Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1895-03-22
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
Format : Nombre total de vues : 68249 Nombre total de vues : 68249
Description : 22 mars 1895 22 mars 1895
Description : 1895/03/22 (A25,N8467). 1895/03/22 (A25,N8467).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7562874z
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
- mrGT-CINQUIÈME ANNEE. — Ir 8,481 "LE NUMÉRO CINQ CENTÏhn?S' VENDREDI 22 mado «ons
L **
RÉDACTION ET AîMINISTRATIOH
€31, rue Montznartre. lit
PARS
ANNONCES
Chez MM. LAGRANGE, CERF et O
G, place de la Bourse, 6.
ABONNEMENTS
Paris?..»;. u»iiftï,df. ifiw», iif &&,& £
Départements — 7 f. - Ilf. - Sï4t
Union Postale - 9f, - lQf. - ut
Les Abonnements sont reçus sans fra18 dsflâ
tous les Bureaux de Poste.
Adrofifie tôiérraphiaûe : XIX- fiZKOLB - PAStâ
Ormes et Platanes
Personnellement, je ne regrette pas
de façon excessive, je l'avoue, les ar-
bres abattus de l'Esplanade des Inva-
lides. L'orme est un arbre ingrat dont
les rares feuilles ne défendent ni con-
tre le soleil, ni contre la pluie. Parlez-
moi des marronniers pour les prome-
nades publiques, à la bonne heure. Si,
la gare construite, on remplace les or-
mes défunts par des marronniers, le
mal, à mon humble avis, sera plus
que réparé. Mais, enfin, c'est là une
opinion toute personnelle.
Et ça n'empêche pas l'anecdote d'ê-
tre curieuse et de valoir qu'on s'y ar-
rête ; plutôt : qu'on y revienne. — En
janvier 1894, la Chambre, saisie de la
question des travaux à exécuter sur
l'Esplanade, stipule expressément qu'il
ne sera, au cours desdits travaux, tou-
ché à aucun des cheveux des arbres
dont les troncs noirs hérissent — hé-
rissaient plutôt — ladite Esplanade.
Le gouvernement s'engage. Affaire
entendue, réglée. Les arbres seront
respectés, sacrés ! Tabou ! comme di-
sent les Néo-Zélandais. En France,
nous exprimons la même idée en
criant : Pas touche !
Mais qu'est-ce, je vous prie, aux
regards de la toute puissante admi-
nistration, qu'est-ce qu'une décision
de la Chambre ? qu'est-ce qu'une pro-
messe du gouvernement?
L'autre jour (je reconstruis la scène
telle qu'elle a dû se passer) M. Lannes
de Montebello, député de la Marne,
longeait l'Esplanade. M. Lannes de
Montebello demeure avenue Rapp et
le chemin direct de l'avenue Rapp au
Palais-Bourbon côtoie l'Esplanade. A
quoi pensait M. Lannes de Montebello ?
Je l'ignore. Soudain, il s'arrête; ému,
interdit, estomaqué, regarde, n'en
peut croire ses yeux, se les frotte. Est-
ce possible ? Les arbres, les arbres
saints!. Une cognée audacieuse !.
Oh !. Et le premier frisson d'horreur
passé, M. Lannes de Montebello, accé-
lérant le mouvement de ses jambes
qu'il a très longues, comme on sait,
se précipite vers la Chambre, escalade
la tribune. Messieurs ! mes chers col-
lègues! Vous ne savez pas ? — Non !
Quoi ? qu'y a-t-il ? — Ce qu'il y a?. Les
arbres !. - Quels arbres?.— Les
arbres de l'Esplanade!. Oui!. ces
arbres qu'on nous avait juré de res-
pecter !.— Eh bien ?. — Eh bien ! On
est en train d'en faire des fagots!.
Le ministre des travaux publics de
mars 1895 s'est placé tout de suite à
hauteur du ministre des travaux pu-
blics de janvier 1894. Celui-ci avait
promis qu'on ne couperait pas les ar-
bres ; l'autre a donné sa parole qu'on
n'en couperait plus. Ça n'a, du reste,
aucune importance. Si vous croyez que
les bûcherons des Invalides sont gens
à se gêner pour si peu de chose !.
C'est en vertu d'un traité signé par
le préfet de la Seine qu'un monsieur
s'est rendu ad judicataire de 359 ar-
bres de l'Esplanade. Ces 359 arbres :
savoir 329 ormes et 30 platanes, ont
été marqués d'une croix rouge et des
lettres V. P. qui peuvent signifier, au
choix, Ville de Paris, ou bien : Vieilles
Poutres. Il serait donc puéril de con-
tester que l'administration préfecto-
rale a bien et dûment autorisé l'aba-
tage de ces arbres; en d'autres termes,
que. de propos délibéré, elle n'a tenu
aucun compte ni de la volonté expri-
mée par la Chambre, ni de l'engage-
ment pris par le gouvernement.
Il me semble que si j'étais député —
je me fais, croyez-le bien, cette suppo-
sition que par pure plaisanterie — je
me sentirais médiocrement flatté.
Comment ! n'être pas même assez fort
pour défendre contre la hache admi-
nistrative trois cent vingt-neuf ormes
et trente platanes!. Quelle est de
bonne composition, la Chambre ac-
tuelle ! Il lui a été clairement démon-
tré qu'on s'était moqué d'elle ; elle en
a pris acte et a passé outre. Vous vous
rappelez que M. Benys Cochin ayant
demandé à transformer en interpella-
tion la question posée par M. de Mon-
tebello, un refus lui a été opposé. Ah !
assez ! il nous rase, celui-là. On s'est
fichu de la Chambre ; eh bien ! après?
Une fois de plus, une fois de moins !.
Cela vaut-il de faire tant d'histoire?.
Avec ça qu'elle n'y est pas habituée à
ce qu'on se fiche d'elle, la Chambre !.
L'incident,assurément, estdemaigre
importance en lui-même — les arbres
Jont il s'agit ne méritent que peu de
regrets — mais typique; je dirais
même : suggestif, si je n'éprouvais
une répugnance concevable à me ser-
vir d'un terme tant galvaudé par les
littérateurs du toc. Il montre, il suffit
à montrer, lui tout seul, lui tout nu,
combien sont frappées d'impuissance
les velléités réformatrices dont peu-
vent être animés Chambre, Sénat et
gouvernement. Bien petits garçons, en
vérité, sont députés, sénateurs et mi-
nistres en face de l'Administration !.
L'Administration qui possède, en
face des ministres, sénateurs et dépu-
tés qui passent, disparaissent, l'incal-
culable force que confère l'inamovi
bilité.
L'Administration, gardienne vigi-
lante!des traditions, des routines et
des abus !.
L'Administration qui, ayant con-
tracté l'agréable habitude de n'agir
qu'à sa guise, entend la conserver !.
L'Administration qu'il faut com-
mencer par réformer, elle, d'abord,
radicalement, si l'on veut que des ré-
formes soient possibles!.
L'Administration, dont la masse
inerte barre la route, rend toute mar-
che en avant impossible!.
L'Administration qui, au sens pro-
pre du mot, seule gouverne aujour-
d'hui.
Montfermeil.
LA SANTE DE M. VACQUANT
La dure période de température incertaine
que nous traversons a fort éprouvé le haut
personnel des inspecteurs généraux de l'Uni-
versité.
M. Vacquant est gravement malade et,
depuis quelques jours, il a dû renoncer à ses
promenades quotidiennes sur le boul' Mich',
où sa luxuriante chevelure blanche enca-
drant un visage glabre est légendaire.
C'est à la suite de sa récente inspection
générale dans les lycées de Paris que M.
Vacquant a dû s'aliter.
Grippe et rhumatismes que les premiers
vrais beaux jours chasseront, nous l'espé-
rons vivement.
Ajoutons que la santé de M. Robert est
également chancelante.
• LA BIRLIOTHÈQUE TRIDON
Mme Tridon, au nom do son fils, l'ancien
membre de la Commune, a légué à la ville
de Paris une somme de quatre-vingt-dix
rniile francs pour fonder une oeuvra de pro-
pagande républicaine.
11 a été décidé que cette somme servirait à
fonder une bibliothèque populaire, scientifi-
fique et historique qui porterait le nom de
Tridon.
Il paraît que cela choque certains mem-
bres do la droite qui rappelleront que ja-
mais le gouvernement n'a toléré que le nom
de Delescluze fût donné à une rue de Paris.
il suffira au préfet de répondre que Tridon
a été élu avec Carnot, dans la Côte-d'Or,
sur une îiste de concentration républicaine,
et, qu'en tout cas, il est mort à Bruxelles
avant qu'un jugement du conseil de guerre
soit intervenu.
LA SOCIÉTÉ DES IMMEUBLES
Une vieille affaire.—Une longue instruction
Sans être trop curieux nous voudrions
savoir ce qu'il en est advenu de la fameuse
affaire de la Société des Immeubles de Pa-
ris, où les administrateurs, le baron Soubey-
ran et M. Clerc ont été arrêtés pour dilapi-
dation et production de bilans fictifs, il y a
environ dix-huit mois.
L'atl'aire fit beaucoup de bruit à cette épo-
que, les inculpés furent relâchés sous forte
caution, puis silence absolu.
Le juge est muet et le jparquefc plein de
mystères.
L'instruction, en digne fille de Thémis, est
boiteuse et marche à pas lents ; il ne fau-
drait pas cependant attendre comme pour le
Panama que l'heure ait tinté au beffroi de la
prescription.
On die tout bas au Palais qu'une transac-
tion interviendrait. Chacun des inculpés ver-
serait uns somme assez ronde, et e finita la
comedia. Mais l'action publique, si l'action
civile cesse, est-elle désarmée ?
L'opinion publique comprendrait peu, après
la hâte avec laquelle les affaires de chan-
tage, bien postérieures, ont été menées, ins-
truites, jugées, de voir cette affaire s'as-
soupir et s'éterniser.
L'ÉLECTION -:
AU
Conseil supérieur de l'instruction publique
Le dépouillement des votes du scrutin de
ballottage pour l'élection d'un agrégé de ma-
thématiques au conseil supérieur de l'instruc-
tion publique, en remplacement de M. Méwen-
glowski, aura lieu sans doute vendredi au
ministère de l'instruction publique.
Il est probable que M. Tartinville, professeur
de mathématiques cours de centrale, au lycée
Saint-Louis, sera élu. »
LE THEATRE MARIGNY
Depuis plus de deux ans, une ignoble clô-
ture en planches cache, au çbeau milieu du
carré Marigny une bâtisse,à moitié démolie
où il est vaguement question d'installer le
théâtre Marigny sur le modèle de l'ancien
Théâtre de l'Impératrice.
Depuis cette époque, les travaux traînent,
ce sont hélas les fonds qui manquent le plus.
La presse a demandé qu'on en finisse. Au
Conseil municipal le préfet a été interpellé,
on a promis que, dernier délai, les travaux
seraient terminés et le théâtre prêt à ou-
vrir le 1er avril.
Nous serons dans dix jours au 1er avril,
jour des poissons légendaires et des fumis-
teries antiques,et il reste encore tout à faire
dans cette bâtisse, boiserie, vitrerie, tapis-
serie, décoration. Il est incontestable que ce
fabuleux théâtre n'ouvrira pas avant un an,
s'il ouvre jamais.
Point n'est besoin de dire que pendant
cette longue période de 1 gestation aucun
loyer n'a été versé- Le conseil municipal
, vou^a-1rA eix. AaiîT
LAMI-CARÉ m ME
LA FÊTE DES BLANCHISSEUSES
Entre lavoirs et marchés. — Chacun de
son côté. — Itinéraire officiel. — Les
étudiants et le grelot de la folie.
Du soleil S. V. P.
La journée de la Mi-Carême s'annonce très
brillante. De grands préparatifs ont été faits
pour entourer la fête des blanchisseuses
d'un éclat exceptionnel. Les étudiants, com-
me on le sait, sont de la partie, - et ils - ont
fait largement les choses. En outre, la riva-
lité des lavoirs et des marchés aura pour
résultat d'augmenter l'animation de la fête,
et le public y gagnera de voir défiler un cor-
tège plus nombreux et plus brillant que les
années précédentes.
On sait en effet qu'une scission s'est pro-
duite entre le comité des lavoirs parisiens et
les trois grands marchés, les Halles, le Tem-
ple et le marché Saint-Germain. Ces derniers
organisaient de fort jolies cavalcades qui se
joignaient depuis trois ans au cortège des
lavoirs, le jour de la Mi-Carême, et en aug-
mentaient l'éclat et la gaieté.
Cette année, à la suite d'un désaccord, les
lavoirs et les marchés se trouveront sépa-
rés. Les marchés demandaient à participer à
l'élection de la reine des reines, à recevoir
une certaine portion des sommes données
par le président de la République, le conseil
municipal, etc., et à être représentés au sein
du comité des lavoirs. L'accord ne s'étant
pas fait,malgré les concessions des marchés
chacun a repris sa liberté et ira de son côté.
Les Parisiens auront donc deux cortèges au
lieu d'un.
LA REINE DES REINES
La reine des reines est Mlle Marie-Louise
Grimm. C'est une blonde jeune fille âgée de
dix-neuf ans. de taille moyenne, à la phy-
sionomie sympathique, à l'abord avenant.
Elle habite avec sa mère — une Alsacienne
— et deux jeunes frères, 12, rue Chevreul,
un petit appartement, au sixième étage. Non
loin de là, elle dirige un atelier de blanchis-
seuses, au 21 de la rue des Boulets, en face
du lavoir Saint-Michel, qui l'avait désignée
pour sa reine.
C'est une très honnête fille et une rude
travailleuse.
Les demoiselles d'honneur sont mesde-
moiselles Manilowsky et Jeanne Gauthier ;
Mlle Anaïs Delabarre, qui avait été élue
ex œquo avec ces deux dernières, n'a pas
voulu accepter d'être demoiselle d'honneur.
Dépit de jolie fille qui avait entrevu le dia-
dème.
Voici la proclamation que la reine adresse
au peuple de Paris :
Peuple de Paris,
Elue souveraine par la volonté de mes chères
compagnes et concurrentes, je crois de mon
devoir en prenant le sceptre de la royauté, de
devoir en prenant!le sc,
te convier aux réjouissances publiques de ce
21 mars 1895.
Amuse-toi bie n,f ollement et gaiement, et n'ou-
blie pas que demain, tout comme ta reine, tu
redeviendras ce que tu étais hier, le brave tra
vailleur qui ne pense qu'au progrès et à la
grandeur de la France.
MARIE-LOUISE GRIMM.
LE MARCHÉ SAINT-GERMAIN
La reine du marché Saint-Germain qui
tous les ans organise "une brillante caval-
cade, est Mme Amélie Busnel. Elle a vingt-
deux ans. Chose curieuse, elle est, non
pas vendeuse du marché, mais blanchis-
seuse. Elle n'en fera pas moins bon effet sur
son char.
LA RENAISSANCE DES HALLES
La reine élue par la société « la Renais-
sance des Halles )l, qui se compose exclusi-
vement de marchandes et marchands aux
Halles et qui a succédé à la Société des
Gueux, dont les cortèges ont, pendant plu-
sieurs années, provoqué les applaudisse-
ments des Parisiens, est Mme Largille,
marchande au carreau des Halles.
L'ITINÉRAIRE OFFICIEL
Le cortège de la reine des reines sera
formé devant l'hôtel du Petit Journal, à onze
heures du matin. Sa Majesté, présentée à la
direction par les membres du comité central,
présentera à son tour quelques-uns de ses
sujets, et, comme le champagne coulera à
flots, on boira à la santé de toutes et de
tous.
A onze heures et demie, Sa Majesté pren-
dra place sur le char, et le cortège se rendra
au Cours la Reine, où doit se former le cor-
tège officiel.
A midi trente, les trompettes sonneront :
En avant, et le cortège suivra l'itinéraire
suivant :
Place de la Concorde, avenue des Champs
Elysées, avenue Marigny, 1 h., arrêt et au-
bade à M. le président de la République,
faubourg Saint-Honoré, rue Royale, place de
la Madeleine, devant le restaurant Larue,
1 h, 112, boulevard de la Madeleine, boule-
vard des Capucines, boulevard des Italiens,
Café Riche, 1 h. 3|4 ; boulevard Montmartre.
2 h., arrêt et aubade au Petit Parisien, bou-
levard Poissonnière, boulevard Bonne-Nou-
velle. boulevard Saint-Denis, boulevard St.-
Martin, place de la République, 2 h. 314,
boulevard du Temple, boulevard des Filles-
du-Calvaire, boulevard Beaumarchais, place
de la Bastille, 3 h. 11?, rue Saint-Antoine,
rue de Rivoli, p:ac0 de l'Hôtel-de-Ville,
4 h. 1{2. A 5 heures, dislocation sur les
quais. Seul le cortège de la Reine reprendra
le boulevard de Sébastopot jusqu'aux grands
boulevards et donnera un banquet suivi de
bal à l'Hôtel Moderne, place de la Répu-
blique. 6
LE DÈFIIE
Voici, dans quel ordre le cortège défilera
devant le peuple de Paris.
Un peloton de lagarde républicaine à che-
val; 12 trompettes à cheval (François 1");
4 bannières portées par des hérauts d'ar-
mes; 8 chars de lavoirs.
12 trompettes à cheval (Louis XIV) ; les
bicyclistes costumés de Le vallois-Perret; 8
chars de lavoirs.
CORTÈGE DES ÉTUDIANTS
(i00 sujets)
Le char de l'Ecole de médecine. représenté
par une table de dissection sur laquelle est
un macchabée; de son ventre un irrerne re-
tire les intestins qu'il jette à la foule (quan-
tité de serpentins).
Le char dp l'Ecole de droit, représenté par
la balance de la Jus Lice : sur un des pla-
teaux est assise une charmante étudiante qui
par son poids indiquerait le côté où penche
Dame Thémis.
La Smala de l'Ecole coloniale et le bain de
la reine de Madagascar.
L'Artillerie au Quartier sur les affûts de
(Charmantes petitos (onimem t.eg artilleurs
ont en bandoulière la fameuse pipe tradi-
tionnelle.
Le char des fleurs : corbeille miniature
traînée par un poney, dans laquelle deux
beautés du Quartier confectionnent des bou-
quets qu'elles offrent au public.
Le Déménagement à la cloche de bois. —
Un pauvre canasson (ancien grand prix de
Paris), dont les cerceaux saillants dénotent
une véritable ruine, traîne péniblement une
méchante ffuimhftrrïfi dans lamialln snnt An-
tassés pêle mâle les frusques, bouquins,
mobilier, bustes de toutes sortes, sauvés à
la belle étoile par le chemin de la croisée.
Le grand Cirque forain, véritable roulotte
de forain (don du célèbre dompteur Pezon,
en souvenir des bons soins donnés à sa
pensionnaire par les élèves de l'Ecole).
On y verra des chiens savants, des singes
savants et le fameux taureau de baudruche.
Une grande corrida sera exécutée sur la
place de l'Hôtel-de-Ville, où excelleront les
toreros, les picadores en plaza, les bande-
rilleros, etc.
Le grand char Folie et Charité, représen-
tant le prince Carnaval donnant son obole à
Dame Charité ; ce char sera égayé par les
plus jolies filles du Quartier.
LU CORTÈGE ROYAL
(Style Louis XV)
12 trompettes à cheval ; — Musique du roi
(50 musiciens, 24 clairons, 12 tambours) ; —
12 sonneurs de trompe à cheval; — grand
landau à la Daumont (landau du comité), 2
valets de pied, 2 postillons; — musique de
la reine (50 musiciens, 24 clairons, 12 tam-
bours); — le Roi (M. Louis Delareberette à
cfieval), escorté de 6 seigneurs de la cour.
Le Char de la Reine (pur style Louis XV),
attelé de huit chevaux blancs, conduits en
main par huit piqueurs en grande livrée.
Sur le char, dans une magnifique toilette
de satin blanc broché, manteau d'or et her-
mine, attributs royaux, trône Mlle Marie-
Louise Grimm (la gracieuse reine des rei-
nes); près d'elle, ses demoiselles d'honneur,
Mlles Jeanne Gauthier et Victorine Mani-
lowski, reines de lavoirs, en superbes toi-
lettes blanches.
Au premier gradin sont rangées dix dames
de la cour.
La Fanfare royale (30 musiciens à cheval),
dans le pimpant costume des gardes fran-
çaises (tunique bleue et or, aiguillettes or,
culotte blanche, tricorne et plumes blan-
ches).
Huit chars de lavoirs ; — un peleton de la
garde républicaine à cheval, et enfin les
Marchés et chars particuliers.
AU PAYS LATIN
Les étudiants partiront de la place de la
Sorbonne à onze heures dans des omnibus
spéciaux, pour rejoindre, place de la Con-
corde, leurs chars et leurs montures.
A une heure, la cavalcade se mettra en
marche vers l'avenue Marigny, pour passer
devant l'Elysée, descendre le faubourg Saint-
Honoré, la rue Royale, suivre les grands
boulevards de la Madeleine à la Bastille,
prendre ensuite la rue Saint-Antoiae, la rue
de Rivoli, et aboutir à la place de l'Hôtel-de-
Ville, puis le défilé final et la dislocation.
Les étudiants remonteront alors au quar-
tier Latin par le boulevard Saint-Michel.
A sept heures, ils se réuniront à l'hôtel des
Sociétés savantes, rue Serpente, où aura
lieu le traditionnel « gueuleton fraternel » à
3 fr. 50 (Champagne compris).
Potage velours
Filet d'esturgeon au vin de Sauterne
Pièce d'aloyau au Xérès
Macédoine de légumes
Fromage — Fruits
Côtes châlonnaises — Barsac
Champagne
Après ce banquet, les étudiants remonte-
ront, par la rue de l'Odéon, au Panthéon,
où ils organiseront une retraite aux flam-
beaux avec feux de Bengale, qui descendra
le boulevard Saint-Michel jusqu'à la place
Saint-André-des-Arts. Là, des omnibus spé-
ciaux prendront les étudiants pour les con-
duire au Nouveau-Cirque, où sera donnée
une soirée de gala. On y représentera la
Reine des Reines, pantomime de circonstance
composée et jouée par les étudiants avec le
concours de la troupe du cirque.
Dans la même salle, une grande redoute
aura lieu à minuit ; à deux heures du ma-
tin, aubade de l'Estudiantina, suivie d'une
farandole monstre et d'une bataille de
fleurs.
A l'aube, les étudiants, regagneront le
quartier Latin, ou pour faire pénitence, ils
« boiront de l'eau de Seine en mangeant des
harengs saurs ».
LES MARCHÉS
Voici l'itinéraire que suivra la cavalcade
organisée par les marchés du Temple, Saint-
Germain et les Halles :
Formation du cortège aux Halles, le tour
des Halles, rue Montmartre, faubourg Mont-
martre, rue Lafayette, — arrêt au Petit
Journal, — les rues Drouot, de Provence,
Lafayette, Halévy, la place de l'Opéra, les
boulevards jusqu'au boulevard Sébastopol,
la rue Réaumur, le tour du Temple, la rue
des Archives, la rue de Rivoli et la place de
l'Hôtel-de-Ville où se fera la dislocation.
La reine du marché du Temple est Mlle
Clara Hecquet.
Enfin un certain nombre de lavoirs, qui
n'ont pas donné leur. adhésion au comité
des lavoirs, suivront des itinéraires diffé-
rents.
AUTOUR DE PARIS
Dans la banlieue, on se prépare avec au-
tant d'entrain qu'à Paris à fêter joyeuse-
ment la Mi-Carême.
A Saint-Mandé, le lavoir de la Tourelle a
6lu comme reine Mlle Lucas et prendra part
aux grandes fêtes parisiennes du jeudi.
La reine des lavoirs de Vincennes est,
cette année, Mlle Gimont.
A Noisy-le-Grand, aujourd'hui jeudi, les
habitants organisent, avec le concours de la
municipalité et des sociétés de la ville, une
grande cavalcade au profit du bureau de
bienfaisance.
A Chaville, une grande cavalcade a été
organisée pour aujourd'hui jeudi également,
avec chars de l'Agriculture, du Dahomey,
dis ribution de fleurs, etc. Des quêtes se-
ront faites au profit de la caisse des écoles.
A Versailles et à Saint-Germain-en-Laye.
la fête est remise au dimanche 24 mars.
Les préparatifs à Versailles sont d'ores et
déjà imposants, et le bœuf gras qui sera
promené triomphalement dans les rues sera
en morne temps le lot principal d'une tom-
bola au profit des Dauvres; comme ce lot
pourrait encombrer quelque peu la personne 1
qui le gagnera, il sera repris pour mille
francs.
Nous n'avons plus qu'à souhaiter un peu
de soleil; tes confettis et les serpentins fe- ,
ront le reste. Mais I~auroos.ccu8 la octleil ?
Il pleut, hélas 1
: Tins du Progrès
LE REPEUPLEMENT
DES EAUX MARINES
Depuis plusieurs années, l'industrie
de la pêche, en notre pays, traverse une
crise qui va sans cesse s'accentuant.
Jadis, en effet, déclarent unanime-
ment les patrons de barque, à chaque
marée, l'on rentrait au port les filets
garnis ; aujourd'hui, par exemple, c'est
une autre affaire.
Non seulement les captures sont
moins abondantes, mais encore arrive-
t-il bien souvent qu'il faut revenir bre-
douille.
Et ces plaintes sont justifiées !
Ainsi que le constatait tout récem-
ment un savant zoologiste, M. R. Kœh-
1er, dans un remarquable article de la
Revue générale des sciences pures et ap-
pliquées, « les eaux de nos côtes se dé-
peuplent ; le poisson y diminue et com-
me nombre et comme taille ».
Mais d'où vient un tel état de cho-
ses?
Hélas, il faut bien le reconnaître, s'il
en est de la sorte, c'est un peu de la
faute de nos pêcheurs eux-mêmes.
Comme 1 homme de la fable, ils ont
tué leur poule aux œufs d'or ! Au con-
traire de ce que l'on pourrait penser,
en effet, la mer, en dépit de son im-
mensité, n'est pas un vivier inépuisa-
ble, dans lequel on puisse toujours,
sans discrétion et sans mesure, en toute
heure et en tous lieux, tendre des li-
gnes ou traîner des dragues et des
chaluts.
Et il en est justement ainsi, pour cette
simple raison même que les poissons
qui l'habitent ne sont pas, comme beau-
coup se l'imaginent, des êtres errants
et vagabonds, mais bien, ordinaire-
ment, des animaux de mœurs séden-
taires, habitués à ne point s'écarter de
certains parages où ils trouvent le gîte
et le couvert convenant à leur nature.
Les pêcheurs, au surplus, sont tous
fort édifiés sur ces traits curieux des
habitudes coutumières aux poissons.
Tous, ils savent qu'en certains en-
droits c'est en vain qu'ils tenteraient la
fortune, tandis que, quelques brasses
plus loin, ils ont au contraire grande
chance de faire des captures avanta-
geuses. Aussi, mettant à profit ces con-
naissances, ont-ils grand soin de tou-
jours venir opérer dans les mêmes ré-
gions, et, comme la pêche maritime est
libre en toute saison, c'est sans inter-
ruption aucune, d'un bout à l'autre de
l'année, qu'ils exercent de la sorte leur
industrie.
La conséquence d'une telle pratique
était facile à prévoir, et c'est à elle uni-
quement que nous devons aujourd'hui
l'appauvrissement en poissons de nos
eaux côtières.
En pêchant toujours au même en-
droit, et le plus souvent avec des en-
gins trop perfectionnés qui détruisent
les jeunes alevins en même temps
qu'ils capturent les gros poissons, on
devait fatalement provoquer le dépeu-
plement ; de plus, en pêchant inconsi-
dérément en toute saison, on a encore
précipité le désastre, et cela pour l'ex-
cellente raison que le chalut ou la ligne
ramènent indifféremment tous les pois-
sons, que ceux-ci soient prêts à pondre
ou bien qu'ils aient frayé.
Du reste, ainsi que l'a fait naguère
remarquer fort justement M. Canu,chef
des travaux zoologiques de la station
aquicole de Boulogne-sur-Mer, c'est
justement au moment des pontes que
les saisons de pêche sont les plus favo-
rables, et cela parce qu'à cette époque
les poissons, poussés par l'instinct de
la reproduction, se réunissent en trou-
pes. Mais, toute femelle capturée avant
d'avoir abandonné ses œufs fécondés
correspond, pour l'avenir, à la dispari-
tion d'un nombre considérable d'indi-
vidus de son espèce.
Comme l'on voit, l'on se trouve ici en
présence de circonstances qui s'ex-
cluent l'une l'autre : d'un côté, les pê-
cheurs qui ne prennent jamais autant
de poissons qu'au temps du frai; de
l'autre, la nécessité de sauvegarder la
multiplication des espèces en empê-
chant que les êtres reproducteurs ne
soient capturés avant d'avoir accompli
leur office.
Comment concilier les choses au
mieux des intérêts de tous ?
Au contraire de ce que l'on pourrait
croire, l'affaire n'est peut-être pas im-
possible à réaliser.
Déjà, l'autre année, au Congrès inter-
national de la pêche côtière qui fut tenu
à Marseille, la question fut agitée et
une solution proposée.
Celle-ci consistait tout bonnement,
rapporte M. Kœhler, à parquer dans un
espace restreint et pouvant être facile-
ment surveillé de grandes quantités de
poissons qui pourraient alors facilement
multiplier sans être inquiétés, pour en-
suite se répandre dans les eaux avoi-
sinantes.
Par malheur, dans l'état actuel de nos
ressources, le procédé n'est pas abso-
lument pratique. Sans compter, en
effet, qu'il serait bien difficile de déli-
miter ainsi des champs d'expériences,
il convient aussi de remarquer que
nous ne connaissons pas encore suffi-
samment les conditions régulières de
la reproduction de la plus grande par-
tie des poissons de nos côtes pour pro-
céder suivant un tel système.
Avant toute chose, ce qu'il importe
donc de faire, c'est d'entreprendre des
observations suivies sur les habitudes
des principales espèces comestibles ;
celles ci faites, alors seulement il sera
possible de tenter utilement des essais
de pisciculture marine.
l -,. La tâche n'es* noint, du reste, le
1 moins du monde irréalisable, et, en di-
vers pays, aux Etats-Unis et en Nor-
vège, notamment, des résultats consi,
dérables ont été obtenus en cet or-
dre d'idées. Ainsi, rapporte M Kœh
ler dans son article, « à l'île de Dildo
dans la baie de la Trinité (Terre-Neuve)
à Bay-New (Canada), à Ward's Hol
(Massachusetts), à Flœdicken (Norvè
ge), 11 existe depuis quelques année:
des établissements très considérables
qui poursuivent la propagation artifi-
cielle de la morue
Les poissons sont conservés dans
d'immenses réservoirs qui peuvent en
contenir 1,000 à 1,500, et les œufs pon
dus sont recueillis et placés dans des
appareils à incubation où l'eau est
constamment agitée ; les alevins sont
versés à la mer après leur éclosion.
L'établissement de Dildo a lancé en mer
165 millions de jeunes morues en 1892.
et celui de FlϏlicken, 240 millions en
1893. Les services rendus par ces éta-
blissements ont déjà pu être appréciés,
car des morues ont été capturées en
différents points des côtes de Terre-
Neuve et de Norvège qui étaient abso-
ment dépeuplés.
De même, à Terre-Neuve, en la seule
année de 1892, l'établissement de Dildo
a obtenu l'éclosion de 600 millions
d'œufs de homard.
Eh bien, ce que l'on fait en Amérique
et en Norvège, pourquoi ne le réalise-
rait-on pas en France? Depuis long-
temps déjà, sur nos côtes, nous culti-
vons de la sorte avec succès certains
mollusques, huîtres et moules.
Pourquoi n'étendrions-nous pas aux
espèces les plus estimées de poissons
les procédés qui réussissent si bien
ailleurs ?
La chose, du reste, ne saurait se faire
en un jour, et, avant que nous possé-
dions des établissements comparables
à ceux dont nous parlions tout à
l'heure, il se passera encore bien du
temps.
Par exemple, ce qui importe avant
tout, c'est, sans plus de retard, de se
mettre à l'œuvre et de procéder, dès à
présent, aux recherches scientifiques
qui doivent précéder la création de tout
établissement.
L'affaire, au reste, en vaut la peine.
Il s'agit, en effet, pour la France
seule, de la vie de 85,000 pécheurs et
d'un commerce annuel de plus de cent
millions de francs. -
Georges Vitoux.
CYCLISTES ET TROTTOIRS
Le grelot de M. Hébrard. — A travers
champs et bois.
Si nous en croyons le Temps, les cyclistes
réclament les trottoirs, tous les trottoirs, et,
ce qu'il y a de plus épouvantable, — dans un
projet élaboré par une commission spéciale,
et soumis à l'approbation du ministre de'
l'intérieur, — on les leur livre ! Le Temps
n'en revient pas. « Alors, où iront les pié-
tons ? ? se demande-t-il avec terreur. Oui,
où iront-ils, les piétons? « Leur faudra-t-il
risquer le temponnement ou s'évader à tra-
vers champs et bois? » Cruelle énigme.
Voyez-vous ce « démarrage » de piétons s'é-
vadant, grâce à la forte multiplication de
leurs deux jambes, à travers champs et
bois? Combien — oh! combien ! — seraient
arrêtés aux arbres par leur front boisé.
Evidemment, le l'emps n'a pas compris.
Expliquons-lui- Quand les cyclistes récla-
ment un trottoir, il ne s'agit ni du trottoir
de la rue Royale, ni du trottoir du Temps, ni
des trottoirs des Champs-Elysées. Ils lais-
sent ça aux piétons, de même qu'ils aban-
donnent aux cochers le droit à l'écrasement.
Il s'agit de bordures à établir sur les chaus-
sées, et ailleurs, à un mètre des trottoirs —
bordures réservées à eux seuls, non pour
qu'ils écrasent les passants ou pour qu'ils les
« tamponnent » avant que ceux-ci ne s'éva-
dent définitivement à travers' champs et
bois, mais pour qu'ils ne soient pas serrés
sur lesdits trottoirs par les fiacres que con-
duisent certaines brutes, ou par les omnibus
que ne dirigent pas des cochers iLqui som-
meillent.
Et ce serait justice. Le Temps a l'ironie
facile. Nous pourrions lui donner la list.)
des cyclistes écrasés, nous la lui donnerons
s'il parvient à nous citer un seul cas de tam-
ponnement cycliste ayant occasionné la
mort d'un passant, l'éventrement d'un fia-i
cre, ou l'étripaillement d'un cocher, voire dej
son cheval.
Quant à vouloir circuler sur les trottoirs,
ce serait une prétention aussi ridicule de la
part des cyclistes, que celle d'exiger .de M.
Adrien Hébrard, qu'il circulât, le soir, un
grelot au cou et un lampion à la bouton-
nière.
EXPLOSION
D'UN CHARGEMENT DE DYNAMITw
Cologne, 20 mars.
Un bateau contenant de la dynamite a fai{
explosion à Keeken, sur le Wesel.
Le bateau est entièrement détruit. Un autre
bateau, qui se trouvait dans le voisinag.
est en flammes., Un grand nombre de mai-
sons se sont effondrées dans un rayon trôsf
étendu.
L'explosion s'est produite hier soir entre
5 et 6 heures., Elle a eu des résultats ter-
ribles. Un bateau, atteint par l'explosion, a
volé en pièces ; un autre a été incendié.
A Keeken\ et dans les villages situas aux
environs plusieurs maisons se sont etfon- -
drées par suite de l'énorme pression d'air
causée par l'explosion. Dans un espace assez
étendu, de nombreuses vitres ont été brisées
dans les maisons.
A Clèves, éloigné de huit kilomètres do
Schenkenschanz, les effets de l'explosion
ont été si violents que des portes et, des fe-
nêtres se sont brusquement ouverte;, et que
de nombreux dégâts ont été causés.
A Dinslaken, l'explosion s'est fait sentir
sous forme de secousses, se suivant de se-
conde en seconde, qui ébranlaient les por-
tes et les fenêtres. Dans beaucoup d'endroits
on a cru un instant, en ressentant l'cxplo
sion, à des secousses de tremblement di
terre.
On n'a encore que des renseignements i
certains sur le Jnombre des personnes tu4
dans la catastrophe.
On parle de 1H à 25 victimes.
L **
RÉDACTION ET AîMINISTRATIOH
€31, rue Montznartre. lit
PARS
ANNONCES
Chez MM. LAGRANGE, CERF et O
G, place de la Bourse, 6.
ABONNEMENTS
Paris?..»;. u»iiftï,df. ifiw», iif &&,& £
Départements — 7 f. - Ilf. - Sï4t
Union Postale - 9f, - lQf. - ut
Les Abonnements sont reçus sans fra18 dsflâ
tous les Bureaux de Poste.
Adrofifie tôiérraphiaûe : XIX- fiZKOLB - PAStâ
Ormes et Platanes
Personnellement, je ne regrette pas
de façon excessive, je l'avoue, les ar-
bres abattus de l'Esplanade des Inva-
lides. L'orme est un arbre ingrat dont
les rares feuilles ne défendent ni con-
tre le soleil, ni contre la pluie. Parlez-
moi des marronniers pour les prome-
nades publiques, à la bonne heure. Si,
la gare construite, on remplace les or-
mes défunts par des marronniers, le
mal, à mon humble avis, sera plus
que réparé. Mais, enfin, c'est là une
opinion toute personnelle.
Et ça n'empêche pas l'anecdote d'ê-
tre curieuse et de valoir qu'on s'y ar-
rête ; plutôt : qu'on y revienne. — En
janvier 1894, la Chambre, saisie de la
question des travaux à exécuter sur
l'Esplanade, stipule expressément qu'il
ne sera, au cours desdits travaux, tou-
ché à aucun des cheveux des arbres
dont les troncs noirs hérissent — hé-
rissaient plutôt — ladite Esplanade.
Le gouvernement s'engage. Affaire
entendue, réglée. Les arbres seront
respectés, sacrés ! Tabou ! comme di-
sent les Néo-Zélandais. En France,
nous exprimons la même idée en
criant : Pas touche !
Mais qu'est-ce, je vous prie, aux
regards de la toute puissante admi-
nistration, qu'est-ce qu'une décision
de la Chambre ? qu'est-ce qu'une pro-
messe du gouvernement?
L'autre jour (je reconstruis la scène
telle qu'elle a dû se passer) M. Lannes
de Montebello, député de la Marne,
longeait l'Esplanade. M. Lannes de
Montebello demeure avenue Rapp et
le chemin direct de l'avenue Rapp au
Palais-Bourbon côtoie l'Esplanade. A
quoi pensait M. Lannes de Montebello ?
Je l'ignore. Soudain, il s'arrête; ému,
interdit, estomaqué, regarde, n'en
peut croire ses yeux, se les frotte. Est-
ce possible ? Les arbres, les arbres
saints!. Une cognée audacieuse !.
Oh !. Et le premier frisson d'horreur
passé, M. Lannes de Montebello, accé-
lérant le mouvement de ses jambes
qu'il a très longues, comme on sait,
se précipite vers la Chambre, escalade
la tribune. Messieurs ! mes chers col-
lègues! Vous ne savez pas ? — Non !
Quoi ? qu'y a-t-il ? — Ce qu'il y a?. Les
arbres !. - Quels arbres?.— Les
arbres de l'Esplanade!. Oui!. ces
arbres qu'on nous avait juré de res-
pecter !.— Eh bien ?. — Eh bien ! On
est en train d'en faire des fagots!.
Le ministre des travaux publics de
mars 1895 s'est placé tout de suite à
hauteur du ministre des travaux pu-
blics de janvier 1894. Celui-ci avait
promis qu'on ne couperait pas les ar-
bres ; l'autre a donné sa parole qu'on
n'en couperait plus. Ça n'a, du reste,
aucune importance. Si vous croyez que
les bûcherons des Invalides sont gens
à se gêner pour si peu de chose !.
C'est en vertu d'un traité signé par
le préfet de la Seine qu'un monsieur
s'est rendu ad judicataire de 359 ar-
bres de l'Esplanade. Ces 359 arbres :
savoir 329 ormes et 30 platanes, ont
été marqués d'une croix rouge et des
lettres V. P. qui peuvent signifier, au
choix, Ville de Paris, ou bien : Vieilles
Poutres. Il serait donc puéril de con-
tester que l'administration préfecto-
rale a bien et dûment autorisé l'aba-
tage de ces arbres; en d'autres termes,
que. de propos délibéré, elle n'a tenu
aucun compte ni de la volonté expri-
mée par la Chambre, ni de l'engage-
ment pris par le gouvernement.
Il me semble que si j'étais député —
je me fais, croyez-le bien, cette suppo-
sition que par pure plaisanterie — je
me sentirais médiocrement flatté.
Comment ! n'être pas même assez fort
pour défendre contre la hache admi-
nistrative trois cent vingt-neuf ormes
et trente platanes!. Quelle est de
bonne composition, la Chambre ac-
tuelle ! Il lui a été clairement démon-
tré qu'on s'était moqué d'elle ; elle en
a pris acte et a passé outre. Vous vous
rappelez que M. Benys Cochin ayant
demandé à transformer en interpella-
tion la question posée par M. de Mon-
tebello, un refus lui a été opposé. Ah !
assez ! il nous rase, celui-là. On s'est
fichu de la Chambre ; eh bien ! après?
Une fois de plus, une fois de moins !.
Cela vaut-il de faire tant d'histoire?.
Avec ça qu'elle n'y est pas habituée à
ce qu'on se fiche d'elle, la Chambre !.
L'incident,assurément, estdemaigre
importance en lui-même — les arbres
Jont il s'agit ne méritent que peu de
regrets — mais typique; je dirais
même : suggestif, si je n'éprouvais
une répugnance concevable à me ser-
vir d'un terme tant galvaudé par les
littérateurs du toc. Il montre, il suffit
à montrer, lui tout seul, lui tout nu,
combien sont frappées d'impuissance
les velléités réformatrices dont peu-
vent être animés Chambre, Sénat et
gouvernement. Bien petits garçons, en
vérité, sont députés, sénateurs et mi-
nistres en face de l'Administration !.
L'Administration qui possède, en
face des ministres, sénateurs et dépu-
tés qui passent, disparaissent, l'incal-
culable force que confère l'inamovi
bilité.
L'Administration, gardienne vigi-
lante!des traditions, des routines et
des abus !.
L'Administration qui, ayant con-
tracté l'agréable habitude de n'agir
qu'à sa guise, entend la conserver !.
L'Administration qu'il faut com-
mencer par réformer, elle, d'abord,
radicalement, si l'on veut que des ré-
formes soient possibles!.
L'Administration, dont la masse
inerte barre la route, rend toute mar-
che en avant impossible!.
L'Administration qui, au sens pro-
pre du mot, seule gouverne aujour-
d'hui.
Montfermeil.
LA SANTE DE M. VACQUANT
La dure période de température incertaine
que nous traversons a fort éprouvé le haut
personnel des inspecteurs généraux de l'Uni-
versité.
M. Vacquant est gravement malade et,
depuis quelques jours, il a dû renoncer à ses
promenades quotidiennes sur le boul' Mich',
où sa luxuriante chevelure blanche enca-
drant un visage glabre est légendaire.
C'est à la suite de sa récente inspection
générale dans les lycées de Paris que M.
Vacquant a dû s'aliter.
Grippe et rhumatismes que les premiers
vrais beaux jours chasseront, nous l'espé-
rons vivement.
Ajoutons que la santé de M. Robert est
également chancelante.
• LA BIRLIOTHÈQUE TRIDON
Mme Tridon, au nom do son fils, l'ancien
membre de la Commune, a légué à la ville
de Paris une somme de quatre-vingt-dix
rniile francs pour fonder une oeuvra de pro-
pagande républicaine.
11 a été décidé que cette somme servirait à
fonder une bibliothèque populaire, scientifi-
fique et historique qui porterait le nom de
Tridon.
Il paraît que cela choque certains mem-
bres do la droite qui rappelleront que ja-
mais le gouvernement n'a toléré que le nom
de Delescluze fût donné à une rue de Paris.
il suffira au préfet de répondre que Tridon
a été élu avec Carnot, dans la Côte-d'Or,
sur une îiste de concentration républicaine,
et, qu'en tout cas, il est mort à Bruxelles
avant qu'un jugement du conseil de guerre
soit intervenu.
LA SOCIÉTÉ DES IMMEUBLES
Une vieille affaire.—Une longue instruction
Sans être trop curieux nous voudrions
savoir ce qu'il en est advenu de la fameuse
affaire de la Société des Immeubles de Pa-
ris, où les administrateurs, le baron Soubey-
ran et M. Clerc ont été arrêtés pour dilapi-
dation et production de bilans fictifs, il y a
environ dix-huit mois.
L'atl'aire fit beaucoup de bruit à cette épo-
que, les inculpés furent relâchés sous forte
caution, puis silence absolu.
Le juge est muet et le jparquefc plein de
mystères.
L'instruction, en digne fille de Thémis, est
boiteuse et marche à pas lents ; il ne fau-
drait pas cependant attendre comme pour le
Panama que l'heure ait tinté au beffroi de la
prescription.
On die tout bas au Palais qu'une transac-
tion interviendrait. Chacun des inculpés ver-
serait uns somme assez ronde, et e finita la
comedia. Mais l'action publique, si l'action
civile cesse, est-elle désarmée ?
L'opinion publique comprendrait peu, après
la hâte avec laquelle les affaires de chan-
tage, bien postérieures, ont été menées, ins-
truites, jugées, de voir cette affaire s'as-
soupir et s'éterniser.
L'ÉLECTION -:
AU
Conseil supérieur de l'instruction publique
Le dépouillement des votes du scrutin de
ballottage pour l'élection d'un agrégé de ma-
thématiques au conseil supérieur de l'instruc-
tion publique, en remplacement de M. Méwen-
glowski, aura lieu sans doute vendredi au
ministère de l'instruction publique.
Il est probable que M. Tartinville, professeur
de mathématiques cours de centrale, au lycée
Saint-Louis, sera élu. »
LE THEATRE MARIGNY
Depuis plus de deux ans, une ignoble clô-
ture en planches cache, au çbeau milieu du
carré Marigny une bâtisse,à moitié démolie
où il est vaguement question d'installer le
théâtre Marigny sur le modèle de l'ancien
Théâtre de l'Impératrice.
Depuis cette époque, les travaux traînent,
ce sont hélas les fonds qui manquent le plus.
La presse a demandé qu'on en finisse. Au
Conseil municipal le préfet a été interpellé,
on a promis que, dernier délai, les travaux
seraient terminés et le théâtre prêt à ou-
vrir le 1er avril.
Nous serons dans dix jours au 1er avril,
jour des poissons légendaires et des fumis-
teries antiques,et il reste encore tout à faire
dans cette bâtisse, boiserie, vitrerie, tapis-
serie, décoration. Il est incontestable que ce
fabuleux théâtre n'ouvrira pas avant un an,
s'il ouvre jamais.
Point n'est besoin de dire que pendant
cette longue période de 1 gestation aucun
loyer n'a été versé- Le conseil municipal
, vou^a-1rA eix. AaiîT
LAMI-CARÉ m ME
LA FÊTE DES BLANCHISSEUSES
Entre lavoirs et marchés. — Chacun de
son côté. — Itinéraire officiel. — Les
étudiants et le grelot de la folie.
Du soleil S. V. P.
La journée de la Mi-Carême s'annonce très
brillante. De grands préparatifs ont été faits
pour entourer la fête des blanchisseuses
d'un éclat exceptionnel. Les étudiants, com-
me on le sait, sont de la partie, - et ils - ont
fait largement les choses. En outre, la riva-
lité des lavoirs et des marchés aura pour
résultat d'augmenter l'animation de la fête,
et le public y gagnera de voir défiler un cor-
tège plus nombreux et plus brillant que les
années précédentes.
On sait en effet qu'une scission s'est pro-
duite entre le comité des lavoirs parisiens et
les trois grands marchés, les Halles, le Tem-
ple et le marché Saint-Germain. Ces derniers
organisaient de fort jolies cavalcades qui se
joignaient depuis trois ans au cortège des
lavoirs, le jour de la Mi-Carême, et en aug-
mentaient l'éclat et la gaieté.
Cette année, à la suite d'un désaccord, les
lavoirs et les marchés se trouveront sépa-
rés. Les marchés demandaient à participer à
l'élection de la reine des reines, à recevoir
une certaine portion des sommes données
par le président de la République, le conseil
municipal, etc., et à être représentés au sein
du comité des lavoirs. L'accord ne s'étant
pas fait,malgré les concessions des marchés
chacun a repris sa liberté et ira de son côté.
Les Parisiens auront donc deux cortèges au
lieu d'un.
LA REINE DES REINES
La reine des reines est Mlle Marie-Louise
Grimm. C'est une blonde jeune fille âgée de
dix-neuf ans. de taille moyenne, à la phy-
sionomie sympathique, à l'abord avenant.
Elle habite avec sa mère — une Alsacienne
— et deux jeunes frères, 12, rue Chevreul,
un petit appartement, au sixième étage. Non
loin de là, elle dirige un atelier de blanchis-
seuses, au 21 de la rue des Boulets, en face
du lavoir Saint-Michel, qui l'avait désignée
pour sa reine.
C'est une très honnête fille et une rude
travailleuse.
Les demoiselles d'honneur sont mesde-
moiselles Manilowsky et Jeanne Gauthier ;
Mlle Anaïs Delabarre, qui avait été élue
ex œquo avec ces deux dernières, n'a pas
voulu accepter d'être demoiselle d'honneur.
Dépit de jolie fille qui avait entrevu le dia-
dème.
Voici la proclamation que la reine adresse
au peuple de Paris :
Peuple de Paris,
Elue souveraine par la volonté de mes chères
compagnes et concurrentes, je crois de mon
devoir en prenant le sceptre de la royauté, de
devoir en prenant!le sc,
te convier aux réjouissances publiques de ce
21 mars 1895.
Amuse-toi bie n,f ollement et gaiement, et n'ou-
blie pas que demain, tout comme ta reine, tu
redeviendras ce que tu étais hier, le brave tra
vailleur qui ne pense qu'au progrès et à la
grandeur de la France.
MARIE-LOUISE GRIMM.
LE MARCHÉ SAINT-GERMAIN
La reine du marché Saint-Germain qui
tous les ans organise "une brillante caval-
cade, est Mme Amélie Busnel. Elle a vingt-
deux ans. Chose curieuse, elle est, non
pas vendeuse du marché, mais blanchis-
seuse. Elle n'en fera pas moins bon effet sur
son char.
LA RENAISSANCE DES HALLES
La reine élue par la société « la Renais-
sance des Halles )l, qui se compose exclusi-
vement de marchandes et marchands aux
Halles et qui a succédé à la Société des
Gueux, dont les cortèges ont, pendant plu-
sieurs années, provoqué les applaudisse-
ments des Parisiens, est Mme Largille,
marchande au carreau des Halles.
L'ITINÉRAIRE OFFICIEL
Le cortège de la reine des reines sera
formé devant l'hôtel du Petit Journal, à onze
heures du matin. Sa Majesté, présentée à la
direction par les membres du comité central,
présentera à son tour quelques-uns de ses
sujets, et, comme le champagne coulera à
flots, on boira à la santé de toutes et de
tous.
A onze heures et demie, Sa Majesté pren-
dra place sur le char, et le cortège se rendra
au Cours la Reine, où doit se former le cor-
tège officiel.
A midi trente, les trompettes sonneront :
En avant, et le cortège suivra l'itinéraire
suivant :
Place de la Concorde, avenue des Champs
Elysées, avenue Marigny, 1 h., arrêt et au-
bade à M. le président de la République,
faubourg Saint-Honoré, rue Royale, place de
la Madeleine, devant le restaurant Larue,
1 h, 112, boulevard de la Madeleine, boule-
vard des Capucines, boulevard des Italiens,
Café Riche, 1 h. 3|4 ; boulevard Montmartre.
2 h., arrêt et aubade au Petit Parisien, bou-
levard Poissonnière, boulevard Bonne-Nou-
velle. boulevard Saint-Denis, boulevard St.-
Martin, place de la République, 2 h. 314,
boulevard du Temple, boulevard des Filles-
du-Calvaire, boulevard Beaumarchais, place
de la Bastille, 3 h. 11?, rue Saint-Antoine,
rue de Rivoli, p:ac0 de l'Hôtel-de-Ville,
4 h. 1{2. A 5 heures, dislocation sur les
quais. Seul le cortège de la Reine reprendra
le boulevard de Sébastopot jusqu'aux grands
boulevards et donnera un banquet suivi de
bal à l'Hôtel Moderne, place de la Répu-
blique. 6
LE DÈFIIE
Voici, dans quel ordre le cortège défilera
devant le peuple de Paris.
Un peloton de lagarde républicaine à che-
val; 12 trompettes à cheval (François 1");
4 bannières portées par des hérauts d'ar-
mes; 8 chars de lavoirs.
12 trompettes à cheval (Louis XIV) ; les
bicyclistes costumés de Le vallois-Perret; 8
chars de lavoirs.
CORTÈGE DES ÉTUDIANTS
(i00 sujets)
Le char de l'Ecole de médecine. représenté
par une table de dissection sur laquelle est
un macchabée; de son ventre un irrerne re-
tire les intestins qu'il jette à la foule (quan-
tité de serpentins).
Le char dp l'Ecole de droit, représenté par
la balance de la Jus Lice : sur un des pla-
teaux est assise une charmante étudiante qui
par son poids indiquerait le côté où penche
Dame Thémis.
La Smala de l'Ecole coloniale et le bain de
la reine de Madagascar.
L'Artillerie au Quartier sur les affûts de
(Charmantes petitos (onimem t.eg artilleurs
ont en bandoulière la fameuse pipe tradi-
tionnelle.
Le char des fleurs : corbeille miniature
traînée par un poney, dans laquelle deux
beautés du Quartier confectionnent des bou-
quets qu'elles offrent au public.
Le Déménagement à la cloche de bois. —
Un pauvre canasson (ancien grand prix de
Paris), dont les cerceaux saillants dénotent
une véritable ruine, traîne péniblement une
méchante ffuimhftrrïfi dans lamialln snnt An-
tassés pêle mâle les frusques, bouquins,
mobilier, bustes de toutes sortes, sauvés à
la belle étoile par le chemin de la croisée.
Le grand Cirque forain, véritable roulotte
de forain (don du célèbre dompteur Pezon,
en souvenir des bons soins donnés à sa
pensionnaire par les élèves de l'Ecole).
On y verra des chiens savants, des singes
savants et le fameux taureau de baudruche.
Une grande corrida sera exécutée sur la
place de l'Hôtel-de-Ville, où excelleront les
toreros, les picadores en plaza, les bande-
rilleros, etc.
Le grand char Folie et Charité, représen-
tant le prince Carnaval donnant son obole à
Dame Charité ; ce char sera égayé par les
plus jolies filles du Quartier.
LU CORTÈGE ROYAL
(Style Louis XV)
12 trompettes à cheval ; — Musique du roi
(50 musiciens, 24 clairons, 12 tambours) ; —
12 sonneurs de trompe à cheval; — grand
landau à la Daumont (landau du comité), 2
valets de pied, 2 postillons; — musique de
la reine (50 musiciens, 24 clairons, 12 tam-
bours); — le Roi (M. Louis Delareberette à
cfieval), escorté de 6 seigneurs de la cour.
Le Char de la Reine (pur style Louis XV),
attelé de huit chevaux blancs, conduits en
main par huit piqueurs en grande livrée.
Sur le char, dans une magnifique toilette
de satin blanc broché, manteau d'or et her-
mine, attributs royaux, trône Mlle Marie-
Louise Grimm (la gracieuse reine des rei-
nes); près d'elle, ses demoiselles d'honneur,
Mlles Jeanne Gauthier et Victorine Mani-
lowski, reines de lavoirs, en superbes toi-
lettes blanches.
Au premier gradin sont rangées dix dames
de la cour.
La Fanfare royale (30 musiciens à cheval),
dans le pimpant costume des gardes fran-
çaises (tunique bleue et or, aiguillettes or,
culotte blanche, tricorne et plumes blan-
ches).
Huit chars de lavoirs ; — un peleton de la
garde républicaine à cheval, et enfin les
Marchés et chars particuliers.
AU PAYS LATIN
Les étudiants partiront de la place de la
Sorbonne à onze heures dans des omnibus
spéciaux, pour rejoindre, place de la Con-
corde, leurs chars et leurs montures.
A une heure, la cavalcade se mettra en
marche vers l'avenue Marigny, pour passer
devant l'Elysée, descendre le faubourg Saint-
Honoré, la rue Royale, suivre les grands
boulevards de la Madeleine à la Bastille,
prendre ensuite la rue Saint-Antoiae, la rue
de Rivoli, et aboutir à la place de l'Hôtel-de-
Ville, puis le défilé final et la dislocation.
Les étudiants remonteront alors au quar-
tier Latin par le boulevard Saint-Michel.
A sept heures, ils se réuniront à l'hôtel des
Sociétés savantes, rue Serpente, où aura
lieu le traditionnel « gueuleton fraternel » à
3 fr. 50 (Champagne compris).
Potage velours
Filet d'esturgeon au vin de Sauterne
Pièce d'aloyau au Xérès
Macédoine de légumes
Fromage — Fruits
Côtes châlonnaises — Barsac
Champagne
Après ce banquet, les étudiants remonte-
ront, par la rue de l'Odéon, au Panthéon,
où ils organiseront une retraite aux flam-
beaux avec feux de Bengale, qui descendra
le boulevard Saint-Michel jusqu'à la place
Saint-André-des-Arts. Là, des omnibus spé-
ciaux prendront les étudiants pour les con-
duire au Nouveau-Cirque, où sera donnée
une soirée de gala. On y représentera la
Reine des Reines, pantomime de circonstance
composée et jouée par les étudiants avec le
concours de la troupe du cirque.
Dans la même salle, une grande redoute
aura lieu à minuit ; à deux heures du ma-
tin, aubade de l'Estudiantina, suivie d'une
farandole monstre et d'une bataille de
fleurs.
A l'aube, les étudiants, regagneront le
quartier Latin, ou pour faire pénitence, ils
« boiront de l'eau de Seine en mangeant des
harengs saurs ».
LES MARCHÉS
Voici l'itinéraire que suivra la cavalcade
organisée par les marchés du Temple, Saint-
Germain et les Halles :
Formation du cortège aux Halles, le tour
des Halles, rue Montmartre, faubourg Mont-
martre, rue Lafayette, — arrêt au Petit
Journal, — les rues Drouot, de Provence,
Lafayette, Halévy, la place de l'Opéra, les
boulevards jusqu'au boulevard Sébastopol,
la rue Réaumur, le tour du Temple, la rue
des Archives, la rue de Rivoli et la place de
l'Hôtel-de-Ville où se fera la dislocation.
La reine du marché du Temple est Mlle
Clara Hecquet.
Enfin un certain nombre de lavoirs, qui
n'ont pas donné leur. adhésion au comité
des lavoirs, suivront des itinéraires diffé-
rents.
AUTOUR DE PARIS
Dans la banlieue, on se prépare avec au-
tant d'entrain qu'à Paris à fêter joyeuse-
ment la Mi-Carême.
A Saint-Mandé, le lavoir de la Tourelle a
6lu comme reine Mlle Lucas et prendra part
aux grandes fêtes parisiennes du jeudi.
La reine des lavoirs de Vincennes est,
cette année, Mlle Gimont.
A Noisy-le-Grand, aujourd'hui jeudi, les
habitants organisent, avec le concours de la
municipalité et des sociétés de la ville, une
grande cavalcade au profit du bureau de
bienfaisance.
A Chaville, une grande cavalcade a été
organisée pour aujourd'hui jeudi également,
avec chars de l'Agriculture, du Dahomey,
dis ribution de fleurs, etc. Des quêtes se-
ront faites au profit de la caisse des écoles.
A Versailles et à Saint-Germain-en-Laye.
la fête est remise au dimanche 24 mars.
Les préparatifs à Versailles sont d'ores et
déjà imposants, et le bœuf gras qui sera
promené triomphalement dans les rues sera
en morne temps le lot principal d'une tom-
bola au profit des Dauvres; comme ce lot
pourrait encombrer quelque peu la personne 1
qui le gagnera, il sera repris pour mille
francs.
Nous n'avons plus qu'à souhaiter un peu
de soleil; tes confettis et les serpentins fe- ,
ront le reste. Mais I~auroos.ccu8 la octleil ?
Il pleut, hélas 1
: Tins du Progrès
LE REPEUPLEMENT
DES EAUX MARINES
Depuis plusieurs années, l'industrie
de la pêche, en notre pays, traverse une
crise qui va sans cesse s'accentuant.
Jadis, en effet, déclarent unanime-
ment les patrons de barque, à chaque
marée, l'on rentrait au port les filets
garnis ; aujourd'hui, par exemple, c'est
une autre affaire.
Non seulement les captures sont
moins abondantes, mais encore arrive-
t-il bien souvent qu'il faut revenir bre-
douille.
Et ces plaintes sont justifiées !
Ainsi que le constatait tout récem-
ment un savant zoologiste, M. R. Kœh-
1er, dans un remarquable article de la
Revue générale des sciences pures et ap-
pliquées, « les eaux de nos côtes se dé-
peuplent ; le poisson y diminue et com-
me nombre et comme taille ».
Mais d'où vient un tel état de cho-
ses?
Hélas, il faut bien le reconnaître, s'il
en est de la sorte, c'est un peu de la
faute de nos pêcheurs eux-mêmes.
Comme 1 homme de la fable, ils ont
tué leur poule aux œufs d'or ! Au con-
traire de ce que l'on pourrait penser,
en effet, la mer, en dépit de son im-
mensité, n'est pas un vivier inépuisa-
ble, dans lequel on puisse toujours,
sans discrétion et sans mesure, en toute
heure et en tous lieux, tendre des li-
gnes ou traîner des dragues et des
chaluts.
Et il en est justement ainsi, pour cette
simple raison même que les poissons
qui l'habitent ne sont pas, comme beau-
coup se l'imaginent, des êtres errants
et vagabonds, mais bien, ordinaire-
ment, des animaux de mœurs séden-
taires, habitués à ne point s'écarter de
certains parages où ils trouvent le gîte
et le couvert convenant à leur nature.
Les pêcheurs, au surplus, sont tous
fort édifiés sur ces traits curieux des
habitudes coutumières aux poissons.
Tous, ils savent qu'en certains en-
droits c'est en vain qu'ils tenteraient la
fortune, tandis que, quelques brasses
plus loin, ils ont au contraire grande
chance de faire des captures avanta-
geuses. Aussi, mettant à profit ces con-
naissances, ont-ils grand soin de tou-
jours venir opérer dans les mêmes ré-
gions, et, comme la pêche maritime est
libre en toute saison, c'est sans inter-
ruption aucune, d'un bout à l'autre de
l'année, qu'ils exercent de la sorte leur
industrie.
La conséquence d'une telle pratique
était facile à prévoir, et c'est à elle uni-
quement que nous devons aujourd'hui
l'appauvrissement en poissons de nos
eaux côtières.
En pêchant toujours au même en-
droit, et le plus souvent avec des en-
gins trop perfectionnés qui détruisent
les jeunes alevins en même temps
qu'ils capturent les gros poissons, on
devait fatalement provoquer le dépeu-
plement ; de plus, en pêchant inconsi-
dérément en toute saison, on a encore
précipité le désastre, et cela pour l'ex-
cellente raison que le chalut ou la ligne
ramènent indifféremment tous les pois-
sons, que ceux-ci soient prêts à pondre
ou bien qu'ils aient frayé.
Du reste, ainsi que l'a fait naguère
remarquer fort justement M. Canu,chef
des travaux zoologiques de la station
aquicole de Boulogne-sur-Mer, c'est
justement au moment des pontes que
les saisons de pêche sont les plus favo-
rables, et cela parce qu'à cette époque
les poissons, poussés par l'instinct de
la reproduction, se réunissent en trou-
pes. Mais, toute femelle capturée avant
d'avoir abandonné ses œufs fécondés
correspond, pour l'avenir, à la dispari-
tion d'un nombre considérable d'indi-
vidus de son espèce.
Comme l'on voit, l'on se trouve ici en
présence de circonstances qui s'ex-
cluent l'une l'autre : d'un côté, les pê-
cheurs qui ne prennent jamais autant
de poissons qu'au temps du frai; de
l'autre, la nécessité de sauvegarder la
multiplication des espèces en empê-
chant que les êtres reproducteurs ne
soient capturés avant d'avoir accompli
leur office.
Comment concilier les choses au
mieux des intérêts de tous ?
Au contraire de ce que l'on pourrait
croire, l'affaire n'est peut-être pas im-
possible à réaliser.
Déjà, l'autre année, au Congrès inter-
national de la pêche côtière qui fut tenu
à Marseille, la question fut agitée et
une solution proposée.
Celle-ci consistait tout bonnement,
rapporte M. Kœhler, à parquer dans un
espace restreint et pouvant être facile-
ment surveillé de grandes quantités de
poissons qui pourraient alors facilement
multiplier sans être inquiétés, pour en-
suite se répandre dans les eaux avoi-
sinantes.
Par malheur, dans l'état actuel de nos
ressources, le procédé n'est pas abso-
lument pratique. Sans compter, en
effet, qu'il serait bien difficile de déli-
miter ainsi des champs d'expériences,
il convient aussi de remarquer que
nous ne connaissons pas encore suffi-
samment les conditions régulières de
la reproduction de la plus grande par-
tie des poissons de nos côtes pour pro-
céder suivant un tel système.
Avant toute chose, ce qu'il importe
donc de faire, c'est d'entreprendre des
observations suivies sur les habitudes
des principales espèces comestibles ;
celles ci faites, alors seulement il sera
possible de tenter utilement des essais
de pisciculture marine.
l -,. La tâche n'es* noint, du reste, le
1 moins du monde irréalisable, et, en di-
vers pays, aux Etats-Unis et en Nor-
vège, notamment, des résultats consi,
dérables ont été obtenus en cet or-
dre d'idées. Ainsi, rapporte M Kœh
ler dans son article, « à l'île de Dildo
dans la baie de la Trinité (Terre-Neuve)
à Bay-New (Canada), à Ward's Hol
(Massachusetts), à Flœdicken (Norvè
ge), 11 existe depuis quelques année:
des établissements très considérables
qui poursuivent la propagation artifi-
cielle de la morue
Les poissons sont conservés dans
d'immenses réservoirs qui peuvent en
contenir 1,000 à 1,500, et les œufs pon
dus sont recueillis et placés dans des
appareils à incubation où l'eau est
constamment agitée ; les alevins sont
versés à la mer après leur éclosion.
L'établissement de Dildo a lancé en mer
165 millions de jeunes morues en 1892.
et celui de FlϏlicken, 240 millions en
1893. Les services rendus par ces éta-
blissements ont déjà pu être appréciés,
car des morues ont été capturées en
différents points des côtes de Terre-
Neuve et de Norvège qui étaient abso-
ment dépeuplés.
De même, à Terre-Neuve, en la seule
année de 1892, l'établissement de Dildo
a obtenu l'éclosion de 600 millions
d'œufs de homard.
Eh bien, ce que l'on fait en Amérique
et en Norvège, pourquoi ne le réalise-
rait-on pas en France? Depuis long-
temps déjà, sur nos côtes, nous culti-
vons de la sorte avec succès certains
mollusques, huîtres et moules.
Pourquoi n'étendrions-nous pas aux
espèces les plus estimées de poissons
les procédés qui réussissent si bien
ailleurs ?
La chose, du reste, ne saurait se faire
en un jour, et, avant que nous possé-
dions des établissements comparables
à ceux dont nous parlions tout à
l'heure, il se passera encore bien du
temps.
Par exemple, ce qui importe avant
tout, c'est, sans plus de retard, de se
mettre à l'œuvre et de procéder, dès à
présent, aux recherches scientifiques
qui doivent précéder la création de tout
établissement.
L'affaire, au reste, en vaut la peine.
Il s'agit, en effet, pour la France
seule, de la vie de 85,000 pécheurs et
d'un commerce annuel de plus de cent
millions de francs. -
Georges Vitoux.
CYCLISTES ET TROTTOIRS
Le grelot de M. Hébrard. — A travers
champs et bois.
Si nous en croyons le Temps, les cyclistes
réclament les trottoirs, tous les trottoirs, et,
ce qu'il y a de plus épouvantable, — dans un
projet élaboré par une commission spéciale,
et soumis à l'approbation du ministre de'
l'intérieur, — on les leur livre ! Le Temps
n'en revient pas. « Alors, où iront les pié-
tons ? ? se demande-t-il avec terreur. Oui,
où iront-ils, les piétons? « Leur faudra-t-il
risquer le temponnement ou s'évader à tra-
vers champs et bois? » Cruelle énigme.
Voyez-vous ce « démarrage » de piétons s'é-
vadant, grâce à la forte multiplication de
leurs deux jambes, à travers champs et
bois? Combien — oh! combien ! — seraient
arrêtés aux arbres par leur front boisé.
Evidemment, le l'emps n'a pas compris.
Expliquons-lui- Quand les cyclistes récla-
ment un trottoir, il ne s'agit ni du trottoir
de la rue Royale, ni du trottoir du Temps, ni
des trottoirs des Champs-Elysées. Ils lais-
sent ça aux piétons, de même qu'ils aban-
donnent aux cochers le droit à l'écrasement.
Il s'agit de bordures à établir sur les chaus-
sées, et ailleurs, à un mètre des trottoirs —
bordures réservées à eux seuls, non pour
qu'ils écrasent les passants ou pour qu'ils les
« tamponnent » avant que ceux-ci ne s'éva-
dent définitivement à travers' champs et
bois, mais pour qu'ils ne soient pas serrés
sur lesdits trottoirs par les fiacres que con-
duisent certaines brutes, ou par les omnibus
que ne dirigent pas des cochers iLqui som-
meillent.
Et ce serait justice. Le Temps a l'ironie
facile. Nous pourrions lui donner la list.)
des cyclistes écrasés, nous la lui donnerons
s'il parvient à nous citer un seul cas de tam-
ponnement cycliste ayant occasionné la
mort d'un passant, l'éventrement d'un fia-i
cre, ou l'étripaillement d'un cocher, voire dej
son cheval.
Quant à vouloir circuler sur les trottoirs,
ce serait une prétention aussi ridicule de la
part des cyclistes, que celle d'exiger .de M.
Adrien Hébrard, qu'il circulât, le soir, un
grelot au cou et un lampion à la bouton-
nière.
EXPLOSION
D'UN CHARGEMENT DE DYNAMITw
Cologne, 20 mars.
Un bateau contenant de la dynamite a fai{
explosion à Keeken, sur le Wesel.
Le bateau est entièrement détruit. Un autre
bateau, qui se trouvait dans le voisinag.
est en flammes., Un grand nombre de mai-
sons se sont effondrées dans un rayon trôsf
étendu.
L'explosion s'est produite hier soir entre
5 et 6 heures., Elle a eu des résultats ter-
ribles. Un bateau, atteint par l'explosion, a
volé en pièces ; un autre a été incendié.
A Keeken\ et dans les villages situas aux
environs plusieurs maisons se sont etfon- -
drées par suite de l'énorme pression d'air
causée par l'explosion. Dans un espace assez
étendu, de nombreuses vitres ont été brisées
dans les maisons.
A Clèves, éloigné de huit kilomètres do
Schenkenschanz, les effets de l'explosion
ont été si violents que des portes et, des fe-
nêtres se sont brusquement ouverte;, et que
de nombreux dégâts ont été causés.
A Dinslaken, l'explosion s'est fait sentir
sous forme de secousses, se suivant de se-
conde en seconde, qui ébranlaient les por-
tes et les fenêtres. Dans beaucoup d'endroits
on a cru un instant, en ressentant l'cxplo
sion, à des secousses de tremblement di
terre.
On n'a encore que des renseignements i
certains sur le Jnombre des personnes tu4
dans la catastrophe.
On parle de 1H à 25 victimes.
Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.17%.
En savoir plus sur l'OCR
En savoir plus sur l'OCR
Le texte affiché peut comporter un certain nombre d'erreurs. En effet, le mode texte de ce document a été généré de façon automatique par un programme de reconnaissance optique de caractères (OCR). Le taux de reconnaissance estimé pour ce document est de 99.17%.
- Auteurs similaires Boutmy Émile Boutmy Émile /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Boutmy Émile" or dc.contributor adj "Boutmy Émile")L'Éducation des classes moyennes et dirigeantes en Angleterre, par Max Leclerc. Avec un avant-propos par M. Emile Boutmy, membre de l'Institut, directeur de l'École libre des sciences politiques. 8e édition. Augmentée d'une préface (1927) /ark:/12148/bd6t54180383j.highres Éléments d'une psychologie politique du peuple américain : la nation, la patrie, l'État, la religion (3e édition) / Émile Boutmy,... /ark:/12148/bpt6k30757096.highresAcadémie des sciences morales et politiques Académie des sciences morales et politiques /services/engine/search/sru?operation=searchRetrieve&version=1.2&maximumRecords=50&collapsing=true&exactSearch=true&query=(dc.creator adj "Académie des sciences morales et politiques" or dc.contributor adj "Académie des sciences morales et politiques")
-
-
Page
chiffre de pagination vue 1/4
- Recherche dans le document Recherche dans le document https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/search/ark:/12148/bpt6k7562874z/f1.image ×
Recherche dans le document
- Partage et envoi par courriel Partage et envoi par courriel https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/share/ark:/12148/bpt6k7562874z/f1.image
- Téléchargement / impression Téléchargement / impression https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/download/ark:/12148/bpt6k7562874z/f1.image
- Mise en scène Mise en scène ×
Mise en scène
Créer facilement :
- Marque-page Marque-page https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/bookmark/ark:/12148/bpt6k7562874z/f1.image ×
Gérer son espace personnel
Ajouter ce document
Ajouter/Voir ses marque-pages
Mes sélections ()Titre - Acheter une reproduction Acheter une reproduction https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/pa-ecommerce/ark:/12148/bpt6k7562874z
- Acheter le livre complet Acheter le livre complet https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/indisponible/achat/ark:/12148/bpt6k7562874z
- Signalement d'anomalie Signalement d'anomalie https://sindbadbnf.libanswers.com/widget_standalone.php?la_widget_id=7142
- Aide Aide https://gallica.bnf.fr/services/ajax/action/aide/ark:/12148/bpt6k7562874z/f1.image × Aide
Facebook
Twitter
Pinterest