Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1885-04-29
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 29 avril 1885 29 avril 1885
Description : 1885/04/29 (A15,N4862). 1885/04/29 (A15,N4862).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Quinzième année. — No 48622 Prix du numéro à Paris : 15 centimes - Départements : 20 centimes Mercredi 29 Avril 1885
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Hongrois. 76 1/2.
BULLETIN
il résulte des déclarations que M. Glad-
stone a faites à la Chambre des commu-
nes que le gouvernement anglais persiste
à réclamer une enquête sur l'incident du
30 mars. Sur ce terrain, une entente paraît
impossible entre les cabinets de Londres
et de Saint-Pétersbourg. On assure que les
dernières propositions anglaises demande-
raient de soumettre le différend à un ar-
bitrage. Ces propositions ne sont parve-
nues à Saint-Pétersbourg qu'hier au plus
tôt. La réponse de la Russie ne sera donc
connue que dans quelques jours. Au cas
où cette réponse serait négative, sir Edward
Thornton serait très probablement rappelé
aussitôt.
Les déclarations de M. Gladstone sont
commentées et approuvées en général par
la presse anglaise.
Le Standard, en parlant du discours de
M. Gladstone, dit que l'orateur s'est mis
complètement à la hauteur de la situation
quand il a invoqué de la nécessité de faire
des préparatifs.
Le Standard ajoute :
« Quant à l'objet précis des armements
pour lesquels le premier ministre de-
mande une somme aussi élevée, nous ne
sommes guère plus éclairés qu'aupara-
vant. Pour parler clairement, on ne nous
a pas dit ce qui a été demandé à la Russie,
ni comment on se propose de mettre cette
puissance à la raison si elle refuse obsti-
nément de satisfaire à nos réclamations. »
Le Daily Telegraph s'exprime ainsi :
« Ce discours est, de l'avis unanime, un
magnifique morceau d'éloquence parle-
mentaire ; quant à l'effet moral de parle-
mentaire; quant à l'effet moral de l'appel
au patriotisme de la Chambre fait par M.
Gladstone, il suffit pour en juger de dire
que la demande de onze millions de livres
a été votée immédiatement sans mi mot
de discussion. Ce fait est d'autant plus re-
marquable que les conservateurs s'étaient
préparés à demander l'ajournement du dé-
bat. »
Voici l'appréciation du Times :
« L'unanimité avec laquelle les crédits
ont été votés hier affirmera la situation du
gouvernement dans les négociations ac-
tuelles et prouvera au monde que, si l'An-
gleterre est forcée à la guerre, elle ne man-
quera ni d'énergie ni de ressources. »
Dans les cercles diplomatiques, on dis-
cute quelle sera l'altitude de la Turquie
au cas d'une guerre anglo-russe.
Trois officiers allemands, Galty-Pacha,
Reston-Pacha et Starkc-Pacha, ont reçu
l'ordre de faire une inspection minutieuse
des travaux de défense des Dardanelles, et
ensuite de proposer la construction des
nouveaux travaux qu'ils jugeront utiles.
Le gouvernement turc a demandé vingt
mortiers à la maison Krupp pour armer
ces ouvrages.
L'état dé défense actuel des Dardanelles
doit d'ailleurs laisser peu à désirer.
Bien que cette nouvelle paraisse de na-
ture à confirmer l'hypothèse que la Tur-
quie garderait une sincère et stricte neu-
tralité, l'opinion qui prévaut est que la
Turquie laissera, le cas échéant, le libre
passage des Dardanelles à la flotte an-
glaise. La Russie, de son côté, rétablirait
la course contre les navires anglais.
A la Chambre des communes, hier, M.
Gladstone a dit que la Russie n'a pas fait
de représentations au gouvernement an-
glais relativement à l'occupation de Port-
Hamilton.
Le premier ministre a dit aussi que le
gouvernement du tzar n'a pas retiré son
engagement de ne pas occuper Hérat, et
enfin que le gouvernement anglais n'a
reçu aucune confirmation d'une prétendue
rencontre entre les Russes et les Afghans.
Lord Fitz-Maurice a déclaré n'être pas
en mesure, relativement à la question du
Bosphore égyptien, de donner d'autres in-
formations que celles qu'il a données hier.
La Chambre des lords a adopté en troi-
sième lecture le bill de garantie de l'em-
prunt égyptien.
La Chambre des représentants belges a
adopté à l'unanimité le projet de loi auto-
risant le roi à devenir souverain du Congo.
La nouvelle d'une rencontre entre les
métis canadiens et les troupes anglaises,
où Riel aurait été défait, est démentie.
QUESTION DU JOUR
Les responsabilités
La guerre qui est sur le point d'écla-
ter entre les Anglais et les Russes prou-
, vera une fois de plus combien il est faux
que le progrès de la civilisation rende
plus rares et plus difficiles ces grandes
commotions qui mettent deux peuples
aux prises. Le motif qui aura provoqué
cette lutte sanglante et coûteuse peut
être très sérieux, mais il n'est guère
palpable, et il appartient presque en-
tièrement à l'ordre moral. Deux empi-
res, qui possèdent à eux deux à peu
près le tiers de la surface continentale
du globe et le tiers du genre humain,
vont se heurter à propos de quelques
lieues carrées de terrain presque dé-
ssert, due la Russie revendicrue pour
elle-même et que l'Angleterre consi-
dère comme appartenant à son allié
l'émir d'Afghanistan.
Le territoire en litige n'a que fort
peu de valeur, si ce n'est au point de
vue d'une guerre future; si donc on se
bat en ce moment, ce sera dans la
crainte de se battre plus tard dans des
conditions un peu moins bonnes. Les
Anglais vont au-devant du plus terrible
fléau parce qu'ils ne sont pas sûrs d'y
échapper dans quelques années. Il sem-
ble parfois que la prévoyance ait été
donnée aux hommes non seulement
pour qu'ils souffrent des maux à venir
presque autant que des maux présents,
mais aussi pour qu'ils devancent l'heure
fixée par les destins. Si nos voisins
étaient des barbares, si leurs notions
géographiques étaient moins précises,
leurs idées politiques moins raffinées,
ils se soucieraient médiocrement des
conquêtes que les cosaques font aux dé-
pens des Afghans, et ils attendraient
plus tranquillement dans leur propre
domaine une invasion aussi probléma-
tique.
Nous allons donc assister à ce phé-
nomène étrange : une guerre de pré-
caution qui est une suprême impru-
dence. L'Angleterre exposera son em-
pire des Indes à un péril immédiat pour
le sauver d'un péril relativement éloi-
gné. Il est vrai qu'une question d'hon-
neur semble être engagée de part et
d'autre; mais ici encore nous voyons
que les bienfaits de la civilisation se
paient cher, et que le progrès est une
médaille qui a son envers. Car les inci-
dents qui provoquent ce conflit auraient
eu infiniment moins de gravité sans le
merveilleux développement de la presse
et du télégraphe, ces deux conquêtes
de la science, ces deux gloires de notre
siècle.
A Pétersbourg comme à Londres, les
gouvernements sont pacifiques : c'est
l'opinion publique qui est belliqueuse.
M. Gladstone est un philanthrope que
ses concitoyens ont porté au pouvoir
parce qu'ils étaient fatigués de la politi-
que entreprenante et querelleuse de
lord Beaconsfield. Alexandre III est un
souverain d'un tempérament froid, qui
a toujours protesté de son zèle pour le
maintien de la paix européenne et
qui a formé avec ses deux plus puissants
voisins une alliance étroite, dans le but
déclaré de préserver le monde des
maux de la guerre. Les deux familles
qui règnent en Angleterre et en Russie
ont consacré par un mariage les senti-
ments amicaux qu'elles se flattaient
d'éprouver l'une pour l'autre, et les in-
térêts qu'un conflit peut compromettre
ont cent fois plus d'importance que
l'objet du litige.
Mais les deux peuples ont pris feu,
parce que le procès, au lieu de se plai-
der dans le silence des chancelleries,
a été sur-le-champ porté devant le pu-
blic. En tout temps il a été facile aux
princes et aux ministres qui voulaient la
guerre d'en trouver l'occasion ; ce
n'est que de nos jours que les princes,
même absolus, et les ministres, même
tout-puissants, peuvent être entraînés,
malgré leur volonté, à déchaîner la tem-
pête. Dès que le différend éclate, les
journaux s'en emparent ; ils crain-
draient de donner une médiocre idée de
leur patriotisme s'ils ne soutenaient les
droits de leur pays avec une vigueur et
une fierté dont un diplomate rougirait.
Mais les diplomates font de vains efforts
pour arranger les choses : que sont
leurs discrets entretiens à côté des dis-
cussions tumultueuses de la presse?
Quand deux hommes se disputent,
leur querelle est d'autant plus violente
qu'il y a plus de témoins, et de témoins
qui se mêlent au débat. Dans la querelle
de deux gouvernements, il y a des mil-
lions de témoins passionnés, irrespon-
sables et bruyants, sans compter les
voisins malveillants qui ricanent. Aussi
la presse, qui est un instrument de li-
berté, n'est-elle pas, tant s'en faut, un
instrument de paix ; pour une guerre
qu'elle empêchera, il en est dix qu'elle
rendra inévitables.
Le télégraphe est peut-être encore
plus dangereux, car il rend les peuples
nerveux, quinteux, irritables. L'impa-
tience avec laquelle le public attend les
nouvelles fait naître et circuler mille
rumeurs qui donnent et entretiennent la
fièvre. Si l'un des deux gouvernements
envoie porter à l'autre des paroles de
conciliation, le messager n'arrivera pas
avant que sa mission ait été annoncée,
commentée, défigurée, stérilisée. Le
premier correspondant venu, un igno-
rant, un sot, un méchant, peut lancer de
n'importe où une dépêche qui mettra le
feu aux poudres. Sur un faux rensei-
gnement, on croit à une rupture ; on
s'habitue à l'idée de la lutte ; on ha-
sarde quelques fanfaronnades patrioti-
ques ; on fait des projets d'alliance et
des plans de campagne ; on se grise
tant qu'il serait presque ridicule de re-
culer , même quand on reconnaîtrait
qu'il n'y avait pas de motifs suffisants
pour s'avancer ainsi.
Nous espérons encore que cette
guerre sera évitée. Si elle éclate, on
pourra affirmer qu'elle est due pour un
dixième a la rivalité des deux cabinets
et pour neuf dixièmes à la passion des
deux peuples, échauffés par la presse,
énervés par le télégraphe, poussés par
une pluie d'articles et de dépêches à un
degré de surexcitation où nos pères ne
seraient jamais arrivés pour des griefs
aussi discutables. Ce ne sont plus les
hommes d'Etat qui sont responsables de
ces grandes catastrophes : ce sont les
nations elles-mêmes.
$
L'ABUS DES PROMESSES
Avant-hier, un élève du lycée Saint-
Louis descendait le boulevard Saint-Mi-
chel en interpellant les passants et en dé-
clamant. Ce pauvre petit potache, qui se
préparait aux examens de l'Ecole polytech-
nique , s'était tellement surmené qu'il
en avait la cervelle à l'envers et qu'il
était devenu complètement fou.
Il y a, en ce moment, une foule d'autres
malheureux qui se surmènent autant que
l'infortuné candidat à Polytechnique ; ce
sont les futurs candidats aux prochaines
élections. Beaucoup de ces potaches de la
politique repassent avec fièvre l'immense
programme auquel les intransigeants ajou-
tent sans cesse quelque nouvel article.
L'Extrême-Gauche n'ignore pas que , plus
un programme est compliqué, moins on
est tenu de l'avoir approfondi. L'idéal du
parfait déclamateur est de faire une si
longue énumération de réformes à accom-
plir que cette énumération suffise à occu-
per toute la durée d'une réunion publique.
Combien de candidats aux Ecoles du gou-
vernement voudraient pouvoir remplacer
l'étude des matières de l'enseignement
par une simple récitation du programme
d'examen ? C'est à ce but que tendent les
républicains « avancés », qui promettent
une réforme de la société toute entière et
dont la profession de foi est si étendue
qu'ils n'ont jamais le temps matériel de la
développer, ce qu'ils seraient d'ailleurs ab-
solument incapables de faire sans dé-
montrer qu'ils ne comprennent pas un
mot à ce qu'ils réclament avec tant de feu.
Vous qui, aux élections prochaines, vou-
lez être des candidats sérieux, évitez les
programmes compliqués, les professions
de foi luxuriantes, les accumulations de
promesses en l'air. Laissez aux charlatans
le triste soin d'étourdir leur auditoire en
lui promettant un remaniement général
de la société contemporaine, une réforme
complète de la magistrature, du clergé, de
l'armée, du Code, des habitudes et des
mœurs. Les députés qui ont le mieux
tenu leurs promesses, qui ont été les plus
laborieux, les plus utiles, sont ceux qui
se sont montrés les plus réservés lors de
la dernière période électorale. Il n'est pas
nécessaire de tout savoir pour être un bon
député ; sans cela, qui pourrait l'être ?
L'étude complète, sérieuse, de quelques-
unes des grandes questions dont dépend
l'avenir de la France, comme la question
économique, comme la question finan-
cière, comme la question de l'armée, suf-
fit à qui veut mettre réellement ses capa-
cités au service du pays.
Il n'y a pas d'hommes possédant des
connaissances universelles. On peut avoir
une teinture de toutes choses. On peut,
avec quelque expérience et après certaines
recherches, parler agréablement sur n'im-
porte quel sujet. C'est ce que font chaque
jour quelques journalistes. Mais ce qui
manque le plus dans les assemblées, ce
sout les hommes spéciaux qui ont consa-
cré à l'étude d'une question une partie
de leur vie et dont le savoir fait autorité.
On en a la preuve dans les discussions
longues, confuses, déclamatoires, aux-
quelles le Parlement, et surtout la Cham-
bre, nous a fait si souvent assister. Tel
projet de loi qui pourrait être discuté en
une heure occupe plusieurs séances et
même parfois traîne pendant des années.
Tâchons donc, puisque la loi électorale
comporte cette fameuse adjonction des ca-
pacités pour laquelle on a lutté si long-
temps, de ne pas élire que des rhéteurs et
des incapables supercoquentieux. N'im-
posons pas aux candidats des programmes
dont l'étude les rende fous, comme lè pe-
tit potache de Saint-Louis. On a dit assez
légèrement de la vie qu'il fallait qu'elle fût
courte et bonne. Cette formule convient à
une profession de foi, car la durée du man-
dat électoral est courte et il n'est de bonne
réforme que celle qui est faite par des
hommes qui l'ont mûrement étudiée.
P. F.
NOUVELLES PARLEMENTAIRES
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
La commission du budget
La commission du budget s'est réunie hier,
à trois heures, sous la présidence de M. Rou-
vierv
Au début de la séance, M. Jules Roche, rap-
porteur , général, a rendu compte de l'entre-
vue qu'il avait eue, la veille, avec M. Sadi
Carnot, ministre des finances.
M. Sadi-Carnot a déclaré qu'il acceptait le
projet de M. Tirard ; il a demandé seulement
jusqu'à lundi prochain pour faire savoir à la
commission le jour où il pourra se présenter
devant elle.
Le ministre des finances veut, en effet, étu-
dier auparavant les quelques modifications
qu'il croit indispensable d'apporter au projet
de M. Tirard.
M. Sadi Carnot a ajouté qu'il était absolu-
ment opposé à tout emprunt et à tout impôt
nouveau.
Après cette communication, M. Viette a
donné connaissance à la commission de son
rapport sur le budget de l'agriculture.
Le rapporteur ne propose aucune augmen-
tation ni aucune diminution des crédits de-
mandés par le gouvernement ; il se borne à
indiquer uae répartition qui lui paraît meil-
leure. Les principales modifications qu'il pro-
pose sont les suivantes :
1° Création d'un institut agronomique qui
,serait installé sur l'emplacement de l'an-
cienne Ecole de pharmacie. Une somme de 1
million étant nécessaire pour cette création,
M. Viette propose de prélever 500,000 francs
en deux annuités de 250,000 francs chacune
sur le crédit relatif au reboisement des mon-
tagnes. Les autres 500,000 francs seraient
empruntés au crédit relatif aux bâtiments
civils.
20 Création d'unè double caisse de retraite
pour les agents forestiers et pour les gardes
communaux. M. Viette pense que les pre-
miers doivent avoir une FetrànG équivalente
4 celle des gendarmes puisqu'ils sont tenus
comme eux au service militaire jusqu'à
soixante ans. Pour les seconds, une retraite
moins importante suffirait, mais elle n'en né-
cessiterait pas moins la fondation d'une caisse
avec un fonds de réserve. Une somme de
100,000 francs subviendrait aux dépenses de
ces deux opérations ; on pourrait la prendre
sur le crédit affecté à la destruction des
loups ;
3° Transformation complète de l'Ecole des
haras du Pin. M. Viette réclame la suppres-
sion des vingt-deux directeurs ou sous-direc-
teurs et leur remplacement par les vétérinai-
res attachés à" cette Ecole. En vertu des rè-
glements existants, les surveillants et pi-
queurs ne peuvent dépasser le grade de sous-
officier; M. Viette trouve que ce règlement
est peu démocratique et insiste en faveur de
l'organisation d'une Ecole destinée à préparer
des officiers de haras;
4° D'accord avec le ministre de l'instruc-
tion publique, M. Viette demande que dans
les écoles primaires une plus large place soit
donnée à l'enseignement technique agricole.
Il voudrait qu'au lieu de chercher à faire des
instituteurs on s'efforçât de faire des agri-
culteurs.
Sur la première modification proposée par
M. Viette, la commission a été d'avis qu'il ne
lui appartenait pas de prendre l'initiative de
la création d'un Institut agronomique. Si cette
création était réellement nécessaire, le gou-
vernement devrait en faire la proposition aux
Chambres.
En ce qui concerne les pensions de retraite
des agents forestiers et des gardes commu-
naux, la commission estime que cette ques-
tion sera étudiée plus à propos lors de la dis-
cussion de la loi générale sur les caisses de
retraite.
Relativement enfin aux autres propositions
dé M. Viette, la commission a décidé qu'avant
de statuer à leur égard elle entendrait M.
Hervé-Mangon, ministre de l'agriculture.
Dans sa séance d'hier, la commission du
budget n'a émis qu'un seul vote ferme : elle
a supprimé un crédit de 8,000 francs corres-
pondant à un poste d'inspecteur général des
forêts.
M. Viette se rendra, cette après-midi, chez
M. Hervé-Mangon pour savoir le jour où le
ministre de l'agriculture pourra se présenter
devant la commission.
L'IMPOT ET L'EMPRUNT
La vie parlementaire est recommencée ;
la commission du budget a repris ses tra-
vaux, et nous espérons ne plus avoir long-
temps à attendre la solution de divers
problèmes qui intéressent le monde des
affaires et l'équilibre de nos finances. Deux
grands mots ont été lancés: l'impôt et l'em-
prunt. Quel accueil trouveront-ils auprès
de nos gouvernants ? Le moment appro-
che, du moins, où il faudra discuter et
s'expliquer; et de ces discussions, de ces
explications, peut-être jaillira la lumière.
M. Clamageran, qui a naguère étonné la
France, sinon l'Europe, par son évasion
précipitée du ministère des finances, n'a
pas craint d'avouer que parmi ses fameux
projets un pour le moins était authenti-
que : celui de faire voter une surtaxe de
14 ou 15 francs sur l'alcool. Mais il s'est
défendu, d'autre part, d'avoir médité le
moindre emprunt. Cette terreur de l'em-
prunt, cette prédilection pour l'impôt,
sont-elles partagées par M. Sadi Carnot,
successeur du fugitif Clamaeeran ? L'ho-
norable ministre n'a pas encore ouvert la
bouche là-dessus. Nous serions surpris,
cependant, qu'il adoptât sans contrôle la
manière de voir de son prédécesseur.
Après tout, la situation de nos finances,
telle que l'établit le budget Tirard, pour
rait se passer de ressources supplémen-
taires, et n'impose pas l'urgence, la né-
cessité d'un emprunt ou de nouveaux im-
pôts. Nous parlions, l'autre jour, des
craintes manifestées par M. Ribot à propos
de la dette flottante, dont le découvert at-
teint près de douze cents millions. Voilà,
certes, un gros chiffre, capable d'alarmer
les esprits timorés, surtout si l'on songe
que les dépenses pour le service du Ton-
kin ne sont pas inscrites au budget, et
que c'est la dette flottante qui les sup-
porte. On aurait à répondre que les deux
cents millions votés récemment, sous le
coup de l'émotion produite par la malen-
contreuse dépêche de Brière de l'Isle, pour
faire face à des périls exagérés, ne seront
probablement pas employés ; quant aux
autres crédits qui pourraient être impu-
tés, dans le courant de l'année, sur cette
dette, on ne prévoit rien d'extraordinaire.
L'important sera de s'entendre sur le
compte des garanties d'intérêt à servir aux
Compagnies de chemins de fer ; M. Tirard
propose d'ouvrir un compte spécial et de
payer en bons du Trésor les avances aux
Compagnies. Est-ce la meilleure combi-
naison ? ne vaudrait-il pas mieux épar-
gner cette nouvelle charge à la dette flot-
tante ? Nous ne voulons pas, en tout cas,
nous exagérer le poids que doit représen-
ter ce compte spécial.
Tout bien examiné, il semble donc que
le budget de 1886 soit plus solide que cer-
tains pessimistes de profession ne le pré-
tendent, et qu'après avoir sagement me-
suré, suivant le précepte d'Horace, quid
ferre redisent, quid valeant humeri (Ho-
race est de bon conseil même pour les
financiers), il n'ait pas trop à redouter le
fardeau de la dette flottante.
Mais, répliquent les partisans de l'im-
pôt, dont M. Clamageran fut, hélas 1 le
messie éphémère, n'est-il pas temps enfin
d'établir un équilibre budgétaire normal
et définitif? Nous sommes hantés, depuis
le célèbre budget de M. Léon Say, par le
spectre du déficit. Débarrassez-nous de
cette obsession, de ces angoisses. Le ser-
vice colonial devient de plus en plus coû-
teux. Inscrivez au budget une bonne fois
cent millions par exemple de surtaxes,
de ressources nouvelles. Nous dormirons
tranquilles après. Trouveriez-vous que
notre sommeil fût acheté trop cher à ce
prix ?
Eh ! sans doute, nous tenons beaucoup
à notre repos ; nous serait-il impossible
pourtant, avec un peu de réflexion et de
sang-froid, de ne le demander qu'à nous-
mêmes ? Avez-yous regardé le tableau
du rendement des impôts, pendant le
premier trimestre de 1885? Conultez-e,
Il contient de quoi vous rassurer. Ce
trimes'rç, par rapport à. la période cor-
respondante de 1884, a donné, en chif-
fres ronds, une plus-value de deux mil-
lions, et, s'il y a moins-value par rapport
aux évaluations budgétaires, il est évident
que, grâce au relèvement ininterrompu
de notre prospérité intérieure, les chiffres
prévus pour l'ensemble de l'année seront
atteints, sinon dépassés.
La série des mauvaises années, des fai-
bles récoltes, des épidémies, des vaches
maigres et des déficits ne saurait durer
toujours. Nous commençons la série op-
posée. Est-ce le moment psychologique
pour créer de nouveaux impôts, surtout
lorsque le contribuable français, auquel
on répète tous les jours qu'il est le plus
lourdement imposé du monde, va devenir
électeur et renommer la Chambre ?
Négligeons, d'ailleurs, les raisons d'or-
dre contingent ; élevons-nous aux princi-
pes. Eh bien ! vous prétendez, par la con-
quête d'un vaste empire colonial, accroître
immensément la puissance et la prospé-
rité de la patrie ; l'œuvre accomplie déjà
est considérable ; pour la consolider et la
poursuivre, il faut de grandes ressources.
A qui les demander, sinon au crédit pu-
blic, dont le rôle est justement de servir
aux belles créations qui doivent augmen-
ter, d'une manière glorieuse et durable,
la richesse nationale? C'est par le crédit
que les Compagnies de chemins de fer ont
couvert la France, en moins de trente ans,
de cet admirable réseau qui a développé,
dans d'incalculables proportions, la for-
tune du pays. Nous sommes persuadés
que l'organisation d'un empire colonial
(qui s'étend à l'heure actuelle sur deux
millions et demi de kilomètres carrés et
sur vingt-sept millions d'êtres humains)
est le champ le plus productif offert à l'ac-
tivité de notre race. Les fonds de premier
établissement vous préoccupent? Adres-
sez-vous au pays, rouvrez le Grand-Livre ;
c'est la seule voie logique, le seul recours
légitime. L'impôt serait un moyen vicieux,
maladroit, impopulaire ; tandis que, si nos
renseignements sont exacts et si l'esprit
public est encore vivace en France, un
emprunt, même prochain, réussirait.
Lko BIRON.
»
AFFAIRES DE CHINE
DÉPART DU GÉNÉRAL DE COURCY
Le général de Courcy, le général Warnet et
les officiers attachés à l'état-major du corps
du Tonkin ont quitté Paris hier soir.
Ils s'embarquent aujourd'hui à bord de l'A-
mazone, qui partira jeudi matin de Toulon.
LA DIVISION DE RÉSERVE
C'est dans quelques jours que partiront du
ministère de la guerre les instructions relati-
ves à la formation de la division de réserve
qui se réunira dans le courant de mai, sans
doute au camp des Alpines.
Cette division ne comprendra pas de cava-
lerie. -
Quant à l'infanterie, elle se composera de
quatre régiments de marche à deux batail-
lons, commandés respectivement par le colo-
nel ou le lieutenant-colonel du régiment qui
aura fourni ces bataillons.
Il est probable que l'on reconstituera les
bataillons détachés à la division de réserve à
l'aide des compagnies de dépôt des régiments
d'infanterie.
—— -. -
LE CONFLIT ANGLO-RUSSE
La nouvelle donnée hier par XIndépen-
dance belge d'un second combat à la fron-
tière afghane et d'un échec de l'armée
russe n'est pas confirmée.
Il n'est pas exact non plus que le tzar
ait quitté ou soit à la veille de quitter sa
résidence ordinaire pour se rendre à Mos-
cou où il aurait l'intention de publier un
manifeste.
Enfin, contrairement à ce que disait un
journal de Londres, l'empereur d'Allema-
gne n'a ni accepté ni pris le rôle de mé-
diateur qu'on lui a prêté entre l'Angle-
terre et la Russie.
La vérité est que la plus grande incerti-
tude continue à régner dans l'opinion pu-
blique au sujet du conflit anelo-russe.
La « controverse diplomatique » —selon
l'expression de M. Gladstone—est aussi
obscure que possible.
M. de Bismarck et l'empereur Guil-
laume pourraient peut-être départager les
alarmistes et les optimistes sur ce point
discutable. Mais le malheur est que ni
le chancelier ni l'empereur d'Allemagne,
à qui l'on attribue toutes sortes de projets
ténébreux, n'ont pris personne pour con-
fident de leurs pensées. ,
Quoi qu'il en soit, on discute déjà le plan
de campagne des Anglais et des Russes,
chacun selon son humeur ou ses prévi-
sions.
D'après les uns, l'armée anglaise pren-
drait l'offensive à la fois en Asie, sur la
Baltique et sur la mer Noire.
Dès l'ouverture des hostilités, elle ré-
pondrait à l'occupation de Hérat, premier
objectif de la Russie, par l'occupation de
Quettah et de Kandahar.
La question est de savoir si l'émir de
l'Afghanistan consentira au passage des
troupes anglaises sur son territoire. Il y
consent, disent les journaux dévoués à la
politique anglaise. Il s'y refuse, affirment
les amis de la Russie. L'émir de Caboul
ne se hâte pas de donner raison à ceux-ci
et tort à ceux-là. Il se réserve, jouant en
cela le rôle d'expectant que semble aussi
garder le sultan de Constantinople.
Autorisera-t-il l'entrée de l'escadre an-
glaise dans la mer Noire ? L'Angleterre se
passera-t-elle de son consentement ?
Les avis sont partagés, cela va de soi.
A Londres, on est disposé à croire que
l'Angleterre, en forçant le passage des
Dardanelles, « obligerait toutes les puis-
sances neutres à prendre parti soit pour la
Russie, soit contre elle ».
En Allemagne, on professe une idée con-
traire. « L'Angleterre, dit un correspon-
dant de Berlin, fait un faux calcul si elle
espère intéresser toute l'Europe à sa que-
relle avec la Russie.
» Il serait trop dangereux pour l'Angle-
terre d'agir ainsi, car elle pourrait bien
entrer dans la mer Noire, mais ii ft dou-
teux que ses navires en puissent smîir
aussi facilement, car l'entrée du Bosphore
est aussi facile à forcer que sa sortie est
commode à défendre. Il suffit de auelques
torpilleurs pour la rendre impraticable à
toute une flotte. On pense bien ici que
l'Angleterre n'ira pas, sans réfléchir, se
jeter dans une véritable souricière. »
Enfin, toujours d'après les gens infor-
més, qui ont l'œil et l'oreille partout, l'An-
gleterre n'attendrait que la débâcle des
glaces pour envahir la Baltique de ses
cuirassés. Mais, de son côté, la Russie
profitera de la même circonstance pour
faire sortir de Cronstadt sa flotte et ses
100 torpilleurs.
Où se livrera le premier combat naval
Où s'engagera la première bataille sur
terre ? Bien fin celui qui pourrait le pro-
nostiquer rien qu'au vu des nouvelles
contradictoires d'aujourd'hui.
Louis HENRIQUE.
LE BUDGET DE PARIS POUR 1886
Afin de permettre au conseil municipal de
commencer l'étude du budget de 1886 dans
le courant du mois d'avril, M. le préfet de la
Seine vient de faire distribuer un mémoire
réunissant les travaux préparatoires à ce
budget.
Etabli dans de semblables conditions, ce
projet de budget ne peut indiquer les résultats
tant en recettes qu'en dépenses de l'exercice
1884. Ces résultats seront communiqués dans
une note ultérieure ; dans tous les cas, ils ne
peuvent avoir qu'une influence secondaire sur
les évaluations à inscrire au budget de 18S6.
Cependant, et dès maintenant, il est à peu
près démontré que le chiffre des moins-va.
lues sur le budget de 1884 atteindra, en chif-
fres ronds, environ trois millions.
La mise en équilibre du budget de 1885
avait été laborieuse ; celle de celui de 1886,
sans recourir à de nouvelles taxes, n'a pu être
obtenue qu'au moyen de réductions sur les
dépenses facultatives.
Les recettes ordinaires sont inscrites au bud-
get de 1885 pour un chiffre de 254.880.331 17
On propose de les prévoir au
budget de 1886 pour. 254.494.983 97
Sbit une augmentation de.. 604.632 80
cette augmentation résulte uniquement de
l'inscription d'une somme de 1,500,000 francs
à recevoir éventuellement de l'Etat en 1886, à
titre de contribution supplémentaire dans
l'entretien du pavé de Paris.
Sans cette recette, il y aurait, par rapport
à 1885, une diminution de 895,347 fr. 20, qui
résulte de la balance des augmentations et
des diminutions.
Les diminutions estimées à 2,311,491 fr.
portent pour 1,998,000 francs sur les produits
de l'octroi qui, après s'être élevés, il y a qua-
tre ans, à 146.millions, ne peuvent plus être
évalués qu'à 140 millions. Les autres diminu-
tions portent sur les halles, marchés, taxes
funéraires, voitures publiques, etc.
Les augmentations, pouvant s'élever à i
million 415,143 fr. 80 c., sont dues encore au
produit des centimes communaux (58i,900tr.),
Compagnie du Gaz, 200,000 francs ; eaux et
canaux, voirie, 418,921 francs, cimetières,
entrepôts, etc.
La réserve Inscrite dans la balance des re-
cettes et dépenses s'élève à 2 millions, mais
il faut remarquer qu'elle peut se trouver for-
tement réduite, si le gouvernement rétablit
d'office 1,400,000 francs pour la garde répu-
blicaine qui n'ont pas été inscrits, cette fois,
dans les dépenses.
Le chiffre des dépenses, malgré l'esprit d'é-
conomie qui a présidé à la confection du bud- *
get, se trouve augmenté pour l'exercice pro-
chain ; notamment pour la part contributive
de la ville dans l'opération de la gare Saint-
Lazare, du marché aux bestiaux de la Yil-
lette.
On voit aussi s'accroître le crédit relatif au
pavage, en raison de l'extension du pavage en
bois ; les dépenses d'éclairage se trouvent
plus élevées par suite du prix du gaz qui, de
12 c. 1/2 doit être porté à 15 c. par suite de
la perte du procès de la Ville contre la Com-
pagnie du gaz.
Les diminutions frappent le crédit afférent
aux beaux-arts, aux travaux neufs d'archi-
tecture, d'égouts, etc. On retire 50,000 francs
pour secours aux familles des réservistes,
1,000,000 de francs à la sculpture et à la pein-
ture; distribution de prix, 50,000; matériel
des écoles primaires, 200,000 fr. ; classes d'a-
dultes, 50,000 fr. ; bourses dans les écoles su-
périeures, 34,800 fr. ; subvention à l'Ecole des
arts décoratifs, 6,500 fr. ; à la Caisse des pu-
pilles, 160,000 fr. ; subvention aux internats
primaires libres, 30,000 fr. ; bourses dans les
établissements libres d'enseignement supé-
rieur, 36,000 fr. ; subvention pour matinées
littéraires, 15,000 fr., etc.
——i m
M. Hyacinthe Loyson au Cirque d'Hiver
Le Suffrage universel en France et en
Amérique; la Séparation de l'Eglise et de
l'Etat, telles ont été les questions traitées
hier par l'ex-père Hyacinthe au Cirque
d'Hiver, devant un auditoire assez nom-
breux.
Comme il fallait s'y attendre, — car
maintenant il n'y a plus de bonne réunion
sans tumulte, — les idées émises par l'an-
cien prédicateur ont soulevé quelques
protestations et provoqué plusieurs coups
de sifflet.
L'orateur recherche tout d'abord les ré-
sultats obtenus par les deux grandes Ré-
publiques, la République de France et
celle d'Amérique, au moment où elles ap-
prochent l'une et l'autre de la célébration
de leur centenaire.
L'absence de voisins dans l'espace, de
traditions dans le passé font l'avantage de
la République américaine sur nous. Pour
fonder la Révolution de notre pays, il a
fallu rompre avec le passé en France, avec
le présent en Europe. Un abîme s'est
creusé entre la France d'aufcrelbis el la
France nouvelle. L'orateur rappelle en-
suite les difficultés (It e la Révolution fran-
çaise a rencontrées à son origine, le sang
qu'elle a fait verser et les différentes
constitutions qui se sont succédé de-
puis en France, sans que jusqu'à ce jour
aucune n'ait pu s'acclimater définitive-
ment.
Les Américains en sont toujours à leur
Constitution de 1787 ; elle suffit à leurs
besoins.
M. Loyson fait profession de foi répu-
blicaine; il croit à la République qui, re-
jetant toute idée guerrière, arrivera par
le travail à la réparation de nos désastres.
«Je suis républicain, dit-il, parce que
c'est le gouvernement de mon pays, parce
que Dieu a signé de sa propre main l'arrêt
de la monarchie, parce que je suis unhon-
E IK | ^H fi|E^H 1 -21
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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Hongrois. 76 1/2.
BULLETIN
il résulte des déclarations que M. Glad-
stone a faites à la Chambre des commu-
nes que le gouvernement anglais persiste
à réclamer une enquête sur l'incident du
30 mars. Sur ce terrain, une entente paraît
impossible entre les cabinets de Londres
et de Saint-Pétersbourg. On assure que les
dernières propositions anglaises demande-
raient de soumettre le différend à un ar-
bitrage. Ces propositions ne sont parve-
nues à Saint-Pétersbourg qu'hier au plus
tôt. La réponse de la Russie ne sera donc
connue que dans quelques jours. Au cas
où cette réponse serait négative, sir Edward
Thornton serait très probablement rappelé
aussitôt.
Les déclarations de M. Gladstone sont
commentées et approuvées en général par
la presse anglaise.
Le Standard, en parlant du discours de
M. Gladstone, dit que l'orateur s'est mis
complètement à la hauteur de la situation
quand il a invoqué de la nécessité de faire
des préparatifs.
Le Standard ajoute :
« Quant à l'objet précis des armements
pour lesquels le premier ministre de-
mande une somme aussi élevée, nous ne
sommes guère plus éclairés qu'aupara-
vant. Pour parler clairement, on ne nous
a pas dit ce qui a été demandé à la Russie,
ni comment on se propose de mettre cette
puissance à la raison si elle refuse obsti-
nément de satisfaire à nos réclamations. »
Le Daily Telegraph s'exprime ainsi :
« Ce discours est, de l'avis unanime, un
magnifique morceau d'éloquence parle-
mentaire ; quant à l'effet moral de parle-
mentaire; quant à l'effet moral de l'appel
au patriotisme de la Chambre fait par M.
Gladstone, il suffit pour en juger de dire
que la demande de onze millions de livres
a été votée immédiatement sans mi mot
de discussion. Ce fait est d'autant plus re-
marquable que les conservateurs s'étaient
préparés à demander l'ajournement du dé-
bat. »
Voici l'appréciation du Times :
« L'unanimité avec laquelle les crédits
ont été votés hier affirmera la situation du
gouvernement dans les négociations ac-
tuelles et prouvera au monde que, si l'An-
gleterre est forcée à la guerre, elle ne man-
quera ni d'énergie ni de ressources. »
Dans les cercles diplomatiques, on dis-
cute quelle sera l'altitude de la Turquie
au cas d'une guerre anglo-russe.
Trois officiers allemands, Galty-Pacha,
Reston-Pacha et Starkc-Pacha, ont reçu
l'ordre de faire une inspection minutieuse
des travaux de défense des Dardanelles, et
ensuite de proposer la construction des
nouveaux travaux qu'ils jugeront utiles.
Le gouvernement turc a demandé vingt
mortiers à la maison Krupp pour armer
ces ouvrages.
L'état dé défense actuel des Dardanelles
doit d'ailleurs laisser peu à désirer.
Bien que cette nouvelle paraisse de na-
ture à confirmer l'hypothèse que la Tur-
quie garderait une sincère et stricte neu-
tralité, l'opinion qui prévaut est que la
Turquie laissera, le cas échéant, le libre
passage des Dardanelles à la flotte an-
glaise. La Russie, de son côté, rétablirait
la course contre les navires anglais.
A la Chambre des communes, hier, M.
Gladstone a dit que la Russie n'a pas fait
de représentations au gouvernement an-
glais relativement à l'occupation de Port-
Hamilton.
Le premier ministre a dit aussi que le
gouvernement du tzar n'a pas retiré son
engagement de ne pas occuper Hérat, et
enfin que le gouvernement anglais n'a
reçu aucune confirmation d'une prétendue
rencontre entre les Russes et les Afghans.
Lord Fitz-Maurice a déclaré n'être pas
en mesure, relativement à la question du
Bosphore égyptien, de donner d'autres in-
formations que celles qu'il a données hier.
La Chambre des lords a adopté en troi-
sième lecture le bill de garantie de l'em-
prunt égyptien.
La Chambre des représentants belges a
adopté à l'unanimité le projet de loi auto-
risant le roi à devenir souverain du Congo.
La nouvelle d'une rencontre entre les
métis canadiens et les troupes anglaises,
où Riel aurait été défait, est démentie.
QUESTION DU JOUR
Les responsabilités
La guerre qui est sur le point d'écla-
ter entre les Anglais et les Russes prou-
, vera une fois de plus combien il est faux
que le progrès de la civilisation rende
plus rares et plus difficiles ces grandes
commotions qui mettent deux peuples
aux prises. Le motif qui aura provoqué
cette lutte sanglante et coûteuse peut
être très sérieux, mais il n'est guère
palpable, et il appartient presque en-
tièrement à l'ordre moral. Deux empi-
res, qui possèdent à eux deux à peu
près le tiers de la surface continentale
du globe et le tiers du genre humain,
vont se heurter à propos de quelques
lieues carrées de terrain presque dé-
ssert, due la Russie revendicrue pour
elle-même et que l'Angleterre consi-
dère comme appartenant à son allié
l'émir d'Afghanistan.
Le territoire en litige n'a que fort
peu de valeur, si ce n'est au point de
vue d'une guerre future; si donc on se
bat en ce moment, ce sera dans la
crainte de se battre plus tard dans des
conditions un peu moins bonnes. Les
Anglais vont au-devant du plus terrible
fléau parce qu'ils ne sont pas sûrs d'y
échapper dans quelques années. Il sem-
ble parfois que la prévoyance ait été
donnée aux hommes non seulement
pour qu'ils souffrent des maux à venir
presque autant que des maux présents,
mais aussi pour qu'ils devancent l'heure
fixée par les destins. Si nos voisins
étaient des barbares, si leurs notions
géographiques étaient moins précises,
leurs idées politiques moins raffinées,
ils se soucieraient médiocrement des
conquêtes que les cosaques font aux dé-
pens des Afghans, et ils attendraient
plus tranquillement dans leur propre
domaine une invasion aussi probléma-
tique.
Nous allons donc assister à ce phé-
nomène étrange : une guerre de pré-
caution qui est une suprême impru-
dence. L'Angleterre exposera son em-
pire des Indes à un péril immédiat pour
le sauver d'un péril relativement éloi-
gné. Il est vrai qu'une question d'hon-
neur semble être engagée de part et
d'autre; mais ici encore nous voyons
que les bienfaits de la civilisation se
paient cher, et que le progrès est une
médaille qui a son envers. Car les inci-
dents qui provoquent ce conflit auraient
eu infiniment moins de gravité sans le
merveilleux développement de la presse
et du télégraphe, ces deux conquêtes
de la science, ces deux gloires de notre
siècle.
A Pétersbourg comme à Londres, les
gouvernements sont pacifiques : c'est
l'opinion publique qui est belliqueuse.
M. Gladstone est un philanthrope que
ses concitoyens ont porté au pouvoir
parce qu'ils étaient fatigués de la politi-
que entreprenante et querelleuse de
lord Beaconsfield. Alexandre III est un
souverain d'un tempérament froid, qui
a toujours protesté de son zèle pour le
maintien de la paix européenne et
qui a formé avec ses deux plus puissants
voisins une alliance étroite, dans le but
déclaré de préserver le monde des
maux de la guerre. Les deux familles
qui règnent en Angleterre et en Russie
ont consacré par un mariage les senti-
ments amicaux qu'elles se flattaient
d'éprouver l'une pour l'autre, et les in-
térêts qu'un conflit peut compromettre
ont cent fois plus d'importance que
l'objet du litige.
Mais les deux peuples ont pris feu,
parce que le procès, au lieu de se plai-
der dans le silence des chancelleries,
a été sur-le-champ porté devant le pu-
blic. En tout temps il a été facile aux
princes et aux ministres qui voulaient la
guerre d'en trouver l'occasion ; ce
n'est que de nos jours que les princes,
même absolus, et les ministres, même
tout-puissants, peuvent être entraînés,
malgré leur volonté, à déchaîner la tem-
pête. Dès que le différend éclate, les
journaux s'en emparent ; ils crain-
draient de donner une médiocre idée de
leur patriotisme s'ils ne soutenaient les
droits de leur pays avec une vigueur et
une fierté dont un diplomate rougirait.
Mais les diplomates font de vains efforts
pour arranger les choses : que sont
leurs discrets entretiens à côté des dis-
cussions tumultueuses de la presse?
Quand deux hommes se disputent,
leur querelle est d'autant plus violente
qu'il y a plus de témoins, et de témoins
qui se mêlent au débat. Dans la querelle
de deux gouvernements, il y a des mil-
lions de témoins passionnés, irrespon-
sables et bruyants, sans compter les
voisins malveillants qui ricanent. Aussi
la presse, qui est un instrument de li-
berté, n'est-elle pas, tant s'en faut, un
instrument de paix ; pour une guerre
qu'elle empêchera, il en est dix qu'elle
rendra inévitables.
Le télégraphe est peut-être encore
plus dangereux, car il rend les peuples
nerveux, quinteux, irritables. L'impa-
tience avec laquelle le public attend les
nouvelles fait naître et circuler mille
rumeurs qui donnent et entretiennent la
fièvre. Si l'un des deux gouvernements
envoie porter à l'autre des paroles de
conciliation, le messager n'arrivera pas
avant que sa mission ait été annoncée,
commentée, défigurée, stérilisée. Le
premier correspondant venu, un igno-
rant, un sot, un méchant, peut lancer de
n'importe où une dépêche qui mettra le
feu aux poudres. Sur un faux rensei-
gnement, on croit à une rupture ; on
s'habitue à l'idée de la lutte ; on ha-
sarde quelques fanfaronnades patrioti-
ques ; on fait des projets d'alliance et
des plans de campagne ; on se grise
tant qu'il serait presque ridicule de re-
culer , même quand on reconnaîtrait
qu'il n'y avait pas de motifs suffisants
pour s'avancer ainsi.
Nous espérons encore que cette
guerre sera évitée. Si elle éclate, on
pourra affirmer qu'elle est due pour un
dixième a la rivalité des deux cabinets
et pour neuf dixièmes à la passion des
deux peuples, échauffés par la presse,
énervés par le télégraphe, poussés par
une pluie d'articles et de dépêches à un
degré de surexcitation où nos pères ne
seraient jamais arrivés pour des griefs
aussi discutables. Ce ne sont plus les
hommes d'Etat qui sont responsables de
ces grandes catastrophes : ce sont les
nations elles-mêmes.
$
L'ABUS DES PROMESSES
Avant-hier, un élève du lycée Saint-
Louis descendait le boulevard Saint-Mi-
chel en interpellant les passants et en dé-
clamant. Ce pauvre petit potache, qui se
préparait aux examens de l'Ecole polytech-
nique , s'était tellement surmené qu'il
en avait la cervelle à l'envers et qu'il
était devenu complètement fou.
Il y a, en ce moment, une foule d'autres
malheureux qui se surmènent autant que
l'infortuné candidat à Polytechnique ; ce
sont les futurs candidats aux prochaines
élections. Beaucoup de ces potaches de la
politique repassent avec fièvre l'immense
programme auquel les intransigeants ajou-
tent sans cesse quelque nouvel article.
L'Extrême-Gauche n'ignore pas que , plus
un programme est compliqué, moins on
est tenu de l'avoir approfondi. L'idéal du
parfait déclamateur est de faire une si
longue énumération de réformes à accom-
plir que cette énumération suffise à occu-
per toute la durée d'une réunion publique.
Combien de candidats aux Ecoles du gou-
vernement voudraient pouvoir remplacer
l'étude des matières de l'enseignement
par une simple récitation du programme
d'examen ? C'est à ce but que tendent les
républicains « avancés », qui promettent
une réforme de la société toute entière et
dont la profession de foi est si étendue
qu'ils n'ont jamais le temps matériel de la
développer, ce qu'ils seraient d'ailleurs ab-
solument incapables de faire sans dé-
montrer qu'ils ne comprennent pas un
mot à ce qu'ils réclament avec tant de feu.
Vous qui, aux élections prochaines, vou-
lez être des candidats sérieux, évitez les
programmes compliqués, les professions
de foi luxuriantes, les accumulations de
promesses en l'air. Laissez aux charlatans
le triste soin d'étourdir leur auditoire en
lui promettant un remaniement général
de la société contemporaine, une réforme
complète de la magistrature, du clergé, de
l'armée, du Code, des habitudes et des
mœurs. Les députés qui ont le mieux
tenu leurs promesses, qui ont été les plus
laborieux, les plus utiles, sont ceux qui
se sont montrés les plus réservés lors de
la dernière période électorale. Il n'est pas
nécessaire de tout savoir pour être un bon
député ; sans cela, qui pourrait l'être ?
L'étude complète, sérieuse, de quelques-
unes des grandes questions dont dépend
l'avenir de la France, comme la question
économique, comme la question finan-
cière, comme la question de l'armée, suf-
fit à qui veut mettre réellement ses capa-
cités au service du pays.
Il n'y a pas d'hommes possédant des
connaissances universelles. On peut avoir
une teinture de toutes choses. On peut,
avec quelque expérience et après certaines
recherches, parler agréablement sur n'im-
porte quel sujet. C'est ce que font chaque
jour quelques journalistes. Mais ce qui
manque le plus dans les assemblées, ce
sout les hommes spéciaux qui ont consa-
cré à l'étude d'une question une partie
de leur vie et dont le savoir fait autorité.
On en a la preuve dans les discussions
longues, confuses, déclamatoires, aux-
quelles le Parlement, et surtout la Cham-
bre, nous a fait si souvent assister. Tel
projet de loi qui pourrait être discuté en
une heure occupe plusieurs séances et
même parfois traîne pendant des années.
Tâchons donc, puisque la loi électorale
comporte cette fameuse adjonction des ca-
pacités pour laquelle on a lutté si long-
temps, de ne pas élire que des rhéteurs et
des incapables supercoquentieux. N'im-
posons pas aux candidats des programmes
dont l'étude les rende fous, comme lè pe-
tit potache de Saint-Louis. On a dit assez
légèrement de la vie qu'il fallait qu'elle fût
courte et bonne. Cette formule convient à
une profession de foi, car la durée du man-
dat électoral est courte et il n'est de bonne
réforme que celle qui est faite par des
hommes qui l'ont mûrement étudiée.
P. F.
NOUVELLES PARLEMENTAIRES
CHAMBRE DES DÉPUTÉS
La commission du budget
La commission du budget s'est réunie hier,
à trois heures, sous la présidence de M. Rou-
vierv
Au début de la séance, M. Jules Roche, rap-
porteur , général, a rendu compte de l'entre-
vue qu'il avait eue, la veille, avec M. Sadi
Carnot, ministre des finances.
M. Sadi-Carnot a déclaré qu'il acceptait le
projet de M. Tirard ; il a demandé seulement
jusqu'à lundi prochain pour faire savoir à la
commission le jour où il pourra se présenter
devant elle.
Le ministre des finances veut, en effet, étu-
dier auparavant les quelques modifications
qu'il croit indispensable d'apporter au projet
de M. Tirard.
M. Sadi Carnot a ajouté qu'il était absolu-
ment opposé à tout emprunt et à tout impôt
nouveau.
Après cette communication, M. Viette a
donné connaissance à la commission de son
rapport sur le budget de l'agriculture.
Le rapporteur ne propose aucune augmen-
tation ni aucune diminution des crédits de-
mandés par le gouvernement ; il se borne à
indiquer uae répartition qui lui paraît meil-
leure. Les principales modifications qu'il pro-
pose sont les suivantes :
1° Création d'un institut agronomique qui
,serait installé sur l'emplacement de l'an-
cienne Ecole de pharmacie. Une somme de 1
million étant nécessaire pour cette création,
M. Viette propose de prélever 500,000 francs
en deux annuités de 250,000 francs chacune
sur le crédit relatif au reboisement des mon-
tagnes. Les autres 500,000 francs seraient
empruntés au crédit relatif aux bâtiments
civils.
20 Création d'unè double caisse de retraite
pour les agents forestiers et pour les gardes
communaux. M. Viette pense que les pre-
miers doivent avoir une FetrànG équivalente
4 celle des gendarmes puisqu'ils sont tenus
comme eux au service militaire jusqu'à
soixante ans. Pour les seconds, une retraite
moins importante suffirait, mais elle n'en né-
cessiterait pas moins la fondation d'une caisse
avec un fonds de réserve. Une somme de
100,000 francs subviendrait aux dépenses de
ces deux opérations ; on pourrait la prendre
sur le crédit affecté à la destruction des
loups ;
3° Transformation complète de l'Ecole des
haras du Pin. M. Viette réclame la suppres-
sion des vingt-deux directeurs ou sous-direc-
teurs et leur remplacement par les vétérinai-
res attachés à" cette Ecole. En vertu des rè-
glements existants, les surveillants et pi-
queurs ne peuvent dépasser le grade de sous-
officier; M. Viette trouve que ce règlement
est peu démocratique et insiste en faveur de
l'organisation d'une Ecole destinée à préparer
des officiers de haras;
4° D'accord avec le ministre de l'instruc-
tion publique, M. Viette demande que dans
les écoles primaires une plus large place soit
donnée à l'enseignement technique agricole.
Il voudrait qu'au lieu de chercher à faire des
instituteurs on s'efforçât de faire des agri-
culteurs.
Sur la première modification proposée par
M. Viette, la commission a été d'avis qu'il ne
lui appartenait pas de prendre l'initiative de
la création d'un Institut agronomique. Si cette
création était réellement nécessaire, le gou-
vernement devrait en faire la proposition aux
Chambres.
En ce qui concerne les pensions de retraite
des agents forestiers et des gardes commu-
naux, la commission estime que cette ques-
tion sera étudiée plus à propos lors de la dis-
cussion de la loi générale sur les caisses de
retraite.
Relativement enfin aux autres propositions
dé M. Viette, la commission a décidé qu'avant
de statuer à leur égard elle entendrait M.
Hervé-Mangon, ministre de l'agriculture.
Dans sa séance d'hier, la commission du
budget n'a émis qu'un seul vote ferme : elle
a supprimé un crédit de 8,000 francs corres-
pondant à un poste d'inspecteur général des
forêts.
M. Viette se rendra, cette après-midi, chez
M. Hervé-Mangon pour savoir le jour où le
ministre de l'agriculture pourra se présenter
devant la commission.
L'IMPOT ET L'EMPRUNT
La vie parlementaire est recommencée ;
la commission du budget a repris ses tra-
vaux, et nous espérons ne plus avoir long-
temps à attendre la solution de divers
problèmes qui intéressent le monde des
affaires et l'équilibre de nos finances. Deux
grands mots ont été lancés: l'impôt et l'em-
prunt. Quel accueil trouveront-ils auprès
de nos gouvernants ? Le moment appro-
che, du moins, où il faudra discuter et
s'expliquer; et de ces discussions, de ces
explications, peut-être jaillira la lumière.
M. Clamageran, qui a naguère étonné la
France, sinon l'Europe, par son évasion
précipitée du ministère des finances, n'a
pas craint d'avouer que parmi ses fameux
projets un pour le moins était authenti-
que : celui de faire voter une surtaxe de
14 ou 15 francs sur l'alcool. Mais il s'est
défendu, d'autre part, d'avoir médité le
moindre emprunt. Cette terreur de l'em-
prunt, cette prédilection pour l'impôt,
sont-elles partagées par M. Sadi Carnot,
successeur du fugitif Clamaeeran ? L'ho-
norable ministre n'a pas encore ouvert la
bouche là-dessus. Nous serions surpris,
cependant, qu'il adoptât sans contrôle la
manière de voir de son prédécesseur.
Après tout, la situation de nos finances,
telle que l'établit le budget Tirard, pour
rait se passer de ressources supplémen-
taires, et n'impose pas l'urgence, la né-
cessité d'un emprunt ou de nouveaux im-
pôts. Nous parlions, l'autre jour, des
craintes manifestées par M. Ribot à propos
de la dette flottante, dont le découvert at-
teint près de douze cents millions. Voilà,
certes, un gros chiffre, capable d'alarmer
les esprits timorés, surtout si l'on songe
que les dépenses pour le service du Ton-
kin ne sont pas inscrites au budget, et
que c'est la dette flottante qui les sup-
porte. On aurait à répondre que les deux
cents millions votés récemment, sous le
coup de l'émotion produite par la malen-
contreuse dépêche de Brière de l'Isle, pour
faire face à des périls exagérés, ne seront
probablement pas employés ; quant aux
autres crédits qui pourraient être impu-
tés, dans le courant de l'année, sur cette
dette, on ne prévoit rien d'extraordinaire.
L'important sera de s'entendre sur le
compte des garanties d'intérêt à servir aux
Compagnies de chemins de fer ; M. Tirard
propose d'ouvrir un compte spécial et de
payer en bons du Trésor les avances aux
Compagnies. Est-ce la meilleure combi-
naison ? ne vaudrait-il pas mieux épar-
gner cette nouvelle charge à la dette flot-
tante ? Nous ne voulons pas, en tout cas,
nous exagérer le poids que doit représen-
ter ce compte spécial.
Tout bien examiné, il semble donc que
le budget de 1886 soit plus solide que cer-
tains pessimistes de profession ne le pré-
tendent, et qu'après avoir sagement me-
suré, suivant le précepte d'Horace, quid
ferre redisent, quid valeant humeri (Ho-
race est de bon conseil même pour les
financiers), il n'ait pas trop à redouter le
fardeau de la dette flottante.
Mais, répliquent les partisans de l'im-
pôt, dont M. Clamageran fut, hélas 1 le
messie éphémère, n'est-il pas temps enfin
d'établir un équilibre budgétaire normal
et définitif? Nous sommes hantés, depuis
le célèbre budget de M. Léon Say, par le
spectre du déficit. Débarrassez-nous de
cette obsession, de ces angoisses. Le ser-
vice colonial devient de plus en plus coû-
teux. Inscrivez au budget une bonne fois
cent millions par exemple de surtaxes,
de ressources nouvelles. Nous dormirons
tranquilles après. Trouveriez-vous que
notre sommeil fût acheté trop cher à ce
prix ?
Eh ! sans doute, nous tenons beaucoup
à notre repos ; nous serait-il impossible
pourtant, avec un peu de réflexion et de
sang-froid, de ne le demander qu'à nous-
mêmes ? Avez-yous regardé le tableau
du rendement des impôts, pendant le
premier trimestre de 1885? Conultez-e,
Il contient de quoi vous rassurer. Ce
trimes'rç, par rapport à. la période cor-
respondante de 1884, a donné, en chif-
fres ronds, une plus-value de deux mil-
lions, et, s'il y a moins-value par rapport
aux évaluations budgétaires, il est évident
que, grâce au relèvement ininterrompu
de notre prospérité intérieure, les chiffres
prévus pour l'ensemble de l'année seront
atteints, sinon dépassés.
La série des mauvaises années, des fai-
bles récoltes, des épidémies, des vaches
maigres et des déficits ne saurait durer
toujours. Nous commençons la série op-
posée. Est-ce le moment psychologique
pour créer de nouveaux impôts, surtout
lorsque le contribuable français, auquel
on répète tous les jours qu'il est le plus
lourdement imposé du monde, va devenir
électeur et renommer la Chambre ?
Négligeons, d'ailleurs, les raisons d'or-
dre contingent ; élevons-nous aux princi-
pes. Eh bien ! vous prétendez, par la con-
quête d'un vaste empire colonial, accroître
immensément la puissance et la prospé-
rité de la patrie ; l'œuvre accomplie déjà
est considérable ; pour la consolider et la
poursuivre, il faut de grandes ressources.
A qui les demander, sinon au crédit pu-
blic, dont le rôle est justement de servir
aux belles créations qui doivent augmen-
ter, d'une manière glorieuse et durable,
la richesse nationale? C'est par le crédit
que les Compagnies de chemins de fer ont
couvert la France, en moins de trente ans,
de cet admirable réseau qui a développé,
dans d'incalculables proportions, la for-
tune du pays. Nous sommes persuadés
que l'organisation d'un empire colonial
(qui s'étend à l'heure actuelle sur deux
millions et demi de kilomètres carrés et
sur vingt-sept millions d'êtres humains)
est le champ le plus productif offert à l'ac-
tivité de notre race. Les fonds de premier
établissement vous préoccupent? Adres-
sez-vous au pays, rouvrez le Grand-Livre ;
c'est la seule voie logique, le seul recours
légitime. L'impôt serait un moyen vicieux,
maladroit, impopulaire ; tandis que, si nos
renseignements sont exacts et si l'esprit
public est encore vivace en France, un
emprunt, même prochain, réussirait.
Lko BIRON.
»
AFFAIRES DE CHINE
DÉPART DU GÉNÉRAL DE COURCY
Le général de Courcy, le général Warnet et
les officiers attachés à l'état-major du corps
du Tonkin ont quitté Paris hier soir.
Ils s'embarquent aujourd'hui à bord de l'A-
mazone, qui partira jeudi matin de Toulon.
LA DIVISION DE RÉSERVE
C'est dans quelques jours que partiront du
ministère de la guerre les instructions relati-
ves à la formation de la division de réserve
qui se réunira dans le courant de mai, sans
doute au camp des Alpines.
Cette division ne comprendra pas de cava-
lerie. -
Quant à l'infanterie, elle se composera de
quatre régiments de marche à deux batail-
lons, commandés respectivement par le colo-
nel ou le lieutenant-colonel du régiment qui
aura fourni ces bataillons.
Il est probable que l'on reconstituera les
bataillons détachés à la division de réserve à
l'aide des compagnies de dépôt des régiments
d'infanterie.
—— -. -
LE CONFLIT ANGLO-RUSSE
La nouvelle donnée hier par XIndépen-
dance belge d'un second combat à la fron-
tière afghane et d'un échec de l'armée
russe n'est pas confirmée.
Il n'est pas exact non plus que le tzar
ait quitté ou soit à la veille de quitter sa
résidence ordinaire pour se rendre à Mos-
cou où il aurait l'intention de publier un
manifeste.
Enfin, contrairement à ce que disait un
journal de Londres, l'empereur d'Allema-
gne n'a ni accepté ni pris le rôle de mé-
diateur qu'on lui a prêté entre l'Angle-
terre et la Russie.
La vérité est que la plus grande incerti-
tude continue à régner dans l'opinion pu-
blique au sujet du conflit anelo-russe.
La « controverse diplomatique » —selon
l'expression de M. Gladstone—est aussi
obscure que possible.
M. de Bismarck et l'empereur Guil-
laume pourraient peut-être départager les
alarmistes et les optimistes sur ce point
discutable. Mais le malheur est que ni
le chancelier ni l'empereur d'Allemagne,
à qui l'on attribue toutes sortes de projets
ténébreux, n'ont pris personne pour con-
fident de leurs pensées. ,
Quoi qu'il en soit, on discute déjà le plan
de campagne des Anglais et des Russes,
chacun selon son humeur ou ses prévi-
sions.
D'après les uns, l'armée anglaise pren-
drait l'offensive à la fois en Asie, sur la
Baltique et sur la mer Noire.
Dès l'ouverture des hostilités, elle ré-
pondrait à l'occupation de Hérat, premier
objectif de la Russie, par l'occupation de
Quettah et de Kandahar.
La question est de savoir si l'émir de
l'Afghanistan consentira au passage des
troupes anglaises sur son territoire. Il y
consent, disent les journaux dévoués à la
politique anglaise. Il s'y refuse, affirment
les amis de la Russie. L'émir de Caboul
ne se hâte pas de donner raison à ceux-ci
et tort à ceux-là. Il se réserve, jouant en
cela le rôle d'expectant que semble aussi
garder le sultan de Constantinople.
Autorisera-t-il l'entrée de l'escadre an-
glaise dans la mer Noire ? L'Angleterre se
passera-t-elle de son consentement ?
Les avis sont partagés, cela va de soi.
A Londres, on est disposé à croire que
l'Angleterre, en forçant le passage des
Dardanelles, « obligerait toutes les puis-
sances neutres à prendre parti soit pour la
Russie, soit contre elle ».
En Allemagne, on professe une idée con-
traire. « L'Angleterre, dit un correspon-
dant de Berlin, fait un faux calcul si elle
espère intéresser toute l'Europe à sa que-
relle avec la Russie.
» Il serait trop dangereux pour l'Angle-
terre d'agir ainsi, car elle pourrait bien
entrer dans la mer Noire, mais ii ft dou-
teux que ses navires en puissent smîir
aussi facilement, car l'entrée du Bosphore
est aussi facile à forcer que sa sortie est
commode à défendre. Il suffit de auelques
torpilleurs pour la rendre impraticable à
toute une flotte. On pense bien ici que
l'Angleterre n'ira pas, sans réfléchir, se
jeter dans une véritable souricière. »
Enfin, toujours d'après les gens infor-
més, qui ont l'œil et l'oreille partout, l'An-
gleterre n'attendrait que la débâcle des
glaces pour envahir la Baltique de ses
cuirassés. Mais, de son côté, la Russie
profitera de la même circonstance pour
faire sortir de Cronstadt sa flotte et ses
100 torpilleurs.
Où se livrera le premier combat naval
Où s'engagera la première bataille sur
terre ? Bien fin celui qui pourrait le pro-
nostiquer rien qu'au vu des nouvelles
contradictoires d'aujourd'hui.
Louis HENRIQUE.
LE BUDGET DE PARIS POUR 1886
Afin de permettre au conseil municipal de
commencer l'étude du budget de 1886 dans
le courant du mois d'avril, M. le préfet de la
Seine vient de faire distribuer un mémoire
réunissant les travaux préparatoires à ce
budget.
Etabli dans de semblables conditions, ce
projet de budget ne peut indiquer les résultats
tant en recettes qu'en dépenses de l'exercice
1884. Ces résultats seront communiqués dans
une note ultérieure ; dans tous les cas, ils ne
peuvent avoir qu'une influence secondaire sur
les évaluations à inscrire au budget de 18S6.
Cependant, et dès maintenant, il est à peu
près démontré que le chiffre des moins-va.
lues sur le budget de 1884 atteindra, en chif-
fres ronds, environ trois millions.
La mise en équilibre du budget de 1885
avait été laborieuse ; celle de celui de 1886,
sans recourir à de nouvelles taxes, n'a pu être
obtenue qu'au moyen de réductions sur les
dépenses facultatives.
Les recettes ordinaires sont inscrites au bud-
get de 1885 pour un chiffre de 254.880.331 17
On propose de les prévoir au
budget de 1886 pour. 254.494.983 97
Sbit une augmentation de.. 604.632 80
cette augmentation résulte uniquement de
l'inscription d'une somme de 1,500,000 francs
à recevoir éventuellement de l'Etat en 1886, à
titre de contribution supplémentaire dans
l'entretien du pavé de Paris.
Sans cette recette, il y aurait, par rapport
à 1885, une diminution de 895,347 fr. 20, qui
résulte de la balance des augmentations et
des diminutions.
Les diminutions estimées à 2,311,491 fr.
portent pour 1,998,000 francs sur les produits
de l'octroi qui, après s'être élevés, il y a qua-
tre ans, à 146.millions, ne peuvent plus être
évalués qu'à 140 millions. Les autres diminu-
tions portent sur les halles, marchés, taxes
funéraires, voitures publiques, etc.
Les augmentations, pouvant s'élever à i
million 415,143 fr. 80 c., sont dues encore au
produit des centimes communaux (58i,900tr.),
Compagnie du Gaz, 200,000 francs ; eaux et
canaux, voirie, 418,921 francs, cimetières,
entrepôts, etc.
La réserve Inscrite dans la balance des re-
cettes et dépenses s'élève à 2 millions, mais
il faut remarquer qu'elle peut se trouver for-
tement réduite, si le gouvernement rétablit
d'office 1,400,000 francs pour la garde répu-
blicaine qui n'ont pas été inscrits, cette fois,
dans les dépenses.
Le chiffre des dépenses, malgré l'esprit d'é-
conomie qui a présidé à la confection du bud- *
get, se trouve augmenté pour l'exercice pro-
chain ; notamment pour la part contributive
de la ville dans l'opération de la gare Saint-
Lazare, du marché aux bestiaux de la Yil-
lette.
On voit aussi s'accroître le crédit relatif au
pavage, en raison de l'extension du pavage en
bois ; les dépenses d'éclairage se trouvent
plus élevées par suite du prix du gaz qui, de
12 c. 1/2 doit être porté à 15 c. par suite de
la perte du procès de la Ville contre la Com-
pagnie du gaz.
Les diminutions frappent le crédit afférent
aux beaux-arts, aux travaux neufs d'archi-
tecture, d'égouts, etc. On retire 50,000 francs
pour secours aux familles des réservistes,
1,000,000 de francs à la sculpture et à la pein-
ture; distribution de prix, 50,000; matériel
des écoles primaires, 200,000 fr. ; classes d'a-
dultes, 50,000 fr. ; bourses dans les écoles su-
périeures, 34,800 fr. ; subvention à l'Ecole des
arts décoratifs, 6,500 fr. ; à la Caisse des pu-
pilles, 160,000 fr. ; subvention aux internats
primaires libres, 30,000 fr. ; bourses dans les
établissements libres d'enseignement supé-
rieur, 36,000 fr. ; subvention pour matinées
littéraires, 15,000 fr., etc.
——i m
M. Hyacinthe Loyson au Cirque d'Hiver
Le Suffrage universel en France et en
Amérique; la Séparation de l'Eglise et de
l'Etat, telles ont été les questions traitées
hier par l'ex-père Hyacinthe au Cirque
d'Hiver, devant un auditoire assez nom-
breux.
Comme il fallait s'y attendre, — car
maintenant il n'y a plus de bonne réunion
sans tumulte, — les idées émises par l'an-
cien prédicateur ont soulevé quelques
protestations et provoqué plusieurs coups
de sifflet.
L'orateur recherche tout d'abord les ré-
sultats obtenus par les deux grandes Ré-
publiques, la République de France et
celle d'Amérique, au moment où elles ap-
prochent l'une et l'autre de la célébration
de leur centenaire.
L'absence de voisins dans l'espace, de
traditions dans le passé font l'avantage de
la République américaine sur nous. Pour
fonder la Révolution de notre pays, il a
fallu rompre avec le passé en France, avec
le présent en Europe. Un abîme s'est
creusé entre la France d'aufcrelbis el la
France nouvelle. L'orateur rappelle en-
suite les difficultés (It e la Révolution fran-
çaise a rencontrées à son origine, le sang
qu'elle a fait verser et les différentes
constitutions qui se sont succédé de-
puis en France, sans que jusqu'à ce jour
aucune n'ait pu s'acclimater définitive-
ment.
Les Américains en sont toujours à leur
Constitution de 1787 ; elle suffit à leurs
besoins.
M. Loyson fait profession de foi répu-
blicaine; il croit à la République qui, re-
jetant toute idée guerrière, arrivera par
le travail à la réparation de nos désastres.
«Je suis républicain, dit-il, parce que
c'est le gouvernement de mon pays, parce
que Dieu a signé de sa propre main l'arrêt
de la monarchie, parce que je suis unhon-
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