Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-03-28
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 28 mars 1879 28 mars 1879
Description : 1879/03/28 (A9,N2655). 1879/03/28 (A9,N2655).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
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Régisseurs d'armonces : MM. LAGR¡GE, CERF et CI
6, Place de la Bourse, d
BULLETIN
Paris, 27 Mars 1879.
Le Souirnal officiel d'hier matin a pu-
blié quatre décrets sur le personnel de
l'administration départementale.
Il n'y a plus lieu de douter aujourd'hui
e l'existence de la note-circulaire russe.
Une dépêahe de Vienne, que nous avons
publiée hier, nous donne à cet égard quel-
ques renseignements complétant ceux que
nous avons donnés déjà. Le gouverne.
ment russe juge qu'il serait utile que la
commission d'organisation de la Roumélie
orientale, après que son travail aura été
achevé et qu'il aura reçu la sanction du sul -
tan, retournât à Philippopoli pour ins-
taller le gouverneur général, dont la
sommation ne saurait tarder,et pour l'as-
sister de son autorité. Le gouvernement
russe suggère, en outre, l'opportunité de
revenir à la proposition présentée au Con-
grès de Berlin par le comte Andrassy et
soutenue par les plénipotentiaires de la
Grande-Bretagne, c'est-à-dire l'occupa-
tion de la Roumélie orientale pendant un
an par un corps de troupes de 10 à 15,000
hommes, composé par les contingents des
puissances qui consentiraient à prendre
part à cette occupation, dan s le but de main-
tenir l'ordre après l'évacuation des trou-
pes russes, et pour laisser aux institutions
nouvelles de la Roumélie, garanties par
le traité de Berlin, le temps d'entrer ré-
gulièrement en application.
Il n'est peut être pas inutile de rappeler
que la proposition d'une occupation mixte
d la Roumélie a été faite par l'Autriche
au congrès de Berlin. Lq comte Andrassy
avai't en effet proposé, au nom de son gou-
vernement, que le congrès voulût décider:
d° La durée de l'occupation de la princi-
pauté de la Bulgarie par les troupes im-
périales russes est fixée à six mois à dater
(Ja h conrlnsion de la paix définitive ; 2°
T'a gouvernement russe s'engage à termi-
ner, ciaus un délai de deux ou trois
mois ou plus tôt, si faire se peut, le
passage de ses troupes à travers la Rou-
manie et l'évacuation complète de cette
principauté; 3° Si, contre toute prévision
à l'expiration de six mois, la présence des
troupes auxiliaires étrangères en Bulgarie
.Itait, d'un commun accord, jugée néces-
saire, les grandes puissances fourniraient
'des contingents dont l'ensemble serait en-
viron de 10 à 15,000 hommes, qui seraient
placés sous les ordres de la commission
européenne, et dont l'entretien sera à la
charge du pays occupé.
La proposition austro-hongroise avit
été acceptée par lord Beaconsfleld et vi-
vement combattue par le comte Schonva-
loff. Le représentant de l'Angleterre avait
même déclaré que l'Angleterre était prête
À fournir sa part du contingent. Le prince
de Bismarck avait aussi combattu cette
proposition d'occupation mixte, mais il
admettait que « si les populations bul-
gares, par mauvaise volonté ou inapti-
tude naturelle, ne pouvaient entrer dans
l'exercice de leurs nouvelles institutions,
l'Europe devrait aviser, quand le moment
serait venu ».
Il n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'une
dépêche de Berlin annonce que les propo-
sitions du prince Gortschakoff sont favora-
blement accueillies par tous les cabinets.
Mais il nous semble que, dans ce cas,
comme dans tant d'autres, on ne tient pas
assez compte des dispositions de la Tur-
quie. Il est évident que la Porte verra d'un
fort mauvais œil cette proposition d'occu-
pation mixte et qu'elle s'y opposera de
toutes ses forces. Or, les puissances n'ont
aucun moyen de la forcer à l'accepter.
Le Times croit savoir que les puissan-
ces vont probablement conclure un arran-
gement qui règlera la question grecque
au moyen d'un compromis laissant Janina
à la Turquie. En attendant, la Porte prend
les mesures nécessaires pour la défense
de l'Epire et de la TbessaUe. Moukhtar-
Pacha demande 40,000 hommes pour oc-
cuper ces deux provinces.
La première discussion importante sur
les affaires de l'Afrique australe a eu lieu
à la Chambre des lords. Le ministère a
obtenu une majorité de 95 voix.
On trouvera aux dépêches quelques dé-
tails sur la tentative d'assassinat dirigée
contre le général Drentelen, chef de la
police russe.
E. BARBIER.
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5 0.9. • » M3 fr. 85, 90.
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Hongrois. » *<5 fr. 3/16, 1/8.
FialSea.^8 f*. 32.
Florin 67 fr. 9/16, 1/i.
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Le ministre de l'intérieur et des cultes
vient d'adresser la lettre suivante à Mgr
l'évêque de Grenoble :
Paris, le 25 mars 1879.
Monseigneur,
J'ai lu avec regret plusieurs passages de la
lettre circulaire que vous avez adressée le 15
mars au clergé et aux fidèles de votre dlo-
cè-i0.
Faisant allusion au gouvernement et à la
représentation nationale, Votre Grandeur s'ex-
prime ainsi : ,
« Sachant que les congrégations religiseuses
forment l'avant-garde de l'armée catholique,
ils essaient de la disperser et de la détruire.
Ils disent qu'ils laisseront en paix le clergé
séculier, qu'ils n'en veulent paf à la religion :
ne le croyez pas. Ils se proposent de diviser
pour régner. Après avoir proscrit les jésuites,
ils proscriront les autres religieux, puis vien-
dra le tour du clergé. »
Il m'est pénible, monseigneur, de voir mé-
connaître et censurer, dans une lettre revê-
tue de votre seing épîscopal, les sentiments
des pouvoirs publics à l'égard du clergé sé-
culier et national. Sa cause, Votre Grandeur
nÀ l'ignore pas, ne saurait se confondre avec
des congrégations religieuses non reconnues;
les membres de ce clergé savent quels efforts
sont faits par le gouvernement de la RépubU,
que pour faciliter leur ministère en érigeant
chaque année des succursales et des vicariats
nouveaux, et pour améliorer leur situation en
décrétant des allocations budgétaires qui ont
déjà profité à plusieurs milliers de desser-
vants. Les pfélats que le gouvernement a
choisis pour administrer les diocèses ne sau-
raient, sans injustIce, méconnaître les senti-
ments que ces faits révèlent ou en contester
la sincérité.
Mon attention, monseigneur, a été égale-
ment appelée sur un autre passage de votre
lettre-circulaire, dans lequel vous mettez en
doute l'autorité des lois qui toucheraient à
des intérêts religieux sans avoir revêtu la for-
me concordataire. Vous vous exprimez ainsi
à Fégard de ces lois, qui occupent uae place
importante dans la législation de notre pays :
« Oa parle et l'on discute à perte de vue
sur des lois faites en dthors des concordats.
Evidemment, ces lois sont nulles et ne sau-
raient obliger l'Eglise, puisqu'elle ne les a
pas signées. Pour ne pas troubler l'ordre, les
Eglises particulières et les catholiques s'y
soumettent, mais cette soumission ne saurait
faire que ces lois, édictées par les gouverne-
ments seuls, obligent l'Eglise catholique, qui
ne les a ni discutées, ni consenties, ni si-
gnées. »
Cette soumission, monseigneur, n'est pas
une simple tolérance de la part des cathoU.
ques français et des ministres du culte ; elle
est un devoir.
La doctrine contraire, dans les termes où
Votre Grandeur l'expose, serait en opposition
avec les principes les plus certains de notre
droit public et concordataire. Ces principes
garantissent le libre exerdca de la puissance
publique dans les matières qui ne relèvent pas
du domaine purement spirituel. Ce droit, at-
tribut essentiel de la souveraineté que chaque
Etat exerce sur son territoire, ne pourrait être
restreint que par dea conventions formelles.
Le Concordat du 26 messidor an IX, que le
gouvernement respecte et qu'il délire voir
également respecter par ks représentants de
l'autorité religieuse, garantit en France le
libre exercice de la religion catholique et la
publicité de son culte, mals 11 ne subordonne
point à rsgrémeRt de l'Eglise les droits qui
appartiennent au gouvernement sur les ques-
tions d'ordre public, sur le régime de l'en-
seignement et sur celui des congrégations re-
ligieuses. A l'égard da ces dernières, je crois
devoir rappeler à Votre Grandeur qu'elles n'é-
talent pas reconnues en France à l'époque où
le Concordat a été signé, qu'elles n'ont été
prévues par aucune clause de cette conven-
tion et qu'elles sont ainsi également demeu-
rées sous la puissance exclusive de l'Etat.
Le Concordat, monseigneur, ne me paraît
dona pas moins méconnu que la loi civile par
Ja doctrine que j'ai eu le regret de voir ex-
poser dans votre lettre pastorale du 15 mars.
Cette doctrine erronée est toujours répréhen.
gible, même quand elle se produit dans des
écrits ou dans des enseignements privés;
mais elle a uns gravité partieulière quand elle
est professée dans une communication Mfl.
cielle d'un prélat aux fidèles de son diocèse.
Il serait à craindre qu'elle ne pût alors être
interprétée par l'esprit 'de parti comme un
encouragement à la désobéissance aux lois.
Agréez, monseigneur, l'assurance de ma
haute considération.
Le mmistre de l'intérieur et des cultes,
CH. LBPÈRE.
Wl— I 'Il I
LE RUBICON
L'Eglise et l'Etat sont en guerre de-
puis longtemps, mais c'est d'hier seule-
ment que cette guerre est officielle et
déclarée.
Comme il arrive neuf fois sur dix,
chacun des combattants dira qu'il n'en
peut mais, qu'il s'en lave les mains, qu'il
n'a pas porté les premiers coups et qu'il
est dans le cas de légitime défense.
Soit ! Nous confesserons, si l'on nous
pousse un peu, que le projet de loi de
notre honorable ami le ministre de
l'instruction publique a été le signal des
hostilités. Oui, c'est M. Jules Ferry
qui, le premier entre tous les hom-
mes d'Etat de la France, a opposé
le drapeau de la société laïque, de l'au-
torité civile, du droit moderne et du bon
sens au Labarum des insanités, des vio-
lences et des abominations théocrati-
ques. Les bandes noires du Syllabus,
les lansquenets de l'infaillibilité foulaient
audacieusement notre territoire et nous
traitaient en peuple conquis. Depuis nos
grands désastres, un ennemi intérieur,
plus puissant que jamais, faisait litière de
tous nos principes et de toutes nos liber-
tés. Le cléricalisme, vaincu dans tous les
Etats de l'Europe, s'était rabattu sur la
France, il y sévissait sans mesure et
sans pitié. C'est lui qui s'était incarné
dans l'Assemblée d'un jour de malheur,
et dans le principat militaire du maré-
chal, et dans la réaction du 24 mai, et
dans l'abominable aventure du 16 mai,
et dans le Sénat de M. de Broglie, et dans
le conseil d'E;at de M. Andral, et dans
l'état-major de M. de Ro chebouët,et dans
les cours et tribunaux de MM. Ernoul,
Tailhand, Depeyre, Lepelletier, et dans
renseignement Cumont et Brunet.
Le régime fondé par ces gens-là pou-
vait-il durer? Sans aucun doute, mais à
une condition : l'anéantissement de la
France.
Or, la France, qui ne s'était pas laissé
anéantir par les Prussiens, n'a pas voulu
s'anéantir elle-même. Elle a violemment
expulsé dans une convulsion électorale
l'esprit du Vatican, ce poison que les im-
mortels auteurs de la satire Ménippée
aonelaient le Catholicon.
La Sainte Ligue, vaincue au seizième
siècle par le bon sens de la bourgeoisie
et la brave épée d'Henri IV, est battue,
à la fia du dix-neuvième siècle, par le
peuple français tout seul, son propre
maître et son seul guide, sans l'assis-
tance d'aucun roi. Mais le terrain légal
et parlementaire n'est pas le seul où nos
cléricaux soient capables de faire mer-
veille. Autant ils sont vaillants à pous-
ser tous les avantages d'une majo-
rité de hasard, autant ils sont habiles à
conduire la retraite d'une minorité con-
damnée et honnie. Hier encore, ils fai-
saient litière de toutes les libertés
d'autruî, parce qu'ils étaient les plus
forts. Demain, parce qu'ils sont les plus
faibles, ils revendiqueront à leur profit
les droits sacrés de la société moderne
et les principes mêmes de cette Républi-
que qu'ils n'ont pas étranglée au gré de
leurs vœux.
Ce n'est ni le gouvernement républi-
cain, ni la presse conservatrice de la
République, qui ont choisi le jour et le
terrain de l'action engagée. Il était né-
cessaire qu'un ministre de l'instruction
publique, après le renouvellement du
Sénat et l'élection de M. Grévy, prit en
mains la défense des droits de l'Etat
contre les Pères, les Frères et tous les
ennemis intimes de la famille nationale.
Il était écrit qu'aussitôt les évêques,
très-humbles serviteurs de la curie
romaine et féaux de la Société de Jésus
déclareraient la guerre à la France. On
ne pouvait pas supposer que le ministre
républicain des cultes écouterait patiem-
ment les sottises et les impertinences
de ces curés du Gros Caillou, de Vi-
roflay ou du Vésinet qu'il transforme
bénévolement en évêques et qui, au
lendemain de cette métamorphose, trai-
tent de puissance à puissance avec le
pays qui leur donne à manger. Il est déjà
plaisant, pour ne rien dire de plus, devoir
un des ministres de l'Etat donner du Mon-
seigneur et de Votre Grandeur à des fonc-
tionnaires qu'il a tirés lui-même, et sou-
vent au hasard, d'un presbytère généra-
lement assez mesquin, et qui, aux termes
des articles organiques, ne pourraient
.« ajouter à leurs noms que le titre de
citoyen ou celui de monsieur. » -
Mais il ne s'agit point aujourd'hui de
philosopher sur la guerre. La guerre est
déclarée, c'est un événement qui impose
des devoirs urgents à tous les bons Fran-
ça.is et à nos gouvernants d'abord.
L'évêque de Grenoble avait lancé dans
une circulaire tout un stock d'insinua-
tions calomnieuses et de prétentions in-
sensées. Il accusait le gouvernement de
la République de viser les desservants
de village à travers le chaste corps des
jésuites et refusait au Parlement fran-
çais le droit de légiférer sur les con-
grégations de moines marrons, sans en
avoir conféré avec quelques pelés ou
tendus, siégeant à Rome.
L'honorable M. Lepère, ministre de
l'intérieur, a réfuté avec infiniment de
courtoisie ce factum incongru. Et le jour
même où sa réponse paraissait dans
le Journal officiel, tous les organes du
Vatican publiaient une sorte d'appel
aux armes , signé d'un archevêque,
M. de Tours, et cinq évêques, ses suf-
fragants.
Nous lisons dans cette pièce peut-être
évangélique, mais assurément illégale et
insurrectionnelle, l'aimable déclaration
que voici :
La situation est grave, et si, après avoir
examiné attentivement le projet de loi dépo-
sé par M. le mipjstro de nnstrnction publi-
que, 11 nous était encore possible de conce-
voir quelque doute, les commentaires dont il
est l'objet en France et à l'étranger suffi-
raient pour nous enlever toute illusion. Rap-
proché d'autres propositions non moins mena-
çantes, H constitue vis-à-vis de l'Eglise catho-
lique une véritable déclaration de guerre.
Nous le constatons avec douleur, mais sans
aucune espèce de crainte. Les catholiques, et
le nombre en est grand, sauront faire leur de-
voir : on les traite en ennemis ; ils ne man-
queront pa& de proportionner la défense à
l'attaque.
Eh bien ! soit. C'est la guerre. Mais la
guerre contre un ennemi intérieur qui a
souvent mis le feu à notre malheureux
pays ne doit pas être engagée sans quel-
ques préparations. Il y a des mesures à
prendre, et nous les indiquerons au gou-
vernement, s'il n'y a pas songé avant
nous,
ABOUT.
♦ 1
Nouvelles parlementaires
Voiel le procès-verbal de la séance tenue
hier à Paris par la gauche républicaine de la
Chambre des députés :
« La gauche républicaine s'est réunie à 4
heures précises, sous la présidenae de M. Ber-
nard Lavergne, vice-président. -
» La discussion a porté sur les divers pro-
jets à l'ordre du jour de la Chambre, notam-
ment sur la question du classement des che-
mins de fer.
» Larêunlon a émis le vœu que le rapport
de M. Wilson soit discuté avant la prochaine
séparation des Chambres. »
el
Co «
Le centre gauche s'est aussi réuni au Pa-
lais-Bourbon pour s'occuper uniquement des
questions actuellement soumises aux délibé-
rations de la Chambre. Les membres présents
ont échangé quelques observations sur la pro-
position de M. Plesgier tendant à rendre aux
conseillers municipaux la nomination des
membres des commissions administratives des
hospices. lis se sont occupés ensuite de la
proposition de M. Naqllet sur le divorce, ainsi
que des autres projets portés à l'ordre du jour.
Le centre gauche n'a pris aucune décision et
s'est borné à une conversation sur les ques-
tions.
*
* *
L'Union républicaine de la Chambre devait
aussi tenir séance hier ; mais les membres de
ce groupe qui se sont rendus à la salle du Re-
tiro ne se sont pas trouvés en nombre suffisant
pour délibérer utilement.
***
M. Tirard, ministre du commerce, a été en-
tendu hier par la commission de la marine
marchande. Il a donné des explications sur
divers points concernant la marine marchan-
de, notamment sur la différence du prix de la
construction en Angleterre et en France. Il
a déclaré qu'il était tout prêt à donner à la
construction des primes compansatrices des
droits. Il repousse la prime à l'armement et
a promis d'élucider la question de savoir si
l'on ne pourrait pas en Franco, comme dans
divers pays étrangers, établir une différence
de traitement dans chaque port entre les na-
vires de la localité et les navires qui lui sont
étrangers.
A, L.
Le Divorce
Permettez-moi d'ajouter ce nouveau
document à notre enquête. Il me vient
d'un ancien magistrat de province, qui
savait l'histoire mieux que personne,
puisqu'il. avait lui-même, de par ses
fonctions, joué un rôle dans cette aven-
ture.
Ce fut lui qui, en sa qualité de magis-
trat, dut prononcer la séparation de corps
à la requête d'une dame, dont je suis forcé
de taire le nom. Je l'appellerai Mme A.
pour la commodité du récit. Le mari
avait été condamné, pour vols et faux, à
quinze années de réclusion. La sépara-
tion allait de soi. Mme A. rastil seule
avec un enfant, et sans l'ombre de for-
tune. Le magistrat qui avait jugé son pro-
cès s'était intéressé à elle. Il lui trouva,
dans une famille honorable, une place
d'institutrice. Quant à l'enfant, qu'elle
'ne pouvait garder près d'elle dans sa
nouvelle position, elle le confia à une de
ses parentes, Mme X., qui se chargea
de l'élever.
MmeX. avait un fils, fils unique,
alors âgé de vingt-six ans, jeune hom-
me instaBiiy aimable, et sur qui elle avait
fondé les plus belles espérances. Elle le
maria.
Quatre ans après, l'infortuné mari ap-
prenait, à n'en pouvoir douter, qu'il était
trompé par sa femme, mais trompé de la
façon la plus infâme, avec des circons-
tances qui rendaient tout pardon impos-
sible. Il suffira de dire que cette femme,
née d'une bonne famille, qui avait reçu
une éducation distinguée, a depuis roulé
de chute en chute sur le chemin fangeux
qui conduit à Saint-Lazare.
Elle avait une fille, qu'il fallut bien lui
ôter. Le tribunal, d'accord avec le mari,
la donna à la grand-mère, MmeX. qui
se trouva, par le fait, avoir deux filles à
élever, l'une qu'elle avait recueillie, et à
qui la loi avait retiré son père ; l'autre, sa
propre petite-fille, qui n'avait plus de
mère, ou ce qui est pire encore, qui avait
une mère dont on n'osait plus pronon-
cer le nom devant elle.
La grand-mère mourut. M. X. reprit
sa fille ; mais il n'eut pas le courage de la
séparer de cette pauvre petite que le ha-
sard lui avait donnée pour sœur d'adop-
tion. Il les recueillit toutes les deux et
prit envers lui-même l'engagement de
continuer 1& bonne œuvre de sa mère.
Il était célibataire, ou tout au moins
il n'y avait plus de femme chez lui. Un
homme seul n'est guère propre à élever
des jeunes filles. M. X. pensa qu'il va-
lait mieux les confier toutes deux à une
personne qui était déjà la vraie mère de
l'une d'elles, qui pourrait aisément se
considérer comme la mère de toutes les
deux. Lui-même, ne les regardait-il pas
indistinctement l'une et l'autre comme
ses filles? Il pria donc Mme A. de se
charger des deux petites et l'installa
dans un appartement qu'il lui loua, pour
qu'elle pût achever en paix cette édu-
cation.
Il vint, comme cela était naturel, voir
souvent ses filles. Il apprécia chaque jour
davantage le bon sens, le grand cœur et
l'esprit de la jeune institutrice.
Ah! si le divorce eût existé. mais
chacun d'eux était lié pour la vie, elle à
un mari qui avait mérité le bagne, lui à
une femme qui avait pris la route de
Saint-Lazare.
Tous deux se retirèrent dans un pays
où iis n'étaient pas connus, ils changè-
rent de nom, se dirent mariés et vécurent
ensemble, aussi heureux qu'on peut l'être
lorsqu'on vit au milieu du mensonge, et
dans des transes perpétuelles.
Deux autres enfants naquirent de cette
union.
A ceux-là on ne put donner aucun nom,
car ils étaient doublement adultérins. Il
fallut les inscrire sur les registres de
l'état civil : pii-e et mère inconnus.
Mais voici qui est bien plus terrible :
le mari de Mme A. est sur le point de
sortir de prison ; il aura purgé son temps
de condamnation. Il rentrera dans la vie,
armé contre sa femme de tous les droits
que lui assure une loi implacable. Il peut
la faire, à son gré, prendre en flagrant
délit d'adultère ; elle sera inévitablement
condamnée, et s'en ira retrouver, à Saint-
Lazare, Mme X., qu'on y aura traînée
pour ses débordements.
« Que vont devenir, demande le vieux
magistrat, dont j'ai jusqu'à présent résu-
mé la lettre, que vont devenir ces deux
personnes, que je tiens pour honnêtes,
quoi qu'en puisse dire le monde, et qui à
mon sens méritent le respect des braves
gens ? Je tremble d'y penser.
» Et quand les enfants seront en âge de
se marier, à l'un il faudra dire : « Ton père
était un voleur ; » à l'autre : « Ta mère fut
unedrôlesse ; » puis aux derniers : «Vous
croyez être les fils d'honnêtes gens, dé-
trompez-vous. Ils sont si bien en dehors
de nos lois et au ban de la société qu'ils
n'ont pu vous donner un nom. Celui qu'ils
portent même est faux; vous êtes des bâ-
tards, votre père et votre mère vivent en
concubinage, et le commissaire de poli-
ce peut à toute heure entrer dans leur
maison et dresser procès-verbal contre
eux ; par leur faute, vous n'aurez point de
place dans la vie. »
» Et les enfants maudiront peut-être,
dans un emportement de désespoir, leurs
malheureux parents. C'est la loi, notre
horrible loi, qu'ils devraient maudire 1
» On dira à cela que ces deux prédes-
tinés du malheur n'auraient pas dû se
rapprocher. à la bonne heure ; mais
alors que la loi aille jusqu'à ses derniè-
res conséquences : qu'en prononçant la
séparation de corps, elle ordonne la sé-
questration des deux condamnés : c'est
le seul moyen infaillible de les garantir
l'un et l'autre contre les exigences de la
nature humaine.
» Quand je me souviens d'avoir
connu ces deux infortunés, Mme A. et
M. X., jeunes, estimés, honorés, heu-
reux, et que je les vois aujourd'hui ré-
duits à vivre de mensonge, l'une toujours
sous le coup du retour d'un mari infâme;
l'autre subissant les menaces de la dé-
chue qui fut sa femme, et qui les exploite
chaque jour en les menaçant de divul-
guer leur situation, je ne puis m'empê-
cher de me révolter contre cette loi abo-
minable, qui fait subir à de véritables
honnêtes gens, sans profit pour personne,
ni pour la société, des douleurs aussi
intolérables. Et lorsqu'à cela vient se
joindre la pensée de l'avenir de ces qua-
tre malheureux enfants, je comprends
que les parents deviennent fous. On le
serait à moins !
» Par instants, M. X. veut s'en aller
tuer sa femme comme un chien. Mais à
quoi bon? Mme A. ne peut pas, eUe, se
débarrasser de son mari. -
» Je vous écris, monsieur, venant d'as-
sister à une de ces scènes de fureur et
de désespoir provoquées par un dernier
chantage de Mme X. C'est à en perdre
la tête, et la loi ne peut rien, absolument
rien, pour remédier à de telles infor-
tunes.
» On dirait qu'elle a pris plaisir à les
aggraver. »
FRANCISQUE SARSEY.
—.. ■■ —
IIASSE AUX ABUS,
XI
Supposons qu'il s'agisse de rebâtir l'hô-
tel-de-ville de Paris, reconnu insuffisant
et ruiné, que ce bâtiment fût élevé à Bel-
leville et que le conseil municipal de Pa-
ris, mu par des motifs particuliers, déci-
dât cette reconstruction sur le même em-
placement. Cela pourrait être fort agréable
au 191 arrondissement ; mais il n'est pas
certain que les autres arrondissements
fussent satisfaits. « Puisqu'il convient de
rebâtir l'édifice municipal, placez-le près
du centre de la ville 1 » Ainsi parleraient
les Parisiens, et ils parleraient bien.
Un fait analogue se produit cependant à
Limoges. La capitale limousine comprend
dans ses limites et assez loin du centre un
quartier nommé le Piauleau, dont les ha-
bitants sont connus sous le nom de Piau-
lards.
Pour les Plaulards, le Piauleau est le
quartier de l'avenir et, da plus, il a, par
aventure, le bonheur de posséder la mai-
rie, égarée là je ne sais pourquoi, mais
placée ainsi dans une situation incom-
mode pour les habitants de Limoges qui
ne sont pas Piaulards. Pour rebâtir cet
hôtel de ville sur cet emplacement si mal
trouvé, il faudrait d'abord acîiiérir un
groupe de propriétés dont la valeur est
d'environ 150,000 francs, sans compter les
indemnités lObatives.,
Les Piaulards, par des raisons que je
ne tiens nullement à approfondir, se trou-
vant avoir la majorité dans le conseil, in-
clinaient fort à rebâtir l'hôtel de ville au
Piauleau, mais, se doutant bien que la ma-
jorité de la population ne les suivrait pas
volontiers sur ce terrain, ils imaginèrent
un moyen ingénieux pour donner une sor-
te de consécration solennelle à leur désir.
Savoir : de demander une consultation à
un architecte de Paris désintéressé dans
la question, comptant bien d'ailleurs lui
présenter les choses de telle sorte que ses
conclusions fassent en tout conformes aux
projets de la commission locale, qui s'était
prononcée pour l'emplacement du Piau -
leau. C'est le procédé, bien connu, de la
« carte forcée o.
Par malheur pour le parti Piaulard, cet
architecte passa à travers les mailles du
filet où on prétendait le tenir, marcha sur
les plates-bandes, etflt un rapport très-mo-
tivé, dans lequel il démontrait sans peine
qu'un hôtel de ville étant l'édifice muni-
cipal par excellence, devait être placé prés
du centre de la ville ; que le Piauleau se
trouvant situé loin de ce centre, et dans
un quartier opposé à la gara du chemin
de fer des Charentes, vers laquelle la ville
de Limoges tend à se développer, il fallait,
si l'on prétendait bâtir une nouvelle mai-
rie, renoncer aux-locaux, insuffisants d'ail-
leurs, du Piauleau, et choisir un emplace-
ment plus central. Or, .cet emplacement
est tout trouvé, en bordure sur la place
Royale, sur un terrain libre qui ne néces-
siterait nulle acquisition, et le rapport du-
dit expert disait : « Puisque l'on possède
entre la place Royale et le boulevard de
la Pyramide un espace de terrain libre,
suffisant pour y élever la mairie nouvelle,
il ne paraît guère utile de dépenser de
grosses sommes à l'acquisition da ter-
rains qui, d'ailleurs, sont moins bien Si-
tués.
» L'Hôtel-da-Ville , sur cet emplace-
ment, serait complètement isolé, bordé
par un large boulevard, deux rampes avec
plantations et une place. L'accès serait
ainsi facile sur tous les points, soit par
cette place, à rez-de-chaussée, soit par le
boulevard, en sous-sol, soit par les ram-
pes latéralement. »
Jugez si ces conclusions furent bien ac-
cueillies par la partie piaularde du conseil 1
Cependant, comme on avait demandé un
rapport, il fallut bien le discuter; mais
avec quelles réticences !
La commission du conseil admettait
qu'en provoquant cette enquête, elle avait
obéi à un scrupule « peut être exagéré",
qu'on avait laissé trop de lattitude à l'ex-
pert ; qu'en un mot, il elltfnu lui dire :
« Concluez suivant notre avis ou taisez-
vous ! » que d'ailleurs elle croya.it devoir
repousser l'opinion émise par cet archi-
tecte, et qu'elle entendait bien s'en tenir
à l'emplacement du Piauleau, désignée 4
priori. - J.
Mais, si cet emplacement était choisi,
pourquoi demander nn avis touchant d'au-
tres emplacements, ou, si on croyait né-
cessaire da demander cet avis, pourquoi
ne pas le suivre du moment qu'il s'ap-
puyait sur les meilleures raisons?
Ouoi au'il en soit, malgré les protosta-
tions d'une très frrte minorité, qui de-
mandait que l'affaire fût plus sérieuss-
ment mûrie, et qu'on attendît les élec-
tions prochaines (car ceci se passait en
mai 1877 et les élections municipales de-
vaient avoir lieu à la fin de l'année), la
question fut enlevée et le projet mis au
concours sur l'emplacement du Piauleau,'
Et notez bien ceci : le rapporteur de tâ
commission du conseil avait affirmé que
tous les emplacements proposés nécessite-
raient de grandes dépenses, mais que ce-
lui du Plauleau seul permettrait de res-
treindre le chiffre de la dépense à la som-
me disponible provenant d'un legs, soit
809,000 fr. Et cependant le devis du pro-
jet admis à la suite du concours s'élevait
à 2.000.000 fr.
-- Or, veuillez me suivre l Le conseil mu-
nicipal s'appuie d'abord, pour adopter
l'emplacement du Pianleau, sur ce que
cet emplacement est le seul qui permette
de ne pas dépasser le montant du legs
Four nier ; c'est le motif principal invoqué
pour repousser les autres emplacements
(sans d'ailleurs prouver le fait énoncé);
puis, quand le projet établi sur cet empla-
cement du Piauleau atteint le chiffre de
2,000,000 de francs, réduit arbitrairement
à f,555,082 fr. 83 c., on avoue qu'on s'est
trompé quant au chiffre, mais on main-
tient cet emplacement, qu'on disait avoir
choisi pour ne pas dépasser 800,000 fr., et
on ne revient pas aux emplacements si-
tués près du centre de la ville 1
Aujourd'hui donc, malgré une vive op-
position qui chaque jour s'accentue au
sein de la cité limousine, la municipalité
est en instance pour enlever, à Pari?, près
du ministère, l'autorisation de passer ou-
tre st de mettre les travaux en adjudica-
tion.
C'est alors que l'action' du pouvoir cen-
tral, que je n'aime pas beaucoup, pour fias
part, voir trop mêlée à nos affairés muni-
cIpales, peut intervenir avec prudence,
mais avec fermeté ; c'est quand il arrive
que les intérêts municipaux tombent, par
surprise ou autrement, entre les mains
d'une coterie..
Ceci prouve que les abus se sont intro-
duits partout chez nous, qu'ils sont pas-
sés à l'état d'habitude. Si nous les vou-
Ions vaincre, il faut dénoncer avec la mê-
me franchise ceux qui vivent aux dépens
de l'Etat et ceux qui naissent et se perpé-
tuent dans les administrations départe-
mentales on municipales. Les magistrats
ou fonctionnaires élus, comme les fonc-
tionnaires ou magistrats saariés,. doivent
également assumer la responsabilité de
leurs actes devant l'opinion.
Voilà les intérêts généraux d'une grande
ville industrielle, commerçante, notoire-
ment subordonnés à des intérêts parti-'
culiers, par ceux-là mêmes qui devraient
sacrifier les seconds aux premiers. L'opi-
nion de la cité, éclairée enfin, après avoir
été maintenue dans l'ignorance, s'en
émeut ; n'importe, on n'en tient compte,
en tente de brusquer les choses, et nous -
voyons ainsi une municipalité se disant
républicaine agir exactement comme on
agissait sous l'empire, notamment dans
la belle ville de Toulouse, où des millions
ont été gaspillés pour ne laisser aux ha-
bitants que le souvenir d'une administra-
tion locale soumise à des influences tou-
tes personnelles..
Cela doit changer; et c'est par le scru-
pule apporté dans tous les actes de la vie
publique, et non par des professions de foi
platoniques, qu'une administration doit
montrer qu'elle est digne de servir la Ré-
publique.
E. VIOLLET-LE-BUC.
♦ r
M. Clamageran a 'adressé aux électeurs
du huitième arrondissement la profession
de foi suivante :
Chers concitoyens,
Ls scrutins du 14 octobre et du 5 janvier
attestent l'aecendaiit irrésistible do l'idée ré-
publicaine en France. Les plus beaux quar-
tiers de Paris ne peuvent indéfiniment s'iwl( r
du reste de la nation sans préjudice pour leur
dignité et leur juste part d'inflaence.
La République ne menace aucun droit, au-
cun intérêt légitime.
Nous avons traversé sans défaillance la crise
du 16 Mai. L'ordre désormais est à l'abri do
toute atteinte, etia stabilité politique garantie
par l'heureuse transmission du pouvoir pré-
sidentiel en des mains sûres.
Ni la liberté religieuse, ni la famille, ni la
propriété ne sont en péril.
L'ère des révolutions est close. Nous en-
trons dans la période organIque, celle dès
réformes et des affaires.
Extension régulière des libertés municipa-
les et des libertés Individuelles, telles qu i i
Pbsrté des cultes) la liberté da la presse, là
liberté de réunion et la liberté d'associa-
tion ;
Rïdodion do la durée du service militaire
jusqu'à l'extrême limite quo comportent les
exigences de la défense nationale ; dé veloppe*
ment des travaux publics au moyen du crédit
et d'après un plan raisonné ;
Renouvellement des traités de commerce,
en tenant compte des Intérêts généraux du
pays, et plus particulièrement de ceux de nos
grandes industries parisiennes;
Suppression ou diminution des taxes qui
gênent le mouvement commercial et indun
triol et, en général, remaniement de* impôts •
dans le sens d'une proportionnalité plus
exacte ;
Enfin, et par-dessus tout, l'instruction pL
blique largement dotée à tous ses degrés ;
L'enseignement primaire obligatoire et gra-
tuit, pour qu'aucun enfint^e soit condamné
à l'ignorance ; exclusivement hïque, dans les
écoles payées des deniers de tous, pour ne
froisser aucune conscience ;
La liberté d'ensejgmmumt maintenue sous
Î3 surveillance de l'Etat, et complétée de ma-
nière que les cours individuels puissent en
profiter;
La collation des gradcs, qui est, au premier
chef, un acte d'autorité, restitués à l ;
Tels sont les traits essentiels de mon pro-
gramme. Après avoir étu-llé, pendant de Ion-
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
REDACTION ,
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
- de 2 heures à minuit
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Six mois 32 »»
Un nn',. 62. »»
Supplément pour l'ÉtraCger 1 fr. paï trimestre
Les Abonnements partent des Ie* et 15 de chaque mois
Régisseurs d'armonces : MM. LAGR¡GE, CERF et CI
6, Place de la Bourse, d
BULLETIN
Paris, 27 Mars 1879.
Le Souirnal officiel d'hier matin a pu-
blié quatre décrets sur le personnel de
l'administration départementale.
Il n'y a plus lieu de douter aujourd'hui
e l'existence de la note-circulaire russe.
Une dépêahe de Vienne, que nous avons
publiée hier, nous donne à cet égard quel-
ques renseignements complétant ceux que
nous avons donnés déjà. Le gouverne.
ment russe juge qu'il serait utile que la
commission d'organisation de la Roumélie
orientale, après que son travail aura été
achevé et qu'il aura reçu la sanction du sul -
tan, retournât à Philippopoli pour ins-
taller le gouverneur général, dont la
sommation ne saurait tarder,et pour l'as-
sister de son autorité. Le gouvernement
russe suggère, en outre, l'opportunité de
revenir à la proposition présentée au Con-
grès de Berlin par le comte Andrassy et
soutenue par les plénipotentiaires de la
Grande-Bretagne, c'est-à-dire l'occupa-
tion de la Roumélie orientale pendant un
an par un corps de troupes de 10 à 15,000
hommes, composé par les contingents des
puissances qui consentiraient à prendre
part à cette occupation, dan s le but de main-
tenir l'ordre après l'évacuation des trou-
pes russes, et pour laisser aux institutions
nouvelles de la Roumélie, garanties par
le traité de Berlin, le temps d'entrer ré-
gulièrement en application.
Il n'est peut être pas inutile de rappeler
que la proposition d'une occupation mixte
d la Roumélie a été faite par l'Autriche
au congrès de Berlin. Lq comte Andrassy
avai't en effet proposé, au nom de son gou-
vernement, que le congrès voulût décider:
d° La durée de l'occupation de la princi-
pauté de la Bulgarie par les troupes im-
périales russes est fixée à six mois à dater
(Ja h conrlnsion de la paix définitive ; 2°
T'a gouvernement russe s'engage à termi-
ner, ciaus un délai de deux ou trois
mois ou plus tôt, si faire se peut, le
passage de ses troupes à travers la Rou-
manie et l'évacuation complète de cette
principauté; 3° Si, contre toute prévision
à l'expiration de six mois, la présence des
troupes auxiliaires étrangères en Bulgarie
.Itait, d'un commun accord, jugée néces-
saire, les grandes puissances fourniraient
'des contingents dont l'ensemble serait en-
viron de 10 à 15,000 hommes, qui seraient
placés sous les ordres de la commission
européenne, et dont l'entretien sera à la
charge du pays occupé.
La proposition austro-hongroise avit
été acceptée par lord Beaconsfleld et vi-
vement combattue par le comte Schonva-
loff. Le représentant de l'Angleterre avait
même déclaré que l'Angleterre était prête
À fournir sa part du contingent. Le prince
de Bismarck avait aussi combattu cette
proposition d'occupation mixte, mais il
admettait que « si les populations bul-
gares, par mauvaise volonté ou inapti-
tude naturelle, ne pouvaient entrer dans
l'exercice de leurs nouvelles institutions,
l'Europe devrait aviser, quand le moment
serait venu ».
Il n'y a donc pas lieu de s'étonner qu'une
dépêche de Berlin annonce que les propo-
sitions du prince Gortschakoff sont favora-
blement accueillies par tous les cabinets.
Mais il nous semble que, dans ce cas,
comme dans tant d'autres, on ne tient pas
assez compte des dispositions de la Tur-
quie. Il est évident que la Porte verra d'un
fort mauvais œil cette proposition d'occu-
pation mixte et qu'elle s'y opposera de
toutes ses forces. Or, les puissances n'ont
aucun moyen de la forcer à l'accepter.
Le Times croit savoir que les puissan-
ces vont probablement conclure un arran-
gement qui règlera la question grecque
au moyen d'un compromis laissant Janina
à la Turquie. En attendant, la Porte prend
les mesures nécessaires pour la défense
de l'Epire et de la TbessaUe. Moukhtar-
Pacha demande 40,000 hommes pour oc-
cuper ces deux provinces.
La première discussion importante sur
les affaires de l'Afrique australe a eu lieu
à la Chambre des lords. Le ministère a
obtenu une majorité de 95 voix.
On trouvera aux dépêches quelques dé-
tails sur la tentative d'assassinat dirigée
contre le général Drentelen, chef de la
police russe.
E. BARBIER.
— ■m 1 l'Mii
'Bo'Ur.e d.e .a.r:1.
MMM JOURSB BU soin
5 0.9. • » M3 fr. 85, 90.
?Kro.:c,il fr. 90, 80.
Baaqat eftSïl&BS». 491 fr. 87, 493 12. 491 87.
Ugypts ®35 fr., 235 62, 233 "<5.
Hongrois. » *<5 fr. 3/16, 1/8.
FialSea.^8 f*. 32.
Florin 67 fr. 9/16, 1/i.
r<§!>
Le ministre de l'intérieur et des cultes
vient d'adresser la lettre suivante à Mgr
l'évêque de Grenoble :
Paris, le 25 mars 1879.
Monseigneur,
J'ai lu avec regret plusieurs passages de la
lettre circulaire que vous avez adressée le 15
mars au clergé et aux fidèles de votre dlo-
cè-i0.
Faisant allusion au gouvernement et à la
représentation nationale, Votre Grandeur s'ex-
prime ainsi : ,
« Sachant que les congrégations religiseuses
forment l'avant-garde de l'armée catholique,
ils essaient de la disperser et de la détruire.
Ils disent qu'ils laisseront en paix le clergé
séculier, qu'ils n'en veulent paf à la religion :
ne le croyez pas. Ils se proposent de diviser
pour régner. Après avoir proscrit les jésuites,
ils proscriront les autres religieux, puis vien-
dra le tour du clergé. »
Il m'est pénible, monseigneur, de voir mé-
connaître et censurer, dans une lettre revê-
tue de votre seing épîscopal, les sentiments
des pouvoirs publics à l'égard du clergé sé-
culier et national. Sa cause, Votre Grandeur
nÀ l'ignore pas, ne saurait se confondre avec
des congrégations religieuses non reconnues;
les membres de ce clergé savent quels efforts
sont faits par le gouvernement de la RépubU,
que pour faciliter leur ministère en érigeant
chaque année des succursales et des vicariats
nouveaux, et pour améliorer leur situation en
décrétant des allocations budgétaires qui ont
déjà profité à plusieurs milliers de desser-
vants. Les pfélats que le gouvernement a
choisis pour administrer les diocèses ne sau-
raient, sans injustIce, méconnaître les senti-
ments que ces faits révèlent ou en contester
la sincérité.
Mon attention, monseigneur, a été égale-
ment appelée sur un autre passage de votre
lettre-circulaire, dans lequel vous mettez en
doute l'autorité des lois qui toucheraient à
des intérêts religieux sans avoir revêtu la for-
me concordataire. Vous vous exprimez ainsi
à Fégard de ces lois, qui occupent uae place
importante dans la législation de notre pays :
« Oa parle et l'on discute à perte de vue
sur des lois faites en dthors des concordats.
Evidemment, ces lois sont nulles et ne sau-
raient obliger l'Eglise, puisqu'elle ne les a
pas signées. Pour ne pas troubler l'ordre, les
Eglises particulières et les catholiques s'y
soumettent, mais cette soumission ne saurait
faire que ces lois, édictées par les gouverne-
ments seuls, obligent l'Eglise catholique, qui
ne les a ni discutées, ni consenties, ni si-
gnées. »
Cette soumission, monseigneur, n'est pas
une simple tolérance de la part des cathoU.
ques français et des ministres du culte ; elle
est un devoir.
La doctrine contraire, dans les termes où
Votre Grandeur l'expose, serait en opposition
avec les principes les plus certains de notre
droit public et concordataire. Ces principes
garantissent le libre exerdca de la puissance
publique dans les matières qui ne relèvent pas
du domaine purement spirituel. Ce droit, at-
tribut essentiel de la souveraineté que chaque
Etat exerce sur son territoire, ne pourrait être
restreint que par dea conventions formelles.
Le Concordat du 26 messidor an IX, que le
gouvernement respecte et qu'il délire voir
également respecter par ks représentants de
l'autorité religieuse, garantit en France le
libre exercice de la religion catholique et la
publicité de son culte, mals 11 ne subordonne
point à rsgrémeRt de l'Eglise les droits qui
appartiennent au gouvernement sur les ques-
tions d'ordre public, sur le régime de l'en-
seignement et sur celui des congrégations re-
ligieuses. A l'égard da ces dernières, je crois
devoir rappeler à Votre Grandeur qu'elles n'é-
talent pas reconnues en France à l'époque où
le Concordat a été signé, qu'elles n'ont été
prévues par aucune clause de cette conven-
tion et qu'elles sont ainsi également demeu-
rées sous la puissance exclusive de l'Etat.
Le Concordat, monseigneur, ne me paraît
dona pas moins méconnu que la loi civile par
Ja doctrine que j'ai eu le regret de voir ex-
poser dans votre lettre pastorale du 15 mars.
Cette doctrine erronée est toujours répréhen.
gible, même quand elle se produit dans des
écrits ou dans des enseignements privés;
mais elle a uns gravité partieulière quand elle
est professée dans une communication Mfl.
cielle d'un prélat aux fidèles de son diocèse.
Il serait à craindre qu'elle ne pût alors être
interprétée par l'esprit 'de parti comme un
encouragement à la désobéissance aux lois.
Agréez, monseigneur, l'assurance de ma
haute considération.
Le mmistre de l'intérieur et des cultes,
CH. LBPÈRE.
Wl— I 'Il I
LE RUBICON
L'Eglise et l'Etat sont en guerre de-
puis longtemps, mais c'est d'hier seule-
ment que cette guerre est officielle et
déclarée.
Comme il arrive neuf fois sur dix,
chacun des combattants dira qu'il n'en
peut mais, qu'il s'en lave les mains, qu'il
n'a pas porté les premiers coups et qu'il
est dans le cas de légitime défense.
Soit ! Nous confesserons, si l'on nous
pousse un peu, que le projet de loi de
notre honorable ami le ministre de
l'instruction publique a été le signal des
hostilités. Oui, c'est M. Jules Ferry
qui, le premier entre tous les hom-
mes d'Etat de la France, a opposé
le drapeau de la société laïque, de l'au-
torité civile, du droit moderne et du bon
sens au Labarum des insanités, des vio-
lences et des abominations théocrati-
ques. Les bandes noires du Syllabus,
les lansquenets de l'infaillibilité foulaient
audacieusement notre territoire et nous
traitaient en peuple conquis. Depuis nos
grands désastres, un ennemi intérieur,
plus puissant que jamais, faisait litière de
tous nos principes et de toutes nos liber-
tés. Le cléricalisme, vaincu dans tous les
Etats de l'Europe, s'était rabattu sur la
France, il y sévissait sans mesure et
sans pitié. C'est lui qui s'était incarné
dans l'Assemblée d'un jour de malheur,
et dans le principat militaire du maré-
chal, et dans la réaction du 24 mai, et
dans l'abominable aventure du 16 mai,
et dans le Sénat de M. de Broglie, et dans
le conseil d'E;at de M. Andral, et dans
l'état-major de M. de Ro chebouët,et dans
les cours et tribunaux de MM. Ernoul,
Tailhand, Depeyre, Lepelletier, et dans
renseignement Cumont et Brunet.
Le régime fondé par ces gens-là pou-
vait-il durer? Sans aucun doute, mais à
une condition : l'anéantissement de la
France.
Or, la France, qui ne s'était pas laissé
anéantir par les Prussiens, n'a pas voulu
s'anéantir elle-même. Elle a violemment
expulsé dans une convulsion électorale
l'esprit du Vatican, ce poison que les im-
mortels auteurs de la satire Ménippée
aonelaient le Catholicon.
La Sainte Ligue, vaincue au seizième
siècle par le bon sens de la bourgeoisie
et la brave épée d'Henri IV, est battue,
à la fia du dix-neuvième siècle, par le
peuple français tout seul, son propre
maître et son seul guide, sans l'assis-
tance d'aucun roi. Mais le terrain légal
et parlementaire n'est pas le seul où nos
cléricaux soient capables de faire mer-
veille. Autant ils sont vaillants à pous-
ser tous les avantages d'une majo-
rité de hasard, autant ils sont habiles à
conduire la retraite d'une minorité con-
damnée et honnie. Hier encore, ils fai-
saient litière de toutes les libertés
d'autruî, parce qu'ils étaient les plus
forts. Demain, parce qu'ils sont les plus
faibles, ils revendiqueront à leur profit
les droits sacrés de la société moderne
et les principes mêmes de cette Républi-
que qu'ils n'ont pas étranglée au gré de
leurs vœux.
Ce n'est ni le gouvernement républi-
cain, ni la presse conservatrice de la
République, qui ont choisi le jour et le
terrain de l'action engagée. Il était né-
cessaire qu'un ministre de l'instruction
publique, après le renouvellement du
Sénat et l'élection de M. Grévy, prit en
mains la défense des droits de l'Etat
contre les Pères, les Frères et tous les
ennemis intimes de la famille nationale.
Il était écrit qu'aussitôt les évêques,
très-humbles serviteurs de la curie
romaine et féaux de la Société de Jésus
déclareraient la guerre à la France. On
ne pouvait pas supposer que le ministre
républicain des cultes écouterait patiem-
ment les sottises et les impertinences
de ces curés du Gros Caillou, de Vi-
roflay ou du Vésinet qu'il transforme
bénévolement en évêques et qui, au
lendemain de cette métamorphose, trai-
tent de puissance à puissance avec le
pays qui leur donne à manger. Il est déjà
plaisant, pour ne rien dire de plus, devoir
un des ministres de l'Etat donner du Mon-
seigneur et de Votre Grandeur à des fonc-
tionnaires qu'il a tirés lui-même, et sou-
vent au hasard, d'un presbytère généra-
lement assez mesquin, et qui, aux termes
des articles organiques, ne pourraient
.« ajouter à leurs noms que le titre de
citoyen ou celui de monsieur. » -
Mais il ne s'agit point aujourd'hui de
philosopher sur la guerre. La guerre est
déclarée, c'est un événement qui impose
des devoirs urgents à tous les bons Fran-
ça.is et à nos gouvernants d'abord.
L'évêque de Grenoble avait lancé dans
une circulaire tout un stock d'insinua-
tions calomnieuses et de prétentions in-
sensées. Il accusait le gouvernement de
la République de viser les desservants
de village à travers le chaste corps des
jésuites et refusait au Parlement fran-
çais le droit de légiférer sur les con-
grégations de moines marrons, sans en
avoir conféré avec quelques pelés ou
tendus, siégeant à Rome.
L'honorable M. Lepère, ministre de
l'intérieur, a réfuté avec infiniment de
courtoisie ce factum incongru. Et le jour
même où sa réponse paraissait dans
le Journal officiel, tous les organes du
Vatican publiaient une sorte d'appel
aux armes , signé d'un archevêque,
M. de Tours, et cinq évêques, ses suf-
fragants.
Nous lisons dans cette pièce peut-être
évangélique, mais assurément illégale et
insurrectionnelle, l'aimable déclaration
que voici :
La situation est grave, et si, après avoir
examiné attentivement le projet de loi dépo-
sé par M. le mipjstro de nnstrnction publi-
que, 11 nous était encore possible de conce-
voir quelque doute, les commentaires dont il
est l'objet en France et à l'étranger suffi-
raient pour nous enlever toute illusion. Rap-
proché d'autres propositions non moins mena-
çantes, H constitue vis-à-vis de l'Eglise catho-
lique une véritable déclaration de guerre.
Nous le constatons avec douleur, mais sans
aucune espèce de crainte. Les catholiques, et
le nombre en est grand, sauront faire leur de-
voir : on les traite en ennemis ; ils ne man-
queront pa& de proportionner la défense à
l'attaque.
Eh bien ! soit. C'est la guerre. Mais la
guerre contre un ennemi intérieur qui a
souvent mis le feu à notre malheureux
pays ne doit pas être engagée sans quel-
ques préparations. Il y a des mesures à
prendre, et nous les indiquerons au gou-
vernement, s'il n'y a pas songé avant
nous,
ABOUT.
♦ 1
Nouvelles parlementaires
Voiel le procès-verbal de la séance tenue
hier à Paris par la gauche républicaine de la
Chambre des députés :
« La gauche républicaine s'est réunie à 4
heures précises, sous la présidenae de M. Ber-
nard Lavergne, vice-président. -
» La discussion a porté sur les divers pro-
jets à l'ordre du jour de la Chambre, notam-
ment sur la question du classement des che-
mins de fer.
» Larêunlon a émis le vœu que le rapport
de M. Wilson soit discuté avant la prochaine
séparation des Chambres. »
el
Co «
Le centre gauche s'est aussi réuni au Pa-
lais-Bourbon pour s'occuper uniquement des
questions actuellement soumises aux délibé-
rations de la Chambre. Les membres présents
ont échangé quelques observations sur la pro-
position de M. Plesgier tendant à rendre aux
conseillers municipaux la nomination des
membres des commissions administratives des
hospices. lis se sont occupés ensuite de la
proposition de M. Naqllet sur le divorce, ainsi
que des autres projets portés à l'ordre du jour.
Le centre gauche n'a pris aucune décision et
s'est borné à une conversation sur les ques-
tions.
*
* *
L'Union républicaine de la Chambre devait
aussi tenir séance hier ; mais les membres de
ce groupe qui se sont rendus à la salle du Re-
tiro ne se sont pas trouvés en nombre suffisant
pour délibérer utilement.
***
M. Tirard, ministre du commerce, a été en-
tendu hier par la commission de la marine
marchande. Il a donné des explications sur
divers points concernant la marine marchan-
de, notamment sur la différence du prix de la
construction en Angleterre et en France. Il
a déclaré qu'il était tout prêt à donner à la
construction des primes compansatrices des
droits. Il repousse la prime à l'armement et
a promis d'élucider la question de savoir si
l'on ne pourrait pas en Franco, comme dans
divers pays étrangers, établir une différence
de traitement dans chaque port entre les na-
vires de la localité et les navires qui lui sont
étrangers.
A, L.
Le Divorce
Permettez-moi d'ajouter ce nouveau
document à notre enquête. Il me vient
d'un ancien magistrat de province, qui
savait l'histoire mieux que personne,
puisqu'il. avait lui-même, de par ses
fonctions, joué un rôle dans cette aven-
ture.
Ce fut lui qui, en sa qualité de magis-
trat, dut prononcer la séparation de corps
à la requête d'une dame, dont je suis forcé
de taire le nom. Je l'appellerai Mme A.
pour la commodité du récit. Le mari
avait été condamné, pour vols et faux, à
quinze années de réclusion. La sépara-
tion allait de soi. Mme A. rastil seule
avec un enfant, et sans l'ombre de for-
tune. Le magistrat qui avait jugé son pro-
cès s'était intéressé à elle. Il lui trouva,
dans une famille honorable, une place
d'institutrice. Quant à l'enfant, qu'elle
'ne pouvait garder près d'elle dans sa
nouvelle position, elle le confia à une de
ses parentes, Mme X., qui se chargea
de l'élever.
MmeX. avait un fils, fils unique,
alors âgé de vingt-six ans, jeune hom-
me instaBiiy aimable, et sur qui elle avait
fondé les plus belles espérances. Elle le
maria.
Quatre ans après, l'infortuné mari ap-
prenait, à n'en pouvoir douter, qu'il était
trompé par sa femme, mais trompé de la
façon la plus infâme, avec des circons-
tances qui rendaient tout pardon impos-
sible. Il suffira de dire que cette femme,
née d'une bonne famille, qui avait reçu
une éducation distinguée, a depuis roulé
de chute en chute sur le chemin fangeux
qui conduit à Saint-Lazare.
Elle avait une fille, qu'il fallut bien lui
ôter. Le tribunal, d'accord avec le mari,
la donna à la grand-mère, MmeX. qui
se trouva, par le fait, avoir deux filles à
élever, l'une qu'elle avait recueillie, et à
qui la loi avait retiré son père ; l'autre, sa
propre petite-fille, qui n'avait plus de
mère, ou ce qui est pire encore, qui avait
une mère dont on n'osait plus pronon-
cer le nom devant elle.
La grand-mère mourut. M. X. reprit
sa fille ; mais il n'eut pas le courage de la
séparer de cette pauvre petite que le ha-
sard lui avait donnée pour sœur d'adop-
tion. Il les recueillit toutes les deux et
prit envers lui-même l'engagement de
continuer 1& bonne œuvre de sa mère.
Il était célibataire, ou tout au moins
il n'y avait plus de femme chez lui. Un
homme seul n'est guère propre à élever
des jeunes filles. M. X. pensa qu'il va-
lait mieux les confier toutes deux à une
personne qui était déjà la vraie mère de
l'une d'elles, qui pourrait aisément se
considérer comme la mère de toutes les
deux. Lui-même, ne les regardait-il pas
indistinctement l'une et l'autre comme
ses filles? Il pria donc Mme A. de se
charger des deux petites et l'installa
dans un appartement qu'il lui loua, pour
qu'elle pût achever en paix cette édu-
cation.
Il vint, comme cela était naturel, voir
souvent ses filles. Il apprécia chaque jour
davantage le bon sens, le grand cœur et
l'esprit de la jeune institutrice.
Ah! si le divorce eût existé. mais
chacun d'eux était lié pour la vie, elle à
un mari qui avait mérité le bagne, lui à
une femme qui avait pris la route de
Saint-Lazare.
Tous deux se retirèrent dans un pays
où iis n'étaient pas connus, ils changè-
rent de nom, se dirent mariés et vécurent
ensemble, aussi heureux qu'on peut l'être
lorsqu'on vit au milieu du mensonge, et
dans des transes perpétuelles.
Deux autres enfants naquirent de cette
union.
A ceux-là on ne put donner aucun nom,
car ils étaient doublement adultérins. Il
fallut les inscrire sur les registres de
l'état civil : pii-e et mère inconnus.
Mais voici qui est bien plus terrible :
le mari de Mme A. est sur le point de
sortir de prison ; il aura purgé son temps
de condamnation. Il rentrera dans la vie,
armé contre sa femme de tous les droits
que lui assure une loi implacable. Il peut
la faire, à son gré, prendre en flagrant
délit d'adultère ; elle sera inévitablement
condamnée, et s'en ira retrouver, à Saint-
Lazare, Mme X., qu'on y aura traînée
pour ses débordements.
« Que vont devenir, demande le vieux
magistrat, dont j'ai jusqu'à présent résu-
mé la lettre, que vont devenir ces deux
personnes, que je tiens pour honnêtes,
quoi qu'en puisse dire le monde, et qui à
mon sens méritent le respect des braves
gens ? Je tremble d'y penser.
» Et quand les enfants seront en âge de
se marier, à l'un il faudra dire : « Ton père
était un voleur ; » à l'autre : « Ta mère fut
unedrôlesse ; » puis aux derniers : «Vous
croyez être les fils d'honnêtes gens, dé-
trompez-vous. Ils sont si bien en dehors
de nos lois et au ban de la société qu'ils
n'ont pu vous donner un nom. Celui qu'ils
portent même est faux; vous êtes des bâ-
tards, votre père et votre mère vivent en
concubinage, et le commissaire de poli-
ce peut à toute heure entrer dans leur
maison et dresser procès-verbal contre
eux ; par leur faute, vous n'aurez point de
place dans la vie. »
» Et les enfants maudiront peut-être,
dans un emportement de désespoir, leurs
malheureux parents. C'est la loi, notre
horrible loi, qu'ils devraient maudire 1
» On dira à cela que ces deux prédes-
tinés du malheur n'auraient pas dû se
rapprocher. à la bonne heure ; mais
alors que la loi aille jusqu'à ses derniè-
res conséquences : qu'en prononçant la
séparation de corps, elle ordonne la sé-
questration des deux condamnés : c'est
le seul moyen infaillible de les garantir
l'un et l'autre contre les exigences de la
nature humaine.
» Quand je me souviens d'avoir
connu ces deux infortunés, Mme A. et
M. X., jeunes, estimés, honorés, heu-
reux, et que je les vois aujourd'hui ré-
duits à vivre de mensonge, l'une toujours
sous le coup du retour d'un mari infâme;
l'autre subissant les menaces de la dé-
chue qui fut sa femme, et qui les exploite
chaque jour en les menaçant de divul-
guer leur situation, je ne puis m'empê-
cher de me révolter contre cette loi abo-
minable, qui fait subir à de véritables
honnêtes gens, sans profit pour personne,
ni pour la société, des douleurs aussi
intolérables. Et lorsqu'à cela vient se
joindre la pensée de l'avenir de ces qua-
tre malheureux enfants, je comprends
que les parents deviennent fous. On le
serait à moins !
» Par instants, M. X. veut s'en aller
tuer sa femme comme un chien. Mais à
quoi bon? Mme A. ne peut pas, eUe, se
débarrasser de son mari. -
» Je vous écris, monsieur, venant d'as-
sister à une de ces scènes de fureur et
de désespoir provoquées par un dernier
chantage de Mme X. C'est à en perdre
la tête, et la loi ne peut rien, absolument
rien, pour remédier à de telles infor-
tunes.
» On dirait qu'elle a pris plaisir à les
aggraver. »
FRANCISQUE SARSEY.
—.. ■■ —
IIASSE AUX ABUS,
XI
Supposons qu'il s'agisse de rebâtir l'hô-
tel-de-ville de Paris, reconnu insuffisant
et ruiné, que ce bâtiment fût élevé à Bel-
leville et que le conseil municipal de Pa-
ris, mu par des motifs particuliers, déci-
dât cette reconstruction sur le même em-
placement. Cela pourrait être fort agréable
au 191 arrondissement ; mais il n'est pas
certain que les autres arrondissements
fussent satisfaits. « Puisqu'il convient de
rebâtir l'édifice municipal, placez-le près
du centre de la ville 1 » Ainsi parleraient
les Parisiens, et ils parleraient bien.
Un fait analogue se produit cependant à
Limoges. La capitale limousine comprend
dans ses limites et assez loin du centre un
quartier nommé le Piauleau, dont les ha-
bitants sont connus sous le nom de Piau-
lards.
Pour les Plaulards, le Piauleau est le
quartier de l'avenir et, da plus, il a, par
aventure, le bonheur de posséder la mai-
rie, égarée là je ne sais pourquoi, mais
placée ainsi dans une situation incom-
mode pour les habitants de Limoges qui
ne sont pas Piaulards. Pour rebâtir cet
hôtel de ville sur cet emplacement si mal
trouvé, il faudrait d'abord acîiiérir un
groupe de propriétés dont la valeur est
d'environ 150,000 francs, sans compter les
indemnités lObatives.,
Les Piaulards, par des raisons que je
ne tiens nullement à approfondir, se trou-
vant avoir la majorité dans le conseil, in-
clinaient fort à rebâtir l'hôtel de ville au
Piauleau, mais, se doutant bien que la ma-
jorité de la population ne les suivrait pas
volontiers sur ce terrain, ils imaginèrent
un moyen ingénieux pour donner une sor-
te de consécration solennelle à leur désir.
Savoir : de demander une consultation à
un architecte de Paris désintéressé dans
la question, comptant bien d'ailleurs lui
présenter les choses de telle sorte que ses
conclusions fassent en tout conformes aux
projets de la commission locale, qui s'était
prononcée pour l'emplacement du Piau -
leau. C'est le procédé, bien connu, de la
« carte forcée o.
Par malheur pour le parti Piaulard, cet
architecte passa à travers les mailles du
filet où on prétendait le tenir, marcha sur
les plates-bandes, etflt un rapport très-mo-
tivé, dans lequel il démontrait sans peine
qu'un hôtel de ville étant l'édifice muni-
cipal par excellence, devait être placé prés
du centre de la ville ; que le Piauleau se
trouvant situé loin de ce centre, et dans
un quartier opposé à la gara du chemin
de fer des Charentes, vers laquelle la ville
de Limoges tend à se développer, il fallait,
si l'on prétendait bâtir une nouvelle mai-
rie, renoncer aux-locaux, insuffisants d'ail-
leurs, du Piauleau, et choisir un emplace-
ment plus central. Or, .cet emplacement
est tout trouvé, en bordure sur la place
Royale, sur un terrain libre qui ne néces-
siterait nulle acquisition, et le rapport du-
dit expert disait : « Puisque l'on possède
entre la place Royale et le boulevard de
la Pyramide un espace de terrain libre,
suffisant pour y élever la mairie nouvelle,
il ne paraît guère utile de dépenser de
grosses sommes à l'acquisition da ter-
rains qui, d'ailleurs, sont moins bien Si-
tués.
» L'Hôtel-da-Ville , sur cet emplace-
ment, serait complètement isolé, bordé
par un large boulevard, deux rampes avec
plantations et une place. L'accès serait
ainsi facile sur tous les points, soit par
cette place, à rez-de-chaussée, soit par le
boulevard, en sous-sol, soit par les ram-
pes latéralement. »
Jugez si ces conclusions furent bien ac-
cueillies par la partie piaularde du conseil 1
Cependant, comme on avait demandé un
rapport, il fallut bien le discuter; mais
avec quelles réticences !
La commission du conseil admettait
qu'en provoquant cette enquête, elle avait
obéi à un scrupule « peut être exagéré",
qu'on avait laissé trop de lattitude à l'ex-
pert ; qu'en un mot, il elltfnu lui dire :
« Concluez suivant notre avis ou taisez-
vous ! » que d'ailleurs elle croya.it devoir
repousser l'opinion émise par cet archi-
tecte, et qu'elle entendait bien s'en tenir
à l'emplacement du Piauleau, désignée 4
priori. - J.
Mais, si cet emplacement était choisi,
pourquoi demander nn avis touchant d'au-
tres emplacements, ou, si on croyait né-
cessaire da demander cet avis, pourquoi
ne pas le suivre du moment qu'il s'ap-
puyait sur les meilleures raisons?
Ouoi au'il en soit, malgré les protosta-
tions d'une très frrte minorité, qui de-
mandait que l'affaire fût plus sérieuss-
ment mûrie, et qu'on attendît les élec-
tions prochaines (car ceci se passait en
mai 1877 et les élections municipales de-
vaient avoir lieu à la fin de l'année), la
question fut enlevée et le projet mis au
concours sur l'emplacement du Piauleau,'
Et notez bien ceci : le rapporteur de tâ
commission du conseil avait affirmé que
tous les emplacements proposés nécessite-
raient de grandes dépenses, mais que ce-
lui du Plauleau seul permettrait de res-
treindre le chiffre de la dépense à la som-
me disponible provenant d'un legs, soit
809,000 fr. Et cependant le devis du pro-
jet admis à la suite du concours s'élevait
à 2.000.000 fr.
-- Or, veuillez me suivre l Le conseil mu-
nicipal s'appuie d'abord, pour adopter
l'emplacement du Pianleau, sur ce que
cet emplacement est le seul qui permette
de ne pas dépasser le montant du legs
Four nier ; c'est le motif principal invoqué
pour repousser les autres emplacements
(sans d'ailleurs prouver le fait énoncé);
puis, quand le projet établi sur cet empla-
cement du Piauleau atteint le chiffre de
2,000,000 de francs, réduit arbitrairement
à f,555,082 fr. 83 c., on avoue qu'on s'est
trompé quant au chiffre, mais on main-
tient cet emplacement, qu'on disait avoir
choisi pour ne pas dépasser 800,000 fr., et
on ne revient pas aux emplacements si-
tués près du centre de la ville 1
Aujourd'hui donc, malgré une vive op-
position qui chaque jour s'accentue au
sein de la cité limousine, la municipalité
est en instance pour enlever, à Pari?, près
du ministère, l'autorisation de passer ou-
tre st de mettre les travaux en adjudica-
tion.
C'est alors que l'action' du pouvoir cen-
tral, que je n'aime pas beaucoup, pour fias
part, voir trop mêlée à nos affairés muni-
cIpales, peut intervenir avec prudence,
mais avec fermeté ; c'est quand il arrive
que les intérêts municipaux tombent, par
surprise ou autrement, entre les mains
d'une coterie..
Ceci prouve que les abus se sont intro-
duits partout chez nous, qu'ils sont pas-
sés à l'état d'habitude. Si nous les vou-
Ions vaincre, il faut dénoncer avec la mê-
me franchise ceux qui vivent aux dépens
de l'Etat et ceux qui naissent et se perpé-
tuent dans les administrations départe-
mentales on municipales. Les magistrats
ou fonctionnaires élus, comme les fonc-
tionnaires ou magistrats saariés,. doivent
également assumer la responsabilité de
leurs actes devant l'opinion.
Voilà les intérêts généraux d'une grande
ville industrielle, commerçante, notoire-
ment subordonnés à des intérêts parti-'
culiers, par ceux-là mêmes qui devraient
sacrifier les seconds aux premiers. L'opi-
nion de la cité, éclairée enfin, après avoir
été maintenue dans l'ignorance, s'en
émeut ; n'importe, on n'en tient compte,
en tente de brusquer les choses, et nous -
voyons ainsi une municipalité se disant
républicaine agir exactement comme on
agissait sous l'empire, notamment dans
la belle ville de Toulouse, où des millions
ont été gaspillés pour ne laisser aux ha-
bitants que le souvenir d'une administra-
tion locale soumise à des influences tou-
tes personnelles..
Cela doit changer; et c'est par le scru-
pule apporté dans tous les actes de la vie
publique, et non par des professions de foi
platoniques, qu'une administration doit
montrer qu'elle est digne de servir la Ré-
publique.
E. VIOLLET-LE-BUC.
♦ r
M. Clamageran a 'adressé aux électeurs
du huitième arrondissement la profession
de foi suivante :
Chers concitoyens,
Ls scrutins du 14 octobre et du 5 janvier
attestent l'aecendaiit irrésistible do l'idée ré-
publicaine en France. Les plus beaux quar-
tiers de Paris ne peuvent indéfiniment s'iwl( r
du reste de la nation sans préjudice pour leur
dignité et leur juste part d'inflaence.
La République ne menace aucun droit, au-
cun intérêt légitime.
Nous avons traversé sans défaillance la crise
du 16 Mai. L'ordre désormais est à l'abri do
toute atteinte, etia stabilité politique garantie
par l'heureuse transmission du pouvoir pré-
sidentiel en des mains sûres.
Ni la liberté religieuse, ni la famille, ni la
propriété ne sont en péril.
L'ère des révolutions est close. Nous en-
trons dans la période organIque, celle dès
réformes et des affaires.
Extension régulière des libertés municipa-
les et des libertés Individuelles, telles qu i i
Pbsrté des cultes) la liberté da la presse, là
liberté de réunion et la liberté d'associa-
tion ;
Rïdodion do la durée du service militaire
jusqu'à l'extrême limite quo comportent les
exigences de la défense nationale ; dé veloppe*
ment des travaux publics au moyen du crédit
et d'après un plan raisonné ;
Renouvellement des traités de commerce,
en tenant compte des Intérêts généraux du
pays, et plus particulièrement de ceux de nos
grandes industries parisiennes;
Suppression ou diminution des taxes qui
gênent le mouvement commercial et indun
triol et, en général, remaniement de* impôts •
dans le sens d'une proportionnalité plus
exacte ;
Enfin, et par-dessus tout, l'instruction pL
blique largement dotée à tous ses degrés ;
L'enseignement primaire obligatoire et gra-
tuit, pour qu'aucun enfint^e soit condamné
à l'ignorance ; exclusivement hïque, dans les
écoles payées des deniers de tous, pour ne
froisser aucune conscience ;
La liberté d'ensejgmmumt maintenue sous
Î3 surveillance de l'Etat, et complétée de ma-
nière que les cours individuels puissent en
profiter;
La collation des gradcs, qui est, au premier
chef, un acte d'autorité, restitués à l ;
Tels sont les traits essentiels de mon pro-
gramme. Après avoir étu-llé, pendant de Ion-
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