Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-06-11
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
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Description : 11 juin 1890 11 juin 1890
Description : 1890/06/11 (A19,N6722). 1890/06/11 (A19,N6722).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Dix-neuvième année. — N° 6,733
CINQ Centimes — Paris et Départements CINO Centimes
MERCREDI II JUIN 1890
-, ,- -
• JOURNAL RÉPUBLICAIN ',,- - -
RÉDACTION
114B. R..e Mon:
PARU
DIRECTEUR POLITIQUE
A. -~ EDOUARD PORTALIS
PRIX DE L'ABONRERERT :
Paris. ». Trois ae», 6f.; Saillis, li L; Gbo, SOL
départements - 7L; - 12 f.; — 24 fc
Union Postale - 91.; - 161; — 32 b
Xm aionnemenotpartent dee îmet 15 de chaque mois.
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Tftlépboxxe : 20.289 Ha.
ADMINISTRATION
148, R.ue .zd:on'l:.%na.r+.:'G
PAJUS
«ÉfllSSEOBS D'duos CES
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DéparteJData - 7L; - 121, -. L
PoltaJe - tu -
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Paroles ministârielles
Le gouvernement de la République
ne néglige guère les occasions de se
mettre en relations avec le pays, et il
ne se passe guère de semaine où quel-
que membre du cabinet n'aille, dans
une région quelconque, présider une
cerémonie, prononcer une allocution
et fleurir quelques boutonnières. La
journée de dimanche a été particuliè-
rement chargée. Le ministre de l'ins-
truction publique était à Provins, le
- ministre de l'agriculture à la Roche-
sur-Yon, et les fêtes du concours ré-
gional avaient attiré à Périgueux M.
Yves Guyot, ministre des travaux pu-
blics, et M. Constans, ministre de l'in-
térieur. 1
Les allocutions prononcées dans
ces circonstances. sont évidemment
d'un excellent effet sur les habitants
de la région, mais elles n'ont pas, la
plupart du temps, un très grand re-
tentissement au dehors. Il est naturel
que ce retentissement soit plus consi-
dérable quand c'est le ministre de l'in-
térieur qui porte la parole.
Nous avons donné dès hier les
parties essentielles de son allocution,
et l'on a pu voir que M. Constans, re-
prenant les déclarations que le parti
v républicain n'a jamais cessé de faire,
a protesté contre toute idée d'exclu-
sivisme et déclaré que personne parmi
nous ne demandait ni une « Répu-
blique fermée).,, ni une « République
tracassière M.
Le Gaulois s'empare de ces paro-
les; il appelle le discours de M. Cons-
tans un «discours événement", et il
estime que ce discours «fera pousser
des cris de rage aux radicaux et des
chants d'allégresse aux centres et
éveillera une grande curiosité chez
les royalistes, en présence d'une poli-
tique qui, en tout cas, n'est pas ba-
Dale. » Cette curiosité ne sera peut-
être pas très satisfaite et peut-être
aussi faut-il renoncer à la joie d'en-
tendre les cris de rage, car le minis-
tre demande « une République qui ne
stationne pas, mais qui progresse "t
et il ajoute judicieusement : « Il
serait aussi imprudent de stationner
que de marcher en arrière. »
Entre ce programme et celui de la
u République ouverte » qu'on nous
offrait il y a quelques mois, il existe
une différence qui n'aurait pas dû
échapper à la perspicacité de M. Ar-
thur Meyer. Ce n'est pas, en effet, le
programme de Tours que le ministre
de l'intérieur reprend; ce n'est pas
le triomphe des idées boulangistes
qui s'affirme. La République ouverte
telle qu'on la comprenait alors avait
parmi ses partisans tous les adversai-
res de la République, qui prenaient
bien le masque de « républicains ral-
liés e.,, mais qui, M. Arthur Meyer
comme M. Paul/de Cassagnac n'en
peuvent encore avoir perdu le souve-
nir, ne dissimulaient guère leur in-
tention de démolir la République. La
« République ouverte » du général
Boulanger était la plate-forme sur la-
quelle, — sauf quelques exceptions
aussi rares qu'honorables,— s'établis-
saient les adversaires de la Républi-
que, comptant sur la naïvete des
électeurs pour leur fournir le moyen
de faire la « trouée". De cette Répu-
blique ouverte on n'excluait guère que
les républicains, contre lesquels on
menait - une campagne acharnée et
auxquels on se promettait, après la
victoire, d'infliger le plus dur. traite-
1
ment.
Cette République-là n'a rien de com-
mun avec celle dont nous désirons
l'établissement et la consolidation. Si
nous ne refusons pas les bonnes vo-
lontés qui viennent à nous, si nous
voyons avec plaisir d'anciens monar-
chistes désabusés renoncer à leur an-
cienne hostilité systématique, l'expé-
rience cependant nous a inspiré quel-
que prudence, et nous ne nous sou-
cions guère de confier le drapeau de
la République à des hommes dont le
noviciat n'est pas encore terminé.
Qu'ils viennent à nous sincèrement, et
ils seront les bienvenus. Mais nous
avons le devoir d'attendre, pour les
faire sortir du rang et pour leur con-
férer quelque grade, qu'ils aient fait
leurs preuves, et ce devoir, nous n'y
manquerons pas, tandis, que le pro-
gramme de Tours ne promettait guère
autre chose que de livrer les clefs de
la République à ses pires ennemis.
Il nous semble donc que le directeur
du Gaulois a mis dans le discours du
ministre de l'intérieur beaucoup de
choses qui n'y sont pas, même à l'état
de sous-entendu, et qu'il a surtout
cherché à ne pas voir ce qui y était
exprimé en toutes lettres. On ne sau-
rait s'étonner qu'il ait tiré de cette
lecture irrégulière des conclusions
inexactes. On peut trouver, toutefois,
qu'il force la note dans l'inexactitude,
en affirmant que le pays est «en train
tie se womrçhiser » et que la 9
lution a s'imposera avant deux ans"
Nous aurions souhaité de savoir sur
quels symptômes ou sur quels faits M.
Arthur Meyer s'appuie pour faire de
telles prophéties. Mais les prophéties
ne sont bonnes que lorsqu'elles sont
inintelligibles. Laissons donc M. Ar-
thur Meyer à sa fureur prophétique.
Plus d'une fois déjà ses espérances ont
été déçues et nous serions bien sur-
pris si l'avenir ne lui réservait pas de
nouvelles déceptions.
Le XIXe SIUGLE publiera demain la
» - Vie de Paris - par Henry Fouquier.
1 VICTOIRES RÉPUBLICAINES
Un émule et un disciple de M. Loreau.
— Une erreur du TEMPS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTJCULlÊR)
Orléans, le 9 juin.
L'élection au conseil général qui a eu lieu
dimanche dans le canton ouest d'Orléans
est un nouvel et significatif échec pour la
politique de mensonge et d'équivoque qui
a M. Loreau pour représentant dans la dé-
putation du Loiret. Le candidat républi-
cain, M. Gavot, a été élu par 1,060 voix con-
tre 9Sii données à M. Charoy, réactionnaire.
60 voix s'étaient portées sur le nom de
M. Brissonnet, républicain, qui ne se pré-
sentait pas. Cela fait au total 1,130 voix ré-
publicaines.
- M. Charoy, qui se présentait avec le même
programme hypocrite que naguère, à
Gien, M. Loreau, avait été invalidé pour
avoir eu recours aux mêmes procé-
dés de corruption électorale que M. Lo-
reau.
L'élection d'hier est d'ailleurs la preuve
que, sans ces honnêtes procédés, il n'aurait
jamais été élu. -
[Cette dépêche de notre correspondant rec-
tine l'erreur, certainement involontaire, com-
mise par le Temps, qui annonçait bravement
hier soir la réélection de M. Charoy.]
Autres résultats
Dans la Savoie, sont élus conseillers géné-
raux :
Pour le canton de la Motte-Servolex, M. Bal,
républicain, sans concurrent ;
Pour le canton de Ruffieux, M. Bouchage,
républicain, avec 220 voix de majorité, contre
M. Masse; réactionnaire, dont l'election avait
été invalidée par le conseil d'Etat.
LE GOUVERNEMENT RUSSE
ET LES NIHILISTES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
"ç. ,",.,. Saint-PétersBoûrg, V juin. *"
Le général de Silicerstorff, aide de camp
du tsar, ancien chef de la gendarmerie,
s'est rendu à Paris.
On le dit chargé d'une mission concer-
nant l'affaire des nihilistes.
Le bruit court que plusieurs nihilistes
ont été arrêtés à Moscou, àKiew, à Odessa
et dans la capitale. Ces arrestations se rat-
tacheraient au complot de Paris.
r
ANGLAIS TUE
PAR UNE SENTINELLE ITALIENNE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Gênes, 9 juin.
Hier, un bersaglier nommé Mazuecato,
en sentinelle à la batterie du vieux môle, a
fait feu, après avoir plusieurs fois crié :
« Qui vive ! », sur un individu qui s'avan-
çait sans répondre vers la batterie, et qui
fut tué raide. Il a été reconnu pour un
nommé Henry Cameron, chauffeur d'un
navire anglais.
Sur la réclamation du consul anglais, M.
Brown, le bersaglier a été arrêté et une en-
quête a été ouverte.
M. CRISPI EN VOYAGE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER) |
Rome, 9 juin.
Il est inexact que M. Crispi doive se ren-
dre en France; mais il est. certain qu'il ira
le mois prochain à Carlsbad, sous pré- ;
texte d'y rejoindre sa famille, mais en réa-
lité pour y conférer avec le comte Kalnoky
et le chancelier de Caprivi.
En attendant, il envoie à Paris, avec une
mission spéciale auprès du gouvernement
franÇais, le général Cialdini.
On dit que le général Cialdini est porteur
d'une lettre autographe du roi Humbert
pour M. Carnot.
GRtVE: GÉNÉRALE
Saint-Etienne, 9 juin.
Les mineurs viennent de décider la grève
générale. Dix mille mineurs sont actuellement
en grève.
UN « INTERVIEW »
SUR BISMARCK ET GUILLAUME II
Les roueries d'un souverain. — Une
épigramme de M. de Bismarck.
(D3 NOTRE CORRESPONDANT PARTICULlO)
Saint-Pétersbourg, 9 juin.
Le correspondant du Nouveau Temps,
qui a récemment eu un interview avec
M. de Bismarck à Friedrichsruhe, publie
un nouvel entretien qu'il a eu avec un di-
plomate allemand très en vue.
Ce diplomate lui a dit que l'empereur
Guillaume avait l'ambition d'être un génie
militaire et admininistratif.
lia toujours montré de la déférence envers
M. de Bismarck. Lorsqu'il lui rendit visite
à Friedrichsruhe, en revenant de voyage,
il se fit photographier avec lui. Mais, en
réalité, sous prétexte de l'obliger à prendre
soin de sa santé, il le tint éloigné de Berlin
pour habituer le public à son absence.
L'empereur se fie aveuglément au géné-
ral de Waldersee, qu'il considéré comme
un grand homme d'Etat. Il le consulte
avant M. de Caprivi. La comtesse de Wal-
dersee sert d'intermédiaire entre l'empe-
reur et le pasteur anti-sémite Stœcker.
Guillaume II a choisi pour secrétaire par-
ticulier un juif converti au christianisme.
Lorsque M. de Bismarck reçut de Cons-
tantinople la fameuse dépêche .dans la-
quelle l'empereur d 'Allemagne dépeignait
les impression de son passage à travers le
Bosphore, il s'écria t
— tl se croit un grand politique, et il
;Ïeet OWU wrôdjocre PO~ ..-- T
L'INDUSTRIE FRANÇAISE
MENACÉE
LA QUESTION DES SOIES
Lyon et le Midi. — La manie protec-
tionniste. — Une lutte acharnée. —
Une proposition impossible.
Les députés réactionnaires de l'Ardèche
et du Gard ont déposé il y a quelque temps,
sur le bureau de la Chambre, une proposi-
tion de loi portant établissement d'un
droit de douane très élevé sur les soies et
cocons de provenance étrangère.
C'est l'avenir même — on pourrait Dres-
que dire l'existence — de la fabrique lyon-
naise, dont tout le monde a admiré les
merveilleux produits l'année dernière à
l'Exposition universelle, qui se trouve mis
en jeu, et on comprend que ce n'est pas
sans une légitime anxiété qu'elle attend
l'issue de la bataille qui vient de s'engager
entre elle et les sériciculteurs du Midi.
Un « comité de défense du marché des
soies » a été aussitôt constitué à Lyon.
Marchands, fabricants, commissionnaires,
courtiers, apprêteurs, teinturiers, tisseurs,
contre-maîtres et ouvriers ont été unani-
mes à protester contre toute mesure de
protection, et les commerçants de Saint-
Etienne, de Saint-Chamond, de Tours et
de Calais se sont associés à ce mouvement.
C'est qu'aussi il s'agit, comme nous l'a-
vons dit, d'une question vitale pour l'in-
dustrie soyeuse, non seulement de Lyon,
mais de la France entière.
L'industrie séricicole.
Avant d'aller plus loin, il est nécessaire
de dire quelques mots du projet dont la
Chambre est actuellement saisie et qui a
provoqué cette vive agitation. -
Il est incontestable que l'industrie sérici-
cole, qui était jadis une source de revenus
considérables pour les départements du
Midi de la France, a beaucoup souffert de-
puis quelques années. On évaluait son ren-
dement autrefois à 130 millions ; il n'est
plus aujourd'hui que de kl millions.
D'où provient cette énorme diminution ?
Est-ce de la maladie des vers à soie et de la
disparition du mûrier? Est-ce au con-
traire, comme le prétendent les séricicul-
teurs, de l'abaissement des prix qui est ré-
sulté de l'envahissement du marché par
les soies étrangères ? De l'un et de
l'autre.
La vérité est qu'au moment de la mala-
die des vers à soie, les fabricants lyonnais,
qui consommaient, déjà beaucoup plus de
cocons que nous n'en produi&ions, durent
s'approvisionner davantage encore à l'é-
tranger, »
Entre temm) le canal do Suez se perçait,
0+ 1. CiOl e-u..ü.., '{\4.;. u~_
qualités différentes des es et indispen-
sables pour le tissage de certaines étoffes,
arrivaient en masse sur le marché euro-
péen. ; -
Il en est résulté que les cocons, qui se
vendaient encore en 1873 6 francs le kilo,
tombèrent au fur et à mesure à 3 fr. 50,
voire même à 3 francs.
Depuis cette époque, notre production
séricicole — déjà gravement atteinte par la
maladie — n'a cessé de se ralentir, à tel
point que la moyenne des graines mises
actuellement à l'éclosion ne dépasse pas
500,000 onces, tandis qu'elle était autrefois
de 900,000.
Les ateliers de filature et de moulinage
ont naturellement subi le contre-coup de
cette crise. On dit même que, surâ8,000 fila-
ture, 21,000 ont été fermées.
Pour remédier à cette situation, les inté-
ressés ne voient qu'un moyen, c'est de re-
lever considérablement les droits de doua-
ne sur les cocons et les soies de prove-
nance étrangère, de façon qu'ils puis-
sent vendre leurs produits aux mêmes prix
qu'il y a vingt ans. - - - -
Les auteurs de la proposition de loi dont
la Chambe est saisie voudraient donc que
les cocons frais soient frappés d'un droit de
50 centimes par kilog.; les cocons secs de
1 fr. 50, an lieu de 25 centimes ; les soies
grèges de 7 francs, au lieu de 1 franc; et les
soies moulinées, de 10 francs, au lieu de
2 francs.
Malheureusement, à ce compte, le remède
serait pire que le mal.
La fabrique lyonnaise et l'étranger
En effet, les besoins actuels de notre in-
dustrie soyeuse dépassent quatre millions
de kilos dç matières premières ; et notre
production, qui, pendant les plus belles
années, n'a jamais dépassé deux millions
de kilos, n'atteint actuellement que 800,000
kilos, après être descendue jusqu'à 155,000,
en 1876.
C'est ainsi que les soies de France, qui,
déjà en 1860, n'entraient que pour UU 0/0
dans la fabrication lyonnaise, ne dépassent
pas aujourd'hui 13 0/0.
Cela ne suffit-il pas amplement à mon-
trer quel dommage on causerait à cette
grande branche de notre industrie natio-
nale en l'empêchant de s'approvisionner au
dehors des matières dont elle a besoin, ou
en lui rendant cet approvisionnement oné-
reux ?
Il est bon de faire remarquer, à cet égard,
que la France exporte la majeure partie de
ses soieries. L'année dernière, sur une pro-
duction de JMO millions, il y a eu environ
SA7 millions d'exportation, sans parler des
objets confectionnés, ce qui augmenterait
bien ce chiffre de 60 à 70 millions.
Or, dans les différents pays où nous ven-
dons nos étoffes de soie, nous nous trou-
vons en concurrence avec des fabriques
récemment créées, parfaitement outillées,
jouissant d'une main-d'œuvre peu élevée
et dont les matières premières ne sont et
ne seront jamais — on peut en être assuré
— frappées d'aucun droit d'entrée.
Tel est le cas de l'Allemagne qui n'a
point de vers, de la Suisse et de l'Autriche
qui n'en élèvent presque pas.
Quant à l'Italie, le pays séricicole le plus
important d'Europe, elle ne songe nulle-
ment à amoindrir son marché en arrêtant
l'importation des soies d'Extrême-Orient.'
Raisons péremptoires
Que deviendrait alors cette énorme ex-
portation dont nous, venons de parler, si
nos fabricants payaient leurs soies asiati-
ques plus cher que leurs concurrents alle-
mands et italiens?
Pour pallier à ces conséquences désas-
treuses, les députés réactionnaires de l'Ar-
dèche et du Gard offrent à la fabrique
lyonnaise : 10 un droit sur les soieries con-
fectionnées à l'étranger, et S? l'usage de
« l'admission temporaire ».
De la dernière de ces deux Mçogrea, il
SYangUOirek» .-.-- - '-,.
N esf-il pas certain, en effet, que, de toutes
laçons, nos industriels se trouveraient dans
un état d'infériorité absolue vis-à-vis de
leurs concurrents?
Peut-on prendre davantage au sérieux
la proposition tendant à frapper d'un droit
de douane les soieries fabriquées à l'étran-
ger?
Evidemment non, car nous ne produi-
sons pas ces sortes d'étoffes légères et bon
marche.
Et même, en admettant que nous arri-
vions à les produire — ce qui deviendra
tout a fait impossible le jour où l'on aug-
mentera le prix de la matière première —
cela suffirait-il à compenser la perte de
trois cents millions que notre industrie
subirait sur son exportation ?
Evidemment non, car elles n'entrent
en France que pour une cinquantaine de
millions.
La fabrique lyonnaise a eu à supporter
une très rude cri.e, dont elle est, enfin,
sortie victorieuse.
Va-t-on, aujourd'hui, lui porter un coup
mortel et jeter dans la misère les 300,000
travailleurs qu'elle occupe, pour satisfaire
simpJemement les intérêts de quelques sé-
riciculteurs ? -
Poser la question, n'est-ce pas la résou-
dre ;. L
r -- LA POLITIQUE. AUTRICHIENNE ,.
.--:---..:.;;--.. ''--":-'-
(D'UN CORRESPONDANT)
Buda-Pesth, 9 juin.
Dans la séance d'aujourd'hui de la com-
mission de la Délégation hongroise, le comte
Kalnoky, président du conseil commun et
ministre des affaires étrangères, a fait un
exposé de la situation et a déclaré que les
tendances générales et les bases de la po-
litique extérieure de l'Autriche-Hongrie
n'avaient éprouvé aucune modification.
Il a ajouté que cette politique, qui est
fondée sur l'alliance des puissances de
l'Europe centrale, suivait non seulement la
même direction que précédemment, mais
que les bases sur lesquelles elle repose
étaient, de plus, devenues - plus profondes,
plus nettes et plus solides.
« Ce qui a contribué à cette amélioration,
a dit en outre le comte Kalnoky, c'est sur-
tout la personnalité du souverain, à l'es-
prit éminent et énergique, qui gouverne
l'Allemagne. Le changement survenu à la
chancellerie de l'empire allemand n'a causé
aucune perturbation, et les relations de
l'Autriche-Hongrie avec les autres puis-
sances sont absolument satisfaisantes. »
LE COSAQUE ET SON CHEVAL
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULiER)
Saint-Pétersbourg, 9 juin.
Vous avez raconté le voyage extraordi-
naire accompli par le capitaine de cosa-
ques Peschkoff, venu à cheval de la fron-
tière Est de Sibérie à Saint-Pétersbourg.
Le cheval du capitaine, petit, gris, avec
une crinière qui touche à terre, est l'objet
de la curiosité de tous. -
Peschkoff l'a acheté il y a deux ans à Ir-
koutsk et l'a payé 500 francs environ. On a
proposé jusqu'à présent 120,000 francs au
capitaine s'il voulait le vendre. Celui-ci a
repoussé toutes les offres. « "",,,,,,,<
Hier, le grand-duc Vladimir Alexan-
drowitch, frère puîné du tsar, offrait à
Peschkoff le double, soit UO,000 francs,pour
son cheval. Le capitaine a demandé au
prince « la permission de pouvoir garder
son petit cheval gris
Cette bête, âgée maintenant de neuf ans,
est d'une intelligence rare; elle suit son
maître comme un chien et Peschkoff y tient
comme à ses yeux. « Il a juré, dit-il, que
la mort seulement pourrait les séparer. »
LES CRÉDITS MILITAIRES ALLEMANDS
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 9 juin.
La commission militaire du Reichstag a
clos la discussion générale du projet rela-
tif à la demande de nouveaux crédits.
Le général de Caprivi a fait à cette occa-
sion d'importantes déclarations.
Si le ministre de la guerre, dit-il, a
exposé dès maintenant le plan de la future
réorganisation, c'est parce qu'il a voulu
faire preuve de loyauté et de franchise.
Avant d'être exécuté, ce plan sera mûre-
ment discuté. Bien que soldat, le chance-
lier n'est pas responsable de l'augmentation
des forces militaires. Il faut rechercher
cette responsabilité dans le passé.
Les compensations désirées, telles que la
réduction de la durée du service, la fixa-
tion de l'effectif annuel, ne s'appliquent
pas aux projets actuels, mais visent des
projets ultérieurs. Il est inutile d'on enta-
mer la discussion dès maintenant. Il suffit
qu'un vœu soit exprimé à cet égard. Le
gouvernement l'examinera soigneusement.
La retraite du prince de Bismarck a in-
flué sur la politique générale, qui n'est pas
aussi stable que lorsque cette personnalité
« fascinatrice » dominait la situation. Beau-
coup de questions sont devenues plus dif-
ciles. Lorsque la situation sera raffermie,
le chancelier reprendra volontiers la dis-
cussion. Actuellement il ne peut que conti-
nuer la politique de son prédécesseur. Il
en est de même du plan du ministre de la
guerre, qui est également antérieur à l'ar-
rivée du général de Caprivi aux affaires.
■ + ».
LE BUDGET DU COMMERCE -.
JÊt -V
La commission du budget a entendu hier
la lecture du rapport de M. Siegfried sur le
budget du commerce.
Le rapporteur fait ressortir l'influence
considérable que le ministère du commerce
et de l'industrie peut avoir sur le dévelop-
pement de nos affaires.
Il insiste sur les services que peuvent
rendre les chambres de commerce en
France et à l'étranger, les syndicats profes-
sionnels, les consuls, les musées commer-
ciaux, etc.
Enfin, il démontre la nécessité d'organi-
ser d'une manière complète et rationnelle
l'enseignement technique en France.
Puis, le rapport examine chacun des cha-
pitres du budget et expose en détail l'utilité
des dépenses prévues.
Il conclut à une économie sur les propo-
sitions du gouvernement de plus de 850,000
francs.
La commission du budget a entendu en-
Li suite M. Herbette, directeur sqçtUw pé-
Lftiteatiairesn ;
CHRONIQUE
Il est curieux de voir comment, avec
les meilleures intentions du monde, on
devient aisément étrangement intolérant,
chez nous ! Vous connaissez cette société
qui s'est fondée, voici déjà quelque temps,
sous le titre dé « Société contre l'aW« h»
tabac ». C'est assurément une association
d'une origine respectable, mais elle en
est venue, peu à peu, à d'étonnantes pré-
tentions. Tous les ans, elle émet un
« vœu» dont elle confie ingénûment la
réalisation aux « pouvoirs publics". La
dernière fois, elle demandait, sans bar-
guigner, des pénalités wrrectionnelles -
oui, cela, tout simplement! — contre ies
gamins au-dessous de seize ans surpris
en train de s'exercer à braver les effets du
cigare ou de la pipe. Elle réclame aujour-
.d'hui une mesure qui côtoie de tout aussi
- près l, e ridicule.
Cette bonne Société, bien singulière-
ment inspirée par les vieux messieurs à
lunettes d'or qui constituent son vén ra-
ble conseil s'est avisée de s'indigner de la
distribution qui est faite régulièrement
aux soldats de bons de tabac. On pouvait
croire, d abord, qu'elle protestait contre
la qualité des paquets de vagues racines
qui ne se peuvent consumer qu'au prix
des plus. heroïques efforts, que le gouver-
nement met à la disposition de nos trou-
piers moyennant la somme, très exagé-
rée, de trois sous. Il y a, en effet, une
sorte d'abus qui méritait d'être signalé
dans ce commerce que fait l'Etat, ven--
dant relativement cher, à de pauvres dia-
bles, une marchandise à peu près inutili-
sable. Il y a longtemps que des philan-
thropes, ne dédaignant pas de prendre
souci des petites choses, auraient dû s'oc-
cuper de cette question et représenter
que la prétendue faveur que l'on fait à
nos soldats est mince, * puisque ce tabac
dit « de cantine" est infumable et ne
vaut pas, dès lors, la somme déboursée,
quelque réduit que soit le tarif.
Mais non! c'est contre la distribution
même de ces bons que s'élève la vertueuse
Société. Elle estime qu'on encourage là
une funeste passion, et elle souhaiterait
que le soldat, qui n'a déjà pas de quoi
manger à sa faim, ne pût pas fumer. Ce
désir extravagant n'a aucune chance d'ê-
tre pris en considération; mais n'est-il pas
singulier que de très braves sens, ani- j
mat incontestablement uesmeûieurs sen-
timents, ne se réunissent que pour for-
muler très gravement des propositions
aussi saugrenues ! -
Ces outrecuidants réformateurs —
c'est leur excuse, -,n'ont jamais vu une
caserne ; ils ne savent pas de combien de
petites misères, vaillamment supportées,
est faite la vie du soldat. Ils ne préten-
draient pas sans cela lui ôter un des lares
remèdes qu'il ait (fut-il factice) contre
toutes sortes de privations. Ils ne se
rendent pas compte que le tabac a au
moins le mérite de tromper les doléances
de l'estomac.
Ce n'est pas un secret que l'alimenta-
tion de l'homme de troupe est insuffi-
sante} et ceux qui ont le souci de l'orga-
nisation de l'armée le déplorent. Malheu-
reusement, les continuelles augmenta-
tions d'effectifs ne sont pas pour arriver
à une amélioration désirée. Quand il
s'agit d'augmenter les rations d'un nom-
bre aussi considérable d'affamé. le
problème n'est pas aisé à résoudre. l'Ile
n'est pas gaie, tous les jours, allez, l'exis-
tence du pauvre brave garçon (et com-
bien sont dans ce cas!) qui ne reçoit
absolument aucune assistance du dehors
et qui est contraint de se conter er de
l'ordinaire. Sur les cinq sous qui lui
alloue généreusement l'Etat tous 1rs cinq
jours, il est forcé de faire la part de dé-
penses indispensables de fil, d'aiguilles,
de cire, de lacets, avant de songer à pou-
voir s'offrir un modeste supplément de
nourriture. Cela serait risible si ce n'é-
tait pas touchant et mélancolique les
prodiges réalisés par lui pour équilibrer
son dérisoire budget! Mais ces humbles
souffrances valent bien la peine d'être
dites. J'en ai connu, de ces malheureux,
dont l'appétit n'était jamais rassasié et
qui, ayant-dévoré tout de suite « la
qui, de sou »- qui dowtt durer jusqu'à
la distribution prochaine, regardaient
avec envie, le lendemain, la miche des
camarades. C'est en prévision de ces
heures de famine qu'ils faisaient durer,
avec des ménagements infinis, le paquet
de tabac laborieusement acquis que leur
reproche la candide Société, - avec une
naïveté qui serait cruelle, si elle ne
péchait surtout par ignorance.
Et le froid, dans certaines garnisons
particulièrement. rigoureuses ! - J'ai le
souvenir — déjà lointain, héla', : - des
objets hétéroclites, invraisemb j,. lent
transformés en combustible, qui étaient
jetés désespérément, certains soirs, dans
le poêle de la chambrée — un poêle qui
n'était guère, à la vérité,qu'un ornement,
tant la provision de charbon était chiche-
ment mesurée. -
Au lieu de ruminer d'aussi absurdes
désirs restrictifs, il est heureuse-Gt. d'au-
tres personnes qui se préoccupant plus
sérieusement du sort du soldat. Ces jours-
ci, dans la France militaire, un ancien
médecin-major étudiait le projet de don-
ner un verre de vin par jour a uv trou-
piers et montrait que la dépense serait
minime, grâce à un système ingénieux
qu'il exposait. Au reste, dans uuc cer-
taine mesure, elle éviterait des frais d'hô-
pital, elle diminuerait le nombre des ma-
lades, des hommes incapables, faute c'une
alimentation trop médiocre, de supporter
des fatigues excessives. - ,
Puisque nous entrons dans ces détails
(mais, à la vérité, ils touchent à des qu**"--
tions assez graves pour ne pas me sem-
bler indignes de la chronique), la So
~gM çet perm s tejaiUeruû pou Po r la
vanité de ?es ^clamations, aurait «un n*
m .îlleure inspiration en demandant àtmî
de droit une plus sévère stirvdllSce d £
cantines de caserne. On vend ià aux sol!
dats d abominables drogues, des alcool*
odieusement frelatés et aui ont la plus
déplorable action sur leur santé, qui cau-
sent souvent une ivresse aoinTJÏSl
pas expliquée par la quantité des sub-
stances absorbées, si celles-ci ne conte-
naient pas un 2 ltabJe poison. Il est tout
à fait étonnant - dans fintérêt même de
l'Etat, qui a besoin d'hommes sains et
vieoureux - que ces innommables ma.
tures ne soient pas, dans chaque gami.
son, analysées, avant que leuraommerc*
soit autorisé, par des chimistes. lm t.nnf
au moins par les médecins des régi-
ments. On ne peut assurément, pour un
prix minime, donner des grands crus ou
des liqueurs exquises, mais on a Je droit
d'interdire ce qui est dangereux. Cest de
cette façon que, en attendant mieux» on
rendrait service à nos soldats.
Paul Giniaty.
LI QUESTION DES « PfCADÔBËS 11
Il y a quelques jours, M. le préfet de pCa-
lice supprimait les exercices des « pica-
dores » a la « plaza de toros ». On sait à la
suite de quels incidents. Des ch.ux avaient
été eventrés — tripee au soleil — par d »s
taureaux aux cornes emboulées.
On nous assure aujourd'hui que le préfet
de police, à la suite de démarches- et- din-
fluences diverses, va revenir sur son arrêté
et autoriser les « picadores » à reparaître
dans l'arène.
Nous ne le croyons pas, et nous espérons
que M. Lozé restera sourd aux sollicitations
des industriels de la rue Pergolèze. il y a
une loi Grammont en France, et elle n est
pas encore abrogée, que nous sachions.
lA STATUE DE JEANNE D'ARC
..,,;.- ,. -
, Les fêtes de Nancy
De grandes fêtes doivent avoir I ÎPIT fM
98 et 5J9 de ce mois à Nancy, à re
l'inauguration d'unestatue de Jecr::. d'Arc,
œuvre de Frelmet
On sait que J'éminent sculpteur avait rê-
vé de refaire l'œu',re qu'il signée et qui
décore la place des Pyramides. Le plitre
de cette statue nouvelle figura à l'un de*
derniers Salons et obtint les suffrages dû
tous les cODaaisseurs. ,
Le bronze a été acquis par M. Osiris, qur
en a ^aéreusement fait don à 'a ville de
N -. t.. v..
tA: statue s'él îvera sur une p, * x- ptace
qui portait jusqu'alor- le nom de place La-
fayette et qui se trouve à l'entrée de la
ville vieille, non loin de la basilique de
Saint-Epore.
La municipalité nancéier - a u ph.
sieurs meuibres Un gouvernement a cette
cérémonie. M. Jules Develle, député de la
Meuse et ministre de IV ^ncuJture, a ac-
cepté cette invitation.
M. Bourgeois, ministre do l'instruction
publique, retenu par i'5".très engagements,
a dû s excuser. Quant à M df Frcycinet, il
n'a pas encore fait connaître ':ia réponse
définitive, mais il est probable qu'il ne
pourra se rendre à Nancy le cou-
rant. - - -
M. Develle sera toutefois très v;\~ isembla-
blement accompagné par un de ses collè-
gues dans son voyage de FEst : on parle de
M. Constans ou de M. Yves Guyot. »
LES mÉF AirS DE L'ÉLECTRICITÉ
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTlCULlER)
New-York, 9 juin.
Un pcliceman de Brooklyn a reçu hier
une violente commotion électrique pen-
dant qu'il téléphonait son rapport à la
station de police, d'une des guérites de pa-
trouilles établies de distance en distance
dans la ville. La pluie, en détrempant un
poteau télégraphique, aurait mis en com-
munication un fil transmettant Je courant
électrique d'éclairage avec le fil de télé-
phone.
A Baltimore, un individu a été tué ins-
tantanément en touchant un fil d'éclairage
électrique devenu incandescent. Un autre,
en touchant le cadavre de l'homme tué, a
reçh une commotion qui l'a renversé et
étourdi; mais il est revenu à lui. quel-*^^
instants après.
LES BOULANGISTES A PRANGiffS
- ✓
Ces jours-ci, potre correspondais de Ge-
nève uous télégraphiai»,i de MM.
Laguerre et Le Horisi*, se rendant* Fran-
gins auprès du grince Napoléon. Cette
nouvelle était confirmée par le Journal de
Genève.
Néaamoinspie lendemain, une dépêche
de Milan, reçue par l'Agence JJaveu, dé-
mentait que MM. Laguerre et Le Hérissé
fussent à Genève ou dans les environs.
Le Paris dit à ce propos ;
Ce ne serait point en effet la première fois
que les boulaagiâteà ac seraient rendus A
Prangins, et l'on sait du te.ste que l'un deft
rêves de Ploo-Plon est de rôumr sous sa di-
rection les débris .épars du boulangisme.
Cependant MM. Laguerre et Le Hérissé ont
adressé un démenti dans une dépêche datée
de. Milan, dépêche qui a para dans les jour-
naux hier. Etait-elle bien datée de Milan, la
dépêche? — On afnrme qu'elle aurait pu venir
de Genève.
En tous les cas, des renseignements parti-
culiers, en dépit de toutes les dépêches, nous
confirment que cette visite a eu lieu.
D'un autre côté, le Petit Parjisien a publiè
hier la dépêche suivante ;
Je Journal de Genève a annoncé rarrivee,
mardi dernier. dans notre ville de MM. La,.
guerre et Le Hérissé dcp'*t<;-> iVaur : trrt\
auraient été reçus par dtsux cerétitirc-, ci
priuce Napoléon et seraient partis avt ces
derniers pour Prangins.
Je puis vous ce UUor, en les complétant,
l'exactitude de ces
MM. Lasaerre et ue Hérissé sont arr!vés 4
Genèvo mardi; ils ont trouvé à la gar dei *
secrétaires du prince Napoléon. -.-
Us peu fatigués de leur voyaie, ils se sont
reposés pendaut deux heures à l'hôtel Beauri-
vage et sont partis pour Nyons, à un kilo-
mètre de Prangiffs, où les attendait le prince
Napoléon. -
MeiafeîH et Jeudi, le prince le* a accom-
nagnés à Territet, Glioa et au c: ~teau 40
Chillon. f
Vendredi, M. le baron Brunet. secréiti aire da
prince Napoléon, a reconduit à la çare de Ge*
néve M. et Mme Laguerre, qui jQqt fitjS À «Z*
DM88 dQ ywrte vfà Cuiof», ,-
CINQ Centimes — Paris et Départements CINO Centimes
MERCREDI II JUIN 1890
-, ,- -
• JOURNAL RÉPUBLICAIN ',,- - -
RÉDACTION
114B. R..e Mon:
PARU
DIRECTEUR POLITIQUE
A. -~ EDOUARD PORTALIS
PRIX DE L'ABONRERERT :
Paris. ». Trois ae», 6f.; Saillis, li L; Gbo, SOL
départements - 7L; - 12 f.; — 24 fc
Union Postale - 91.; - 161; — 32 b
Xm aionnemenotpartent dee îmet 15 de chaque mois.
Adresse Wégraphique : XIX. SJËCLE — PABDI
Tftlépboxxe : 20.289 Ha.
ADMINISTRATION
148, R.ue .zd:on'l:.%na.r+.:'G
PAJUS
«ÉfllSSEOBS D'duos CES
EM L M: LAGRANGE, CERF «T C*
«, piaee de ta 3mr*e, 9
- - l'ABOIIEIFIJ :
Ha #E L'ABQRREfFfiT :
DéparteJData - 7L; - 121, -. L
PoltaJe - tu -
partent d* 1-* 16 de chaque mtmim
édrmm art= - P.&JU8
Paroles ministârielles
Le gouvernement de la République
ne néglige guère les occasions de se
mettre en relations avec le pays, et il
ne se passe guère de semaine où quel-
que membre du cabinet n'aille, dans
une région quelconque, présider une
cerémonie, prononcer une allocution
et fleurir quelques boutonnières. La
journée de dimanche a été particuliè-
rement chargée. Le ministre de l'ins-
truction publique était à Provins, le
- ministre de l'agriculture à la Roche-
sur-Yon, et les fêtes du concours ré-
gional avaient attiré à Périgueux M.
Yves Guyot, ministre des travaux pu-
blics, et M. Constans, ministre de l'in-
térieur. 1
Les allocutions prononcées dans
ces circonstances. sont évidemment
d'un excellent effet sur les habitants
de la région, mais elles n'ont pas, la
plupart du temps, un très grand re-
tentissement au dehors. Il est naturel
que ce retentissement soit plus consi-
dérable quand c'est le ministre de l'in-
térieur qui porte la parole.
Nous avons donné dès hier les
parties essentielles de son allocution,
et l'on a pu voir que M. Constans, re-
prenant les déclarations que le parti
v républicain n'a jamais cessé de faire,
a protesté contre toute idée d'exclu-
sivisme et déclaré que personne parmi
nous ne demandait ni une « Répu-
blique fermée).,, ni une « République
tracassière M.
Le Gaulois s'empare de ces paro-
les; il appelle le discours de M. Cons-
tans un «discours événement", et il
estime que ce discours «fera pousser
des cris de rage aux radicaux et des
chants d'allégresse aux centres et
éveillera une grande curiosité chez
les royalistes, en présence d'une poli-
tique qui, en tout cas, n'est pas ba-
Dale. » Cette curiosité ne sera peut-
être pas très satisfaite et peut-être
aussi faut-il renoncer à la joie d'en-
tendre les cris de rage, car le minis-
tre demande « une République qui ne
stationne pas, mais qui progresse "t
et il ajoute judicieusement : « Il
serait aussi imprudent de stationner
que de marcher en arrière. »
Entre ce programme et celui de la
u République ouverte » qu'on nous
offrait il y a quelques mois, il existe
une différence qui n'aurait pas dû
échapper à la perspicacité de M. Ar-
thur Meyer. Ce n'est pas, en effet, le
programme de Tours que le ministre
de l'intérieur reprend; ce n'est pas
le triomphe des idées boulangistes
qui s'affirme. La République ouverte
telle qu'on la comprenait alors avait
parmi ses partisans tous les adversai-
res de la République, qui prenaient
bien le masque de « républicains ral-
liés e.,, mais qui, M. Arthur Meyer
comme M. Paul/de Cassagnac n'en
peuvent encore avoir perdu le souve-
nir, ne dissimulaient guère leur in-
tention de démolir la République. La
« République ouverte » du général
Boulanger était la plate-forme sur la-
quelle, — sauf quelques exceptions
aussi rares qu'honorables,— s'établis-
saient les adversaires de la Républi-
que, comptant sur la naïvete des
électeurs pour leur fournir le moyen
de faire la « trouée". De cette Répu-
blique ouverte on n'excluait guère que
les républicains, contre lesquels on
menait - une campagne acharnée et
auxquels on se promettait, après la
victoire, d'infliger le plus dur. traite-
1
ment.
Cette République-là n'a rien de com-
mun avec celle dont nous désirons
l'établissement et la consolidation. Si
nous ne refusons pas les bonnes vo-
lontés qui viennent à nous, si nous
voyons avec plaisir d'anciens monar-
chistes désabusés renoncer à leur an-
cienne hostilité systématique, l'expé-
rience cependant nous a inspiré quel-
que prudence, et nous ne nous sou-
cions guère de confier le drapeau de
la République à des hommes dont le
noviciat n'est pas encore terminé.
Qu'ils viennent à nous sincèrement, et
ils seront les bienvenus. Mais nous
avons le devoir d'attendre, pour les
faire sortir du rang et pour leur con-
férer quelque grade, qu'ils aient fait
leurs preuves, et ce devoir, nous n'y
manquerons pas, tandis, que le pro-
gramme de Tours ne promettait guère
autre chose que de livrer les clefs de
la République à ses pires ennemis.
Il nous semble donc que le directeur
du Gaulois a mis dans le discours du
ministre de l'intérieur beaucoup de
choses qui n'y sont pas, même à l'état
de sous-entendu, et qu'il a surtout
cherché à ne pas voir ce qui y était
exprimé en toutes lettres. On ne sau-
rait s'étonner qu'il ait tiré de cette
lecture irrégulière des conclusions
inexactes. On peut trouver, toutefois,
qu'il force la note dans l'inexactitude,
en affirmant que le pays est «en train
tie se womrçhiser » et que la 9
lution a s'imposera avant deux ans"
Nous aurions souhaité de savoir sur
quels symptômes ou sur quels faits M.
Arthur Meyer s'appuie pour faire de
telles prophéties. Mais les prophéties
ne sont bonnes que lorsqu'elles sont
inintelligibles. Laissons donc M. Ar-
thur Meyer à sa fureur prophétique.
Plus d'une fois déjà ses espérances ont
été déçues et nous serions bien sur-
pris si l'avenir ne lui réservait pas de
nouvelles déceptions.
Le XIXe SIUGLE publiera demain la
» - Vie de Paris - par Henry Fouquier.
1 VICTOIRES RÉPUBLICAINES
Un émule et un disciple de M. Loreau.
— Une erreur du TEMPS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTJCULlÊR)
Orléans, le 9 juin.
L'élection au conseil général qui a eu lieu
dimanche dans le canton ouest d'Orléans
est un nouvel et significatif échec pour la
politique de mensonge et d'équivoque qui
a M. Loreau pour représentant dans la dé-
putation du Loiret. Le candidat républi-
cain, M. Gavot, a été élu par 1,060 voix con-
tre 9Sii données à M. Charoy, réactionnaire.
60 voix s'étaient portées sur le nom de
M. Brissonnet, républicain, qui ne se pré-
sentait pas. Cela fait au total 1,130 voix ré-
publicaines.
- M. Charoy, qui se présentait avec le même
programme hypocrite que naguère, à
Gien, M. Loreau, avait été invalidé pour
avoir eu recours aux mêmes procé-
dés de corruption électorale que M. Lo-
reau.
L'élection d'hier est d'ailleurs la preuve
que, sans ces honnêtes procédés, il n'aurait
jamais été élu. -
[Cette dépêche de notre correspondant rec-
tine l'erreur, certainement involontaire, com-
mise par le Temps, qui annonçait bravement
hier soir la réélection de M. Charoy.]
Autres résultats
Dans la Savoie, sont élus conseillers géné-
raux :
Pour le canton de la Motte-Servolex, M. Bal,
républicain, sans concurrent ;
Pour le canton de Ruffieux, M. Bouchage,
républicain, avec 220 voix de majorité, contre
M. Masse; réactionnaire, dont l'election avait
été invalidée par le conseil d'Etat.
LE GOUVERNEMENT RUSSE
ET LES NIHILISTES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
"ç. ,",.,. Saint-PétersBoûrg, V juin. *"
Le général de Silicerstorff, aide de camp
du tsar, ancien chef de la gendarmerie,
s'est rendu à Paris.
On le dit chargé d'une mission concer-
nant l'affaire des nihilistes.
Le bruit court que plusieurs nihilistes
ont été arrêtés à Moscou, àKiew, à Odessa
et dans la capitale. Ces arrestations se rat-
tacheraient au complot de Paris.
r
ANGLAIS TUE
PAR UNE SENTINELLE ITALIENNE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Gênes, 9 juin.
Hier, un bersaglier nommé Mazuecato,
en sentinelle à la batterie du vieux môle, a
fait feu, après avoir plusieurs fois crié :
« Qui vive ! », sur un individu qui s'avan-
çait sans répondre vers la batterie, et qui
fut tué raide. Il a été reconnu pour un
nommé Henry Cameron, chauffeur d'un
navire anglais.
Sur la réclamation du consul anglais, M.
Brown, le bersaglier a été arrêté et une en-
quête a été ouverte.
M. CRISPI EN VOYAGE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER) |
Rome, 9 juin.
Il est inexact que M. Crispi doive se ren-
dre en France; mais il est. certain qu'il ira
le mois prochain à Carlsbad, sous pré- ;
texte d'y rejoindre sa famille, mais en réa-
lité pour y conférer avec le comte Kalnoky
et le chancelier de Caprivi.
En attendant, il envoie à Paris, avec une
mission spéciale auprès du gouvernement
franÇais, le général Cialdini.
On dit que le général Cialdini est porteur
d'une lettre autographe du roi Humbert
pour M. Carnot.
GRtVE: GÉNÉRALE
Saint-Etienne, 9 juin.
Les mineurs viennent de décider la grève
générale. Dix mille mineurs sont actuellement
en grève.
UN « INTERVIEW »
SUR BISMARCK ET GUILLAUME II
Les roueries d'un souverain. — Une
épigramme de M. de Bismarck.
(D3 NOTRE CORRESPONDANT PARTICULlO)
Saint-Pétersbourg, 9 juin.
Le correspondant du Nouveau Temps,
qui a récemment eu un interview avec
M. de Bismarck à Friedrichsruhe, publie
un nouvel entretien qu'il a eu avec un di-
plomate allemand très en vue.
Ce diplomate lui a dit que l'empereur
Guillaume avait l'ambition d'être un génie
militaire et admininistratif.
lia toujours montré de la déférence envers
M. de Bismarck. Lorsqu'il lui rendit visite
à Friedrichsruhe, en revenant de voyage,
il se fit photographier avec lui. Mais, en
réalité, sous prétexte de l'obliger à prendre
soin de sa santé, il le tint éloigné de Berlin
pour habituer le public à son absence.
L'empereur se fie aveuglément au géné-
ral de Waldersee, qu'il considéré comme
un grand homme d'Etat. Il le consulte
avant M. de Caprivi. La comtesse de Wal-
dersee sert d'intermédiaire entre l'empe-
reur et le pasteur anti-sémite Stœcker.
Guillaume II a choisi pour secrétaire par-
ticulier un juif converti au christianisme.
Lorsque M. de Bismarck reçut de Cons-
tantinople la fameuse dépêche .dans la-
quelle l'empereur d 'Allemagne dépeignait
les impression de son passage à travers le
Bosphore, il s'écria t
— tl se croit un grand politique, et il
;Ïeet OWU wrôdjocre PO~ ..-- T
L'INDUSTRIE FRANÇAISE
MENACÉE
LA QUESTION DES SOIES
Lyon et le Midi. — La manie protec-
tionniste. — Une lutte acharnée. —
Une proposition impossible.
Les députés réactionnaires de l'Ardèche
et du Gard ont déposé il y a quelque temps,
sur le bureau de la Chambre, une proposi-
tion de loi portant établissement d'un
droit de douane très élevé sur les soies et
cocons de provenance étrangère.
C'est l'avenir même — on pourrait Dres-
que dire l'existence — de la fabrique lyon-
naise, dont tout le monde a admiré les
merveilleux produits l'année dernière à
l'Exposition universelle, qui se trouve mis
en jeu, et on comprend que ce n'est pas
sans une légitime anxiété qu'elle attend
l'issue de la bataille qui vient de s'engager
entre elle et les sériciculteurs du Midi.
Un « comité de défense du marché des
soies » a été aussitôt constitué à Lyon.
Marchands, fabricants, commissionnaires,
courtiers, apprêteurs, teinturiers, tisseurs,
contre-maîtres et ouvriers ont été unani-
mes à protester contre toute mesure de
protection, et les commerçants de Saint-
Etienne, de Saint-Chamond, de Tours et
de Calais se sont associés à ce mouvement.
C'est qu'aussi il s'agit, comme nous l'a-
vons dit, d'une question vitale pour l'in-
dustrie soyeuse, non seulement de Lyon,
mais de la France entière.
L'industrie séricicole.
Avant d'aller plus loin, il est nécessaire
de dire quelques mots du projet dont la
Chambre est actuellement saisie et qui a
provoqué cette vive agitation. -
Il est incontestable que l'industrie sérici-
cole, qui était jadis une source de revenus
considérables pour les départements du
Midi de la France, a beaucoup souffert de-
puis quelques années. On évaluait son ren-
dement autrefois à 130 millions ; il n'est
plus aujourd'hui que de kl millions.
D'où provient cette énorme diminution ?
Est-ce de la maladie des vers à soie et de la
disparition du mûrier? Est-ce au con-
traire, comme le prétendent les séricicul-
teurs, de l'abaissement des prix qui est ré-
sulté de l'envahissement du marché par
les soies étrangères ? De l'un et de
l'autre.
La vérité est qu'au moment de la mala-
die des vers à soie, les fabricants lyonnais,
qui consommaient, déjà beaucoup plus de
cocons que nous n'en produi&ions, durent
s'approvisionner davantage encore à l'é-
tranger, »
Entre temm) le canal do Suez se perçait,
0+ 1. CiOl e-u..ü.., '{\4.;. u~_
qualités différentes des es et indispen-
sables pour le tissage de certaines étoffes,
arrivaient en masse sur le marché euro-
péen. ; -
Il en est résulté que les cocons, qui se
vendaient encore en 1873 6 francs le kilo,
tombèrent au fur et à mesure à 3 fr. 50,
voire même à 3 francs.
Depuis cette époque, notre production
séricicole — déjà gravement atteinte par la
maladie — n'a cessé de se ralentir, à tel
point que la moyenne des graines mises
actuellement à l'éclosion ne dépasse pas
500,000 onces, tandis qu'elle était autrefois
de 900,000.
Les ateliers de filature et de moulinage
ont naturellement subi le contre-coup de
cette crise. On dit même que, surâ8,000 fila-
ture, 21,000 ont été fermées.
Pour remédier à cette situation, les inté-
ressés ne voient qu'un moyen, c'est de re-
lever considérablement les droits de doua-
ne sur les cocons et les soies de prove-
nance étrangère, de façon qu'ils puis-
sent vendre leurs produits aux mêmes prix
qu'il y a vingt ans. - - - -
Les auteurs de la proposition de loi dont
la Chambe est saisie voudraient donc que
les cocons frais soient frappés d'un droit de
50 centimes par kilog.; les cocons secs de
1 fr. 50, an lieu de 25 centimes ; les soies
grèges de 7 francs, au lieu de 1 franc; et les
soies moulinées, de 10 francs, au lieu de
2 francs.
Malheureusement, à ce compte, le remède
serait pire que le mal.
La fabrique lyonnaise et l'étranger
En effet, les besoins actuels de notre in-
dustrie soyeuse dépassent quatre millions
de kilos dç matières premières ; et notre
production, qui, pendant les plus belles
années, n'a jamais dépassé deux millions
de kilos, n'atteint actuellement que 800,000
kilos, après être descendue jusqu'à 155,000,
en 1876.
C'est ainsi que les soies de France, qui,
déjà en 1860, n'entraient que pour UU 0/0
dans la fabrication lyonnaise, ne dépassent
pas aujourd'hui 13 0/0.
Cela ne suffit-il pas amplement à mon-
trer quel dommage on causerait à cette
grande branche de notre industrie natio-
nale en l'empêchant de s'approvisionner au
dehors des matières dont elle a besoin, ou
en lui rendant cet approvisionnement oné-
reux ?
Il est bon de faire remarquer, à cet égard,
que la France exporte la majeure partie de
ses soieries. L'année dernière, sur une pro-
duction de JMO millions, il y a eu environ
SA7 millions d'exportation, sans parler des
objets confectionnés, ce qui augmenterait
bien ce chiffre de 60 à 70 millions.
Or, dans les différents pays où nous ven-
dons nos étoffes de soie, nous nous trou-
vons en concurrence avec des fabriques
récemment créées, parfaitement outillées,
jouissant d'une main-d'œuvre peu élevée
et dont les matières premières ne sont et
ne seront jamais — on peut en être assuré
— frappées d'aucun droit d'entrée.
Tel est le cas de l'Allemagne qui n'a
point de vers, de la Suisse et de l'Autriche
qui n'en élèvent presque pas.
Quant à l'Italie, le pays séricicole le plus
important d'Europe, elle ne songe nulle-
ment à amoindrir son marché en arrêtant
l'importation des soies d'Extrême-Orient.'
Raisons péremptoires
Que deviendrait alors cette énorme ex-
portation dont nous, venons de parler, si
nos fabricants payaient leurs soies asiati-
ques plus cher que leurs concurrents alle-
mands et italiens?
Pour pallier à ces conséquences désas-
treuses, les députés réactionnaires de l'Ar-
dèche et du Gard offrent à la fabrique
lyonnaise : 10 un droit sur les soieries con-
fectionnées à l'étranger, et S? l'usage de
« l'admission temporaire ».
De la dernière de ces deux Mçogrea, il
SYangUOirek» .-.-- - '-,.
N esf-il pas certain, en effet, que, de toutes
laçons, nos industriels se trouveraient dans
un état d'infériorité absolue vis-à-vis de
leurs concurrents?
Peut-on prendre davantage au sérieux
la proposition tendant à frapper d'un droit
de douane les soieries fabriquées à l'étran-
ger?
Evidemment non, car nous ne produi-
sons pas ces sortes d'étoffes légères et bon
marche.
Et même, en admettant que nous arri-
vions à les produire — ce qui deviendra
tout a fait impossible le jour où l'on aug-
mentera le prix de la matière première —
cela suffirait-il à compenser la perte de
trois cents millions que notre industrie
subirait sur son exportation ?
Evidemment non, car elles n'entrent
en France que pour une cinquantaine de
millions.
La fabrique lyonnaise a eu à supporter
une très rude cri.e, dont elle est, enfin,
sortie victorieuse.
Va-t-on, aujourd'hui, lui porter un coup
mortel et jeter dans la misère les 300,000
travailleurs qu'elle occupe, pour satisfaire
simpJemement les intérêts de quelques sé-
riciculteurs ? -
Poser la question, n'est-ce pas la résou-
dre ;. L
r -- LA POLITIQUE. AUTRICHIENNE ,.
.--:---..:.;;--.. ''--":-'-
(D'UN CORRESPONDANT)
Buda-Pesth, 9 juin.
Dans la séance d'aujourd'hui de la com-
mission de la Délégation hongroise, le comte
Kalnoky, président du conseil commun et
ministre des affaires étrangères, a fait un
exposé de la situation et a déclaré que les
tendances générales et les bases de la po-
litique extérieure de l'Autriche-Hongrie
n'avaient éprouvé aucune modification.
Il a ajouté que cette politique, qui est
fondée sur l'alliance des puissances de
l'Europe centrale, suivait non seulement la
même direction que précédemment, mais
que les bases sur lesquelles elle repose
étaient, de plus, devenues - plus profondes,
plus nettes et plus solides.
« Ce qui a contribué à cette amélioration,
a dit en outre le comte Kalnoky, c'est sur-
tout la personnalité du souverain, à l'es-
prit éminent et énergique, qui gouverne
l'Allemagne. Le changement survenu à la
chancellerie de l'empire allemand n'a causé
aucune perturbation, et les relations de
l'Autriche-Hongrie avec les autres puis-
sances sont absolument satisfaisantes. »
LE COSAQUE ET SON CHEVAL
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULiER)
Saint-Pétersbourg, 9 juin.
Vous avez raconté le voyage extraordi-
naire accompli par le capitaine de cosa-
ques Peschkoff, venu à cheval de la fron-
tière Est de Sibérie à Saint-Pétersbourg.
Le cheval du capitaine, petit, gris, avec
une crinière qui touche à terre, est l'objet
de la curiosité de tous. -
Peschkoff l'a acheté il y a deux ans à Ir-
koutsk et l'a payé 500 francs environ. On a
proposé jusqu'à présent 120,000 francs au
capitaine s'il voulait le vendre. Celui-ci a
repoussé toutes les offres. « "",,,,,,,<
Hier, le grand-duc Vladimir Alexan-
drowitch, frère puîné du tsar, offrait à
Peschkoff le double, soit UO,000 francs,pour
son cheval. Le capitaine a demandé au
prince « la permission de pouvoir garder
son petit cheval gris
Cette bête, âgée maintenant de neuf ans,
est d'une intelligence rare; elle suit son
maître comme un chien et Peschkoff y tient
comme à ses yeux. « Il a juré, dit-il, que
la mort seulement pourrait les séparer. »
LES CRÉDITS MILITAIRES ALLEMANDS
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 9 juin.
La commission militaire du Reichstag a
clos la discussion générale du projet rela-
tif à la demande de nouveaux crédits.
Le général de Caprivi a fait à cette occa-
sion d'importantes déclarations.
Si le ministre de la guerre, dit-il, a
exposé dès maintenant le plan de la future
réorganisation, c'est parce qu'il a voulu
faire preuve de loyauté et de franchise.
Avant d'être exécuté, ce plan sera mûre-
ment discuté. Bien que soldat, le chance-
lier n'est pas responsable de l'augmentation
des forces militaires. Il faut rechercher
cette responsabilité dans le passé.
Les compensations désirées, telles que la
réduction de la durée du service, la fixa-
tion de l'effectif annuel, ne s'appliquent
pas aux projets actuels, mais visent des
projets ultérieurs. Il est inutile d'on enta-
mer la discussion dès maintenant. Il suffit
qu'un vœu soit exprimé à cet égard. Le
gouvernement l'examinera soigneusement.
La retraite du prince de Bismarck a in-
flué sur la politique générale, qui n'est pas
aussi stable que lorsque cette personnalité
« fascinatrice » dominait la situation. Beau-
coup de questions sont devenues plus dif-
ciles. Lorsque la situation sera raffermie,
le chancelier reprendra volontiers la dis-
cussion. Actuellement il ne peut que conti-
nuer la politique de son prédécesseur. Il
en est de même du plan du ministre de la
guerre, qui est également antérieur à l'ar-
rivée du général de Caprivi aux affaires.
■ + ».
LE BUDGET DU COMMERCE -.
JÊt -V
La commission du budget a entendu hier
la lecture du rapport de M. Siegfried sur le
budget du commerce.
Le rapporteur fait ressortir l'influence
considérable que le ministère du commerce
et de l'industrie peut avoir sur le dévelop-
pement de nos affaires.
Il insiste sur les services que peuvent
rendre les chambres de commerce en
France et à l'étranger, les syndicats profes-
sionnels, les consuls, les musées commer-
ciaux, etc.
Enfin, il démontre la nécessité d'organi-
ser d'une manière complète et rationnelle
l'enseignement technique en France.
Puis, le rapport examine chacun des cha-
pitres du budget et expose en détail l'utilité
des dépenses prévues.
Il conclut à une économie sur les propo-
sitions du gouvernement de plus de 850,000
francs.
La commission du budget a entendu en-
Li suite M. Herbette, directeur sqçtUw pé-
Lftiteatiairesn ;
CHRONIQUE
Il est curieux de voir comment, avec
les meilleures intentions du monde, on
devient aisément étrangement intolérant,
chez nous ! Vous connaissez cette société
qui s'est fondée, voici déjà quelque temps,
sous le titre dé « Société contre l'aW« h»
tabac ». C'est assurément une association
d'une origine respectable, mais elle en
est venue, peu à peu, à d'étonnantes pré-
tentions. Tous les ans, elle émet un
« vœu» dont elle confie ingénûment la
réalisation aux « pouvoirs publics". La
dernière fois, elle demandait, sans bar-
guigner, des pénalités wrrectionnelles -
oui, cela, tout simplement! — contre ies
gamins au-dessous de seize ans surpris
en train de s'exercer à braver les effets du
cigare ou de la pipe. Elle réclame aujour-
.d'hui une mesure qui côtoie de tout aussi
- près l, e ridicule.
Cette bonne Société, bien singulière-
ment inspirée par les vieux messieurs à
lunettes d'or qui constituent son vén ra-
ble conseil s'est avisée de s'indigner de la
distribution qui est faite régulièrement
aux soldats de bons de tabac. On pouvait
croire, d abord, qu'elle protestait contre
la qualité des paquets de vagues racines
qui ne se peuvent consumer qu'au prix
des plus. heroïques efforts, que le gouver-
nement met à la disposition de nos trou-
piers moyennant la somme, très exagé-
rée, de trois sous. Il y a, en effet, une
sorte d'abus qui méritait d'être signalé
dans ce commerce que fait l'Etat, ven--
dant relativement cher, à de pauvres dia-
bles, une marchandise à peu près inutili-
sable. Il y a longtemps que des philan-
thropes, ne dédaignant pas de prendre
souci des petites choses, auraient dû s'oc-
cuper de cette question et représenter
que la prétendue faveur que l'on fait à
nos soldats est mince, * puisque ce tabac
dit « de cantine" est infumable et ne
vaut pas, dès lors, la somme déboursée,
quelque réduit que soit le tarif.
Mais non! c'est contre la distribution
même de ces bons que s'élève la vertueuse
Société. Elle estime qu'on encourage là
une funeste passion, et elle souhaiterait
que le soldat, qui n'a déjà pas de quoi
manger à sa faim, ne pût pas fumer. Ce
désir extravagant n'a aucune chance d'ê-
tre pris en considération; mais n'est-il pas
singulier que de très braves sens, ani- j
mat incontestablement uesmeûieurs sen-
timents, ne se réunissent que pour for-
muler très gravement des propositions
aussi saugrenues ! -
Ces outrecuidants réformateurs —
c'est leur excuse, -,n'ont jamais vu une
caserne ; ils ne savent pas de combien de
petites misères, vaillamment supportées,
est faite la vie du soldat. Ils ne préten-
draient pas sans cela lui ôter un des lares
remèdes qu'il ait (fut-il factice) contre
toutes sortes de privations. Ils ne se
rendent pas compte que le tabac a au
moins le mérite de tromper les doléances
de l'estomac.
Ce n'est pas un secret que l'alimenta-
tion de l'homme de troupe est insuffi-
sante} et ceux qui ont le souci de l'orga-
nisation de l'armée le déplorent. Malheu-
reusement, les continuelles augmenta-
tions d'effectifs ne sont pas pour arriver
à une amélioration désirée. Quand il
s'agit d'augmenter les rations d'un nom-
bre aussi considérable d'affamé. le
problème n'est pas aisé à résoudre. l'Ile
n'est pas gaie, tous les jours, allez, l'exis-
tence du pauvre brave garçon (et com-
bien sont dans ce cas!) qui ne reçoit
absolument aucune assistance du dehors
et qui est contraint de se conter er de
l'ordinaire. Sur les cinq sous qui lui
alloue généreusement l'Etat tous 1rs cinq
jours, il est forcé de faire la part de dé-
penses indispensables de fil, d'aiguilles,
de cire, de lacets, avant de songer à pou-
voir s'offrir un modeste supplément de
nourriture. Cela serait risible si ce n'é-
tait pas touchant et mélancolique les
prodiges réalisés par lui pour équilibrer
son dérisoire budget! Mais ces humbles
souffrances valent bien la peine d'être
dites. J'en ai connu, de ces malheureux,
dont l'appétit n'était jamais rassasié et
qui, ayant-dévoré tout de suite « la
qui, de sou »- qui dowtt durer jusqu'à
la distribution prochaine, regardaient
avec envie, le lendemain, la miche des
camarades. C'est en prévision de ces
heures de famine qu'ils faisaient durer,
avec des ménagements infinis, le paquet
de tabac laborieusement acquis que leur
reproche la candide Société, - avec une
naïveté qui serait cruelle, si elle ne
péchait surtout par ignorance.
Et le froid, dans certaines garnisons
particulièrement. rigoureuses ! - J'ai le
souvenir — déjà lointain, héla', : - des
objets hétéroclites, invraisemb j,. lent
transformés en combustible, qui étaient
jetés désespérément, certains soirs, dans
le poêle de la chambrée — un poêle qui
n'était guère, à la vérité,qu'un ornement,
tant la provision de charbon était chiche-
ment mesurée. -
Au lieu de ruminer d'aussi absurdes
désirs restrictifs, il est heureuse-Gt. d'au-
tres personnes qui se préoccupant plus
sérieusement du sort du soldat. Ces jours-
ci, dans la France militaire, un ancien
médecin-major étudiait le projet de don-
ner un verre de vin par jour a uv trou-
piers et montrait que la dépense serait
minime, grâce à un système ingénieux
qu'il exposait. Au reste, dans uuc cer-
taine mesure, elle éviterait des frais d'hô-
pital, elle diminuerait le nombre des ma-
lades, des hommes incapables, faute c'une
alimentation trop médiocre, de supporter
des fatigues excessives. - ,
Puisque nous entrons dans ces détails
(mais, à la vérité, ils touchent à des qu**"--
tions assez graves pour ne pas me sem-
bler indignes de la chronique), la So
~gM çet perm s tejaiUeruû pou Po r la
vanité de ?es ^clamations, aurait «un n*
m .îlleure inspiration en demandant àtmî
de droit une plus sévère stirvdllSce d £
cantines de caserne. On vend ià aux sol!
dats d abominables drogues, des alcool*
odieusement frelatés et aui ont la plus
déplorable action sur leur santé, qui cau-
sent souvent une ivresse aoinTJÏSl
pas expliquée par la quantité des sub-
stances absorbées, si celles-ci ne conte-
naient pas un 2 ltabJe poison. Il est tout
à fait étonnant - dans fintérêt même de
l'Etat, qui a besoin d'hommes sains et
vieoureux - que ces innommables ma.
tures ne soient pas, dans chaque gami.
son, analysées, avant que leuraommerc*
soit autorisé, par des chimistes. lm t.nnf
au moins par les médecins des régi-
ments. On ne peut assurément, pour un
prix minime, donner des grands crus ou
des liqueurs exquises, mais on a Je droit
d'interdire ce qui est dangereux. Cest de
cette façon que, en attendant mieux» on
rendrait service à nos soldats.
Paul Giniaty.
LI QUESTION DES « PfCADÔBËS 11
Il y a quelques jours, M. le préfet de pCa-
lice supprimait les exercices des « pica-
dores » a la « plaza de toros ». On sait à la
suite de quels incidents. Des ch.ux avaient
été eventrés — tripee au soleil — par d »s
taureaux aux cornes emboulées.
On nous assure aujourd'hui que le préfet
de police, à la suite de démarches- et- din-
fluences diverses, va revenir sur son arrêté
et autoriser les « picadores » à reparaître
dans l'arène.
Nous ne le croyons pas, et nous espérons
que M. Lozé restera sourd aux sollicitations
des industriels de la rue Pergolèze. il y a
une loi Grammont en France, et elle n est
pas encore abrogée, que nous sachions.
lA STATUE DE JEANNE D'ARC
..,,;.- ,. -
, Les fêtes de Nancy
De grandes fêtes doivent avoir I ÎPIT fM
98 et 5J9 de ce mois à Nancy, à re
l'inauguration d'unestatue de Jecr::. d'Arc,
œuvre de Frelmet
On sait que J'éminent sculpteur avait rê-
vé de refaire l'œu',re qu'il signée et qui
décore la place des Pyramides. Le plitre
de cette statue nouvelle figura à l'un de*
derniers Salons et obtint les suffrages dû
tous les cODaaisseurs. ,
Le bronze a été acquis par M. Osiris, qur
en a ^aéreusement fait don à 'a ville de
N -. t.. v..
tA: statue s'él îvera sur une p, * x- ptace
qui portait jusqu'alor- le nom de place La-
fayette et qui se trouve à l'entrée de la
ville vieille, non loin de la basilique de
Saint-Epore.
La municipalité nancéier - a u ph.
sieurs meuibres Un gouvernement a cette
cérémonie. M. Jules Develle, député de la
Meuse et ministre de IV ^ncuJture, a ac-
cepté cette invitation.
M. Bourgeois, ministre do l'instruction
publique, retenu par i'5".très engagements,
a dû s excuser. Quant à M df Frcycinet, il
n'a pas encore fait connaître ':ia réponse
définitive, mais il est probable qu'il ne
pourra se rendre à Nancy le cou-
rant. - - -
M. Develle sera toutefois très v;\~ isembla-
blement accompagné par un de ses collè-
gues dans son voyage de FEst : on parle de
M. Constans ou de M. Yves Guyot. »
LES mÉF AirS DE L'ÉLECTRICITÉ
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTlCULlER)
New-York, 9 juin.
Un pcliceman de Brooklyn a reçu hier
une violente commotion électrique pen-
dant qu'il téléphonait son rapport à la
station de police, d'une des guérites de pa-
trouilles établies de distance en distance
dans la ville. La pluie, en détrempant un
poteau télégraphique, aurait mis en com-
munication un fil transmettant Je courant
électrique d'éclairage avec le fil de télé-
phone.
A Baltimore, un individu a été tué ins-
tantanément en touchant un fil d'éclairage
électrique devenu incandescent. Un autre,
en touchant le cadavre de l'homme tué, a
reçh une commotion qui l'a renversé et
étourdi; mais il est revenu à lui. quel-*^^
instants après.
LES BOULANGISTES A PRANGiffS
- ✓
Ces jours-ci, potre correspondais de Ge-
nève uous télégraphiai»,i de MM.
Laguerre et Le Horisi*, se rendant* Fran-
gins auprès du grince Napoléon. Cette
nouvelle était confirmée par le Journal de
Genève.
Néaamoinspie lendemain, une dépêche
de Milan, reçue par l'Agence JJaveu, dé-
mentait que MM. Laguerre et Le Hérissé
fussent à Genève ou dans les environs.
Le Paris dit à ce propos ;
Ce ne serait point en effet la première fois
que les boulaagiâteà ac seraient rendus A
Prangins, et l'on sait du te.ste que l'un deft
rêves de Ploo-Plon est de rôumr sous sa di-
rection les débris .épars du boulangisme.
Cependant MM. Laguerre et Le Hérissé ont
adressé un démenti dans une dépêche datée
de. Milan, dépêche qui a para dans les jour-
naux hier. Etait-elle bien datée de Milan, la
dépêche? — On afnrme qu'elle aurait pu venir
de Genève.
En tous les cas, des renseignements parti-
culiers, en dépit de toutes les dépêches, nous
confirment que cette visite a eu lieu.
D'un autre côté, le Petit Parjisien a publiè
hier la dépêche suivante ;
Je Journal de Genève a annoncé rarrivee,
mardi dernier. dans notre ville de MM. La,.
guerre et Le Hérissé dcp'*t<;-> iVaur : trrt\
auraient été reçus par dtsux cerétitirc-, ci
priuce Napoléon et seraient partis avt ces
derniers pour Prangins.
Je puis vous ce UUor, en les complétant,
l'exactitude de ces
MM. Lasaerre et ue Hérissé sont arr!vés 4
Genèvo mardi; ils ont trouvé à la gar dei *
secrétaires du prince Napoléon. -.-
Us peu fatigués de leur voyaie, ils se sont
reposés pendaut deux heures à l'hôtel Beauri-
vage et sont partis pour Nyons, à un kilo-
mètre de Prangiffs, où les attendait le prince
Napoléon. -
MeiafeîH et Jeudi, le prince le* a accom-
nagnés à Territet, Glioa et au c: ~teau 40
Chillon. f
Vendredi, M. le baron Brunet. secréiti aire da
prince Napoléon, a reconduit à la çare de Ge*
néve M. et Mme Laguerre, qui jQqt fitjS À «Z*
DM88 dQ ywrte vfà Cuiof», ,-
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