Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1894-09-24
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 24 septembre 1894 24 septembre 1894
Description : 1894/09/24 (A24,N8288). 1894/09/24 (A24,N8288).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 24/04/2013
VINGT-QUATRIÈME ANNÉE. — N" 8,288
LE NUMÉRO iWQ CENTIMES
LUNDI 24 SEPTEMBRE iS9i
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Les royalistes ne paraissent pas satis-
faits de la politique pontificale, et il faut
avouer que Léon XIII ne fait pas beau-
coup d'efforts pour leur être agréable.
Il y a bien peu de temps encore, il ré-
pondait au comte de Paris, affirmant
que la monarchie seule pouvait res-
taurer en France l'autorité chrétienne,
par l'encyclique où il conseillait aux
catholiques de se débarrasser de la ques-
tion constitutionnelle et de ne plus soli-
dariser les revendications religieuses
avec les revendications monarchiques,
qu'il considérait comme un poids mort,
comme une gêne pour le succès des
conservateurs et non pas du tout comme
an élément de réussite.
Hier encore, Léon XIII continuait à se
montrer peu favorable aux royalistes, s'il
est exact, ainsi qu'on l'a dit sans être dé-
menti, qu'en réponse à la notification que
le duc d'Orléans lui avait faite de la mort
de son père, le pape ait envoyé ses condo-
léances à la reine de Portugal, signifiant
ainsi la volonté bien arrêtée de ne pas en-
trer en relation avec le jeune préten-
dant.
Les chefs du parti monarchique ont
vu avec douleur que les conservateurs
écoutaient les conseils du pape avec
plus de soumission que ceux du préten-
dant. Les objurgations mêmes de M.
Paul de Cassagnac n'ont pas retenu les
royalistes dans la foi monarchique. Des
hommes comme M. de Mun et M. çle
Mackau se sont convertis à la Répu-
blique avec un éclat qu'ont encore sou-
ligné les violents reproches de la Ga-
zette de France. L'Autorité a eu beau
accabler les évêques disposés à accepter
la République de ses plus grands mé-
pris, elle n'a réussi qu'à se faire mettre
en interdit dans certains diocèses, ainsi
que Ip Libre Parole où avaient été pu-
bliés la lettre du cardinal Rampolla au
« très illustre seigneur » Turquet et les
iossiers de VEpiscopat sous le joug de
« son noble ami » Guy de Pierrefeù.
Cependant les royalistes ne veulent
pas s'avouer définitivement battus et,
avec des habiletés toutes diplomatiques,
M. Edouard Hervé publie dans le Soleil
an article sur l'apaisement religieux.
Comme M. Hervé ne prend la plume
que dans les grandes occasions, il con-
vient d'attacher de l'importance à cet
article qui peut se résumer ainsi : En
engageant les catholiques à admettre le
principe de la République, le pape es-
pérait que ce changement d'attitude fa-
ciliterait l'abrogation ou tout au moins
l'adoucissement des « lois anti-religieu-
ses ». Les catholiques ont « sinon en
totalité, du moins en partie » suivi ces
indications et quelques évêques mêm
sont allés plus loin que le pape en con-e
seillant de renoncer, au moins pour le
moment, à la lutte contre la législation.
Mais si les catholiques ont désarmé en
face de la République, « la République
ne désarme pas en face de la religion ».
De cet article une conclusion sous-
entendue, mais très nette, se dégage.
M. Hervé veut inspirer aux catholiques
et au pape cette pensée que la conver-
sion à la République est une faute et
que décidément il faut en revenir à so-
lidariser les idées conservatrices avec
l'idée monarchique, la monarchie con-
tinuant à être le seul régime favorable
aux revendications catholiques. *
Nous ne nous attarderons pas à re-
nouveler une démonstration faite bien
souvent et à répéter que la législation
scolaire et militaire n'est pas, comme on
le prétend, une législation antireli-
gieuse et que personne n'a songé à
gêner l'exercice des cultes. On a voulu
priver de son moyen d'action les plus
efficaces, en lui retirant la direction de
l'enfance, le parti clérical, ce qui est
fort différent. Quant à la loi militaire,
elle n'a été qu'une application du prin-
cipe général d'égalité devant l'impôt, et
il est assez surprenant que les politiques
du parti continuent à s'en indigner,
après que les séminaristes eux-mêmes
se sont si souvent félicités d'avoir passé
par la caserne et qu'ils ont fait si grand
fracas des conversions qu'ils avaient
opérées parmi leurs camarades.
Mais ce n'est pas sur ce point que
nous voulons discuter. Les lois dont se
plaignent les catholiques sont des lois
d'impartialité et de justice, telles que
pouvait les faire un- gouvernement qui
ne prend pas parti dans les controverses
religieuses, qui ne voit que des citoyens
et qui établit une démarcation entre la
société civile qu'il représente et les opi-
nions philosophiques dont il n'a de
compte à demander à personne. Le gou-
vernement de la République n'a donc
pas de concession à faire aux partis, plus
religieux que politiques qui adoptent la
ligne de conduite qui leur parait la plus
apte à assurer le triomphe de leurs
opinions. Cette ligne de conduite, ils
l'ont adoptée dans leur propre intérêt
et seulement dans leur 4ntérèt«-De quel
droit et pour quelle raison voudraient-
ils qu'on leur en adressât des remercie-
ments ?
Si quelqu'un a le droit de modifier la
direction que le parti républicain a
donnée à sa politique, ce n'est ni la
Chambre, ni le ministère : c'est le'pays
seul. A chaque changement de législa-
lature, il a le moyen de dire s'il veut
persévérer dans la voie où il s'est en-
gagé ou s'il veut revenir en arrière.
Jusqu'en 1889 il a régulièrement ré-
pondu, dans toutes les élections, qu'il
ne voulait pas de la politique réaction-
naire personnifiée par les monarchistes.
En 1893, il a déclaré qu'il ne voulait
pas de la politique réactionnaire person-
nifiée par les ralliés. C'est que décidé-
ment, sous aucun de ses aspects, la po-
litique réactionnaire ne convient à ce
pays qu'hier encore M. Paul de Cassa-
gnac déclarait « foncièrement conserva-
teur et foncièrement catholique ». C'est
lui qui ne veut pas S3 laisser désarmer
par les avances du parti clérical, parce
qu'il estime que l'apaisement religieux
tel que ce parti le comprend, ne serait
que la revanche des catholiques, le réta-
blissement de tous les privilèges que les
gouvernements antérieurs leur avaient
accordés et qui n'ont été repris qu'après
une lutte aussi longue qu'opiniâtre.
LES ÉLECTIONS D'AUJOURD'HUI
Deux élections ont lieu aujourd'hui, une
élection sénatoriale et une élection législa-
tive.
L'élection sénatoriale a lieu dans la Cha-
rente-Inférieure, en remplacement de M. le
docteur Moinet, décédé.
Trois candidats sont en présence : le vice-
amiral Lespès, le contre-amiral Dupont et
M. Barbette,, ancien député. Tous trois sont
républicaine.
L'élection législative est le ballottage de
Nogent-sur-Seine, qui doit donner un succes-
seur à M. Casimir-Perier. -:.
Voici comment se présente ce ballottage :
Au premier tour de scrutin, M. Robert, can-
didat des réactionnaires et des ralliés, a ob-
tenu 4,081 voix; M.Bachimont, radical, en a
recueilli 3,781 ; M. Pedron, socialiste, 1,183, et
M. Gaudineau, républicain modéré, 122 voix.
Entre le premier et le second -tour, M. Pe-
dron s'est désisté pour le candidat républicain
radical.
DÉRAILLEMENT A LA GARE DU N.ORD
Le rapide de Calais, quittant la gare à 8 heures
du matin, venait à peine de : démarrer que, cent
mètres plus loin, au passage des plaques tournan-
tes, la locomotive dérailla, entraînant à sa suite le
fourgon et la voiture suivante.
Les voyageurs furent jetés les uns sur les autres
mais aucun ne fut blessé.
t"!' Les hommes d'équipe se mirent aussitôt au tra-
vail et replaçaient sur la voie les voitures dérail-
lées A 8 h. 40, le rapide put reprendre sa marche.
LA BANLIEUE AU PILLAGE
On a beaucoup parlé, ces temps derniers,
d'agressions et de vols dont la banlieue de
Paris a été le théâtre, et cela prouve une fois
de plus que la police suburbaine est numéri-
quement insuffisante.
C'est du reste ce qu'à plusieurs reprises le
XIXe Siècle a démontré, en donnant à l'aide
de tableaux détaillés les chiffres récapitula-
tifs des crimes, vols et agressions dont sont
victimes les habitants des environs de Paris.
Pour ne pas nous lancer dans les redites,
voici, cette fois d'une façon très condensée, un
tableau comparatif des délits commis par
l'armée de rôdeurs qui infeste la banlieue et
des forces policières chargées d'assurer la sé-
curité des habitants :
Ainsi nous voyons que, dans le canton de
Sceaux, pour 289,177 habitants répartis dans
43 communes, il n'y a que dix commissaires
de police et 198 agents.
Pendant la période du 1er janvier au 30 juin
1894, c'est-à-dire en l'espace de six mois, on a
constaté 612 rixes, 529 agressions et 798 vols
avec effraction ou par escalade ; 840 arresta-
tions seulement ont pu être opérées.
Dans le canton de Saint-Denis on compte,
pour 392,604 habitants répartis dans 32 com-
munes, 13 commissaires de police et 288
agents. Pendant le premier semestre de l'an-
née 1894, on a relevé 509 rixes, 633 agres-
sions et 918 vols avec effraction ou par esca-
lade.
031 arrestations ont été opérées.
Les plaintes des « banlieusards » sont donc
fondées et il faut espérer que les municipali-
tés en tiendront compte, car si certaines
d'entre elles font des sacrifices pour assurer
la sécurité de leurs administrés, il en est
malheureusement d'autres qui, sous prétexte
d'économies, rognent et taitlent à plaisir le
budget d'entretien de leur police locale.
LA FOUDRE A DREUX
Dreux, 22 septembre.
Hier, vors une heure, le tonnerre a grondé ici
fortement, bien qu'on n'aperçtit que quelques
nuages dans le ciel bleu.
La foudre est tombée sur le vieux donj on -,où.
l'on conserve précieusement quelques meubles de
la chambre où est mort Louis-Philippe — à vingt
mètres de la chapelle de ia famille d'Orléans, et a
brisé la glace qui forme couverture en éclairant
l'intérieur.
Le fluide a suivi une chaîne de fer et s'est perdu
dans lo couloir souterrain qui conduit de la tour
aux tombeaux, sans causer de dommages bien sé-
rieux.
A ce moment, on procédait au désarmement des
reservistes du toi, de ligne, arrivés des grandes
manœuvres de Châteaudun et qui étaient rangés
au pied de l'cdlfice sur l'allée des Tilleuls. Les
hommes ont ressenti une forte commotion, mais
aucun n'a été blessé.
POURSUITES POUR UN DUEL
Boulogne-sur-Mer, 82 septembre.
Le parquet a poursuivi M. X.,qui, dans un duel
avec le commandant en retraite B,, avait blessé
légèrement son adversaire au doigt.
Le tribunal a condamné, pour ce fait, M. X. à 16
francs d'amende pour coups et blessures.
C EMPLI IS
M. ROBIN PARTIRA-T-ÏL ?
L'administration dit oui, les conseillers
généraux répondent non. — Un
conflit probable. — Un décret
attendu.
On ne parle plus guère de Cempuis à l'Hôtel
de Ville, mais on y pense toujours. Il se pour-
rait même que bientôt le conflit annoncé entre
l'administration préfectorale et le conseil gé-
néral éclatât et qu'il eût immédiatement un
caractère aigu.
Il y a deux ou trois jours, en effet, le se-
crétaire général de la préfecture de la Seine
a invité par lettre M. Robin à quitter défi-
nitivement l'orphelinat de Cempuis qu'il con-
tinuait d'habiter malgré la notification de
l'arrêté de révocation.
M. Robin en a prévenu aussitôt M. Rous-
selle, président de la 5e commission, que cet
ordre fait plus qu'étonner.
A QUI M. ROBIN OBÉIRA-T-IL ?
« — Quoi! dit-il, on jetterait à la porte, du
jour au lendemain, un fonctionnaire qui si
longtemps fut au service du département et
dont l'administration elle-même chantait les
louanges? Est-ce que l'affaire est jugée sans
espoir de recours ? Le conseil municipal, la
Chambre qui doivent en connaître, a-t-on
l'intention de les supprimer aussi? M. Robin
ne peut cependant pas aller coucher à l'hôtel !
Ah 1 non, non. Je vais lui écrire de rester, à
moins que. »
L'administration accordera-t-elle à M. Ro-
bin un délai, qu'il serait ensuite facile de
prolonger ? Qui pourrait répondre ? Le préfet,
on peut en être persuadé, aurait bien voulu
ne pas s'embarquer sur cette galère. Il ne l'a
fait que contraint et forcé. Ira-t-il jusqu'au
bout? Ordonnera-t-il l'éviction de M. Robin?
Celui-ci tentera-t-il de résister ? M. Rousselle
le lui conseillera-t-il vraiment?
Nous ne tarderons pas à l'apprendre. En
attendant, de part et d'autre on s'approvi-
sionne d'arguments pour la lutte oratoire qui
s'engagera au Palais-Bourbon et à l'Hôtel de
Ville. -
L'honorable M. Rousselle, dont l'opinion,
en ces circonstances, nous paraît être celle de
ses .collègues de la majorité du conseil géné-
ral, développera à l'Hôtel de Ville les décla-
rations qu'il a déjà faites :
« Le préfet avait reçu' des ordres? Très
bien. Mais c'est lui qui a pris l'arrêté, et dans
cette affaire, je ne reconnaîtrai que lui.
» Avait-on le droit de révoquer un fonction-
naire nommé par la commission administra-
tive qui avait été seule qualifiée pour le faire,
d'après le testament Prévost ?
» Si on avait ce droit, — ce que j'admets
pour un instant — était-il convenable d'en
user sans prendre avis de la commission et
même sans la prévenir ?
» Je dis que non.
» En outre, la commission est composée de
telle façon qu'on n'a pas à craindre d'opinions
trop avancées de sa part. N'y a-t-il pas, parmi
ses membres, des gens comme MM. Buisson,
Peyron, Mascart, Leroux?
» .Sans examiner la conduite de M. Robin,
- que, toutefois, je ne crois pas répréhensi-
ble, — je resterai uniquement sur le terrain
du droit. »
Quant au préfet, sa thèse sera simple. Avant
tout, fonctionnaire de l'Etat, devait-il agir
autrement qu'il a agi ? Il eût dû, selon les
conseillers membres de la commission de
surveillance, réunir celle-ci et leur demander
d'enquêter concurremment avec les délé-
gués du gouvernement ; les convenances l'exi-
geaient.
« Le pouvais-je? répliquera M. Poubelle ou
son représentant (car il est possible que le se-
crétaire général de la préfecture de la Seine,
qui était chargé de l'intérim quand le minis-
tère exigea la révocation de M. Robin, soit
chargé de répondre à M. Rousselle au nom de
l'administration), le pouvais-je sans risquer
de provoquer une protestation contre le gou-
vernement dont je suis le représentant? »
M. SADI-CARNOT
MEMBRE DU PREMIER COMITÉ
DE PATRONAGE
Qui sait même si l'on ne contestera pas au
conseil général le droit de consultation qu'il
invoque pour s'occuper des diverses affaires
de l'orphelinat Prévost, choix des méthodes,
nomination du personnel, etc.? Un conseiller
qui appartient à la minorité de l'assemblée
départementale, et qui nous parlait comme
s'il avait été l'interprète de l'administration
préfectorale, nous disait hier :
— En somme, les radicaux et les socialistes
seraient bien gênés si on les mettait en de-
meure d'apporter la preuve de leur s préten-
dus droits à choisir les membres du corps
enseignant de l'orphelinat de,Cempuis. Quoi
qu'ils prétendent, ils ne les tiennent pas du
donateur. Par son testament M. Prévost ins-
tituait un comité de patronage de onze mem-
bres, lesquels appartenaient tous à l'opinion
républicaine modérée.
Il suffira que je vous cite les noms de trois
de ces membres : MM. Sadi Carnot,le regretté
président cIi la République, alors simple dé-
puté de Pressensé, sénateur, et Vacherot. Au
bout de quelque temps, soit que cette surveil-
lance les absorbât trop, soit qu'ils fussent
déjà effrayés de l'éducation donnée par M.
Robin, — dont cependant ils avaient proposé
la nomination, — ces messieurs demandèrent
à être relevés de leurs fonctions de tuteurs des
orphelins de Cempuis. M. Poubelle fit droit
à leur demande, et par un arrêté de 1882 il
créa un conseil de surveillance de dix mem-
bres. Le décret, contre lequel personne ne
protesta à cette époque, précisait en son arti-
cle premier le rôle qu'aurait à jouer ce con-
seil :
« Examen des demandes d'admission et de
retrait d'enfants et de toutes autres ques-
tions qu'il plairait à l'administration de lui
soumettre. »
Eh bien, il n'a pas plu à l'administration
de lui demander son avis sur le cas de M. Ro-
bin, voilà tout. Le préfet a les textes pour
lui. »
Nous ne saurions trop le répéter, cette opi-
nion officieuse n'a que très peu de partisans
âu conseil général.
Reste à savoir qui sera nommé directeur à
la place de M. Robin,
Personne, de longtemps. Rien ne dure
comme le provisoire. Le sous-directeur, M.
Guilhot, qui dirige l'orphelinat à titre intéri-
maire, occupera cçs fonctions quelque temps
encore. Le remplaçant de M. Robin ne sera
nommé que lorsqu'un décret, à l'étude au
conseil d'Etat, aura réglé la situation admi-
nistrative des maîtres de cet établissement, en
les assimilant, en même temps que ceux des
œuvres similaires dépendant de PAssistance
publique (écoles de Viiiepreux,de Montévrain,
etc.), au personnel des autres écoles pu-
bliques. <
En effet, les instituteurs de Cempuis se
trouvent dans une situation administrative
irréguliére. Ils sont sous la double autorité du
préfet de la Seine et du ministre de l'iiutrug-
tirn publique, mais ils n'ont pas, comme
leurs collègues de l'instruction primaire, de
droits à la retraite.
Cette infériorité de traitement serait la
cause principale des difficultés rencontrées
par M. Robin dans le choix de son person-
nel.
LA CONSOMMATION DES HOPITAUX
EN DENRÉES ALIMENTAIRES
Veut-on avoir une idée de l'énorme quantité
de denrées nécessaires au service des hôpitaux
et hospices civils de Paris pendant une an-
née ?
Le samedi 20 octobre, après midi, il sera
procédé publiquement au siège de l'Assis-
tance publique, avenue Victoria, à l'adjudica-
tion de :
Légumes frais (carottes, choux, navets),
480,000 kil. ; plantes potagères (carottes, oi-
gnons, navets, poireaux), 460,000 kil. ; pommes
de terre rondes, 650,000 kil. ; pommes de terre
de Hollande, 220,000 kil.
Légumes secs : haricots blancs, 45,000 kil. ;
haricot rouges, 45,000 kil. ; lentilles, 80,000 kil. ;
pois cassés, 80,000 kil.
Gelée de groseilles, 21,000 kil.
Confitures : marmelade de prunes (reine-
claude), 7,000 kil.; marmelade de prunes (mi-
rabelle), 7,000 kil. ; marmelade d'abricots,
7,000 kil.
Pruneaux, 3,500 kil. ; figues sèches 12,000kil. ;
raisins secs, 5.000 kil.; morue salée,15,000 kil.;
légumes de conserve, 8,000 litres.
LE CRIME DE TROYES
Troyes, 22 septembre.
L'audition des principaux temoins dans
cette affaire, de ceux qui ont été tout d'abord
signalés à l'attention par leurs rapports im..
médiats avec les inculpés et la victime, s'est
terminée hier.
On a entendu notamment la bonne de M.
Roy, qui a déclaré ne connaître absolument
rien de l'affaire qui concerne son patron.
Mme Bernier, aubergiste boulevard du
Quatorze-Juillet, 3, a été confrontée avec les
deux accusés ; elle a affirmé ne point les con-
naître et ne les avoir jamais vus dans son
établissement. ,j
L'instruction vient d'entrer dans la ph^se
des expertises.
Il y a d'abord celles dont je vous ai parlé.
L'une est faite par un chimiste de Paris, au-
quel les viscères de la victime et les bon-
bons de chocolat saisis chez Roy ont été
adressés.
Une seconde a pour but d'établir si le ren-
flement qui se trouve à la base de l'un des
gros bonbons saisis chez Roy provient d'une
malfaçon ou de l'introduction d'un couteau
ou autre instrument de même genre.
Une autre est relative à la boite qui renfer-
mait le chocolat. Il s'agit de dire à quelles
spécialités commerciales elle peut apparte-
nir, pour tâcher d'en découvrir la prove-
nance.
En outre, un expert examine l'écriture de
l'adresse de cette boîte et celle du billet don-
nant un rendez-vous au « Lion ».
Un autre va sans doute être chargé d'ana-
lyser l'encre qui a servi à écrire ces deux
pièces et de la comparer à l'encre saisie chez
les inculpés.
Enfin pn recherche si Roy est malade ainsi
qu'il le déclare et si lé traitement par les gra-
nules de strychnine trouvés chez lui est un
traitement approprié à la maladie dont il se-
rait atteint.
Le mari de Rose Estrat, M. Chauffour, em-
ployé à l'arsenal de Rochefort, a réclamé sa
fille, qui a dû partir hier, après avoir obtenu
l'autorisation de voir sa mere et de lui dire
adieu.
Cette entrevue a été très émouvante.
Les deux accusés persistent dans leur sys-
tème de défense qui consiste à nier d'une fa-
çon absolue tous les faits qui leur sont attri-
bués.
Il est fort probable que l'affaire viendra de-
vant le jury pendant la session des assises
du quatrième trimestre de 1894, qui s'ouvre
le 19 novembre prochain.
COHSÉQUEBCÈS D'UNE CONFESSION
(D3 NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Evreux, 22 septembre.
Un incident aussi curieux que plaisant, et
absolument authentique, s'est passé ces jours
derniers dans un canton voisin de notre ville.
Dans la journée de mardi, une jeune et jolie
rentière se trouvait subitement malade, et
même très malade, au point d'envoyer cher-
cher le curé.
Celui-ci était malheureusement parti la
veille pour Lourdes. Que faire ? Les parents
et amis ne voulaientfpaslaisser trépasser Mme
T. sans lui laisser au moinsl'illusion qu'elle
allait comparaître devant Dieu en état de
grâce. C'était, du reste, une âme très pieuse.
Comme elle était à peu près sans ccnnais:
sance et que tout pressait, le beau-frère de la
malade, M. Ch. T., se rendit à la cure et dit
à la bonne du curé :
- Donnez-moi une soutane et un rabat, je
vais l'assister. - •
Aussitôt dit, aussitôt fait. Et M. Ch. T. se
disposait à donner les derniers sacrements à
Mme T. lorsque celle-ci manifesta le désir de
se confesser. Il n'y avait pas moyen de recu-
ler. Charles T. s'assit pieusement, et la mou-
rante, d'un air contrit, lui fit l'aveu qu'il n'y
avait pas de femme plus dévergondée qu'elle,
que ses. bontés s'étaient même étendues sur
tous ses domestiques sans exception. — Une
syncope survint et T. se retira. Aujourd'hui
la jolie rentière est hors de danger ; mais, on
le devine, son confesseur, M. Ch. T. édifié,
sur le. malheur de son frèrê, l'a mis au cou-
rant de ses infortunes conjugales.
Le mari, bien entendu, vient d'introduire
une action en divorce. Quel beau thème de
plaidoirie pour les avocats de la cause.
CONGRÈS DE SOCIOLOGIE
Le 1er octobre s'ouvrira à Paris, dans les
salles de l'Ecole d'anthropologie, 15, rue de
l'Ecole-de-Médecine, le congrès annuel de
l'Institut international de sociologie.
Cette association, qui se consacre exclusi-
vement à l'étude scientifique des faits so-
ciaux, se compose de cent membres et de
deux cents associés appartenant aux diver-
ses nations d'Europe et d'Amérique. Elle a
actuellement pour président sir John Lub-
bock, membre de la Chambre des communes
et de la Société royale de Londres..
Le congrès aura environ cinq séQuces.
LES MINEURS D'ÉCOSSE
Glasgow, 23 septembre.
Sar 70,000 mineurs, il n'y en a que 4,000 qui
aient repris le travail.
Un contingent de police de Liverpool ut arrivé
pour maintenir l'ordre.
Les commerçants de* la région ferment ltur.
boutiques dansja «aûilei'yu^ ôjaeute,
CHRONIQUE
On fait beaucoup de choses avec le pa-
pier. Quelques petits caractères d'écriture
sur une feuille blanche, et elle peut deve-
nir une arme qui tue. Des inventeurs se
sont avisés d'utiliser le papier à d'autres
usages et, en le comprimant, par exemple,
il parait qu'il est susceptible de former la
matière d'excellentes roues de wagon.
Avec ce que l'on appelle du papier mâché,
on a construit des coupoles d'observatoi-
re. Un américain, M. Shout, vient de pro-
poser de sculpter des statues en papier,
— papier naturellement soumis à des ma-
nipulations spéciales. C'est propre, écono-
mique, convenable, et ça dure même plus
longtemps qu'on ne croirait.
Il y a peut-être là une idée qu'utilisera
l'avenir, si nous, nous accueillons cette
nouvelle avec un brin d'ironie encore.
Mais un savant ne constatait-il pas que les
Français, en dépit de leur spontanéité, de
leur liberté d'esprit, de leur faculté de
compréhension rapide, sont volontiers en-
clins au rnisonéïsme, ou horreur du nou-
veau. s
Les statues en papier paraissent assez
répondre, cependant, aux besoins d'une
époque prompte aux emballements, mé-
diocrement pourvue d'esprit critique, cou-
tumière des brusques revirements. La
statue en papier, ce sera la glorification
sous réserve qui souvent est parfaitement
suffisante, l'hommage limité, l'apothéose
à temps.
Encore que ce M. Shout ne se présente
modestement que comme un industriel
vantant l'excellence de son procédé, il
m'a tout l'air de posséder une âme de phi-
losophe et d'avoir bien compris la période
présente. Nous avons aujourd'hui la statue
facile, sauf quand il s'agit d'une statue
qui s'imposerait réellement en signe de
reconnaissance publique pour ceux qui
ont sans conteste concouru à la gloire
nationale. Dans ces cas-là, l'hommage du
bronze ou du marbre est généralement long
à venir. Voyez, par exemple, l'histoire de
la statue de Balzac : celle-là. Dieu sait
quand elle se dressera quelque part à Pa-
ris ! Il y en a diablement d'autres qui sem-
blaient être de moindre importance, dont
l'inauguration a eu lieu pompeusement
cependant que, elle, elle reste à l'état de
projet 1
C'est que, pour parler avec franchise, il
est rare que l'édification d'une statue soit
une œuvre purement désintéressée de gra-
titude et d'admiration. Une statue, cela se
mène, aujourd'hui, comme une affaire, et,
sous le prétexte de célébrer quelque dé-
funt d'hier ou d'autrefois, il y a une foule
de petits intérêts en jeu. L'idéalisation de
la mémoire du « statufié » est, le plus sou-
vent, le cadet des soucis des promoteurs
du projet, qui songent à eux et à ce qu'ils
pourraient bien retirer de la manifesta-
tion qu'ils provoquent, soit en amitiés pré-
cieuses, soit en menus honneurs. Il y au-
rait quelque chose d'amusant à écrire sous
ce titre, « les dessous d'une statue », en
entrant indiscrètement dans l'intimité des
comités qui ont préparé et réalisé son ins-
tallation et dans leurs pensées de derrière
la tête. Avec les très grands hommes,
ceux qui sont indiscutablement illustres
et absolument consacrés par l'opinion, il
n'y a pas,à se vouer à la représentation de
leur image, tant de petits avantages en
perspective ; et voilà pourquoi les vrais
glorieux attendent parfois si longtemps,
avant de se dresser sur quelque place pu-
blique. L'hommage, à leur égard, parait
trop simple, trop naturel, trop logique.
Là, l'esprit de coterie ne peut se donner
carrière.
C'est dans ces petits intérêts, plus ou
moins dissimulés, et quelquefois pas du
tout, qu'il faut chercher la raison de la
grande tendresse dont se prennent subite-
ment quelques-uns pour une « gloire » qui
ne paraissait pas si pressée d'être coulée
en bronze.
Pour certains hommes politiques,notam-
ment, qui ne furent vraiment que de tout
petits grands hommes de province, avec
quelle hâte on leur organisa un triomphe
posthume, avec tout le fla-fla habituel des
inaugurations ! Combien de soclescomplai-
sammentmaçonnés pour recevoir Yeffigie,
peu plastique, d'un monsieur en redingote,
tenant, d'un geste impérieux qu'il n'eut
jamais, des foules supposées sous son em-
pire, ou agitant un rouleau qui est censé
représenter un discours ! Dans quel court
délai — si ce n'est déjà fait — demande-
ra-t-on pourquoi et à quel titre on lui ac-
corda cet honneur?
De quel droit encombrons-nous la posté-
rité de ces statues-là? Des gens qu'elles
représentent, tout aura disparu, et à moins
qu'elle ne soit un chef-d'œuvre, ce qui est
toujours rare, il n'y a rien de ridicule
comme une -- statue qui ne signifie plus
rien.
C'est pour cela que l'invention des sta-
tues en papier me parait une admirable
invention. Ce seront, quand on admettra
l'emploi de cette matière relativement fra-
gile, des statues provisoires durant autant
que le souvenir du mort et, comme lui,
s'effritant bientôt, après avoir eu une
belle apparence.
Elles satisferont le goût que nous avons
pour les cérémonies d'inauguration, elles
fourniront l'occasion d'autant de discours
qu'à présent, elles pourront donner lieu à
autant de fêtes —• à plus même, puisque
le bon marché du procédé permettra de
statufier un nombre beaucoup plus consi-
dérable de personnages — et elles ne
seront pas éternellement encombrantes.
La statue en papier, d'ailleurs, se trou-
vera constituer une sorte d'épreuve don-
nant le temps d'une juste appréciation des
mérites du glorifié, hors de toute passion,
de tout grossissement dû aux circonstan-
ces, de toute pression, — épreuve à la vé-
rité fort utile. C'est qu'il y a des statues
qui ne sont pas seulement inutiles, quasi
bouffonnes parla disproportion de la place
qu'elles occupent avec l'existence qu'elles
ftoquent; il y en a aussi de gênantes,
après quelque changement de régime et
dont on ne sait plus que faire.
Si, QM1I. stetiie de papier se Alitera»
commencera à montrer piteusement, sous
la mince couche de la pâte employée, son
armature, la reconnaissance et l'admira-
tion survivent au monument élevé sans
trop de frais, il sera toujours temps de
substituer au papier une matière plus ré-
sistante. Sinon, si l'effigie mucilée par les
intempéries ne rappelle plus rien, on em-
portera ses débris sans façon et l'emplace-
ment demeurera vacant jusqu'à ce qu'il
soit occupé par un autre grand homme du
même acabit, sujet, lui aussi, aux retours
de la fortune. N'y aurait-il pas quelque
chose d'ingénieux et de pratique dans cette
revision des enthousiasmes, souvent ex-
cessifs, d'une génération par la suivante ?
L'invention de M. Shout est si sédui-
sante, que c'est presque sans plaisanterie
qu'on en pourrait parler. Du moins, sous
ces plaisanteries mêmes subsiste-t-il un
fond de réflexions sérieuses. Le bronze et
le marbre ne sont-ils pas réellement, en
bravant matériellement les âges futurs, in-
considérés pour beaucoup de statues?
Passe quand il s'agit d'honorer un grand
mort sur lequel ont passé trois ou qua- -
tre siècles, encore que les érudits, déni"
cheurs de vieux documents, détruisent
parfois sa légende. Mais pour les con-
temporains, il faudrait attendre un peu
avant de se servir de ces matériaux dont
la solidité s'impose à l'avenir: pouvons-
nous les juger en toute sérénité et en
toute impartialité?. A combien de nos
fragiles renommées la fragilité de la sta-
tue de papier, faisant un moment illu-
sion, mais creuse et soumise aux vicissi-
tudes de tout ce qui est imitation, ne suf-
firait-elle pas ? Paul Ginisty.
ENTERRÉ PAR ERREUR
Bourg, 22 septembre.
Une aventure des plus curieuses s'est pro-
duite il y a quelques jours au petit hameau
de Bohas, situé à quelques lieues de Bourg.
Il y a environ un mois, un individu vou-
lant traverser la rivière l'Ain, en amont du
pont de Ciz, sur la ligne de laCluze, se désha-
billa et, faisant un paquet de ses effetg, les
attacha à l'extrémité d'un bâton.
Témoin de cette scène, un jeune berger fit
remarquer à l'inconnu que la rivière étant
grosse il y avait du danger à la traverser.
L'homme persista datas sa détermination et
entra dans l'eau.
A peine avait-il fait quelques pas, qu'en-
traîné par le courant, très fort en cet endroit,
il disparut.
Six jours après le cadavre du noyé fut re-
pêché et reconnu pour être celui d'un nommé
Bernoud, de Bohas.
Bernoud, qui fait le commerce des bœufs et
chevaux, qui, l'année durant, visite une par-
tie de la France, rentra chez lui au moment
où l'inconnu allait être enterré.
L'erreur fut reconnue et les recherches re-
commencèrent.
De nouveau le défunt fut reconnu par la
population comme étant un nommé Tignat
dit Hercule, domicilié à Charinaz, commune
de Meyriat.
Toutes les formalités furent remplies, la
famille du défunt avisée et l'enterrement eut
lieu.
Or, Tignat, que sa famille avait pleuré,
vient de rentrer chez lui, à la grande joie des
siens qui réclament actuellement le rembour-
sement des frais faits par eux pour la messe
et l'inhumation.
Quant à la victime de l'accident, elle reste
enterrée, mais son identité est toujours in-
connue.
Lettres d'un Vieux Pente
MAISON PUBLIQUE
Paris, le 22 septembre.
Monsieur le rédacteur,
Nous allons, si vous le voulez bien, con-
tinuer la lecture des statuts qui sont la
charte du Cercle international de Vichy,
charte dont les conditions devraient être
observées à peine de fermeture.
Nous avons vu que ces statuts interdi-
saient formellement les jeux do hasard
et que cependant avant-Ja campagne ac-
tuelle, six tables de naccara ne cessaient
pas de fonctionner pendant toute la
saison.
Nous,avons vu qu'ils défendaient l'em-
ploi des jetons et que, cependant, on ne
joue à l'International qu'avec des je-
tons.
Nous avons vu enfin que ces statuts dé-
fendaient aussi les prêts et qu'on n'en prê-
tait pas moins à tous les joueurs solvables
tout l'argent qu'il leur plaisait de perdre.
Pour les autres articles, la règle est-elle
mieux observée ?
L'article Ier du « supplément aux statuts »,
contenant le texte de l'arrêté du chef de la
Sûreté, est ainsi conçu :
L'entrée du Cercle doit être rigoureusement inter-
dite à tout habitant du département qui n'en fait
pas partie à titre permanent, aux femmes seules,
aux mineurs et aux faillis.
Le commissaire spécial de Vichy, M.
Masquin, qui semble avoir été mis là uni-
quement pour veiller à l'inobservation des
règlements, n'a même jamais songé à rap-
peler ces prescriptions à MM. Jurietti etCe.
Les habitants du département sont donc
reçus au Cercle comme tout le monde,
nous verrons tout à l'heure dans quelles
conditions. M. le préfet de i'AÀlièr veut-il
que je lui cite les noms de ceux auxquels
le Cercle international a pris tout ce qu'ils
possédaient, sans qu'ils en aient jamais
fait partie à titre permanent? M. Masquin
a pu lui dire qu'il y en avait une kyrielle.
Les belles petites, d'autre part, du Jar.
diR de Paris et des Folies-Bergère,qui von!
à Vichy pendant la saison, riraient bien
si on leur disait que les femmes ne sont
admises chez M. J urietti qu'accompagnées.
« Accompagnées, diraient-elles, en sor.
tant, sans doute, c'est la règle 1 Mais en
entrant, pour qui no as prenez-vous? » On
se rappelle le mot shoking de Bordenave,
le héros du roman de Zola, quand on lui
parle de son théâtre où Nana va débuter.
Jurietti pourrait en dire et en dit autant da
son cercle.
- Le président, M, Durin. ancien maire et
conseiller général, (i. t « Georges ler » ou
« do Bartins »; les membres de la commis-
sion : Bougarel, conseiller municipal
(Chéri pour les darnes. que ses collègues
n'appellent irrespectueusement, malgré sa
P.}lgtrw.e éloquence, que « Chepiae » ou
LE NUMÉRO iWQ CENTIMES
LUNDI 24 SEPTEMBRE iS9i
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tous les Bureaux de Poste.
Les royalistes ne paraissent pas satis-
faits de la politique pontificale, et il faut
avouer que Léon XIII ne fait pas beau-
coup d'efforts pour leur être agréable.
Il y a bien peu de temps encore, il ré-
pondait au comte de Paris, affirmant
que la monarchie seule pouvait res-
taurer en France l'autorité chrétienne,
par l'encyclique où il conseillait aux
catholiques de se débarrasser de la ques-
tion constitutionnelle et de ne plus soli-
dariser les revendications religieuses
avec les revendications monarchiques,
qu'il considérait comme un poids mort,
comme une gêne pour le succès des
conservateurs et non pas du tout comme
an élément de réussite.
Hier encore, Léon XIII continuait à se
montrer peu favorable aux royalistes, s'il
est exact, ainsi qu'on l'a dit sans être dé-
menti, qu'en réponse à la notification que
le duc d'Orléans lui avait faite de la mort
de son père, le pape ait envoyé ses condo-
léances à la reine de Portugal, signifiant
ainsi la volonté bien arrêtée de ne pas en-
trer en relation avec le jeune préten-
dant.
Les chefs du parti monarchique ont
vu avec douleur que les conservateurs
écoutaient les conseils du pape avec
plus de soumission que ceux du préten-
dant. Les objurgations mêmes de M.
Paul de Cassagnac n'ont pas retenu les
royalistes dans la foi monarchique. Des
hommes comme M. de Mun et M. çle
Mackau se sont convertis à la Répu-
blique avec un éclat qu'ont encore sou-
ligné les violents reproches de la Ga-
zette de France. L'Autorité a eu beau
accabler les évêques disposés à accepter
la République de ses plus grands mé-
pris, elle n'a réussi qu'à se faire mettre
en interdit dans certains diocèses, ainsi
que Ip Libre Parole où avaient été pu-
bliés la lettre du cardinal Rampolla au
« très illustre seigneur » Turquet et les
iossiers de VEpiscopat sous le joug de
« son noble ami » Guy de Pierrefeù.
Cependant les royalistes ne veulent
pas s'avouer définitivement battus et,
avec des habiletés toutes diplomatiques,
M. Edouard Hervé publie dans le Soleil
an article sur l'apaisement religieux.
Comme M. Hervé ne prend la plume
que dans les grandes occasions, il con-
vient d'attacher de l'importance à cet
article qui peut se résumer ainsi : En
engageant les catholiques à admettre le
principe de la République, le pape es-
pérait que ce changement d'attitude fa-
ciliterait l'abrogation ou tout au moins
l'adoucissement des « lois anti-religieu-
ses ». Les catholiques ont « sinon en
totalité, du moins en partie » suivi ces
indications et quelques évêques mêm
sont allés plus loin que le pape en con-e
seillant de renoncer, au moins pour le
moment, à la lutte contre la législation.
Mais si les catholiques ont désarmé en
face de la République, « la République
ne désarme pas en face de la religion ».
De cet article une conclusion sous-
entendue, mais très nette, se dégage.
M. Hervé veut inspirer aux catholiques
et au pape cette pensée que la conver-
sion à la République est une faute et
que décidément il faut en revenir à so-
lidariser les idées conservatrices avec
l'idée monarchique, la monarchie con-
tinuant à être le seul régime favorable
aux revendications catholiques. *
Nous ne nous attarderons pas à re-
nouveler une démonstration faite bien
souvent et à répéter que la législation
scolaire et militaire n'est pas, comme on
le prétend, une législation antireli-
gieuse et que personne n'a songé à
gêner l'exercice des cultes. On a voulu
priver de son moyen d'action les plus
efficaces, en lui retirant la direction de
l'enfance, le parti clérical, ce qui est
fort différent. Quant à la loi militaire,
elle n'a été qu'une application du prin-
cipe général d'égalité devant l'impôt, et
il est assez surprenant que les politiques
du parti continuent à s'en indigner,
après que les séminaristes eux-mêmes
se sont si souvent félicités d'avoir passé
par la caserne et qu'ils ont fait si grand
fracas des conversions qu'ils avaient
opérées parmi leurs camarades.
Mais ce n'est pas sur ce point que
nous voulons discuter. Les lois dont se
plaignent les catholiques sont des lois
d'impartialité et de justice, telles que
pouvait les faire un- gouvernement qui
ne prend pas parti dans les controverses
religieuses, qui ne voit que des citoyens
et qui établit une démarcation entre la
société civile qu'il représente et les opi-
nions philosophiques dont il n'a de
compte à demander à personne. Le gou-
vernement de la République n'a donc
pas de concession à faire aux partis, plus
religieux que politiques qui adoptent la
ligne de conduite qui leur parait la plus
apte à assurer le triomphe de leurs
opinions. Cette ligne de conduite, ils
l'ont adoptée dans leur propre intérêt
et seulement dans leur 4ntérèt«-De quel
droit et pour quelle raison voudraient-
ils qu'on leur en adressât des remercie-
ments ?
Si quelqu'un a le droit de modifier la
direction que le parti républicain a
donnée à sa politique, ce n'est ni la
Chambre, ni le ministère : c'est le'pays
seul. A chaque changement de législa-
lature, il a le moyen de dire s'il veut
persévérer dans la voie où il s'est en-
gagé ou s'il veut revenir en arrière.
Jusqu'en 1889 il a régulièrement ré-
pondu, dans toutes les élections, qu'il
ne voulait pas de la politique réaction-
naire personnifiée par les monarchistes.
En 1893, il a déclaré qu'il ne voulait
pas de la politique réactionnaire person-
nifiée par les ralliés. C'est que décidé-
ment, sous aucun de ses aspects, la po-
litique réactionnaire ne convient à ce
pays qu'hier encore M. Paul de Cassa-
gnac déclarait « foncièrement conserva-
teur et foncièrement catholique ». C'est
lui qui ne veut pas S3 laisser désarmer
par les avances du parti clérical, parce
qu'il estime que l'apaisement religieux
tel que ce parti le comprend, ne serait
que la revanche des catholiques, le réta-
blissement de tous les privilèges que les
gouvernements antérieurs leur avaient
accordés et qui n'ont été repris qu'après
une lutte aussi longue qu'opiniâtre.
LES ÉLECTIONS D'AUJOURD'HUI
Deux élections ont lieu aujourd'hui, une
élection sénatoriale et une élection législa-
tive.
L'élection sénatoriale a lieu dans la Cha-
rente-Inférieure, en remplacement de M. le
docteur Moinet, décédé.
Trois candidats sont en présence : le vice-
amiral Lespès, le contre-amiral Dupont et
M. Barbette,, ancien député. Tous trois sont
républicaine.
L'élection législative est le ballottage de
Nogent-sur-Seine, qui doit donner un succes-
seur à M. Casimir-Perier. -:.
Voici comment se présente ce ballottage :
Au premier tour de scrutin, M. Robert, can-
didat des réactionnaires et des ralliés, a ob-
tenu 4,081 voix; M.Bachimont, radical, en a
recueilli 3,781 ; M. Pedron, socialiste, 1,183, et
M. Gaudineau, républicain modéré, 122 voix.
Entre le premier et le second -tour, M. Pe-
dron s'est désisté pour le candidat républicain
radical.
DÉRAILLEMENT A LA GARE DU N.ORD
Le rapide de Calais, quittant la gare à 8 heures
du matin, venait à peine de : démarrer que, cent
mètres plus loin, au passage des plaques tournan-
tes, la locomotive dérailla, entraînant à sa suite le
fourgon et la voiture suivante.
Les voyageurs furent jetés les uns sur les autres
mais aucun ne fut blessé.
t"!' Les hommes d'équipe se mirent aussitôt au tra-
vail et replaçaient sur la voie les voitures dérail-
lées A 8 h. 40, le rapide put reprendre sa marche.
LA BANLIEUE AU PILLAGE
On a beaucoup parlé, ces temps derniers,
d'agressions et de vols dont la banlieue de
Paris a été le théâtre, et cela prouve une fois
de plus que la police suburbaine est numéri-
quement insuffisante.
C'est du reste ce qu'à plusieurs reprises le
XIXe Siècle a démontré, en donnant à l'aide
de tableaux détaillés les chiffres récapitula-
tifs des crimes, vols et agressions dont sont
victimes les habitants des environs de Paris.
Pour ne pas nous lancer dans les redites,
voici, cette fois d'une façon très condensée, un
tableau comparatif des délits commis par
l'armée de rôdeurs qui infeste la banlieue et
des forces policières chargées d'assurer la sé-
curité des habitants :
Ainsi nous voyons que, dans le canton de
Sceaux, pour 289,177 habitants répartis dans
43 communes, il n'y a que dix commissaires
de police et 198 agents.
Pendant la période du 1er janvier au 30 juin
1894, c'est-à-dire en l'espace de six mois, on a
constaté 612 rixes, 529 agressions et 798 vols
avec effraction ou par escalade ; 840 arresta-
tions seulement ont pu être opérées.
Dans le canton de Saint-Denis on compte,
pour 392,604 habitants répartis dans 32 com-
munes, 13 commissaires de police et 288
agents. Pendant le premier semestre de l'an-
née 1894, on a relevé 509 rixes, 633 agres-
sions et 918 vols avec effraction ou par esca-
lade.
031 arrestations ont été opérées.
Les plaintes des « banlieusards » sont donc
fondées et il faut espérer que les municipali-
tés en tiendront compte, car si certaines
d'entre elles font des sacrifices pour assurer
la sécurité de leurs administrés, il en est
malheureusement d'autres qui, sous prétexte
d'économies, rognent et taitlent à plaisir le
budget d'entretien de leur police locale.
LA FOUDRE A DREUX
Dreux, 22 septembre.
Hier, vors une heure, le tonnerre a grondé ici
fortement, bien qu'on n'aperçtit que quelques
nuages dans le ciel bleu.
La foudre est tombée sur le vieux donj on -,où.
l'on conserve précieusement quelques meubles de
la chambre où est mort Louis-Philippe — à vingt
mètres de la chapelle de ia famille d'Orléans, et a
brisé la glace qui forme couverture en éclairant
l'intérieur.
Le fluide a suivi une chaîne de fer et s'est perdu
dans lo couloir souterrain qui conduit de la tour
aux tombeaux, sans causer de dommages bien sé-
rieux.
A ce moment, on procédait au désarmement des
reservistes du toi, de ligne, arrivés des grandes
manœuvres de Châteaudun et qui étaient rangés
au pied de l'cdlfice sur l'allée des Tilleuls. Les
hommes ont ressenti une forte commotion, mais
aucun n'a été blessé.
POURSUITES POUR UN DUEL
Boulogne-sur-Mer, 82 septembre.
Le parquet a poursuivi M. X.,qui, dans un duel
avec le commandant en retraite B,, avait blessé
légèrement son adversaire au doigt.
Le tribunal a condamné, pour ce fait, M. X. à 16
francs d'amende pour coups et blessures.
C EMPLI IS
M. ROBIN PARTIRA-T-ÏL ?
L'administration dit oui, les conseillers
généraux répondent non. — Un
conflit probable. — Un décret
attendu.
On ne parle plus guère de Cempuis à l'Hôtel
de Ville, mais on y pense toujours. Il se pour-
rait même que bientôt le conflit annoncé entre
l'administration préfectorale et le conseil gé-
néral éclatât et qu'il eût immédiatement un
caractère aigu.
Il y a deux ou trois jours, en effet, le se-
crétaire général de la préfecture de la Seine
a invité par lettre M. Robin à quitter défi-
nitivement l'orphelinat de Cempuis qu'il con-
tinuait d'habiter malgré la notification de
l'arrêté de révocation.
M. Robin en a prévenu aussitôt M. Rous-
selle, président de la 5e commission, que cet
ordre fait plus qu'étonner.
A QUI M. ROBIN OBÉIRA-T-IL ?
« — Quoi! dit-il, on jetterait à la porte, du
jour au lendemain, un fonctionnaire qui si
longtemps fut au service du département et
dont l'administration elle-même chantait les
louanges? Est-ce que l'affaire est jugée sans
espoir de recours ? Le conseil municipal, la
Chambre qui doivent en connaître, a-t-on
l'intention de les supprimer aussi? M. Robin
ne peut cependant pas aller coucher à l'hôtel !
Ah 1 non, non. Je vais lui écrire de rester, à
moins que. »
L'administration accordera-t-elle à M. Ro-
bin un délai, qu'il serait ensuite facile de
prolonger ? Qui pourrait répondre ? Le préfet,
on peut en être persuadé, aurait bien voulu
ne pas s'embarquer sur cette galère. Il ne l'a
fait que contraint et forcé. Ira-t-il jusqu'au
bout? Ordonnera-t-il l'éviction de M. Robin?
Celui-ci tentera-t-il de résister ? M. Rousselle
le lui conseillera-t-il vraiment?
Nous ne tarderons pas à l'apprendre. En
attendant, de part et d'autre on s'approvi-
sionne d'arguments pour la lutte oratoire qui
s'engagera au Palais-Bourbon et à l'Hôtel de
Ville. -
L'honorable M. Rousselle, dont l'opinion,
en ces circonstances, nous paraît être celle de
ses .collègues de la majorité du conseil géné-
ral, développera à l'Hôtel de Ville les décla-
rations qu'il a déjà faites :
« Le préfet avait reçu' des ordres? Très
bien. Mais c'est lui qui a pris l'arrêté, et dans
cette affaire, je ne reconnaîtrai que lui.
» Avait-on le droit de révoquer un fonction-
naire nommé par la commission administra-
tive qui avait été seule qualifiée pour le faire,
d'après le testament Prévost ?
» Si on avait ce droit, — ce que j'admets
pour un instant — était-il convenable d'en
user sans prendre avis de la commission et
même sans la prévenir ?
» Je dis que non.
» En outre, la commission est composée de
telle façon qu'on n'a pas à craindre d'opinions
trop avancées de sa part. N'y a-t-il pas, parmi
ses membres, des gens comme MM. Buisson,
Peyron, Mascart, Leroux?
» .Sans examiner la conduite de M. Robin,
- que, toutefois, je ne crois pas répréhensi-
ble, — je resterai uniquement sur le terrain
du droit. »
Quant au préfet, sa thèse sera simple. Avant
tout, fonctionnaire de l'Etat, devait-il agir
autrement qu'il a agi ? Il eût dû, selon les
conseillers membres de la commission de
surveillance, réunir celle-ci et leur demander
d'enquêter concurremment avec les délé-
gués du gouvernement ; les convenances l'exi-
geaient.
« Le pouvais-je? répliquera M. Poubelle ou
son représentant (car il est possible que le se-
crétaire général de la préfecture de la Seine,
qui était chargé de l'intérim quand le minis-
tère exigea la révocation de M. Robin, soit
chargé de répondre à M. Rousselle au nom de
l'administration), le pouvais-je sans risquer
de provoquer une protestation contre le gou-
vernement dont je suis le représentant? »
M. SADI-CARNOT
MEMBRE DU PREMIER COMITÉ
DE PATRONAGE
Qui sait même si l'on ne contestera pas au
conseil général le droit de consultation qu'il
invoque pour s'occuper des diverses affaires
de l'orphelinat Prévost, choix des méthodes,
nomination du personnel, etc.? Un conseiller
qui appartient à la minorité de l'assemblée
départementale, et qui nous parlait comme
s'il avait été l'interprète de l'administration
préfectorale, nous disait hier :
— En somme, les radicaux et les socialistes
seraient bien gênés si on les mettait en de-
meure d'apporter la preuve de leur s préten-
dus droits à choisir les membres du corps
enseignant de l'orphelinat de,Cempuis. Quoi
qu'ils prétendent, ils ne les tiennent pas du
donateur. Par son testament M. Prévost ins-
tituait un comité de patronage de onze mem-
bres, lesquels appartenaient tous à l'opinion
républicaine modérée.
Il suffira que je vous cite les noms de trois
de ces membres : MM. Sadi Carnot,le regretté
président cIi la République, alors simple dé-
puté de Pressensé, sénateur, et Vacherot. Au
bout de quelque temps, soit que cette surveil-
lance les absorbât trop, soit qu'ils fussent
déjà effrayés de l'éducation donnée par M.
Robin, — dont cependant ils avaient proposé
la nomination, — ces messieurs demandèrent
à être relevés de leurs fonctions de tuteurs des
orphelins de Cempuis. M. Poubelle fit droit
à leur demande, et par un arrêté de 1882 il
créa un conseil de surveillance de dix mem-
bres. Le décret, contre lequel personne ne
protesta à cette époque, précisait en son arti-
cle premier le rôle qu'aurait à jouer ce con-
seil :
« Examen des demandes d'admission et de
retrait d'enfants et de toutes autres ques-
tions qu'il plairait à l'administration de lui
soumettre. »
Eh bien, il n'a pas plu à l'administration
de lui demander son avis sur le cas de M. Ro-
bin, voilà tout. Le préfet a les textes pour
lui. »
Nous ne saurions trop le répéter, cette opi-
nion officieuse n'a que très peu de partisans
âu conseil général.
Reste à savoir qui sera nommé directeur à
la place de M. Robin,
Personne, de longtemps. Rien ne dure
comme le provisoire. Le sous-directeur, M.
Guilhot, qui dirige l'orphelinat à titre intéri-
maire, occupera cçs fonctions quelque temps
encore. Le remplaçant de M. Robin ne sera
nommé que lorsqu'un décret, à l'étude au
conseil d'Etat, aura réglé la situation admi-
nistrative des maîtres de cet établissement, en
les assimilant, en même temps que ceux des
œuvres similaires dépendant de PAssistance
publique (écoles de Viiiepreux,de Montévrain,
etc.), au personnel des autres écoles pu-
bliques. <
En effet, les instituteurs de Cempuis se
trouvent dans une situation administrative
irréguliére. Ils sont sous la double autorité du
préfet de la Seine et du ministre de l'iiutrug-
tirn publique, mais ils n'ont pas, comme
leurs collègues de l'instruction primaire, de
droits à la retraite.
Cette infériorité de traitement serait la
cause principale des difficultés rencontrées
par M. Robin dans le choix de son person-
nel.
LA CONSOMMATION DES HOPITAUX
EN DENRÉES ALIMENTAIRES
Veut-on avoir une idée de l'énorme quantité
de denrées nécessaires au service des hôpitaux
et hospices civils de Paris pendant une an-
née ?
Le samedi 20 octobre, après midi, il sera
procédé publiquement au siège de l'Assis-
tance publique, avenue Victoria, à l'adjudica-
tion de :
Légumes frais (carottes, choux, navets),
480,000 kil. ; plantes potagères (carottes, oi-
gnons, navets, poireaux), 460,000 kil. ; pommes
de terre rondes, 650,000 kil. ; pommes de terre
de Hollande, 220,000 kil.
Légumes secs : haricots blancs, 45,000 kil. ;
haricot rouges, 45,000 kil. ; lentilles, 80,000 kil. ;
pois cassés, 80,000 kil.
Gelée de groseilles, 21,000 kil.
Confitures : marmelade de prunes (reine-
claude), 7,000 kil.; marmelade de prunes (mi-
rabelle), 7,000 kil. ; marmelade d'abricots,
7,000 kil.
Pruneaux, 3,500 kil. ; figues sèches 12,000kil. ;
raisins secs, 5.000 kil.; morue salée,15,000 kil.;
légumes de conserve, 8,000 litres.
LE CRIME DE TROYES
Troyes, 22 septembre.
L'audition des principaux temoins dans
cette affaire, de ceux qui ont été tout d'abord
signalés à l'attention par leurs rapports im..
médiats avec les inculpés et la victime, s'est
terminée hier.
On a entendu notamment la bonne de M.
Roy, qui a déclaré ne connaître absolument
rien de l'affaire qui concerne son patron.
Mme Bernier, aubergiste boulevard du
Quatorze-Juillet, 3, a été confrontée avec les
deux accusés ; elle a affirmé ne point les con-
naître et ne les avoir jamais vus dans son
établissement. ,j
L'instruction vient d'entrer dans la ph^se
des expertises.
Il y a d'abord celles dont je vous ai parlé.
L'une est faite par un chimiste de Paris, au-
quel les viscères de la victime et les bon-
bons de chocolat saisis chez Roy ont été
adressés.
Une seconde a pour but d'établir si le ren-
flement qui se trouve à la base de l'un des
gros bonbons saisis chez Roy provient d'une
malfaçon ou de l'introduction d'un couteau
ou autre instrument de même genre.
Une autre est relative à la boite qui renfer-
mait le chocolat. Il s'agit de dire à quelles
spécialités commerciales elle peut apparte-
nir, pour tâcher d'en découvrir la prove-
nance.
En outre, un expert examine l'écriture de
l'adresse de cette boîte et celle du billet don-
nant un rendez-vous au « Lion ».
Un autre va sans doute être chargé d'ana-
lyser l'encre qui a servi à écrire ces deux
pièces et de la comparer à l'encre saisie chez
les inculpés.
Enfin pn recherche si Roy est malade ainsi
qu'il le déclare et si lé traitement par les gra-
nules de strychnine trouvés chez lui est un
traitement approprié à la maladie dont il se-
rait atteint.
Le mari de Rose Estrat, M. Chauffour, em-
ployé à l'arsenal de Rochefort, a réclamé sa
fille, qui a dû partir hier, après avoir obtenu
l'autorisation de voir sa mere et de lui dire
adieu.
Cette entrevue a été très émouvante.
Les deux accusés persistent dans leur sys-
tème de défense qui consiste à nier d'une fa-
çon absolue tous les faits qui leur sont attri-
bués.
Il est fort probable que l'affaire viendra de-
vant le jury pendant la session des assises
du quatrième trimestre de 1894, qui s'ouvre
le 19 novembre prochain.
COHSÉQUEBCÈS D'UNE CONFESSION
(D3 NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Evreux, 22 septembre.
Un incident aussi curieux que plaisant, et
absolument authentique, s'est passé ces jours
derniers dans un canton voisin de notre ville.
Dans la journée de mardi, une jeune et jolie
rentière se trouvait subitement malade, et
même très malade, au point d'envoyer cher-
cher le curé.
Celui-ci était malheureusement parti la
veille pour Lourdes. Que faire ? Les parents
et amis ne voulaientfpaslaisser trépasser Mme
T. sans lui laisser au moinsl'illusion qu'elle
allait comparaître devant Dieu en état de
grâce. C'était, du reste, une âme très pieuse.
Comme elle était à peu près sans ccnnais:
sance et que tout pressait, le beau-frère de la
malade, M. Ch. T., se rendit à la cure et dit
à la bonne du curé :
- Donnez-moi une soutane et un rabat, je
vais l'assister. - •
Aussitôt dit, aussitôt fait. Et M. Ch. T. se
disposait à donner les derniers sacrements à
Mme T. lorsque celle-ci manifesta le désir de
se confesser. Il n'y avait pas moyen de recu-
ler. Charles T. s'assit pieusement, et la mou-
rante, d'un air contrit, lui fit l'aveu qu'il n'y
avait pas de femme plus dévergondée qu'elle,
que ses. bontés s'étaient même étendues sur
tous ses domestiques sans exception. — Une
syncope survint et T. se retira. Aujourd'hui
la jolie rentière est hors de danger ; mais, on
le devine, son confesseur, M. Ch. T. édifié,
sur le. malheur de son frèrê, l'a mis au cou-
rant de ses infortunes conjugales.
Le mari, bien entendu, vient d'introduire
une action en divorce. Quel beau thème de
plaidoirie pour les avocats de la cause.
CONGRÈS DE SOCIOLOGIE
Le 1er octobre s'ouvrira à Paris, dans les
salles de l'Ecole d'anthropologie, 15, rue de
l'Ecole-de-Médecine, le congrès annuel de
l'Institut international de sociologie.
Cette association, qui se consacre exclusi-
vement à l'étude scientifique des faits so-
ciaux, se compose de cent membres et de
deux cents associés appartenant aux diver-
ses nations d'Europe et d'Amérique. Elle a
actuellement pour président sir John Lub-
bock, membre de la Chambre des communes
et de la Société royale de Londres..
Le congrès aura environ cinq séQuces.
LES MINEURS D'ÉCOSSE
Glasgow, 23 septembre.
Sar 70,000 mineurs, il n'y en a que 4,000 qui
aient repris le travail.
Un contingent de police de Liverpool ut arrivé
pour maintenir l'ordre.
Les commerçants de* la région ferment ltur.
boutiques dansja «aûilei'yu^ ôjaeute,
CHRONIQUE
On fait beaucoup de choses avec le pa-
pier. Quelques petits caractères d'écriture
sur une feuille blanche, et elle peut deve-
nir une arme qui tue. Des inventeurs se
sont avisés d'utiliser le papier à d'autres
usages et, en le comprimant, par exemple,
il parait qu'il est susceptible de former la
matière d'excellentes roues de wagon.
Avec ce que l'on appelle du papier mâché,
on a construit des coupoles d'observatoi-
re. Un américain, M. Shout, vient de pro-
poser de sculpter des statues en papier,
— papier naturellement soumis à des ma-
nipulations spéciales. C'est propre, écono-
mique, convenable, et ça dure même plus
longtemps qu'on ne croirait.
Il y a peut-être là une idée qu'utilisera
l'avenir, si nous, nous accueillons cette
nouvelle avec un brin d'ironie encore.
Mais un savant ne constatait-il pas que les
Français, en dépit de leur spontanéité, de
leur liberté d'esprit, de leur faculté de
compréhension rapide, sont volontiers en-
clins au rnisonéïsme, ou horreur du nou-
veau. s
Les statues en papier paraissent assez
répondre, cependant, aux besoins d'une
époque prompte aux emballements, mé-
diocrement pourvue d'esprit critique, cou-
tumière des brusques revirements. La
statue en papier, ce sera la glorification
sous réserve qui souvent est parfaitement
suffisante, l'hommage limité, l'apothéose
à temps.
Encore que ce M. Shout ne se présente
modestement que comme un industriel
vantant l'excellence de son procédé, il
m'a tout l'air de posséder une âme de phi-
losophe et d'avoir bien compris la période
présente. Nous avons aujourd'hui la statue
facile, sauf quand il s'agit d'une statue
qui s'imposerait réellement en signe de
reconnaissance publique pour ceux qui
ont sans conteste concouru à la gloire
nationale. Dans ces cas-là, l'hommage du
bronze ou du marbre est généralement long
à venir. Voyez, par exemple, l'histoire de
la statue de Balzac : celle-là. Dieu sait
quand elle se dressera quelque part à Pa-
ris ! Il y en a diablement d'autres qui sem-
blaient être de moindre importance, dont
l'inauguration a eu lieu pompeusement
cependant que, elle, elle reste à l'état de
projet 1
C'est que, pour parler avec franchise, il
est rare que l'édification d'une statue soit
une œuvre purement désintéressée de gra-
titude et d'admiration. Une statue, cela se
mène, aujourd'hui, comme une affaire, et,
sous le prétexte de célébrer quelque dé-
funt d'hier ou d'autrefois, il y a une foule
de petits intérêts en jeu. L'idéalisation de
la mémoire du « statufié » est, le plus sou-
vent, le cadet des soucis des promoteurs
du projet, qui songent à eux et à ce qu'ils
pourraient bien retirer de la manifesta-
tion qu'ils provoquent, soit en amitiés pré-
cieuses, soit en menus honneurs. Il y au-
rait quelque chose d'amusant à écrire sous
ce titre, « les dessous d'une statue », en
entrant indiscrètement dans l'intimité des
comités qui ont préparé et réalisé son ins-
tallation et dans leurs pensées de derrière
la tête. Avec les très grands hommes,
ceux qui sont indiscutablement illustres
et absolument consacrés par l'opinion, il
n'y a pas,à se vouer à la représentation de
leur image, tant de petits avantages en
perspective ; et voilà pourquoi les vrais
glorieux attendent parfois si longtemps,
avant de se dresser sur quelque place pu-
blique. L'hommage, à leur égard, parait
trop simple, trop naturel, trop logique.
Là, l'esprit de coterie ne peut se donner
carrière.
C'est dans ces petits intérêts, plus ou
moins dissimulés, et quelquefois pas du
tout, qu'il faut chercher la raison de la
grande tendresse dont se prennent subite-
ment quelques-uns pour une « gloire » qui
ne paraissait pas si pressée d'être coulée
en bronze.
Pour certains hommes politiques,notam-
ment, qui ne furent vraiment que de tout
petits grands hommes de province, avec
quelle hâte on leur organisa un triomphe
posthume, avec tout le fla-fla habituel des
inaugurations ! Combien de soclescomplai-
sammentmaçonnés pour recevoir Yeffigie,
peu plastique, d'un monsieur en redingote,
tenant, d'un geste impérieux qu'il n'eut
jamais, des foules supposées sous son em-
pire, ou agitant un rouleau qui est censé
représenter un discours ! Dans quel court
délai — si ce n'est déjà fait — demande-
ra-t-on pourquoi et à quel titre on lui ac-
corda cet honneur?
De quel droit encombrons-nous la posté-
rité de ces statues-là? Des gens qu'elles
représentent, tout aura disparu, et à moins
qu'elle ne soit un chef-d'œuvre, ce qui est
toujours rare, il n'y a rien de ridicule
comme une -- statue qui ne signifie plus
rien.
C'est pour cela que l'invention des sta-
tues en papier me parait une admirable
invention. Ce seront, quand on admettra
l'emploi de cette matière relativement fra-
gile, des statues provisoires durant autant
que le souvenir du mort et, comme lui,
s'effritant bientôt, après avoir eu une
belle apparence.
Elles satisferont le goût que nous avons
pour les cérémonies d'inauguration, elles
fourniront l'occasion d'autant de discours
qu'à présent, elles pourront donner lieu à
autant de fêtes —• à plus même, puisque
le bon marché du procédé permettra de
statufier un nombre beaucoup plus consi-
dérable de personnages — et elles ne
seront pas éternellement encombrantes.
La statue en papier, d'ailleurs, se trou-
vera constituer une sorte d'épreuve don-
nant le temps d'une juste appréciation des
mérites du glorifié, hors de toute passion,
de tout grossissement dû aux circonstan-
ces, de toute pression, — épreuve à la vé-
rité fort utile. C'est qu'il y a des statues
qui ne sont pas seulement inutiles, quasi
bouffonnes parla disproportion de la place
qu'elles occupent avec l'existence qu'elles
ftoquent; il y en a aussi de gênantes,
après quelque changement de régime et
dont on ne sait plus que faire.
Si, QM1I. stetiie de papier se Alitera»
commencera à montrer piteusement, sous
la mince couche de la pâte employée, son
armature, la reconnaissance et l'admira-
tion survivent au monument élevé sans
trop de frais, il sera toujours temps de
substituer au papier une matière plus ré-
sistante. Sinon, si l'effigie mucilée par les
intempéries ne rappelle plus rien, on em-
portera ses débris sans façon et l'emplace-
ment demeurera vacant jusqu'à ce qu'il
soit occupé par un autre grand homme du
même acabit, sujet, lui aussi, aux retours
de la fortune. N'y aurait-il pas quelque
chose d'ingénieux et de pratique dans cette
revision des enthousiasmes, souvent ex-
cessifs, d'une génération par la suivante ?
L'invention de M. Shout est si sédui-
sante, que c'est presque sans plaisanterie
qu'on en pourrait parler. Du moins, sous
ces plaisanteries mêmes subsiste-t-il un
fond de réflexions sérieuses. Le bronze et
le marbre ne sont-ils pas réellement, en
bravant matériellement les âges futurs, in-
considérés pour beaucoup de statues?
Passe quand il s'agit d'honorer un grand
mort sur lequel ont passé trois ou qua- -
tre siècles, encore que les érudits, déni"
cheurs de vieux documents, détruisent
parfois sa légende. Mais pour les con-
temporains, il faudrait attendre un peu
avant de se servir de ces matériaux dont
la solidité s'impose à l'avenir: pouvons-
nous les juger en toute sérénité et en
toute impartialité?. A combien de nos
fragiles renommées la fragilité de la sta-
tue de papier, faisant un moment illu-
sion, mais creuse et soumise aux vicissi-
tudes de tout ce qui est imitation, ne suf-
firait-elle pas ? Paul Ginisty.
ENTERRÉ PAR ERREUR
Bourg, 22 septembre.
Une aventure des plus curieuses s'est pro-
duite il y a quelques jours au petit hameau
de Bohas, situé à quelques lieues de Bourg.
Il y a environ un mois, un individu vou-
lant traverser la rivière l'Ain, en amont du
pont de Ciz, sur la ligne de laCluze, se désha-
billa et, faisant un paquet de ses effetg, les
attacha à l'extrémité d'un bâton.
Témoin de cette scène, un jeune berger fit
remarquer à l'inconnu que la rivière étant
grosse il y avait du danger à la traverser.
L'homme persista datas sa détermination et
entra dans l'eau.
A peine avait-il fait quelques pas, qu'en-
traîné par le courant, très fort en cet endroit,
il disparut.
Six jours après le cadavre du noyé fut re-
pêché et reconnu pour être celui d'un nommé
Bernoud, de Bohas.
Bernoud, qui fait le commerce des bœufs et
chevaux, qui, l'année durant, visite une par-
tie de la France, rentra chez lui au moment
où l'inconnu allait être enterré.
L'erreur fut reconnue et les recherches re-
commencèrent.
De nouveau le défunt fut reconnu par la
population comme étant un nommé Tignat
dit Hercule, domicilié à Charinaz, commune
de Meyriat.
Toutes les formalités furent remplies, la
famille du défunt avisée et l'enterrement eut
lieu.
Or, Tignat, que sa famille avait pleuré,
vient de rentrer chez lui, à la grande joie des
siens qui réclament actuellement le rembour-
sement des frais faits par eux pour la messe
et l'inhumation.
Quant à la victime de l'accident, elle reste
enterrée, mais son identité est toujours in-
connue.
Lettres d'un Vieux Pente
MAISON PUBLIQUE
Paris, le 22 septembre.
Monsieur le rédacteur,
Nous allons, si vous le voulez bien, con-
tinuer la lecture des statuts qui sont la
charte du Cercle international de Vichy,
charte dont les conditions devraient être
observées à peine de fermeture.
Nous avons vu que ces statuts interdi-
saient formellement les jeux do hasard
et que cependant avant-Ja campagne ac-
tuelle, six tables de naccara ne cessaient
pas de fonctionner pendant toute la
saison.
Nous,avons vu qu'ils défendaient l'em-
ploi des jetons et que, cependant, on ne
joue à l'International qu'avec des je-
tons.
Nous avons vu enfin que ces statuts dé-
fendaient aussi les prêts et qu'on n'en prê-
tait pas moins à tous les joueurs solvables
tout l'argent qu'il leur plaisait de perdre.
Pour les autres articles, la règle est-elle
mieux observée ?
L'article Ier du « supplément aux statuts »,
contenant le texte de l'arrêté du chef de la
Sûreté, est ainsi conçu :
L'entrée du Cercle doit être rigoureusement inter-
dite à tout habitant du département qui n'en fait
pas partie à titre permanent, aux femmes seules,
aux mineurs et aux faillis.
Le commissaire spécial de Vichy, M.
Masquin, qui semble avoir été mis là uni-
quement pour veiller à l'inobservation des
règlements, n'a même jamais songé à rap-
peler ces prescriptions à MM. Jurietti etCe.
Les habitants du département sont donc
reçus au Cercle comme tout le monde,
nous verrons tout à l'heure dans quelles
conditions. M. le préfet de i'AÀlièr veut-il
que je lui cite les noms de ceux auxquels
le Cercle international a pris tout ce qu'ils
possédaient, sans qu'ils en aient jamais
fait partie à titre permanent? M. Masquin
a pu lui dire qu'il y en avait une kyrielle.
Les belles petites, d'autre part, du Jar.
diR de Paris et des Folies-Bergère,qui von!
à Vichy pendant la saison, riraient bien
si on leur disait que les femmes ne sont
admises chez M. J urietti qu'accompagnées.
« Accompagnées, diraient-elles, en sor.
tant, sans doute, c'est la règle 1 Mais en
entrant, pour qui no as prenez-vous? » On
se rappelle le mot shoking de Bordenave,
le héros du roman de Zola, quand on lui
parle de son théâtre où Nana va débuter.
Jurietti pourrait en dire et en dit autant da
son cercle.
- Le président, M, Durin. ancien maire et
conseiller général, (i. t « Georges ler » ou
« do Bartins »; les membres de la commis-
sion : Bougarel, conseiller municipal
(Chéri pour les darnes. que ses collègues
n'appellent irrespectueusement, malgré sa
P.}lgtrw.e éloquence, que « Chepiae » ou
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