Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-12-06
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 06 décembre 1894 06 décembre 1894
Description : 1894/12/06 (A24,N8361). 1894/12/06 (A24,N8361).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
k V INGT-QUATRIÈME AKNÊBL — N# 8,361 m RVUËr-la CIN cfm-rl JEUDI 6 DECEMBRÉ 1891
- ,4 RÉDACTION ET ADHIIIflSTRATIOlf
142, Rue Montmartre
PARIS
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A NOS LECTEURS
Nous avons le devoir d'offrir à nos
abonnés, à nos lecteurs et à tous nos
Confrères nos vifs remerciements pour
les témoignages de sympathie et d'at-
tachement qu'ils nous ont donnés au
milieu des pénibles incidents de ces
jours derniers. Ils ont compris que
la Rédaction du XIXe Siècle, qui fut
toujours exclusivement à son poste de
combat, étrangère à ce qui se passait
dans l'ombre, ne saurait être en aucune
façon responsable des actes PERSONNELS
ET OCCULTES de deux des anciens ad..
ministrateurs delà Société.
L'expertise de la comptabilité -
poursuivie par M. Imbert, administra-
teur près le tribunal de la Seine, avec le
Concours de M. Michel, expert-compta-
ble près le même tribunal — démon-
trera qu'aucune somme de provenance
suspecte n'est inscrite sur les livres. Le
XIXe Siècle, loin d'avoir tiré le plus
léger profit des manœuvres particuliè-
res de ses deuxanciens administrateurs,
en est la première victime.
Aussi, dans ces douloureuses cir-
constances, tout en concevant une lé-
gitime fierté d'avoir conservé la sympa-
thie intacte de ses lecteurs, la Rédaction
affirme bien haut qu'elle a, en toutes
circonstances, mérité cette confiance.
Aucune confusion fâcheuse ne pou-
vait altérer l'entente cordiale entre les
lecteurs et la Rédaction. Nous n'avonl
donc pas même à répudier un passé qui
n'est pas le nôtre ; nous continuerons,
tous unis et renforcés de nouveaux col-
laborateurs, à faire du XIX6 Siècle, non
seulement un journal parfaitement in-
formé, mais encore l'organe infatigable
de tous les progrès et de toutes les cau-
ses généreuses.
LA RÉDACTION.
TRÈSPRO CHAINEMENT
LE XIXe SIÈCLE
COMMENCERA LA PUBLICATION
D'UN
GRAND ROMAN
Denx COncentrations
La discussion générale du budget a
été dominée par une question de doc-
trine en matière fiscale, qui se double
)d'une question politique.
Le débat sur le principe de l'assiette
de l'impôt est connu ; c'est le procès
pendant entre l'impôt réel, celui qui se
pique de tout demander à la matière
imposable et rien au contribuable, et
l'impôt personnel ; puis, entre la pro-
portionnalité et la progression.
La fiction de l'impôt réel a subi de
nombreuses avaries depuis quelque
temps; elle en a subi de tous temps.
Il est étrange de l'invoquer au sujet des
droits sur les successions, qui, dès à
présent, varient dans de grandes propor-
tions, suivant le degré de parenté de
l'héritier avec le défunt, ce qui ne sau-
rait se constater sans s'occuper des per-
sonnes. Le premier proj et de budget
pour 1895, déposé par M. Burdeau, fai-
sait, même en matière de contributions
directes, une brèche irrémédiable à la
prétendue impersonnalité de l'impôt, en
tenant compte des charges de famille,
du plus ou moins grand nombre de do-
mestiques, etc. Ce sont bien là des par-
ticularités qu'on ne peut constater sans
faire la connaissance du contribuable.
M. Burdeau faisait un effort méritoire
pour atteindre le revenu par voie de tâ-
tonnement, en évitant la déclaration et
le contrôle de cette déclaration ; mais la
discussion a eu pour effet de montrer
que le montant du loyer, pris comme
indice principal du revenu, risquait d'en-
traîner de graves erreurs et qu'il n'y
avait peut-être, au demeurant, aucun
impôt plus propre à atteindre le revenu
que l'impôt sur le revenu.
Quant à la progression, M. Léon Say
l'a frappée d'une excommunication ma-
jeure qui ne visait pas seulement le
ministre des finances; il a du même
coup mis au ban des saines doctrines
son propre grand-père, Jean-Baptiste
Say, qui écrivait : « L'impôt propor-
tionnel n'est pas équitable; j'irai plus
loin : l'impôt progressif seul peut être
équitable. » Il répudiait non moins vive-
ment, ce qui lui est peut-être plus in-
différent, P.-J. Proudhon, dont M. Jules
Roche citait naguère avec complaisance
une page dédaigneuse sur la progres-
sion, mais qui a écrit dans le même
ouvrage que l'impôt proportionnel est
fi progressif dan^ le sens de la misêra;*,
Ce qui est la vérité, même quand on
n'envisage que l'impôt direct, et ce qui
prend bien plus de force quand il s'agit
de compenser les inégalités des impôts
de consommation, qui pèsent sans con-
testation possible en sens inverse des
facultés des contribuables.
Quant à la question politique, c'est
des discours de M. Cavaignac et de M.
Léon Say qu'elle se dégage. M. Cavai-
gnac, qui siège par choix au milieu de
la fraction la plus modérée des républi-
cains et qui s'y est fait une place volon-
tairement solitaire, a exprimé le vœu de
voir se former, aujourd'hui sur le pro-
jet de M. Poincaré concernant les suc-
cessions, dans un avenir prochain sur
sa propre proposition d'impôt sur le re-
venu, une large majorité républicaine
qui ne soit pas dépendante de l'appoint
des collectivistes. Il n'a pas trouvé sur-
prenant que, « la question de forme de
gouvernement définitivement écartée,
il se constituât deux grands partis, un
parti conservateur, un parti de résis-
tance, de statu quo, et, en face de lui,
un parti de progrès et de réformes » ;
mais il signale ce danger de voir les ré-
publicains de tradition se charger de
fournir eux-mêmes le parti de résis-
tance.
C'est ce que j'ai eu déjà l'occasion de
dire quand on rappelait le vœu de Gam-
betta de voir se former, sur le terrain
de la République acceptée, deux partis
comme étaient les whigs et les tories
en Angleterre. Gambetta n'a pas ajouté
le conseil aux whigs français de se faire
tories.
M. Léon Say n'est pas du tout d'ac-
cord avec M. Cavaignac sur la façon de
dégager une majorité parlementaire.
Pour lui, la politique républicaine
« consiste purement et simplement à
faire obstacle aux progrès de la poli-
tique socialiste M. La résistance et pas de
réformes, c'est tout ce que paraît lui
commander la situation. Je n'imagine
pas qu'il y ait de meilleure méthode pour
accélérer les progrès des doctrines même
les plus réellement utopiques.
M. Léon Say trouve tort mauvais que
l'on recommence à parler de concentra-
tion républicaine; il n'est pas au bout
de ses déboires. « Nous ne voulons
plus, dit-il, de ces gouvernements qui
vivent au jour le jour en s'appuyant
sur des votes venus, tantôt d'un côté de
la Chambre, tantôt d'un autre.» Serait-ce
un meâ culpâ rétrospectif? Ou bien M.
Say, qui s'honora jadis en répudiant la
conjonction des centres, voudrait-il que
le gouvernement s'appuyât désormais
tout le temps sur la droite ? Ce n'est pas
d'ailleurs à ce jeu de bascule que les
partisans de la concentration convient
le gouvernement. On lui demande de
ne s'appuyer que sur des républicains
et le suffrage universel en a envoyé as-
sez à la Chambre pour former une ma-
jorité en se passant de M. Guesde et de
ses amis.
Quand on ne veut pas se concentrer
à gauche, on se concentre tout de même,
et nous en revenons à ceci : M. Léon
Say, est-ce exactement la même chose
que M. d'Hulstou M. Cochin? Non? Eh
bien, alors, relisez les listes du scrutin
et ne faites pas tant vos homogènes.
Gustave Isambert.
NOMINATIONS DE SOUS-PRÉFETS
Le président de la République, sur la pro-
position du président du conseil, ministre
de l'intérieur et des cultes, décrète :
Article premier. — M. Boiteau, sous-préfet
d'Ussel, est nommé sous-préfet d'Issoire (Puy-
de-Dôme), en remplacement de M. Morice,
appelé sur sa demande à d'autres fonctions.
M. Noël, secrétaire général du territoire de
Belfort, est nommé sous-préfet de Vitry-le-
François (Marne), en remplacement de M.
Fabre, nommé sous-préfet de Ploërmel.
M. Fabre, sous-préfet de Vitry-le-François,
est nommé sous-préfet de Ploërmel (Morbihan),
en remplacement de M. Derelst.
M. Pietite (Maurice), rédacteur au ministère
de l'intérieur, attaché au cabinet du président
du conseil, est nommé secrétaire général du
territoire de Belfort, en remplacement de M.
Noël, nommé sous-préfet de Vitry-le-Fran-
çois.
M. Aubraye (Maurice), rédacteur au minis-
tère de l'interieur, est nommé par permuta-
tion sous-préfet de Florac, en remplacement
de M. Cales, mis en disponibilité sur sa de-
mande.
M. Laroze (Marie-Jean-Jacques), ancien
conseiller de préfecture, attaché au cabinet
du président du conseil, est nommé sous-pré-
fet d'Ussel (Corrèze), en remplacement de M.
Boiteau, nommé sous-préfet d'Issoire.
ÉNORME SCANDALE
Londres, 4 décembre.
Un scandale considérable vient d'éter ,
aujourd'hui à Londres.
On se rappelle l'assassinat commis il y a
quelques mois à Kensington, où une fille
publique avait été égorgée dans la rue. On
che retrait activement l'auteur de ce crime. La
population vivement surexcitée accusait l'in-
trouvable Jack lventreur ,lorsqu'aujourd'hui
la police vient dé Emettre on état d'arrestation
le nommé Reginald, jieveu du colonel San-
derson, chef de la fjpactiçn orangiste du parti
irlandais à la CHatnbre des communes.
L'accusé appartient àsla plus haute aristo-
cratie irlandaise.
Unedeseajairtes a époyâ
Guillaume IyT
';¡' , -
LE SALUT DES FOllrt
LES IIfSTRUCTIONSbE L'ACADÉMIE
DE MÉDECINE
Les courants alternatifs incapables de tuer.
Les électrocutés vivent encore.
Expériences sans réplique.
Depuis longtemps déjà, nombre de savants,
et à leur tête M. d Arsonval, ont signalé com-
bien incertain était le nouveau mode de sup-
plice en usage aux Etats-Unis, qui consiste
en principe, comme l'on sait, à foudroyer les
gens par un courant électrique, à les électro-
cuter, pour employer le mot consacré.
Les lecteurs du XIX* Siètle, au surplus, ont
été à cet égard bien et dûment avertis, et à
diverses reprises, par notre ami Raoul Lucet,
qui l'un des premiers dans la presse francaise
a signalé cette infériorité flagrante des cou-
rants alternatifs, si élevée que soit leur ten-
sion, à mettre à mal les individus qu'ils tra-
versent accidentellement ou non.
Ce n'est pas, du reste, que l'électricité soit in-
capable de tuer un simple citoyen tout comme
un homme guillotiné, voire même tout comme
une solide corde de chanvre bien graissée ; ce
n'est même point, comme on l'a insinué, que
l'électricité soit capricieuse et qu'elle tue ici,
alors que là elle se contente de secouer les
gens simplement avec brutalité.
En réalité, il n'en est rien. La vérité vraie,
ainsi que le racontait encore M. d'Arsonval à
la dernière séance de l'Académie des sciences,
c'est que les courants alternatifs sont pure-
ment et simplement incapables de provoquer
la mort. Les expériences, au surplus, ne
manquent point pour démontrer la realité de
cette assertion.
Tout d'abord, on a les faits des électrocu-
tions américaines. On sait que pour obtenir
le décès des condamnés, l'on doit, là-bas, faire
passer le courant, qui est cependant à une
tension formidable, durant un temps très
prolongé. Et encore n'est-on pas absolument
assuré que les malheureux suppliciés de la
sorte soient véritablement morts du trauma-
tisme électrique et qu'ils n'aient pas été en-
terrés, évanouis certainement, mais non ab-
solument privés de vie.
Les foudroyés vivants
Le contraire est même infiniment plus vrai-
semblable. De nombreuses observations exis-
tent, en effet, aujourd'hui, de gens qui, acci-
dentellement soumis à l'action de courants
alternatifs à haute tension, ont pu être rap-
pelés à la vie et qui, en dépit de leur qualité
d'ex-foudroyés, se portent actuellement le
mieux du monde. La légende même rapporte
— et rien ne prouve qu'elle ne soit pas exacte
— que certains d'entre eux se trouvent même
beaucoup mieux qu'avant leur aventure, l'é-
lectricite les ayant par une heureuse fortune
délivrés d'un rhumatisme, d'un lombago ou
d'une migraine quelconque.
Mais, sans faire état de ces guérisons par
trop exceptionnelles, il ne saurait être indiffé-
rent de mentionner les rappels à la vie de
malheureux fortuitement frappés par une
étincelle vagabonde. Ainsi, il y a quelques
mois, à Epinay, un ouvrier électricien ainsi
foudroyé par un courant alternatif de 5,000
volts fut ranimé complètement après plus
d'une heure de mort apparente. De même, le
16 du mois dernier, à Pittsfield (Massachu-
setts), un autre ouvrier électricien, M. Cutler,
victime d'un accident en tout semblable à ce-
lui du foudroyé d'Epinay, a été sauvé bien
qu'il eût été traversé durant un temps fort
appréciable par un courant alternatif de 4,500
volts.
Or, la réalité est que, dans ces deux derniers
cas, les deux victimes supportèrent des cou-
rants notoirement plus puissants que ceux
employés dans les exécutions américaines.
Electrocuté six fois
De tels faits sont concluants. Au surplus,
les recherches expérimentales les confirment
de la façon la plus complète.
Dans son laboratoire, en effet, M. d'Arson-
val ayant électrocuté un chien conformément
à tous les rites observés en Amérique pour les
condamnés à mort a, sans la moindre diffi-
culté, réussi à remettre son animal sur pied.
Et le fait ne s'est point produit une seule fois,
mais bien consécutivement, à six reprises dif-
férentes.
Et l'on viendra dire à présent que l'élec-
trocution est un procédé efficace pour en-
voyer les pauvres diables dans l'autre
monde !.
Au surplus, les Américains eux-mêmes ne
se font aucune illusion à cet égard. Et il
en est si bien de la sorte, qu'ils ont refusé à
M. d'Arsonval de pratiquer cette très simple
tentative, dont la reussite serait cependant la
démonstration de l'excellence de leur sup-
plice, tentative consistant à pratiquer sur un
électrocuté la respiration artificielle.
Il faut avouer, au surplus, que la situation
serait quelque peu embarrassante si un con-
damné exécuté revenait à l'existence, étant
donné l'adage juridique connu : non bis in
idem — jamais deux fois pour la même
chose !.
Et voilà pourquoi et comment l'électrocu-
tion nécessite, pour être de réelle efficacité,
une petite opération complémentaire, l'autop-
sie immédiate du cadavre-vivant.
Comment meurent les foudroyés
En somme, à l'heure présente, et grâce à
M. d'Arsonval, les faits sont nettement éta-
blis et démontrés.
La mort des condamnés soumis à l'électro-
cution survient, non point du fait même du
passage des courants alternatifs, mais sim-
plement de l'abandon dans lequel on laisse le
patient évanoui sous l'influence de la secousse
ressentie.
Au reste, il n'y a plus aujourd'hui que les
électrocuteurs yankees à défendre la valeur
de leur supplice. Partout ailleurs on sait par-
faitement que tout individu foudroyé par un
courant électrique quelconque n'est point
pour cela forcément un individu mort.
Et il en est même si bien de la sorte que,
tout dernièrement, en France, le ministre des
tiavaux publics demandait à l'Académie de
médecine de vouloir bien rédiger des instruc-
tions pratiques destinées à être répandues
dans le public, et notamment dans les usi-
nes d'électricité, instructions concernant les
soins à donner aux victimes des accidents
électriques.
Çejtte demande du ministre a même aujour-
d'hui reçu son exécution.
A la séance d'hier de l'Académie de méde-
cine, en effet, M. Gariel a donné à ses collè-
gues, qui ont approuvé à l'unanimité, con-
aaissance de ces instructions dont la rédac-
tion avait été confiée à une commission com-
posée de MM. Bouchard, président, d'Arson-
val, Laborde et Gariel, membres.
Voici, du reste, le texte intégral de ce docu-
ment utile et dont l'intérêt ne saurait échapper
à personne :
Les soins à donner aux victimes
c On transportera, d'abord la victime dans
on local aérér, où on ne conservera qu'un petit
nombre d'aides, trois ou quatre, toutes les
autres personnes étant écartées.
» On desserrera les vêtements et on s'ef-
forcera le plus rapidement possible de rétablir
la respiration et la circulation.
» Pour rétablir la respiration; on peut avoir
recours principalement aux deux moyens sui-
vants : la traction rythmée de la langue et la
respiration artificielle :
» 1° Méthode de la traction rythmée de
la langue. — Ouvrir la bouche de la victime,
et, si les dents sont serrées, les écarter en for-
çant avec les doigts ou avec un corps résis-
tant quelconque, morceau de bois, manche
de couteau, dos de cuiller ou de fourchette,
extrémité d'une canne, etc.
» Saisir solidement la partie antérieure de
la langue entre le pouce et l'index de la main
droite, nus ou revêtus d'un linge quelconque,
d'un mouchoir de poche, par exemple (pour
empêcher le glissement), et exercer sur elle
de fortes tractions répétées, successives, ca-
dencées ou rythmées, suivies de relâchement,
en imitant les mouvements rythmés de la
respiration elle-même, au nombre d'au moins
vingt par minute.
» 2o Méthode de la respiration artificielle.
— Coucher la victime sur le dos, les épaules
légèrement soulevées, la bouche ouverte, la
langue bien dégagée.
» Saisir les bras à la hauteur du coude, les
appuyer assez fortement sur les parois de la
poitrine, puis les écarter et les porter au-des-
sus de la tête en décrivant un arc de cercle ;
les ramener ensuite à leur position primaire,
en pressant sur les parois de la poitrine.
» Répéter ces mouvements environ vingt
fois par minute, en continuant jusqu'au réta-
blissement de la respiration na turelle.
» Il conviendra de commencer toujours par
la traction de la langue, en appliquant en
même temps, s'il est possible, la méthode de
la respiration artificielle.
» D'autre part, il conviendra concurem-
ment de chercher à ramener la circulation en
frictionnant la surface du corps, en flagel-
lant le tronc avec les mains ou avec des ser-
viettes mouillées, en jetant de temps en
temps de l'eau froide sur la figure, en fai-
sant respirer de l'ammoniaque ou du vinai-
gre. »
Conclusion pratique
En d'autres termes, les individus foudroyés
doivent tous être soignés comme de simples
asphyxiés. Sous cette simple condition, beau-
coup pourront être rappelés à l'existence.
Seuls, ceux qui auront été les victimes de
courants continus et de tensions élevées seront
réellement en grand danger, car ces courants
seuls peuvent exercer une action mortelle
efficace, en raison justement des troubles et
des lésions internes qu'ils déterminent dans
l'organisme.
UN CURÉ CHANSONNIER
(DB NOTR. CORRESPONDANT PARTICULIBR)
Munich, 4 décembre.
Le curé de l'église Saint-Pierre, à Mu-
nich, M. Antoine Westermeyer, vient de
mourir.
M. Westermeyer a été pendant plusieurs
années député de la deuxième circonscription
de Munich au Reichstag.
Au Parlement ainsi qu'à l'église, il combat-
tait très éloquemment le libéralisme et le pro-
grès. Mais ceci ne l'empêchait point de com-
poser des chansons egrillardes (Schnada-
huepfeln) qu'il débitait entre amis et coreli-
gionnaires dans la petite pièce réservée de la
brasserie des Franciscains, lieu de rendez-vous
des sommités cléricales. Des personnes qui
ont souvent admiré la verve chansonnière du
curé affirment que même un vieux sergent
de cuirassiers bavarois ne pourrait entendre
ces chansons sans rougir.
Des amis de la poésie populaire se propo-
sent de faire imprimer la collection des
chansons composées par le curé.
LES NOTES DE PAUL VERNIER
Nous avons signalé récemment le cas de
Paul Vernier, ce jeune homme de dix-huit
ans admis à l'Ecole normale supérieure sans
examen, en qualité de mathématicien pro-
dige. Chose bizarre, ajoutions-nous, il paraît
que le nouveau normalien s'est présenté aux
examens du dernier concours d'admission à
l'Ecole polytechnique et a obtenu pour sa
composition de mathématiques la note zéro.
Le fait est exact, et nous pouvons indiquer
aujourd'hui la cote des principales composi-
tions du candidat malheureux. Le maximum
étant de 20 points, les correcteurs lui ont ac-
cordé :
Pour la composition mathématique, 0.
Calcul trigonométrique, 4.
Physique, 5.
Géométrie descriptive, 1/6.
La meilleure épreuve a été la composition
française, cotée 8.
Dans les salons algébriques, tout en recon-
naissant à Paul Vernier une érudition ma-
thématique peu banale pour son âge, on com-
mence à se ctemander si i u r son âge, on com-
mence à se demander si M. Tannery, directeur
de la section des sciences à l'Ecole normale,
ne s'est pas quelque peu abusé sur la valeur
de son protégé.
LE SOUVENIR DU RHETORICIEN
On sait que les élèves de Louis-le-Grand
avaient pris l'initiative, lors de la mort
d'Alexandre III, d'envoyer à Saint-Pétersbourg
de petits bouquets noués de rubans sur les-
quels étaient inscrits leurs noms.
Un rhétoricien de cet établissement, M. de
Lacroix, vient de recevoir de Russie une ma-
gnifique photographie du tsar, de 22 centimè-
tres sur 18, à laquelle était jointe la carte
suivante:
De la part de
La comtesse Marie Lamsdorff,
demoiselle d'honneur
de S. M. Vimpératrice de toutes les Russies,
en réponse aux fleurs de France.
Saint-Pétersbourg, 18/30 novembre 1894.
La photographie ne porte aucune adresse
d'éditeur.
L'AFFAIRE DREYFUS
L'enquête sur l'affaire Dreyfus étant définitive-
ment close, le dossier de l'instrnction a été trans-
mis au gouverneur de Paris, à qui il appartient
de renvoyer l'affaire devant le conseil de guerre.
EXPLOSION DE DYNAMITE
Ottawa, 4 décembre.
Une explosion de dynamite a eu lieu à Huil,
près d'Ottawa.
Cinq hommes ont été tués. JI y a eu plusieurs
blessés.
LE MONUMENT CARNOT A LYON
Lyon, 4 décembre.
Conformément au rapport de la commission nom-
mée à cet effet, le conseil municipal vient aB déci-
der que le monument que Lyon doit élever à lalllé-
moire du président Garnot sera ériaé sur la place
de la Républiijne.
CHRONIQUE
FONCTIONS ET FONCTIONNAIRES
J'avais cru jusqu'ici que la fièvre des
concours était un mal français par excel-
lence et que l'examinomanie n'avait aucune
chance de devenir jamais un article d'ex-
portation. Le très remarquable livre que
publie en ce moment M. Max Leclerc sur
« les professions et la société en Angle-
terre » m'enlève cette illusion avec quel-
ques autres. Les Anglais ont même d'au-
tant plus de mérite à nous avoir emprunté
ce genre de sport, que rien ne semblait
les y contraindre. Bien que fort avanta-
geux pour la plupart, les emplois civils
ne sont pas chez eux très recherchés. Ils
ne souffrent pas de cette soif de fonctions
qui nous dévore. Pour une place vacante,
on ne compte guère plus de cinq à six
candidats. Chez nous, d'après une statisti-
que récente, pour 1,500 emplois à donner
à la préfecture de la Seine, on a compté
jusqu'à 46,000 demandes. Pour 12 places
de commissaire auxiliaire, il y avait plus
de 3,000 candidats.
Dans ces conditions, le concours, s'il
est un mal, est un mal nécessaire, moins
primitif après tout que le jeu de dés ou le
tirage au sort. Il plaît à la démocratie,
parce qu'il ferme la porte à l'arbitraire et
à la faveur et qu'il est la conséquence lo-
gique, inéluctable, de la suppression des
privilèges. C'est bien, du reste, par l'infil-
tration des idées démocratiques que le con-
cours s'est introduit en Angleterre. Quand
cette réforme fut discutée, l'aristocratie,
toute-puissante, tenait encore en fief tous
les emplois publics, que la riche bourgeoi-
sie s'efforçait d'emporter de haute lutte.
« Monsieur, disait un lord à un riche né-
gociant de la Cité qui présidait un meeting
en faveur de l'établissement des concours,
si votre réforme s'accomplit, que devien-
dront nos fils cadets ? — Mylord, répondit
le bourgeois, si elle ne s'accomplit pas,
que deviendront les nôtres? » La réforme
s'est accomplie et aujourd'hui les cadets de
l'aristocratie sont les premiers à se félici-
ter d'une mesure qui les garantit, à leur
tour, contre les abus de pouvoir ou les
privilèges à rebours de la bourgeoisie vic-
torieuse.
Ce qui atténue, du reste, chez les An-
glais les inconvénients du concours, c'est
le soin qu'ils mettent à dégager avant tout
les aptitudes pratiques et les qualités pro-
fessionnelles du candidat. Mais comment,
me direz-vous, constater ces aptitudes
chez un jeune homme bourré à la hâte de
quelques connaissances théoriques et qui
n'a pas encore mis la main à la pâte? C'est
incontestable; aussi les Anglais ne s'en
tiennent-ils pas à ces épreuves aléatoires
et rapides dont on se contente chez nous.
Voyez plutôt à quelles conditions on ar-
rive chez eux aux fonctions civiles de
l'Inde, qui sont données toutes au con-
cours :
« Des épreuves écrites ou orales, dit
très justement Max Leclerc, si difficiles et
si approfondies qu'on les imaginât, ne
pouvaient suffire à faire discerner chez
des candidats entrevus quelques heures
par un jury les rares qualités qu'on leur
demande de réunir. » Aussi le concours
comprend-il trois phases : un premier exa-
men d'admissibilité où l'on ne demande
que des connaissances générales ; une se-
conde période d'épreuves, la probation,
qui dure environ deux ans, pendant la-
quelle le candidat se livre à des études
spéciales appropriées à sa fonction, tandis
que la commission d'examen se livre, elle,
à une enquête permanente sur les qualités
physiques, morales et intellectuelles du
candidat. Et enfin, quand le « probatio-
ner » a franchi ces obstacles, on l'envoie
dans l'Inde où il fait, sur le terrain cette
fois, un troisième et dernier apprentis-
sage, adjoint en qualité de surnuméraire,
ineffective officer, à un fonctionnaire
supérieur. S'il ne réussit pas dans cette
triple épreuve, on ne lui donne aucun poste
actif.
Le gouvernement de l'Inde offre à ses
fonctionnaires des avantages exception-
nels : pouvoir, initiative, honneurs, ap-
pointements magnifiques, pensions de re-
traite considérables. Mais il exige d'eux
des qualités de premier ordre ; c'est par
une sélection rigoureuse et patiente qu'il
arrive à dégager sûrement au profit de son
empire colonial l'élite de la nation an-
glaise. Chez nous, au contraire, le stage
et le surnumérariat ne sont que des mots
vides de sens. On prend une cuisinière à
l'essai; mais dès qu un aspirant àune fonc-
tion a pu répondre quelques mots à un
examinateur, le voilà sacré et intangible
pour la vie. On n'a pas exemple d'un sta-
giaire insuffisant rendu par l'administra-
tion à sa famille qui, du reste, pousserait
des cris de putois. Le stage n'est chez
nous que le premier échelon de cette
échelle hiérarchique qui conduit sûre-
ment, par lapoussée automatique des ans,
à l'idéal de tout bureaucrate : voir sa be-
sogne décroltre en raison directe de l'ac-
croissement de son traitement.
Et puis, remarquez-le bien, pour le fonc-
tionnaire anglais il n'y a pas d'avance-
ment à l'ancienneté. Tous les postes re-
cherchés sont donnés au choix. Ce qui
importe, c'est non la durée, mais la na-
ture et la qualité des services rendus. Tel
employé végétera sa vie entière avec deux
mille cinq cents ou trois mille francs d'ap-
pointements. Tel autre, également issu du
concours, s'il se distingue par son intelli-
gence, arrivera aux postes qui sont payés
dix ou douze fois plus.Les traitements des
emplois supérieurs peuvent être, en effet,
d'autant plus élevés que les fonctions sont
moins nombreuses. « Ne donnant pas les
postes à la faveur, mais au mérite, la bu-
reaucratie anglaise n'a pas cédé à la ten-
tation d'augmenter sans cesse, pour satis-
faire les appétits du dehors, le nombre
des emplois publics en abaissant les trai-
tements. » Les fonctionnates de l'Inde
touchent des sommes énormes, mâts il
suffit de S64 employés civils pour gouver-
ner un NHDtM.de plus de ôUlkw^s
d'hoitu ;-,
Les employés sont moins nombreux, les
rouages plus simples, la somme d'efforts
fournis par chacun infiniment plus grande,
mieux dirigée, plus efficace. Et cela non
seulement dans les bureaux, mais à tous
les degrés de la vie sociale. En voulez-
vous un autre exemple? L'Angleterre, qui
tient le premier rang dans le monde par le
nombre de ses navires et la puissance de
son outillage, n'emploie dans ses arsenaux
que 19,000 ouvriers. Il y en a 21,000 dans
les nôtres, où l'on met dix ans pour cons-
truire un cuirassé !
Mais l'argent du budget est chez nous
une manne dont chacun veut avoir sa
part. Ceux qui crient le plus fort, comme
contribuables, contre les appétits crois-
sants des fonctionnaires, sont les pre-
miers, comme pères de famille, à pousser
leurs fils vers les emplois publics, où l'on
trouve son pain cuit a point, où l'on passe
régulièrement tous les mois à la caisse.
C'est qu'en Angleterre, le commerce et
l'industrie sont les occupations nationales
par excellence. Comme le dit M. Max Le-
clerc, à quelque classe de la société qu'il
appartienne, le jeune Anglais n'entendra
jamais dire dans la famille ni à l'école
que le commerce ou l'industrie entraîne
une sorte de déchéance. « Rien de sembla-
ble en France où, grâce à une conspira-
tion de l'Etat et de l'opinion, les écoles du
gouvernement, les fonctions publiques et
les carrières dites libérales opèrent un
drainage artificiel de toutes les forces vi-
ves de la nation et ne laisseraient, s'il
était possible, au commerce et à l'indus-
trie que des débris et le rebut. » Et il en
sera ainsi chez nous tant que les enfants
apporteront en naissant, en guise d'au-
réole, un rond de cuir au derrière.
André Balz.
Une indisposition, heureusement sans gra-
vité, a empêché, hier, notre collaborateur
Henry Fouquier de nous donner la Vie à
Paris.
L'excellente renommée dont jouit le Petit
Chàteauneuf-du-Pape provient surtout du fin
bouquet qu'il acquiert en bouteilles. Le pro-
priétaire des Fines-Roches à Châteauneuf-du-
Pape l'expédie pour 135 fr. les 225 litres.
LE
MYSTERIEUX SUICIDE
LES REMORDS D'UN ESCROC
Le voyageur à la valise. — Le coup de
revolver. "— Découverte d'un trésor.
Lettres et révélations.
Bruxelles, 4 décembre.
Vendredi dernier, dans la matinée, débar-
quait à la gare du Midi un étranger portant
le costume de marinier. Le voyageur, ayant
une petite valise, remit celle-ci à un com-
missionnaire de place et le pria de lui indi-
quer un modeste hôtel dans le centre de la
ville.
On chercha longtemps. Le voyageur était
très difficile; cependant, fatigué, il proposa à
son compagnon, vers deux heures de l'après-
midi, de manger un morceau. Le commis-
sionnaire ne demandait pas mieux et tous
deux se rendirent dans un restaarant de la
rue de l'Etuve. L'étranger mangea peu ; il
avait sur lui de nombreux journaux français
qu'il se mit à lire. Le commissionnaire qui,
lui, au contraire, était à la fête, remarqua
alors que son client avait l'air soucieux,
préoccupé. Le repas terminé, on chercha en-
core un hôtel, on chercha longtemps. Tout à
coup le voyageur prit subitement une résolu-
tion : « Je désire, dit-il, me loger dans Un
hôtel aux environs de la gare du Midi. »
- C'est parfait, dit le commissionnaire,
j'en connais un qui fera votre affaire.
Un drame dans une chambre
Et quelques instants après, l'étranger arri-
vait a l'hôtel des Voyageurs-de-France, 23,
place de la Constitution. Il fut conduit à l'ap-
partement no 27 et lorsque le patron lui fit
présenter le registre des étrangers, il déclara
s'appeler Amiot François, marin, âgé de
trente-cinq ans, venant de Melun.
Amiot prit ses repas dans la salle du restau-
rant. Mais sitôt qu'il avait fini il remontait
dans sa chambre et n'en sortait plus. Là aussi
il se mit à lire la plupart des journaux belges
et français, et on s'aperçut également que cet
homme n'avait pas l'air tranquille. Sa figure
exprimait un sentiment de profonde tristesse.
Cependant, dimanche, Amiot descendit de son
appartement, sel'on son habitude, vers une
heure de l'après-midi, pour dîner. Il réclama
sa note, paya tout ce qu'il devait et remonta
ensuite chez lui. Pour souper, on ne le vit pas
descendre.
Et hier matin, contrairement à son habi-
tude, il ne déjeunait pas dans la salle du res-
taurant à dix heures un quart; un garçon se
rendit aussitôt dans l'appartement occupé
par Amiot, il ouvrit la porte et un spectacle
affreux s'offrit à ses yeux. Le voyageur était
là, étendu au milieu de la pièce et baignait
dans une épaisse mare de sang. Il avait à la
tête sous la tempe gauche une horrible bles-
sure d'où le sang s'échappait en abondance.
La main gauche tenait encore un revolver
dans le barillet duquel cinq balles étaient res..
tées.
La main droite tenait le pied d'une chaise
avec une telle force, qu'il a fallu faire de
grands efforts pour la détacher.
Sur une table, placés en évidence, se trou-
vaient plusieurs écrits, des déclarations tracées
hâtivement, par une main tremblante, sur
les feuillets d'un calepin.
La police saint-gilloise ayant été immédia-
tement prévenue, M. le commissaire en chef
Reclercq, accompagné de ses adjoints MM.
Brœckaert et Dossche, se rendit à l'hôtel dea
Voyageurs-de-France. Il prit connaissance
des divers écrits.
Suprêmes révélations
L'un d'eux, celui qui avait été placé le plus
en évidence, disait : « Je suis un voleur. Ma
trouvant sans ressources sur la pavé dt
Bruxelles avec des obligations qu'il m'est
impossible de négocier, je me fais sauter la
cervelle pour laver l'honneur de ma famille. »
Sur un autre feuillet : « J'ai commis des
vols très importants. Je crains d'être arrêté
et j'ai peur. Voilà pourquoi je me tue. Dans
cette chambre même on trouvera une somma
considérable en actions qui sont cachée.
au-dessus de la porte. » 1
Au-dessus de la porte se trouve une plan-
che. Et effectivement là on trouva une liasse
de valeurs : 24 obligations des Chemins da
fer Nord-Espagne, il actions des Chemins de
fer Nord-Autriche, Société impériale privilé-
giée, 3 obligations des Chemins de fer Sud-
Autriche, impériale royale, et 27 actions dea
- ,4 RÉDACTION ET ADHIIIflSTRATIOlf
142, Rue Montmartre
PARIS
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fous les Bureaux de Poste.
Adresse télégraphique : XIX* SIÈOLB — PARIS
Téléphone : 20.289 bit.
A NOS LECTEURS
Nous avons le devoir d'offrir à nos
abonnés, à nos lecteurs et à tous nos
Confrères nos vifs remerciements pour
les témoignages de sympathie et d'at-
tachement qu'ils nous ont donnés au
milieu des pénibles incidents de ces
jours derniers. Ils ont compris que
la Rédaction du XIXe Siècle, qui fut
toujours exclusivement à son poste de
combat, étrangère à ce qui se passait
dans l'ombre, ne saurait être en aucune
façon responsable des actes PERSONNELS
ET OCCULTES de deux des anciens ad..
ministrateurs delà Société.
L'expertise de la comptabilité -
poursuivie par M. Imbert, administra-
teur près le tribunal de la Seine, avec le
Concours de M. Michel, expert-compta-
ble près le même tribunal — démon-
trera qu'aucune somme de provenance
suspecte n'est inscrite sur les livres. Le
XIXe Siècle, loin d'avoir tiré le plus
léger profit des manœuvres particuliè-
res de ses deuxanciens administrateurs,
en est la première victime.
Aussi, dans ces douloureuses cir-
constances, tout en concevant une lé-
gitime fierté d'avoir conservé la sympa-
thie intacte de ses lecteurs, la Rédaction
affirme bien haut qu'elle a, en toutes
circonstances, mérité cette confiance.
Aucune confusion fâcheuse ne pou-
vait altérer l'entente cordiale entre les
lecteurs et la Rédaction. Nous n'avonl
donc pas même à répudier un passé qui
n'est pas le nôtre ; nous continuerons,
tous unis et renforcés de nouveaux col-
laborateurs, à faire du XIX6 Siècle, non
seulement un journal parfaitement in-
formé, mais encore l'organe infatigable
de tous les progrès et de toutes les cau-
ses généreuses.
LA RÉDACTION.
TRÈSPRO CHAINEMENT
LE XIXe SIÈCLE
COMMENCERA LA PUBLICATION
D'UN
GRAND ROMAN
Denx COncentrations
La discussion générale du budget a
été dominée par une question de doc-
trine en matière fiscale, qui se double
)d'une question politique.
Le débat sur le principe de l'assiette
de l'impôt est connu ; c'est le procès
pendant entre l'impôt réel, celui qui se
pique de tout demander à la matière
imposable et rien au contribuable, et
l'impôt personnel ; puis, entre la pro-
portionnalité et la progression.
La fiction de l'impôt réel a subi de
nombreuses avaries depuis quelque
temps; elle en a subi de tous temps.
Il est étrange de l'invoquer au sujet des
droits sur les successions, qui, dès à
présent, varient dans de grandes propor-
tions, suivant le degré de parenté de
l'héritier avec le défunt, ce qui ne sau-
rait se constater sans s'occuper des per-
sonnes. Le premier proj et de budget
pour 1895, déposé par M. Burdeau, fai-
sait, même en matière de contributions
directes, une brèche irrémédiable à la
prétendue impersonnalité de l'impôt, en
tenant compte des charges de famille,
du plus ou moins grand nombre de do-
mestiques, etc. Ce sont bien là des par-
ticularités qu'on ne peut constater sans
faire la connaissance du contribuable.
M. Burdeau faisait un effort méritoire
pour atteindre le revenu par voie de tâ-
tonnement, en évitant la déclaration et
le contrôle de cette déclaration ; mais la
discussion a eu pour effet de montrer
que le montant du loyer, pris comme
indice principal du revenu, risquait d'en-
traîner de graves erreurs et qu'il n'y
avait peut-être, au demeurant, aucun
impôt plus propre à atteindre le revenu
que l'impôt sur le revenu.
Quant à la progression, M. Léon Say
l'a frappée d'une excommunication ma-
jeure qui ne visait pas seulement le
ministre des finances; il a du même
coup mis au ban des saines doctrines
son propre grand-père, Jean-Baptiste
Say, qui écrivait : « L'impôt propor-
tionnel n'est pas équitable; j'irai plus
loin : l'impôt progressif seul peut être
équitable. » Il répudiait non moins vive-
ment, ce qui lui est peut-être plus in-
différent, P.-J. Proudhon, dont M. Jules
Roche citait naguère avec complaisance
une page dédaigneuse sur la progres-
sion, mais qui a écrit dans le même
ouvrage que l'impôt proportionnel est
fi progressif dan^ le sens de la misêra;*,
Ce qui est la vérité, même quand on
n'envisage que l'impôt direct, et ce qui
prend bien plus de force quand il s'agit
de compenser les inégalités des impôts
de consommation, qui pèsent sans con-
testation possible en sens inverse des
facultés des contribuables.
Quant à la question politique, c'est
des discours de M. Cavaignac et de M.
Léon Say qu'elle se dégage. M. Cavai-
gnac, qui siège par choix au milieu de
la fraction la plus modérée des républi-
cains et qui s'y est fait une place volon-
tairement solitaire, a exprimé le vœu de
voir se former, aujourd'hui sur le pro-
jet de M. Poincaré concernant les suc-
cessions, dans un avenir prochain sur
sa propre proposition d'impôt sur le re-
venu, une large majorité républicaine
qui ne soit pas dépendante de l'appoint
des collectivistes. Il n'a pas trouvé sur-
prenant que, « la question de forme de
gouvernement définitivement écartée,
il se constituât deux grands partis, un
parti conservateur, un parti de résis-
tance, de statu quo, et, en face de lui,
un parti de progrès et de réformes » ;
mais il signale ce danger de voir les ré-
publicains de tradition se charger de
fournir eux-mêmes le parti de résis-
tance.
C'est ce que j'ai eu déjà l'occasion de
dire quand on rappelait le vœu de Gam-
betta de voir se former, sur le terrain
de la République acceptée, deux partis
comme étaient les whigs et les tories
en Angleterre. Gambetta n'a pas ajouté
le conseil aux whigs français de se faire
tories.
M. Léon Say n'est pas du tout d'ac-
cord avec M. Cavaignac sur la façon de
dégager une majorité parlementaire.
Pour lui, la politique républicaine
« consiste purement et simplement à
faire obstacle aux progrès de la poli-
tique socialiste M. La résistance et pas de
réformes, c'est tout ce que paraît lui
commander la situation. Je n'imagine
pas qu'il y ait de meilleure méthode pour
accélérer les progrès des doctrines même
les plus réellement utopiques.
M. Léon Say trouve tort mauvais que
l'on recommence à parler de concentra-
tion républicaine; il n'est pas au bout
de ses déboires. « Nous ne voulons
plus, dit-il, de ces gouvernements qui
vivent au jour le jour en s'appuyant
sur des votes venus, tantôt d'un côté de
la Chambre, tantôt d'un autre.» Serait-ce
un meâ culpâ rétrospectif? Ou bien M.
Say, qui s'honora jadis en répudiant la
conjonction des centres, voudrait-il que
le gouvernement s'appuyât désormais
tout le temps sur la droite ? Ce n'est pas
d'ailleurs à ce jeu de bascule que les
partisans de la concentration convient
le gouvernement. On lui demande de
ne s'appuyer que sur des républicains
et le suffrage universel en a envoyé as-
sez à la Chambre pour former une ma-
jorité en se passant de M. Guesde et de
ses amis.
Quand on ne veut pas se concentrer
à gauche, on se concentre tout de même,
et nous en revenons à ceci : M. Léon
Say, est-ce exactement la même chose
que M. d'Hulstou M. Cochin? Non? Eh
bien, alors, relisez les listes du scrutin
et ne faites pas tant vos homogènes.
Gustave Isambert.
NOMINATIONS DE SOUS-PRÉFETS
Le président de la République, sur la pro-
position du président du conseil, ministre
de l'intérieur et des cultes, décrète :
Article premier. — M. Boiteau, sous-préfet
d'Ussel, est nommé sous-préfet d'Issoire (Puy-
de-Dôme), en remplacement de M. Morice,
appelé sur sa demande à d'autres fonctions.
M. Noël, secrétaire général du territoire de
Belfort, est nommé sous-préfet de Vitry-le-
François (Marne), en remplacement de M.
Fabre, nommé sous-préfet de Ploërmel.
M. Fabre, sous-préfet de Vitry-le-François,
est nommé sous-préfet de Ploërmel (Morbihan),
en remplacement de M. Derelst.
M. Pietite (Maurice), rédacteur au ministère
de l'intérieur, attaché au cabinet du président
du conseil, est nommé secrétaire général du
territoire de Belfort, en remplacement de M.
Noël, nommé sous-préfet de Vitry-le-Fran-
çois.
M. Aubraye (Maurice), rédacteur au minis-
tère de l'interieur, est nommé par permuta-
tion sous-préfet de Florac, en remplacement
de M. Cales, mis en disponibilité sur sa de-
mande.
M. Laroze (Marie-Jean-Jacques), ancien
conseiller de préfecture, attaché au cabinet
du président du conseil, est nommé sous-pré-
fet d'Ussel (Corrèze), en remplacement de M.
Boiteau, nommé sous-préfet d'Issoire.
ÉNORME SCANDALE
Londres, 4 décembre.
Un scandale considérable vient d'éter ,
aujourd'hui à Londres.
On se rappelle l'assassinat commis il y a
quelques mois à Kensington, où une fille
publique avait été égorgée dans la rue. On
che retrait activement l'auteur de ce crime. La
population vivement surexcitée accusait l'in-
trouvable Jack lventreur ,lorsqu'aujourd'hui
la police vient dé Emettre on état d'arrestation
le nommé Reginald, jieveu du colonel San-
derson, chef de la fjpactiçn orangiste du parti
irlandais à la CHatnbre des communes.
L'accusé appartient àsla plus haute aristo-
cratie irlandaise.
Unedeseajairtes a époyâ
Guillaume IyT
';¡' , -
LE SALUT DES FOllrt
LES IIfSTRUCTIONSbE L'ACADÉMIE
DE MÉDECINE
Les courants alternatifs incapables de tuer.
Les électrocutés vivent encore.
Expériences sans réplique.
Depuis longtemps déjà, nombre de savants,
et à leur tête M. d Arsonval, ont signalé com-
bien incertain était le nouveau mode de sup-
plice en usage aux Etats-Unis, qui consiste
en principe, comme l'on sait, à foudroyer les
gens par un courant électrique, à les électro-
cuter, pour employer le mot consacré.
Les lecteurs du XIX* Siètle, au surplus, ont
été à cet égard bien et dûment avertis, et à
diverses reprises, par notre ami Raoul Lucet,
qui l'un des premiers dans la presse francaise
a signalé cette infériorité flagrante des cou-
rants alternatifs, si élevée que soit leur ten-
sion, à mettre à mal les individus qu'ils tra-
versent accidentellement ou non.
Ce n'est pas, du reste, que l'électricité soit in-
capable de tuer un simple citoyen tout comme
un homme guillotiné, voire même tout comme
une solide corde de chanvre bien graissée ; ce
n'est même point, comme on l'a insinué, que
l'électricité soit capricieuse et qu'elle tue ici,
alors que là elle se contente de secouer les
gens simplement avec brutalité.
En réalité, il n'en est rien. La vérité vraie,
ainsi que le racontait encore M. d'Arsonval à
la dernière séance de l'Académie des sciences,
c'est que les courants alternatifs sont pure-
ment et simplement incapables de provoquer
la mort. Les expériences, au surplus, ne
manquent point pour démontrer la realité de
cette assertion.
Tout d'abord, on a les faits des électrocu-
tions américaines. On sait que pour obtenir
le décès des condamnés, l'on doit, là-bas, faire
passer le courant, qui est cependant à une
tension formidable, durant un temps très
prolongé. Et encore n'est-on pas absolument
assuré que les malheureux suppliciés de la
sorte soient véritablement morts du trauma-
tisme électrique et qu'ils n'aient pas été en-
terrés, évanouis certainement, mais non ab-
solument privés de vie.
Les foudroyés vivants
Le contraire est même infiniment plus vrai-
semblable. De nombreuses observations exis-
tent, en effet, aujourd'hui, de gens qui, acci-
dentellement soumis à l'action de courants
alternatifs à haute tension, ont pu être rap-
pelés à la vie et qui, en dépit de leur qualité
d'ex-foudroyés, se portent actuellement le
mieux du monde. La légende même rapporte
— et rien ne prouve qu'elle ne soit pas exacte
— que certains d'entre eux se trouvent même
beaucoup mieux qu'avant leur aventure, l'é-
lectricite les ayant par une heureuse fortune
délivrés d'un rhumatisme, d'un lombago ou
d'une migraine quelconque.
Mais, sans faire état de ces guérisons par
trop exceptionnelles, il ne saurait être indiffé-
rent de mentionner les rappels à la vie de
malheureux fortuitement frappés par une
étincelle vagabonde. Ainsi, il y a quelques
mois, à Epinay, un ouvrier électricien ainsi
foudroyé par un courant alternatif de 5,000
volts fut ranimé complètement après plus
d'une heure de mort apparente. De même, le
16 du mois dernier, à Pittsfield (Massachu-
setts), un autre ouvrier électricien, M. Cutler,
victime d'un accident en tout semblable à ce-
lui du foudroyé d'Epinay, a été sauvé bien
qu'il eût été traversé durant un temps fort
appréciable par un courant alternatif de 4,500
volts.
Or, la réalité est que, dans ces deux derniers
cas, les deux victimes supportèrent des cou-
rants notoirement plus puissants que ceux
employés dans les exécutions américaines.
Electrocuté six fois
De tels faits sont concluants. Au surplus,
les recherches expérimentales les confirment
de la façon la plus complète.
Dans son laboratoire, en effet, M. d'Arson-
val ayant électrocuté un chien conformément
à tous les rites observés en Amérique pour les
condamnés à mort a, sans la moindre diffi-
culté, réussi à remettre son animal sur pied.
Et le fait ne s'est point produit une seule fois,
mais bien consécutivement, à six reprises dif-
férentes.
Et l'on viendra dire à présent que l'élec-
trocution est un procédé efficace pour en-
voyer les pauvres diables dans l'autre
monde !.
Au surplus, les Américains eux-mêmes ne
se font aucune illusion à cet égard. Et il
en est si bien de la sorte, qu'ils ont refusé à
M. d'Arsonval de pratiquer cette très simple
tentative, dont la reussite serait cependant la
démonstration de l'excellence de leur sup-
plice, tentative consistant à pratiquer sur un
électrocuté la respiration artificielle.
Il faut avouer, au surplus, que la situation
serait quelque peu embarrassante si un con-
damné exécuté revenait à l'existence, étant
donné l'adage juridique connu : non bis in
idem — jamais deux fois pour la même
chose !.
Et voilà pourquoi et comment l'électrocu-
tion nécessite, pour être de réelle efficacité,
une petite opération complémentaire, l'autop-
sie immédiate du cadavre-vivant.
Comment meurent les foudroyés
En somme, à l'heure présente, et grâce à
M. d'Arsonval, les faits sont nettement éta-
blis et démontrés.
La mort des condamnés soumis à l'électro-
cution survient, non point du fait même du
passage des courants alternatifs, mais sim-
plement de l'abandon dans lequel on laisse le
patient évanoui sous l'influence de la secousse
ressentie.
Au reste, il n'y a plus aujourd'hui que les
électrocuteurs yankees à défendre la valeur
de leur supplice. Partout ailleurs on sait par-
faitement que tout individu foudroyé par un
courant électrique quelconque n'est point
pour cela forcément un individu mort.
Et il en est même si bien de la sorte que,
tout dernièrement, en France, le ministre des
tiavaux publics demandait à l'Académie de
médecine de vouloir bien rédiger des instruc-
tions pratiques destinées à être répandues
dans le public, et notamment dans les usi-
nes d'électricité, instructions concernant les
soins à donner aux victimes des accidents
électriques.
Çejtte demande du ministre a même aujour-
d'hui reçu son exécution.
A la séance d'hier de l'Académie de méde-
cine, en effet, M. Gariel a donné à ses collè-
gues, qui ont approuvé à l'unanimité, con-
aaissance de ces instructions dont la rédac-
tion avait été confiée à une commission com-
posée de MM. Bouchard, président, d'Arson-
val, Laborde et Gariel, membres.
Voici, du reste, le texte intégral de ce docu-
ment utile et dont l'intérêt ne saurait échapper
à personne :
Les soins à donner aux victimes
c On transportera, d'abord la victime dans
on local aérér, où on ne conservera qu'un petit
nombre d'aides, trois ou quatre, toutes les
autres personnes étant écartées.
» On desserrera les vêtements et on s'ef-
forcera le plus rapidement possible de rétablir
la respiration et la circulation.
» Pour rétablir la respiration; on peut avoir
recours principalement aux deux moyens sui-
vants : la traction rythmée de la langue et la
respiration artificielle :
» 1° Méthode de la traction rythmée de
la langue. — Ouvrir la bouche de la victime,
et, si les dents sont serrées, les écarter en for-
çant avec les doigts ou avec un corps résis-
tant quelconque, morceau de bois, manche
de couteau, dos de cuiller ou de fourchette,
extrémité d'une canne, etc.
» Saisir solidement la partie antérieure de
la langue entre le pouce et l'index de la main
droite, nus ou revêtus d'un linge quelconque,
d'un mouchoir de poche, par exemple (pour
empêcher le glissement), et exercer sur elle
de fortes tractions répétées, successives, ca-
dencées ou rythmées, suivies de relâchement,
en imitant les mouvements rythmés de la
respiration elle-même, au nombre d'au moins
vingt par minute.
» 2o Méthode de la respiration artificielle.
— Coucher la victime sur le dos, les épaules
légèrement soulevées, la bouche ouverte, la
langue bien dégagée.
» Saisir les bras à la hauteur du coude, les
appuyer assez fortement sur les parois de la
poitrine, puis les écarter et les porter au-des-
sus de la tête en décrivant un arc de cercle ;
les ramener ensuite à leur position primaire,
en pressant sur les parois de la poitrine.
» Répéter ces mouvements environ vingt
fois par minute, en continuant jusqu'au réta-
blissement de la respiration na turelle.
» Il conviendra de commencer toujours par
la traction de la langue, en appliquant en
même temps, s'il est possible, la méthode de
la respiration artificielle.
» D'autre part, il conviendra concurem-
ment de chercher à ramener la circulation en
frictionnant la surface du corps, en flagel-
lant le tronc avec les mains ou avec des ser-
viettes mouillées, en jetant de temps en
temps de l'eau froide sur la figure, en fai-
sant respirer de l'ammoniaque ou du vinai-
gre. »
Conclusion pratique
En d'autres termes, les individus foudroyés
doivent tous être soignés comme de simples
asphyxiés. Sous cette simple condition, beau-
coup pourront être rappelés à l'existence.
Seuls, ceux qui auront été les victimes de
courants continus et de tensions élevées seront
réellement en grand danger, car ces courants
seuls peuvent exercer une action mortelle
efficace, en raison justement des troubles et
des lésions internes qu'ils déterminent dans
l'organisme.
UN CURÉ CHANSONNIER
(DB NOTR. CORRESPONDANT PARTICULIBR)
Munich, 4 décembre.
Le curé de l'église Saint-Pierre, à Mu-
nich, M. Antoine Westermeyer, vient de
mourir.
M. Westermeyer a été pendant plusieurs
années député de la deuxième circonscription
de Munich au Reichstag.
Au Parlement ainsi qu'à l'église, il combat-
tait très éloquemment le libéralisme et le pro-
grès. Mais ceci ne l'empêchait point de com-
poser des chansons egrillardes (Schnada-
huepfeln) qu'il débitait entre amis et coreli-
gionnaires dans la petite pièce réservée de la
brasserie des Franciscains, lieu de rendez-vous
des sommités cléricales. Des personnes qui
ont souvent admiré la verve chansonnière du
curé affirment que même un vieux sergent
de cuirassiers bavarois ne pourrait entendre
ces chansons sans rougir.
Des amis de la poésie populaire se propo-
sent de faire imprimer la collection des
chansons composées par le curé.
LES NOTES DE PAUL VERNIER
Nous avons signalé récemment le cas de
Paul Vernier, ce jeune homme de dix-huit
ans admis à l'Ecole normale supérieure sans
examen, en qualité de mathématicien pro-
dige. Chose bizarre, ajoutions-nous, il paraît
que le nouveau normalien s'est présenté aux
examens du dernier concours d'admission à
l'Ecole polytechnique et a obtenu pour sa
composition de mathématiques la note zéro.
Le fait est exact, et nous pouvons indiquer
aujourd'hui la cote des principales composi-
tions du candidat malheureux. Le maximum
étant de 20 points, les correcteurs lui ont ac-
cordé :
Pour la composition mathématique, 0.
Calcul trigonométrique, 4.
Physique, 5.
Géométrie descriptive, 1/6.
La meilleure épreuve a été la composition
française, cotée 8.
Dans les salons algébriques, tout en recon-
naissant à Paul Vernier une érudition ma-
thématique peu banale pour son âge, on com-
mence à se ctemander si i u r son âge, on com-
mence à se demander si M. Tannery, directeur
de la section des sciences à l'Ecole normale,
ne s'est pas quelque peu abusé sur la valeur
de son protégé.
LE SOUVENIR DU RHETORICIEN
On sait que les élèves de Louis-le-Grand
avaient pris l'initiative, lors de la mort
d'Alexandre III, d'envoyer à Saint-Pétersbourg
de petits bouquets noués de rubans sur les-
quels étaient inscrits leurs noms.
Un rhétoricien de cet établissement, M. de
Lacroix, vient de recevoir de Russie une ma-
gnifique photographie du tsar, de 22 centimè-
tres sur 18, à laquelle était jointe la carte
suivante:
De la part de
La comtesse Marie Lamsdorff,
demoiselle d'honneur
de S. M. Vimpératrice de toutes les Russies,
en réponse aux fleurs de France.
Saint-Pétersbourg, 18/30 novembre 1894.
La photographie ne porte aucune adresse
d'éditeur.
L'AFFAIRE DREYFUS
L'enquête sur l'affaire Dreyfus étant définitive-
ment close, le dossier de l'instrnction a été trans-
mis au gouverneur de Paris, à qui il appartient
de renvoyer l'affaire devant le conseil de guerre.
EXPLOSION DE DYNAMITE
Ottawa, 4 décembre.
Une explosion de dynamite a eu lieu à Huil,
près d'Ottawa.
Cinq hommes ont été tués. JI y a eu plusieurs
blessés.
LE MONUMENT CARNOT A LYON
Lyon, 4 décembre.
Conformément au rapport de la commission nom-
mée à cet effet, le conseil municipal vient aB déci-
der que le monument que Lyon doit élever à lalllé-
moire du président Garnot sera ériaé sur la place
de la Républiijne.
CHRONIQUE
FONCTIONS ET FONCTIONNAIRES
J'avais cru jusqu'ici que la fièvre des
concours était un mal français par excel-
lence et que l'examinomanie n'avait aucune
chance de devenir jamais un article d'ex-
portation. Le très remarquable livre que
publie en ce moment M. Max Leclerc sur
« les professions et la société en Angle-
terre » m'enlève cette illusion avec quel-
ques autres. Les Anglais ont même d'au-
tant plus de mérite à nous avoir emprunté
ce genre de sport, que rien ne semblait
les y contraindre. Bien que fort avanta-
geux pour la plupart, les emplois civils
ne sont pas chez eux très recherchés. Ils
ne souffrent pas de cette soif de fonctions
qui nous dévore. Pour une place vacante,
on ne compte guère plus de cinq à six
candidats. Chez nous, d'après une statisti-
que récente, pour 1,500 emplois à donner
à la préfecture de la Seine, on a compté
jusqu'à 46,000 demandes. Pour 12 places
de commissaire auxiliaire, il y avait plus
de 3,000 candidats.
Dans ces conditions, le concours, s'il
est un mal, est un mal nécessaire, moins
primitif après tout que le jeu de dés ou le
tirage au sort. Il plaît à la démocratie,
parce qu'il ferme la porte à l'arbitraire et
à la faveur et qu'il est la conséquence lo-
gique, inéluctable, de la suppression des
privilèges. C'est bien, du reste, par l'infil-
tration des idées démocratiques que le con-
cours s'est introduit en Angleterre. Quand
cette réforme fut discutée, l'aristocratie,
toute-puissante, tenait encore en fief tous
les emplois publics, que la riche bourgeoi-
sie s'efforçait d'emporter de haute lutte.
« Monsieur, disait un lord à un riche né-
gociant de la Cité qui présidait un meeting
en faveur de l'établissement des concours,
si votre réforme s'accomplit, que devien-
dront nos fils cadets ? — Mylord, répondit
le bourgeois, si elle ne s'accomplit pas,
que deviendront les nôtres? » La réforme
s'est accomplie et aujourd'hui les cadets de
l'aristocratie sont les premiers à se félici-
ter d'une mesure qui les garantit, à leur
tour, contre les abus de pouvoir ou les
privilèges à rebours de la bourgeoisie vic-
torieuse.
Ce qui atténue, du reste, chez les An-
glais les inconvénients du concours, c'est
le soin qu'ils mettent à dégager avant tout
les aptitudes pratiques et les qualités pro-
fessionnelles du candidat. Mais comment,
me direz-vous, constater ces aptitudes
chez un jeune homme bourré à la hâte de
quelques connaissances théoriques et qui
n'a pas encore mis la main à la pâte? C'est
incontestable; aussi les Anglais ne s'en
tiennent-ils pas à ces épreuves aléatoires
et rapides dont on se contente chez nous.
Voyez plutôt à quelles conditions on ar-
rive chez eux aux fonctions civiles de
l'Inde, qui sont données toutes au con-
cours :
« Des épreuves écrites ou orales, dit
très justement Max Leclerc, si difficiles et
si approfondies qu'on les imaginât, ne
pouvaient suffire à faire discerner chez
des candidats entrevus quelques heures
par un jury les rares qualités qu'on leur
demande de réunir. » Aussi le concours
comprend-il trois phases : un premier exa-
men d'admissibilité où l'on ne demande
que des connaissances générales ; une se-
conde période d'épreuves, la probation,
qui dure environ deux ans, pendant la-
quelle le candidat se livre à des études
spéciales appropriées à sa fonction, tandis
que la commission d'examen se livre, elle,
à une enquête permanente sur les qualités
physiques, morales et intellectuelles du
candidat. Et enfin, quand le « probatio-
ner » a franchi ces obstacles, on l'envoie
dans l'Inde où il fait, sur le terrain cette
fois, un troisième et dernier apprentis-
sage, adjoint en qualité de surnuméraire,
ineffective officer, à un fonctionnaire
supérieur. S'il ne réussit pas dans cette
triple épreuve, on ne lui donne aucun poste
actif.
Le gouvernement de l'Inde offre à ses
fonctionnaires des avantages exception-
nels : pouvoir, initiative, honneurs, ap-
pointements magnifiques, pensions de re-
traite considérables. Mais il exige d'eux
des qualités de premier ordre ; c'est par
une sélection rigoureuse et patiente qu'il
arrive à dégager sûrement au profit de son
empire colonial l'élite de la nation an-
glaise. Chez nous, au contraire, le stage
et le surnumérariat ne sont que des mots
vides de sens. On prend une cuisinière à
l'essai; mais dès qu un aspirant àune fonc-
tion a pu répondre quelques mots à un
examinateur, le voilà sacré et intangible
pour la vie. On n'a pas exemple d'un sta-
giaire insuffisant rendu par l'administra-
tion à sa famille qui, du reste, pousserait
des cris de putois. Le stage n'est chez
nous que le premier échelon de cette
échelle hiérarchique qui conduit sûre-
ment, par lapoussée automatique des ans,
à l'idéal de tout bureaucrate : voir sa be-
sogne décroltre en raison directe de l'ac-
croissement de son traitement.
Et puis, remarquez-le bien, pour le fonc-
tionnaire anglais il n'y a pas d'avance-
ment à l'ancienneté. Tous les postes re-
cherchés sont donnés au choix. Ce qui
importe, c'est non la durée, mais la na-
ture et la qualité des services rendus. Tel
employé végétera sa vie entière avec deux
mille cinq cents ou trois mille francs d'ap-
pointements. Tel autre, également issu du
concours, s'il se distingue par son intelli-
gence, arrivera aux postes qui sont payés
dix ou douze fois plus.Les traitements des
emplois supérieurs peuvent être, en effet,
d'autant plus élevés que les fonctions sont
moins nombreuses. « Ne donnant pas les
postes à la faveur, mais au mérite, la bu-
reaucratie anglaise n'a pas cédé à la ten-
tation d'augmenter sans cesse, pour satis-
faire les appétits du dehors, le nombre
des emplois publics en abaissant les trai-
tements. » Les fonctionnates de l'Inde
touchent des sommes énormes, mâts il
suffit de S64 employés civils pour gouver-
ner un NHDtM.de plus de ôUlkw^s
d'hoitu ;-,
Les employés sont moins nombreux, les
rouages plus simples, la somme d'efforts
fournis par chacun infiniment plus grande,
mieux dirigée, plus efficace. Et cela non
seulement dans les bureaux, mais à tous
les degrés de la vie sociale. En voulez-
vous un autre exemple? L'Angleterre, qui
tient le premier rang dans le monde par le
nombre de ses navires et la puissance de
son outillage, n'emploie dans ses arsenaux
que 19,000 ouvriers. Il y en a 21,000 dans
les nôtres, où l'on met dix ans pour cons-
truire un cuirassé !
Mais l'argent du budget est chez nous
une manne dont chacun veut avoir sa
part. Ceux qui crient le plus fort, comme
contribuables, contre les appétits crois-
sants des fonctionnaires, sont les pre-
miers, comme pères de famille, à pousser
leurs fils vers les emplois publics, où l'on
trouve son pain cuit a point, où l'on passe
régulièrement tous les mois à la caisse.
C'est qu'en Angleterre, le commerce et
l'industrie sont les occupations nationales
par excellence. Comme le dit M. Max Le-
clerc, à quelque classe de la société qu'il
appartienne, le jeune Anglais n'entendra
jamais dire dans la famille ni à l'école
que le commerce ou l'industrie entraîne
une sorte de déchéance. « Rien de sembla-
ble en France où, grâce à une conspira-
tion de l'Etat et de l'opinion, les écoles du
gouvernement, les fonctions publiques et
les carrières dites libérales opèrent un
drainage artificiel de toutes les forces vi-
ves de la nation et ne laisseraient, s'il
était possible, au commerce et à l'indus-
trie que des débris et le rebut. » Et il en
sera ainsi chez nous tant que les enfants
apporteront en naissant, en guise d'au-
réole, un rond de cuir au derrière.
André Balz.
Une indisposition, heureusement sans gra-
vité, a empêché, hier, notre collaborateur
Henry Fouquier de nous donner la Vie à
Paris.
L'excellente renommée dont jouit le Petit
Chàteauneuf-du-Pape provient surtout du fin
bouquet qu'il acquiert en bouteilles. Le pro-
priétaire des Fines-Roches à Châteauneuf-du-
Pape l'expédie pour 135 fr. les 225 litres.
LE
MYSTERIEUX SUICIDE
LES REMORDS D'UN ESCROC
Le voyageur à la valise. — Le coup de
revolver. "— Découverte d'un trésor.
Lettres et révélations.
Bruxelles, 4 décembre.
Vendredi dernier, dans la matinée, débar-
quait à la gare du Midi un étranger portant
le costume de marinier. Le voyageur, ayant
une petite valise, remit celle-ci à un com-
missionnaire de place et le pria de lui indi-
quer un modeste hôtel dans le centre de la
ville.
On chercha longtemps. Le voyageur était
très difficile; cependant, fatigué, il proposa à
son compagnon, vers deux heures de l'après-
midi, de manger un morceau. Le commis-
sionnaire ne demandait pas mieux et tous
deux se rendirent dans un restaarant de la
rue de l'Etuve. L'étranger mangea peu ; il
avait sur lui de nombreux journaux français
qu'il se mit à lire. Le commissionnaire qui,
lui, au contraire, était à la fête, remarqua
alors que son client avait l'air soucieux,
préoccupé. Le repas terminé, on chercha en-
core un hôtel, on chercha longtemps. Tout à
coup le voyageur prit subitement une résolu-
tion : « Je désire, dit-il, me loger dans Un
hôtel aux environs de la gare du Midi. »
- C'est parfait, dit le commissionnaire,
j'en connais un qui fera votre affaire.
Un drame dans une chambre
Et quelques instants après, l'étranger arri-
vait a l'hôtel des Voyageurs-de-France, 23,
place de la Constitution. Il fut conduit à l'ap-
partement no 27 et lorsque le patron lui fit
présenter le registre des étrangers, il déclara
s'appeler Amiot François, marin, âgé de
trente-cinq ans, venant de Melun.
Amiot prit ses repas dans la salle du restau-
rant. Mais sitôt qu'il avait fini il remontait
dans sa chambre et n'en sortait plus. Là aussi
il se mit à lire la plupart des journaux belges
et français, et on s'aperçut également que cet
homme n'avait pas l'air tranquille. Sa figure
exprimait un sentiment de profonde tristesse.
Cependant, dimanche, Amiot descendit de son
appartement, sel'on son habitude, vers une
heure de l'après-midi, pour dîner. Il réclama
sa note, paya tout ce qu'il devait et remonta
ensuite chez lui. Pour souper, on ne le vit pas
descendre.
Et hier matin, contrairement à son habi-
tude, il ne déjeunait pas dans la salle du res-
taurant à dix heures un quart; un garçon se
rendit aussitôt dans l'appartement occupé
par Amiot, il ouvrit la porte et un spectacle
affreux s'offrit à ses yeux. Le voyageur était
là, étendu au milieu de la pièce et baignait
dans une épaisse mare de sang. Il avait à la
tête sous la tempe gauche une horrible bles-
sure d'où le sang s'échappait en abondance.
La main gauche tenait encore un revolver
dans le barillet duquel cinq balles étaient res..
tées.
La main droite tenait le pied d'une chaise
avec une telle force, qu'il a fallu faire de
grands efforts pour la détacher.
Sur une table, placés en évidence, se trou-
vaient plusieurs écrits, des déclarations tracées
hâtivement, par une main tremblante, sur
les feuillets d'un calepin.
La police saint-gilloise ayant été immédia-
tement prévenue, M. le commissaire en chef
Reclercq, accompagné de ses adjoints MM.
Brœckaert et Dossche, se rendit à l'hôtel dea
Voyageurs-de-France. Il prit connaissance
des divers écrits.
Suprêmes révélations
L'un d'eux, celui qui avait été placé le plus
en évidence, disait : « Je suis un voleur. Ma
trouvant sans ressources sur la pavé dt
Bruxelles avec des obligations qu'il m'est
impossible de négocier, je me fais sauter la
cervelle pour laver l'honneur de ma famille. »
Sur un autre feuillet : « J'ai commis des
vols très importants. Je crains d'être arrêté
et j'ai peur. Voilà pourquoi je me tue. Dans
cette chambre même on trouvera une somma
considérable en actions qui sont cachée.
au-dessus de la porte. » 1
Au-dessus de la porte se trouve une plan-
che. Et effectivement là on trouva une liasse
de valeurs : 24 obligations des Chemins da
fer Nord-Espagne, il actions des Chemins de
fer Nord-Autriche, Société impériale privilé-
giée, 3 obligations des Chemins de fer Sud-
Autriche, impériale royale, et 27 actions dea
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