Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-01-24
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 24 janvier 1879 24 janvier 1879
Description : 1879/01/24 (A9,N2592). 1879/01/24 (A9,N2592).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
Neuvième Année. N. 2592. Prix du Numéro à Paris : 15 Centimes.— Départements : 20 Centimes. Vendredi 24 Janvier 1879
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SULLETIN
Paris, 23 Janvier 1879.
Le Journal officiel d'hier matin a pu-
blié un décret aux termes duquel M. De-
normandie, sénateur, a été nommé gou-
verneur de la Banque de France.
Le même journal a publié des promo-
tions et des nominations dans Tordre de
la Légion d'honneur sur la proposition du
ministre de l'intérieur et du ministre des
finances.
On annonce.de toutes parts que le traité
définitif entre la Turquie et la Russie est
sur le point d'être signé. En tout cas
les conférences entre le prince Lobanoff
et Caratheodory-Pacha, ministre des af-
faires étrangères, se succèdent sans in-
terruption, et si le traité n'est pas
encore signé, il est évidemment sur
le point de l'être. On ne saurait exa-
gérer l'importance de cet événement, qui
contribuera certainement à assurer dans
une grande mesure la tranquillité en
Orient. Il faut reconnaître, d'ailleurs, que
si lente que soit l'exécution du traité de
Berlin, on fait chaque jour quelques pas
vers la pacification. Une dépêche de Cons-
tantinople nous apprend, par exemple,
que la place de Podgoritza est à la veille
d'être remise au Monténégro. La ligue al-
banaise a sans doute compris son impuis-
sance et ne s'oppose plus à cette cession ;
en tout cas, elle ne donne plus signe de
vie depuis quelque temps.
Reste, il est vrai, une grosse difficulté à
surmonter, celle de l'organisation de la
Roumélie orientale. Le Morning Post,
bien placé souvent pour être bien rensei-
gné, donne au sujet de l'occupation mixte
les informations suivantes. Les négocia-
tions relatives à la proposition concernant
une occupation mixte de la Roumélie
orientale par plusieurs puissances euro-
péennes après l'évacuation du territoire
par les Russes ont conservé jusqu'à pré-
sent le caractère de pourparlers confiden-
tiels entre les différents gouvernements
et n'ont encore amené aucun résultat.
Bien que la Porte soit persuadée qu'on
provoquera après le départ des Russes
une agitation ayant pour but de les
faire rappeler, le gouvernement ottoman
a refusé jusqu'à présent d'adhérer à la
proposition concernant l'occupatfon mixte
en déclarant qu'il ne serait pas bon de
s'écarter sur un point essentiel de la voie
prescrite par le traité de Berlin, qui doit
être considéré comme un tout et respecté
dans son ensemble ; qu'en agissant con-
trairement à une des prescriptions du
traité, on détruirait le traité tout en-
tier. Le gouvernement turc croit qu'il
y a d'autant moins lieu d'agir de cette
façon que la Porte s'efforce pour sa part
d'exécuter consciencieusement les clauses
du traité. Le gouvernement ottoman a, en
outre, fait savoir aux puissances qu'elle
prenait des mesures spéciales pour se
mettre en garde contre les dangers que
l'on se propose de prévenir par une occu-
pation mixte.
Le Morning Advertiser annonce que le
prisce de Battenberg n'ayant pas voulu
être porté comme candidat au trône de
Buigarie, les Bulgares ont prié le prince
de Reuss, ambassadeur d'Allemagne à
Vienne, de se présenter. Si le prince ac-
cepte cette candidature, son élection est
certaine.
L'assemblée des notables bulgares se
réunira à Tirnova, mais la date de cette-
réunion n'est pas encore définitivement
fixée. Les élections viennent d'avoir lieu
et en même temps le-peuple a élu les con-
seils administratifs chargés d'assister dans
ses fonctions le chef du sandjak ou du
gouvernement. Le nombre de conseillers
dans chaque sandjak varie selon le nom-
bre dè cazas ou de districts qu'il com-
prend. Le sandjak de Aoustchbuk, paf
exemple, a huit cazas et compte, pâ £
conséquent, huit conseillers. Ces conseil
lers sont tous des habitants de la ville
et parmi eux il n'y a pas un seul maho- !
métan. L'exclusion d'une fraction aussi
considérable de la population a soulevé
des protestations qui n'ont pas été écou-
tées. Lors de l'installation du conseil, M.
Balabanof, le patriote bulgare bien connu,
a prononcé un discours dans lequel, non-
seulement il n'a pas fait allusion à la Rus-
sie, mais a insinué que l'administration
russe n'avait pas été la meilleure qu'on
pût souhaiter.
Le cabinet italien présidé par M. Depre-
tis vient de remporter une première vic-
toire. Interpellé sur la politique extérieu-
re, M. Depretis a donné des explications
satisfaisantes. Il a insisté surtout sur la
complète exécution du traité de Berlin, et
a promis, de concert avec les autres puis-
sances, de faire tous ses efforts pour sau-
vegarder les intérêts des créanciers de la
Turquie. M. Depretis a déclaré qu'il est
dans l'intérêt de l'Italie que des modifica-
tions radicales ne soient pas faites dans
l'existence de la régence de Tunis. L'or-
dre du jour accepté par le ministère a été
adopté par la Chambre.
Il a été question, dans les Chambres de
Vienne et de Pesth, des mesures à pren-
dre pour prévenir l'irruption de l'épidé-
mie qui est apparue dans certaines loca-
lités de la province d'Astrakhan. Les préoc-
cupations de cette nature sont des plus 1
gitimes ; mais il est heureusement permis
d'espérer que dans le cas actuel le gou-
vernement austro-hongrois n'aura pas lieu
d'appliquer les mesures de précaution qui
lui ont été recommandées. Les dernières
nouvelles des districts éprouvés par le
fléau sont rassurantes. Non-seulement l'é-
pidémie n'a pas franchi les limites de la
région où elle a fait son apparition, mais
elle est en déclin sensible dans les locali-
tés mêmes où elle a fait le plus de ravages.
Oa avait annoncé l'apparition de quelques
cas de peste dans uns localité du Bos-
phore. Cette nouvelle est heureusement
démentie.
B. BARBIER.
Mou. de P.r-:fte
mmm JOUU. DE tan
5 0/0 113 fr. 66 1/4, 65.
*.,: 250 fr., 251 25, 250 62.
Italien 74 fr. 20, 15.
Les obsèques de M. l'amiral Touchard
ont été célébrées hier, et l'on a vu plu-
sieurs républicains se mêler au cortège
du défunt député du huitième arrondisse-
ment de Paris. C'est que, par le dernier
acte de sa vie, M. l'amiral Touchard avait
mérité cet hommage. Il avait exprimé,
dans une lettre posthume, des sentiments
qui toujours trouveront de l'écho dans le
cœur de tout bon Français. -
Avons-nous besoin de le rappeler ? M.
l'amiral Touchard n'était pas des nôtres.
Autant qu'il dépendait de nous, nous
avons combattu sa candidature dans ce
8° arrondissement qui, depuis l'abolition
du scrutin de liste, semble un domaine
réservé dans Paris aux hommes de la
réaction. M. l'amiral Touchard, cepen-
dant, valait mieux, beaucoup mieux, que
le parti sans nom qui le patronna ; et s'il
eût bien connu tous les ressorts de l'in-
trigue électoralè-qutle poussa contre M.
Anatole de la Forge, nous ne doutons
point qu'il n'eût refusé de jouer un rôle
certainement indigne de lui.
Mais il n'entendait rien aux roueries
de la politique. Il crut naïvement qu'il
s'agissait de défendre contre les républi-
cains la patrie, la famille, la société. On
lui dit : « Le devoir est là 1 » Il y courut
sur la foi des hommes qui l'appelaient, et
il s'élança de confiance à l'abordage,
sans savoir au juste pourquoi. Entré dans
la Chambre, il s'y conduisit, ou plutôt s'y
laissa conduire, avec la même candeur.
En trois ou quatre occasions, les droites
abusèrent de lui comme d'un homme
honnête et simple, qui ne fait pas doute
de la pureté des intentions de son parti.
Les gens habiles de la droite ont dû
quelquefois rire de l'ingénuité de son
dévouement. -
Le voici qui lègue maintenant aux mé-
ditations de tous une lettre patriotique,
et je ne sais rien de plus touchant que ces
vœux d'un mourant pour le bien public.
On dit que, sur le lit de mort, la nature
accorde souvent aux hommes une vision
plus nette de toutes choses, et qu'à ces
dernières lueurs, leur jugement s'éclaire
et devient plus sûr. Au moment d'expirer,
celui-ci a-t-il compris enfin que les an-
ciens partis ne font qu'une œuvre vaine et
anti-française lorsqu'ils se ruent contre
la République ? C'est ce qui ressort de sa
lettre, où, après avoir rappelé qu'il gar-
dait un attachement inébranlable à la mo-
narchie constitutionnelle durant sa vie,
il ajoute noblement : « Quoi qu'il en soit,
je ne puis plus que faire les vœux, les
vœux les plus ardents pour la paix inté-
rieure de mon pays, pour son bonheur,
pour sa prospérité. »
C'est ainsi qu'a fini cet homme au cœur
droit, cet homme d'honneur, à qui peut-
être il répugnait de passer du côté de la
République, tandis qu'il représentait les
monarchistes du 8e arrondissement de
Paris. Mais ce qu'il n'a pas voulu dire
pendant sa vie, il l'a dit à l'instant suprê-
me où la mort nous détache de toute con-
sidération personnelle et nous dégage
de tout lien. Il est resté jusqu'à son der-
nier jour dans les rangs où l'avaient je-
té les hasards de l'existence. Mais il a vu
et il a proelamé en mourant qu'au-dessus
des intérêts monarchiques il y a quelque
chose, quelque chose de sacré, c'est-à-
dire la paix intérieure et la prospérité du
pays. Cette prospérité, cette paix, les
monarchistes y contribueront-ils en se
coalisant pour faire une guerre à ou-
tranee aux institutions acceptées par la
grande majorité des Français ? Quel
homme de- bonne foi nous contredira si
nous affirmons -qu'il n'y-a plus désormais
qu'un moyen de servir la patrie et qu'on
ne se dévouera à ses intérêts qu'en se
dévouant aux intérêts de la République?
EUG. LIÉBERT.
—;
Nouvelles parlementaires
Aucune commission sénatoriale n'a tenu
séance hlsr. Par contre, un certain nombre
de commissions de la Chambre se sont.réu-
nies au Palais-Bourbon. Ce sont celles..de l'en-
seignement primaire, présidé* par 1VL Paul
Bert, et qui s'occupe de coordonner dans un
travail -d'ensemble les conclusions des rap-
ports de ses diverses sous-commissions ;0811e
de déclaration d'utilité publique des chemins
de fer, qui s'est occupée delà ligne d'Eper-
nay à Romilly, etc.; celle des ports mariti-
mes; celle des voies navigables; celle des
patentes, et enfin celle de réorganisation du
service d'état-major, chargée d'examiner le
projet de loi déjà voté par le Sénat. Cette
dernière commission, s'était mise d'accord
avec le général Borel sur certaines modifica-
tions du projet, dont la plus importante était
la réduction du nombre des capitaines de près
d'un quart (325 au lieu de 425). Par suite
du changement du ministre de la guerre, elle
a décidé;qu'elle entendrait le général Gresley
avant de prendre des décisions définitives
sur les questions qui lui sont soumises.
* *
j Dans la répartition dès votes, sur l'ordre du
jour de confiance que nous avons publié Mer,
on a classé par erreur M. Sarlande, député
bonapartiste, dans la gauche républicaine.
<%
Le centre gauche sénatorial se réunit de-
main vendredi pour renouveler son bureau.
*
L'Union républicaine du Sénat a composé
ainsi -son bureau- président, M. Peyrat ; vice-
président, M. Ferroumat; secrétairB, M. De-
môle; questeur, M. Scheurer-Ki-smer,
*
* *
A la suite des réunions de mardi, les prési-
dents des trois groupes de gauche du Sénat,
MM. Duclerc, Féray et Testelin, ont donné
communication à M. Dufaure de la décision
prise par ces groupes, relativement à l'aban-
don de l'interpellation projetée.
Voici le procès-verbal de cette entrevue :
« Le bureau de la gauche républicaine
s'est réuni aux bureaux de l'Union républi -
caine et du centre gauche et les trois bureaux
ont adopté, à l'unanimité, l'avig qui avait pré-
valu dans la réunion de la gauche. Il a été
enfin convenu que cette décision serait com-
muniquée à M. le président du conseil par les
présidents des trois gauches.
M. le président du conseil, mis au courant
de l'opinion des trois gauches, a répondu que
le ministère avait pensé qu'une interpella-
tion ayant eu lieu à la Chambre des dépu-
tés, il était peu convenable qu'un débat fût
également engagé au Sénat; mais qu'il, appré-
ciait les objections qui lui étaient présentées;
qu'il appréciait également l'accueil que le mi-
nistère avait reçu dans la séance où il avait
donné lecture du message; et que, puisque
la majorité, représentée par les bureaux des
gauches, estimait qu'une Interpellation était
inutile, il n'insistait pas.
En conséquence, étant réservé le droit
qu'a tout sénateur d'interpeller le ministère, il
n'y aura pas d'interpellation au Sénat au nom
des trois groupes de la gauche ni d'un d'en-
tre eux. »
♦ 4
Quelques droitiers de la Chambre font cou-
rir le bruit qu'une interpellation serait adres-
sée à M. Dufaure par M. Robert Mitchell sur
une prétendue intervention de l'administra-
tion du Gers dans la campagne électorale
contre M. de Cassagnac.
*
* *
Les bureaux du Sénat se sont réunis mardi,
après la séance, pour continuer l'examen des
dossiers électoraux. Les rapporteurs ont dû
préparer leurs rapports hier et aujourd'hui,
pour les îoumettre demain, avant la séance,
à l'approbation des bureaux. On assure que
les élections de la Haute-Garonne et de la
Nièvre seront contestées par la droite, et cel-
les des Landes et de l'Indre parla gauche.
A. L.
NOS AMIS
Nous recevons la lettre suivante que
nous adresse M.Cotelle, préfet des Deux-
Sèvres, et nous la publions puisqu'il le
désire. Mais auparavant permettez moi
de vous rappeler les faits qui l'ont mo-
tivée.
Dans la commune de Rom, un enfant
meurt à l'heure même de sa naissance.
On n'a pas eu le temps de lui adminis-
trer le baptême. Le curé donne ordre que
la fosse du nouveau-né soit creusée en
dehors du cimetière catholique, dans un
coin qui, à tort ou à raison (la question
n'est pas là), est réputé infamant.
Le père et la mère se plaignent ; le mai-
re, à qui de par la loi appartient la police
des cimetières, commande au fossoyeur
de creuser à l'enfant une nouvelle fosse,
qui soit placée près des tombes où dor-
ment déjà les membres de sa famille. Il
en réfère en même temps au sous-pré-
fet, qui l'approuve.
Le lendemain arrive une lettre de M. le
préfet qui enjoint au maire de ne pas en-
terrer le nouveau-né dans la place qu'il a
choisie, mais de le mettre définitivement
dans celle qui a été indiquée par le curé
de la paroisse.
En vertu de cet ordre, on exhume ce
pauvre petit cadavre, et on le jette, loin
des siens, dans le trou de malédiction.
Telle est l'histoire que j'avais contée,
et voici maintenant la lettre que M. Co-
telle,le préfet des Deux-Sèvres, m'adresse
à ce sujet :
Niort, 19 janvier i879.
Monsieur.
Je suis absolument de votre avis, 11 est
grand temps de réglementer à nouveau, d'une
manière nette et précise, la police des cime-
tières et de faire disparaître les barrières qu'on
cherche à élever entre nous, même après no-
tre mort. Mais en attendant une loi nouvelle,
il est de notre devoir, vous en.conviendrez,
de faire; observer les règlements, actuels, sur-
tout quand nous sommes saisis d'une récla-
mation. Or dans l'affaire de Rom, dont vous
parlez, le curé avait pour lui la jurisprudence
et les textes ; j'ai donc dû lui donner raison,
abstraction faite de mon opinion personnelle.
A cet égard, d'ailleurs, je n'ai pas décidé,
comme vous le dites, que l'enfant mort-né
dont il est question serait inhumé dans l'en-
droit réservé aux suppliciés — la loi n'admet
pas cette distinction — j'ai décidé simplement
qu'il serait inhujné en dehors de la partie ré-
servée aux catholiques, puisque le curé lui
contestait cette qualité.
C'est vous en avoir assez dit, monsieur, pour
vous faire regretter d'avoir mêlé mon nom à
des critiques justes en principe, mais qui ne
sont pas fondées dans l'espèce. J'ajoute que
nous avons assez de difficultés avec nos ad
,versaires pour que nos amis ne nous en créent
pas à leur tour. En ce qui me concerne, parti-
culièrement, je crois être assez connu pour
qu'il vous eût été facile de vous renseigner
sur mes opinions avant de m'attaquer.
Permettez-moi donc de me plaindre un peu
de votre article et de vous prier de réparer —
en publiant cette lettre — le tort que vous
avez pu me faire auprès de mes amis.
Veuillez agréer, monsieur, l'expression de
mes sentiments les plus distingués.
E. COTELLE.
Vous trouverez dans un traité sur la police
du culte, de l'abbé Fidon, publié à Toulouse
chez Auguste Farguès, tous les textes à con-
sulter, à la page 271 notamment.
J'avoue que cette lettre m'a surpris, et
que si j'avais l'honneur d'être un de ces
amis dont parle M. Cotelle, je l'aurais
supplié, dans son intérêt, de ne point exi-
ger qu'on la publiât. Elle est d'une mala-
dresse rare, et je crains bien que M. Co-
telle n'ait ajouté, en l'écrivant, à une
première faute, quelque chose de plus
grave encore et de moins pardonnable.
M. Cotelle paraît croire que si j'avais
su qu'il était de notre bord, je me serais
abstenu de signaler sa conduite. M. Co-
telle se trompe. Et puisqu'il m'a lui-même
mis sur ce terrain, qu'il me permette de
lui conter, par le menu, le détail de cette
avi nture
Avant de publier sa lettre, j'ai con-
sulté les personnes à qui il fait allusion.
De lui personnellement, je ne savais
qu'un trait, qui n'était point à sa louan-
ge : c'est que, nommé sous-préfet à Sens,
son premier exploit avait été de suivre
officiellement la procession, en tenant
l'un des quatre cordon du dais; c'est qu'il
avait toujours entretenu avec les chefs
sacrés du parti clérical les plus courtoises
et plus cordiales relations. Cependant je
n'aurais pas voulu le mettre sur la sellette
sans prendre d'autres renseignements, à
l'étourdie. J'ai donc exposé le cas à ceux
qu'il appelle ses amis.
J'ai regret à le lui dire, ou plutôt (soyons
francs) je suis enchanté de le lui dire :
Il n'y a eu sur ce point qu'un avis au
journal. C'est que .nous ne devions pas
régler notre polémique sur nos amitiés ;
c'est que nous devions, devant l'intérêt
public, faire taire nos préférences per-
sonnelles, et fUll de nous a dit énergique-
ment : Nous ne tenons pas pour ami, en
politique, un homme qui fait une sottise,
fût-il de notre parti.
La vôtre, Monsieur le préfet, est des
plus fortes qui se puissent commettre.
Si mal faite et si peu claire que soit la
loi qui régit la police des cimetières, elle
pose très-nettement ce principe que le ci-
metière est un terrain communal, et que
c'est le maire qui en a le gouvernement.
Cette loi, permettez-moi de vous le dire,
est d'accord avec le bon sens, avec les
idées modernes de tolérance, avec les
théories de notre grande Révolution.
Il est très-vrai que la loi commande
qu'il y ait dans les localités où les trois
cultes reconnus par l'Etat vivent en con-
currence, trois parties distinctes dans le
cimetière. C'est là une prescription sur
laquelle il faudra revenir. Mais vous sa-
vez, Monsieur le préfet, que, sauf dans les
grandes villes, cette prescription n'est
pas exécutée et ne peut l'être. Il n'y a
qu'un cimetière, commun à tous, parce
qu'il est communal, où tous les citoyens
sont enterrés les uns à côté des autres,
et qu'en dehors de ce cimetière, il a été
réservé un endroit, réputé infâme, où
doivent être jetés les suppliciés, s'il s'en
trouve, ce qui est assez rare d'ailleurs.
Eh bien ! il est inouï que le curé ait le
droit d'exclure de ce cimetière ceux qu'il
lui déplait d'y voir. Le curé de Rom
contestait à cet enfant (né de parents ca-
tholiques) la qualité de catkolique ; mais
était-ce à vous, monsieur le préfet, d'en-
trer dans ces subtilités théologiques, de
contrister les parents, de donner tort au
maire, de qui seul relève la police du ci-
metière communal?
Et où donc, irions-nous, grand Dieu 1
si cet étrange système prévalait en Fran-
ce ! Qu'un des vôtres, monsieur le préfet,
demain, meure privé de sacrements, soit
qu'il les ait refusés, soit qu'il ne les ait
pas demandés à temps; il suffira qu'un
prêtre fanatique le déclare déchu de son
titre de catholique pour qu'il soit chassé
du cimetière commun,du caveau de votre
famille, monsieur le préfet? Cela est-il ad-
missible ?
Non, monsieur le préfet, vous n'avez,
en écrivant votre lettre, obéi ni à l'esprit
ni aux termes de la loi. La loi est formel-
le : elle donne au maire tout droit sur le
cimetière, et le maire s'était, en cette af-
faire, conduit en honnête homme, d'in-
tentions libérales. Vous avez fait plaisir
à l'évêque; vous avez une fois de
plus tenu à vous montrer portant les cor-
dons du dais épiscopal, et c'est de cela
que je vous en veux ; c'est cela que
nous condamnons.
Je n'ai pas besoin, monsieur le préfet,
de recourir au livre que vous m'indiquez
dans votre post-scriptum. Ce livre est
écrit par un ecclésiastique. Je suis par
avance sûr qu'il vous donne raison, et,
permettez-moi de vous le dire, je m'é-
tonne qu'un préfet de la République s'en
aille demander à un abbé l'explication et
le commentaire des lois qu'il est chargé
d'appliquer. Il faut en tout cas qu'il me
croie bien naïf pour supposer que je
vais, moi aussi, donner dans ce pan-
neau.
Maintenant, monsieur le préfet, soyez
persuadé que je m'associe à vous pour
demander la révision d'une loi qui vous
laisse assez de latitude pour donner au
sens commun d'aussi cruelles entorses.
FRANCISQUE SARCKY.
Un habitant de Sens écrit au Ramel :
Lorsque M. Cotelle arriva à Sens comme
sous-préfet, un de ses premiers actes publics
consista à figurer en grande tenue à la pro-
cession, en portant un des cordons du dais.
Nous savions les accointances qu'il avait en
outre avec l'archevêché, mais il donnait com-
me excuse qu'il avait fait sa première commu-
nion par les mains de M. Bernadou, archevê-
que de Sens, alors curé d'Alger ; nous savons
maintenant à quoi nous en tenir sur le pseudo-
libéralisme de ce faux libre-penseur, qui est
encore aujourdhui ce que nous le soupçon-
Dions d'être lorsqu'il était ici, inféodé au parti
clérical.
Il est préfet parce que, sur ses promesses
d'être absolument dévoué à nos institutions,
nous avons-eu la sottise de le nommer con-
seiller général; c'est à nous de faire notre
meà culpâ ; on ne nous y reprendra plus.
Veuillez agréer, etc.
C. B.
LES CHAMPS DE TIR
Mon dernier article sur les Sociétés de
tir m'a valu une lettre fort intéressante,
ma foi 1 et remplie d'observations judi-
cieuses qui méritent examen.
Notre honorable correspondant, qui ha-
bite une commune suburbaine de Paris,
me signale une grosse difficulté, contre
laquelle viennent f-e heurter infaillible
ment les organisateurs les mieux inten-
tionnés, quand il s'agit de trouver dans la
banlieue de Paris le terrain nécessaire à
l'établissement d'un champ de tir, sans
lequel, vous en conviendrez, une société
de tir n'a aucune raison d'être. Le pro-
blème n'est déjà pas facile à résoudre en
province, et je sais bon nombre de garni-
sons qui ne l'ont résolu qu'à moitié. Vous
pensez bien que la question se complique
singulièrement quand il faut aménager
dans la campagne parisienne un terrain
remplissant toutes les conditions requi-
ses, quand il faut se mettre en règle
tout à la fois avec les ordonnances de
police et les légitimes défiances des rive-
rains et compter avec l'imprudence légen-
daire des curieux.
Tant il y a qu'une société de tir,— celle
dont notre correspondant est membre, —
après avoir vainement cherché à tran-
cher la difficulté, a eu, de guerre lasse,
l'idée de demander à l'administration
de la guerre, pour l'usage militaire
que vous savez, la concession d'une
certaine étendue de terrain dans les
fossés des fortifications de Paris. La
Société, allant au devant des objections
qu'on pouvait opposer à sa requête, s'of-
frait' Aexécuter les travaux que le corps
du génie jugerait utiles ; elle s'engageait
à faire tout ce qu'on exigerait d'elle, soit
peur garantir les passants contre toutes
chances d'accidents dans un rayon déter-
miné, soit pour préserver de tout dom-
mage les ouvrages en terre des fortifica-
tions.
La demande, en soi, n'avait donc rien
qui, a priori, pût la rendre inacceptable.
Je ne vois point, pour ma part, ce qu'il y
avait de particulièrement dangereux pour
la sécurité publique à ce qu'on examinât,
avant d'y donner suite, cette requête pré-
sentée par des hommes très honorables,
offrant toutes les garanties désirables et
poursuivant en définitive un projet très
louable. Quels inconvénients l'autorité
militaire a-t-elle bien pu voir à la conces-
sion, dans les fossés de l'enceinte, des 200
à 300 mètres de terrain qu'on lui deman-
dait ? Il m'est d'autant plus difficile
de le comprendre, qu'il y a eu long-
temps, - il y a peut-être encore, —
près de la porte :.Saint-Ouen, une instal-
lation identique à celle qu'on avait pro-
jetée et qui servait, pour ainsi dire, de
succursale au polygone de Vincennes. Il
y a un peu moins de quatre ans , votre
serviteur a eu l'occasion de s'offrir, en
cet endroit même, l'intéressant spectacle
d'un concours de tir entre les meilleurs
tireurs.d'un régiment d'infanterie. Je puis
vous assurer que l'aménagement de ce
champ de tir, dont le seul défaut était
son peu d'étendue, m'a semblé compris
de' façonà prévenir tout accident. 'La
butte était formée par d'énormes poutres
dans lesquelles les balles allaient s'amor-
tir. Une série de portiques, placés à inter-
valles égaux, déterminait une sorte de cou-
loir qui servait de directrice aux tireurs.
Grâce à ces dispositions, les coups mal di-
rigés portaient dans les parois de cette ga-
lerie de bois, et les balles mal envoyées
étaient simplement des balles perdues,
sans qu'il y eût danger pour personne.
S'il a été possible d'installer, pour les
bese .., de la garnison de Paris, un tir
couvert aax environs de la porte Saint-
Ouen, pourquoi serait-il plus difficile, au-
jourd'hui, d'en agencer un autre dans les
mêmes conditions sar un point quelcon-
que du périmètre de l'enceinte? Je le
cherche vainement, et la société, dont je
plaide ici la cause d'office, se le demande
encore, car sa requête, « apostillée par
nos édiles, dit la personne qui m'a écrit,
n'a obtenu ni réponse affirmative, ni re-
fus, ni même un simple accusé de récep-
tion. » Silence et mystère 1
Cette façon d'étouffer les questions au
fond d'un carton est un procédé commode
en vérité, et il est inimaginable que le
plus chétif employé s'arroge le droit de
jeter au panier une lettre polie qui récla-
me une chose possible, en tous les cas une
réponse "positive, affirmative ou négative.
Ainsi voilà une société composée de
gens recommandables (j'en ai comme
témoignage le nom de notre correspon-
dant), qui depuis quatre années pour-
suit une œuvre essentiellement patrioti-
que ; qui s'est imposé volontairement la
tâche de vulgariser parmi la jeunesse le
goût des exercices militaires et de prépa-
rer ainsi à l'armée des soldats déjà dégros-
sis ; qui n'a marchandé ni sa peine ni
son argent pour atteindre le but ; voilà
une société qui dans sa petite sphère a
fait plus qu'il ne faut pour mériter es-
time et déférence, et quand elle adresse
une demande au ministre de la guerre,
elle n'obtient même pas des agents de l'ad-
ministration la réponse banale à laquelle
le plus humble peut prétendre.
Avouez que ces étranges procédés ne
sont pas pour encourager l'initiative pri-
vée et surtout pour calmer les trop justes
préventions que le bon public nourrit
contre la race des budgétivores de mau-
vaise composition.
Et moi qui m'exclamais naïvement ces
jours derniers sur les bonnes intentions
dont l'autorité militaire me paraissait
animée à l'égard des sociétés de tir en
particulier 1 Pour une fois, je joue de mal-
heur. Messieurs les bureaucrates, vous
ne m'y prendrez plus 1
Louis HBNllIQUE,
PROPAGANDE CLÉRICALE
y
Nous lisons dans la Petite Republique
Française: olt.
Veut-on savoir quel cas les bureaux du mi-
nistère de l'instruction publique font des cir-
culaires de M. Bardoux, et, en particulier, de la
circulaire concernant le choix des prix à dis-
tribuer aux élèves des écoles primaires ?
Nous lisons dans le n° 724 du Bulletin ad-
ministratif daté du 26 décembre 1878 :
Bibliothèques scolaires
Dans ses séances des 31 octobre, 14, 21 et
28 novembre 1878, la commission des biblio-
thèques scolaires a adopté les ouvrages dont
les titres suivent : Histoire de Richard Cœur-
de-Lion, par Poujoulat ; on sait que M. Pou-
joulat est un journalist e légitimiste et clérical;
l'Europe, et les Bourbons sous Louis XIV, par
Marlus Topin, Fabibla ou l eghse des Cata-
combes, par le cardinal Wiseman, etc.
Livres de prix destinés aux écoles primaires
communales
Dans sa séance du 28 novembre 1878, la
commission des Biblio'hèques scolaires a dé-
cidé qu'il y avait lieu d'inscrire les ouvrages
ci-après désignés au catalogue des livres in-
diqués au choix des instituteurs comme pou-
vant être donnés en prix dans les écoles pri-
maires publiques : Félix ou la Vengeance du
chrétien, par un anonyme ; Marie Sainte-Tre-
gonnec, par Mme des Prez de la Ville-Thual ;
Première communion, par E. R.; la Dette du
bon Dieu, par Guerrier de Haupt ; Histoire de
la vie et des paroles de N.-S. Jésus-Christ, par
H. de Laporte ; Histoire de saint Paul, par
l'abbé Robert ; la France sous saint Louis, par
de Solignac ; Pèlerinages de Notre-Dame en
France, pa* le même. etc.
Où allons-nous si le ministère de l'instruc-
tion publique lui-même — nous ne disons pas
le ministre —fait rie la propagande cléricale?
En dépit des circulaires de M. Bardoux, le
jésuitisme règne en maître dans les bureaux
du ministère et le loup continuera ses ravages
tant qu'on ne l'aura pas chassé de la ber-
gerie.
LES LOIS D'AFFAIRES
(Prêts et remboursements)
Parmi les lois d'affaires, on me permet-
tra de signaler deux simples projets de
lois de procédure, l'un émanant de l'ini-
tiative parlementaire et l'autre de celle du
gouvernement. Il s'agit des prêts sur hy-
pothèque et de la distribution aux créan-
ciers, par voie de contribution judiciaire;
de sommes appartenant aux débiteurs ci-
vils.
Tout le monde sait que l'acquéreur d'un
immeuble, lorsqu'il veut se libérer vala-
blement de son prix, a le droit et le soin
de se faire délivrer par le conservateur des
hypothèques un état de toutes les hypo-
thèques inscrites sur l'immeuble, et, de
plus, comme, d'après notre législation il
y a certaines hypothèques, telles que
celles des femmes mariées et des mineurs
qui sont dispensées d'inscriptions et peu-
vent rester occultes, tant que leur publi-
cité n'a pas été mise en demeure de s'ef-
fectuer par la procédure particulière dite
de la purge légale, l'acquéreur de l'im-
meuble accomplit cette procédure, assez
longue et coûteusa; puis, une fois mis en
possession de l'état complet des titulaires
d'hypothèques ordinaires ou légales, il
offre son prix à tous ses créanciers, aux-
quels il est distribué judiciairement par
voie d'ordre, à défaut d'entente amiable
entre eux. — L'acquéreur se trouve alors
régulièrement libéré et possesseur tran-
quille de sa propriété.
Mais le prêteur, dont un propriétaire
d'immeuble sollicite une avance en offrant
la garantie d'une hypothèque, le créan-
cier n'a pas la même possibilité de se ren-
seigner d'une manière complète sur le
nombre et l'importance des hypothèques
qui peuvent grever déjà l'immeuble of-
fert en garantie. — Il n'a pas le droit de
faire Qpérer cette procédure préalable de
la purge des hypothèques légales ; il a
toujours à craindre l'intervention ulté-
rieure des hypothèques occultes des fem-
mes, des mineurs, etc. — Aussi, le crédit
immobilier est-il fort limité, et les notai-
res se plaignent-ils en général que le prêt
hypothécaire soit devenu rare et difficile,
surtout dans les campagnes.
Or, l'institution du Crédit foncier, qui,
d'ailleurs, s'est montré assez infidèle à ses
inspirations et à ses promesses d'origine, en
négligeant singulièrement la propriété ru-
rale, - le Crédit fondera obtenu le bé-
néfice d'une législation privilégiée. — No-
tamment par le décret du 28 février 1852
et la loi du 10 juin 1853 il a été autorisé à
opérer la purge des hypothèques légales
avant de verser les fonds de ses prêts, et
cela, au moyen d'une procédure plus sim-
ple et plus rapide que celle autorisée par
le code au seul profit des acquéreurs d'im-
meubles.
Donc, puisque cette procédure, permise
au Crédit foncier, paraît avoir, d'ailleurs,
suffisamment garanti les intérêts des fem-
mes mariées, des mineurs et autres inca-
pables, l'honorable M. Cesbron, député, a
déposé une proposition de loi ayant pour
objet d'étendre à tout prêteur quelconque
sur hypothèque les dispositions privilé-
giées édictées en faveur du Crédit foncier
pour la purge des hypothèques légales.
La cinquième commission d'initiative par-
lementaire a déposé son rapport dans là
séance du 3 décembre dernier, rapport
concluant à la prise en considération de la
proposition de M. Cesbron.
On ne volt pas, en effet, eomme le dit
la commission, pourquoi les précautions
prises en faveur des incapables, par la loi
ordinaire, dans le cas où l'immeuble est
vendu, ne seraient pas suffisantes au cas
où cet immeuble va être hypothéqué.
Voilà pour ce qui concerne les prêts et
créanciers hypothécaires.
Arrivons au second projet, à celui du
gouvernement, qui intéresse plus particu-
lièrement les créanciers ordinaires.
Ce projet a été déposé au Sénat par
M. Dufaure. Le ministre de la justice de-
mande la modification des articles 656 à
672 de notre Code de procédure civile, les-
quels sont relatifs aux formalités de la
distribution par voie de contribution aux
créanciers de sommes saisies sur leurs
débiteurs.
Tout d'abord le projet réclame l'appli-
cation, à cette procédure, de la faculté
déjà accordée au juge dans la procédure
dè distribution par voie d'ordre des prix
d'immeubles, de tenter ètréalisec, si pos-
siblé, une répartition amiable entre les
ayant droit, convoqués dans ce but avant
l'ouverture de la procédure officielle; -
puis, pour le cas où il faudrait arriver à
celle-ci, le projet s'efforce de simplifier les
formalités actuelles.
Il y a urgence, en effet, à améliorer la
situation, car elle est déplorable. — L'ex-
posé des motifs l'avoue et constate ceci :
d'abord, par suite des retards et du dépôt
à la caisse des consignations, perte an-
nuelle de près de deux cent mille francs,
en moyenne, sur les intérêts des sommes
à distribuer; perte de plus de 7 010 par
suite des frais de procédure, etc., - de
telle sorte qu'il « demeure constant — dit
JI J F E GïFf1! F
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SULLETIN
Paris, 23 Janvier 1879.
Le Journal officiel d'hier matin a pu-
blié un décret aux termes duquel M. De-
normandie, sénateur, a été nommé gou-
verneur de la Banque de France.
Le même journal a publié des promo-
tions et des nominations dans Tordre de
la Légion d'honneur sur la proposition du
ministre de l'intérieur et du ministre des
finances.
On annonce.de toutes parts que le traité
définitif entre la Turquie et la Russie est
sur le point d'être signé. En tout cas
les conférences entre le prince Lobanoff
et Caratheodory-Pacha, ministre des af-
faires étrangères, se succèdent sans in-
terruption, et si le traité n'est pas
encore signé, il est évidemment sur
le point de l'être. On ne saurait exa-
gérer l'importance de cet événement, qui
contribuera certainement à assurer dans
une grande mesure la tranquillité en
Orient. Il faut reconnaître, d'ailleurs, que
si lente que soit l'exécution du traité de
Berlin, on fait chaque jour quelques pas
vers la pacification. Une dépêche de Cons-
tantinople nous apprend, par exemple,
que la place de Podgoritza est à la veille
d'être remise au Monténégro. La ligue al-
banaise a sans doute compris son impuis-
sance et ne s'oppose plus à cette cession ;
en tout cas, elle ne donne plus signe de
vie depuis quelque temps.
Reste, il est vrai, une grosse difficulté à
surmonter, celle de l'organisation de la
Roumélie orientale. Le Morning Post,
bien placé souvent pour être bien rensei-
gné, donne au sujet de l'occupation mixte
les informations suivantes. Les négocia-
tions relatives à la proposition concernant
une occupation mixte de la Roumélie
orientale par plusieurs puissances euro-
péennes après l'évacuation du territoire
par les Russes ont conservé jusqu'à pré-
sent le caractère de pourparlers confiden-
tiels entre les différents gouvernements
et n'ont encore amené aucun résultat.
Bien que la Porte soit persuadée qu'on
provoquera après le départ des Russes
une agitation ayant pour but de les
faire rappeler, le gouvernement ottoman
a refusé jusqu'à présent d'adhérer à la
proposition concernant l'occupatfon mixte
en déclarant qu'il ne serait pas bon de
s'écarter sur un point essentiel de la voie
prescrite par le traité de Berlin, qui doit
être considéré comme un tout et respecté
dans son ensemble ; qu'en agissant con-
trairement à une des prescriptions du
traité, on détruirait le traité tout en-
tier. Le gouvernement turc croit qu'il
y a d'autant moins lieu d'agir de cette
façon que la Porte s'efforce pour sa part
d'exécuter consciencieusement les clauses
du traité. Le gouvernement ottoman a, en
outre, fait savoir aux puissances qu'elle
prenait des mesures spéciales pour se
mettre en garde contre les dangers que
l'on se propose de prévenir par une occu-
pation mixte.
Le Morning Advertiser annonce que le
prisce de Battenberg n'ayant pas voulu
être porté comme candidat au trône de
Buigarie, les Bulgares ont prié le prince
de Reuss, ambassadeur d'Allemagne à
Vienne, de se présenter. Si le prince ac-
cepte cette candidature, son élection est
certaine.
L'assemblée des notables bulgares se
réunira à Tirnova, mais la date de cette-
réunion n'est pas encore définitivement
fixée. Les élections viennent d'avoir lieu
et en même temps le-peuple a élu les con-
seils administratifs chargés d'assister dans
ses fonctions le chef du sandjak ou du
gouvernement. Le nombre de conseillers
dans chaque sandjak varie selon le nom-
bre dè cazas ou de districts qu'il com-
prend. Le sandjak de Aoustchbuk, paf
exemple, a huit cazas et compte, pâ £
conséquent, huit conseillers. Ces conseil
lers sont tous des habitants de la ville
et parmi eux il n'y a pas un seul maho- !
métan. L'exclusion d'une fraction aussi
considérable de la population a soulevé
des protestations qui n'ont pas été écou-
tées. Lors de l'installation du conseil, M.
Balabanof, le patriote bulgare bien connu,
a prononcé un discours dans lequel, non-
seulement il n'a pas fait allusion à la Rus-
sie, mais a insinué que l'administration
russe n'avait pas été la meilleure qu'on
pût souhaiter.
Le cabinet italien présidé par M. Depre-
tis vient de remporter une première vic-
toire. Interpellé sur la politique extérieu-
re, M. Depretis a donné des explications
satisfaisantes. Il a insisté surtout sur la
complète exécution du traité de Berlin, et
a promis, de concert avec les autres puis-
sances, de faire tous ses efforts pour sau-
vegarder les intérêts des créanciers de la
Turquie. M. Depretis a déclaré qu'il est
dans l'intérêt de l'Italie que des modifica-
tions radicales ne soient pas faites dans
l'existence de la régence de Tunis. L'or-
dre du jour accepté par le ministère a été
adopté par la Chambre.
Il a été question, dans les Chambres de
Vienne et de Pesth, des mesures à pren-
dre pour prévenir l'irruption de l'épidé-
mie qui est apparue dans certaines loca-
lités de la province d'Astrakhan. Les préoc-
cupations de cette nature sont des plus 1
gitimes ; mais il est heureusement permis
d'espérer que dans le cas actuel le gou-
vernement austro-hongrois n'aura pas lieu
d'appliquer les mesures de précaution qui
lui ont été recommandées. Les dernières
nouvelles des districts éprouvés par le
fléau sont rassurantes. Non-seulement l'é-
pidémie n'a pas franchi les limites de la
région où elle a fait son apparition, mais
elle est en déclin sensible dans les locali-
tés mêmes où elle a fait le plus de ravages.
Oa avait annoncé l'apparition de quelques
cas de peste dans uns localité du Bos-
phore. Cette nouvelle est heureusement
démentie.
B. BARBIER.
Mou. de P.r-:fte
mmm JOUU. DE tan
5 0/0 113 fr. 66 1/4, 65.
*.,: 250 fr., 251 25, 250 62.
Italien 74 fr. 20, 15.
Les obsèques de M. l'amiral Touchard
ont été célébrées hier, et l'on a vu plu-
sieurs républicains se mêler au cortège
du défunt député du huitième arrondisse-
ment de Paris. C'est que, par le dernier
acte de sa vie, M. l'amiral Touchard avait
mérité cet hommage. Il avait exprimé,
dans une lettre posthume, des sentiments
qui toujours trouveront de l'écho dans le
cœur de tout bon Français. -
Avons-nous besoin de le rappeler ? M.
l'amiral Touchard n'était pas des nôtres.
Autant qu'il dépendait de nous, nous
avons combattu sa candidature dans ce
8° arrondissement qui, depuis l'abolition
du scrutin de liste, semble un domaine
réservé dans Paris aux hommes de la
réaction. M. l'amiral Touchard, cepen-
dant, valait mieux, beaucoup mieux, que
le parti sans nom qui le patronna ; et s'il
eût bien connu tous les ressorts de l'in-
trigue électoralè-qutle poussa contre M.
Anatole de la Forge, nous ne doutons
point qu'il n'eût refusé de jouer un rôle
certainement indigne de lui.
Mais il n'entendait rien aux roueries
de la politique. Il crut naïvement qu'il
s'agissait de défendre contre les républi-
cains la patrie, la famille, la société. On
lui dit : « Le devoir est là 1 » Il y courut
sur la foi des hommes qui l'appelaient, et
il s'élança de confiance à l'abordage,
sans savoir au juste pourquoi. Entré dans
la Chambre, il s'y conduisit, ou plutôt s'y
laissa conduire, avec la même candeur.
En trois ou quatre occasions, les droites
abusèrent de lui comme d'un homme
honnête et simple, qui ne fait pas doute
de la pureté des intentions de son parti.
Les gens habiles de la droite ont dû
quelquefois rire de l'ingénuité de son
dévouement. -
Le voici qui lègue maintenant aux mé-
ditations de tous une lettre patriotique,
et je ne sais rien de plus touchant que ces
vœux d'un mourant pour le bien public.
On dit que, sur le lit de mort, la nature
accorde souvent aux hommes une vision
plus nette de toutes choses, et qu'à ces
dernières lueurs, leur jugement s'éclaire
et devient plus sûr. Au moment d'expirer,
celui-ci a-t-il compris enfin que les an-
ciens partis ne font qu'une œuvre vaine et
anti-française lorsqu'ils se ruent contre
la République ? C'est ce qui ressort de sa
lettre, où, après avoir rappelé qu'il gar-
dait un attachement inébranlable à la mo-
narchie constitutionnelle durant sa vie,
il ajoute noblement : « Quoi qu'il en soit,
je ne puis plus que faire les vœux, les
vœux les plus ardents pour la paix inté-
rieure de mon pays, pour son bonheur,
pour sa prospérité. »
C'est ainsi qu'a fini cet homme au cœur
droit, cet homme d'honneur, à qui peut-
être il répugnait de passer du côté de la
République, tandis qu'il représentait les
monarchistes du 8e arrondissement de
Paris. Mais ce qu'il n'a pas voulu dire
pendant sa vie, il l'a dit à l'instant suprê-
me où la mort nous détache de toute con-
sidération personnelle et nous dégage
de tout lien. Il est resté jusqu'à son der-
nier jour dans les rangs où l'avaient je-
té les hasards de l'existence. Mais il a vu
et il a proelamé en mourant qu'au-dessus
des intérêts monarchiques il y a quelque
chose, quelque chose de sacré, c'est-à-
dire la paix intérieure et la prospérité du
pays. Cette prospérité, cette paix, les
monarchistes y contribueront-ils en se
coalisant pour faire une guerre à ou-
tranee aux institutions acceptées par la
grande majorité des Français ? Quel
homme de- bonne foi nous contredira si
nous affirmons -qu'il n'y-a plus désormais
qu'un moyen de servir la patrie et qu'on
ne se dévouera à ses intérêts qu'en se
dévouant aux intérêts de la République?
EUG. LIÉBERT.
—;
Nouvelles parlementaires
Aucune commission sénatoriale n'a tenu
séance hlsr. Par contre, un certain nombre
de commissions de la Chambre se sont.réu-
nies au Palais-Bourbon. Ce sont celles..de l'en-
seignement primaire, présidé* par 1VL Paul
Bert, et qui s'occupe de coordonner dans un
travail -d'ensemble les conclusions des rap-
ports de ses diverses sous-commissions ;0811e
de déclaration d'utilité publique des chemins
de fer, qui s'est occupée delà ligne d'Eper-
nay à Romilly, etc.; celle des ports mariti-
mes; celle des voies navigables; celle des
patentes, et enfin celle de réorganisation du
service d'état-major, chargée d'examiner le
projet de loi déjà voté par le Sénat. Cette
dernière commission, s'était mise d'accord
avec le général Borel sur certaines modifica-
tions du projet, dont la plus importante était
la réduction du nombre des capitaines de près
d'un quart (325 au lieu de 425). Par suite
du changement du ministre de la guerre, elle
a décidé;qu'elle entendrait le général Gresley
avant de prendre des décisions définitives
sur les questions qui lui sont soumises.
* *
j Dans la répartition dès votes, sur l'ordre du
jour de confiance que nous avons publié Mer,
on a classé par erreur M. Sarlande, député
bonapartiste, dans la gauche républicaine.
<%
Le centre gauche sénatorial se réunit de-
main vendredi pour renouveler son bureau.
*
L'Union républicaine du Sénat a composé
ainsi -son bureau- président, M. Peyrat ; vice-
président, M. Ferroumat; secrétairB, M. De-
môle; questeur, M. Scheurer-Ki-smer,
*
* *
A la suite des réunions de mardi, les prési-
dents des trois groupes de gauche du Sénat,
MM. Duclerc, Féray et Testelin, ont donné
communication à M. Dufaure de la décision
prise par ces groupes, relativement à l'aban-
don de l'interpellation projetée.
Voici le procès-verbal de cette entrevue :
« Le bureau de la gauche républicaine
s'est réuni aux bureaux de l'Union républi -
caine et du centre gauche et les trois bureaux
ont adopté, à l'unanimité, l'avig qui avait pré-
valu dans la réunion de la gauche. Il a été
enfin convenu que cette décision serait com-
muniquée à M. le président du conseil par les
présidents des trois gauches.
M. le président du conseil, mis au courant
de l'opinion des trois gauches, a répondu que
le ministère avait pensé qu'une interpella-
tion ayant eu lieu à la Chambre des dépu-
tés, il était peu convenable qu'un débat fût
également engagé au Sénat; mais qu'il, appré-
ciait les objections qui lui étaient présentées;
qu'il appréciait également l'accueil que le mi-
nistère avait reçu dans la séance où il avait
donné lecture du message; et que, puisque
la majorité, représentée par les bureaux des
gauches, estimait qu'une Interpellation était
inutile, il n'insistait pas.
En conséquence, étant réservé le droit
qu'a tout sénateur d'interpeller le ministère, il
n'y aura pas d'interpellation au Sénat au nom
des trois groupes de la gauche ni d'un d'en-
tre eux. »
♦ 4
Quelques droitiers de la Chambre font cou-
rir le bruit qu'une interpellation serait adres-
sée à M. Dufaure par M. Robert Mitchell sur
une prétendue intervention de l'administra-
tion du Gers dans la campagne électorale
contre M. de Cassagnac.
*
* *
Les bureaux du Sénat se sont réunis mardi,
après la séance, pour continuer l'examen des
dossiers électoraux. Les rapporteurs ont dû
préparer leurs rapports hier et aujourd'hui,
pour les îoumettre demain, avant la séance,
à l'approbation des bureaux. On assure que
les élections de la Haute-Garonne et de la
Nièvre seront contestées par la droite, et cel-
les des Landes et de l'Indre parla gauche.
A. L.
NOS AMIS
Nous recevons la lettre suivante que
nous adresse M.Cotelle, préfet des Deux-
Sèvres, et nous la publions puisqu'il le
désire. Mais auparavant permettez moi
de vous rappeler les faits qui l'ont mo-
tivée.
Dans la commune de Rom, un enfant
meurt à l'heure même de sa naissance.
On n'a pas eu le temps de lui adminis-
trer le baptême. Le curé donne ordre que
la fosse du nouveau-né soit creusée en
dehors du cimetière catholique, dans un
coin qui, à tort ou à raison (la question
n'est pas là), est réputé infamant.
Le père et la mère se plaignent ; le mai-
re, à qui de par la loi appartient la police
des cimetières, commande au fossoyeur
de creuser à l'enfant une nouvelle fosse,
qui soit placée près des tombes où dor-
ment déjà les membres de sa famille. Il
en réfère en même temps au sous-pré-
fet, qui l'approuve.
Le lendemain arrive une lettre de M. le
préfet qui enjoint au maire de ne pas en-
terrer le nouveau-né dans la place qu'il a
choisie, mais de le mettre définitivement
dans celle qui a été indiquée par le curé
de la paroisse.
En vertu de cet ordre, on exhume ce
pauvre petit cadavre, et on le jette, loin
des siens, dans le trou de malédiction.
Telle est l'histoire que j'avais contée,
et voici maintenant la lettre que M. Co-
telle,le préfet des Deux-Sèvres, m'adresse
à ce sujet :
Niort, 19 janvier i879.
Monsieur.
Je suis absolument de votre avis, 11 est
grand temps de réglementer à nouveau, d'une
manière nette et précise, la police des cime-
tières et de faire disparaître les barrières qu'on
cherche à élever entre nous, même après no-
tre mort. Mais en attendant une loi nouvelle,
il est de notre devoir, vous en.conviendrez,
de faire; observer les règlements, actuels, sur-
tout quand nous sommes saisis d'une récla-
mation. Or dans l'affaire de Rom, dont vous
parlez, le curé avait pour lui la jurisprudence
et les textes ; j'ai donc dû lui donner raison,
abstraction faite de mon opinion personnelle.
A cet égard, d'ailleurs, je n'ai pas décidé,
comme vous le dites, que l'enfant mort-né
dont il est question serait inhumé dans l'en-
droit réservé aux suppliciés — la loi n'admet
pas cette distinction — j'ai décidé simplement
qu'il serait inhujné en dehors de la partie ré-
servée aux catholiques, puisque le curé lui
contestait cette qualité.
C'est vous en avoir assez dit, monsieur, pour
vous faire regretter d'avoir mêlé mon nom à
des critiques justes en principe, mais qui ne
sont pas fondées dans l'espèce. J'ajoute que
nous avons assez de difficultés avec nos ad
,versaires pour que nos amis ne nous en créent
pas à leur tour. En ce qui me concerne, parti-
culièrement, je crois être assez connu pour
qu'il vous eût été facile de vous renseigner
sur mes opinions avant de m'attaquer.
Permettez-moi donc de me plaindre un peu
de votre article et de vous prier de réparer —
en publiant cette lettre — le tort que vous
avez pu me faire auprès de mes amis.
Veuillez agréer, monsieur, l'expression de
mes sentiments les plus distingués.
E. COTELLE.
Vous trouverez dans un traité sur la police
du culte, de l'abbé Fidon, publié à Toulouse
chez Auguste Farguès, tous les textes à con-
sulter, à la page 271 notamment.
J'avoue que cette lettre m'a surpris, et
que si j'avais l'honneur d'être un de ces
amis dont parle M. Cotelle, je l'aurais
supplié, dans son intérêt, de ne point exi-
ger qu'on la publiât. Elle est d'une mala-
dresse rare, et je crains bien que M. Co-
telle n'ait ajouté, en l'écrivant, à une
première faute, quelque chose de plus
grave encore et de moins pardonnable.
M. Cotelle paraît croire que si j'avais
su qu'il était de notre bord, je me serais
abstenu de signaler sa conduite. M. Co-
telle se trompe. Et puisqu'il m'a lui-même
mis sur ce terrain, qu'il me permette de
lui conter, par le menu, le détail de cette
avi nture
Avant de publier sa lettre, j'ai con-
sulté les personnes à qui il fait allusion.
De lui personnellement, je ne savais
qu'un trait, qui n'était point à sa louan-
ge : c'est que, nommé sous-préfet à Sens,
son premier exploit avait été de suivre
officiellement la procession, en tenant
l'un des quatre cordon du dais; c'est qu'il
avait toujours entretenu avec les chefs
sacrés du parti clérical les plus courtoises
et plus cordiales relations. Cependant je
n'aurais pas voulu le mettre sur la sellette
sans prendre d'autres renseignements, à
l'étourdie. J'ai donc exposé le cas à ceux
qu'il appelle ses amis.
J'ai regret à le lui dire, ou plutôt (soyons
francs) je suis enchanté de le lui dire :
Il n'y a eu sur ce point qu'un avis au
journal. C'est que .nous ne devions pas
régler notre polémique sur nos amitiés ;
c'est que nous devions, devant l'intérêt
public, faire taire nos préférences per-
sonnelles, et fUll de nous a dit énergique-
ment : Nous ne tenons pas pour ami, en
politique, un homme qui fait une sottise,
fût-il de notre parti.
La vôtre, Monsieur le préfet, est des
plus fortes qui se puissent commettre.
Si mal faite et si peu claire que soit la
loi qui régit la police des cimetières, elle
pose très-nettement ce principe que le ci-
metière est un terrain communal, et que
c'est le maire qui en a le gouvernement.
Cette loi, permettez-moi de vous le dire,
est d'accord avec le bon sens, avec les
idées modernes de tolérance, avec les
théories de notre grande Révolution.
Il est très-vrai que la loi commande
qu'il y ait dans les localités où les trois
cultes reconnus par l'Etat vivent en con-
currence, trois parties distinctes dans le
cimetière. C'est là une prescription sur
laquelle il faudra revenir. Mais vous sa-
vez, Monsieur le préfet, que, sauf dans les
grandes villes, cette prescription n'est
pas exécutée et ne peut l'être. Il n'y a
qu'un cimetière, commun à tous, parce
qu'il est communal, où tous les citoyens
sont enterrés les uns à côté des autres,
et qu'en dehors de ce cimetière, il a été
réservé un endroit, réputé infâme, où
doivent être jetés les suppliciés, s'il s'en
trouve, ce qui est assez rare d'ailleurs.
Eh bien ! il est inouï que le curé ait le
droit d'exclure de ce cimetière ceux qu'il
lui déplait d'y voir. Le curé de Rom
contestait à cet enfant (né de parents ca-
tholiques) la qualité de catkolique ; mais
était-ce à vous, monsieur le préfet, d'en-
trer dans ces subtilités théologiques, de
contrister les parents, de donner tort au
maire, de qui seul relève la police du ci-
metière communal?
Et où donc, irions-nous, grand Dieu 1
si cet étrange système prévalait en Fran-
ce ! Qu'un des vôtres, monsieur le préfet,
demain, meure privé de sacrements, soit
qu'il les ait refusés, soit qu'il ne les ait
pas demandés à temps; il suffira qu'un
prêtre fanatique le déclare déchu de son
titre de catholique pour qu'il soit chassé
du cimetière commun,du caveau de votre
famille, monsieur le préfet? Cela est-il ad-
missible ?
Non, monsieur le préfet, vous n'avez,
en écrivant votre lettre, obéi ni à l'esprit
ni aux termes de la loi. La loi est formel-
le : elle donne au maire tout droit sur le
cimetière, et le maire s'était, en cette af-
faire, conduit en honnête homme, d'in-
tentions libérales. Vous avez fait plaisir
à l'évêque; vous avez une fois de
plus tenu à vous montrer portant les cor-
dons du dais épiscopal, et c'est de cela
que je vous en veux ; c'est cela que
nous condamnons.
Je n'ai pas besoin, monsieur le préfet,
de recourir au livre que vous m'indiquez
dans votre post-scriptum. Ce livre est
écrit par un ecclésiastique. Je suis par
avance sûr qu'il vous donne raison, et,
permettez-moi de vous le dire, je m'é-
tonne qu'un préfet de la République s'en
aille demander à un abbé l'explication et
le commentaire des lois qu'il est chargé
d'appliquer. Il faut en tout cas qu'il me
croie bien naïf pour supposer que je
vais, moi aussi, donner dans ce pan-
neau.
Maintenant, monsieur le préfet, soyez
persuadé que je m'associe à vous pour
demander la révision d'une loi qui vous
laisse assez de latitude pour donner au
sens commun d'aussi cruelles entorses.
FRANCISQUE SARCKY.
Un habitant de Sens écrit au Ramel :
Lorsque M. Cotelle arriva à Sens comme
sous-préfet, un de ses premiers actes publics
consista à figurer en grande tenue à la pro-
cession, en portant un des cordons du dais.
Nous savions les accointances qu'il avait en
outre avec l'archevêché, mais il donnait com-
me excuse qu'il avait fait sa première commu-
nion par les mains de M. Bernadou, archevê-
que de Sens, alors curé d'Alger ; nous savons
maintenant à quoi nous en tenir sur le pseudo-
libéralisme de ce faux libre-penseur, qui est
encore aujourdhui ce que nous le soupçon-
Dions d'être lorsqu'il était ici, inféodé au parti
clérical.
Il est préfet parce que, sur ses promesses
d'être absolument dévoué à nos institutions,
nous avons-eu la sottise de le nommer con-
seiller général; c'est à nous de faire notre
meà culpâ ; on ne nous y reprendra plus.
Veuillez agréer, etc.
C. B.
LES CHAMPS DE TIR
Mon dernier article sur les Sociétés de
tir m'a valu une lettre fort intéressante,
ma foi 1 et remplie d'observations judi-
cieuses qui méritent examen.
Notre honorable correspondant, qui ha-
bite une commune suburbaine de Paris,
me signale une grosse difficulté, contre
laquelle viennent f-e heurter infaillible
ment les organisateurs les mieux inten-
tionnés, quand il s'agit de trouver dans la
banlieue de Paris le terrain nécessaire à
l'établissement d'un champ de tir, sans
lequel, vous en conviendrez, une société
de tir n'a aucune raison d'être. Le pro-
blème n'est déjà pas facile à résoudre en
province, et je sais bon nombre de garni-
sons qui ne l'ont résolu qu'à moitié. Vous
pensez bien que la question se complique
singulièrement quand il faut aménager
dans la campagne parisienne un terrain
remplissant toutes les conditions requi-
ses, quand il faut se mettre en règle
tout à la fois avec les ordonnances de
police et les légitimes défiances des rive-
rains et compter avec l'imprudence légen-
daire des curieux.
Tant il y a qu'une société de tir,— celle
dont notre correspondant est membre, —
après avoir vainement cherché à tran-
cher la difficulté, a eu, de guerre lasse,
l'idée de demander à l'administration
de la guerre, pour l'usage militaire
que vous savez, la concession d'une
certaine étendue de terrain dans les
fossés des fortifications de Paris. La
Société, allant au devant des objections
qu'on pouvait opposer à sa requête, s'of-
frait' Aexécuter les travaux que le corps
du génie jugerait utiles ; elle s'engageait
à faire tout ce qu'on exigerait d'elle, soit
peur garantir les passants contre toutes
chances d'accidents dans un rayon déter-
miné, soit pour préserver de tout dom-
mage les ouvrages en terre des fortifica-
tions.
La demande, en soi, n'avait donc rien
qui, a priori, pût la rendre inacceptable.
Je ne vois point, pour ma part, ce qu'il y
avait de particulièrement dangereux pour
la sécurité publique à ce qu'on examinât,
avant d'y donner suite, cette requête pré-
sentée par des hommes très honorables,
offrant toutes les garanties désirables et
poursuivant en définitive un projet très
louable. Quels inconvénients l'autorité
militaire a-t-elle bien pu voir à la conces-
sion, dans les fossés de l'enceinte, des 200
à 300 mètres de terrain qu'on lui deman-
dait ? Il m'est d'autant plus difficile
de le comprendre, qu'il y a eu long-
temps, - il y a peut-être encore, —
près de la porte :.Saint-Ouen, une instal-
lation identique à celle qu'on avait pro-
jetée et qui servait, pour ainsi dire, de
succursale au polygone de Vincennes. Il
y a un peu moins de quatre ans , votre
serviteur a eu l'occasion de s'offrir, en
cet endroit même, l'intéressant spectacle
d'un concours de tir entre les meilleurs
tireurs.d'un régiment d'infanterie. Je puis
vous assurer que l'aménagement de ce
champ de tir, dont le seul défaut était
son peu d'étendue, m'a semblé compris
de' façonà prévenir tout accident. 'La
butte était formée par d'énormes poutres
dans lesquelles les balles allaient s'amor-
tir. Une série de portiques, placés à inter-
valles égaux, déterminait une sorte de cou-
loir qui servait de directrice aux tireurs.
Grâce à ces dispositions, les coups mal di-
rigés portaient dans les parois de cette ga-
lerie de bois, et les balles mal envoyées
étaient simplement des balles perdues,
sans qu'il y eût danger pour personne.
S'il a été possible d'installer, pour les
bese .., de la garnison de Paris, un tir
couvert aax environs de la porte Saint-
Ouen, pourquoi serait-il plus difficile, au-
jourd'hui, d'en agencer un autre dans les
mêmes conditions sar un point quelcon-
que du périmètre de l'enceinte? Je le
cherche vainement, et la société, dont je
plaide ici la cause d'office, se le demande
encore, car sa requête, « apostillée par
nos édiles, dit la personne qui m'a écrit,
n'a obtenu ni réponse affirmative, ni re-
fus, ni même un simple accusé de récep-
tion. » Silence et mystère 1
Cette façon d'étouffer les questions au
fond d'un carton est un procédé commode
en vérité, et il est inimaginable que le
plus chétif employé s'arroge le droit de
jeter au panier une lettre polie qui récla-
me une chose possible, en tous les cas une
réponse "positive, affirmative ou négative.
Ainsi voilà une société composée de
gens recommandables (j'en ai comme
témoignage le nom de notre correspon-
dant), qui depuis quatre années pour-
suit une œuvre essentiellement patrioti-
que ; qui s'est imposé volontairement la
tâche de vulgariser parmi la jeunesse le
goût des exercices militaires et de prépa-
rer ainsi à l'armée des soldats déjà dégros-
sis ; qui n'a marchandé ni sa peine ni
son argent pour atteindre le but ; voilà
une société qui dans sa petite sphère a
fait plus qu'il ne faut pour mériter es-
time et déférence, et quand elle adresse
une demande au ministre de la guerre,
elle n'obtient même pas des agents de l'ad-
ministration la réponse banale à laquelle
le plus humble peut prétendre.
Avouez que ces étranges procédés ne
sont pas pour encourager l'initiative pri-
vée et surtout pour calmer les trop justes
préventions que le bon public nourrit
contre la race des budgétivores de mau-
vaise composition.
Et moi qui m'exclamais naïvement ces
jours derniers sur les bonnes intentions
dont l'autorité militaire me paraissait
animée à l'égard des sociétés de tir en
particulier 1 Pour une fois, je joue de mal-
heur. Messieurs les bureaucrates, vous
ne m'y prendrez plus 1
Louis HBNllIQUE,
PROPAGANDE CLÉRICALE
y
Nous lisons dans la Petite Republique
Française: olt.
Veut-on savoir quel cas les bureaux du mi-
nistère de l'instruction publique font des cir-
culaires de M. Bardoux, et, en particulier, de la
circulaire concernant le choix des prix à dis-
tribuer aux élèves des écoles primaires ?
Nous lisons dans le n° 724 du Bulletin ad-
ministratif daté du 26 décembre 1878 :
Bibliothèques scolaires
Dans ses séances des 31 octobre, 14, 21 et
28 novembre 1878, la commission des biblio-
thèques scolaires a adopté les ouvrages dont
les titres suivent : Histoire de Richard Cœur-
de-Lion, par Poujoulat ; on sait que M. Pou-
joulat est un journalist e légitimiste et clérical;
l'Europe, et les Bourbons sous Louis XIV, par
Marlus Topin, Fabibla ou l eghse des Cata-
combes, par le cardinal Wiseman, etc.
Livres de prix destinés aux écoles primaires
communales
Dans sa séance du 28 novembre 1878, la
commission des Biblio'hèques scolaires a dé-
cidé qu'il y avait lieu d'inscrire les ouvrages
ci-après désignés au catalogue des livres in-
diqués au choix des instituteurs comme pou-
vant être donnés en prix dans les écoles pri-
maires publiques : Félix ou la Vengeance du
chrétien, par un anonyme ; Marie Sainte-Tre-
gonnec, par Mme des Prez de la Ville-Thual ;
Première communion, par E. R.; la Dette du
bon Dieu, par Guerrier de Haupt ; Histoire de
la vie et des paroles de N.-S. Jésus-Christ, par
H. de Laporte ; Histoire de saint Paul, par
l'abbé Robert ; la France sous saint Louis, par
de Solignac ; Pèlerinages de Notre-Dame en
France, pa* le même. etc.
Où allons-nous si le ministère de l'instruc-
tion publique lui-même — nous ne disons pas
le ministre —fait rie la propagande cléricale?
En dépit des circulaires de M. Bardoux, le
jésuitisme règne en maître dans les bureaux
du ministère et le loup continuera ses ravages
tant qu'on ne l'aura pas chassé de la ber-
gerie.
LES LOIS D'AFFAIRES
(Prêts et remboursements)
Parmi les lois d'affaires, on me permet-
tra de signaler deux simples projets de
lois de procédure, l'un émanant de l'ini-
tiative parlementaire et l'autre de celle du
gouvernement. Il s'agit des prêts sur hy-
pothèque et de la distribution aux créan-
ciers, par voie de contribution judiciaire;
de sommes appartenant aux débiteurs ci-
vils.
Tout le monde sait que l'acquéreur d'un
immeuble, lorsqu'il veut se libérer vala-
blement de son prix, a le droit et le soin
de se faire délivrer par le conservateur des
hypothèques un état de toutes les hypo-
thèques inscrites sur l'immeuble, et, de
plus, comme, d'après notre législation il
y a certaines hypothèques, telles que
celles des femmes mariées et des mineurs
qui sont dispensées d'inscriptions et peu-
vent rester occultes, tant que leur publi-
cité n'a pas été mise en demeure de s'ef-
fectuer par la procédure particulière dite
de la purge légale, l'acquéreur de l'im-
meuble accomplit cette procédure, assez
longue et coûteusa; puis, une fois mis en
possession de l'état complet des titulaires
d'hypothèques ordinaires ou légales, il
offre son prix à tous ses créanciers, aux-
quels il est distribué judiciairement par
voie d'ordre, à défaut d'entente amiable
entre eux. — L'acquéreur se trouve alors
régulièrement libéré et possesseur tran-
quille de sa propriété.
Mais le prêteur, dont un propriétaire
d'immeuble sollicite une avance en offrant
la garantie d'une hypothèque, le créan-
cier n'a pas la même possibilité de se ren-
seigner d'une manière complète sur le
nombre et l'importance des hypothèques
qui peuvent grever déjà l'immeuble of-
fert en garantie. — Il n'a pas le droit de
faire Qpérer cette procédure préalable de
la purge des hypothèques légales ; il a
toujours à craindre l'intervention ulté-
rieure des hypothèques occultes des fem-
mes, des mineurs, etc. — Aussi, le crédit
immobilier est-il fort limité, et les notai-
res se plaignent-ils en général que le prêt
hypothécaire soit devenu rare et difficile,
surtout dans les campagnes.
Or, l'institution du Crédit foncier, qui,
d'ailleurs, s'est montré assez infidèle à ses
inspirations et à ses promesses d'origine, en
négligeant singulièrement la propriété ru-
rale, - le Crédit fondera obtenu le bé-
néfice d'une législation privilégiée. — No-
tamment par le décret du 28 février 1852
et la loi du 10 juin 1853 il a été autorisé à
opérer la purge des hypothèques légales
avant de verser les fonds de ses prêts, et
cela, au moyen d'une procédure plus sim-
ple et plus rapide que celle autorisée par
le code au seul profit des acquéreurs d'im-
meubles.
Donc, puisque cette procédure, permise
au Crédit foncier, paraît avoir, d'ailleurs,
suffisamment garanti les intérêts des fem-
mes mariées, des mineurs et autres inca-
pables, l'honorable M. Cesbron, député, a
déposé une proposition de loi ayant pour
objet d'étendre à tout prêteur quelconque
sur hypothèque les dispositions privilé-
giées édictées en faveur du Crédit foncier
pour la purge des hypothèques légales.
La cinquième commission d'initiative par-
lementaire a déposé son rapport dans là
séance du 3 décembre dernier, rapport
concluant à la prise en considération de la
proposition de M. Cesbron.
On ne volt pas, en effet, eomme le dit
la commission, pourquoi les précautions
prises en faveur des incapables, par la loi
ordinaire, dans le cas où l'immeuble est
vendu, ne seraient pas suffisantes au cas
où cet immeuble va être hypothéqué.
Voilà pour ce qui concerne les prêts et
créanciers hypothécaires.
Arrivons au second projet, à celui du
gouvernement, qui intéresse plus particu-
lièrement les créanciers ordinaires.
Ce projet a été déposé au Sénat par
M. Dufaure. Le ministre de la justice de-
mande la modification des articles 656 à
672 de notre Code de procédure civile, les-
quels sont relatifs aux formalités de la
distribution par voie de contribution aux
créanciers de sommes saisies sur leurs
débiteurs.
Tout d'abord le projet réclame l'appli-
cation, à cette procédure, de la faculté
déjà accordée au juge dans la procédure
dè distribution par voie d'ordre des prix
d'immeubles, de tenter ètréalisec, si pos-
siblé, une répartition amiable entre les
ayant droit, convoqués dans ce but avant
l'ouverture de la procédure officielle; -
puis, pour le cas où il faudrait arriver à
celle-ci, le projet s'efforce de simplifier les
formalités actuelles.
Il y a urgence, en effet, à améliorer la
situation, car elle est déplorable. — L'ex-
posé des motifs l'avoue et constate ceci :
d'abord, par suite des retards et du dépôt
à la caisse des consignations, perte an-
nuelle de près de deux cent mille francs,
en moyenne, sur les intérêts des sommes
à distribuer; perte de plus de 7 010 par
suite des frais de procédure, etc., - de
telle sorte qu'il « demeure constant — dit
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