Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1896-09-30
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 30 septembre 1896 30 septembre 1896
Description : 1896/09/30 (N9700). 1896/09/30 (N9700).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75645237
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 06/05/2013
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PARIS ET DaPA'RTEMENiS'
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WO 9700. — Mercredi 30 Septembre 1896
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Adresser lettres et mandats à VAdministrateur
NOS LEADERS
BZANCE A PARIS
Une grave question est en ce mo-
ment sur lé tapis, tellement grave
que, pour la résoudre, nos ministres
se réunissent tous les jours. Vous
croyez peut-être qu'il s'agit de Mada-
gascar, ou du Tonkin, ou des affaires
d'Orient, ou de la réforme de l'im-
pôt? Bonnes gens î vous n'y êtes pas.
Misères que tout cela! M. Mélineet ses
collaborateurs ont bien d'autres chiens
à fouetter. Rien, à cette heure, ne sau
rait plus les préoccuper que l'affaire
rour laquelle ils ont besoin de se con-
certer chaque motin. Affaire de pre-
mière importance, vous dis-je! Etant
donné que le tsar, accompagné de la
tsarine, va venir à Paris, les femmes
invitées aux cérémonies officielles de-
vront elles porter des robes à traîne?
Si oui, quelle longueur aura la dite
traîne? deux mètres? un mètre seule-
ment? Sera-t-elle à peine indiquée?
Si non, la robe sera-t-elle à cloche ou
à simples plis? Et le décolletage?
Autre sujet à méditation. Sera-t-il en
carré, en long? Les épaulettes seront-
elles de dentelles ou de satin? Et les
dessous?.
Je dois rendre cette justice au cabi-
net que les gens graves qui le compo-
sent n'osent pas donner leur avis sur
les dessous. L'âme pudique de M. Bé-
renger — tel le Saint-Esprit dans le
temple de Jérusalem - leur souffle
leurs délibérations. Mais il y a les des-
sus; en dehors de ce qu'on ne voit pas,
il y a ce qu'on voit. Or c'est ce qu'on
voit qui .embarrasse M. Méline et M.
Barthou. Et, ne sachant que faire,
haletants, désespérés, tous les coutu-
riers de Paris attendent la décision du
conseil des ministres.
A
Oui, la question est très grave. Aussi
les séances selnt-elles très animées. M.
lIanotaux, qui se figure être le succes-
seur de Richelieu, et M. Darlan, qui se
croit assis dans le fauteuil de Michel
de l'Hospital, tiennent pour la traîne,
les cardinaux et chanceliers étant ja-
dis revêtus de longues robes à queue.
Le général Billot et l'amiral Besnard
sont contre. Ils se rappellent l'un et
l'autre qu'étant jeunes officiers, lors-
qu'ils conduisaient le cotillon, les traî-
nes les gênaient singulièrement. M.
Cochery hésite, M. Barthou, de même.
Malheureusement, je ne connais pas
i opinion de M. Méline ; il est vrai que
si lui-même la connaissait, le débat
serait tranché parce que M. Méline a
voix prépondérante.
¡ ***
Voilà où nous en sommes. Au fond,
je partage tout à fait le sentiment de
Meunier qui, l'autre jour, demandait
qu'on présentât la République fran-
çaise telle qu'elle est, toute nue même,
ajoutait-il. Moi, je là préfère habillée,
mais habillée en République.
Je sais bien que le protocole s'in-
surge contre nos idées et gêne le. gou-
vernement. Malheureusement, le pro-
tocole est bien vieux. Il a besoin
d'être rajeuni. Quand il a été rédigé,
on ne connaissait pas la République.
Or, aujourd'hui, c'est un fait acquis,
nous vivons en République. Il ne fau-
drait cependant pas que le protocole
nous donnât l'air de monarchistes dé-
guisés en républicains.
Que voulons-nous tous? Que le tsar
soit reçu à Paris dignement, qu'il ait
ici un accueil dont il conserve le sou-
venir. Sur ce point, le gouvernement
peut être rassuré. Notre allié sera fêté
avec un enthousiasme indescriptible.
Sur son passage, une foule immense
se pressera et l'acclamera. J'imagine
gu'il sera plus touché de ses vivats que
des costumes des femmes invitées à
l'Elysée.
**
Ne transportons donc pas l'ancienne
Byzance à Paris. Ne donnons pas aux
étrangers l'idée d'un peuple qui ne
sait ni ce qu'il veut, ni ce qu'il est. La
vérité est que nous sommes un pays
libre, qui a exercé une influence
énorme dans le monde et dont le rôle
n'est pas près de finir; nous avons le
gouvernement de notre choix, qui est
le gouvernement républicain, et nous
voulons le conserver. Ne vaut-il pas
mieux nous montrer tels que nous
sommes, sans fard, sans poudre, sans
masque, comme une nation qui a des
intérêts communs avec une autre et
qui considère que ces intérêts sont in-
dépendants de la forme du gouverne-
ment?
Le tsar n'ignore pas que la France
est républicaine, mais il n'ignore pas
avantage que cette France républi-
caine est une amie fidèle. Il ne vient
pMts chez nous pour y trouver l'éti-
quette des cours, pour y voir des mi-
nistres et des chambellans chamarrés
-sur toutes les coutures. Qu'est-ce que
-cela peut lui faire qu'il ait devant ses
Veux des habits noirs pourvu qu'H soit
bien traité? Il le serapartoutle monde
sans exception. Il le sait et notre gou-
vernement en est aussi convaincu.
Alors ! à quoi bon discuter si sérieuse-
ment sur des choses qui n'en valent
pas la peine?
On a dit de Dumas qu'il enseignait
l'histoire par les infiniments petits. Je
crois bien que nous sommes en train
de n'apercevoir que les infiniment pe-
tits dans la visite des souverains russes.
CHARLES BOS.
Nous publierons demain un article
de M. Camille Pelle tan
LES PORTES-DE-FER
Qu'on vienne encore dire qu'avec le temps
tout ne finit pas par s'arranger! Voilà le
Danube qui depuis qu'il existe — et il y a
fort longtemps' - coulait sur des rochers
pendant une centaine de kilomètres entre
es Balkans d'un côté et les Alpes de Tran-
sylyanie de l'autre. Et aujourd'hui les clo-
ches hongroises, roumaines et serbes son-
nent à toute volée pour apprendre aux po-
pulations qu'il n'y a plus de rochers et que
la navigation est libre. Il faudra maintenant
trouver des navigants; mais il paraît qu'on
y arrivera.
Seulement, pour arriver à ce résultat, il
n'a pas fallu que de la dynamite. Il a fallu :
1° Que le traité de Paris (1856) déclare
libre la navigation du Danube;
2° Que la conférence de Paris (1858)
nomme une commission internationale
chargée de surveiller les travaux du Da-
nube et qui a fonctionné depuis sur place ;
3° Que la conférence de Londres .(1871)
renouvelle les pouvoirs de cette commis-
siou;
4° Que le congrès de Berlin (1878) charge
l'Autriche de l'exécution des travaux ;
5° Que la conférence de Londres (1833)
confirme cette décision ;
0° Que l'Autriche se décide à dépenser
40 millions;
7° Que les travaux d'un canal qui part
d'Orsova soient commencés en 1890.
Et c'est ainsi qu'une décision prise par
l'Europe en 1856 n'a été pendant trente-
quatre ans suivie que de travaux diploma-
tiques et de quelques dragages! Et l'on s'é-
tonne après cela des lenteurs, des indéci-
sions, des troubles de notre belle et glo-
rieuse administration ! L'Europe n'a rien à
nous envier, mais nous n'avons rien à
envier à l'Europe.
Ce qui n'empêche pas bien entendu que,
quelque regrettable que soit au point de vue
pittoresque la disparition des tourbillons de
Greben, il faut féliciter l'Autriche d'avoir
mené à bien des travaux qui ouvrent au
commerce une région de l'Europe qui en
avait vraiment besoin.
C'est dimanche — ainsi que nous l'avons
déjà dit — que l'empereur François-Joseph,
accompagné du roi Charles de Roumanie et
du roi Alexandre de Serbie et entouré des
ambassadeurs d s grandes puissances et des
ministres autrichiens et hongrois, roumains
et serbes, a solennellement inauguré le ca-
nal des Pories-de-Fer.
L'empereur est monté avec ses hôtes à
bord du François-Joseph-Ior pour parcourir
le canal pendant plusieurs heures, depuis
les grandes Portes jusqu'aux petites Portes-
de-Fer, en passant par le défilé de Kazan.
Le soir, les souverains, après avoir as-
sisté à un grand diner de gala à Herkules-
bad, se sont séparés pour rentrer dans leurs
Etats.
MEURTRE DE M. ZLATKO
Tué par les brigands
Une communication de Salonique à la
Keue Freie Presse dit que le gouvernement
turc voulait payer une rançon de 2,000 livres
aux brigands qui avaient enlevé M. Zlatko,
le frère du vice-cjnsul d'Autriche-Hongrie
en Macédo ne.
Au moment de la remise de la rançon,
les soldats chargés de l'opération commi-
rent une méprise, en voulant évidemment
s'assurer de la personne des brigands; ceux-
ci tuèrent alors M. Zlatko et s'enfuirent.
Le consul général d'Autriche-Hongrie à
Salonique a exigé une punition exemplaire
des coupables.
LA MORT DU SOLDAT LELOT
Le 31 août dernier, un journal de Tours,
la Touraine Républicaine, réclamait une en-
quête sur les circonstances dans lesquelles
venait de mourir, à l'hôpital militaire de la
ville, le soldat Louis Lelot, du 6e régiment
de cuirassiers. Le 6 septembre, le même
journal publiait les explications fournies par
le colonel commandant le régiment. Mais il
parait que ces explications n'ont pas paru
concluantes à tout le monde, car on nous
écrit que l'émotion causée à Tours par la
mort de Lelot n'est pas calmée et que l'opi-
nion publique continue à réclamer un sup-
plément d'enquête.
Voici les faits tels qu'ils se seraient pas-
sés. — Bien entendu, nous ne prenons pas
la responsabilité du récit qui nous a été fait
et notre intervention a uniquement pour
but la recherche de la vérité tout entière.
Le soldat Lalot serait sorti le 10 août de
l'hôpital de Tours où il était en traitement
pour une affection syphilitique. Le colonel
aurait, en quelque sorte, et sous prétexte
que Lelot faisant partie de la classe libérable,
— devait avant tout participer aux manœu-
vres qui commençaient le 14 — exigé la sor-
tie de l'hôpital de cet homme non guéri. Dès
la première étape, Lelot aurait été pris de
faiblesse, et ses officiers d'escadron auraient
sollicité son évacuation que le colonel au-
rait refusée. Le troisième jour des manœu-
vres, ces officiers seraient revenus à la
charge et auraient essuyé de la part du co-
lonel un nouveau refus. Le septième jour,
Lelot aurait été puni par le colonel de quinze
jours de prison et le 23 août, incapable de
se tenir à cheval suivant à pied le convoi, il
aurait été, par l'ordre du colonel, ;attaché à
la queue d'un cheval. Le même jour, le mé-
decin-major aurait exigé son évacuation et
Lalot, dirigé sur l'hôpital de Tours, où il se-
rait mort quarante-huit heures après.
On voit de quelles précautions nous nous
entourons. En ces matières, on ne saurait
agir avec trop de circonspection. Le colonel
du 68 régiment de cuirassiers nous saura
gré, nous l'espérons, do notre attitude et,
nous en sommes sûr, se joindra à nous
pour réclamer de M. le ministre de la guerre
l'enquête devenue indispensable.
Pour l'honneur de l'armée, pour la sécu-
rité des citoyens, il faut, quand de telles
accusations sont portées, que la lumière
soit faite.
L. V.-M.
LES ON-DIT
CARNET QUOTIDIEN:
Les courses : A La Marche.
- La Saint-Michel des fermiers.
- Durée du jour : 12 h. 51 m.
AU JOUR LE JOUR
Si j'osais à mon tour exprimer mon
opinion sur l'arrivée du tsar, j'avoue-
rais que la presse me paraît par trop se
dépenser en conseils au peuple et au
gouvernement dans une question ou
peuple et gouvernement savent très
bien ce qu'ils veulent et n'ont point be-
soin d'être guidés.
Le peuple sait très bien qu'il veut
l'alliance franco-russe ; il désire que le
ch-if du peuple ami soit reçu ici avec
des formes honorables pour celui qui
donne l'hospitalité comme pour celui
qui la reçoit. Les questions de proto-
cole ne lui sont point indifférentes, il
les ignore simplement; mais il tient à
ce que son hôte ne soit point choqué
par quelque fausse note, il laisse donc
à ceux qui ont la charge de ces ques-
tions le soin de les régler selon les
convenances et les usages.
Le gouvernement sait très bien qu'il
a la responsabilité entière de ce qu'il
fera dans la circonstance. Il est en pré-
sence d'un devoir diplomatique, il doit
compter avec des détails d'étiquette
dont nous pouvons, dans notre coin,
discuter l'intérêt, admirer l'archaïsme,
mais qui, pour le personnel officiel,
sont des lois; pour ma part, dans ma
parfaite incompétence en ces matières,
dans mon irresponsabilité de particu-
lier, je n'éprouve pas le besoin d'inter-
venir, et de tirer dans les jambes de
ceux qui ont l'obligation de ne point
commettre d'erreur; en d'autres ter-
mes, je fais grâce au cabinet de mes
réflexions sur ces choses spéciales.
Et, dans l'occurence actuelle, j'en
ferais grâce à n'importe quel cabinet.
Quels que soient les hommes politiques
en ce moment au pouvoir, ils vont, de-
vant le souverain du peuple ami, nous
représenter tous, représenter toute
la France. Je n'ai aucune envie de les
diminuer en ce moment, et j'attendrai
une autre occasion pour leur faire la
guerre, même la guerre d'épigramme.
La politique intérieure est une chose,
et la politique extérieure en est une
autre. Aujourd'hui, le plus simple est
d'agir comme l'a fait si sagement le
conseil municipal de Paris, lorsqu'il a
donné carte blanche à son bureau sans
s'embarrasser de dicter à son délégué
le détail de son action.
CHEZ NOUS
^— Un président matinal :
M. Çélix Faure quitte Rambouillet ce
matin, par l'express de six heures quarante-
cinq, pour venir à Paris présider le conseil
des ministres.
M. Félix Faure est d'ailleurs enchanté de
son séjour à Rambouillet. Hier matin, ac-
compagné de M. Lcddet, inspecteur des
forêts, il a fait une longue promenade à
cheval au Buissonnet-Gazeran et sur la
route de Chartres. Il est revenu par le
château de Gueville, voisin des tirés pré-
sidentiels.
Les compagnies d'honneur du 299 chas-
seurs à pied ont reçu une distribution de
112 lapins provenant des chasses du prési-
dent.
La musique du bataillon va organiser
une retraite aux flambeaux en l'honneur
du président.
- Le ministre des affaires étrangères
a reçu en audience le comte Tornielli, am-
bassadeur d'Italie à Paris; le marquis de
Noailles, ambassadeur de la République à
Berlin, qui retourne à son poste ; le géné-
ral Richter, chef du cabinet du ministère
de l'empereur de Russie; M. Lachenal,
président de la République helvétique,
M. François Carnot et le marquis de Re-
verseaux, ambassadeur de la République à
Madrid.
A six heures, M. Hanotaux a rendu vi-
site à son tour à M. Lachenal et au général
Richter.
- M. Turrel, ministre des travaux
publics, qui a été très souffrant, à la suite
de son dernier voyage à Dunkerque, est en
pleine convalescence et rentrera à Paris
avant la fin de la semaine.
v--..r--.r Nos hôtes :
La grande-duchesse Vladimir, venant de
Saint-Pétersbourg, est arrivée hier matin
à Paris par l'express de 8 h. 22. Elle était
attendue sur léguai par le grand-duc Cy-
rille, son fils, et par M. Nicolas de Giers,
conseiller de l'ambassade de Russie.
Sont également arrivés, par le même
train, le prince Voldemar Meschersky,
chambellan de l'empereur de Russie, et le
colonel de Hartong, commandant le régi-
ment de la garde Préobrajensky.
- La grotte de La Mouthe :
Dans sa séance d'hier, l'Académie des
sciences a reçu communication des nou-
velles découvertes que vient de faire M.
Emile Rivière dans la grotte de La Mouthe
(Dordogne).
Cette grotte qui est longue de 400 à 500
mètres, a été habitée à deux époques dis-
tinctes par l'homme préhistorique : 1° aux
temps néolithiques comme le démontre la
couche supérieure avec ses potêriés gros-
sières, ses silex taillés et des restes d'ani-
maux au milieu desquels on rencontre des
ossements humains, provenant d'individus
d'âges différents; so aux termes paléoli-
thiques ou quartenaires géologiquement
-
parlant. M. Rivière y a, en effet, trouvé
des débris de l'ours des cavernes, des co-
prolithes, des dents de l'hyène des caver-
nes, ainsi que des dents, des os et des bois
de rennes.
Mais ce qui caractérise surtout la grotte
de La Mouthe, ce sont les remarquables
dessins gravés sur ses parois et sur sa voûte
dessins les premiers trouvés en France, qui
représentent divers animaux, entre autres
un bison très bien gravé en creux, et un
autre animal long de 1 m. 80.
L'antiquité de ces gravures, dont quel-
ques-unes ont été coloriées à l'ocre, est
prouvée par ce fait que quelques-uns des
traits passent sous la stalagmite.
-—— Le mariage de notre confrère Paul
Bluysen, secrétaire général du Journal des
Débats, avec Mlle Marguerite Commaille,
sera célébré le lundi 5 octobre, à l'église
Saint-Roch.
-- Souhaitons la bienvenue à un nou-
veau confrère politique du soir :
Depuis hier, en effet, paraît à sept heures
de l'après-midi, l'Echo du soir, rédigé par
nos confrères duJour dont M. André Ver-
voort est 1-e rédacteur en chef.
-- Nous avons le regret d'apprendre
la mort de Mme veuve Régamey, mère des
peintres bien connus Félix et Frédéric
Régamey, décédée à l'âge de quatrevingt-
deux ans.
^—-v- Contrairement à ce qui avait été
annoncé, ce n'est pas M. Labat, de Toulon,
qui a gagné le gros lot des Bons de l'Expo-
sition de 1900.
Le congrès international d'hydrolo-
gie s'est ouvert hier à l'hôtel de ville de
Clermont-Ferrand.
Six cents personnes environ y assis-
taient.
La séance d'ouverture qui a été présidée
par M. Proust, délégué du ministre de l'in-
térieur et par M. de Ranse, ancien prési-
dent de la société d'hydrologie a été con-
sacrée tout entière à la constitution du
bureau.
Les travaux commenceront aujourd'hui.
----- On vient de placer, à Tréguier, une
plaque commémorativc sur la maison
d'Ernest Renan.
L'inauguration a été présidée par MM.
Ary Renan et Psichari, gendre de l'acadé-
micien ; en présence de M. Guillerm, maire
de Tréguier, des membres du conseil mu-
nicipal et des représentants des « Bretons
de Paris ».
Ce petit monument, orné d'un médail-
lon en bronze avec la tête de Renan, est
en granit de Kersanton et a un mètre sur
soixante-dix centimètres.
On y lit cette inscription :
ERNEST RENAN
de l'Académie française,
ancien élève du collège de Tréguier,
est né dans cette maison
le 28 février 1823.
La maison, située dans un coin pitto-
resque du vieux Tréguier, appartient tou-
jours à la famille Renan.
C'est égal, ce que les bonnes sœurs et
les messieurs prêtres du pays doivent se
signer et accumuler les exorcismes quand
ils passent devant l'effigie de l'auteur de
la Vie de Jésus.
A L'ÉTRANGER
—— Dépêche de la soirée :
M. Fred. Bernard, un artiste anglais bien
connu, et dessinateur pour -des ouvrages
illustrés, a été brûlé aujourd'hui si cruelle-
ment qu'il n'a pas survécu a ses blessu-
res. Il se trouvait chez des amis à Wimble-
don (Angleterre).
On suppose qu'après avoir fumé dans
son lit, il s'était endormi et qu'une étin-
celle a mis le feu à ses couvertures. L'at-
tention a été attirée par le torrent de fumée
qui sortait de sa chambre. Quand on l'a
secouru il vivait encore, mais il n'a pu
parler et est mort quelques instants après.
-- Dédié aux gardiens de la paix :
Un simple boby (lisez sergent de ville) de
Londres, nommé Macfarlane, épouse miss
Badham-Tornhill, une des plus riches hé-
ritières du comté de Cork.
Etant de service, il eut la chance de
sauver la vie de la jeune personne qui a
déclaré qu'elle ne serait qu'à son sau-
veur.
Après de longues luttes pendant les-
quelles miss Badham suivait son sauveur
dans les rues pendant son service, la fa-
mille a cédé et Macfarlane épouse et va
devenir landlord, car toute la fortune de
sa femme est en Irlande.
L'histoire fait à Londres et à Dublin un
tapage énorme, car la famille Badham est
alliée aux O'Neils, O'Donovan et autres fa-
milles royales d'Irlande.
Le Passant.
PETITS ABUS, PETITES RECLAMATIONS
LES MARQUES DE FABRIQUE
Il exista au tribunal de commerce un bu-
reau des marques de fabrique.
C'est là que les industriels qui veulent lan-
cer un nouveau produit, viennent déposer
le nom qu'ils comptent lui donner afin que
nul ne puisse désigner de la même façon un
objet analogue, et c'est là que les fabricants
viennent déposer l'emblème ou la vignette
qui sert, si l'on peut dire, do certificat d'ori-
gine aux marcliandises qu'ils mettent en
vente.
L'utilité de cette institution ne saurait
être contestée, car sans elle le commerce
n'aurait aucune garantie contre les contre-
facteurs.
Par malheur, l'esprit administratif s'est
introduit ici comme partout et, grâce à lui,
les mesures qu'on serait en droit d'attendre
du bureau des marques de fabrique sont à
peu p8 vaines.
C'est ainsi que chaque fois qu'on veut
s'assurer qu'un terme n a pas été antérieure-
ment revendiqué par quelqu'un, on doit par-
courir d'immenses registres où toutes les
désignations sont inscrites pêle-mêle, par
ordre de date. -
De là, naturellement, une perte de temps
considérable pour les employés, une dépense
supp'émentaire pour les fabricants et sur-
tout une incertitude fâcheuse pour les pro-
ducteurs.
el Il ne semble pas, se. borne à dire en
en effet le bureau des marques de fabrique,
que le mot. ait été pris. »
Tant pis pour vous s'il lui a semblé à tort
et si vous vous trouvez poursuivi pour con-
currence déloyale sur la foi de ses rensei-
gnements ! Il ne vous rendra ni les 9 fr.
qu'il a exigés de vous pour répondre à
votre demande, ni les 18 fr. qu'il vous a
fait payer pour le dépôt d'un nom déjà
retenu!.
Ne serait-il donc pas possible de donner
quelque garantie aux industriels en établis-
sant un vaste répertoire qui serait tenu au
jour le jour et où tous les mots attribués
aux différents produits existants seraient
inscrits par ordre phonétique ?
Il ne faudrait, de cette façon, que quel-
quelques minutes pour être fixé et pour pou-
voir lancer un produit avec sécurité !
Nous nous permettons d'appeler sur ce
point l'attention de qui do droit.
A. n.
;—————————— ———————————
Échouage d'un porte-torpilleur
On mande de l'ile de Porquerolles que
l'a/viso-porte-torpilleur la Foudre s'est échoué
dans la rade des îles d'Hyères ; on ignore
encore à l'heure présente l'importance de
l'accident.
L'escadre de réserve, commandée par l'a-
miral de Cuverville, qui à ce moment faisait
route des îles sur Toulon, a organisé les
premiers secours.
LA DYNAMITE A LA GRAND'COMBE
Un attentat — Pas d'accident
Une cartouche de dynamite a été lancée
sur la toiture de l'habitation d'un ingénieur
de la compagnie de la Grand' Combe.
Le toit a été très endommagé.
Il n'y a pas eu d'accident de personne.
Le parquet d'Alais s'est rendu sur les
lieux.
LE VOYAGE DU TSAR
A CHERBOURG
Les dernières dispositions viennent d'être
prises pour l'arrivée du tsar à Cherbourg.
Voici celles qui n'ont pas encore été pu-
bliées :
L'escadre rangée sur deux colonnes de
force égale, dirigées chacune par un des
amiraux, se portera au-devant des yachts
russes venant d'Angleterre.
Elle fera une route directement opposée à
celle des yachts et les rencontrera probable-
ment au milieu de la Manche.
ArrivA il distance convenable l'amiral
du commandant en chef, fera
exécuter par tous les navires de l'escadre du
Nord le salut de 101 coups de canon dont il
a déjà été question.
Puis les deux colonnes se replieront en
dehors, pur un mouvement de file, celle de
droite tournant ainsi sur la droite, celle de
gauche sur la gauche, de façon à se retrou-
ver après le mouvement terminé sur deux
lignes parallèles à la même route que les
yachts impériaux.
Les amiraux placés en tête des colonnes
se tiendront un peu en arrière de ces yachts
qu'ils ont mission d'escorter.
L'ensemble des navires : yachts russes en
tête et au milieu, colonnes françaises de
chaque côté, navigueront dans cet ordre de-
puis le point de rencontre jusqu'à la grande
entrée de la rade de Cherbourg (passe
ouest). Nous avons déjà dit quelles disposi-
tions ont été prises pour les pos es que les
différents bâtiments doivent occuper en
rade.
AU CAMP DE CHALONS
A la revue les troupes seront présentées
au tsar et au président de la République par
le général Billot, accompagné du général
Gonse, sous-chef d'état-major général de
l'armée, et du général de Torcy, chef de ca-
binet du ministre de la guerre.
Les troupes seront commandées eh chef
par le général Saussier, avec le général
Mathis, sous-chef d'état-major de l'armée,
pour chef d état-major.
L'esca iron mix e (spahis et chasseurs
d'Afrique) sera employé au service d'escorte
et d'honneur.
L'infanterie défilera, comme aux grandes
revues précédentes, par divisions en « ligne
de régiment en colonne double », c'est-à-
dire les quatre régiments sur une seule ligne
à intervalle de trente pas, chaque régiment
ayant ses bataillons l'un derrière l'autre en
colonne double, à douze pas de distance l'un
de l'autre.
L'artillerie de chaque division suivra im-
médiatement par groupes en colonne da
masse.
Les fonctions de grand-prévôt seront
exercées par le lieutenant-colonel Loyer,
commandant la 6, légioa de gendarmerie, à
Chàlons-sur-Marne.
Le ministre de la guerre vient d'attribuer
aux officiers de réserve et de l'armée terri-
toriale, pour la revue du 9 octobre, 500 cartes
de tribunes et autant d'enceintes, qui sej
ront distribuées par moitié à Paris et à Châ-
lons.
La répartition de ces cartes sera faite, à
Paris, au Cercle militaire, par les soins du
général Libermann, vice-président du cer-
cle, à qui devront être adressées les de-
mandes.
Il est important d'ajouter que l'usage de
ces cartes est exclusivement réservé aux
officiers et assimilés en tenue régulière..
LA PARTICIPATION DES CHAMBRES
Le gouvernement vient de régler une
question importante qui avait été jusqu'ici
laissée un peu dans l'ombre : celle de la
participation des membres du Parlement aux
fêtes du tsar.
Voici, en effet, la note qui a été commu-
niquée à ce sujet aux journaux à la suite
du conseil des ministres d'hier :
« M. Méline, président du conseil, s'est
rendu dimanche au Luxembourg et au palais
Bourbon. Il n'a pu rencontrer M. Loubet,
président du Sénat ; mais il a vu M. Henri
Brisson, président de la Chambre des dé-
putés, auquel il a fait connaître les disposi-
tions prises pour assurer la participation
des membres du Parlement aux fêtes qui
auront lieu pendant le séjour des souverains
russes en France.
» Les membres des deux Chambres ont
été Invités individuellement à prendre part
à Joutes les cérémonies. Une exception
a dû être faite en ce qui concerne les repre-
-..
sentations de gala à l'Opéra et à la Comédiei
Française, en raison au nombre restreint
des places. Toutefois, le gouvernement a
à la disposition des membres du Parlement
un certain nombre de places pour leur per-
mettre de s'associer à ces fêtes, dans la me-
sure du possible.
» Ajoutons que le gouvernement organi-
sera des trains spéciaux pour conduire les
membres du Parlement à la revue de ChA*
long. ,""t
» Il est absolument inexact qu'aucune ini-
tiative ait dû être prise en dehors du gou*
vei nement pour assurer la participation des
membres du Parlement aux diverses céré-l.
monies organisées à l'occasion de la visita
en France de l'empereur et de l'impératrice
de Russie. »
Complétons cette note par quelques noui
veaux détails :
Les présidents des Chambres ont été avi-
sés qu'ils seraient invités à se rendre &
Cherbourg avec la délégation du gouverne-
ment. Mais il est à prévoir que M. Loubet
et M. Brisson se réserveront pour les récep..
tions de Paris, la capitale étant le siège cfe
pouvoir parlementaire.
En tout cas, tous les membres des deux
Chambres, sans exception, seront invités &
se rendre à l'Elysée le jour de l'arrivée du
tsar. Les Chambres seront réunies dans la
grande galerie des fêtes de l'Elysée et les
représentants des grands corps de l'Etat
seront groupés dans une autre salle, de fa-
çon à n être présentés qu'après l'entrevue
de l'empereur avec les membres des Cham-
bres.
L'ITINERAIRE DANS PARIS
On a, en outre, définitivement fixé, l'iti-
néraire des trois journées que l'empereur et
l'impératrice de Russie passeront à Paris.,
Voici ce programme :
Première journée
Débarcadère au Ranelagh, vers dix heu..,
res du matin, avenue Prudhon, avenue Ra-
phad, porte de la Muette, avenue de la
Muette, ceinture du lac Inférieur, route de
Suresnes, porte Dauphine, avenue du Bois-
de-Boulogne, place de l'Etoile, avenue des
Champs-Elysées, place de la Concorde, pont
de la Concorde, boulevard Saint-Germain,
rue Saint-Simon.
Arrivée à l'ambassade russe à midi. Dé-
part de l'ambassade russe vers deux heures,
rue Saint-Simon, boulevard Saint-Germain,
pont de la Concorde, place de la Concorde,
rue Royale, boulevard Malesherbes, avenue
Velasquez, grand axe du parc Monceau, ave. ,
nue Van-Dyck, rue de Courcelles, rue Daru,
Arrivée à l'église russe vers deux heures
trente. Retour à l'ambassade russe vers trois
heures par le même chemin.
Départ de l'ambassade russe vers trois
heures et demie : rue Saint-Simon, boule-
vard Saint-Germain, pont de la Concorde,
place de la Concorde, avenue d's Champs-
Elysées, avenue Marigny, faubourg Saint-
Honoré. Arrivée à l'Elysée vers trois heures
trois quarts. Retour à l'ambassade russe
vers quatre heures par le même chemin.
Départ de l'ambassade russe vers six heu-
res trois quarts pour l'Elysée. Même itiné-
raire que précédemment.
Départ de l'Elysée vers neuf heures pour
se rendre directement à l'Opéra, par l'avenue
Marigny, les Champs-Elysées, la place de
la Concorde, la rue de Rivoli, la rue de
Rohan, l'avenue de 1 Opéra.
Sor ie do l'Opéra vers onze heures et de.
mie : boulevard des Capucines, boulevard de
la Madeleine, rue Royale, place de la Con-
corde, pont delà Concord •, boulevard Saint*
Germain, rue Saint-Simon et ambassade.
Deuxième journée
Départ de l'ambassade russe vers neuf
heures du matin, boulevard Saint-Germain,
boulevard Saint-Michel, pont Saint-Michel,
quai du Marché-Neuf, visite à Notre-Dame.
Parvis, rue de la Cité, rue de Lutèce, visite
au palais de Justice et à la Sainte-Chapelle,
boulevard du Palais, pont Saint-Michel, rue
Soufilot, visite au Panthéon, rue Soufflot,
boulevard Saint-Michel, carrefour de l'Ob
servatoire, boulevard du Montparnasse,
place do Rennes, boulevard du Montpar-
nasse, boulevard des Invalides place Saint-
François-Xavier, avenue de Bretcuil, plac(
Vauban, visite aux Invalides, et rentrée i
l'ambassade par la rue de Grenelle
Sortie de l'ambassade versd^ux heures ut
quart, rue Saint-Simon, boulevard Saint-
Germain, pont de la Concorde, place de Iî
Concorde, Cours-la-Reine. Pose de la pré*
mière pierre du pont vers deux heures ef
demie. Retour : Cours-la-Reine, place de I;
Concord -, rue de Rivoli, rue des Tuileries,
pont Royal, quai Voltaire, quai Malaquais,
quai Conii, visite à la Monnaie, vi-^ito à 1 Ina.
titut, pont Neuf, quai do la Mégisserie, placé
du Chàtelet, avenue Victoria. Arrivée à l'Hô<
tel de Ville vers cinq heures.
Sortie de l'Hôtel de Ville, avenue Victorial
place du Châtelet, Pont-au-Cilange, boule-
vard du Palais, pont Saint-Michel, boule-
vard Saint-Germain, rué Saint-Simon. Dinei
à l'ambassade à six heures.
Départ de l'ambassade à neuf heures un
quart, rue Saint-Simon, boulevard Saint-
Germain, ruede Solférino, pont de Solférino.
quai des 1 uileries, rue des Tuileries, rue d<
Rivoli, place du Palais-Royal, place du
Théâtre-Français ; arrivée au Théâtre-
Français à neuf heures et demie ; retour à
l'ambassade vers onze heures, par le même
itinéraire.
Troisième journée
Départ de l'ambassade vers neuf heures.
Rue Saint-Simon, boulevard Saint-Germaia,
rue et pont de Sulférino, quai des Tuileries,
place du Carrousel, entrée des Antiques,
sortie de la cour du Vieux-Louvre vers
Saint-Germain-i'Auxerrois, quais du Louvre
et des Tuileries, pont de Solférino, rue de
Solférino, boulevard Saint-Germain, rue
Saint-Simon. — Déjeuner à l'ambassade
vers onze heures et demie.
Départ de l'ambassade vers une heure :
rue Saint-Simon, boulevard Saint-Germain,
pont et place de la Concorde, avenue des
Champs-Elysées, place do l'Etoile, avenue
du Bois-de-Boulogne, porte Dauphine, Bois
de Boulogne, route de la Portc-Dauphine à
la rue des Sablons, allée de Longchamps,
route des Tribunes, route du Bord-de-l'Eau,
porte de Saint-Cloud, vers Versailles.
LE PONT ALEXANDRE III
Le ministre du commerce et de l'industrie
a à peu près arrêté les détails de la cérémo-
nie de la pose de la première pierre du pont
Alexandre Ill.
Cette cérémonie aura pour caractère pro-
pre la représentation, non des corps consti-
tués, mais des forces économiques de 4L
Fiance ; ce sera la fête du Travail.
On 3 décidé, en effet, d'y inviter les pril
sidents ci conseils généraux ; les mairer
des chefs-liô\iX de département; les maires
des villes de pM; de 20,000 h.bltants:; Ut
PARIS ET DaPA'RTEMENiS'
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ADMINISTRATION t t81. rue MODtmarare. tat
Adresser lettres et mandats à VAdministrateur
NOS LEADERS
BZANCE A PARIS
Une grave question est en ce mo-
ment sur lé tapis, tellement grave
que, pour la résoudre, nos ministres
se réunissent tous les jours. Vous
croyez peut-être qu'il s'agit de Mada-
gascar, ou du Tonkin, ou des affaires
d'Orient, ou de la réforme de l'im-
pôt? Bonnes gens î vous n'y êtes pas.
Misères que tout cela! M. Mélineet ses
collaborateurs ont bien d'autres chiens
à fouetter. Rien, à cette heure, ne sau
rait plus les préoccuper que l'affaire
rour laquelle ils ont besoin de se con-
certer chaque motin. Affaire de pre-
mière importance, vous dis-je! Etant
donné que le tsar, accompagné de la
tsarine, va venir à Paris, les femmes
invitées aux cérémonies officielles de-
vront elles porter des robes à traîne?
Si oui, quelle longueur aura la dite
traîne? deux mètres? un mètre seule-
ment? Sera-t-elle à peine indiquée?
Si non, la robe sera-t-elle à cloche ou
à simples plis? Et le décolletage?
Autre sujet à méditation. Sera-t-il en
carré, en long? Les épaulettes seront-
elles de dentelles ou de satin? Et les
dessous?.
Je dois rendre cette justice au cabi-
net que les gens graves qui le compo-
sent n'osent pas donner leur avis sur
les dessous. L'âme pudique de M. Bé-
renger — tel le Saint-Esprit dans le
temple de Jérusalem - leur souffle
leurs délibérations. Mais il y a les des-
sus; en dehors de ce qu'on ne voit pas,
il y a ce qu'on voit. Or c'est ce qu'on
voit qui .embarrasse M. Méline et M.
Barthou. Et, ne sachant que faire,
haletants, désespérés, tous les coutu-
riers de Paris attendent la décision du
conseil des ministres.
A
Oui, la question est très grave. Aussi
les séances selnt-elles très animées. M.
lIanotaux, qui se figure être le succes-
seur de Richelieu, et M. Darlan, qui se
croit assis dans le fauteuil de Michel
de l'Hospital, tiennent pour la traîne,
les cardinaux et chanceliers étant ja-
dis revêtus de longues robes à queue.
Le général Billot et l'amiral Besnard
sont contre. Ils se rappellent l'un et
l'autre qu'étant jeunes officiers, lors-
qu'ils conduisaient le cotillon, les traî-
nes les gênaient singulièrement. M.
Cochery hésite, M. Barthou, de même.
Malheureusement, je ne connais pas
i opinion de M. Méline ; il est vrai que
si lui-même la connaissait, le débat
serait tranché parce que M. Méline a
voix prépondérante.
¡ ***
Voilà où nous en sommes. Au fond,
je partage tout à fait le sentiment de
Meunier qui, l'autre jour, demandait
qu'on présentât la République fran-
çaise telle qu'elle est, toute nue même,
ajoutait-il. Moi, je là préfère habillée,
mais habillée en République.
Je sais bien que le protocole s'in-
surge contre nos idées et gêne le. gou-
vernement. Malheureusement, le pro-
tocole est bien vieux. Il a besoin
d'être rajeuni. Quand il a été rédigé,
on ne connaissait pas la République.
Or, aujourd'hui, c'est un fait acquis,
nous vivons en République. Il ne fau-
drait cependant pas que le protocole
nous donnât l'air de monarchistes dé-
guisés en républicains.
Que voulons-nous tous? Que le tsar
soit reçu à Paris dignement, qu'il ait
ici un accueil dont il conserve le sou-
venir. Sur ce point, le gouvernement
peut être rassuré. Notre allié sera fêté
avec un enthousiasme indescriptible.
Sur son passage, une foule immense
se pressera et l'acclamera. J'imagine
gu'il sera plus touché de ses vivats que
des costumes des femmes invitées à
l'Elysée.
**
Ne transportons donc pas l'ancienne
Byzance à Paris. Ne donnons pas aux
étrangers l'idée d'un peuple qui ne
sait ni ce qu'il veut, ni ce qu'il est. La
vérité est que nous sommes un pays
libre, qui a exercé une influence
énorme dans le monde et dont le rôle
n'est pas près de finir; nous avons le
gouvernement de notre choix, qui est
le gouvernement républicain, et nous
voulons le conserver. Ne vaut-il pas
mieux nous montrer tels que nous
sommes, sans fard, sans poudre, sans
masque, comme une nation qui a des
intérêts communs avec une autre et
qui considère que ces intérêts sont in-
dépendants de la forme du gouverne-
ment?
Le tsar n'ignore pas que la France
est républicaine, mais il n'ignore pas
avantage que cette France républi-
caine est une amie fidèle. Il ne vient
pMts chez nous pour y trouver l'éti-
quette des cours, pour y voir des mi-
nistres et des chambellans chamarrés
-sur toutes les coutures. Qu'est-ce que
-cela peut lui faire qu'il ait devant ses
Veux des habits noirs pourvu qu'H soit
bien traité? Il le serapartoutle monde
sans exception. Il le sait et notre gou-
vernement en est aussi convaincu.
Alors ! à quoi bon discuter si sérieuse-
ment sur des choses qui n'en valent
pas la peine?
On a dit de Dumas qu'il enseignait
l'histoire par les infiniments petits. Je
crois bien que nous sommes en train
de n'apercevoir que les infiniment pe-
tits dans la visite des souverains russes.
CHARLES BOS.
Nous publierons demain un article
de M. Camille Pelle tan
LES PORTES-DE-FER
Qu'on vienne encore dire qu'avec le temps
tout ne finit pas par s'arranger! Voilà le
Danube qui depuis qu'il existe — et il y a
fort longtemps' - coulait sur des rochers
pendant une centaine de kilomètres entre
es Balkans d'un côté et les Alpes de Tran-
sylyanie de l'autre. Et aujourd'hui les clo-
ches hongroises, roumaines et serbes son-
nent à toute volée pour apprendre aux po-
pulations qu'il n'y a plus de rochers et que
la navigation est libre. Il faudra maintenant
trouver des navigants; mais il paraît qu'on
y arrivera.
Seulement, pour arriver à ce résultat, il
n'a pas fallu que de la dynamite. Il a fallu :
1° Que le traité de Paris (1856) déclare
libre la navigation du Danube;
2° Que la conférence de Paris (1858)
nomme une commission internationale
chargée de surveiller les travaux du Da-
nube et qui a fonctionné depuis sur place ;
3° Que la conférence de Londres .(1871)
renouvelle les pouvoirs de cette commis-
siou;
4° Que le congrès de Berlin (1878) charge
l'Autriche de l'exécution des travaux ;
5° Que la conférence de Londres (1833)
confirme cette décision ;
0° Que l'Autriche se décide à dépenser
40 millions;
7° Que les travaux d'un canal qui part
d'Orsova soient commencés en 1890.
Et c'est ainsi qu'une décision prise par
l'Europe en 1856 n'a été pendant trente-
quatre ans suivie que de travaux diploma-
tiques et de quelques dragages! Et l'on s'é-
tonne après cela des lenteurs, des indéci-
sions, des troubles de notre belle et glo-
rieuse administration ! L'Europe n'a rien à
nous envier, mais nous n'avons rien à
envier à l'Europe.
Ce qui n'empêche pas bien entendu que,
quelque regrettable que soit au point de vue
pittoresque la disparition des tourbillons de
Greben, il faut féliciter l'Autriche d'avoir
mené à bien des travaux qui ouvrent au
commerce une région de l'Europe qui en
avait vraiment besoin.
C'est dimanche — ainsi que nous l'avons
déjà dit — que l'empereur François-Joseph,
accompagné du roi Charles de Roumanie et
du roi Alexandre de Serbie et entouré des
ambassadeurs d s grandes puissances et des
ministres autrichiens et hongrois, roumains
et serbes, a solennellement inauguré le ca-
nal des Pories-de-Fer.
L'empereur est monté avec ses hôtes à
bord du François-Joseph-Ior pour parcourir
le canal pendant plusieurs heures, depuis
les grandes Portes jusqu'aux petites Portes-
de-Fer, en passant par le défilé de Kazan.
Le soir, les souverains, après avoir as-
sisté à un grand diner de gala à Herkules-
bad, se sont séparés pour rentrer dans leurs
Etats.
MEURTRE DE M. ZLATKO
Tué par les brigands
Une communication de Salonique à la
Keue Freie Presse dit que le gouvernement
turc voulait payer une rançon de 2,000 livres
aux brigands qui avaient enlevé M. Zlatko,
le frère du vice-cjnsul d'Autriche-Hongrie
en Macédo ne.
Au moment de la remise de la rançon,
les soldats chargés de l'opération commi-
rent une méprise, en voulant évidemment
s'assurer de la personne des brigands; ceux-
ci tuèrent alors M. Zlatko et s'enfuirent.
Le consul général d'Autriche-Hongrie à
Salonique a exigé une punition exemplaire
des coupables.
LA MORT DU SOLDAT LELOT
Le 31 août dernier, un journal de Tours,
la Touraine Républicaine, réclamait une en-
quête sur les circonstances dans lesquelles
venait de mourir, à l'hôpital militaire de la
ville, le soldat Louis Lelot, du 6e régiment
de cuirassiers. Le 6 septembre, le même
journal publiait les explications fournies par
le colonel commandant le régiment. Mais il
parait que ces explications n'ont pas paru
concluantes à tout le monde, car on nous
écrit que l'émotion causée à Tours par la
mort de Lelot n'est pas calmée et que l'opi-
nion publique continue à réclamer un sup-
plément d'enquête.
Voici les faits tels qu'ils se seraient pas-
sés. — Bien entendu, nous ne prenons pas
la responsabilité du récit qui nous a été fait
et notre intervention a uniquement pour
but la recherche de la vérité tout entière.
Le soldat Lalot serait sorti le 10 août de
l'hôpital de Tours où il était en traitement
pour une affection syphilitique. Le colonel
aurait, en quelque sorte, et sous prétexte
que Lelot faisant partie de la classe libérable,
— devait avant tout participer aux manœu-
vres qui commençaient le 14 — exigé la sor-
tie de l'hôpital de cet homme non guéri. Dès
la première étape, Lelot aurait été pris de
faiblesse, et ses officiers d'escadron auraient
sollicité son évacuation que le colonel au-
rait refusée. Le troisième jour des manœu-
vres, ces officiers seraient revenus à la
charge et auraient essuyé de la part du co-
lonel un nouveau refus. Le septième jour,
Lelot aurait été puni par le colonel de quinze
jours de prison et le 23 août, incapable de
se tenir à cheval suivant à pied le convoi, il
aurait été, par l'ordre du colonel, ;attaché à
la queue d'un cheval. Le même jour, le mé-
decin-major aurait exigé son évacuation et
Lalot, dirigé sur l'hôpital de Tours, où il se-
rait mort quarante-huit heures après.
On voit de quelles précautions nous nous
entourons. En ces matières, on ne saurait
agir avec trop de circonspection. Le colonel
du 68 régiment de cuirassiers nous saura
gré, nous l'espérons, do notre attitude et,
nous en sommes sûr, se joindra à nous
pour réclamer de M. le ministre de la guerre
l'enquête devenue indispensable.
Pour l'honneur de l'armée, pour la sécu-
rité des citoyens, il faut, quand de telles
accusations sont portées, que la lumière
soit faite.
L. V.-M.
LES ON-DIT
CARNET QUOTIDIEN:
Les courses : A La Marche.
- La Saint-Michel des fermiers.
- Durée du jour : 12 h. 51 m.
AU JOUR LE JOUR
Si j'osais à mon tour exprimer mon
opinion sur l'arrivée du tsar, j'avoue-
rais que la presse me paraît par trop se
dépenser en conseils au peuple et au
gouvernement dans une question ou
peuple et gouvernement savent très
bien ce qu'ils veulent et n'ont point be-
soin d'être guidés.
Le peuple sait très bien qu'il veut
l'alliance franco-russe ; il désire que le
ch-if du peuple ami soit reçu ici avec
des formes honorables pour celui qui
donne l'hospitalité comme pour celui
qui la reçoit. Les questions de proto-
cole ne lui sont point indifférentes, il
les ignore simplement; mais il tient à
ce que son hôte ne soit point choqué
par quelque fausse note, il laisse donc
à ceux qui ont la charge de ces ques-
tions le soin de les régler selon les
convenances et les usages.
Le gouvernement sait très bien qu'il
a la responsabilité entière de ce qu'il
fera dans la circonstance. Il est en pré-
sence d'un devoir diplomatique, il doit
compter avec des détails d'étiquette
dont nous pouvons, dans notre coin,
discuter l'intérêt, admirer l'archaïsme,
mais qui, pour le personnel officiel,
sont des lois; pour ma part, dans ma
parfaite incompétence en ces matières,
dans mon irresponsabilité de particu-
lier, je n'éprouve pas le besoin d'inter-
venir, et de tirer dans les jambes de
ceux qui ont l'obligation de ne point
commettre d'erreur; en d'autres ter-
mes, je fais grâce au cabinet de mes
réflexions sur ces choses spéciales.
Et, dans l'occurence actuelle, j'en
ferais grâce à n'importe quel cabinet.
Quels que soient les hommes politiques
en ce moment au pouvoir, ils vont, de-
vant le souverain du peuple ami, nous
représenter tous, représenter toute
la France. Je n'ai aucune envie de les
diminuer en ce moment, et j'attendrai
une autre occasion pour leur faire la
guerre, même la guerre d'épigramme.
La politique intérieure est une chose,
et la politique extérieure en est une
autre. Aujourd'hui, le plus simple est
d'agir comme l'a fait si sagement le
conseil municipal de Paris, lorsqu'il a
donné carte blanche à son bureau sans
s'embarrasser de dicter à son délégué
le détail de son action.
CHEZ NOUS
^— Un président matinal :
M. Çélix Faure quitte Rambouillet ce
matin, par l'express de six heures quarante-
cinq, pour venir à Paris présider le conseil
des ministres.
M. Félix Faure est d'ailleurs enchanté de
son séjour à Rambouillet. Hier matin, ac-
compagné de M. Lcddet, inspecteur des
forêts, il a fait une longue promenade à
cheval au Buissonnet-Gazeran et sur la
route de Chartres. Il est revenu par le
château de Gueville, voisin des tirés pré-
sidentiels.
Les compagnies d'honneur du 299 chas-
seurs à pied ont reçu une distribution de
112 lapins provenant des chasses du prési-
dent.
La musique du bataillon va organiser
une retraite aux flambeaux en l'honneur
du président.
- Le ministre des affaires étrangères
a reçu en audience le comte Tornielli, am-
bassadeur d'Italie à Paris; le marquis de
Noailles, ambassadeur de la République à
Berlin, qui retourne à son poste ; le géné-
ral Richter, chef du cabinet du ministère
de l'empereur de Russie; M. Lachenal,
président de la République helvétique,
M. François Carnot et le marquis de Re-
verseaux, ambassadeur de la République à
Madrid.
A six heures, M. Hanotaux a rendu vi-
site à son tour à M. Lachenal et au général
Richter.
- M. Turrel, ministre des travaux
publics, qui a été très souffrant, à la suite
de son dernier voyage à Dunkerque, est en
pleine convalescence et rentrera à Paris
avant la fin de la semaine.
v--..r--.r Nos hôtes :
La grande-duchesse Vladimir, venant de
Saint-Pétersbourg, est arrivée hier matin
à Paris par l'express de 8 h. 22. Elle était
attendue sur léguai par le grand-duc Cy-
rille, son fils, et par M. Nicolas de Giers,
conseiller de l'ambassade de Russie.
Sont également arrivés, par le même
train, le prince Voldemar Meschersky,
chambellan de l'empereur de Russie, et le
colonel de Hartong, commandant le régi-
ment de la garde Préobrajensky.
- La grotte de La Mouthe :
Dans sa séance d'hier, l'Académie des
sciences a reçu communication des nou-
velles découvertes que vient de faire M.
Emile Rivière dans la grotte de La Mouthe
(Dordogne).
Cette grotte qui est longue de 400 à 500
mètres, a été habitée à deux époques dis-
tinctes par l'homme préhistorique : 1° aux
temps néolithiques comme le démontre la
couche supérieure avec ses potêriés gros-
sières, ses silex taillés et des restes d'ani-
maux au milieu desquels on rencontre des
ossements humains, provenant d'individus
d'âges différents; so aux termes paléoli-
thiques ou quartenaires géologiquement
-
parlant. M. Rivière y a, en effet, trouvé
des débris de l'ours des cavernes, des co-
prolithes, des dents de l'hyène des caver-
nes, ainsi que des dents, des os et des bois
de rennes.
Mais ce qui caractérise surtout la grotte
de La Mouthe, ce sont les remarquables
dessins gravés sur ses parois et sur sa voûte
dessins les premiers trouvés en France, qui
représentent divers animaux, entre autres
un bison très bien gravé en creux, et un
autre animal long de 1 m. 80.
L'antiquité de ces gravures, dont quel-
ques-unes ont été coloriées à l'ocre, est
prouvée par ce fait que quelques-uns des
traits passent sous la stalagmite.
-—— Le mariage de notre confrère Paul
Bluysen, secrétaire général du Journal des
Débats, avec Mlle Marguerite Commaille,
sera célébré le lundi 5 octobre, à l'église
Saint-Roch.
-- Souhaitons la bienvenue à un nou-
veau confrère politique du soir :
Depuis hier, en effet, paraît à sept heures
de l'après-midi, l'Echo du soir, rédigé par
nos confrères duJour dont M. André Ver-
voort est 1-e rédacteur en chef.
-- Nous avons le regret d'apprendre
la mort de Mme veuve Régamey, mère des
peintres bien connus Félix et Frédéric
Régamey, décédée à l'âge de quatrevingt-
deux ans.
^—-v- Contrairement à ce qui avait été
annoncé, ce n'est pas M. Labat, de Toulon,
qui a gagné le gros lot des Bons de l'Expo-
sition de 1900.
Le congrès international d'hydrolo-
gie s'est ouvert hier à l'hôtel de ville de
Clermont-Ferrand.
Six cents personnes environ y assis-
taient.
La séance d'ouverture qui a été présidée
par M. Proust, délégué du ministre de l'in-
térieur et par M. de Ranse, ancien prési-
dent de la société d'hydrologie a été con-
sacrée tout entière à la constitution du
bureau.
Les travaux commenceront aujourd'hui.
----- On vient de placer, à Tréguier, une
plaque commémorativc sur la maison
d'Ernest Renan.
L'inauguration a été présidée par MM.
Ary Renan et Psichari, gendre de l'acadé-
micien ; en présence de M. Guillerm, maire
de Tréguier, des membres du conseil mu-
nicipal et des représentants des « Bretons
de Paris ».
Ce petit monument, orné d'un médail-
lon en bronze avec la tête de Renan, est
en granit de Kersanton et a un mètre sur
soixante-dix centimètres.
On y lit cette inscription :
ERNEST RENAN
de l'Académie française,
ancien élève du collège de Tréguier,
est né dans cette maison
le 28 février 1823.
La maison, située dans un coin pitto-
resque du vieux Tréguier, appartient tou-
jours à la famille Renan.
C'est égal, ce que les bonnes sœurs et
les messieurs prêtres du pays doivent se
signer et accumuler les exorcismes quand
ils passent devant l'effigie de l'auteur de
la Vie de Jésus.
A L'ÉTRANGER
—— Dépêche de la soirée :
M. Fred. Bernard, un artiste anglais bien
connu, et dessinateur pour -des ouvrages
illustrés, a été brûlé aujourd'hui si cruelle-
ment qu'il n'a pas survécu a ses blessu-
res. Il se trouvait chez des amis à Wimble-
don (Angleterre).
On suppose qu'après avoir fumé dans
son lit, il s'était endormi et qu'une étin-
celle a mis le feu à ses couvertures. L'at-
tention a été attirée par le torrent de fumée
qui sortait de sa chambre. Quand on l'a
secouru il vivait encore, mais il n'a pu
parler et est mort quelques instants après.
-- Dédié aux gardiens de la paix :
Un simple boby (lisez sergent de ville) de
Londres, nommé Macfarlane, épouse miss
Badham-Tornhill, une des plus riches hé-
ritières du comté de Cork.
Etant de service, il eut la chance de
sauver la vie de la jeune personne qui a
déclaré qu'elle ne serait qu'à son sau-
veur.
Après de longues luttes pendant les-
quelles miss Badham suivait son sauveur
dans les rues pendant son service, la fa-
mille a cédé et Macfarlane épouse et va
devenir landlord, car toute la fortune de
sa femme est en Irlande.
L'histoire fait à Londres et à Dublin un
tapage énorme, car la famille Badham est
alliée aux O'Neils, O'Donovan et autres fa-
milles royales d'Irlande.
Le Passant.
PETITS ABUS, PETITES RECLAMATIONS
LES MARQUES DE FABRIQUE
Il exista au tribunal de commerce un bu-
reau des marques de fabrique.
C'est là que les industriels qui veulent lan-
cer un nouveau produit, viennent déposer
le nom qu'ils comptent lui donner afin que
nul ne puisse désigner de la même façon un
objet analogue, et c'est là que les fabricants
viennent déposer l'emblème ou la vignette
qui sert, si l'on peut dire, do certificat d'ori-
gine aux marcliandises qu'ils mettent en
vente.
L'utilité de cette institution ne saurait
être contestée, car sans elle le commerce
n'aurait aucune garantie contre les contre-
facteurs.
Par malheur, l'esprit administratif s'est
introduit ici comme partout et, grâce à lui,
les mesures qu'on serait en droit d'attendre
du bureau des marques de fabrique sont à
peu p8 vaines.
C'est ainsi que chaque fois qu'on veut
s'assurer qu'un terme n a pas été antérieure-
ment revendiqué par quelqu'un, on doit par-
courir d'immenses registres où toutes les
désignations sont inscrites pêle-mêle, par
ordre de date. -
De là, naturellement, une perte de temps
considérable pour les employés, une dépense
supp'émentaire pour les fabricants et sur-
tout une incertitude fâcheuse pour les pro-
ducteurs.
el Il ne semble pas, se. borne à dire en
en effet le bureau des marques de fabrique,
que le mot. ait été pris. »
Tant pis pour vous s'il lui a semblé à tort
et si vous vous trouvez poursuivi pour con-
currence déloyale sur la foi de ses rensei-
gnements ! Il ne vous rendra ni les 9 fr.
qu'il a exigés de vous pour répondre à
votre demande, ni les 18 fr. qu'il vous a
fait payer pour le dépôt d'un nom déjà
retenu!.
Ne serait-il donc pas possible de donner
quelque garantie aux industriels en établis-
sant un vaste répertoire qui serait tenu au
jour le jour et où tous les mots attribués
aux différents produits existants seraient
inscrits par ordre phonétique ?
Il ne faudrait, de cette façon, que quel-
quelques minutes pour être fixé et pour pou-
voir lancer un produit avec sécurité !
Nous nous permettons d'appeler sur ce
point l'attention de qui do droit.
A. n.
;—————————— ———————————
Échouage d'un porte-torpilleur
On mande de l'ile de Porquerolles que
l'a/viso-porte-torpilleur la Foudre s'est échoué
dans la rade des îles d'Hyères ; on ignore
encore à l'heure présente l'importance de
l'accident.
L'escadre de réserve, commandée par l'a-
miral de Cuverville, qui à ce moment faisait
route des îles sur Toulon, a organisé les
premiers secours.
LA DYNAMITE A LA GRAND'COMBE
Un attentat — Pas d'accident
Une cartouche de dynamite a été lancée
sur la toiture de l'habitation d'un ingénieur
de la compagnie de la Grand' Combe.
Le toit a été très endommagé.
Il n'y a pas eu d'accident de personne.
Le parquet d'Alais s'est rendu sur les
lieux.
LE VOYAGE DU TSAR
A CHERBOURG
Les dernières dispositions viennent d'être
prises pour l'arrivée du tsar à Cherbourg.
Voici celles qui n'ont pas encore été pu-
bliées :
L'escadre rangée sur deux colonnes de
force égale, dirigées chacune par un des
amiraux, se portera au-devant des yachts
russes venant d'Angleterre.
Elle fera une route directement opposée à
celle des yachts et les rencontrera probable-
ment au milieu de la Manche.
ArrivA il distance convenable l'amiral
du commandant en chef, fera
exécuter par tous les navires de l'escadre du
Nord le salut de 101 coups de canon dont il
a déjà été question.
Puis les deux colonnes se replieront en
dehors, pur un mouvement de file, celle de
droite tournant ainsi sur la droite, celle de
gauche sur la gauche, de façon à se retrou-
ver après le mouvement terminé sur deux
lignes parallèles à la même route que les
yachts impériaux.
Les amiraux placés en tête des colonnes
se tiendront un peu en arrière de ces yachts
qu'ils ont mission d'escorter.
L'ensemble des navires : yachts russes en
tête et au milieu, colonnes françaises de
chaque côté, navigueront dans cet ordre de-
puis le point de rencontre jusqu'à la grande
entrée de la rade de Cherbourg (passe
ouest). Nous avons déjà dit quelles disposi-
tions ont été prises pour les pos es que les
différents bâtiments doivent occuper en
rade.
AU CAMP DE CHALONS
A la revue les troupes seront présentées
au tsar et au président de la République par
le général Billot, accompagné du général
Gonse, sous-chef d'état-major général de
l'armée, et du général de Torcy, chef de ca-
binet du ministre de la guerre.
Les troupes seront commandées eh chef
par le général Saussier, avec le général
Mathis, sous-chef d'état-major de l'armée,
pour chef d état-major.
L'esca iron mix e (spahis et chasseurs
d'Afrique) sera employé au service d'escorte
et d'honneur.
L'infanterie défilera, comme aux grandes
revues précédentes, par divisions en « ligne
de régiment en colonne double », c'est-à-
dire les quatre régiments sur une seule ligne
à intervalle de trente pas, chaque régiment
ayant ses bataillons l'un derrière l'autre en
colonne double, à douze pas de distance l'un
de l'autre.
L'artillerie de chaque division suivra im-
médiatement par groupes en colonne da
masse.
Les fonctions de grand-prévôt seront
exercées par le lieutenant-colonel Loyer,
commandant la 6, légioa de gendarmerie, à
Chàlons-sur-Marne.
Le ministre de la guerre vient d'attribuer
aux officiers de réserve et de l'armée terri-
toriale, pour la revue du 9 octobre, 500 cartes
de tribunes et autant d'enceintes, qui sej
ront distribuées par moitié à Paris et à Châ-
lons.
La répartition de ces cartes sera faite, à
Paris, au Cercle militaire, par les soins du
général Libermann, vice-président du cer-
cle, à qui devront être adressées les de-
mandes.
Il est important d'ajouter que l'usage de
ces cartes est exclusivement réservé aux
officiers et assimilés en tenue régulière..
LA PARTICIPATION DES CHAMBRES
Le gouvernement vient de régler une
question importante qui avait été jusqu'ici
laissée un peu dans l'ombre : celle de la
participation des membres du Parlement aux
fêtes du tsar.
Voici, en effet, la note qui a été commu-
niquée à ce sujet aux journaux à la suite
du conseil des ministres d'hier :
« M. Méline, président du conseil, s'est
rendu dimanche au Luxembourg et au palais
Bourbon. Il n'a pu rencontrer M. Loubet,
président du Sénat ; mais il a vu M. Henri
Brisson, président de la Chambre des dé-
putés, auquel il a fait connaître les disposi-
tions prises pour assurer la participation
des membres du Parlement aux fêtes qui
auront lieu pendant le séjour des souverains
russes en France.
» Les membres des deux Chambres ont
été Invités individuellement à prendre part
à Joutes les cérémonies. Une exception
a dû être faite en ce qui concerne les repre-
-..
sentations de gala à l'Opéra et à la Comédiei
Française, en raison au nombre restreint
des places. Toutefois, le gouvernement a
à la disposition des membres du Parlement
un certain nombre de places pour leur per-
mettre de s'associer à ces fêtes, dans la me-
sure du possible.
» Ajoutons que le gouvernement organi-
sera des trains spéciaux pour conduire les
membres du Parlement à la revue de ChA*
long. ,""t
» Il est absolument inexact qu'aucune ini-
tiative ait dû être prise en dehors du gou*
vei nement pour assurer la participation des
membres du Parlement aux diverses céré-l.
monies organisées à l'occasion de la visita
en France de l'empereur et de l'impératrice
de Russie. »
Complétons cette note par quelques noui
veaux détails :
Les présidents des Chambres ont été avi-
sés qu'ils seraient invités à se rendre &
Cherbourg avec la délégation du gouverne-
ment. Mais il est à prévoir que M. Loubet
et M. Brisson se réserveront pour les récep..
tions de Paris, la capitale étant le siège cfe
pouvoir parlementaire.
En tout cas, tous les membres des deux
Chambres, sans exception, seront invités &
se rendre à l'Elysée le jour de l'arrivée du
tsar. Les Chambres seront réunies dans la
grande galerie des fêtes de l'Elysée et les
représentants des grands corps de l'Etat
seront groupés dans une autre salle, de fa-
çon à n être présentés qu'après l'entrevue
de l'empereur avec les membres des Cham-
bres.
L'ITINERAIRE DANS PARIS
On a, en outre, définitivement fixé, l'iti-
néraire des trois journées que l'empereur et
l'impératrice de Russie passeront à Paris.,
Voici ce programme :
Première journée
Débarcadère au Ranelagh, vers dix heu..,
res du matin, avenue Prudhon, avenue Ra-
phad, porte de la Muette, avenue de la
Muette, ceinture du lac Inférieur, route de
Suresnes, porte Dauphine, avenue du Bois-
de-Boulogne, place de l'Etoile, avenue des
Champs-Elysées, place de la Concorde, pont
de la Concorde, boulevard Saint-Germain,
rue Saint-Simon.
Arrivée à l'ambassade russe à midi. Dé-
part de l'ambassade russe vers deux heures,
rue Saint-Simon, boulevard Saint-Germain,
pont de la Concorde, place de la Concorde,
rue Royale, boulevard Malesherbes, avenue
Velasquez, grand axe du parc Monceau, ave. ,
nue Van-Dyck, rue de Courcelles, rue Daru,
Arrivée à l'église russe vers deux heures
trente. Retour à l'ambassade russe vers trois
heures par le même chemin.
Départ de l'ambassade russe vers trois
heures et demie : rue Saint-Simon, boule-
vard Saint-Germain, pont de la Concorde,
place de la Concorde, avenue d's Champs-
Elysées, avenue Marigny, faubourg Saint-
Honoré. Arrivée à l'Elysée vers trois heures
trois quarts. Retour à l'ambassade russe
vers quatre heures par le même chemin.
Départ de l'ambassade russe vers six heu-
res trois quarts pour l'Elysée. Même itiné-
raire que précédemment.
Départ de l'Elysée vers neuf heures pour
se rendre directement à l'Opéra, par l'avenue
Marigny, les Champs-Elysées, la place de
la Concorde, la rue de Rivoli, la rue de
Rohan, l'avenue de 1 Opéra.
Sor ie do l'Opéra vers onze heures et de.
mie : boulevard des Capucines, boulevard de
la Madeleine, rue Royale, place de la Con-
corde, pont delà Concord •, boulevard Saint*
Germain, rue Saint-Simon et ambassade.
Deuxième journée
Départ de l'ambassade russe vers neuf
heures du matin, boulevard Saint-Germain,
boulevard Saint-Michel, pont Saint-Michel,
quai du Marché-Neuf, visite à Notre-Dame.
Parvis, rue de la Cité, rue de Lutèce, visite
au palais de Justice et à la Sainte-Chapelle,
boulevard du Palais, pont Saint-Michel, rue
Soufilot, visite au Panthéon, rue Soufflot,
boulevard Saint-Michel, carrefour de l'Ob
servatoire, boulevard du Montparnasse,
place do Rennes, boulevard du Montpar-
nasse, boulevard des Invalides place Saint-
François-Xavier, avenue de Bretcuil, plac(
Vauban, visite aux Invalides, et rentrée i
l'ambassade par la rue de Grenelle
Sortie de l'ambassade versd^ux heures ut
quart, rue Saint-Simon, boulevard Saint-
Germain, pont de la Concorde, place de Iî
Concorde, Cours-la-Reine. Pose de la pré*
mière pierre du pont vers deux heures ef
demie. Retour : Cours-la-Reine, place de I;
Concord -, rue de Rivoli, rue des Tuileries,
pont Royal, quai Voltaire, quai Malaquais,
quai Conii, visite à la Monnaie, vi-^ito à 1 Ina.
titut, pont Neuf, quai do la Mégisserie, placé
du Chàtelet, avenue Victoria. Arrivée à l'Hô<
tel de Ville vers cinq heures.
Sortie de l'Hôtel de Ville, avenue Victorial
place du Châtelet, Pont-au-Cilange, boule-
vard du Palais, pont Saint-Michel, boule-
vard Saint-Germain, rué Saint-Simon. Dinei
à l'ambassade à six heures.
Départ de l'ambassade à neuf heures un
quart, rue Saint-Simon, boulevard Saint-
Germain, ruede Solférino, pont de Solférino.
quai des 1 uileries, rue des Tuileries, rue d<
Rivoli, place du Palais-Royal, place du
Théâtre-Français ; arrivée au Théâtre-
Français à neuf heures et demie ; retour à
l'ambassade vers onze heures, par le même
itinéraire.
Troisième journée
Départ de l'ambassade vers neuf heures.
Rue Saint-Simon, boulevard Saint-Germaia,
rue et pont de Sulférino, quai des Tuileries,
place du Carrousel, entrée des Antiques,
sortie de la cour du Vieux-Louvre vers
Saint-Germain-i'Auxerrois, quais du Louvre
et des Tuileries, pont de Solférino, rue de
Solférino, boulevard Saint-Germain, rue
Saint-Simon. — Déjeuner à l'ambassade
vers onze heures et demie.
Départ de l'ambassade vers une heure :
rue Saint-Simon, boulevard Saint-Germain,
pont et place de la Concorde, avenue des
Champs-Elysées, place do l'Etoile, avenue
du Bois-de-Boulogne, porte Dauphine, Bois
de Boulogne, route de la Portc-Dauphine à
la rue des Sablons, allée de Longchamps,
route des Tribunes, route du Bord-de-l'Eau,
porte de Saint-Cloud, vers Versailles.
LE PONT ALEXANDRE III
Le ministre du commerce et de l'industrie
a à peu près arrêté les détails de la cérémo-
nie de la pose de la première pierre du pont
Alexandre Ill.
Cette cérémonie aura pour caractère pro-
pre la représentation, non des corps consti-
tués, mais des forces économiques de 4L
Fiance ; ce sera la fête du Travail.
On 3 décidé, en effet, d'y inviter les pril
sidents ci conseils généraux ; les mairer
des chefs-liô\iX de département; les maires
des villes de pM; de 20,000 h.bltants:; Ut
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