Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-01-23
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 23 janvier 1879 23 janvier 1879
Description : 1879/01/23 (A9,N2591). 1879/01/23 (A9,N2591).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
Neuvième Année. .N. 2594. Prix du Numéro à Paris : Ui-Cen.times,- Départements 1 20 Centimes. Jeudi 23 Janvier 1879
LE E SIECLE
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BULLETIN
Paris, 22 Janvier 1879.
Le Sénat et la Chambre des députés se
sont réunis hier. La séance du Sénat, ex-
trêmement courte, a été occupée par
une proposition de M. Bertauld tendant
à modifier plusieurs articles du règlement.!
La Chambre des députés a voté plusieurs
projets de loi d'intérêt local.
Une dépêche de Vienne adressée au
Times annonce que le prince Lobanoff ne
veut pas reconnaître la priorité des créan-
ciers européens de la Turquie ; il insiste-
rait pour que l'indemnité de guerre fût
payée avant toute autre dette de la Tur-
quie. Cette prétention de l'ambassadeur
de Russie constituerait un des principaux
obstacles à la conclusion du traité défini-
tif.
L'agence Havas ajoute que les rensei-
gnements qu'elle a reçus de Constanti-
nople à ce sujet lui fent considérer la nou-
velle donnée par le Times comme étant
inexacte. Le prince Lobanoff, ajoute l'a..
gence, n'a pas méconnu la priorité des
créanciers actuels de la Turquie sur le
gouvernement russe à propos de l'indem-
nité de guerre, et l'ambassadeur de Rus-
sie à Constantinople ne pouvait pas mé-
connaître une chose formellement inscrite
dans le traité de Berlin, et, par consé-
quent, formellement acceptée par la Rus-
sie. Mais il a demandé que l'indemnité de
guerre prît rang immédiatement après
les créances actuelles et avant toutes les
créances à venir. Nous pouvons ajouter
que nos renseignements particuliers con-
cordent avec ceux de l'agence Havas.
Il est toujours question d'une occupa-
tion mixte de la Roumélie orientale après
le départ des troupes russes, bien que
cette nouvelle ait été démentie par une
dépêche de Saint-Pétersbourg.
Le Tageblatt de Berlin publie à cet
égard les renseignements suivants : Les né-
gociations relatives à l'occupation mixte
de la Roumélie auraient d'abord eu lieu
entre l'Angleterre et l'Autriche ; la France
y aurait ensuite pris part; la Russie au-
rait, après cela, accepté la proposition, et
l'Italie y aurait adhéré un peu plus tard.
La Belgique et la Suède seraient désignées
pour jouer un rôle important. La Belgi-
que fournirait un corps de troupes de
1,600 hommes, et la Suède en fournirait
un de 600. L'Autriche, la France, l'An-
gleterre, la Russie et l'Italie n'enver-
raient chacune que 250 hommes. Les
troupes d'occupation auraient ainsi un
effectif total de 3,350 hommes. L'Allema-
gne aurait refusé d'envoyer les 250 hom-
mes qu'on lui demandait. Les représen-
tants des différentes puissances à Vienne
se réuniraient prochainement en confé-
rence pour régler les détails de l'occupa-
tion. Nous croyons savoir que ces rensei-
gnements, exacts un instant, ne le sont
plus aujourd'hui, les négociations n'ont
pas abouti, et il n'y a d'ailleurs rien là
qui doive nous étonner. On se rappelle,
en effet, que la Belgique et la Suède
avaient positivement refusé il y a deux
ans d'envoyer des troupes en Orient. Ces
deux puissances ont encore refusé cette
fois, et nous ne saurions trop les en féli-
citer.
Une dépêche de Vienne annonce qu'une
convention commerciale avec la France
sur la base de la nation la plus favorisée
a été signée hier. Cette convention restera
en vigueur jusqu'au premier janvier pro-
chain.
E. BARBIER.
I I - I »!■
PGt o TU. S .:-;?, J'f;¡ë _rI. '$";
PSÎÏÏB NOURS3 Ils 8&IS
8 0/0 77 fr. 05.
5 0/0 113 fr. 86 1/4, 77.
Egypte 251 fr. 25,25 87.
Hongrois. 71 fr. 3/4, 13/16.
-V ■
Voici donc, fort heureusement, la tem-
pête changée en bonace. Il est curieux
de constater combien peu de temps il a
fallu pour que le calme fût tout d'un coup
et partout rétabli. C'est que chacun le
souhaitait, chacun ayant le sentiment
profond du besoin qu'en éprouvait la
France. Mais ce qui doit rendre notre sa-
tisfaction plus complète, c'est que nous
voyons que ce trouble momentané a fini
par servir à quelque chose. Ceux mêmes
qui ont appréhendé ou regretté l'inter-
pellation de lundi se réjouissent main-
tenant de ses résultats. Des ministres tels
que M. Dufaure et ses collègues ont dû sé-
rieusement réfléchir avant d'accepter l'or-
dre du jour porté à la tribune, au nom de
la gauche républicaine, par M. J. Ferry.
Une pareille acceptation vaut à nos yeux
tous les engagements du monde. Ce mi-
nistère-ci n'est point de ceux qui pro-
mettent en l'air, sauf à ne pas tenir pa-
role. Ce qui caractérise au contraire l'ho-
norable président du conseil, — et on le
sait bien, — c'est une austère probité
qui met toujours une extrême réserve à
promettre, mais qui se croit liée d'hon-
neur à tenir tout ce qu'elle a promis.
Il n'y a donc rien de plus sérieux que
le nouveau bail passé entre le ministère
et le plus grand nombre des républicains
de la Chambre. La Chambre est confiante
dans la déclaration du gouvernement ;
elle est convaincue que le cabinet, dé-
sormais en possession de sa pleine liberté
d'action, n'hésitera, pas, après le grand
vote national du 5 janvier, à donner à
la majorité républicaine les satisfac-
tions légitimes qu'elle réclame depuis
longtemps au nom du pays, notamment
en ce qui concerne le personnel adminis-
tratif et judiciaire. Et le gouverne-
ment adhère pleinement et formelle-
ment à la proposition ainsi formulée par
la Chambre. C'est-à-dire qu'il répond :
;«< Oui, vous pouvez avoir confiance en
moi. Oui, je n'hésiterai pas à vous don-
ner les satisfactions que vous réclamez
depuis longtemps au nom du pays. Oui,
je ferai les épurations nécessaires dans
le personnel, tant judiciaire qu'adminis-
tratif. » Cet heureux et important résul-
tat de l'interpellation de lundi compense,
largement quelques journées d'inquié-
tude, et l'agitation quelque peu fébrile
de la dernière quinzaine ne nous laisse à
présent de regrets ni pour le ministère,
ni pour le parlement, ni pour le pays.
EUG. LIÉBERT.
—————— —————.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 21 janvier 1879.
Ce qui témoigne en faveur de la façon
dont les choses se sont passées hier, c'est
que cette journée, à rencontre de toutes
les batailles parlementaires, n'a pas de
lendemain. Dans les couloirs, le calme est
si complet qu'il approche quelque peu du
vide. Les droites sont déçues dans leur
attente : nulle animosité entre les diver-
ses nuances de la gauche. C'était bien
notre ferme espoir. Nous ajouterons même
qu'il n'est pas rare — et cela tient aux
deux faces de la question— de rencontrer
des députés qui, ayant voté l'ordre du
jour pur et simple, ne sont nullement
chagrinés que l'autre ait triomphé.
11 est certain que certaines lettres et dé-
pêches, adressées aux mandataires des dé-
partements par leurs mandants, qui ont
fait preuve, en cette circonstance, d'une
circonspection du meilleur augure pour
l'avenir de la République, ont donné à
réfléchir à quelques députés dont la ligne
de conduite est avant tout le respect des
sentiments du pays.
Il est certain encore que les sénateurs
ont apporté au succès du vote d'hier toute
l'activité dont ne pouvait parvenir à les'
dépouiller le rôle passif qui leur était dé-
volu. On en a vu, et de ceux qui passent
pour les plus ardents, batailler énergique-
ment en faveur du maintien du cabinet.
Et, à ce sujet, il n'est peut-être pas in-
opportun, pour expliquer certaines dis-
sonnances, de faire rapidement un petit
croquis : Le Sénateur et le Député.
Le député est élu au scrutin d'arrondis-
sement; son champ de bataille est circons-
crit, restreint même, pourrions- nous dire.
Un homme qui vise à la députation a tou-
jours des amis et des ennemis ; amis et
ennemis vivent côte à côte, souvent en
bonne intelligence jusqu'à l'heure qui
sonne la bataille. La lutte électorale s'en-
gage ; elle est locale, vive, parfois brutale,
puisqu'elle se transporte de village en vil-
lage et s'établit de porte à porte. Les frois-
sements sont directs. Si le fonctionnaire,
petit ou grand, se jette dans la bagarre, il
y poursuit une campagne nominative, di-
rigée contre une personne, et une campa-
gne où les armes employées sont trop sou-
vent l'injure quand elles ne sont pas la
calomnie. Le député estnommô. Lui qui
a été attaqué personnellement, il est mis
en demeure par ses amis, qui ont été éga"
lement vilipendés, de faire justice de ces
bravades, de ces insultes, de témoigner
pour ainsi dire la puissance dont l'ont
investi la majorité des électeurs, de l'é-
tablir aux yeux de ses adversaires quilla
rallient encore.
Or, qu'on le remarque, le débat était
posé, lundi, sur la question du personnel.
Plus heureux sénateur 1 Pour lui, le
corps électoral se trouve disséminé sur
toute la surface d'un département. La
veille, il ne le connait pas, ce corps électo-
ral qui, le lendemain, est constitué sans
bruit, inopinément, par le vote des con-
seils municipaux. Les délégués se réunis-
sent au chef-lieu, sans que la discussion
ait eu le temps de les enflammer les uns
contre les autres, et ils volent, non point
contre un homme, mais pour une liste de
noms appartenant à l'ensemble du dépar-
tement. La lutte est générale, elle n'est pas
particulière. Partant, le sénateur ne peut
ressentir cette excitation qui provient, chez
le député, de froissements personnels et du
souci fort légitime de sa dignité.
Et voilà pourquoi le scrutin d'arrondis-
sement nous parait particulièrement dé-
plorable dans les temps troublés que nous
venons de traverser 1
Cependant il y a eu une séance 1
Toutefois, elle se compose de tant et
tant de prises en considération que nous
nous jugeons suffisamment dispensés d'en
parler.
Un seul fait nous semble valoir la peine
d'être relaté, M. Bethmont, qui présidait,
a porté officiellement à la connaissance de
ses collègues la nouvelle du décès de M.
l'amiral Touchard, député du VIIIe arron-
dissement de Paris. Cette triste formalité
n'a pas été banale. M. l'amiral Touchard
avait, en effet, pris le soin d'écrire ou de
dicter, de son lit de mort, une lettre au
Président de la Chambre des députés :
« Monsieur le président, quand vous
recevrez cette lettre, sans doute, je ne se-
rai plus. »
Le spectacle de l'homme qui se trouve
face à face avec le grand inconnu est tou-
jours émouvant. M. l'amiral Touchard a
su le rendre plus émouvant encore en
adressant à ses collègues , à tous ses
collègues, un adieu plein de simple di-
gnité. Le cas est assez rare après tout
pour qu'on le cite. Voici cette lettre :
Monsieur le président,
Au moment où vous lirez cette lettre, je ne
serai plus.
Veuillez transmettre à mes collègues, à tous
mes collègues, mon suprême adieu.
Nouveau venu dans le Parlement, je n'ap-
portais au milieu d'eux ni passion ci rancune
contre les hommes ; je n'y apportais que des
sentiments de paix et de conciliation, tout en
gardant pour la monarchie libérale et consti-
tutionnelle un inébranlable attachement.
Quoi qu'il en soit, je ne puis plus que faire
des vœux, les vœux les plus ardents pour la
paix intérieure de mon pays, pour son bon-
heur, pour sa prospérité.
Veuillez agréer, monsieur le président, le
suprême hommage de mon respect.
Vice-amiral TOUCHARD,
député de la Seine.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter qu'il
y a eu unanimité, dans les gauches com-
me dans les droites, pour souligner cette
lettre de « très bien », non pas éclatants,
mais comme assourdis par l'émotion.
Lorsque l'adversaire politique s'efface et
qu'on n'est plus en présence que de la fi-
gure toujours grande d'un patriote, il n'y
a place dans tous les cœurs que pour le
respect.
PAUL LAFARGUE.
COURRIER DU SÉNAT
Il y a, dans les théâtres de chant, ce
qu'on est convenu d'appeler les lende-
mains; ce sont les pièces, généralement
médiocres, qui alternent sur l'affiche avec
les grands succès : Polyeucte, par exem-
ple, est le lendemain de Faust, M. Bara-
gnon le lendemain de M. Dufaure, et les
séances du Sénat le lendemain de celles
de la Chambre.
Le compte-rendu en est difficile, quand
les auteurs sont des amis, comme le sont
aujourd'hui nos sénateurs. Au temps de
l'ancienne majorité, on se réunissait sou-
vent pour ne rien faire. C'était fort drôle :
nous le disions. Aujourd'hui, nous ne
voudrions même plus avoir à le penser,
et vraiment cela nous est difficile au sor-
tir d'une séance comme celle-ci. On nous
a fait venir à Versailles pour entendre ré-
gler l'ordre du jour de vendredi prochain.
C'est certainement insuffisant. Il gelait à
pierre fendre, on piétinait dans la neige,
et dans les longs couloirs du Sénat quel-
ques huissiers obligatoires battaient une
semelle mélancolique ; les statues de nos
anciens rois semblaient étonnées de la vi-
site, et on les entendait murmurer :
Si vous n'avez rien à nous dire, pour-
quoi passez-vous par ici ?.
EMMANUEL ARÈNE.
Nouvelles parlementaires
Les débats qui avaient eu lieu la veille à la
Chambre étaient l'unique objet des conversa-
tions de couloirs, au Sénat Les membres de
la majorité républicaine, est-il besoin de le
dire, se montraient très satisfaits des résul-
tats de la discussion et du vote de confiance
accordé au cabinet. On annonçait même qu'a-
fin de fournir au Sénat une occasion de mani-
fester publiquement à son tour ses sympathies
pour le ministère, une interpellation serait
adressée vendredi au gouvernement par un
des membres de la gauche de cette Chambre,
M. Bertauld ; mais, après examen, les bureaux
des gauches ont décidé qu'ils renonçaient à
ce projet, considérant ceUe manifestation
comme inutile, et susceptible peut-être d'être
mal interprétée au point de vue des relations
entre les deux Chambres, et que la gauche se
contenterait de saisir la première circonstance
qui se présentera pour témoigner ses senti-
ments.
!If" fi
La gauche républicaine du Sénat a tenu
séance pour renouveler son bureau. Elle a élu
président M. Duclere, vice-président M. Le-
blond, secrétaire M. Malens, questeur M. Hé-
rold, membres du comité directeur : MM. Jules
Simon, Jules Favre, George, Laborde.
En prenant place au fauteuil, M. Duclerc a
prononcé une courte allocution pour remer-
cier ses collègues, leur dire qu'il comptait sur
leur concours pour travailler en commun à
raffermissement de la République. Il a ajouté
que le vote émis hier par la Chambre traçait
ses devoirs à la majorité.
*
* *
Très-peu de monde à la Chambre. Une
bonne partie des députés n'étaient même pas
venus à Versailles. Toute l'animation de la
veille était tombée et les dispositions modé-
rées semblaient prédominer un peu partout ;
sans doute le feu existe encore, mais il se
couvre d'un peu de cendres.
•
m »
Un seul groupe de députés a tenu séance,
l'extrême gauche. Il a confirmé son intention
de déposer une proposition d'amnistie identi-
que à celle qu'il présentait en 1876 et qui avait
recueilli 52 signatures. Il a été décidé que
cette proposition serait soumise à l'adhésion
individuelle des membres de diverses nuan-
ces républicaines des deux Chambres et
qu'elle serait sous peu de jours présentée si-
multanément au Sénat par M. Victor Hugo et
à la Chambre par M. Louis Blanc.
La réunion a ensuite voté des remercie-
ments à M. Madier de Montjau pour son dis-
cours de lundi.
* *
M. Léon Say a annoncé qu'il déposerait de -
main ou vendredi le projet de budget des re-
cettes et des dépenses sur le bureau de la
Chambre.
* «
La gauche républicaine de la Chambre ne
tiendra pas séance aujourd'hui à Paris.
A. L.
—
Le « Groupe » du Moniteur
Si nous sommes trop curieux, le Mo-
niteur nous le dira. Si, comme nous
l'espérons, il ne trouve pas notre ques-
tion trop indiscrète, il voudra bien sans
doute y répondre. Ce n'est pas seulement
à nous qu'il fera plaisir, c'est à bon
nombre de gens qui se demandent depuis
assez longtemps ce que peut bien être la
politique du Moniteur universel, et sur
quels bancs siègent les hommes dont il
prétend représenter les doctrines.
Le Moniteur, à l'entendre, est républi-
cain ; il se dit sincèrement rallié à la
constitution, peu s'en faut même qu'il
ne se considère comme son plus ferme
appui. Or, il y avait avant-hier un débat
parlementaire à la Chambre, dans lequel
se sont accentuées les nuances du parti
républicain, sans qu'heureusement ce
débat tout courtois ait abouti à une crise
politique. Les uns, plus impatients, au-
raienfcveulu un cabinet d'une attitude plus
vive : les autres, plus modérés, dési-
raient fort de conserver en 1879 le minis-
tère qui avait reçu la France des mains de
l'ordre moral vaincu en décembre 1877,
présidé à l'Exposition universelle et aux
élections sénatoriales; où ont été dans ce
débat les amis du Moniteur? Penser qu'ils
aient été avec les impatients, ce serait
trop attendre d'eux; mais à coup sûr, ils
se sont prononcés nettement en faveur
de M. Dufaure, ce « conservateur » si
ferme qu'il a été plus d'une fois confondu
avec les réactionnaires?
Eh bien, pas du tout; les amis du
Moniteur n'ont pas plus été avec M. Du-
faure qu'ils n'ont été contre lui. C'est le
Moniteur lui-même qui nous en avertit.
Ecoutons ses paroles :
« Nos amis, dit-il, se sont abstenus
hier dans les deux scrutins. Ils n'ont pas
voulu unir leurs votes à ceux qui cher-
chaient à renverser le ministère. Ils n'ont
pas voulu s'associer davantage, en vo-
tant l'ordre du jour motivé, à l'esprit et
aux intentions qui l'avaient dicté. »
Pour de singuliers républicains, voilà
vraiment de singuliers républicains.
Quand, dans leur propre parti, il s'agit de
prendre sa place, de se prononcer pour
une politique ou une autre, ils s'abstien-
nent. Ils font ce qu'ont fait le même jour
les orléanistes, les légitimistes, les bona-
partistes. Ils se reconnaissent incompé-
tents, ils se déclarent étrangers aux ques-
tions qui s'agitent : ils abdiquent.
Comment les distinguer parmi les bo-
napartistes, les orléanistes et les légiti-
timistes, qui ont fait comme eux et dont
ils ont suivi l'exemple — nous ne savons
vraiment lequel il faut dire? — Comment
les distinguer, ces républicains d'espèce
rare et nouvelle qui sont les amis du Mo-
nileur ? Où les faut-il prendre? Où se
dissimulent-ils ? De quels noms s'appel-
lent-ils? A quels signes les reconnaître,
avec quelle lunette astronomique les
démêler parmi la voie obscure des
abstenants de lundi dernier? Si quelqu'un
a des nouvelles du groupe du Moni-
teur, composé de républicains et qui ne
veut plus même de M. Dufaure depuis
qu'il a corrigé un mauvais message par
un bon discours, si quelqu'un a de ses
nouvelles, qu'il nous en donne. Le groupe
républicain du Moniteur ne serait pas le
lot le moins fantastique de la loterie
qu'on va tirer. Figurera-t-il au catalogue
officiel ?
CHARLES BIGOT.
■ "■ »■■■■! .1——I —
AMUSEMENTS CLÉRICAUX
On nous écrit de Pontivy :
La campagne électorale sénatoriale dans
le Morbihan a fourni aux cléricaux l'oc-
casion de mettre en œuvre leurs procédés
bien connus de polémique et de lutté.
L'attitude ferme et énergique du chef de
l'administration départementale et de cer-
tains de ses collaborateurs leur a valu, de
la part des meneurs et des calomniateurs
à gages de la réaction cléricale, un débor-
dement d'injures et d'outrages.
- Ces fonctionnaires en ont appelé à l'in-
tervention et à la répression des tribunaux
pour arrêter le déchaînement de calom-
nies et de diffamations des agents provo-
cateurs de la contre-révolution.
Le tribunal de Pontivy vient de rappe-
les insulteurs à l'exécution des lois.
L'un des meneurs les plus ardents du
parti clérical, un sieur Kéraud, notaire à
Locminé, qui avait outragé par lettre si-
gnée le préfet du Morbihan, à l'occasion
et dans l'exercice de ses fonctions, vient
de se voir condamner à quinze jours d'em-
prisonnement. Poursuivi également par
le maire de la commune de Locminé, pour
outrages, le même personnage a été con-
damné, en outre, à quinze jours de pri-
son et 2,000 fr. de dommages-intérêts.
Un sieur Bayon, président du cercle
catholique de Baud, est condamné à 200
fr. d'amende et aux frais, pour insultes
au sous-préfet de Pontivy.
Le gérant du Journal du Morbihan, le
Père-Duchêne du parti clérical, est con-
damné :
i8 A 15 jours de prison, 2,000 fr. d'amen-
de, 2,000 fr. de dommages-intérêts pour ou-
trages au maire de Guénin ;
2° A 30 jours de prison, 2,000 fr. d'a-
mende, 2,000 fr. de dommages.intérêts et
aux frais, pour commentaire diffamatoire
d'une lettre injurieuse pour le préfet du
Morbihan et le maire de Locminé;
3° A 2,000 fr. d'amende et 2,000 fr. de
dommages-intérêts pour insertion d'une
seconde lettre injurieuse pour le maire de
Locminé.
4° A la publication des jugements dans
les journaux du département et à l'affi-
chage de ces jugements dans toutes les
communes du canton de Locminé.
Les gérants des journaux le Petit Breton
et la Bretagne, organes du cléricalisme
dans le Morbihan et dans l'Ille-et-Vilaine,
sont tous les deux condamnés à 2,000 fr.
d'amende et 2,000 fr. de dommages-inté-
rêts pour insertion d'un écrit diffamatoire
envers le maire de Locminé.
De nouvelles poursuites sont intentées
par des maires contre des curés et des vi-
caires du département du Morbihan pour
discours diffamatoires tenus en chaire et
bruits mensongers colportés dans la cam-
pagne. Les tribunaux du département pro-
nonceront sur ces poursuites dans le cou-
rant de cette semaine.
Ces exemples de fermeté, donnés à la
fois par les représentants du gouverne-
ment et par des tribunaux aussi soucieux
de la dignité de la presse que du respect
dû aux fonctionnaires de la République,
seront sans doute d'un salutaire effet pour
arrêter dans le Morbihan les agissements
d'un parti dont les écarts jusque-là n'a-
vaient connu aucune limite.
Domine, salvam fac Rempublicam
Un habitant de Dunkerque m'écrit une
lettre indignée, où il me prie de signaler
au public la conduite de son curé, qui n'a
pas jugé à propos de faire chanter le Do-
mine, salvam fac Rempublicam, le jour
où se sont célébrées les prières publiques
pour la rentrée des Chambres et du Sé-
nat.
Je me permettrai de plaider près de
mon correspondant la cause du curé. Le
brave homme n'est pas dans son tort. Il
n'a fait qu'exécuter les ordres de Mgr de
Cambrai. Si cet irascible Dunkerquois
avait pris la peine de lire la lettre de Son
Eminence le cardinal archevêque aux
curés de son diocèse, il aurait pu s'as-
surer que parmi toutes les prières im-
posées au clergé pour la circonstance, le
Domine, salvam lac Rempublicam brillait
par son absence.
Je suis bien aise de lui mettre sous
les yeux le texte même de cette circu-
laire, et je vous supplierai, par la même
occasion, de la lire attentivement. Car je
crois que vous y trouverez aisément am-
ple matière à réflexions.
La voici ;
Cambrai, le 7 janvier.
Monsieur le curé,
Les prières publiques qui, aux termes de
l'article 1 de la loi constitutionnelle du 16
juillet 1875, doivent suivre, tous les ans, la
rentrée des Chambres, auront lieu cette an-
née le dimanche 19 de ce mois.
On chantera, ce jour-là, dans toutes les
églises et chapelles du diocèse, avant la
messe paroissiale ou la messe de commu-
nauté, le Veni Creator.
Dans la soirée du même jour, à l'heure
qu'on jugera la plus convenable, il sera célé-
bré un salut solennel du Très-Saint Sacrement.
On y chantera, outre les prières ordinaires,
les litaDias de la Très-Sainte-Vierge et le psau-
me 1248 Qui confidunt in Domino, avec l'orai-
son Pro Concordiâ : Deus largitor pacis.
A notre église-métropolitains, et dans tou-
tes les villes où les autorités civiles et mili-
taires en feront la demande, il sera célébré, à
midi, une messa pendant laquelle on chantera
les litanies et le psaume indiqués pour le sa-
lut du soir.
1 a quête pour l'église nationale du Sacré-
Cœur, à Paris, se fera, comme les années
précédentes, dans toutes les églises.
Vos bonsparoisfciens, monsieur le curé,s'em-
presseront, comme ils l'ont fait les années
précédentes, d'assister à ces prières publi-
ques auxquelles vous allez les appeler. La
demande qui vous en est faite par le pou
voir suprême de l'Etat, nous sommes heu-
reux de le répéter, reste un acte de foi natio-
nal auquel tous se feront un devoir de s'as-
socier.
La présente lettre sera lue au prône le di-
manche qui en suivra la réception.
Recevez, monsieur le curé, l'assurance de
mon affectueux dévoûment.
i R.-F., cardinal REGNIER,
Archevêque de Cambrai.
Vous voyez que dans cette pièce, de
style ecclésiastique, monseigneur a évité
de prononcer le nom de cette Républi-
que en faveur de laquelle il lui est or-
donné de prier. Pourquoi voulez-vous
qu'il soit moins susceptible en latin qu'en
français,et qu'il chante :Salvam fac Rem-
publicam quand il n'oserait souiller sa'
bouche du mot de République?
Vous me direz que le latin, dans ses
mots, brave l'honnêteté. Mais un prélat
catholique doit être honnête dans toutes
les langues. Il lui est défendu de dire de
vilains mots, dans quelque idiome que
ce soit, et tout le monde sait bien que
celui de République est un des plus hor-
ribles qui puissent salir les chastes lè-
vres d'un oint.
Veni Creator, ça n engage rien ; Pro
concordiâ, tant que vous voudrez ; Deus
largitor pacis, h la bonne heure. On sous-
entend tout ce qu'on veut en débitant ces
prières , Mais le Domine, salvam fac
Rempublicam, c'est une autre affaire. Il
n'y a pas moyen, en prononçant cet af-
freux : Reînpiiblicaîn,de ne pas penser à
la République, à cette gueuse, que mon-
seigneur déteste d'autant plus qu'il est
obligé de recevoir son argent. Ah ! com-
me il le lui jetterait à la figure, si la
religion ne lui avait appris qu'un chré-
tien, dans cette vallée de misères, doit
souffrir les plus cruelles humiliations,
sans se plaindre, si elles rapportent. Le
prêtre -- catholique, quand il a reçu un
soufflet, doit tendre l'autre joue, ettendré
l'autre main quand il a reçu de l'ar-
gent. La main droite ignore ce qu'on
a mis dans la gauche, et réciproquement.
Il n'y a que Dieu qui voit tout, et il ré-
compense le noble dévouement de l'hom-
me qui a poussé l'esprit de sacrifice jus-
qu'à prendre ainsi des deux mains et à
demander encore après.
Le clergé demande toujours. Mgr de
Cambrai ordonne qu'il sera fait une quête
à cette cérémonie officielle. N'allez pas
croire que ce soit pour les pauvres. Non,
la quête a lieu pour l'église nationale du
Sacré-Cœur à Paris.
S'il se fût agi des pauvres, tout le mon-
de aurait pu donner, et de bon cœur. La
charité est de tous les cultes; et bien que,
dans ces sortes de cérémonies officiel-
les, les fonctionnaires de tous ordres
soient tenus de se rendre à l'invitation
faite, sans distinction de croyances, aucun
n'eût éprouvé la moindre répugnance à
offrir son obole aux pauvres. Monsei-
gneur a trouvé plaisant de mettre les li-
bres-penseurs dans la nécessité ou de
donner leur argent pour une œuvre qu'ils
jugent ridicule, ou de manquer à un de-
voir de bienséance en le refusant.
Bien peu ont eu le courage de laisser
passer l'aumônière sans y jeter une pièce
de monnaie. Et, cependant, à Douai, oui,
à Douai, dans cette ville de cant clérical,
il s'est trouvé deux femmes, et deux fem-
mes de hauts fonctionnaires, s'il vous
plaît, qui ont bravé le scandale ; elles se
sont froidement inclinées devant le quê-
teur de sacristie et ne lui ont offert que
cette courte révérence. .1
Vous vous rappelez Geoffroy, dans la
Cagnotte, comptant la tirelire : cent-dix
francs en argent, plus trois sous et deux
boutons. Monseigneur, en faisant son
compte, le soir, a trouvé deux révéren-
ces dans la bourse.
Puisque la mode est aux problèmes, je
propose celui-ci :
Combien faut-il de révérences pour se
payer un petit pilier à l'église nationale
du Sacré-Cœur ?
Envoyer la solution à
FRANCISQUE SARCEY.
Ob
LES SCRUTINS DU 20 JANVIER
Les scrutins d'hier sont très intéressants à
étudier. Il est utile de savoir comment se dé-
compose la majorité obtenue par le cabinet
et les noms des députés qui ont formé la mi-
norité ou se sont abstenus.
Les 2C8 voix de la majorité comprennent
189 membres de la gauche et du centre gau-
che, soit la presque totalité des deux grou-
pes, 23 membres de l'Union républicaine, et
5 membres de la droite monarchiste. Voici
les noms de ces membres classés par grou-
pes :
Union républicaine. — Berlet, Bresson ,
Chantemllle. Cornil, Deschanel, Devès, Du-
claud, Escanyé, Forné, Duvaux, Gaudy, Pier-
re Legrand, Lepère, Lepouzé, Marmottan, Mir,
Moreau, Nolrot, Papon, de Ponleyoy, Ratler
(Morbihan) et Turquet. r. ,:
Gauche et centre gauche. -Agniel,Allemand.
Amat, Arnoult.
Barbedette. Bardoux. Barthe (Marcel). Bas-
tid (Raymond). Baury. Belle. Benoist. Ber-
nard. Bernier. Bertraad-Milcent. Bethmont.
Bienvenu. Bizot de Fonteny. Blandin. Borri-
glione. Boulard (Cher). Bouteille. Bouthier de
Rochefort. Brice (René). Brossard. Bruneau,
Bravet.
Carnot (Sadi). Carrey (Emile). Casimir-Pe-
rier (Aube). Casimir-Périer (Paul) (Seine-Infé-
rieure). Chaix (Cyprien). Chalamet. Chanal
(général de). Charpentier. Chauveau (Franck).
Chiris. Choiseul (Horace de). Choron. Christo-
phle (Albert) (Orne). Oochery. Colin. Corentin-
Guyho. Costes.
Danelle-Bernardin. David (Indre). Defoule-
nay. Descamps (Albert). Desseaux. Deusy. De-
vade. Devaux. Develle. Dreux. Drumel. Du-
rand (Ille-et-Vilaine). Durieu.
Even.
Falllères. Faure. Ferrary. Ferry (Jules).
Folliet. Fouquet. Fourot. Frémlnet.
Gailly. Galpin. Garrigat. Gassler. Gasté (de).
Germain (Henri). Gévelot. Giraud (Henri). Gi-
rerd. Godin (Jules). Grévy (Albert). Grollier.
Guillemin.
Hémon. Hérault. Horteur. Hovius.
Jametel. Janzé (baron de). Jeanmaire. Jen-
ty. Joubert. Journault. Jozon.
La Caze (Louis). Laffltte de Lajoanenque
(de). Lamy (Etienne). Lanel. Langlois. Lass-erre.
Latrade. Laumond. Lavergne (Bernard). La-
vieille. Labaudy. Lecomte (Mayenne). Legrand
(Louis) (Valenciennes) (Nord). Le Monnier. Le-
roux (Aimé) (Aisne). Leroy (Arthur). Le Vavas-
seur. Levêque. Liouville. Lisbonne. Loubet.
Magniez. Malézleux. Marcère (de). Margalne.
Marquiset. Martin Feuillée. Manoury. Méline.
Mention (Charles). Mestreau. Montané. Morel
(Haute Loire). Morel (Manche). Mougeot.
Nalèche (de). Nédellec. Neveux. Noël-Par-
fait. -
Osmoy (comte d'). Oudoul.
Parry. Passy (Louis). Pâtissier. Péronne. Pe-
tUbien. Philippe (Jules). Philippoteaux. Picard
(Arthur) (Basses-Alpes). Picart (Alphonse) (Mar-
ne). Plessier. Pinault. Pompery (de).
Rameau. Renault ,Léon). Renault-Morlière.
Reymond (Ferdinand) (Isère), Riban. Ribot.
Richarme. Riotteau. Rouvre. Roux (Honoré).
Roys (comte de).
Salomon. Sarrien. Savary. Scrépel. Seigna.
bos. Senard. Simon (Fidèle). Souchu-Servl-
nière. Sourigues. Soye. Swiney.
Talion (Alfred). Teilhard. Teyssèdre. Tézenas.
Thiessé. Thomas. Thourel. Tillancourt (de).
Tirard. Tondu. Truelle. Trystram.
Versigny. Vignancour. Villaln.
Waddington (Richard). Wllson.
On remarquera que dans cette liste figu-
rent les deux ministres députés MM. Bar-
doux et de Marcère et les six sous-secrétaires
d'Etat députés, MM. Casimir-Périer, Cochery,
Sadi-Carnot, Girerd, Lepère et Savary.
A
• »
La minorité a été de li6 membres. Elle
comprend 61 membres de l'Union républi-
caine , 25 membres de l'extrême gauche, 7
membres de la gauche et 20 de la droite bo;
naparto monarchiste. Voici la liste de ces
membres répartis aussi entre les groupes aux-
quels Us appartiennent :
Extrême gauche. — Barodet. Louis Blanc.
Bonnet-Duverdier. Bouchet. Bouquet. Ger-
main Casse. Ctémenceau. Crozet-Fourney-
ron. Daumas. Duportal. Lockroy. Madier-
Montjau. Maigne. Marcou. Menard-Dorlan,
Alfred Naquet. Georges Périn. Benjamin Ras-
pail. Rathier (Yenne). Rollet. Saint-Martin
(Vaucluse). Turigny. Talandler. Vernhes.
Gauche. — Baïhaut. Bamberger. Bel. Ni-
nard. Pascal Duprat. Camille Sée. Vaschalde.
Union républicaine. — Allain - Targé. An-
drieux. Anglade. Arrazat.
Bertholon. Bonnel. Boudevllle. Bousquet.
Boysset. Brelay. Brisson (Henri). Buyat.
Cantagrel. Chavanne. Chevandier. Codet.
Daron. Dautresme. Dethou. Douville-Maule-
feu (comte de). Dubois. Duchasselnt. Ducroz.
Farcy. Favand. Floquet. Frébault.
Gagneur. Gastu. Gent. Godissart. Greppo.
Guichard. Gulllot (Louis). Guyot.
Jacques. Jolgaeaux.
Labuze. Lacretelle (Henri de). Laisant. Las-
baysses. Leconte (Indre). LeUèvre (Adolphe).
Leguillon. Logerotte.
Maillé (Maine-et-Loire,). Margue. Marion.
Mathé. Millaud (Edouard). Ming&sson.
Nlnard.
Parent. Pascal Duprat. Pellet (Marcellin).
Reynaud. Richard. Rougé. Rouvier. Rubll-
lard.
Sarlande. Sentenac.
Thomson.
Varambon. Viette.
Droite. — Baudry-d'Asson. De Belizal. De
la Billais. Bourgeois. Blachère. Legonidec de
Traissan. Harlspe. Huon de Penanster. Keller.
De Kerjégu. De Kermenguy. De la Bassetière.
De la Rochefoucauld. De la Rochette. Prince
de Léon. Villiers. (Monarchistes.) De Breteuil.
Cazeaux. Janvier de la Motte fils. Leriglé.
(Bonapartistes.).
9
Les abstentionnistes se sont élevés au nom-
bre de 165, dont 43 de l'Union républicaine,
LE E SIECLE
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BULLETIN
Paris, 22 Janvier 1879.
Le Sénat et la Chambre des députés se
sont réunis hier. La séance du Sénat, ex-
trêmement courte, a été occupée par
une proposition de M. Bertauld tendant
à modifier plusieurs articles du règlement.!
La Chambre des députés a voté plusieurs
projets de loi d'intérêt local.
Une dépêche de Vienne adressée au
Times annonce que le prince Lobanoff ne
veut pas reconnaître la priorité des créan-
ciers européens de la Turquie ; il insiste-
rait pour que l'indemnité de guerre fût
payée avant toute autre dette de la Tur-
quie. Cette prétention de l'ambassadeur
de Russie constituerait un des principaux
obstacles à la conclusion du traité défini-
tif.
L'agence Havas ajoute que les rensei-
gnements qu'elle a reçus de Constanti-
nople à ce sujet lui fent considérer la nou-
velle donnée par le Times comme étant
inexacte. Le prince Lobanoff, ajoute l'a..
gence, n'a pas méconnu la priorité des
créanciers actuels de la Turquie sur le
gouvernement russe à propos de l'indem-
nité de guerre, et l'ambassadeur de Rus-
sie à Constantinople ne pouvait pas mé-
connaître une chose formellement inscrite
dans le traité de Berlin, et, par consé-
quent, formellement acceptée par la Rus-
sie. Mais il a demandé que l'indemnité de
guerre prît rang immédiatement après
les créances actuelles et avant toutes les
créances à venir. Nous pouvons ajouter
que nos renseignements particuliers con-
cordent avec ceux de l'agence Havas.
Il est toujours question d'une occupa-
tion mixte de la Roumélie orientale après
le départ des troupes russes, bien que
cette nouvelle ait été démentie par une
dépêche de Saint-Pétersbourg.
Le Tageblatt de Berlin publie à cet
égard les renseignements suivants : Les né-
gociations relatives à l'occupation mixte
de la Roumélie auraient d'abord eu lieu
entre l'Angleterre et l'Autriche ; la France
y aurait ensuite pris part; la Russie au-
rait, après cela, accepté la proposition, et
l'Italie y aurait adhéré un peu plus tard.
La Belgique et la Suède seraient désignées
pour jouer un rôle important. La Belgi-
que fournirait un corps de troupes de
1,600 hommes, et la Suède en fournirait
un de 600. L'Autriche, la France, l'An-
gleterre, la Russie et l'Italie n'enver-
raient chacune que 250 hommes. Les
troupes d'occupation auraient ainsi un
effectif total de 3,350 hommes. L'Allema-
gne aurait refusé d'envoyer les 250 hom-
mes qu'on lui demandait. Les représen-
tants des différentes puissances à Vienne
se réuniraient prochainement en confé-
rence pour régler les détails de l'occupa-
tion. Nous croyons savoir que ces rensei-
gnements, exacts un instant, ne le sont
plus aujourd'hui, les négociations n'ont
pas abouti, et il n'y a d'ailleurs rien là
qui doive nous étonner. On se rappelle,
en effet, que la Belgique et la Suède
avaient positivement refusé il y a deux
ans d'envoyer des troupes en Orient. Ces
deux puissances ont encore refusé cette
fois, et nous ne saurions trop les en féli-
citer.
Une dépêche de Vienne annonce qu'une
convention commerciale avec la France
sur la base de la nation la plus favorisée
a été signée hier. Cette convention restera
en vigueur jusqu'au premier janvier pro-
chain.
E. BARBIER.
I I - I »!■
PGt o TU. S .:-;?, J'f;¡ë _rI. '$";
PSÎÏÏB NOURS3 Ils 8&IS
8 0/0 77 fr. 05.
5 0/0 113 fr. 86 1/4, 77.
Egypte 251 fr. 25,25 87.
Hongrois. 71 fr. 3/4, 13/16.
-V ■
Voici donc, fort heureusement, la tem-
pête changée en bonace. Il est curieux
de constater combien peu de temps il a
fallu pour que le calme fût tout d'un coup
et partout rétabli. C'est que chacun le
souhaitait, chacun ayant le sentiment
profond du besoin qu'en éprouvait la
France. Mais ce qui doit rendre notre sa-
tisfaction plus complète, c'est que nous
voyons que ce trouble momentané a fini
par servir à quelque chose. Ceux mêmes
qui ont appréhendé ou regretté l'inter-
pellation de lundi se réjouissent main-
tenant de ses résultats. Des ministres tels
que M. Dufaure et ses collègues ont dû sé-
rieusement réfléchir avant d'accepter l'or-
dre du jour porté à la tribune, au nom de
la gauche républicaine, par M. J. Ferry.
Une pareille acceptation vaut à nos yeux
tous les engagements du monde. Ce mi-
nistère-ci n'est point de ceux qui pro-
mettent en l'air, sauf à ne pas tenir pa-
role. Ce qui caractérise au contraire l'ho-
norable président du conseil, — et on le
sait bien, — c'est une austère probité
qui met toujours une extrême réserve à
promettre, mais qui se croit liée d'hon-
neur à tenir tout ce qu'elle a promis.
Il n'y a donc rien de plus sérieux que
le nouveau bail passé entre le ministère
et le plus grand nombre des républicains
de la Chambre. La Chambre est confiante
dans la déclaration du gouvernement ;
elle est convaincue que le cabinet, dé-
sormais en possession de sa pleine liberté
d'action, n'hésitera, pas, après le grand
vote national du 5 janvier, à donner à
la majorité républicaine les satisfac-
tions légitimes qu'elle réclame depuis
longtemps au nom du pays, notamment
en ce qui concerne le personnel adminis-
tratif et judiciaire. Et le gouverne-
ment adhère pleinement et formelle-
ment à la proposition ainsi formulée par
la Chambre. C'est-à-dire qu'il répond :
;«< Oui, vous pouvez avoir confiance en
moi. Oui, je n'hésiterai pas à vous don-
ner les satisfactions que vous réclamez
depuis longtemps au nom du pays. Oui,
je ferai les épurations nécessaires dans
le personnel, tant judiciaire qu'adminis-
tratif. » Cet heureux et important résul-
tat de l'interpellation de lundi compense,
largement quelques journées d'inquié-
tude, et l'agitation quelque peu fébrile
de la dernière quinzaine ne nous laisse à
présent de regrets ni pour le ministère,
ni pour le parlement, ni pour le pays.
EUG. LIÉBERT.
—————— —————.
LE PARLEMENT
COURRIER DE LA CHAMBRE
Versailles, 21 janvier 1879.
Ce qui témoigne en faveur de la façon
dont les choses se sont passées hier, c'est
que cette journée, à rencontre de toutes
les batailles parlementaires, n'a pas de
lendemain. Dans les couloirs, le calme est
si complet qu'il approche quelque peu du
vide. Les droites sont déçues dans leur
attente : nulle animosité entre les diver-
ses nuances de la gauche. C'était bien
notre ferme espoir. Nous ajouterons même
qu'il n'est pas rare — et cela tient aux
deux faces de la question— de rencontrer
des députés qui, ayant voté l'ordre du
jour pur et simple, ne sont nullement
chagrinés que l'autre ait triomphé.
11 est certain que certaines lettres et dé-
pêches, adressées aux mandataires des dé-
partements par leurs mandants, qui ont
fait preuve, en cette circonstance, d'une
circonspection du meilleur augure pour
l'avenir de la République, ont donné à
réfléchir à quelques députés dont la ligne
de conduite est avant tout le respect des
sentiments du pays.
Il est certain encore que les sénateurs
ont apporté au succès du vote d'hier toute
l'activité dont ne pouvait parvenir à les'
dépouiller le rôle passif qui leur était dé-
volu. On en a vu, et de ceux qui passent
pour les plus ardents, batailler énergique-
ment en faveur du maintien du cabinet.
Et, à ce sujet, il n'est peut-être pas in-
opportun, pour expliquer certaines dis-
sonnances, de faire rapidement un petit
croquis : Le Sénateur et le Député.
Le député est élu au scrutin d'arrondis-
sement; son champ de bataille est circons-
crit, restreint même, pourrions- nous dire.
Un homme qui vise à la députation a tou-
jours des amis et des ennemis ; amis et
ennemis vivent côte à côte, souvent en
bonne intelligence jusqu'à l'heure qui
sonne la bataille. La lutte électorale s'en-
gage ; elle est locale, vive, parfois brutale,
puisqu'elle se transporte de village en vil-
lage et s'établit de porte à porte. Les frois-
sements sont directs. Si le fonctionnaire,
petit ou grand, se jette dans la bagarre, il
y poursuit une campagne nominative, di-
rigée contre une personne, et une campa-
gne où les armes employées sont trop sou-
vent l'injure quand elles ne sont pas la
calomnie. Le député estnommô. Lui qui
a été attaqué personnellement, il est mis
en demeure par ses amis, qui ont été éga"
lement vilipendés, de faire justice de ces
bravades, de ces insultes, de témoigner
pour ainsi dire la puissance dont l'ont
investi la majorité des électeurs, de l'é-
tablir aux yeux de ses adversaires quilla
rallient encore.
Or, qu'on le remarque, le débat était
posé, lundi, sur la question du personnel.
Plus heureux sénateur 1 Pour lui, le
corps électoral se trouve disséminé sur
toute la surface d'un département. La
veille, il ne le connait pas, ce corps électo-
ral qui, le lendemain, est constitué sans
bruit, inopinément, par le vote des con-
seils municipaux. Les délégués se réunis-
sent au chef-lieu, sans que la discussion
ait eu le temps de les enflammer les uns
contre les autres, et ils volent, non point
contre un homme, mais pour une liste de
noms appartenant à l'ensemble du dépar-
tement. La lutte est générale, elle n'est pas
particulière. Partant, le sénateur ne peut
ressentir cette excitation qui provient, chez
le député, de froissements personnels et du
souci fort légitime de sa dignité.
Et voilà pourquoi le scrutin d'arrondis-
sement nous parait particulièrement dé-
plorable dans les temps troublés que nous
venons de traverser 1
Cependant il y a eu une séance 1
Toutefois, elle se compose de tant et
tant de prises en considération que nous
nous jugeons suffisamment dispensés d'en
parler.
Un seul fait nous semble valoir la peine
d'être relaté, M. Bethmont, qui présidait,
a porté officiellement à la connaissance de
ses collègues la nouvelle du décès de M.
l'amiral Touchard, député du VIIIe arron-
dissement de Paris. Cette triste formalité
n'a pas été banale. M. l'amiral Touchard
avait, en effet, pris le soin d'écrire ou de
dicter, de son lit de mort, une lettre au
Président de la Chambre des députés :
« Monsieur le président, quand vous
recevrez cette lettre, sans doute, je ne se-
rai plus. »
Le spectacle de l'homme qui se trouve
face à face avec le grand inconnu est tou-
jours émouvant. M. l'amiral Touchard a
su le rendre plus émouvant encore en
adressant à ses collègues , à tous ses
collègues, un adieu plein de simple di-
gnité. Le cas est assez rare après tout
pour qu'on le cite. Voici cette lettre :
Monsieur le président,
Au moment où vous lirez cette lettre, je ne
serai plus.
Veuillez transmettre à mes collègues, à tous
mes collègues, mon suprême adieu.
Nouveau venu dans le Parlement, je n'ap-
portais au milieu d'eux ni passion ci rancune
contre les hommes ; je n'y apportais que des
sentiments de paix et de conciliation, tout en
gardant pour la monarchie libérale et consti-
tutionnelle un inébranlable attachement.
Quoi qu'il en soit, je ne puis plus que faire
des vœux, les vœux les plus ardents pour la
paix intérieure de mon pays, pour son bon-
heur, pour sa prospérité.
Veuillez agréer, monsieur le président, le
suprême hommage de mon respect.
Vice-amiral TOUCHARD,
député de la Seine.
Nous n'avons pas besoin d'ajouter qu'il
y a eu unanimité, dans les gauches com-
me dans les droites, pour souligner cette
lettre de « très bien », non pas éclatants,
mais comme assourdis par l'émotion.
Lorsque l'adversaire politique s'efface et
qu'on n'est plus en présence que de la fi-
gure toujours grande d'un patriote, il n'y
a place dans tous les cœurs que pour le
respect.
PAUL LAFARGUE.
COURRIER DU SÉNAT
Il y a, dans les théâtres de chant, ce
qu'on est convenu d'appeler les lende-
mains; ce sont les pièces, généralement
médiocres, qui alternent sur l'affiche avec
les grands succès : Polyeucte, par exem-
ple, est le lendemain de Faust, M. Bara-
gnon le lendemain de M. Dufaure, et les
séances du Sénat le lendemain de celles
de la Chambre.
Le compte-rendu en est difficile, quand
les auteurs sont des amis, comme le sont
aujourd'hui nos sénateurs. Au temps de
l'ancienne majorité, on se réunissait sou-
vent pour ne rien faire. C'était fort drôle :
nous le disions. Aujourd'hui, nous ne
voudrions même plus avoir à le penser,
et vraiment cela nous est difficile au sor-
tir d'une séance comme celle-ci. On nous
a fait venir à Versailles pour entendre ré-
gler l'ordre du jour de vendredi prochain.
C'est certainement insuffisant. Il gelait à
pierre fendre, on piétinait dans la neige,
et dans les longs couloirs du Sénat quel-
ques huissiers obligatoires battaient une
semelle mélancolique ; les statues de nos
anciens rois semblaient étonnées de la vi-
site, et on les entendait murmurer :
Si vous n'avez rien à nous dire, pour-
quoi passez-vous par ici ?.
EMMANUEL ARÈNE.
Nouvelles parlementaires
Les débats qui avaient eu lieu la veille à la
Chambre étaient l'unique objet des conversa-
tions de couloirs, au Sénat Les membres de
la majorité républicaine, est-il besoin de le
dire, se montraient très satisfaits des résul-
tats de la discussion et du vote de confiance
accordé au cabinet. On annonçait même qu'a-
fin de fournir au Sénat une occasion de mani-
fester publiquement à son tour ses sympathies
pour le ministère, une interpellation serait
adressée vendredi au gouvernement par un
des membres de la gauche de cette Chambre,
M. Bertauld ; mais, après examen, les bureaux
des gauches ont décidé qu'ils renonçaient à
ce projet, considérant ceUe manifestation
comme inutile, et susceptible peut-être d'être
mal interprétée au point de vue des relations
entre les deux Chambres, et que la gauche se
contenterait de saisir la première circonstance
qui se présentera pour témoigner ses senti-
ments.
!If" fi
La gauche républicaine du Sénat a tenu
séance pour renouveler son bureau. Elle a élu
président M. Duclere, vice-président M. Le-
blond, secrétaire M. Malens, questeur M. Hé-
rold, membres du comité directeur : MM. Jules
Simon, Jules Favre, George, Laborde.
En prenant place au fauteuil, M. Duclerc a
prononcé une courte allocution pour remer-
cier ses collègues, leur dire qu'il comptait sur
leur concours pour travailler en commun à
raffermissement de la République. Il a ajouté
que le vote émis hier par la Chambre traçait
ses devoirs à la majorité.
*
* *
Très-peu de monde à la Chambre. Une
bonne partie des députés n'étaient même pas
venus à Versailles. Toute l'animation de la
veille était tombée et les dispositions modé-
rées semblaient prédominer un peu partout ;
sans doute le feu existe encore, mais il se
couvre d'un peu de cendres.
•
m »
Un seul groupe de députés a tenu séance,
l'extrême gauche. Il a confirmé son intention
de déposer une proposition d'amnistie identi-
que à celle qu'il présentait en 1876 et qui avait
recueilli 52 signatures. Il a été décidé que
cette proposition serait soumise à l'adhésion
individuelle des membres de diverses nuan-
ces républicaines des deux Chambres et
qu'elle serait sous peu de jours présentée si-
multanément au Sénat par M. Victor Hugo et
à la Chambre par M. Louis Blanc.
La réunion a ensuite voté des remercie-
ments à M. Madier de Montjau pour son dis-
cours de lundi.
* *
M. Léon Say a annoncé qu'il déposerait de -
main ou vendredi le projet de budget des re-
cettes et des dépenses sur le bureau de la
Chambre.
* «
La gauche républicaine de la Chambre ne
tiendra pas séance aujourd'hui à Paris.
A. L.
—
Le « Groupe » du Moniteur
Si nous sommes trop curieux, le Mo-
niteur nous le dira. Si, comme nous
l'espérons, il ne trouve pas notre ques-
tion trop indiscrète, il voudra bien sans
doute y répondre. Ce n'est pas seulement
à nous qu'il fera plaisir, c'est à bon
nombre de gens qui se demandent depuis
assez longtemps ce que peut bien être la
politique du Moniteur universel, et sur
quels bancs siègent les hommes dont il
prétend représenter les doctrines.
Le Moniteur, à l'entendre, est républi-
cain ; il se dit sincèrement rallié à la
constitution, peu s'en faut même qu'il
ne se considère comme son plus ferme
appui. Or, il y avait avant-hier un débat
parlementaire à la Chambre, dans lequel
se sont accentuées les nuances du parti
républicain, sans qu'heureusement ce
débat tout courtois ait abouti à une crise
politique. Les uns, plus impatients, au-
raienfcveulu un cabinet d'une attitude plus
vive : les autres, plus modérés, dési-
raient fort de conserver en 1879 le minis-
tère qui avait reçu la France des mains de
l'ordre moral vaincu en décembre 1877,
présidé à l'Exposition universelle et aux
élections sénatoriales; où ont été dans ce
débat les amis du Moniteur? Penser qu'ils
aient été avec les impatients, ce serait
trop attendre d'eux; mais à coup sûr, ils
se sont prononcés nettement en faveur
de M. Dufaure, ce « conservateur » si
ferme qu'il a été plus d'une fois confondu
avec les réactionnaires?
Eh bien, pas du tout; les amis du
Moniteur n'ont pas plus été avec M. Du-
faure qu'ils n'ont été contre lui. C'est le
Moniteur lui-même qui nous en avertit.
Ecoutons ses paroles :
« Nos amis, dit-il, se sont abstenus
hier dans les deux scrutins. Ils n'ont pas
voulu unir leurs votes à ceux qui cher-
chaient à renverser le ministère. Ils n'ont
pas voulu s'associer davantage, en vo-
tant l'ordre du jour motivé, à l'esprit et
aux intentions qui l'avaient dicté. »
Pour de singuliers républicains, voilà
vraiment de singuliers républicains.
Quand, dans leur propre parti, il s'agit de
prendre sa place, de se prononcer pour
une politique ou une autre, ils s'abstien-
nent. Ils font ce qu'ont fait le même jour
les orléanistes, les légitimistes, les bona-
partistes. Ils se reconnaissent incompé-
tents, ils se déclarent étrangers aux ques-
tions qui s'agitent : ils abdiquent.
Comment les distinguer parmi les bo-
napartistes, les orléanistes et les légiti-
timistes, qui ont fait comme eux et dont
ils ont suivi l'exemple — nous ne savons
vraiment lequel il faut dire? — Comment
les distinguer, ces républicains d'espèce
rare et nouvelle qui sont les amis du Mo-
nileur ? Où les faut-il prendre? Où se
dissimulent-ils ? De quels noms s'appel-
lent-ils? A quels signes les reconnaître,
avec quelle lunette astronomique les
démêler parmi la voie obscure des
abstenants de lundi dernier? Si quelqu'un
a des nouvelles du groupe du Moni-
teur, composé de républicains et qui ne
veut plus même de M. Dufaure depuis
qu'il a corrigé un mauvais message par
un bon discours, si quelqu'un a de ses
nouvelles, qu'il nous en donne. Le groupe
républicain du Moniteur ne serait pas le
lot le moins fantastique de la loterie
qu'on va tirer. Figurera-t-il au catalogue
officiel ?
CHARLES BIGOT.
■ "■ »■■■■! .1——I —
AMUSEMENTS CLÉRICAUX
On nous écrit de Pontivy :
La campagne électorale sénatoriale dans
le Morbihan a fourni aux cléricaux l'oc-
casion de mettre en œuvre leurs procédés
bien connus de polémique et de lutté.
L'attitude ferme et énergique du chef de
l'administration départementale et de cer-
tains de ses collaborateurs leur a valu, de
la part des meneurs et des calomniateurs
à gages de la réaction cléricale, un débor-
dement d'injures et d'outrages.
- Ces fonctionnaires en ont appelé à l'in-
tervention et à la répression des tribunaux
pour arrêter le déchaînement de calom-
nies et de diffamations des agents provo-
cateurs de la contre-révolution.
Le tribunal de Pontivy vient de rappe-
les insulteurs à l'exécution des lois.
L'un des meneurs les plus ardents du
parti clérical, un sieur Kéraud, notaire à
Locminé, qui avait outragé par lettre si-
gnée le préfet du Morbihan, à l'occasion
et dans l'exercice de ses fonctions, vient
de se voir condamner à quinze jours d'em-
prisonnement. Poursuivi également par
le maire de la commune de Locminé, pour
outrages, le même personnage a été con-
damné, en outre, à quinze jours de pri-
son et 2,000 fr. de dommages-intérêts.
Un sieur Bayon, président du cercle
catholique de Baud, est condamné à 200
fr. d'amende et aux frais, pour insultes
au sous-préfet de Pontivy.
Le gérant du Journal du Morbihan, le
Père-Duchêne du parti clérical, est con-
damné :
i8 A 15 jours de prison, 2,000 fr. d'amen-
de, 2,000 fr. de dommages-intérêts pour ou-
trages au maire de Guénin ;
2° A 30 jours de prison, 2,000 fr. d'a-
mende, 2,000 fr. de dommages.intérêts et
aux frais, pour commentaire diffamatoire
d'une lettre injurieuse pour le préfet du
Morbihan et le maire de Locminé;
3° A 2,000 fr. d'amende et 2,000 fr. de
dommages-intérêts pour insertion d'une
seconde lettre injurieuse pour le maire de
Locminé.
4° A la publication des jugements dans
les journaux du département et à l'affi-
chage de ces jugements dans toutes les
communes du canton de Locminé.
Les gérants des journaux le Petit Breton
et la Bretagne, organes du cléricalisme
dans le Morbihan et dans l'Ille-et-Vilaine,
sont tous les deux condamnés à 2,000 fr.
d'amende et 2,000 fr. de dommages-inté-
rêts pour insertion d'un écrit diffamatoire
envers le maire de Locminé.
De nouvelles poursuites sont intentées
par des maires contre des curés et des vi-
caires du département du Morbihan pour
discours diffamatoires tenus en chaire et
bruits mensongers colportés dans la cam-
pagne. Les tribunaux du département pro-
nonceront sur ces poursuites dans le cou-
rant de cette semaine.
Ces exemples de fermeté, donnés à la
fois par les représentants du gouverne-
ment et par des tribunaux aussi soucieux
de la dignité de la presse que du respect
dû aux fonctionnaires de la République,
seront sans doute d'un salutaire effet pour
arrêter dans le Morbihan les agissements
d'un parti dont les écarts jusque-là n'a-
vaient connu aucune limite.
Domine, salvam fac Rempublicam
Un habitant de Dunkerque m'écrit une
lettre indignée, où il me prie de signaler
au public la conduite de son curé, qui n'a
pas jugé à propos de faire chanter le Do-
mine, salvam fac Rempublicam, le jour
où se sont célébrées les prières publiques
pour la rentrée des Chambres et du Sé-
nat.
Je me permettrai de plaider près de
mon correspondant la cause du curé. Le
brave homme n'est pas dans son tort. Il
n'a fait qu'exécuter les ordres de Mgr de
Cambrai. Si cet irascible Dunkerquois
avait pris la peine de lire la lettre de Son
Eminence le cardinal archevêque aux
curés de son diocèse, il aurait pu s'as-
surer que parmi toutes les prières im-
posées au clergé pour la circonstance, le
Domine, salvam lac Rempublicam brillait
par son absence.
Je suis bien aise de lui mettre sous
les yeux le texte même de cette circu-
laire, et je vous supplierai, par la même
occasion, de la lire attentivement. Car je
crois que vous y trouverez aisément am-
ple matière à réflexions.
La voici ;
Cambrai, le 7 janvier.
Monsieur le curé,
Les prières publiques qui, aux termes de
l'article 1 de la loi constitutionnelle du 16
juillet 1875, doivent suivre, tous les ans, la
rentrée des Chambres, auront lieu cette an-
née le dimanche 19 de ce mois.
On chantera, ce jour-là, dans toutes les
églises et chapelles du diocèse, avant la
messe paroissiale ou la messe de commu-
nauté, le Veni Creator.
Dans la soirée du même jour, à l'heure
qu'on jugera la plus convenable, il sera célé-
bré un salut solennel du Très-Saint Sacrement.
On y chantera, outre les prières ordinaires,
les litaDias de la Très-Sainte-Vierge et le psau-
me 1248 Qui confidunt in Domino, avec l'orai-
son Pro Concordiâ : Deus largitor pacis.
A notre église-métropolitains, et dans tou-
tes les villes où les autorités civiles et mili-
taires en feront la demande, il sera célébré, à
midi, une messa pendant laquelle on chantera
les litanies et le psaume indiqués pour le sa-
lut du soir.
1 a quête pour l'église nationale du Sacré-
Cœur, à Paris, se fera, comme les années
précédentes, dans toutes les églises.
Vos bonsparoisfciens, monsieur le curé,s'em-
presseront, comme ils l'ont fait les années
précédentes, d'assister à ces prières publi-
ques auxquelles vous allez les appeler. La
demande qui vous en est faite par le pou
voir suprême de l'Etat, nous sommes heu-
reux de le répéter, reste un acte de foi natio-
nal auquel tous se feront un devoir de s'as-
socier.
La présente lettre sera lue au prône le di-
manche qui en suivra la réception.
Recevez, monsieur le curé, l'assurance de
mon affectueux dévoûment.
i R.-F., cardinal REGNIER,
Archevêque de Cambrai.
Vous voyez que dans cette pièce, de
style ecclésiastique, monseigneur a évité
de prononcer le nom de cette Républi-
que en faveur de laquelle il lui est or-
donné de prier. Pourquoi voulez-vous
qu'il soit moins susceptible en latin qu'en
français,et qu'il chante :Salvam fac Rem-
publicam quand il n'oserait souiller sa'
bouche du mot de République?
Vous me direz que le latin, dans ses
mots, brave l'honnêteté. Mais un prélat
catholique doit être honnête dans toutes
les langues. Il lui est défendu de dire de
vilains mots, dans quelque idiome que
ce soit, et tout le monde sait bien que
celui de République est un des plus hor-
ribles qui puissent salir les chastes lè-
vres d'un oint.
Veni Creator, ça n engage rien ; Pro
concordiâ, tant que vous voudrez ; Deus
largitor pacis, h la bonne heure. On sous-
entend tout ce qu'on veut en débitant ces
prières , Mais le Domine, salvam fac
Rempublicam, c'est une autre affaire. Il
n'y a pas moyen, en prononçant cet af-
freux : Reînpiiblicaîn,de ne pas penser à
la République, à cette gueuse, que mon-
seigneur déteste d'autant plus qu'il est
obligé de recevoir son argent. Ah ! com-
me il le lui jetterait à la figure, si la
religion ne lui avait appris qu'un chré-
tien, dans cette vallée de misères, doit
souffrir les plus cruelles humiliations,
sans se plaindre, si elles rapportent. Le
prêtre -- catholique, quand il a reçu un
soufflet, doit tendre l'autre joue, ettendré
l'autre main quand il a reçu de l'ar-
gent. La main droite ignore ce qu'on
a mis dans la gauche, et réciproquement.
Il n'y a que Dieu qui voit tout, et il ré-
compense le noble dévouement de l'hom-
me qui a poussé l'esprit de sacrifice jus-
qu'à prendre ainsi des deux mains et à
demander encore après.
Le clergé demande toujours. Mgr de
Cambrai ordonne qu'il sera fait une quête
à cette cérémonie officielle. N'allez pas
croire que ce soit pour les pauvres. Non,
la quête a lieu pour l'église nationale du
Sacré-Cœur à Paris.
S'il se fût agi des pauvres, tout le mon-
de aurait pu donner, et de bon cœur. La
charité est de tous les cultes; et bien que,
dans ces sortes de cérémonies officiel-
les, les fonctionnaires de tous ordres
soient tenus de se rendre à l'invitation
faite, sans distinction de croyances, aucun
n'eût éprouvé la moindre répugnance à
offrir son obole aux pauvres. Monsei-
gneur a trouvé plaisant de mettre les li-
bres-penseurs dans la nécessité ou de
donner leur argent pour une œuvre qu'ils
jugent ridicule, ou de manquer à un de-
voir de bienséance en le refusant.
Bien peu ont eu le courage de laisser
passer l'aumônière sans y jeter une pièce
de monnaie. Et, cependant, à Douai, oui,
à Douai, dans cette ville de cant clérical,
il s'est trouvé deux femmes, et deux fem-
mes de hauts fonctionnaires, s'il vous
plaît, qui ont bravé le scandale ; elles se
sont froidement inclinées devant le quê-
teur de sacristie et ne lui ont offert que
cette courte révérence. .1
Vous vous rappelez Geoffroy, dans la
Cagnotte, comptant la tirelire : cent-dix
francs en argent, plus trois sous et deux
boutons. Monseigneur, en faisant son
compte, le soir, a trouvé deux révéren-
ces dans la bourse.
Puisque la mode est aux problèmes, je
propose celui-ci :
Combien faut-il de révérences pour se
payer un petit pilier à l'église nationale
du Sacré-Cœur ?
Envoyer la solution à
FRANCISQUE SARCEY.
Ob
LES SCRUTINS DU 20 JANVIER
Les scrutins d'hier sont très intéressants à
étudier. Il est utile de savoir comment se dé-
compose la majorité obtenue par le cabinet
et les noms des députés qui ont formé la mi-
norité ou se sont abstenus.
Les 2C8 voix de la majorité comprennent
189 membres de la gauche et du centre gau-
che, soit la presque totalité des deux grou-
pes, 23 membres de l'Union républicaine, et
5 membres de la droite monarchiste. Voici
les noms de ces membres classés par grou-
pes :
Union républicaine. — Berlet, Bresson ,
Chantemllle. Cornil, Deschanel, Devès, Du-
claud, Escanyé, Forné, Duvaux, Gaudy, Pier-
re Legrand, Lepère, Lepouzé, Marmottan, Mir,
Moreau, Nolrot, Papon, de Ponleyoy, Ratler
(Morbihan) et Turquet. r. ,:
Gauche et centre gauche. -Agniel,Allemand.
Amat, Arnoult.
Barbedette. Bardoux. Barthe (Marcel). Bas-
tid (Raymond). Baury. Belle. Benoist. Ber-
nard. Bernier. Bertraad-Milcent. Bethmont.
Bienvenu. Bizot de Fonteny. Blandin. Borri-
glione. Boulard (Cher). Bouteille. Bouthier de
Rochefort. Brice (René). Brossard. Bruneau,
Bravet.
Carnot (Sadi). Carrey (Emile). Casimir-Pe-
rier (Aube). Casimir-Périer (Paul) (Seine-Infé-
rieure). Chaix (Cyprien). Chalamet. Chanal
(général de). Charpentier. Chauveau (Franck).
Chiris. Choiseul (Horace de). Choron. Christo-
phle (Albert) (Orne). Oochery. Colin. Corentin-
Guyho. Costes.
Danelle-Bernardin. David (Indre). Defoule-
nay. Descamps (Albert). Desseaux. Deusy. De-
vade. Devaux. Develle. Dreux. Drumel. Du-
rand (Ille-et-Vilaine). Durieu.
Even.
Falllères. Faure. Ferrary. Ferry (Jules).
Folliet. Fouquet. Fourot. Frémlnet.
Gailly. Galpin. Garrigat. Gassler. Gasté (de).
Germain (Henri). Gévelot. Giraud (Henri). Gi-
rerd. Godin (Jules). Grévy (Albert). Grollier.
Guillemin.
Hémon. Hérault. Horteur. Hovius.
Jametel. Janzé (baron de). Jeanmaire. Jen-
ty. Joubert. Journault. Jozon.
La Caze (Louis). Laffltte de Lajoanenque
(de). Lamy (Etienne). Lanel. Langlois. Lass-erre.
Latrade. Laumond. Lavergne (Bernard). La-
vieille. Labaudy. Lecomte (Mayenne). Legrand
(Louis) (Valenciennes) (Nord). Le Monnier. Le-
roux (Aimé) (Aisne). Leroy (Arthur). Le Vavas-
seur. Levêque. Liouville. Lisbonne. Loubet.
Magniez. Malézleux. Marcère (de). Margalne.
Marquiset. Martin Feuillée. Manoury. Méline.
Mention (Charles). Mestreau. Montané. Morel
(Haute Loire). Morel (Manche). Mougeot.
Nalèche (de). Nédellec. Neveux. Noël-Par-
fait. -
Osmoy (comte d'). Oudoul.
Parry. Passy (Louis). Pâtissier. Péronne. Pe-
tUbien. Philippe (Jules). Philippoteaux. Picard
(Arthur) (Basses-Alpes). Picart (Alphonse) (Mar-
ne). Plessier. Pinault. Pompery (de).
Rameau. Renault ,Léon). Renault-Morlière.
Reymond (Ferdinand) (Isère), Riban. Ribot.
Richarme. Riotteau. Rouvre. Roux (Honoré).
Roys (comte de).
Salomon. Sarrien. Savary. Scrépel. Seigna.
bos. Senard. Simon (Fidèle). Souchu-Servl-
nière. Sourigues. Soye. Swiney.
Talion (Alfred). Teilhard. Teyssèdre. Tézenas.
Thiessé. Thomas. Thourel. Tillancourt (de).
Tirard. Tondu. Truelle. Trystram.
Versigny. Vignancour. Villaln.
Waddington (Richard). Wllson.
On remarquera que dans cette liste figu-
rent les deux ministres députés MM. Bar-
doux et de Marcère et les six sous-secrétaires
d'Etat députés, MM. Casimir-Périer, Cochery,
Sadi-Carnot, Girerd, Lepère et Savary.
A
• »
La minorité a été de li6 membres. Elle
comprend 61 membres de l'Union républi-
caine , 25 membres de l'extrême gauche, 7
membres de la gauche et 20 de la droite bo;
naparto monarchiste. Voici la liste de ces
membres répartis aussi entre les groupes aux-
quels Us appartiennent :
Extrême gauche. — Barodet. Louis Blanc.
Bonnet-Duverdier. Bouchet. Bouquet. Ger-
main Casse. Ctémenceau. Crozet-Fourney-
ron. Daumas. Duportal. Lockroy. Madier-
Montjau. Maigne. Marcou. Menard-Dorlan,
Alfred Naquet. Georges Périn. Benjamin Ras-
pail. Rathier (Yenne). Rollet. Saint-Martin
(Vaucluse). Turigny. Talandler. Vernhes.
Gauche. — Baïhaut. Bamberger. Bel. Ni-
nard. Pascal Duprat. Camille Sée. Vaschalde.
Union républicaine. — Allain - Targé. An-
drieux. Anglade. Arrazat.
Bertholon. Bonnel. Boudevllle. Bousquet.
Boysset. Brelay. Brisson (Henri). Buyat.
Cantagrel. Chavanne. Chevandier. Codet.
Daron. Dautresme. Dethou. Douville-Maule-
feu (comte de). Dubois. Duchasselnt. Ducroz.
Farcy. Favand. Floquet. Frébault.
Gagneur. Gastu. Gent. Godissart. Greppo.
Guichard. Gulllot (Louis). Guyot.
Jacques. Jolgaeaux.
Labuze. Lacretelle (Henri de). Laisant. Las-
baysses. Leconte (Indre). LeUèvre (Adolphe).
Leguillon. Logerotte.
Maillé (Maine-et-Loire,). Margue. Marion.
Mathé. Millaud (Edouard). Ming&sson.
Nlnard.
Parent. Pascal Duprat. Pellet (Marcellin).
Reynaud. Richard. Rougé. Rouvier. Rubll-
lard.
Sarlande. Sentenac.
Thomson.
Varambon. Viette.
Droite. — Baudry-d'Asson. De Belizal. De
la Billais. Bourgeois. Blachère. Legonidec de
Traissan. Harlspe. Huon de Penanster. Keller.
De Kerjégu. De Kermenguy. De la Bassetière.
De la Rochefoucauld. De la Rochette. Prince
de Léon. Villiers. (Monarchistes.) De Breteuil.
Cazeaux. Janvier de la Motte fils. Leriglé.
(Bonapartistes.).
9
Les abstentionnistes se sont élevés au nom-
bre de 165, dont 43 de l'Union républicaine,
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