Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1895-01-05
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 05 janvier 1895 05 janvier 1895
Description : 1895/01/05 (A25,N8391). 1895/01/05 (A25,N8391).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
VINGT-CINQIHÈCT ANNEE; - N. 8..30{
LE NUMÉRO CEXQ CENTIMES
SAMEDI 5 JANVIER 1895
RÉDACTION ET ADHIIÏfSTRATlOH
142, Rue Montmartre
PARIS
ANNONCES
Chez MM. LAGRANGE, CERF fct CW
6,place de la Bourse, 6
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La Piè a Cinq rran
- La fièvre des mines d'or s'est emparée
dumjnde des affaires: ce n'est plus la
Californie ou l'Australie, comme il y a
quelque quarante ans, c'est le Trans-
waal que le monde des chercheurs d'or
va fouiller. Autant que les statistiques
permettent d'en juger, la production est
plus abondante dans cette nouvelle ré-
gion, à peine connue il y a vingt ans,
qu'elle ne l'a jamais été nulle part. Sans
compter la Corée qui passe pour un
pays extrêmement aurifère.
Déjà les monométallistes prennent
peur ; et la Lanterne se demande
quelles seront les conséquences de la
« dépréciation que cette surproduction
va faire subir à notre monnaie d'or ».
Les économistes vont nous offrir ce
spectacle amusant que leur chef Michel
Chevalier nous donna jadis. Vers 1850,
l'Australie et la Californie ayant aug-
menté subitement la production de l'or,
Michel Chevalier entame une campagne
vigoureuse contre l'or, métal voué à un
avilissement certain et irrémédiable ; il
réclame un étalon unique : l'argent.
Sur ses dernières années, Michel
Chevalier constate que la production
des mines américaines a fait baisser l'ar-
gent. Notre économiste ne s'embarrasse
pas pour si peu ; il reste ferme cbmme
un roc sur son « principe » : l'étalon
unique, le monométallisme. Seulement,
cette fois-ci, c'est l'or qui est le métal-
roi. Foin de l'argent !
L'erreur des économistes, avons-nous
dit ailleurs, provient d'un faux point de
départ. Dans leur simplisme, ils consi-
dèrent l'or et l'argent comme une mar-
chandise régie par les lois de l'offre et
de la demande : établir le rapport fixe
de 15 112 d'argent pour 1 d'or, entre
ces deux « marchandises », c'est at-
teindre cette clé de voûte de l'église
économiste.
En réalité, ces métaux sont une mar-
chandise sur generis, universelle, ne
servant qu'à un seul objet (leurs autres
applications sont insignifiantes). Cet ob-
jet, c'est l'étalonnage des autres mar-
chandises.
Etant donné leur unique objet, étant
admis qu'une commune mesure doit être
immuable sous peine de mal mesurer.,
étant élémentaire que les variations du
pouvoir acheteur de la monuaie sont
nuisibles à tous les peuples, — il faut
limiter ces variations par une entente
générale.
Un tiers du globe a surtout de l'ar-
gent.
Un autre tiers a surtout de l'or.
Le troisième tiers a de l'or et de l'ar-
gent.
C'est donc par l'emploi simultané des
deux métaux qu'il faut résoudre la sta-
bilité, qu'il faut consolider cet équilibre
si bien préparé par la nature.
Les arguments des partisans de l'or
étalon unique sont tous plus enfantins
ou plus inexacts les uns que les autres.
Ils trouvent d'abord que l'argent n'est
pas assez noble ! — Passons.
Qu'il est trop lourd!. Trop lourd?
Ils n'ont donc jamais ouvert un tarif de
chemin de fer ou de paquebot ! Ils au-
raient constaté que l'or, l'argent ou les
billets payent le même prix pour la
même valeur, et que le transporteur,
considérant le poids comme négligea-
ble, pour l'argent comme pour l'or, ne
'base la rémunération que sur les ris-
ques de route.
Est-ce que l'encaisse-argent de la
Banque de France pèse plus que son
encaisse-or? Ils pèsent tous deux le
même poids puisqu'ils se manient ficti-
vement sous la forme des billets, des
mandats ou des virements qui les re-
présentent.
Dans la vie courante, le paysan pré-
fère vingt écus blancs à cinq louis jau-
nes. La majorité du public ne peut
pas souffrir la pièce de 5 francs en or.
Le signe monétaire n'existe pas en
suffisante quantité puisque nous voyons
en Europe deux grands pays — la Rus-
sie et l'Autriche — au régime du pa-
pier-monnaie ; un troisième, l'Italie,
menacé par l'instabilité de sa circula-
tion fiduciaire; les Amériques du Centre
et du Sud éprouvées par l'assignat.
En France, — notre stock de numé-
raire tient la tête, — avons-nous une
exubérance de métal? Certes non! Les
denrées y sont de prix moyen, les
transactions s'y règlent avec simplicité;
grâce à l'argent monnayé, nous jouis-
sons d'une grande aisance monétaire.
Mais quelle perturbation si l'on démo-
nétisait l'argent !
Nous souffrons d'ailleurs des varia-
tions des changes des pays avec les-
quels nous sommes en relations d'af-
faires ou chez lesquels nous avons,
comme en Espagne, d'importants capi-
taux placés.
On commence à s'émouvoir de la dé-
préciation de l'argent qui, en lingot,
perd actuellement 54 0/0 sur la valeur
monétaire que lui attribue l'Union la-
tine. On s'aperçoit enfin que M. Cernus-
chi était bon prophète dans sa campa-
gne infatigable contre la folie monomé-
talliste. Le groupe agricole de la Cham-
bre, devant lequel M. Edmond Théry a
développé ses très remarquables études
pour de la réhabilitation de l'argent,
a émis un vœu en faveur du double
étalon.
Que l'on convoque donc un congrès
où les principales nations rongées par
l'agio et anémiées par le papier-mon-
naie seront représentées, et qu'on lui
pose la question suivante :
« Dans le cas où toutes les puissan-
ces représentées adopteraient pour une
longue période la libre frappe de l'ar-
gent et le rapport fixe de 15 1/2, les
fluctuations de cours de l'argent-lingot
De deviendraient-elles pas un facteur
négligeable? »
Poser cette question, c'est la résou-
dre affirmativement et c'est rendre évi-
dente la nécessité de réhabiliter le mé-
tal-argent, en transformant l'Union la-
tine en une union quasi-universelle.
Harry.
LE SUCCESSEUR DE M. DE LANESSSAN
Le départ du nouveau gouverneur de l'Indo-
Chine, M. Rousseau, pour le Tonkin n'est pas
encore fixé.
Peut-être attendra-t-il, pour rejoindre son
poste, que M. de Lanessan soit rentré en
France.
A propos de M. Rousseau, il convient de
démentir une information d'un journal du
matin qui prétond que le nouveau gouver-
neur n'aurait accepté ce poste qu'à la condi-
tion de conserver sa situation de conseiller
d'Etat. La vérité est que M. Rousseau s'est
démis de ces dernières fonctions.
LE DÉPUTÉ DEJEANTE
EN COUR D'ASSISES
C'est à l'une des audiences des 12, 14 ou 15
janvier courant que comparaîtra devant la
cour d'assises de la Seine, sous l'inculpation
d'infraction à l'article 25 dela loi du 29 juillet
1881 sur la provocation il la désobéissance
des militaires envers leurs chefs, M. Dejeante
député socialiste de Belleville.
Les débats du procès seront présidés par M.
Martinet.
On ne sait encore quel sera le défenseur de
M. Dejeante.
NICOLAS Il ET LE COMTE CHOUVALOF
Saint-Pétersbourg, 3 janvier.
Le ftf essayer du gouvernement publie le
rescrit impérial suivant, qui est adressé à M.
le comte Chouvalof, gouverneur général de
Varsovie ;
« Mon père, qui repose dans le sein du Sei-
gneur, vous avait nommé, en 1885, ambassa-
deur près S. M. l'empereur d'Allemagne et
roi de Prusse et vous avait ainsi donné une
juste récompense pour vos glorieux et émi-
nents exploits militaires et pour vos capacités
distinguées.
» Les fonctions que vous avez remplies
pendant près de neuf ans dans la diploma-
tie ont justifié, à tous les points de vue, la
haute confiance et les espérances que vous
inspiriez. -
» Pendant toute cette période, vous avez
réalisé avec fidélité et zèle les projets de
votre souverain en entretenant les relations
amicales qui unissent depuis longtemps la
Russie à sa puissante voisine, et vous avez
contribué, de cette façon, au succès de l'œuvre
auguste et bienfaisante du maintien de la
paix générale, qui était aussi chère au cœur
de mon inoubliable père qu'elle l'est à mon
propre cœur.
» En vous nommant maintenant, pour le
bien de l'Empire, au poste également impor-
tant de gouverneur général de Varsovie et de
commandant en chef des troupes de la cir-
conscription militaire dont cette ville est le
chef-lieu, je veux vous exprimer ma sincère
reconnaissance pour les brillants services que
vous avez rendus au trône et à la patrie, et
ma ferme confiance dans l'efficacité des efforts
que vous consacrerez, à l'avenir, au bien-être
et au développement de la région confiée à
votre administration. »
LES FUNÉRAILLES DU ROI DE NAPLES
Arco, 3 janvier.
Les funérailles du roi de Naples ont été des
plus imposantes. Le cortège funèbre s'est mis
en marche à dix heures. On y remarquait
l'archiduc Rénier, les princes parents du dé-
funt roi, la duchesse de Parme, la duchesse
d'Alençon, le prince de Hohenzollern, le duc
Sigfried de Bavière, une députation du 12e
uhlans autrichien, le gouverneur et des di-
gnitaires du Tyrol, des délégations d'écoliers
et d'associations d'officiers.
La veuve de François II, accompagnée des
deux archiduchesses ses sœurs, de la com-
tesse de Caserte avec ses filles, de la princesse
de Bulgarie, de la comtesse Trani, attendaient
le cercueil dans l'église collégiale.
Le service funèbre a été célébré par le
prince-évêque de Trente.
Deux bataillons de chasseurs impériaux o nt
rendu les honneurs militaires.
Après la bénédiction du corps, le cortège a
défilé devant les personnages princiers dans
le parc du Casino; les batteries de Monte-
Brione tiraient en ce moment des salves.
L'église était bondée ; dans les rues, ornées
d'emblèmes, de de deuil, se pressait une foule
énorme. L'ordre a été parfait.
A trois heures de l'après-midi, le cer-
cueil a été descendu dans le caveau de l'é-
glise.
LE GOUVERNEMENT DALSACE-LORRAINE
Strasbourg, 3 janvier.
Le ministère d'Alsace-Lorraine va se retrouver
au complet par la nomination au poste de sous-
secrétaire d'Etat pour la justice et les cultes de M.
Hoseus, conseiller intime du gouvernement et chef
de cabinet de l'ancien statthalter. Il prend, comme
on sait, le portefeuille de M. de Puttkamer qui a
pris à i'iatsrieur la succession de M. de Kceiler.
NOS CATHEDRALES
LEUR ENTRETIEN
Le rapport de M. Raiberti sur le budget
des cultes. — Ce que coûte l'entretien
des cathédrales. — Les travaux
prévus pour 1895.
Les monuments religieux, dans tous les
pays, constituent des éléments intéressants et
souvent très impartants pour l'histoire. Beau-
coup aussi méritent d'être conservés en raison
de la beauté de leur architecture, des richesses
artistiques qu'ils renferment. Veiller à leur
bonne conservation est donc un devoir de
l'Etat.
En France, celui-ci ne s'en est pas toujours
acquitté scrupuleusement.
Cela tient un peu à la législation. L'Etat,
en effet, est propriétaire des - cathédrales et
des palais épiscopaux qui ont été restitués au
culte en exécution du Concordat. Les cathé-
drales servant au service de plusieurs pa-
roisses ou communes, leur propriété n'a pu
être transmise à celles-ci.
L'Etat a cru faire assez pour le besoin du
culte en lui prêtant des édifices. Il laissa le
soin de les réparer, de les approprier, et
même de les reconstruire aux localités. Cela
n'empêcha pas l'Etat de s'attribuer le droit de
surveiller l'exécution des travaux. Bientôt, il
dut venir au secours des diocèses par de nom-
breuses libéralités. Pour la première fois, en
1819, un crédit de 600,000 francs fut inscrit
au budget pour l'entretien des édifices diocé-
sains. Il atteignit rapidement et dépassa
2 millions.
Avec ce crédit, on remit en état sous la
Restauration et le gouvernement de Juillet
près de cent édifices par an. En même temps,
le gouvernement sollicitait et obtenait des
crédits pour trois entreprises d'un intérêt na-
tional, la restauration des cathédrales de
Chartres, de Troyes et de Notre-Dame de
Paris.
Par malheur, les allocations étaient assez
souvent fort mal employées. On s'en aperçut.
Un arrêté créa le 16 décembre 1848 une com-
mission des arts et édifices religieux. Soixante
architectes se partagèrent la conservation de
240 cathédrales, évêchés et séminaires.
TRAVAUX ENTREPRIS DEPUIS 1851
Une vaste enquête eut lieu en 1851 sur la
situation des monuments diocésains. Elle
constata leur état d'abandon et de délabre-
ment. On estima à 80 millions la dépense né-
cessaire pour y remédier, c'est-à-dire qu'il
eût fallu inscrire un crédit de 4 millions cha-
que année pendant vingt ans. Les Chambres
se contentèrent d'allouer en moyenne 2 mil-
lions. C'était insuffisant. On doit cependant à
cet effort persévéranta conservation d'admi-
rables chefs-d'œuvre. Quoique en ces der-
nières années on ait réduit le crédit des gros-
ses réparations, l'administration des cultes a
pu poursuivre son œuvre de restauration.
Dans son rapport sur le budget des cultes,
M. Raiberti nous met au courant de quelques-
uns des travaux ontropris depuis une quin-
zaine d'années :
« A Nantes, à Dijon, les reprises les plus
délicates ont été heureusement réussies, et,
après plusieurs années de travaux, la conso-
lidation des piliers intérieurs est parfaite.
» Les flèches de Bordeaux, de Coutances,
de Bayonne, les clochers de Tours, Périgueux,
du Puy, ont été l'objet de restaurations im-
portantes.
» Ce sont surtout les toitures des cathé-
drales qui exigent des dépenses considé-
rables : des réfections totales ont été entre-
prises à Digne, à Poitiers, à Saint-Claude, à
Perpignan, à Montauban, à Laval, à Rennes,
à Verdun; d'autres sont en cours d'exécution
à Troyes, à Quimper, à Nancy, à Langres et
à Soissons.
» A Montauban, à Versailles, à Lyon, le
principal effort s'est porté sur les façades ; à
Rennes, sur la coupole ; les absides de Char-
tres, de Bayonne, de Bordeaux, d'Angers et
d'Orléans ont été refaites ; les transepts de
Châlons et de Meaux ont été l'objet de répa-
rations minutieuses.
» En se préoccupant des édifices, l'admi-
nistration n'a pas perdu de vue les alentours
qui souvent les déparent et, toutes les fois
qu'elle a pu le faire, elle a dégagé nos cathé-
drales de l'impure végétation d'échoppes et
de bâtiments qui souvent ont grandi à leur
ombre, étouffant leurs abords ou masquant
leurs façades latérales.
» Mais s'il a été beaucoup fait, ajoute M.
Raiberti, il reste beaucoup à faire.
» Dans ces carrières de marbre ouvragé
qui sont nos cathédrales, les chantiers ne se
ferment jamais. Le, péril de ruine ou de dé-
gradation n'est pas plus tôt conjuré sur un
point qu'il se déclare sur un autre.
» Je n'en veux citer qu'un exemple. La di-
rection des cultes a dégagé les abords de la
cathédrale de Rouen; elle en a restauré les
côtés et les dépendances. Mais pendant
qu'elle était occupée à la cour des Libraires,
au bas-côté nord sur la cour de l'Albane, au
bas-côté sud sur la cour de la Galende, à l'an-
cien cloître dont on a fait la sacristie parois-
siale, comme elle ne pouvait suffire à tout
avec les crédits d'entretien et de grosses répa-
rations dont elle dispose, elle était obligée de
laisser la façade en souffrance.
» La façade s'est effritée peu à peu. Chaque
jour, une maille nouvelle de la dentelle de
marbre qui la recouvre se défait et s'en va. Les
pierres se creusent, 1 les piliers fléchissent,
l'admirable portail qu'encadrent la tour Saint-
Romain et la tour de - Beurre - est - menacé.
» Si on ne veut avoir, avant longtemps, à
constater d'irréparables désastres, il faut
venir sans retard au secours de cette gloire
nationale en péril et, comme cette œuvre de
restauration capitale absorbera plusieurs cen-
taines de mille francs, ce ne sont pas les cré-
dits ordinaire qui pourront y suffire, mais il
faut prévoir, dès aujourd'hui, l'ouverture
dans un avenir prochain d'un compte parti-
culier pour Rouen. » -.
CE QU'ON PROPOSE DE FAIRE
Voici les principaux travaux prévus pour
1895 :
Cathédrale de Clermont. — Les travaux à
la façade et aux flèches de la cathédrale de
Clermont ont coûté plus de 2 millions et
demi. Il reste à mettre en bon état les toi.
tures de cet admirable monument et à cons-
truire le perron de la façade principale.
Cathédrale de Séez. -- Les travaux de re-
construction du chœur ont entraîné une dé-
pense de plus de 1,400,000 francs. Il ne reste
plus qu'à procéder à la réfection des dallages
intérieurs et à la remise en place des vitraux.
La cathédrale d'Evreux a coûté, en répa-
rations, depuis 1874, plus de 1,100,000 francs.
Il reste encore à faire d'importants travaux
intérieurs pour rendre le chœur de cet édifice
à l'exercice du culte.
Cathédrale de Reims. — A la fin de 1894,
il avait été dépensé depuis 1875 une somme
de 3 millions de francs pour la restauration
de la nef et des bas-côtés de ce merveilleux
monument.
On vient de commencer la restauration du
transept nord, évaluée à 540,749 fr. 92, ainsi
qu'un angle de la tour sud de la façade prin-
cipale.
Cathéd-rale de Bourges. — Les travaux de
restauration de cet immense édifice ont été
commencés en 1882 au moyen d'un crédit de
50,000 francs, réduits à 25,000 francs depuis
1885.
Après avoir réparé le comble supérieur, on
a commencé la restauration des bas-côtés.
Chaque année on restaure deux ou trois tra-
vées.
Outre les sommes nécessaires à ces travaux,
des crédits seront inscrits au budget pour l'a-
chèvement de la nouvelle cathédrale de Gap
et de la nouvelle cathédrale de Marseille.
L'AFFAIRE DU SUD DE LA FRANCE
Les trois inculpés
Nous avons dit dans notre dernier numéro
que M. Félix Martin avait été arrêté par M.
Bernard, commissaire aux délégations judi-
ciaires, sur mandat de M. le juge d'instruction
de Cosnac, avec un autre personnage. Ce se-
cond inculpé est M. Hippolyte Bobin, ingé-
nieur des arts et manufactures, demeurant
avenue de Wagram, 120, ancien sous-direc-
teur de la compagnie et non, comme quel-
ques journaux l'ont annoncé, M. Cerbelaud,
le sous-directeur actuel du Sud de la France.
M. Cerbelaud n'est impliqué en rien dans les
affaires en cause. Son titre seul a fait naître
la confusion. A son domicile, square des Ba-
tignolles, où nous nous sommes rendus hier,
nous avons été reçus par Mme Cerbelaud qui
nous a répondu que son mari n'habitait plus
avec elle depuis un mois par suite de dissen-
timents.
Hier matin, M. Bernard mettait en état
d'arrestation une troisième personne, M. René
André, ingénieur.
Les mandats lancés contre eux portaient la
mention : « Faux en écriture de commerce. »
Il est possible que les inculpés soient préve-
nus d'avoir commis des infractions à la loi
sur les sociétés, ou d'autres délits, ceux, par
exemple, qu'on reproche à l'ancien directeur
de la Compagnie des chemins de fer du Sud
de la France, d'avoir, moyennant un prix
fixé, acheté une concession de chemins de
fer. -
Le conseil d'Etat, appelé à rendre un dé-
cret d'utilité publique sur cette concession,
aurait trouvé le prix convenu entre la com-
pagnie et le concessionnaire trop élevé. Il au-
rait en conséquence réduit ce prix; or, la
compagnie n'aurait admis que fictivement
cette réduction et, au moyen de marchés, elle
aurait payé le prix primitivement convenu
entre elle et le concessionnaire.
Pour M. André, il n'aurait été qu'an entre-
preneur fictif, c'est-à-dire qu'il aurait passé sa
concession de travaux en en majorant le prix
à des sous-entrepreneurs, et la majoration
aurait été partagée entre lui et le directeur de
la compagnie.
Quant à M. Bobin, qui était directeur ad-
joint de la compagnie, c'est un ingénieur fort
distingué, chevalier de la Légion d honneur ;
il a une assez jolie fortune personnelle et était
le beau-frère de M. Raphaël Manega qui se
suicida, il y a quelques années, et qui fut
chef de cabinet au ministère des travaux pu-
blics.
Un détail intéressant à rappeler touchant
M. Félix Martin :
Il y a quinze jours environ, M. FélixlMar-
tin inaugurait, à Saint-Raphaël, l'arrivée des
eaux de la SiagnoJ, qui doit transformer Fré-
jus et Saint-Raphaël ; M. Jourdan, député du
Var, prononçait môme, A cette occasion, un
élogieux discours en faveur de M. Martin ; il
lui était remis, en outre, une médaille com-
mémorative en argent ; de plus, l'évêque de
Fréjus à son tour le remerciait dans une cha-
leureuse allocution d'avoir transformé tous
ces pays par son intelligente intervention.
Le parquet va poursuivre activement l'exa-
men de la comptabilité.
M. Bernard, substitut, est adjoint à M. de
Cosnac.
LES
Boucles d'oreilles de Mlle Marie Willaume
Une très pratique question de droit en ma-
tiôro d'assurances s'est plaidée hier à la troi-
sième chambre du tribunal civil de la Seine,
présidée pur M. Flandin.
Les parties en cause étaient, d'une part,
Mlle Marie Willaume, artiste lyrique, demeu-
rant 12, rue Clément-Marot, ef, d'autre part,
la compagnie d'assurances l'Aigle.
Voici les faits :
Le 13 avril dernier, vers dix heures du
soir, pendant que Mlle Willaume était occu-
pée à sa toilette, sa femme de chambre jeta
par mégarde, dans le foyer allumé, une paire
de boucles d'oreilles, grosses perles montées
sur Of; qui se trouvait sur la cheminée parmi
des papillotes. -
Lorsque l'artiste, s'apercevant de l'accident,
rechercha ses boucles d'oreilles — qui avaient
une valeur de 10,000 francs et qui prove-
naient d'un cadeau — elle n'en put retrouver
que des débris informes.
Aussitôt elle informa la Compagnie d'assu-
rances l'Aigle du sinistre qui venait de se pro-
duire à son domicile et réclama les 4.500
francs d'indemnité stipulés au contrat.
La compagnie, après des tergiversations,
refusa de faire droit à la réclamation de Mlle
Marie Willaume.
— Votre contrat, lui répondit-elle en subs-
tance, ne vous garantissait que le payement
des objets brûles dans un incendie involon-
taire. Or, en la circonstance, c'est volontai-
rement que votre femme de chambre a jeté au
feules boucles d'oreilles. Donc.
— Ma femme de chambre, répliqua l'ac-
trice, a jeté volontairement au feu les papil-
lotes, mais non pas les boucles d'oreilles. Ce
fait a été involontaire.
— Du reste, conclua la compagnie d'assu-
rances, l'accident provient d'une faute de vo-
tre femme de ménage. Or, la compagnie n'est
pas tenue de payer les dégâts occasionnés par
la faute de l'assuré.
Bref, on ne s'entendit pas. Aussi a-t-on
plaide, hier, à la, troisième chambre du tribu-
nal civil.
Me E. Pannier s'est présenté pour Mlle Ma-
rie Willaume, Me Levesquepour la compa-
gnie d'assurances l'Aigle.
A huitaine pour le jugement du tribunal.
MORT DU SCULPTEUR TURCAN
Le sculpteur Turcan est mort hier matin, dans
son domicile de la rue de Vaugirard, des suites de
la longue et douloureuse maladie qui depuis si
longtemps déjà l'avait éloigné de tout travail.
Les fonds de la souscription ouverte récemment
à son profit et de la tombola que nous avions an-
noncée serviront donc aux frais de son enterre-
ment et subviendront, aux besoins de ses enfants
orphelins.
-r Le sculpteur Turcan était veuf depuis trois ans.
Les obsèques auront lieu dimanche prochain à
Notie-Dame-des Champs. -
LV lE DsPARIS
La présence de M. Frédéric Mistral,
qui s'est arrêté à Paris en revenant de
Rouen où l'on vient de jouer une œuvre
musicale inspirée par un de ses poèmes, a
donné un éclat particulier aux agapes
mensuelles de la Société des cigaliers.
Beaucoup de Félibres parisiens étaient
venus se joindre à eux, car nombre de
méridionaux font, comme moi, partie des
deux sociétés. Les Félibres de Provence,
dont Mistral fut capoulié, ainsi que
J. Gras, Roumanille, etc., et qui ont
pour chancelier M. Marieton, à la légen-
daire activité, le directeur de la Revue fé-
libréenne, sont une société distincte. Ces
trois sociétés, très amies, très unies, sont
cependant séparées par des nuances assez
délicates, qu'il y a quelque intérêt à mar-
quer:
La Cigale est une réunion de Proven-
çaux et de Languedociens habitant Pa-
ris et ayant tous quelque notoriété dans
le monde artistique ou littéraire. Les
membres de cette société sont tous, certes,
très attachés à ce qu'ils nomment « la pe-
tite patrie », le pays d'origine ; mais ils
sont loin de toute intransigeance, surtout
sur la question de la langue. Qui sait
si quelques-uns, très parisianisés, n'ont
pas un peu oublié la langue (on ne me
fera pas dire le patois) du pays natal?
J'ai eu l'honneur, après M. de Bornier,
de présider les Cigaliers. Puis ce fut Ben-
jamin-Constant. Aujourd'hui, le « bu-
reau » est composé de MM. Paul Arène,
président, et Maurice Faure, Deluns-Mon-
taud, Injalbert, Paladilhe, Pierre Laffitte,
vice-présidents. Je cite ces noms qui don-
nent une idée juste de la composition et
du caractère de notre société. Les Félibres
de Paris sont placés, de temps immémo-
rial, sous le sceptre aimable de M. Sextius
Michel, qui est aussi le doyen des maires
de Paris. Les Félibres sont un peu plus
« provencialisants » que les Cigaliers.
Aux banquets, ils parlent volontiers entre
eux la lange d'oc.
Enfin les Félibres de Prove nce, dont
Arles et Avignon sont les villes saintes,
sont, plus que tout, les défenseurs très
ardents de la langue provençale, défen-
due, restaurée et embellie par eux. Mais,
je le répète, entre ces sociétés sœurs, il
n'y a guère que des nuances à constater.
Tous nous sommes de bons Provençaux et,
par conséquent, de bons Français. Car s'il
est des provinces qui furent conquises,
d'autres qui firent avec la France des ma-
riages de raison, il est bon qu'on n'oublie
pas que la Provence fit avec « la grande
patrie » un mariage d'amour et se donna
volontairement à elle.
Le banquet mensuel de la Cigale, hier,
a été marqué par un événement considéra-
ble et qui marquera une date mémorable
dans l'histoire de cette société. Le minis-
tre de l'instruction publique, qui est un
méridional, M. Leygues, a assisté au ban-
quet et y est venu, avec une aimable sim-
plicité d'allures, occuper la place d'hon-
neur. Et, au dessert, il a mis à la bouton-
nière de Frédéric Mistral la croix d'oflicier
de la Légion d'honneur. Au milieu de
quelles acclamations, il n'est pas besoin de
le dire. Le restaurant de la Porte-Mont-
martre, où nous dînions, n'avait jamais été
à pareille fête 1 Dans ce milieu impres-
sionnable, qui s'anime et s'échautfe aux
discours, aux vers des poètes, aux impro-
visations colorées des orateurs, l'enthou-
siasme était sincère et touchant. La popu-
larité de Mistral est vraiment grande dans
le pays. - Cet homme heureux connaît une
joie qui lui est vraiment particulière et
qui est des plus rares. Il est à la fois cé-
lèbre parmi les lettrés et admiré dans les
classes populaires par les plus simples.
Allez parler à un ouvrier de Paris d'Al-
fred de Musset, peut-être même de Victor
Hugo (encore la politique a-t-elle fait con-
naître le poète des électeurs), il y a grande
chance que l'ouvrier soit fort stupéfait
et s'imagine même que vous vous moquez
de lui.
De Valence à Fréjus et à Montpellier,
prononcez le nom de Mistral devant un
paysan.devant une chato,et vous les verrez
s'illuminer d'un sourire d'enthousiasme.
Mistral, à la gloire du grand poète, car il
l'est incontestablement, peut ajouter la
gloire plus personnelle, plus vivante,
pourrait-on dire, du politique ou de l'ac-
teur. Cette gloire, il l'aime, il en jouit, il
sait la défendre et l'assurer. Je me sou-
viens d'avoir parcouru la Provence, en
promenade de fêtes et festins, avec Mis-
tral. En Avignon, en Arles, je prenais part
avec lui aux banquets, aux « farandoles »,
aux « pégouiades », aux ferrades et aux
courses de taureaux. Vraiment, il se trou-
vait là comme un roi dans son royaume,
roi de la poésie, pour qui tout était
triomphe populaire. C'était charmant et
un admirable ressouvenir d'une vie dis-
parue.
Ce qui me charme particulièrement
dans cette soirée d'hier, c'est qu'en don-
nant la rosette à Mistral dans un milieu
absolument provençal, le ministre a pro-
testé, ipso facto, contre les esprits cha-
grins qui veulent faire du mouvement poé-
tique du félibrige le masque d'un mouve-
ment séparatiste. Rien ne m'égaye plus
que cette accusation. Il n'y a pas de meil-
leurs patriotes français que les patriotes
provençaux. Nulle part le sentiment de
l'unité politique et nationale n'est plus
puissant. Mais ce que nous n'aimons pas,
c'est l'unttarisme plat des mœurs, des
costumes, des usages, des traditions.
Cet unitarisme, la pédanterie adminis-
trative aidant, tend à faire de la France
un pays sans originalité, qui ne vivrait
que dans sa capitale et qui, partout ail-
leurs, resterait pJat, uniforme, partout
semblable à lui-même. C'est là la chose
contre laquelle nous protestons. Pour être
de couleurs variées, une étoffe n'en est
pas moins solide. Sans aller même jusqu'à
la fédération, forme supérieure, mais qui
effraye, il est certain que nous voulons
une décentralisation quon a représentée
d'abord comme dangereuse et qui, avant
cinquante ans, paraîtra indispensable au
salut même de la nationalité française.
Henry Fouquier.
Le Petit Château neuf-du-Pape, malgré la mo-
destie de son titre, est digne de figurer parmi
les meilleurs crus, à cause du fin bouquet qu'il
acquiert en bouteilles. Le propriétaire des Fi-
nes-Roches, à Châteauneuf-du-Pape l'expédie
au prix de 135 francs la pièce de 225 litres.
UR HUISSIER SAISI
Où allons-nous ? Voilà que les huissiers se
mettent à se saisir entre eux !
Me P., huissier parisien, ne pouvant,
comme disait Rodolphe dans la Vie de bohè-
me d'antan, satisfaire à l'usage qu'on a de
payer son terme, quand on doit surtout, a vu
ces jours derniers un de ses collègues, Me
L. , pratiquer, à la requête de son proprié-
taire, une saisie sur son mobilier.
Me P. a aussitôt introduit un référé et
sollicité de M. le juge Roulleaux un délai
pour s'acquitter envers son propriétaire.
Le juge des référés a accordé à Me P. un
délai de huit jours. Faute de payement, le
mobilier sera alors vendn.
- LE TIRAGE AU SORT
POUR LA CLASSE 1894
Le préfet de la Seine vient de fixer aux da-
tes suivantes le tirage au sort de la classe
1894 pour les vingt arrondissements de Paris
et les vingt et un cantons suburbains du dé-
partement de la Seine :
1er arrondissement, le 21 janvier; 2e, le 22;
3e, le 23 ; 4e, le 24 ; 5e, le 25; 6e le 26; 7e, le
28 ; 8e, le 29 ; 9e, le 30 ; 10e, le 31 ; lie, le 1er
février ; 12e, le 4 ; 13e, le 5 ; 14e, le 6 ; 15e, le 7 ;
16e, le 8 ; 17e, le 9 ; 18e, le 12 ; 19e, le 14 ; 20e,
le 15.
Arrondissement de Saint-Denis. — Auber-
villiers, le 21 ; Asnières, le 22 ; Courbevoie, le
23; Boulogne, le 24; Levallois-Perret, le 25;
Noisv-le-Sec, le 26 ; Pantin, le 28 ; Neuilly, le
29; Puteaux, le 30; Clichy, le 31; Saiiit-
Ouen, le 1er février; Saint Denis, le 4.
Arrondissement de Sceaux. — Charenton,
le 5 février; Ivry, le 6; Vanves, le 7; Ville-
juif, le 8 ; Sceaux, le 11; Saiut-Maur, le 12 ;
Vincennes, le 13; Nogent-sur-Marne, le 14 ;
Montreuil, le 15.
Le tirage au sort aura lieu dans les mairie.
de Paris, sauf pour les 8e, 10e et 18e arron-
dissements dont les locaux sont trop exigus
pour cette opération.
Le tirage commencera à une heure d,
l'après-midi.
LE MÉTROPOLITAIN
LE RAPPORT DE M. GIROU
ÆÆ - -- - t --.
Echec au projet ministériel. - Discours
de MM. Champoudry, Escudier, Girou
La commission spéciale du Métropolitain, -:
formée des Ire, 3e et 6e commissions perma-
nentes du conseil municipal, s'est réunie hier
à l'Hôtel de Ville pour entendre la lecture du
rapport de M. Girou sur le projet présenté par
le ministre des travaux publics.
Après avoir décrit ce projet que nos lec-
teurs connaissent bien et qui serait concédé
aux grandes compagnies, M. Girou a constaté
que le dossier de cette affaire se bornait à
trois ou quatre pièces sans importance : un
plan d'ensemble, une note indicative du sys-
tème d'exploitation, un projet de cahier
des charges. Aucune justification technique
n'y était jointe.
Tout en rendant hommage aux efforts cons-
ciencieux des délégués de la commission au-
près du ministre, le rapporteur se demande
quels résultats ils ont obtenus.
Beaucoup pour l'avenir, dit-il, mais bien
peu pour le présent. Toutes les concessions
faites, au point de vue du tracé, ont porté sur
les réseaux de deuxième et troisième urgence.
Lorsqu'il s'agira, plus tard, de réaliser le
deuxième réseau, on se trouvera en présence
d'opérations gigantesques, comme l'élargisse-
ment de la rue de Lyon ou la démolition
d'un nombre respectable d'immeubles, soit
entre la place de Strasbourg et le canal. soit
au croisement des boulevards Rbhard-Lénoir
et Voltaire. On hésitera, craint M. Girou, en
présence du chiffre élevé de la dépense à ef-
fectuer. - * * --' -.-",. - .,
Sur la question des tarifs les délégués n'ont
pas été plus heureux. Quant au sacrifice de-
mandé à la Ville, non compris la valeur des
terrains à céder, M. Girou l'évalue au mini-
mum à 33 millions en capital.
Le rapporteur est persuadé que si l'Etat
avait consenti les mêmes avantages aux so-
ciétés particulières qui se présentèrent pour
exécuter le Métropolitain, celles-ci eussent
réussi à constituer des capitaux suffisants.
LE PROJET DE DÉLIBÉRATION
En résumé, M. Girou a proposé à la com.
mission le projet de délibération suivant :
1° Il y a lieu de modifier le tracé du réseau
métropolitain propo-:e, ainsi que la réparti-
tion des lignes en plusieurs urgences, confor
mément aux indications du plan ci-joint. (Le
XIXe Siècle a indiqué cette modification de
tracé)
2o L'élude de la traversée directe nord-sud
par un passage sous la Seine sera entreprise
à bref délai par les soins des ingénieurs du
service municipal.
30 Il y a lieu d'adopter un tarif uniforme
pour la taxe à percevoir sur les voyageurs em-
pruntant le réseau métropolitain urbain ;
40 Une étude détaillée du mode d'exécution
des ouvrnges dans les voies à forte circula-
tion sera soumise à l'administration et au
conseil deux mois au moins avant le cora..-
mencement des travaux.
50 11 y a lieu de laisser aux grandes com-
pagnies existantes l, faculté - de raccorder
leurs lignes, à leurs frais, sans subvention ni
exonération de droits d'octroi, sur celles du
réseau métropolitain ;
60 Une subvention forfaitaire fixe, à déter-
miner, sera allouée, le cas échéant par la Ville
au concessionnaire du Métropolitain ;
7° Une clause spéciale de la convention à
intervenir réglera les conditions de travai
pour les agents et ouvriers qui seront atta-1
chés aux services de construction, d'entretiell
et d'exploi:ation du chemin de fer métropolt
tain.
MM. Champoudry, Lopin et Sauton ont vi.
vement insisté pour que la commission exa.
mine le projet dont ils sont les auteurs et
qui reproduit à peu de différence près celui
de ministre des travaux publics.
CRITIQUES DU PROJET MINISTÉRIEL
Dans un très intéressant discours, M. Es-
cudier a combattu cette motion et critiqué
fort ce projet minK- .énel, au point de vue dea
tarifs, de l'exécution des travaux et de l',..
OloiUtioa priucipalmûL
LE NUMÉRO CEXQ CENTIMES
SAMEDI 5 JANVIER 1895
RÉDACTION ET ADHIIÏfSTRATlOH
142, Rue Montmartre
PARIS
ANNONCES
Chez MM. LAGRANGE, CERF fct CW
6,place de la Bourse, 6
ABONNEMENTS
Paris. tms lois, 6 f.; Six âàis. H f.; DI li, 20t
Départements — 7f.; — 12 U — 24 L
Union Postale — 9f.; — ter.; — 3211
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Adresse télégraphique : XIX. SIÈCLE - PARIS
Téléphone: 20.289 bis.
La Piè a Cinq rran
- La fièvre des mines d'or s'est emparée
dumjnde des affaires: ce n'est plus la
Californie ou l'Australie, comme il y a
quelque quarante ans, c'est le Trans-
waal que le monde des chercheurs d'or
va fouiller. Autant que les statistiques
permettent d'en juger, la production est
plus abondante dans cette nouvelle ré-
gion, à peine connue il y a vingt ans,
qu'elle ne l'a jamais été nulle part. Sans
compter la Corée qui passe pour un
pays extrêmement aurifère.
Déjà les monométallistes prennent
peur ; et la Lanterne se demande
quelles seront les conséquences de la
« dépréciation que cette surproduction
va faire subir à notre monnaie d'or ».
Les économistes vont nous offrir ce
spectacle amusant que leur chef Michel
Chevalier nous donna jadis. Vers 1850,
l'Australie et la Californie ayant aug-
menté subitement la production de l'or,
Michel Chevalier entame une campagne
vigoureuse contre l'or, métal voué à un
avilissement certain et irrémédiable ; il
réclame un étalon unique : l'argent.
Sur ses dernières années, Michel
Chevalier constate que la production
des mines américaines a fait baisser l'ar-
gent. Notre économiste ne s'embarrasse
pas pour si peu ; il reste ferme cbmme
un roc sur son « principe » : l'étalon
unique, le monométallisme. Seulement,
cette fois-ci, c'est l'or qui est le métal-
roi. Foin de l'argent !
L'erreur des économistes, avons-nous
dit ailleurs, provient d'un faux point de
départ. Dans leur simplisme, ils consi-
dèrent l'or et l'argent comme une mar-
chandise régie par les lois de l'offre et
de la demande : établir le rapport fixe
de 15 112 d'argent pour 1 d'or, entre
ces deux « marchandises », c'est at-
teindre cette clé de voûte de l'église
économiste.
En réalité, ces métaux sont une mar-
chandise sur generis, universelle, ne
servant qu'à un seul objet (leurs autres
applications sont insignifiantes). Cet ob-
jet, c'est l'étalonnage des autres mar-
chandises.
Etant donné leur unique objet, étant
admis qu'une commune mesure doit être
immuable sous peine de mal mesurer.,
étant élémentaire que les variations du
pouvoir acheteur de la monuaie sont
nuisibles à tous les peuples, — il faut
limiter ces variations par une entente
générale.
Un tiers du globe a surtout de l'ar-
gent.
Un autre tiers a surtout de l'or.
Le troisième tiers a de l'or et de l'ar-
gent.
C'est donc par l'emploi simultané des
deux métaux qu'il faut résoudre la sta-
bilité, qu'il faut consolider cet équilibre
si bien préparé par la nature.
Les arguments des partisans de l'or
étalon unique sont tous plus enfantins
ou plus inexacts les uns que les autres.
Ils trouvent d'abord que l'argent n'est
pas assez noble ! — Passons.
Qu'il est trop lourd!. Trop lourd?
Ils n'ont donc jamais ouvert un tarif de
chemin de fer ou de paquebot ! Ils au-
raient constaté que l'or, l'argent ou les
billets payent le même prix pour la
même valeur, et que le transporteur,
considérant le poids comme négligea-
ble, pour l'argent comme pour l'or, ne
'base la rémunération que sur les ris-
ques de route.
Est-ce que l'encaisse-argent de la
Banque de France pèse plus que son
encaisse-or? Ils pèsent tous deux le
même poids puisqu'ils se manient ficti-
vement sous la forme des billets, des
mandats ou des virements qui les re-
présentent.
Dans la vie courante, le paysan pré-
fère vingt écus blancs à cinq louis jau-
nes. La majorité du public ne peut
pas souffrir la pièce de 5 francs en or.
Le signe monétaire n'existe pas en
suffisante quantité puisque nous voyons
en Europe deux grands pays — la Rus-
sie et l'Autriche — au régime du pa-
pier-monnaie ; un troisième, l'Italie,
menacé par l'instabilité de sa circula-
tion fiduciaire; les Amériques du Centre
et du Sud éprouvées par l'assignat.
En France, — notre stock de numé-
raire tient la tête, — avons-nous une
exubérance de métal? Certes non! Les
denrées y sont de prix moyen, les
transactions s'y règlent avec simplicité;
grâce à l'argent monnayé, nous jouis-
sons d'une grande aisance monétaire.
Mais quelle perturbation si l'on démo-
nétisait l'argent !
Nous souffrons d'ailleurs des varia-
tions des changes des pays avec les-
quels nous sommes en relations d'af-
faires ou chez lesquels nous avons,
comme en Espagne, d'importants capi-
taux placés.
On commence à s'émouvoir de la dé-
préciation de l'argent qui, en lingot,
perd actuellement 54 0/0 sur la valeur
monétaire que lui attribue l'Union la-
tine. On s'aperçoit enfin que M. Cernus-
chi était bon prophète dans sa campa-
gne infatigable contre la folie monomé-
talliste. Le groupe agricole de la Cham-
bre, devant lequel M. Edmond Théry a
développé ses très remarquables études
pour de la réhabilitation de l'argent,
a émis un vœu en faveur du double
étalon.
Que l'on convoque donc un congrès
où les principales nations rongées par
l'agio et anémiées par le papier-mon-
naie seront représentées, et qu'on lui
pose la question suivante :
« Dans le cas où toutes les puissan-
ces représentées adopteraient pour une
longue période la libre frappe de l'ar-
gent et le rapport fixe de 15 1/2, les
fluctuations de cours de l'argent-lingot
De deviendraient-elles pas un facteur
négligeable? »
Poser cette question, c'est la résou-
dre affirmativement et c'est rendre évi-
dente la nécessité de réhabiliter le mé-
tal-argent, en transformant l'Union la-
tine en une union quasi-universelle.
Harry.
LE SUCCESSEUR DE M. DE LANESSSAN
Le départ du nouveau gouverneur de l'Indo-
Chine, M. Rousseau, pour le Tonkin n'est pas
encore fixé.
Peut-être attendra-t-il, pour rejoindre son
poste, que M. de Lanessan soit rentré en
France.
A propos de M. Rousseau, il convient de
démentir une information d'un journal du
matin qui prétond que le nouveau gouver-
neur n'aurait accepté ce poste qu'à la condi-
tion de conserver sa situation de conseiller
d'Etat. La vérité est que M. Rousseau s'est
démis de ces dernières fonctions.
LE DÉPUTÉ DEJEANTE
EN COUR D'ASSISES
C'est à l'une des audiences des 12, 14 ou 15
janvier courant que comparaîtra devant la
cour d'assises de la Seine, sous l'inculpation
d'infraction à l'article 25 dela loi du 29 juillet
1881 sur la provocation il la désobéissance
des militaires envers leurs chefs, M. Dejeante
député socialiste de Belleville.
Les débats du procès seront présidés par M.
Martinet.
On ne sait encore quel sera le défenseur de
M. Dejeante.
NICOLAS Il ET LE COMTE CHOUVALOF
Saint-Pétersbourg, 3 janvier.
Le ftf essayer du gouvernement publie le
rescrit impérial suivant, qui est adressé à M.
le comte Chouvalof, gouverneur général de
Varsovie ;
« Mon père, qui repose dans le sein du Sei-
gneur, vous avait nommé, en 1885, ambassa-
deur près S. M. l'empereur d'Allemagne et
roi de Prusse et vous avait ainsi donné une
juste récompense pour vos glorieux et émi-
nents exploits militaires et pour vos capacités
distinguées.
» Les fonctions que vous avez remplies
pendant près de neuf ans dans la diploma-
tie ont justifié, à tous les points de vue, la
haute confiance et les espérances que vous
inspiriez. -
» Pendant toute cette période, vous avez
réalisé avec fidélité et zèle les projets de
votre souverain en entretenant les relations
amicales qui unissent depuis longtemps la
Russie à sa puissante voisine, et vous avez
contribué, de cette façon, au succès de l'œuvre
auguste et bienfaisante du maintien de la
paix générale, qui était aussi chère au cœur
de mon inoubliable père qu'elle l'est à mon
propre cœur.
» En vous nommant maintenant, pour le
bien de l'Empire, au poste également impor-
tant de gouverneur général de Varsovie et de
commandant en chef des troupes de la cir-
conscription militaire dont cette ville est le
chef-lieu, je veux vous exprimer ma sincère
reconnaissance pour les brillants services que
vous avez rendus au trône et à la patrie, et
ma ferme confiance dans l'efficacité des efforts
que vous consacrerez, à l'avenir, au bien-être
et au développement de la région confiée à
votre administration. »
LES FUNÉRAILLES DU ROI DE NAPLES
Arco, 3 janvier.
Les funérailles du roi de Naples ont été des
plus imposantes. Le cortège funèbre s'est mis
en marche à dix heures. On y remarquait
l'archiduc Rénier, les princes parents du dé-
funt roi, la duchesse de Parme, la duchesse
d'Alençon, le prince de Hohenzollern, le duc
Sigfried de Bavière, une députation du 12e
uhlans autrichien, le gouverneur et des di-
gnitaires du Tyrol, des délégations d'écoliers
et d'associations d'officiers.
La veuve de François II, accompagnée des
deux archiduchesses ses sœurs, de la com-
tesse de Caserte avec ses filles, de la princesse
de Bulgarie, de la comtesse Trani, attendaient
le cercueil dans l'église collégiale.
Le service funèbre a été célébré par le
prince-évêque de Trente.
Deux bataillons de chasseurs impériaux o nt
rendu les honneurs militaires.
Après la bénédiction du corps, le cortège a
défilé devant les personnages princiers dans
le parc du Casino; les batteries de Monte-
Brione tiraient en ce moment des salves.
L'église était bondée ; dans les rues, ornées
d'emblèmes, de de deuil, se pressait une foule
énorme. L'ordre a été parfait.
A trois heures de l'après-midi, le cer-
cueil a été descendu dans le caveau de l'é-
glise.
LE GOUVERNEMENT DALSACE-LORRAINE
Strasbourg, 3 janvier.
Le ministère d'Alsace-Lorraine va se retrouver
au complet par la nomination au poste de sous-
secrétaire d'Etat pour la justice et les cultes de M.
Hoseus, conseiller intime du gouvernement et chef
de cabinet de l'ancien statthalter. Il prend, comme
on sait, le portefeuille de M. de Puttkamer qui a
pris à i'iatsrieur la succession de M. de Kceiler.
NOS CATHEDRALES
LEUR ENTRETIEN
Le rapport de M. Raiberti sur le budget
des cultes. — Ce que coûte l'entretien
des cathédrales. — Les travaux
prévus pour 1895.
Les monuments religieux, dans tous les
pays, constituent des éléments intéressants et
souvent très impartants pour l'histoire. Beau-
coup aussi méritent d'être conservés en raison
de la beauté de leur architecture, des richesses
artistiques qu'ils renferment. Veiller à leur
bonne conservation est donc un devoir de
l'Etat.
En France, celui-ci ne s'en est pas toujours
acquitté scrupuleusement.
Cela tient un peu à la législation. L'Etat,
en effet, est propriétaire des - cathédrales et
des palais épiscopaux qui ont été restitués au
culte en exécution du Concordat. Les cathé-
drales servant au service de plusieurs pa-
roisses ou communes, leur propriété n'a pu
être transmise à celles-ci.
L'Etat a cru faire assez pour le besoin du
culte en lui prêtant des édifices. Il laissa le
soin de les réparer, de les approprier, et
même de les reconstruire aux localités. Cela
n'empêcha pas l'Etat de s'attribuer le droit de
surveiller l'exécution des travaux. Bientôt, il
dut venir au secours des diocèses par de nom-
breuses libéralités. Pour la première fois, en
1819, un crédit de 600,000 francs fut inscrit
au budget pour l'entretien des édifices diocé-
sains. Il atteignit rapidement et dépassa
2 millions.
Avec ce crédit, on remit en état sous la
Restauration et le gouvernement de Juillet
près de cent édifices par an. En même temps,
le gouvernement sollicitait et obtenait des
crédits pour trois entreprises d'un intérêt na-
tional, la restauration des cathédrales de
Chartres, de Troyes et de Notre-Dame de
Paris.
Par malheur, les allocations étaient assez
souvent fort mal employées. On s'en aperçut.
Un arrêté créa le 16 décembre 1848 une com-
mission des arts et édifices religieux. Soixante
architectes se partagèrent la conservation de
240 cathédrales, évêchés et séminaires.
TRAVAUX ENTREPRIS DEPUIS 1851
Une vaste enquête eut lieu en 1851 sur la
situation des monuments diocésains. Elle
constata leur état d'abandon et de délabre-
ment. On estima à 80 millions la dépense né-
cessaire pour y remédier, c'est-à-dire qu'il
eût fallu inscrire un crédit de 4 millions cha-
que année pendant vingt ans. Les Chambres
se contentèrent d'allouer en moyenne 2 mil-
lions. C'était insuffisant. On doit cependant à
cet effort persévéranta conservation d'admi-
rables chefs-d'œuvre. Quoique en ces der-
nières années on ait réduit le crédit des gros-
ses réparations, l'administration des cultes a
pu poursuivre son œuvre de restauration.
Dans son rapport sur le budget des cultes,
M. Raiberti nous met au courant de quelques-
uns des travaux ontropris depuis une quin-
zaine d'années :
« A Nantes, à Dijon, les reprises les plus
délicates ont été heureusement réussies, et,
après plusieurs années de travaux, la conso-
lidation des piliers intérieurs est parfaite.
» Les flèches de Bordeaux, de Coutances,
de Bayonne, les clochers de Tours, Périgueux,
du Puy, ont été l'objet de restaurations im-
portantes.
» Ce sont surtout les toitures des cathé-
drales qui exigent des dépenses considé-
rables : des réfections totales ont été entre-
prises à Digne, à Poitiers, à Saint-Claude, à
Perpignan, à Montauban, à Laval, à Rennes,
à Verdun; d'autres sont en cours d'exécution
à Troyes, à Quimper, à Nancy, à Langres et
à Soissons.
» A Montauban, à Versailles, à Lyon, le
principal effort s'est porté sur les façades ; à
Rennes, sur la coupole ; les absides de Char-
tres, de Bayonne, de Bordeaux, d'Angers et
d'Orléans ont été refaites ; les transepts de
Châlons et de Meaux ont été l'objet de répa-
rations minutieuses.
» En se préoccupant des édifices, l'admi-
nistration n'a pas perdu de vue les alentours
qui souvent les déparent et, toutes les fois
qu'elle a pu le faire, elle a dégagé nos cathé-
drales de l'impure végétation d'échoppes et
de bâtiments qui souvent ont grandi à leur
ombre, étouffant leurs abords ou masquant
leurs façades latérales.
» Mais s'il a été beaucoup fait, ajoute M.
Raiberti, il reste beaucoup à faire.
» Dans ces carrières de marbre ouvragé
qui sont nos cathédrales, les chantiers ne se
ferment jamais. Le, péril de ruine ou de dé-
gradation n'est pas plus tôt conjuré sur un
point qu'il se déclare sur un autre.
» Je n'en veux citer qu'un exemple. La di-
rection des cultes a dégagé les abords de la
cathédrale de Rouen; elle en a restauré les
côtés et les dépendances. Mais pendant
qu'elle était occupée à la cour des Libraires,
au bas-côté nord sur la cour de l'Albane, au
bas-côté sud sur la cour de la Galende, à l'an-
cien cloître dont on a fait la sacristie parois-
siale, comme elle ne pouvait suffire à tout
avec les crédits d'entretien et de grosses répa-
rations dont elle dispose, elle était obligée de
laisser la façade en souffrance.
» La façade s'est effritée peu à peu. Chaque
jour, une maille nouvelle de la dentelle de
marbre qui la recouvre se défait et s'en va. Les
pierres se creusent, 1 les piliers fléchissent,
l'admirable portail qu'encadrent la tour Saint-
Romain et la tour de - Beurre - est - menacé.
» Si on ne veut avoir, avant longtemps, à
constater d'irréparables désastres, il faut
venir sans retard au secours de cette gloire
nationale en péril et, comme cette œuvre de
restauration capitale absorbera plusieurs cen-
taines de mille francs, ce ne sont pas les cré-
dits ordinaire qui pourront y suffire, mais il
faut prévoir, dès aujourd'hui, l'ouverture
dans un avenir prochain d'un compte parti-
culier pour Rouen. » -.
CE QU'ON PROPOSE DE FAIRE
Voici les principaux travaux prévus pour
1895 :
Cathédrale de Clermont. — Les travaux à
la façade et aux flèches de la cathédrale de
Clermont ont coûté plus de 2 millions et
demi. Il reste à mettre en bon état les toi.
tures de cet admirable monument et à cons-
truire le perron de la façade principale.
Cathédrale de Séez. -- Les travaux de re-
construction du chœur ont entraîné une dé-
pense de plus de 1,400,000 francs. Il ne reste
plus qu'à procéder à la réfection des dallages
intérieurs et à la remise en place des vitraux.
La cathédrale d'Evreux a coûté, en répa-
rations, depuis 1874, plus de 1,100,000 francs.
Il reste encore à faire d'importants travaux
intérieurs pour rendre le chœur de cet édifice
à l'exercice du culte.
Cathédrale de Reims. — A la fin de 1894,
il avait été dépensé depuis 1875 une somme
de 3 millions de francs pour la restauration
de la nef et des bas-côtés de ce merveilleux
monument.
On vient de commencer la restauration du
transept nord, évaluée à 540,749 fr. 92, ainsi
qu'un angle de la tour sud de la façade prin-
cipale.
Cathéd-rale de Bourges. — Les travaux de
restauration de cet immense édifice ont été
commencés en 1882 au moyen d'un crédit de
50,000 francs, réduits à 25,000 francs depuis
1885.
Après avoir réparé le comble supérieur, on
a commencé la restauration des bas-côtés.
Chaque année on restaure deux ou trois tra-
vées.
Outre les sommes nécessaires à ces travaux,
des crédits seront inscrits au budget pour l'a-
chèvement de la nouvelle cathédrale de Gap
et de la nouvelle cathédrale de Marseille.
L'AFFAIRE DU SUD DE LA FRANCE
Les trois inculpés
Nous avons dit dans notre dernier numéro
que M. Félix Martin avait été arrêté par M.
Bernard, commissaire aux délégations judi-
ciaires, sur mandat de M. le juge d'instruction
de Cosnac, avec un autre personnage. Ce se-
cond inculpé est M. Hippolyte Bobin, ingé-
nieur des arts et manufactures, demeurant
avenue de Wagram, 120, ancien sous-direc-
teur de la compagnie et non, comme quel-
ques journaux l'ont annoncé, M. Cerbelaud,
le sous-directeur actuel du Sud de la France.
M. Cerbelaud n'est impliqué en rien dans les
affaires en cause. Son titre seul a fait naître
la confusion. A son domicile, square des Ba-
tignolles, où nous nous sommes rendus hier,
nous avons été reçus par Mme Cerbelaud qui
nous a répondu que son mari n'habitait plus
avec elle depuis un mois par suite de dissen-
timents.
Hier matin, M. Bernard mettait en état
d'arrestation une troisième personne, M. René
André, ingénieur.
Les mandats lancés contre eux portaient la
mention : « Faux en écriture de commerce. »
Il est possible que les inculpés soient préve-
nus d'avoir commis des infractions à la loi
sur les sociétés, ou d'autres délits, ceux, par
exemple, qu'on reproche à l'ancien directeur
de la Compagnie des chemins de fer du Sud
de la France, d'avoir, moyennant un prix
fixé, acheté une concession de chemins de
fer. -
Le conseil d'Etat, appelé à rendre un dé-
cret d'utilité publique sur cette concession,
aurait trouvé le prix convenu entre la com-
pagnie et le concessionnaire trop élevé. Il au-
rait en conséquence réduit ce prix; or, la
compagnie n'aurait admis que fictivement
cette réduction et, au moyen de marchés, elle
aurait payé le prix primitivement convenu
entre elle et le concessionnaire.
Pour M. André, il n'aurait été qu'an entre-
preneur fictif, c'est-à-dire qu'il aurait passé sa
concession de travaux en en majorant le prix
à des sous-entrepreneurs, et la majoration
aurait été partagée entre lui et le directeur de
la compagnie.
Quant à M. Bobin, qui était directeur ad-
joint de la compagnie, c'est un ingénieur fort
distingué, chevalier de la Légion d honneur ;
il a une assez jolie fortune personnelle et était
le beau-frère de M. Raphaël Manega qui se
suicida, il y a quelques années, et qui fut
chef de cabinet au ministère des travaux pu-
blics.
Un détail intéressant à rappeler touchant
M. Félix Martin :
Il y a quinze jours environ, M. FélixlMar-
tin inaugurait, à Saint-Raphaël, l'arrivée des
eaux de la SiagnoJ, qui doit transformer Fré-
jus et Saint-Raphaël ; M. Jourdan, député du
Var, prononçait môme, A cette occasion, un
élogieux discours en faveur de M. Martin ; il
lui était remis, en outre, une médaille com-
mémorative en argent ; de plus, l'évêque de
Fréjus à son tour le remerciait dans une cha-
leureuse allocution d'avoir transformé tous
ces pays par son intelligente intervention.
Le parquet va poursuivre activement l'exa-
men de la comptabilité.
M. Bernard, substitut, est adjoint à M. de
Cosnac.
LES
Boucles d'oreilles de Mlle Marie Willaume
Une très pratique question de droit en ma-
tiôro d'assurances s'est plaidée hier à la troi-
sième chambre du tribunal civil de la Seine,
présidée pur M. Flandin.
Les parties en cause étaient, d'une part,
Mlle Marie Willaume, artiste lyrique, demeu-
rant 12, rue Clément-Marot, ef, d'autre part,
la compagnie d'assurances l'Aigle.
Voici les faits :
Le 13 avril dernier, vers dix heures du
soir, pendant que Mlle Willaume était occu-
pée à sa toilette, sa femme de chambre jeta
par mégarde, dans le foyer allumé, une paire
de boucles d'oreilles, grosses perles montées
sur Of; qui se trouvait sur la cheminée parmi
des papillotes. -
Lorsque l'artiste, s'apercevant de l'accident,
rechercha ses boucles d'oreilles — qui avaient
une valeur de 10,000 francs et qui prove-
naient d'un cadeau — elle n'en put retrouver
que des débris informes.
Aussitôt elle informa la Compagnie d'assu-
rances l'Aigle du sinistre qui venait de se pro-
duire à son domicile et réclama les 4.500
francs d'indemnité stipulés au contrat.
La compagnie, après des tergiversations,
refusa de faire droit à la réclamation de Mlle
Marie Willaume.
— Votre contrat, lui répondit-elle en subs-
tance, ne vous garantissait que le payement
des objets brûles dans un incendie involon-
taire. Or, en la circonstance, c'est volontai-
rement que votre femme de chambre a jeté au
feules boucles d'oreilles. Donc.
— Ma femme de chambre, répliqua l'ac-
trice, a jeté volontairement au feu les papil-
lotes, mais non pas les boucles d'oreilles. Ce
fait a été involontaire.
— Du reste, conclua la compagnie d'assu-
rances, l'accident provient d'une faute de vo-
tre femme de ménage. Or, la compagnie n'est
pas tenue de payer les dégâts occasionnés par
la faute de l'assuré.
Bref, on ne s'entendit pas. Aussi a-t-on
plaide, hier, à la, troisième chambre du tribu-
nal civil.
Me E. Pannier s'est présenté pour Mlle Ma-
rie Willaume, Me Levesquepour la compa-
gnie d'assurances l'Aigle.
A huitaine pour le jugement du tribunal.
MORT DU SCULPTEUR TURCAN
Le sculpteur Turcan est mort hier matin, dans
son domicile de la rue de Vaugirard, des suites de
la longue et douloureuse maladie qui depuis si
longtemps déjà l'avait éloigné de tout travail.
Les fonds de la souscription ouverte récemment
à son profit et de la tombola que nous avions an-
noncée serviront donc aux frais de son enterre-
ment et subviendront, aux besoins de ses enfants
orphelins.
-r Le sculpteur Turcan était veuf depuis trois ans.
Les obsèques auront lieu dimanche prochain à
Notie-Dame-des Champs. -
LV lE DsPARIS
La présence de M. Frédéric Mistral,
qui s'est arrêté à Paris en revenant de
Rouen où l'on vient de jouer une œuvre
musicale inspirée par un de ses poèmes, a
donné un éclat particulier aux agapes
mensuelles de la Société des cigaliers.
Beaucoup de Félibres parisiens étaient
venus se joindre à eux, car nombre de
méridionaux font, comme moi, partie des
deux sociétés. Les Félibres de Provence,
dont Mistral fut capoulié, ainsi que
J. Gras, Roumanille, etc., et qui ont
pour chancelier M. Marieton, à la légen-
daire activité, le directeur de la Revue fé-
libréenne, sont une société distincte. Ces
trois sociétés, très amies, très unies, sont
cependant séparées par des nuances assez
délicates, qu'il y a quelque intérêt à mar-
quer:
La Cigale est une réunion de Proven-
çaux et de Languedociens habitant Pa-
ris et ayant tous quelque notoriété dans
le monde artistique ou littéraire. Les
membres de cette société sont tous, certes,
très attachés à ce qu'ils nomment « la pe-
tite patrie », le pays d'origine ; mais ils
sont loin de toute intransigeance, surtout
sur la question de la langue. Qui sait
si quelques-uns, très parisianisés, n'ont
pas un peu oublié la langue (on ne me
fera pas dire le patois) du pays natal?
J'ai eu l'honneur, après M. de Bornier,
de présider les Cigaliers. Puis ce fut Ben-
jamin-Constant. Aujourd'hui, le « bu-
reau » est composé de MM. Paul Arène,
président, et Maurice Faure, Deluns-Mon-
taud, Injalbert, Paladilhe, Pierre Laffitte,
vice-présidents. Je cite ces noms qui don-
nent une idée juste de la composition et
du caractère de notre société. Les Félibres
de Paris sont placés, de temps immémo-
rial, sous le sceptre aimable de M. Sextius
Michel, qui est aussi le doyen des maires
de Paris. Les Félibres sont un peu plus
« provencialisants » que les Cigaliers.
Aux banquets, ils parlent volontiers entre
eux la lange d'oc.
Enfin les Félibres de Prove nce, dont
Arles et Avignon sont les villes saintes,
sont, plus que tout, les défenseurs très
ardents de la langue provençale, défen-
due, restaurée et embellie par eux. Mais,
je le répète, entre ces sociétés sœurs, il
n'y a guère que des nuances à constater.
Tous nous sommes de bons Provençaux et,
par conséquent, de bons Français. Car s'il
est des provinces qui furent conquises,
d'autres qui firent avec la France des ma-
riages de raison, il est bon qu'on n'oublie
pas que la Provence fit avec « la grande
patrie » un mariage d'amour et se donna
volontairement à elle.
Le banquet mensuel de la Cigale, hier,
a été marqué par un événement considéra-
ble et qui marquera une date mémorable
dans l'histoire de cette société. Le minis-
tre de l'instruction publique, qui est un
méridional, M. Leygues, a assisté au ban-
quet et y est venu, avec une aimable sim-
plicité d'allures, occuper la place d'hon-
neur. Et, au dessert, il a mis à la bouton-
nière de Frédéric Mistral la croix d'oflicier
de la Légion d'honneur. Au milieu de
quelles acclamations, il n'est pas besoin de
le dire. Le restaurant de la Porte-Mont-
martre, où nous dînions, n'avait jamais été
à pareille fête 1 Dans ce milieu impres-
sionnable, qui s'anime et s'échautfe aux
discours, aux vers des poètes, aux impro-
visations colorées des orateurs, l'enthou-
siasme était sincère et touchant. La popu-
larité de Mistral est vraiment grande dans
le pays. - Cet homme heureux connaît une
joie qui lui est vraiment particulière et
qui est des plus rares. Il est à la fois cé-
lèbre parmi les lettrés et admiré dans les
classes populaires par les plus simples.
Allez parler à un ouvrier de Paris d'Al-
fred de Musset, peut-être même de Victor
Hugo (encore la politique a-t-elle fait con-
naître le poète des électeurs), il y a grande
chance que l'ouvrier soit fort stupéfait
et s'imagine même que vous vous moquez
de lui.
De Valence à Fréjus et à Montpellier,
prononcez le nom de Mistral devant un
paysan.devant une chato,et vous les verrez
s'illuminer d'un sourire d'enthousiasme.
Mistral, à la gloire du grand poète, car il
l'est incontestablement, peut ajouter la
gloire plus personnelle, plus vivante,
pourrait-on dire, du politique ou de l'ac-
teur. Cette gloire, il l'aime, il en jouit, il
sait la défendre et l'assurer. Je me sou-
viens d'avoir parcouru la Provence, en
promenade de fêtes et festins, avec Mis-
tral. En Avignon, en Arles, je prenais part
avec lui aux banquets, aux « farandoles »,
aux « pégouiades », aux ferrades et aux
courses de taureaux. Vraiment, il se trou-
vait là comme un roi dans son royaume,
roi de la poésie, pour qui tout était
triomphe populaire. C'était charmant et
un admirable ressouvenir d'une vie dis-
parue.
Ce qui me charme particulièrement
dans cette soirée d'hier, c'est qu'en don-
nant la rosette à Mistral dans un milieu
absolument provençal, le ministre a pro-
testé, ipso facto, contre les esprits cha-
grins qui veulent faire du mouvement poé-
tique du félibrige le masque d'un mouve-
ment séparatiste. Rien ne m'égaye plus
que cette accusation. Il n'y a pas de meil-
leurs patriotes français que les patriotes
provençaux. Nulle part le sentiment de
l'unité politique et nationale n'est plus
puissant. Mais ce que nous n'aimons pas,
c'est l'unttarisme plat des mœurs, des
costumes, des usages, des traditions.
Cet unitarisme, la pédanterie adminis-
trative aidant, tend à faire de la France
un pays sans originalité, qui ne vivrait
que dans sa capitale et qui, partout ail-
leurs, resterait pJat, uniforme, partout
semblable à lui-même. C'est là la chose
contre laquelle nous protestons. Pour être
de couleurs variées, une étoffe n'en est
pas moins solide. Sans aller même jusqu'à
la fédération, forme supérieure, mais qui
effraye, il est certain que nous voulons
une décentralisation quon a représentée
d'abord comme dangereuse et qui, avant
cinquante ans, paraîtra indispensable au
salut même de la nationalité française.
Henry Fouquier.
Le Petit Château neuf-du-Pape, malgré la mo-
destie de son titre, est digne de figurer parmi
les meilleurs crus, à cause du fin bouquet qu'il
acquiert en bouteilles. Le propriétaire des Fi-
nes-Roches, à Châteauneuf-du-Pape l'expédie
au prix de 135 francs la pièce de 225 litres.
UR HUISSIER SAISI
Où allons-nous ? Voilà que les huissiers se
mettent à se saisir entre eux !
Me P., huissier parisien, ne pouvant,
comme disait Rodolphe dans la Vie de bohè-
me d'antan, satisfaire à l'usage qu'on a de
payer son terme, quand on doit surtout, a vu
ces jours derniers un de ses collègues, Me
L. , pratiquer, à la requête de son proprié-
taire, une saisie sur son mobilier.
Me P. a aussitôt introduit un référé et
sollicité de M. le juge Roulleaux un délai
pour s'acquitter envers son propriétaire.
Le juge des référés a accordé à Me P. un
délai de huit jours. Faute de payement, le
mobilier sera alors vendn.
- LE TIRAGE AU SORT
POUR LA CLASSE 1894
Le préfet de la Seine vient de fixer aux da-
tes suivantes le tirage au sort de la classe
1894 pour les vingt arrondissements de Paris
et les vingt et un cantons suburbains du dé-
partement de la Seine :
1er arrondissement, le 21 janvier; 2e, le 22;
3e, le 23 ; 4e, le 24 ; 5e, le 25; 6e le 26; 7e, le
28 ; 8e, le 29 ; 9e, le 30 ; 10e, le 31 ; lie, le 1er
février ; 12e, le 4 ; 13e, le 5 ; 14e, le 6 ; 15e, le 7 ;
16e, le 8 ; 17e, le 9 ; 18e, le 12 ; 19e, le 14 ; 20e,
le 15.
Arrondissement de Saint-Denis. — Auber-
villiers, le 21 ; Asnières, le 22 ; Courbevoie, le
23; Boulogne, le 24; Levallois-Perret, le 25;
Noisv-le-Sec, le 26 ; Pantin, le 28 ; Neuilly, le
29; Puteaux, le 30; Clichy, le 31; Saiiit-
Ouen, le 1er février; Saint Denis, le 4.
Arrondissement de Sceaux. — Charenton,
le 5 février; Ivry, le 6; Vanves, le 7; Ville-
juif, le 8 ; Sceaux, le 11; Saiut-Maur, le 12 ;
Vincennes, le 13; Nogent-sur-Marne, le 14 ;
Montreuil, le 15.
Le tirage au sort aura lieu dans les mairie.
de Paris, sauf pour les 8e, 10e et 18e arron-
dissements dont les locaux sont trop exigus
pour cette opération.
Le tirage commencera à une heure d,
l'après-midi.
LE MÉTROPOLITAIN
LE RAPPORT DE M. GIROU
ÆÆ - -- - t --.
Echec au projet ministériel. - Discours
de MM. Champoudry, Escudier, Girou
La commission spéciale du Métropolitain, -:
formée des Ire, 3e et 6e commissions perma-
nentes du conseil municipal, s'est réunie hier
à l'Hôtel de Ville pour entendre la lecture du
rapport de M. Girou sur le projet présenté par
le ministre des travaux publics.
Après avoir décrit ce projet que nos lec-
teurs connaissent bien et qui serait concédé
aux grandes compagnies, M. Girou a constaté
que le dossier de cette affaire se bornait à
trois ou quatre pièces sans importance : un
plan d'ensemble, une note indicative du sys-
tème d'exploitation, un projet de cahier
des charges. Aucune justification technique
n'y était jointe.
Tout en rendant hommage aux efforts cons-
ciencieux des délégués de la commission au-
près du ministre, le rapporteur se demande
quels résultats ils ont obtenus.
Beaucoup pour l'avenir, dit-il, mais bien
peu pour le présent. Toutes les concessions
faites, au point de vue du tracé, ont porté sur
les réseaux de deuxième et troisième urgence.
Lorsqu'il s'agira, plus tard, de réaliser le
deuxième réseau, on se trouvera en présence
d'opérations gigantesques, comme l'élargisse-
ment de la rue de Lyon ou la démolition
d'un nombre respectable d'immeubles, soit
entre la place de Strasbourg et le canal. soit
au croisement des boulevards Rbhard-Lénoir
et Voltaire. On hésitera, craint M. Girou, en
présence du chiffre élevé de la dépense à ef-
fectuer. - * * --' -.-",. - .,
Sur la question des tarifs les délégués n'ont
pas été plus heureux. Quant au sacrifice de-
mandé à la Ville, non compris la valeur des
terrains à céder, M. Girou l'évalue au mini-
mum à 33 millions en capital.
Le rapporteur est persuadé que si l'Etat
avait consenti les mêmes avantages aux so-
ciétés particulières qui se présentèrent pour
exécuter le Métropolitain, celles-ci eussent
réussi à constituer des capitaux suffisants.
LE PROJET DE DÉLIBÉRATION
En résumé, M. Girou a proposé à la com.
mission le projet de délibération suivant :
1° Il y a lieu de modifier le tracé du réseau
métropolitain propo-:e, ainsi que la réparti-
tion des lignes en plusieurs urgences, confor
mément aux indications du plan ci-joint. (Le
XIXe Siècle a indiqué cette modification de
tracé)
2o L'élude de la traversée directe nord-sud
par un passage sous la Seine sera entreprise
à bref délai par les soins des ingénieurs du
service municipal.
30 Il y a lieu d'adopter un tarif uniforme
pour la taxe à percevoir sur les voyageurs em-
pruntant le réseau métropolitain urbain ;
40 Une étude détaillée du mode d'exécution
des ouvrnges dans les voies à forte circula-
tion sera soumise à l'administration et au
conseil deux mois au moins avant le cora..-
mencement des travaux.
50 11 y a lieu de laisser aux grandes com-
pagnies existantes l, faculté - de raccorder
leurs lignes, à leurs frais, sans subvention ni
exonération de droits d'octroi, sur celles du
réseau métropolitain ;
60 Une subvention forfaitaire fixe, à déter-
miner, sera allouée, le cas échéant par la Ville
au concessionnaire du Métropolitain ;
7° Une clause spéciale de la convention à
intervenir réglera les conditions de travai
pour les agents et ouvriers qui seront atta-1
chés aux services de construction, d'entretiell
et d'exploi:ation du chemin de fer métropolt
tain.
MM. Champoudry, Lopin et Sauton ont vi.
vement insisté pour que la commission exa.
mine le projet dont ils sont les auteurs et
qui reproduit à peu de différence près celui
de ministre des travaux publics.
CRITIQUES DU PROJET MINISTÉRIEL
Dans un très intéressant discours, M. Es-
cudier a combattu cette motion et critiqué
fort ce projet minK- .énel, au point de vue dea
tarifs, de l'exécution des travaux et de l',..
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