Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-04-23
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 23 avril 1879 23 avril 1879
Description : 1879/04/23 (A9,N2680). 1879/04/23 (A9,N2680).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
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BULLETIN
Paris, le 22 avril 1879.
Une dépêche de Rome annonce l'arrivée
dans cette ville de délégués épirotes char-
gés de remettre au gouvernement italien
un mémoire dans lequel ils s'attachent à
démontrer que l'Epire fait partie de la
Grèce. Ces délégués, qui rempliront la
même mission auprès de toutes les gran-
des puissances, rappellent à l'appui de leur
thèse la part qu'a prise l'Epire dans les
luttes pour l'indépendance de la Grèce, et
Ils déclarent qu'ils sont prêts à s'en rap-
porter à un plébiscite. Il convient d'ajou-
ter que les Albanais qui habitent la pro-
vince ont envoyé de leur côté des délé-
gués pour s'opposer à la réunion de l'E-
pire, et surtout de la ville de Janina à la
Grèce. Ces délégués ont même fait enten-
dre que si la Turquie venait à cder sur
ce point, la population entièrô se soulè -
verait. Il va sans dire que la Porte soutient
les prétentions des Albanais..
Une dépêche de Constantinople annonce
que le sultan aurait définitivement ap-
prouvé la convention avec l'Autriche, re-
lative à l'ooeupation de Novi-Bazar. En
conséquence, le grand-vizir aurait retiré
sa démission.
Les élections aux Cor lès espagnoles ont
eu lieu dimanche. Les résultats qui nous
sont parvenus jusqu'à présent sont très
incomplets. Les électeurs ont montré peu
d'empressement à se rendre au scrutin et
le chiffre des abstentions est très considé-
rable. Il va sans dire que, comme à l'ordi-
naire en Espagne, les candidats patronnés
par le gouvernement l'ont emporté en
grande majorité. Jusqu'à présent, qua-
rante-cinq candidats de l'opposition au-
raient été élus.
Le gouvernement indien n'est pas en-
core fixé sur les dispositions véritables de
Yakoub-Khan, mais il attend une réponse
définitive d'ici à quelques jours. S'il re-
fuse de receveir le major Cavagnari pour
discuter les conditions de la paix, les
troupes anglaises marcheront immédiate-
ment sur Caboul.
Les nouvelles de l'Inde font prévoir une
guerre prochaine avec la Birmanie.
E. BARBIER.
_o'U.r.. de P-.i..
PETITE BOURSE DU SOI.
500. 115 fr. 07 1/2, 12 i/2.
Turc J.J. 11 fr. 42 1/2
Banque ottomane.. 491 fr. 87, 49312,
Egypte. 228 fr. 75, 12.
8~)1. 3/4, 7/8.
2%: 88 « MM/8.
Italien78 f** 30, 35.
ÉCHEC A LA LOI
Nous avions assez bonne opinion dé
nos contemporains pour espérer qu'en
1879 la France ne verrait pas sortir de
terre une question Blanqui.
Le mal est fait; la question Blanqui
est posée, et même imposée par 6,900
électeurs de Bordeaux : il ne nous reste
plus qu'à la résoudre.
Appliquons-y toute notre raison, et te-
nons-nous en garde contre la passion,
quelle qu'elle soit, mauvaise ou bonne.
La meilleure ne vaudra jamais en oes
jnatières un atome de logique.
J1 ne s'agit pas de savoir si le dernier
coup de main de Blanqui est pardonnable
ou haïssable, ni dans, quelle mesure la
personne du vieux prisonnier mé-
rite l'intérêt et la pitié des bonnes
âmes. Admettons même a priori, pour ne
désobliger personne, que le 31 octobre
1.870 fut une journée vénielle, que Blan-
qui, au total, a fait plus de bien que de
mal à la République, et que, par ses qua-
rante» années de prison, ce vieillard est
devenu non seulement inoffensif, msis
sympathique. Ces concessions nous coû-
tent peu, à nous qui ne voyons pas dans
le débat actuel la personne d'un homme,
mais l'avenir d'un peuple et la sainteté
d'un principe.
Il serait même oiseux de rechercher,
au point où nous en sommes, si le gou-
vernement s'est montré politique en re-
fusant d'amnistier Blanqui le 19 avril, et
s'il a fait tout son devoir en tolérant les
réunions, les affiches et les diverses
propagandes de la candidature Pianqui.
Ecartons, écartons ! Plus le terrain sera
déblayé, plus il sera solide sous les
pieds des champions du droit et de la Ipj.
Nous sommes en présence d'un fait
très simple, et d'autant plus grave. Dans
une grande ville républicaine, deux can-
didats républicains briguaient concur-
remment les rafrages des électeurs. L un
des deux, M. André Lavertujon, homme
considérable et publiciste distingué, jouit
de tous ses droits politiques ; l'autre, M.
Blanqui, eoadamné k vie, n'est plus ni
électéur, tii éligible. Les électeurs de la
1re circonscription de Bordeaux ont don-
né 5 333 çandidat éligible et
0,800 à l'inéligible *
Sur tous les points du globe trrestre
où la logique n'a pas perdu le gouverne-
ment des esprits, une telle question sera
résolue d'un seul mot. Tout homme de
bon sens vous répondra sans hésiter :
Blancrui n'est pas élu, puisqu'il n'était
J'as, eH4ble. Les bulletins qui portent
son nom fussent-Ils deux fois plus nom*
breux, eût-il réuni l'ua&aigiité des vo-
tants, il en serait de même , puis-
que tout vote émis en sa faveur est
nul, radicalement nul, aussi nul que
s'il portait le nom d'un mineur, d'un
étranger, d'un mort ! Les seuls bul-
letins à compter sont ceux du caadidçf
éligible. M. Lavertujon en a obtenu 5,333
contre zéro. C'est plus qu'il n'en fallait
pour gagner la partie dans un scrutin de
ballottage. M. Lavertujon est donc in-
contestablement élu.
Voilà la vérité et la justice. Mais nous
vivons en France, dans un pays où les
révolutions et les coups d'Etat ont trou-
blé la notion du droit dans les cerveaux
les mieux organisés. On y a vu des con-
damnés à vie amnistiés par le pavé des
barricades, ou par le sabre des préto-
riens, et bombardés ensuite au parlement
par le suffrage universel. Des étrangers
y ont obtenu, sans le solliciter, un man-
dat législatif, que l'opinion du moment
jugeait valable. Notre éducation politi-
que, improvisée et partant incomplète,
fait croire à bien des gens que la souve-
raineté nationale est sans limites, comme
celle des rois de droit divin, et qu'au suf-
frage universel, nouveau Louis XIV, tout
est permis. On va plus loin, on lui ac-
corde une sorte d'infaillibilité, et cela
dans les régions où l'on résiste le plus
énergiquement à l'infaillibilité papale.
Roma locuta, causa finita. Il semble que
la loi elle-même n'ait qu'à se taire, quand
le suffrage universel a parlé.
Mais le suffrage universel, s'il est t ès-
légitimement l'autorité suprême en poli-
tique, est tout-à-fait incompétent en ma-
tière judiciaire. Il choisit les législateurs,
il ne fait pas directement les lois ; à plus
forte raison lui est-il interdit de les en-
freindre et de les violer. Il n'a pas plus le
droit d'amnistier ceux que la justice a
frappés pour le crime du 31 octobre
qu'un condamné pour meurtre, un con-
damné pour vol, un condamné pour at-
tentat à la pudeur : ce ne sont pas là ses
affaires. Un plébiscite de sept millions
de voix en faveur de Troppmann n'aurait
pas plus de force en droit qu'un fétu de
paille placé entre le couteau de la guil-
lotine et la nuque du condamné.
A plus forte raison serait-il enfantin
de prétendre que le vote d'une circons-
cription électorale sur plus de 520 peut
abroger les prescription de la loi.La loi,
en vertu de laquelle M. Blanqui est iné-
ligible, est une œuvre parlementaire,
faite au nom du pays tout entier par ses
représentants légitimes. Les 6,800 élec-
teurs qui l'ont considérée comme nulle
et non avenue ont obéi à un senti-
ment que nous respectons, parce qu'il est
sincère ; mais pnt-ils donc la vanité de
croire que la France s'incarne en eux
seuls? La souveraineté réside dans le
corps électoral tout entier et non dans
chacun des groupes de citoyens que l'é-
lection appelle aux urnes. S'il pouvait
être admis up seul moment qu'une cir-
conscription a le difoit d'etfcer un article
du Code, ou de modifier la loi électorale,
ou même de changer la constitution, il y
aurait bientôt plus de Frances en Fran-
ce que l'on n'a vu d'Es pagnes en EpagD{i
au temps de l'insanité cantonale. L'élec-
tion d'un inéligible serait bientôt suivie
d'un second attentat du même genre, et
d'un troisième, et de vingt autres. Cli-
que circonscription déchirerait sa page
du Code, iégalisèrait sa fantaisie, pro-
clamerait son gouvernement, et la grande
unité française, œuvre de dix siècles et
plus, s'émietterait. en moins de deux
ans!
Heureusement le vote des 6,800 élec-
teurs de Bordeaux n'est qu'une rêverie
de politiciens échauffés, une vapeur po-
litique et sentimentale qui ne saurait
prendre corps avant le vote de la Cham-
bre. Nous connaissons cette Assemblée,
un peu jeune et médiocrement expéri-
mentée, pt, eaus la croire incomparable
ou introuvable, nous l'estiraons sincè-
rement. Jamais, nous en sommes cer-
tains, elle ne validera l'élection de M.
Blanqui. EUe ne peut pas même la dis-
cuter, car le législateur ne discute
pas ia violation des lois fondamentales
de son pays. Nos représentants, quelle
q soit leur couleur ou leur opinion,
qu'ils siègent à l'extrême gauche ou à
l'extrême droite, ne compromettront pas
leiirs poms dans une si étrange et si
monstrueuse aventure. Les bonapartistes
eux-mêmes, s'ils ont profité du secret
pour grossir à Bordeaux la majorité de
Blanqui, y regarderont à deux fois vnt
de le déclarer élu dans un vote au scrutin
nominal.
Le gouvernement qui s'est très-sage-
ment abstenu de pencher à droite ou à
gauche dans la dernière vérification des
pouvoirs, ne pourra pas rester neutre en
présence d'un échec manifeste à la Loi.
Il donnera tout entier, avec une vigueur
d'autant plus grande, qu'elle ne s'est pas
dépensée jusqu'à présprrt. Ce sera le cas
ou jamais de poser la question de cabi-
net, et mieux encore, car une République
SÛÏJS lois est un gouvernement qui n'a de
nom dans aueuifê langue. Un pays où le
ministère ne se révolterait pas contre
l'élection Blanqui un pays où le Parle-
ment ne l'invaliderait pas avec indigna-
tion serait un pays bon à sauver, et le
aa-uveur (vous savez ce que c'est) ne se
ferait pas attendre.
Donc, on invalidera M. Blanqui, ou plu-
tôt on ne lui fera pas même cette faveur ;
on validera M. 4n4r Lavertujon, comme
le seul candidat désigné par les électeurs
au deuxième tour dé scrutin.
La question$era-t-elle ainsi résolue?
Non; nous eonnaissoïig asses le véritable
élu de la lt0 circonscription de Bordeaux
pQur afiin^sr qu'il ne sa croira pas suffi-
samment autorisé par 533 suffrages et
qu'il s'empressera de donner sa dé-
plsion. ,"
fcçMlectfpi 4e pprteux
seront convoqués à nouveau dans un dé-
lai maximum de trois mois. Dans l'inter-
valle, le ministère fera ses réflexions, il
avisera. C'est à lui seul qu'il appartient
de décider si l'amnistie appliquée à Bian.
qui dans les circonstances présentes est
un acte de bonne ou de mauvaise poli-
tique. S'il cède à la pression des intran-
sigeants, il s'expose à de nouvelles et
peut-être à de plus dangereuses aventu-
res, car Blanqui n'est que le premier ter-
me d'une série qui le mènera loin, il nous
expose, nous tous qui depuis tantôt huit
ans poussons les bons citoyens vers la
République conservatrice, à perdre en
quelques jours tout le fruit de nos longs
efforts. S'il résiste honorablement, comme
nous l'espérons, il risque d'assister à une
seconde édition du scrutin de dimanche
dernier. Il faut toujours compter avec
l'entêtement des hommes, et rien ne
prouve que les électeurs de Bordeaux,
travaillés par la presse d'extrême gau-
che, reviendront de leur égarement. Tou-
tefois on peut croire qu'ils ne se con-
damneront pas eux mêmes à une sorte
de déchéance, et que,seuls,dans ce grand
pays, ils voudront être sans représen-
tant.
On pourra d'ailleurs, dans trois mois,
donner ample satisfaction au sentiment
d'humanité qui est leur principal mobile.
Dans "trois mois, l'amnistie ne sera plus
le corollaire obligé de la grâce. La Ré-
publique tirera Blanqui de sa prison, ce
qui est fort admissible, sans lui ouvrir
la Chambre des députés, ce qui serait
excessif. -
ABOUT.
Les délégués des sociétés savantes des
départements ont accueilli, avant-hier,
par des applaudissements répétés, les sa-
ges paroles prononcées par M. Jules Ferry,
dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, sur
l'enseignement public et les droits de
l'Etat. Nous sommes convaincus que les
déclarations de M. le ministre de l'ins-
truction publique exciteront le même
assentiment chez tous les Français éclai-
rés et véritablement conservateurs. On
ne pouvait mieux réfuter le fameux ar-
gument de la liberté du père de famille
que ne l'a fait M. le ministre de l'instruc-
tion publique quand il a dit : « Méfions-
nous de ces prétendues libertés qui ten-
dent à dissoudre l'unité morale de la
France. Méfions-nous-en, messieurs, car
cette liberté ne peut exister de créer
deux Frances là où il n'y en a qu'une, et
de faire deux parts dans la jeunesse fran-
çaise, ayant la même origine, étant de
même race, mais n'ayant les mêmes idées
ni sur le passé de la France, ni sur son
avenir, et qui, bien que parlant la même
langue, finiraient par ne pas se connaître
et ne plus se comprendre. Cette liberté-là,
nous la rejetons, car ce n'est pas là, mes-
sieurs, une liberté qui se défend ; c'est
une servitude qui se prépare et c'est un
despotisme qui grandit 1 » Tel est, en effet,
le péril menaçant, le danger très- grave,
dont sont frappés tous les yeux un peu
clairvoyants. C'est pourquoi nous enga-
tepns le gouvernement à persévérer en
dépit des sophismes et des pétitioqs, en
dépit des clameurs et des outrages, et à
revendiquer jusqu'au bout le droit de
l'Etat usurpé ou méconnu par l'Eglise.
Et ce droit est-il donc si exorbitant?
« Ce droit, a dit M. Ferry, ce droit de
prééminence et de suprématie que nos
père, - je ne parle pas de nos pres
d'il y a cerif ans, mais seulement de no s
pères de la génération dé 1830 — que
nos pères appelaient excellemment le
pouvoir de l'Etat dans l'éducation, ce
droit, nous voulons le maintenir; nous
ne voulons pas le monopole, ainsi qu'on
le dit faussement, mais le contrôle; nous
ne voulons pas l'asservissement, ainsi
qu'on le dit calommeusement, mais les
garanties. » Voilà ce que le ministère
s'et proposé en présentant aux Cham-
bres les projets de loi contre lesquels *e
parti clérical, uni à la coalition monar-
chique, essaye de soulever une agitation
factice. Les délégués des sociétés savan-
tes ont témoigné, par leur chaleureuse
approbatipn, qu'ils comprenaient et qu'ils
approuvaient le ministre. Etait-il possi-
blè eu" effet d'exposer en termes plUS
clairs une politique conçue avec plus de
prudence et de loyauté
EUG. LIÉBËRT.
- 1 ■ ■ i ii m
Elections législatives du 20 Avril
(SCRUTIN DE BALLOTTAGE)
SEINE
Paris. - Huitième arrondissement
Inscrits. 16.141 — Votants. 11,614
MM. Godelle, anc. avocat g6n., b. 6,509 Elu.
Claîaageraiï, cons. mun. rép. 5,011
Dalligny, 9
Bulletins blancs. 73
Le 6 avril, au premier tour de scrutin, les
trois candidats réactionnaires avalent réuni
7,193 suffrages, répartis de la manière sui-
vante : M. Godelle, 4,071 ; M. Dalligny, an-
cien maire, centre droit, 2,202; M. Binder, clé-
rical, 917. Les trois candidats républicains
n'avalent réuni que 4,798 voix, savoir: M.
G!amç*g$ran, gaucho républicaine, 3,018; m.
Colgriet, Union républicaine, 1,134 ; M.T>es-
marest, centro-gauche, 616.
CREUSE
eu.r:ième circonscription dAubusson
Inscrits : 11,93 — Votants : 4,819
M. Lp Par9, publ Union rép. 4.344 lu
Lauly, républicain. 2u9
L&ssalgné, républicain. 69
Biglotiai |8|
Au prêmisr tour de scrutin, sept candidats
républicains s'étaient partagé les suffrages :
M. Le Faure avait obtenu 3,096 voix; M. Lauly
1,759; M. Lassalgne 1,068; M. Gervais de La-
fond 923; M. le docteur Game 2\7; M. le doc-
teur Cancalon 89, et M. Buisson 39. MM. Lau-
ly et Lassaigne s'étaient désistés ainsi que les
autres candidats.
HAUTE-GARONNE
Arrondissement de Muret
Inscrits, 28,099. — Votants, 21,819.
MM.Nlel, bonapartiste 11,589Eiu.
Panent, nire de Catères, g. r. 10,124
Voix perdues 126
Au premier tour de scrutin du 6 avril, les
trois candidats républicains avaient réuni
12,852 suffrages. M. Louis Penent, 8,193 voix;
M. Ferran, Union républicaine, 2,792 ; M. de
Perpessac, Union républicaine, 1,867. M. Niel,
bonapartiste, avait obtenu 4,431.
Au f4 octobre 1877, M. Niel, bonapartiste,
candidat officiel du 16 Mai, a été nommé par
12,491 voix contre 11,578 à M. Paul de Rému-
sat, député rép ublicain sortant.
Le 5 mal 18 78, M. Paul de Rémufat avait
été nommé par 12,913 voix contre 11,161 à
M. Niel, dont l'élection avait été invalidée.
GIRONDE
Première circonscription de Bordeaux
Inscrits, 24,429 — Votants, 12,332
-ttjtf. Blanqni, extrême gauche, 6.796 Elu.
A. Lavertujon, gauche rép. 5,330
Au premier tour de scrutin, M. Lavertujon
avait obtenu 4 665 voix ; M. BlanquÍ, 3.673;
M. le docteur Métadler, UDlon républicaine,
1,6?4; M. 0. Bernard, Union républicaine, 1,564.
Il y avait eu 472 voix perdues.
INDRE-ET-LOIRE
Deuxième circonscription de Tours
Inscrits, 26,179. — Votants, 12,768
M. A. RivIère, Union rép. 10.747 Elu.
Voix diverses. 1,285
Au premier tour de scrutin, M. Rivière,
Union républicaine, avait obtenu 9,476 contre
9,004 à M. A. Tiphaine, gauche républicaine, et
700 nuls.
LOIR-ET-CHER
Première circonscription de Blois
Inscrits, 22,614. — Votants, 13,196
MM. A. Deniau, cons. gén., gau-
che répub. 8.316 Elu.
Jullien, avoc., extrême gauc. 4.880
Au premier tour de ssrutin, M. Deniau avait
obtenu 7,220 voix contre 5,895 à M. Julllen,
extrême gauche; 1,506 à M. Chavigny, Union
républicaine; 20 à M. Lafaurie, et 2,561 voix
perdues. -
LOZÈRE
Arrondissement de Florac
Inscrits, 11,302. — Votants, 5,758
MM. Belon, anc. proc. de la Rép. ,
gauche républicaine, 4,982 ELU.
Gauger, républicain, 543
Voix diverses et perdues 153
Au premier tour de scrutin, M. Belon avait
obtenu 3,921 voix contre 2,022 à M. Gauger,
avocat, Union républicaine; 1,939 à M. Val-
croze, centre gauche, et 207 voix perdues.
MARNE
Première circonscription de Beims
Inscrits, 25)341.- Votants, 17,048
MM. Diancourt, maire - de Reims,
gauche républicaine, 9,052 ELU.
Courmeaux, conseil géné-
ext. gauche, ,0 7,728
Au premier tour de scrutin, M. Courmeaux
avait obtenu 7,366 voix contre 5,847 à M. Por-
tevln, gauche républicaine, et 2,624 à M. Las-
serre, gauche républicaine. Ces deux candi-
dats se sont reUrés, comme on sait, pour sou-
tenir la candidature de M. Diancourt.
En matière électorale, il y a une philo-
sophie des chiffres. C'est à ce point de vue
qu il est bon d'envisager rapidement trois
des élections de dimanche.
A Paris, dans le huitième arondisse-
ment, les votes qui s'étaient disséminés
au premier tour de scrutin sur MM. Goi-
gniet et Desmarest se sont, au second,
groupés sur M. Clamageran avec une dis-
cipline parfaite, puisque celui-ci a obtenu.
213 voix de plus que la totalité des suffra-
ges républicains exprimés le 6 avril. Par
contre, malgré les pressantes objurgations
des journaux légitimistes et des notabi-
lités orléanistes, 684 partisans de M- Dal-
ligny ou de M. Binder ont montré une ré-
pugnance invincible à coopérer au triom-
phe du candidat bonapartiste.
Dans la Haute-Garonne, il est arrivé ce
que nous redoutions, et mgms pis encore.
Nous m reviendrons pas sur la tactique
bonapartiste, que nous avons déjà expli-
quée tout au long: p. est d'ailleurs tout
à ?tH lîoné et la ruse était de bonne G.un're.
Mais que çenser, en pyésence des chiffres
nouveaux, de la conduite des deux répu-
blicains avancés qui ont attaqué au pre-
mier tour la candidature républicaine
choisie par le comité ? M. Pénent, qui,
le 6 avril, obtient 8.193 suffrages, ne ga-
gne au second tour que 1,931 voix ;
et pourtant, sur MM. Ferran et de
Perpessac réunis, s'étaient, comptés
4,659 suffrages. Il y a donc là 2,728 voix
qui font défaut au champion de la Répu-
blique. Nous ne pouvons pas admettre que
ces voix soient des suffrages réactionnai-
res qui s'étalent tout d'abord malicieuse-
ment portés sur des noms de républicains
avancés ; nous pouvons d'autant moins
l'admettre que, le 5 mai 1878, M. Paul de
Rémusat groupait autant de voix que les
trois concurrents républicains du ô avril
1879. Mais abolis, ces 2,728 voix appartien-
nent à des républicains, à des républi-
cains qui, par leur abstention, ont fait le
succès du bonapartiste Niel !
Dans la Marne, il est à remarquer com-
bien le choix d'un bon candidat républi-
cain a eu d'effet sur les électeurs. M.
Courmeaux, le représentant de l'extrême
gauche, gagne au second tour 362 voix.
Mais, cette fois, il se trouve en face de
M. Diancourt, maire de Reims, qui, cé-
dant, entre les deux tours de scrutin, auî
sollicitations, obtient non seulement la
totalité des voix qu'avaient primitivement
groupées, le 6 avril, MM. Portevin et Las-
serre, mais encore 581 voix de plus que
çes deiu candidats réuni^
UNE DROLE DE PÉ fîTION
<
Vous allez croire que je me moque de
vous, ou que l'on s'est joué de ma sim-
plicité. Eh bien ! non ! la pièce que je vais
mettre sous vos yeux n'a pas été fabri-
quée à plaisir par un mystificateur de
mauvais goût; elle est réelle, authenti-
que; l'original en a été déposé précieu-
sement à la mairie d'Yssingeaux; et c'est
là qu'une bonne âme l'a transcrite pour
me l'envoyer, certifiée conforme.
Yssingeaux est un des chefs-lieux d'ar-
rondissement de la Haute-Loire, dépar-
tement qui se fait remarquer, sur la carte
de l'instruction publique, par une belle
tache noire. A quatre ou cinq kilomètres
d'Yssingeaux se trouvent deux hameaux,
si rapprochés l'un de l'autre qu'ils ne
forment à vrai dire qu'un seul village.
Aussi réunit-on, pour désigner administra-
tivement la commune, les deux noms en
un seul par un trait d'union : Sarlis-
Vannac. -
Sarlis-Vannac manquait d'école. Le
conseil municipal d'Yssingeaux prit la ré-
solution de lui en bâtir une, et obtint du
gOuVcinement qu'il compléterait par un
-léger subside la somme nécessaire aux
frais de première installation.
Quelques jours après, le maire d'Yssin-
geaux recevait une lettre signée de la
plupart des pères de famille de Sarlis et
de Vannac. Il crut d'abord, et vous
croyez sans doute aussi que c'était une
lettre de remerciement.
Eh bien! lisez ce morceau, je vous
prie, et savourez-le :
Yssingeaux, le 8 avril i879,
A monsieur le maire d'Yssingeaux,
Monsieur le maire,
Les soussignés, habitants de Sarlis-Vannac,
commune d'Yssingeaux, ont l'honneur de
vous exposer :
Que la création d'une école de garçons a
été décidée à Sarlis pour les deux villages
sus-énoncés;
Que même le gouvernement, sur la de-
mande de votre municipalité, a accordé la
somme de 3 000 francs pour aider à l'établis-
sement de cette école;
Mais crue, réflexion faite, la majeure partie
des habitants de Vannac ont pétitionné il y a
quelques mois à M. le préfet pour que ladite
école n'ait pas lieu ;
Les soussignés viennent aujourd'hui, pour
les mêmes motifs, qui sont qu'ils ne tiennent
pas à l'instruction, qui cependant-élève, déve-
loppe les Intelligences, donne de l'âsiô 0«1 iào.
ralise, vous prier d'empôçher an'"
.- soit donn6
suite à la fondation * 1-
suite à la fondat.on d .a.lte - école, attendu
qumll? s nen veu".:;:út pas du tout, et qu'on ne
peut iss Contraindre au progrès malgré eux.
Ils se disent avec respect, monsieur le mai-
re, vos humbles serviteurs.
, (Suivent les signatures.)
Je vous jure que ce n'est pas une far-
ce de fumiste. Je ne sais pas qui, diable !
a pu rédiger, cette pétition peur les im-
béciles qui l'ont signée. Je le soupçonne
d'y avoir mis quelque malice. Il se mo-
quait d'eux évidemment, quand il leur a
fait dire qu'ils ne tenaient point à l'ins-
truction, qui cependant développe l'in-
telligence, élève et moralise l'homme.
Mais c'était le fond de leur pensée, après
tout, et ils ont signé innocemment.
Quel argument en faveur de l'instruc-
tion obligatoire qu'une semblable péti-
tion 1
, FRANCISQUE SARCEY.
CE PAUVRE M. IABOULA y E 1
Il n'a vraiment pas de bonheur, ce pau-
vre M. Laboulaye ! Il tient absolument à
ce que Versailles- les - Glatigo y reste la
capitale de la France. Il n'admet pas
qu'un parlement siégeant dans une grande
ville y puisse trouver l'indépendance et
la sécurité. On lui répond que Londres,
Vienne, Stockholm, Copenhague, Rome,
Athènes, Madrid, sont en même temps
de grandes villes et les capitales des
pays parlementaires de l'Europe, que les
Chambres hautes et basses y siègent ss
être moins libres pour cela. N'importe I
M. Laboulaye ne se soucie pas de l'Eu-
rope. M. Laboulaye ne connaît qiyp l'A-
jçériqae, que du reste il ne vi^'ca jamais ;
M. Laboulaye n'a d'yeux que pour l'A-
mérique, M. Laboulaye ne consent à imi-
ter que l'Amérique. Le congrès améri-
cain tient ses séances à Washington ;
ergo le Parlement français tiendra les
siennes à Versaiiles-les-Glatigny. C'est
Washington qui a amené la République
en Amérique ; Versailles-les-Glatigny
peut seul la sauver en France. La Ré-
publique sera versaillaise ou ne sera
pas.
Encore faudrait-il que M. Laboulaye
eût raison au moins en Amérique. Or,
juste au moment eù les journaux pu-
bliaient la lettre de M. Laboulaye à son
ami italien, paraissait dans la Revue poli-
tique un très intéressant article de M. de
Varigny sur la capitale des Etats-Unis. Je
vais le résumer ici : on verra par là ce
que valent les profondes combinaisons
prêtées par l'honorable sénateur aux
grands politiques qui fondèrent l'Union.
Ils avaient de fort bonnes raisons de
ne point craindre que la liberté du con-
grès fut troublée par la population in-
quiète d'une grande ville. C'est qu'aucune
ville véritablement grande n'existait alors
en Amérique. Ni New-York, ni Boston,
ni Baltimore ou la Nouvelle-Orléans ne
ressemblaient alors à ce que ces cités
sont devenues depuis un demi-siècle, nul,
n pouvait même prévoir la prospérité
jl Jt prodigieux dévejQp;pe$çnt qui lçs
attendaient. En revanche, il y avait de fort
bonnes raisons pour ne faire d'aucune
d'elles la capitale politique. Une guerre
nouvelle était toujours à craindre avec
l'Angleterre, et il importait que la capi-
tale ne fût point au bord de la mer, c'est-
à-dire à la merci d'une surprise ou d'un
coup de main audacieux de l'ennemi.
Il faut ajouter qu'aucune de ces villes »
n'ambitionnait l'hoaaeur de recevoir le
congrès. Chacune comprenait fort bien
qu'elle ne pouvait devenir la capitale de
l'Union sans perdre quelque chose de sa
liberté, et c'est cette liberté qui lui était
chère d'abord. Ce sentiment était si vif
qu'aucun Etat ne songea à devenir à la
fois le chef et le serviteur de l'Union. On
aima mieux choisir un terrItoire à peu
près vers le milieu de la région alors co-
lonisée. Un petit district fut neutralisé en
empruntant quelques milles carrés à deux
Etats. Oi l'appela la Colombie, et ce fut
là que l'on bâtit Washington.
Songeait-on, en choisissant cet em-
placement, à procurer aux législateurs
une retraite bien paisible, à les placer
dans une sorte de cloître politique où
l'herbe pousserait autour de leur palais,
où nul bruit du dehors ne viendrait dé-
ranger leurs méditations philosophiques?
Hélas ! pas davantage. On traça, autour
du Congrès, quatre larges avenues se
coupant à angle droit et longues d'une
lieue chacune: on traça une série dg
rues, dont le développement n'est pas
moindre de 350 kilomètres. C'est même
un architecte français qui fut chargé de
dresser le plan. On tenait si peu à ce que
Washington demeurât une toute petite
ville qu'on la préparait à recevoir- quel-
que jour des habitants par centaines de
mille. Si les habitans ne sont pas ve-
nus, ce n'est pas qu'ils fissent peuc
à Washington et à ses contemporains;
c'est que les habitants ne viennent pas
nécessairement parce qu'on les ap-
pelle. On croyait que la ville nouvelle
que l'on construisait serait bientôt
par son importance politique la plus
grande ville de l'univers, et on en traçait
le plan en conséquence. Mais il s'est
trouvé que la position de Washington
n avait, au point de vue agricole ou i,!.:us:
triel, aucun de ces avantages qUi mar-
quent d'avance sur 1, carte l'empla-
cement des Pendes vilies; et tandis
5ue * ~w-York, Boston ou la Nou-
w- York, Boston ou la Nou-
velle-Orléans n'ont cessé de s'aerandir.
tandis que des villes comme Chicago ou
San-Francisco, dont le nom même il y a
trente'années n'existait pas, dépassent,
aujourd'hui un demi-million d'habitants/
Washington en compte cent vingt mille,
à peine et n'a que le silence dans ses
vastes rues, au lieu d'une foule bruyante.
L'entreprise des fondateurs de Was-
hington n'a pas réussi, et aujourd'hui M.
Laboulaye ce n'estpas la première fois
du reste que pareille mésaventure lui ar-
rive — leur impute à. profond et savant
calcul leur insuccès même. Il faut en
convenir; on n'a jamais été machiavé-
lique à meilleur compte,
Que n'a pas dit également M. Laboii-
laye sur les capitales particulières des
Etats d'Amérique, placées, à l'en croire,
par système et dessein réfléchi, dans de
petites villes, jamais dans les grands cen-
tres! Or, savez-vous combien il y a d'Etats
où la plus grande ville est en même temps
la capitale ? Il y en a ti sur 38, plus de la
moitié. Boston est capitale d'Etat, la Nou-
velle-Orléans est capitale d'Etat; Rich-
mond est capitale d'Etat. En Californie
! capitale est Sacramento, la plus gran-
de ville après San-Francisco.
M. Laboulaye a raison sans doute d'âd-
mirer et de vanter l'Amérique. Il est re-
grettable seulement que, l'admirant si
bien, il n'ait jamais .cédé à la curiosité de
l'aller voir. Il fût revenu assurément, la
connaissant mieux, de quektuas théories
qui n'ont rien à voir ayie les causes vé-
ritables de sa ptosrité républicaine.
CHARLES BIGOT.
5 4*.
LE ilEORUTEMENT DES OFFICIERS
Si j'ai réussi à vous Intéresser à l'impor-
tante question qui a fait le sujet des deux
articles précédents, vous savez pourquoi
le mode de recrutement de notre corps
d'officiers ne répond plus aux nécessités
de la situation présente. Si j'ai su me
faire comprendre,vous avez vu pour quel-
les raisons il n'y a plus à reculer d"tant
une réforme reconnue urgente., et pour
quelles raisons aussi cette réforme devra
être radicale sous peine de n'être pas effi-
cace ; vous avez vu que pour donner à
la composition du corps d'officiers l'homo-
généité qu'elle n'a pas, on propose de
prendre une base plus rationnelle, par-
tant plus solide : le principe d'une origine
commune. Enfin, si vous avez bien voulu
suivre les développements que J'ai four-
nis précédemment, vous connaissez à ce
point de vue spécial l'économie au projet
de loi de l'honorable M. des Roys, oui va
être bientôt soumis à l'examen du Parle-
ment.
Nous sommes donc d'accord, j'espère
sur le principe et sur l'application qui
pourra en être faite dans un avenir plus
ou moins prochain. Mais, si vous vous la
rappelez, J'ai fait quelques réserves à pro-
pos d'une des catégories qui servent à ali-
menter actuellement le cadre d'officiers
dans les différentes armes ; il ne sera pas
OiseUZ, le pense, d'examiner de près cé
côté de là question qui nous oecups Qu'on
ne s y trompe pas, c'est un des points dé-
licats du problème, et je Crains fort que
l'auteur du projet nouy^au n'ait pas trou,
vé la vraie solution,
L'honorable M. des Roys a pris soin de
E! daDj qs des wotlfe qu'il ne
mis SIÈCLE
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
16, rue Cadet, 16
les Manuscrits non insérés ne seront pas rendue.
ABONNEMENTS
PARIS
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Siamois. 25 -))
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Supplément pour l'Étranger 1 fr. par trimestre
Les abonnements partent des 10r et 15 de chaque mois
Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et Ce
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Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et Q
6, Place de la Bourse, 6
BULLETIN
Paris, le 22 avril 1879.
Une dépêche de Rome annonce l'arrivée
dans cette ville de délégués épirotes char-
gés de remettre au gouvernement italien
un mémoire dans lequel ils s'attachent à
démontrer que l'Epire fait partie de la
Grèce. Ces délégués, qui rempliront la
même mission auprès de toutes les gran-
des puissances, rappellent à l'appui de leur
thèse la part qu'a prise l'Epire dans les
luttes pour l'indépendance de la Grèce, et
Ils déclarent qu'ils sont prêts à s'en rap-
porter à un plébiscite. Il convient d'ajou-
ter que les Albanais qui habitent la pro-
vince ont envoyé de leur côté des délé-
gués pour s'opposer à la réunion de l'E-
pire, et surtout de la ville de Janina à la
Grèce. Ces délégués ont même fait enten-
dre que si la Turquie venait à cder sur
ce point, la population entièrô se soulè -
verait. Il va sans dire que la Porte soutient
les prétentions des Albanais..
Une dépêche de Constantinople annonce
que le sultan aurait définitivement ap-
prouvé la convention avec l'Autriche, re-
lative à l'ooeupation de Novi-Bazar. En
conséquence, le grand-vizir aurait retiré
sa démission.
Les élections aux Cor lès espagnoles ont
eu lieu dimanche. Les résultats qui nous
sont parvenus jusqu'à présent sont très
incomplets. Les électeurs ont montré peu
d'empressement à se rendre au scrutin et
le chiffre des abstentions est très considé-
rable. Il va sans dire que, comme à l'ordi-
naire en Espagne, les candidats patronnés
par le gouvernement l'ont emporté en
grande majorité. Jusqu'à présent, qua-
rante-cinq candidats de l'opposition au-
raient été élus.
Le gouvernement indien n'est pas en-
core fixé sur les dispositions véritables de
Yakoub-Khan, mais il attend une réponse
définitive d'ici à quelques jours. S'il re-
fuse de receveir le major Cavagnari pour
discuter les conditions de la paix, les
troupes anglaises marcheront immédiate-
ment sur Caboul.
Les nouvelles de l'Inde font prévoir une
guerre prochaine avec la Birmanie.
E. BARBIER.
_o'U.r.. de P-.i..
PETITE BOURSE DU SOI.
500. 115 fr. 07 1/2, 12 i/2.
Turc J.J. 11 fr. 42 1/2
Banque ottomane.. 491 fr. 87, 49312,
Egypte. 228 fr. 75, 12.
8~)1. 3/4, 7/8.
2%: 88 « MM/8.
Italien78 f** 30, 35.
ÉCHEC A LA LOI
Nous avions assez bonne opinion dé
nos contemporains pour espérer qu'en
1879 la France ne verrait pas sortir de
terre une question Blanqui.
Le mal est fait; la question Blanqui
est posée, et même imposée par 6,900
électeurs de Bordeaux : il ne nous reste
plus qu'à la résoudre.
Appliquons-y toute notre raison, et te-
nons-nous en garde contre la passion,
quelle qu'elle soit, mauvaise ou bonne.
La meilleure ne vaudra jamais en oes
jnatières un atome de logique.
J1 ne s'agit pas de savoir si le dernier
coup de main de Blanqui est pardonnable
ou haïssable, ni dans, quelle mesure la
personne du vieux prisonnier mé-
rite l'intérêt et la pitié des bonnes
âmes. Admettons même a priori, pour ne
désobliger personne, que le 31 octobre
1.870 fut une journée vénielle, que Blan-
qui, au total, a fait plus de bien que de
mal à la République, et que, par ses qua-
rante» années de prison, ce vieillard est
devenu non seulement inoffensif, msis
sympathique. Ces concessions nous coû-
tent peu, à nous qui ne voyons pas dans
le débat actuel la personne d'un homme,
mais l'avenir d'un peuple et la sainteté
d'un principe.
Il serait même oiseux de rechercher,
au point où nous en sommes, si le gou-
vernement s'est montré politique en re-
fusant d'amnistier Blanqui le 19 avril, et
s'il a fait tout son devoir en tolérant les
réunions, les affiches et les diverses
propagandes de la candidature Pianqui.
Ecartons, écartons ! Plus le terrain sera
déblayé, plus il sera solide sous les
pieds des champions du droit et de la Ipj.
Nous sommes en présence d'un fait
très simple, et d'autant plus grave. Dans
une grande ville républicaine, deux can-
didats républicains briguaient concur-
remment les rafrages des électeurs. L un
des deux, M. André Lavertujon, homme
considérable et publiciste distingué, jouit
de tous ses droits politiques ; l'autre, M.
Blanqui, eoadamné k vie, n'est plus ni
électéur, tii éligible. Les électeurs de la
1re circonscription de Bordeaux ont don-
né 5 333 çandidat éligible et
0,800 à l'inéligible *
Sur tous les points du globe trrestre
où la logique n'a pas perdu le gouverne-
ment des esprits, une telle question sera
résolue d'un seul mot. Tout homme de
bon sens vous répondra sans hésiter :
Blancrui n'est pas élu, puisqu'il n'était
J'as, eH4ble. Les bulletins qui portent
son nom fussent-Ils deux fois plus nom*
breux, eût-il réuni l'ua&aigiité des vo-
tants, il en serait de même , puis-
que tout vote émis en sa faveur est
nul, radicalement nul, aussi nul que
s'il portait le nom d'un mineur, d'un
étranger, d'un mort ! Les seuls bul-
letins à compter sont ceux du caadidçf
éligible. M. Lavertujon en a obtenu 5,333
contre zéro. C'est plus qu'il n'en fallait
pour gagner la partie dans un scrutin de
ballottage. M. Lavertujon est donc in-
contestablement élu.
Voilà la vérité et la justice. Mais nous
vivons en France, dans un pays où les
révolutions et les coups d'Etat ont trou-
blé la notion du droit dans les cerveaux
les mieux organisés. On y a vu des con-
damnés à vie amnistiés par le pavé des
barricades, ou par le sabre des préto-
riens, et bombardés ensuite au parlement
par le suffrage universel. Des étrangers
y ont obtenu, sans le solliciter, un man-
dat législatif, que l'opinion du moment
jugeait valable. Notre éducation politi-
que, improvisée et partant incomplète,
fait croire à bien des gens que la souve-
raineté nationale est sans limites, comme
celle des rois de droit divin, et qu'au suf-
frage universel, nouveau Louis XIV, tout
est permis. On va plus loin, on lui ac-
corde une sorte d'infaillibilité, et cela
dans les régions où l'on résiste le plus
énergiquement à l'infaillibilité papale.
Roma locuta, causa finita. Il semble que
la loi elle-même n'ait qu'à se taire, quand
le suffrage universel a parlé.
Mais le suffrage universel, s'il est t ès-
légitimement l'autorité suprême en poli-
tique, est tout-à-fait incompétent en ma-
tière judiciaire. Il choisit les législateurs,
il ne fait pas directement les lois ; à plus
forte raison lui est-il interdit de les en-
freindre et de les violer. Il n'a pas plus le
droit d'amnistier ceux que la justice a
frappés pour le crime du 31 octobre
qu'un condamné pour meurtre, un con-
damné pour vol, un condamné pour at-
tentat à la pudeur : ce ne sont pas là ses
affaires. Un plébiscite de sept millions
de voix en faveur de Troppmann n'aurait
pas plus de force en droit qu'un fétu de
paille placé entre le couteau de la guil-
lotine et la nuque du condamné.
A plus forte raison serait-il enfantin
de prétendre que le vote d'une circons-
cription électorale sur plus de 520 peut
abroger les prescription de la loi.La loi,
en vertu de laquelle M. Blanqui est iné-
ligible, est une œuvre parlementaire,
faite au nom du pays tout entier par ses
représentants légitimes. Les 6,800 élec-
teurs qui l'ont considérée comme nulle
et non avenue ont obéi à un senti-
ment que nous respectons, parce qu'il est
sincère ; mais pnt-ils donc la vanité de
croire que la France s'incarne en eux
seuls? La souveraineté réside dans le
corps électoral tout entier et non dans
chacun des groupes de citoyens que l'é-
lection appelle aux urnes. S'il pouvait
être admis up seul moment qu'une cir-
conscription a le difoit d'etfcer un article
du Code, ou de modifier la loi électorale,
ou même de changer la constitution, il y
aurait bientôt plus de Frances en Fran-
ce que l'on n'a vu d'Es pagnes en EpagD{i
au temps de l'insanité cantonale. L'élec-
tion d'un inéligible serait bientôt suivie
d'un second attentat du même genre, et
d'un troisième, et de vingt autres. Cli-
que circonscription déchirerait sa page
du Code, iégalisèrait sa fantaisie, pro-
clamerait son gouvernement, et la grande
unité française, œuvre de dix siècles et
plus, s'émietterait. en moins de deux
ans!
Heureusement le vote des 6,800 élec-
teurs de Bordeaux n'est qu'une rêverie
de politiciens échauffés, une vapeur po-
litique et sentimentale qui ne saurait
prendre corps avant le vote de la Cham-
bre. Nous connaissons cette Assemblée,
un peu jeune et médiocrement expéri-
mentée, pt, eaus la croire incomparable
ou introuvable, nous l'estiraons sincè-
rement. Jamais, nous en sommes cer-
tains, elle ne validera l'élection de M.
Blanqui. EUe ne peut pas même la dis-
cuter, car le législateur ne discute
pas ia violation des lois fondamentales
de son pays. Nos représentants, quelle
q soit leur couleur ou leur opinion,
qu'ils siègent à l'extrême gauche ou à
l'extrême droite, ne compromettront pas
leiirs poms dans une si étrange et si
monstrueuse aventure. Les bonapartistes
eux-mêmes, s'ils ont profité du secret
pour grossir à Bordeaux la majorité de
Blanqui, y regarderont à deux fois vnt
de le déclarer élu dans un vote au scrutin
nominal.
Le gouvernement qui s'est très-sage-
ment abstenu de pencher à droite ou à
gauche dans la dernière vérification des
pouvoirs, ne pourra pas rester neutre en
présence d'un échec manifeste à la Loi.
Il donnera tout entier, avec une vigueur
d'autant plus grande, qu'elle ne s'est pas
dépensée jusqu'à présprrt. Ce sera le cas
ou jamais de poser la question de cabi-
net, et mieux encore, car une République
SÛÏJS lois est un gouvernement qui n'a de
nom dans aueuifê langue. Un pays où le
ministère ne se révolterait pas contre
l'élection Blanqui un pays où le Parle-
ment ne l'invaliderait pas avec indigna-
tion serait un pays bon à sauver, et le
aa-uveur (vous savez ce que c'est) ne se
ferait pas attendre.
Donc, on invalidera M. Blanqui, ou plu-
tôt on ne lui fera pas même cette faveur ;
on validera M. 4n4r Lavertujon, comme
le seul candidat désigné par les électeurs
au deuxième tour dé scrutin.
La question$era-t-elle ainsi résolue?
Non; nous eonnaissoïig asses le véritable
élu de la lt0 circonscription de Bordeaux
pQur afiin^sr qu'il ne sa croira pas suffi-
samment autorisé par 533 suffrages et
qu'il s'empressera de donner sa dé-
plsion. ,"
fcçMlectfpi 4e pprteux
seront convoqués à nouveau dans un dé-
lai maximum de trois mois. Dans l'inter-
valle, le ministère fera ses réflexions, il
avisera. C'est à lui seul qu'il appartient
de décider si l'amnistie appliquée à Bian.
qui dans les circonstances présentes est
un acte de bonne ou de mauvaise poli-
tique. S'il cède à la pression des intran-
sigeants, il s'expose à de nouvelles et
peut-être à de plus dangereuses aventu-
res, car Blanqui n'est que le premier ter-
me d'une série qui le mènera loin, il nous
expose, nous tous qui depuis tantôt huit
ans poussons les bons citoyens vers la
République conservatrice, à perdre en
quelques jours tout le fruit de nos longs
efforts. S'il résiste honorablement, comme
nous l'espérons, il risque d'assister à une
seconde édition du scrutin de dimanche
dernier. Il faut toujours compter avec
l'entêtement des hommes, et rien ne
prouve que les électeurs de Bordeaux,
travaillés par la presse d'extrême gau-
che, reviendront de leur égarement. Tou-
tefois on peut croire qu'ils ne se con-
damneront pas eux mêmes à une sorte
de déchéance, et que,seuls,dans ce grand
pays, ils voudront être sans représen-
tant.
On pourra d'ailleurs, dans trois mois,
donner ample satisfaction au sentiment
d'humanité qui est leur principal mobile.
Dans "trois mois, l'amnistie ne sera plus
le corollaire obligé de la grâce. La Ré-
publique tirera Blanqui de sa prison, ce
qui est fort admissible, sans lui ouvrir
la Chambre des députés, ce qui serait
excessif. -
ABOUT.
Les délégués des sociétés savantes des
départements ont accueilli, avant-hier,
par des applaudissements répétés, les sa-
ges paroles prononcées par M. Jules Ferry,
dans l'amphithéâtre de la Sorbonne, sur
l'enseignement public et les droits de
l'Etat. Nous sommes convaincus que les
déclarations de M. le ministre de l'ins-
truction publique exciteront le même
assentiment chez tous les Français éclai-
rés et véritablement conservateurs. On
ne pouvait mieux réfuter le fameux ar-
gument de la liberté du père de famille
que ne l'a fait M. le ministre de l'instruc-
tion publique quand il a dit : « Méfions-
nous de ces prétendues libertés qui ten-
dent à dissoudre l'unité morale de la
France. Méfions-nous-en, messieurs, car
cette liberté ne peut exister de créer
deux Frances là où il n'y en a qu'une, et
de faire deux parts dans la jeunesse fran-
çaise, ayant la même origine, étant de
même race, mais n'ayant les mêmes idées
ni sur le passé de la France, ni sur son
avenir, et qui, bien que parlant la même
langue, finiraient par ne pas se connaître
et ne plus se comprendre. Cette liberté-là,
nous la rejetons, car ce n'est pas là, mes-
sieurs, une liberté qui se défend ; c'est
une servitude qui se prépare et c'est un
despotisme qui grandit 1 » Tel est, en effet,
le péril menaçant, le danger très- grave,
dont sont frappés tous les yeux un peu
clairvoyants. C'est pourquoi nous enga-
tepns le gouvernement à persévérer en
dépit des sophismes et des pétitioqs, en
dépit des clameurs et des outrages, et à
revendiquer jusqu'au bout le droit de
l'Etat usurpé ou méconnu par l'Eglise.
Et ce droit est-il donc si exorbitant?
« Ce droit, a dit M. Ferry, ce droit de
prééminence et de suprématie que nos
père, - je ne parle pas de nos pres
d'il y a cerif ans, mais seulement de no s
pères de la génération dé 1830 — que
nos pères appelaient excellemment le
pouvoir de l'Etat dans l'éducation, ce
droit, nous voulons le maintenir; nous
ne voulons pas le monopole, ainsi qu'on
le dit faussement, mais le contrôle; nous
ne voulons pas l'asservissement, ainsi
qu'on le dit calommeusement, mais les
garanties. » Voilà ce que le ministère
s'et proposé en présentant aux Cham-
bres les projets de loi contre lesquels *e
parti clérical, uni à la coalition monar-
chique, essaye de soulever une agitation
factice. Les délégués des sociétés savan-
tes ont témoigné, par leur chaleureuse
approbatipn, qu'ils comprenaient et qu'ils
approuvaient le ministre. Etait-il possi-
blè eu" effet d'exposer en termes plUS
clairs une politique conçue avec plus de
prudence et de loyauté
EUG. LIÉBËRT.
- 1 ■ ■ i ii m
Elections législatives du 20 Avril
(SCRUTIN DE BALLOTTAGE)
SEINE
Paris. - Huitième arrondissement
Inscrits. 16.141 — Votants. 11,614
MM. Godelle, anc. avocat g6n., b. 6,509 Elu.
Claîaageraiï, cons. mun. rép. 5,011
Dalligny, 9
Bulletins blancs. 73
Le 6 avril, au premier tour de scrutin, les
trois candidats réactionnaires avalent réuni
7,193 suffrages, répartis de la manière sui-
vante : M. Godelle, 4,071 ; M. Dalligny, an-
cien maire, centre droit, 2,202; M. Binder, clé-
rical, 917. Les trois candidats républicains
n'avalent réuni que 4,798 voix, savoir: M.
G!amç*g$ran, gaucho républicaine, 3,018; m.
Colgriet, Union républicaine, 1,134 ; M.T>es-
marest, centro-gauche, 616.
CREUSE
eu.r:ième circonscription dAubusson
Inscrits : 11,93 — Votants : 4,819
M. Lp Par9, publ Union rép. 4.344 lu
Lauly, républicain. 2u9
L&ssalgné, républicain. 69
Biglotiai |8|
Au prêmisr tour de scrutin, sept candidats
républicains s'étaient partagé les suffrages :
M. Le Faure avait obtenu 3,096 voix; M. Lauly
1,759; M. Lassalgne 1,068; M. Gervais de La-
fond 923; M. le docteur Game 2\7; M. le doc-
teur Cancalon 89, et M. Buisson 39. MM. Lau-
ly et Lassaigne s'étaient désistés ainsi que les
autres candidats.
HAUTE-GARONNE
Arrondissement de Muret
Inscrits, 28,099. — Votants, 21,819.
MM.Nlel, bonapartiste 11,589Eiu.
Panent, nire de Catères, g. r. 10,124
Voix perdues 126
Au premier tour de scrutin du 6 avril, les
trois candidats républicains avaient réuni
12,852 suffrages. M. Louis Penent, 8,193 voix;
M. Ferran, Union républicaine, 2,792 ; M. de
Perpessac, Union républicaine, 1,867. M. Niel,
bonapartiste, avait obtenu 4,431.
Au f4 octobre 1877, M. Niel, bonapartiste,
candidat officiel du 16 Mai, a été nommé par
12,491 voix contre 11,578 à M. Paul de Rému-
sat, député rép ublicain sortant.
Le 5 mal 18 78, M. Paul de Rémufat avait
été nommé par 12,913 voix contre 11,161 à
M. Niel, dont l'élection avait été invalidée.
GIRONDE
Première circonscription de Bordeaux
Inscrits, 24,429 — Votants, 12,332
-ttjtf. Blanqni, extrême gauche, 6.796 Elu.
A. Lavertujon, gauche rép. 5,330
Au premier tour de scrutin, M. Lavertujon
avait obtenu 4 665 voix ; M. BlanquÍ, 3.673;
M. le docteur Métadler, UDlon républicaine,
1,6?4; M. 0. Bernard, Union républicaine, 1,564.
Il y avait eu 472 voix perdues.
INDRE-ET-LOIRE
Deuxième circonscription de Tours
Inscrits, 26,179. — Votants, 12,768
M. A. RivIère, Union rép. 10.747 Elu.
Voix diverses. 1,285
Au premier tour de scrutin, M. Rivière,
Union républicaine, avait obtenu 9,476 contre
9,004 à M. A. Tiphaine, gauche républicaine, et
700 nuls.
LOIR-ET-CHER
Première circonscription de Blois
Inscrits, 22,614. — Votants, 13,196
MM. A. Deniau, cons. gén., gau-
che répub. 8.316 Elu.
Jullien, avoc., extrême gauc. 4.880
Au premier tour de ssrutin, M. Deniau avait
obtenu 7,220 voix contre 5,895 à M. Julllen,
extrême gauche; 1,506 à M. Chavigny, Union
républicaine; 20 à M. Lafaurie, et 2,561 voix
perdues. -
LOZÈRE
Arrondissement de Florac
Inscrits, 11,302. — Votants, 5,758
MM. Belon, anc. proc. de la Rép. ,
gauche républicaine, 4,982 ELU.
Gauger, républicain, 543
Voix diverses et perdues 153
Au premier tour de scrutin, M. Belon avait
obtenu 3,921 voix contre 2,022 à M. Gauger,
avocat, Union républicaine; 1,939 à M. Val-
croze, centre gauche, et 207 voix perdues.
MARNE
Première circonscription de Beims
Inscrits, 25)341.- Votants, 17,048
MM. Diancourt, maire - de Reims,
gauche républicaine, 9,052 ELU.
Courmeaux, conseil géné-
ext. gauche, ,0 7,728
Au premier tour de scrutin, M. Courmeaux
avait obtenu 7,366 voix contre 5,847 à M. Por-
tevln, gauche républicaine, et 2,624 à M. Las-
serre, gauche républicaine. Ces deux candi-
dats se sont reUrés, comme on sait, pour sou-
tenir la candidature de M. Diancourt.
En matière électorale, il y a une philo-
sophie des chiffres. C'est à ce point de vue
qu il est bon d'envisager rapidement trois
des élections de dimanche.
A Paris, dans le huitième arondisse-
ment, les votes qui s'étaient disséminés
au premier tour de scrutin sur MM. Goi-
gniet et Desmarest se sont, au second,
groupés sur M. Clamageran avec une dis-
cipline parfaite, puisque celui-ci a obtenu.
213 voix de plus que la totalité des suffra-
ges républicains exprimés le 6 avril. Par
contre, malgré les pressantes objurgations
des journaux légitimistes et des notabi-
lités orléanistes, 684 partisans de M- Dal-
ligny ou de M. Binder ont montré une ré-
pugnance invincible à coopérer au triom-
phe du candidat bonapartiste.
Dans la Haute-Garonne, il est arrivé ce
que nous redoutions, et mgms pis encore.
Nous m reviendrons pas sur la tactique
bonapartiste, que nous avons déjà expli-
quée tout au long: p. est d'ailleurs tout
à ?tH lîoné et la ruse était de bonne G.un're.
Mais que çenser, en pyésence des chiffres
nouveaux, de la conduite des deux répu-
blicains avancés qui ont attaqué au pre-
mier tour la candidature républicaine
choisie par le comité ? M. Pénent, qui,
le 6 avril, obtient 8.193 suffrages, ne ga-
gne au second tour que 1,931 voix ;
et pourtant, sur MM. Ferran et de
Perpessac réunis, s'étaient, comptés
4,659 suffrages. Il y a donc là 2,728 voix
qui font défaut au champion de la Répu-
blique. Nous ne pouvons pas admettre que
ces voix soient des suffrages réactionnai-
res qui s'étalent tout d'abord malicieuse-
ment portés sur des noms de républicains
avancés ; nous pouvons d'autant moins
l'admettre que, le 5 mai 1878, M. Paul de
Rémusat groupait autant de voix que les
trois concurrents républicains du ô avril
1879. Mais abolis, ces 2,728 voix appartien-
nent à des républicains, à des républi-
cains qui, par leur abstention, ont fait le
succès du bonapartiste Niel !
Dans la Marne, il est à remarquer com-
bien le choix d'un bon candidat républi-
cain a eu d'effet sur les électeurs. M.
Courmeaux, le représentant de l'extrême
gauche, gagne au second tour 362 voix.
Mais, cette fois, il se trouve en face de
M. Diancourt, maire de Reims, qui, cé-
dant, entre les deux tours de scrutin, auî
sollicitations, obtient non seulement la
totalité des voix qu'avaient primitivement
groupées, le 6 avril, MM. Portevin et Las-
serre, mais encore 581 voix de plus que
çes deiu candidats réuni^
UNE DROLE DE PÉ fîTION
<
Vous allez croire que je me moque de
vous, ou que l'on s'est joué de ma sim-
plicité. Eh bien ! non ! la pièce que je vais
mettre sous vos yeux n'a pas été fabri-
quée à plaisir par un mystificateur de
mauvais goût; elle est réelle, authenti-
que; l'original en a été déposé précieu-
sement à la mairie d'Yssingeaux; et c'est
là qu'une bonne âme l'a transcrite pour
me l'envoyer, certifiée conforme.
Yssingeaux est un des chefs-lieux d'ar-
rondissement de la Haute-Loire, dépar-
tement qui se fait remarquer, sur la carte
de l'instruction publique, par une belle
tache noire. A quatre ou cinq kilomètres
d'Yssingeaux se trouvent deux hameaux,
si rapprochés l'un de l'autre qu'ils ne
forment à vrai dire qu'un seul village.
Aussi réunit-on, pour désigner administra-
tivement la commune, les deux noms en
un seul par un trait d'union : Sarlis-
Vannac. -
Sarlis-Vannac manquait d'école. Le
conseil municipal d'Yssingeaux prit la ré-
solution de lui en bâtir une, et obtint du
gOuVcinement qu'il compléterait par un
-léger subside la somme nécessaire aux
frais de première installation.
Quelques jours après, le maire d'Yssin-
geaux recevait une lettre signée de la
plupart des pères de famille de Sarlis et
de Vannac. Il crut d'abord, et vous
croyez sans doute aussi que c'était une
lettre de remerciement.
Eh bien! lisez ce morceau, je vous
prie, et savourez-le :
Yssingeaux, le 8 avril i879,
A monsieur le maire d'Yssingeaux,
Monsieur le maire,
Les soussignés, habitants de Sarlis-Vannac,
commune d'Yssingeaux, ont l'honneur de
vous exposer :
Que la création d'une école de garçons a
été décidée à Sarlis pour les deux villages
sus-énoncés;
Que même le gouvernement, sur la de-
mande de votre municipalité, a accordé la
somme de 3 000 francs pour aider à l'établis-
sement de cette école;
Mais crue, réflexion faite, la majeure partie
des habitants de Vannac ont pétitionné il y a
quelques mois à M. le préfet pour que ladite
école n'ait pas lieu ;
Les soussignés viennent aujourd'hui, pour
les mêmes motifs, qui sont qu'ils ne tiennent
pas à l'instruction, qui cependant-élève, déve-
loppe les Intelligences, donne de l'âsiô 0«1 iào.
ralise, vous prier d'empôçher an'"
.- soit donn6
suite à la fondation * 1-
suite à la fondat.on d .a.lte - école, attendu
qumll? s nen veu".:;:út pas du tout, et qu'on ne
peut iss Contraindre au progrès malgré eux.
Ils se disent avec respect, monsieur le mai-
re, vos humbles serviteurs.
, (Suivent les signatures.)
Je vous jure que ce n'est pas une far-
ce de fumiste. Je ne sais pas qui, diable !
a pu rédiger, cette pétition peur les im-
béciles qui l'ont signée. Je le soupçonne
d'y avoir mis quelque malice. Il se mo-
quait d'eux évidemment, quand il leur a
fait dire qu'ils ne tenaient point à l'ins-
truction, qui cependant développe l'in-
telligence, élève et moralise l'homme.
Mais c'était le fond de leur pensée, après
tout, et ils ont signé innocemment.
Quel argument en faveur de l'instruc-
tion obligatoire qu'une semblable péti-
tion 1
, FRANCISQUE SARCEY.
CE PAUVRE M. IABOULA y E 1
Il n'a vraiment pas de bonheur, ce pau-
vre M. Laboulaye ! Il tient absolument à
ce que Versailles- les - Glatigo y reste la
capitale de la France. Il n'admet pas
qu'un parlement siégeant dans une grande
ville y puisse trouver l'indépendance et
la sécurité. On lui répond que Londres,
Vienne, Stockholm, Copenhague, Rome,
Athènes, Madrid, sont en même temps
de grandes villes et les capitales des
pays parlementaires de l'Europe, que les
Chambres hautes et basses y siègent ss
être moins libres pour cela. N'importe I
M. Laboulaye ne se soucie pas de l'Eu-
rope. M. Laboulaye ne connaît qiyp l'A-
jçériqae, que du reste il ne vi^'ca jamais ;
M. Laboulaye n'a d'yeux que pour l'A-
mérique, M. Laboulaye ne consent à imi-
ter que l'Amérique. Le congrès améri-
cain tient ses séances à Washington ;
ergo le Parlement français tiendra les
siennes à Versaiiles-les-Glatigny. C'est
Washington qui a amené la République
en Amérique ; Versailles-les-Glatigny
peut seul la sauver en France. La Ré-
publique sera versaillaise ou ne sera
pas.
Encore faudrait-il que M. Laboulaye
eût raison au moins en Amérique. Or,
juste au moment eù les journaux pu-
bliaient la lettre de M. Laboulaye à son
ami italien, paraissait dans la Revue poli-
tique un très intéressant article de M. de
Varigny sur la capitale des Etats-Unis. Je
vais le résumer ici : on verra par là ce
que valent les profondes combinaisons
prêtées par l'honorable sénateur aux
grands politiques qui fondèrent l'Union.
Ils avaient de fort bonnes raisons de
ne point craindre que la liberté du con-
grès fut troublée par la population in-
quiète d'une grande ville. C'est qu'aucune
ville véritablement grande n'existait alors
en Amérique. Ni New-York, ni Boston,
ni Baltimore ou la Nouvelle-Orléans ne
ressemblaient alors à ce que ces cités
sont devenues depuis un demi-siècle, nul,
n pouvait même prévoir la prospérité
jl Jt prodigieux dévejQp;pe$çnt qui lçs
attendaient. En revanche, il y avait de fort
bonnes raisons pour ne faire d'aucune
d'elles la capitale politique. Une guerre
nouvelle était toujours à craindre avec
l'Angleterre, et il importait que la capi-
tale ne fût point au bord de la mer, c'est-
à-dire à la merci d'une surprise ou d'un
coup de main audacieux de l'ennemi.
Il faut ajouter qu'aucune de ces villes »
n'ambitionnait l'hoaaeur de recevoir le
congrès. Chacune comprenait fort bien
qu'elle ne pouvait devenir la capitale de
l'Union sans perdre quelque chose de sa
liberté, et c'est cette liberté qui lui était
chère d'abord. Ce sentiment était si vif
qu'aucun Etat ne songea à devenir à la
fois le chef et le serviteur de l'Union. On
aima mieux choisir un terrItoire à peu
près vers le milieu de la région alors co-
lonisée. Un petit district fut neutralisé en
empruntant quelques milles carrés à deux
Etats. Oi l'appela la Colombie, et ce fut
là que l'on bâtit Washington.
Songeait-on, en choisissant cet em-
placement, à procurer aux législateurs
une retraite bien paisible, à les placer
dans une sorte de cloître politique où
l'herbe pousserait autour de leur palais,
où nul bruit du dehors ne viendrait dé-
ranger leurs méditations philosophiques?
Hélas ! pas davantage. On traça, autour
du Congrès, quatre larges avenues se
coupant à angle droit et longues d'une
lieue chacune: on traça une série dg
rues, dont le développement n'est pas
moindre de 350 kilomètres. C'est même
un architecte français qui fut chargé de
dresser le plan. On tenait si peu à ce que
Washington demeurât une toute petite
ville qu'on la préparait à recevoir- quel-
que jour des habitants par centaines de
mille. Si les habitans ne sont pas ve-
nus, ce n'est pas qu'ils fissent peuc
à Washington et à ses contemporains;
c'est que les habitants ne viennent pas
nécessairement parce qu'on les ap-
pelle. On croyait que la ville nouvelle
que l'on construisait serait bientôt
par son importance politique la plus
grande ville de l'univers, et on en traçait
le plan en conséquence. Mais il s'est
trouvé que la position de Washington
n avait, au point de vue agricole ou i,!.:us:
triel, aucun de ces avantages qUi mar-
quent d'avance sur 1, carte l'empla-
cement des Pendes vilies; et tandis
5ue * ~w-York, Boston ou la Nou-
w- York, Boston ou la Nou-
velle-Orléans n'ont cessé de s'aerandir.
tandis que des villes comme Chicago ou
San-Francisco, dont le nom même il y a
trente'années n'existait pas, dépassent,
aujourd'hui un demi-million d'habitants/
Washington en compte cent vingt mille,
à peine et n'a que le silence dans ses
vastes rues, au lieu d'une foule bruyante.
L'entreprise des fondateurs de Was-
hington n'a pas réussi, et aujourd'hui M.
Laboulaye ce n'estpas la première fois
du reste que pareille mésaventure lui ar-
rive — leur impute à. profond et savant
calcul leur insuccès même. Il faut en
convenir; on n'a jamais été machiavé-
lique à meilleur compte,
Que n'a pas dit également M. Laboii-
laye sur les capitales particulières des
Etats d'Amérique, placées, à l'en croire,
par système et dessein réfléchi, dans de
petites villes, jamais dans les grands cen-
tres! Or, savez-vous combien il y a d'Etats
où la plus grande ville est en même temps
la capitale ? Il y en a ti sur 38, plus de la
moitié. Boston est capitale d'Etat, la Nou-
velle-Orléans est capitale d'Etat; Rich-
mond est capitale d'Etat. En Californie
! capitale est Sacramento, la plus gran-
de ville après San-Francisco.
M. Laboulaye a raison sans doute d'âd-
mirer et de vanter l'Amérique. Il est re-
grettable seulement que, l'admirant si
bien, il n'ait jamais .cédé à la curiosité de
l'aller voir. Il fût revenu assurément, la
connaissant mieux, de quektuas théories
qui n'ont rien à voir ayie les causes vé-
ritables de sa ptosrité républicaine.
CHARLES BIGOT.
5 4*.
LE ilEORUTEMENT DES OFFICIERS
Si j'ai réussi à vous Intéresser à l'impor-
tante question qui a fait le sujet des deux
articles précédents, vous savez pourquoi
le mode de recrutement de notre corps
d'officiers ne répond plus aux nécessités
de la situation présente. Si j'ai su me
faire comprendre,vous avez vu pour quel-
les raisons il n'y a plus à reculer d"tant
une réforme reconnue urgente., et pour
quelles raisons aussi cette réforme devra
être radicale sous peine de n'être pas effi-
cace ; vous avez vu que pour donner à
la composition du corps d'officiers l'homo-
généité qu'elle n'a pas, on propose de
prendre une base plus rationnelle, par-
tant plus solide : le principe d'une origine
commune. Enfin, si vous avez bien voulu
suivre les développements que J'ai four-
nis précédemment, vous connaissez à ce
point de vue spécial l'économie au projet
de loi de l'honorable M. des Roys, oui va
être bientôt soumis à l'examen du Parle-
ment.
Nous sommes donc d'accord, j'espère
sur le principe et sur l'application qui
pourra en être faite dans un avenir plus
ou moins prochain. Mais, si vous vous la
rappelez, J'ai fait quelques réserves à pro-
pos d'une des catégories qui servent à ali-
menter actuellement le cadre d'officiers
dans les différentes armes ; il ne sera pas
OiseUZ, le pense, d'examiner de près cé
côté de là question qui nous oecups Qu'on
ne s y trompe pas, c'est un des points dé-
licats du problème, et je Crains fort que
l'auteur du projet nouy^au n'ait pas trou,
vé la vraie solution,
L'honorable M. des Roys a pris soin de
E! daDj qs des wotlfe qu'il ne
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