. Il y a sans
doute entre ces deux faits quelque
chose de plus qu'une simple coïnci-
dence. Non pas que le meurtrier ja-
ponais ait obéi su même mot d'ordre
que les émeutiérs chinois. Il est pro-
bable qu'aucun mot d'ordre n'a été
donné. Mais l'un et les autres obéis-
sent à la même passjon : la haine des
Européens, et il semble bien que cette
passion devienne, plus intense dans
l'Extrême-Orient.
Ne croyons pas que ce soit là du fa-
natisme religieux. On est assez indif-
férent, dans ces lointaines contrées,
aux questions de dogme et de culte.
Si les missionnaires sont particulière-
ment visés, c'est qu'ils paraissent plus
envahissants et qu'ils sont plus aven-
turés, plus isolés que les négociants
établis dans quelques ports de com-
merce. Mais ce qu'on hait en eux, ce
ne sont pas les prédicateurs d'une foi
nouvelle : ce sont les représentants les
plus tenaces et les plus hardis de la
civilisation — les Chinois disent
dans leur langue : de la barbarie oc-
cidentale.
Ce mouvement de réaction qui se
produit sur les bords du fleuve Bleu
ou du fleuve Jaune n'est pas, après
tout, un phénomène local. Quoiqu'ils
aient les pommettes saillantes et les
yeux bridés, les habitants du Céleste
Empire éprouvent des sentiments qui
n'ont rien d'étrange ni de singulier.
Ils sont patriotes à leur façon ; ils sont
rancuniers; ils sont peut-être protec-
tionnistes, et ils traduisent du mieux
qu'ils peuvent la devise qui fait en ce
moment le tour du monde : « Chacun
chez soi. »
Peu d'années se sont écoulées de-
puis que le Congrès de Washington a
voté une loi qui supprimait tout net
l'immigration chinoise. Avant le vote
de cette loi, les Américains ne se gê-
naient pas pour maltraiter les travail-
leurs jaunes et au besoin pour les je-
ter à l'eau. Ils disaient que les hom-
mes de race mongole sont des voisins
désagréables, des êtres vicieux et sur-
tout des concurrents insupportables,
vivant pour rien et faisant baisser les
salaires. Les Chinois, de leur côté, ju-
gent apparemment que les Européens
sont des gens avides, remuants, arro-
gants, envahissants. Qui sait s'ils ne
disent pas que nous avons de mauvai-
ses mœurs et que le blanc exhale un
parfum nauséabond ?
Les motifs de haine ne leur mar-
quent pas. On leur a fait la guerre
pour les forcer à ouvrir leurs yorts,
pour les contraindre à laisser entrer
i'opium qui les abrutit et les ruine.
On se moque d'eux, on s'amuse à les
humilier. Pourquoi ne verraient-ils
pas dans tous les Européens établis
chez eux des espions privilégiés, pré-
curseurs de nouvelles invasions ? Pour-
quoi seraient-ils exempts de nos pas-
sions, de nos manies, de nos pen-
chants au soupçon et à la méfiance ?
Pourquoi ne prêteraient-ils pas une
oreille crédule aux calomnies qu'on
dirige contre nous ? Si les missionnai-
res nous ont fait croire que les Chi-
nois jettent leurs enfants aux cochons,
les Chinois peuvent bien croire que les
missionnaires achètent des enfants
pour les manger. De quel droit exi-
gerions-nous que les jaunes fussent
plus éclairés que les blancs, les Asia-
tiques plus tolérants que les Euro-
péens?
On disait naguère que deux grands
faits résument l'histoire du dix-neu-
vième siècle : la conquête du monde
par la race aryenne et le progrès des
relations internationales, relations
politiques, commerciales, intellectuel-
les ; les peuples échangeaient plus li-
brement leurs produits et plus volon-
tiers leurs idées ; les individus émi-
graient en plus grand nombre et on
voyait poindre à l'horizon l'aurore
d'une ère nouvelle, l'ère de la fusion
universelle et des Etats-Unis du Glo-
be. On rêvait même la paix perpé-
tuelle.
Mais nous sommes entrés dans une
période de réaction. En dépit des con-
grès et des expositions, qui vont peut-
être passer de mode, on s'évertue
partout à relever les frontières. Les
nations se défient les unes des autres ;
elles s'épuisent en armements; elles se
protègent à l'envi par des droits de
douane, et le temps approche où l'émi-
gration deviendra difficile : les Amé-
ricains eux-mêmes songent à fermer
leurs portes.
Le gouvernement chinois se verra
sans doute obligé de donner satisfac-
tion. Il rejettera les méfaits des émeu-
tiers sur l'ignorance de la populace et
sur les menées des sociétés secrètes.
L'heure n'est pas venue pour la cour
de Pékin de parler franchement et de
prendre la tête du mouvement natio-
nal. Mais nous aurions tort de con-
clure de là qu'elle ne partage pas les
sentiments dont elle va réprimer l'ex-
plosion prématurée. Elle a reconnu la
nécessité d'emprunter à notre civilisa-
tion ces armes, ces institutions mili-
taires, ces inventions qui nous ont
donné de si grands avantages. Elle
opère cet emprunt avec une certaine
répugnance et avec une prudente len-
teur. Rien ne se fait vite en Chine, et
les hommes d'Etat de cette race anti-
que agissent comme si les siècles ne
comptaient pas pour eux.
Ils marchent cependant ; ils s'orga-
nisent et s'équipent peu à peu ; ils se
préparent. A quoi? A jeter à la mer
les barbares, qui les -humilient depuis
cinquante ans. Ils se préparent à la
revanche, et les troubles qui écla-
tent çà. et là ne sont probablement
que les symptômes avant-coureurs de
cette revanche.
En revenant du Japon, où il avait
pu avoir une vision de l'avenir, le tsa-
révitch a inauguré les travaux du che-
min de fer transsibérien, qui doit per-
mettre à la Russie de défendre ses
possessions du Pacifique contre un re-
tour offensif des Chinois. La vérité est
qu'il n'y a pas de temps à perdre.
Commines.
Le XIXe SIÈCLE publiera demain la
a Chronique », par Francisque Sarcey.
------- siM
LE BACCARA-SCANDALE
Le verdict
(DB NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER»
Londres, 9 juin.
Lord Coleridge, lord chief-justice, fait le
résumé des témoignages et des plaidoi-
ries.
Le jury a rendu un verdict en faveur des
défendants. Sir William Gordon Cumming
est condamné aux dépens.
On annonçait dès hier le prochain ma-
riage de sir G. Cumming avec miss Florence
Garnie. Le mariage doit avoir lieu dans une
église fashionable de Londres. Reste à sa-
voir si cette nouvelle, ou du moins la par-
tie de cette nouvelle relative à la solennité
dornée au mariage, se vérifiera après le
dénouement du procès, écrasant pour le
plaignant.
COLLISION ENTRE UHLANS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Nuremberg, 9 juin. — Un grave accident s'est
produit hier sur le champ de manœuvre de
Bamberg. Deux régiments de uhlans se sont
rencontrés, par suite de fausse manœuvre. Il
y a eu de nombreux blessés.
-----------
LA GRÈVE DES OMNIBUS A LONDRES
(D'UN CORRESPONDANT)
Londres, 9 juin'.
La grève a continué toute la journée.
Les deux principales compagnies d'omni-
bus cèdent sur la réduction de la journée
de travail à douze heures, mais en même
temps elles réduisent le salaire de toutes
les catégories de personnes qu'elles em-
ploient. Pour cette dernière raison, les
propositions des deux compagnies ont été
repoussées.
Il a été décidé par les grévistes que l'on
ne s'occuperait plus des chevaux, laissant
ce soin aux compagnies, M. Tommanc, le
chef du mouvement, ayant fait observer
que c'était là une arme de plus pour la
lutte, que d'ailleurs, pendant la grève, les
compagnies ne s'occupaient pas des soins à
donner aux familles de grévistes et qu'en
conséquence, ces derniers n'avaient pas à
s'occuper des soins à donner aux chevaux
des compagnies.
M. John Burns a énergiquement appuyé
cette manière de voir.
M. DE SCHWEINITZ EN FRANCE
Une dépêche de Saint-Pétersbourg nous
annonce que M. de Schweinitz, l'ambassa-
deur d'Allemagne dans la capitale de la
Russie, va se rendre à Paris et, de là, ira à
Biarritz, où il passera tout l'été.
UNE SÉRIE DE CRIMES
Philippeville, 9 juin.
Une série de crimes vient d'épouvanter
les habitants d'Aïn-Fakroun, village situé
entre Constantine et Aïn-Beida.
Une jeune fille arabe a été tuée hier par
un indigène qui, le crime une fois commis,
se constitua prisonnier.
D'autre part, un nommé Latour-Beaufils,
adjoint spécial, dont la femme venait d'ac-
coucher, ayant entendu, à huit heures du
soir, frapper à la porte de sa maison, l'ou-
vrit et fut tué raide par un indigène, d'un
coup de pistolet tiré à bout portant. L'as-
sassin est inconnu.
Enfin, ce matin, un gendarme de la bri-
gade d'Aïn-Yagout, nommé Zerbini, a tué
d'un coup de revolver son brigadier, nou-
vellement promu.
LE
CONSEIL SUPÉRIEUR DE LA GUERRE
ET LA MÉLINITE
Dans sa dernière séance, le conseil supérieur
de la guerre s'est occupé incidemment de l'af-
faire de la mélinite et des mesures qu'il y au-
rait à prendre à l'avenir pour éviter le retour
d'indiscrétions aussi regrettables que celles
qui ont été commises ces temps derniers.
Un certain nombre de dispositions d'ordre
intérieur vont donc être réglementées à bref
délai. Une surveillance très active sera exercée
notamment dans les services spéciaux qui pos-
sèdent des documents dont la révélation pour-
rait compromettre les intérêts de la défense
DaHonale,
MORT
DE L'AMIRAL DE MONTAIGNAC
LE MARIN ET L'HOMME POLITIQUE
M. lé contre-amiral marquis de Montai-
gnac, qui souffrait depuis longtemps de la
pierre, est mort hier soir, à neuf heures.
Louis .Raymond, marquis de Montaignac
de Chauvance, était né le 1A mars 1811, à
Paris. Il était donc dans sa quatre-vingt-
unième année; voilà dix-huit ans qu'il
figurait au cadre de réserve.
La génération actuelle ne le connaissait
guère que par la haute situation qu'il occu-
pait à la tête de la Société centrale de sau-
vetage des naufragés et par les souvenirs
qu'il a laissés lors de son passage au minis-
tère de la marine.
Sa carrière maritime n'a cependant pas
été sans éclat, et les marins se rappellent le
voyage de VArtémise autour du monde, le
commandement du Napoléon et celui de la
Dévastation pendant la campagne de Cri-
mée.
En octobre 1835, M. de Montaignac, alors
lieutenant de frégate (enseigne de vaisseau),
fut désigné pour embarquer sur la frégate
VArtémise, dont le commandant était M. La-
place, qui visita les Antilles, les Indes, la
Chine, traversa le Pacifique, franchit le dé-
troit de Magellan, longea les côtes du Bré-
sil et revint à Lorient le 15 avril 18hO, ayant
fait le tour du monde en trois ans deux
mois et vingt-deux jours.
Promu lieutenant de vaisseau, il reçut, en
18h, le commandement du premier p.aque-
bot-poste qui ait été construit, et qui s'ap-
pelait le Napoléon.
Devenu officier supérieur, en l&fô, M. de
Montaignac accompagna M. de Beaumont,
ministre plénipotentiaire, pendant sa mis-
sion à Londres.
En 1855, il fut appelé au commandement
de la batterie flottante la Dévastation.
La Dévastation fut un des premiers na-
vires cuirassés, dont l'apparition jeta un si
grand trouble dans la marine. On discuta
beaucoup leurs qualités — comme aujour-
d'hui encore — et l'on décida qu'on les en-
verrait dans la mer Noire où ils prendraient
part à la première affaire importante. Ce
fut ainsi que la Lave, la Tonnante, la Dé-
vastation coopérèrent de la façon la plus
brillante à l'attaque de Kinburn.
Bientôt officier de vaisseau, il entra au
conseil d'amirauté; puis, contre-amiral
(1835), il fut envoyé à Cherbourg pour y
exercer les fonctions de major-général.
Pendant le siège de Paris, il fut mis à la
tête du septième secteur de l'enceinte, qui
s'étendait de la Seine à la route de Vanves
et comprenait tout le quartier de Vaugi-
rard, l'un de ceux qui furent le plus expo-
sés au feu des batteries prussiennes.
A la Chambre
Après la guerre, il fut nommé représen-
tant de l'Ailier et de la Seine-Inférieure à
l'Assemblée nationale. Il opta pour le der-
nier et fit partie de la droite.
Passé au cadre de réserve au mois de
mars 1873, l'amiral de Montaignac fut appelé
au ministère de la marine dans le cabinet
de Cissey (mai 187.4). Il signala son passage
par la mise à la retraite d'office de tous les
officiers qui ne pouvaient ou ne voulaient
plus naviguer.
A la tribune, il combattit le droit pour
les colonies de nommer des députés; il
protesta également contre l'assertion rela-
tive au traitement des déportés à la Nou-
velle-Calédonie. Il votait habituellement
avec la droite, mais il adopta l'ensemble
des lois constitutionnelles.
En 1875, il fut élu sénateur inamovible.
Depuis sa démission comme ministre de
la marine, en 1876, il se consacra à la So-
ciété centrale de secours aux naufragés.
Il avait épousé en 18W» Mlle Sabine d'Au-
berville. Il laisse deux fils et deux filles,
Mme de Vernouillet et Mme de Rorthays.
Il était grand -officier de la Légion d'hon-
neur.
MO.UVEMENT ADMINISTRATIF
M. Lavallée, commissaire du gouvernement
près le conseil de préfecture de la Seine, est
nommé conseiller de préfecture de la Seine,
en remplacemenft-Le M. Leroy, décédé.
M. Martineau, sous-préfet de Cherbourg, est
nommé commissaire du gouvernement près le
conseil de préfecture de la Seine.
M. Dieny, secrétaire général du Doubs, est
nommé sous-préfet de Cherbourg.
M. Cauro, sous-préfet d'Yvetot, est nommé
secrétaire général de la Seine-Inférieure, en
remplacement de M. Bret, précédemment nom-
mé préfet.
M. Godefroy,.sous-préfet de Dunkerque, est
nommé sous-préfet de Cambrai, en remplace-
ment de M. Tournier, précédemment nommé
préfet.
M. Maillot, sous-préfet de Béziers, est nommé
sous-préfet de Dunkerque.
M. Bellendi, sous-préfet de Lodôve, est nom-
mé sous-préfet de Béziers. -
M. Letailleur, sous-préfet de Fontenay, est
nommé sous-préfet d'Avesnes, en remplace-
ment de M. Isaac, qui reçoit une autre desti-
nation.
M. Hugues, sous-préfet des Andelys, est
nommé sous-préfet de Lodève.
M. Collignon, sous-préfet de Mirecourt, est
nommé sous-préfet de Péronne.
M. Phélut, sous-préfet de Péronne, est nom-
mé, sur sa demande, sous-préfet de Fonte-
nay.
M. Grassi, sous-préfet de Lombez, est nom-
mé secrétaire général de la Savoie.
M. Leguerney, sous-préfet de Pont-Andemer,
est nommé sous-préfet d'Yvetot.
M. Bucquet, sous-préfet de Falaise, est nom-
mé secrétaire général du Doubs.
M. Leménicier, sous-préfet de Valognes, est
nommé sous-préfet d'Avranches.
M. Francière, vice-président du conseil de
préfecture de la Savoie, est nommé sous-pré-
fet de Bagnéres (Hautes-Pyrénées).
M. Roman, conseiller de préfecture du Pas-
de-Calais, est nommé secrétaire général de
l'Ain.
M. Blanc, ancien chef de cabinet du préfet
des Bouches-du-Rhône, est nommé sous-préfet
de Civray.
M. Béchade, conseiller d'arrondissement, ad-
joint au maire de Limoges, est nommé sous-
préfet de Lombez.
M. Benetti, sous-préfet d'Uzès, est nommé
spus-préfet de Corte.
M. Calés, maire de Villefranche (Haute-Ga-
ronne), est nommé secrétaire général du Lot.
M. Canale, sous-préfet de Sartène, est nommé
secrétaire général de l'Ariège.
M. Harmand, secrétaire général du Lot, est
nommé sous-préfet de Mirecourt.
M. Roudaud, conseiller de préfecture de la
Loire, est nommé conseiller de préfecture des
Alpes-Maritimes.
M. Elisi de Saint-Albert, sous-préfet de Gail-
lac, est nommé conseiller de préfecture du
Rhône.
M. Gaignière, sous-préfet de Bagnéres, est
nommé conseiller de préfecture de Meurthe-et-
kMoselleJ-
M. Duverger, vice-président du conseil de
préfecture d'Ille-et-Vilaine, est nommé con-
seiller de préfecture de la Loire-Inférieure.
M. Daussy, conseiller de préfecture de la
Manche, est nommé conseiller de préfecture de
la Loire-Inférieure.
M. Grand, conseiller de préfecture de l'Isère,
est nommé conseiller de préfecture do la
Loire.
- M. Béguillet, conseiller de préfecture de la
Dordogne, est nommé conseiller de préfecture
de la Haute-Garonne.
M. Hériau, conseiller de préfecture du Fi-
nistère, est nommé conseiller de préfecture
d'Ille-et-Vilaine.
M. Beaudonnet, conseiller de préfecture de
l'Aveyron, est nommé conseiller de préfecture
de la Corse.
M. Jolibois, vice-président du conseil de pré-
fecture des Ardennes, est nommé conseiller de
préfecture du Doubs.
M. de Saint-Martin, conseiller de préfecture
de la Marne, est nommé conseiller de préfec-
ture du Doubs.
M. Noël, conseiller de préfecture de la Sar-
the, est nomme conseiller de préfecture du Cal-
vados.
M. Piras, conseiller de préfecture de la Haute-
Loire, est nommé conseiller de préfecture de
la Savoie.
M. Salles, conseiller de préfecture de l'Orne,
est nommé conseiller de préfecture de l'Eure.
M. Dumoulin, vice-président du conseil de
préfecture de la Nièvre, est nommé conseiller
de préfecture de l'Aisne.
M. Esmelin, conseiller de préfecture de la
Nièvre, est nommé conseiller de préfecture du
Pas-de-Calais.
M. Foucault, conseiyer de préfecture de la
Marne, est nommé conseiller de préfecture du
Calvados.
M. Lia, vice-président du conseil de préfec-
ture du Doubs, est nommé, sur sa demande,
conseiller de préfecture de la Marne.
M. VauzYr conseiller de préfecture de l'Aube,
est nomme conseiller de préfecture des Ar-
dennes.
M. Bresson, conseiller de préfecture des Bas-
ses-Alpes, est nommé conseiller de préfecture
de l'Aveyron.
M. Mesrine, conseiller de préfecture de la
Vendée, est nomme conseiller de préfecture de
l'Aube.
M. Desdoints, conseiller de préfecture du
Var, est nommé conseiller de préfecture de la
Sarthe.
M. Maréchal, ancien avoué, est nommé con-
seiller de préfecture des Basses-Alpes.
M. Grillères, licencié en droit, est nommé
conseiller de préfecture du Var.
M. Lechevallier, licencié en droit, est nommé
conseiller de préfecture de la Vendée.
M. Ricard, licencié en droit, est nommé con-
seiller de préfecture de la Corréze.
M. Labadie, avocat, est nommé conseiller de
préfecture de la Haute-Loire.
M. Deshons, vice-président du conseil depré-
fecture de la Lozère, est nommé conseiller de
préfecture de la Nièvre.
M. Giacobbi, avocat, est nommé conseiller de
préfecture de la Nièvre.
M. Ponsinet, licencié en droit, est nommé
conseiller de préfecture de la Lozère.
M. Maillefer, avocat, est nommé conseiller
de préfecture de la Marne.
M. Fortin, conseiller de préfecture d'Ille-et-
Vilaine, est admis, par sup pression d'emploi, à
faire valoir ses droits à la retraite.
M. Marini, sous-préfet de Corte, est nommé
sous-préfet de Sartène.
M. Dufay, sous-préfet de Civray, est nommé
sous-préfet de Blaye.
M. Becq, avocat, est nommé secrétaire géné-
ral de la Nièvre.
M. Torrès, sous-préfet du Vigan, est nommé
sous-préfet des Andelys.
M. Ramonet, sous-préfet de Quimpsrlé, est
nommé sous-préfet de Valognes.
M. Lambet, chef de cabinet de préfet, est
nommé sous-préfet d'Uzès.
M. Girerd, secrétaire général de l'Ain, est
nommé sous-préfet de Pont-Audemer.
M. Poux-Laville, secrétaire général de l'Ariè-
ge, est nommé sous-préfet de Figeac.
M. Rocault, conseiller de préfecture du Rhône,
est nommé sous-préfet dei Trévoux.
M. Rambaud, conseiller de préfecture de la
Loire-Inférieure, est nommé sous-préfet de
Rochechouart.
M. Bay, conseiller de préfecture des Alpes-
Maritimes, est nommé sous-préfet de Gaillac.
M. Grégoire, vice-président du conseil de
préfecture du Gard, est nommé sous-préfet du
Vigan.
M. Cauchy, conseiller de préfecture du Cal-
vados, est nommé sous-préfet de Falaise.
M. La Rue, conseiller de préfecture de l'Eure,
est nommé sous-préfet de Quimperlé,
LA "FÊTE-DIEU SANGLANTE
A HAÏTI
(D'UN CORRESPONDANT)
New-York, 9 juin.
On télégraphie de ,Haïti, à la date du 31
mai, les détails suivants sur l'insurrection
qui a éclaté dans ce pays :
Depuis quelque temps des rumeurs sour-
des circulaient. 01 disait qu'une révolu-
tion se préparait contre le gouvernement
du général Hippolyte. Ce dernier fit empri-
sonner quatre-vingts personnes soupçon-
nées d'être du complot, entre autres le gé-
néral Fully. Celui-ci réussit à s'échapper,
mais sa femme fut arrêtée aussitôt.
Le 28mai, jour de la Fête-Dieu, le bruit
courait que le président avait ordonné, pour
effrayer la population, de diriger sur la
prison une mitrailleuse Gatling et de tuer
les 80 prisonniers. Les amis de ceux-ci, y
compris le général Fully, résolurent d'em-
pêcher le massacre. Profitant de ce que le
général Hippolyte assistait aux offices, à la
cathédrale, ils se rendirent à la prison pour
délivrer tous les détenus qui s'y trouvaient
au nombre de 350 environ. Ils échouèrent.
et alors commença une série de massacres
sans nom.
La première victime fut un respectable
négociant, M. Rigaud. Le président, en pas-
sant dans la rue, le voyant assis à son bal-
con avec sa femme, le fit saisir, conduire
au cimetière et fusiller. Le neveu de M. Ri-
gaud, un garçon de seize ans, fut fusillé
peu d'instants après.
Le négociant Rigaud était le petit-fils du
général mulâtre Rigaud, au service de la
France, qui, de 1792 à 1803, défendit Saint-
Domingue contre les Anglais et les esclaves
révoltés.
M. Rigaud s'était fait inscrire en 1889 à la
légation de France comme sujet français. Le
gouvernement d'Haïti prétendit que l'ins-
cription était illégale et l'affaire fut déférée
aux tribunaux. Mais, en attendant la déci-
sion, le ministre de France déclara que M.
Rigaud resterait inscrit et qu'il serait pro-
tégé par la France.
Le ministre des finances de l'ancien gou-
vernement, connu pour un homme hono-
rable et paisible, a été arrêté comme sus-
pect, au milieu de ses huit enfants, et con-
duit au palais.
En route, six nègres qui l'escortaient lui
tirèrent traîtreusement dans le dos.
Il paraît que le général Hippolyte avait
ordonné d'arrêter et de fusiller toutes les
personnes qu'on trouverait dans les rues.
Les soldats et la police tiraient des coups
de fusil à tort et à travers.
Ces exécutions se poursuivirent rapide-
ment. Sur un point de la ville, dix-sept per-
sonnes furent fusillées en bloc.
Depuis ce 'moment, les exécutions n'ont
pas cessé, quoiqu'il n'y ait aucune résis-
tance nulle oart.
LA VIEDEP ARIS
On a célébré hier les obsèques du gé-
néral Sumpt, gouverneur des Inva-
lides. Le général était un invalide de pre-
mière catégorie ! Il lui manquait non pas
un membre, mais deux. Un obus lui avait
emporté les deux bras sur le champ de
bataille de Sedan. Abandonné, il ne s'était
sauvé que par une chance miraculeuse.
L'horrible blessure qu'il avait reçue, en
hachant les chairs, avait tamponné les ar-
tères et il put échapper à l'hémorrhagie.
Peu d'hommes étaient revenus de plus
loin que ce brave, qui put vieillir aux In-
valides. Ses obsèques ont été fort belles.
Nombre d'officiers s'y étaient rendus, et,
comme toujours, la pompe militaire a vi-
vement frappé la foule. Je regrette un
peu, pour mon compte, que lorsqu'il
meurt certains hommes appartenant à
l'armée et y occupant des positions qui
évoquent des souvenirs semblables à ceux
qui pouvaient nous venir à l'esprit de-L
vant le cercueil du général Sumpt, les
pouvoirs civils ne soient pas représentés.
Il y aurait quelque profit à affirmer, en
certaines occasions solennelles, l'union de
toutes les forces du pays.
II est vrai que la situation du gouver-
neur des Invalides est assez diminuée
chez nous depuis quelques années. Le
gouvernement des Invalides avait été un
grand poste militaire, confié à des divi-
sionnaires, à des généraux ayant com-
mandé des armées. Le général Sumpt
était simplement brigadier. Dès les der-
niers jours de l'Empire, la tendance qui
a prévalu s'était manifestée, de diminuer
l'éclat de l'Hôtel des Invalides en dimi-
nuant le nombre des soldats hospitalisés
sous le régime militaire. On faisait va-
loir, dès lors, des raisons budgétaires,
qui ont prévalu, car; à l'heure actuelle,
je ne crois pas qu'il y ait plus de deux
cents invalides à l'Hôtel. Leur entretien,
paraît-il, coûte plus cher que ne coûtent
les pensions de retraite et les indemnités
renouvelables qu'on accorde aux blessés
et dont ils se contentent, soit qu'ils ren-
trent dans leurs familles, soit qu'ils oc-
cupent, dans la vie civile, quelque fonc-
tion qu'ils peuvent encore remplir.
Beaucoup sont surveillants dans les éta-
blissements financiers et dans les grands
magasins. Mais je ne crois pas que les
raisons financières qu'on fit valoir au dé-
but de la campagne contre l'hospitalisa-
tion des soldats blessés fût la seule, ni
peut-être la véritable. L'Hôtel des Invali-
des possède le tombeau de Napoléon. Il
devenait tout naturellement le centre
d'une sorte de culte napoléonien, dont les
invalides étaient comme les prêtres et les
lévites. Les vieux soldats trouvaient là,
quand ils ne l'y apportaient plus eux-
mêmes, une tradition d'admiration pour
le vainqueur d'Austerlitz, et ils pou-
vaient passer pour propager cette admi-
ration parmi les jeunes soldats qui ve-
naient les visiter. Bref, l'institution de
l'Hôtel des Invalides avait une importance
politique toute au profit du bonapartis-
me, et ceci explique qu'on ait voulu la
modifier en attendant qu'on la fît dispa-
raître. Mais tout cela est bien loin aujour-
d'hui ! Les blessés de 1970-71 et les soldats
de notre armée modifiée n'ont pas de
grandes raisons d'être des bonapartistes
très chauds. Il ne reste du culte napo-
léonien que ce qui doit en rester, c'est-à-
dire un souvenir de gloire nationale et
surtout d'héroïque effort contre l'étran-
ger. - -
Le peuple de Paris aime beaucoup ses
invalides. On les raille bien un peu, com-
me on raille les amoureux de S ainte-Pé-
rine; on les chantonne et on a écrit la lé-
gende de l'invalide à la tête de bois. C'est
même une des jolies drôleries inventées
de notre temps. Mais on les respecte. On
aime cet uniforme suranné qu'ils portent.
On se souvient qu'il figura encore dans
quelques-unes des luttes suprêmes de la
patrie, soit en 181.4, soit plus tard, et que,
parmi ces vieux soldats, il se trouva des
artilleurs pour nos pièces et des instruc-
teurs pour nos conscrits. Bref, l'invalide,
avec son uniforme, avec son organisation
militaire, reste comme exemple, entouré
d'une légende. Et dussé-je être accusé d'ê-
tre plus sentimental que pratique, je ne
voudrais pas voir disparaître l'Hôtel, et
souhaiterais même qu'il reprît un peu de
son éclat d'autrefois. Que si le budget y
perdait quelque chose, ce ne serait pas
une dépense superflue : les traditions
valent parfois qu'on les paye, en les te-
nant pour aussi précieuses que bien des
innovations.
La création de l'Hôtel des Invalides
marque une date dans l'histoire de l'ar-
mée française. Elle fut la reconnaissance
de ce fait que, si le service militaire est
un devoir qu'on peut imposer — on l'im-
pose à tous aujourd'hui- il crée en même
temps un droit à qui le subit. Il n'en
allait pas ainsi autrefois, et rien n'est plus
irrégulier, rien n'est plus barbare que la
façon dont on se procurait jadis des sol-
dats et dont on les traitait, quand on en
avait plus besoin et qu'ils étaient hors de
service. Il faut même que notre nation
ait eu l'esprit militaire bien profondé-
ment dans le sang de ses veines, pour
avoir pu fournir de bonnes armées avec
les procédés de recrutement qu'on em-
ployait. Quand Voltaire a raconté ces pro-
cédés chez les Bulgares, il pensait encore
aux Français. C'est surtout par surprise
qu'on se procurait des soldats et parmi
les déclassés, les coureurs de cabarets et
les mauvais sujets. A ce point de vue, on
était moins avancé qu'avec le système du
moyen-âge, les lances des seigneuries et
les milices régulières des communes. Col-
bert mit à peine un peu d'ordre dans cela.
La création des Invalides de l'armée fut
donc un fait considérable, aussi considé-
rable que le sera demain la. eréatiQn des
Invalides du travail, si on aboutit prati-
quement. A ce titre seul, le vieil Hôtel me
plaît et je serais chagrin qu'il perdit ses
derniers hôtes.
Henry Fouquier.
LES DROITS DE LA FEMME
La Chambre a nommé hier dans ses bu-
reaux la commission chargée d'examiner la
proposition de M. Louis Jourdan tendant à
protéger la femme contre les abus de la
puissance maritale.
Il s'agit, en cas d'inconduite du mari,
d autoriser la femme à toucher elle-même
le produit de son propre travail.
De plus, en cas d'abandon du mari, la
femme pourrait saisir-arrêter, sur décision
conforme du juge de paix, les deux tiers
du traitement de son mari s'il y a des en.
fants, le tiers dans le cas contraire.
Ont été nommés: MM. de Gasté, Mas, Noël
Parfait, Sibille, Isambard, Louis Jourdan,
Thévenet, Monteau, Loreau, Prénat.
La majorité est favorable au principe du
projet.
UNE FEMME EXTRAORDINAIRE
(M NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER}
Cholet, 9 juin.
:Mrcredi d, ernier, la paroisse de la Sé-
guinière, près Cholet (Maine-et-Loire), con-
duisait a sa dernière demeure Mme Mo.
deste Chéné, veuve de René Béneteau, de
la rerme de Sarboussière, décédée à l'âge de
quatre-vingt-dix-neuf ans.
Sur treize enfants, elle en eut huit en
trois fois: à la première, un garçon et deux
filles; à la seconde, deux garçons, et à la
troisième, deux garçons et une fille. Quand
on fit baptiser les trois premiers jumeaux,
on les porta selon l'usage à dos de cheval
dans un grand panier d'osier. La neiga
tombait. De retour à la ferme, qui était
éloignée de l'église de 5 kilomètres, on n'en
trouva plus que deux. On rechercha le pe-
tit disparu, et ils trouvèrent la petite fille
étendue sur la neige à 300 mètres. Aujour-
d'hui celle-ci est mère et grand'mère à son
tour.
TRÉSORIERS- PAYEURS GÉNÉRAUX
Sont nommés trésoriers-payeurs généraux ;
A Montauban (Tarn-et-Garonne), M. Dardenne.
trésorier-payeur général à Cahors, en rempl»
cernent de M. Andoy, décédé.
A Cahors (Lot) M. Pépin, receveur particuliet
des finances à Abbeville (Somm).
A Montpellier (Hérault), M. Thomson, mini&
tre plénipotentiaire de France à Copenhague.
en remplacement de M. Cazelles qui a été ad-.
mis a faire valoir ses droits à la retraite.
Sont nommés receveurs particuliers dei
finances:
A Abbeville (Somme), M. Voisin, receveur
particulier des finances aux Sables-d'Olonnet
Aux Sables-d'Olonne (Vendée), M. Jourda-
neau, receveur particulier des finances à Ba.
zas.
A Bazas (Gironde), M. Duvignan, percepteut
des contributions directes à. Leognan (Gi.
ronde).
LES MÉFAITS
DU « PETIT JOURNAL »
Simple lettre. - Le sort des annonces
honnêtes.
La publicité du Petit Journal est à double
détente: quand les honnêtes gens répon-
dent a la plupart de ses annonces, ce sont
des voleurs qui les font paraître, et quand
elles émanent d'honnêtes gens, ce sont des
voleurs qui y donnent suite. Témoin la Iefr*
tre qu'on va lire :
Monsieur le directeur,
Dernièrement, vous publiiez la lettre d'un de
vos lecteurs de l'Yonne qui constatait — après
s'en être servi - l'inefficacité complète de la
publicité du Petit Pickpocket, tout au moins
pour les annonces sérieuses et honnêtes.
J'ai fait moi aussi la même expérience et j'ai
constate a mes dépens qu'elles ne donnaient
aucun résultat.
Je suis voyr ir de commerce et ie visite
depuis longti les .quincailliers, les mer-
ciers et les d) astes en gros pour une mai-
son unique.
L'annéî dernière, j'obtins de ma maison l'au-
torisation de représenter à la commission une
autre firnfb s'adressant à la même clientèle et
je crus avantageux pour la trouver de m'a-
dresser au Petit Journal. #
J'y fis paraître, pour 10 francs, une annonce
de 2 lignes, et quelques jours après, une grêle
de lettres s'abattit chez moi pour me faire les
propositions les plus bizarres. On m'offrait de
vendre a la commission des machines à re-
priser les gants, du vin artificiel, du cirage
odorant, de fausses queues pour chevaux, etc.
Mais le plus drôle de tous ces farceurs était
un certain fabricant de parfumerie qui me di-
sait, dans un préamle assez entortillé, que
les gens de notre corporation, étant presque
toujours éloignés de leur famille, devaient né-
cessairement faire d'assez nombreuses visites
aux maisons que l'on a appelées <: mauvaises »
comme si les pierres qui ont servi à les édifier
étaient responsables de ce qui se passe à l'inté-
rieur, et dont Rocheiort a fort drôlement dit
que « l'hospitalité y est si écossaise que les
hommes y courent jambes nues ».
« Là, disait la lettre vous écoulerez facilement
mes produits, le personnel en a le plus grand
besoin; et avant de devenir un client, vous se-
rez un vendeur, ce ne sera qu'un échange do
bons procédés. »
Inutile de vous dire que j'ai refusé toutes ces
offres, en regrettant d'avoir dépensé pour
qu'on me les fasse, deux belles pièces de cincfe
francs qui eussent pu mieux me servir.
C'est concluant, n'est-ce pas! Le sans-gêne
avec lequel on accepte au Petit Journal les-
annonces de tous les filous a produit ce ré-
sultat que les honnêtes gens ne peuvent
plus y publier les leurs sans que ce soient
des filous qui y répondent.
Beware of pickpockets !
(La suite à demain)
L'AFFAIRE DE LA MÉLINITE
Les assignations pour l'affaire de la m
linite ont été lancées hier soir. Jusqu'à pré*
sent, l'affaire est fixée à samedi prochain.
Depuis hier, un planton veille nuit et
jour devant la porte du greffe correctionnel
où est déposé le volumineux dossier do,
cette affaire.
Les témoins sont très peu nombreux. 1
Parmi eux se trouvent l'éditeur Savine et
plusieurs officiers généraux.
UN CARDINAL MALADE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PAMCULma)
Rennes, 9 juin.
Le cardinal-archevèque de Rennes, M. Place, est
fort malade, et les médecins ont ordonné nu,
long séjour à la campagne. Son grand â&Oi
Aonne de sérieuses inquiétudes.
On parle de confier entièrement l .son coadjuteur* JI. {.i -
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