Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-01-31
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 31 janvier 1886 31 janvier 1886
Description : 1886/01/31 (A17,N5137). 1886/01/31 (A17,N5137).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Dix-septième année. — N° 5137 Prix du numéro à Puris : 15 centimes — Départements : 20 centimes Dimanche 31 Janvier 1886
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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iS'ôdretiser au Secrétaire de la ïtêdaôtiôû
de 2 heures à minuit
16, rue 0 £ *.«3LLes Manusct ilS non insères ne seront pas rendus
ABONNEMENTS
DEPARTEMENTS
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Sîï TDOÎS 32 »»
Vn aD. H2 Il Il
PARIS
Trois mois. t3 »
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Supplément pr 1 Etranger (Europe; 1 fr. par trimestre
Les aboimem'8 partent des ier et 15 de chaqse mois
Bag' V3 d'annonces : MM. LAGRANGE. CERF et G*
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Adresser les Lettres et Mandats à lxJmtoîstrauust
16, rue Cadet, le
Les Lettres non affranchies seront refusées
EN VENTE A LONDRES
A la librairie IPetitjearï
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ET DANS SES SUCCURSALES
37, Charlotte Street, Fltzroy Square f
Et i5. Tichborne Street, (Café Monico. 2d j
MM. les Actionnaires de la Société ano-
nyme du XI Xc SIÈCLE, journal politique
quotidien, sont convoqués en Assemblée
générale ordinaire et extraordinaire pour
le MARDI SEIZE FÉVRIER prochain, à
deux heures de relevée, au siège social,
16, rue Cadet, afin: 1° d'exwiher efc ap-
prouver s'il y a lieu les comptes de l'exer-
4:ic 1885; 2° de délibérer sur les objets
prévus dans les articles 33, 38, 48 et 50
des statuts.
Aux termes de l'article 33 des statuts,
tout possesseur de trois actions au moins
-a. le droit d'assister à l'Assemblée géné-
rale.
Le dépôt des titres devra être fait, au
siège social, avant le ONZE FEVRIER.
NE POURRONT FAIRE PARTIE
DE CETTE ASSEMBLÉf
rraient pas encore opéré l'éehange de leurs
titres à raison de trois actions anciennes
jvour une action nouvelle.
Cet échange a lieu tous les jours, le di-
manche excepté, chez MM. Le Dru, Heintz
et OZè.'nne, banquiers, 42, rueNotre-Dame-
des.Vic.+.oires.
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4 1/2 0/0 110 92, 95. ,..,.
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Banque Ottomane. 498 75, 498 12, 49906".
Egypte 322 81, 32? 12.
Rio Tinto. 275, 275 62.
Extérieure. 55 11/16, 3/4.
Panama 405, 405 31.
Hongrois. 815/16.
Priorité. 362 50, 363 75.
SOMMAIRE
Dernière heure.
Question du jour (VÉvolution de M. Glads-
ton). — 1>.
Élections municipales.
Journée de Paris - JAcQuEs RAFFEY.
Courrier du Sénat. — A. LANDRfN.
La Guerre. — L. H.
Petites Chroniques. — HENRI C:ROI:V VET.
Nouvelles coloniales.
Informations.
Revue de la pressa. — NAOllETTII.
La Grève de Decazeville.
Courrier de la Bourse. — H. LE FÂUlUt
La Température.
Tribunaux. — Me GERVASY.
Faits divers. -- JEAN VALLIÈRE.
Soirées parisiennes. — EMILE MENDEL.
Courrier des théâtres. — GEORGES FBYDKAU.
Feuilleton (le Triomphe des femmes). - SKINT-
JUIRS.
DERNIÈRE HEURE
Grande expérience de guerre
navale
UNE ESCADRE DE TORPILLEURS DANS LA
MÉDITERRANÉE
Le ministre de la marine, on le sait, est
théoriquement un partisan convaincu de
l'emploi sur une large échelle des torpil-
leurs et des bâtiments légers, à l'exclusion
des cuirassés qui lui paraissent condam-
nés par les progrès de la science navale
moderne. Mais, avant de se lancer dans la
voie du « décuirassement » et de la cons-
truction de toute une flottille de torpilleurs,
l'amiral Aube a pensé qu'il était de son
devoir de ministre de mettre pour un ins-
tant ses préférences de côté et de procéder
à une série d'expériences concluantes sur
la valeur respective de ces deux armes
navales.
Demain, dix-huit torpilleurs quitteront
nos quatre ports militaires de l'Océan et
de la Manche - Brest, Cherbourg, Lorient,
Rochefort — et se rendront à Toulon.
C'est l'époque des grosses mars. Nos tor-
pilleurs pourront ainsi faire leurs preuves
de navigabilité, qualité qui leur est con-
testée par nombre d'hommes du métier.
On conçoit que c'est un point sur lequel il
importe d'être fixé d'une façon absolue.
A Toulon, ces torpilleurs et ceux affectés
à notre port méditerranéen se rassemble-
ront et formeront une flotte de trente tor-
pilleurs de première et de deuxième caté-
gorie, sous la direction d'un croiseur que
montera le contre-amiral Layrie.
Pendant ce temps, l'escadre de la Médi-
terranée prendra le large et reviendra
pour simuler une attaque du port de Tou-
lon et de la côte avoisinante. Gomme il se
pratique en pareil cas, l'escadre croisera
au large durant une période de temps en-
core indéterminée, mais qui ne sera pas
moindre d'une douzaine de jours. Il faudra
donc que, pendant ce temps d'arrêt, les
équipages des cuirassés veiUent jour et
nuit pour éviter d'être surpris par les tor-
pilleurs.
- Cette seconde expérience ne sera pas
Ilies moins intéressantes. Les officiers pour-
ront ainsi se rendre compte du degré au-
quel peut être affecté le moral d'hommes
toujours sur le qui-vive et sous la menace
perpétuelle d'une attaque irrésistible si
elle n'a pas été prévue à temps. N'oublions
pas qu'en Angleterre, un homme compé-
tent a pu prétendre, sans être sérieuse-
ment contredit, qu'après un mois de cette
attente et de cette tension constante d'es-
prit un équipage deviendrait fou.
Au cours de cette croisière, il serait
procédé, à bord de l'escadre, à toutes Les
exp ériences possibles sur l'emploi des fi-
lets iCélatliques sous-marins et des divers
modes' de préservation contre l'&ttaque
des torpi Heurs.
Après -cette première série d'épreuves,
destinées il établir la puissance défensive
du navire-torpilleur contre les opérations
des cuirassés, une autre question soule-
vée depuis peu sera tranchée : celle du
pouvoir offensif des torpilleurs sur terre.
Oui, sur terre. Le torpilleur ne peut-il
devenir un instrument de dévastation de
ces mêmes côtes qu'il est chargé de pro-
téger contre le bombardement des grands
navires d'escadre ? Ne pourrait-il servir à
des sortes de read comme en exécute la
cavalerie ?
D'accord avec son collègue de la guerre,
le ministre de la marine fera procédera
cette expérience d'un nouveau genre.
L'acquiescement du général Boulanger
a été donné.
Les torpilleurs devront détruire les for-
tifications côtières, faire sauter les rails de
chemins de fer, les tunnels voisins de la
mer" etc., etc, d'après des procédés sur
lesquels nous ne pouvons, on le compren-
dra, donner des détails précis.
Et c'est seulement quand ces expériences
prolongées auront donné des résultats
concluants, quand la navigabilité des tor-
pilleurs (manœuvres d'hiver) et leur puis-
sance offensive et défensive (manœuvres
de printemps) auront été largement dé-
montrées, que l'amiral Aube se croira le
droit de procéder à la réforme de notre
matériel naval, qui est depuis longtemps
le sujet de ses études et le but qu'il se
propose.
Le débat sera alors vidé, et l'on saura si
le navire cuirassé est réellement un élé-
ment de force pour les grandes puissances
maritimes ou seulement une surcharge
pour leurs budgets. De toute façon, l'ami-
ral Aube aura marqué son passage au mi-
nistère de la marine en déterminant la
solution d'une des questions les plus in-
téressantes de notre époque.
M. Sarrien
Quelques journaux ont annoncé que M.
Sa/rien serait disposé à abandonner pro-
chainement le portefeuille de l'intérieur.
Cette nouvelle est inexacte.
M. S'arrien, qui est souffrant depuis
quelques jours a dû, sur l'ordre de son
médecin r interrompre momentanément
ses réceptions quotidiennes, mais il ne
songe poini à quitter le ministère.
A Deeazevllle
JDecazeviile, 30 janvier soir.
Les obsèques de M- Watrin ont eu lieu
sans incident.
Tempêtes et boen dJleulcnts de terre
en Algérie
Alger, 30 janvier.
Hier, à sept heures tr ente du matin, une
forte secousse de tremblement de terre a
eu lieu à Bordj-bou-Arrerièj et à Sétif.
On ne signale aucun dégât.
On mande de Collo que la mer était com-
plètement démontée la nuit dernière.
A Philippeville, la mer a refoulé les ri-
vières Sefsaf et Zeramna, déjà fortement
grossies par les pluies. Il en est résulté
une inondation sur une étendue d'environ
quatre kilomètres. Les eaux se sont éle-
vées à trois mètres sur les terres voisines
des deux rivières.
On ne signale aucune victime, mais les
dégâts matériels sont considérables.
La cris ministérielle anglaise
Londres, 30 janvier.
M. Gladstone ira à Osborne seulement
lundi. Il a conféré aujourd'hui avec les
chefs du parti libéral. On assure que lord
Hartington consent à faire partie du nou-
veau cabinet.
——————— .4»
QUESTION DU JOUR
L'évolution de M. Gladstone
M. Gladstone revient encore une fois
au pouvoir. Ni ses soixante-dix-sept
ans, ni la faiblesse de sa majorité, ni la
désertion d'une partie de ses anciens
compagnons d'armes, ni les difficultés
de la situation, ne .l'empêchent d'accep-
ter ce lourd fardeau. Il serait puéril d'ac-
cuser d'ambit ion un jhomme qui a par-
couru une si glorieuse carrière et qui
doit s'attendre à plus d'ennuis que de
succès. S'il consent à rentrer aux affaires
c'est qu'il est persuadé que nul n'èst
aussi capable que lui dg présider à une
nouvelle évolution de la politique bri-
tannique. Il y a une dizaine d'années,
il abdiquait la direction dl'l parti libé-
ral et se voyait donner pour successeur
le marquis de Hartington, qui se sépare
de' lui aujourd'hui. Mais il a dû repren-
dre les rênes et ne trouve plus de lieu-
nant à qui il puisse les remettre.
Comme M. Thiers qui a fini par fon-
der la République après avoir si long-
temps combattu pour la monarchie par-
lementaire, M. Gladstone fait un nou-
veau pas vers la gauche. Après avoir été
conservateur, puis peelite, c'est-à-dire
à demi libéral,"puis franchement libéral,
il vient de passer au radicalisme. Car il
ne faut pas s'y tromper : c'est le parti
radical qui arrive maintenant aux af-
faires, et non le vieux parti whig; ce-
lui-ci appartient désormais à l'histoire.
M. Gladstone, qui a été son dernier
chef, est aussi le premier radical qui
reçoive la mission de former un cabi-
net.
Ce sont les affaires d'Irlande qui ont
été l'occasion, peut-être même la cause
de cette transformation. C'est en Irlande
qu'on a fait l'essai de l'abolition de
l'Eglise officielle et qu'on a commencé
à porter la main sur les institutions
consacrées par le temps. C'est en Ir-
lande que le principe de la propriété a
reçu les premières atteintes par le fait
d'une législation quelque peu révolu-
tionnaire. Il a fallu les réclamations
passionnées et les tentatives violentes
des Irlandais pour apprendre aux hom-
mes d'Etat anglais que les vieux prin-
cipes doivent parfois plier devant la né-
cessité de rétablir la paix sociale et de
réparer de vieilles injustices.
Après avoir reconnu que le droit de
propriété n'est pas absolument inviola-
ble, M. Gladstone et ses amis ont été
amenés à se demander si l'organisation
de la propriété en Angleterre même n'est
pas surannée, s'il n'y a pas lieu d'entre-
prendre pour le soulagement des classes
laborieuses de ce pays quelque réforme
analogue à celle qu'on essayait en Ir-
lande. L'amendement dont l'adoption a
renversé le ministère Salisbury était un
amendement à tendance socialiste, et
M. Gladstone, dans le discours par le-
quel il se posait en candidat au pouvoir,
déclarait qu'il ne repoussait pas d'avance
toute idée d'expropriation. Il s'agit de
donner, dans certaines proportions et
par l'intervention de l'Etat, la terre au
paysan. On n'a pas présenté de propo-
sition ferme; les desseins mis en avant
sont encore vagues, mais le sens de
l'évolution accomplie est assez clair.
M. Gladstone, en prenant le pouvoir,
s'engage à résoudre la question irlan-
daise au gré des autonomistes et la
question agraire au gré des démo-
crates avancés de l'Angleterre.
Nous disions l'autre jour que le triom-
phe de lord Salisbury exposerait les
Anglais à une guerre acharnée de la
part des Irlandais ; sa défaite expose la
grande propriété britannique à un dé-
membrement légal. Tandis que le sol
est soumis chez nous à une division qui
paraît excessive dans certaines cQn-
trées, l'Angleterre a mis des siècles à
supprimer la petite propriété rurale.
La classe moyenne agricole, si impor-
tante au moyen âge, a disparu peu à
peu; l'aristocratie a conquis la terre,
et ne s'en est plus dessaisie. En France
la population des campagnes est natu-
rellement conservatrice, du moins en ce
qui concerne la propriété; en Angle-
terre, elle se laisse aisément séduire par
les idées de partage qui ont si peu de
succès de ce côté du détroit. Dans beau-
coup de comtés, le mot d'ordre des élec-
tions a été celui-ci : «Trois acres et une
vache »
L'aristocratie anglaise, qui a au moins
le mérite de prévoir le danger et de
chercher à le détourner par des pallia-
tifs habiles, a reconnu combien il serait
utile de rendre la propriété plus acces-
sible au paysan. Le ministère conserva-
teur lui-même avait présenté des projets
de loi tendant à supprimer les obstacles
qui immobilisent la possession du sol
dans les mêmes familles, et il s'est formé
des associations conservatrices pour
donner aux travailleurs agricoles des
maisons et des jardins. Mais la démo-
cratie rurale ne se contente pas d'une
réforme lente et partielle ; elle aime
mieux réclamer l'intervention de l'Etat
que de compter sur les efforts des phi-
lanthropes ; elle rêve sinon la confisca-
tion, du moins l'expropriation des grands
domaines et leur division forcée, et
c'est en repoussant énergiquement une
telle solution que le cabinet Salisbury
vient de succomber.
On voit combien la situation est gra-
ve, de quelle tâche redoutable M. Glad-
stone sera chargé. Il est douteux qu'il
trouve dans la Chambre des communes
une majorité fidèle, et plus douteux en-
core qu'il obtienne l'appui de la cou-
ronne, dont l'influence est encore as-
sez grande pour qu'un ministre ne puisse
s'en passer quand les partis se balan-
cent. Peut-être, cependant, se flatte-t-il
de prouver à ses concitoyens la néces-
sité de résoudre la question irlandaise
et la question agraire par des moyens
radicaux, mais pacifiques; peut-être
aussi envisage-t-il sans terreur la pers-
pective d'une dissolution et d'une lutte
électorale que le radicalisme affrontera
à visage découvert. Rien n'effraie ce
hardi et vigoureux vieillard. Quoi qu'il
en soit, l'Angleterre traverse une crise
dont le spectacle sera pour nous aussi
instructif qu'intéressant. Sur ce pays
où les vieilles institutions semblaient
indestructibles, un vent de révolution
vient de se lever, et, ce qui est peut-
être plus surprenant encore, l'agitation
profonde des esprits n'a nullement
troublé jusqu'ici l'ordre matériel. On ne
saurait se préparer plus tranquillement
aux destructions les plus radicales,
cft
Nous donnons plus loin la liste des
candidats au conseil municipal qui se
présentent aujourd'hui au suffrage des
Parisiens.
Il faut faire d'abord une réflexion
qui n'est pas agréable pour notre parti.
Sauf de rares et courageuses excep-
tions, les républicains modérés ou de
gouvernement qui auraient pu, par leur
nom, leur situation, leur influence, lut-
ter contre les radicaux-socialistes, se
sont dérobés à la lutte.
Nous le regrettons profondément.
Ceci dit, nous ne saurions trop re-
commander à nos lecteurs de voter pour
les candidats qui représentent nos idées
et les leurs, sans s'inquiéter des chan-
ces du scrutin qui peut avoir des sur-
prises heureuses, sans se réserver non
plus pour le second tour, car cette ré-
serve peut faire arriver les premiers nos
adversaires ou nos dissidents, ce qui
est .toujours une force.
Nous commandons donc M. Gaston
Carie pour le quartier du Val-de-Grâce.
Directeur d'un jauw ai scellent, profon-
dément attaché à la dQratie qu'il
sert depuis qu'il a l'âge d'Aou:a.we, ,
cien officier de 1870-74, membre du
syndicat de la presse, ayant la connais-
sance et la pratiqué des affaires on
même tem'psq'UJI carrière politique
irréprochable,'ll.*ÔSston Carie serait un
excellent conseiller" et les électeurs fe-
xaMtot un acte de sagesse et de bonne
pol~ i v j
Ailleurs, nos candidats sont les répu-
blicains modérés ou radicaux, qu'on doit
préférer aux socialistes.
Là où aucun républicain non socia-
liste ne se présente, il nous paraît que
les électeurs sont libres de s'abstenir
ou de choisir le moins mauvais des can-
didats. Mais, encore une fois, nous som-
mes attristés de voir la lutte désertée.
H. F.
*
ÉLECTIONS MUNICIPALES
LISTE DES CANDIDATS
CINQUIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier du Val-de-Grâce
MM. Gaston Carie, directeur politique et
rédacteur en chef du journal la
Paix, républicain.
E. de Létoile, avocat, radical-socia-
liste.
Bocquet, radical-socialiste.
Courtoux, socialiste possibiliste.
Desfarges, collectiviste - révolution-
tionnaire.
Lampué, radical-socialiste.
.,,P'¡-,ODfSs;,¡:,. ,
Quartier du Gros-Caillou
MM. Lefort, négociant, républicain indé-
., pendant.
Arsène Lopin, radical-socialiste.
A. Mayer, candidat ouvrier.
Deville, avocat, réactionnaire.
ï ONZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier de la Folie-Méricourt
MM. Benoit-Lévy, républicain.
Paul Boussard, radical.
Lefebvre-Roncier, radical-socialiste.
Dejeante, candidat ouvrier.
Andrieux, socialiste.
Quartier de la Roquette
MM. Garnier, républicain radical.
Charles Longuet., radical-socialiste.
J. Allemane, candidat ouvrier.
Ponchet, révolutionnaire.
TREIZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier de la Salpêtrwre
MM. Moranes, républicain.
Hovelacque, radical-socialiste.
Rollin, candidat ouvrier.
Robelet, révolutionnaire.
QUATORZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier Montparnasse
MM. Emile Richard, radical-socialiste.
Albert Pétrot, radical-socialiste.
Saint-Martin, candidat ouvrier.
Blanck, révolutionnaire.
QUINZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier de Grenelle
MM. Bonnel, républicain radical.
Alphonse Humbert, radical-socia-
liste.
Chauvière, révolutionnaire.
SIEZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier des Bassins
MM. Davrillé des Essarts, républicain
conservateur.
Jacques de Bouteiller, radical-socia-
liste. ,, ', ,.
Longé, candiçl&t ouvrier
Quartier de la Muette
Me. Léon Donnât, radical-socialiste.
Crochart, radical.
Ch. André, candidat Quvrier.
Aclocque, réactionnaire.
DIX-HUITIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier Clignancourt
MM. Henri Mager, républicain.
Jaclard, radical-socialiste.
Joffrin, candidat ouvrier.
G. Crépin, révolutionnaire.
Laizé, réactionnaire.
LA JOURNEE DE PARIS
M. GRÉVY. — Le voyage du président de
la République à Cannes, que l'on avait an-
noncé hier, n'aura pas lieu.
m
* *
CHASSE A MARLY. — Grande chasse
hier, dans les tirés de Marly, par M. Jules
Grévy et quelques invités,
Au cours de la chasse, des conscrits, qui
venaient à Marly pour le tirage au sort, ayant
appris la promenade de M. Grévy, sont allés
à sa rencontre et la fanfare de Noisy-Ie-Roi a
donné une anbade au président de la Hépu-
blique.
Pour reconnaître cette attention, le prési-
dent de la République a fait donner une cin-
quantaine de pièces de gibier aux musi-
ciens.
*
UN INCIDENT A LA SORBONNE. - Si
le fait qu'on raconte et qui se serait produit
ces jours derniers, aux cours institués à la
Sorbonnp ppur les jeunes filles, est vrai, il
faut avouer qu'il y a eu ià np manque de tact
absolu.
Le professeur étudiait Victor Hugo et son
œuvre. Après une critique d'une grande sé-
vérité, il en vint à parler du caractère même
du grand poète et l'accusa de s'être aban-
donné à des instincts haineux et vindicatifs
en écrivant des livres tels que les Châtiments
et Napoléon le Petit.
Or parmi les jeunes filles qui l'écoutaient
se trouvait Jeanne Hugo.
On conçoit aisément à quelle douloureuse
émotion elle était en proie.
L'auteur de cette sortie connaissait-il la
présence de la jeune fille ?
«
* *
RÉFORMES A L'ADMINISTRATION DES
BEAUX-ARTS. — Deux bureaux sont sup-
primés à la direction des beaux-arts : le bu-
reau des musées et expositions et le bureau
des manufactures nationales. Les musées
sont rattachés au bureau de l'enseignement,
et les expositions ainsi que les manufactures
au bureau des travaux d'art.
Au musée du Louvre, le département de la
peinture et celui des dessins sont réunis en
un seul. Cet important service est confié à M.
de Tauzia, déjà conservateur des dessins, et
qui prend le titre de conservateur du dépar-
tement de la peinture et des dessins.
M. Georges Lafenestre prend le poste de
conservateur-adjoint de ce même départe-
ment et se trouve chargé, en outre, d'une
chaire à l'Ecole du Louvre.
Le département des antiquités orientales
est augmenté de la section de la céramique
antique et garde à sa tête M. Heuzey.
En perdant la section de la céramique anti-
que, le département des antiquités grecques
et romaines se transforme en département
de la sculpture grecque et romaine, avec M.
Héron de Villefosse, qui succède dans les
fonctions de conservateur à M.Bavaisson-Mol-
lien, mis à la retraite ; M. Charles Ravaisson
devient conservateur-adjoint.
«
*
- « SAPHO » A LONDRES. — Sapko ne sera
pas représenté à Londres.
Lord Chamberlain vient de refuser à M.
Mayer l'autorisation de monter cet ouvrage
que l'on trouve immoral de l'autre côté du
détroit.
Les armes d'Angleterre portent la devise :
« Honni soit qui mal y pense. »
« Sauvons les apparences », devra la rem-
placer!
Pt
LE MONUMENT DE LA DÉFENSE NA-
TiUNALE. — Le ministre de la marine et
des colonies vient d'adresser au général Jean-
niugros, président du comité du monument
de la Défense nationale, la somme de mille
huit cent soixante-quatre francs cinquante-
cinq centimes, provenant de nouvelles sous-
criptions des officiers, sous-officiers, soldats
et marins.
Citons aussi un versement de deux cent
quarante-six francs quarante centimes des
postes et télégraphes de l'Algérie pour cette
œuvre patriotique.
3T
s i»
LA « PATRIE » ET LA DYNAMITE. —
La Patrie a le petit mot pour rire.
« Parisiens, réjouissez-vous ! » s'écrie-t-
elle.
Suit cette petite note :
« La Petite République française annonce
que le monument de Gambetta pourra être
inauguré le 14 juillet 1887.
» Pourvu que. les dynamitards ne se met-
tent pas de la fête et ne mêlent pas aux
explosions de joie des opportunistes des
explosions d'un autre genre !. »
Quelle délicate plaisanterie!
Il
-» «
LES DROITS D'AUTEUR EN BELGIQUE.
- Voici la conclusion du rapport de la sec-
tion centrale de la Chambre belge qui a exa-
miné les amendements introduits par le Sénat
dans le projet de loi sur le droit d'auteur :
« La section centrale, à l'unanimité de ses
membres, émet le vœu de voir la Chambre
ratifier le projet de loi qui lui est soumis et
ne pas retarder davantage par un nouveau
renvoi au Sénat, la promulgation d'une loi
que la Belgique artistique et lettrée n'attend
que depuis trop longtemps et qui a reçu l'as-
sentiment de la plupart des jurisconsultes. »
JACQUES RAFFEY.
——————
LE PARLEMENT
————— f
COURRIER DU SENT
Paris, le 30 janvier.
M. de Ravignan est venu signaler à la
tribune du Sénat un article publié par un
journal républicain des Landes, à propos
des désordres deDecazeville, où le meurtre
de M. Watrin est approuvé.
M. Demôle n'a pas cherché à éluder la
question.. Il a répondu qu'il appréciait
comme M. de Ravignan le fond et la forme
de l'article, mais que néanmoins il ne croit
pas qu'il y ait lieu de le poursuivre, puis-
qu'on n'a Das poursuivi les iournanx réac-
tionnaires des départements qui ont eu
l'infamie d'imprimer d'odieux libelles con-
tre la République. Le journal républicain,
ajoute-t-il, a eu le plus grand tort de faire
appel aux fourches, mais Y Avant-Garde
et les autres feuilles monarchistes des
Landes ne sopt ~ag rnç.iss coupa'biés en
demandant qu'on eh finisse en février avec
les républicains, « parce que c'est l'époque
où l'on tue les porcs et où l'on fait du
boudin ».
Une phrase inaihtsufeuse de M. de Ravi-
gnan vatit au sénateurde la Droite un rappel
à l'ordre, et la majorité, sur la proposi-
tion de M. de Bozérian, a voté, par$ £ £ voix
contre 6(\ 4D ordre du jour approuvant
epliHemenl, en termes absolus, la ré-
ponse du garde des sceaux.
L'incident clos, le Sénat a repris l'exa-
men de la loi sur l'enseignement. primaire.
Il a été décidé que les instituteurs ad-
joints ne pourront avoir moins de dix-huit
ans, et les adjointes moins de dix-sepi ;
qu'il se dans la toi des dispesi-
tions spéciales pour l'administration des
écoles de hameaux ; qu'il n'y aura plus
d'auxiliaire; que les élèves internes paie-
ront une redevance à la commune ; enllij,
que le conseil départemental décidera de
la nécessité de créer des écoles dans les
communes et de leur nombre.
Les articles suivants seront discutés
mardi.
A. LANDRIS.
LA QUERRE
HÉSITATIONS DE LA GRECE
On a cru un instant qu'un revirement
s'était produit en Grèce et que le cabinet
hellénique avait résolu de déférer aux
vœux de l'Europe. Cette nouvelle a été ac-
cueillie avec faveur : elle était vraisembla-
ble. Elle n'était pas exacte.
La Gazette officielle d'Athènes a publié
un supplément extraordinaire qui dément
cette information.
La note officielle ajoute « que le cabinet
grec n'a rien fait de nature à motiver ce
bruit ».
Il est vrai que le gouvernement du roi
Georges n'a pas encore répondu à la note
collective des puissances ; mais il est non
moins vrai que l'attitude nettement hostile
du cabinet Salisbury avait vivement ému
M. Delyannis dt l'avait tout au moins rendu
indécis, ce qui expliquerait suffisamment
le retard apporté par le gouvernement hel-
lénique à l'envoi de sa réponse aux puis-
sances.
Il est assez vraisemblable que le renver-
sement du cabinet présidé par lord Salis-
bury et le retour probable d'abord, certain
aujourd'hui, de M. Gladstone aux affaires
ont exercé une influence décisive sur les
résolutions de M. Delyannis. Les senti-
ments philhèllènes de M. Gladstone sont
connus ; de tout temps il les a hautement
manifestés. fies jours-ci, — c'était avant le
renversement du cabinet anglais, -il pro-
diguait à la Grèce les paroles de sympa-
thie. Toutefois il ne faut pas oublier qu'à
ces témoignages de bienveillance se mê-
laient des conseils de prudence et de mo-
dération.
L'entrée de M. Gladstone aux affaires
a-t-elle la signification que le gouvernement
hellénique lui prête ? C'est ce que l'avenir
dira.
A l'heure actuelle, on ne sait qu'une
chose : les ordres donnés à l'escadre an-
glaise n'ont pas été rapportés. On affirme
même que les flottes de quelques puissan-
ces ont rendez-vous aujourd'hui dans la
baie de Suda, en Crète.
Enfin on annonce aussi que le roi Geor..
ges, fatigué de la situation qui lui est faite,
effrayé de la responsabilité que lui créent
les événements, songerait à quitter lepçp
voir.
Que valent toutes ces nouvelles un eu
contradictoires ? Nous le saurgr;d bientôt
L. H.
_,._-- _-. ---
Petites Chroniques
L'autre jour, à l'Opéra, on a essayé de « re-
constituer » le théâtre antique et le théâtre
du moyen âge. Cette tentative n'a pas donné
tous les heureux résultats qu'on espérait Elle
est à renouveler pour les lettrés. Ces recons-
titutions sont toujours d'une réussite bien
hasardeuse. Et peut-être vaudrait-il mieux
s en abstenir.
l'OUS avons un théâtre français quI doit
nous toucher plus que le théâtre gl'(),ô' et ro-
main, qui n'est pas connu et dont l'a science
n'est pas difficile à acquérir. Nous savons re-
lativement peu de chose sur les comédiens,
sur l'administration de l'Opéra et de la Comédie
en France. Les œuvres qu'ils interprétaient
sont d arg les mains de tous les collégiens.
Mais eux, comment vivaient-ils? quels étaient
leurs rapports avec le public et avec le pou-
voir ? Voilà ce qu'il gérait bien intéressant de
connaître. Aucun ouvrage n'a jusqu'tci traité
do cette matière. Il est vrai que le seul ou-
vrage à faire était un livre de documenta. 0.\
les documents manquaient, croyait-on 0n les
disait détruits depuis 1871 par lea incendies
de la Commune.
Un de nos amis, Rî, Aîbln Rousselet, érudit
sagace et chercheur patient, a découvert aux
archiver 3e l'Assistance publique et, grâce à
l'obligeance de MM. Monval et Nuitter, aux
archives de la Comédie-Française et de l'Opéra,
les documents qu'on supposait anéantis.
M. Housselet a pris copie dans ces archives
de tous Jes documents qui peuvent servir à
l'histoire du théâtre depuis 1677 jusqu'à 1791
Dans quelques mois, il publiera le résultat de
ses longue. recherches : Recueil de Jlièe-es
inédites sur le droit des pauvres et suites rede-
vance* de l'Opéra. Notre ami, qu\*ous a com-
muniqué, son travail, a bien yeulu nous per-
mettre de commettre à SQn détrimnt quelque
larcins.
Saviez-YQus qu'en 1788 on jout moom à
Paris des Mystères ? La supplique de la d ame
Patrat au comité de l'Opéra nous IXnnrjend
Lisez la pétition do cette brave dîvrne Stà
en une dévotion qui dut bion ainnsei ies ad-
ministrateurs du théâtre des danseuses:
« Messieurs du comité de l'Académie
royale de musique,
» C'est avec la plus profond respect que la
dame 1 atrat» ires infirme dès longtemps et
chargée de plusieurs jeunes enfants qu'elle a
élevés et instruits dans la doctrine de Dieu
vient ici implorer voi?ô faveur : elle a eu
l'honneur d obterâï du grand-prieuré du Tem-
ple, ûncC\t¡ Miteux par sa constitution, une
simple permission, pour le soulagement de sa
petite famille, de faire N:citer avec action par
ses enfants, et quelques adjoints seulement,
toutes les leies et dimanches de l'année, dans
une loge sainte établie dans les marais du
Temple, la passion de I\otre-Seigueur Jésus-
Christ et la naissance de Dieu dans sa crèche.
suivies ae maints traits respectables de l'Ecri-
ture-Sainte de l'Ancien Testament, JoseDh
vtnau par ses frères, Goliath et David, la
conversation de Joh sur son fumier, le juge-
ment de Salftiaon, la Samaritaine, la résur-
rection vie Lazare, la chasto Suzanne, etc.,
tous tableaux pieux exécutés par l'action des
enfants accompagnés de leurs petits cantiques
saints, pour okaater la gloire du Seigneur-
La slJmnte, quoique autorisée par le privi-
lège du Tempie pour ses habitants, vient aux
pieds de 1 Académie royale de musique ap-
!.)Orte\, vc soumission la rétribution de son
mon !
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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iS'ôdretiser au Secrétaire de la ïtêdaôtiôû
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MM. les Actionnaires de la Société ano-
nyme du XI Xc SIÈCLE, journal politique
quotidien, sont convoqués en Assemblée
générale ordinaire et extraordinaire pour
le MARDI SEIZE FÉVRIER prochain, à
deux heures de relevée, au siège social,
16, rue Cadet, afin: 1° d'exwiher efc ap-
prouver s'il y a lieu les comptes de l'exer-
4:ic 1885; 2° de délibérer sur les objets
prévus dans les articles 33, 38, 48 et 50
des statuts.
Aux termes de l'article 33 des statuts,
tout possesseur de trois actions au moins
-a. le droit d'assister à l'Assemblée géné-
rale.
Le dépôt des titres devra être fait, au
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Hongrois. 815/16.
Priorité. 362 50, 363 75.
SOMMAIRE
Dernière heure.
Question du jour (VÉvolution de M. Glads-
ton). — 1>.
Élections municipales.
Journée de Paris - JAcQuEs RAFFEY.
Courrier du Sénat. — A. LANDRfN.
La Guerre. — L. H.
Petites Chroniques. — HENRI C:ROI:V VET.
Nouvelles coloniales.
Informations.
Revue de la pressa. — NAOllETTII.
La Grève de Decazeville.
Courrier de la Bourse. — H. LE FÂUlUt
La Température.
Tribunaux. — Me GERVASY.
Faits divers. -- JEAN VALLIÈRE.
Soirées parisiennes. — EMILE MENDEL.
Courrier des théâtres. — GEORGES FBYDKAU.
Feuilleton (le Triomphe des femmes). - SKINT-
JUIRS.
DERNIÈRE HEURE
Grande expérience de guerre
navale
UNE ESCADRE DE TORPILLEURS DANS LA
MÉDITERRANÉE
Le ministre de la marine, on le sait, est
théoriquement un partisan convaincu de
l'emploi sur une large échelle des torpil-
leurs et des bâtiments légers, à l'exclusion
des cuirassés qui lui paraissent condam-
nés par les progrès de la science navale
moderne. Mais, avant de se lancer dans la
voie du « décuirassement » et de la cons-
truction de toute une flottille de torpilleurs,
l'amiral Aube a pensé qu'il était de son
devoir de ministre de mettre pour un ins-
tant ses préférences de côté et de procéder
à une série d'expériences concluantes sur
la valeur respective de ces deux armes
navales.
Demain, dix-huit torpilleurs quitteront
nos quatre ports militaires de l'Océan et
de la Manche - Brest, Cherbourg, Lorient,
Rochefort — et se rendront à Toulon.
C'est l'époque des grosses mars. Nos tor-
pilleurs pourront ainsi faire leurs preuves
de navigabilité, qualité qui leur est con-
testée par nombre d'hommes du métier.
On conçoit que c'est un point sur lequel il
importe d'être fixé d'une façon absolue.
A Toulon, ces torpilleurs et ceux affectés
à notre port méditerranéen se rassemble-
ront et formeront une flotte de trente tor-
pilleurs de première et de deuxième caté-
gorie, sous la direction d'un croiseur que
montera le contre-amiral Layrie.
Pendant ce temps, l'escadre de la Médi-
terranée prendra le large et reviendra
pour simuler une attaque du port de Tou-
lon et de la côte avoisinante. Gomme il se
pratique en pareil cas, l'escadre croisera
au large durant une période de temps en-
core indéterminée, mais qui ne sera pas
moindre d'une douzaine de jours. Il faudra
donc que, pendant ce temps d'arrêt, les
équipages des cuirassés veiUent jour et
nuit pour éviter d'être surpris par les tor-
pilleurs.
- Cette seconde expérience ne sera pas
Ilies moins intéressantes. Les officiers pour-
ront ainsi se rendre compte du degré au-
quel peut être affecté le moral d'hommes
toujours sur le qui-vive et sous la menace
perpétuelle d'une attaque irrésistible si
elle n'a pas été prévue à temps. N'oublions
pas qu'en Angleterre, un homme compé-
tent a pu prétendre, sans être sérieuse-
ment contredit, qu'après un mois de cette
attente et de cette tension constante d'es-
prit un équipage deviendrait fou.
Au cours de cette croisière, il serait
procédé, à bord de l'escadre, à toutes Les
exp ériences possibles sur l'emploi des fi-
lets iCélatliques sous-marins et des divers
modes' de préservation contre l'&ttaque
des torpi Heurs.
Après -cette première série d'épreuves,
destinées il établir la puissance défensive
du navire-torpilleur contre les opérations
des cuirassés, une autre question soule-
vée depuis peu sera tranchée : celle du
pouvoir offensif des torpilleurs sur terre.
Oui, sur terre. Le torpilleur ne peut-il
devenir un instrument de dévastation de
ces mêmes côtes qu'il est chargé de pro-
téger contre le bombardement des grands
navires d'escadre ? Ne pourrait-il servir à
des sortes de read comme en exécute la
cavalerie ?
D'accord avec son collègue de la guerre,
le ministre de la marine fera procédera
cette expérience d'un nouveau genre.
L'acquiescement du général Boulanger
a été donné.
Les torpilleurs devront détruire les for-
tifications côtières, faire sauter les rails de
chemins de fer, les tunnels voisins de la
mer" etc., etc, d'après des procédés sur
lesquels nous ne pouvons, on le compren-
dra, donner des détails précis.
Et c'est seulement quand ces expériences
prolongées auront donné des résultats
concluants, quand la navigabilité des tor-
pilleurs (manœuvres d'hiver) et leur puis-
sance offensive et défensive (manœuvres
de printemps) auront été largement dé-
montrées, que l'amiral Aube se croira le
droit de procéder à la réforme de notre
matériel naval, qui est depuis longtemps
le sujet de ses études et le but qu'il se
propose.
Le débat sera alors vidé, et l'on saura si
le navire cuirassé est réellement un élé-
ment de force pour les grandes puissances
maritimes ou seulement une surcharge
pour leurs budgets. De toute façon, l'ami-
ral Aube aura marqué son passage au mi-
nistère de la marine en déterminant la
solution d'une des questions les plus in-
téressantes de notre époque.
M. Sarrien
Quelques journaux ont annoncé que M.
Sa/rien serait disposé à abandonner pro-
chainement le portefeuille de l'intérieur.
Cette nouvelle est inexacte.
M. S'arrien, qui est souffrant depuis
quelques jours a dû, sur l'ordre de son
médecin r interrompre momentanément
ses réceptions quotidiennes, mais il ne
songe poini à quitter le ministère.
A Deeazevllle
JDecazeviile, 30 janvier soir.
Les obsèques de M- Watrin ont eu lieu
sans incident.
Tempêtes et boen dJleulcnts de terre
en Algérie
Alger, 30 janvier.
Hier, à sept heures tr ente du matin, une
forte secousse de tremblement de terre a
eu lieu à Bordj-bou-Arrerièj et à Sétif.
On ne signale aucun dégât.
On mande de Collo que la mer était com-
plètement démontée la nuit dernière.
A Philippeville, la mer a refoulé les ri-
vières Sefsaf et Zeramna, déjà fortement
grossies par les pluies. Il en est résulté
une inondation sur une étendue d'environ
quatre kilomètres. Les eaux se sont éle-
vées à trois mètres sur les terres voisines
des deux rivières.
On ne signale aucune victime, mais les
dégâts matériels sont considérables.
La cris ministérielle anglaise
Londres, 30 janvier.
M. Gladstone ira à Osborne seulement
lundi. Il a conféré aujourd'hui avec les
chefs du parti libéral. On assure que lord
Hartington consent à faire partie du nou-
veau cabinet.
——————— .4»
QUESTION DU JOUR
L'évolution de M. Gladstone
M. Gladstone revient encore une fois
au pouvoir. Ni ses soixante-dix-sept
ans, ni la faiblesse de sa majorité, ni la
désertion d'une partie de ses anciens
compagnons d'armes, ni les difficultés
de la situation, ne .l'empêchent d'accep-
ter ce lourd fardeau. Il serait puéril d'ac-
cuser d'ambit ion un jhomme qui a par-
couru une si glorieuse carrière et qui
doit s'attendre à plus d'ennuis que de
succès. S'il consent à rentrer aux affaires
c'est qu'il est persuadé que nul n'èst
aussi capable que lui dg présider à une
nouvelle évolution de la politique bri-
tannique. Il y a une dizaine d'années,
il abdiquait la direction dl'l parti libé-
ral et se voyait donner pour successeur
le marquis de Hartington, qui se sépare
de' lui aujourd'hui. Mais il a dû repren-
dre les rênes et ne trouve plus de lieu-
nant à qui il puisse les remettre.
Comme M. Thiers qui a fini par fon-
der la République après avoir si long-
temps combattu pour la monarchie par-
lementaire, M. Gladstone fait un nou-
veau pas vers la gauche. Après avoir été
conservateur, puis peelite, c'est-à-dire
à demi libéral,"puis franchement libéral,
il vient de passer au radicalisme. Car il
ne faut pas s'y tromper : c'est le parti
radical qui arrive maintenant aux af-
faires, et non le vieux parti whig; ce-
lui-ci appartient désormais à l'histoire.
M. Gladstone, qui a été son dernier
chef, est aussi le premier radical qui
reçoive la mission de former un cabi-
net.
Ce sont les affaires d'Irlande qui ont
été l'occasion, peut-être même la cause
de cette transformation. C'est en Irlande
qu'on a fait l'essai de l'abolition de
l'Eglise officielle et qu'on a commencé
à porter la main sur les institutions
consacrées par le temps. C'est en Ir-
lande que le principe de la propriété a
reçu les premières atteintes par le fait
d'une législation quelque peu révolu-
tionnaire. Il a fallu les réclamations
passionnées et les tentatives violentes
des Irlandais pour apprendre aux hom-
mes d'Etat anglais que les vieux prin-
cipes doivent parfois plier devant la né-
cessité de rétablir la paix sociale et de
réparer de vieilles injustices.
Après avoir reconnu que le droit de
propriété n'est pas absolument inviola-
ble, M. Gladstone et ses amis ont été
amenés à se demander si l'organisation
de la propriété en Angleterre même n'est
pas surannée, s'il n'y a pas lieu d'entre-
prendre pour le soulagement des classes
laborieuses de ce pays quelque réforme
analogue à celle qu'on essayait en Ir-
lande. L'amendement dont l'adoption a
renversé le ministère Salisbury était un
amendement à tendance socialiste, et
M. Gladstone, dans le discours par le-
quel il se posait en candidat au pouvoir,
déclarait qu'il ne repoussait pas d'avance
toute idée d'expropriation. Il s'agit de
donner, dans certaines proportions et
par l'intervention de l'Etat, la terre au
paysan. On n'a pas présenté de propo-
sition ferme; les desseins mis en avant
sont encore vagues, mais le sens de
l'évolution accomplie est assez clair.
M. Gladstone, en prenant le pouvoir,
s'engage à résoudre la question irlan-
daise au gré des autonomistes et la
question agraire au gré des démo-
crates avancés de l'Angleterre.
Nous disions l'autre jour que le triom-
phe de lord Salisbury exposerait les
Anglais à une guerre acharnée de la
part des Irlandais ; sa défaite expose la
grande propriété britannique à un dé-
membrement légal. Tandis que le sol
est soumis chez nous à une division qui
paraît excessive dans certaines cQn-
trées, l'Angleterre a mis des siècles à
supprimer la petite propriété rurale.
La classe moyenne agricole, si impor-
tante au moyen âge, a disparu peu à
peu; l'aristocratie a conquis la terre,
et ne s'en est plus dessaisie. En France
la population des campagnes est natu-
rellement conservatrice, du moins en ce
qui concerne la propriété; en Angle-
terre, elle se laisse aisément séduire par
les idées de partage qui ont si peu de
succès de ce côté du détroit. Dans beau-
coup de comtés, le mot d'ordre des élec-
tions a été celui-ci : «Trois acres et une
vache »
L'aristocratie anglaise, qui a au moins
le mérite de prévoir le danger et de
chercher à le détourner par des pallia-
tifs habiles, a reconnu combien il serait
utile de rendre la propriété plus acces-
sible au paysan. Le ministère conserva-
teur lui-même avait présenté des projets
de loi tendant à supprimer les obstacles
qui immobilisent la possession du sol
dans les mêmes familles, et il s'est formé
des associations conservatrices pour
donner aux travailleurs agricoles des
maisons et des jardins. Mais la démo-
cratie rurale ne se contente pas d'une
réforme lente et partielle ; elle aime
mieux réclamer l'intervention de l'Etat
que de compter sur les efforts des phi-
lanthropes ; elle rêve sinon la confisca-
tion, du moins l'expropriation des grands
domaines et leur division forcée, et
c'est en repoussant énergiquement une
telle solution que le cabinet Salisbury
vient de succomber.
On voit combien la situation est gra-
ve, de quelle tâche redoutable M. Glad-
stone sera chargé. Il est douteux qu'il
trouve dans la Chambre des communes
une majorité fidèle, et plus douteux en-
core qu'il obtienne l'appui de la cou-
ronne, dont l'influence est encore as-
sez grande pour qu'un ministre ne puisse
s'en passer quand les partis se balan-
cent. Peut-être, cependant, se flatte-t-il
de prouver à ses concitoyens la néces-
sité de résoudre la question irlandaise
et la question agraire par des moyens
radicaux, mais pacifiques; peut-être
aussi envisage-t-il sans terreur la pers-
pective d'une dissolution et d'une lutte
électorale que le radicalisme affrontera
à visage découvert. Rien n'effraie ce
hardi et vigoureux vieillard. Quoi qu'il
en soit, l'Angleterre traverse une crise
dont le spectacle sera pour nous aussi
instructif qu'intéressant. Sur ce pays
où les vieilles institutions semblaient
indestructibles, un vent de révolution
vient de se lever, et, ce qui est peut-
être plus surprenant encore, l'agitation
profonde des esprits n'a nullement
troublé jusqu'ici l'ordre matériel. On ne
saurait se préparer plus tranquillement
aux destructions les plus radicales,
cft
Nous donnons plus loin la liste des
candidats au conseil municipal qui se
présentent aujourd'hui au suffrage des
Parisiens.
Il faut faire d'abord une réflexion
qui n'est pas agréable pour notre parti.
Sauf de rares et courageuses excep-
tions, les républicains modérés ou de
gouvernement qui auraient pu, par leur
nom, leur situation, leur influence, lut-
ter contre les radicaux-socialistes, se
sont dérobés à la lutte.
Nous le regrettons profondément.
Ceci dit, nous ne saurions trop re-
commander à nos lecteurs de voter pour
les candidats qui représentent nos idées
et les leurs, sans s'inquiéter des chan-
ces du scrutin qui peut avoir des sur-
prises heureuses, sans se réserver non
plus pour le second tour, car cette ré-
serve peut faire arriver les premiers nos
adversaires ou nos dissidents, ce qui
est .toujours une force.
Nous commandons donc M. Gaston
Carie pour le quartier du Val-de-Grâce.
Directeur d'un jauw ai scellent, profon-
dément attaché à la dQratie qu'il
sert depuis qu'il a l'âge d'Aou:a.we, ,
cien officier de 1870-74, membre du
syndicat de la presse, ayant la connais-
sance et la pratiqué des affaires on
même tem'psq'UJI carrière politique
irréprochable,'ll.*ÔSston Carie serait un
excellent conseiller" et les électeurs fe-
xaMtot un acte de sagesse et de bonne
pol~ i v j
Ailleurs, nos candidats sont les répu-
blicains modérés ou radicaux, qu'on doit
préférer aux socialistes.
Là où aucun républicain non socia-
liste ne se présente, il nous paraît que
les électeurs sont libres de s'abstenir
ou de choisir le moins mauvais des can-
didats. Mais, encore une fois, nous som-
mes attristés de voir la lutte désertée.
H. F.
*
ÉLECTIONS MUNICIPALES
LISTE DES CANDIDATS
CINQUIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier du Val-de-Grâce
MM. Gaston Carie, directeur politique et
rédacteur en chef du journal la
Paix, républicain.
E. de Létoile, avocat, radical-socia-
liste.
Bocquet, radical-socialiste.
Courtoux, socialiste possibiliste.
Desfarges, collectiviste - révolution-
tionnaire.
Lampué, radical-socialiste.
.,,P'¡-,ODfSs;,¡:,. ,
Quartier du Gros-Caillou
MM. Lefort, négociant, républicain indé-
., pendant.
Arsène Lopin, radical-socialiste.
A. Mayer, candidat ouvrier.
Deville, avocat, réactionnaire.
ï ONZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier de la Folie-Méricourt
MM. Benoit-Lévy, républicain.
Paul Boussard, radical.
Lefebvre-Roncier, radical-socialiste.
Dejeante, candidat ouvrier.
Andrieux, socialiste.
Quartier de la Roquette
MM. Garnier, républicain radical.
Charles Longuet., radical-socialiste.
J. Allemane, candidat ouvrier.
Ponchet, révolutionnaire.
TREIZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier de la Salpêtrwre
MM. Moranes, républicain.
Hovelacque, radical-socialiste.
Rollin, candidat ouvrier.
Robelet, révolutionnaire.
QUATORZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier Montparnasse
MM. Emile Richard, radical-socialiste.
Albert Pétrot, radical-socialiste.
Saint-Martin, candidat ouvrier.
Blanck, révolutionnaire.
QUINZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier de Grenelle
MM. Bonnel, républicain radical.
Alphonse Humbert, radical-socia-
liste.
Chauvière, révolutionnaire.
SIEZIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier des Bassins
MM. Davrillé des Essarts, républicain
conservateur.
Jacques de Bouteiller, radical-socia-
liste. ,, ', ,.
Longé, candiçl&t ouvrier
Quartier de la Muette
Me. Léon Donnât, radical-socialiste.
Crochart, radical.
Ch. André, candidat Quvrier.
Aclocque, réactionnaire.
DIX-HUITIÈME ARRONDISSEMENT
Quartier Clignancourt
MM. Henri Mager, républicain.
Jaclard, radical-socialiste.
Joffrin, candidat ouvrier.
G. Crépin, révolutionnaire.
Laizé, réactionnaire.
LA JOURNEE DE PARIS
M. GRÉVY. — Le voyage du président de
la République à Cannes, que l'on avait an-
noncé hier, n'aura pas lieu.
m
* *
CHASSE A MARLY. — Grande chasse
hier, dans les tirés de Marly, par M. Jules
Grévy et quelques invités,
Au cours de la chasse, des conscrits, qui
venaient à Marly pour le tirage au sort, ayant
appris la promenade de M. Grévy, sont allés
à sa rencontre et la fanfare de Noisy-Ie-Roi a
donné une anbade au président de la Hépu-
blique.
Pour reconnaître cette attention, le prési-
dent de la République a fait donner une cin-
quantaine de pièces de gibier aux musi-
ciens.
*
UN INCIDENT A LA SORBONNE. - Si
le fait qu'on raconte et qui se serait produit
ces jours derniers, aux cours institués à la
Sorbonnp ppur les jeunes filles, est vrai, il
faut avouer qu'il y a eu ià np manque de tact
absolu.
Le professeur étudiait Victor Hugo et son
œuvre. Après une critique d'une grande sé-
vérité, il en vint à parler du caractère même
du grand poète et l'accusa de s'être aban-
donné à des instincts haineux et vindicatifs
en écrivant des livres tels que les Châtiments
et Napoléon le Petit.
Or parmi les jeunes filles qui l'écoutaient
se trouvait Jeanne Hugo.
On conçoit aisément à quelle douloureuse
émotion elle était en proie.
L'auteur de cette sortie connaissait-il la
présence de la jeune fille ?
«
* *
RÉFORMES A L'ADMINISTRATION DES
BEAUX-ARTS. — Deux bureaux sont sup-
primés à la direction des beaux-arts : le bu-
reau des musées et expositions et le bureau
des manufactures nationales. Les musées
sont rattachés au bureau de l'enseignement,
et les expositions ainsi que les manufactures
au bureau des travaux d'art.
Au musée du Louvre, le département de la
peinture et celui des dessins sont réunis en
un seul. Cet important service est confié à M.
de Tauzia, déjà conservateur des dessins, et
qui prend le titre de conservateur du dépar-
tement de la peinture et des dessins.
M. Georges Lafenestre prend le poste de
conservateur-adjoint de ce même départe-
ment et se trouve chargé, en outre, d'une
chaire à l'Ecole du Louvre.
Le département des antiquités orientales
est augmenté de la section de la céramique
antique et garde à sa tête M. Heuzey.
En perdant la section de la céramique anti-
que, le département des antiquités grecques
et romaines se transforme en département
de la sculpture grecque et romaine, avec M.
Héron de Villefosse, qui succède dans les
fonctions de conservateur à M.Bavaisson-Mol-
lien, mis à la retraite ; M. Charles Ravaisson
devient conservateur-adjoint.
«
*
- « SAPHO » A LONDRES. — Sapko ne sera
pas représenté à Londres.
Lord Chamberlain vient de refuser à M.
Mayer l'autorisation de monter cet ouvrage
que l'on trouve immoral de l'autre côté du
détroit.
Les armes d'Angleterre portent la devise :
« Honni soit qui mal y pense. »
« Sauvons les apparences », devra la rem-
placer!
Pt
LE MONUMENT DE LA DÉFENSE NA-
TiUNALE. — Le ministre de la marine et
des colonies vient d'adresser au général Jean-
niugros, président du comité du monument
de la Défense nationale, la somme de mille
huit cent soixante-quatre francs cinquante-
cinq centimes, provenant de nouvelles sous-
criptions des officiers, sous-officiers, soldats
et marins.
Citons aussi un versement de deux cent
quarante-six francs quarante centimes des
postes et télégraphes de l'Algérie pour cette
œuvre patriotique.
3T
s i»
LA « PATRIE » ET LA DYNAMITE. —
La Patrie a le petit mot pour rire.
« Parisiens, réjouissez-vous ! » s'écrie-t-
elle.
Suit cette petite note :
« La Petite République française annonce
que le monument de Gambetta pourra être
inauguré le 14 juillet 1887.
» Pourvu que. les dynamitards ne se met-
tent pas de la fête et ne mêlent pas aux
explosions de joie des opportunistes des
explosions d'un autre genre !. »
Quelle délicate plaisanterie!
Il
-» «
LES DROITS D'AUTEUR EN BELGIQUE.
- Voici la conclusion du rapport de la sec-
tion centrale de la Chambre belge qui a exa-
miné les amendements introduits par le Sénat
dans le projet de loi sur le droit d'auteur :
« La section centrale, à l'unanimité de ses
membres, émet le vœu de voir la Chambre
ratifier le projet de loi qui lui est soumis et
ne pas retarder davantage par un nouveau
renvoi au Sénat, la promulgation d'une loi
que la Belgique artistique et lettrée n'attend
que depuis trop longtemps et qui a reçu l'as-
sentiment de la plupart des jurisconsultes. »
JACQUES RAFFEY.
——————
LE PARLEMENT
————— f
COURRIER DU SENT
Paris, le 30 janvier.
M. de Ravignan est venu signaler à la
tribune du Sénat un article publié par un
journal républicain des Landes, à propos
des désordres deDecazeville, où le meurtre
de M. Watrin est approuvé.
M. Demôle n'a pas cherché à éluder la
question.. Il a répondu qu'il appréciait
comme M. de Ravignan le fond et la forme
de l'article, mais que néanmoins il ne croit
pas qu'il y ait lieu de le poursuivre, puis-
qu'on n'a Das poursuivi les iournanx réac-
tionnaires des départements qui ont eu
l'infamie d'imprimer d'odieux libelles con-
tre la République. Le journal républicain,
ajoute-t-il, a eu le plus grand tort de faire
appel aux fourches, mais Y Avant-Garde
et les autres feuilles monarchistes des
Landes ne sopt ~ag rnç.iss coupa'biés en
demandant qu'on eh finisse en février avec
les républicains, « parce que c'est l'époque
où l'on tue les porcs et où l'on fait du
boudin ».
Une phrase inaihtsufeuse de M. de Ravi-
gnan vatit au sénateurde la Droite un rappel
à l'ordre, et la majorité, sur la proposi-
tion de M. de Bozérian, a voté, par$ £ £ voix
contre 6(\ 4D ordre du jour approuvant
epliHemenl, en termes absolus, la ré-
ponse du garde des sceaux.
L'incident clos, le Sénat a repris l'exa-
men de la loi sur l'enseignement. primaire.
Il a été décidé que les instituteurs ad-
joints ne pourront avoir moins de dix-huit
ans, et les adjointes moins de dix-sepi ;
qu'il se dans la toi des dispesi-
tions spéciales pour l'administration des
écoles de hameaux ; qu'il n'y aura plus
d'auxiliaire; que les élèves internes paie-
ront une redevance à la commune ; enllij,
que le conseil départemental décidera de
la nécessité de créer des écoles dans les
communes et de leur nombre.
Les articles suivants seront discutés
mardi.
A. LANDRIS.
LA QUERRE
HÉSITATIONS DE LA GRECE
On a cru un instant qu'un revirement
s'était produit en Grèce et que le cabinet
hellénique avait résolu de déférer aux
vœux de l'Europe. Cette nouvelle a été ac-
cueillie avec faveur : elle était vraisembla-
ble. Elle n'était pas exacte.
La Gazette officielle d'Athènes a publié
un supplément extraordinaire qui dément
cette information.
La note officielle ajoute « que le cabinet
grec n'a rien fait de nature à motiver ce
bruit ».
Il est vrai que le gouvernement du roi
Georges n'a pas encore répondu à la note
collective des puissances ; mais il est non
moins vrai que l'attitude nettement hostile
du cabinet Salisbury avait vivement ému
M. Delyannis dt l'avait tout au moins rendu
indécis, ce qui expliquerait suffisamment
le retard apporté par le gouvernement hel-
lénique à l'envoi de sa réponse aux puis-
sances.
Il est assez vraisemblable que le renver-
sement du cabinet présidé par lord Salis-
bury et le retour probable d'abord, certain
aujourd'hui, de M. Gladstone aux affaires
ont exercé une influence décisive sur les
résolutions de M. Delyannis. Les senti-
ments philhèllènes de M. Gladstone sont
connus ; de tout temps il les a hautement
manifestés. fies jours-ci, — c'était avant le
renversement du cabinet anglais, -il pro-
diguait à la Grèce les paroles de sympa-
thie. Toutefois il ne faut pas oublier qu'à
ces témoignages de bienveillance se mê-
laient des conseils de prudence et de mo-
dération.
L'entrée de M. Gladstone aux affaires
a-t-elle la signification que le gouvernement
hellénique lui prête ? C'est ce que l'avenir
dira.
A l'heure actuelle, on ne sait qu'une
chose : les ordres donnés à l'escadre an-
glaise n'ont pas été rapportés. On affirme
même que les flottes de quelques puissan-
ces ont rendez-vous aujourd'hui dans la
baie de Suda, en Crète.
Enfin on annonce aussi que le roi Geor..
ges, fatigué de la situation qui lui est faite,
effrayé de la responsabilité que lui créent
les événements, songerait à quitter lepçp
voir.
Que valent toutes ces nouvelles un eu
contradictoires ? Nous le saurgr;d bientôt
L. H.
_,._-- _-. ---
Petites Chroniques
L'autre jour, à l'Opéra, on a essayé de « re-
constituer » le théâtre antique et le théâtre
du moyen âge. Cette tentative n'a pas donné
tous les heureux résultats qu'on espérait Elle
est à renouveler pour les lettrés. Ces recons-
titutions sont toujours d'une réussite bien
hasardeuse. Et peut-être vaudrait-il mieux
s en abstenir.
l'OUS avons un théâtre français quI doit
nous toucher plus que le théâtre gl'(),ô' et ro-
main, qui n'est pas connu et dont l'a science
n'est pas difficile à acquérir. Nous savons re-
lativement peu de chose sur les comédiens,
sur l'administration de l'Opéra et de la Comédie
en France. Les œuvres qu'ils interprétaient
sont d arg les mains de tous les collégiens.
Mais eux, comment vivaient-ils? quels étaient
leurs rapports avec le public et avec le pou-
voir ? Voilà ce qu'il gérait bien intéressant de
connaître. Aucun ouvrage n'a jusqu'tci traité
do cette matière. Il est vrai que le seul ou-
vrage à faire était un livre de documenta. 0.\
les documents manquaient, croyait-on 0n les
disait détruits depuis 1871 par lea incendies
de la Commune.
Un de nos amis, Rî, Aîbln Rousselet, érudit
sagace et chercheur patient, a découvert aux
archiver 3e l'Assistance publique et, grâce à
l'obligeance de MM. Monval et Nuitter, aux
archives de la Comédie-Française et de l'Opéra,
les documents qu'on supposait anéantis.
M. Housselet a pris copie dans ces archives
de tous Jes documents qui peuvent servir à
l'histoire du théâtre depuis 1677 jusqu'à 1791
Dans quelques mois, il publiera le résultat de
ses longue. recherches : Recueil de Jlièe-es
inédites sur le droit des pauvres et suites rede-
vance* de l'Opéra. Notre ami, qu\*ous a com-
muniqué, son travail, a bien yeulu nous per-
mettre de commettre à SQn détrimnt quelque
larcins.
Saviez-YQus qu'en 1788 on jout moom à
Paris des Mystères ? La supplique de la d ame
Patrat au comité de l'Opéra nous IXnnrjend
Lisez la pétition do cette brave dîvrne Stà
en une dévotion qui dut bion ainnsei ies ad-
ministrateurs du théâtre des danseuses:
« Messieurs du comité de l'Académie
royale de musique,
» C'est avec la plus profond respect que la
dame 1 atrat» ires infirme dès longtemps et
chargée de plusieurs jeunes enfants qu'elle a
élevés et instruits dans la doctrine de Dieu
vient ici implorer voi?ô faveur : elle a eu
l'honneur d obterâï du grand-prieuré du Tem-
ple, ûncC\t¡ Miteux par sa constitution, une
simple permission, pour le soulagement de sa
petite famille, de faire N:citer avec action par
ses enfants, et quelques adjoints seulement,
toutes les leies et dimanches de l'année, dans
une loge sainte établie dans les marais du
Temple, la passion de I\otre-Seigueur Jésus-
Christ et la naissance de Dieu dans sa crèche.
suivies ae maints traits respectables de l'Ecri-
ture-Sainte de l'Ancien Testament, JoseDh
vtnau par ses frères, Goliath et David, la
conversation de Joh sur son fumier, le juge-
ment de Salftiaon, la Samaritaine, la résur-
rection vie Lazare, la chasto Suzanne, etc.,
tous tableaux pieux exécutés par l'action des
enfants accompagnés de leurs petits cantiques
saints, pour okaater la gloire du Seigneur-
La slJmnte, quoique autorisée par le privi-
lège du Tempie pour ses habitants, vient aux
pieds de 1 Académie royale de musique ap-
!.)Orte\, vc soumission la rétribution de son
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