Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-01-17
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 17 janvier 1879 17 janvier 1879
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
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E.
LE XIX* SIECLE
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BULLETIN
•
Paris, 16 Janvier 1879.
Nous avons hier quelque peu anticipé
sur les résolutions du Sénat en annon-
çant l'élection de M. Martel comme prési-
dent du Sénat. L'honorable sénateur avait
été seulement désigné mardi par les grou-
pes de la gauche du Sénat pour les fonc-
tions de président. Le Sénat a ratifié ce
choix dans la séance d'hier par 153 voix.
MM. le comte Rampon, Leroyer et Eugène
Pelletan ont été nommés vice-présidents.
Le Journal officiel d'hier matin a publié
un décret aux termes duquel M. Challe-
mel-Lacour est nommé ambassadeur de
France près la confédération suisse.
Le même journal publie en outre des
nominations d'un général de division et
de plusieurs généraux de brigade.
Les dépêches de Constantinople conti-
nuent d'annoncer la prochaine signature
du traité définitif entre la Russie et la
Turquie, on va même jusqu'à assurer que
ce traité serait signé aujourd'hui. On com-
mence à nous indiquer quelles sont les
conditions de ce nouveau traité. La Rus-
sie aurait accepté la demande de la Por-
te, qui insistait pour obtenir une réduction
de cent millions de roubles sur l'indem-
nité de guerre et le droit de payer cette
indemnité en roubles papier. Le gouver-
nement russe aurait également accepté la
renonciation à une indemnité pour les
Bulgares, les Grecs et les Russes émi-
grants. Si ces nouvelles sont exactes, l'in-
demnité de guerre sera réduite dans une
assez large proportion. La Russie en sera-
elle plus tôt et mieux payée ? C'est là une
autre question, que les renseignements re-
çus jusqu'à présent ne nous permettent
nas de résoudre encore.
Les pouvoirs de la commission de la
Roumélie orientale sont prorogés pour
trois mois, ainsi que l'avait proposé la
Porte; toutes les puissances ont donné
leur assentiment à ce projet. Pendant ce
délai, l'administration restera entre les
mains de la Russie ; mais l'administration
financière reste confiée à la commission.
La Porte, qui paraissait d'abord disposée
à mener activement les négociations avec
la Grèce relativement à la restification des
frontières, semble depuis quelques jours
susciter de nouveaux obstacles. Elle refuse,
malgré les vives instances du cabinet d'A-
thènes, d'adjoindre un troisième commis-
saire à ceux qu'elle a déjà nommés et de
fixer le lieu et la date de la réunion de la
commission.
Une erreur s'est glissée dans les rensei-
gnements que nous avons donnés hier sur
la question de l'émancipation des juifs en
Roumanie. Les Chambres roumaines n'ont
pas encore approuvé les projets relatifs à
l'émancipation, elles ont seulement décidé
qu'elles s'occuperaient de ces projets quand
le moment serait venu. En conséquence,
l'Angleterre, la France et l'Italie ont ré-
solu de ne pas reconnaître l'indépendance
de la Roumanie tant qu'elle n'aura pas
rempli à l'égard des juifs les conditions
que lui impose le traité de Berlin.
La Presse de Vienne annonce que la
Russie 11 formellement refusé à Shire-Ali
sa médiation dans le conflit actuel avec
l'Angleterre. Une dépêche de Taschkend,
en date du 13 janvier, donne quelques
nouveaux détails sur les mouvements de
Shire-Ali. Le général Kauffmann aurait,
d'après cette dépêche, invité l'émir à se
rendre à Taschkend. Shire-Ali est pré-
cédé par neuf éléphants et deux mille che-
vaux portant &es femmes, le trésor et les
bagages. L'émir reçoit journellement des
nouvelles de son fils Yacoub, sur lequel
l'or anglais commence à exercer son in-
fluence, si on prête foi à des rapports re-
çus de bonne source. Il est probable que
Yacoub usurpera bientôt le trône de son
père. Dans sa lettre aux généraux anglais,
l'émir dit que, quand il a quitté Caboul,
il n'a laissé à Yacoub que 900,000 dollars.
E. BARDIER.
JIiIo.. de -P..!..
mwm BOURSE DP MÏS
76 fr. 42 i/2, 35.
a 0/0 amoi;~l 79 fr. 27 /2.
3 0/DamorUasabla;; ^fr. 31 1/4, 21 1/4, w 3/4.
'lure. ii fr. 50.
3|1 fr. 25, 253 12.
Egwte. --. 72 fr.
Hongrois 7J "•
v-, om -
On annonce un décret du gouverne-
ment accordant grâce entière à 2,000
personnes coifcjlamnées pour participa-
tion à la Commune.
N'y seraient point compris : 1 les an-
ciens membres du Comité central et de
la Commune; 29 les individus condamnés
pour crimes de droit commun, assassi-
nat, pillage, etc. ; 3" les individus ayant
subi, antérieurement à la Commune, des
condamnations à des peines afflictives
et infamantes. „
Ces trois catégories forment un total
de trois à quatre cents condamnés exclus
du bénéfice de la mesure de clémence
adoptée par le gouvernement.
Ainsi tous les égarés, recouvrant la
liberté, rentreraient en France. Il ne res-
terait en Nouvelle-Calédonie que les mal-
faiteurs.
Par ce décret qui doit paraitre au Jour-
:nal officiel aujourd'hui même, le gouver-
inement espère en finir avec les agitations
factices que cause périodiquement 1 irri
tante question de l'amnistie.
Grâce sera faite à tous ces malheu-
reux gardes nationaux fédérés qui ont
expié par sept ans de déportation l'éga-
rement de 1871.
Et si, après cela, MM. tel ou tel, en
quête d'une popularité de triste aloi. sou-
lèvent encore la question de l'amnistie,
le gouvernement pourra leur répondre :
« Voici la liste des 400 condanés
qui restent avec les extraits des casiers
judiciaires enregard. Auquel de ces ban-
dits vous intéressez-vous? et si vous
nous demandez d'amnistier ceux-ci, pour-
quoi ne nous demandez-vous pas de
prendre une mesure plus radicale et de
donner la volée à tous les criminels
qui peuplent les prisons ? »
Nous sommes d'avis, nous, que la me-
sure prise aujourd'hui par le gouverne-
ment, si elle répond à ce que l'on annon-
ce, sera très largement suffisante. Nous
n'y voudrions qu'un amendement : ce se-
rait qu'on se servît du mot d'amnistie
générale au lieu du mot grâces, parce
que, de la sorte, la question de l'amnistie
serait plus sûrement enterrée. Mais, en-
tre le gouvernement accordant ces 2,000
grâces et les quelques députés ou jour-
nalistes qui réclament « l'amnistie plé-
nière », nous n'hésitons pas.
Et puisque l'occasion s'offre de nou-
veau de regarder en face cette question
de l'amnistie plénière, nous dirons fran-
chement ce qu'on en pense hors de chez
nous et chez nous, en Europe et en
France.
En Europe, au moment où, dans les
Etats monarchiques, souffle un vent de
réaction, depuis les attentats de Passa-
nante, de Moncasi, de Hœdel et de Nobi-
nante, l'idée d'amnistie plénière ne sou-
ling,
lève que des préventions. Et peu importe
que les préventions soient justes ou in-
justes ; nous ne considérons que l'effet
produit.
En France, sur dix millions d'élec-
teurs, il y en a plus de neuf millions dont
jamais l'esprit ne s'est arrêté sur l'idée
d'amnistie plénière, ou qui ne l'ont ja-
mais considérée qu'avec horreur.
Et cela est si vrai que, si vous rassem-
blez toutes les professions de foi des
candidats à la Chambre en octobre 1877
et des candidats au Sénat en janvierl879,
vous n'en trouverez pas deux douzaines
qui aient cru devoir parler d'amnistie
plénière à leurs électeurs..
C'est le sujet qu'on a le plus soi-
gneusement évité au cours de ces deux
grandes périodes électorales ; et ceci ré-
pond assez, semble-t-il, aux rhéteurs de
la presse et aux apprentis tribuns qui pré-
tendent que l'amnistie est ce qui tient le
plus à cœur à la France, que c'est la ques-
tion importante, la question capitale du
moment.
N'en déplaise aux cinq ou six ténors qui
vivent sur l'amnistie plénière comme sur
un ut de poitrine, leur thème favori d'élo-
quence est le moindre sujet des préoccu-
pations de ces masses profondes qui ont
fait la République, qui sont la France,
et par qui la France est ce qu'elle est.
La France n'est point ennemie de la
clémence, et, généreuse même avec ses
ennemis, elle est plus généreuse encore
envers ses enfants égarés.
Quand on lui apprendra que 2,000
pauvres diables d'insurgés de 1871, qui
ont suffisamment expié le mal qu'on leur
a fait faire, ont reçu grâce entière et dé-
firiitive, elle trouvera que c'est bien. Et
si on pouvait lui apprendre que ces 2,000
grâces prendront le nom d'amnistie gé-
nérale, elle dirait : « Cela est plus simple
et plus politique, et cela vaut encore
mieux. »
Mais si les avocats de trois ou quatre
cents coquins,aussi peu dignes d'amnis-
tie que Billoir,montaient à la tribune pour
y chercher des effets d'audience, elle s'é-
crierait qu'à la fin il se fait temps de la
laisser tranquille, et que la République
qu'elle entend maintenir est une Républi-
que honnête et non point un repaire de
brigands.
EUG. LrBERT.
PROMETTRE & TENIR
Aujourd'hui, sans délai ni remise, le
cabinet du 14 décembre 1877 fera con-
naître au Sénat et à la Chambre des
députés son programme de gouverne-
ment. Je dis programme et non déclara-
tion, car si le ministère n'est pas nou-
veau, la situation est nouvelle, et le
Parlement va se trouver en présence d'un
cabinet rajeuni, transformé, transfiguré,
par cela seul que les élections du 5 jan-
vier l'ont mis hors de page.
Le Sénat, corps savant et grave, re-
cruté en grande partie dans l'élite du
monde politique, attend cette lecture
avec une bienveillante curiosité. Quoique
renouvelé d'hier, il se connaît, il connaît
la France, et il s'est fait une opinion
motivée sur les honnêtes gens qui mè-
nent nos affaires depuis plus d'un an. Il
n'a pas cru devoir se préparer à des se-
cousses électriques; rien ne l'étonne-
rait plus qu'une grêle d'heureuses
nouveautés, de réformes brillantes,
de merveilles législatives tombant du
ciel en masse et en profusion, comme des
alouettes rôties. M. Dufaure est sûr de le
satisfaire à meilleur compte. Pour peu
qu'il se donne la peine de constater que
le parti sans nom est forcé dans ses der-
niers retranchements, que tous les mo-
narchistes français sont désormais des
factieux, et que nous sommes en Répu-
blique, le vieux garde - des sceaux sera
chaudement applaudi.
A la Chambre des députés, le succès du
gouvernement nous semble moins assuré.
Il s'agit, là, d'enlever à l'assaut une As-
semblée jeune,nerveuse,hérissée de soup-
çons et de ressentiments plus ou moins
légitimes, mais sincères, loyaux, et d'au-
tant plus forrlfidables. N'oublions pas, je
s çn griév# nous voulons raisonner
sainement, que tous les députés des gau-
ches, pour arriver à Versailles, ont dû
forcer deux ou trois lignes de fonction-
naires recrutés, enregimentés et ar-
més contre eux, et que ces ennemis
officiels du gouvernement républicain
ont reformé leurs rangs après l'action,
et qu'ils mangent encore presque tous
le pain de la République. Sachons bien
que dans les bureaux de la Chambre, dans
les couloirs, dans les salons, chaque
fois que trois députés de la gauche la
plus sage et la plus modérée se trouvent
réunis, le premier qui prend la parole se
plaint d'avoir retrouvé dans sa circons-
cription les magistrats, les collecteurs,
les bonzes, l'agent voyer, l'inspec-
teur primaire, les messieurs de la
poste, et généralement tous ceux qui
lui ont fait une guerre implacable sous
les ordres de MM. de Broglie et de Four-
tou, sauf les maires et le sous-préfet. Le
second député s'écrie : C'est mon histoire
que vous racontez là! Et le troisième
ajoute qu'il en a vu tout autant, car les
arrondissements de France se ressem-
blent comme à la Halle les œufs d'un pa-
nier.
Nos députés sont donc en proie à une
exaspération unanime, et plus irrités, je
suppose, que le pays lui-même, car cha-
cun d'eux résume et concentre en son
âme tous les mécontentements de tous
ses électeurs. Ils ont de plus ce que les
électeurs, heureusement, n'ont pas : l'im-
patience et l'importance. Notre peuple,
en gros, est tranquille, modeste, con-
servateur presque à l'excès ; indifférent
aux questions de personnes autant que
dévoué aux principes. Les neuf dixièmes
et demi des citoyens croiraient qu'on
leur parle grec si l'on tentait de leur
expliquer les finesses de l'élection de M.
Martel, notre excellent ami, et les raisons
qui l'ont fait préférer à deux autres séna-
teurs également populaires, M. Duclerc
et M. Jules Simon. Aux yeux de la majo-
rité nationale, un bon républicain en
vaut un autre, et les nuances ne sont
rien pourvu que la couleur soit bonne.
Pareillement, ce peuple cordial et
sensé néglige volontiers les verrues d'une
figure sympathique, et les légers zigzags
d'un ministère qui tend au bien. Il est
sûr et certain que la France est lasse de
nourrir, dans les emplois publics, les ad-
versaires déclarés du gouvernement éta-
bli. Mais cette lassitude n'est pas une fiè-
vre brûlante ; on a du temps ; on est sûr
de soi ; on aime le bon ordre et la tran-
quillité ; on redoute les crises ministé-
rielles ; on aimera mieux, s'il le faut,
subir quatre ou cinq mois encore un subs-
titut, un percepteur ou un juge de paix
détestable, que de rester huit jours sans
gouvernement. Bien ou mal, nous som-
mes ainsi faits, et l'on ne nous refera pas
de sitôt, sauf miracle.
Voilà des réflexions terriblement bour-
geoises, mais qu'il n'est peut-être pas
inopportun de soumettre le 16 janvier aux
honorables représentants du suffrage
universel. Moi qui vous parle, je serai
peut-être moins froid et moins clair-
voyant dans quelques heures, à Ver-
sailles, au milieu du brouhaha de la
Chambre. Cette Chambre est capable
de s'emporter sur un mot malsonnant
dans un morceau de deux ou trois
cents lignes. Peut-être même est-elle
déjà indisposée contre ce document
qu'elle n'a pas entendu. Ce qu'elle veut,
ce qu'elle réclame, ce qu'elle avait en
quelque sorte le droit d'espérer, c'était
l'exécution générale de tous les animaux
rétrogrades qui broutent le budget. Elle
attendait des actes, on va lui donner des
paroles ; cela seul est un mécompte pour
tous, et pour les plus nerveux un af-
front.
Il ne faudrait pourtant pas oublier que
le cabinet présidé par M. Dufaure n'est
libre de ses mouvements que depuis dix
jours, et qu'en dix jours, à moins de
bousculer tout un pays, on n'abat pas
grande besogne. Si nos ministres, dont
quelques-uns, comme M. de Marcère,
ont répondu pleinement à l'espoir du
pays républicain, prennent l'engagement
de bien faire, pourquoi la Chambre ne
leur ouvrirait-elle pas un crédit de deux
ou trois mois? Il sera toujours temps de
les mettre en demeure, ou de les renverser
par un ordre du jour, si aux prochaines
giroflées celui-ci est atteint et convaincu
d'inertie, celui-là de faiblesse, et si cet
autre n'a pas voulu se corriger du seul
défaut qu'on lui reproche, le défaut d'a-
voir quatre-viagts ans.
ABOUT.
LE PARLEMENT
COURRIER DU SÉNAT
Election du bureau : M. Martel est nom-
mé président par 153 suffrages contre 81 à
M. le duc d'Audiffret-Pasquier. Les ap-
plaudissemennts de la gauche ont salué
cette nomination, et c'était justice. M. Mar-
tel est un des hommes qui honorent le
plus le parti républicain. Sans remonter
aux débats parlementaires de la fin de
rempire, où il fit entendre à diverses re-
prises une parole honnête, convaincue, et
souvent élevée, il suffit d'évoquer des
souvenirs encore récents pour marquer
la portée et le véritable caractère de son
élection. Personne en France n'a oublié
cette mémorable séance du Sénat où le
garde des sceaux du ministère Jules Si-
mon, M. Martel, s'éleva avec sne cha-
leureuse indignation contre les magis-
trats des commissions mixtes et ., flétrit
énergiquement cette abominable institu-
tion. Il y eut le lendemain dans le pays
un cri de joie, comme une manifestation
de la conscience publique, et la France fut
reconnaissante au vaillant ministre de sa
courageuse intervention. Elle applaudira
aujourd'hui à son élection comme elle ap-
plaudissait, il y a plus d'un an, à ses nobles
et éloquentes paroles.
MM. le comte Rampon, Leroyer, et Pel-
letan ont été élus vice-présidents avec le
même nombre de suffrages, à une voix
près : pour le quatrième vice-président,
deux membres de la droite, MM. de Ker-
drel et de Ladmirault sont en ballottage.
Les secrétaires élus sont MM. Bernard,
Scheurer-Kestner, Mazeau et Casimir
Fournier ; et les questeurs, MM. Toupet
des Vignes, Baze et Pélissier. 175 voix ré-
publicaines toutes rondes, s'il vous plaît !
Et dire qu'il y a à peine un mois, les 175
voix étaient réactionnaires !. un mois,
monsieur de Broglie, un simple mois!.
EMMANUEL ARÈNE.
.00
Mouvelles parlementaires
On racontait hier, dans les couloirs du Sé-
nat, avant la séance, qu'en raison de diverses
circonstances, M. Martel avait un moment
songé à renoncer à la candidature au siège de
président du Sénat, mais M. Martel, en arri-
vant à Versailles, a annoncé qu'il n'en était
rien, et que, puisque ses amis l'avaient dési-
gné pour les présider, il accepterait cet hon-
neur avec reconnaissance.
Le bruit a couru aussi qu'un premier tour
de scrutin pourrait bien être nul, cent ou
cent vingt voix se portant sur M. Martel,
une centaine encore sur M. d'Audiffret-Pas-
quier, quarante ou cinquante sur M. Jules Si-
mon, et que les voix des droites, en ce cas,
pourraient bien faire une manœuvre, au
second tour, pour empêcher l'élection de M.
Martel.
Mais ces intrigues de la droite n'ont pu avoir
aucune suite : M. Jules Simon, avant le com-
mencement du vote, a déclaré qu'il déclinait
la candidature.
M. Martel et M. d'Audiffret-Pasquier se sont
donc trouvés seuls en présence. On sait le ré-
sultat : dès le premier tour, M. Martel a été
élu par 153 voix, contre 81 données au can-
didat des droites.
fi
• ¥
Les droites du Sénat ont tenu hier deux
séances, une première à Paris, le matin, uns
autre dans un des bureaux du Sénat, à une
heure. Elles se sont occupées de préparer l'in-
trigue à laquelle nous faisions allusion tout à
l'heure, et de désigner les candidats aux di-
vers postes du bureau, et dont les bonapar-
tistes réclamaient quelques-uns.
*
¥ *
Tous les nouveaux membres du Sénat, à
peu près, sont arrivés à Versailles.
*
* »
Les bureaux du Sénat, tirés au sort hier, se
répartissent ainsi : dans huit, la majorité ap-
partient à la gauche ; dans un seul, le huitiè-
me bureau, la majorité est à droite.
*
* *
Le classement des nouveaux sénateurs dans
les groupes républicains est maintenant à peu
près terminé. Ils se sont fait déjà inscrire
presque tous chez les questeurs des diverses
réunions.
Voici la liste complète des membres inscrits
à chaque groupe ; les noms des nouveaux sé-
nateurs sont suivis d'un astérique :
Gauche républicaine
Adam.
Arago.
Barthélemy-St-Hilaire.
Bazille (*).
Billot.
Bonnet.
Bozérian.
Brun.
Callen (*).
Camparan (*).
Carnot.
Chardon.
Chavassieu (*).
Chaumontel.
Charton (Edouard).
Cherpin (*).
Cuvinot.
Delacroix.
Delord (*).
Desmazes.
Duclerc.
Dupouy (*).
Dutilleul H.
Eymard Duvernay.
Faidherbe H.
Jules Favre.
Faye (*).
Fayolle. ,
Fourcand.
Fournier (*).
Frébault.
Freycinet.
Garnier.
George.
Griffe (*).
Guillemot.
Ctuinot (*).
Guyot-Lavaline (*)•
Hérold.
Honnoré (*).
Humbert.
Issartior (*).
Jouin (*).
Labiche (J.) (*).
Labiche (E.).
Laborde (*).
Lacomme.
Lamorte.
Bastard (*).
Leblond (*).
Lenoël (*).
Leroyer.
Littré.
Lucet.
Lur-Saluces (*).
Magnin.
Malens.
Martin (Henri).
Massot.
Mazeau.
Merlin (*)
Michal Ladichère.
Morin (Paul).
Oudet.
Pin.
Pomel.
Pons (*).
Rampont,
Rivière,
Robin.
Roger Marvalse (*).
Roussel (*).
Rozières (*)-
Salneuve.
Simon (Jules).
Tamlsier.
Tenaille-Saligny (*).
Thurel.
Valentin.
Varroy.
Vigarozy.
Vissaguet (*).
Vlvenot (*).
Oentre. Gauche
Arbel.
Bérenger.
Bernard.
Bertauld.
Blanc.
Calmon.
Chanzy.
Claudot (*).
Claude.
Gordier.
Cornil.
Cunin-Grldaine.
Dauphin-
Denis 0.
Duboys-Fresnay.
Dufresne (*).
Dumesnil.
Feray.
Foubert.
Fouchfer de Careil.
Gaulthler de Rumilly.
Gayot.
Gilbert-Boucher.
Gouin.
Hébrard (*),
Huguet,
Jaurès.
Jobard.
KjftBtz. >
Laboulaye.
Lagache (*).
Lasteyrie.
Lavergne.
Luro.
Malleville.
Mangini.
Martel.
Massiet du Biest (*).
Masson de Morfontaine
Meinadier.
Pâlotte.
Pélissier.
Pothuau.
Rampon (comte).
Rémusat (*).
Robert Dehault.
Robert de Massy (*).
Roger (comte).
Roques (*).
ua saint-F»"" ,
Da .., _"rra.
o*int-Vallier.
Say.
Schérer.
Teisserenc de Bort.
Toupet des Vignes.
Tribert.
Voisins-Lavernière.
Waddington.
Union républicaine
Barne (*).
Cazot (*).
Challemel-Lacour.
Combescure (*).
Corbon.
Crémieux.
Dufay (*).
Ferrouillat.
Gazagne (*).
Laget.
Laeerve.
Laurent-Pichat.
Lelièvre.
Massé (*).
Mathey (').
Pelletan.
Peyrat.
Scheurer Kestner.
Schœlcher.
Testelin.
Tolain.
Victor Hugo.
Un certain nombre de membres de la ma-
jorité sénatoriale ne sont encore inscrits dans
aucun groupe : MM. Perret, Ronjat, Baze,
Chabron, Demole, d'Andlau, Denormandie,
Dufaure, etc.
Beaucoup font partie de plusieurs réunions,
MM. Bazille, Calmon, Crémieux, Griffe, Vissa-
guet, Lenoël, Labiche, Honnoré, Jouin, Hé-
brard, Vivenot, Callen, etc. Nous nous som-
mes bornés en ce cas à les placer dans la liste
de la réunion dont ils suivent plus particu-
lièrement les discussions et la politique.
*
♦ #
Une question qui se pose aujourd'hui au Sé-
nat, c'est le remplacement, dans les commis-
sions chargées d'examiner les projets de loi
déposés depuis longtemps déjà, des sénateurs
non réélus. Il est des commissions dans les-
quelles cinq membres manquent.
Il n'est guère possible de les faire remplacer
purement et simplement par de nouveaux sé-
nateurs.
Voici de quelle façon on paraît décidé à pro-
céder :
Tout le travail fait dans ces commissions
ser i annulé.
De nouvelles commissions seraient nommées
qui examineront les projets de lois, et qui ap-
porteront dans cet examen une manière de
voir plus conforme aux vœux de la majorité
nouvelle.
*
* «
Les bureaux du Sénat nommeront demain
la commission des finances.
*
'* -fèé
La gauche républicaine de la Chambre a
tenu sa séance réglementaire du mercredi, à
4 heures, dans la salle du boulevard des Ca-
pucines.
M. Pascal Duprat présidait. Le nombre des
députés présents était considérable, mais
sur l'observation de quelques membres, qu'il
n'y avait pas lieu de commencer une discus-
sion sur le programme du gouvernement
avant que ce document ait été communiqué
aux Chambres, on a ajourné toute délibéra-
tion sur la situation.
Le bureau du groupe a été chargé de le
convoquer aussitôt que le programma du ca-
binet sera officiellement connu.
*
» m
Aujourd'hui, M. Dufaure lira le programme
du gouvernement au Sénat, et M. de Marcère
à la Chambre.
Aussitôt après, un député (on parle de M.
Ribot) déposera une demande d'interpella-
tion sur ce programme, au nom de plusieurs
de ses collègues.
La discussion de cette interpellation sera
fixée sans doute à lundi, sur la demande du
gouvernement.
ARMAND LANDRIN.
,------ i
POUR 14 FRANCS
Un de nos confrères de province, le
rédacteur en chef de Y Avenir du Jura,
vient de recevoir lalettre suivante, qu'il a
publiée dans ses colonnes et que nous
reproduisons d'après lui :
Champvans-les-Dôle, 15 décembre 1878.
Monsieur le directeur,
Je me mariais samedi 14 décembre, au maire
seulement, vu que le curé de Champvans exi-
geait 14 fr. de dispense.
Le lendemain de mon mariage, dimanche
15 décembre, M. le curé monta en chaire et
dit que ma femme avait trainé sa couronne
et sa robe blanche dans la boue. Ici je pré-
tends qu'il se trompe. Il n'y avait pas de boue
ce jour-là, mais vingt centimètres de neige.
Le curé ajouta que mon mariage à la mai-
rie, n'ayant pas été confirmé par l'Eglise,
était illégitime; que nous allions vivre en con-
cubinage ; que si nous avions des enfants, ce
seraient des bâtards et qu'ils seraient bannis
de l'Eglise !
Voilà ce que c'est que d'avoir refusé les qua-
torze francs 1
Je voudrais bien savoir, monsieur le direc-
teur si M. le curé de Champvans avait le droit
de dire tout cela au public, et si je n'étais pas
libre de me passer de ses services, qu'il vou
lait me faire payer trop cher selen moi.
Agréez, je vous prie, l'assurance, etc.
Etienne JEANNIN.
Je suis fort aise, ami Etienne, que vous
ayez posé cette question dans un jour-
nal pour que j'aie occasion d'y répondre
par la voie de la presse.
Oui, vous étiez libre, ami Etienne, et
très libre, absolument libre de vous pas-
ser des services du curé. Votre mariage
n'en est ni moins bon, ni moins valable
au regard de la loi. Vos enfants naîtront
légitimes et citoyens français, parce qu'il
n'y a que l'officier de l'état-civil, enten-
dez-vous bien, ami Etienne, qui ait le
droit de prononcer les paroles solennel-
les en vertu desquelles vous et votre
femme vous êtes liés à tout jamais.
La loi n'a point voulu que l'on payât le
maire pour \a peine qu'il prend de les pro-
noncer. C st qu'à proprement parler,
ami Etienne il ne vous rend pas de ser-
vice. C'est vous qui, en contractant un
bon mariage, en promettant de donner
des enfants à la patrie, de les nourrir et
de les élever, c'est vous qui rendez ser-
vice à la communauté, et elle signe au
contrat, par les mains de l'officier civil,
parce que c'est son intérêt à elle que ce
contrat soit autnentique, et qu'il ne *»•-'
se être rompu par un caprice l'une des
deux parties, -,le l'une des
Vous n' î l,-* *-
VS n'aI::'z pas le droit de vous pas-
se_ ae cette signature que le maire ap-
-- -
pose à votre contrat et de la consécration
qu'il lui donne. Il est donc juste que vous
n'ayez pas un sou à débourser pour cela,
et aussi n'a-t-on jamais rien songé à exi-
ger de vous à la marie.
Le curé vous rend, au contraire, un
service dont vous pouvez, ami Etienne,
aisément vous passer. Il le tarife à sa
guise, cela est son affaire. Peut-être trou-
verez-vous surprenant que ce soit le seul
fonctionnaire qui, payé par l'Etat pour
remplir les offices de sa charge, exige
encore du public une rémunération su-
rérogatoire. Mais il en va de même dans
beaucoup de professions, peu relevées,
d'ailleurs, où l'employé ajoute à ses émo-
luments ce que les Italiens appellent des
bonnes mains, et nous des pourboires.
Le prêtre, ami Etienne, n'est pas fier.
Il a inventé cet axiome amusant, que ie
prêtre doit vivre de l'autel. Mais il a soin,
comme disait l'illustre Basile, d'y man-
ger à deux râteliers : à l'un, il tire le foin
du gouvernement, qu'il décrie et insulte ;
et à l'autre, il prend le foin du public, un
foin plantureux qu'il fourre ensuite dans
ses bottes.
Le digne curé de Champvans estimait
sa bénédiction ou sa dispense, ne sais le
quel, quatorze francs. C'était un prix à
débattre. Vous avez jugé qu'il était sur-
fait ; vous n'avez pas voulu être refait,
votre mariage n'en a pas été moins fait,
et le curé vous a dit votre fait, c'est par-
fait.
Vous vous plaignez aux journaux:
mais, ami Etienne, c'est devant les tribu-
naux qu'il fallait porter vos doléances.
Non, certes, un oint, tout oint qu'il soit,
n'a point le droit de traite r; publique-
ment, du haut de la chaire chrétienne,
une femme légitime de concubine, et de
lui promettre des bâtards.
Si l'estimable curé de Champvans s'est
en effet laissé emporter à ces vivacités
de paroles, elles constituent un outrage
nettement caractérisé, qui tombe sous
l'action de la loi.
Maintenant, ami Etienne, si j'ai un
conseil à vous donner, c'est de vous en
tenir là. Pardonnez à ce brave homme de
prêtre le dépit qu'il a de se voir frustré
de vos quatorze francs. C'est que qua-
torze francs, c'est une somme ! et la preu-
ve, c'est que le ministre du Seigneur,
plutôt que d'en rabattre un sou, a préféré
vous condamner à un acte qu'il regarde,
lui, comme un motif de damnation éter-
nelle. Oui, vous voilà pour quatorze
francs, condamné à l'enfer à perpétuité.
Nous irons ensemble, ami Etienne;
nous cuirons de compagnie. En attendant,
vivez en joie, et faites-nous, des enfants
que vous aurez, de bons citoyens fran-
çais. — Arnen !
FRANCISQUE SARCEY.
L'agence Havas nous communique la dé-
pêche suivante :
Rome, 15 janvier, soir.
L'Italie dit que M. Depretis et le marquis
de Noailles ont signé aujourd'hui le traité pro-
visoire de commerce et de navigation entre
l'Italie et la France.
Ce traité, qui est applicable pendant tout
le cours de l'année 1879, accorde réciproque-
ment aux deux pays le traitement de la na-
tion la plus favorisée.
En Italie, la nation la plus favorisés actuelle-
ment est l'Autriche.
En Franco, les marchandises de provenance
italienne jouiront du traitement accordé à
l'Espagne, la Suède, etc.
Ullalie ajoute que le nouveau traité cons-
titue une amélioration notable pour le com-
merce des deux pays. Le traité a, en outre,
un très-grand avantage en ce sens qu'il réta-
blit une entente cordiale entre l'Italie et la
France en matière commerciale. En effat il
nous fait sortir de l'application des tarifs gé-
néraux, si nuisibles aux intérêts du commerce
des deux pays; on aura ainsi le loisir de rédi-
ger un traité de commerce définitif qui pour-
ra entrer en vigueur en 1880.
INFORMA TIONS
Le conseil des ministres s'est réuni hier
matin au palais de l'Elysée, sous la pré-
sidence du maréchal de Mac-Mahon et les
dernières modifications au programme y
ont été discutées et adoptées.
Le conseil, réuni à neuf heures, s'est
séparé à onze heures.
Par décret en date du 14 janvier, M.
Challemel-Lacour, sénateur, a été nommé
ambassadeur de France près la Confédé-
ration suisse, en remplacement de M le
comte d'Harcourt, admis dans le cadre de
la disponibilité de son grade.
Voici quelques renseignements à peu
près certains sur les nominations dans la
Légion d honneur accordées à l'occasion
du 1er janvier. Parmi les nominations fai-
tes sur la proposition du ministre de l'ins-
truction publique, des cultes et des beaux-
arts, figurent lessuivantes
Au grade d'officier :
MM. Gaston Boissier, maître de confé-
rences à 1 Ecole normale; Charles, recteur
de 1 Académie de Lyon; Gustave Doré
Seraient nommés chevaliers :
MM. Maspéro, professeur au Collège de
France, Peter, professeur à la Faculté de
médecine; Merlet, professeur au lycée
Louis-le-Grand; Buisson, inspecteur gé-
néral; Porcher, directeur de l'école Tur-
got; Eugène Muller, bibliothécaire de l'Ar-
senal; Gustave Droz; André Theuriet;
Paul Ferrier; Emile Pessard.
Le ministère des finadtes dispose de
26 décorations.
M. Humbert, sénateur, procureur géné-
ral près la cour des comptes, M. Charles
Rameau, inspecteur des finances, fils du
député deSeine-et-Oise, M. Nicolle, agent
comptable du Trésor, seraient nommés
chevaliers.
Au ministère de la justice, seraient nom-
més officiers de la Légion d'honneur :
M. Thiriot, conseiller à la cour de cas-
sation ;
M. Delisle, procureur de la République
au tribunal de première instance de Pa-
ris.
Seraient nommés chevaliers :
MM. Montaubin, bprocureur général à
Riom ; Poux-Franklin, procureur général
NiïfflHi N' 1585 MS Cli "i..lr. i Pari. i « Grattais 9 KprififfiU t 10 CiiiU.¡Î; Vendredi 17 liMnil WW
E.
LE XIX* SIECLE
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6, Place de la Bourse, 6
BULLETIN
•
Paris, 16 Janvier 1879.
Nous avons hier quelque peu anticipé
sur les résolutions du Sénat en annon-
çant l'élection de M. Martel comme prési-
dent du Sénat. L'honorable sénateur avait
été seulement désigné mardi par les grou-
pes de la gauche du Sénat pour les fonc-
tions de président. Le Sénat a ratifié ce
choix dans la séance d'hier par 153 voix.
MM. le comte Rampon, Leroyer et Eugène
Pelletan ont été nommés vice-présidents.
Le Journal officiel d'hier matin a publié
un décret aux termes duquel M. Challe-
mel-Lacour est nommé ambassadeur de
France près la confédération suisse.
Le même journal publie en outre des
nominations d'un général de division et
de plusieurs généraux de brigade.
Les dépêches de Constantinople conti-
nuent d'annoncer la prochaine signature
du traité définitif entre la Russie et la
Turquie, on va même jusqu'à assurer que
ce traité serait signé aujourd'hui. On com-
mence à nous indiquer quelles sont les
conditions de ce nouveau traité. La Rus-
sie aurait accepté la demande de la Por-
te, qui insistait pour obtenir une réduction
de cent millions de roubles sur l'indem-
nité de guerre et le droit de payer cette
indemnité en roubles papier. Le gouver-
nement russe aurait également accepté la
renonciation à une indemnité pour les
Bulgares, les Grecs et les Russes émi-
grants. Si ces nouvelles sont exactes, l'in-
demnité de guerre sera réduite dans une
assez large proportion. La Russie en sera-
elle plus tôt et mieux payée ? C'est là une
autre question, que les renseignements re-
çus jusqu'à présent ne nous permettent
nas de résoudre encore.
Les pouvoirs de la commission de la
Roumélie orientale sont prorogés pour
trois mois, ainsi que l'avait proposé la
Porte; toutes les puissances ont donné
leur assentiment à ce projet. Pendant ce
délai, l'administration restera entre les
mains de la Russie ; mais l'administration
financière reste confiée à la commission.
La Porte, qui paraissait d'abord disposée
à mener activement les négociations avec
la Grèce relativement à la restification des
frontières, semble depuis quelques jours
susciter de nouveaux obstacles. Elle refuse,
malgré les vives instances du cabinet d'A-
thènes, d'adjoindre un troisième commis-
saire à ceux qu'elle a déjà nommés et de
fixer le lieu et la date de la réunion de la
commission.
Une erreur s'est glissée dans les rensei-
gnements que nous avons donnés hier sur
la question de l'émancipation des juifs en
Roumanie. Les Chambres roumaines n'ont
pas encore approuvé les projets relatifs à
l'émancipation, elles ont seulement décidé
qu'elles s'occuperaient de ces projets quand
le moment serait venu. En conséquence,
l'Angleterre, la France et l'Italie ont ré-
solu de ne pas reconnaître l'indépendance
de la Roumanie tant qu'elle n'aura pas
rempli à l'égard des juifs les conditions
que lui impose le traité de Berlin.
La Presse de Vienne annonce que la
Russie 11 formellement refusé à Shire-Ali
sa médiation dans le conflit actuel avec
l'Angleterre. Une dépêche de Taschkend,
en date du 13 janvier, donne quelques
nouveaux détails sur les mouvements de
Shire-Ali. Le général Kauffmann aurait,
d'après cette dépêche, invité l'émir à se
rendre à Taschkend. Shire-Ali est pré-
cédé par neuf éléphants et deux mille che-
vaux portant &es femmes, le trésor et les
bagages. L'émir reçoit journellement des
nouvelles de son fils Yacoub, sur lequel
l'or anglais commence à exercer son in-
fluence, si on prête foi à des rapports re-
çus de bonne source. Il est probable que
Yacoub usurpera bientôt le trône de son
père. Dans sa lettre aux généraux anglais,
l'émir dit que, quand il a quitté Caboul,
il n'a laissé à Yacoub que 900,000 dollars.
E. BARDIER.
JIiIo.. de -P..!..
mwm BOURSE DP MÏS
76 fr. 42 i/2, 35.
a 0/0 amoi;~l 79 fr. 27 /2.
3 0/DamorUasabla;; ^fr. 31 1/4, 21 1/4, w 3/4.
'lure. ii fr. 50.
3|1 fr. 25, 253 12.
Egwte. --. 72 fr.
Hongrois 7J "•
v-, om -
On annonce un décret du gouverne-
ment accordant grâce entière à 2,000
personnes coifcjlamnées pour participa-
tion à la Commune.
N'y seraient point compris : 1 les an-
ciens membres du Comité central et de
la Commune; 29 les individus condamnés
pour crimes de droit commun, assassi-
nat, pillage, etc. ; 3" les individus ayant
subi, antérieurement à la Commune, des
condamnations à des peines afflictives
et infamantes. „
Ces trois catégories forment un total
de trois à quatre cents condamnés exclus
du bénéfice de la mesure de clémence
adoptée par le gouvernement.
Ainsi tous les égarés, recouvrant la
liberté, rentreraient en France. Il ne res-
terait en Nouvelle-Calédonie que les mal-
faiteurs.
Par ce décret qui doit paraitre au Jour-
:nal officiel aujourd'hui même, le gouver-
inement espère en finir avec les agitations
factices que cause périodiquement 1 irri
tante question de l'amnistie.
Grâce sera faite à tous ces malheu-
reux gardes nationaux fédérés qui ont
expié par sept ans de déportation l'éga-
rement de 1871.
Et si, après cela, MM. tel ou tel, en
quête d'une popularité de triste aloi. sou-
lèvent encore la question de l'amnistie,
le gouvernement pourra leur répondre :
« Voici la liste des 400 condanés
qui restent avec les extraits des casiers
judiciaires enregard. Auquel de ces ban-
dits vous intéressez-vous? et si vous
nous demandez d'amnistier ceux-ci, pour-
quoi ne nous demandez-vous pas de
prendre une mesure plus radicale et de
donner la volée à tous les criminels
qui peuplent les prisons ? »
Nous sommes d'avis, nous, que la me-
sure prise aujourd'hui par le gouverne-
ment, si elle répond à ce que l'on annon-
ce, sera très largement suffisante. Nous
n'y voudrions qu'un amendement : ce se-
rait qu'on se servît du mot d'amnistie
générale au lieu du mot grâces, parce
que, de la sorte, la question de l'amnistie
serait plus sûrement enterrée. Mais, en-
tre le gouvernement accordant ces 2,000
grâces et les quelques députés ou jour-
nalistes qui réclament « l'amnistie plé-
nière », nous n'hésitons pas.
Et puisque l'occasion s'offre de nou-
veau de regarder en face cette question
de l'amnistie plénière, nous dirons fran-
chement ce qu'on en pense hors de chez
nous et chez nous, en Europe et en
France.
En Europe, au moment où, dans les
Etats monarchiques, souffle un vent de
réaction, depuis les attentats de Passa-
nante, de Moncasi, de Hœdel et de Nobi-
nante, l'idée d'amnistie plénière ne sou-
ling,
lève que des préventions. Et peu importe
que les préventions soient justes ou in-
justes ; nous ne considérons que l'effet
produit.
En France, sur dix millions d'élec-
teurs, il y en a plus de neuf millions dont
jamais l'esprit ne s'est arrêté sur l'idée
d'amnistie plénière, ou qui ne l'ont ja-
mais considérée qu'avec horreur.
Et cela est si vrai que, si vous rassem-
blez toutes les professions de foi des
candidats à la Chambre en octobre 1877
et des candidats au Sénat en janvierl879,
vous n'en trouverez pas deux douzaines
qui aient cru devoir parler d'amnistie
plénière à leurs électeurs..
C'est le sujet qu'on a le plus soi-
gneusement évité au cours de ces deux
grandes périodes électorales ; et ceci ré-
pond assez, semble-t-il, aux rhéteurs de
la presse et aux apprentis tribuns qui pré-
tendent que l'amnistie est ce qui tient le
plus à cœur à la France, que c'est la ques-
tion importante, la question capitale du
moment.
N'en déplaise aux cinq ou six ténors qui
vivent sur l'amnistie plénière comme sur
un ut de poitrine, leur thème favori d'élo-
quence est le moindre sujet des préoccu-
pations de ces masses profondes qui ont
fait la République, qui sont la France,
et par qui la France est ce qu'elle est.
La France n'est point ennemie de la
clémence, et, généreuse même avec ses
ennemis, elle est plus généreuse encore
envers ses enfants égarés.
Quand on lui apprendra que 2,000
pauvres diables d'insurgés de 1871, qui
ont suffisamment expié le mal qu'on leur
a fait faire, ont reçu grâce entière et dé-
firiitive, elle trouvera que c'est bien. Et
si on pouvait lui apprendre que ces 2,000
grâces prendront le nom d'amnistie gé-
nérale, elle dirait : « Cela est plus simple
et plus politique, et cela vaut encore
mieux. »
Mais si les avocats de trois ou quatre
cents coquins,aussi peu dignes d'amnis-
tie que Billoir,montaient à la tribune pour
y chercher des effets d'audience, elle s'é-
crierait qu'à la fin il se fait temps de la
laisser tranquille, et que la République
qu'elle entend maintenir est une Républi-
que honnête et non point un repaire de
brigands.
EUG. LrBERT.
PROMETTRE & TENIR
Aujourd'hui, sans délai ni remise, le
cabinet du 14 décembre 1877 fera con-
naître au Sénat et à la Chambre des
députés son programme de gouverne-
ment. Je dis programme et non déclara-
tion, car si le ministère n'est pas nou-
veau, la situation est nouvelle, et le
Parlement va se trouver en présence d'un
cabinet rajeuni, transformé, transfiguré,
par cela seul que les élections du 5 jan-
vier l'ont mis hors de page.
Le Sénat, corps savant et grave, re-
cruté en grande partie dans l'élite du
monde politique, attend cette lecture
avec une bienveillante curiosité. Quoique
renouvelé d'hier, il se connaît, il connaît
la France, et il s'est fait une opinion
motivée sur les honnêtes gens qui mè-
nent nos affaires depuis plus d'un an. Il
n'a pas cru devoir se préparer à des se-
cousses électriques; rien ne l'étonne-
rait plus qu'une grêle d'heureuses
nouveautés, de réformes brillantes,
de merveilles législatives tombant du
ciel en masse et en profusion, comme des
alouettes rôties. M. Dufaure est sûr de le
satisfaire à meilleur compte. Pour peu
qu'il se donne la peine de constater que
le parti sans nom est forcé dans ses der-
niers retranchements, que tous les mo-
narchistes français sont désormais des
factieux, et que nous sommes en Répu-
blique, le vieux garde - des sceaux sera
chaudement applaudi.
A la Chambre des députés, le succès du
gouvernement nous semble moins assuré.
Il s'agit, là, d'enlever à l'assaut une As-
semblée jeune,nerveuse,hérissée de soup-
çons et de ressentiments plus ou moins
légitimes, mais sincères, loyaux, et d'au-
tant plus forrlfidables. N'oublions pas, je
s çn griév# nous voulons raisonner
sainement, que tous les députés des gau-
ches, pour arriver à Versailles, ont dû
forcer deux ou trois lignes de fonction-
naires recrutés, enregimentés et ar-
més contre eux, et que ces ennemis
officiels du gouvernement républicain
ont reformé leurs rangs après l'action,
et qu'ils mangent encore presque tous
le pain de la République. Sachons bien
que dans les bureaux de la Chambre, dans
les couloirs, dans les salons, chaque
fois que trois députés de la gauche la
plus sage et la plus modérée se trouvent
réunis, le premier qui prend la parole se
plaint d'avoir retrouvé dans sa circons-
cription les magistrats, les collecteurs,
les bonzes, l'agent voyer, l'inspec-
teur primaire, les messieurs de la
poste, et généralement tous ceux qui
lui ont fait une guerre implacable sous
les ordres de MM. de Broglie et de Four-
tou, sauf les maires et le sous-préfet. Le
second député s'écrie : C'est mon histoire
que vous racontez là! Et le troisième
ajoute qu'il en a vu tout autant, car les
arrondissements de France se ressem-
blent comme à la Halle les œufs d'un pa-
nier.
Nos députés sont donc en proie à une
exaspération unanime, et plus irrités, je
suppose, que le pays lui-même, car cha-
cun d'eux résume et concentre en son
âme tous les mécontentements de tous
ses électeurs. Ils ont de plus ce que les
électeurs, heureusement, n'ont pas : l'im-
patience et l'importance. Notre peuple,
en gros, est tranquille, modeste, con-
servateur presque à l'excès ; indifférent
aux questions de personnes autant que
dévoué aux principes. Les neuf dixièmes
et demi des citoyens croiraient qu'on
leur parle grec si l'on tentait de leur
expliquer les finesses de l'élection de M.
Martel, notre excellent ami, et les raisons
qui l'ont fait préférer à deux autres séna-
teurs également populaires, M. Duclerc
et M. Jules Simon. Aux yeux de la majo-
rité nationale, un bon républicain en
vaut un autre, et les nuances ne sont
rien pourvu que la couleur soit bonne.
Pareillement, ce peuple cordial et
sensé néglige volontiers les verrues d'une
figure sympathique, et les légers zigzags
d'un ministère qui tend au bien. Il est
sûr et certain que la France est lasse de
nourrir, dans les emplois publics, les ad-
versaires déclarés du gouvernement éta-
bli. Mais cette lassitude n'est pas une fiè-
vre brûlante ; on a du temps ; on est sûr
de soi ; on aime le bon ordre et la tran-
quillité ; on redoute les crises ministé-
rielles ; on aimera mieux, s'il le faut,
subir quatre ou cinq mois encore un subs-
titut, un percepteur ou un juge de paix
détestable, que de rester huit jours sans
gouvernement. Bien ou mal, nous som-
mes ainsi faits, et l'on ne nous refera pas
de sitôt, sauf miracle.
Voilà des réflexions terriblement bour-
geoises, mais qu'il n'est peut-être pas
inopportun de soumettre le 16 janvier aux
honorables représentants du suffrage
universel. Moi qui vous parle, je serai
peut-être moins froid et moins clair-
voyant dans quelques heures, à Ver-
sailles, au milieu du brouhaha de la
Chambre. Cette Chambre est capable
de s'emporter sur un mot malsonnant
dans un morceau de deux ou trois
cents lignes. Peut-être même est-elle
déjà indisposée contre ce document
qu'elle n'a pas entendu. Ce qu'elle veut,
ce qu'elle réclame, ce qu'elle avait en
quelque sorte le droit d'espérer, c'était
l'exécution générale de tous les animaux
rétrogrades qui broutent le budget. Elle
attendait des actes, on va lui donner des
paroles ; cela seul est un mécompte pour
tous, et pour les plus nerveux un af-
front.
Il ne faudrait pourtant pas oublier que
le cabinet présidé par M. Dufaure n'est
libre de ses mouvements que depuis dix
jours, et qu'en dix jours, à moins de
bousculer tout un pays, on n'abat pas
grande besogne. Si nos ministres, dont
quelques-uns, comme M. de Marcère,
ont répondu pleinement à l'espoir du
pays républicain, prennent l'engagement
de bien faire, pourquoi la Chambre ne
leur ouvrirait-elle pas un crédit de deux
ou trois mois? Il sera toujours temps de
les mettre en demeure, ou de les renverser
par un ordre du jour, si aux prochaines
giroflées celui-ci est atteint et convaincu
d'inertie, celui-là de faiblesse, et si cet
autre n'a pas voulu se corriger du seul
défaut qu'on lui reproche, le défaut d'a-
voir quatre-viagts ans.
ABOUT.
LE PARLEMENT
COURRIER DU SÉNAT
Election du bureau : M. Martel est nom-
mé président par 153 suffrages contre 81 à
M. le duc d'Audiffret-Pasquier. Les ap-
plaudissemennts de la gauche ont salué
cette nomination, et c'était justice. M. Mar-
tel est un des hommes qui honorent le
plus le parti républicain. Sans remonter
aux débats parlementaires de la fin de
rempire, où il fit entendre à diverses re-
prises une parole honnête, convaincue, et
souvent élevée, il suffit d'évoquer des
souvenirs encore récents pour marquer
la portée et le véritable caractère de son
élection. Personne en France n'a oublié
cette mémorable séance du Sénat où le
garde des sceaux du ministère Jules Si-
mon, M. Martel, s'éleva avec sne cha-
leureuse indignation contre les magis-
trats des commissions mixtes et ., flétrit
énergiquement cette abominable institu-
tion. Il y eut le lendemain dans le pays
un cri de joie, comme une manifestation
de la conscience publique, et la France fut
reconnaissante au vaillant ministre de sa
courageuse intervention. Elle applaudira
aujourd'hui à son élection comme elle ap-
plaudissait, il y a plus d'un an, à ses nobles
et éloquentes paroles.
MM. le comte Rampon, Leroyer, et Pel-
letan ont été élus vice-présidents avec le
même nombre de suffrages, à une voix
près : pour le quatrième vice-président,
deux membres de la droite, MM. de Ker-
drel et de Ladmirault sont en ballottage.
Les secrétaires élus sont MM. Bernard,
Scheurer-Kestner, Mazeau et Casimir
Fournier ; et les questeurs, MM. Toupet
des Vignes, Baze et Pélissier. 175 voix ré-
publicaines toutes rondes, s'il vous plaît !
Et dire qu'il y a à peine un mois, les 175
voix étaient réactionnaires !. un mois,
monsieur de Broglie, un simple mois!.
EMMANUEL ARÈNE.
.00
Mouvelles parlementaires
On racontait hier, dans les couloirs du Sé-
nat, avant la séance, qu'en raison de diverses
circonstances, M. Martel avait un moment
songé à renoncer à la candidature au siège de
président du Sénat, mais M. Martel, en arri-
vant à Versailles, a annoncé qu'il n'en était
rien, et que, puisque ses amis l'avaient dési-
gné pour les présider, il accepterait cet hon-
neur avec reconnaissance.
Le bruit a couru aussi qu'un premier tour
de scrutin pourrait bien être nul, cent ou
cent vingt voix se portant sur M. Martel,
une centaine encore sur M. d'Audiffret-Pas-
quier, quarante ou cinquante sur M. Jules Si-
mon, et que les voix des droites, en ce cas,
pourraient bien faire une manœuvre, au
second tour, pour empêcher l'élection de M.
Martel.
Mais ces intrigues de la droite n'ont pu avoir
aucune suite : M. Jules Simon, avant le com-
mencement du vote, a déclaré qu'il déclinait
la candidature.
M. Martel et M. d'Audiffret-Pasquier se sont
donc trouvés seuls en présence. On sait le ré-
sultat : dès le premier tour, M. Martel a été
élu par 153 voix, contre 81 données au can-
didat des droites.
fi
• ¥
Les droites du Sénat ont tenu hier deux
séances, une première à Paris, le matin, uns
autre dans un des bureaux du Sénat, à une
heure. Elles se sont occupées de préparer l'in-
trigue à laquelle nous faisions allusion tout à
l'heure, et de désigner les candidats aux di-
vers postes du bureau, et dont les bonapar-
tistes réclamaient quelques-uns.
*
¥ *
Tous les nouveaux membres du Sénat, à
peu près, sont arrivés à Versailles.
*
* »
Les bureaux du Sénat, tirés au sort hier, se
répartissent ainsi : dans huit, la majorité ap-
partient à la gauche ; dans un seul, le huitiè-
me bureau, la majorité est à droite.
*
* *
Le classement des nouveaux sénateurs dans
les groupes républicains est maintenant à peu
près terminé. Ils se sont fait déjà inscrire
presque tous chez les questeurs des diverses
réunions.
Voici la liste complète des membres inscrits
à chaque groupe ; les noms des nouveaux sé-
nateurs sont suivis d'un astérique :
Gauche républicaine
Adam.
Arago.
Barthélemy-St-Hilaire.
Bazille (*).
Billot.
Bonnet.
Bozérian.
Brun.
Callen (*).
Camparan (*).
Carnot.
Chardon.
Chavassieu (*).
Chaumontel.
Charton (Edouard).
Cherpin (*).
Cuvinot.
Delacroix.
Delord (*).
Desmazes.
Duclerc.
Dupouy (*).
Dutilleul H.
Eymard Duvernay.
Faidherbe H.
Jules Favre.
Faye (*).
Fayolle. ,
Fourcand.
Fournier (*).
Frébault.
Freycinet.
Garnier.
George.
Griffe (*).
Guillemot.
Ctuinot (*).
Guyot-Lavaline (*)•
Hérold.
Honnoré (*).
Humbert.
Issartior (*).
Jouin (*).
Labiche (J.) (*).
Labiche (E.).
Laborde (*).
Lacomme.
Lamorte.
Bastard (*).
Leblond (*).
Lenoël (*).
Leroyer.
Littré.
Lucet.
Lur-Saluces (*).
Magnin.
Malens.
Martin (Henri).
Massot.
Mazeau.
Merlin (*)
Michal Ladichère.
Morin (Paul).
Oudet.
Pin.
Pomel.
Pons (*).
Rampont,
Rivière,
Robin.
Roger Marvalse (*).
Roussel (*).
Rozières (*)-
Salneuve.
Simon (Jules).
Tamlsier.
Tenaille-Saligny (*).
Thurel.
Valentin.
Varroy.
Vigarozy.
Vissaguet (*).
Vlvenot (*).
Oentre. Gauche
Arbel.
Bérenger.
Bernard.
Bertauld.
Blanc.
Calmon.
Chanzy.
Claudot (*).
Claude.
Gordier.
Cornil.
Cunin-Grldaine.
Dauphin-
Denis 0.
Duboys-Fresnay.
Dufresne (*).
Dumesnil.
Feray.
Foubert.
Fouchfer de Careil.
Gaulthler de Rumilly.
Gayot.
Gilbert-Boucher.
Gouin.
Hébrard (*),
Huguet,
Jaurès.
Jobard.
KjftBtz. >
Laboulaye.
Lagache (*).
Lasteyrie.
Lavergne.
Luro.
Malleville.
Mangini.
Martel.
Massiet du Biest (*).
Masson de Morfontaine
Meinadier.
Pâlotte.
Pélissier.
Pothuau.
Rampon (comte).
Rémusat (*).
Robert Dehault.
Robert de Massy (*).
Roger (comte).
Roques (*).
ua saint-F»"" ,
Da .., _"rra.
o*int-Vallier.
Say.
Schérer.
Teisserenc de Bort.
Toupet des Vignes.
Tribert.
Voisins-Lavernière.
Waddington.
Union républicaine
Barne (*).
Cazot (*).
Challemel-Lacour.
Combescure (*).
Corbon.
Crémieux.
Dufay (*).
Ferrouillat.
Gazagne (*).
Laget.
Laeerve.
Laurent-Pichat.
Lelièvre.
Massé (*).
Mathey (').
Pelletan.
Peyrat.
Scheurer Kestner.
Schœlcher.
Testelin.
Tolain.
Victor Hugo.
Un certain nombre de membres de la ma-
jorité sénatoriale ne sont encore inscrits dans
aucun groupe : MM. Perret, Ronjat, Baze,
Chabron, Demole, d'Andlau, Denormandie,
Dufaure, etc.
Beaucoup font partie de plusieurs réunions,
MM. Bazille, Calmon, Crémieux, Griffe, Vissa-
guet, Lenoël, Labiche, Honnoré, Jouin, Hé-
brard, Vivenot, Callen, etc. Nous nous som-
mes bornés en ce cas à les placer dans la liste
de la réunion dont ils suivent plus particu-
lièrement les discussions et la politique.
*
♦ #
Une question qui se pose aujourd'hui au Sé-
nat, c'est le remplacement, dans les commis-
sions chargées d'examiner les projets de loi
déposés depuis longtemps déjà, des sénateurs
non réélus. Il est des commissions dans les-
quelles cinq membres manquent.
Il n'est guère possible de les faire remplacer
purement et simplement par de nouveaux sé-
nateurs.
Voici de quelle façon on paraît décidé à pro-
céder :
Tout le travail fait dans ces commissions
ser i annulé.
De nouvelles commissions seraient nommées
qui examineront les projets de lois, et qui ap-
porteront dans cet examen une manière de
voir plus conforme aux vœux de la majorité
nouvelle.
*
* «
Les bureaux du Sénat nommeront demain
la commission des finances.
*
'* -fèé
La gauche républicaine de la Chambre a
tenu sa séance réglementaire du mercredi, à
4 heures, dans la salle du boulevard des Ca-
pucines.
M. Pascal Duprat présidait. Le nombre des
députés présents était considérable, mais
sur l'observation de quelques membres, qu'il
n'y avait pas lieu de commencer une discus-
sion sur le programme du gouvernement
avant que ce document ait été communiqué
aux Chambres, on a ajourné toute délibéra-
tion sur la situation.
Le bureau du groupe a été chargé de le
convoquer aussitôt que le programma du ca-
binet sera officiellement connu.
*
» m
Aujourd'hui, M. Dufaure lira le programme
du gouvernement au Sénat, et M. de Marcère
à la Chambre.
Aussitôt après, un député (on parle de M.
Ribot) déposera une demande d'interpella-
tion sur ce programme, au nom de plusieurs
de ses collègues.
La discussion de cette interpellation sera
fixée sans doute à lundi, sur la demande du
gouvernement.
ARMAND LANDRIN.
,------ i
POUR 14 FRANCS
Un de nos confrères de province, le
rédacteur en chef de Y Avenir du Jura,
vient de recevoir lalettre suivante, qu'il a
publiée dans ses colonnes et que nous
reproduisons d'après lui :
Champvans-les-Dôle, 15 décembre 1878.
Monsieur le directeur,
Je me mariais samedi 14 décembre, au maire
seulement, vu que le curé de Champvans exi-
geait 14 fr. de dispense.
Le lendemain de mon mariage, dimanche
15 décembre, M. le curé monta en chaire et
dit que ma femme avait trainé sa couronne
et sa robe blanche dans la boue. Ici je pré-
tends qu'il se trompe. Il n'y avait pas de boue
ce jour-là, mais vingt centimètres de neige.
Le curé ajouta que mon mariage à la mai-
rie, n'ayant pas été confirmé par l'Eglise,
était illégitime; que nous allions vivre en con-
cubinage ; que si nous avions des enfants, ce
seraient des bâtards et qu'ils seraient bannis
de l'Eglise !
Voilà ce que c'est que d'avoir refusé les qua-
torze francs 1
Je voudrais bien savoir, monsieur le direc-
teur si M. le curé de Champvans avait le droit
de dire tout cela au public, et si je n'étais pas
libre de me passer de ses services, qu'il vou
lait me faire payer trop cher selen moi.
Agréez, je vous prie, l'assurance, etc.
Etienne JEANNIN.
Je suis fort aise, ami Etienne, que vous
ayez posé cette question dans un jour-
nal pour que j'aie occasion d'y répondre
par la voie de la presse.
Oui, vous étiez libre, ami Etienne, et
très libre, absolument libre de vous pas-
ser des services du curé. Votre mariage
n'en est ni moins bon, ni moins valable
au regard de la loi. Vos enfants naîtront
légitimes et citoyens français, parce qu'il
n'y a que l'officier de l'état-civil, enten-
dez-vous bien, ami Etienne, qui ait le
droit de prononcer les paroles solennel-
les en vertu desquelles vous et votre
femme vous êtes liés à tout jamais.
La loi n'a point voulu que l'on payât le
maire pour \a peine qu'il prend de les pro-
noncer. C st qu'à proprement parler,
ami Etienne il ne vous rend pas de ser-
vice. C'est vous qui, en contractant un
bon mariage, en promettant de donner
des enfants à la patrie, de les nourrir et
de les élever, c'est vous qui rendez ser-
vice à la communauté, et elle signe au
contrat, par les mains de l'officier civil,
parce que c'est son intérêt à elle que ce
contrat soit autnentique, et qu'il ne *»•-'
se être rompu par un caprice l'une des
deux parties, -,le l'une des
Vous n' î l,-* *-
VS n'aI::'z pas le droit de vous pas-
se_ ae cette signature que le maire ap-
-- -
pose à votre contrat et de la consécration
qu'il lui donne. Il est donc juste que vous
n'ayez pas un sou à débourser pour cela,
et aussi n'a-t-on jamais rien songé à exi-
ger de vous à la marie.
Le curé vous rend, au contraire, un
service dont vous pouvez, ami Etienne,
aisément vous passer. Il le tarife à sa
guise, cela est son affaire. Peut-être trou-
verez-vous surprenant que ce soit le seul
fonctionnaire qui, payé par l'Etat pour
remplir les offices de sa charge, exige
encore du public une rémunération su-
rérogatoire. Mais il en va de même dans
beaucoup de professions, peu relevées,
d'ailleurs, où l'employé ajoute à ses émo-
luments ce que les Italiens appellent des
bonnes mains, et nous des pourboires.
Le prêtre, ami Etienne, n'est pas fier.
Il a inventé cet axiome amusant, que ie
prêtre doit vivre de l'autel. Mais il a soin,
comme disait l'illustre Basile, d'y man-
ger à deux râteliers : à l'un, il tire le foin
du gouvernement, qu'il décrie et insulte ;
et à l'autre, il prend le foin du public, un
foin plantureux qu'il fourre ensuite dans
ses bottes.
Le digne curé de Champvans estimait
sa bénédiction ou sa dispense, ne sais le
quel, quatorze francs. C'était un prix à
débattre. Vous avez jugé qu'il était sur-
fait ; vous n'avez pas voulu être refait,
votre mariage n'en a pas été moins fait,
et le curé vous a dit votre fait, c'est par-
fait.
Vous vous plaignez aux journaux:
mais, ami Etienne, c'est devant les tribu-
naux qu'il fallait porter vos doléances.
Non, certes, un oint, tout oint qu'il soit,
n'a point le droit de traite r; publique-
ment, du haut de la chaire chrétienne,
une femme légitime de concubine, et de
lui promettre des bâtards.
Si l'estimable curé de Champvans s'est
en effet laissé emporter à ces vivacités
de paroles, elles constituent un outrage
nettement caractérisé, qui tombe sous
l'action de la loi.
Maintenant, ami Etienne, si j'ai un
conseil à vous donner, c'est de vous en
tenir là. Pardonnez à ce brave homme de
prêtre le dépit qu'il a de se voir frustré
de vos quatorze francs. C'est que qua-
torze francs, c'est une somme ! et la preu-
ve, c'est que le ministre du Seigneur,
plutôt que d'en rabattre un sou, a préféré
vous condamner à un acte qu'il regarde,
lui, comme un motif de damnation éter-
nelle. Oui, vous voilà pour quatorze
francs, condamné à l'enfer à perpétuité.
Nous irons ensemble, ami Etienne;
nous cuirons de compagnie. En attendant,
vivez en joie, et faites-nous, des enfants
que vous aurez, de bons citoyens fran-
çais. — Arnen !
FRANCISQUE SARCEY.
L'agence Havas nous communique la dé-
pêche suivante :
Rome, 15 janvier, soir.
L'Italie dit que M. Depretis et le marquis
de Noailles ont signé aujourd'hui le traité pro-
visoire de commerce et de navigation entre
l'Italie et la France.
Ce traité, qui est applicable pendant tout
le cours de l'année 1879, accorde réciproque-
ment aux deux pays le traitement de la na-
tion la plus favorisée.
En Italie, la nation la plus favorisés actuelle-
ment est l'Autriche.
En Franco, les marchandises de provenance
italienne jouiront du traitement accordé à
l'Espagne, la Suède, etc.
Ullalie ajoute que le nouveau traité cons-
titue une amélioration notable pour le com-
merce des deux pays. Le traité a, en outre,
un très-grand avantage en ce sens qu'il réta-
blit une entente cordiale entre l'Italie et la
France en matière commerciale. En effat il
nous fait sortir de l'application des tarifs gé-
néraux, si nuisibles aux intérêts du commerce
des deux pays; on aura ainsi le loisir de rédi-
ger un traité de commerce définitif qui pour-
ra entrer en vigueur en 1880.
INFORMA TIONS
Le conseil des ministres s'est réuni hier
matin au palais de l'Elysée, sous la pré-
sidence du maréchal de Mac-Mahon et les
dernières modifications au programme y
ont été discutées et adoptées.
Le conseil, réuni à neuf heures, s'est
séparé à onze heures.
Par décret en date du 14 janvier, M.
Challemel-Lacour, sénateur, a été nommé
ambassadeur de France près la Confédé-
ration suisse, en remplacement de M le
comte d'Harcourt, admis dans le cadre de
la disponibilité de son grade.
Voici quelques renseignements à peu
près certains sur les nominations dans la
Légion d honneur accordées à l'occasion
du 1er janvier. Parmi les nominations fai-
tes sur la proposition du ministre de l'ins-
truction publique, des cultes et des beaux-
arts, figurent lessuivantes
Au grade d'officier :
MM. Gaston Boissier, maître de confé-
rences à 1 Ecole normale; Charles, recteur
de 1 Académie de Lyon; Gustave Doré
Seraient nommés chevaliers :
MM. Maspéro, professeur au Collège de
France, Peter, professeur à la Faculté de
médecine; Merlet, professeur au lycée
Louis-le-Grand; Buisson, inspecteur gé-
néral; Porcher, directeur de l'école Tur-
got; Eugène Muller, bibliothécaire de l'Ar-
senal; Gustave Droz; André Theuriet;
Paul Ferrier; Emile Pessard.
Le ministère des finadtes dispose de
26 décorations.
M. Humbert, sénateur, procureur géné-
ral près la cour des comptes, M. Charles
Rameau, inspecteur des finances, fils du
député deSeine-et-Oise, M. Nicolle, agent
comptable du Trésor, seraient nommés
chevaliers.
Au ministère de la justice, seraient nom-
més officiers de la Légion d'honneur :
M. Thiriot, conseiller à la cour de cas-
sation ;
M. Delisle, procureur de la République
au tribunal de première instance de Pa-
ris.
Seraient nommés chevaliers :
MM. Montaubin, bprocureur général à
Riom ; Poux-Franklin, procureur général
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