Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-12-04
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 04 décembre 1894 04 décembre 1894
Description : 1894/12/04 (A24,N8359). 1894/12/04 (A24,N8359).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
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«ÉMCÏÏOH ET IUIJlfSTRITIOrt
142, Rue Montmartre
PARIS
AIVIVOIÏCE8
]Jhez MM. LAGRANGE, CERF et Cf.
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Rivalités Socialistes
Depuis quelques mois, de graves dis-
sentiments-se sont élevés entre les so-
cialistes. Au congrès national du parti
ouvrier qui s'est tenu cet automne à
Nantes sous la haute direction de MM.
Jules Guesde et Paul Lafargue, la ques-
tion de la grève générale a été posée
et, après une très vive intervention de
M. Jules Guesde, il a été décidé, à une
très forte majorité, conformément à son
avis, qu'il n'y avait pas lieu de préparer
l'organisation de cette grève.
Mais, quelques jours plus tard, un
autre congrès socialiste se tenait dans
la même ville de Nantes. Cette fois, c'é-
tait le congrès des syndicats et des asso-
ciations corporatives, qui réunit la frac-
tion allemaniste du parti - ouvrier. Ce
nouveau congrès prit en souveraine pi-
tié les décisions du congrès guesdiste et
déclara que le seul moyen de faire ca-
pituler la société capitaliste et bour-
geoise était d'organiser la grève géné-
rale, qu'une commission sp éciale fut
chargée de préparer.
La polémique ainsi ouverte s'est con-
tinuée dans la presse, les socialistes du
Parlement soutenant que, pour le mo-
ment, le seul but à atteindre était la con-
quête des pouvoirs publics et leurs con-
tradicteurs répliquant que les voies léga-
les et parlemen taires ne mèneraient à rien,
que les moyens révolutionnaires seuls
devaient être mis en œuvre. La rupture
entre les deux fractions est devenue
éclatante par la publication d'un mani-
feste du parti ouvrier, portant entre au-
tres les signatures des députés Faberot
et Avez, où les partisans des procédés
parlementaires étaient fort malmenés
et où on les traitait notamment de « mi-
nistériels et ministrables de demain ».
Même dans l'organe le plus autorisé
de l'union socialiste, des désaccords se
sont produits et les lecteurs ont pu alter-
nativement voir à la même place des arti-
cles où l'idée de la grève générale était
tour à tour approuvée et combattue. En
dernier lieu, c'est M. Vaillant qui a
cherché à trouver un terrain de transac-
tion, Mais, malgré son désir évident de
conciliation, il a fini par reconnaître
que le Parlement était seulement, en
temps de révolution, le lieu d'enregis-
trement légal d'événements qui se sont
passés ailleurs, ce qui implique que
l'action parlementaire n'a qu'une utilité
médiocre, puisque le Parlement n'a
pour mission que d'enregistrer les ré-
volutions accomplies en dehors de lui.
M. Marcel Sembat, qui est cependant
du parti des parlementaires, ne semble
pas avoir une grande confiance dans
les procédés parlementaires et dans une
entente des socialistes avec les radicaux
de l'extrême gauche. Il déclarait, avant-
hier soir, dans une réunion, que « c'est
une comédie de dire au peuple qu'il
sst souverain parce qu'il a le bulletin de
vote», et que « la liberté politique a pour
corollaire la liberté économique » qui
ne sera acquise que lorsque l'on aura
traité « les riches comme nos pères ont
traité les noble. », ce qui n'est évidem-
ment pas un procédé bien parlemen-
taire.
Mais toutes ces divergences d'opinions
étaient jusqu'ici restées localisées dans
des polémiques de journaux ou dans
des rivalités de congrès. Voici, que les
choses entrent dans une phase nouvelle.
On sait qu'une élection législative doit
avoir lieu dans trois semaines dans le
treizième arrondissement de Paris par
suite de la démission de M. Hovelacque.
Tout d'abord on avait pensé à faire de
M. Robin, l'ancien directeur de Cempuis,
un candidat de protestation unique. Ce
projet ayant été abandonné, la candida-
ture de M. Gérault-Richard, récemment
condamné à un an de prison pour of-
fenses à M. Casimir-Perier, a été po-
sée.
Vendredi soir, dans une réunion pu-
blique à laquelle assistaient presque
toute la rédaction de la Petite Répu-
blique et les membres de sa. fraction
parlementaire, M. Rouanet soutenait
qu'il n'y avait pas lieu d'opposer une
candidature 4e classe à celle de M. Gé-
rault-Richard, qui est à la fois une can-
didature de protestation signifiant « à
bas Casimir-Perier » et de revendica-
tions sociales. M. André Lefèvre, à son
tour, recommandait la candidature de
M.: Gérâalt-Richard en disant: « La
France et le monde entier ont les yeux
fixés sur le 13e, dont le devoir est de
tirer Gérault-Richard de sa prison. »
Mab, san:, se laisser persuader par
ces harangues, les socialistes du parti
adverse ont opposé à la candidature du
tédacteurdu Chambard cellede M. Pié-
ron, ancien commissaire de police du
quartier pendant la Commune, et c'est
M. Faherot, l'un des signataires du ma-
nifeste allemaniste, qui est venu la dé-
fendre. Il a vigoureusement maltraité
l'union socialiste, laquelle n'est, à son
avis, « qu'une dislocation, qu'un résidu
qui se désagrège ». Il a soutenu que la
classe ouvrière ne devait plus « se lais-
ser endormir par des hommes d'une
autre classe, qui lui sont peut-être su-
périeurs au point de vue de l'instruction »,
et qu'elle avait le devoir de nommer
« l'un des siens qui acceptera le pro-
gramme du parti ouvrier et tous les sa-
crifices qu'il comporte pour l'élu, l'un
des siens qu'elle tiendra en main et qui
sera soumis à ses décisions ».
M. Faberot ne s'émeut même pas du
titre que M. Gérault-Richard s'est acquis
à la reconnaissance des socialistes par
ses offenses au président de la Républi-
que, ni des droits que lui confère à un
siège de député sa condamnation à un
an de prison. A cette pénalité, M. Fa-
berot oppose que M. Piéron « a été au
bagne, lui », ce qui est évidemment
un titre des plus sérieux. La réunion l'a
si bien compris qu'entre les deux can-
didats elle s'est montrée fort hésitante.
Cette rivalité des deux fractions du
parti socialiste donne un intérêt tout
particulier à l'élection du 13e arrondis-
sement. Il sera intéressant de savoir si
les électeurs se prononceront pour l'u-
nion socialiste et pour les voies parle-
mentaires ou s'ils choisiront le candidat
de la révolution.
INTERPELLATION
sur les fraudes de Toulouse
M. le vicomte d'Hugues, député des Basses-Al-
pes, se propose de déposer demain une demande
d'interpellation sur les motifs pour lesquels M.
Cohn, préfet de la Haute-Garonne au moment où le
pracès de Toulouse a été engagé, n'a pas été com-
pris dans les poursuites du procès actuellement en
cours.
M. CRISPI ÉPOUSE Mme CRISPI
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 2 décembre.
M. Crispi épousera sa femme, Mme Lina
Crispi, mercredi prochain. -
La nouvelle peut paraître étrange et pour-
tant elle est rigoureusement exacte.
M. et Mme Crispi, quoique mariés depuis
longtemps, ne sont point, en effet, unis par
l'Eglise, et cela par la bonne raison que le
président du conseil est divorcé, que sa pre-
mière femme vit encore et que son premier
mariage n'a jamais été annulé aux yeux de
la religion.
Comment M. Crispi est-il arrivé à surmon-
ter les difficultés qui s'opposaient à ce que
sa seconde union fût bénie par un prêtre ?
C'est ce qu'on ne sait pas bien. Mais il paraît
que c'est le pape qui, de sa propre autorité et
malgré l'opposition des cardinaux, lui a ac-
cordé cette fayeur spéciale.
AGENCE CONTRE AGENCE
Les journaux américains qui nous arrivent
aujourd'hui nous racontent une bien amu-
sante histoire.
Depuis quelque temps, paraît-il, deux
agences télégraphiques de New-York, la
Press-Association et l' United-Press, se font
une concurrence acharnée. La dernière em-
ploie même des armes peu loyales : elle fait
voler les feuilles de la Press-Association et
en copie les télégrammes. Or, voici le strata-
gème que la Press-Association a employé
dernièrement pour prendre sa rivale la main
dans le sac ;
Il y a quelques jours, elle imprimait dans
une de ses feuilles la dépêche suivante, cen-
sément venue des Indes : « Les indigènes de
la province d'Ohulsia se sont soulevés contre
leur souverain, le radja Siht Elots Pu Eht.
Aussitôt l'autre agence s'emparait de la nou-
velle et la reproduisait textuellement. La
Press-Association, sans plus tarder, annonça
alors à ses lecteurs que sa concurrente l'Uni-
ted-Press venait elle-même d'avouer sa pira-
terie.
« Nous prions nos lecteurs, déclara-t-elle,
de lirè à rebours le dernier mot de la dépêche
indienne J. "-
:En effet, lu de cette manière, on déchiffre
ces mots : The U. P. stole this, ce qui veut
dire : « L'United-Press a volé ceci P.
A New-York on en rit encore.
RÉORGANISATION DES REPTILES
ALLEMANDS -
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 2 décembre.
M. Sachs, fonctionnaire. au bureau de la presse
du ministère d'Alsace-Lorraine à Strasbourg, vient
d'être nommé chef du bureau de la presse àla chan-
cellerie à Berlin.
M. Sachs se propose de réorganiser complète-
ment le service de la presse officieuse.
Il fondera une feuille lithographiée qui sera en-
voyée gratuitement à tous les journaux.
CONSEILS D'ARRONDISSEMENT
de Saint-Donis et de Sceaux
Par décret du président du conseil, minis-
tre de l'intérieur et des cultes, sont con-
voqués : -
Le conseil d'arrondissement de Saint-Denis
pour la seconde partie de sa session annuelle
de 1894.
Cette session s'ouvrira le 3 décembre 1894
et ne pourra durer plus de cinq jeurs.
Le conseil d'arrondissement de Sceaux
pour la seconde partie de sa session annuelle
de 1894.
Ctte session s'ouvrira le iO décembre 1894
et ne pourra durer plus de cinq jours.
UN COMPLOT NIHILISTE
(DÉ NÔTRB CORRESPONDANT PARTICULIRR)
Cracovie, 2 décembre.
Les journaux polonais rapportent qu'on aurait
découvert un complot dirigé contre le gouverneur
de Saint-Pétersbourg, le général Wahl.
Les conjurés avaient le dessein, d'enlever le gou.
verneur un voiture, de le ligotter et de le noyer en-
suite dans la Néva,
Plusieurs arrestations auraient eu liôtt.
POSTES ET TELEGRAPHES
LES MYSTÈRES DU BUDGET
La crise du timbre-poste. — Les télégram-
mes de nos bons fonctionnaires. -
Budgets sans réformes.
On vient de distribuer à la Chambre le rap-
port de M. Mesureur sur le budget des postes,
télégraphes et téléphones. Les dépenses pro-
posées pour l'exercice 1895 s'élèvent à 162
millions, en augmentation de 5 millions sur
le budget précédent. La différence est peu sen-
sible, mais on constate en même temps que
les recettes postales s'accroissent très faible-
ment et que les recettes télégraphiques flé-
chissent dans des proportions sérieuses.
L'augmentation des premières, qui dépas-
sait 3 millions en 1891 et en 1892, se chiffre
seulement par 900,000 francs en 1893 ; les re-
cettes télégraphiques depuis deux exercices
sont en baisse de 400.000 francs par an.
Les bénéfices nets du service postal et t élé-
graphique, qui s'élevaient à 78 millions en
1890, depassent à peine 68 millions en 1893.
LA BAISSE DES RECETTES
Plusieurs causes ont déterminé ce mouve-
vement de recul :
D'abord des réductions de tarifs sur le
prix du transit de la malle des Indes, sur
certaines taxes télégraphiques internatio-
nales, sur les correspondances postales insuf-
fisamment affranchies, sur le droit propor-
tionnel appliqué aux valeurs déclarées :
D'autre part, l'impôt sur les opérations de
Bourse a ralenti le eniffre des transactions de
cette nature dans des proportions considé-
rables. Les recettes du bureau de la Bourse
et du bureau de la rtfe Marsollier accusent
une diminution de 600,000 francs ; le nombre
des télégrammes reçus par ces bureaux, qui
était jadis de 1 million, a baissé de 75,000.
L'usage du téléphone, le ralentissement
général des affaires ont encore contribué à
cette dépression.
LES TÉLÉGRAMMES MINISTÉRIELS
Une autre cause complique le service et, par
conséquent, provoque un excès de dépenses
dans des proportions insoupçonnées : c'est
l'abus des télégrammes officiels.
Depuis longtemps on critique le sans-gêne
avec lequel les fonctionnaires bénéficiant de
la franchise postale, s'offrent le luxe d'expé-
dier des télégrammes gratuits pour des cho-
ses insignifiantes. Les réclamations inces-
santes formulées à cet égard par toutes les
commissions du budget ont eu pour résultat
de développer encore cet abus, M. Mesureur
cite comme exemple la dépêche suivante dont
il a découvert le texte dans les archi ves du
service télégraphique.
Intérieur comptabilité, à M. X., député, à l'ls-
ledon, par Valmory (Loiret).
Les renseignements que vous m'avez demandés
au sujet d'un crédit supplémentaire de 1,375,559 fr.
sollicité pour l'achèvement des chemins vicinaux
vont vous être envoyés.
Le nombre de ces télégrammes a augmenté
de 1,714,000 depuis 1880 ; il est aujourd'hui,
moyenne, de 5,767 par jour.
LES S UB OFFICES
En présence de cette diminution de recettes,
et avec le peu de crédits nouveaux accordés
au gouvernement, il ne saurait être question
de réformes bien importantes. Le public con-
tinuera à pfu près comme par le passé à
poser, à être bousculé dans les bureaux de
poste et à voir ses correspondances arriver
en retard.
On ne lui offre guère qu'une amélioration,
c'est la création d'un certain nombre de sub-
offices ou bureaux auxiliaires tenus par des
commerçants quelconques, dont quelques-uns
ont été ouverts récemment.
On créerait cinquante nouveaux bureaux
de ce genre à Paris et cent dans les départe-
ments, réalisant ainsi une économie considé-
rable sur le prix que coûterait l'ouverture
d'un nombre correspondant de bureaux ordi-
naires.
LES FACTEURS ET LA BICYCLETTE
Les améliorations demandées en faveur du
personnel sont minimes : quelques légères
augmentations de traitement pour certaines
classes de receveurs et de commis. M. Mesu-
reur, député de la Seine, se montre très sym-
pathique aux facteurs de Paris,pour lesquels
la commission du budget regrette de ne pou-
voir rien faire cette année ; quant aux fac-
teurs ruraux, dont nous avons exposé derniè-
rement la situation précaire, il semble les
tenir pour quantité négligeable.
Ils nous apprend toutefois que 1,194 fac-
teurs se servent actuellement de bicyclettes et
déclare impraticable l'adoption officielle et
générale de ce mode de locomotion, l'admi-
nistration ne pouvant ni faire face à une
dépense aussi considérable ni l'imposer à ses
agents.
LA MALLE DES INDES
D'intéressantes indications sont fournies
par le rapporteur sur le prix de transport
de certaines correspondances.
'Le convoi faisant le service de la malle des
Indes entre Calais et Modane était payé jadis
aux diverses compagnies dont il emprunte le
réseau à raison de 4 fr. 60 par kilomètre. La
dépense est maintenant réduite de 0 fr. 25
par chacune des voitures qu'y adjoint la
Compagnie des wagons-lits et s'est élevée en
1893 à 466,000 francs.
Les trains transatlantiques requis entre \e
Havre et Paris, quand le paquebot de New-
York arrive après le départ du train-poste,
nécessitent une dépense de 5 francs par kilo-
mètre qui est partagée également entre l'ad-
ministration des postes, la compagnie de
l'Ouest et la Compagnie transatlantique, ces
trains spéciaux prenant des voyageurs. De ce
chef, l'Etat a payé en 1893 une somme de
3,830 francs.
A cette occasion, M. Mesureur fait remar.
quer que les bureaux de la banlieue sont des-
servis par des courriers de la voie de terre au
lieu de l'être par les trains de la Ceinture de
Paris. Il voudrait voir changer un état de
choses gïàeè auquel une lettre met à peu près
autant de temps pour aller de Parie à Asniè-
res que pour parvenir à Dunkerque.
Bien d'autres avant lui ont formulé ce
vœu platonique.
LES TÉLÉPHONES
Un crédit de 10 millions est demandé pour
le service des téléphones, qui continuera sans
doute à fonctionner avec la même lenteur.
Le nombre des abonnés ne cesse, en effet,
d'augmenter : on en compte aujourd'hui à
Paris et en province 26,000, se répartissant
sur 310 réseaux formant une longueur de
13,000 kilomètres.
Or les transformations nécessaires pour ac-
célérer les communications comportent une
dépense de huit millions dont quatre/seule-
ment ont été, jus^u'icji.accordé/*par le? Cham-
brea - ;,; ,r ",,'
Ces quelques observations permettent de
conclure que le prochain budget des postes et
télégraphes sera, comme bien d'autres, ce
queTtfn est convenu d'appeler un budget d'at-
tente.
CHANGEMENT DE JURISPRUDENCE
en matière de droits d'un failli
Un important changement de jurisprudence
à signaler relativement aux faillis « estant en
justice ».
Jusqu'ici, d'après les arrêts en la matière,
un failli était assimilé au mort civilement et
ne pouvait, d'une façon générale, ester en
justice, c'est-à-dire intenter un procès, qu'as-
sisté de son syndic. Il en résultait qu'un failli
dont la faillite remontait à dix, vingt ou
trente ans, était irrecevable, par exemple, à
réclamer devant les tribunaux, sans l'assis-
tance de son syndic, le payement d'une
somme quelconque qu'il avait prêtée à un
tiers postérieurement à la faillite.
Le dernier arrêt consacrant cette juris-
prudence contenait, en effet, ce considé-
rant :
« Que si le jugement de clôture pour in-
suffisance d'actif met les créanciers en posses-
sion de leurs actions personnelles, il ne rend
point au failli l'administration dont il avait
été dessaisi depuis la déclaration de faillite
et les syndics conservent leurs fonctions. »
Sur les plaidoiries de Me Marréaux-Delavi-
gne pour le failli et de Me Gilles Laviolette
pour le tiers débiteur du failli, la septième
chambre du tribunal civil de la Seine, prési-
dée par M. Dudezert, vient de réformer cette
jurisprudence, jusqu'ici constante :
« Attendu, dit en effet le jugement de la
septième chambre, que l'action du failli Re-
nard se rapporte à l'exécution d'une obliga-
tion contractée envers lui postérieurement au
jugement de clôture et que la somme qui a
fait l'objet de l'obligation ne provenait pas
de l'actif de la faillite, mais avait été acquise
par le travail ou l'industrie du failli posté-
rieurement à la clôture ;
» Qu'on ne saurait dans ces conditions re-
fuser au failli le droit de faire valoir ses
droits. »
Désormais donc, pourvu que l'objet de l'o-
bligation ne provienne pas de l'actif de la
faillite, le failli pourra, sans l'assistance de
son syndic, valablement ester en justice.
L'BUT EST-IL BON ASSUREUR
LES EMPLOYES DES PONTS ET CHAUSSEES
Nous avons reçu la lettre suivante ;
Monsieur le rédacteur,
Votre article sur les pensions de retraite,
où vous Dosez la question « l'Etat est-il bon
assureur a et, que vous résolvez en la trou-
vant désastreuse pour l'Etat, m'a suggéré l'i-
dée do me rendre compte de combien était
cette perte.
J'ai fait le calcul dont le détail est ci-joint,
et j'ai trouvé qu'au contraire l'Etat avait bé-
néfice, peut-être pas sur tous ses fonction-
naires, mais au moins sur les modestes em-
ployés des ponts et chaussées.
Ainsi, j'admets que cent jeunes gens débu-
tant à 20 ans, avec le grade de commis de
quatrième classe à 1,200 francs, parcourant
tous les grades qui leur sont accessibles, se
trouvent réduits, d'après la table Deparcieux
sur la mortalité en France, à 47 à l'âge de 65
ans, époque à laquelle ces agents doivent
avoir 6 ans de grade de conducteur principal
à 3,800 francs pour obtenir les 1,900 francs
qui sont leur maximum de retraite d'après
les lois et règlements en vigueur aujour-
d'hui.
Chacun de ces employés lors de sa retraite
a versé une somme brute de 6,092 francs qui,
capitalisée à 3 0i0, représente 11,353 francs.
Mais les sommes, capitalisées au même taux,
versées par ces cent agents, tant jusqu'à leur
décès qu'à leur retraite, représentent 891,966
francs. Si on continue à capitaliser cette
somme jusqu'au décès du dernier survivant
qui doit avoir lieu à l'âge de 89 ans, soit en-
core pendant vingt-quatre ans, on arrive au
chiffre de 1,810,690 francs.
De son côté l'Etat verse à chacun des sur-
vivants 1,900 francs par an dont les intérêts
capitalisés également jusqu'au décès du der-
nier survivant donnent une somme de 1 mil-
lion 612,321 francs.
Il résulte donc d'après la balance de ce
compte un bénéfice pour l'Etat de 1,810,690
— 1,612,321 francs soit 198,369 francs pour
cette faible fraction du personnel des travaux
publics.
Dans ce calcul on n'a tenu compte que de
la mortalité, mais il se produit un certain
nombre de démissions, ensuite les trois quarts
des jeunes gens débutent entre seize et dix-
huit ans et versent au moins deux ans à la
caisse des pensions civiles avant vingt ans.
Le bénéfice que l'Etat retire de ces versements
est encore assez important,mais il est difficile
à évaluer et, du reste, on peut admettre qu'il
sert de compensation aux secours que l'ad-
ministration alloue aux veuves des agents
décédés.
On pourrait peut-être objecter que les agents
ne prennent pas tous leur retraite à soixante-
cinq ans. Ceux qui la prennent avant cet âge
sont ceux qui ne peuvent continuer leurs
fonctions pour cause de santé, dans ce cas il
est rare qu'ils aient le temps et le grade voulu
pour avoir droit à 1,900 francs, et alors ils
n'ont qu'une retraite proportionnelle dont ils
ne peuvent pas jouir longtemps puisque leur
santé est délicate. Comme il y a peu d-agents
fortunés dans cette catégorie de fonctionnai-
res, quand on peut, on aime mieux travailler
pour gagner 3,800 franca « que de ne rien
faire et avoir moins de 1,900 francs » sur ses
vieux jours Du reste une demande de mise à
la retraite, par un conducteur principal, avant
et même après l'âge de soixante-cinq ans,
peut-être ajournée par la ministre pour cause
budgétaire.
En résumé, vous voyez, monsieur le rédac-
teur, que si l'Etat est en perte avec certains
fonctionnaires, d'autres auraient avantage à
avoir une caisse spéciale, qui, bien adminis-
trée, pourrait certainement, tout en conser-
vant de pleines garanties, placer ses fonds un
peu au-dessus du taux de 3 0j0 et par consé-
quent donner à ses sociétaires une retraite su-
périeure à celle que l'Etat leur sert.
Vous feriez le plus grand plaisir, monsieur
le rédacteur, à un de vos .vieux lecteurs, si
vous pouviez par un nouvel article démontrer
que les employés des ponts et chaussées ne
sont pas ceux qui endettent l'Etat par les pen-
sions qu'il leur sert, car le public est trop
enclin à penser comme votre article du 27
courant.
Veuillez agréer, etc.
UN CQ*DU«TKUa DBS PONTS St US.
POUR GRANDIR!
Si nous en croyons de multiples légen-
des, jadis, aux temps de la préhistoire,
les hommes qui peuplaient les campagnes
étaient, pour l'ordinaire, de solides et
énormes gaillards auprès desquels nos ac-
tuels colosses feraient fort piètre mine.
Alors, le sort commun des simples mor-
tels était d'être géants, et, qui ne comptait
pas en hauteur un certain nombre de cou-
dées passait pour avorton.
Il faut avouer, pas vrai? si les traditions
sont exactes, que depuis ces époques an-
ciennes nous avons singulièrement dégé-
néré. Sans être atteints de nanisme, en
effet, comme la fabuleuse peuplade des
Pygmées, il est incontestable que per-
sonne d'entre nous, aujourd'hui, ne rap-
pelle en rien ces individus de taille para-
doxale dont les mythologies ont toutes à
l'envi célébré les exploits.
Nos statures, suffisantes pour nos be-
soins, cependant, sont moyenne? et mo-
destes. Le malheur, par exemple, est que
nous serions destinés à les voir diminuer,
car tel est, en vérité, le tout récent cri d'a-
larme jeté par certain savant, M. J. Do-
nath (de Budapest). D'après ce docteur,
l'Europe entière, ou à peu près, subirait à
l'heure présente la même fortune. Partout,
sauf en Suisse et peut-être en Russie — M.
Donath n'a pu réunir de documents con-
cernant ce dernier pays — la taille hu-
maine serait en décroissance et les chirur-
giens militaires, lors de l'examen des re-
crues, se verraient dans la nécessité d'é-
liminer pour leur petitesse une proportion
de conscrits plus grande que jadis.
Naturellement, de ce fait, M. Donath
conclut immédiatement qu'il souffle cou-
ramment sur nos générations actuelles un
vent de dégénérescence, et que la dé-
chéance physiologique attend a bref délai
nos races épuisées, s'il ne survient rapide-
ment quelque transformation, aussi heu-
reuse qu'imprévue, capable de rendre à
nos organismes sans ressort les vigueurs
anciennes.
Eh bien, en dépit de ces assertions ti-
morées, il ne semble pas pourtant qu'il
faille s'inquiéter outre mesure. Tout d'a-
bord, il n'est est rien moins que prouvé
que les chiffres statistiques de M. Donath
présentent la signification que leur attri-
bue ce pessimiste savant, et, bien mieux,
il n'est pas davantage démontré le moins
du monde que la taille humaine, en Eu-
rope, soit actuellement, de façon générale,
en voie de décroissance.
Tout au contraire, sauf certaines excep-
tions temporaires dont la cause s'explique
facilement, c'est plutôt une tendance in-
verse que l'on pourrait noter. -
Ainsi, dans un curieux et important
travail qu'il publiait, il y a quelques mois,
dans les Mémoires de la Société d'an-
thropologie de Paris, M. Carlier notait
justement que « dans les Pays-Bas, on
constate un rapide accroissement de la
taille moyenne depuis 1866, tandis que les
petites tailles diminuent ».
Au surplus, depuis les temps les plus
reculés, il ne paraît guère que la taille
humaine ait varié, ni surtout diminué en
de grandes limites.
Si nous en croyons, en effet, M. Rahon,
paléontologiste habile à qui l'on doit de-
remarquables recherches sur « la taille
préhistorique », les squelettes attribués
aux plus anciens habitants de l'humanité
ont appartenu à des individus d'une taille
tout au plus moyenne, sinon petite, et en
tout cas fort voisine de celle des hommes
d'aujourd'hui.
Ce n'est pas que la taille soit un élé-
ment incapable de subir, tout comme un
autre, certaines variations, certaines in-
fluences. Bien loin de là, elle est même
particulièrement apte à se laisser impres-
sionner par les circonstances extérieures,
et de multiples causes — hérédité, condi-
tions de vie, le milieu, le bien-être, la mi-
sère, l'état de santé, la saison même, car
on grandit plus vite en été qu'en hiver
— réagissent sur elle vivement et rapide-
ment. -
Ainsi, c'est un fait bien connu depuis
longtemps que le rôle joué ici par l'héré-
dité. Tous les auteurs l'ont signalé avec
plus ou moins d'insistance. « La taille est
l'un des caractères qui se transmettent le
plus souvent », professait jadis M. de
Quatrefages, et plus récemment M. le Dr
Lagneau disait à son tour : « La stature,
comme les autres caractères anthropologi-
ques, se transmet par hérédité. Les hom-
mes grands procréent des hommes
grands; »
De même, le milieu extérieur et les con.
ditions habituelles de la vie exercent une
action manifeste. D'après M. Carlier,
l'accroissement de la taille des habitants
des Pays-Bas ne reconnaltrait pas d'autres
causes qu'une amélioration du bien-être
général, amélioration résultant de l'aboli-
tion de l'impôt sur la mouture, du déve-
loppement du commerce et surtout des
conquêtes sur l'impaludisme. « Les pro-
vinces qui ont le plus de terrains maréca-
geux et improductifs, dit-il, sont celles
qui présentent le plus grand nombre de
conscrits de petite taille. »
Et cette observation n'est point la seuls
de son espèce.
M. Collignou et, après lui, M. Zabo-
rowski ont ainsi constaté que la création
d'une ligne de ehemin de fer dans un
pays avait pour résultats directs un ac-
croissement de la taille moyenne de ses
habitants et une augmentation de leur
bien-être. M. Bertillon a, de son côté, ob-
servé que les individus exerçant les pro-
fessions véritablement ouvrières, c'est-à-
dire les professions pénible., étaient pres-
que toujours plus petits que ceux consa-
crés aux professions libérales, et pareille-
ment M. Manouvrier, dans une étude sur
la taille des Parisiens, note que la taille
moyenne des conscrits est de façon cons-
tante et régulière sensiblement plus éle-
vée dans les arrondissements riches que
dans les arrondissements pauvres.
D'une façon générale, en somme, cha-
que fois qu'il y a état quelconque de souf*
r france, de misère plus ou moins caracté*
risée, on remarque bien vite une ten-
dance au rapetissement des individus, qui,
du reste, reprennent avec une semblable
rapidité leurs dimensions normales aus-
sitôt que les conditions ambiantes de-
viennent meilleures.
Un remarquable exemple de ce fait nous
est fourni par les générations venues au
monde de 1811 à la fin de l'empire.
A ce moment, la France étant épuisée
par des guerres prolongées, la population
civile, celle à qui, en résumé, incombe le
soin d'avoir des enfants, comportait beau-
coup moins d'hommes valides qu'en des
temps ordinaires. La conséquence de ce
fait se traduisit vingt ans plus tard. De
1831 à 1836, en effet, les contingents mili-
taires fournirent une quantité importante
de petits conscrits. Mais, la cause ayant
été toute transitoire, les effets le furent
également, et à partir de 1836 les moyen-
nes se relevèrent et progressivement re*
prirent leur valeur normale.
On ne saurait donc le contester, comm6
l'on voit, la taille des gens est bien, dans
une certaine mesure tout au moins, la
conséquence immédiate de la vie qui leur
est faite.
Mais, puisqu'il en est ainsi, ne serait-il
pas possible de créer à notre guise des in-
dividus d'une dimension déterminée?
Le savant naturaliste de Quatrefages
affirmait que rien n'était plus facile. Et
l'expérience est là qui confirme les prévi-
sions de la théorie.
Pour réussir en pareille matière, il suf.
fit simplement de savoir s'y prendre, c'est-
à-dire de savoir associer de façon conve-
nable les divers éléments capables de
jouer un rôle dans l'affaire.
A cet égard, après le facteur essentiel
de l'hérédité, il n'en est pas de plus im-
portant que le régime de vie imposé au
sujet, que son entraînement, en un mot.
Il ne faut pas oublier, en effet, que si
des exercices bien compris joints à une
alimentation saine, à une vie aisée et ré-
gulière, sont susceptibles, ainsi que l'a
constaté sur des enfants de troupe M. le
médecin-major Carlier, de développer' la
croissance des jeunes sujets, ces mêmes
exercices, au contraire, pourront agir tout
différemment s'ils viennent à être ordon-
nés à la légère.
M. le docteur Lagrange, dont les recher-
ches sur l'hygiène de l'exercice font au-
jourd'hui autorité, est à cet égard d'une
précision complète, comme on peut en ju-
ger par les quelques lignes suivantes em-
pruntées à son très remarquable volume
l'Hygiène de l'exercice chez les enfants
et les jeunes gens. « M. Cruciani, écrit-il,
rapportait récemment, dans la GytnnastU
que française, le fait d'un jeune garçon
de douze ans que l'excès de travail aux
appareils avait complètement arrêté dans
sa croissance.
« Il en est de même des enfants de la cam
pagne, quand on veut trop tôt utiliser leurs
forces. C'est un fait de notoriété banale
dans les fermes que tel ou tel jeune
homme est resté petit et comme noué pour
avoir été employe, dans son enfance, a des
travaux agricoles habituellement réservés
aux hommes faits. »
Les éleveurs, au surplus, connaissent
tous fort bien l'exactitude de ces phéno-
mènes, et, par suite, se gardent bien d'im-
poser aux jeunes animaux qu'ils désirent
voir se développer normalement un tra
vail prématuré.
Or, il en est ni plus ni moins des ani
maux comme de l'homme.
Partout et toujours, l'espèce se montre
pareillement plastique et pareillement
sensible aux influences extérieures réa-
gissant sur elle.
C'est assez dire que si l'on voulait réel-
lement s'en donner la peine, il serait fort
possible de modifier peu à peu la taille
régulière de l'homme et de l'élever pro-
gressivement jusqu'à la création d'une
race géante.
Mais à quoi bon? L'espèce en serait-
elle physiologiquement meilleure? Rien ne
le prouve et ne permet de le supposer.
Jusqu'ici, en somme, les faits sont là
démontrant que les êtres les plus vigou-
reux sont ceux de taille moyenne, à la
large poitrine, et que mieux valent des
poumons puissants qu'une haute stature.
L'excès en tout est un défaut, dit le pro-
verbe.
Restons donc comme noua sommes et
demeurons sans crainte. En dépit des
pronostics alarmés de tous les 4octeura
Donath de Budapest ou d'ailleurs, la la-
mentable décrépitude n'est point encore à
notre porte. ,,:-
Georges Vitoux.
Le Petit Châteauneuf-du-Pape, malgré lama.
destie de son titre, est digne de figurer parmi
les meilleurs crus, à causé du fin bouquet qu'il ,
acquiert en bouteilles. Le propriétaire des Fi<
nes-Roches, à Chàteauneuf-du-Pape l'expédie
au prix de 135 francs la pièce de 225 lilres.
EN RUSSIE
Saint-Pétersbourg, 2 décembre.
Le roi et la reine de Grèce sont partis ceS
après-midi, après avoir pris congé de l'empe-
reur, de l'impératrice, du prince et de la prin-
cesse de Galles, du roi de Danemark et delt
grands-ducs. 1
Le roi de Danemark avec son fils le prince
Valdemar, le prince de Galles, le duo
d'York, sont partis, à leur tour, ce soir. Ils
ont été. accompagnés à la gare par l'empereur,
l'impératrice, par les grands-ducs et grandes-
duchesses Vladimir et Serge et par les prin-
cipaux ministres, les bauts ionclonmures.
les membres des ambassades danoise et an-
glaise.
La princesse de Galles reste à Saint-Pé-
tersbourg. ---:-. -
Les théâtres impériaux reuyriront apret
Noël.,
TERRIBLE EXPLOSION
Bruxelles, '2 décembre.
Le Patriote annooee que la fabrique do forcir
de Cau-Lille a sauté.
Toute la région située entre Bourg-Leopold et,
Tougerloo a été secouée- comme par un trQiotàt^tf.
ment de terre.
La fabrique cet pulvérisée.
Ou a retrouvé troia morts et 'fin&t"
Ir'-1 lI:t 'mt ir L.;I.;\ Hg',l'.,It l\.l'\II't" - -% ",.,;'
t,ir? ;rlm. ,"")
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Rivalités Socialistes
Depuis quelques mois, de graves dis-
sentiments-se sont élevés entre les so-
cialistes. Au congrès national du parti
ouvrier qui s'est tenu cet automne à
Nantes sous la haute direction de MM.
Jules Guesde et Paul Lafargue, la ques-
tion de la grève générale a été posée
et, après une très vive intervention de
M. Jules Guesde, il a été décidé, à une
très forte majorité, conformément à son
avis, qu'il n'y avait pas lieu de préparer
l'organisation de cette grève.
Mais, quelques jours plus tard, un
autre congrès socialiste se tenait dans
la même ville de Nantes. Cette fois, c'é-
tait le congrès des syndicats et des asso-
ciations corporatives, qui réunit la frac-
tion allemaniste du parti - ouvrier. Ce
nouveau congrès prit en souveraine pi-
tié les décisions du congrès guesdiste et
déclara que le seul moyen de faire ca-
pituler la société capitaliste et bour-
geoise était d'organiser la grève géné-
rale, qu'une commission sp éciale fut
chargée de préparer.
La polémique ainsi ouverte s'est con-
tinuée dans la presse, les socialistes du
Parlement soutenant que, pour le mo-
ment, le seul but à atteindre était la con-
quête des pouvoirs publics et leurs con-
tradicteurs répliquant que les voies léga-
les et parlemen taires ne mèneraient à rien,
que les moyens révolutionnaires seuls
devaient être mis en œuvre. La rupture
entre les deux fractions est devenue
éclatante par la publication d'un mani-
feste du parti ouvrier, portant entre au-
tres les signatures des députés Faberot
et Avez, où les partisans des procédés
parlementaires étaient fort malmenés
et où on les traitait notamment de « mi-
nistériels et ministrables de demain ».
Même dans l'organe le plus autorisé
de l'union socialiste, des désaccords se
sont produits et les lecteurs ont pu alter-
nativement voir à la même place des arti-
cles où l'idée de la grève générale était
tour à tour approuvée et combattue. En
dernier lieu, c'est M. Vaillant qui a
cherché à trouver un terrain de transac-
tion, Mais, malgré son désir évident de
conciliation, il a fini par reconnaître
que le Parlement était seulement, en
temps de révolution, le lieu d'enregis-
trement légal d'événements qui se sont
passés ailleurs, ce qui implique que
l'action parlementaire n'a qu'une utilité
médiocre, puisque le Parlement n'a
pour mission que d'enregistrer les ré-
volutions accomplies en dehors de lui.
M. Marcel Sembat, qui est cependant
du parti des parlementaires, ne semble
pas avoir une grande confiance dans
les procédés parlementaires et dans une
entente des socialistes avec les radicaux
de l'extrême gauche. Il déclarait, avant-
hier soir, dans une réunion, que « c'est
une comédie de dire au peuple qu'il
sst souverain parce qu'il a le bulletin de
vote», et que « la liberté politique a pour
corollaire la liberté économique » qui
ne sera acquise que lorsque l'on aura
traité « les riches comme nos pères ont
traité les noble. », ce qui n'est évidem-
ment pas un procédé bien parlemen-
taire.
Mais toutes ces divergences d'opinions
étaient jusqu'ici restées localisées dans
des polémiques de journaux ou dans
des rivalités de congrès. Voici, que les
choses entrent dans une phase nouvelle.
On sait qu'une élection législative doit
avoir lieu dans trois semaines dans le
treizième arrondissement de Paris par
suite de la démission de M. Hovelacque.
Tout d'abord on avait pensé à faire de
M. Robin, l'ancien directeur de Cempuis,
un candidat de protestation unique. Ce
projet ayant été abandonné, la candida-
ture de M. Gérault-Richard, récemment
condamné à un an de prison pour of-
fenses à M. Casimir-Perier, a été po-
sée.
Vendredi soir, dans une réunion pu-
blique à laquelle assistaient presque
toute la rédaction de la Petite Répu-
blique et les membres de sa. fraction
parlementaire, M. Rouanet soutenait
qu'il n'y avait pas lieu d'opposer une
candidature 4e classe à celle de M. Gé-
rault-Richard, qui est à la fois une can-
didature de protestation signifiant « à
bas Casimir-Perier » et de revendica-
tions sociales. M. André Lefèvre, à son
tour, recommandait la candidature de
M.: Gérâalt-Richard en disant: « La
France et le monde entier ont les yeux
fixés sur le 13e, dont le devoir est de
tirer Gérault-Richard de sa prison. »
Mab, san:, se laisser persuader par
ces harangues, les socialistes du parti
adverse ont opposé à la candidature du
tédacteurdu Chambard cellede M. Pié-
ron, ancien commissaire de police du
quartier pendant la Commune, et c'est
M. Faherot, l'un des signataires du ma-
nifeste allemaniste, qui est venu la dé-
fendre. Il a vigoureusement maltraité
l'union socialiste, laquelle n'est, à son
avis, « qu'une dislocation, qu'un résidu
qui se désagrège ». Il a soutenu que la
classe ouvrière ne devait plus « se lais-
ser endormir par des hommes d'une
autre classe, qui lui sont peut-être su-
périeurs au point de vue de l'instruction »,
et qu'elle avait le devoir de nommer
« l'un des siens qui acceptera le pro-
gramme du parti ouvrier et tous les sa-
crifices qu'il comporte pour l'élu, l'un
des siens qu'elle tiendra en main et qui
sera soumis à ses décisions ».
M. Faberot ne s'émeut même pas du
titre que M. Gérault-Richard s'est acquis
à la reconnaissance des socialistes par
ses offenses au président de la Républi-
que, ni des droits que lui confère à un
siège de député sa condamnation à un
an de prison. A cette pénalité, M. Fa-
berot oppose que M. Piéron « a été au
bagne, lui », ce qui est évidemment
un titre des plus sérieux. La réunion l'a
si bien compris qu'entre les deux can-
didats elle s'est montrée fort hésitante.
Cette rivalité des deux fractions du
parti socialiste donne un intérêt tout
particulier à l'élection du 13e arrondis-
sement. Il sera intéressant de savoir si
les électeurs se prononceront pour l'u-
nion socialiste et pour les voies parle-
mentaires ou s'ils choisiront le candidat
de la révolution.
INTERPELLATION
sur les fraudes de Toulouse
M. le vicomte d'Hugues, député des Basses-Al-
pes, se propose de déposer demain une demande
d'interpellation sur les motifs pour lesquels M.
Cohn, préfet de la Haute-Garonne au moment où le
pracès de Toulouse a été engagé, n'a pas été com-
pris dans les poursuites du procès actuellement en
cours.
M. CRISPI ÉPOUSE Mme CRISPI
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 2 décembre.
M. Crispi épousera sa femme, Mme Lina
Crispi, mercredi prochain. -
La nouvelle peut paraître étrange et pour-
tant elle est rigoureusement exacte.
M. et Mme Crispi, quoique mariés depuis
longtemps, ne sont point, en effet, unis par
l'Eglise, et cela par la bonne raison que le
président du conseil est divorcé, que sa pre-
mière femme vit encore et que son premier
mariage n'a jamais été annulé aux yeux de
la religion.
Comment M. Crispi est-il arrivé à surmon-
ter les difficultés qui s'opposaient à ce que
sa seconde union fût bénie par un prêtre ?
C'est ce qu'on ne sait pas bien. Mais il paraît
que c'est le pape qui, de sa propre autorité et
malgré l'opposition des cardinaux, lui a ac-
cordé cette fayeur spéciale.
AGENCE CONTRE AGENCE
Les journaux américains qui nous arrivent
aujourd'hui nous racontent une bien amu-
sante histoire.
Depuis quelque temps, paraît-il, deux
agences télégraphiques de New-York, la
Press-Association et l' United-Press, se font
une concurrence acharnée. La dernière em-
ploie même des armes peu loyales : elle fait
voler les feuilles de la Press-Association et
en copie les télégrammes. Or, voici le strata-
gème que la Press-Association a employé
dernièrement pour prendre sa rivale la main
dans le sac ;
Il y a quelques jours, elle imprimait dans
une de ses feuilles la dépêche suivante, cen-
sément venue des Indes : « Les indigènes de
la province d'Ohulsia se sont soulevés contre
leur souverain, le radja Siht Elots Pu Eht.
Aussitôt l'autre agence s'emparait de la nou-
velle et la reproduisait textuellement. La
Press-Association, sans plus tarder, annonça
alors à ses lecteurs que sa concurrente l'Uni-
ted-Press venait elle-même d'avouer sa pira-
terie.
« Nous prions nos lecteurs, déclara-t-elle,
de lirè à rebours le dernier mot de la dépêche
indienne J. "-
:En effet, lu de cette manière, on déchiffre
ces mots : The U. P. stole this, ce qui veut
dire : « L'United-Press a volé ceci P.
A New-York on en rit encore.
RÉORGANISATION DES REPTILES
ALLEMANDS -
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 2 décembre.
M. Sachs, fonctionnaire. au bureau de la presse
du ministère d'Alsace-Lorraine à Strasbourg, vient
d'être nommé chef du bureau de la presse àla chan-
cellerie à Berlin.
M. Sachs se propose de réorganiser complète-
ment le service de la presse officieuse.
Il fondera une feuille lithographiée qui sera en-
voyée gratuitement à tous les journaux.
CONSEILS D'ARRONDISSEMENT
de Saint-Donis et de Sceaux
Par décret du président du conseil, minis-
tre de l'intérieur et des cultes, sont con-
voqués : -
Le conseil d'arrondissement de Saint-Denis
pour la seconde partie de sa session annuelle
de 1894.
Cette session s'ouvrira le 3 décembre 1894
et ne pourra durer plus de cinq jeurs.
Le conseil d'arrondissement de Sceaux
pour la seconde partie de sa session annuelle
de 1894.
Ctte session s'ouvrira le iO décembre 1894
et ne pourra durer plus de cinq jours.
UN COMPLOT NIHILISTE
(DÉ NÔTRB CORRESPONDANT PARTICULIRR)
Cracovie, 2 décembre.
Les journaux polonais rapportent qu'on aurait
découvert un complot dirigé contre le gouverneur
de Saint-Pétersbourg, le général Wahl.
Les conjurés avaient le dessein, d'enlever le gou.
verneur un voiture, de le ligotter et de le noyer en-
suite dans la Néva,
Plusieurs arrestations auraient eu liôtt.
POSTES ET TELEGRAPHES
LES MYSTÈRES DU BUDGET
La crise du timbre-poste. — Les télégram-
mes de nos bons fonctionnaires. -
Budgets sans réformes.
On vient de distribuer à la Chambre le rap-
port de M. Mesureur sur le budget des postes,
télégraphes et téléphones. Les dépenses pro-
posées pour l'exercice 1895 s'élèvent à 162
millions, en augmentation de 5 millions sur
le budget précédent. La différence est peu sen-
sible, mais on constate en même temps que
les recettes postales s'accroissent très faible-
ment et que les recettes télégraphiques flé-
chissent dans des proportions sérieuses.
L'augmentation des premières, qui dépas-
sait 3 millions en 1891 et en 1892, se chiffre
seulement par 900,000 francs en 1893 ; les re-
cettes télégraphiques depuis deux exercices
sont en baisse de 400.000 francs par an.
Les bénéfices nets du service postal et t élé-
graphique, qui s'élevaient à 78 millions en
1890, depassent à peine 68 millions en 1893.
LA BAISSE DES RECETTES
Plusieurs causes ont déterminé ce mouve-
vement de recul :
D'abord des réductions de tarifs sur le
prix du transit de la malle des Indes, sur
certaines taxes télégraphiques internatio-
nales, sur les correspondances postales insuf-
fisamment affranchies, sur le droit propor-
tionnel appliqué aux valeurs déclarées :
D'autre part, l'impôt sur les opérations de
Bourse a ralenti le eniffre des transactions de
cette nature dans des proportions considé-
rables. Les recettes du bureau de la Bourse
et du bureau de la rtfe Marsollier accusent
une diminution de 600,000 francs ; le nombre
des télégrammes reçus par ces bureaux, qui
était jadis de 1 million, a baissé de 75,000.
L'usage du téléphone, le ralentissement
général des affaires ont encore contribué à
cette dépression.
LES TÉLÉGRAMMES MINISTÉRIELS
Une autre cause complique le service et, par
conséquent, provoque un excès de dépenses
dans des proportions insoupçonnées : c'est
l'abus des télégrammes officiels.
Depuis longtemps on critique le sans-gêne
avec lequel les fonctionnaires bénéficiant de
la franchise postale, s'offrent le luxe d'expé-
dier des télégrammes gratuits pour des cho-
ses insignifiantes. Les réclamations inces-
santes formulées à cet égard par toutes les
commissions du budget ont eu pour résultat
de développer encore cet abus, M. Mesureur
cite comme exemple la dépêche suivante dont
il a découvert le texte dans les archi ves du
service télégraphique.
Intérieur comptabilité, à M. X., député, à l'ls-
ledon, par Valmory (Loiret).
Les renseignements que vous m'avez demandés
au sujet d'un crédit supplémentaire de 1,375,559 fr.
sollicité pour l'achèvement des chemins vicinaux
vont vous être envoyés.
Le nombre de ces télégrammes a augmenté
de 1,714,000 depuis 1880 ; il est aujourd'hui,
moyenne, de 5,767 par jour.
LES S UB OFFICES
En présence de cette diminution de recettes,
et avec le peu de crédits nouveaux accordés
au gouvernement, il ne saurait être question
de réformes bien importantes. Le public con-
tinuera à pfu près comme par le passé à
poser, à être bousculé dans les bureaux de
poste et à voir ses correspondances arriver
en retard.
On ne lui offre guère qu'une amélioration,
c'est la création d'un certain nombre de sub-
offices ou bureaux auxiliaires tenus par des
commerçants quelconques, dont quelques-uns
ont été ouverts récemment.
On créerait cinquante nouveaux bureaux
de ce genre à Paris et cent dans les départe-
ments, réalisant ainsi une économie considé-
rable sur le prix que coûterait l'ouverture
d'un nombre correspondant de bureaux ordi-
naires.
LES FACTEURS ET LA BICYCLETTE
Les améliorations demandées en faveur du
personnel sont minimes : quelques légères
augmentations de traitement pour certaines
classes de receveurs et de commis. M. Mesu-
reur, député de la Seine, se montre très sym-
pathique aux facteurs de Paris,pour lesquels
la commission du budget regrette de ne pou-
voir rien faire cette année ; quant aux fac-
teurs ruraux, dont nous avons exposé derniè-
rement la situation précaire, il semble les
tenir pour quantité négligeable.
Ils nous apprend toutefois que 1,194 fac-
teurs se servent actuellement de bicyclettes et
déclare impraticable l'adoption officielle et
générale de ce mode de locomotion, l'admi-
nistration ne pouvant ni faire face à une
dépense aussi considérable ni l'imposer à ses
agents.
LA MALLE DES INDES
D'intéressantes indications sont fournies
par le rapporteur sur le prix de transport
de certaines correspondances.
'Le convoi faisant le service de la malle des
Indes entre Calais et Modane était payé jadis
aux diverses compagnies dont il emprunte le
réseau à raison de 4 fr. 60 par kilomètre. La
dépense est maintenant réduite de 0 fr. 25
par chacune des voitures qu'y adjoint la
Compagnie des wagons-lits et s'est élevée en
1893 à 466,000 francs.
Les trains transatlantiques requis entre \e
Havre et Paris, quand le paquebot de New-
York arrive après le départ du train-poste,
nécessitent une dépense de 5 francs par kilo-
mètre qui est partagée également entre l'ad-
ministration des postes, la compagnie de
l'Ouest et la Compagnie transatlantique, ces
trains spéciaux prenant des voyageurs. De ce
chef, l'Etat a payé en 1893 une somme de
3,830 francs.
A cette occasion, M. Mesureur fait remar.
quer que les bureaux de la banlieue sont des-
servis par des courriers de la voie de terre au
lieu de l'être par les trains de la Ceinture de
Paris. Il voudrait voir changer un état de
choses gïàeè auquel une lettre met à peu près
autant de temps pour aller de Parie à Asniè-
res que pour parvenir à Dunkerque.
Bien d'autres avant lui ont formulé ce
vœu platonique.
LES TÉLÉPHONES
Un crédit de 10 millions est demandé pour
le service des téléphones, qui continuera sans
doute à fonctionner avec la même lenteur.
Le nombre des abonnés ne cesse, en effet,
d'augmenter : on en compte aujourd'hui à
Paris et en province 26,000, se répartissant
sur 310 réseaux formant une longueur de
13,000 kilomètres.
Or les transformations nécessaires pour ac-
célérer les communications comportent une
dépense de huit millions dont quatre/seule-
ment ont été, jus^u'icji.accordé/*par le? Cham-
brea - ;,; ,r ",,'
Ces quelques observations permettent de
conclure que le prochain budget des postes et
télégraphes sera, comme bien d'autres, ce
queTtfn est convenu d'appeler un budget d'at-
tente.
CHANGEMENT DE JURISPRUDENCE
en matière de droits d'un failli
Un important changement de jurisprudence
à signaler relativement aux faillis « estant en
justice ».
Jusqu'ici, d'après les arrêts en la matière,
un failli était assimilé au mort civilement et
ne pouvait, d'une façon générale, ester en
justice, c'est-à-dire intenter un procès, qu'as-
sisté de son syndic. Il en résultait qu'un failli
dont la faillite remontait à dix, vingt ou
trente ans, était irrecevable, par exemple, à
réclamer devant les tribunaux, sans l'assis-
tance de son syndic, le payement d'une
somme quelconque qu'il avait prêtée à un
tiers postérieurement à la faillite.
Le dernier arrêt consacrant cette juris-
prudence contenait, en effet, ce considé-
rant :
« Que si le jugement de clôture pour in-
suffisance d'actif met les créanciers en posses-
sion de leurs actions personnelles, il ne rend
point au failli l'administration dont il avait
été dessaisi depuis la déclaration de faillite
et les syndics conservent leurs fonctions. »
Sur les plaidoiries de Me Marréaux-Delavi-
gne pour le failli et de Me Gilles Laviolette
pour le tiers débiteur du failli, la septième
chambre du tribunal civil de la Seine, prési-
dée par M. Dudezert, vient de réformer cette
jurisprudence, jusqu'ici constante :
« Attendu, dit en effet le jugement de la
septième chambre, que l'action du failli Re-
nard se rapporte à l'exécution d'une obliga-
tion contractée envers lui postérieurement au
jugement de clôture et que la somme qui a
fait l'objet de l'obligation ne provenait pas
de l'actif de la faillite, mais avait été acquise
par le travail ou l'industrie du failli posté-
rieurement à la clôture ;
» Qu'on ne saurait dans ces conditions re-
fuser au failli le droit de faire valoir ses
droits. »
Désormais donc, pourvu que l'objet de l'o-
bligation ne provienne pas de l'actif de la
faillite, le failli pourra, sans l'assistance de
son syndic, valablement ester en justice.
L'BUT EST-IL BON ASSUREUR
LES EMPLOYES DES PONTS ET CHAUSSEES
Nous avons reçu la lettre suivante ;
Monsieur le rédacteur,
Votre article sur les pensions de retraite,
où vous Dosez la question « l'Etat est-il bon
assureur a et, que vous résolvez en la trou-
vant désastreuse pour l'Etat, m'a suggéré l'i-
dée do me rendre compte de combien était
cette perte.
J'ai fait le calcul dont le détail est ci-joint,
et j'ai trouvé qu'au contraire l'Etat avait bé-
néfice, peut-être pas sur tous ses fonction-
naires, mais au moins sur les modestes em-
ployés des ponts et chaussées.
Ainsi, j'admets que cent jeunes gens débu-
tant à 20 ans, avec le grade de commis de
quatrième classe à 1,200 francs, parcourant
tous les grades qui leur sont accessibles, se
trouvent réduits, d'après la table Deparcieux
sur la mortalité en France, à 47 à l'âge de 65
ans, époque à laquelle ces agents doivent
avoir 6 ans de grade de conducteur principal
à 3,800 francs pour obtenir les 1,900 francs
qui sont leur maximum de retraite d'après
les lois et règlements en vigueur aujour-
d'hui.
Chacun de ces employés lors de sa retraite
a versé une somme brute de 6,092 francs qui,
capitalisée à 3 0i0, représente 11,353 francs.
Mais les sommes, capitalisées au même taux,
versées par ces cent agents, tant jusqu'à leur
décès qu'à leur retraite, représentent 891,966
francs. Si on continue à capitaliser cette
somme jusqu'au décès du dernier survivant
qui doit avoir lieu à l'âge de 89 ans, soit en-
core pendant vingt-quatre ans, on arrive au
chiffre de 1,810,690 francs.
De son côté l'Etat verse à chacun des sur-
vivants 1,900 francs par an dont les intérêts
capitalisés également jusqu'au décès du der-
nier survivant donnent une somme de 1 mil-
lion 612,321 francs.
Il résulte donc d'après la balance de ce
compte un bénéfice pour l'Etat de 1,810,690
— 1,612,321 francs soit 198,369 francs pour
cette faible fraction du personnel des travaux
publics.
Dans ce calcul on n'a tenu compte que de
la mortalité, mais il se produit un certain
nombre de démissions, ensuite les trois quarts
des jeunes gens débutent entre seize et dix-
huit ans et versent au moins deux ans à la
caisse des pensions civiles avant vingt ans.
Le bénéfice que l'Etat retire de ces versements
est encore assez important,mais il est difficile
à évaluer et, du reste, on peut admettre qu'il
sert de compensation aux secours que l'ad-
ministration alloue aux veuves des agents
décédés.
On pourrait peut-être objecter que les agents
ne prennent pas tous leur retraite à soixante-
cinq ans. Ceux qui la prennent avant cet âge
sont ceux qui ne peuvent continuer leurs
fonctions pour cause de santé, dans ce cas il
est rare qu'ils aient le temps et le grade voulu
pour avoir droit à 1,900 francs, et alors ils
n'ont qu'une retraite proportionnelle dont ils
ne peuvent pas jouir longtemps puisque leur
santé est délicate. Comme il y a peu d-agents
fortunés dans cette catégorie de fonctionnai-
res, quand on peut, on aime mieux travailler
pour gagner 3,800 franca « que de ne rien
faire et avoir moins de 1,900 francs » sur ses
vieux jours Du reste une demande de mise à
la retraite, par un conducteur principal, avant
et même après l'âge de soixante-cinq ans,
peut-être ajournée par la ministre pour cause
budgétaire.
En résumé, vous voyez, monsieur le rédac-
teur, que si l'Etat est en perte avec certains
fonctionnaires, d'autres auraient avantage à
avoir une caisse spéciale, qui, bien adminis-
trée, pourrait certainement, tout en conser-
vant de pleines garanties, placer ses fonds un
peu au-dessus du taux de 3 0j0 et par consé-
quent donner à ses sociétaires une retraite su-
périeure à celle que l'Etat leur sert.
Vous feriez le plus grand plaisir, monsieur
le rédacteur, à un de vos .vieux lecteurs, si
vous pouviez par un nouvel article démontrer
que les employés des ponts et chaussées ne
sont pas ceux qui endettent l'Etat par les pen-
sions qu'il leur sert, car le public est trop
enclin à penser comme votre article du 27
courant.
Veuillez agréer, etc.
UN CQ*DU«TKUa DBS PONTS St US.
POUR GRANDIR!
Si nous en croyons de multiples légen-
des, jadis, aux temps de la préhistoire,
les hommes qui peuplaient les campagnes
étaient, pour l'ordinaire, de solides et
énormes gaillards auprès desquels nos ac-
tuels colosses feraient fort piètre mine.
Alors, le sort commun des simples mor-
tels était d'être géants, et, qui ne comptait
pas en hauteur un certain nombre de cou-
dées passait pour avorton.
Il faut avouer, pas vrai? si les traditions
sont exactes, que depuis ces époques an-
ciennes nous avons singulièrement dégé-
néré. Sans être atteints de nanisme, en
effet, comme la fabuleuse peuplade des
Pygmées, il est incontestable que per-
sonne d'entre nous, aujourd'hui, ne rap-
pelle en rien ces individus de taille para-
doxale dont les mythologies ont toutes à
l'envi célébré les exploits.
Nos statures, suffisantes pour nos be-
soins, cependant, sont moyenne? et mo-
destes. Le malheur, par exemple, est que
nous serions destinés à les voir diminuer,
car tel est, en vérité, le tout récent cri d'a-
larme jeté par certain savant, M. J. Do-
nath (de Budapest). D'après ce docteur,
l'Europe entière, ou à peu près, subirait à
l'heure présente la même fortune. Partout,
sauf en Suisse et peut-être en Russie — M.
Donath n'a pu réunir de documents con-
cernant ce dernier pays — la taille hu-
maine serait en décroissance et les chirur-
giens militaires, lors de l'examen des re-
crues, se verraient dans la nécessité d'é-
liminer pour leur petitesse une proportion
de conscrits plus grande que jadis.
Naturellement, de ce fait, M. Donath
conclut immédiatement qu'il souffle cou-
ramment sur nos générations actuelles un
vent de dégénérescence, et que la dé-
chéance physiologique attend a bref délai
nos races épuisées, s'il ne survient rapide-
ment quelque transformation, aussi heu-
reuse qu'imprévue, capable de rendre à
nos organismes sans ressort les vigueurs
anciennes.
Eh bien, en dépit de ces assertions ti-
morées, il ne semble pas pourtant qu'il
faille s'inquiéter outre mesure. Tout d'a-
bord, il n'est est rien moins que prouvé
que les chiffres statistiques de M. Donath
présentent la signification que leur attri-
bue ce pessimiste savant, et, bien mieux,
il n'est pas davantage démontré le moins
du monde que la taille humaine, en Eu-
rope, soit actuellement, de façon générale,
en voie de décroissance.
Tout au contraire, sauf certaines excep-
tions temporaires dont la cause s'explique
facilement, c'est plutôt une tendance in-
verse que l'on pourrait noter. -
Ainsi, dans un curieux et important
travail qu'il publiait, il y a quelques mois,
dans les Mémoires de la Société d'an-
thropologie de Paris, M. Carlier notait
justement que « dans les Pays-Bas, on
constate un rapide accroissement de la
taille moyenne depuis 1866, tandis que les
petites tailles diminuent ».
Au surplus, depuis les temps les plus
reculés, il ne paraît guère que la taille
humaine ait varié, ni surtout diminué en
de grandes limites.
Si nous en croyons, en effet, M. Rahon,
paléontologiste habile à qui l'on doit de-
remarquables recherches sur « la taille
préhistorique », les squelettes attribués
aux plus anciens habitants de l'humanité
ont appartenu à des individus d'une taille
tout au plus moyenne, sinon petite, et en
tout cas fort voisine de celle des hommes
d'aujourd'hui.
Ce n'est pas que la taille soit un élé-
ment incapable de subir, tout comme un
autre, certaines variations, certaines in-
fluences. Bien loin de là, elle est même
particulièrement apte à se laisser impres-
sionner par les circonstances extérieures,
et de multiples causes — hérédité, condi-
tions de vie, le milieu, le bien-être, la mi-
sère, l'état de santé, la saison même, car
on grandit plus vite en été qu'en hiver
— réagissent sur elle vivement et rapide-
ment. -
Ainsi, c'est un fait bien connu depuis
longtemps que le rôle joué ici par l'héré-
dité. Tous les auteurs l'ont signalé avec
plus ou moins d'insistance. « La taille est
l'un des caractères qui se transmettent le
plus souvent », professait jadis M. de
Quatrefages, et plus récemment M. le Dr
Lagneau disait à son tour : « La stature,
comme les autres caractères anthropologi-
ques, se transmet par hérédité. Les hom-
mes grands procréent des hommes
grands; »
De même, le milieu extérieur et les con.
ditions habituelles de la vie exercent une
action manifeste. D'après M. Carlier,
l'accroissement de la taille des habitants
des Pays-Bas ne reconnaltrait pas d'autres
causes qu'une amélioration du bien-être
général, amélioration résultant de l'aboli-
tion de l'impôt sur la mouture, du déve-
loppement du commerce et surtout des
conquêtes sur l'impaludisme. « Les pro-
vinces qui ont le plus de terrains maréca-
geux et improductifs, dit-il, sont celles
qui présentent le plus grand nombre de
conscrits de petite taille. »
Et cette observation n'est point la seuls
de son espèce.
M. Collignou et, après lui, M. Zabo-
rowski ont ainsi constaté que la création
d'une ligne de ehemin de fer dans un
pays avait pour résultats directs un ac-
croissement de la taille moyenne de ses
habitants et une augmentation de leur
bien-être. M. Bertillon a, de son côté, ob-
servé que les individus exerçant les pro-
fessions véritablement ouvrières, c'est-à-
dire les professions pénible., étaient pres-
que toujours plus petits que ceux consa-
crés aux professions libérales, et pareille-
ment M. Manouvrier, dans une étude sur
la taille des Parisiens, note que la taille
moyenne des conscrits est de façon cons-
tante et régulière sensiblement plus éle-
vée dans les arrondissements riches que
dans les arrondissements pauvres.
D'une façon générale, en somme, cha-
que fois qu'il y a état quelconque de souf*
r france, de misère plus ou moins caracté*
risée, on remarque bien vite une ten-
dance au rapetissement des individus, qui,
du reste, reprennent avec une semblable
rapidité leurs dimensions normales aus-
sitôt que les conditions ambiantes de-
viennent meilleures.
Un remarquable exemple de ce fait nous
est fourni par les générations venues au
monde de 1811 à la fin de l'empire.
A ce moment, la France étant épuisée
par des guerres prolongées, la population
civile, celle à qui, en résumé, incombe le
soin d'avoir des enfants, comportait beau-
coup moins d'hommes valides qu'en des
temps ordinaires. La conséquence de ce
fait se traduisit vingt ans plus tard. De
1831 à 1836, en effet, les contingents mili-
taires fournirent une quantité importante
de petits conscrits. Mais, la cause ayant
été toute transitoire, les effets le furent
également, et à partir de 1836 les moyen-
nes se relevèrent et progressivement re*
prirent leur valeur normale.
On ne saurait donc le contester, comm6
l'on voit, la taille des gens est bien, dans
une certaine mesure tout au moins, la
conséquence immédiate de la vie qui leur
est faite.
Mais, puisqu'il en est ainsi, ne serait-il
pas possible de créer à notre guise des in-
dividus d'une dimension déterminée?
Le savant naturaliste de Quatrefages
affirmait que rien n'était plus facile. Et
l'expérience est là qui confirme les prévi-
sions de la théorie.
Pour réussir en pareille matière, il suf.
fit simplement de savoir s'y prendre, c'est-
à-dire de savoir associer de façon conve-
nable les divers éléments capables de
jouer un rôle dans l'affaire.
A cet égard, après le facteur essentiel
de l'hérédité, il n'en est pas de plus im-
portant que le régime de vie imposé au
sujet, que son entraînement, en un mot.
Il ne faut pas oublier, en effet, que si
des exercices bien compris joints à une
alimentation saine, à une vie aisée et ré-
gulière, sont susceptibles, ainsi que l'a
constaté sur des enfants de troupe M. le
médecin-major Carlier, de développer' la
croissance des jeunes sujets, ces mêmes
exercices, au contraire, pourront agir tout
différemment s'ils viennent à être ordon-
nés à la légère.
M. le docteur Lagrange, dont les recher-
ches sur l'hygiène de l'exercice font au-
jourd'hui autorité, est à cet égard d'une
précision complète, comme on peut en ju-
ger par les quelques lignes suivantes em-
pruntées à son très remarquable volume
l'Hygiène de l'exercice chez les enfants
et les jeunes gens. « M. Cruciani, écrit-il,
rapportait récemment, dans la GytnnastU
que française, le fait d'un jeune garçon
de douze ans que l'excès de travail aux
appareils avait complètement arrêté dans
sa croissance.
« Il en est de même des enfants de la cam
pagne, quand on veut trop tôt utiliser leurs
forces. C'est un fait de notoriété banale
dans les fermes que tel ou tel jeune
homme est resté petit et comme noué pour
avoir été employe, dans son enfance, a des
travaux agricoles habituellement réservés
aux hommes faits. »
Les éleveurs, au surplus, connaissent
tous fort bien l'exactitude de ces phéno-
mènes, et, par suite, se gardent bien d'im-
poser aux jeunes animaux qu'ils désirent
voir se développer normalement un tra
vail prématuré.
Or, il en est ni plus ni moins des ani
maux comme de l'homme.
Partout et toujours, l'espèce se montre
pareillement plastique et pareillement
sensible aux influences extérieures réa-
gissant sur elle.
C'est assez dire que si l'on voulait réel-
lement s'en donner la peine, il serait fort
possible de modifier peu à peu la taille
régulière de l'homme et de l'élever pro-
gressivement jusqu'à la création d'une
race géante.
Mais à quoi bon? L'espèce en serait-
elle physiologiquement meilleure? Rien ne
le prouve et ne permet de le supposer.
Jusqu'ici, en somme, les faits sont là
démontrant que les êtres les plus vigou-
reux sont ceux de taille moyenne, à la
large poitrine, et que mieux valent des
poumons puissants qu'une haute stature.
L'excès en tout est un défaut, dit le pro-
verbe.
Restons donc comme noua sommes et
demeurons sans crainte. En dépit des
pronostics alarmés de tous les 4octeura
Donath de Budapest ou d'ailleurs, la la-
mentable décrépitude n'est point encore à
notre porte. ,,:-
Georges Vitoux.
Le Petit Châteauneuf-du-Pape, malgré lama.
destie de son titre, est digne de figurer parmi
les meilleurs crus, à causé du fin bouquet qu'il ,
acquiert en bouteilles. Le propriétaire des Fi<
nes-Roches, à Chàteauneuf-du-Pape l'expédie
au prix de 135 francs la pièce de 225 lilres.
EN RUSSIE
Saint-Pétersbourg, 2 décembre.
Le roi et la reine de Grèce sont partis ceS
après-midi, après avoir pris congé de l'empe-
reur, de l'impératrice, du prince et de la prin-
cesse de Galles, du roi de Danemark et delt
grands-ducs. 1
Le roi de Danemark avec son fils le prince
Valdemar, le prince de Galles, le duo
d'York, sont partis, à leur tour, ce soir. Ils
ont été. accompagnés à la gare par l'empereur,
l'impératrice, par les grands-ducs et grandes-
duchesses Vladimir et Serge et par les prin-
cipaux ministres, les bauts ionclonmures.
les membres des ambassades danoise et an-
glaise.
La princesse de Galles reste à Saint-Pé-
tersbourg. ---:-. -
Les théâtres impériaux reuyriront apret
Noël.,
TERRIBLE EXPLOSION
Bruxelles, '2 décembre.
Le Patriote annooee que la fabrique do forcir
de Cau-Lille a sauté.
Toute la région située entre Bourg-Leopold et,
Tougerloo a été secouée- comme par un trQiotàt^tf.
ment de terre.
La fabrique cet pulvérisée.
Ou a retrouvé troia morts et 'fin&t"
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