Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-03-16
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 16 mars 1879 16 mars 1879
Description : 1879/03/16 (A9,N2643). 1879/03/16 (A9,N2643).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7562689q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
Neuvième, ÀI}v. ** o 8643• Prix du Numéro 4 Paris j i5 CeBlimes, e»3DéMrteîïxerits : 20 Cendmes. Dimanche M Mars IB7J
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Si le changement est demandé de Paris
pour les départements, prière de joindre aux
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poste, calculés à raison de 3 cent. par jour,
soit 90 centimes par înols.
BULLETIN
Paris, 15 Mars 1879.
Le Sénat a adopté hier, en seconde dé-
libération, la première partie du projet de
Soi relatif à la création d'une caisse 4. re-
traites,
Sir Stanford Northooté a donné à la
Chambre des communes quelques rensei-
gnements sur les relations qui existent au-
jourd'hui entre l'Egypte et l'Angleterre.
Le~ thancelier de l'Echiquier nie que la
cabinet de Saint-James ait jamais songé
à exercer une pression quelconque sur
le gouvernement égyptien. Le gouverne-
ment anglais n'a pas offert de mettre M.
Rivers Wilson a la disposition du khé-
dive. Il II consenti à le voir prendre
part aux affaires, mais seulement sur
le désir qui lui en a été exprimé
par le gouvernement égyptien et par
Nubar-Pacha. D'ailleurs, le cabinet de
oaïut-james ne correspond pas airecte-
ment avec M. Wilson, mais seulement
avec M. Vivian, le consul général d'Angle-
terre. Sir Stafford Northeote a ajouté
qu'il ne saurait dire au juste quelle est la
situation actuelle de E. Wilson, cette si-
tuation n'ayant pas encore été réglée de-
puis la dernière crise. Toutefois, sur le
désir du gouvernement anglais, M. Wil-
son n'a pas donné sa démission. En ré-
sumé, le chancelier de l'Echiquier a es-
sayé de dégager la responsabilité du gou-
vernement anglais.
ïies négociations entre la Turquie et
i'Autriche relativement à l'occupation de
Novi-Bazar ne font aucun progrès ; il sem-
ble même qu'elles soient abandonnées.
La Porte ne repousse pas absolument
Vidée d'une occupation autrichienne,mais
elle insiste pour que la souveraineté du
sultan sur les districts occupés et pour
que le caractère temporaire de l'occupa-
tion soient complétement reconnus. Le
cabinet de Vienne ne semble pas disposé
à vouloir prendre ces engagements, et il
est peu probable que la Porte consente à
céder sur ce point. Peu importe d'ail-
leurs à l'Autriche, qui passera outre com-
me elle l'a fait pour la Bosnie et l'Herzé-
govine. -
Nous avons dit hier le résultat de la dis-
cussion au Sénat roumain sur la question
des israélites. Le discours qu'a prononcé
M. Bratiano au cours de cette discussion
peut être considéré comme le programme
que le ministère compte appliquer désor-
mais. M. Bratiano ne pense pas que les
gouvernements européens aient pu vou-
loir imposer à la Roumanie l'obligation
d'accorder les droits de citoyens à tous les
Israélites résidant dans le pays, car la
plupart sont nés hors du pays et n'ont
pour y vivre aucune ressource bien défi-
nie. « Nous rendons hommage au prin-
cipe de l'égalité des droits civils et poli-
tiques, a ajouté le premier ministre; mais
quelle est la puissance qui exige que pour
sauver ce principe, nous anéantissions
notre nationalité? Non, la religion ne doit
plus être un obstacle à Findigénat. Mais
nous différons sur les moyens et les pré-
cautions à prendre pour mettre à l'abri
notre nationalité ainsi que nos intérêts
sociaux et économiques.
» La solution de cette question est une
œuvre laborieuse qui ne saurait être ré-
solue dans un laps de temps moindre d'un
demi-siècle. »
S. BAUBIER.
.4>
Bourse de ï^arls
fSTITK BOURSE DU SOIR
5 0/0 113 fr. 15, 23 3/4, 16 1/4.
l'a.re. il fr. 75,80.
Banque ottoman.. 487 fr. 50, 488 73.
Egypte 236 fr. 87, 235, 235 62.
Hongrois. 74 fr. 3/4.
Russe 1877 89 1/*•
Italien. 07 1/2,1l2 91/2.
L'INSURRECTION CANAQUE
Le ministre de la marine et des colo-
nies vient de recevoir du gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie le télégramme sui-
vant :
Sydney, 12 mars.
Le pays est complètement pacifié ; les der-
nières tribus insurgées ont fait leur soumis-
sion ; tout est fini.
■ ♦— —
Vingt-quatre heures écoulées n'ont
point affaibli l'impression fâcheuse que
nous emportions de la Chambre des dé-
putés jeudi soir. A défaut d'autres mé-
rites, ce journal a du moins celui d'une
sincérité que rien n'altère. Il ne sait point
farder ses jugements. Sa moindre préoc-
cupation est d'être agréable ou désa-
gréable aux personnes. Il ne voit que l'in-
térêt public, et lorsque l'intérêt public
lui semble en danger, il le dit.
Certes, rien n'est perdu, et ce ne se-
rait vraiment pas l'heure de jeter le man-
che aprè3 la cognée. Mais nous estimons
que notre devoir est d'ouvrir les yeux
du public, du gouvernement et de la
Chambre sur une situation qui finirait
par devenir alarmante si, au lieu de dé-
masquer les périls, on prenait à tâche de
les dissimuler. Des périls, il y en a deux :
le premier, c'est le manque d'autorité du
gouvernement ; le second,c'est l'absence
de toute influence directrice dans la
- - - --
Chambre, un s'abuserait singulièrement
si l'on croyait que la séance de ieudi a en.
fin donné quelque satisfaction réelle
amis de la République, Il est Que la
i ue la
Chambre a écarté la mid en accusation
des ministères du r mai et du 23 no-
vembre. -'- i r mai et du 23 no-
vembre. après comme avant la
séa de jeudi, l'incertitude générale
reste la même, et les hommes qui essayent
de voir au-delà du moment présent se de-
mandent combien de temps encore durera
le ministère Waddington, et par quel ca-
binet viable il sera possible de le rem-
placer.
L'état de la Chambre surtout nous in-
quiète parce quenous îa voyons,sans guide
et sans boussole, s'abandonner aux pre-
mières inspirations venues, et, lorsqu'il
s'agit des déterminations * les plus impor-
tantes,s'en remettre à peu près auhasard.
Est-ce à la suite de réflexions quelconque s
et d'un concert préalable un peu sérieux
qu'on a, par exemple, voté cet ordre du
jour de M. Rameau qui aurait dû être
repoussé à la fois et par les partisans et
par les adversaires des poursuites?
Quels précédents entend-on établir avec
ces jugements par à peu près, aussi con-
traires au droit qu'à la logique? Il n'y
avait que deux partis à prendre : adop-
ter ou rejeter les conclusions du rapport
de la commission d'enquête. L'une ou
l'autre politique se pouvait justifier par
des raisons graves. On connaît celles
qu'a données le rapport de M. Brisson, et
l'on connaît aussi celles auxquelles nous
avons cru devoir nous ranger nous-mê-
mes, non pas sans hésitation. Mais, les
poursuites rejetées, tout devait finir là,
comme l'a proposé M. Clémenceau, com-
me M. Cazeaux et M. Boysset l'ont dé-
montré par des arguments irréfuta-
bles. La Chambre avait épuisé son droit.
Sans jugement, que vaut la flétrissure ? Le
dernier mot de la politique sera-t-il dé-
sormais de se flétrir les uns les autres, au
gré des majorités de gauche ou de droite
qui se succéderont? Et les « flétris » s'en
porteront-ils plus mitl? On n'a cependant
rien trouvé de mieux, pour couronner
cette séance, que ce naïf et monstrueux
expédient !
Et que dire des discours ? que dire de
tant d'orateurs, qui se sont noyés, —
sauf, par endroits, M. Brisson, — dans
une banalité redondante? Des deux côtés,
les idéès générales, les vues politiques
et les considérations approfondies ont
été remplacées par l'emphase. Mais le
ministère est particulièrement répréhen-
sible d'avoir étalé tant de pauvreté ora-
toire dans la discussion. On a été surpris
d'abord que le gouvernement, qui ne
manque pourtant point d'orateurs, n'eût
dépêché à la tribune ni M. Le Royer, ni
M. Ferry, ni M. Tirard, ni M. Goblet, et
que nous n'ayons eu enfin qu'une pénible
improvisation de M. Lepère après la pé-
nible lecture de M. Waddington. Ce sont
des lieux communs que l'honorable pré-
sident du conseil a déroulés devant la
Chambre, au milieu, d'ailleurs, de la
plus choquante inattention. Et M. Le-
père, qui n'a guère sa se faire écouter
davantage, semblait ou n'avoir pas
préparé ce qu'il voulait dire, ou, s'il
avait préparé quelque chose, l'avoir
tout à fait oublié. Est-ce ainsi qu'un gou-
vernement se présente devant une Cham-
bre? Est-ce là l'autorité dont il dis-
pose? Quand un ministre de l'inté-
rieur, quand un président du conseil
surtout montent à la tribune, il faut que
ce ministre ou ce président du con-
seil soient des hommes qui rendent
aussitôt la Chambre attentive par le seul
respect qu'inspire leur autorité. Or, ce
n'est pas cela que nous avons vu jeudi ;
c'est malheureusement tout le contraire.
Qu'on songe au ministère ou à la Cham-
bre, la situation paratt également déplo-
rable. Il n'y a plus lieu d'hésiter. Il faut,
au moins, au cabinet un autre président
du conseil qui lui puisse donner de la
force. Quant à la majorité de la Chambre,
tl lui faut un chef et de la discipline. en
demande des leaders pour le cabinet et
pour la Chambre. Sinon la médiocrité
nous tuera.
EUG. LliBERT.
..H» - "■
Voici le texte de l'ordre du jour présenté
par M. Rameau qui a été voté par 240 voix,
contre 154, sur 394 votants :
La Chambre des députés, avant de re-
prendre son ordre du jour :
Constate, une fois de plus, que les mi-
nistres du 17 mai et du 23 novembre ont,
par leur coupable entreprise contre la Ré-
publique, trahi le gouvernement qu'ils
servaient, foùlé aux pieds les lois et les
libertés publiques, et n'ont reculé, après
avoir conduit la France à la veille de la
guerre civile, que devant l'indignation et
les viriles résolutions du pays.
Mais, convainc ae que l'état de discrédit
dans lequel ils sont aujourd'hui tombés
permet à la République victorieuse de ne
point s'attarder à la poursuite d'ennemis
désormais frappés d'impuissanc ;
Considérant que, pour réparer le mal
qu'ils ont fait, la France a besoin de cal-
me et d'apaisement, et que l'heure est ve-
nue pour le Parlement républicain de se
consacrer exclusivement à l'élaboration
des grandes lois économiques, industriel-
les et financières que le pays réclame et
dont il attend le développement de sa ri-
chesse et de sa propriété ;
Livre au jugement de la conscience na-
tionale, qui les a déjà solennellement re-
poussés, les desseins et les actes crimi-
nels des ministres du 17 mai et du 23 no-
vembre.
Et invite le ministre de l'intérieur à
faire afficher la présente résolution dans
toutes les communes de France.
LE PARLEMENT
COURRIER DU SÉNAT
YersailtcsÎ i4 mars 1879.
Les récriminations des petits employés
sont légendaires ; ceux qui ne se plaignent
pas, se font plaindre. Sont elles justes, ou
ne doit-on pas seulement les attribuer à
des exigences qui ne seront jamais satis-
faites, parce qu'elles sont insatiables, et
qu'elles partent d'une ambition mal fon-
dée ? Telle est, aux termes près, la ques-
tion de principe qui a été posée hier à
brûle-pourpoint devant le Sénat, et qui,
on le comprend de reste, a donné un mo-
ment à la discussion une allure assez par-
ticulière. -
Mais procédons par ordre. La procès-
verbal est lu devant les fauteuils ; c'est à
la lettre. Tout le monde est dans les cou-
loirs. Qui s'en étonnerait? Après des se-
cousses comme celles de la veille, on a
bien des impressions à échanger ; ajou-
tons : bien des Tigures à observer. A gau-
che, on semble généralement être satis-
fait du résultat ; le Sénat n'était gnère
partisan des poursuites et ses rancunes
n'allaient pas au-delà d'une flétrissure pu-
blique. Quant à la droite, c'est le côté cu-
rieux ; elle avait annoncé, si je ne me
trompe, à grand fracas de menaces, une
interpellation du redoutable Baragnon sur
l'ordre du jour de la Chambre. D'où vient
qu'on n'en parle plus ? Est-ce remis? Etait-
ce un ballon d'essai? Crevé, s'il en est ainsi,
crevé comme de la baudruche ! Regardez,
d'ailleurs : M. de Broglie,pour un homme
d'Etat qui a la passion de faire le brave,
n'a véritablement pas trop fière mine.
Dame ! il était, de sa personne, président
du conseil, et c'est raide, comme dit Mme
Aubray. Il cause longuement avec M.
Batbie, très graves tous les deux. Vou-
drait-il lui faire accepter sa part du gâ-
teau?
En séance, on expédie à la vapeur le ti-
rage au sort des bureaux, on renvoie à une
deuxième délibération le projet de loi adop-
té par la Chambre sur les crédits supplé-
mentaires et extraordinaires à ouvrir pen-
dant la prorogation des Chambres, —
simple recette de cuisine intérieure qui
peut avoir dans plus d'un cas son Impor-
tance ; — on vote la création de trois che-
mins de fer dans le département de Meur-
the-et-Moselle, le classement de routes
nouvelles en Algérie, le règlement d'un
tarif de douane pour l'importation de cer-
tains articles entre la France et l'Autriche.
Une pluie de propositions, de résolutions
et de projets qui ne sont pas plus tôt pré-
sentés qu'adoptés. -
L'ordre du jour appelle la deuxième dé-
libération sur le projet de loi portant créa-
tion d'une caisse nationale de prévoyance
pour les fonctionnaires et employés ci-
vils. Nous y voilà. On attend avec une
certaine curiosité la discussion de ce pro-
jet ; car il y aura discussion, on le sait : la
commission et le gouvernement se sont
mis d'accord à la vérité ; mais 13 amende-
ments et un contre-projet ont été déposés
par un nouveau venu dans le monde par-
lementaire, M. Ronjat, sénateur de l'Isère,
élu au 5 janvier, qui se présente pour sou-
tenir le débat. La parole lui est donnée.
C'est un début.
M. Ronjat est un homme jeune, qua-
rante-cinq ans environ. Ancien procureur
général à Grenoble, — au 4 septembre, —
il a l'habitude de la parole et aborde la tri-
bune sans embarras. Tous les journaux
demain le qualifieront « orateur d affaires, »
et c'est ce que nous ferons nous-même,
au risque de reproduire un cliché. La voix,
calme, posée, quoiqu'un peu sourde, com-
mande l'attention ; l'attitude parfaitement
correcte, avec une grande sobriété de
gestes, concilie dès l'abord à l'orateur la
bienveillance de l'assemblée.
Nous avons donné précédemment une
idée du projet présenté par la commission.
La retraite de l'employé deviendra sa pro-
priété après 5 ans de services ; tel est le
principe. Il lui sera ouvert à la caisse des
dépôts et consignations un compte indi-
viduel que grossiront graduellement les
retenùes opérées sur le traitement, les in-
térêts capitalisés, et une subvention pro-
portionnelle versée à titre gracieux par
l'Etat. Moyennant quoi on espère dimi-
nuer les charges du Trésor et augmenter
le chiffre des pensions.
M. Ronjat voit là une double illusion
qui ne profiterait à personne et mènerait
à la faillite. Mais d'abord la retraite
est-elle bonne en soi? Ne convient-il pas
de laisser à chacun le soin de faire des
économies dans la mesure de ses forces, et
de les administrer à sa guise? Le fonction-
naire sert l'Etat, l'Etat le paye. Doit-il,
plus que le laboureur ou l'artisan, qui ser-
vent aussi l'Etat dans leur sphère, être
tenu en tutelle, privilégié, protégé, traité
en enfant? Les employés sont des hom-
mes ; si l'on veut améliorer leur sort il
faut en diminuer le nombre, augmenter
leurs appointements, pousser vite aux
bonnes places les travailleurs intelligents
et instruits, laisser les autres dans les em-
plois infimes. Pour le reste, à chacun de
se pourvoir.
Toutefois, ne voulant pas tabler sur une
théorie absolue, M. Ronjat fera des conces-
sions et admettra la retraite, mais sur des
bases tout autres que la commission. Il en-
tend établir logiquement, disons même
mathématiquement, des impos sibilités qui
reposent sur une erreur de chiffres. Nous ne
le suivrons pas dans sa démonstration, où
les millions sont entassés sur les mil-
liards. M. Léon Say l'a combattue vive-
ment, pied à pied, et le Sénat a donné rai-
son au ministre en repoussant le contre-
projet et en adoptant successivement les
18 premiers articles du projet élaboré par
la commission.
Attendons ce que nous réserve la suite
de la discussion, renvoyée à demain. Nous
tenons toutefois à constater que malgré le
caractère parfois un peu excessif et para-
doxal des arguments qu'il apportait, M.
Ronjat a eu le bon goût de ne point re-
chercher des effets faciles, et a su se main-
tenir sur le terrain de la discussion avec
une netteté qui lui assigne du premier
coup un rang fort honorable dans une as-
semblée où ne manquent pas les hommes
de tilenfe
PAOJL Pntwaix.
■■■il ■» ,le
LES SCRUTINS DU 13 MARS
La proposition de mise en accusation for-
mulée par la commission d'enquête a été re-
jatée hier par 317 voix contre 159.
La majorité comprend i83 membres répu-
blicains et 134 membres bonapartistes ou
monarchistes formant la presque totalité de
la minorité.
Les 159 partisansde la mise en accusation
comprennent 158 députés républicains et 1
bonapartiste, M. Janvier de la Motte fils.
Il y a dans ce scrutin 26 abstentionnistes,
dont 19 républicains et 7 bonapartistes, par-
mi lesquels MM. de Fourtou et le baron Rallie.
Enfin, 11 y avait 7 absents par congé, dont 5
républicains et 2 membres de la droite.
L'ordre du jour pur et simple proposé par
M. Clémenceau a été rejeté par 200 voix con-
tre 162. Les 102 qui ont voté l'ordre du jour
comprennent les 144 membres formant la to-
talité de la minorité bonaparte-royaliste, plus
18 membres républicains, presque tous de
l'extrême gauche, qui sont : MM. Arrazat,
Bonnet-Duverdler, Bouchet, Boysset, Clemen-
ceau, Codet, de Dauvllie-Maillefeu, Duportal,
Godissarfc, Laisant, Lockroy, Madier de Mont-
jau, Maillé, Marcou, Mingasson, Naquet, Geor-
ges Périn et Saint Martin.
Les 200 membres qui ont voté contre sont
tous républicains. Les 138 abstentionnistes
comprennent 133 républicains et 5 bonapar-
tistes : MM. de Fourtriu, Raille, Dugué de la
Fauconnerie, Janvier de la Motte, père et Ro-
nert Mltcneii.
Enfin, le 38 scrutin a eu Heu sur l'ordre du
jour de flétrissure, qui a été voté par 217 voix
contre 135.
Les 217 ne comprennent que des membres
républicains et les 135 que des membres bo-
napartistes ou monarchistes.
Il y a 150 abstentionnistes dont 140 pres-
que tous d'extrême gauche et de l'Union ré-
publicaine, et 10 membres de la minorité
bonaparto -royaliste.
Les quatre ministres, MM. Jules Ferry, Le-
père, Cochery et Ttrard, et les cinq sous se-
crétaires d'Etat, MM. Goblet, Turquet, Girerd,
Martin Feuillée et Sadi Carnot, qui font par-
tie de la Chambre, ont voté au 1er scrutin con-
tre la mise en accusation ; au second scrutin,
sur l'ordre du jour pur et simple de M. Clé-
menceau, ils se sont abstenus.
Au 38 scrutin de l'ordre du jour de flétrIs-
surè, Ils se sont également abstenus.
LA VRAIE FLETRISSURE
Il y avait pourtant en ce procès du 16
Mai une attitude à prendre pour ceux
dont la Chambre discutait le sort ! — Je
ne dis pas qu'elle eût rien changé à ce
que pense d'eux la France, qui les a vus à
l'ouvre ; mais elle n'eût pas du moins
été dépourvue d'une certaine crânerie.
C'était de revendiquer fièrement la res-
ponsabilité de leurs actes, de réclamer
des juges, d'exiger des poursuites.
Supposons un homme injustement ac-
cusé, victime d'odieuses calomnies, noir-
ci par d'infâmes délations ; que fera cet
innocent? Fort de son innocence, il de-
mandera que lumière se fasse sur sa con-
duite, car il sait que cette lumière sera sa
justification. Loin qu'il soit besoin de le
traîner devant ses juges, c'est lui qui le
premier y traînera ses accusateurs.
Or, que nous répètent depuis plus de
quinze mois les hommes du 16 mai? Que
n'ont cessé d'imprimer leurs journaux?
Qu'ils n'ont rien à se reprocher, qu'ils
n'ont pas violé une seule loi, qu'ils met-
tent au défi leurs adversaires de relever
contre eux un crime, un abus de pouvoir;
qu'amenés à la barre du Sénat, ils y pa-
raîtraient la tête haute, qu'ils en sorti-
raient acquittés.
Eh! mais, alors, pourquoi n'ont-ils pas
voulu y aller, à cette barre, puisque ce
procès, s'il était fait, devait être et leur
glorification et la confusion de leurs ad-
versaires?
On s'était figuré M. de Fourtou, dans
la séance de jeudi, après les discours de
M. Léon Renault, de M. Waddiogton, de
M. Lepère, si durs pour le 16 Mai au mo-
ment même où ils demandaient au Parle-
ment de dédaigner de le frapper, on s'é-
tait figuré M. de Fourtou se tournant
vers ceux qui avaient tenu ce langage, et
leur disant : « Nous ne voulons pas de
votre grâce ! c'est la justice que nous ré-
clamons, au nom de notre honneur, au
nom de notre conscience : vous nous
avez menacés de nous juger ; nous vous
sommons de nous juger 1 » On se figurait
ensuite, à l'heure du scrutin, ses cent
quarante amis, soutenus par lui au 14
octobre, le soutenant à leur tour, dépo-
sant dans l'urne un vote unanime pour
exiger des poursuites et forcer la justice
à avoir son cours.
On se figurait tout cela avec d'autant
plus de raison qu'en parlant, en agissant
ainsi, M. de Fourtou et ses amis, non
seulement se relevaient devant le défi,
mais portaient à leurs adversaires un
coup sensible. La droite et l'extrême
gauche s'unissant pour ordonner les
poursuites, c'était la majorité assurée ;
c'était le ministère sûrement renversé,
car à ce moment même, il venait de po-
ser la question de cabinet. Les complica-
tions les plus graves, les plus faites pour
nuire à la République, pouvaient sortir de
cet incident.
Eh bien, malgré oe double intérêt, si
grand, si manifeste, rien de semblable
ne s'est passé. Non-seulement M. de Four-
tou n'a pas parlé, mais il n'est pas même
venu à la séance. Non-seulement la droi-
te ne s'est pas unie à l'extrême gauche
pour renverser le ministère, mais elle
ne s'est pas même abstenue, comme
maintes fois elle l'a fait. Elle a voté, et
voté unanimement en faveur du ministère
qu'elle déteste, pour repousser ces pour-
suites, qu'elle déclarait à la fois ridicules
et impossibles.
EUes n'étaient donc, ces poursuites, ni
si impossibles ni si ridicules qu'on vou-
lait bien le dire. Si pour les empêcher on
s'est rallié au gouvernement, c'est, à
coup sûr, qu'on avait à les empêcher un
intérêt plus grand, plus puissant quetou-
te autre considération ; c'est que l'on sa-
vait bien que s'il était possible de loin de
qualifier l'accusation de vaine et de sot-
te, il serait moinj aisé de s'en justifier
si l'on venait réellement à comparaître
devant des juges. On était trop peu sûr
de voir le procès finir par un acquitte-
ment pour ne pas désirer avant tout une
ordonnance de non-lieu. C'est ainsi qu'au
moment même où l'on protestait le plus
haut de la tranquillité de sa conscience,
on confirmait bien haut par ses actes que
cette conscience n'était pas en paix.
Là est la moralité de la séance de
jeudi. La vraie flétrissure du 16 mai n'est
pas dans 1 ordre du jour motivé qu'a vo-
té la Chambre. Elle est dans l'aveu de
culpabilité fait par fes amis des Intéres-
sés, dont aucun n'a pris la parole pour
les défendre ni pour réclamer la justice
pour eux, dont tout l'effort s'est borné à
aider à ce que l'affaire fût étouffée.
Pour voter la grâce dédaigneuse des
ministres du 16 mai, les républicains qui
ont choisi ce parti avaient de bonnes
raisons : la paix présente, la force de la
République, le désir d'en finir avec les
débats irritants, par-dessus tout la
crainte de jeter bas un ministère estimé
d'eux. Quelles raisons pouvaient avoir de
voter cette grâce les ennemis de la Ré-
publique, sinon qu'ils savaient leurs amis
coupables, et le 16 mai condamné néces-
sairement s'il venait à être jugé?
CHARLES BIGOT.
—————
Nouvelles parlementaires
La commission de la pressse a terminé son
travail en ce qui* concerne les publications
périodiques et les journaux.
Elle a décidé en principe la suppression du
cautionnement.
***
La proposition de loi de M. Parent ayant
pour objet da modifier en cas de faillite du
mari la procédure en séparation de biens dans
l'intérêt de la femme du failli et de la masse
des créanciers, a été examinée par une com-
mission spéciale, qui, après avoir entendu
diverses observations de M H. Bosc, Renault-
Morlière, Mir et Bouchet. a adopté le projet
légèrement modifié par un amendement de
M. Bouchet. M. Bouchet a été nommé rappor-
teur.
• *
M. Martin-Fenlllée, sous-secrétaire d'Etatau
ministère de l'Intérieure été entendu hier par
la commission qui examine le mode de no-
mination des membres des commissions ad-
ministratives des hospices, hôpitaux, etc.
M. Labuze a ensuite développé devant la
même commission un amendement tendant à
le s faire nommer par le préfet sur une liste
de candidats en nombre double présentée
par le conseil municipal.
*
« *
La commission relative à l'aliénation des
valeurs mobilières appartenant aux mineurs
a adopté avec quelques modifications le pro-
jet de loi voté par le Sénat et a nommé M.
Jozon rapporteur.
*
* «
La commission d'Initiative a entendu M. Ba-
rodet développer sa proposition ayant pour
but d'accorder des Indemnités aux victimes
du coup d'Etat de décembre 1851. Elle n'est pas
favorable à la proposition, estimant qu'on doit
se borner à signaler le sort des victimes de
décembre à la sympathie du ministère, et
qu'il n'y a pas lieu de faire une loi spéciale
à leur sujet.
Elle a arrêté ensuite qu'elle entendrait le
ministre sur la proposition Lenglé.
Enfin, elle a pris en considération une pro-
position de MM. Rameau, Journault et Albert
Joly, tendant à abroger l'art. 15 du décret de
prairial an XII, ordonnant que les personnes
non catholiques seront Inhumées dans des ci-
metières spéciaux.
* &
La commission des patentes a décidé qu'elle
entendrait les grands industriels, les finan-
ciers, et les délégués du petit commerce de
Paris avant de prendre une décision. Elle dé-
sire arriver à dégrêverles petits commerçants
dans la plus large mesure.
*
# «
La commission du budget de 1879 a tenu
séance au Palais-Bourbon pour statuer sur
diverses demandes de crédits supplémen-
taires.
Parmi les crédits qu'elle a examinés figure
celui destiné à reconstruire l'hôtel de notre
ambassade à Berlin.
Elle a nommé pour son secrétaire M. Hub-
bard fils.
M. Deves a été nommé membre de la sous-
commission de l'intérieur.
*
« *
La commission de l'enseignement primaire
a longuement discuté la question de l'obli-
gation sans rien arrêter. Elle a décidé ensuite
qu'il n'y aurait pas d'examen de fin d'année
scolaire.
*
¥ ¥
La commission des chemins de fer s'est
réunie, à deux heures, pour continuer l'exa-
men du classement.
On sait que cette commission s'était subdi-
visée en plusieurs sous-commiisions chargées
de faire un classement par région. Plusieurs
de ces sous-commissions ont terminé leurs
travaux.
La commission s'est réunie en assemblée
générale, hier, pour terminer ses travaux.
On pense que le rapport pourra être dépo-
sé à la fia du mois. C est M. Wilson qui, sui-
vant toutes les probabilités, sera nommé
rapporteur.
« *
Le centra gauche du Sénat était convo-
qué hier pour discuter la question de sa-
voir si le groupe devrait être fermé ou on-
vert, c'est-à-dire si l'on pourrait faire partie
du centre gauche et d'un autre groupe simul-
tanément.
La réunion a maintenu l'état actuel, c'est à-
dire la possibilité da faire partie de deux
groupes à la fois.
A. L.
L'ENNEMI DANS LA PLICE
Me voilà en correspondance réglée
avec les évêques. C'est cette fois Mgr d6
Coutances qui m'écrit la longue lettre que
vous allez lire. Mais avant de vous la met-
tre sous les yeux, il faut rappeler briè-
vement les faits que j'avais exposés dans
l'article auquel répond l'honorable pr
lat.
Monseigneur n'était en ce temps-le
qu'un simple aumônier ; il exerçait au lj £
cée de Caen. Il y avait dans ce même Iyr
cée, comme professeur de philosophie'
un excellent universitaire, M. Joseph Fa-
bre, auteur d'ouvrages estimés, qui es $
aujourd'hui à Paris.
J'avais conté, dans l'aticle incriminée
que M. l'aumônier avait cru pouvoir,
dans son cours, prendre à partie l'en-
seignement de son collègue et déblatérer
(je m'étais en effet servi de ce mot) conr
tre le professeur.
Et voici sur quels documents je m'é-
tais appuyé.
J'avais et j'ai encore sous les yeux
trois lettres que M. Joseph Fabre a cru
devoir écrire au ministre pour se Rla.ine
dre des attaques de l'aumônier.
Dans ces trois lettres, le professeur dé
philosophie expose qu'il a en vain de-
mandé justice à ses supérieurs hiérar-
chiques, qu'il n'en attend plus que du
ministre, qu'il sollicite une enquête, prêt
à donner sa démission si l'on ne fait
pas droit à ses demandes.
J'avoue que ces documents m'avaient
paru très-sérieux et très-probants. Je
connais de lonque date l'Université, et
je sais fort bien qu'un professeur de phi-J
losophie ne se résout pas à de telles dé^
marches sans y être acculé par une œ.
cessité évidente. Ce serait encore al-
jourd'hui, même avec un ministre aussi
libéral que l'est M. Jules Ferry, ce serait
chose grave pour un fonctionnaire de lyv
cée que d'entrer en lutte avec l'aum
nier, que de porter plainte contre lui fut
proviseur, puis au recteur, enfin au mi-
nistre. On y jouerait sa place et son ave
nir.
A plus forte raison était-ce dans ce
temps-là un péril qu'un professeur ne se
résignait à braver que si le soin de sa di-
gnité le lui commandait. impèrieus
ment.
Je m'étais donc fait ce raisonnement
très-simple :
Pour que M. Joseph Fabre eût ainsi
risqué une position si chèrement acquit
se, il a fallu sans aucun doute qu'il fût
poussé à bout, qu'il ne pût faire auire-r
ment que de se révolter.
Mgr de Coutances m'a démontré que
mon raisonnement n'était pas juste, car
il appert de sa lettre que c'est le lapin
qui a commencé.
La voici, lisez-la :
Coutances, le i2 mars 1879.
A monsieur Francisque Sarcey,
rédacteur du XIXO Siècle.
Monsieur,
Vous avez une façon d'écrire l'histoire qui
vous rend vraiment le triomphe trop com
mode. Le procédé est bien simple : vous fai-
tes de celui qui se défend l'afgresseur ; vous
donnez à vos clients des airs de victimes;
puis, enflant la voix, vous criez aux atta-
ques passionnées, au fanatisme, à la tyrannie
cléricale ; et vous écrivez en grosses lettres à
la première page de votre grand journal es
titre t effet : L'Ennemi dans la place l
Rétablissons, s'il vous plaît, du moins etc
ce qui me concerne, les faits dénaturés dans
votre numéro d'hier.
Il n'est pas vrai qu'aumônier du lycée de
Caen j'aie « passé le temps de mes conféren-
ces religieuses à déblatérer contre M. le pro-
fesseur de philosophie et à frapper sur un
collègue. »
Il n'est pas vrai que je me sois rendu couJ
pabla te d'un dénigrement subversif de toute
discipline. »
Il n'est pas vrai qu'il y ait eu de ma part
« flagrante et forte atteinte portée au bon or-
dre. »
S'il est vrai que le professeur en question
ait obtenu de l'avancement, il n'est pas vrai
que ce soit par suite de l'enquête que dut
faire, bien après mon départ, M. Nourrisson,
inspecteur général.
Ce qui est vrai, monsieur, le voici :
M. le professeur de philosophie, dont jai
laisse de côté l'enseignement oral, jugea bon
de livrer un jour à la publicité les leçons
qu'il donnait à ses élèves. Ces leçons imprl,,
mées étalent en désaccord avec la doctrine
catholique sur plusieurs points, notamment
snr la prescience divine. — Je traitais alorsj
dans mon cours d'instructlon religieuse, ce
sujet de la prescience. Après avoir établi ma
thèse, je répondis par écrit aux objections de
M. le professeur, que j'évitai même de nom-
mer, opposant aux questions la réponse et au
doute l'affirmation. Mol aussi, monsieur, j'ai
sous les yeux cette argumentation, que je
pourrais au besoin publier; mes anciens élè-
ves l'ont peut-être encore entre les mains. Eh
bien! j'atteste que si elle est « ferme », elle
elle est également « respectueuse M, qu'elle
ne contient pas l'pmbre d'une allusion à l'au-
teur des objections; j'atteste que je n'ai pas
dit un mot pour le « dénigrer » dans mes
conférences, que j'ai toujours soigneusement
écarté la question de personne pour m'en te-
nir uniquement à la question de doctrine.
Voilà ce que vous qualifiez d'attaques pas-
sionnées provenant « d'un jeune prêtre très-
ardent et un peu fanatique » I Ea vérité, mon-
sieur, quelle idée vous faites-vous donc du
prêtre et de son enseignement? Quelle Idée
vous faites-vous de la mission d'un aumônier
dans un lycée? Espérez-vous, a en le confinant,
comme vous le - dite" -- dans sa chapelle, » lui
fermer la bouche et lui Interdire de défendre
la vérité ? — Ne l'oubliez pas, je vous prie, et
veuillez bien ne pas changer les rôles. Moi,
l'aumônier, dont vous faites l'agresseur, j'é-
tais atteint dans la vérité que j'avais mission
de prêcher. — Qu'ai je fait alors ? Al-je « dé-
blatéré, frappé sur un collègue » ? Non. —
Me suis je même plaint ? (Jamais doléances
pourtant n'auraient été plus justes). Non.—
Ai-je écrit, et tout le monde saisit la signifi-
cation de ce mot dans une telle circonstance,
ai je écrit à M. le proviseur ? Non. A M. l'ins-
pecteur ? Non. A M. le recteur (dont la tombe
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0, Place de la Bourse, 6
Toute demande de CHANGEMENT
D'ADRESSE pendant le cours de Fabon
ai ment doit être accompagnée d'une der-
nière bande Imprimée, et de 60 centimes
pour Impression de nouvelles bandes.
Si le changement est demandé de Paris
pour les départements, prière de joindre aux
60 centimes et-dessus le montant des frais de
poste, calculés à raison de 3 cent. par jour,
soit 90 centimes par înols.
BULLETIN
Paris, 15 Mars 1879.
Le Sénat a adopté hier, en seconde dé-
libération, la première partie du projet de
Soi relatif à la création d'une caisse 4. re-
traites,
Sir Stanford Northooté a donné à la
Chambre des communes quelques rensei-
gnements sur les relations qui existent au-
jourd'hui entre l'Egypte et l'Angleterre.
Le~ thancelier de l'Echiquier nie que la
cabinet de Saint-James ait jamais songé
à exercer une pression quelconque sur
le gouvernement égyptien. Le gouverne-
ment anglais n'a pas offert de mettre M.
Rivers Wilson a la disposition du khé-
dive. Il II consenti à le voir prendre
part aux affaires, mais seulement sur
le désir qui lui en a été exprimé
par le gouvernement égyptien et par
Nubar-Pacha. D'ailleurs, le cabinet de
oaïut-james ne correspond pas airecte-
ment avec M. Wilson, mais seulement
avec M. Vivian, le consul général d'Angle-
terre. Sir Stafford Northeote a ajouté
qu'il ne saurait dire au juste quelle est la
situation actuelle de E. Wilson, cette si-
tuation n'ayant pas encore été réglée de-
puis la dernière crise. Toutefois, sur le
désir du gouvernement anglais, M. Wil-
son n'a pas donné sa démission. En ré-
sumé, le chancelier de l'Echiquier a es-
sayé de dégager la responsabilité du gou-
vernement anglais.
ïies négociations entre la Turquie et
i'Autriche relativement à l'occupation de
Novi-Bazar ne font aucun progrès ; il sem-
ble même qu'elles soient abandonnées.
La Porte ne repousse pas absolument
Vidée d'une occupation autrichienne,mais
elle insiste pour que la souveraineté du
sultan sur les districts occupés et pour
que le caractère temporaire de l'occupa-
tion soient complétement reconnus. Le
cabinet de Vienne ne semble pas disposé
à vouloir prendre ces engagements, et il
est peu probable que la Porte consente à
céder sur ce point. Peu importe d'ail-
leurs à l'Autriche, qui passera outre com-
me elle l'a fait pour la Bosnie et l'Herzé-
govine. -
Nous avons dit hier le résultat de la dis-
cussion au Sénat roumain sur la question
des israélites. Le discours qu'a prononcé
M. Bratiano au cours de cette discussion
peut être considéré comme le programme
que le ministère compte appliquer désor-
mais. M. Bratiano ne pense pas que les
gouvernements européens aient pu vou-
loir imposer à la Roumanie l'obligation
d'accorder les droits de citoyens à tous les
Israélites résidant dans le pays, car la
plupart sont nés hors du pays et n'ont
pour y vivre aucune ressource bien défi-
nie. « Nous rendons hommage au prin-
cipe de l'égalité des droits civils et poli-
tiques, a ajouté le premier ministre; mais
quelle est la puissance qui exige que pour
sauver ce principe, nous anéantissions
notre nationalité? Non, la religion ne doit
plus être un obstacle à Findigénat. Mais
nous différons sur les moyens et les pré-
cautions à prendre pour mettre à l'abri
notre nationalité ainsi que nos intérêts
sociaux et économiques.
» La solution de cette question est une
œuvre laborieuse qui ne saurait être ré-
solue dans un laps de temps moindre d'un
demi-siècle. »
S. BAUBIER.
.4>
Bourse de ï^arls
fSTITK BOURSE DU SOIR
5 0/0 113 fr. 15, 23 3/4, 16 1/4.
l'a.re. il fr. 75,80.
Banque ottoman.. 487 fr. 50, 488 73.
Egypte 236 fr. 87, 235, 235 62.
Hongrois. 74 fr. 3/4.
Russe 1877 89 1/*•
Italien. 07 1/2,1l2 91/2.
L'INSURRECTION CANAQUE
Le ministre de la marine et des colo-
nies vient de recevoir du gouverneur de
la Nouvelle-Calédonie le télégramme sui-
vant :
Sydney, 12 mars.
Le pays est complètement pacifié ; les der-
nières tribus insurgées ont fait leur soumis-
sion ; tout est fini.
■ ♦— —
Vingt-quatre heures écoulées n'ont
point affaibli l'impression fâcheuse que
nous emportions de la Chambre des dé-
putés jeudi soir. A défaut d'autres mé-
rites, ce journal a du moins celui d'une
sincérité que rien n'altère. Il ne sait point
farder ses jugements. Sa moindre préoc-
cupation est d'être agréable ou désa-
gréable aux personnes. Il ne voit que l'in-
térêt public, et lorsque l'intérêt public
lui semble en danger, il le dit.
Certes, rien n'est perdu, et ce ne se-
rait vraiment pas l'heure de jeter le man-
che aprè3 la cognée. Mais nous estimons
que notre devoir est d'ouvrir les yeux
du public, du gouvernement et de la
Chambre sur une situation qui finirait
par devenir alarmante si, au lieu de dé-
masquer les périls, on prenait à tâche de
les dissimuler. Des périls, il y en a deux :
le premier, c'est le manque d'autorité du
gouvernement ; le second,c'est l'absence
de toute influence directrice dans la
- - - --
Chambre, un s'abuserait singulièrement
si l'on croyait que la séance de ieudi a en.
fin donné quelque satisfaction réelle
amis de la République, Il est Que la
i ue la
Chambre a écarté la mid en accusation
des ministères du r mai et du 23 no-
vembre. -'- i r mai et du 23 no-
vembre. après comme avant la
séa de jeudi, l'incertitude générale
reste la même, et les hommes qui essayent
de voir au-delà du moment présent se de-
mandent combien de temps encore durera
le ministère Waddington, et par quel ca-
binet viable il sera possible de le rem-
placer.
L'état de la Chambre surtout nous in-
quiète parce quenous îa voyons,sans guide
et sans boussole, s'abandonner aux pre-
mières inspirations venues, et, lorsqu'il
s'agit des déterminations * les plus impor-
tantes,s'en remettre à peu près auhasard.
Est-ce à la suite de réflexions quelconque s
et d'un concert préalable un peu sérieux
qu'on a, par exemple, voté cet ordre du
jour de M. Rameau qui aurait dû être
repoussé à la fois et par les partisans et
par les adversaires des poursuites?
Quels précédents entend-on établir avec
ces jugements par à peu près, aussi con-
traires au droit qu'à la logique? Il n'y
avait que deux partis à prendre : adop-
ter ou rejeter les conclusions du rapport
de la commission d'enquête. L'une ou
l'autre politique se pouvait justifier par
des raisons graves. On connaît celles
qu'a données le rapport de M. Brisson, et
l'on connaît aussi celles auxquelles nous
avons cru devoir nous ranger nous-mê-
mes, non pas sans hésitation. Mais, les
poursuites rejetées, tout devait finir là,
comme l'a proposé M. Clémenceau, com-
me M. Cazeaux et M. Boysset l'ont dé-
montré par des arguments irréfuta-
bles. La Chambre avait épuisé son droit.
Sans jugement, que vaut la flétrissure ? Le
dernier mot de la politique sera-t-il dé-
sormais de se flétrir les uns les autres, au
gré des majorités de gauche ou de droite
qui se succéderont? Et les « flétris » s'en
porteront-ils plus mitl? On n'a cependant
rien trouvé de mieux, pour couronner
cette séance, que ce naïf et monstrueux
expédient !
Et que dire des discours ? que dire de
tant d'orateurs, qui se sont noyés, —
sauf, par endroits, M. Brisson, — dans
une banalité redondante? Des deux côtés,
les idéès générales, les vues politiques
et les considérations approfondies ont
été remplacées par l'emphase. Mais le
ministère est particulièrement répréhen-
sible d'avoir étalé tant de pauvreté ora-
toire dans la discussion. On a été surpris
d'abord que le gouvernement, qui ne
manque pourtant point d'orateurs, n'eût
dépêché à la tribune ni M. Le Royer, ni
M. Ferry, ni M. Tirard, ni M. Goblet, et
que nous n'ayons eu enfin qu'une pénible
improvisation de M. Lepère après la pé-
nible lecture de M. Waddington. Ce sont
des lieux communs que l'honorable pré-
sident du conseil a déroulés devant la
Chambre, au milieu, d'ailleurs, de la
plus choquante inattention. Et M. Le-
père, qui n'a guère sa se faire écouter
davantage, semblait ou n'avoir pas
préparé ce qu'il voulait dire, ou, s'il
avait préparé quelque chose, l'avoir
tout à fait oublié. Est-ce ainsi qu'un gou-
vernement se présente devant une Cham-
bre? Est-ce là l'autorité dont il dis-
pose? Quand un ministre de l'inté-
rieur, quand un président du conseil
surtout montent à la tribune, il faut que
ce ministre ou ce président du con-
seil soient des hommes qui rendent
aussitôt la Chambre attentive par le seul
respect qu'inspire leur autorité. Or, ce
n'est pas cela que nous avons vu jeudi ;
c'est malheureusement tout le contraire.
Qu'on songe au ministère ou à la Cham-
bre, la situation paratt également déplo-
rable. Il n'y a plus lieu d'hésiter. Il faut,
au moins, au cabinet un autre président
du conseil qui lui puisse donner de la
force. Quant à la majorité de la Chambre,
tl lui faut un chef et de la discipline. en
demande des leaders pour le cabinet et
pour la Chambre. Sinon la médiocrité
nous tuera.
EUG. LliBERT.
..H» - "■
Voici le texte de l'ordre du jour présenté
par M. Rameau qui a été voté par 240 voix,
contre 154, sur 394 votants :
La Chambre des députés, avant de re-
prendre son ordre du jour :
Constate, une fois de plus, que les mi-
nistres du 17 mai et du 23 novembre ont,
par leur coupable entreprise contre la Ré-
publique, trahi le gouvernement qu'ils
servaient, foùlé aux pieds les lois et les
libertés publiques, et n'ont reculé, après
avoir conduit la France à la veille de la
guerre civile, que devant l'indignation et
les viriles résolutions du pays.
Mais, convainc ae que l'état de discrédit
dans lequel ils sont aujourd'hui tombés
permet à la République victorieuse de ne
point s'attarder à la poursuite d'ennemis
désormais frappés d'impuissanc ;
Considérant que, pour réparer le mal
qu'ils ont fait, la France a besoin de cal-
me et d'apaisement, et que l'heure est ve-
nue pour le Parlement républicain de se
consacrer exclusivement à l'élaboration
des grandes lois économiques, industriel-
les et financières que le pays réclame et
dont il attend le développement de sa ri-
chesse et de sa propriété ;
Livre au jugement de la conscience na-
tionale, qui les a déjà solennellement re-
poussés, les desseins et les actes crimi-
nels des ministres du 17 mai et du 23 no-
vembre.
Et invite le ministre de l'intérieur à
faire afficher la présente résolution dans
toutes les communes de France.
LE PARLEMENT
COURRIER DU SÉNAT
YersailtcsÎ i4 mars 1879.
Les récriminations des petits employés
sont légendaires ; ceux qui ne se plaignent
pas, se font plaindre. Sont elles justes, ou
ne doit-on pas seulement les attribuer à
des exigences qui ne seront jamais satis-
faites, parce qu'elles sont insatiables, et
qu'elles partent d'une ambition mal fon-
dée ? Telle est, aux termes près, la ques-
tion de principe qui a été posée hier à
brûle-pourpoint devant le Sénat, et qui,
on le comprend de reste, a donné un mo-
ment à la discussion une allure assez par-
ticulière. -
Mais procédons par ordre. La procès-
verbal est lu devant les fauteuils ; c'est à
la lettre. Tout le monde est dans les cou-
loirs. Qui s'en étonnerait? Après des se-
cousses comme celles de la veille, on a
bien des impressions à échanger ; ajou-
tons : bien des Tigures à observer. A gau-
che, on semble généralement être satis-
fait du résultat ; le Sénat n'était gnère
partisan des poursuites et ses rancunes
n'allaient pas au-delà d'une flétrissure pu-
blique. Quant à la droite, c'est le côté cu-
rieux ; elle avait annoncé, si je ne me
trompe, à grand fracas de menaces, une
interpellation du redoutable Baragnon sur
l'ordre du jour de la Chambre. D'où vient
qu'on n'en parle plus ? Est-ce remis? Etait-
ce un ballon d'essai? Crevé, s'il en est ainsi,
crevé comme de la baudruche ! Regardez,
d'ailleurs : M. de Broglie,pour un homme
d'Etat qui a la passion de faire le brave,
n'a véritablement pas trop fière mine.
Dame ! il était, de sa personne, président
du conseil, et c'est raide, comme dit Mme
Aubray. Il cause longuement avec M.
Batbie, très graves tous les deux. Vou-
drait-il lui faire accepter sa part du gâ-
teau?
En séance, on expédie à la vapeur le ti-
rage au sort des bureaux, on renvoie à une
deuxième délibération le projet de loi adop-
té par la Chambre sur les crédits supplé-
mentaires et extraordinaires à ouvrir pen-
dant la prorogation des Chambres, —
simple recette de cuisine intérieure qui
peut avoir dans plus d'un cas son Impor-
tance ; — on vote la création de trois che-
mins de fer dans le département de Meur-
the-et-Moselle, le classement de routes
nouvelles en Algérie, le règlement d'un
tarif de douane pour l'importation de cer-
tains articles entre la France et l'Autriche.
Une pluie de propositions, de résolutions
et de projets qui ne sont pas plus tôt pré-
sentés qu'adoptés. -
L'ordre du jour appelle la deuxième dé-
libération sur le projet de loi portant créa-
tion d'une caisse nationale de prévoyance
pour les fonctionnaires et employés ci-
vils. Nous y voilà. On attend avec une
certaine curiosité la discussion de ce pro-
jet ; car il y aura discussion, on le sait : la
commission et le gouvernement se sont
mis d'accord à la vérité ; mais 13 amende-
ments et un contre-projet ont été déposés
par un nouveau venu dans le monde par-
lementaire, M. Ronjat, sénateur de l'Isère,
élu au 5 janvier, qui se présente pour sou-
tenir le débat. La parole lui est donnée.
C'est un début.
M. Ronjat est un homme jeune, qua-
rante-cinq ans environ. Ancien procureur
général à Grenoble, — au 4 septembre, —
il a l'habitude de la parole et aborde la tri-
bune sans embarras. Tous les journaux
demain le qualifieront « orateur d affaires, »
et c'est ce que nous ferons nous-même,
au risque de reproduire un cliché. La voix,
calme, posée, quoiqu'un peu sourde, com-
mande l'attention ; l'attitude parfaitement
correcte, avec une grande sobriété de
gestes, concilie dès l'abord à l'orateur la
bienveillance de l'assemblée.
Nous avons donné précédemment une
idée du projet présenté par la commission.
La retraite de l'employé deviendra sa pro-
priété après 5 ans de services ; tel est le
principe. Il lui sera ouvert à la caisse des
dépôts et consignations un compte indi-
viduel que grossiront graduellement les
retenùes opérées sur le traitement, les in-
térêts capitalisés, et une subvention pro-
portionnelle versée à titre gracieux par
l'Etat. Moyennant quoi on espère dimi-
nuer les charges du Trésor et augmenter
le chiffre des pensions.
M. Ronjat voit là une double illusion
qui ne profiterait à personne et mènerait
à la faillite. Mais d'abord la retraite
est-elle bonne en soi? Ne convient-il pas
de laisser à chacun le soin de faire des
économies dans la mesure de ses forces, et
de les administrer à sa guise? Le fonction-
naire sert l'Etat, l'Etat le paye. Doit-il,
plus que le laboureur ou l'artisan, qui ser-
vent aussi l'Etat dans leur sphère, être
tenu en tutelle, privilégié, protégé, traité
en enfant? Les employés sont des hom-
mes ; si l'on veut améliorer leur sort il
faut en diminuer le nombre, augmenter
leurs appointements, pousser vite aux
bonnes places les travailleurs intelligents
et instruits, laisser les autres dans les em-
plois infimes. Pour le reste, à chacun de
se pourvoir.
Toutefois, ne voulant pas tabler sur une
théorie absolue, M. Ronjat fera des conces-
sions et admettra la retraite, mais sur des
bases tout autres que la commission. Il en-
tend établir logiquement, disons même
mathématiquement, des impos sibilités qui
reposent sur une erreur de chiffres. Nous ne
le suivrons pas dans sa démonstration, où
les millions sont entassés sur les mil-
liards. M. Léon Say l'a combattue vive-
ment, pied à pied, et le Sénat a donné rai-
son au ministre en repoussant le contre-
projet et en adoptant successivement les
18 premiers articles du projet élaboré par
la commission.
Attendons ce que nous réserve la suite
de la discussion, renvoyée à demain. Nous
tenons toutefois à constater que malgré le
caractère parfois un peu excessif et para-
doxal des arguments qu'il apportait, M.
Ronjat a eu le bon goût de ne point re-
chercher des effets faciles, et a su se main-
tenir sur le terrain de la discussion avec
une netteté qui lui assigne du premier
coup un rang fort honorable dans une as-
semblée où ne manquent pas les hommes
de tilenfe
PAOJL Pntwaix.
■■■il ■» ,le
LES SCRUTINS DU 13 MARS
La proposition de mise en accusation for-
mulée par la commission d'enquête a été re-
jatée hier par 317 voix contre 159.
La majorité comprend i83 membres répu-
blicains et 134 membres bonapartistes ou
monarchistes formant la presque totalité de
la minorité.
Les 159 partisansde la mise en accusation
comprennent 158 députés républicains et 1
bonapartiste, M. Janvier de la Motte fils.
Il y a dans ce scrutin 26 abstentionnistes,
dont 19 républicains et 7 bonapartistes, par-
mi lesquels MM. de Fourtou et le baron Rallie.
Enfin, 11 y avait 7 absents par congé, dont 5
républicains et 2 membres de la droite.
L'ordre du jour pur et simple proposé par
M. Clémenceau a été rejeté par 200 voix con-
tre 162. Les 102 qui ont voté l'ordre du jour
comprennent les 144 membres formant la to-
talité de la minorité bonaparte-royaliste, plus
18 membres républicains, presque tous de
l'extrême gauche, qui sont : MM. Arrazat,
Bonnet-Duverdler, Bouchet, Boysset, Clemen-
ceau, Codet, de Dauvllie-Maillefeu, Duportal,
Godissarfc, Laisant, Lockroy, Madier de Mont-
jau, Maillé, Marcou, Mingasson, Naquet, Geor-
ges Périn et Saint Martin.
Les 200 membres qui ont voté contre sont
tous républicains. Les 138 abstentionnistes
comprennent 133 républicains et 5 bonapar-
tistes : MM. de Fourtriu, Raille, Dugué de la
Fauconnerie, Janvier de la Motte, père et Ro-
nert Mltcneii.
Enfin, le 38 scrutin a eu Heu sur l'ordre du
jour de flétrissure, qui a été voté par 217 voix
contre 135.
Les 217 ne comprennent que des membres
républicains et les 135 que des membres bo-
napartistes ou monarchistes.
Il y a 150 abstentionnistes dont 140 pres-
que tous d'extrême gauche et de l'Union ré-
publicaine, et 10 membres de la minorité
bonaparto -royaliste.
Les quatre ministres, MM. Jules Ferry, Le-
père, Cochery et Ttrard, et les cinq sous se-
crétaires d'Etat, MM. Goblet, Turquet, Girerd,
Martin Feuillée et Sadi Carnot, qui font par-
tie de la Chambre, ont voté au 1er scrutin con-
tre la mise en accusation ; au second scrutin,
sur l'ordre du jour pur et simple de M. Clé-
menceau, ils se sont abstenus.
Au 38 scrutin de l'ordre du jour de flétrIs-
surè, Ils se sont également abstenus.
LA VRAIE FLETRISSURE
Il y avait pourtant en ce procès du 16
Mai une attitude à prendre pour ceux
dont la Chambre discutait le sort ! — Je
ne dis pas qu'elle eût rien changé à ce
que pense d'eux la France, qui les a vus à
l'ouvre ; mais elle n'eût pas du moins
été dépourvue d'une certaine crânerie.
C'était de revendiquer fièrement la res-
ponsabilité de leurs actes, de réclamer
des juges, d'exiger des poursuites.
Supposons un homme injustement ac-
cusé, victime d'odieuses calomnies, noir-
ci par d'infâmes délations ; que fera cet
innocent? Fort de son innocence, il de-
mandera que lumière se fasse sur sa con-
duite, car il sait que cette lumière sera sa
justification. Loin qu'il soit besoin de le
traîner devant ses juges, c'est lui qui le
premier y traînera ses accusateurs.
Or, que nous répètent depuis plus de
quinze mois les hommes du 16 mai? Que
n'ont cessé d'imprimer leurs journaux?
Qu'ils n'ont rien à se reprocher, qu'ils
n'ont pas violé une seule loi, qu'ils met-
tent au défi leurs adversaires de relever
contre eux un crime, un abus de pouvoir;
qu'amenés à la barre du Sénat, ils y pa-
raîtraient la tête haute, qu'ils en sorti-
raient acquittés.
Eh! mais, alors, pourquoi n'ont-ils pas
voulu y aller, à cette barre, puisque ce
procès, s'il était fait, devait être et leur
glorification et la confusion de leurs ad-
versaires?
On s'était figuré M. de Fourtou, dans
la séance de jeudi, après les discours de
M. Léon Renault, de M. Waddiogton, de
M. Lepère, si durs pour le 16 Mai au mo-
ment même où ils demandaient au Parle-
ment de dédaigner de le frapper, on s'é-
tait figuré M. de Fourtou se tournant
vers ceux qui avaient tenu ce langage, et
leur disant : « Nous ne voulons pas de
votre grâce ! c'est la justice que nous ré-
clamons, au nom de notre honneur, au
nom de notre conscience : vous nous
avez menacés de nous juger ; nous vous
sommons de nous juger 1 » On se figurait
ensuite, à l'heure du scrutin, ses cent
quarante amis, soutenus par lui au 14
octobre, le soutenant à leur tour, dépo-
sant dans l'urne un vote unanime pour
exiger des poursuites et forcer la justice
à avoir son cours.
On se figurait tout cela avec d'autant
plus de raison qu'en parlant, en agissant
ainsi, M. de Fourtou et ses amis, non
seulement se relevaient devant le défi,
mais portaient à leurs adversaires un
coup sensible. La droite et l'extrême
gauche s'unissant pour ordonner les
poursuites, c'était la majorité assurée ;
c'était le ministère sûrement renversé,
car à ce moment même, il venait de po-
ser la question de cabinet. Les complica-
tions les plus graves, les plus faites pour
nuire à la République, pouvaient sortir de
cet incident.
Eh bien, malgré oe double intérêt, si
grand, si manifeste, rien de semblable
ne s'est passé. Non-seulement M. de Four-
tou n'a pas parlé, mais il n'est pas même
venu à la séance. Non-seulement la droi-
te ne s'est pas unie à l'extrême gauche
pour renverser le ministère, mais elle
ne s'est pas même abstenue, comme
maintes fois elle l'a fait. Elle a voté, et
voté unanimement en faveur du ministère
qu'elle déteste, pour repousser ces pour-
suites, qu'elle déclarait à la fois ridicules
et impossibles.
EUes n'étaient donc, ces poursuites, ni
si impossibles ni si ridicules qu'on vou-
lait bien le dire. Si pour les empêcher on
s'est rallié au gouvernement, c'est, à
coup sûr, qu'on avait à les empêcher un
intérêt plus grand, plus puissant quetou-
te autre considération ; c'est que l'on sa-
vait bien que s'il était possible de loin de
qualifier l'accusation de vaine et de sot-
te, il serait moinj aisé de s'en justifier
si l'on venait réellement à comparaître
devant des juges. On était trop peu sûr
de voir le procès finir par un acquitte-
ment pour ne pas désirer avant tout une
ordonnance de non-lieu. C'est ainsi qu'au
moment même où l'on protestait le plus
haut de la tranquillité de sa conscience,
on confirmait bien haut par ses actes que
cette conscience n'était pas en paix.
Là est la moralité de la séance de
jeudi. La vraie flétrissure du 16 mai n'est
pas dans 1 ordre du jour motivé qu'a vo-
té la Chambre. Elle est dans l'aveu de
culpabilité fait par fes amis des Intéres-
sés, dont aucun n'a pris la parole pour
les défendre ni pour réclamer la justice
pour eux, dont tout l'effort s'est borné à
aider à ce que l'affaire fût étouffée.
Pour voter la grâce dédaigneuse des
ministres du 16 mai, les républicains qui
ont choisi ce parti avaient de bonnes
raisons : la paix présente, la force de la
République, le désir d'en finir avec les
débats irritants, par-dessus tout la
crainte de jeter bas un ministère estimé
d'eux. Quelles raisons pouvaient avoir de
voter cette grâce les ennemis de la Ré-
publique, sinon qu'ils savaient leurs amis
coupables, et le 16 mai condamné néces-
sairement s'il venait à être jugé?
CHARLES BIGOT.
—————
Nouvelles parlementaires
La commission de la pressse a terminé son
travail en ce qui* concerne les publications
périodiques et les journaux.
Elle a décidé en principe la suppression du
cautionnement.
***
La proposition de loi de M. Parent ayant
pour objet da modifier en cas de faillite du
mari la procédure en séparation de biens dans
l'intérêt de la femme du failli et de la masse
des créanciers, a été examinée par une com-
mission spéciale, qui, après avoir entendu
diverses observations de M H. Bosc, Renault-
Morlière, Mir et Bouchet. a adopté le projet
légèrement modifié par un amendement de
M. Bouchet. M. Bouchet a été nommé rappor-
teur.
• *
M. Martin-Fenlllée, sous-secrétaire d'Etatau
ministère de l'Intérieure été entendu hier par
la commission qui examine le mode de no-
mination des membres des commissions ad-
ministratives des hospices, hôpitaux, etc.
M. Labuze a ensuite développé devant la
même commission un amendement tendant à
le s faire nommer par le préfet sur une liste
de candidats en nombre double présentée
par le conseil municipal.
*
« *
La commission relative à l'aliénation des
valeurs mobilières appartenant aux mineurs
a adopté avec quelques modifications le pro-
jet de loi voté par le Sénat et a nommé M.
Jozon rapporteur.
*
* «
La commission d'Initiative a entendu M. Ba-
rodet développer sa proposition ayant pour
but d'accorder des Indemnités aux victimes
du coup d'Etat de décembre 1851. Elle n'est pas
favorable à la proposition, estimant qu'on doit
se borner à signaler le sort des victimes de
décembre à la sympathie du ministère, et
qu'il n'y a pas lieu de faire une loi spéciale
à leur sujet.
Elle a arrêté ensuite qu'elle entendrait le
ministre sur la proposition Lenglé.
Enfin, elle a pris en considération une pro-
position de MM. Rameau, Journault et Albert
Joly, tendant à abroger l'art. 15 du décret de
prairial an XII, ordonnant que les personnes
non catholiques seront Inhumées dans des ci-
metières spéciaux.
* &
La commission des patentes a décidé qu'elle
entendrait les grands industriels, les finan-
ciers, et les délégués du petit commerce de
Paris avant de prendre une décision. Elle dé-
sire arriver à dégrêverles petits commerçants
dans la plus large mesure.
*
# «
La commission du budget de 1879 a tenu
séance au Palais-Bourbon pour statuer sur
diverses demandes de crédits supplémen-
taires.
Parmi les crédits qu'elle a examinés figure
celui destiné à reconstruire l'hôtel de notre
ambassade à Berlin.
Elle a nommé pour son secrétaire M. Hub-
bard fils.
M. Deves a été nommé membre de la sous-
commission de l'intérieur.
*
« *
La commission de l'enseignement primaire
a longuement discuté la question de l'obli-
gation sans rien arrêter. Elle a décidé ensuite
qu'il n'y aurait pas d'examen de fin d'année
scolaire.
*
¥ ¥
La commission des chemins de fer s'est
réunie, à deux heures, pour continuer l'exa-
men du classement.
On sait que cette commission s'était subdi-
visée en plusieurs sous-commiisions chargées
de faire un classement par région. Plusieurs
de ces sous-commissions ont terminé leurs
travaux.
La commission s'est réunie en assemblée
générale, hier, pour terminer ses travaux.
On pense que le rapport pourra être dépo-
sé à la fia du mois. C est M. Wilson qui, sui-
vant toutes les probabilités, sera nommé
rapporteur.
« *
Le centra gauche du Sénat était convo-
qué hier pour discuter la question de sa-
voir si le groupe devrait être fermé ou on-
vert, c'est-à-dire si l'on pourrait faire partie
du centre gauche et d'un autre groupe simul-
tanément.
La réunion a maintenu l'état actuel, c'est à-
dire la possibilité da faire partie de deux
groupes à la fois.
A. L.
L'ENNEMI DANS LA PLICE
Me voilà en correspondance réglée
avec les évêques. C'est cette fois Mgr d6
Coutances qui m'écrit la longue lettre que
vous allez lire. Mais avant de vous la met-
tre sous les yeux, il faut rappeler briè-
vement les faits que j'avais exposés dans
l'article auquel répond l'honorable pr
lat.
Monseigneur n'était en ce temps-le
qu'un simple aumônier ; il exerçait au lj £
cée de Caen. Il y avait dans ce même Iyr
cée, comme professeur de philosophie'
un excellent universitaire, M. Joseph Fa-
bre, auteur d'ouvrages estimés, qui es $
aujourd'hui à Paris.
J'avais conté, dans l'aticle incriminée
que M. l'aumônier avait cru pouvoir,
dans son cours, prendre à partie l'en-
seignement de son collègue et déblatérer
(je m'étais en effet servi de ce mot) conr
tre le professeur.
Et voici sur quels documents je m'é-
tais appuyé.
J'avais et j'ai encore sous les yeux
trois lettres que M. Joseph Fabre a cru
devoir écrire au ministre pour se Rla.ine
dre des attaques de l'aumônier.
Dans ces trois lettres, le professeur dé
philosophie expose qu'il a en vain de-
mandé justice à ses supérieurs hiérar-
chiques, qu'il n'en attend plus que du
ministre, qu'il sollicite une enquête, prêt
à donner sa démission si l'on ne fait
pas droit à ses demandes.
J'avoue que ces documents m'avaient
paru très-sérieux et très-probants. Je
connais de lonque date l'Université, et
je sais fort bien qu'un professeur de phi-J
losophie ne se résout pas à de telles dé^
marches sans y être acculé par une œ.
cessité évidente. Ce serait encore al-
jourd'hui, même avec un ministre aussi
libéral que l'est M. Jules Ferry, ce serait
chose grave pour un fonctionnaire de lyv
cée que d'entrer en lutte avec l'aum
nier, que de porter plainte contre lui fut
proviseur, puis au recteur, enfin au mi-
nistre. On y jouerait sa place et son ave
nir.
A plus forte raison était-ce dans ce
temps-là un péril qu'un professeur ne se
résignait à braver que si le soin de sa di-
gnité le lui commandait. impèrieus
ment.
Je m'étais donc fait ce raisonnement
très-simple :
Pour que M. Joseph Fabre eût ainsi
risqué une position si chèrement acquit
se, il a fallu sans aucun doute qu'il fût
poussé à bout, qu'il ne pût faire auire-r
ment que de se révolter.
Mgr de Coutances m'a démontré que
mon raisonnement n'était pas juste, car
il appert de sa lettre que c'est le lapin
qui a commencé.
La voici, lisez-la :
Coutances, le i2 mars 1879.
A monsieur Francisque Sarcey,
rédacteur du XIXO Siècle.
Monsieur,
Vous avez une façon d'écrire l'histoire qui
vous rend vraiment le triomphe trop com
mode. Le procédé est bien simple : vous fai-
tes de celui qui se défend l'afgresseur ; vous
donnez à vos clients des airs de victimes;
puis, enflant la voix, vous criez aux atta-
ques passionnées, au fanatisme, à la tyrannie
cléricale ; et vous écrivez en grosses lettres à
la première page de votre grand journal es
titre t effet : L'Ennemi dans la place l
Rétablissons, s'il vous plaît, du moins etc
ce qui me concerne, les faits dénaturés dans
votre numéro d'hier.
Il n'est pas vrai qu'aumônier du lycée de
Caen j'aie « passé le temps de mes conféren-
ces religieuses à déblatérer contre M. le pro-
fesseur de philosophie et à frapper sur un
collègue. »
Il n'est pas vrai que je me sois rendu couJ
pabla te d'un dénigrement subversif de toute
discipline. »
Il n'est pas vrai qu'il y ait eu de ma part
« flagrante et forte atteinte portée au bon or-
dre. »
S'il est vrai que le professeur en question
ait obtenu de l'avancement, il n'est pas vrai
que ce soit par suite de l'enquête que dut
faire, bien après mon départ, M. Nourrisson,
inspecteur général.
Ce qui est vrai, monsieur, le voici :
M. le professeur de philosophie, dont jai
laisse de côté l'enseignement oral, jugea bon
de livrer un jour à la publicité les leçons
qu'il donnait à ses élèves. Ces leçons imprl,,
mées étalent en désaccord avec la doctrine
catholique sur plusieurs points, notamment
snr la prescience divine. — Je traitais alorsj
dans mon cours d'instructlon religieuse, ce
sujet de la prescience. Après avoir établi ma
thèse, je répondis par écrit aux objections de
M. le professeur, que j'évitai même de nom-
mer, opposant aux questions la réponse et au
doute l'affirmation. Mol aussi, monsieur, j'ai
sous les yeux cette argumentation, que je
pourrais au besoin publier; mes anciens élè-
ves l'ont peut-être encore entre les mains. Eh
bien! j'atteste que si elle est « ferme », elle
elle est également « respectueuse M, qu'elle
ne contient pas l'pmbre d'une allusion à l'au-
teur des objections; j'atteste que je n'ai pas
dit un mot pour le « dénigrer » dans mes
conférences, que j'ai toujours soigneusement
écarté la question de personne pour m'en te-
nir uniquement à la question de doctrine.
Voilà ce que vous qualifiez d'attaques pas-
sionnées provenant « d'un jeune prêtre très-
ardent et un peu fanatique » I Ea vérité, mon-
sieur, quelle idée vous faites-vous donc du
prêtre et de son enseignement? Quelle Idée
vous faites-vous de la mission d'un aumônier
dans un lycée? Espérez-vous, a en le confinant,
comme vous le - dite" -- dans sa chapelle, » lui
fermer la bouche et lui Interdire de défendre
la vérité ? — Ne l'oubliez pas, je vous prie, et
veuillez bien ne pas changer les rôles. Moi,
l'aumônier, dont vous faites l'agresseur, j'é-
tais atteint dans la vérité que j'avais mission
de prêcher. — Qu'ai je fait alors ? Al-je « dé-
blatéré, frappé sur un collègue » ? Non. —
Me suis je même plaint ? (Jamais doléances
pourtant n'auraient été plus justes). Non.—
Ai-je écrit, et tout le monde saisit la signifi-
cation de ce mot dans une telle circonstance,
ai je écrit à M. le proviseur ? Non. A M. l'ins-
pecteur ? Non. A M. le recteur (dont la tombe
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