Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-04-26
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 26 avril 1894 26 avril 1894
Description : 1894/04/26 (A24,N8137). 1894/04/26 (A24,N8137).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7563818n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 29/04/2013
VINGT-QUATRIÈME ANNÉE. — N* 8,137 .: - - - LE NUMÉRO CINQ CENTIMES JEUDI 26 AVRIL 199*
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lOUS les bureaux de Poste.
LES
lipls à Tsarewitcli
Si celui qui a dit « Cherchez la
femme » vivait encore, il serait proba-
blement assez préoccupé des fiançailles
du grand-duc héritier de Russie avec
la princesse Alix de Hesse, et on n'au-
rait peut-être pas tort de s'en agiter si
le tsarewitch devait monter sur le trône
prochainement.
La lune de miel aved une Allemande
pourrait être pour la France là lune
rousse, celle des gelées blanches redou-
tables, faisant tomber les fleurs de l'al-
liance russe.
Mais Alexandre III est jeune et se
porte bien maintenant. La vie lui pro-
met un long avenir et son fils aîné peut
ne jamais ceindre la couronne. Dans
ces conditions, ce mariage ne saurait
avoir des conséquences, du moins dans
la période de temps dont se soucient les
hommes politiques qui savent le néant
des combinaisons à longue échéance.
Si le tsarewitch devient jamais em-
pereur, qui sait ce que sera alors son
ménage? Il se peut qu'aucune femme
n'ait moins d'influence sur lui, à cette
époque, que celle dont il va être le
mari.
Rien ne démontre, du reste, que cette
union soit causée par l'inclination. Des
considérations d'un ordre tout spécial
ont pu la faire décider.
Le tsarewitch, en effet, est d'un as-
pect fort distingué, comme sa mère et
sa tante la princesse de Galles ; mais,
comme elles aussi, il est de petite taille,
fluet, ne possédant rien de la superbe
carrure des Romanoff.
Cela le désole, ainsi que l'impéra-
trice. Par tous les petits subterfuges
possibles on cherche à le grandir d'ap-
parence, sans arriver naturellement à un
résultat sérieux. Cette question de sta-
ture, dans un pays aussi accessible que
la Russie aux choses de l'imagination,
a de l'importance. On comprend que le
chef temporel et spirituel de tant de
millions d'hommes ait besoin d'en im-
poser aux regards par la majesté de sa
Drestance.
A Or, la princesse Alix de Hesse est
une grande et forte fille de la blonde
Germanie. Elle a, dit-on, quelques cen-
timètres de plus que son fiancé. Qui ose-
rait affirmer qu'on ne l'a pas choisie
pour relever la race ? Ce serait un ma-
riage de haras.
Au point de vue d'une dynastie, ce
raisonnement a de la valeur. C'est par
des considérations de ce genre que
Guillaume II s'est marié. L'impératrice
d'Allemagne actuelle a été désignée par
le médecin particulier dé Guillaume Ier.
On voulait, à Berlin, avoir de beaux
petits princes au sang riche. A la Gat-
china on a fort bien pu penser de
même.
Ces princesses allemandes sont, d'ail-
leurs, dressées dès le berceau en vue
d'un grand mariage possible. On leur
apprend l'histoire, la géographie, la
politique en même temps que la cuisine
et la confection des robes. - tt
A volonté elles peuvent être de bon-
nes mères de famille connaissant tous
les secrets du rôti de lièvre à la confi-
ture de groseille, tous les mystères de
l'éducation des bébés, ou bien des sou-
veraines initiées aux arcanes de la di-
plomatie et discourant sur les archives
secrètes des chancelleries.
Le hasard et leur beauté décident de
leurs fortunes. Elles sont à deux fins,
comme certains chevaux de selle qu'on
peut mettre dans les brancards d'une
voiture.
Le parti panslaviste n'est pas content
à l'idée de voir renforcer à la cour de
Russie le bataillon des princesses alle-
mandes. Il eût préféré de beaucoup que
le tsarewitch épousât la fille du prince
de Monténégro, qui est un bien modeste
seigneur pour avoir pu concevoir un
tel rêve de grandeur.
Mais à cette objection les Russes
anti-allemands répondent par l'anec-
dote célèbre du tsar qui disait: « Il n'y
a de grand dans l'empire que celui au-
quel je parle et pendant que je lui
parle. » D'après eux la femme quel-
conque qui devient tsarine acquiert
aussitôt tout l'éclat possible et ils par-
lent de Catherine.
En tout cas, il est inutile de discuter
une décision devenue définitive puis-
qu'elle a été rendue publique, et il suf-
fit d'en attendre les conséquences.
Il est clair qu'Alexandre III, après
s'être rapproché de la France pour créer
un contrepoids à l'hégémonie pru-
sienne, est en ce moment en termes
meilleurs avec les Allemands. Il dé-
tend des rapports devenus difficiles q-
tre Berlin et Saint-Pétersbourg, et il
montre de plus en plus qu'il poursuit
le but de maintenir la paix.
La France ne fait aucune objection à
cette politique, pourvu qu'elle n'impli-
que pas la renonciation définitive à nos
légitimes revendications. Le temps s'est
enrôlé sous nos drapeaux, il sert dans
nos rangs. Quand l'Europe aura assez
de la ruineuse paix armée, elle nous
trouvera moins épuisés qu'elle pour
causer des moyens de faire cesser la
course aux folles dépenses militaires.
Lorsque cette heure-là sonnera, — et
elle est inévitable à moins d'une guerre
gigantesque, — ce n'est pas le mariage
du tsarewitch avec la princesse Alix de
Hesse qui changera la face des choses.
A toutes les époques, les alliances
des monarques n'ont pas dicté leur po-
litique. Victor-Emmanuel avait épousé
une archiduchesse d'Autriche, et ce
sang autrichien uni à celui de la mai-
son de Savoie n'a empêché ni Novarre,
ni Palestro, ni Solferino, ni Custozza.
Une des plus lourdes erreurs de Na-
poléon Ier fut de se figurer qu'il avait
assuré l'alliance autrichienne en con-
duisant Marie-Louise aux Tuileries.
« La politique a fait ce mariage, disait
le prince de Metternich ; elle le défera,
voilà tout! » — Et elle l'a défait en
1814.
N'attachons donc pas aux fiançailles
du grand-duc héritier de Russie plus de
portée qu'elles n'en ont,. D'ailleurs, la
princesse de Hesse est sa cousine, car
sa grand'mère, la femme d'Alexan-
dre II, appartenait à la dynastie hes-
soise.
La France dit, comme dans les contes
de fées : « Qu'ils soient heureux et
aient beaucoup d'enfants. »
nsait.
LES MINISTRES A LYON
Nous avons dit hier que des manifesta-
tions en sens divers s'organisaient à Lyon
pour le jour de l'arrivée des ministres qui
doivent aller inaugurer l'Exposition.
Afin d'être exactement renseigné, le prési-
dent du conseil a fuit partir nier soir pour
Lyon un de ses secrétaires à l'effet de se ren-
dre compte de la situation.
Ce n'est que lorsque le gouvernement aura
reçu le rapport de l'envoyé spécial de M. Ca-
simir-Perier, qu'une décision définitive sera
prise au sujet de ce voyage ministériel si
escompté par le concessionnaire de l'exposi-
tion lyonnaise.
le bois de Vincennes noué aux balles
Quand les troupes de la garnison exécutent
leurs tirs au polygone de Vincennes, les rou-
tes qui traversent le bois en arrière des buttes
sont interdites à la circulation; cela est indi-
qué aux promeneurs par des poteaux, des
disques rouges et des plantons.
Malgré toutes ces précautions, des acci-
dents ont été enregistrés et n'ont pu être attri-
bués à l'imprudence des victimes.
Lundi, il y avait courses à Vincennes, et
les jours de réunion à l'hippodrome de Gra-
velle toutes les roqtes du bois sont ouvertes
à la circulation.
Soit négligence, soit oubli, l'artillerie fai-
sait ce jour-là, à cent mètres environ de la
route de Vincennes à Gravelle, des expé-
riences d'éclatement de projectiles chargés à
balles.
Vers trois heures, alors que plusieurs dames
promenaient leurs enfants sur la route et
qu'un cantonnier arrosait consciencieuse-
ment, une formidable explosion retentit et la
ohaussée fut couverte de projectiles.
Un de nos collaborateurs passait à ce mo-
ment à bicyclette ; il descendit aussitôt de sa
machine et, aidé du cantonnier, put trouver,
enfoncés de trois centimètres environ dans
le trottoir, plusieurs biscaïens de deux centi-
mètres de diamètre.
L'un de ces projectiles fut remis à un garde
qui adressa aussitôt un rapport circonstancié
au conservateur.
Par un hasard exceptionnel, aucune des
personnes présentes n'avait été atteinte, mais
si l'explosion s'était produite un peu plus
tard, au moment du retour des courses, il est
probable que l'on aurait eu plusieurs acci-
dents à déplorer.
L'an dernier, lors des expériences de dyna-
mite exécutées au polygone, plusieurs sol-
dats de la garde républicaine faillirent être
atteints par des débris provenant de la rup-
ture de 11 voie ferrée, exécutée par d'autres
troupes qui ignoraient leur présence derrière
les buttes; à la même époque, une dame fut
atteinte et bles3ée par des débris de pierres
projetés par l'explosion d'une fougasse.
Nous pensons qu'il suffira de signaler ce
fait à l'autorité militaire pour que des me-
sures soient prises, de façon à éviter tout
accident possible.
LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
DE SAINT-NAZAIRE
Hier, au conseil des ministres, le garde des
sceaux a fait approuver une décision d'après
laquelle M. Marion de Procé, procureur de la
République à Saint-Nazaire, est mis à la re-
traite.
Cette mesure est motivée par ce fait que
ce magistrat a laissé échapper, lors de l'inci-
dent du député Toussaint dans la grève de
Trignac, la constatation du flagrant délit.
Cette procédure, si elle avait été appliquée,
aurait dispensé le gouvernement de soumettre
à la Chambre la demande en autorisation de
poursuites contre le député socialiste dont
elle a été saisie hier.
L'EMPOISONNEUSE D'ANVERS
Bruxelles, 24 avril.
Mme Jomaux a été transférée aujourd'hui d'An-
vers à Bruxelles.
Elle comparaîtra demain devant la chambre des
mises en accusation.
Les journaux rapportent une déclaration assez
grave. M. Martens, qui a épousé une sœur de
Mme Joniaux, a déclaré qu'il n'a jamais reçu les
80,000 francs, montant de la dot de sa femme, con-
trairement à ce que prétend Mme Jomaux.. ,
FILS DE PREUX
VOYAGE DANS LES PARCHEMINS
L'origine de quelques familles. — Incur-
sion dans la nuit des temps. - Souches
de rois et de nobles.
La noblesse fait beaucoup parler d'elle de-
puis quelque temps. Des princes épousent des
bergères ou des actrices, un Dupleix de Ca-
dignan devient banquier véreux et lève le pied,
un Montmorency dispute depuis des années
son mobilier contre des créanciers, un
Rohan est poursuivi pour escroqueries, un
de Looz remplissait l'autre jour les faits di-
vers des journaux du récit de ses basses
flibusteries, enfin un Talleyrand est présen-
tement sur la claie.
Ceux qui ont encore un secret respect pour
les grands noms, s'apitoient ; Est-ce possible
s'écrient-ils l sans observer que si des rejetons
de familles illustres jadis déchoient ainsi,
c'est tout simplement parce que leur nais-
sance, leurorigine, leur donne une forte dose
d'inconscience. Ce qui est un délit pour
Durand et Dubois ne peut en être un, pensent
ceux-là, pour eux, pour qui cela doit pouvoir
s'arranger. Et ils le croient parfois de très
bonne foi.
Ces Talleyrand dont nous avons dit l'origine
ont l'air d'être des nobles de la plus vieille no-
blesse française. On croit généralement d'ail-
leurs que les plus vieilles familles descendent
des croisés, que c'est à cette époque que les
souches remontent. C'est une erreur. En
France quelques gentilhommes très connus,
quoique ne figurant pas au Gotha qui ne
mentionne que les princes et les ducs, ont une
origine autrement antique. Nous ne pour-
rions pas nous livrer ici à une étude appro-
fondie sur tout le nobiliaire français, mais
voici quelques noms.
LES PLUS VIEUX NOBLES FRANÇAIS
C'est la famille des comtes de Trédern, qui
détient le record du genre. Elle remonte à un
chef breton, par conséquent est antérieure à
l'invasion franque.
M. de Douviile-Maillefeu, qui amuse si
souvent la Chambre, est issu d'un chef méro-
vingien, au troisième siècle.
Les Chanalheilles descendent d'un compa-
gnon de Charles-Martel, et enfin le baron de
Watville, mêlé à la dernière campagne bou-
langiste dans le Pas-de-Calais, descend d'une
façon incontestable d'Ericon, duc de Bavière,
en 748. Ce Watville, qui signe encore féoda-
lement « Oscar, baron de Watville », est un
Guelfe, cousin par conséquent de la reine
d'Angleterre.
Les de Civry ont également cette parenté
et les Bauffrenaont descendent d'un chef bur-
gonde du troisième siècle.
Ces Talleyrand, ces Uzès, ces Luynes, ces
La Rochefoucauld, ces Sagan, dont on parle
si souvent et qu'on croit les soubassements
de notre aristocratie, ne viennent que des
siècles plus tard. Talleyrand en 1199, Luynes
au douzième siècle, La Trémoïlle au onzième,
Clermont-Tonnerre au onzième, Broglie au
dizième; les d'Harcourt descendent de Rollon,
chef des Normacds; les Rohan apparaissent
au onzième siècle. De tous, les La Rochefou-
cauld ont l'origine la plus aristocratiquement
pure. Leur dysnatie sembla fondée par un
Foucauld, gentilhomme qui ne portait que
son prénom, comme le faisaient seuls les no-
bles; tandis que les d'Uzès descendent d'un
bon bourgeois nommé Bastet, et les Luynes,
d'Alberti, un obscur Italien.
Nos autres nobles viennent ensuite siècle
par siècle, jusqu'au dix-neuvième, où appa-
raissent les Rothschild, les Cahen d'An-
vers et les Hirsch, figurant eux dans l'A.l-
manach du Golgotha et dont les ancêtres
n'assistaient au siège de Jérusalem qu'en
qualité d'assiégés.
NOBLESSES ITALIENNES
Il n'y a pas beaucoup de vieilles familles
italiennes qui peuvent encore prouver leur
origine, mais celles qui en ont les moyens le
font de façon à battre le record français.
Les Colonna ont donné des papes aux qua-
trième, cinquième et neuvième siècles.
Les Massimo descendent d'une façon prou-
vée de Fabius Maximus, consul romain, et
ont donné un pape en 409. C'est la plus an-
cienne famille existante, croyons-nous.
Les Orsini ont fourni deux papes au cinquiè-
me siècle et les Vicovarro un pontife à la
même époque.
NOBLESSES GERMANIQUES
C'est en Allemagne et en Autriche qu'il
existe le plus de vieux nobles. Nous ne pou-
vons évidemment les citer tous, mais voici les
origines de quelques noms connus. Les Met-
ternich descendent d'un chef saxon, les Aren-
berg, dont un descendant est à notre Cham-
bre des députés, proviennent des anciens
comtes d'Alsace, les Hohenlohe d'Everard, duc
de Franconie, frère de l'empereur Conrad 1er,
vers 900, les Trautmansdorff, dont un des-
cendant est le roi du tir aux pigeons de Monte-
Carlo, datent du dixième siècle. Les Batthyany
dont le nom a été prononcé dans le procès
d'Henri Bertrand du Betting, sont issus d'un
chef des Huns au dixième siècle.
LES ANGLAIS
Les plus vieux nobles Anglais sont des
descendands de chefs normands. Ce sont les
Abercorn, les Argyll, les Westminster, les
Northumberland, les Somerset. On ennoblit
toujours en Angleterre, on crée des pairies
héréditaires. Les plus anciennes encore sub-
sistantes sont celles des barons de Ciifford
créée en 1299, des Crawford en 1398 et des
Derby en 1485. Lord Rosebery, premier mi-
nistre actuel, appartient à une famille qui
n'est noble que depuis 1703.
Des descendants de Banco, il reste les
Oueensbery et en France les Fitz-James,
qui sont ducs d'Albe en Espagne.
Les noblesses, que nous venons de citer
sont des noblesses prouvées, bien entendu,
car en Espagne et en Pologne, au Brésil
même, tout le monde se dit noble. Un Belge,
nommé Vanérom, nous soutenait un jour
qu'il descendait de Néron; seulement les par-
chemins lui manquaient.
L'ORIGINE DES SOUVERAINS
Nous terminerons cette courte étude en in-
diquant d'où les souverains actuels sont
issus. ,
Guillaume H d'Allemagne est un Hohen-
zollern, sorti de Wecil de Zolorin, en 1061.
Là reine Victoria provient de Hugo, mar-
grave d'Esté, vers l'an 1,000.
François-Joseph d'Autriche est un Habs-
bourg dont la souche date de 898 et paraît en
Alsace.
Le roi Léopold II de Belgique est un Saxe.
Cobourg-Gotha issu de Thierry de Saxe dans
le district de Buzici en 982.
La petite reine de Hollande est une Nassau
et les Nassau ne datent que de 1290.
Les Savoie, par Humbertus Albimanlls, en
1032, ont donné Humbert à l'Italie.
Alphonse XIII d'Espagne est de la souche
du margrave Robert le Fort, fils présumé du
çhef saxon Witekind qui devint comte de
Paris en 861 et dont un autre descendant est
encore comte de Paris maintenant.
Les Bragance, paraissant en 1357, ont
donné Carlos 1er comme souverain au Por-
tugal.
Le prince de Monaco, un Grimaldi, prétend
descendre de Grimoald et M. Blanc leconfirme
dans cette idée.
Alexandre III de Russie est de la maison
des Romanoff, fondée par Rurik, souverain
de Nowgorod en 862.
Abdul-Hamid, sultan de Turquie, descend
de Soliman, chef de horde nomade du Tou-
ran, vers 1225.
Le roi de Grèce est un Sleswig-Holstein,
branche dont l'auteur est Gonthier, en 1609.
Le roi de Danemark appartient à la même
famille.
Les souverains qui ont l'origine la plus mo-
derne sont : Oscar de Suède, un Bernadotte
de Pau, ancienne culotte de peau, et le petit
roi de Serbie, un Obrénovitch descendant
d'Obren, chef du district de Bongnitzaen 1810.
M. Carnot, on le voit, battrait encore par
l'antiquité de ses origines ces deux derniers
souvera-ns.
""T"
LES VISITES AUX JURÉS
de Mme Henry et du docteur Goupil
On fait quelque bruit au Palais autour des
visites que viennent de faire aux jurés de la
session actuelle de la cour d'assises de la
Seine Mme Henry et M. le docteur Goupil.
Ces visites, faites tout à la fois dans le but
d'apitoyer les jurés et de leur demontrer que
l'anarchiste Emile Henry ne jouit pas de la
plénitude de ses facultés mentales, sont-elles
de nature à vicier la procédure et à motiver
le renvoi à une autre session de l'affaire des
explosions de la rue des Bons-Enfants et du
café Terminus ? Assurément non.
Pour bizarres qu'elles paraissent être, ces
visites sont absolument permises par la loi,
puisque celle-ci ne les défend pas. -
Inlormé de la tournée, toute de dévoue-
ment, que sa mère venait de faire chez les
membres du jury parisien — dont certains
ont refusé d'ouvrir leur porte — Emile Henry
s'est montré très mécontent.
— On me compromet, s'est-il écrié nerveu-
sement, on me compromet ! Faire des dé-
marches auprès de ces gens-là, c'est recon-
naître qu'ils ont le droit de me juger.. Or,
moi, je ne leur reconnais pas ce droit. Ils
me condamneront à mort, mais ils ne me
jugeront pas!. Et plus tard je me garderai
bien de signer soit un pourvoi en cassation,
soit un recours en grâce.
Naturellement Emile Henry ignore le diag-
nostic que le docteur Goupil porte sur son
état mental.
UNE VICTIME DSS TRIPOTS
Un étranger connu dans le monde où l'on
joue, M. Aflon, qui appartient à une des plus
honorables familles de Roumanie, s'est sui-
cidé lundi soir, en se tirant un coup de re-
volver dans la poitrine.
M. Atlon était depuis plusieurs mois à
Paris ; sa famille lui faisait une pension
mensuelle de 5,000 francs, qu'il perdait régu-
lièrement dans les cercles ouverts où il fré-
quentait.
Avant-hier soir, après avoir dîné à l'Améri-
cain, il se rendit chez un armurier et acheta
un revolver.
Dans la soirée, on le vit dans différents
cercles ; il rentra chez lui, rue de Penthièvre,
vers minuit, et tenta de se tuer. On ne peut
attribuer son suicide qu'à des pertes de jeu.
L'état de M. Aflon est des plus graves ; la
balle qu'il s'est tirée a perforé le poumon. On
s'attend d'un moment à l'autre à un dénoue-
ment fatal.
Il est bon d'ajouter que le frère de M. Aflon
se suicida, il y a cinq ou six ans, à la suite
de pertes au jeu.
LA POLITIQUE GENERALE
Les groupes radicaux, extrême-gauche et
gauche progressiste, sont convoqués pour ven-
dredi, à l'effet d'examiner s'il y a lieu de dé-
poser une demande d'interpellation sur la
politique générale du cabinet.
Cette interpellation, si elle était faite, ce
qui paraît douteux, viserait particulièrement
la politique religieuse qu'entend suivre le
ministère.
En ce qui concerne le cas spécial de l'ar-
chevêque de Lyon, les députés réactionnaires
- monarchistes ou ralliés — se défendaient
hier les uns uns et les autres de vouloir sou-
lever un incident à la tribune sur le cas de ce
prélat.
Il paraît d'ailleurs que le gouvernement est
disposé, si M. Coullié veut mettre les pouces,
c'est-à-dire retirer la circulaire gincriminée,
à rapporter la mesure qui porte suppression
de son traitement.
L'ARRESTATION ARBITRAIRE DE MI, LEYMARIE
On annonce que M. Georges Berry doit inter-
peller prochainement à la Chambre le ministre de
l'intérieur pour provoquer des explications sur
l'arrestation arbitraire de Mlle Leymarie.
LES DEPENSES DE LA GUERRE EN 1895
Les députés ont reçu hier communication
du fascicule du budget de la guerre qui pré-
sente, pour l'année prochaine, une augmen-
tation de 14,432,714 francs sur le budget de
1894. Le total des dépenses de ce départe-
ment s'élevera au chiffre considérable de
648,085,805 francs.
La principale augmentation porte sur le
chapitre 16, solde d'infanterie, pour une
somme de 8,287,140 francs, résultant d'une
augmentation d'effectif, de modifications du
taux de la déduction pour congés et d'insuffi-
sances des prévisions générales pour les in-
demnités de rengagement et de logement aux
sous-officiers.
Les mêmes causes amènent une augmenta-
tion de 1,721,470 francs au chapitre 18, solde
de cavalerie, et des augmentations de moin-
dre importance sur les chapitres concernant
les soldes des différents corps.
L'augmentation defl effectifs amène éga-
lement un accroissement de dépenses de
2,137,890 francs sur le chapitre 25 (vivres,
matériel), de 3,839,685 francs sur le chapitre
26 (viande fraîche) et de 3,509,002 francs
sur le chapitre 34 (habillement et campe-
ment).
L'effectif qui a servi de base aux prévisions
budgétaires présente, comparativement à 1894,
les différences suivantes : en 1894, l'armée ac-
tive présentait un total de 27,820 officiers et
de 509,481 hommes de troupe ; en 1895, elle
comptera 28,045 officiers et 544,057 hommes,
soit une augmentation de 225 officiers et de
34,576 hommes.
La fabrication de munitions pour les écoles
à feu avec de la poudre sans fumée, ainsi
que l'accroissement prévu des effectifs pro-
duisent une augmentation de 1,397,630 francs
sur le chapitre 45 (établissements de l'artil-
lerie).
LAVIEDEPARIS
Les plaintes contre la façon dont la po-
lice est faite à Paris se multiplient et s'ag-
gravent chaque jour. Elles sont d'ordre
varié et il y en a, comme on dit, pour tous
les goûts. Tout d'abord on se plaint que,
dans certains quartiers excentriques, les
agressions contre les personnes sont en-
core trop fréquentes et que, souvent, de
véritables batailles s'engagent, qui durent
un bon bout de temps avant que les
agents viennent à la rescousse.
Nous sommes les carabiniers.
La sécurité des foyers.
Mais, par un malheureux hasard,
An secours des particuliers. ,,
Nous arrivons toujours trop tard.
Ceci se chantait déjà sous l'empire,
dans les Brigands, et déjà le public, par
ses applaudissements et ses rires, souli-
gnait l'à-propos de la chanson satirique.
Quoiqu'il soit très désagréable d'être as-
sommé en rentrant tard chez soi et que je
comprenne très bien les cris de putois que
poussent les gens à qui pareille aventure
arrive, je crois que la statistique, la sacro-
sainte statistique, établit que, parmi les
grandes capitales, Paris est encore une
de celles qui sont les plus sùres la nuit et
que le nombre des agressions nocturnes
y reste sensiblement le même d'année en
année.
La question de la sûreté des rues pen-
dant la nuit est, d'ailleurs, extrêmement
complexe, comme toutes les questions de
police, dont pas une n'est simple. Le
moyen absolu d'assurer la sécurité des
passants serait d'avoir des agents en plus
grand nombre et des agents à cheval. Mais
le budget ? Il faut se contenter des res-
sources et du personnel qu'on a. Les
agressions seraient évidemment moins
nombreuses si un plus grand nombre d'é-
blissements restaient ouverts toute la
nuit. Mais la permission des cafés et des
cabarets a un autre inconvénient. S'ils
restaient indéfiniment ouverts, les gens
s'y griseraient, sortiraient ivres, auraient
des batailles. Bref, les cabarets ouverts
sont une garantie pour les passants, mais
une source de démoralisation.
Le mieux, quand on rentre tard, est
d'avoir une bonne canne à défaut d'un
revolver et de marcher au milieu de la
rue, sans se laisser aborder par les gens
suspects. Ceux-ci voient bien quand on
est sur ses gardes. Pour moi, je dois dire
que j'ai passé, la nuit, dans tous les quar-
tiers et qu'il ne m'est jamais rien arrivé.
Un autre sujet de plaintes est la façon
dont se fait le service des mœurs. Ces
jours-ci encore, une aventure fâcheuse
est arrivée à une femme qui, parait-il, a
pu établir que non seulement elle ne se
livrait pas à la prostitution, mais encore
qu'elle était vierge. Ces erreurs du ser-
vice des mœurs sont périodiques. Les
préfets changent, les circulaires se multi-
plient et les mêmes gaffes recommencent.
Si vous voulez mon humble avis, il y aura
des erreurs de ce genre tant qu'il y aura
un service des mœurs.
Je sais bien qu'on a projeté de suppri-
mer la brigade et de confier son service
aux agents de quartier, aux « îlotiers ».
Mais est-ce bien pratique? Si les agents
des mœurs, quand ils vont faire une
« rafle » sur un point signalé comme in-
festé par les prostituées insoumises, ont
l'inconvénient de ne pas connaître les fem-
mes du quartier où ils opèrent, les agents
ordinaires auraient cet inconvénient qu'ils
les connaîtraient trop. Ils auraient leurs
protégées, car, « pour être sergot, on n'en
est pas moins homme » ! L'erreur, en pa-
reille matière, me paraît très difficile à
éviter d'une faon absolue. Il y faudrait
une attention, un tact, une sûreté qu'on
ne peut pas toujours demander à des
agents qu'on ne recrute déjà pas si aisé-
ment.
Le plus grand tort de la préfecture, dans
ces affaires, me parait donc être surtout
la mauvaise grâce qu'elle met à reconnaî-
tre une erreur quand elle a été commise.
On oublie trop l'adage Errare huma-
num est, perseverare autem diaboli-
curn 1 Et on persévère diaboliquement, en
essayant de couvrir les agents même en
accusant des femmes qui, quelle que soit
leur allure ou leur conduite, ne doivent
pas être inquiétées si elles ne tombent
pas clairement sous le coup des prescrip-
tions pénales. Peut-être celles-ci devraient-
elles, d'ailleurs, être codifiées et une loi
devrait-elle se substituer à l'usage.
Très plaisamment, un préfet de police,
taquiné par un conseiller municipal à
propos d'une arrestation de femme, ré-
pondit au conseiller, lui demandant en
vertu de quelle loi il arrêtait les filles :
« En vertu des capitulaires de Charlema-
gne. » C'est qu'il a toujours fallu, même
dans les pays les plus libres du monde,
refréner la prostitution sur la voie pu-
blique. Seulement, on ne peut songer à la
supprimer. Il n'est possible que de la
limiter et ça devient tout de suite une
question de nuances, de voies et moyens,
de la plus haute difficulté. Les préfets
de police y perdent leur latin.
Enfin, pour terminer par un sujet plus
spécial, on s'est plaint avec la dernière
amertume de la façon dont a été organisé
le service du dernier emprunt municipal.
Ce soir-là, j'étais tard dans les rues, ayant
été souper après le théâtre. En quatre ou
cinq endroits j'ai vu de longues * queues »
de malheureux, qui, dès la chute du jour,
s'étaient mis sur les rangs pour arriver les
premiers aux guichets distributeurs. Ces
pauvres diables se disposaient à passer
ainsi la nuit sur pied pour gagner quel-
ques francs. C'était une pitié vraiment de
les voir. Or, on raconte que ces pauvres
gens n'ont pas été tous payés de leur
peine et qu'ils ont été en vain enrôlés par
les spéculateurs. En certains endroits on
s'est battu à l'ouverture des portes. En
d'autres, assure-t-on, l'ouverture des gui-
chets n'a été qu'un vain simulacre, les
souscriptions étant toutes prises.
On prétend même que les agents char-
gés de maintenir l'ordre ont profité de
Jieur liberté d'action pour se faire sous-
cripteurs eux-mêmes, au lieu et place du
public. L'accusation est grave. Elle mon-
tre une fois de plus combien, dans les
démocraties où la liberté individuelle de-
vient l'essentielle préoccupation des es-
prits, il est difficile de faire de la police et
de recruter des agents. A Athènes, on
avait fini par faire venir des Scythes.
Henry Fouquier.
LE MINISTERE DES COLONIES
Le décret d'organisation
Le décret réglant l'organisation de l'admi-
nistration des colonies est terminé; il va être
promulgué incessamment au Journal offi
ciel.
Ainsi que nous l'avons annoncé, le décret
institue trois'directions :
La direction commerciale et administra-
tive;
La direction delà comptabilité et du service
pénitentiaire; :,
La direction de la défense des colonies.
En outre, il crée une direction du cabinet
et du personnel.
Le ministre rattache toutes les affairés po-
litiques à son cabinet, de manière à avoir la
direction absolue de la politique coloniale.
Toutes les questions de personnel sont égale-
ment rattachées au cabinet, de manière que
le ministre seul décide du choix des fonction-
naires coloniaux.
A cette direction du cabinet et du person-
nel sont adjoints également divers services
accessoires qui ne pourraient rentrer dans le
cadre des autres directions.
Ces services sont d'abord celui de l'inspec-
tion des colonies, celui des dépenses enga-
gées, celui des travaux publics et celui de la
santé.
L inspection des colonies sera organisée de
manière à fournir au ministre des délégués
placés sous sa dépendance directe, ne rele-
vant que de lui et chargés de se rendre dans
les colonies, toutes les fois que cela sera né-
cessaire, pour y exercer un contrôle financier
et administratif et lui faire des rapports.
Le service des dépenses engagées est créé
en exécution de la loi de finances et rensei-
gnera le gouvernement, à tout instant, sur
l'état des crédits alloués et le chiffre des en-
gagements.
Le service des travaux publics et celui de la
santé, qui n'ont actuellement qu'une exis-
tence rudimentaire et qui sont sans responsa-
bilité, auront désormais une existence propre
sous l'autorité directe du ministre.
Voilà ce qui concerne la direction du cabinet
et du personnel. 1
La direction commerciale et administrative
sera divisée en deux bureaux entre lesquels
les colonies seront réparties géographIque-
ment, suivant la similitude plus ou moins
grande de leur situation et de leurs be-
soins.
La direction delà comptabilité et du ser-
vice pénitentiaire seule est organisée à peu
prés comme celle qui existe aujourd'hui.
Le ministre des colonies, ainsi que cela a
été déclaré à la Chambre et au Sénat par le
gouvernement, n'aura aucune attribution
militaire. Il devra toujours s'adresser à ses
collègues de la guerre et de la marine pour
obtenir les troupes nécessaires à la détense
de nos possessions d'outre-mer.
On sait que le vin des Fines-Roches, d&
Châteauneuf-du-Pape, est en grande faveur
auprès des gourmets, même les plus difficiles.
Cela tient non seulement à son goût particu-
lièrement délicat, mais encore à la finesse
exquise qu'il acquiert en bouteille.
Pour se procurer cet excellent vin, déjà roi
des tables, il suffit de s'adresser à M. Henri
Constantin, propriétaire des Fines-Roches, à
Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse).
La Compagnie Trausatlantlpe
XXIX
LES DÉPENSES D'ENTRETIEN
On appette, en comptabilité navàle, entrer
tien, l'ensemble des opérations et consé-
quemment des dépenses au moyen desquelles
on maintient les diverses parties, inégalement
périssables d'un navire à vapeur dans un égal
bon état. Un bon entretien n'ajoute absolu-
ment rien ni à la durée normale ni à la va-
leur initiale d'un bâtiment, puisqu'il ne
fait qu'assurer cette durée et sauvegarder
cette valeur parle remplacement des portions
de la construction normalement usées ou ac-
cidentellement détériorées. Mais un mauvais
entretien accélère beaucoup le dépérissement
général du bâtiment et abrège dans une pro-
portion considérable sa durée ordinaire.
On doit distinguer encore 1 petit entretien,
— qui consiste dans la réparation ou le re-
nouvellement des menus détails courants. —
et le gros entretien, ou grandes répara-
tions périodiques, qui ont pour objet de rem-
placer les organes dont la durée connue est
plus courte que celle de l'ensemble du na-
vire : les chaudières, par exemple. Beaucoup
de compagnies maritimes — et les plus sages
— ont un fonds spécial dans leur comptabilité
pour subvenir à ces grandes réparations.
Elles alimentent ce fonds, dit « de grosses ré-
parations », par un abonnement qui pèse
également sur tous les exercices, sous la
forme d'un prélèvement constant sur les re-
cettes. Cette méthode a, entre autres, l'avan-
tage d'égaliser les charges, lesquelles autre-
ment peuvent se trouver accumulées sur une
seule année, au préjudice d« la régularité des
dividendes légitimes.
Il n'y a donc aucune corrélation entre
l'objet du fonds d'amortissement destiné à la
reconstitution du capital employé dans ia
construction du navire, et le sujet des dé-
penses d'entretien, qui est d'empêcher le na-
vire de disparaître avant d'avoir été norma-
lement amorti.
Le « système » dont meurt en ce moment
la Compagnie transatlantique est fondé tout
entier sur l'équivoque qui consiste à appli-
quer les ressources de l'amortissement aux
besoins de l'entretien, et, inversement, les
résultats de l'entretien aux effets de l'amor-
tissement. Il suffit donc, pour voir parfaite-
ment clair dans ledit « système », de ne ja-
mais confondre ni mélanger ces deux opéra-
tions essentiellement différentes et distinc-
tes : l'amortissement et l'entretien.
M. Pereire nous dit — page 4 de son rap-
port du 29 juin 1893 — que :
1 Il a été dépensé en 1892, pour l'entretien,
les avaries et le renouvellement du matériel,
une somme de 8,155,016 fr. sur laquelle :
» 3,909,155 fr. ont été prélevés sur le compte
d'exploitation ;
» 1,883,477 fr. ont été prélevés sur le compte
d'assurances ;
» 2,362,384 fr. ont été prélevés sur les rt-
serves d'amortissement. »
C'est là justement un magnifique exemple.
de l'équivoque, que nous signalons co,;
constituant l'essence même du « système ».
En effet, M. Pereire mêle, comme on le voiV
l'entretien et l'amortissement, Il y ajoute j
joaêmç UM férié dose d'assurance — ce qui est*
■ » ttfr '-.":'1 e.:..L; i.-., ..:. .-.;.
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BIRECTEUB POLITIQUE
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t- m Abonnements sont reçus sans trais dast
lOUS les bureaux de Poste.
LES
lipls à Tsarewitcli
Si celui qui a dit « Cherchez la
femme » vivait encore, il serait proba-
blement assez préoccupé des fiançailles
du grand-duc héritier de Russie avec
la princesse Alix de Hesse, et on n'au-
rait peut-être pas tort de s'en agiter si
le tsarewitch devait monter sur le trône
prochainement.
La lune de miel aved une Allemande
pourrait être pour la France là lune
rousse, celle des gelées blanches redou-
tables, faisant tomber les fleurs de l'al-
liance russe.
Mais Alexandre III est jeune et se
porte bien maintenant. La vie lui pro-
met un long avenir et son fils aîné peut
ne jamais ceindre la couronne. Dans
ces conditions, ce mariage ne saurait
avoir des conséquences, du moins dans
la période de temps dont se soucient les
hommes politiques qui savent le néant
des combinaisons à longue échéance.
Si le tsarewitch devient jamais em-
pereur, qui sait ce que sera alors son
ménage? Il se peut qu'aucune femme
n'ait moins d'influence sur lui, à cette
époque, que celle dont il va être le
mari.
Rien ne démontre, du reste, que cette
union soit causée par l'inclination. Des
considérations d'un ordre tout spécial
ont pu la faire décider.
Le tsarewitch, en effet, est d'un as-
pect fort distingué, comme sa mère et
sa tante la princesse de Galles ; mais,
comme elles aussi, il est de petite taille,
fluet, ne possédant rien de la superbe
carrure des Romanoff.
Cela le désole, ainsi que l'impéra-
trice. Par tous les petits subterfuges
possibles on cherche à le grandir d'ap-
parence, sans arriver naturellement à un
résultat sérieux. Cette question de sta-
ture, dans un pays aussi accessible que
la Russie aux choses de l'imagination,
a de l'importance. On comprend que le
chef temporel et spirituel de tant de
millions d'hommes ait besoin d'en im-
poser aux regards par la majesté de sa
Drestance.
A Or, la princesse Alix de Hesse est
une grande et forte fille de la blonde
Germanie. Elle a, dit-on, quelques cen-
timètres de plus que son fiancé. Qui ose-
rait affirmer qu'on ne l'a pas choisie
pour relever la race ? Ce serait un ma-
riage de haras.
Au point de vue d'une dynastie, ce
raisonnement a de la valeur. C'est par
des considérations de ce genre que
Guillaume II s'est marié. L'impératrice
d'Allemagne actuelle a été désignée par
le médecin particulier dé Guillaume Ier.
On voulait, à Berlin, avoir de beaux
petits princes au sang riche. A la Gat-
china on a fort bien pu penser de
même.
Ces princesses allemandes sont, d'ail-
leurs, dressées dès le berceau en vue
d'un grand mariage possible. On leur
apprend l'histoire, la géographie, la
politique en même temps que la cuisine
et la confection des robes. - tt
A volonté elles peuvent être de bon-
nes mères de famille connaissant tous
les secrets du rôti de lièvre à la confi-
ture de groseille, tous les mystères de
l'éducation des bébés, ou bien des sou-
veraines initiées aux arcanes de la di-
plomatie et discourant sur les archives
secrètes des chancelleries.
Le hasard et leur beauté décident de
leurs fortunes. Elles sont à deux fins,
comme certains chevaux de selle qu'on
peut mettre dans les brancards d'une
voiture.
Le parti panslaviste n'est pas content
à l'idée de voir renforcer à la cour de
Russie le bataillon des princesses alle-
mandes. Il eût préféré de beaucoup que
le tsarewitch épousât la fille du prince
de Monténégro, qui est un bien modeste
seigneur pour avoir pu concevoir un
tel rêve de grandeur.
Mais à cette objection les Russes
anti-allemands répondent par l'anec-
dote célèbre du tsar qui disait: « Il n'y
a de grand dans l'empire que celui au-
quel je parle et pendant que je lui
parle. » D'après eux la femme quel-
conque qui devient tsarine acquiert
aussitôt tout l'éclat possible et ils par-
lent de Catherine.
En tout cas, il est inutile de discuter
une décision devenue définitive puis-
qu'elle a été rendue publique, et il suf-
fit d'en attendre les conséquences.
Il est clair qu'Alexandre III, après
s'être rapproché de la France pour créer
un contrepoids à l'hégémonie pru-
sienne, est en ce moment en termes
meilleurs avec les Allemands. Il dé-
tend des rapports devenus difficiles q-
tre Berlin et Saint-Pétersbourg, et il
montre de plus en plus qu'il poursuit
le but de maintenir la paix.
La France ne fait aucune objection à
cette politique, pourvu qu'elle n'impli-
que pas la renonciation définitive à nos
légitimes revendications. Le temps s'est
enrôlé sous nos drapeaux, il sert dans
nos rangs. Quand l'Europe aura assez
de la ruineuse paix armée, elle nous
trouvera moins épuisés qu'elle pour
causer des moyens de faire cesser la
course aux folles dépenses militaires.
Lorsque cette heure-là sonnera, — et
elle est inévitable à moins d'une guerre
gigantesque, — ce n'est pas le mariage
du tsarewitch avec la princesse Alix de
Hesse qui changera la face des choses.
A toutes les époques, les alliances
des monarques n'ont pas dicté leur po-
litique. Victor-Emmanuel avait épousé
une archiduchesse d'Autriche, et ce
sang autrichien uni à celui de la mai-
son de Savoie n'a empêché ni Novarre,
ni Palestro, ni Solferino, ni Custozza.
Une des plus lourdes erreurs de Na-
poléon Ier fut de se figurer qu'il avait
assuré l'alliance autrichienne en con-
duisant Marie-Louise aux Tuileries.
« La politique a fait ce mariage, disait
le prince de Metternich ; elle le défera,
voilà tout! » — Et elle l'a défait en
1814.
N'attachons donc pas aux fiançailles
du grand-duc héritier de Russie plus de
portée qu'elles n'en ont,. D'ailleurs, la
princesse de Hesse est sa cousine, car
sa grand'mère, la femme d'Alexan-
dre II, appartenait à la dynastie hes-
soise.
La France dit, comme dans les contes
de fées : « Qu'ils soient heureux et
aient beaucoup d'enfants. »
nsait.
LES MINISTRES A LYON
Nous avons dit hier que des manifesta-
tions en sens divers s'organisaient à Lyon
pour le jour de l'arrivée des ministres qui
doivent aller inaugurer l'Exposition.
Afin d'être exactement renseigné, le prési-
dent du conseil a fuit partir nier soir pour
Lyon un de ses secrétaires à l'effet de se ren-
dre compte de la situation.
Ce n'est que lorsque le gouvernement aura
reçu le rapport de l'envoyé spécial de M. Ca-
simir-Perier, qu'une décision définitive sera
prise au sujet de ce voyage ministériel si
escompté par le concessionnaire de l'exposi-
tion lyonnaise.
le bois de Vincennes noué aux balles
Quand les troupes de la garnison exécutent
leurs tirs au polygone de Vincennes, les rou-
tes qui traversent le bois en arrière des buttes
sont interdites à la circulation; cela est indi-
qué aux promeneurs par des poteaux, des
disques rouges et des plantons.
Malgré toutes ces précautions, des acci-
dents ont été enregistrés et n'ont pu être attri-
bués à l'imprudence des victimes.
Lundi, il y avait courses à Vincennes, et
les jours de réunion à l'hippodrome de Gra-
velle toutes les roqtes du bois sont ouvertes
à la circulation.
Soit négligence, soit oubli, l'artillerie fai-
sait ce jour-là, à cent mètres environ de la
route de Vincennes à Gravelle, des expé-
riences d'éclatement de projectiles chargés à
balles.
Vers trois heures, alors que plusieurs dames
promenaient leurs enfants sur la route et
qu'un cantonnier arrosait consciencieuse-
ment, une formidable explosion retentit et la
ohaussée fut couverte de projectiles.
Un de nos collaborateurs passait à ce mo-
ment à bicyclette ; il descendit aussitôt de sa
machine et, aidé du cantonnier, put trouver,
enfoncés de trois centimètres environ dans
le trottoir, plusieurs biscaïens de deux centi-
mètres de diamètre.
L'un de ces projectiles fut remis à un garde
qui adressa aussitôt un rapport circonstancié
au conservateur.
Par un hasard exceptionnel, aucune des
personnes présentes n'avait été atteinte, mais
si l'explosion s'était produite un peu plus
tard, au moment du retour des courses, il est
probable que l'on aurait eu plusieurs acci-
dents à déplorer.
L'an dernier, lors des expériences de dyna-
mite exécutées au polygone, plusieurs sol-
dats de la garde républicaine faillirent être
atteints par des débris provenant de la rup-
ture de 11 voie ferrée, exécutée par d'autres
troupes qui ignoraient leur présence derrière
les buttes; à la même époque, une dame fut
atteinte et bles3ée par des débris de pierres
projetés par l'explosion d'une fougasse.
Nous pensons qu'il suffira de signaler ce
fait à l'autorité militaire pour que des me-
sures soient prises, de façon à éviter tout
accident possible.
LE PROCUREUR DE LA REPUBLIQUE
DE SAINT-NAZAIRE
Hier, au conseil des ministres, le garde des
sceaux a fait approuver une décision d'après
laquelle M. Marion de Procé, procureur de la
République à Saint-Nazaire, est mis à la re-
traite.
Cette mesure est motivée par ce fait que
ce magistrat a laissé échapper, lors de l'inci-
dent du député Toussaint dans la grève de
Trignac, la constatation du flagrant délit.
Cette procédure, si elle avait été appliquée,
aurait dispensé le gouvernement de soumettre
à la Chambre la demande en autorisation de
poursuites contre le député socialiste dont
elle a été saisie hier.
L'EMPOISONNEUSE D'ANVERS
Bruxelles, 24 avril.
Mme Jomaux a été transférée aujourd'hui d'An-
vers à Bruxelles.
Elle comparaîtra demain devant la chambre des
mises en accusation.
Les journaux rapportent une déclaration assez
grave. M. Martens, qui a épousé une sœur de
Mme Joniaux, a déclaré qu'il n'a jamais reçu les
80,000 francs, montant de la dot de sa femme, con-
trairement à ce que prétend Mme Jomaux.. ,
FILS DE PREUX
VOYAGE DANS LES PARCHEMINS
L'origine de quelques familles. — Incur-
sion dans la nuit des temps. - Souches
de rois et de nobles.
La noblesse fait beaucoup parler d'elle de-
puis quelque temps. Des princes épousent des
bergères ou des actrices, un Dupleix de Ca-
dignan devient banquier véreux et lève le pied,
un Montmorency dispute depuis des années
son mobilier contre des créanciers, un
Rohan est poursuivi pour escroqueries, un
de Looz remplissait l'autre jour les faits di-
vers des journaux du récit de ses basses
flibusteries, enfin un Talleyrand est présen-
tement sur la claie.
Ceux qui ont encore un secret respect pour
les grands noms, s'apitoient ; Est-ce possible
s'écrient-ils l sans observer que si des rejetons
de familles illustres jadis déchoient ainsi,
c'est tout simplement parce que leur nais-
sance, leurorigine, leur donne une forte dose
d'inconscience. Ce qui est un délit pour
Durand et Dubois ne peut en être un, pensent
ceux-là, pour eux, pour qui cela doit pouvoir
s'arranger. Et ils le croient parfois de très
bonne foi.
Ces Talleyrand dont nous avons dit l'origine
ont l'air d'être des nobles de la plus vieille no-
blesse française. On croit généralement d'ail-
leurs que les plus vieilles familles descendent
des croisés, que c'est à cette époque que les
souches remontent. C'est une erreur. En
France quelques gentilhommes très connus,
quoique ne figurant pas au Gotha qui ne
mentionne que les princes et les ducs, ont une
origine autrement antique. Nous ne pour-
rions pas nous livrer ici à une étude appro-
fondie sur tout le nobiliaire français, mais
voici quelques noms.
LES PLUS VIEUX NOBLES FRANÇAIS
C'est la famille des comtes de Trédern, qui
détient le record du genre. Elle remonte à un
chef breton, par conséquent est antérieure à
l'invasion franque.
M. de Douviile-Maillefeu, qui amuse si
souvent la Chambre, est issu d'un chef méro-
vingien, au troisième siècle.
Les Chanalheilles descendent d'un compa-
gnon de Charles-Martel, et enfin le baron de
Watville, mêlé à la dernière campagne bou-
langiste dans le Pas-de-Calais, descend d'une
façon incontestable d'Ericon, duc de Bavière,
en 748. Ce Watville, qui signe encore féoda-
lement « Oscar, baron de Watville », est un
Guelfe, cousin par conséquent de la reine
d'Angleterre.
Les de Civry ont également cette parenté
et les Bauffrenaont descendent d'un chef bur-
gonde du troisième siècle.
Ces Talleyrand, ces Uzès, ces Luynes, ces
La Rochefoucauld, ces Sagan, dont on parle
si souvent et qu'on croit les soubassements
de notre aristocratie, ne viennent que des
siècles plus tard. Talleyrand en 1199, Luynes
au douzième siècle, La Trémoïlle au onzième,
Clermont-Tonnerre au onzième, Broglie au
dizième; les d'Harcourt descendent de Rollon,
chef des Normacds; les Rohan apparaissent
au onzième siècle. De tous, les La Rochefou-
cauld ont l'origine la plus aristocratiquement
pure. Leur dysnatie sembla fondée par un
Foucauld, gentilhomme qui ne portait que
son prénom, comme le faisaient seuls les no-
bles; tandis que les d'Uzès descendent d'un
bon bourgeois nommé Bastet, et les Luynes,
d'Alberti, un obscur Italien.
Nos autres nobles viennent ensuite siècle
par siècle, jusqu'au dix-neuvième, où appa-
raissent les Rothschild, les Cahen d'An-
vers et les Hirsch, figurant eux dans l'A.l-
manach du Golgotha et dont les ancêtres
n'assistaient au siège de Jérusalem qu'en
qualité d'assiégés.
NOBLESSES ITALIENNES
Il n'y a pas beaucoup de vieilles familles
italiennes qui peuvent encore prouver leur
origine, mais celles qui en ont les moyens le
font de façon à battre le record français.
Les Colonna ont donné des papes aux qua-
trième, cinquième et neuvième siècles.
Les Massimo descendent d'une façon prou-
vée de Fabius Maximus, consul romain, et
ont donné un pape en 409. C'est la plus an-
cienne famille existante, croyons-nous.
Les Orsini ont fourni deux papes au cinquiè-
me siècle et les Vicovarro un pontife à la
même époque.
NOBLESSES GERMANIQUES
C'est en Allemagne et en Autriche qu'il
existe le plus de vieux nobles. Nous ne pou-
vons évidemment les citer tous, mais voici les
origines de quelques noms connus. Les Met-
ternich descendent d'un chef saxon, les Aren-
berg, dont un descendant est à notre Cham-
bre des députés, proviennent des anciens
comtes d'Alsace, les Hohenlohe d'Everard, duc
de Franconie, frère de l'empereur Conrad 1er,
vers 900, les Trautmansdorff, dont un des-
cendant est le roi du tir aux pigeons de Monte-
Carlo, datent du dixième siècle. Les Batthyany
dont le nom a été prononcé dans le procès
d'Henri Bertrand du Betting, sont issus d'un
chef des Huns au dixième siècle.
LES ANGLAIS
Les plus vieux nobles Anglais sont des
descendands de chefs normands. Ce sont les
Abercorn, les Argyll, les Westminster, les
Northumberland, les Somerset. On ennoblit
toujours en Angleterre, on crée des pairies
héréditaires. Les plus anciennes encore sub-
sistantes sont celles des barons de Ciifford
créée en 1299, des Crawford en 1398 et des
Derby en 1485. Lord Rosebery, premier mi-
nistre actuel, appartient à une famille qui
n'est noble que depuis 1703.
Des descendants de Banco, il reste les
Oueensbery et en France les Fitz-James,
qui sont ducs d'Albe en Espagne.
Les noblesses, que nous venons de citer
sont des noblesses prouvées, bien entendu,
car en Espagne et en Pologne, au Brésil
même, tout le monde se dit noble. Un Belge,
nommé Vanérom, nous soutenait un jour
qu'il descendait de Néron; seulement les par-
chemins lui manquaient.
L'ORIGINE DES SOUVERAINS
Nous terminerons cette courte étude en in-
diquant d'où les souverains actuels sont
issus. ,
Guillaume H d'Allemagne est un Hohen-
zollern, sorti de Wecil de Zolorin, en 1061.
Là reine Victoria provient de Hugo, mar-
grave d'Esté, vers l'an 1,000.
François-Joseph d'Autriche est un Habs-
bourg dont la souche date de 898 et paraît en
Alsace.
Le roi Léopold II de Belgique est un Saxe.
Cobourg-Gotha issu de Thierry de Saxe dans
le district de Buzici en 982.
La petite reine de Hollande est une Nassau
et les Nassau ne datent que de 1290.
Les Savoie, par Humbertus Albimanlls, en
1032, ont donné Humbert à l'Italie.
Alphonse XIII d'Espagne est de la souche
du margrave Robert le Fort, fils présumé du
çhef saxon Witekind qui devint comte de
Paris en 861 et dont un autre descendant est
encore comte de Paris maintenant.
Les Bragance, paraissant en 1357, ont
donné Carlos 1er comme souverain au Por-
tugal.
Le prince de Monaco, un Grimaldi, prétend
descendre de Grimoald et M. Blanc leconfirme
dans cette idée.
Alexandre III de Russie est de la maison
des Romanoff, fondée par Rurik, souverain
de Nowgorod en 862.
Abdul-Hamid, sultan de Turquie, descend
de Soliman, chef de horde nomade du Tou-
ran, vers 1225.
Le roi de Grèce est un Sleswig-Holstein,
branche dont l'auteur est Gonthier, en 1609.
Le roi de Danemark appartient à la même
famille.
Les souverains qui ont l'origine la plus mo-
derne sont : Oscar de Suède, un Bernadotte
de Pau, ancienne culotte de peau, et le petit
roi de Serbie, un Obrénovitch descendant
d'Obren, chef du district de Bongnitzaen 1810.
M. Carnot, on le voit, battrait encore par
l'antiquité de ses origines ces deux derniers
souvera-ns.
""T"
LES VISITES AUX JURÉS
de Mme Henry et du docteur Goupil
On fait quelque bruit au Palais autour des
visites que viennent de faire aux jurés de la
session actuelle de la cour d'assises de la
Seine Mme Henry et M. le docteur Goupil.
Ces visites, faites tout à la fois dans le but
d'apitoyer les jurés et de leur demontrer que
l'anarchiste Emile Henry ne jouit pas de la
plénitude de ses facultés mentales, sont-elles
de nature à vicier la procédure et à motiver
le renvoi à une autre session de l'affaire des
explosions de la rue des Bons-Enfants et du
café Terminus ? Assurément non.
Pour bizarres qu'elles paraissent être, ces
visites sont absolument permises par la loi,
puisque celle-ci ne les défend pas. -
Inlormé de la tournée, toute de dévoue-
ment, que sa mère venait de faire chez les
membres du jury parisien — dont certains
ont refusé d'ouvrir leur porte — Emile Henry
s'est montré très mécontent.
— On me compromet, s'est-il écrié nerveu-
sement, on me compromet ! Faire des dé-
marches auprès de ces gens-là, c'est recon-
naître qu'ils ont le droit de me juger.. Or,
moi, je ne leur reconnais pas ce droit. Ils
me condamneront à mort, mais ils ne me
jugeront pas!. Et plus tard je me garderai
bien de signer soit un pourvoi en cassation,
soit un recours en grâce.
Naturellement Emile Henry ignore le diag-
nostic que le docteur Goupil porte sur son
état mental.
UNE VICTIME DSS TRIPOTS
Un étranger connu dans le monde où l'on
joue, M. Aflon, qui appartient à une des plus
honorables familles de Roumanie, s'est sui-
cidé lundi soir, en se tirant un coup de re-
volver dans la poitrine.
M. Atlon était depuis plusieurs mois à
Paris ; sa famille lui faisait une pension
mensuelle de 5,000 francs, qu'il perdait régu-
lièrement dans les cercles ouverts où il fré-
quentait.
Avant-hier soir, après avoir dîné à l'Améri-
cain, il se rendit chez un armurier et acheta
un revolver.
Dans la soirée, on le vit dans différents
cercles ; il rentra chez lui, rue de Penthièvre,
vers minuit, et tenta de se tuer. On ne peut
attribuer son suicide qu'à des pertes de jeu.
L'état de M. Aflon est des plus graves ; la
balle qu'il s'est tirée a perforé le poumon. On
s'attend d'un moment à l'autre à un dénoue-
ment fatal.
Il est bon d'ajouter que le frère de M. Aflon
se suicida, il y a cinq ou six ans, à la suite
de pertes au jeu.
LA POLITIQUE GENERALE
Les groupes radicaux, extrême-gauche et
gauche progressiste, sont convoqués pour ven-
dredi, à l'effet d'examiner s'il y a lieu de dé-
poser une demande d'interpellation sur la
politique générale du cabinet.
Cette interpellation, si elle était faite, ce
qui paraît douteux, viserait particulièrement
la politique religieuse qu'entend suivre le
ministère.
En ce qui concerne le cas spécial de l'ar-
chevêque de Lyon, les députés réactionnaires
- monarchistes ou ralliés — se défendaient
hier les uns uns et les autres de vouloir sou-
lever un incident à la tribune sur le cas de ce
prélat.
Il paraît d'ailleurs que le gouvernement est
disposé, si M. Coullié veut mettre les pouces,
c'est-à-dire retirer la circulaire gincriminée,
à rapporter la mesure qui porte suppression
de son traitement.
L'ARRESTATION ARBITRAIRE DE MI, LEYMARIE
On annonce que M. Georges Berry doit inter-
peller prochainement à la Chambre le ministre de
l'intérieur pour provoquer des explications sur
l'arrestation arbitraire de Mlle Leymarie.
LES DEPENSES DE LA GUERRE EN 1895
Les députés ont reçu hier communication
du fascicule du budget de la guerre qui pré-
sente, pour l'année prochaine, une augmen-
tation de 14,432,714 francs sur le budget de
1894. Le total des dépenses de ce départe-
ment s'élevera au chiffre considérable de
648,085,805 francs.
La principale augmentation porte sur le
chapitre 16, solde d'infanterie, pour une
somme de 8,287,140 francs, résultant d'une
augmentation d'effectif, de modifications du
taux de la déduction pour congés et d'insuffi-
sances des prévisions générales pour les in-
demnités de rengagement et de logement aux
sous-officiers.
Les mêmes causes amènent une augmenta-
tion de 1,721,470 francs au chapitre 18, solde
de cavalerie, et des augmentations de moin-
dre importance sur les chapitres concernant
les soldes des différents corps.
L'augmentation defl effectifs amène éga-
lement un accroissement de dépenses de
2,137,890 francs sur le chapitre 25 (vivres,
matériel), de 3,839,685 francs sur le chapitre
26 (viande fraîche) et de 3,509,002 francs
sur le chapitre 34 (habillement et campe-
ment).
L'effectif qui a servi de base aux prévisions
budgétaires présente, comparativement à 1894,
les différences suivantes : en 1894, l'armée ac-
tive présentait un total de 27,820 officiers et
de 509,481 hommes de troupe ; en 1895, elle
comptera 28,045 officiers et 544,057 hommes,
soit une augmentation de 225 officiers et de
34,576 hommes.
La fabrication de munitions pour les écoles
à feu avec de la poudre sans fumée, ainsi
que l'accroissement prévu des effectifs pro-
duisent une augmentation de 1,397,630 francs
sur le chapitre 45 (établissements de l'artil-
lerie).
LAVIEDEPARIS
Les plaintes contre la façon dont la po-
lice est faite à Paris se multiplient et s'ag-
gravent chaque jour. Elles sont d'ordre
varié et il y en a, comme on dit, pour tous
les goûts. Tout d'abord on se plaint que,
dans certains quartiers excentriques, les
agressions contre les personnes sont en-
core trop fréquentes et que, souvent, de
véritables batailles s'engagent, qui durent
un bon bout de temps avant que les
agents viennent à la rescousse.
Nous sommes les carabiniers.
La sécurité des foyers.
Mais, par un malheureux hasard,
An secours des particuliers. ,,
Nous arrivons toujours trop tard.
Ceci se chantait déjà sous l'empire,
dans les Brigands, et déjà le public, par
ses applaudissements et ses rires, souli-
gnait l'à-propos de la chanson satirique.
Quoiqu'il soit très désagréable d'être as-
sommé en rentrant tard chez soi et que je
comprenne très bien les cris de putois que
poussent les gens à qui pareille aventure
arrive, je crois que la statistique, la sacro-
sainte statistique, établit que, parmi les
grandes capitales, Paris est encore une
de celles qui sont les plus sùres la nuit et
que le nombre des agressions nocturnes
y reste sensiblement le même d'année en
année.
La question de la sûreté des rues pen-
dant la nuit est, d'ailleurs, extrêmement
complexe, comme toutes les questions de
police, dont pas une n'est simple. Le
moyen absolu d'assurer la sécurité des
passants serait d'avoir des agents en plus
grand nombre et des agents à cheval. Mais
le budget ? Il faut se contenter des res-
sources et du personnel qu'on a. Les
agressions seraient évidemment moins
nombreuses si un plus grand nombre d'é-
blissements restaient ouverts toute la
nuit. Mais la permission des cafés et des
cabarets a un autre inconvénient. S'ils
restaient indéfiniment ouverts, les gens
s'y griseraient, sortiraient ivres, auraient
des batailles. Bref, les cabarets ouverts
sont une garantie pour les passants, mais
une source de démoralisation.
Le mieux, quand on rentre tard, est
d'avoir une bonne canne à défaut d'un
revolver et de marcher au milieu de la
rue, sans se laisser aborder par les gens
suspects. Ceux-ci voient bien quand on
est sur ses gardes. Pour moi, je dois dire
que j'ai passé, la nuit, dans tous les quar-
tiers et qu'il ne m'est jamais rien arrivé.
Un autre sujet de plaintes est la façon
dont se fait le service des mœurs. Ces
jours-ci encore, une aventure fâcheuse
est arrivée à une femme qui, parait-il, a
pu établir que non seulement elle ne se
livrait pas à la prostitution, mais encore
qu'elle était vierge. Ces erreurs du ser-
vice des mœurs sont périodiques. Les
préfets changent, les circulaires se multi-
plient et les mêmes gaffes recommencent.
Si vous voulez mon humble avis, il y aura
des erreurs de ce genre tant qu'il y aura
un service des mœurs.
Je sais bien qu'on a projeté de suppri-
mer la brigade et de confier son service
aux agents de quartier, aux « îlotiers ».
Mais est-ce bien pratique? Si les agents
des mœurs, quand ils vont faire une
« rafle » sur un point signalé comme in-
festé par les prostituées insoumises, ont
l'inconvénient de ne pas connaître les fem-
mes du quartier où ils opèrent, les agents
ordinaires auraient cet inconvénient qu'ils
les connaîtraient trop. Ils auraient leurs
protégées, car, « pour être sergot, on n'en
est pas moins homme » ! L'erreur, en pa-
reille matière, me paraît très difficile à
éviter d'une faon absolue. Il y faudrait
une attention, un tact, une sûreté qu'on
ne peut pas toujours demander à des
agents qu'on ne recrute déjà pas si aisé-
ment.
Le plus grand tort de la préfecture, dans
ces affaires, me parait donc être surtout
la mauvaise grâce qu'elle met à reconnaî-
tre une erreur quand elle a été commise.
On oublie trop l'adage Errare huma-
num est, perseverare autem diaboli-
curn 1 Et on persévère diaboliquement, en
essayant de couvrir les agents même en
accusant des femmes qui, quelle que soit
leur allure ou leur conduite, ne doivent
pas être inquiétées si elles ne tombent
pas clairement sous le coup des prescrip-
tions pénales. Peut-être celles-ci devraient-
elles, d'ailleurs, être codifiées et une loi
devrait-elle se substituer à l'usage.
Très plaisamment, un préfet de police,
taquiné par un conseiller municipal à
propos d'une arrestation de femme, ré-
pondit au conseiller, lui demandant en
vertu de quelle loi il arrêtait les filles :
« En vertu des capitulaires de Charlema-
gne. » C'est qu'il a toujours fallu, même
dans les pays les plus libres du monde,
refréner la prostitution sur la voie pu-
blique. Seulement, on ne peut songer à la
supprimer. Il n'est possible que de la
limiter et ça devient tout de suite une
question de nuances, de voies et moyens,
de la plus haute difficulté. Les préfets
de police y perdent leur latin.
Enfin, pour terminer par un sujet plus
spécial, on s'est plaint avec la dernière
amertume de la façon dont a été organisé
le service du dernier emprunt municipal.
Ce soir-là, j'étais tard dans les rues, ayant
été souper après le théâtre. En quatre ou
cinq endroits j'ai vu de longues * queues »
de malheureux, qui, dès la chute du jour,
s'étaient mis sur les rangs pour arriver les
premiers aux guichets distributeurs. Ces
pauvres diables se disposaient à passer
ainsi la nuit sur pied pour gagner quel-
ques francs. C'était une pitié vraiment de
les voir. Or, on raconte que ces pauvres
gens n'ont pas été tous payés de leur
peine et qu'ils ont été en vain enrôlés par
les spéculateurs. En certains endroits on
s'est battu à l'ouverture des portes. En
d'autres, assure-t-on, l'ouverture des gui-
chets n'a été qu'un vain simulacre, les
souscriptions étant toutes prises.
On prétend même que les agents char-
gés de maintenir l'ordre ont profité de
Jieur liberté d'action pour se faire sous-
cripteurs eux-mêmes, au lieu et place du
public. L'accusation est grave. Elle mon-
tre une fois de plus combien, dans les
démocraties où la liberté individuelle de-
vient l'essentielle préoccupation des es-
prits, il est difficile de faire de la police et
de recruter des agents. A Athènes, on
avait fini par faire venir des Scythes.
Henry Fouquier.
LE MINISTERE DES COLONIES
Le décret d'organisation
Le décret réglant l'organisation de l'admi-
nistration des colonies est terminé; il va être
promulgué incessamment au Journal offi
ciel.
Ainsi que nous l'avons annoncé, le décret
institue trois'directions :
La direction commerciale et administra-
tive;
La direction delà comptabilité et du service
pénitentiaire; :,
La direction de la défense des colonies.
En outre, il crée une direction du cabinet
et du personnel.
Le ministre rattache toutes les affairés po-
litiques à son cabinet, de manière à avoir la
direction absolue de la politique coloniale.
Toutes les questions de personnel sont égale-
ment rattachées au cabinet, de manière que
le ministre seul décide du choix des fonction-
naires coloniaux.
A cette direction du cabinet et du person-
nel sont adjoints également divers services
accessoires qui ne pourraient rentrer dans le
cadre des autres directions.
Ces services sont d'abord celui de l'inspec-
tion des colonies, celui des dépenses enga-
gées, celui des travaux publics et celui de la
santé.
L inspection des colonies sera organisée de
manière à fournir au ministre des délégués
placés sous sa dépendance directe, ne rele-
vant que de lui et chargés de se rendre dans
les colonies, toutes les fois que cela sera né-
cessaire, pour y exercer un contrôle financier
et administratif et lui faire des rapports.
Le service des dépenses engagées est créé
en exécution de la loi de finances et rensei-
gnera le gouvernement, à tout instant, sur
l'état des crédits alloués et le chiffre des en-
gagements.
Le service des travaux publics et celui de la
santé, qui n'ont actuellement qu'une exis-
tence rudimentaire et qui sont sans responsa-
bilité, auront désormais une existence propre
sous l'autorité directe du ministre.
Voilà ce qui concerne la direction du cabinet
et du personnel. 1
La direction commerciale et administrative
sera divisée en deux bureaux entre lesquels
les colonies seront réparties géographIque-
ment, suivant la similitude plus ou moins
grande de leur situation et de leurs be-
soins.
La direction delà comptabilité et du ser-
vice pénitentiaire seule est organisée à peu
prés comme celle qui existe aujourd'hui.
Le ministre des colonies, ainsi que cela a
été déclaré à la Chambre et au Sénat par le
gouvernement, n'aura aucune attribution
militaire. Il devra toujours s'adresser à ses
collègues de la guerre et de la marine pour
obtenir les troupes nécessaires à la détense
de nos possessions d'outre-mer.
On sait que le vin des Fines-Roches, d&
Châteauneuf-du-Pape, est en grande faveur
auprès des gourmets, même les plus difficiles.
Cela tient non seulement à son goût particu-
lièrement délicat, mais encore à la finesse
exquise qu'il acquiert en bouteille.
Pour se procurer cet excellent vin, déjà roi
des tables, il suffit de s'adresser à M. Henri
Constantin, propriétaire des Fines-Roches, à
Châteauneuf-du-Pape (Vaucluse).
La Compagnie Trausatlantlpe
XXIX
LES DÉPENSES D'ENTRETIEN
On appette, en comptabilité navàle, entrer
tien, l'ensemble des opérations et consé-
quemment des dépenses au moyen desquelles
on maintient les diverses parties, inégalement
périssables d'un navire à vapeur dans un égal
bon état. Un bon entretien n'ajoute absolu-
ment rien ni à la durée normale ni à la va-
leur initiale d'un bâtiment, puisqu'il ne
fait qu'assurer cette durée et sauvegarder
cette valeur parle remplacement des portions
de la construction normalement usées ou ac-
cidentellement détériorées. Mais un mauvais
entretien accélère beaucoup le dépérissement
général du bâtiment et abrège dans une pro-
portion considérable sa durée ordinaire.
On doit distinguer encore 1 petit entretien,
— qui consiste dans la réparation ou le re-
nouvellement des menus détails courants. —
et le gros entretien, ou grandes répara-
tions périodiques, qui ont pour objet de rem-
placer les organes dont la durée connue est
plus courte que celle de l'ensemble du na-
vire : les chaudières, par exemple. Beaucoup
de compagnies maritimes — et les plus sages
— ont un fonds spécial dans leur comptabilité
pour subvenir à ces grandes réparations.
Elles alimentent ce fonds, dit « de grosses ré-
parations », par un abonnement qui pèse
également sur tous les exercices, sous la
forme d'un prélèvement constant sur les re-
cettes. Cette méthode a, entre autres, l'avan-
tage d'égaliser les charges, lesquelles autre-
ment peuvent se trouver accumulées sur une
seule année, au préjudice d« la régularité des
dividendes légitimes.
Il n'y a donc aucune corrélation entre
l'objet du fonds d'amortissement destiné à la
reconstitution du capital employé dans ia
construction du navire, et le sujet des dé-
penses d'entretien, qui est d'empêcher le na-
vire de disparaître avant d'avoir été norma-
lement amorti.
Le « système » dont meurt en ce moment
la Compagnie transatlantique est fondé tout
entier sur l'équivoque qui consiste à appli-
quer les ressources de l'amortissement aux
besoins de l'entretien, et, inversement, les
résultats de l'entretien aux effets de l'amor-
tissement. Il suffit donc, pour voir parfaite-
ment clair dans ledit « système », de ne ja-
mais confondre ni mélanger ces deux opéra-
tions essentiellement différentes et distinc-
tes : l'amortissement et l'entretien.
M. Pereire nous dit — page 4 de son rap-
port du 29 juin 1893 — que :
1 Il a été dépensé en 1892, pour l'entretien,
les avaries et le renouvellement du matériel,
une somme de 8,155,016 fr. sur laquelle :
» 3,909,155 fr. ont été prélevés sur le compte
d'exploitation ;
» 1,883,477 fr. ont été prélevés sur le compte
d'assurances ;
» 2,362,384 fr. ont été prélevés sur les rt-
serves d'amortissement. »
C'est là justement un magnifique exemple.
de l'équivoque, que nous signalons co,;
constituant l'essence même du « système ».
En effet, M. Pereire mêle, comme on le voiV
l'entretien et l'amortissement, Il y ajoute j
joaêmç UM férié dose d'assurance — ce qui est*
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