Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1879-01-15
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 15 janvier 1879 15 janvier 1879
Description : 1879/01/15 (A9,N2583). 1879/01/15 (A9,N2583).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
ffiïviiat fflîî q Ne 2883 Prli du Numéro à Paris ? 1" Centimes Départements f 10 Centimes* Mercredi 15 Jintltr 1879,
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
S'adresser au Secrétaire de la Rédaction
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Régisseurs d'annonces : MM. LAGRANGE, CERF et (.'*>
6, Place de la Bourse, 6
MM. les Actionnaires du
XIX8 SIECLE sont avertis
qu'en execution de Fart. 18
des statuts, l'Assemblée gé-
nérale se reunira le mercredi
29 - janvier courant, à deux
heures, au siege de la So-
ciété, pour entendre le rap-
port du gérant et approuver,
s'il y a lieu, le chiffre du
dividende, qui est fixé pro-
visoirement, comme l'année
dernière, a :
580 fr. par action de mille fr ,
soit 58 0/0 du capital social.
Le gérant de la Société:
ABOUT.
Un certain nombre de nos abonnés des
départements se plaignent des retards qui
se produisent depuis quelques jours dans
la réception de leur journal.
Cette irrégularité ne peut être attri-
buée qu'à la neige, qui, sur plusieurs
points de la France, a complètement en-
travé le service de la poste.
ÎLi » ,é..*•
Paris, 14 Janvier 1879.
C'est aujourd'hui que doit, aux termes
de la constitution, commencer la session
de 1879. Le Sénat et la Chambre des dépu-
tés se réuniront cette après-midi à Ver-
sailles.
Les négociations relatives à la conclu-
sion du traité définitif entre là Turquie et
la Russie ne sont pas encore terminées.
On est d'accord à peu près sur tous les
points et notamment sur le chiffre de l'in-
demnité de guerre, mais il reste, parait-il,
une question importante à résoudre, celle
de l'époque à fixer pour l'évacuation. On
pense cependant que le traité sera signé
cette semaine. En tout cas, les Russes se
préparent à quitter Andrinople.
Ce n'est pas, d'ailleurs, sur ce traité
que portent les principales préoccupations
des puissances. Le terme fixé par le traité
de Berlin pour l'évacuation des provinces
turques arrive à grands pas ; c'est au mois
d'avril que les Russes doivent quitter la
Roumélie orientale. Or, la commission in-
ternationale n'a pas encore élaboré la
constitution qu'il s'agira d appliquer dans
cette province, et on vient d'être obligé
de prolonger l'existence de cette com-
mission. On sait, en outre, que les habi-
tants de cette province semblent résolus
à repousser la constitution que la com-
mission doit élaborer pour eux et qu'ils
insistent pour être réunis à leurs frères
de la Bulgarie soustraite par le traité
de Berlin au joug de la Turquie. Il de-
viendra donc indispensable d'imposer
aux habitants les institutions que l'on pré-
pare en ce moment, a ou la nécessité
d'une occupation militaire. Mais qui sera
chargé de cette occupation ? Voilà la
grosse question qu'il va falloir résoudre
dans un avenir très prochain. La Russie
ne demanderait pas mieux que de rester,
et elle insiste même pour prolonger l'oc-
cupation jusqu'à ce que la commission ait
achevé ses travaux. La Turquie semble
assez disposée à soutenir cette préten-
tion de la Russie. Les puissances, au con-
traire, insistent pour que les troupes
russes évacuent la Roumélie à l'époque
fixée, même si les travaux de la commis-
fixée, n'étaient pas terminés, et d'après le
Moming-Post, une entente existerait en-
tre elles à cet égard. Mais par qui rem-
placera-t-on les Russes? En désespoir de
cause, on a ressuscité un projet déjà mis
en avant lors de la conférence de Constan-
tinople. Nous ne croyons guère, quant à
nous, à une occupation mixte. On a dû,
il y a deux ans, renoncer à ce projet,dont
on a reconnu alors tous les dangers. Or,
ces mêmes dangers existent encore au-
jourd'hui, et ils sont même plus grands
qu'ils ne l'étaient alors.
Un télégramme de Calcutta confirme la
prise de Candahar par le général [Stewart.
Les Anglais n'ont rencontré aucune résis-
tance. Le Times annonce que le gouver-
nement anglais à fait savoir à Yakoub-
Khan les conditions auxquelles il serait
disposé à conclure la paix. Le Times ajoute
que ces conditions sont telles que Yakoub-
gthaa pourrait les accepter honorablement,
et il croit que le souverain actuel de l'Af-
ghanistan est assez disposé à traiter.
E. BARBIER.
"'0"11:1:8.. 4.1..
PXTllrl BOURSI DV SOIR
g 0/0 76 fr. 80.
5 0/0 113 55, 57 1/2, 5t 1/4, 53 3/4.
Turc llfr.40.
Egypte 256 fr. 87.
Italien "7* fr , 74 fr.071/2.
Russe 1877 86 fr. 3/8.
Hongrois 72 rf* Vis, 1/8.
m
A quoi servirait-il d'essayer de dissi-
muler ce qui saute aux yeux de tout le
monde ? Le parti républicain se trouve
aujourd'hui partagé entre deux courants
bien distincts, et l'on se demande lequel
sera le plus fort et l'emportera.
De part et d'autre, les bonnes inten-
tions semblent être les mêmes ; on ne
veut servir, nous le croyons, que les in-
térêts de la République. Mais, si l'on
tend au même but, c'est par des voies
bien différentes.
Un groupe assez considérable de la ma-
jorité républicaine de laChambre des dé-
putés poursuit dès maintenant la politi-
que des résultats immédiats. Il veut dès
à présent cueillir simultanément, sans dé-
lai, tous les fruits qu'il a attendus des
élections sénatoriales. Et comme il lui
paraît que tous ces fruits ne seraient pas
cueillis assez tôt sous le ministère Du-
faure, il condamne d'ores et déjà le mi-
nistère et lui cherche des remplaçants.
Un autre groupe non moins considéra-
ble de la majorité républicaine estime, au
contraire, que le maintien du ministère
auquel nous avons dû treize mois de bon
gouvernement, couronnés par les élec-
tions sénatoriales, est en quelque sorte
imposé, non-seulement par des raisons
de sentiment, de gratitude, de convenan-
ce, mais encore et surtout par des consi-
dérations d'opportunité politique. Ce
groupe ne croit point que le vœu du pays
engage les Chambres à rouvrir la série des
crises ministérielles. Il n'entend point
d'ailleurs se lier éternellement au cabinet
Dufaure ; il subordonne le maintien de ce
cabinet à certaines conditions,qui forment
un minimum très acceptable, et cette poli-
tique a été développée hier avec éloquen-
ce, dans la réunion plénière des gauches
du Sénat, par l'honorable M. Calmon.
Telles sont les deux routes entre les-
quelles il s'agit maintenant de choisir.
Aujourd'hui a lieu l'ouverture de la ses-
sion des Chambres. Mais cette journée
et celles de mercredi et de jeudi seront
consacrées aux diverses opérations pré-
liminaires de toute ouverture de session.
Ce ne sera guère avant vendredi que le
ministère paraîtra devant le Parlement
avec son programme. D'ici là, il y a
place encore pour la réflexion, et, si
quelques esprits hésitants ne se trouvent
pas éclairés suffisamment sur leurs de-
voirs, le temps leur reste de s'enquérir
de l'opinion de leurs commettants.
EUG. LIÉBBRT.
* «
RÉUNION PLÉNIÈRE
DES
SÉNATEURS RÉPUBLICAINS
On nous communique le procès-verbal
suivant :
Les trois groupes de la gauche du Sénat se
sont réunis, le lundi 13 janvier, en assemblée
plénière.
Le bureau était occupé par MM. Calmon,
président du centre gauche, Leroyer, prési-
dent de la gauche républicaine, et Testelin,
président de l'Union républicaine.
M. Calmon a donné lecture du discours
suivant :
Messieurs,
Au nom des gauches du Sénat, je sou-
haite une cordiale bienvenue aux nou-
veaux collègues que le choix de leurs, con-
citoyens a envoyés siéger dans nos rangs.
(Approbations.) J'adresse aussi nos plus
affectueuses félicitations aux amis qui,
soumis à la réélection, reviennent prendre
leur place parmi nous. Pas un seul de ces
derniers n'a manqué à l'appel, et le parti
libéral, que des pertes regrettables avaient
réduit dans le Sénat à 128 membres, en
compte aujourd'hui 178. (Très bien ! très
bien 1) Le pays, qui au 14 octobre 1877 avait
dans les circonstances les plus critiques ac-
clamé la République par le suffrage univer-
sel, vient ainsi de confirmer sa volonté
souveraine par le vote de ses communes,et
en 1880 le congrès n'aura plus qu'à pro-
céder à l'élection septennale du président
de la République et à introduire dans les
lois constitutionnelles les modifications et
garanties dont l'expérience aura démontré
l'opportunité. La République est fondée,
messieurs, et après tant de révolutions
elle sera le régime définitif de la France,
parce que,conservatrice et en même temps
sagement progressive , elle s'abstiendra
de toutes mesures qui pourraient blesser
ou inquiéter les intérêts sérieux et n'in-
troduira dans les lois, dans le système
administratif, dans les impôts , que les
réformes utiles, réclamées par l'opinion
publique. (Applaudissements.)
Vous allez être appelés à délibérer sur
d'importantes questions. - -
Notre éminent collègue M. le ministre
des travaux publics a préparé un vaste
programme qui, en dotant diverses parties
du territoire des voies navigables et ferrées
qui lui manquent, aidera puissamment
au développement de notre prospérité in-
dustrielle et commerciale. C'est aux Cham-
bres qu'il appartiendra de régler l'exécution
de ce programmé, et chaque année,en dé-
terminant les ressources à y affecter, elles
auront à tenir compte de la nécessité de
conserver les budgets en équilibre et de
celle de ménager et de dégrever s'il est
possible les contribuables surchargés de-
puis sept ans pour solder les frais d'une
funeste guerre. (Très bien ! très bien 1)
La Chambre des députés est saisie d'un
projet concernant les tarifs de douane et
ultérieurement ce projet sera soumis & vos
délibérations. Tout en respectant le prin-
cipe de la liberté commerciale, qui est de-
venu la base de notre régime économique,
vous n'oublierez pas, messieurs, que 1 in-
dustrie nationale est une de nos grandes
richesses et vous prendrez les mesures né-
cessaires pour adoucir ses souffrances.
La liberté de l'enseignement a été con-
sacrée par nos lois ; mais cette liberté ne
saurait devenir une source de division
dans la société, au moyen d'attaques con-
tre les institutions existantes, et vous
aurez à examiner si, dans un intérêt d'or-
dre public, intérêt qui prime tous les au-
tres, il ne convient pas de fortifier l'auto-
rité et l'action du gouvernement par une
révision sérieuse des lois de 1850 et 1875.
(Vive approbation. Très bien 1 très bien 1)
La France est calme et satisfaite. Par
sa sagesse, par son énergie, par son cou-
rage, elle a réparé les désastres et a recou-
vré dans le monde la grande place qu'elle
devra toujours y occuper. Nous pouvons
devra touj ours y occu feeir~iié qu'il n'est pas
ajouter avec quelque fierté qu'il n'est pas
une nation où l'esprit soit plus sain, où
les mauvaises passions aient moins d'em-
pire. Aussi, messieurs, le moment de
la clémence est-il arrivé et un large par-
don peut-il être accordé aux hommes éga-
rés. (Très-bien 1 très-bien 1)
D'un autre côté, au spectacle de notre
grandeur reconquise, du respect dont la
loi est environnée, de la sécurité profon-
de dont jouissent tous les intérêts, de la
volonté nationale affirmée d'une façon si
éclatante, bien des craintes, bien des pré-
jugés, bien des espérances vont disparaî-
tre. Que la République, messieurs, ouvre
ses portes et fasse accueil à tous ceux
qui, franchement, loyalement, viendront
à elle. Mais, si elle doit être indulgente
pour les uns, si elle doit tendre une main
cordiale aux autres, il est une chose
qu'elle est en droit et qu'elle a même le
devoir d'exiger, c'est le respect et la fidé-
lité de la part de ses fonctionnaires. Il ne
peut plus être permis aux agents qu'elle
emploie, quelle que soit la position qu'ils
occupent, quelle que soit la branche des
services à laquelle ils appartiennent, d'a-
voir une attitude, un langage hostiles, et
le gouvernement ne saurait à cet égard
se montrer trop sévère. (Applaudisse-
ments.) ---
Le gouvernement, messieurs ? il est
composé de nos amis, d'hommes sortis de
nos rangs, qui partagent nos idées, nos
sentiments, et il est présidé par un des
plus illustres champions, des libertés
publiques et parlementaires. Désormais,
n'ayant plus devant lui, au Sénat, une
majorité malveillante, libre dans ses allu-
res, il lui sera permis d'avoir cette unité,
cette fermeté de direction et d'action qui
doivent être le propre d'un cabinet soli-
daire et responsable, et dans cette voie il
aura notre concours le plus sympathique.
Quant à nous , messieurs , venus de
points si divers et ralliés par les malheurs
de la patrie sur un terrain commun, n'ou-
blions jamais qu'à l'union des gauches,
à cette union dont nous avons donné
l'exemple au pays, sont dus tous les grands
résultats obtenus jusqu'à ce jour : les
échecs consécutifs des droites à l'Assem-
blée nationale, soit dans leur tentative
de restauration monarchique, soit dans
leurs efforts pour empêcher l'établisse-
ment d'un régime définitif, notre triom-
phe aux élections d'octobre 1877 et la
victoire non moins importante que nous
venons de remporter dans le scrutin
du 5 janvier. Mais notre œuvre n'est
pas achevée. Après avoir constitué, il
nous reste à consolider, il nous reste
à aplanir les difficultés qui ne manque-
ront pas de surgir, à empêcher les fautes
s'il est possible, à faire en sorte de les ré-
parer si elles sont commises,et notre union
sera plus que jamais nécessaire. En colla-
borant ensemble, nous avons appris à nous
connaître, à nous estimer, à nous aimer :
nous savons tous ce que nous voulons :
la grandeur de la République que nous
avons contribué à fonder, le bonheur et la
prospérité de notre chère France. Nous ne
nous séparerons donc pas, messieurs, nous
resterons unis dans le même faisceau, et,
en exprimant ma parfaite confiance à cet
égard, j'ai la certitude d'exprimer ici no-
tre sentiment à tous.
Ce discours a été accueilli par les plus vifs
applaudissements.
Sur la proposition du président, la discus-
sion est ouverte sur la question de savoir com-
ment il sera procédé à la désignation des pré-
sident, vice-présidents, secrétaires et ques-
teurs qui devront constituer le bureau du
Sénat.
Un grand nombre de membres prennent
part à cette discussion.
La réunion décide que les trois groupes du
Sénat se réuniront distinctement demain, à
Versailles, à une heure, et qu'une nouvelle
réunion plénière aura lieu à trois heures
pour la désignation des candidats.
Les nouveaux sénateurs élus sont invités à
se faire Inscrire, ceux qui désirent apparte-
nir au groupe de la gauche républicaine par
M. Hérold, ceux qui désirent appartenir au
groupe de l'Union républicaine par M. Scheu-
rer-Kestner, ceux qui désirent appartenir au
centre gauche par M. Dauphinot.
Environ 120 sé nateurs assistaient cette
réunion.
REUNIONS DES GAUCHES DE LA CHAMBRE
L'Union républicaine de la Chambre a tenu
séance hier, de 3 heures à 5 heures, sous la
présidence de M. Floquet, Les membres de la
réunion étaient à peu près au complet, et les
délégués de l'extrême gauche assistaient à la
délibération.
La réunion s'occupe d'abord du choix des
candidats qui doivent la représenter au sein
du bureau de la Chambre. Elle désigne
comme vice-président M. Brisson, comme
questeur M. de Mahy, comme secrétaire M.
Ménard-Dorlan et M. J. David; ce dernier, en
remplacement de M. Rouvier, qui, se confor-
mant aux usages, décline toute candidature
aujourd'hui qu'il a occupé les fonctions de se-
crétaire pendant deux années consécutives.
La réunion reprend ensuite la discussion !
sur le programme du gouvernement.
M. Escarguel prononce quelques paroles sur
la nécessité d'avoir un cabinet nettement ré-
publicain.
M. Chevandier croit qu'il serait bon de dis-
cuter, point par point, un programme à sou-
mettre au gouvernement.
M. Floquet croit qu'il n'est pas besoin de
faire un programme, mais bien de préciser
les points où le programme du gouvernement
est en désaccord avec les aspirations républl-
caines du pays.
M. Allain-Targé est d'avis qu'il n'y a pas lieu
de discuter, quant à présent, un programme
quelconque ; mais qu'il résulte des antécédents :
de la situation ministérielle, du tempérament
de la volonté nationale, qu'il ne saurait avoir
confiance dans un cabinet tel qu'il se repré-
sentera. Son opinion est qu'il faut toujours
éviter de faire un mauvais mariage ; il pense
en conséquence qu'avec tout le respect et
toute la reconnaissance qui sont dus aux per-
sonnes, il faut leur faire entendre la vérité. Il
ajoute qu'il sera peut-être possible, parle dé-
pôt d'un ordre du jour pur et simple, de con-
cilier ce que l'on doit d'égards à M. Dufaure
et à ses collaborateurs et la nécessité de bien
marquer que la Chambre ne saurait accepter
l'ordre du jour de confiance qui lui serait de-
mandé.
Sur une objection de M.¡Peulevey, qui trouve
l'ordre du jour pur et simple Insuffisant pour
caractériser dans un sens ou dans un autre
les intentions de la majorité, M. Allain-Targé
répond qu'au besoin, s'il est utile de le faire
pour la clarté du débat, on devra présenter un
ordre du jour motivé.
M. Labuze inlsste pour que les négociations
soient reprises par le bureau de l'Union ré-
publicaine avec ceux des autres réunions ;
Il serait à désirer que la session ne s'ouvrît
pas sans que les divers groupes républicains
fussent tombés d'accord sur les points prin-
cipaux du programme qui a déjà été Indiqué
dans les réunIons. Il serait particulièrement
utile de connaître l'avis des autres groupes
sur la question de l'amnistie, et de savoir
jusqu'où iront leurs revendications au sujet
des modifications nécessaires du personnel
administratif.
Cette étude devra toujours être faite alors
que le ministère aura communiqué officielle-
ment son programme ; mais il eût été préfé-
rable de se livrer à cet examen avant la re-
prise de la session.
M. Floquet explique que le bureau de l'U-
nion républicaine a reçu mandat par deux
fois de se tenir en communication avec les
autres groupes et avec le gouvernement, et
qu'il est tout prêt à continuer sa mission.
Mais le gouvernement ne paraissant pas dé-
sirer des communications particulières avec
les délégués des goupes, il ne conviendrait
pas que les représentants de l'Union républi-
caine insistassent davantage.
Revenant à ce qu'a dit M. Allain-Targé, M.
Floquet insiste sur le danger qu'il y aurait à
promettre au ministère actuel une confiance
qui ne saurait être durable, confiance qui se-
rait brisée dans un débat plus ou moins rap-
proché à l'occasion d'une loi ou d'une inter-
pellation quelconque. Les adversaires du par-
ti républicain ne manqueraient pas alors de
dire que, cette fois, la représentation natio-
nale, absolument libre, avait constitué un ca-
binet la représentant exactement, et qu'il
n'avait pu se soutenir ; ainsi la capacité gou-
vernementale du parti républicain serait mise
en cau&e.
Dans l'ancienne Assemblée, le parti répu-
blicain a montré, par son habilëté, sa vitalité
en face d'une majorité réactionnaire. Depuis
1876, il a montré sa vitalité par la patience et
la fermeté avec lesquelles il a su vivre en face
d'un pouvoir exécutif hostile et d'un Sénat qui
voulait sa ruine ; aujourd'hui, il lui reste une
dernière preuve de vitalité à faire, c'est de
montrer qu'il sait gouverner, et il ne pourra
donner cette preuve que le jour où, confiant
ses destinées à ceux qui le représentent com-
pIétement, il gouvernera lui-même.
il est décidé ensuite qu'une nouvelle séance
Il est
sera tenue après la lecture, devant le Parle-
ment, du programme ministériel.
♦ *
On nous communique le procès-verbal sui-
vant :
Le centre gauche s'est réuni à trois heures
de l'après-midi. La réunion était très-nom-
breuse.
Les délégués du groupe ont rendu compte
de ce qui s'est passé, soit dans les groupes de
gauche, soit dans les réunions des délégués de
la majorité.
Un complet accord s'est manifesté entre les
membres du groupe sur tous les points de la
politique générale, et notamment sur la né-
cessité de donner satisfaction à l'opinion du
pays en soutenant le ministère.
Ont pris part à la discussion :
MM. Franck Chauveau, Senard, Ribot, Ger-
main, Bethmont, Renault-Molière et le géné-
ral de Chanal.
*
• *
La gauche républicaine a décidé qu'elle réé-
lirait, comme président de la Chambre, M.
Jules Grévy.
Comme vice-président, elle avait pensé à
nommer M. Albert Grévy ou M. Jules Ferry.
Le premier se trouvait, par suite de sa situa-
tion personnelle comme frère du président,
dans l'impossibilité d'accepter toute candida-
ture. M. Jules Ferry a donc obtenu l'unanimité
des suffrages.
Pour les fonctions de secrétaires, on a-dé-
signé MM. Camille Sée et Louis Legrand ; pour
celles de questeur, M. Margaine.
Ces décisions ont été Immédiatement signi-
fiées aux présidents de l'Union républicaine et
du centre gauche.
*
* •
L'extrême gauche de la Chambre a tenu, à
deux heures, une courte séance chez M. Louis
Blanc, et s'est contentée de déléguer son bu-
reau auprès de l'Union républicaine pour
s'associer à sa campagne en ce qui concerne
le programme ministériel.
A. L.
————— —————
Les Prières publiques
Conformément aux lois constitution-
nelles, M. le ministre des cultes vient de
demander des prirèes publiques au clergé
à l'occasion de l'ouverture de la session
parlementaire. Nos évêques s'exécutent,
mais il faut bien le dire, d'assez mauvaise
grâce. Il est vrai qu'ils seraient de plus
mauvaise humeur encore si des prières
publiques ne leur étaient pas demandées.
Le ton de ces mandements épiscopaux
ne varie guère. Partout à peu près c'est
le même thème et presque les mêmes va-
riations. « Prions, mes frères, car jamais
la France n'a eu plus besoin du secours
de Dieu : jamais le ciel n'a été plus som-
bre et l'avenir plus menaçant. Prions
pour que les orages qui s'avancent vers
nous se dissipent. Prions pour que Dieu ne
châtie pas un pays qui l'abandonne, pour
qu-'il éclaire une majorité qui a tant besoin
de ses lumières.» On ne dit pas quels sont
ces périls et ces orages qu'il faut conjurer,
que le ciel seul peut conjurer. Comme l'on
dit au conseil d'Etat, il n'y a pas là de dési-
gnation compromettante. Mais à bon en-
tendeur salut, et ce que tous les dévots
comprennent sans qu'il soit besoin de
mettre les points sur les i, c'est que les
dangers sont ceux que fait courir à la
France rétablissement de la République.
« Seigneur, protégez la République,» di-
ra-t-on tout haut ; mais ce que les bonnes
âmes marmotteront tout bas sera ceci :
« Seigneur, délivrez-nous du malin et delà
République I » J'imagine que le ton de
telles pastorales serait quelque peu dif-
férent s'il s'agissait de fêter le retour des
lys ou seulement de l'homme de décem-
bre,de quelque nouveau prince président.
Qu'importe après tout ? Là où les priè-
res seront sincères, elles ne feront pas
de mal à la République ; ou elles ne le
seront pas, elles ne lui feront pas grand
mal non plus. Le ciel a d'autres soins que
de partager les passions humaines et de
prendre en main la défense des partis
vaincus par leurs propres fautes. Quant
au clergé, ses antipathies et ses rancunes
ne feront point dévier les républicains de
la sagesse qui, depuis huit années, n'a
cessé d'être la règle de leur conduite. Si
le clergé attend des persécutions, il se
trompe. Nous n'avons pas plus de goût
à faire de lui un martyr qu'au fond il n'a
le désir de l'être. Nous le rappellerons
seulement au respect de la loi chaque
fois qu'il s'en écartera. La loi est faite
pour obliger tous les citoyens quelques
opinions qu'ils professent et quelque robe
qu'ils portent.
CHARLES BIGOT.
♦ — —
On lit dans le Journal officiel ;
En entretenant ses lecteurs d'une conven-
tion qui a été passée avec la Société des pu-
bltcations périodiques, un journal du matin
qualifie cette convention de traité secret.
Il ne se conclut pas de traités secrets au mi-
nistère de l'agriculture et du commerce, tout
s'y passe au grand jour, et si la convention
dont il s'agit n'a pas été publiée, c'est parce
que la publication des actes administratifs
n'entre pas dans les usages ordinaires. Mais
la communication de cette convention, qui ne
porte que sur la liste officielle des tirages et
n'a pour but que de mettre rapidement à la
portée du public un document dont l'exacti-
tude aura été préalablement contrôlée, n'a
été refusée à personne.
Il n'est d'ailleurs peut-être pas Inutile de
rappeler, puisqu'on semble l'avoir oublié, que
toutes les opérations relatives à la loterie
nationale sont soumises par le décret du 22
juillet 1878 au contrôle de la cour des comp-
tes, qui en appréciera la régularité.
Voilà encore une note qui n'explique
pas grand chose. Il en résulte seulement
que les affaires sont menées d'étrange
façon au ministère. Le public, après
comme avant la lecture de cette note,
se demandera pourquoi l'honorable M.
Teisserenc de Bort a institué une commis-
sion s'il était résolu à faire précisément
le contraire de ce qu'elle aurait décidé.
Le dernier paragraphe de la note de
rOfficiel est de beaucoup le plus curieux.
Il tend simplement à soustraire au contrôle
de la presse et de l'opinion publique les
opérations relatives à la loterie nationale
pour les déférer au contrôle exclusif de la
cour des comptes. Or, chacun sait que le
jour où la cour des comptes est appelée à
se prononcer sur les actes des ministres
ou des sous-secrétaires d'Etat, ces hauts
justiciables ont généralement disparu de
la scène politique et sont couverts par
une prescription sui generis qui s'appelle le
néant.
———————
Condamnation de M. Collinet de la Salle
PRÉSIDENT DU TRIBUNAL DE QUIMPERLÉ
On se souvient qu'à la requête du pro-
cureur général près la cour de Rennes, et
en vertu de l'article 479 du code d'instruc-
tion criminelle, M. Collinet de la Salle,
président du tribunal de Quimperlé, était
traduit devant la première chambre civile
de la cour, à raison du délit d'outrage en-
vers M. Corentin Guyho, membre de la
Chambre des députés, insulté par ce ma-
gistrat à l'occasion de l'exercice de ses
fonctions (article 6 de la loi du 25 mars
1822).
L'affaire était indiquée pour l'audience
d'hier ; voici la dépêche qu'a reçue à ce
sujet le Télégraphe :
Paris, de Rennes, 3 h., soir.
L'audience est ouverte à onze heures, de-
vant une salle comble.
Le président est M. de Kerbertin. M. le pro-
cureur général Vételez occupe le siége du mi-
nistère public.
Au début, M. Collinet de la Salle prend la
parole pour exprimer ses regrets d'avoir écrit
une lettre au Publicateur du Finistère.
Le président lui adresse quelques paroles
très-sévères et lui reproche d'avoir donné un
fâcheux exemple.
M. le procureur général a la parole. Dans
un réquisitoire très-éloquent, il demande l'ap-
plication rigoureuse de la loi.
Le prévenu Collinet de la Salle maintient
l'exactitude de son accusation et critique vi-
vement le réquisitoire que l'on vient d'en-
tendre.
Ici un Incident. Le procureur général me-
nace de prendre des réquisitions contre le
prévenu, qui se calme et s'assied.
La parole est donnée au défenseur, Me de
Sèze, qui laisse de côté tout ce qui est étran-
ger aux deux lignes où il est dit que les actes
commis par M. Corentin Guyho ne sont pas
d'un honnête homme, d'un avocat qui res-
pecte sa robe,
11 prétend que le délit d'outrage n'existe
pas et qu'il n'y a là qu'une critique des actes
d'un homme public.
L'audience est suspendue à deux heures.
La cour, accordant au prévenu le bénéfice
des circonstances atténuantes, condamne Col-
linet de la Salle à 500 fr. d'amende et aux
dépens.
L'AFGHANISTAN
Calcutta, 12 janvier, soir.
La colonne commandée par le général
Stewarts est entrée à Candahar.
Elle a parcouru les principales rues de la
ville sans éprouver aucune résistance.
Londres, 13 janvier.
Le Times a des raisons de penser que Ya-
coub-Khan a été déjà informé officiellement
des conditions auxquelles l'Angleterre est dis-
posée à conclure la paix. Ces conditions,
ajoute le Times, sont, sans doute, telles que
Yacoub-Khan peut les accepter honorable-
ment.
On télégraphie de Lahore, également au
Times :
Le bruit court partout que Yacoub Khan est
complétement disposé à conclure des arran-
gements amicaux.
Calcutta, 13 janvier.
(Officiel). Le général Roberts annonce que
l'agitation se calme dans la province de
Khost. Les populations se rassurent. Tous les
principaux MaUks ont offert leur soumission.
Le général se propose de laisser à Khost un
régiment d'infanterie indigène, deux détache-
ments de cavalerie et deux canons. Des vivres
pour deux mois seront placés dans le fort. Le
général Roberts retournera lui-même à Khu-
rum.
Le 9, le général Stewart était aux portes de
Candahar,sur le point de faire son entrée dans
la ville.
Les principaux chefs de Tezeen sont venus à
Djellalabab.
LETTRE DE BELGIQUE
L'Ecole modèle de Bruxelles est une
œuvre d'autant plus intéressante qu'elle
est dûe tout entière à l'initiative privée.
Elle a été fondée par l'association pure-
ment et sévèrement laïque qui a nom :
la. Ligue de l'enseignement. La Ligue dc
l'enseignement date, en Belgique, du 16
février 1865.
C'est en 1872 qu'elle eut l'idée de fon-
der une école où se trouvassent réalises
tous les progrès rêvés par les utopistes
de l'éducation primaire, et qui pût servir
de modèle à tous les autres établisse-
ments.
Ce n'était pas une petite affaire. Car
le conseil général avait décidé que cette
école nouvelle ne serait pas seulement un
modèle par ses méthodes d'enseigne-
ment et par son programme, mais encore
par sa construction, par son aménage-
ment et son mobilier. On avait calculé
que tout ce matériel coûterait 300,000
francs au bas mot.
Peut-être n eut-on pas osé demander
d'un seul coup une aussi grosse somme
au public libéral. Mais un grand ban-
quier, M. Bischoffsheim (est-ce celui
dont le nom brille chez nous en tête
de toutes les souscriptions qui inté-
ressent les progrès des sciences ? est-
ce un de ses parents ? je l'ignore ,
mais il n'importe guère, au reste), il y
eut donc un Bischoffsheim qui de son ar-
gent leva les difficultés premières; le
public, à sa suite, donna plus de cent
mille francs ; l'œuvre du denier des éco-
les en ramassa près de 40,000. L'école
s'ouvrait en 1875. Il y manque encore
quelques annexes, que l'on est en train
de construire. Mais elle fonctionne au-
jourd'hui dans son ensemble, et il est fa-
cile de se rendre compte des progrès
qu'elle a réalisés.
L'école — ai-je besoin de le dire? -
est rigoureusement laïque. L'enseigne-
ment religieux proprement dit en est ban-
ni de dessein formé, et les fondateurs de
l'œuvre ont refusé tout subside de l'Etat
ou de la commune, pour échapper aux
conséquences de la loi qui force les éco-
les officielles à recevoir le Drêtre.
LaLigue de l'enseignement estime que
c'est aux parents à élever eux-mêmes
leurs enfants dans la religion qu'ils ont
choisie pour eux, à les instruire des dog-
mes et de l'histoire de cette religion, à
leur en faire pratiquer les rites ; que l'é-
cole, s'adressant tout à la fois à des ca-
tholiques, à des protestants, à des juifs,
à des libres-penseurs, tous différents de
foi, mais tous également citoyens belges,
n'avait rien à voir en cette affaire, qui est
toute de conscience personnelle.
Comme l'école modèle ne comprend
point d'internes, les enfants, une fois
rentrés le soir dans leurs familles, peu-
vent recevoir, comme il leur plaît, et du
prêtre qu'ils ont choisi, l'instruction spé-
ciale qui est conforme a la croyance de
leurs parents. L'école ne s'en mêle pas.
Les maîtres ont ordre absolu de ne jamais
toucher à ces questions irritantes, d'évi-
ter tout mot qui pourrait froisser une
conviction contraire.
Je ne perdrai pas mon temps à vous
peindre l'aménagement de cette école. Ces
sortes de descriptions sont trop vagues
pour les gens du métier, qui veulent des
documents précis ; elles ennuient le grand
public, qui se représente mal ce qu'on es-
saie de lui montrer. Le dessin le plus
grossièrement fait vaudrait mieux que la
description la plus exacte.
Je préfère parler, à bâtons rompus,
de ce qui m'a particulièrement frappé
dans cette longue visite.
Le gymnase est admirablement orga-
nisé et pourvu de tous les engins néces- *
saires. On accorde, et avec raison, beau-
coup de temps à tous les exercices du
corps. Jamais une classe ne dure plus
de trois quarts d'heure. Au bout des
trois quarts d'heure réglementaires, on
donne la volée aux enfants, qui vont
jouer ou dans la cour, ou dans le gym-
nase, ou sous le préau couvert.
On leur fait faire, soit dans la cour.
soit en temps de pluie sous cet immense
préau, toutes les manœuvres qui com-
posent l'école de peloton. J'ai eu le
plaisir de voir ces 150 ou 200 bambins
marcher au commandement, se diviser,
se réunir, se ranger quatre par quatre,
puis sur deux files, avec une précision et
un entrain qui m'ont charmé.
Les fondateurs de l'école veulent que
lorsqu'ils arriveront à l'armée, toutes ces
évolutions leur soient déjà familières. Il
va sans dire que plus tard les mêmes
exercices devront se faire un fusil à la
main, et qu'on leur apprendra le manie-
ment de ce fusil.
Le chant accompagne quelques-uns de
ces exercices. Tous les enfants sont te-
nus d'apprendre la musique ; on les dresse
à lire à livre ouvert, à écrire sous la dic-
tée. Cet enseignement, d'après le peu
qu'il m'a été donné de voir, est organisé
avec un soin txtrême et poussé plus avant
qu'on ne jugerait à propos de le faire chez
nous. J'ai regretté de ne pas voir appli-
quer là cette méthode Chevé qui donne
en France de si rapides et de si brillants
résultats. La méthode suivie est celle que
M. Gevaert a imposée au Conservatoire.
L'enseignement de l'Ecole modèle s'ins-
pire tout entier des méthodes de Frœbel;
~NN ~N~MM ~M NNN MNt E W)~jj~ NNt JBtNtfN ~t!)~))! ttttt) ttttttt
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MM. les Actionnaires du
XIX8 SIECLE sont avertis
qu'en execution de Fart. 18
des statuts, l'Assemblée gé-
nérale se reunira le mercredi
29 - janvier courant, à deux
heures, au siege de la So-
ciété, pour entendre le rap-
port du gérant et approuver,
s'il y a lieu, le chiffre du
dividende, qui est fixé pro-
visoirement, comme l'année
dernière, a :
580 fr. par action de mille fr ,
soit 58 0/0 du capital social.
Le gérant de la Société:
ABOUT.
Un certain nombre de nos abonnés des
départements se plaignent des retards qui
se produisent depuis quelques jours dans
la réception de leur journal.
Cette irrégularité ne peut être attri-
buée qu'à la neige, qui, sur plusieurs
points de la France, a complètement en-
travé le service de la poste.
ÎLi » ,é..*•
Paris, 14 Janvier 1879.
C'est aujourd'hui que doit, aux termes
de la constitution, commencer la session
de 1879. Le Sénat et la Chambre des dépu-
tés se réuniront cette après-midi à Ver-
sailles.
Les négociations relatives à la conclu-
sion du traité définitif entre là Turquie et
la Russie ne sont pas encore terminées.
On est d'accord à peu près sur tous les
points et notamment sur le chiffre de l'in-
demnité de guerre, mais il reste, parait-il,
une question importante à résoudre, celle
de l'époque à fixer pour l'évacuation. On
pense cependant que le traité sera signé
cette semaine. En tout cas, les Russes se
préparent à quitter Andrinople.
Ce n'est pas, d'ailleurs, sur ce traité
que portent les principales préoccupations
des puissances. Le terme fixé par le traité
de Berlin pour l'évacuation des provinces
turques arrive à grands pas ; c'est au mois
d'avril que les Russes doivent quitter la
Roumélie orientale. Or, la commission in-
ternationale n'a pas encore élaboré la
constitution qu'il s'agira d appliquer dans
cette province, et on vient d'être obligé
de prolonger l'existence de cette com-
mission. On sait, en outre, que les habi-
tants de cette province semblent résolus
à repousser la constitution que la com-
mission doit élaborer pour eux et qu'ils
insistent pour être réunis à leurs frères
de la Bulgarie soustraite par le traité
de Berlin au joug de la Turquie. Il de-
viendra donc indispensable d'imposer
aux habitants les institutions que l'on pré-
pare en ce moment, a ou la nécessité
d'une occupation militaire. Mais qui sera
chargé de cette occupation ? Voilà la
grosse question qu'il va falloir résoudre
dans un avenir très prochain. La Russie
ne demanderait pas mieux que de rester,
et elle insiste même pour prolonger l'oc-
cupation jusqu'à ce que la commission ait
achevé ses travaux. La Turquie semble
assez disposée à soutenir cette préten-
tion de la Russie. Les puissances, au con-
traire, insistent pour que les troupes
russes évacuent la Roumélie à l'époque
fixée, même si les travaux de la commis-
fixée, n'étaient pas terminés, et d'après le
Moming-Post, une entente existerait en-
tre elles à cet égard. Mais par qui rem-
placera-t-on les Russes? En désespoir de
cause, on a ressuscité un projet déjà mis
en avant lors de la conférence de Constan-
tinople. Nous ne croyons guère, quant à
nous, à une occupation mixte. On a dû,
il y a deux ans, renoncer à ce projet,dont
on a reconnu alors tous les dangers. Or,
ces mêmes dangers existent encore au-
jourd'hui, et ils sont même plus grands
qu'ils ne l'étaient alors.
Un télégramme de Calcutta confirme la
prise de Candahar par le général [Stewart.
Les Anglais n'ont rencontré aucune résis-
tance. Le Times annonce que le gouver-
nement anglais à fait savoir à Yakoub-
Khan les conditions auxquelles il serait
disposé à conclure la paix. Le Times ajoute
que ces conditions sont telles que Yakoub-
gthaa pourrait les accepter honorablement,
et il croit que le souverain actuel de l'Af-
ghanistan est assez disposé à traiter.
E. BARBIER.
"'0"11:1:8.. 4.1..
PXTllrl BOURSI DV SOIR
g 0/0 76 fr. 80.
5 0/0 113 55, 57 1/2, 5t 1/4, 53 3/4.
Turc llfr.40.
Egypte 256 fr. 87.
Italien "7* fr , 74 fr.071/2.
Russe 1877 86 fr. 3/8.
Hongrois 72 rf* Vis, 1/8.
m
A quoi servirait-il d'essayer de dissi-
muler ce qui saute aux yeux de tout le
monde ? Le parti républicain se trouve
aujourd'hui partagé entre deux courants
bien distincts, et l'on se demande lequel
sera le plus fort et l'emportera.
De part et d'autre, les bonnes inten-
tions semblent être les mêmes ; on ne
veut servir, nous le croyons, que les in-
térêts de la République. Mais, si l'on
tend au même but, c'est par des voies
bien différentes.
Un groupe assez considérable de la ma-
jorité républicaine de laChambre des dé-
putés poursuit dès maintenant la politi-
que des résultats immédiats. Il veut dès
à présent cueillir simultanément, sans dé-
lai, tous les fruits qu'il a attendus des
élections sénatoriales. Et comme il lui
paraît que tous ces fruits ne seraient pas
cueillis assez tôt sous le ministère Du-
faure, il condamne d'ores et déjà le mi-
nistère et lui cherche des remplaçants.
Un autre groupe non moins considéra-
ble de la majorité républicaine estime, au
contraire, que le maintien du ministère
auquel nous avons dû treize mois de bon
gouvernement, couronnés par les élec-
tions sénatoriales, est en quelque sorte
imposé, non-seulement par des raisons
de sentiment, de gratitude, de convenan-
ce, mais encore et surtout par des consi-
dérations d'opportunité politique. Ce
groupe ne croit point que le vœu du pays
engage les Chambres à rouvrir la série des
crises ministérielles. Il n'entend point
d'ailleurs se lier éternellement au cabinet
Dufaure ; il subordonne le maintien de ce
cabinet à certaines conditions,qui forment
un minimum très acceptable, et cette poli-
tique a été développée hier avec éloquen-
ce, dans la réunion plénière des gauches
du Sénat, par l'honorable M. Calmon.
Telles sont les deux routes entre les-
quelles il s'agit maintenant de choisir.
Aujourd'hui a lieu l'ouverture de la ses-
sion des Chambres. Mais cette journée
et celles de mercredi et de jeudi seront
consacrées aux diverses opérations pré-
liminaires de toute ouverture de session.
Ce ne sera guère avant vendredi que le
ministère paraîtra devant le Parlement
avec son programme. D'ici là, il y a
place encore pour la réflexion, et, si
quelques esprits hésitants ne se trouvent
pas éclairés suffisamment sur leurs de-
voirs, le temps leur reste de s'enquérir
de l'opinion de leurs commettants.
EUG. LIÉBBRT.
* «
RÉUNION PLÉNIÈRE
DES
SÉNATEURS RÉPUBLICAINS
On nous communique le procès-verbal
suivant :
Les trois groupes de la gauche du Sénat se
sont réunis, le lundi 13 janvier, en assemblée
plénière.
Le bureau était occupé par MM. Calmon,
président du centre gauche, Leroyer, prési-
dent de la gauche républicaine, et Testelin,
président de l'Union républicaine.
M. Calmon a donné lecture du discours
suivant :
Messieurs,
Au nom des gauches du Sénat, je sou-
haite une cordiale bienvenue aux nou-
veaux collègues que le choix de leurs, con-
citoyens a envoyés siéger dans nos rangs.
(Approbations.) J'adresse aussi nos plus
affectueuses félicitations aux amis qui,
soumis à la réélection, reviennent prendre
leur place parmi nous. Pas un seul de ces
derniers n'a manqué à l'appel, et le parti
libéral, que des pertes regrettables avaient
réduit dans le Sénat à 128 membres, en
compte aujourd'hui 178. (Très bien ! très
bien 1) Le pays, qui au 14 octobre 1877 avait
dans les circonstances les plus critiques ac-
clamé la République par le suffrage univer-
sel, vient ainsi de confirmer sa volonté
souveraine par le vote de ses communes,et
en 1880 le congrès n'aura plus qu'à pro-
céder à l'élection septennale du président
de la République et à introduire dans les
lois constitutionnelles les modifications et
garanties dont l'expérience aura démontré
l'opportunité. La République est fondée,
messieurs, et après tant de révolutions
elle sera le régime définitif de la France,
parce que,conservatrice et en même temps
sagement progressive , elle s'abstiendra
de toutes mesures qui pourraient blesser
ou inquiéter les intérêts sérieux et n'in-
troduira dans les lois, dans le système
administratif, dans les impôts , que les
réformes utiles, réclamées par l'opinion
publique. (Applaudissements.)
Vous allez être appelés à délibérer sur
d'importantes questions. - -
Notre éminent collègue M. le ministre
des travaux publics a préparé un vaste
programme qui, en dotant diverses parties
du territoire des voies navigables et ferrées
qui lui manquent, aidera puissamment
au développement de notre prospérité in-
dustrielle et commerciale. C'est aux Cham-
bres qu'il appartiendra de régler l'exécution
de ce programmé, et chaque année,en dé-
terminant les ressources à y affecter, elles
auront à tenir compte de la nécessité de
conserver les budgets en équilibre et de
celle de ménager et de dégrever s'il est
possible les contribuables surchargés de-
puis sept ans pour solder les frais d'une
funeste guerre. (Très bien ! très bien 1)
La Chambre des députés est saisie d'un
projet concernant les tarifs de douane et
ultérieurement ce projet sera soumis & vos
délibérations. Tout en respectant le prin-
cipe de la liberté commerciale, qui est de-
venu la base de notre régime économique,
vous n'oublierez pas, messieurs, que 1 in-
dustrie nationale est une de nos grandes
richesses et vous prendrez les mesures né-
cessaires pour adoucir ses souffrances.
La liberté de l'enseignement a été con-
sacrée par nos lois ; mais cette liberté ne
saurait devenir une source de division
dans la société, au moyen d'attaques con-
tre les institutions existantes, et vous
aurez à examiner si, dans un intérêt d'or-
dre public, intérêt qui prime tous les au-
tres, il ne convient pas de fortifier l'auto-
rité et l'action du gouvernement par une
révision sérieuse des lois de 1850 et 1875.
(Vive approbation. Très bien 1 très bien 1)
La France est calme et satisfaite. Par
sa sagesse, par son énergie, par son cou-
rage, elle a réparé les désastres et a recou-
vré dans le monde la grande place qu'elle
devra toujours y occuper. Nous pouvons
devra touj ours y occu feeir~iié qu'il n'est pas
ajouter avec quelque fierté qu'il n'est pas
une nation où l'esprit soit plus sain, où
les mauvaises passions aient moins d'em-
pire. Aussi, messieurs, le moment de
la clémence est-il arrivé et un large par-
don peut-il être accordé aux hommes éga-
rés. (Très-bien 1 très-bien 1)
D'un autre côté, au spectacle de notre
grandeur reconquise, du respect dont la
loi est environnée, de la sécurité profon-
de dont jouissent tous les intérêts, de la
volonté nationale affirmée d'une façon si
éclatante, bien des craintes, bien des pré-
jugés, bien des espérances vont disparaî-
tre. Que la République, messieurs, ouvre
ses portes et fasse accueil à tous ceux
qui, franchement, loyalement, viendront
à elle. Mais, si elle doit être indulgente
pour les uns, si elle doit tendre une main
cordiale aux autres, il est une chose
qu'elle est en droit et qu'elle a même le
devoir d'exiger, c'est le respect et la fidé-
lité de la part de ses fonctionnaires. Il ne
peut plus être permis aux agents qu'elle
emploie, quelle que soit la position qu'ils
occupent, quelle que soit la branche des
services à laquelle ils appartiennent, d'a-
voir une attitude, un langage hostiles, et
le gouvernement ne saurait à cet égard
se montrer trop sévère. (Applaudisse-
ments.) ---
Le gouvernement, messieurs ? il est
composé de nos amis, d'hommes sortis de
nos rangs, qui partagent nos idées, nos
sentiments, et il est présidé par un des
plus illustres champions, des libertés
publiques et parlementaires. Désormais,
n'ayant plus devant lui, au Sénat, une
majorité malveillante, libre dans ses allu-
res, il lui sera permis d'avoir cette unité,
cette fermeté de direction et d'action qui
doivent être le propre d'un cabinet soli-
daire et responsable, et dans cette voie il
aura notre concours le plus sympathique.
Quant à nous , messieurs , venus de
points si divers et ralliés par les malheurs
de la patrie sur un terrain commun, n'ou-
blions jamais qu'à l'union des gauches,
à cette union dont nous avons donné
l'exemple au pays, sont dus tous les grands
résultats obtenus jusqu'à ce jour : les
échecs consécutifs des droites à l'Assem-
blée nationale, soit dans leur tentative
de restauration monarchique, soit dans
leurs efforts pour empêcher l'établisse-
ment d'un régime définitif, notre triom-
phe aux élections d'octobre 1877 et la
victoire non moins importante que nous
venons de remporter dans le scrutin
du 5 janvier. Mais notre œuvre n'est
pas achevée. Après avoir constitué, il
nous reste à consolider, il nous reste
à aplanir les difficultés qui ne manque-
ront pas de surgir, à empêcher les fautes
s'il est possible, à faire en sorte de les ré-
parer si elles sont commises,et notre union
sera plus que jamais nécessaire. En colla-
borant ensemble, nous avons appris à nous
connaître, à nous estimer, à nous aimer :
nous savons tous ce que nous voulons :
la grandeur de la République que nous
avons contribué à fonder, le bonheur et la
prospérité de notre chère France. Nous ne
nous séparerons donc pas, messieurs, nous
resterons unis dans le même faisceau, et,
en exprimant ma parfaite confiance à cet
égard, j'ai la certitude d'exprimer ici no-
tre sentiment à tous.
Ce discours a été accueilli par les plus vifs
applaudissements.
Sur la proposition du président, la discus-
sion est ouverte sur la question de savoir com-
ment il sera procédé à la désignation des pré-
sident, vice-présidents, secrétaires et ques-
teurs qui devront constituer le bureau du
Sénat.
Un grand nombre de membres prennent
part à cette discussion.
La réunion décide que les trois groupes du
Sénat se réuniront distinctement demain, à
Versailles, à une heure, et qu'une nouvelle
réunion plénière aura lieu à trois heures
pour la désignation des candidats.
Les nouveaux sénateurs élus sont invités à
se faire Inscrire, ceux qui désirent apparte-
nir au groupe de la gauche républicaine par
M. Hérold, ceux qui désirent appartenir au
groupe de l'Union républicaine par M. Scheu-
rer-Kestner, ceux qui désirent appartenir au
centre gauche par M. Dauphinot.
Environ 120 sé nateurs assistaient cette
réunion.
REUNIONS DES GAUCHES DE LA CHAMBRE
L'Union républicaine de la Chambre a tenu
séance hier, de 3 heures à 5 heures, sous la
présidence de M. Floquet, Les membres de la
réunion étaient à peu près au complet, et les
délégués de l'extrême gauche assistaient à la
délibération.
La réunion s'occupe d'abord du choix des
candidats qui doivent la représenter au sein
du bureau de la Chambre. Elle désigne
comme vice-président M. Brisson, comme
questeur M. de Mahy, comme secrétaire M.
Ménard-Dorlan et M. J. David; ce dernier, en
remplacement de M. Rouvier, qui, se confor-
mant aux usages, décline toute candidature
aujourd'hui qu'il a occupé les fonctions de se-
crétaire pendant deux années consécutives.
La réunion reprend ensuite la discussion !
sur le programme du gouvernement.
M. Escarguel prononce quelques paroles sur
la nécessité d'avoir un cabinet nettement ré-
publicain.
M. Chevandier croit qu'il serait bon de dis-
cuter, point par point, un programme à sou-
mettre au gouvernement.
M. Floquet croit qu'il n'est pas besoin de
faire un programme, mais bien de préciser
les points où le programme du gouvernement
est en désaccord avec les aspirations républl-
caines du pays.
M. Allain-Targé est d'avis qu'il n'y a pas lieu
de discuter, quant à présent, un programme
quelconque ; mais qu'il résulte des antécédents :
de la situation ministérielle, du tempérament
de la volonté nationale, qu'il ne saurait avoir
confiance dans un cabinet tel qu'il se repré-
sentera. Son opinion est qu'il faut toujours
éviter de faire un mauvais mariage ; il pense
en conséquence qu'avec tout le respect et
toute la reconnaissance qui sont dus aux per-
sonnes, il faut leur faire entendre la vérité. Il
ajoute qu'il sera peut-être possible, parle dé-
pôt d'un ordre du jour pur et simple, de con-
cilier ce que l'on doit d'égards à M. Dufaure
et à ses collaborateurs et la nécessité de bien
marquer que la Chambre ne saurait accepter
l'ordre du jour de confiance qui lui serait de-
mandé.
Sur une objection de M.¡Peulevey, qui trouve
l'ordre du jour pur et simple Insuffisant pour
caractériser dans un sens ou dans un autre
les intentions de la majorité, M. Allain-Targé
répond qu'au besoin, s'il est utile de le faire
pour la clarté du débat, on devra présenter un
ordre du jour motivé.
M. Labuze inlsste pour que les négociations
soient reprises par le bureau de l'Union ré-
publicaine avec ceux des autres réunions ;
Il serait à désirer que la session ne s'ouvrît
pas sans que les divers groupes républicains
fussent tombés d'accord sur les points prin-
cipaux du programme qui a déjà été Indiqué
dans les réunIons. Il serait particulièrement
utile de connaître l'avis des autres groupes
sur la question de l'amnistie, et de savoir
jusqu'où iront leurs revendications au sujet
des modifications nécessaires du personnel
administratif.
Cette étude devra toujours être faite alors
que le ministère aura communiqué officielle-
ment son programme ; mais il eût été préfé-
rable de se livrer à cet examen avant la re-
prise de la session.
M. Floquet explique que le bureau de l'U-
nion républicaine a reçu mandat par deux
fois de se tenir en communication avec les
autres groupes et avec le gouvernement, et
qu'il est tout prêt à continuer sa mission.
Mais le gouvernement ne paraissant pas dé-
sirer des communications particulières avec
les délégués des goupes, il ne conviendrait
pas que les représentants de l'Union républi-
caine insistassent davantage.
Revenant à ce qu'a dit M. Allain-Targé, M.
Floquet insiste sur le danger qu'il y aurait à
promettre au ministère actuel une confiance
qui ne saurait être durable, confiance qui se-
rait brisée dans un débat plus ou moins rap-
proché à l'occasion d'une loi ou d'une inter-
pellation quelconque. Les adversaires du par-
ti républicain ne manqueraient pas alors de
dire que, cette fois, la représentation natio-
nale, absolument libre, avait constitué un ca-
binet la représentant exactement, et qu'il
n'avait pu se soutenir ; ainsi la capacité gou-
vernementale du parti républicain serait mise
en cau&e.
Dans l'ancienne Assemblée, le parti répu-
blicain a montré, par son habilëté, sa vitalité
en face d'une majorité réactionnaire. Depuis
1876, il a montré sa vitalité par la patience et
la fermeté avec lesquelles il a su vivre en face
d'un pouvoir exécutif hostile et d'un Sénat qui
voulait sa ruine ; aujourd'hui, il lui reste une
dernière preuve de vitalité à faire, c'est de
montrer qu'il sait gouverner, et il ne pourra
donner cette preuve que le jour où, confiant
ses destinées à ceux qui le représentent com-
pIétement, il gouvernera lui-même.
il est décidé ensuite qu'une nouvelle séance
Il est
sera tenue après la lecture, devant le Parle-
ment, du programme ministériel.
♦ *
On nous communique le procès-verbal sui-
vant :
Le centre gauche s'est réuni à trois heures
de l'après-midi. La réunion était très-nom-
breuse.
Les délégués du groupe ont rendu compte
de ce qui s'est passé, soit dans les groupes de
gauche, soit dans les réunions des délégués de
la majorité.
Un complet accord s'est manifesté entre les
membres du groupe sur tous les points de la
politique générale, et notamment sur la né-
cessité de donner satisfaction à l'opinion du
pays en soutenant le ministère.
Ont pris part à la discussion :
MM. Franck Chauveau, Senard, Ribot, Ger-
main, Bethmont, Renault-Molière et le géné-
ral de Chanal.
*
• *
La gauche républicaine a décidé qu'elle réé-
lirait, comme président de la Chambre, M.
Jules Grévy.
Comme vice-président, elle avait pensé à
nommer M. Albert Grévy ou M. Jules Ferry.
Le premier se trouvait, par suite de sa situa-
tion personnelle comme frère du président,
dans l'impossibilité d'accepter toute candida-
ture. M. Jules Ferry a donc obtenu l'unanimité
des suffrages.
Pour les fonctions de secrétaires, on a-dé-
signé MM. Camille Sée et Louis Legrand ; pour
celles de questeur, M. Margaine.
Ces décisions ont été Immédiatement signi-
fiées aux présidents de l'Union républicaine et
du centre gauche.
*
* •
L'extrême gauche de la Chambre a tenu, à
deux heures, une courte séance chez M. Louis
Blanc, et s'est contentée de déléguer son bu-
reau auprès de l'Union républicaine pour
s'associer à sa campagne en ce qui concerne
le programme ministériel.
A. L.
————— —————
Les Prières publiques
Conformément aux lois constitution-
nelles, M. le ministre des cultes vient de
demander des prirèes publiques au clergé
à l'occasion de l'ouverture de la session
parlementaire. Nos évêques s'exécutent,
mais il faut bien le dire, d'assez mauvaise
grâce. Il est vrai qu'ils seraient de plus
mauvaise humeur encore si des prières
publiques ne leur étaient pas demandées.
Le ton de ces mandements épiscopaux
ne varie guère. Partout à peu près c'est
le même thème et presque les mêmes va-
riations. « Prions, mes frères, car jamais
la France n'a eu plus besoin du secours
de Dieu : jamais le ciel n'a été plus som-
bre et l'avenir plus menaçant. Prions
pour que les orages qui s'avancent vers
nous se dissipent. Prions pour que Dieu ne
châtie pas un pays qui l'abandonne, pour
qu-'il éclaire une majorité qui a tant besoin
de ses lumières.» On ne dit pas quels sont
ces périls et ces orages qu'il faut conjurer,
que le ciel seul peut conjurer. Comme l'on
dit au conseil d'Etat, il n'y a pas là de dési-
gnation compromettante. Mais à bon en-
tendeur salut, et ce que tous les dévots
comprennent sans qu'il soit besoin de
mettre les points sur les i, c'est que les
dangers sont ceux que fait courir à la
France rétablissement de la République.
« Seigneur, protégez la République,» di-
ra-t-on tout haut ; mais ce que les bonnes
âmes marmotteront tout bas sera ceci :
« Seigneur, délivrez-nous du malin et delà
République I » J'imagine que le ton de
telles pastorales serait quelque peu dif-
férent s'il s'agissait de fêter le retour des
lys ou seulement de l'homme de décem-
bre,de quelque nouveau prince président.
Qu'importe après tout ? Là où les priè-
res seront sincères, elles ne feront pas
de mal à la République ; ou elles ne le
seront pas, elles ne lui feront pas grand
mal non plus. Le ciel a d'autres soins que
de partager les passions humaines et de
prendre en main la défense des partis
vaincus par leurs propres fautes. Quant
au clergé, ses antipathies et ses rancunes
ne feront point dévier les républicains de
la sagesse qui, depuis huit années, n'a
cessé d'être la règle de leur conduite. Si
le clergé attend des persécutions, il se
trompe. Nous n'avons pas plus de goût
à faire de lui un martyr qu'au fond il n'a
le désir de l'être. Nous le rappellerons
seulement au respect de la loi chaque
fois qu'il s'en écartera. La loi est faite
pour obliger tous les citoyens quelques
opinions qu'ils professent et quelque robe
qu'ils portent.
CHARLES BIGOT.
♦ — —
On lit dans le Journal officiel ;
En entretenant ses lecteurs d'une conven-
tion qui a été passée avec la Société des pu-
bltcations périodiques, un journal du matin
qualifie cette convention de traité secret.
Il ne se conclut pas de traités secrets au mi-
nistère de l'agriculture et du commerce, tout
s'y passe au grand jour, et si la convention
dont il s'agit n'a pas été publiée, c'est parce
que la publication des actes administratifs
n'entre pas dans les usages ordinaires. Mais
la communication de cette convention, qui ne
porte que sur la liste officielle des tirages et
n'a pour but que de mettre rapidement à la
portée du public un document dont l'exacti-
tude aura été préalablement contrôlée, n'a
été refusée à personne.
Il n'est d'ailleurs peut-être pas Inutile de
rappeler, puisqu'on semble l'avoir oublié, que
toutes les opérations relatives à la loterie
nationale sont soumises par le décret du 22
juillet 1878 au contrôle de la cour des comp-
tes, qui en appréciera la régularité.
Voilà encore une note qui n'explique
pas grand chose. Il en résulte seulement
que les affaires sont menées d'étrange
façon au ministère. Le public, après
comme avant la lecture de cette note,
se demandera pourquoi l'honorable M.
Teisserenc de Bort a institué une commis-
sion s'il était résolu à faire précisément
le contraire de ce qu'elle aurait décidé.
Le dernier paragraphe de la note de
rOfficiel est de beaucoup le plus curieux.
Il tend simplement à soustraire au contrôle
de la presse et de l'opinion publique les
opérations relatives à la loterie nationale
pour les déférer au contrôle exclusif de la
cour des comptes. Or, chacun sait que le
jour où la cour des comptes est appelée à
se prononcer sur les actes des ministres
ou des sous-secrétaires d'Etat, ces hauts
justiciables ont généralement disparu de
la scène politique et sont couverts par
une prescription sui generis qui s'appelle le
néant.
———————
Condamnation de M. Collinet de la Salle
PRÉSIDENT DU TRIBUNAL DE QUIMPERLÉ
On se souvient qu'à la requête du pro-
cureur général près la cour de Rennes, et
en vertu de l'article 479 du code d'instruc-
tion criminelle, M. Collinet de la Salle,
président du tribunal de Quimperlé, était
traduit devant la première chambre civile
de la cour, à raison du délit d'outrage en-
vers M. Corentin Guyho, membre de la
Chambre des députés, insulté par ce ma-
gistrat à l'occasion de l'exercice de ses
fonctions (article 6 de la loi du 25 mars
1822).
L'affaire était indiquée pour l'audience
d'hier ; voici la dépêche qu'a reçue à ce
sujet le Télégraphe :
Paris, de Rennes, 3 h., soir.
L'audience est ouverte à onze heures, de-
vant une salle comble.
Le président est M. de Kerbertin. M. le pro-
cureur général Vételez occupe le siége du mi-
nistère public.
Au début, M. Collinet de la Salle prend la
parole pour exprimer ses regrets d'avoir écrit
une lettre au Publicateur du Finistère.
Le président lui adresse quelques paroles
très-sévères et lui reproche d'avoir donné un
fâcheux exemple.
M. le procureur général a la parole. Dans
un réquisitoire très-éloquent, il demande l'ap-
plication rigoureuse de la loi.
Le prévenu Collinet de la Salle maintient
l'exactitude de son accusation et critique vi-
vement le réquisitoire que l'on vient d'en-
tendre.
Ici un Incident. Le procureur général me-
nace de prendre des réquisitions contre le
prévenu, qui se calme et s'assied.
La parole est donnée au défenseur, Me de
Sèze, qui laisse de côté tout ce qui est étran-
ger aux deux lignes où il est dit que les actes
commis par M. Corentin Guyho ne sont pas
d'un honnête homme, d'un avocat qui res-
pecte sa robe,
11 prétend que le délit d'outrage n'existe
pas et qu'il n'y a là qu'une critique des actes
d'un homme public.
L'audience est suspendue à deux heures.
La cour, accordant au prévenu le bénéfice
des circonstances atténuantes, condamne Col-
linet de la Salle à 500 fr. d'amende et aux
dépens.
L'AFGHANISTAN
Calcutta, 12 janvier, soir.
La colonne commandée par le général
Stewarts est entrée à Candahar.
Elle a parcouru les principales rues de la
ville sans éprouver aucune résistance.
Londres, 13 janvier.
Le Times a des raisons de penser que Ya-
coub-Khan a été déjà informé officiellement
des conditions auxquelles l'Angleterre est dis-
posée à conclure la paix. Ces conditions,
ajoute le Times, sont, sans doute, telles que
Yacoub-Khan peut les accepter honorable-
ment.
On télégraphie de Lahore, également au
Times :
Le bruit court partout que Yacoub Khan est
complétement disposé à conclure des arran-
gements amicaux.
Calcutta, 13 janvier.
(Officiel). Le général Roberts annonce que
l'agitation se calme dans la province de
Khost. Les populations se rassurent. Tous les
principaux MaUks ont offert leur soumission.
Le général se propose de laisser à Khost un
régiment d'infanterie indigène, deux détache-
ments de cavalerie et deux canons. Des vivres
pour deux mois seront placés dans le fort. Le
général Roberts retournera lui-même à Khu-
rum.
Le 9, le général Stewart était aux portes de
Candahar,sur le point de faire son entrée dans
la ville.
Les principaux chefs de Tezeen sont venus à
Djellalabab.
LETTRE DE BELGIQUE
L'Ecole modèle de Bruxelles est une
œuvre d'autant plus intéressante qu'elle
est dûe tout entière à l'initiative privée.
Elle a été fondée par l'association pure-
ment et sévèrement laïque qui a nom :
la. Ligue de l'enseignement. La Ligue dc
l'enseignement date, en Belgique, du 16
février 1865.
C'est en 1872 qu'elle eut l'idée de fon-
der une école où se trouvassent réalises
tous les progrès rêvés par les utopistes
de l'éducation primaire, et qui pût servir
de modèle à tous les autres établisse-
ments.
Ce n'était pas une petite affaire. Car
le conseil général avait décidé que cette
école nouvelle ne serait pas seulement un
modèle par ses méthodes d'enseigne-
ment et par son programme, mais encore
par sa construction, par son aménage-
ment et son mobilier. On avait calculé
que tout ce matériel coûterait 300,000
francs au bas mot.
Peut-être n eut-on pas osé demander
d'un seul coup une aussi grosse somme
au public libéral. Mais un grand ban-
quier, M. Bischoffsheim (est-ce celui
dont le nom brille chez nous en tête
de toutes les souscriptions qui inté-
ressent les progrès des sciences ? est-
ce un de ses parents ? je l'ignore ,
mais il n'importe guère, au reste), il y
eut donc un Bischoffsheim qui de son ar-
gent leva les difficultés premières; le
public, à sa suite, donna plus de cent
mille francs ; l'œuvre du denier des éco-
les en ramassa près de 40,000. L'école
s'ouvrait en 1875. Il y manque encore
quelques annexes, que l'on est en train
de construire. Mais elle fonctionne au-
jourd'hui dans son ensemble, et il est fa-
cile de se rendre compte des progrès
qu'elle a réalisés.
L'école — ai-je besoin de le dire? -
est rigoureusement laïque. L'enseigne-
ment religieux proprement dit en est ban-
ni de dessein formé, et les fondateurs de
l'œuvre ont refusé tout subside de l'Etat
ou de la commune, pour échapper aux
conséquences de la loi qui force les éco-
les officielles à recevoir le Drêtre.
LaLigue de l'enseignement estime que
c'est aux parents à élever eux-mêmes
leurs enfants dans la religion qu'ils ont
choisie pour eux, à les instruire des dog-
mes et de l'histoire de cette religion, à
leur en faire pratiquer les rites ; que l'é-
cole, s'adressant tout à la fois à des ca-
tholiques, à des protestants, à des juifs,
à des libres-penseurs, tous différents de
foi, mais tous également citoyens belges,
n'avait rien à voir en cette affaire, qui est
toute de conscience personnelle.
Comme l'école modèle ne comprend
point d'internes, les enfants, une fois
rentrés le soir dans leurs familles, peu-
vent recevoir, comme il leur plaît, et du
prêtre qu'ils ont choisi, l'instruction spé-
ciale qui est conforme a la croyance de
leurs parents. L'école ne s'en mêle pas.
Les maîtres ont ordre absolu de ne jamais
toucher à ces questions irritantes, d'évi-
ter tout mot qui pourrait froisser une
conviction contraire.
Je ne perdrai pas mon temps à vous
peindre l'aménagement de cette école. Ces
sortes de descriptions sont trop vagues
pour les gens du métier, qui veulent des
documents précis ; elles ennuient le grand
public, qui se représente mal ce qu'on es-
saie de lui montrer. Le dessin le plus
grossièrement fait vaudrait mieux que la
description la plus exacte.
Je préfère parler, à bâtons rompus,
de ce qui m'a particulièrement frappé
dans cette longue visite.
Le gymnase est admirablement orga-
nisé et pourvu de tous les engins néces- *
saires. On accorde, et avec raison, beau-
coup de temps à tous les exercices du
corps. Jamais une classe ne dure plus
de trois quarts d'heure. Au bout des
trois quarts d'heure réglementaires, on
donne la volée aux enfants, qui vont
jouer ou dans la cour, ou dans le gym-
nase, ou sous le préau couvert.
On leur fait faire, soit dans la cour.
soit en temps de pluie sous cet immense
préau, toutes les manœuvres qui com-
posent l'école de peloton. J'ai eu le
plaisir de voir ces 150 ou 200 bambins
marcher au commandement, se diviser,
se réunir, se ranger quatre par quatre,
puis sur deux files, avec une précision et
un entrain qui m'ont charmé.
Les fondateurs de l'école veulent que
lorsqu'ils arriveront à l'armée, toutes ces
évolutions leur soient déjà familières. Il
va sans dire que plus tard les mêmes
exercices devront se faire un fusil à la
main, et qu'on leur apprendra le manie-
ment de ce fusil.
Le chant accompagne quelques-uns de
ces exercices. Tous les enfants sont te-
nus d'apprendre la musique ; on les dresse
à lire à livre ouvert, à écrire sous la dic-
tée. Cet enseignement, d'après le peu
qu'il m'a été donné de voir, est organisé
avec un soin txtrême et poussé plus avant
qu'on ne jugerait à propos de le faire chez
nous. J'ai regretté de ne pas voir appli-
quer là cette méthode Chevé qui donne
en France de si rapides et de si brillants
résultats. La méthode suivie est celle que
M. Gevaert a imposée au Conservatoire.
L'enseignement de l'Ecole modèle s'ins-
pire tout entier des méthodes de Frœbel;
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