Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-03-15
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 15 mars 1879 15 mars 1879
Description : 1879/03/15 (A9,N2642). 1879/03/15 (A9,N2642).
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
Neuvième à&néë. «*- N° 2642. Prix du Numérô à Paris î 18 Centimes. — Bépartemeïits î 20 Gencîmès.1 gamedi 1 j Mars 18179.
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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BULLETIN
Paris, 14 Mars 1879.
Nous avons sous les yeux le résumé de
ïa discussion à l'issue de laquelle l'Assem-
blée bulgare a nommé une commission
chargée de rédiger un projet d'adresse.
Cette discussion a roulé presque tout en-
tière sur la Roumélie. Un des députés, M.
Staïloff a résumé en quelques mots ces
intéressants débats: « Tant que toutes les
populations qui composent la Bulgarie,
iiit l'orateur, ne seront pas réunies,
l'agitation règnera continuellement par-
mi les Bulgares du nord. La paix
de l'Europe ne sera pas assurée aussi
longtemps que nous serons séparés de
nos frères du sud, car les mouvements
qui auront lieu de l'autre côté des Bal-
kans auront infailliblement leur contre-
coup chez nous. Tant que l'indépendance
de la Bulgarie ne sera pas complète, nous
serons contraints d'entretenir une forte et
dispendieuse armée pour nous défendre
contre les Turcs, qui verront en nbus une
cause permanente d'inquiétude et qui fa-
cilement se croiront autorisés à nous re-
prendre notre liberté, d'autant plus que
l'Europe a donné la liberté seulement à la
moitié d'entre nous. »
Le Sénat roumain a adopté les conclu-
sions de la commission tendent à la modi-
fication de l'article 7 de la constitution.
Cet article 7 dit que « les étrangers de
rites chrétiens peuvent seuls obtenir la
naturalisation. » Désormais, car il n'est
ps douteux une la Chambre des dépu"
-tés prenne la même décision, la naturali-
sation des Israélites ne sera plus interdite,
et, en devenant citoyen roumain, on pour-
ra acquérir tous les droits attachés à ce
titre.
Le Times publie un télégramme de Tir-
nova, annonçant que l'insurrection du dis-
trict d'Osman-Bazar a été complètement
réprimée. Le gouvernement russe avait été
informé que de grands préparatifs étaient
faits parmi les habitants turcs de ce dis-
trict, en vue de créer une insurrection.
C'est par la ruse qu'il est parvenu à décou-
vrir l'affaire et à empêcher ainsi son dé-
veloppement.
On signale un nouvel assassinat politi-
que en Russie. Un colonel de gendarmerie
a été étranglé.
On trouvera plus loin, dans une dépêche
adressée de Taschkent au New- York He-
rald, d'intéressants détails sur les événe-
ments qui ont ensanglanté la ville de Tach-
kourgan au lendemain ûe la mort de Shire-
Ali.
E. B AUBIER.
———,
Bourse de Paris
F5TITS BOURSE DU SOIR
,
80:0. 78 fr. 25.
50'0. 113 fr. 42 1/2, 15.
Turc 12 fr. 02 1/2.
Banque ottoman t.. 494 fr. 37, 495.
Egypte 239 fr. S7.
BonSrolJ. 74 fr. 9/16, 5/8.
UaJ.leD. 77 tt. 15.
L'Autorité
Si le vieux proverbe a raison, si tout
est bien qui finit bien, nous avons à com-
plimenter le gouvernement de sa victoire
telle quelle. Il la doit moins à l'éloquence
écrite et balbutiée de M. le président du
conseil qu'à l'esprit très conservateur de
la, chambre, Les élus du suffrage univer-
sel, d'accord avec les principaux organes
de la presse républicaine, ont épargné
au pays les fatigues et les émotions d'un
grand procès politique ; ils ont manifesté
la ferme résolution de faire passer les af-
faires avant tout ; ils ont sacrifié de lé-
gitimes ressentiments, et peut-être quel-
que chose de plus, à l'intérêt du com-
merce et de l'industrie. Après une
séance aussi triste que longue et
un tournoi parlementaire absolument pi-
teux, le cabinet présidé par l'honora-
ble M. Waddington a pu constater sans
orgueil qu'il avait encore une majorité de
vingt à vingt-cinq voix sur les bancs de
la gauche. Nous rêvions autre chose pour
lui, nous espérions qu'il se défendrait
mieux, nous attendions bien davantage
de sa vigueur et de son incontestable
loyauté. N'importe, il a gagné une partie
difficile après l'avoir assez mal jouée,
et il a droit, sinon à nos éloges, du moins
à nos félicitations.
Toutefois, nous ne nous coucherons
pas sur les maigres lauriers de cette
journée sans signaler à l'attention du
président de la République et des minis-
tres eux-mêmes la faiblesse du cabinet.
Il y a quelque chos e à faire, et plus tôt
que plus tard. Si quelques conserva-
teurs s'imaginent qu'on satisfera pleine-
ment l'opinion publique en abordant
à bref délai les questions étrangères ou
supérieures à la politique proprement
dite, comme l'enseignement public, les
grands travaux, les tarifs des douanes,
ils se trompent. La besogne la plus ur-
gente, car tout le reste en dépend, est
l'organisation d'un gouvernement à la
fois logique et fort. On a commis une
faute en composant, après l'élection de
M. Jules Grévy, un cabinet médiocre-
ment assorti à la majorité parlementaire.
La chute de M. de Marcère aurait dû
éclairer le chef de l'Etat, et le mettre en
garde contre de nouveaux accidents pos-
sibles et prévus. Il fera bien de méditer
demain sur la situation de l'honorable M.
Waddington, qui, malgré toute l'estime
et toute la sympathie qui l'entourent,
a eu besoin de la sonnette du président
pour se faire écouter de la Chambre. Ex-
cellent à la chancellerie du quai d'Orsay,
le ministre des affaires étrangères a paru
insuffisant à Versailles comme prési-
dent du conseil. Nous pensons, et la
France républicaine pensera probable-
ment avec nous qu'il importe de ramener
le cabinet dans l'axe de la [majorité, et
surtout de le fortifier en donnant la pré-
sidence du conseil soit à M. Le Royert
soit à un autre orateur.
ABOUT.
————- —————
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 13 mars 1879.
Ce n'est pas que le vote fasse doute.
Mais il y a l'imprévu. Et l'imprévu peut
avoir la place d'honneur dans la séance.
D'où, chez chacun, une certaine tension
de nerfs.
Il est certain qu'il y a dans la Chambre
une majorité contre les poursuites, - et
même une majorité de gauche. Mais s'il
plaisait à quelque droitier de faire le ma-
tamore ? En pareil cas, il suffit d'un sim-
ple tirailleur pour engager deux corps d'ar-
mée. Nous ne nous dissimulons pas qu'un
coup de feu isolé serait parfaitement ca-
pable de changer la face des choses. En
outre, les poursuites une fois écartées,
que va-t-il se passer en face d'un ordre du
jour flétrissant les cabinets du 17 mai et
du 23 novembre? La droite, n'ayant plus
rien à craindre pour ses ministres, ne va.
t elle pas tout oser ?
En tout cas, les membres des cabinets in-
criminés ont évidemment pris la résolution
de s'abstenir du débat: M. de Fourtou
n'est pas dans la salle, nous n'apercevons
même pas M. le baron Reille ; dans la tri-
bune sénatoriale, pas le moindre Brunet.
La séance s'ouvre, d'une façon inatten-
due, sur un petit lever de rideau dû à l'i-
magination scénique de quelques bonapar-
tistes. M. Lenglé dépose une motion : il
sera nommé une commission de 22 mem-
bres chargés de faire une enquête sur les
faits du 23 au 27 février qui ont influencé
le marché des fonds publics.
C'est une malice, une jolie malice. Ces
messieurs ont imaginé de profiter de la
chambrée, qui est bien fournie, pour
produire leur petit effet. Us appartiennent
au clan des batailleurs,qui ne demandent
que plaies çtbosses et qui par conséquent
ne seraient nullement tâchés d'indisposer
les gauches, afin de pousser à l'aigre le
grand débat d'aujourd'hui. Cela nous
permet de dénombrer rapidement le clan ;
ils sont peu nombreux.
Autre clan qui s'avance. Il n'est com-
posé que de son chef, celui-là. M. de Bau-
dry-d'Asson, brandissant un manuscrit,
oppose aux conclusions de la commission
d'enquête la question préalable. L'affaire
s'engage, gaîment, par un formidable éclat
de rire, car M. de Baudry-d'Asson déclare
avec le plus magnifique sérieux que, si les
ministres du 16 mai doivent être mis en
accusation, c'est par le parti conservateur
seul, à qui ils ont fait le plus grand tort.
Au vote, la question préalable groupe
autour d'elle la main de M. de Baudry-
d'Asson.
Enfin, voici la séance sérieuse qui com-
mencel M. Léon Renault entre en ligne.
Il a un véritable talent oratoire. La
preuve n'en est plus à faire. Aussi croyons-
nous que ce sont des lauriers plutôt
d'homme d'Etat que d'orateur que M.Léon
Renault vise à cueillir aujourd'hui. Dé-
laissant le terrain juridique pour manœu-
vrer sur le terrain exclusivement politi-
que, il développe cette pensée que la Ré-
publique aurait grandement à souffrir des
poursuites réclamées.
( Ce n'est pas un sentiment de faiblesse
pour les hommes du 16 mai, ce n'est pas
une complaisance pour leurs actes crimi-
nels qui me fait agir, dit-il, c'est la seule
considération politique générale qui me
guide Pt Evidemment M. Léon Renault
prend position, pour le centre gauche,
dans la majorité gouvernementale qu'il
s'agit de bien constituer. Il n'y a que le
centre gauche d'ailleurs qui l'applaudisse.
Et même, par deux ou trois fois, la por-
tion avancée du parti républicain laisse
échapper des murmures. Nous sommes
convaincu que l'orateur cherche à ne point
les provoquer, mais son tempérament
l'entraîne, sans qu'il en ait conscience;
lorsqu'il s'agit d'acculer des contradicteurs,
sa logique se fait parfois brutale.
C'est M. le rapporteur qui répond. Trois
points, dans le discours de M. Brisson,
méritent d'être mis en lumière : l'exorde,
une dépêche à sensation, la péroraison.
L'exorde est une parade au coup de la
question de portefeuille, et une brillante
parade. Le rapporteur, qui avait cru jus-
qu'alors être en face d'une question juri-
dique, s'étonne de se voir en présence
d'une crise ministérielle : « Et je me trou-
ve, dit-il, dans cette situation paradoxale
d'atteindre ceux que je crois coupables à
travers ceux que j'estime. Supposez que
le procès soit devant le Sénat, prêt à ab-
soudre ou è. condamner. Le cabinet vien-
drait-il, par son intervention, troubler et
désorienter la conscience des juges ?.
Pourquoi alors ce qui ne se ferait pas
dans la chambre de jugements se tente-t-
il dans la chambre des mises en accusa-
tion? »
Donc, M. le rapporteur n'admet pas
l'intervention gouvernementale en pa-
pareille affaire. Ce préambule est très ha-
bilement fait.
'ous étudions l'impression de la salle :
l'auditoire goûte le procédé en ce qu'il a
d'oratoire, mais il n'y a que l'Union répu-
blicaine qui donne des marques bruyan-
tes d'approbation. Il y a là cent cinquante
voix pour les poursuites.
La dépêche à sensation est une de celles
qui ont été livrées avant-hier à la com-
mission par le ministère de la guerre :
« Il serait peut-être bon de former des
colonnes mobiles, télégraphiait le général
de Rochebouët aux chefs de corps. Vous
pourriez ainsi écarter les officiers fati-
gués, hésitants. »
Et le général Aymard, actuellement
gouverneur de Paris, répondait en faisant
observer qu'une telle sélection pourrait
avoir, selon lui, des conséquences fâcheu-
ses. Et il ajoutait : « Du reste, monsieur le
ministre, aucun officier ne sera hési-
tant si le gouvernement, — et j'en suis
certain, — reste dans la légalité. » Cette
fois, c'est un applaudissement formidable,
unanime, qui éclate dans toutes les gau-
ches. M.Brisson en profite pour continuer:
« On était prêt ; on attendait la minute
d'arracher un ordre au maréchal. » Nous
remarquons que, sous l'impression de ce
fait nouveau, les approbations font tache
d'huile du côté de la commission.
Il est certain qu'avec des riens un peu
neufs on enlèverait la salle. Mais tous les
discours retombent dans les redites.
La péroraison de M. Brisson est une vé-
ritable malice ; elle consiste en la repro-
duction d'une période virulente que lan-
ça, en novembre 1877, M. Jules Ferry,
actuellement membre du cabinet, qui
menaçait alors les hommes du i6 mal de
la justice du pays.
Avant et pendant la bataille, on profère
parfois bien des menaces qu'on ne songe
plus à exécuter lorsque l'heure de la vic-
toire a sonné depuis quatorze mois 1
Au surplus, nous nous sentons médio-
crement disposé à suivre pas à pas cette
discussion. Les discours, à moins d'être
très-éloquents, finissent par énerver quand
le mouvement de la salle est à peu près
nul. Or, les manifestations des gauches
étaient sévèrement comprimées par le
président ; celles des droites étaient
absolument silencieuses, des sourires
ironiques en faisaient le fond princi-
pal; En outre, nous n'avons reconnu
chez aucun des orateurs le talent que
nous connaissons à chacun d'eux. La
raison en est bien simple : les uns com-
me les autres se sentaient gênés dans
leurs développements oratoires. Les mi-
nistres du 16 mai et du 23 novembre
sont coupables, criminels; en conséquen-
ce, nous vous proposons de ne point les
poursuivre, disaient ceux-ci. Et ceux-là
ripostaient: La culpabilité est évidente
pour tous, mais il est bien entendu que
le maréchal qui a trempé par-dessus le
coude dans l'affaire ne doit pas y être im-
pliqué. Illogisme par ci, illogisme par là.
La logique, qui reprend toujours ses
droits, se vengeait aux dépens du talent.
M. le président du conseil parle. M.
Waddington donne, ou plutôt il lit. Lui
aussi, il stigmatise les hommes du 16 Mai
et « cette perversion du sens moral » qui
a présidé à leurs actes; mais. la France
a besoin de ne s'occuper que d'affaires.
De ce discours, quelque peu tissé de
lieux communs, nous ne retenons qu'une
chose : le Cabinet oppose nettement aux
conclusions de la commission la question
de portefeuille. -
M. Floquet, en présence de l'attitude du
gouvernement, tient à expliquer la situa-
tion de la commission, le mandat qui lui
a été confié ; ce qu'a dit M. Brisson, il le
redit.
Et M. Lepère, ministre de l'intérieur,
redit ce qu'a dit M. Waddington, prési-
dent du conseil. M. Lepère, c'est la réser-
ve du cabinet, le membre de l'Union ré-
publicaine.
Il est sept heures.)) M. Madier-Mont-
jau entame le sixième discours, — tou-
jours le même!
- A demain!. Non!. Séance de
nuit !. Non !. Continuons i
Et la séance continue.
Dire que les femmes dans les tribunes
ne lâchent pas pied! Quant à nous,
même les éclats de voix de M. Madier de
Montjaune parviennent plus à secouer no-
tre torpeur. Nous restons affaissé sous la
médiocrité du débat.
On vote. Enfin 1 -
Eh bien, quoi ?. Qui, nous le savions :
159 voix pour,
317 contré.
C'est fini. Pourvu que ça n'aille pas re-
commencer !
M. Rameau se présente au nom de la
gauche républicaine. Il apporte une «pro-
position de résolution » flétrissant les mi-
nistres du 17 mai et du 23 novembre.
Ici se place l'incident que nous atten-
dions de la part de la droite. Les vociféra-
tions couvrent la voix de M. Rameau, elles
la couvrent avec une telle obstination que
le président s'empare du papier pour le
lire lui même.
Ce projet tend à constater que les mi-
nistres du 17 mal et du 23 novembre 1877
ont, par leurs coupables entreprises con-
tre la République, trahi le gouvernement
qu'ils devaient servir et les livre au
jugement de la nation. Le texte sera
affiché dans toutes les communes de France.
M. Cazeaux, l'homme à tout faire du parti
bonapartiste, est chargé d'opérer une di-
version. Que présente M. Rameau ? une
proposition de résolution ! Il y a une
procédure parlemaire pour les proposi-
tions de résolution : elles se renvoyent
aux bureaux ; la dignité de la Chambre
se s'accommoderait pas d'une surprise.
Et les applaudissements de partir unani-
mes sur les bancs de droite, trouvant un
écho, — l'avouerons-nous ? — sur quel-
ques bancs de l'extrême gauche. L'hémi-
cycle est envahi, on discute; on dispute
presque ; les voix s'élèvent. Le président a
besoin de déployer toute sa fermeté ; ren-
voyant chacun à sa place, il décide, le
règlement en main,que,si M. Rameau veut
bien transformer - sa proposition en ordre
dujour motivé, rien ne s oppose à l'adop-
tion immédiate. Qu'à cela ne tienne ?
Sans s'arrter à la doctrine de M. Boysset
- qui, lui aussi, au nom, dit il, d'un
grand nombre de ses collègues, considère
le débat comme fermé par le fait même du
vote émis sur les conclusions de la com-
mission, — M. Rameau, un papier à la
main, opère la transformation instanta-
née. Halte-là ! Voilà M. Clémenceau, qui
pense comme M. Boysset, comme M. Ca-
zeaux, et qui propose l'ordre du jour pur
et simple.
L'ordre du jour pur et simple est re-
poussé par 225 contre i87, êt,u&6 pârtie de
l'extrême gauche et de l'Union républi-
caine s'abstenant, l'ordre du jour motivé
de M. Rameau est adopté par 240 voix
contre 154.
« A vaincre sans péril, on triomphe sans
gloire,» dit le poète. Il nous a été démon-
tré aujourd'hui que la gloire n'est nulle-
ment inséparable du péril, — car il est
certain qu'il y avait danger pour le Ca-
binet.
PAUL LAFA.RO:tTJt
■g» ———————
DISCOURS DE M. WADDINGTON
PRÉSIDENT DU CONSEIL
Voici, d'après le compte-rendu analyti-
que, le discours prononcé par la prési-
dent du conseil des ministres à la séance
d'hier:
M. Waddington, ministre des affaires
étrat gères. — Lorsque le cabinet du 5 février
a été constitué, il a trouvé devant lui —
triste héritage du passé — deux questions
brûlantes qu'il importait dans l'intérêt de la
République de résoudre au plus tôt.
La première, c'était l'amnistie, qui a été
heureusement et promptement résolue par
un vote qui a réuni la presque unanimité du
parti républicain dans les deux Chambres.
La deuxième est celle que nous avons à
traiter aujourd'hui. Le gouvernement espère
qu'elle sera écartée.
Je dois immédiatement répondre à une ob-
servation qui a été faite par l'éloquent rap-
porteur de la commission d'enquête, qui s'é-
tonnait que le gouvernement eût jugé utile
d'intervenir dans ce débat. Eh quoi ! il s'agit
d'une question qui passionne la Chambre et
le pays, d'une question éminemment politi-
que, et le cabinet n'interviendrait pas! En
agissant ainsi, il aurait manqué à tous ses
devoirs.
Le droit du gouvernement est de dénoncer
ce qu'il croit être mauvais pour la République
et d'empêcher la Chambre de commettre les
fautes qu'on voudrait lui voir commettre.
(Très-bien ! très-bien ! au centre gauche.)
Il faut que la résolution du gouvernement
ait été inspirée par un -sentiment bien pro-
fond, car ce n'est pas sur les prémisses du
rapport de M. Brisson que nous différons,
mais , sur les conclusions.
Tous, nous savons ce qu'il y a tu de coupa-
ble, de criminel dans l'entreprise de 1877.
(Très bien ! très-bien ! à gauche,) Il n'est ve-
nu à la pensée d'aucun de nous de pallier les
faits qui se sont produits.
Le rapport vous a fait connaître les agisse-
ments des ministres du 16 mal et du 23 no-
vembre, 11 vous a révélé leur manière de tor-
turer la loi, le rôle Indigne qu'ils ont voulu
faire jouer à la magistrature, la pression
Inouïe qu'ils ont exercée sur tous les fonc-
tionnaires.
L'honorable M. Brisson a rendu un grand
service à l'histoire en groupant tous ces faits
dans son rapport.
Si graves qu'ils soient, il y en a d'autres
qui sont plus graves encore, parce que leurs
conséquences dureront longtemps. C'est la
perversion du sens moral que le J6 mai ré-
pandit sur tout le territoire. (Très bien ! au
centre. — Bruit à droite.)
C'est la situation lamentable faite à des mil-
liers de fonctionnaires, la discorde répandue
dans les familles, les haines réveillées entre
des hommes qui commençaient à s'entendre
sur le terrain de la République.
Oui, certes, il y a là de grands coupables ;
la France ne leur pardonnera jamais, et ce se-
ra leur premier châtiment.
Mais, si justifiée que pût être la poursuite
au point de vue de la justice arbitraire, il faut
reconnaître qu'elle aurait pour résultat infail-
lible de jeter le trouble dans les esprits et de
créer une agitation contraire aux Intérêts de
la République. On a dit que nous pourrions
continuer à nous occuper de canaux, de che-
mins de fer, de lois d'intérêt pendant le
procès.
Non ! ce n'est pas possible ; l'expérience
prouve que, pendant ces diacussioDs, la Cham-
bre ne saurait faire utilement une besogne
législative. (Mouvements divers.)
Chaque séance de ce procès serait discu-
tée, commentée, et l'agitation se propagerait
dans le pays; et de cette agitation, de ce trou-
ble, le reproche retomberait forcément sur
le gouvernement de la République. Voilà le
grand danger de ce débat. (Très bien ! très
bien! au centre.)
Pour quel but et dans quel Intérêt cette
agitation? C'est la question dominante du
débat. Et c'est pourquoi le gouvernement ne
peut pas se tenir à l'écart, parce que son de-
voir est de veiller à l'intérêt de la République.
Si l'on vent savoir où est cet intérêt, il faut se
reporter à une année en arrière.
L'Exposition universelle venait de s'ouvrir.
Le monde entier y accourait, heureux et cu-
rieux de revoir cette France, si promptement
relevée do ses malheurs. On admirait sa ri-
chesse, sa primauté dans les arts, et chacun
emportait le souvemir d'une grande nation,
enfin assurée, sous la forme républicaine, de
la sécurité,de la concorde et de la paix.
La France entière accourait aussi et chacun
remportait dans sa province l'admiration de
ce qu'il avait vu et la confiance dans l'avenir
de la République.
C'est sous l'influence de ce souvenir qu'ont
été faites les élections du 5 janvier. L'harmo-
nie était établie entre les pouvoirs publics,
et, quelques jours plus tard, le congrès por-
tait au pouvoir un homme éprouvé, un hom-
me de droit et de devoir, dont je n'ai pas à
faire l'éloge, car il est dans toutes les bou-
ches. (Très bien ! très bien 1)
Cette élection mettait le sceau à 17oeuvre
nationale. Le pays, au 5 et au 30 janvier, es-
péra la fin de toutes les crises et le début
d'une période féconde de travail législatif.
J'en ai tous les jours la preuve dans les dé-
pêches que je reçois, dans le langage que
me tiennent les députations des Industriels
et des commerçants; tous me disent : « L'in-
dustrie souffre, l'agriculture se plaint. Nous
vous supplions de discuter promptement les
grands Intérêts auxquels est attachée la pros-
périté de la France. »
Et vous voudriez leur jeter en pâture un
procès retentissant? (Très-bien! très-bien!)
Ce n'est pas possible, la France est une na-
tion de travailleurs qui veut être rassurée sur
ses Intérêts matériels ; et elle commence à se
lasser des questions purement politiques.
(Très-bien ! sur un grand nombre de bancs.)
il y a pour le parti républicain une re spon-
sabilitê grande : ses succès lui imposent des
devoirs nouveaux. ( Applaudissements au
centre. )
Il faut qu'il renonce à la politique rétros-
pective, qu il regarde non plus en arrière,
mais en avant, qu'il aborde enfin l'œuvre qui
doit être sa tâche de tous les jours. Le prési-
dent de cette Chambre vous le rappelait na-
guère dans une allocution dont vous n'avez
pas perdu le souvenir. (Très-bien ! très-bien 1)
Voilà l'intérêt de la République ; et c'est au
nom de ce grand intérêt, dont le gouverne-
ment a la garde, qu'il vous demande de ne
pas entrer dans la vole où la commission vous
propose d'entrer.
Que voudrleà-Voua ajouter aù Verdict so-
lennel du suffrage universel qui, pour tout
dire en un mot, a été le véritable justicier
du 16 ma!, dont le 30 janvier a été l'épilogue?
Vollà la pensée du cabinet en ce cru! touche
le passé. VoIci comment il envisage l'avenir.
Co que nous voulons, c'est la mise à l'ordre
du jour des grandes lois sur l'instruction pu-
blique, les travaux publics, l'armée, les tarifs
de douane. Voilà notre programme.
Beaucoup de ces lois vous sont déjà sou-
mises. Les ministres de l'instruction publique
et de la justice vont vous en présenter d'au-
tres. Partisans résolus de toutes les grandes
conquêtes de l'esprit moderne, nous voulons
les faire pénétrer dans nos lois et nos insti-
tutions. Nous serons les défenseurs des droits
de l'Etat envers et contre tous.
Qu'il s'agisse du concordat, de l'instructicn
publique, des libertés municipales ou de la
police des grandes villes, nous repousserons
tous le? empiétements, parce que le premier
besoin du pays est d'avoir un gouvernement
fort et que la France a soif d'ordre autant que
de liberté. (Mouvements divers.)
Voilà ce que nous voulons ; voilà ce que
nous sommes. Au reste, ca n'est qu'Incidem-
ment que j'ai abordé ce sujet; le gouverne-
ment aura assez d'occasions pour développer
ses vues. Ce n'est pas sur cela que roule le
débat d'aujourd'hui.
Nous demandons à la Chambre de soutenir
le ministère sur une question déterminée, où
le gouvernement est unanime, à laquelle 11
attache une Importance capitale et sur la-
quelle, si la solution n'est pas conforme à ses
désirs, 11 se croirait dans l'impossibilité de
continuer à gouverner (Mouvements.)
Encore un mot, et j'ai terminé.!
La France a commencé une grande expé-
rience, la fondation d'une République parle-
mentaire et libérale, expérience nouvelle pour
elle et nouvelle en Europe.
Il faut que cette œuvre réussisse, et elle
réussira (Applaudissements), j'en al la convic-
tion, avec l'appui de vos lumières et de votre
patriotisme, giâce à cette union des partis ré-
publicains qui a déjà fait de grandes choses.
Il n'y a pas d'hommes nécessaires, et ce
n'est pas nous qui aurions la sottise de nous
croire nécessaires. Mais ce qui est nécessaire,
c'est la stabilité et la fermeté dans les prin-
cipes, la fidélité à une politique sensée, mo-
dérée, pratique. (Très-bien ! très-bien 1)
Quels que soient les hommes qui siègent au
banc des ministres, 11 faut que la majorité les
soutienne dans cette voie en s'attachant aux
grandes lignes et en laissant de côté les ques-
tions secondaires de détails et de personnes.
Je fais, en finIssant, un dernier appel à la
générosité, au patriotisme, à l'union du parti
républicain. Vous avez tous souci du repos du
pays.
Vous avez bien souci, dis-je, du repos de la
France. Aidez nous à écarter de la route de
la République ce dernier reste de nos dis-
cordes civiles afin que, débarrassée de tous
les obstacles, la République marche d'un pas
ferme dans la carrière sereine et pacifique
qui va s'ouvrir devant elle. (Très bien ! très
bien ! — Applaudissements.)
————————— —————————
SCRUTIN
Sur les conclusions du rapport de la commis-
sion d'enquête électorale tendant à la mise
en accusation des ministresdu 17 mai et du
23 novembre 1877.
Nombre des votants 476
Majorité absolue 239
Pour l'adoption 159
Contre 317
La Chambre des députés n'a pas adopté.
ONT VOTÉ POUR:
MM. Agnlel. Allain-Targé. Allègre. An-
thoard. Armez. Arrazat.
Balhaut. Bamberger. Barodet. Bert (Paul).
Bertholon. BIzot de Fonteny. Blanc (Louis)
(Seine). Boissy d'Anglas (baron). Bonnel. Bon-
net-Duverdier. Bosc. Bouchet. Boudeville.
Boulard (Cher). Bouquet. Bousquet. Bouteille.
Boysset. Bravet. Brelay. Brisson (Henri). Bros-
sard. Buyat.
Cantagrel. Casse (Germain). Cavallé. Chaix
(Cyprien). Chalam6t. Chantemllle. Chavanne.
Chevandier. Christophle (Isidore) (Drôme).
Clémenceau. Codet. Constans. Cornil. Costes.
Cotte. Couturier. Crozet-Fourneyron.
Datas, Daumas, Deschanel, Dethou, Devès,
Douville-Malllefeu (comte de), Dréo, Dubois
(Côte-d'Or), Duchasseint, Dllclaud, Ducros,
Dupont, Duportal, Escarguel"
Farcy, Favand. Fleury, Floquet, Forné,
Fourot. Frébault.
Gastu. Gatineau. Gaudy. Gllllot. Girault
(Cher). Gtrot-Pouzol. Glelzal. Godissart. Grep-
po. Guillot (Louis). Guyot.
Hugot. Huon.
Jacques. Janvier de la Motte (Louis) (Maine-
et-Loire). Joigneaux. Joly (Albert). Joubert.
Jouffrault.
Labadié. Labuze. Lacascade. Lacretelle
(Henri de). Laffitte de Lajoannenque (de). Lai-
sant. Lalanne. La Porte (de). Lasbaysses. La-
trade. Lecherbonnler. Leconte (Indre). Lel1è-
vre (Adolphe). Le MonnIer. Lesgulllon. Us-
bonne. Lockroy. Loubet.
Madier de Montjau. Mahy (de). Malgne (Ju-
les). Maillé (d'Angers). Marcou. Margue. Ma-
rlon. Marmottan. Mas. Masure (Gustave). Ma-
thé. Médal. Ménard-Dorlan. Menler. Mercier.
Mlllaud (Edouard). Mingasson. Mir. Moreau.
Nadaud (Martin). Naquet (Alfred). Ninard.
Pascal-Duprat. Pellet (Marcellin). Perin (Geor-
ges). Perras. Peulevey. Plessier. Poujade.
Proust (Antonin).
Raspail (Benjamin). Rathier (Yonne). Rey-
neau. Rollet. Rougé. Rouvier. Rubillard.
Saint-Martin (Vaucluse). Sallard, Sée (Camil-
le). Sonnler (de). Sourlgues. Spuller.
Talandier, TaUon (Alfred). Tardleu. Tassin.
Thompson. Tlersot. Turlgny.
Vacher. Varambon. Vaschalde. Vephes.
Viette.
ONT VOTÉ CONTRE :
MM. Abbatuccl. Allemand. Anoel. André
(Jules). Anglade. Aooson-Duperron. Aren-
berg (prince d'). Arlate (d'). Arnould. Azémar.
Baduel d'Oustrac. Barascud. Barbedette.
Bardoux. Barthe (Marcel). Bastld (Raymond).
Baudry d'Asson (de). Baury. Beauchamp (de).
Beaussire. Bel (François). Béllzal (vicomte de).
Belle. Benazet Benoist. Berger. Berlet.
Bernard. Bernier. Bethmont. Blanchi. Bien-
venu. Biliais (de la). Binachon. Blachère.
Blanc (Pierre) (Savoie). Blandia. Blin de Bour-
don (vicomte). Bonnaud. Borrigllone. Bosre-
don (Alexandre de). Boulard (Landes). Bour-
geois. Bouthler de Rochefort. Bouville (comte
de). Boyer (Ferdinand). Brame (Georges).
Bresson. Breteuil (marquis de). Brlce (René).
Brlerre, Bruneau.
Caduc. Carnot (Sadi). trrey (Emile). Ca-
sablanca (vicomte de). Caslmlr-Perler (Jean)
(Aube). Casimir-Périer (Paul) (Seine-Inférieu-
re). Castalgnède. Caze. Cazeaux. Cesbron.
Chaley. Chambrun (vicomte de). Chanal (gé-
néral de). Charlemagne. Charpentier. Chau-
veau (Franck). Chavoix. Chevreau (Léon).
Chiris. Choiseul (Horace de). Choron. Chris-
tophle (Albert) (Orne). Cibiel. Clercq (de). Co-
chery.. Colbert-Laplace (comté de). Colin.
Combes. Qarentin-Guyho. Cossê-Brissaç (com-
te de).
Daguilhon-Pujol. Danelle-Bernardin. Daron.
Dautresme. David (Jean) (Gers). David (barcBf
Jérôme) (Gironde). David (Indre). Debuohy.De^
lafosse. Desbons. Descamps (Albert). Desloges.'
Desseaux. Deusy. Devade. Devaux. Develle.
Dréolle (Ernest). Dreux. Drumel. Du Bodan.
Du Douët. Dufour (baron) (Lot). Dugué de la
Fauconnerie. Durfort de Civrac (comte de).
Dllvaux.
Eschasserlaux (baron). Eschasseriaux (Re-
né). Espeuilles (comte d'). Even.
Fallières. Faure (HIppolyte). Fauré. Feltré
(le duc de). Ferrary. Ferry (Jules). Flandin.
Fouquet. Fréminet.
Gagneur. Gailly. Ganivet. Ganne. Garrlgat.
Gislonde. Gassier. Gasté (de). Gaudin. Gau-
tier. Gavlnl. Germain (Henri). Gévelot. Ginoux
de Fernon (comte). Girardin (Emile de). Gi-
raud (Henri). Glrerd. Goblet. Godin (Julesl-
Goniiec de Trais s an (le comte le). Granler de
Cassagnac (père). Grévy (Albert). Grollieit
Grosjurln. Gulchard. Gulllemin.
Haentjens. Hamille (Victor). Harcourt (due
d'). Harispe. Haussmann (baron). Havrln-
court (marquis d'). Hémon. Hérault. Hermary,
Horteur, Huon de Penanster.
Jametel. Janzé (baron de). Jeanmaire. Jen-
ty. Jolibois. Journault. Jozon. Juigné (comte
de).
Keller. Kerjégu (Louis de). Kermengùy (vi-
comte de). Klopstein (baron de).
La Bassetière (de). Labat. La Caze (Louis).
Ladoucette (de). La Grange (baron de). Lanel.
Langlois. Largentaye (de). La Rochefoucaul d
duc de Blsacola. La roche-Joubert. Larrey (ba-
ron). Lasserre. Laumond. Laurençon. Laver-
gne ? (Bernard). Lavieille. Lebaudy. Lebour-
geois. Lecomte (Mayenne). Legrand (Arthur)
(Manche). Legrand (Louis) (Valenciennes.
(Nord). Legrand (Pierre) (Nord). Le Marois
(comte). Lenglé. Léon (prince de). Le Peletier
d'Aunay (comte). Lepère. Lepouzé. Le Pro-
vost de Launay (Calvados). Le Provost da
Launay (Côtes-du-Nord). Letoux (Aimé) Aife
ne). Leroy (Arthur). Levavasseur..Levêquefc
Le vert. Liouville. Livois. Logerotte. Lorols.
(Morbihan). Loustalot.
Mackau (baron de). Magniez. Maillé (ornte
de). Malézleux. Marcère (de). Maréchal. Maïr
gaine. Marquiset. Martin-Feulllée. Maunoury.
Mayet. Méllne. Mention (Charles). Michaut-
Montané. Monteils. Morel (Haute-Loire). Morel
(Manche). Mougeot. Murat (comte Joachim).
Nédellec. Neveux. Noël-Parfait. Noirot.
Ornano (Cunéo d'). Osmoy (comte). Oudoul.
Padoue (duc de). Papon. Parent (Savoie).
Parry. Partz (marquis de). Passy (Louis). Pa-
tissier. Péronne. Perrlen (comte de). Perro-
chel (comte de). Petltbien. Philippe (Jules).
Phlllppoteaux. Picard (Arthur) (Basses-Alpes).
Picard (Alphonse) (Marne). Pinault. Plichon.
Pompery (de).
Rameau. Ratier (Morbihan). Rauline, Récl-
plon. Renault (Léon). Renault-Morlière. Rey-
mond (Francisque (Loire). Ribot. Rtcharme.'
Riotteau. Roissard de Bellet (baron). Roques.
Rotours (des). Roudier. Rouher. Rouvre.
Roux (Honoré). Roy de Loulay (Louis). Roys
(comte de).
Saint-Martin (de)(Indre). Salomon. Sarlande;
Sarrette. Sarrien. Savary. Savoye. Seignobos.
Senard. Sentenac. Septenville (le baron de).
Serph (Guzman). Simon (Fidèle). Solan (de).
Soubeyran (baron de). Souchu-Servinlère»
Soyo. SwlnGV-
Taillefer. Teilhara. Teiso&dro Telliez-Bé
thune. Tézenas. Thiessé. Thirion- Montauban.
Thoinnet de la Turmelière. Thomas. Thou-
rel. Tillancourt (de). Tirard. Tondu. Tron.
Trubert. Truelle. Turquet.
Valfons (marquis de). Valon (de). Vandœu-
vre (le général comte de). Versigny. Vlgnân-
cour. Villiers.
Waddington (Richard). Wllson.
N'ONT tAî PRIS PART AU VOTÉ
MM. Amat. Defoulenay. Durand. (Ille-et-Vi-
laine). Durleu. Escanye. Fourtou (de). Gai-
pin. Gambetta. Gent. Girard (Alfred). Granler
de Cassagnac (Paul). Guyot-Montpayroux.
Hovlus. Janvier de la Motte (père). (Eure).
Labltte. Lamy (Etienne). Loqueyssie (de).
Mestreau. MItchell (Robert). Prax-Paris.
Reille (baron). Reymond (Ferdinand) (Isère).-
IUban. Royer. Trystram. Villain.
ABSENTS PAR CONGÉ :
Bertrand-Mllcent. Folllet. Gullloutet (de),
Hérisson. Joos. Le Maguet. Ponlevoy (Frogler
de). Riondel. Scrépel.
40
DÉBARRAS UTILE
J'ai sous les yeux une circulaire de
l'inspecteur d'académie des Alpes-Marf-
times, M. Delestrée, enjoignant d'enlever
des bibliothèques scolaires tous les ou-
vrages qui y avaient été introduits dans
un but purement dynastique. Et la circu-
laire énumère en particulier quelques-uns
de ces ouvrages : le Catéchisme impé-
rial, les Voyages de l'empereur en Nor-
mandie et en Bretagne, etc. De tels li-
vres, dit avec raison M. Delestrée, « ne
font que dénaturer l'histoire et fausser le
jugement des lecteurs. »
J'imagine que les journaux bonapar-
tistes vont crier à la persécution. Faire
enlever des bibliothèques de nos écoles
primaires les ouvrages destinés à célé-
brer les vertus du second empire, c'est
une aussi abominable intolérance que
de faire disparaître des casernes de gen-
darmerie les images de Napoléon III et
du prince impérial, et les bustes de
l'homme de Sedan de nos mairies. La
République laissera dire et continuera
son œuvre. Elle a déjà eu de la patience
de reste. On peut être sûr que tout autre
régime à sa place eût fait l'épuration
plus vite eU'eût faite plus complète.
Je crois que nos inspecteurs d'acadé-
mie ne perdraient pas leur temps en en-
voyant à leurs subordonnés un petit bout
de circulaire dans le goût de celle de M*
Delestrée. Ce n'est pas sans doute dans
les Alpes-Maritimes seulement que les bi-
bliothèques ont été farcies de ces petites
publications admiratives, où l'histoire
était écrite à la façon dont elle s'écrit de
tout temps dans les antichambres offi-
cielles.
Nous ne voudrions pas que la Répu-
blique suivît pour son compte ces erre-
ments ; on conviendra, du moins, qu'elle
use de son droit en ne souffrant plus
qu'on élève la jeunesse dans l'admiration
du 2 décembre. Cette œuvre d'assainisse-
ment fait partie du respect dû à l'enfance.
CHARLES BIGOT.
ï F YIYE Q0 ï£ fiJCiTliï ij £ 1?i
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction,
de 2 beiges à minuit
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Spgissçurs d'annoness : MM. LAGRANGEr CERF et Ce
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Supplément pour l'Étranger 1 fr.$ar trimestre
Joes Abonnements portent des 1" et 15 d'éhaqu.é mois
Régisseurs d'annonces : MM. LAGIIANGZ CEXF M G*
0, Place (le la Bourse, 6
BULLETIN
Paris, 14 Mars 1879.
Nous avons sous les yeux le résumé de
ïa discussion à l'issue de laquelle l'Assem-
blée bulgare a nommé une commission
chargée de rédiger un projet d'adresse.
Cette discussion a roulé presque tout en-
tière sur la Roumélie. Un des députés, M.
Staïloff a résumé en quelques mots ces
intéressants débats: « Tant que toutes les
populations qui composent la Bulgarie,
iiit l'orateur, ne seront pas réunies,
l'agitation règnera continuellement par-
mi les Bulgares du nord. La paix
de l'Europe ne sera pas assurée aussi
longtemps que nous serons séparés de
nos frères du sud, car les mouvements
qui auront lieu de l'autre côté des Bal-
kans auront infailliblement leur contre-
coup chez nous. Tant que l'indépendance
de la Bulgarie ne sera pas complète, nous
serons contraints d'entretenir une forte et
dispendieuse armée pour nous défendre
contre les Turcs, qui verront en nbus une
cause permanente d'inquiétude et qui fa-
cilement se croiront autorisés à nous re-
prendre notre liberté, d'autant plus que
l'Europe a donné la liberté seulement à la
moitié d'entre nous. »
Le Sénat roumain a adopté les conclu-
sions de la commission tendent à la modi-
fication de l'article 7 de la constitution.
Cet article 7 dit que « les étrangers de
rites chrétiens peuvent seuls obtenir la
naturalisation. » Désormais, car il n'est
ps douteux une la Chambre des dépu"
-tés prenne la même décision, la naturali-
sation des Israélites ne sera plus interdite,
et, en devenant citoyen roumain, on pour-
ra acquérir tous les droits attachés à ce
titre.
Le Times publie un télégramme de Tir-
nova, annonçant que l'insurrection du dis-
trict d'Osman-Bazar a été complètement
réprimée. Le gouvernement russe avait été
informé que de grands préparatifs étaient
faits parmi les habitants turcs de ce dis-
trict, en vue de créer une insurrection.
C'est par la ruse qu'il est parvenu à décou-
vrir l'affaire et à empêcher ainsi son dé-
veloppement.
On signale un nouvel assassinat politi-
que en Russie. Un colonel de gendarmerie
a été étranglé.
On trouvera plus loin, dans une dépêche
adressée de Taschkent au New- York He-
rald, d'intéressants détails sur les événe-
ments qui ont ensanglanté la ville de Tach-
kourgan au lendemain ûe la mort de Shire-
Ali.
E. B AUBIER.
———,
Bourse de Paris
F5TITS BOURSE DU SOIR
,
80:0. 78 fr. 25.
50'0. 113 fr. 42 1/2, 15.
Turc 12 fr. 02 1/2.
Banque ottoman t.. 494 fr. 37, 495.
Egypte 239 fr. S7.
BonSrolJ. 74 fr. 9/16, 5/8.
UaJ.leD. 77 tt. 15.
L'Autorité
Si le vieux proverbe a raison, si tout
est bien qui finit bien, nous avons à com-
plimenter le gouvernement de sa victoire
telle quelle. Il la doit moins à l'éloquence
écrite et balbutiée de M. le président du
conseil qu'à l'esprit très conservateur de
la, chambre, Les élus du suffrage univer-
sel, d'accord avec les principaux organes
de la presse républicaine, ont épargné
au pays les fatigues et les émotions d'un
grand procès politique ; ils ont manifesté
la ferme résolution de faire passer les af-
faires avant tout ; ils ont sacrifié de lé-
gitimes ressentiments, et peut-être quel-
que chose de plus, à l'intérêt du com-
merce et de l'industrie. Après une
séance aussi triste que longue et
un tournoi parlementaire absolument pi-
teux, le cabinet présidé par l'honora-
ble M. Waddington a pu constater sans
orgueil qu'il avait encore une majorité de
vingt à vingt-cinq voix sur les bancs de
la gauche. Nous rêvions autre chose pour
lui, nous espérions qu'il se défendrait
mieux, nous attendions bien davantage
de sa vigueur et de son incontestable
loyauté. N'importe, il a gagné une partie
difficile après l'avoir assez mal jouée,
et il a droit, sinon à nos éloges, du moins
à nos félicitations.
Toutefois, nous ne nous coucherons
pas sur les maigres lauriers de cette
journée sans signaler à l'attention du
président de la République et des minis-
tres eux-mêmes la faiblesse du cabinet.
Il y a quelque chos e à faire, et plus tôt
que plus tard. Si quelques conserva-
teurs s'imaginent qu'on satisfera pleine-
ment l'opinion publique en abordant
à bref délai les questions étrangères ou
supérieures à la politique proprement
dite, comme l'enseignement public, les
grands travaux, les tarifs des douanes,
ils se trompent. La besogne la plus ur-
gente, car tout le reste en dépend, est
l'organisation d'un gouvernement à la
fois logique et fort. On a commis une
faute en composant, après l'élection de
M. Jules Grévy, un cabinet médiocre-
ment assorti à la majorité parlementaire.
La chute de M. de Marcère aurait dû
éclairer le chef de l'Etat, et le mettre en
garde contre de nouveaux accidents pos-
sibles et prévus. Il fera bien de méditer
demain sur la situation de l'honorable M.
Waddington, qui, malgré toute l'estime
et toute la sympathie qui l'entourent,
a eu besoin de la sonnette du président
pour se faire écouter de la Chambre. Ex-
cellent à la chancellerie du quai d'Orsay,
le ministre des affaires étrangères a paru
insuffisant à Versailles comme prési-
dent du conseil. Nous pensons, et la
France républicaine pensera probable-
ment avec nous qu'il importe de ramener
le cabinet dans l'axe de la [majorité, et
surtout de le fortifier en donnant la pré-
sidence du conseil soit à M. Le Royert
soit à un autre orateur.
ABOUT.
————- —————
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 13 mars 1879.
Ce n'est pas que le vote fasse doute.
Mais il y a l'imprévu. Et l'imprévu peut
avoir la place d'honneur dans la séance.
D'où, chez chacun, une certaine tension
de nerfs.
Il est certain qu'il y a dans la Chambre
une majorité contre les poursuites, - et
même une majorité de gauche. Mais s'il
plaisait à quelque droitier de faire le ma-
tamore ? En pareil cas, il suffit d'un sim-
ple tirailleur pour engager deux corps d'ar-
mée. Nous ne nous dissimulons pas qu'un
coup de feu isolé serait parfaitement ca-
pable de changer la face des choses. En
outre, les poursuites une fois écartées,
que va-t-il se passer en face d'un ordre du
jour flétrissant les cabinets du 17 mai et
du 23 novembre? La droite, n'ayant plus
rien à craindre pour ses ministres, ne va.
t elle pas tout oser ?
En tout cas, les membres des cabinets in-
criminés ont évidemment pris la résolution
de s'abstenir du débat: M. de Fourtou
n'est pas dans la salle, nous n'apercevons
même pas M. le baron Reille ; dans la tri-
bune sénatoriale, pas le moindre Brunet.
La séance s'ouvre, d'une façon inatten-
due, sur un petit lever de rideau dû à l'i-
magination scénique de quelques bonapar-
tistes. M. Lenglé dépose une motion : il
sera nommé une commission de 22 mem-
bres chargés de faire une enquête sur les
faits du 23 au 27 février qui ont influencé
le marché des fonds publics.
C'est une malice, une jolie malice. Ces
messieurs ont imaginé de profiter de la
chambrée, qui est bien fournie, pour
produire leur petit effet. Us appartiennent
au clan des batailleurs,qui ne demandent
que plaies çtbosses et qui par conséquent
ne seraient nullement tâchés d'indisposer
les gauches, afin de pousser à l'aigre le
grand débat d'aujourd'hui. Cela nous
permet de dénombrer rapidement le clan ;
ils sont peu nombreux.
Autre clan qui s'avance. Il n'est com-
posé que de son chef, celui-là. M. de Bau-
dry-d'Asson, brandissant un manuscrit,
oppose aux conclusions de la commission
d'enquête la question préalable. L'affaire
s'engage, gaîment, par un formidable éclat
de rire, car M. de Baudry-d'Asson déclare
avec le plus magnifique sérieux que, si les
ministres du 16 mai doivent être mis en
accusation, c'est par le parti conservateur
seul, à qui ils ont fait le plus grand tort.
Au vote, la question préalable groupe
autour d'elle la main de M. de Baudry-
d'Asson.
Enfin, voici la séance sérieuse qui com-
mencel M. Léon Renault entre en ligne.
Il a un véritable talent oratoire. La
preuve n'en est plus à faire. Aussi croyons-
nous que ce sont des lauriers plutôt
d'homme d'Etat que d'orateur que M.Léon
Renault vise à cueillir aujourd'hui. Dé-
laissant le terrain juridique pour manœu-
vrer sur le terrain exclusivement politi-
que, il développe cette pensée que la Ré-
publique aurait grandement à souffrir des
poursuites réclamées.
( Ce n'est pas un sentiment de faiblesse
pour les hommes du 16 mai, ce n'est pas
une complaisance pour leurs actes crimi-
nels qui me fait agir, dit-il, c'est la seule
considération politique générale qui me
guide Pt Evidemment M. Léon Renault
prend position, pour le centre gauche,
dans la majorité gouvernementale qu'il
s'agit de bien constituer. Il n'y a que le
centre gauche d'ailleurs qui l'applaudisse.
Et même, par deux ou trois fois, la por-
tion avancée du parti républicain laisse
échapper des murmures. Nous sommes
convaincu que l'orateur cherche à ne point
les provoquer, mais son tempérament
l'entraîne, sans qu'il en ait conscience;
lorsqu'il s'agit d'acculer des contradicteurs,
sa logique se fait parfois brutale.
C'est M. le rapporteur qui répond. Trois
points, dans le discours de M. Brisson,
méritent d'être mis en lumière : l'exorde,
une dépêche à sensation, la péroraison.
L'exorde est une parade au coup de la
question de portefeuille, et une brillante
parade. Le rapporteur, qui avait cru jus-
qu'alors être en face d'une question juri-
dique, s'étonne de se voir en présence
d'une crise ministérielle : « Et je me trou-
ve, dit-il, dans cette situation paradoxale
d'atteindre ceux que je crois coupables à
travers ceux que j'estime. Supposez que
le procès soit devant le Sénat, prêt à ab-
soudre ou è. condamner. Le cabinet vien-
drait-il, par son intervention, troubler et
désorienter la conscience des juges ?.
Pourquoi alors ce qui ne se ferait pas
dans la chambre de jugements se tente-t-
il dans la chambre des mises en accusa-
tion? »
Donc, M. le rapporteur n'admet pas
l'intervention gouvernementale en pa-
pareille affaire. Ce préambule est très ha-
bilement fait.
'ous étudions l'impression de la salle :
l'auditoire goûte le procédé en ce qu'il a
d'oratoire, mais il n'y a que l'Union répu-
blicaine qui donne des marques bruyan-
tes d'approbation. Il y a là cent cinquante
voix pour les poursuites.
La dépêche à sensation est une de celles
qui ont été livrées avant-hier à la com-
mission par le ministère de la guerre :
« Il serait peut-être bon de former des
colonnes mobiles, télégraphiait le général
de Rochebouët aux chefs de corps. Vous
pourriez ainsi écarter les officiers fati-
gués, hésitants. »
Et le général Aymard, actuellement
gouverneur de Paris, répondait en faisant
observer qu'une telle sélection pourrait
avoir, selon lui, des conséquences fâcheu-
ses. Et il ajoutait : « Du reste, monsieur le
ministre, aucun officier ne sera hési-
tant si le gouvernement, — et j'en suis
certain, — reste dans la légalité. » Cette
fois, c'est un applaudissement formidable,
unanime, qui éclate dans toutes les gau-
ches. M.Brisson en profite pour continuer:
« On était prêt ; on attendait la minute
d'arracher un ordre au maréchal. » Nous
remarquons que, sous l'impression de ce
fait nouveau, les approbations font tache
d'huile du côté de la commission.
Il est certain qu'avec des riens un peu
neufs on enlèverait la salle. Mais tous les
discours retombent dans les redites.
La péroraison de M. Brisson est une vé-
ritable malice ; elle consiste en la repro-
duction d'une période virulente que lan-
ça, en novembre 1877, M. Jules Ferry,
actuellement membre du cabinet, qui
menaçait alors les hommes du i6 mal de
la justice du pays.
Avant et pendant la bataille, on profère
parfois bien des menaces qu'on ne songe
plus à exécuter lorsque l'heure de la vic-
toire a sonné depuis quatorze mois 1
Au surplus, nous nous sentons médio-
crement disposé à suivre pas à pas cette
discussion. Les discours, à moins d'être
très-éloquents, finissent par énerver quand
le mouvement de la salle est à peu près
nul. Or, les manifestations des gauches
étaient sévèrement comprimées par le
président ; celles des droites étaient
absolument silencieuses, des sourires
ironiques en faisaient le fond princi-
pal; En outre, nous n'avons reconnu
chez aucun des orateurs le talent que
nous connaissons à chacun d'eux. La
raison en est bien simple : les uns com-
me les autres se sentaient gênés dans
leurs développements oratoires. Les mi-
nistres du 16 mai et du 23 novembre
sont coupables, criminels; en conséquen-
ce, nous vous proposons de ne point les
poursuivre, disaient ceux-ci. Et ceux-là
ripostaient: La culpabilité est évidente
pour tous, mais il est bien entendu que
le maréchal qui a trempé par-dessus le
coude dans l'affaire ne doit pas y être im-
pliqué. Illogisme par ci, illogisme par là.
La logique, qui reprend toujours ses
droits, se vengeait aux dépens du talent.
M. le président du conseil parle. M.
Waddington donne, ou plutôt il lit. Lui
aussi, il stigmatise les hommes du 16 Mai
et « cette perversion du sens moral » qui
a présidé à leurs actes; mais. la France
a besoin de ne s'occuper que d'affaires.
De ce discours, quelque peu tissé de
lieux communs, nous ne retenons qu'une
chose : le Cabinet oppose nettement aux
conclusions de la commission la question
de portefeuille. -
M. Floquet, en présence de l'attitude du
gouvernement, tient à expliquer la situa-
tion de la commission, le mandat qui lui
a été confié ; ce qu'a dit M. Brisson, il le
redit.
Et M. Lepère, ministre de l'intérieur,
redit ce qu'a dit M. Waddington, prési-
dent du conseil. M. Lepère, c'est la réser-
ve du cabinet, le membre de l'Union ré-
publicaine.
Il est sept heures.)) M. Madier-Mont-
jau entame le sixième discours, — tou-
jours le même!
- A demain!. Non!. Séance de
nuit !. Non !. Continuons i
Et la séance continue.
Dire que les femmes dans les tribunes
ne lâchent pas pied! Quant à nous,
même les éclats de voix de M. Madier de
Montjaune parviennent plus à secouer no-
tre torpeur. Nous restons affaissé sous la
médiocrité du débat.
On vote. Enfin 1 -
Eh bien, quoi ?. Qui, nous le savions :
159 voix pour,
317 contré.
C'est fini. Pourvu que ça n'aille pas re-
commencer !
M. Rameau se présente au nom de la
gauche républicaine. Il apporte une «pro-
position de résolution » flétrissant les mi-
nistres du 17 mai et du 23 novembre.
Ici se place l'incident que nous atten-
dions de la part de la droite. Les vociféra-
tions couvrent la voix de M. Rameau, elles
la couvrent avec une telle obstination que
le président s'empare du papier pour le
lire lui même.
Ce projet tend à constater que les mi-
nistres du 17 mal et du 23 novembre 1877
ont, par leurs coupables entreprises con-
tre la République, trahi le gouvernement
qu'ils devaient servir et les livre au
jugement de la nation. Le texte sera
affiché dans toutes les communes de France.
M. Cazeaux, l'homme à tout faire du parti
bonapartiste, est chargé d'opérer une di-
version. Que présente M. Rameau ? une
proposition de résolution ! Il y a une
procédure parlemaire pour les proposi-
tions de résolution : elles se renvoyent
aux bureaux ; la dignité de la Chambre
se s'accommoderait pas d'une surprise.
Et les applaudissements de partir unani-
mes sur les bancs de droite, trouvant un
écho, — l'avouerons-nous ? — sur quel-
ques bancs de l'extrême gauche. L'hémi-
cycle est envahi, on discute; on dispute
presque ; les voix s'élèvent. Le président a
besoin de déployer toute sa fermeté ; ren-
voyant chacun à sa place, il décide, le
règlement en main,que,si M. Rameau veut
bien transformer - sa proposition en ordre
dujour motivé, rien ne s oppose à l'adop-
tion immédiate. Qu'à cela ne tienne ?
Sans s'arrter à la doctrine de M. Boysset
- qui, lui aussi, au nom, dit il, d'un
grand nombre de ses collègues, considère
le débat comme fermé par le fait même du
vote émis sur les conclusions de la com-
mission, — M. Rameau, un papier à la
main, opère la transformation instanta-
née. Halte-là ! Voilà M. Clémenceau, qui
pense comme M. Boysset, comme M. Ca-
zeaux, et qui propose l'ordre du jour pur
et simple.
L'ordre du jour pur et simple est re-
poussé par 225 contre i87, êt,u&6 pârtie de
l'extrême gauche et de l'Union républi-
caine s'abstenant, l'ordre du jour motivé
de M. Rameau est adopté par 240 voix
contre 154.
« A vaincre sans péril, on triomphe sans
gloire,» dit le poète. Il nous a été démon-
tré aujourd'hui que la gloire n'est nulle-
ment inséparable du péril, — car il est
certain qu'il y avait danger pour le Ca-
binet.
PAUL LAFA.RO:tTJt
■g» ———————
DISCOURS DE M. WADDINGTON
PRÉSIDENT DU CONSEIL
Voici, d'après le compte-rendu analyti-
que, le discours prononcé par la prési-
dent du conseil des ministres à la séance
d'hier:
M. Waddington, ministre des affaires
étrat gères. — Lorsque le cabinet du 5 février
a été constitué, il a trouvé devant lui —
triste héritage du passé — deux questions
brûlantes qu'il importait dans l'intérêt de la
République de résoudre au plus tôt.
La première, c'était l'amnistie, qui a été
heureusement et promptement résolue par
un vote qui a réuni la presque unanimité du
parti républicain dans les deux Chambres.
La deuxième est celle que nous avons à
traiter aujourd'hui. Le gouvernement espère
qu'elle sera écartée.
Je dois immédiatement répondre à une ob-
servation qui a été faite par l'éloquent rap-
porteur de la commission d'enquête, qui s'é-
tonnait que le gouvernement eût jugé utile
d'intervenir dans ce débat. Eh quoi ! il s'agit
d'une question qui passionne la Chambre et
le pays, d'une question éminemment politi-
que, et le cabinet n'interviendrait pas! En
agissant ainsi, il aurait manqué à tous ses
devoirs.
Le droit du gouvernement est de dénoncer
ce qu'il croit être mauvais pour la République
et d'empêcher la Chambre de commettre les
fautes qu'on voudrait lui voir commettre.
(Très-bien ! très-bien ! au centre gauche.)
Il faut que la résolution du gouvernement
ait été inspirée par un -sentiment bien pro-
fond, car ce n'est pas sur les prémisses du
rapport de M. Brisson que nous différons,
mais , sur les conclusions.
Tous, nous savons ce qu'il y a tu de coupa-
ble, de criminel dans l'entreprise de 1877.
(Très bien ! très-bien ! à gauche,) Il n'est ve-
nu à la pensée d'aucun de nous de pallier les
faits qui se sont produits.
Le rapport vous a fait connaître les agisse-
ments des ministres du 16 mal et du 23 no-
vembre, 11 vous a révélé leur manière de tor-
turer la loi, le rôle Indigne qu'ils ont voulu
faire jouer à la magistrature, la pression
Inouïe qu'ils ont exercée sur tous les fonc-
tionnaires.
L'honorable M. Brisson a rendu un grand
service à l'histoire en groupant tous ces faits
dans son rapport.
Si graves qu'ils soient, il y en a d'autres
qui sont plus graves encore, parce que leurs
conséquences dureront longtemps. C'est la
perversion du sens moral que le J6 mai ré-
pandit sur tout le territoire. (Très bien ! au
centre. — Bruit à droite.)
C'est la situation lamentable faite à des mil-
liers de fonctionnaires, la discorde répandue
dans les familles, les haines réveillées entre
des hommes qui commençaient à s'entendre
sur le terrain de la République.
Oui, certes, il y a là de grands coupables ;
la France ne leur pardonnera jamais, et ce se-
ra leur premier châtiment.
Mais, si justifiée que pût être la poursuite
au point de vue de la justice arbitraire, il faut
reconnaître qu'elle aurait pour résultat infail-
lible de jeter le trouble dans les esprits et de
créer une agitation contraire aux Intérêts de
la République. On a dit que nous pourrions
continuer à nous occuper de canaux, de che-
mins de fer, de lois d'intérêt pendant le
procès.
Non ! ce n'est pas possible ; l'expérience
prouve que, pendant ces diacussioDs, la Cham-
bre ne saurait faire utilement une besogne
législative. (Mouvements divers.)
Chaque séance de ce procès serait discu-
tée, commentée, et l'agitation se propagerait
dans le pays; et de cette agitation, de ce trou-
ble, le reproche retomberait forcément sur
le gouvernement de la République. Voilà le
grand danger de ce débat. (Très bien ! très
bien! au centre.)
Pour quel but et dans quel Intérêt cette
agitation? C'est la question dominante du
débat. Et c'est pourquoi le gouvernement ne
peut pas se tenir à l'écart, parce que son de-
voir est de veiller à l'intérêt de la République.
Si l'on vent savoir où est cet intérêt, il faut se
reporter à une année en arrière.
L'Exposition universelle venait de s'ouvrir.
Le monde entier y accourait, heureux et cu-
rieux de revoir cette France, si promptement
relevée do ses malheurs. On admirait sa ri-
chesse, sa primauté dans les arts, et chacun
emportait le souvemir d'une grande nation,
enfin assurée, sous la forme républicaine, de
la sécurité,de la concorde et de la paix.
La France entière accourait aussi et chacun
remportait dans sa province l'admiration de
ce qu'il avait vu et la confiance dans l'avenir
de la République.
C'est sous l'influence de ce souvenir qu'ont
été faites les élections du 5 janvier. L'harmo-
nie était établie entre les pouvoirs publics,
et, quelques jours plus tard, le congrès por-
tait au pouvoir un homme éprouvé, un hom-
me de droit et de devoir, dont je n'ai pas à
faire l'éloge, car il est dans toutes les bou-
ches. (Très bien ! très bien 1)
Cette élection mettait le sceau à 17oeuvre
nationale. Le pays, au 5 et au 30 janvier, es-
péra la fin de toutes les crises et le début
d'une période féconde de travail législatif.
J'en ai tous les jours la preuve dans les dé-
pêches que je reçois, dans le langage que
me tiennent les députations des Industriels
et des commerçants; tous me disent : « L'in-
dustrie souffre, l'agriculture se plaint. Nous
vous supplions de discuter promptement les
grands Intérêts auxquels est attachée la pros-
périté de la France. »
Et vous voudriez leur jeter en pâture un
procès retentissant? (Très-bien! très-bien!)
Ce n'est pas possible, la France est une na-
tion de travailleurs qui veut être rassurée sur
ses Intérêts matériels ; et elle commence à se
lasser des questions purement politiques.
(Très-bien ! sur un grand nombre de bancs.)
il y a pour le parti républicain une re spon-
sabilitê grande : ses succès lui imposent des
devoirs nouveaux. ( Applaudissements au
centre. )
Il faut qu'il renonce à la politique rétros-
pective, qu il regarde non plus en arrière,
mais en avant, qu'il aborde enfin l'œuvre qui
doit être sa tâche de tous les jours. Le prési-
dent de cette Chambre vous le rappelait na-
guère dans une allocution dont vous n'avez
pas perdu le souvenir. (Très-bien ! très-bien 1)
Voilà l'intérêt de la République ; et c'est au
nom de ce grand intérêt, dont le gouverne-
ment a la garde, qu'il vous demande de ne
pas entrer dans la vole où la commission vous
propose d'entrer.
Que voudrleà-Voua ajouter aù Verdict so-
lennel du suffrage universel qui, pour tout
dire en un mot, a été le véritable justicier
du 16 ma!, dont le 30 janvier a été l'épilogue?
Vollà la pensée du cabinet en ce cru! touche
le passé. VoIci comment il envisage l'avenir.
Co que nous voulons, c'est la mise à l'ordre
du jour des grandes lois sur l'instruction pu-
blique, les travaux publics, l'armée, les tarifs
de douane. Voilà notre programme.
Beaucoup de ces lois vous sont déjà sou-
mises. Les ministres de l'instruction publique
et de la justice vont vous en présenter d'au-
tres. Partisans résolus de toutes les grandes
conquêtes de l'esprit moderne, nous voulons
les faire pénétrer dans nos lois et nos insti-
tutions. Nous serons les défenseurs des droits
de l'Etat envers et contre tous.
Qu'il s'agisse du concordat, de l'instructicn
publique, des libertés municipales ou de la
police des grandes villes, nous repousserons
tous le? empiétements, parce que le premier
besoin du pays est d'avoir un gouvernement
fort et que la France a soif d'ordre autant que
de liberté. (Mouvements divers.)
Voilà ce que nous voulons ; voilà ce que
nous sommes. Au reste, ca n'est qu'Incidem-
ment que j'ai abordé ce sujet; le gouverne-
ment aura assez d'occasions pour développer
ses vues. Ce n'est pas sur cela que roule le
débat d'aujourd'hui.
Nous demandons à la Chambre de soutenir
le ministère sur une question déterminée, où
le gouvernement est unanime, à laquelle 11
attache une Importance capitale et sur la-
quelle, si la solution n'est pas conforme à ses
désirs, 11 se croirait dans l'impossibilité de
continuer à gouverner (Mouvements.)
Encore un mot, et j'ai terminé.!
La France a commencé une grande expé-
rience, la fondation d'une République parle-
mentaire et libérale, expérience nouvelle pour
elle et nouvelle en Europe.
Il faut que cette œuvre réussisse, et elle
réussira (Applaudissements), j'en al la convic-
tion, avec l'appui de vos lumières et de votre
patriotisme, giâce à cette union des partis ré-
publicains qui a déjà fait de grandes choses.
Il n'y a pas d'hommes nécessaires, et ce
n'est pas nous qui aurions la sottise de nous
croire nécessaires. Mais ce qui est nécessaire,
c'est la stabilité et la fermeté dans les prin-
cipes, la fidélité à une politique sensée, mo-
dérée, pratique. (Très-bien ! très-bien 1)
Quels que soient les hommes qui siègent au
banc des ministres, 11 faut que la majorité les
soutienne dans cette voie en s'attachant aux
grandes lignes et en laissant de côté les ques-
tions secondaires de détails et de personnes.
Je fais, en finIssant, un dernier appel à la
générosité, au patriotisme, à l'union du parti
républicain. Vous avez tous souci du repos du
pays.
Vous avez bien souci, dis-je, du repos de la
France. Aidez nous à écarter de la route de
la République ce dernier reste de nos dis-
cordes civiles afin que, débarrassée de tous
les obstacles, la République marche d'un pas
ferme dans la carrière sereine et pacifique
qui va s'ouvrir devant elle. (Très bien ! très
bien ! — Applaudissements.)
————————— —————————
SCRUTIN
Sur les conclusions du rapport de la commis-
sion d'enquête électorale tendant à la mise
en accusation des ministresdu 17 mai et du
23 novembre 1877.
Nombre des votants 476
Majorité absolue 239
Pour l'adoption 159
Contre 317
La Chambre des députés n'a pas adopté.
ONT VOTÉ POUR:
MM. Agnlel. Allain-Targé. Allègre. An-
thoard. Armez. Arrazat.
Balhaut. Bamberger. Barodet. Bert (Paul).
Bertholon. BIzot de Fonteny. Blanc (Louis)
(Seine). Boissy d'Anglas (baron). Bonnel. Bon-
net-Duverdier. Bosc. Bouchet. Boudeville.
Boulard (Cher). Bouquet. Bousquet. Bouteille.
Boysset. Bravet. Brelay. Brisson (Henri). Bros-
sard. Buyat.
Cantagrel. Casse (Germain). Cavallé. Chaix
(Cyprien). Chalam6t. Chantemllle. Chavanne.
Chevandier. Christophle (Isidore) (Drôme).
Clémenceau. Codet. Constans. Cornil. Costes.
Cotte. Couturier. Crozet-Fourneyron.
Datas, Daumas, Deschanel, Dethou, Devès,
Douville-Malllefeu (comte de), Dréo, Dubois
(Côte-d'Or), Duchasseint, Dllclaud, Ducros,
Dupont, Duportal, Escarguel"
Farcy, Favand. Fleury, Floquet, Forné,
Fourot. Frébault.
Gastu. Gatineau. Gaudy. Gllllot. Girault
(Cher). Gtrot-Pouzol. Glelzal. Godissart. Grep-
po. Guillot (Louis). Guyot.
Hugot. Huon.
Jacques. Janvier de la Motte (Louis) (Maine-
et-Loire). Joigneaux. Joly (Albert). Joubert.
Jouffrault.
Labadié. Labuze. Lacascade. Lacretelle
(Henri de). Laffitte de Lajoannenque (de). Lai-
sant. Lalanne. La Porte (de). Lasbaysses. La-
trade. Lecherbonnler. Leconte (Indre). Lel1è-
vre (Adolphe). Le MonnIer. Lesgulllon. Us-
bonne. Lockroy. Loubet.
Madier de Montjau. Mahy (de). Malgne (Ju-
les). Maillé (d'Angers). Marcou. Margue. Ma-
rlon. Marmottan. Mas. Masure (Gustave). Ma-
thé. Médal. Ménard-Dorlan. Menler. Mercier.
Mlllaud (Edouard). Mingasson. Mir. Moreau.
Nadaud (Martin). Naquet (Alfred). Ninard.
Pascal-Duprat. Pellet (Marcellin). Perin (Geor-
ges). Perras. Peulevey. Plessier. Poujade.
Proust (Antonin).
Raspail (Benjamin). Rathier (Yonne). Rey-
neau. Rollet. Rougé. Rouvier. Rubillard.
Saint-Martin (Vaucluse). Sallard, Sée (Camil-
le). Sonnler (de). Sourlgues. Spuller.
Talandier, TaUon (Alfred). Tardleu. Tassin.
Thompson. Tlersot. Turlgny.
Vacher. Varambon. Vaschalde. Vephes.
Viette.
ONT VOTÉ CONTRE :
MM. Abbatuccl. Allemand. Anoel. André
(Jules). Anglade. Aooson-Duperron. Aren-
berg (prince d'). Arlate (d'). Arnould. Azémar.
Baduel d'Oustrac. Barascud. Barbedette.
Bardoux. Barthe (Marcel). Bastld (Raymond).
Baudry d'Asson (de). Baury. Beauchamp (de).
Beaussire. Bel (François). Béllzal (vicomte de).
Belle. Benazet Benoist. Berger. Berlet.
Bernard. Bernier. Bethmont. Blanchi. Bien-
venu. Biliais (de la). Binachon. Blachère.
Blanc (Pierre) (Savoie). Blandia. Blin de Bour-
don (vicomte). Bonnaud. Borrigllone. Bosre-
don (Alexandre de). Boulard (Landes). Bour-
geois. Bouthler de Rochefort. Bouville (comte
de). Boyer (Ferdinand). Brame (Georges).
Bresson. Breteuil (marquis de). Brlce (René).
Brlerre, Bruneau.
Caduc. Carnot (Sadi). trrey (Emile). Ca-
sablanca (vicomte de). Caslmlr-Perler (Jean)
(Aube). Casimir-Périer (Paul) (Seine-Inférieu-
re). Castalgnède. Caze. Cazeaux. Cesbron.
Chaley. Chambrun (vicomte de). Chanal (gé-
néral de). Charlemagne. Charpentier. Chau-
veau (Franck). Chavoix. Chevreau (Léon).
Chiris. Choiseul (Horace de). Choron. Chris-
tophle (Albert) (Orne). Cibiel. Clercq (de). Co-
chery.. Colbert-Laplace (comté de). Colin.
Combes. Qarentin-Guyho. Cossê-Brissaç (com-
te de).
Daguilhon-Pujol. Danelle-Bernardin. Daron.
Dautresme. David (Jean) (Gers). David (barcBf
Jérôme) (Gironde). David (Indre). Debuohy.De^
lafosse. Desbons. Descamps (Albert). Desloges.'
Desseaux. Deusy. Devade. Devaux. Develle.
Dréolle (Ernest). Dreux. Drumel. Du Bodan.
Du Douët. Dufour (baron) (Lot). Dugué de la
Fauconnerie. Durfort de Civrac (comte de).
Dllvaux.
Eschasserlaux (baron). Eschasseriaux (Re-
né). Espeuilles (comte d'). Even.
Fallières. Faure (HIppolyte). Fauré. Feltré
(le duc de). Ferrary. Ferry (Jules). Flandin.
Fouquet. Fréminet.
Gagneur. Gailly. Ganivet. Ganne. Garrlgat.
Gislonde. Gassier. Gasté (de). Gaudin. Gau-
tier. Gavlnl. Germain (Henri). Gévelot. Ginoux
de Fernon (comte). Girardin (Emile de). Gi-
raud (Henri). Glrerd. Goblet. Godin (Julesl-
Goniiec de Trais s an (le comte le). Granler de
Cassagnac (père). Grévy (Albert). Grollieit
Grosjurln. Gulchard. Gulllemin.
Haentjens. Hamille (Victor). Harcourt (due
d'). Harispe. Haussmann (baron). Havrln-
court (marquis d'). Hémon. Hérault. Hermary,
Horteur, Huon de Penanster.
Jametel. Janzé (baron de). Jeanmaire. Jen-
ty. Jolibois. Journault. Jozon. Juigné (comte
de).
Keller. Kerjégu (Louis de). Kermengùy (vi-
comte de). Klopstein (baron de).
La Bassetière (de). Labat. La Caze (Louis).
Ladoucette (de). La Grange (baron de). Lanel.
Langlois. Largentaye (de). La Rochefoucaul d
duc de Blsacola. La roche-Joubert. Larrey (ba-
ron). Lasserre. Laumond. Laurençon. Laver-
gne ? (Bernard). Lavieille. Lebaudy. Lebour-
geois. Lecomte (Mayenne). Legrand (Arthur)
(Manche). Legrand (Louis) (Valenciennes.
(Nord). Legrand (Pierre) (Nord). Le Marois
(comte). Lenglé. Léon (prince de). Le Peletier
d'Aunay (comte). Lepère. Lepouzé. Le Pro-
vost de Launay (Calvados). Le Provost da
Launay (Côtes-du-Nord). Letoux (Aimé) Aife
ne). Leroy (Arthur). Levavasseur..Levêquefc
Le vert. Liouville. Livois. Logerotte. Lorols.
(Morbihan). Loustalot.
Mackau (baron de). Magniez. Maillé (ornte
de). Malézleux. Marcère (de). Maréchal. Maïr
gaine. Marquiset. Martin-Feulllée. Maunoury.
Mayet. Méllne. Mention (Charles). Michaut-
Montané. Monteils. Morel (Haute-Loire). Morel
(Manche). Mougeot. Murat (comte Joachim).
Nédellec. Neveux. Noël-Parfait. Noirot.
Ornano (Cunéo d'). Osmoy (comte). Oudoul.
Padoue (duc de). Papon. Parent (Savoie).
Parry. Partz (marquis de). Passy (Louis). Pa-
tissier. Péronne. Perrlen (comte de). Perro-
chel (comte de). Petltbien. Philippe (Jules).
Phlllppoteaux. Picard (Arthur) (Basses-Alpes).
Picard (Alphonse) (Marne). Pinault. Plichon.
Pompery (de).
Rameau. Ratier (Morbihan). Rauline, Récl-
plon. Renault (Léon). Renault-Morlière. Rey-
mond (Francisque (Loire). Ribot. Rtcharme.'
Riotteau. Roissard de Bellet (baron). Roques.
Rotours (des). Roudier. Rouher. Rouvre.
Roux (Honoré). Roy de Loulay (Louis). Roys
(comte de).
Saint-Martin (de)(Indre). Salomon. Sarlande;
Sarrette. Sarrien. Savary. Savoye. Seignobos.
Senard. Sentenac. Septenville (le baron de).
Serph (Guzman). Simon (Fidèle). Solan (de).
Soubeyran (baron de). Souchu-Servinlère»
Soyo. SwlnGV-
Taillefer. Teilhara. Teiso&dro Telliez-Bé
thune. Tézenas. Thiessé. Thirion- Montauban.
Thoinnet de la Turmelière. Thomas. Thou-
rel. Tillancourt (de). Tirard. Tondu. Tron.
Trubert. Truelle. Turquet.
Valfons (marquis de). Valon (de). Vandœu-
vre (le général comte de). Versigny. Vlgnân-
cour. Villiers.
Waddington (Richard). Wllson.
N'ONT tAî PRIS PART AU VOTÉ
MM. Amat. Defoulenay. Durand. (Ille-et-Vi-
laine). Durleu. Escanye. Fourtou (de). Gai-
pin. Gambetta. Gent. Girard (Alfred). Granler
de Cassagnac (Paul). Guyot-Montpayroux.
Hovlus. Janvier de la Motte (père). (Eure).
Labltte. Lamy (Etienne). Loqueyssie (de).
Mestreau. MItchell (Robert). Prax-Paris.
Reille (baron). Reymond (Ferdinand) (Isère).-
IUban. Royer. Trystram. Villain.
ABSENTS PAR CONGÉ :
Bertrand-Mllcent. Folllet. Gullloutet (de),
Hérisson. Joos. Le Maguet. Ponlevoy (Frogler
de). Riondel. Scrépel.
40
DÉBARRAS UTILE
J'ai sous les yeux une circulaire de
l'inspecteur d'académie des Alpes-Marf-
times, M. Delestrée, enjoignant d'enlever
des bibliothèques scolaires tous les ou-
vrages qui y avaient été introduits dans
un but purement dynastique. Et la circu-
laire énumère en particulier quelques-uns
de ces ouvrages : le Catéchisme impé-
rial, les Voyages de l'empereur en Nor-
mandie et en Bretagne, etc. De tels li-
vres, dit avec raison M. Delestrée, « ne
font que dénaturer l'histoire et fausser le
jugement des lecteurs. »
J'imagine que les journaux bonapar-
tistes vont crier à la persécution. Faire
enlever des bibliothèques de nos écoles
primaires les ouvrages destinés à célé-
brer les vertus du second empire, c'est
une aussi abominable intolérance que
de faire disparaître des casernes de gen-
darmerie les images de Napoléon III et
du prince impérial, et les bustes de
l'homme de Sedan de nos mairies. La
République laissera dire et continuera
son œuvre. Elle a déjà eu de la patience
de reste. On peut être sûr que tout autre
régime à sa place eût fait l'épuration
plus vite eU'eût faite plus complète.
Je crois que nos inspecteurs d'acadé-
mie ne perdraient pas leur temps en en-
voyant à leurs subordonnés un petit bout
de circulaire dans le goût de celle de M*
Delestrée. Ce n'est pas sans doute dans
les Alpes-Maritimes seulement que les bi-
bliothèques ont été farcies de ces petites
publications admiratives, où l'histoire
était écrite à la façon dont elle s'écrit de
tout temps dans les antichambres offi-
cielles.
Nous ne voudrions pas que la Répu-
blique suivît pour son compte ces erre-
ments ; on conviendra, du moins, qu'elle
use de son droit en ne souffrant plus
qu'on élève la jeunesse dans l'admiration
du 2 décembre. Cette œuvre d'assainisse-
ment fait partie du respect dû à l'enfance.
CHARLES BIGOT.
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