Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-10-13
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 13 octobre 1890 13 octobre 1890
Description : 1890/10/13 (A19,N6846). 1890/10/13 (A19,N6846).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 05/08/2013
Dix-neuviême années - N. 6,8A6 CINO Centimes — Paris et Départements - CINQ Centimes
LUNDI 13 OCTOBRE 1890
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JOURNAL RÉPUBLICAIN
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PARIS
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TRANSFORMISME
Il est de tradition que, vers la fin des
vacances parlementaires, on s'entre-
tienne académiquement de la « Droite
constitutionnelle » ; c'est même le seul
moment où elle fasse parler d'elle.
Une fois la Chambre rentrée, elle dis-
paraît, et l'on chercherait vainement
la plus légère différence entre les droi-
tiers constitutionnels et les autres.
Fidèle à ses habitudes, le petit cénacle
vient de nous rappeler son existence
et de nous informer qu'il se préparait
« à accentuer, dès la rentrée de la
Chambre, l'évolution vers la Répu-
blique H. Les chefs du groupe ont
« résolu de ne plus prendre aucune
part aux délibérations de l'Union des
droites, de s'organiser d'une manière
absolument autonome et d'avoir leur
secrétariat à eux ». On ne saurait as-
sez admirer la virilité de cette résolu-
tion. Ce qui la gâte un peu, c'est
qu'elle n'est encore. qu'à l'état de pro-
jet. Les « pourparlers" engagés en-
tre « les chefs du groupe » et les
membres du groupe ne paraissent pas
fort avancés, et cependant on annonce
déjà que des résistances se sont produi-
tes et que quelques membres du groupe
ne tiennent pas du tout à leur auto-
nomie ni à leur secrétariat particu-
lier. Il ne leur déplaît pas d'entretenir
des relations avec l'Union des droites.
Si la note à laquelle nous emprun-
tons nos renseignements n'avait pas
un caractère officieux, nous crain-
drions de calomnier les droitiers cons-
titutionnels en avançant qu'ils n'ont
pas encore rompu avec l'Union des
droites et qu'ils ne se soucient pas
tous de rompre avec elle. Mais, de-
vant l'aveu des intéressés, il nous
faut bien nous incliner, et c'est même
dans cet aveu que réside tout l'intérêt
de l'affaire. Si le projet de Droite
constitutionnelle a un sens, ce ne peut
être que celui d'une évolution vers la
République et de l'abandon de la
vieille opposition systématique dans
laquelle les monarchistes se sont ren-
fermés à l'égard de la République.
Peu importait à ceux-ci que le gouver-
nement fût aux mains des modérés ou
des radicaux : il était entre les mains
des républicains ; il portait l'étiquette
républicaine ; cela leur suffisait pour
le combattre. Des hommes ont pu
penser qu'il était temps de renoncer à
ce système et de faire le sacrifice des
idées monarchiques pour essayer de
sauver les idées conservatrices, qui
s'étaient assez mal trouvées de la con-
fusion. Ne semblait-il pas que leur
premier souci eût dû être de rompre
avec les hommes animés d'autres sen-
timents? Or, il n'en a rien été ; les
droitiers constitutionnels ou préten-
dus tels ont continué à faire bon mé-
nage avec l'Union des droites, avec
cette partie de la maj orité, dont M. de
Mackau est le grand chef, qui a pris
une part prépondérante dans la cons-
piration boulangiste après avoir versé
dans le solutionnisme, c'est-à-dire
qu'elle a cherché dans toutes les in-
trigues et dans toutes les compromis-
sions le moyen de détruire la Répu-
blique. Cela inspire de fâcheuses ré-
flexions sur la sincérité des déclara-
tions constitutionnelles que l'on nous
fait de temps en temps.
Il est vrai que, dernièrement, M. de
Mackau se défendait d'avoir voulu
renverser la République. Il voulait
simplement l'améliorer. On sait ce
que cette déclaration signifiait. Est-ce
une amélioration du même genre .que
se proposent les droitiers constitu-
tionnels? L'autre jour, M. de Cara-
man annonçait le dessein de travail-
ler à l'amélioration de la République.
M. Dugué de la Fauconnerie écrit au-
jourd'hui que son but n'est pas le
renversement de la République, mais
« sa transformation », c est-a-dire,
ajoute-t-il, l'établissement « d'un ré-
gime démocratique respectueux de
nos intérêts, de nos croyances et de
nos libertés". Si nous ne nous trom-
pons, c'était le programme de l'em-
pire; c'est encore le programme des
bonapartistes lorsqu'ils cherchent à
établir la supériorité de l'empire sur
la République. M. Dugué de la Fau-
connerie nous dit bien : « Si l'on ve-
nait à discuter, dans le Parlement
dont je fais partie, la forme du gou-
vernement, je voterais pour la Répu-
blique". Nous le croyons bien volon-
tiers. Il y a quelque telY';îs déjà que
M. Dugué de la Fauconnerie nous
avait fait prévoir cette nouvelle évo-
lution. Mais quelle est la transforma-
tion de la République qu'il voudrait
préparer? Il n'y a pas fort longtemps
qu'il cherchait dans le boulangisme
une transformation très profonde.
Est-ce toujours une transformation
de ce genre qu'il poursuit ? Sous le
couvert de la République, on peut
imaginer des régimes bien divers, les
uns fort libéraux et. les autres fort
autoritaires, tels que le consulat et
la dictature. Pour les _etJRir le 'çon,;
cours des bonapartistes serait tout
acquis d'avance. De l'empire, ils n'au-
raient pas le mot, mais ils auraient
la chose, ce qui leur paraîtrait sans
doute le point essentiel, d'autant plus
que l'autre leur viendrait tout seul,
par surcroît, avec un peu de pa-
tience.
La déclaration de M. Dugué de la
Fauconnerie n'est donc pas aussi
nette qu'il le dit et elle aurait besoin
d'être complétée. Mais, quand encore
elle le serait, nous n'aurions que les
idées personnelles du député de l'Orne,
qui se vante d'être «un sauvages, et
cela ne nous donnerait pas celles du
groupe « constitutionnel Y.,, ni ne nous
révélerait comment il entend travail-
ler à l'amélioration de la Républi-
que.
Le XIX, aijtiGL.E publiera demain la
« Chronique », par Francisque Sarcey.
L'ÉLECTION DE CLIGNANCOURT
Ainsi que nous le faisions prévoir dans no-
tre dernier numéro, c'est décidément dimau-
che 9 novembre qu'aura lieu le scrutin pour
l'élection d'un député en remplacement de M.
Joffrin dans la 2* circonscription du 18" arron-
dissement de Paris (Clignancourt).
UN SCANDALE A SAINT-PÉTERSBOURG
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Pétersbourg, Il octobre.
Un scandale vient d'éclater dans l'aristo-
cratie de Saint-Pétersbourg.
Voici les faits tels qu'on les raconte :
La fille d'un de nos plus célèbres finan-
ciers, le baron de G., s'étant éprise d'un
employé de son père, celui-ci, qui a une
grande faiblesse pour son enfant, finit par
consentir, mais non sans regrets, à ce
qu'elle épousât « celui qu'elle aimait".
On célébra officiellement les fiançailles
de la riche héritière et du jeune K..,
Sur ces entrefaites, le baron de G. ap-
prit que son futur gendre entretenait deux
danseuses du corps de ballet.
Il en informa aussitôt sa fille qui, fu-
rieuse, mit son fiancé à la porte.
Le jeune K. n'accepta pas ainsi les cho-
ses. Il voulut se venger de l'insulte qui lui
avait été faite. Dans ce but, il fit reproduire
à des centaines d'exemplaires une photo-
graphie que lui avait donnée Mlle de G. et
écrivit sur chacun d'eux quelques petits
mots. d'amitié én imitant l'écriture de
Mlle de G. Puis il envoya ces photogra-
phies ainsi apostillées à tous les officiers
de la garde impériale et à tous les jeunes
gens du monde.
Un procès va être intenté par le baron de
G. au jeune K. pour diffamation envers
sa fille.
UNE TRAGÉDIE DOMESTIQUE
ALLEMANDE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Strasbourg, 11 octobre.
Un douanier, à Mctzeral, arrondissement de
Colmar, a été assassiné à coups de hache.
Sa femme et ses trois enfants, regardés
comme les auteurs de ce crime, ont été arrê-
tés et incarcérés à Colmar.
LA CRISE MINISTÉRIELLE PORTUGAISE
(D'UN CORRESPONDANT)
- Lisbonne, Il octobre.
M. Ferrao Martens a remis les noms sui-
vants pour les fonctions du futur minis-
tère, dont il ne fait pas partie lui-même :
Présidence et guerre : le général Abreu e
Souza; intérieur et instruction : M.Anto-
nio Candido ; Justice : M. Sa Brandao ; Fi-
nances : M. Mello Couvea ; Marine : M. An-
tonio Ennes ; Affaires étrangères : M. Bar-
besa; Travaux publics : M. Thomas Ri-
beiro.
Ces hommes politiques ont tenu une lon-
gue conférence chez M. Abreu e Souza; ils
ont délibéré sur les affaires intérieures et
extérieures du pays, et sont arrivés, à ce
que l'on croit, à une entente pour la solu-
tion de la crise.
LES JUIFS EN CRIMÉE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Pétersbourg, 11 octobre.
Le séjour de Sébastopol sera interdit aux
juifs après la transformation de ce port mixte
en port exclusivement militaire.
Jusqu'ici la Crimée avait été l'un des terri-
toires russes dans lesquels les juifs étaient au-
torisés à fixer leur domicile permanent.
LE SOUS-LIEUTENANT WERNERT
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Toulon, Il octobre.
Le premier conseil de guerre maritime,
présidé par le capitaine de vaisseau Ferrât,
se réunira le 17 de ce mois pour juger le
sous-lieutenant du hQ régiment de marine
Charles Wernert, prévenu de s'être absenté
de son corps, à Toulon, pendant plus de
trois mois, délit prévu par la loi du 18 mai
183h sur l'état des officiers et l'article 233
du code de justice militaire.
Nous avons dit que Wernert avait repris
le chemin de son régiment, malgré toutes
les responsabilités encourues, dès qu'il eut
appris par les journaux que des bruits at-
tentatoires à son honneur de soldat étaient
mis en circulation.
Les causes de sa disparition resteront se-
crètes.
On raconte tout bas qu'à la suite de dis-
cussions de famille, Wernert eut deux
duels consécutifs dans notre ville, duels
ignorés qui n'ont peut-être pas eu de té-
moins.
Il est cependant certain que, blessé dans
la première rencontre, l'officier prit sa re-
vanche dans la seconde et blessa mortelle-
ment son adversaire qui, quelques jours
après, serait mort à Lyon. C'est à ce mo-
ment que Wernert quitta le régiment.
CRISE MINISTÉRIELLE
EN AUTRICHE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Vienne, 11 ociobret - On assure que le mi-
nistre sans portefeuille baron de Prozak, le
ministre des finances Dunajewski, et le mi-
nistre de la justice comte de Schœnborn ont
donné leur démission.
C'est, en tout cas, le comte Taaffe qui est
cbà £ £
LE PARI MUTUEL
PROJET DE LOI DE M. CONSTANS
L'emploi des fonds du pari mu-
tuel. — Trois millions et demi
en caisse. — Les doléances
de la Ville de Paris.
On sait que jusqu'à présent le ministre
de l'intérieur dispose, sous sa propre res-
ponsabilité et sans contrôle, des sommes
provenant du droit de S 0/0 sur le pari mu-
tuel.
C'est grâce à cette situation que les bou-
langistes ont pu, lors des dernières élections
municipales, lancer tant d'insinuations per-
fides contre le ministre de l'intérieur. On
se souvient qu'ils prétendaient que ces
fonds avaient été utilisés pour les élections
générales de 1889.
Il aurait suffi, pour réduire à néant tous
ces racontars, de rappeler à quelles œu-
vres ont été affectées les sommes provenant
du pari mutuel.
L'emploi des fonds du pari mutuel
Le droit de 2 0/0 sur le pari mutuel a pro-
duit, depuis trois ans, une somme ronde
d'environ six millions de francs.
De ces six millions,deux millions cinq cent
mille francs seulement ont été dépensés. Le
surplus est déposé au Crédit foncier où il
rapporte 2 0/0 d'intérêt annuel.
Sur les deux millions et demi qui ont
été dépensés, sixcent cinquante mille francs
ont été versés à la Ville de Paris, y compris
300,000 francs pour l'institut Pasteur.
Le reste a servi à construire dans tous les
hôpitaux de nouvelles étuves à désinfec-
tion et à aménager dans quelques-uns de
nouvellès salles pour les malades. C'est
ainsi qu'à l'hôpital de la Charité, notam-
ment, on a transformé en maternité les ap-
partements occupés autrefois par les reli-
gieuses.
L'œuvre des hôpitaux marins a reçu
200,000 fr., dont 150,000 fr. pour le sanato-
rium de Banyuls.
A50,000 fr. ont été donnés aux hôpitaux
de province. Sur cette somme, 250,000 fr.
ont été employés à la construction de nou-
velles étuves à désinfection.
Les incendiés de Cayenne, en 1888, ont
reçu 100,000 fr.; les victimes des catastro-
phes de Saint-Etienne et de Bessèges, 300,000
francs ; les victimes de l'influenza 300,000 fr.;
la caisse de retraite des journalistes, 100,000
francs.
Cela fait déjà, au total, deux millions.
Quant aux cinq cent mille francs qui ont
été encore dépensés, ils ont été distribués
par petites sommes de 10, 15, 20 et 30,000
francs à de nombreuses œuvres de bien-
faisance dont la liste serait trop longue à
publier. -
Quelques secours ont été également ac-
cordés, notamment aux ouvriers Lecorf et
Sarda, qui ont reçu 23,000 francs.
Cet exposé succinct suffit à montrer le
cas qu'il faut faire des racontars qui ont
circulé au sujet de l'emploi des fonds du
pari mutuel.
Quoi qu'il en soit, M. Constans, désireux
d'empêcher que de semblables allégations
pussent se produire à l'avenir, décida de
régulariser la perception et l'affectation du
droit prélevé par l'Etat sur les produits du
pari mutuel.
Depuis lors, il se refusa à dépenser la
plus petite somme sur l'argent qui lui ve-
nait des sociétés de courses - même pour
les incendiés de la Martinique et de la
Guadeloupe - et il profita d'une interpella-
tion de M. Cluseret pour annoncer à la
Chambre, au cours de la séance du 29 mai
dernier, qu'il la saisirait bientôt d'un pro-
jet de loi tranchant définitivement la ques-
tion.
Le projet de M. Constans
C'est ce projet qu'il déposera dès la ren-
trée sur le bureau de la Chambre.
Aux termes du projet, que M. Constans a
élaboré d'accord avec M. Kouvier, le minis-
tre de l'intérieur a le droit d'autoriser les
sociétés de courses à organiser sur leurs
hippodromes le pari mutuel, à la condition
d'un prélèvement de 2 0/0 au profit d'oeu-
vres d'assistance publique.
L'autorisation donnée par le ministre de
l'intérieur sera toujours révocable.
Les sommes perçues de ce chef seront
versées dans chaque département à la caisse
du trésorier général et seront concentrées
entre les mains du ministre des finances,
qui en fera état aux recettes du Trésor.
Le ministre de l'intérieur attribuera ces
sommes à des œuvres d'assistance publi-
que, sous le contrôle d'une commission
dont la composition est fixée par le projet
de loi. • ■mmvgjg
Ce projet mettra un terme aux contro-
verses juridiques qui se sont produites au
sujet de l'assimilation des courses à des lo-
teries de bienfaisance, et il aura pour con-
séquence directe et immédiate de faire re-
connaître par la loi « le jeu des courses »
qui, jusqu'à ce jour, n'avait été, comme
tous les autres jeux, que simplement « to-
léré ».
Le fait, on le reconnaîtra, a quelque im-
portance et mérite quelque attention.
Mais, pour aujourd'hui, nous nous bor-
nerons à faire remarquer que le projet de
M. Constans ne tranche pas le différend pen-
dant entre lui et la Ville de Paris au sujet
de la part qui doit revenir à cette dernière
dans les produits du pari mutuel.
M. Constans est en effet décidé à ne pas
faire droit aux réclamations que le conseil
municipal pourra formuler à cet égard.
Il estime que la Ville de Paris, prélevant
déjà sur l'entrée des hippodromes le droit
des pauvres, n'a rien à voir dans les som-
mes provenant du pari mutuel.
Il entend disposer, sous le contrôle d'une
commission spéciale, de l'emploi de ces
fonds.
Heureux effets de la suppression des
agences
Puisque nous nous occupons du pari
mutuel, profitons de l'occasion pour dire
que la suppression des agences de com-
mission a déjà produit les heureux résul-
tats qu'on en devait attendre.
Depuis que les agences ont été suppri-
mées, on va jouer sur les champs de cour-
ses beaucoup plus qu'autrefois, et les mal-
heureux n'auront pas lieu de s'en plaindre.
Tandis que pendant le mois de septem-
bre de l'année dernière les plus fortes re-
cettes prélevées sur les enjeux à Long-
champs variaient entre 15 et 18,000 francs,
elles ont atteint cette armée, pendant le
même mois, S2 et 25,000 francs.
On voit par là tout le dommage que cau-
saient les agences à l'Assistance publi-
que.
OD ne peut dQ¡} que se féliciterr aç l.Ç\F
suppression, et elles ont d'ailleurs si bien
compris que leur cause était irrémédiable-
ment perdue qu'elles ont abandonné le
projet, qu'elles avaient conçu tout d'abord,
de se pourvoir devant le conseil d'Etat
contre l'arrêté ministériel qui les a frappées.
- Il ne reste plus maintenant qu'à terminer
« le règlement » élaboré par M. le ministre
de l'agriculture en ce qui concerne les
sociétés de courses, pour que la question
du pari mutuel soit enfin définitivement
réglée.
Ce ne sera vraiment pas trop tôt!
LA GUERRE A LA LANGUE
FRANÇAISE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Strasbourg, Il octobre.
Le gouvernement d'Alsace-Lorraine a décidé
de supprimer l'enseignement de la langue
française dans les rares écoles primaires où
cet enseignement se donnait encore.
Avant l'annexion, le gouvernement français
imposait, dans ces mêmes écoles, l'enseigne-
ment de l'allemand comme étude obligatoire.
DANS LES LYCÉES DE JEUNES FILLES
Une heureuse innovation. — Sup-
pression des distances. — En
classes, mesdemoiselles.
Nous avons souvent regretté l'absence de
lycées de jeunes filles dans les quartiers les
plus populeux de Paris. Trois établisse-
ments existent seuls actuellement : le lycée
Fénelon, sur la rive gauche, rue Saint-An-
dré-des-Arts ; le lycée Molière à Passy, et
le lycée Racine dans le quartier Monceau.
Partout ailleurs, les familles n'ont que le
choix entre l'école primaire et le cou-
vent.
A défaut de création nouvelle, l'adminis-
tration vient de trouver le moyen de mettre
l'enseignement secondaire à la portée de
toutes les familles. Elle a décidé la création
d'un service d'omnibus qui desservira dé-
sormais les trois lycées.
Ces établissements, on le sait, ne reçoi-
vent que des externes et des demi-pension-
naires. Mais les avantages de la demi-pen-
sion étaient illusoires pour les parents ha-
bitant des quartiers éloignés. Il en sera tout
autrement à l'avenir. La voiture viendra
cueillir la jeune élève à la porte de sa ma-
man et la ramènera ponctuellement le soir,
sous bonne escorte. Qu'on se le dise.
FIN DE LA GUERRE DES PORCS
AUSTRO-SERBE
(D'UN CORRESPONDANT)
Belgrade, Il octobre.
A la suite de la conférence qui a eu lieu à
Buda-Pesth, l'entente est complètement éta-
blie entre la Serbie et l'Autriche sur la ques-
tion de l'entrée des porcs. La frontière est en-
tièrement ouverte à l'importation des porcs
serbes.
CHRONIQUE
Voici une thèse curieuse, par exem-
ple ! Ces médecins ne doutent de rien ! Il
s'agit de la guérison scientifique — de
l'amour ! C'est le docteur Emile Laurent
qui, avec un beau sang-froid, traite cette
question le plus posément du inonde,
comme il donnerait ses observations sur
la phtisie ou la fièvre typhoïde. Cela
est tout à fait piquant, en raison même
de l'impassibilité qu'il garde.
Ce n'est pas en usant d'une métaphore
poétique qu'il appelle l'amour une « ma-
ladie ». Pour lui, la passion est bien réel-
lement un état pathologique. Dès lors,
il doit y avoir des moyens rationnels de
le traiter.
Drames, catastrophes, péripéties tragi-
ques, suicides, folies inspirées par l'a-
mour, tout cela peut s'éviter, si un méde-
cin avisé intervient à temps, à l'heure où
l'amour va faire faire des bêtises. C'est
grand dommage que cette découverte
thérapeutique soit seulement d'hier :
toute l'histoire de l'humanité se modi-
fiait. Dieu sait, en effet, si l'amour a été
un facteur important dans ses annales !
Il est vrai que, du même coup, la litté-
rature perdait son meilleur thème, celui
de la fatalité de l'amour.
Mon cœur lui laissay emporter,
disait Charles d'Orléans dans une de ses
ballades en parlant de sa maîtresse :
Onc depuis ne le peux ravoir !
Eh bien, pas du tout ! Rien n'est plus
simple que de se reprendre, de se ressai-
sir, d'oublier en un instant la belle dont
on se croit le déplorable esclave. On s'a-
dresse au docteur, on lui confesse son
cas, on lui avoue qu'on se sent sur le
point de commettre toutes les excentri-
cités, qu'on n'est plus capable de résister
à un funeste entraînement. Il sourit dans
sa barbe.
— Bon ! répond-il, ce n'est rien. J'en ai
vu bien d'autres ! Vous serez guéri de-
main.
Napoléon déclarait que, en amour, la
seule victoire était la fuite. Mais la fuite
n'est pas encore un moyen radical. Après
la résolution prise, il y a parfois une
réaction. Combien a-t-on vu d'amoureux,
sentant qu'ils couraient à l'abîme, faire
leur malle en hâte, gagner une gare,
prendre un billet pour une destination
très lointaine et. s'arrêter à la première
station.
D'autres — et qui ne furent pas des
moins illustres amants — cherchèrent
l'oubli jusque dans l'ivresse, mais le
réveil est terrible. L'ivresse, loin d'être
un remède, diminue la force de résistance
du « sujet ». Je ne parle pas, enfin, du
raisonnement, qui est merveilleusement
impuissant à arracher du cœur un indi-
gne amour. C'est plus on sait qu'on
commet une faute, une absurdité, plus
on se déclare à soi-même qu'on est cou-
pable ou ridicule, que la passion s'enra-
cine. On aime parce qu'on aime, et il n'y
a pas d'autre explication à chercher que
celle-là. La passion ressemble à l'idée fixe
d'un aliéné. L'obsession commande im-
périeusement en l'âme de la « victime ».
C'est un délire partiel.
Quel est donc le moyen de salut préco-
nisé par le docteur Lauront ? Comnlent,
mis en présence d'un amçureu~ jÎYJré aux
affres de la passion, l'homme de science
a-t-il à intervenir ? Tout simplement par
la suggestion hypnotique. L'hypnotisme,
aujourd'hui, réalise tous les prodiges. La
guérison de l'amour ne serait pas. le
moins étonnant!
Le « sujet » confie ses peines au méde-
cin, qui l'écoute d'abord avec indulgence
— car il y a toute une progression indi-
quée — et qui lui donne quelques sages
conseils. Ce n'est pas que ces conseils
aient, par eux-mêmes, quelque efficacité ;
mais ces bagatelles de la porte disposent
le patient à subir l'épreuve dans de bon-
nes conditions. Le médecin, ayant gagné
sa confiance, lui promet de le remettre
bientôt dans son bon sens : alors le prati-
cien tente une première séance d'hypno-
tisme, endort sa volonté, chasse de son
cerveau l'initiative personnelle. Les con-
seils donnés tout à l'heure se transfor-
ment en ordres précis dans la bouche de
l'hypnotiseur. Je tiens à citer ce passage
de la curieuse méthode formulée par le
docteur Laurent : « Tandis que vous gou-
vernez en maître dans ce cerveau, pré-
sentez l'objet aimé sous tous ses plus
mauvais aspects, débinez l'idole et mon-
trez qu'elle est d'argile. Eteignez un à un
tous les souvenirs qui pourraient rame-
ner l'obsession. Et l'amoureux insensé
sera guéri par cette volonté qui a su com-
mander à la sienne ! »
Voilà la théorie. L'amant le plus folle-
ment épris devient subitement d'une in-
vraisemblable indifférence. « L'objet ai-
mé », qui usait et abusait de son pouvoir
sur lui, n'y comprend rien, mais cela est
ainsi. Avait-il juré de tout sacrifier pour
une exigeante maîtresse ? Il va tranquil-
lement à ses affaires, la conscience en re-
pos. Lui rappelle-t-on ses brùlants ser-
ments? Il en rit. Devait-il enlever roma-
nesquement la belle personne qui avait
tout empire sur lui? Il décommande la
voiture et ne s'inquiète plus que des nou-
velles du jour ou du cours de la Bourse.
Encore un peu, et il haussera les épaules
quand on parlera devant lui d'aventures
d'amour.
Et ce ne sont pas là des chimères ! Les
névrosés que sont les amoureux sont
particulièrement propres à subir les in-
fluences hypnotiques. Et le docteur Lau-
rent, qui qualifie fort impertinemment
les victimes de l'amour, comme on voit,
cite déjà des cas de guérison : un étu-
diant du quartier Latin arraché aux grif-
fes d'une servante de brasserie, une
femme jalouse guérie de sa jalousie, une
femme voyant tout à coup son amant,
pour lequel elle avait une furieuse pas-
sion, tel qu'il était en réalité, c'est-à-dire
fort peu séduisant. Cette clinique spéciale
peut déjà se vanter de cures admirables!
Quel rêve à faire, avec cette quasi-fan-
tastique opération!
L'amour réglé et modéré comme on
règle un bec de gaz, les sentiments ex-
cessifs enlevés du oœur comme on en-
lève, par la chirurgie, une excroissance
gênante, la raison rendue en un tour de
main!. Mais, docteur, docteur, quelle
vie plate vous nous feriez, et avec cette
médecine terriblement fin de siècle, im-
pitoyablement libératrice, où irait-on ?
Si l'on ôtait à la pauvre humanité les fo-
lies passionnelles, que lui resterait-il
pour oublier l'âpre réalité ?
Paul Ginisty.
LE CAS DE M. MAES
Un journaliste au pays du droit
commun
Franchement, l'administration des pri-
sons et le parquet semblent en prendre à
leur aise vis-a-vis des journalistes qui
n'ont commis d'autre faute que de défen-
dre une cause politique avec trop d'ar-
deur.
M. Rane protestait l'autre jour parce que
M. Baillière avait été conduit au Dépôt, qui
de doit recevoir que des escarpes.
Le cas de M. Maës, secrétaire de la rédac-
tion et gérant de la Cocarde, n'est pas moins
intéressant.
M. Maës a été condamné à quatre mois de
contrainte par corps pour le règlement
d'une amende de 1,500 francs (procès Ge-
lez). Il est vrai que, selon un contrat fort
régulier, c'était M. Willenich, l'administra-
teur du journal, qui devait payer, mais il
n'a pas payé.
Notre confrère est détenu au quartier de
la Dette, prison Sainte-Pélagie, et soumis
au régime des condamnés de droit com-
mun, c'est-à-dire jeté dans le tas, avec des
individus qui vont à la Centrale ou en re-
viennent, avec des bonneteurs et la peu
sympathique corporation des marchands
d'allumettes.
Or, la catégorie des condamnés à laquelle
appartient not"e confrère n'a pas été pré-
vue par le règlement intérieur des prisons
(décret du Il novembre 1885), celui qui
fait loi.
En effet, il est dit à l'article 56 de ce rè-
glement : « Les débiteurs de l'Etat pour
crimes, délits ou contraventions de droit
commun sont soumis au régime des con-
damnés", et M. Maës n'est condamné ni pour
crime, ni pour délit, ni pour rien qui soit
de droit commun.
Mais il y a mieux! Sa condamnation com-
portait deux peines : la prison et l'amende.
Il a fait la première au quartier des Politi-
ques et il fait la seconde dans le tas des
condamnés de droit commun, ce qui, pour
lui, rend la contrainte par corps plus ri-
goureuse et plus pénible que la peine prin-
cipale.
Voilà tout au moins une anomalie bi-
zarre et qui ne peut plaider qu'en faveur du
condamné.
Mais d'ailleurs peu importe ; il y a quel-
que chose de particulièrement révoltant à
mêler dans la catégorie des filous et
des escrocs un journaliste qui ne peut payer
l'amende dont son journal a été frappé.
La République ne saurait être plus dure
que l'empire à ceux qui défendent leurs
idées à coups d'articles. Le ministre de l'in-
térieur est souverain en cette circonstance ;
il peut donner des ordres pour que M. Maës
finisse sa prison dans le quartier des Poli-
tiques.
La société ne se plaindra pas de cet acte
de justice v - - - -. _o'
LE CONGRES DE HALLE
AVANT L'OUVERTURE
Fin du régime d'exception ! — Un mot
de Bismarck et de Cavour. —
La force des prolétaires en
Allemagne.
Le congrès de la démocratie socialiste
allemande, qui s'ouvre aujourd'hui à Halle,
est un événement international, comme
suffiraient à le démontrer les adresses de
solidarité déjà reçues du parti ouvrier
français, de la ligue socialiste et du parti
ouvrier d'Italie, du parti socialiste de
Hollande, etc.
Il marque la fin du régime d'exception
auquel l'Allemagne ouvrière a été soumise
depuis 1878 et qui s'est traduit par la mise
en état de siège de Berlin, Leipzig, Ham-
bourg, Francfort et autres grandes villes;
par la dissolution de 332 organisations cor-
poratives ou politiques, par l'expulsion, —
ou l'exil à l'intérieur, — de 873 militants,
par mille années de prison et par l'inter-
diction de 1,299 journaux ou publications
diverses.
Impossible de trouver dans toute l'his-
toire quoi que ce soit qui corresponde à cette
persécution acharnée de douze années et à
une résistance aussi héroïque aboutissant à
la capitulation de l'empire et de l'empe-
reur.
L'ancien mot d'ordre
« Les socialistes hors du Reichstag! » Tel
était, en 1878, le mot d'ordre de Bismarck,
appuyé par toute la bourgeoisie allemande,
depuis le centre jusqu'aux progressistes. Et
cette chasse aux socialistes a abouti à quoi l
à la mise de Bismarck hors du pouvoir et
aux élections du 20 février dernier, qui ont
donné aux outlaws un million cinq cent
mille voix, cent cinquante mille de plus
qu'au parti bourgeois le moins maltraité,
les nationaux-libéraux.
C'est Cavour qui disait qu'avec l'état de
siège le plus âne pouvait gouverner. Il était
réservé au chancelier de fer de donner un
démenti au grand politicien italien.
Bismarck a si peu ou si mal gouverné,que
la 'démocratie socialiste, qu'il avait juré
d'anéantir, est devenue le véritable arbitre
de la politique intérieure allemande en obli-
geant à s'incliner devant des « savetiers.
le petit-fils du vainqueur de Sadowa et dE
Sedan.
Le congrès de Halle est le treizième du
parti.
Les congrès précédents
A Eisenach, en 1869, alors que les disci- *
pies de Lassale comptaient encore sur l'Etai
prussien pour affranchir graduellement le
travail en créditant ou en commanditant
les associations ouvrières, les marxiste
organisaient les travailleurs allemands en
parti de classe, adhérant à l'Association in-
ternationale des travailleurs.
A Cobourg, en 1872, après avoir protesté
contre le vol de l'Alsace-Lorraine, on se
déclarait « solidaire de la Commune de Pa-
ris et de tous ses actes n.
A Gotha, en 1875, on entraînait les lassa-
liens dans le grand mouvement commu-
niste et international, et le programme
d'expropriation capitaliste et d'appropria-
tion sociale était définitivement arrêté, qui
groupait dès lors un demi .million de com-
battants.
Avec la loi d'exception qui, comme unt
pierre sépulcrale, s'abattait sur l'action so-
cialiste, ou plutôt sur le mouvement ou-
vrier proprement dit, c'en était fait des
congrès au grand jour sur terre allemande.
C'est à l'étranger, au risque de grands
procès, comme ceux de Chemnitz et de
Freiburg, que la démocratie socialiste dut
tenir ses assises. Mais le courage de tous
fut à la hauteur des circonstances.
A Voydeo, en Suisse, en 1880, on releva
fièrement le gant. Et l'on biffa du program-
me l'expression « par les voies légales ", qui
n'avait plus de raison d'être du moment
que les prolétaires étaient mis hors dir
droit commun.
A Copenhague, en 1883, on prépara la
campagne électorale de l'année suivante,
qui donna au parti vingt-quatre élus et
deux cent mille voix de plus qu'au scrutin
précédent.
A Saint-Gall, en 1887, en même temps que
le comité de révision était chargé d'inscrire
en toutes lettres dans le programme « l'ex-
propriation du sol et des autres moyens de
production ", on décidait que le prolétariat
organisé en parti politique devait affronter
seul la lutte, sans compromissions—même
au second tour — avec un quelconque des
partis bourgeois, considérés comme ne faioJ
sant qu'une seule masse ennemie. i
Le socialisme et l'empereur
Telle est, résumée en quelques motafc
l'histoire du socialisme allemand qui, l'en.
tré en vainqueur dans l'empire le plus con-
servateur, va, dans quelques heures, passer
la revue de ses forces et aviser aux moyens
de rendre son action révolutionnaire plus
rapide et plus féconde.
Ce qui ajoute à l'importance de ce con-
grès, — le premier qui se réunira au grand
soleil dans l'Allemagne reconquise, —
c'est la contre-façon de socialisme à la-
quelle, dans un but dynastique, s'est résolu
le jeune, - très jeune, — empereur.
Lui aussi, comme le troisième et dernier
Bonaparte, se poe en « empereur des ou-
vriers ».
Les ouvriers allemands, trop avisés peut
lâcher la proie pour l'ombre, lui répon-
dront qu'ils ne lui demandent qu'une cho.
se : c'est de s'en aller. Le reste les regarde.
D'accord avec leurs frères de misère des
autres pays,ils réaliseront la devise de l'In-
ternationale : l'émancipation des travail-
leurs par les travailleurs eux-mêmes. -
Les délégués à Halle
(D'UN CORRESPONDANT)
Halle, Il octobre.
De nombreux délégués sont arrivés au-
jourd'hui, venant de Bavière, de Saxe et de
Hambourg.
Ils ont été reçus à la gare par les mem-
bres des comités portant à leur boutonnière
des rubans rouges et blancs, et conduits à
la brasserie Hofjaeger, où le congrès tiendra
ses séances. Là, des billets de logement leur
ont été remis.
Les autres délégués et, parmi eux, ceux da
Berlin, arriveront demain dimanche à deux
heures.
Une réunion préparatoire sera tenue de*
mainl elle ne sera pas publique.
L'ouverture du congrès aura lieu lundi}
il est jJrobbl Qu'ii durërajiuitjow.re*
LUNDI 13 OCTOBRE 1890
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..: Á - ,. -.. - ¡ ,..:,',;'. ': c:
JOURNAL RÉPUBLICAIN
RÉDACTION
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TRANSFORMISME
Il est de tradition que, vers la fin des
vacances parlementaires, on s'entre-
tienne académiquement de la « Droite
constitutionnelle » ; c'est même le seul
moment où elle fasse parler d'elle.
Une fois la Chambre rentrée, elle dis-
paraît, et l'on chercherait vainement
la plus légère différence entre les droi-
tiers constitutionnels et les autres.
Fidèle à ses habitudes, le petit cénacle
vient de nous rappeler son existence
et de nous informer qu'il se préparait
« à accentuer, dès la rentrée de la
Chambre, l'évolution vers la Répu-
blique H. Les chefs du groupe ont
« résolu de ne plus prendre aucune
part aux délibérations de l'Union des
droites, de s'organiser d'une manière
absolument autonome et d'avoir leur
secrétariat à eux ». On ne saurait as-
sez admirer la virilité de cette résolu-
tion. Ce qui la gâte un peu, c'est
qu'elle n'est encore. qu'à l'état de pro-
jet. Les « pourparlers" engagés en-
tre « les chefs du groupe » et les
membres du groupe ne paraissent pas
fort avancés, et cependant on annonce
déjà que des résistances se sont produi-
tes et que quelques membres du groupe
ne tiennent pas du tout à leur auto-
nomie ni à leur secrétariat particu-
lier. Il ne leur déplaît pas d'entretenir
des relations avec l'Union des droites.
Si la note à laquelle nous emprun-
tons nos renseignements n'avait pas
un caractère officieux, nous crain-
drions de calomnier les droitiers cons-
titutionnels en avançant qu'ils n'ont
pas encore rompu avec l'Union des
droites et qu'ils ne se soucient pas
tous de rompre avec elle. Mais, de-
vant l'aveu des intéressés, il nous
faut bien nous incliner, et c'est même
dans cet aveu que réside tout l'intérêt
de l'affaire. Si le projet de Droite
constitutionnelle a un sens, ce ne peut
être que celui d'une évolution vers la
République et de l'abandon de la
vieille opposition systématique dans
laquelle les monarchistes se sont ren-
fermés à l'égard de la République.
Peu importait à ceux-ci que le gouver-
nement fût aux mains des modérés ou
des radicaux : il était entre les mains
des républicains ; il portait l'étiquette
républicaine ; cela leur suffisait pour
le combattre. Des hommes ont pu
penser qu'il était temps de renoncer à
ce système et de faire le sacrifice des
idées monarchiques pour essayer de
sauver les idées conservatrices, qui
s'étaient assez mal trouvées de la con-
fusion. Ne semblait-il pas que leur
premier souci eût dû être de rompre
avec les hommes animés d'autres sen-
timents? Or, il n'en a rien été ; les
droitiers constitutionnels ou préten-
dus tels ont continué à faire bon mé-
nage avec l'Union des droites, avec
cette partie de la maj orité, dont M. de
Mackau est le grand chef, qui a pris
une part prépondérante dans la cons-
piration boulangiste après avoir versé
dans le solutionnisme, c'est-à-dire
qu'elle a cherché dans toutes les in-
trigues et dans toutes les compromis-
sions le moyen de détruire la Répu-
blique. Cela inspire de fâcheuses ré-
flexions sur la sincérité des déclara-
tions constitutionnelles que l'on nous
fait de temps en temps.
Il est vrai que, dernièrement, M. de
Mackau se défendait d'avoir voulu
renverser la République. Il voulait
simplement l'améliorer. On sait ce
que cette déclaration signifiait. Est-ce
une amélioration du même genre .que
se proposent les droitiers constitu-
tionnels? L'autre jour, M. de Cara-
man annonçait le dessein de travail-
ler à l'amélioration de la République.
M. Dugué de la Fauconnerie écrit au-
jourd'hui que son but n'est pas le
renversement de la République, mais
« sa transformation », c est-a-dire,
ajoute-t-il, l'établissement « d'un ré-
gime démocratique respectueux de
nos intérêts, de nos croyances et de
nos libertés". Si nous ne nous trom-
pons, c'était le programme de l'em-
pire; c'est encore le programme des
bonapartistes lorsqu'ils cherchent à
établir la supériorité de l'empire sur
la République. M. Dugué de la Fau-
connerie nous dit bien : « Si l'on ve-
nait à discuter, dans le Parlement
dont je fais partie, la forme du gou-
vernement, je voterais pour la Répu-
blique". Nous le croyons bien volon-
tiers. Il y a quelque telY';îs déjà que
M. Dugué de la Fauconnerie nous
avait fait prévoir cette nouvelle évo-
lution. Mais quelle est la transforma-
tion de la République qu'il voudrait
préparer? Il n'y a pas fort longtemps
qu'il cherchait dans le boulangisme
une transformation très profonde.
Est-ce toujours une transformation
de ce genre qu'il poursuit ? Sous le
couvert de la République, on peut
imaginer des régimes bien divers, les
uns fort libéraux et. les autres fort
autoritaires, tels que le consulat et
la dictature. Pour les _etJRir le 'çon,;
cours des bonapartistes serait tout
acquis d'avance. De l'empire, ils n'au-
raient pas le mot, mais ils auraient
la chose, ce qui leur paraîtrait sans
doute le point essentiel, d'autant plus
que l'autre leur viendrait tout seul,
par surcroît, avec un peu de pa-
tience.
La déclaration de M. Dugué de la
Fauconnerie n'est donc pas aussi
nette qu'il le dit et elle aurait besoin
d'être complétée. Mais, quand encore
elle le serait, nous n'aurions que les
idées personnelles du député de l'Orne,
qui se vante d'être «un sauvages, et
cela ne nous donnerait pas celles du
groupe « constitutionnel Y.,, ni ne nous
révélerait comment il entend travail-
ler à l'amélioration de la Républi-
que.
Le XIX, aijtiGL.E publiera demain la
« Chronique », par Francisque Sarcey.
L'ÉLECTION DE CLIGNANCOURT
Ainsi que nous le faisions prévoir dans no-
tre dernier numéro, c'est décidément dimau-
che 9 novembre qu'aura lieu le scrutin pour
l'élection d'un député en remplacement de M.
Joffrin dans la 2* circonscription du 18" arron-
dissement de Paris (Clignancourt).
UN SCANDALE A SAINT-PÉTERSBOURG
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Pétersbourg, Il octobre.
Un scandale vient d'éclater dans l'aristo-
cratie de Saint-Pétersbourg.
Voici les faits tels qu'on les raconte :
La fille d'un de nos plus célèbres finan-
ciers, le baron de G., s'étant éprise d'un
employé de son père, celui-ci, qui a une
grande faiblesse pour son enfant, finit par
consentir, mais non sans regrets, à ce
qu'elle épousât « celui qu'elle aimait".
On célébra officiellement les fiançailles
de la riche héritière et du jeune K..,
Sur ces entrefaites, le baron de G. ap-
prit que son futur gendre entretenait deux
danseuses du corps de ballet.
Il en informa aussitôt sa fille qui, fu-
rieuse, mit son fiancé à la porte.
Le jeune K. n'accepta pas ainsi les cho-
ses. Il voulut se venger de l'insulte qui lui
avait été faite. Dans ce but, il fit reproduire
à des centaines d'exemplaires une photo-
graphie que lui avait donnée Mlle de G. et
écrivit sur chacun d'eux quelques petits
mots. d'amitié én imitant l'écriture de
Mlle de G. Puis il envoya ces photogra-
phies ainsi apostillées à tous les officiers
de la garde impériale et à tous les jeunes
gens du monde.
Un procès va être intenté par le baron de
G. au jeune K. pour diffamation envers
sa fille.
UNE TRAGÉDIE DOMESTIQUE
ALLEMANDE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Strasbourg, 11 octobre.
Un douanier, à Mctzeral, arrondissement de
Colmar, a été assassiné à coups de hache.
Sa femme et ses trois enfants, regardés
comme les auteurs de ce crime, ont été arrê-
tés et incarcérés à Colmar.
LA CRISE MINISTÉRIELLE PORTUGAISE
(D'UN CORRESPONDANT)
- Lisbonne, Il octobre.
M. Ferrao Martens a remis les noms sui-
vants pour les fonctions du futur minis-
tère, dont il ne fait pas partie lui-même :
Présidence et guerre : le général Abreu e
Souza; intérieur et instruction : M.Anto-
nio Candido ; Justice : M. Sa Brandao ; Fi-
nances : M. Mello Couvea ; Marine : M. An-
tonio Ennes ; Affaires étrangères : M. Bar-
besa; Travaux publics : M. Thomas Ri-
beiro.
Ces hommes politiques ont tenu une lon-
gue conférence chez M. Abreu e Souza; ils
ont délibéré sur les affaires intérieures et
extérieures du pays, et sont arrivés, à ce
que l'on croit, à une entente pour la solu-
tion de la crise.
LES JUIFS EN CRIMÉE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Pétersbourg, 11 octobre.
Le séjour de Sébastopol sera interdit aux
juifs après la transformation de ce port mixte
en port exclusivement militaire.
Jusqu'ici la Crimée avait été l'un des terri-
toires russes dans lesquels les juifs étaient au-
torisés à fixer leur domicile permanent.
LE SOUS-LIEUTENANT WERNERT
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Toulon, Il octobre.
Le premier conseil de guerre maritime,
présidé par le capitaine de vaisseau Ferrât,
se réunira le 17 de ce mois pour juger le
sous-lieutenant du hQ régiment de marine
Charles Wernert, prévenu de s'être absenté
de son corps, à Toulon, pendant plus de
trois mois, délit prévu par la loi du 18 mai
183h sur l'état des officiers et l'article 233
du code de justice militaire.
Nous avons dit que Wernert avait repris
le chemin de son régiment, malgré toutes
les responsabilités encourues, dès qu'il eut
appris par les journaux que des bruits at-
tentatoires à son honneur de soldat étaient
mis en circulation.
Les causes de sa disparition resteront se-
crètes.
On raconte tout bas qu'à la suite de dis-
cussions de famille, Wernert eut deux
duels consécutifs dans notre ville, duels
ignorés qui n'ont peut-être pas eu de té-
moins.
Il est cependant certain que, blessé dans
la première rencontre, l'officier prit sa re-
vanche dans la seconde et blessa mortelle-
ment son adversaire qui, quelques jours
après, serait mort à Lyon. C'est à ce mo-
ment que Wernert quitta le régiment.
CRISE MINISTÉRIELLE
EN AUTRICHE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Vienne, 11 ociobret - On assure que le mi-
nistre sans portefeuille baron de Prozak, le
ministre des finances Dunajewski, et le mi-
nistre de la justice comte de Schœnborn ont
donné leur démission.
C'est, en tout cas, le comte Taaffe qui est
cbà £ £
LE PARI MUTUEL
PROJET DE LOI DE M. CONSTANS
L'emploi des fonds du pari mu-
tuel. — Trois millions et demi
en caisse. — Les doléances
de la Ville de Paris.
On sait que jusqu'à présent le ministre
de l'intérieur dispose, sous sa propre res-
ponsabilité et sans contrôle, des sommes
provenant du droit de S 0/0 sur le pari mu-
tuel.
C'est grâce à cette situation que les bou-
langistes ont pu, lors des dernières élections
municipales, lancer tant d'insinuations per-
fides contre le ministre de l'intérieur. On
se souvient qu'ils prétendaient que ces
fonds avaient été utilisés pour les élections
générales de 1889.
Il aurait suffi, pour réduire à néant tous
ces racontars, de rappeler à quelles œu-
vres ont été affectées les sommes provenant
du pari mutuel.
L'emploi des fonds du pari mutuel
Le droit de 2 0/0 sur le pari mutuel a pro-
duit, depuis trois ans, une somme ronde
d'environ six millions de francs.
De ces six millions,deux millions cinq cent
mille francs seulement ont été dépensés. Le
surplus est déposé au Crédit foncier où il
rapporte 2 0/0 d'intérêt annuel.
Sur les deux millions et demi qui ont
été dépensés, sixcent cinquante mille francs
ont été versés à la Ville de Paris, y compris
300,000 francs pour l'institut Pasteur.
Le reste a servi à construire dans tous les
hôpitaux de nouvelles étuves à désinfec-
tion et à aménager dans quelques-uns de
nouvellès salles pour les malades. C'est
ainsi qu'à l'hôpital de la Charité, notam-
ment, on a transformé en maternité les ap-
partements occupés autrefois par les reli-
gieuses.
L'œuvre des hôpitaux marins a reçu
200,000 fr., dont 150,000 fr. pour le sanato-
rium de Banyuls.
A50,000 fr. ont été donnés aux hôpitaux
de province. Sur cette somme, 250,000 fr.
ont été employés à la construction de nou-
velles étuves à désinfection.
Les incendiés de Cayenne, en 1888, ont
reçu 100,000 fr.; les victimes des catastro-
phes de Saint-Etienne et de Bessèges, 300,000
francs ; les victimes de l'influenza 300,000 fr.;
la caisse de retraite des journalistes, 100,000
francs.
Cela fait déjà, au total, deux millions.
Quant aux cinq cent mille francs qui ont
été encore dépensés, ils ont été distribués
par petites sommes de 10, 15, 20 et 30,000
francs à de nombreuses œuvres de bien-
faisance dont la liste serait trop longue à
publier. -
Quelques secours ont été également ac-
cordés, notamment aux ouvriers Lecorf et
Sarda, qui ont reçu 23,000 francs.
Cet exposé succinct suffit à montrer le
cas qu'il faut faire des racontars qui ont
circulé au sujet de l'emploi des fonds du
pari mutuel.
Quoi qu'il en soit, M. Constans, désireux
d'empêcher que de semblables allégations
pussent se produire à l'avenir, décida de
régulariser la perception et l'affectation du
droit prélevé par l'Etat sur les produits du
pari mutuel.
Depuis lors, il se refusa à dépenser la
plus petite somme sur l'argent qui lui ve-
nait des sociétés de courses - même pour
les incendiés de la Martinique et de la
Guadeloupe - et il profita d'une interpella-
tion de M. Cluseret pour annoncer à la
Chambre, au cours de la séance du 29 mai
dernier, qu'il la saisirait bientôt d'un pro-
jet de loi tranchant définitivement la ques-
tion.
Le projet de M. Constans
C'est ce projet qu'il déposera dès la ren-
trée sur le bureau de la Chambre.
Aux termes du projet, que M. Constans a
élaboré d'accord avec M. Kouvier, le minis-
tre de l'intérieur a le droit d'autoriser les
sociétés de courses à organiser sur leurs
hippodromes le pari mutuel, à la condition
d'un prélèvement de 2 0/0 au profit d'oeu-
vres d'assistance publique.
L'autorisation donnée par le ministre de
l'intérieur sera toujours révocable.
Les sommes perçues de ce chef seront
versées dans chaque département à la caisse
du trésorier général et seront concentrées
entre les mains du ministre des finances,
qui en fera état aux recettes du Trésor.
Le ministre de l'intérieur attribuera ces
sommes à des œuvres d'assistance publi-
que, sous le contrôle d'une commission
dont la composition est fixée par le projet
de loi. • ■mmvgjg
Ce projet mettra un terme aux contro-
verses juridiques qui se sont produites au
sujet de l'assimilation des courses à des lo-
teries de bienfaisance, et il aura pour con-
séquence directe et immédiate de faire re-
connaître par la loi « le jeu des courses »
qui, jusqu'à ce jour, n'avait été, comme
tous les autres jeux, que simplement « to-
léré ».
Le fait, on le reconnaîtra, a quelque im-
portance et mérite quelque attention.
Mais, pour aujourd'hui, nous nous bor-
nerons à faire remarquer que le projet de
M. Constans ne tranche pas le différend pen-
dant entre lui et la Ville de Paris au sujet
de la part qui doit revenir à cette dernière
dans les produits du pari mutuel.
M. Constans est en effet décidé à ne pas
faire droit aux réclamations que le conseil
municipal pourra formuler à cet égard.
Il estime que la Ville de Paris, prélevant
déjà sur l'entrée des hippodromes le droit
des pauvres, n'a rien à voir dans les som-
mes provenant du pari mutuel.
Il entend disposer, sous le contrôle d'une
commission spéciale, de l'emploi de ces
fonds.
Heureux effets de la suppression des
agences
Puisque nous nous occupons du pari
mutuel, profitons de l'occasion pour dire
que la suppression des agences de com-
mission a déjà produit les heureux résul-
tats qu'on en devait attendre.
Depuis que les agences ont été suppri-
mées, on va jouer sur les champs de cour-
ses beaucoup plus qu'autrefois, et les mal-
heureux n'auront pas lieu de s'en plaindre.
Tandis que pendant le mois de septem-
bre de l'année dernière les plus fortes re-
cettes prélevées sur les enjeux à Long-
champs variaient entre 15 et 18,000 francs,
elles ont atteint cette armée, pendant le
même mois, S2 et 25,000 francs.
On voit par là tout le dommage que cau-
saient les agences à l'Assistance publi-
que.
OD ne peut dQ¡} que se féliciterr aç l.Ç\F
suppression, et elles ont d'ailleurs si bien
compris que leur cause était irrémédiable-
ment perdue qu'elles ont abandonné le
projet, qu'elles avaient conçu tout d'abord,
de se pourvoir devant le conseil d'Etat
contre l'arrêté ministériel qui les a frappées.
- Il ne reste plus maintenant qu'à terminer
« le règlement » élaboré par M. le ministre
de l'agriculture en ce qui concerne les
sociétés de courses, pour que la question
du pari mutuel soit enfin définitivement
réglée.
Ce ne sera vraiment pas trop tôt!
LA GUERRE A LA LANGUE
FRANÇAISE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Strasbourg, Il octobre.
Le gouvernement d'Alsace-Lorraine a décidé
de supprimer l'enseignement de la langue
française dans les rares écoles primaires où
cet enseignement se donnait encore.
Avant l'annexion, le gouvernement français
imposait, dans ces mêmes écoles, l'enseigne-
ment de l'allemand comme étude obligatoire.
DANS LES LYCÉES DE JEUNES FILLES
Une heureuse innovation. — Sup-
pression des distances. — En
classes, mesdemoiselles.
Nous avons souvent regretté l'absence de
lycées de jeunes filles dans les quartiers les
plus populeux de Paris. Trois établisse-
ments existent seuls actuellement : le lycée
Fénelon, sur la rive gauche, rue Saint-An-
dré-des-Arts ; le lycée Molière à Passy, et
le lycée Racine dans le quartier Monceau.
Partout ailleurs, les familles n'ont que le
choix entre l'école primaire et le cou-
vent.
A défaut de création nouvelle, l'adminis-
tration vient de trouver le moyen de mettre
l'enseignement secondaire à la portée de
toutes les familles. Elle a décidé la création
d'un service d'omnibus qui desservira dé-
sormais les trois lycées.
Ces établissements, on le sait, ne reçoi-
vent que des externes et des demi-pension-
naires. Mais les avantages de la demi-pen-
sion étaient illusoires pour les parents ha-
bitant des quartiers éloignés. Il en sera tout
autrement à l'avenir. La voiture viendra
cueillir la jeune élève à la porte de sa ma-
man et la ramènera ponctuellement le soir,
sous bonne escorte. Qu'on se le dise.
FIN DE LA GUERRE DES PORCS
AUSTRO-SERBE
(D'UN CORRESPONDANT)
Belgrade, Il octobre.
A la suite de la conférence qui a eu lieu à
Buda-Pesth, l'entente est complètement éta-
blie entre la Serbie et l'Autriche sur la ques-
tion de l'entrée des porcs. La frontière est en-
tièrement ouverte à l'importation des porcs
serbes.
CHRONIQUE
Voici une thèse curieuse, par exem-
ple ! Ces médecins ne doutent de rien ! Il
s'agit de la guérison scientifique — de
l'amour ! C'est le docteur Emile Laurent
qui, avec un beau sang-froid, traite cette
question le plus posément du inonde,
comme il donnerait ses observations sur
la phtisie ou la fièvre typhoïde. Cela
est tout à fait piquant, en raison même
de l'impassibilité qu'il garde.
Ce n'est pas en usant d'une métaphore
poétique qu'il appelle l'amour une « ma-
ladie ». Pour lui, la passion est bien réel-
lement un état pathologique. Dès lors,
il doit y avoir des moyens rationnels de
le traiter.
Drames, catastrophes, péripéties tragi-
ques, suicides, folies inspirées par l'a-
mour, tout cela peut s'éviter, si un méde-
cin avisé intervient à temps, à l'heure où
l'amour va faire faire des bêtises. C'est
grand dommage que cette découverte
thérapeutique soit seulement d'hier :
toute l'histoire de l'humanité se modi-
fiait. Dieu sait, en effet, si l'amour a été
un facteur important dans ses annales !
Il est vrai que, du même coup, la litté-
rature perdait son meilleur thème, celui
de la fatalité de l'amour.
Mon cœur lui laissay emporter,
disait Charles d'Orléans dans une de ses
ballades en parlant de sa maîtresse :
Onc depuis ne le peux ravoir !
Eh bien, pas du tout ! Rien n'est plus
simple que de se reprendre, de se ressai-
sir, d'oublier en un instant la belle dont
on se croit le déplorable esclave. On s'a-
dresse au docteur, on lui confesse son
cas, on lui avoue qu'on se sent sur le
point de commettre toutes les excentri-
cités, qu'on n'est plus capable de résister
à un funeste entraînement. Il sourit dans
sa barbe.
— Bon ! répond-il, ce n'est rien. J'en ai
vu bien d'autres ! Vous serez guéri de-
main.
Napoléon déclarait que, en amour, la
seule victoire était la fuite. Mais la fuite
n'est pas encore un moyen radical. Après
la résolution prise, il y a parfois une
réaction. Combien a-t-on vu d'amoureux,
sentant qu'ils couraient à l'abîme, faire
leur malle en hâte, gagner une gare,
prendre un billet pour une destination
très lointaine et. s'arrêter à la première
station.
D'autres — et qui ne furent pas des
moins illustres amants — cherchèrent
l'oubli jusque dans l'ivresse, mais le
réveil est terrible. L'ivresse, loin d'être
un remède, diminue la force de résistance
du « sujet ». Je ne parle pas, enfin, du
raisonnement, qui est merveilleusement
impuissant à arracher du cœur un indi-
gne amour. C'est plus on sait qu'on
commet une faute, une absurdité, plus
on se déclare à soi-même qu'on est cou-
pable ou ridicule, que la passion s'enra-
cine. On aime parce qu'on aime, et il n'y
a pas d'autre explication à chercher que
celle-là. La passion ressemble à l'idée fixe
d'un aliéné. L'obsession commande im-
périeusement en l'âme de la « victime ».
C'est un délire partiel.
Quel est donc le moyen de salut préco-
nisé par le docteur Lauront ? Comnlent,
mis en présence d'un amçureu~ jÎYJré aux
affres de la passion, l'homme de science
a-t-il à intervenir ? Tout simplement par
la suggestion hypnotique. L'hypnotisme,
aujourd'hui, réalise tous les prodiges. La
guérison de l'amour ne serait pas. le
moins étonnant!
Le « sujet » confie ses peines au méde-
cin, qui l'écoute d'abord avec indulgence
— car il y a toute une progression indi-
quée — et qui lui donne quelques sages
conseils. Ce n'est pas que ces conseils
aient, par eux-mêmes, quelque efficacité ;
mais ces bagatelles de la porte disposent
le patient à subir l'épreuve dans de bon-
nes conditions. Le médecin, ayant gagné
sa confiance, lui promet de le remettre
bientôt dans son bon sens : alors le prati-
cien tente une première séance d'hypno-
tisme, endort sa volonté, chasse de son
cerveau l'initiative personnelle. Les con-
seils donnés tout à l'heure se transfor-
ment en ordres précis dans la bouche de
l'hypnotiseur. Je tiens à citer ce passage
de la curieuse méthode formulée par le
docteur Laurent : « Tandis que vous gou-
vernez en maître dans ce cerveau, pré-
sentez l'objet aimé sous tous ses plus
mauvais aspects, débinez l'idole et mon-
trez qu'elle est d'argile. Eteignez un à un
tous les souvenirs qui pourraient rame-
ner l'obsession. Et l'amoureux insensé
sera guéri par cette volonté qui a su com-
mander à la sienne ! »
Voilà la théorie. L'amant le plus folle-
ment épris devient subitement d'une in-
vraisemblable indifférence. « L'objet ai-
mé », qui usait et abusait de son pouvoir
sur lui, n'y comprend rien, mais cela est
ainsi. Avait-il juré de tout sacrifier pour
une exigeante maîtresse ? Il va tranquil-
lement à ses affaires, la conscience en re-
pos. Lui rappelle-t-on ses brùlants ser-
ments? Il en rit. Devait-il enlever roma-
nesquement la belle personne qui avait
tout empire sur lui? Il décommande la
voiture et ne s'inquiète plus que des nou-
velles du jour ou du cours de la Bourse.
Encore un peu, et il haussera les épaules
quand on parlera devant lui d'aventures
d'amour.
Et ce ne sont pas là des chimères ! Les
névrosés que sont les amoureux sont
particulièrement propres à subir les in-
fluences hypnotiques. Et le docteur Lau-
rent, qui qualifie fort impertinemment
les victimes de l'amour, comme on voit,
cite déjà des cas de guérison : un étu-
diant du quartier Latin arraché aux grif-
fes d'une servante de brasserie, une
femme jalouse guérie de sa jalousie, une
femme voyant tout à coup son amant,
pour lequel elle avait une furieuse pas-
sion, tel qu'il était en réalité, c'est-à-dire
fort peu séduisant. Cette clinique spéciale
peut déjà se vanter de cures admirables!
Quel rêve à faire, avec cette quasi-fan-
tastique opération!
L'amour réglé et modéré comme on
règle un bec de gaz, les sentiments ex-
cessifs enlevés du oœur comme on en-
lève, par la chirurgie, une excroissance
gênante, la raison rendue en un tour de
main!. Mais, docteur, docteur, quelle
vie plate vous nous feriez, et avec cette
médecine terriblement fin de siècle, im-
pitoyablement libératrice, où irait-on ?
Si l'on ôtait à la pauvre humanité les fo-
lies passionnelles, que lui resterait-il
pour oublier l'âpre réalité ?
Paul Ginisty.
LE CAS DE M. MAES
Un journaliste au pays du droit
commun
Franchement, l'administration des pri-
sons et le parquet semblent en prendre à
leur aise vis-a-vis des journalistes qui
n'ont commis d'autre faute que de défen-
dre une cause politique avec trop d'ar-
deur.
M. Rane protestait l'autre jour parce que
M. Baillière avait été conduit au Dépôt, qui
de doit recevoir que des escarpes.
Le cas de M. Maës, secrétaire de la rédac-
tion et gérant de la Cocarde, n'est pas moins
intéressant.
M. Maës a été condamné à quatre mois de
contrainte par corps pour le règlement
d'une amende de 1,500 francs (procès Ge-
lez). Il est vrai que, selon un contrat fort
régulier, c'était M. Willenich, l'administra-
teur du journal, qui devait payer, mais il
n'a pas payé.
Notre confrère est détenu au quartier de
la Dette, prison Sainte-Pélagie, et soumis
au régime des condamnés de droit com-
mun, c'est-à-dire jeté dans le tas, avec des
individus qui vont à la Centrale ou en re-
viennent, avec des bonneteurs et la peu
sympathique corporation des marchands
d'allumettes.
Or, la catégorie des condamnés à laquelle
appartient not"e confrère n'a pas été pré-
vue par le règlement intérieur des prisons
(décret du Il novembre 1885), celui qui
fait loi.
En effet, il est dit à l'article 56 de ce rè-
glement : « Les débiteurs de l'Etat pour
crimes, délits ou contraventions de droit
commun sont soumis au régime des con-
damnés", et M. Maës n'est condamné ni pour
crime, ni pour délit, ni pour rien qui soit
de droit commun.
Mais il y a mieux! Sa condamnation com-
portait deux peines : la prison et l'amende.
Il a fait la première au quartier des Politi-
ques et il fait la seconde dans le tas des
condamnés de droit commun, ce qui, pour
lui, rend la contrainte par corps plus ri-
goureuse et plus pénible que la peine prin-
cipale.
Voilà tout au moins une anomalie bi-
zarre et qui ne peut plaider qu'en faveur du
condamné.
Mais d'ailleurs peu importe ; il y a quel-
que chose de particulièrement révoltant à
mêler dans la catégorie des filous et
des escrocs un journaliste qui ne peut payer
l'amende dont son journal a été frappé.
La République ne saurait être plus dure
que l'empire à ceux qui défendent leurs
idées à coups d'articles. Le ministre de l'in-
térieur est souverain en cette circonstance ;
il peut donner des ordres pour que M. Maës
finisse sa prison dans le quartier des Poli-
tiques.
La société ne se plaindra pas de cet acte
de justice v - - - -. _o'
LE CONGRES DE HALLE
AVANT L'OUVERTURE
Fin du régime d'exception ! — Un mot
de Bismarck et de Cavour. —
La force des prolétaires en
Allemagne.
Le congrès de la démocratie socialiste
allemande, qui s'ouvre aujourd'hui à Halle,
est un événement international, comme
suffiraient à le démontrer les adresses de
solidarité déjà reçues du parti ouvrier
français, de la ligue socialiste et du parti
ouvrier d'Italie, du parti socialiste de
Hollande, etc.
Il marque la fin du régime d'exception
auquel l'Allemagne ouvrière a été soumise
depuis 1878 et qui s'est traduit par la mise
en état de siège de Berlin, Leipzig, Ham-
bourg, Francfort et autres grandes villes;
par la dissolution de 332 organisations cor-
poratives ou politiques, par l'expulsion, —
ou l'exil à l'intérieur, — de 873 militants,
par mille années de prison et par l'inter-
diction de 1,299 journaux ou publications
diverses.
Impossible de trouver dans toute l'his-
toire quoi que ce soit qui corresponde à cette
persécution acharnée de douze années et à
une résistance aussi héroïque aboutissant à
la capitulation de l'empire et de l'empe-
reur.
L'ancien mot d'ordre
« Les socialistes hors du Reichstag! » Tel
était, en 1878, le mot d'ordre de Bismarck,
appuyé par toute la bourgeoisie allemande,
depuis le centre jusqu'aux progressistes. Et
cette chasse aux socialistes a abouti à quoi l
à la mise de Bismarck hors du pouvoir et
aux élections du 20 février dernier, qui ont
donné aux outlaws un million cinq cent
mille voix, cent cinquante mille de plus
qu'au parti bourgeois le moins maltraité,
les nationaux-libéraux.
C'est Cavour qui disait qu'avec l'état de
siège le plus âne pouvait gouverner. Il était
réservé au chancelier de fer de donner un
démenti au grand politicien italien.
Bismarck a si peu ou si mal gouverné,que
la 'démocratie socialiste, qu'il avait juré
d'anéantir, est devenue le véritable arbitre
de la politique intérieure allemande en obli-
geant à s'incliner devant des « savetiers.
le petit-fils du vainqueur de Sadowa et dE
Sedan.
Le congrès de Halle est le treizième du
parti.
Les congrès précédents
A Eisenach, en 1869, alors que les disci- *
pies de Lassale comptaient encore sur l'Etai
prussien pour affranchir graduellement le
travail en créditant ou en commanditant
les associations ouvrières, les marxiste
organisaient les travailleurs allemands en
parti de classe, adhérant à l'Association in-
ternationale des travailleurs.
A Cobourg, en 1872, après avoir protesté
contre le vol de l'Alsace-Lorraine, on se
déclarait « solidaire de la Commune de Pa-
ris et de tous ses actes n.
A Gotha, en 1875, on entraînait les lassa-
liens dans le grand mouvement commu-
niste et international, et le programme
d'expropriation capitaliste et d'appropria-
tion sociale était définitivement arrêté, qui
groupait dès lors un demi .million de com-
battants.
Avec la loi d'exception qui, comme unt
pierre sépulcrale, s'abattait sur l'action so-
cialiste, ou plutôt sur le mouvement ou-
vrier proprement dit, c'en était fait des
congrès au grand jour sur terre allemande.
C'est à l'étranger, au risque de grands
procès, comme ceux de Chemnitz et de
Freiburg, que la démocratie socialiste dut
tenir ses assises. Mais le courage de tous
fut à la hauteur des circonstances.
A Voydeo, en Suisse, en 1880, on releva
fièrement le gant. Et l'on biffa du program-
me l'expression « par les voies légales ", qui
n'avait plus de raison d'être du moment
que les prolétaires étaient mis hors dir
droit commun.
A Copenhague, en 1883, on prépara la
campagne électorale de l'année suivante,
qui donna au parti vingt-quatre élus et
deux cent mille voix de plus qu'au scrutin
précédent.
A Saint-Gall, en 1887, en même temps que
le comité de révision était chargé d'inscrire
en toutes lettres dans le programme « l'ex-
propriation du sol et des autres moyens de
production ", on décidait que le prolétariat
organisé en parti politique devait affronter
seul la lutte, sans compromissions—même
au second tour — avec un quelconque des
partis bourgeois, considérés comme ne faioJ
sant qu'une seule masse ennemie. i
Le socialisme et l'empereur
Telle est, résumée en quelques motafc
l'histoire du socialisme allemand qui, l'en.
tré en vainqueur dans l'empire le plus con-
servateur, va, dans quelques heures, passer
la revue de ses forces et aviser aux moyens
de rendre son action révolutionnaire plus
rapide et plus féconde.
Ce qui ajoute à l'importance de ce con-
grès, — le premier qui se réunira au grand
soleil dans l'Allemagne reconquise, —
c'est la contre-façon de socialisme à la-
quelle, dans un but dynastique, s'est résolu
le jeune, - très jeune, — empereur.
Lui aussi, comme le troisième et dernier
Bonaparte, se poe en « empereur des ou-
vriers ».
Les ouvriers allemands, trop avisés peut
lâcher la proie pour l'ombre, lui répon-
dront qu'ils ne lui demandent qu'une cho.
se : c'est de s'en aller. Le reste les regarde.
D'accord avec leurs frères de misère des
autres pays,ils réaliseront la devise de l'In-
ternationale : l'émancipation des travail-
leurs par les travailleurs eux-mêmes. -
Les délégués à Halle
(D'UN CORRESPONDANT)
Halle, Il octobre.
De nombreux délégués sont arrivés au-
jourd'hui, venant de Bavière, de Saxe et de
Hambourg.
Ils ont été reçus à la gare par les mem-
bres des comités portant à leur boutonnière
des rubans rouges et blancs, et conduits à
la brasserie Hofjaeger, où le congrès tiendra
ses séances. Là, des billets de logement leur
ont été remis.
Les autres délégués et, parmi eux, ceux da
Berlin, arriveront demain dimanche à deux
heures.
Une réunion préparatoire sera tenue de*
mainl elle ne sera pas publique.
L'ouverture du congrès aura lieu lundi}
il est jJrobbl Qu'ii durërajiuitjow.re*
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