Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-05-18
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 18 mai 1890 18 mai 1890
Description : 1890/05/18 (A19,N6698). 1890/05/18 (A19,N6698).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75602370
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Dix-ïieuvfême ann £ e7 — N* 6,698 •> CINQ- Centimes' Paris êt Départements ciwg Centimes y v km anche ia mai isqo
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LA QUESTION DES PÉTROLES
les interpellations û'aiprtM
ENCORE L'EMPRUNT PORTUGAIS
PROCHAINE ARRIVÉE
DE M: SAINT-SAENS
Due loi condallln
Diverses interpellations sont inscri-
tes en tête de l'ordre du jour de la
séance d'aujourd'hui. Les sujets qu'el-
les concernent sont assez graves pour
comporter un débat approfondi. Peut-
être cependant n'occupéront-elles pas
toute 1a journée, et, dans ce cas, la
Chambre fcomrrtenecràit la discussion
de la loi sur la presse déjà adoptée
par le Sénat. Cette loi; pourrait servir
à prouver que si; dans crains cas,
les lenteurs parlementaires sont fà-
cheuses, il est d'autres cas, au con-
traire, où elles sont fort utiles. Il y a
quelques mois, il semblait que tout
fût perdu si l'on ne défaisait immé-
diatement la loi de liberté que la Ré-
publique avait faite en 1881, et il fal-
lait un bien vif sentiment des idées de
liberté pour s'aventurer à lutter con-
tré le courant qui portait alors les es-
prits vers les restrictions. Depuis lors,
le calme s'est rétabli dans les esprits.
Il semble qu'on se soit aperçu que la
liberté de la presse ne constituait pas
le péril qu'on avait cru entrevoir, et
ceux-là même qui jadis ne profes-
saient pas un goût bien vif pour la loi
de 1881 ont fini par reconnaître que
si la liberté avait ses inconvénients,
les avantages en étaient encore plus
considérables. : > -'o' • .., "., ',,",
-Cette loi sûr la presse a été, dans
la- pensée. dé ses auteurs, l'un, des
moyens par lesquels on se proposait
de lutter contre le boiilangisme. On
s'est effrayé de la campagne d'injures,
d'outrages et de diffamations entre-
prise contre tous ceux qui défendent
la République, contre tous ceux qui
la servent, et l'on s'est imaginé que
pour mettre fin à cette campagne,
rien ne serait plus efficace que - l'ag-
gravation des pénalités. La loi n'a pas
pu rendre les services qu'on en atten-
dait, puisqu'elle n'est pas encore dé-
finitive.Les diffamateurs ont continué,
comme par le passé, à insulter et à
outrager, et cependant le bon - sens
populaire ne s'est pas laissé émou-
voir. La « liberté de l'injure » a peut-
être fait plus pour assurer le main-
tien de la République et la défaite de
la coalition que n'auraient fait les
mesures répressives les plus sévères,
la législation la plus draconienne.
Toutes les allégations ont pu se pro-
duire, et l'exagération même des im-
putations dirigées contre le gouver-
nement de la République et contre ses
serviteurs a tourné à là confusion de
leurs inventeurs bien plus sûrement
que ne l'auraient fait des condamna-
tions.
Mais, d'autre part, la liberté de la
presse est la seule garantie du public
contre les chevaliers d'industrie, con-
tre les spéculateurs véreux, contre
les tripoteurs de toute nature qui,
sans elle, poursuivraient en toute
tranquillité leurs opérations malhon-
nêtes. Le plus grand service qu'on
puisse rendre au public est de dif-
amer ces gens-là et de les placer dans
l'alternative de disparaître, se voyant
dévoilés, ou d'affronter le plein jour
de la cour d'assises en face de
leurs accusateurs. Depuis qu'e He
existe, la liberté de la presse n'a
produit aucun des maux dont on
voulait, par avance, la rendre res-
ponsable. Elle a, au contraire, eu d'ex-
cellents, résultats, et, pour n'en rap-
peler qu'un, -elle a permis au parti ré-
publicain de faire cesser le scandale des
tripotages de l'Elysée ; elle a permis
, air parti républicain de procéder lui-
même à une épuration nécessaire et
sans laquelle la République aurait
porté devant le monde la responsabi-
lité des fautes de quelques-uns.
Puisqu'on est, généralement, re-
venu à une plus saine appréciation
de la liberté de la presse, puisque le
boulangisme n'existe plus, le plus
simple serait de laisser la loi moisir
dans un carton. Si on n'en ajourne pas
indéfiniment la discussion, il est du
moins à désirer que le parti républi-
cain ne se divise pas et que quelques-
uns, qui n'ont jamais montré pour la
presse une bien vive sympathie, ne
laissent pas, pour le plaisir de faire
une manifestation personnelle, à la
Droite l'honneur de sauver une liberté
avec laquelle les gouvernements mo-
narchiques n'ont jamais pu vivre et
que la République seule s'est senti la
force de donner et qu'elle a supportée
sans inconvénient depuis neuf ans.
C'est nôtre seul désir, car nous ne
doutons pas un instant de l'issue du
debt Le rejet de la loi est certain.
Mais nous voudrions que la question
fut réglée bien rapidement. Tout a été
dit f>our et contre la loi. Les discours
sont maintenant superflus. Il n'y a
qu'à voter. Assez d'autres mesures
utiles sollicitent l'attention de la Cham-
bre, pour qu'elle ne perde pas son
temps à en discuter qui seraient inu-
tiles ou nuisibles et que presque tout
le monde s'accorde à repousser.
Le XIXe SIÈCLE publiera demain la
Chronique ", par M. - Paul Ginisty.
LA GRACE DU DUC D'ORLÉANS
Ballon d'essai. — Mauvais accueil
Un grand nombre dé journaux ont an-
noncé ces jours derniers que la grâce du
jeune duc d'Orléans allait être signée.
Ce qui a sans doute donné lieu à ce bruit,
c'est que M. Constans a eu, ces jours der-
niersypiusieurs entrevues avec certains per-
sonnages-de la,.Droite ayant joué un rôle
important dans raventufe boulangiste.
■ Quoi qu'il erç soit, la nouvèile— qui
n'était peut-être, qu'un ballon d'essai:-a
été': : généraleraerit riial accueillie par ,1a
presse républicaine. :
te Radical, entre autres, rappelle aîix
membres du cabinet que « s'ils désirent
continuer à grouper autour d'eux toutes
les forces républicaines, ils ne doivent être
suspects d'aucune compromission avec les
partis monarchiques ».
fH. CAMILLE SAINT-SAENS
Le retour de l'auteur d' « Ascanio
M, Saint-Saëns, qui devait rentrer à Paris
avant-hier et assister hier soir incognito à
la représentation dMscanio, ne sera de re-
tour que du 20 au 30 mai.
C'est du moins ce qu'il affirme dans une
lettre datde de Cadix, le lâ, et que M. Louis
Gallet a reçue hier matin.
En revenant de Cordoue pour faire ses
malles et se mettre tout .doucement en
route pour Paris, un coup de vent froid
lui a donné une bronchite qu'il est allé soi-
gner à Tanger.
C'est là la cause du retard de son retour
à Paris.
D'autre part, l'agence, Havas a publié hier
sbir la dépêche suivante :
, ,; ; « Malaga, 16 mai.
.« M. Saint-Saëns est parti, hier, dans la
direction de Marseille, à bord du vapeur la
: Vitle de Brest, Il arrivera, a Paris mardi
prochain. ».. : :, '>. :, -
> MORT
D'UN ÉCUYER DE NAPOLÉON III
M. Je comte de Montigny, ancien écuyer de
Napoléon III, a succombé hier à Paris, a l'âge
de soixante-seize ans.
Ses obsèques auront lieu aujourd'hui, à
midi, à Saint-Ferdinand des Ternes.
■!!!■ 1—nMHMMHIMiBHiliilll III» ■■lll——
UN PÈRE QUI EMPOISONNE SA FILLE
La teinture d'iode. —■ Arrestation d'un
misérable.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Versailles, 16 mai.
La gendarmerie de Draveil a arrête un
sieur Régis, mouleur à Ris-Orangis, qui a
essayé d'empoisonner sa petite fille avec de
la teinture d'iode.
Ce misérable était marié depuis le mois
de janvier avec une femme veuve, ayant
une enfant naturelle. Régis reconnut l'en-
fant.
Quelques jours après son mariage, Régis
eut a subir deux mois de détention.
Dès sa rentrée au domicile conjugal il
manifesta une hame féroce contre l'enfant
qui à maintes reprises eut à subir les mau- ,
vais traitements de son beau-père.
Hier, Mme Régis sraperçat que du sirop
qu'elle donnait à son bébé avait une odeur -
désagréable ; elle le porta chez un phar-
macien qui constata qu'on l'avait mélangé
avec de la teinture d'iode.
Mme Régis dénonça son mari, qui avoua
que l'enfant n'avait pris qu'une seule cuil-
lerée du dangereux liquide.
Il fut arrêté aussitôt.
UN VOL DE 200,000 FRANCS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 16 mai.
Les frères Santorina viennent d'être arrêtés
à Naples comme auteurs du vol de 200,000 fr.
qui eut lieu en 1888, dans un train, sur la ligne
Naples-Rome.
La moitié de cette somme vient d'être sé-
questrée dans une banque de Naples.
Les 900,000 francs appartenaient à la Banque
de Sicile.
LES TIRAILLEURS TONKINOIS
Leur suppression '0"
Il est question de supprimer lès régi-
ments de tirailleurs tonkinois, et le décret
supprimant le lerrégimôni est déjà à la si-
gnature du ministre de; la marine.
v Pourquoi débuter par lé licenciement dé
ce corps, le plus ancien de tous, et ne. pas
sùpprimér le o lonkinois) dont les cadres
sont fournis par l'armée de terre?
Déjà, en 1889, la suppression du Jie tonki-
nois, dont les éléments indigènes étaient
mauvais, disait-on, avait été demandée par
le conseil de défense de l'Indo-Chine.
En opérant ainsi, on sauvegarderait au
moins l'avancement de notre corps d'offi-
ciers d'infanterie de marine, et l'économie
serait encore plus forte, car le e tirailleurs
comprend actuellement un grand nombre
d'officiers à la suite provenant des batail-
lons de chasseurs annamites transformés
en milices il y a quatre mois.
INSULTE AU ROI
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Venise, 16 mai.
Le tribunal de Venise vient de condamner
par contumace le marquis PaUavicini îi doux
mois de prison pour avoir insulté le roi
d'Italie. ,'
Le marquis a pris lâ fuite. Il se trouve en
Autrich.
LE PÉTROLE
UNE IHTERPEUATjOR DE M. LA UR
Pétrole brut et raffiné. — L'unification
des tarifs. - Plusieurs millions de
fraudes. -Une coalition de raffi-
neurs.— Les pots d'or de la
raffinerie.
Remise à quinzaine, l'interpellation de
M. Francis Laur sur l'accaparement des
pétroles sera probablement discutée par la
Chambre en sa séance d'aujourd'hui sa-
medi.
Curieux de savoir quel était l'objet de
cette interpellation, nous avons interrogé
hier le député de Neuilly.
- A mon avis, nous dit-il, la question
des pétroles présente une importance beau-
coup plus considérable que l'affaire de l'ac-
caparement des métaux. Nous nous trou-
vons ici en présence de fraudes et de trom-
peries sur la marchandise s'exerçant depuis
plusieurs années au détriment du Trésor.
L'interpellation que je développerai à la
Chambre visera les ministres du commerce,
des finances et de la justice. Elle portera
sur les trois points suivants :
1° Unification des tarifs de pétroles;
3° Poursuites à exercer contre les gi os
raffineurs en vertu de l'art. M9;
30 Procès de régie en remboursement de
fraudes.
L'unification des tarifs
Ceci posé, M. Laur explique ce qu'il faut
entendre par l'unification des tarifs de pé-
troles :
— L'unification de cette catégorie, dé ta-
rifs; est une - question déjà ancienne. Eu
1880* elle fut combattue par M. Rouvier, et
en 1887, M. Simyan la proposa comme
amendement au budget; mais, par je ne sais
quel accord, la question fut enterrée. On
oublia qu'elle avait pour but de permettre
au Trésor d'empêcher toute fraude possi-
ble; aux consommateurs français de ne
pas être exposés à payer le pétrole, ce pro-
duit de première utilité, des prix extrême-
ment élevés ; et ensuite à plusieurs caté-
gories de négociants et d'industriels nom-
breux de pouvoir baser leurs opérations
commerciales sur dés cours officiels éma-
nant d'un marché que l'importation libre
du pétrole raffiné créera forcément en
France, comme il existe à Hambourg, à
Anvers, à Brème, à Londres, etc.
Un syndicat de gros raffineurs
— Afin de vous donner le plus d'éclair-
cissements possible, je dois vous appren-
dre aussi qu'il existe —on le dit cependant
dissous — un syndicat composé des trois
plus gros raffineurs, en vue de monopoliser
en France le commerce des pétroles et d'é-
lever ou d'abaisser à sa guise le cours de
cette huile minérale tant employée dans les
ménages.
Ce syndicat, tout en ruinant les intermé-
diaires qui importaient en France le pé-
trole raffiné d'Amérique, a, depuis la date
de sa création, en 1886, fait perdre au Tré-
sbr une somme àii.nuelle de plus 'de douze
mitlions. v * ; - -
— Et comment cela ?
- Oh r c'est bien simple. L'intermédiaire
paye 35 fr. les 100 kilos de pétrole raffiné;
le raffineur n'acquitte, lui, que le droit de
18 fr. pour le pétrole brut ou soi-disant tel
qu'il raffine dans ses usines. Donc en em-
pêchant, par suite de l'abaissement des
cours, au fur et à mesure que des charge-
ments lui sont signalés, les intermédiaires
d'importer le pétrole raffiné d'Amérique ou
de le vendre avec bénéfice, le syndicat
cause au Trésor la perte de 7 francs par
100 kilos qu'il aurait prélevés sur l'entrée
du pétrole raffiné.
Les fraudes
Quant aux fraudes, il paraît, d'après M.
Laur, qu'elles s'exercent sur une grande
échelle, grâce à la connivence de plusieurs
agents des douanes.
— Il est avéré, poursuit le député de la
Seine, que depuis dix ans les pétroles bruts
introduits en France ne sont que le produit
de mélanges d'huile distillée et d'essence
avec des résidus noirs, ces derniers étant
introduits dans la masse pour lui donner
la teinte du pétrole brut tel qu'il sort des
puits de Pensylvaniè.
Auparavant, jusqu'en 1888, époque à la-
quelle les tarifs furent revisés, les raffi-
neurs ont introd uit en France des huiles
lourdes et résidus noirs qui ne payaient
que le droit de. 13 francs, parce que ces
produits étaient destinés non à l'éclairage,
mais au graissage.
L'administration des douanes ne pré-
voyait pas que ces produits étaient
alors précipités dans des chaudières ap-
pelées « black-pots", qui permettaient
de les distiller complètement et d'en tirer
des proportions énormes d'huile lampante
au détriment, non-seulement du Trésor,
mais encore des importateurs d'huile de
pétrole brut payant le tarif de 18 fr.
Ainsi, conclut M. Laur, vol sur le Trésor
et vol sur le consommateur, parce que les
raffineurs empêchent la libre concurrence
en surélevant les prix quand ils le veulent.
— Avez-vous des preuves ?
— Certainement. Je les apporterai à la
Chambre, ainsi que l'acte de coalition passé
entre les trois gros raffineurs, qu'un hasard
m'a fait tomber dans les mains. Je deman-
derai aussi au ministère de la justice l'ar-
restation immédit-te des syndiqués et la
saisie des documents du syndicat.
M. Girodet
M. Girodet, député et maire de Saint-
Etie'nne, est un ancien marchand de
pétroles, et il a, l'intention d'intervenir
dans-ies débats d'aujourd'hui»
— Ce que >1. Laur vous a raconté est par-
faitement exact, nous dit-il. Lés fraudes
existent réellement, et je me souvien s d'un
raffineur qui fut condamné à 150,000 francs
d'amende pour avoir introduit comme pé-
troles bruts des pétroles raffinés qu'on
avait mélangés avec du goudron.
Grâce èrees moyens frauduleux, les raffi-
neurs gagnent des sommes considérables.
Un baril de pétrole leur donne un bénéfice
net de dix francs.
Mais quant à moi, tout en signalant à la
Chambre ces vols sur le Trésor, je me bor-
nerai à demander l'unification des tarifs,
dans l'intérêt des consommateurs et des
marchands importateurs.
Déjà, en 1887, une ligue de ces derniers
fut formée en vue de réclamer l'unification.
Hélas! elle a été brisée comme verre, les
raffineurs étant dé si grands pots. d'or!
Chez un mâmbre du syndicat
Après avoir entendu MM. Laur et Giro-
det, nous avons. voulu aussi connaître
quelle serait là. réfutation aux accusations
portées par ces deux députés contre le
triumvirat des raffineurs de pétrole.
Nous avons interrogé, ou plutôt essayé
d interroger M. Desmarais qui, avec MM.
Deutsch et Fenaille et Despeaux, formaient
ou forment encore le syndicat.
r Pas facile à interviewer, ce M. Desma-
rais. Il- semble avoir grande peur de la
presse. -
— Ce serait une polémique à ne plus en
finir, fit-il éperdu, si je vous répondais.
Non, je ne dirai rien, pas un mot. Nous
sommes au-dessus des calomnies de M.Laur,
qui travaille pour le compte de quelqu'un
que nous connaissons bien. Quant à M. Gi-
rodet, nous le connaissons aussi, il ne vaut
pas grand' chose. Nous lui avons vendu
du pétrole, il y a dix ans; oh ! vendu. et
M. Desmarais esquisse un geste comme
pour dire que la vente se bornait à peu de
chose.
Cependant nous ne nous décourageons
pas, nous pressons M. Desmarais de vou-
loir nous répondre sur l'accusation de
fraudes :
— C'est un tissu d'absurdités que tout
cela, se borne-t-il à répondre. Qu'on ques-
tionne M. Richer et tous les directeurs de
laboratoire, et l'on verra bien si ces frau-
des existent. A présent, nous ne voulons
rien dire; nous répondrons à la commis-
sion des douanes, si elle juge bon de nous
interroger. Laissons, pour le moment, M.
Laur tranquillement développer son inter-
pellation. Nous verrons après ce qu'il nous
restera à faire.
Autres interpellations
On sait que c'est également pour aujour-
d'hui ique sont annoncées lçs interpellations
de M. Laur sur remploi; des fonds des
caisses d'épargne, et de M. Dumay sur la.
surveillance des établissements, industriels.
M: Roûvier répondra à la première et M.
Jules Roche à la seconde. : ; ,; ""-
L'EMPRUNT PORTUGAIS
Les trucs de M. Ephrussi. — Exploi-
tation éhontée. — Nouveau
scandale.
Depuis l'échec lamentable du dernier
empruntportugais, nous ne cessons de ré-
clamer le remboursement de l'argent aux
malheureux souscripteurs qui, sur la foi
des promesses contenues dans le prospec-
tus lancé par M. Michel Ephrussi, ont été
indignementtrompés.
On les trompait quand on leur disait que
leur argent était destiné à des travaux pu-
blics, et qu'on savait qu'on devait l'em-
ployer à payer les coupons de juillét; on
les trompait encore en leur promettant
l'obtention de la cote officielle,en sachant
que jamais le gouvernement français ne
l'autoriserait. - '-
Aujourd'hui, M. Ephrussi trouve encore
moyen d'exploiter les infortunés souscrip-
teurs des 1.4,000 obligations qui ont été pla-
cées, et voici comment:
Quelques-uns de ces souscripteurs, ou-
vrant enfia les yeux, ont vendu avec une
plus ou moins forte perte les obligations
qui leur avaient été attribuées, comptant
pouvoir les livrer et ne plus songer à cette
malheureuse affaire.
M. EphrussiJa fait racheter ces titres en
sous-main et en exige la livraison, sachant
bien qu'on ne pourra pas. les lui livrer,
puisque lui-même n'a pas encore livré les
titres souscrits aux ayants-droit. C'est un
véritable traquenard dans lequel sont tom-
bés bon nombre de naïfs qui se trouvent
ainsi dans l'obligation, soit de racheter à
n'importe quel prix à M. Ephrussi qui seul
détient les titres, soit de subir un déport
que le susdit Ephrussi a fixé à 10 fr. par
obligation.
Nous avons dit en outre que M. Ephrussi
était en négociations avec le gouvernement
portugais pour obtenir des modifications
aux conditions primitives de l'emprunt, se
basant justement sur ce que le public a re-
fusé de souscrire.
Est-ce que l'honnêteté la plus vulgaire
ne commande pas à M. Ephrussi de rem-
bourser les souscripteurs qui ont cru à son
prospectus, quitte à faire ensuite, s'il le
veut, un nouvel appel au public sur de nou-
velles bases? Il serait véritablement scan-
daleux que M. Ephrussi profitât des con-
cessions qui pourront lui être faites par le
gouvernement portugais, sans y faire par-
ticiper les souscripteurs.
11 nous semble que la nécessité s'impose
de mettre un terme aux agissements de
M. Ephrussi. Il ne doit pas être permis ainsi
d'exploiter impunément la crédulité publi-
que. •' ; - - ■
ACTE Ot OLCEB
La dernière lettre. — La fin d'un
syndicat.
M. le général Boulanger vient d'adresser
à M. Laisant, vice-président du comité ré-
publicain national, la lettre suivante, qui
peut être considérée comme l'acte de décès
du boulangisme :
- Jersey (Saint-Brelage-Villa), 14 mai.
A Monsieur Laisant, vice-président du comité
républicain national.
Cher Monsieur Laisant,
Je vous accuse réception de l'ordre dn jour
du comité républicain national que vous m'a-
vez adressé, en y joignant les réflexions qu'il
m'inspire et qui me sont dictées par les faits.
Je ne considère pas l'échec électoral de la
liste de candidats élaborée par le comité com-
me aussi grave que l'a dit ce dernier pour l'i-
dée républicaine démocratique et réforma-
trice dont les partisans m'ont fait l'honneur
d'affirmer sur mon nom leurs revendications
et leurs espérances, Toutefois, je crois comme
vous qu'il serait au moins inutile de troubler
le pays par des agitations stériles; je crois,
comme vous, encore, ^ù'il faut rendre con-
liànce à ce:tte foule de citoyens qui ont con-
servé leurs sympathies à" une cause- dont les
circonstances m o&t fait le représentant.
Pour ceux-lui, touché de leur attachement,
je demeure dévoué à une cause qui est Ja
leur, bien certain du- triomphe définitif de
leurs revendications et de leurs espérances.
Ce triomphe, il faut savoir l'atténdre du temps
et de la propagande des idées ; mais je désire
qu'il n'y ait plus désormais d'intermédiaire
entre ces citoyens et moi ; car personne ne
peut mieux qu'eux-mêmes manifester leurs
sentiments.
La tâche du comité dont je suis le président
me* semble donc terminée, et je vous prie de
faire connaître à nos collègues que ceux d'en-
tre eux qui le désirent peuvent désormais,
consacrer un concours, qui jusqu'ici m'avait
été précieux, aux opinions qui leur sont per-
sonnellement chères.
Pour moi, j'ai à me recueillir, A méditer sur
les leçons que contiennent les faits accomplis
et à étudier d'une façon sérieuse les questions
qui intéressent le peuple laborieux, pour
mieux mériter les sympathies qu'il m'a té-
moignées etqulil me témoigne encore.
Ce faisant, je reste le so!dat de la France et
celui de la démocratie, toujours prêt à les
servir et .Ï donner pour elles ma vie, si la pa-
trie avait un jour besoin du fils qui a verstf
son sang pour elle. -
Recevez, cher monsieur Laisant, l'assurance
de mon affectueux dévouement.
- - Général BOULANGER.
CHRONIQUE
',. if wM.nm
C'est lundi prochain que les artistes
dramatiques doivent tenir, 31, passage
de l'Opéra, une réunion pléiiière où se
débattra le projet de la création d'une
chambre syndicale qui prendrait le titre
de : « Chambre syndicale des artistes dra-
matiques, lyriques et musiciens w.
Les promoteurs de cette institution
nouvelle, qui ont déjà derrière eux de
deux cents à deux cent cinquante adhé-
rents, m'ont prié de porter ce projet à la
connaissance de la gent artistique et de
le patronner devant elle.
Le patronner! mon Dieu! j'hésiterais;
car je n'ai pas d'idée bien nette sur l'uti-
lité des syndicats. C'est une question que
je n'ai pas encore assez étudiée pour en
avoir un avis ferme. Théoriquement,c'est
une chose excellente que les petits se syn-
diquent, en d'autres termes, se réunis-
sent et' fassent boule pour résister aux
puissants. Quand tout un clan d'hiron-
delles se rainasse en un point pour faire
tête à l'un des grands voleurs de l'air, el-
les forment un syndicat. Dans la prati-
que, il me semble que les syndicats n'ont
pas toujours donné ce qu'ils @ promet-
taient. - --'
: Il y a cependant, je .avQ,u; bien des
raisons qui ont pousse les-artistes draina-
tiques à-Pidée d'un syndicat.ilest Çettfrin
qu ils sont, daiîs Ja jn»m. des directeur
sans défende ni coatrôle. ': t:,' .:
Ils signent, la plupart du temps sans
les lire, des engagements qui sont absur-
des et ridicules. Telle artiste à qui l'on
donne deux cents francs par mois s'en-
gage à paye», si elle veut résilier son
traité, quarante mille francs de dédit. Il
est évident que la clause choque le bon
sens. Le directeur qui là propose à l'ac-
ceptation de Sa pensionnaire spécule sur
l'humeur capricieuse,bien connue,des ac-
trices. Il se dit qu'un jour l'aimable en-
fant sera prise d'une toquade d'imagina-
tion ou de cœur. Elle voudra, soit con-
quérir des succès d'artiste sur une terre
étrangère, soit fuir avec un être aimé
dans quelque solitude discrète. L'être
aimé paiera le dédit. -
Vous me direz : « Pourquoi avait-elle
signé?. » Je suis bien de votre avis. Elle
n'avait pas eu le sens commun ; mais,
que voulez-vous? les actrices sont des en-
fants. On leur avait promis un beau rôle,
on avait fait miroiter la gloire à leurs
yeux; quelquefois;même .on n'avait pas
eu la peine de les tromper avec ces décé-
vapts mirages. Elles avaient signé. sans
lire; tout ce qu'elles avaient vu, c'est
qu'elles allaient figurer sur làtroupè d'un
théâtre, paraitre devant le public. La
question d'argent leur était assez indif-
férente; tout le monde saitqu'au théâtre
une femme ne vit pas de ses appointe-
ments..
Elles avaient jeté sur le papier (impri-
mé d'avance) qu'on soumettait à leur si-
gnature un regard distrait, et elles y
avaient posé en souriant un joli paraphe.
Un jour venait qu'elles étaient fort en-
nuyées de s'être ainsi engagées ; elles se
récriaient d'horreur. L'imprésario, tantôt
exigeait le dédit tout entier, et d'autres
fois, s'il craignait le scandale d'un pro-
cès, composait avec l'actrice. Il se donnait
les gants de lâcher la moitié de la somme
stipulée; on le remerciait, on le traitait
de galant homme.
Avec une chambre syndicale, ces tours
de maître Gonin seraient beaucoup plus
difficiles et plus rares. Une actrice, avant
de signer avec un directeur, enverrait à
la chambre syndicale le traité qu'on lui
propose.Ce serait le président ou l'ayant-
droit de la chambre qui discuterait les
clauses du contrat, qui ne permettrait
pas à l'artiste de signur, ou qui du moins
l'avertirait du risqud qu'elle court en
aventurant sa signature.
J'ai pris cet exemple, parce qu'il est
courant.
Il y a d'autres points qui ne sont pas
de moindre importance.
Autrefois,les troupes étaient homogènes
et sédentaires. Je veux dire que chaque
directeur avait sa troupe, qu'il gardait
soigneusement pour lui; il n'eût jamais
autorisé un de ses pensionnaires à figu-
rer sur l'affiche d'un autre théâtre. Les
mœurs ont bien changé. Aujourd'hui, un
impresario est en même temps un chef de
bureau de placement. J'entends par là
qu'il engage des artistes, non pas feule-
ment pour s'en servir lui-même, mais
pour les louer, à l'occasion, à d'autres
imprésarios dans l'embarras.
Si encore il les prêtait à Paris même, il
n'y aurait que demi-mal ; mais il entend
les envoyer à Bruxelles, si bon lui sem-
ble, ou à Londres, ou à Yin_n',ou même,
si ce que l'on m'assure est vrai, par-delà
les mers, en Amérique. Il insère donc
dans les contrats qu'il propose à l'accep-
tation de ses artistes une clause en vertu
de laquelle ces artistes, sur un mot de lui,
doivent trousser bagages et s'en aller dans
la ville d'Europe qu'il leur indique. Bien
entendu qu'il les loue à un taux plus
élevé que le prix dont il les paielui-meine,
et qu'il ne leur tient aucun compte de la
différence.
Kien de plus légal qu'un traité de cette
sorte, je le reconnais. Mais ceux qui eu
ont été les victimes n'en sont pas moins
enragés d'avoir signé sans trop savoir ce
qu'ils faisaient. Un syndicat les eût pré-
servés de commettre cette faute.
Il se passe en 1 province des abomina-
tions dont nous n'avons aucune idée. La
plupart des directeurs font faillite, hélas !
et les malheureux acteurs engagés par
eux restent sans ressources et sans re-
cours. Une chambre syndicale exigerait
de ceux qui aspirent à l'honneur de diri-
ger un théâtre des arrhes qui assureraient
au moins à ses adhérents lésés dans
leurs intérêts une part de leurs appoin-
tements. Elle aurait même une autorité
suffisante pour discuter avec les muni";
cipalités complices le principe d'une in..
demnité quelconque.
Une chambre syndicale pourrait aisé-
ment fonder pour les artistes un office de
recrutement, ou tout au moins de ren-
seignements. ou tout ait moins de ren-
En l'état, - leq offices' de recrutement
sont des coupe-eorse. :
Un chanteur ou un acteur de comédie:
qui sollicite un engagement dans une
troupe de province, doit à l'agence qui
lui a servi d'intermédiaire un tant pour
cent sur ses appointements de toute
l'année. Il arrive dans la ville où il a été
expédié par l'agence ; il n'y réussit pas,
il est backboulé; il est obligé d'aban-
donner à l'agence son premier mois qu'il
a reçu d'avance, et elle le renvoie dans
une autre ville, où il fera le même fiasco
et lui rapportera la même somme.
L'intérêt évident de l'agence, c'est que
l'acteur qu'elle envoie ne fasse pas l'af-
faire, eu sorte qu'elle s'arrange pour
n'expédier que des fruits secs aux direc-
teurs de province. Un homme de talent
est une ruine pour elle.
A ces agences, qui trompent à la fois et
les acteurs et les impresarios de pro-
vince, le syndicat substituerait un office
de renseignements qui coûterait infini-
ment moins cher aux dieux parties et qui
serait plus utile. , ..;' ,
Le syndicat aurait, si j'en çroW ses foA- *■
ctatéûrSj bien cPautreÀk utilités :,-un «la
ses rêves est dè substituer lao-la justice
ordinaire, dans le règlement des con-
testations entre artistes et directeurs,
celle d'une chambre de prud'hommes.
Je ne me prononce point sur ces pro-
jets. Mais enfin, les artistes dramatiques
feront bien d'y aller voir. C'est de leurs
intérêts qu'il s'agit : c'est donc à eux d'j
veiller et de les défendre.
Francisque S'ircey.
LA LOI MILITAIRE AU REICHSTAG
Discours du socialiste Liebknecht
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 16 niai.
La discussion du projet de loi militaire a
continué aujourd'hui au Reichstag.
M. Liebknecht a pris la parole.
Il dit que la charge considérable des im-
pôts résultant du militarisme sera la ruina
du peuple.Le septennat militaire faisait es-
pérer une halte. mais, depuis cette époque,
les charges militaires ont, au contraire,
augmenté.
Si l'on a pu dire dans cette enceinte que
la prochaine guerre pourrait durer sept ou
même trente ans, il y aurait lieu de faira
Observer qu'il y a déjà dès difficultés non*»
breures pour maintenir des forces militai—
res aussi considérables pendant neuf mois
sous les drapeaux.
M. Liebknecht rappelle que trois guerre*
ont eu lieu dans un espace de vingt-cinq
ans. L'Allemagne, dit-il, aurait dû empê-
cher la guerre d'Orient, mais elle a voulu
soutenir de son mieux la politique russe..
L'on veut, dit l'orateur, consolider la mo-
narchie absolue de la Russie et détruire la
démocratie française.
Sans 1866, la guerre de France aurait ét4
évitée, l'annexion de l'Alsace-Lorraine ne
se serait pas produite et l'inimitié entra
l'Allemagne et la France n'aurait pas été
provoquée. L'éventualité d'une guerre n'a
été créée que grâce à la politique d'excita-
tion à la guerre pendant ces dix dernières
années. Le peuple est soulagé depuis 1$
départ du prince de Bismarck. Les peuplet
demandent la paix et ils salueront comme
un bienfait de désarmement général. A bat
le militarisme de M. de Bismarck !
LES OBSÈQUES
DE L'AMIRAL DU PETIT-THOUARS
Cérémonie officielle. — Déploiement Clk
troupes.
(D'UN CORRESPONDANT)
Toulon, 16 mai.
Les obsèques du vice-amiral Du Petite
Thouars ont eu lieu ce matin, à dix
heures.
Toutes les troupes de mer et de terra1
étaient sur pied.
Les bâtiments de l'escadre et tous ceux
du port avaient mis leurs pavillons en
berne.
Au départ de la maison mortuaire, la
char qui portait les restes de l'amiral dispa.
raissait complètement sous un amas de cou*
ronnes envoyées de toute part.
Derrière le corps venait un premier-mat.
tre portant les nombreuses décorations de
l'amiral ; de chaque côté, dix seconds-mal
très décorés de la médaille militaire.
Puis, marchant seul, le capitaine de vais..
seau de Maigret, représentant le président
de la République; venait ensuite la famille.
Le deuil était conduit par M. Aristide Du
Petit-Thouars, élève de l'Ecole navale et
fils de l'amiral, et par ses gendres, le lieu-
tenant de vaisseau Ronin et l'enseigne da
vaisseau Roca d'Huyteza. --
., Derrière eux, le contre-amiral Vigneg.
chef d'état-major du niinistt,ç et le capi-
taine Péroz, officier d'ordonnance du mië
nistre. -
Les cordons du poêle étaient tenus par la
vice-amiral Charles Duperré, préfet marie
time à Toulon ; le vice-amiral Krautz4 an-
cien ministre de la marine ; le vice-amiral
Garnault et le général Japy, commandant
le 156 corps d'armée. -
On remarquait dans l'assistance le viceu
amiral Aube, tous les officiers généraux
présents à Toulon, l'amiral brésilien et son
état-major, les officiers du cuirassé espa-
gnol le Pelayo, des officiers japonais, chi-
liens, etc.
Tous les officiers de toutes les armes sui-
vaient en grand nombre, ainsi que les au,
torités civiles.
On évalue à M),000 personnes l'affluencat
qui faisait la haie de la cathédrale à la gare,
où le corps a été transporté pour être di-
rigé sur Villiers près Vendôme, où la fa-
mille Du Petit-Thouars possède un ca-
veau.
Plusieurs discours ont été prononcés à
la gaire : par le vice-amiral Duperré, au nom
de la marine ; par le contre-amiral Alquier,
au nom de l'escadrcj et par le capitaine de
vaisseau Fournier, chef d'état-maior r.!'i
l'efecadre de la Méditerranée,
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LA QUESTION DES PÉTROLES
les interpellations û'aiprtM
ENCORE L'EMPRUNT PORTUGAIS
PROCHAINE ARRIVÉE
DE M: SAINT-SAENS
Due loi condallln
Diverses interpellations sont inscri-
tes en tête de l'ordre du jour de la
séance d'aujourd'hui. Les sujets qu'el-
les concernent sont assez graves pour
comporter un débat approfondi. Peut-
être cependant n'occupéront-elles pas
toute 1a journée, et, dans ce cas, la
Chambre fcomrrtenecràit la discussion
de la loi sur la presse déjà adoptée
par le Sénat. Cette loi; pourrait servir
à prouver que si; dans crains cas,
les lenteurs parlementaires sont fà-
cheuses, il est d'autres cas, au con-
traire, où elles sont fort utiles. Il y a
quelques mois, il semblait que tout
fût perdu si l'on ne défaisait immé-
diatement la loi de liberté que la Ré-
publique avait faite en 1881, et il fal-
lait un bien vif sentiment des idées de
liberté pour s'aventurer à lutter con-
tré le courant qui portait alors les es-
prits vers les restrictions. Depuis lors,
le calme s'est rétabli dans les esprits.
Il semble qu'on se soit aperçu que la
liberté de la presse ne constituait pas
le péril qu'on avait cru entrevoir, et
ceux-là même qui jadis ne profes-
saient pas un goût bien vif pour la loi
de 1881 ont fini par reconnaître que
si la liberté avait ses inconvénients,
les avantages en étaient encore plus
considérables. : > -'o' • .., "., ',,",
-Cette loi sûr la presse a été, dans
la- pensée. dé ses auteurs, l'un, des
moyens par lesquels on se proposait
de lutter contre le boiilangisme. On
s'est effrayé de la campagne d'injures,
d'outrages et de diffamations entre-
prise contre tous ceux qui défendent
la République, contre tous ceux qui
la servent, et l'on s'est imaginé que
pour mettre fin à cette campagne,
rien ne serait plus efficace que - l'ag-
gravation des pénalités. La loi n'a pas
pu rendre les services qu'on en atten-
dait, puisqu'elle n'est pas encore dé-
finitive.Les diffamateurs ont continué,
comme par le passé, à insulter et à
outrager, et cependant le bon - sens
populaire ne s'est pas laissé émou-
voir. La « liberté de l'injure » a peut-
être fait plus pour assurer le main-
tien de la République et la défaite de
la coalition que n'auraient fait les
mesures répressives les plus sévères,
la législation la plus draconienne.
Toutes les allégations ont pu se pro-
duire, et l'exagération même des im-
putations dirigées contre le gouver-
nement de la République et contre ses
serviteurs a tourné à là confusion de
leurs inventeurs bien plus sûrement
que ne l'auraient fait des condamna-
tions.
Mais, d'autre part, la liberté de la
presse est la seule garantie du public
contre les chevaliers d'industrie, con-
tre les spéculateurs véreux, contre
les tripoteurs de toute nature qui,
sans elle, poursuivraient en toute
tranquillité leurs opérations malhon-
nêtes. Le plus grand service qu'on
puisse rendre au public est de dif-
amer ces gens-là et de les placer dans
l'alternative de disparaître, se voyant
dévoilés, ou d'affronter le plein jour
de la cour d'assises en face de
leurs accusateurs. Depuis qu'e He
existe, la liberté de la presse n'a
produit aucun des maux dont on
voulait, par avance, la rendre res-
ponsable. Elle a, au contraire, eu d'ex-
cellents, résultats, et, pour n'en rap-
peler qu'un, -elle a permis au parti ré-
publicain de faire cesser le scandale des
tripotages de l'Elysée ; elle a permis
, air parti républicain de procéder lui-
même à une épuration nécessaire et
sans laquelle la République aurait
porté devant le monde la responsabi-
lité des fautes de quelques-uns.
Puisqu'on est, généralement, re-
venu à une plus saine appréciation
de la liberté de la presse, puisque le
boulangisme n'existe plus, le plus
simple serait de laisser la loi moisir
dans un carton. Si on n'en ajourne pas
indéfiniment la discussion, il est du
moins à désirer que le parti républi-
cain ne se divise pas et que quelques-
uns, qui n'ont jamais montré pour la
presse une bien vive sympathie, ne
laissent pas, pour le plaisir de faire
une manifestation personnelle, à la
Droite l'honneur de sauver une liberté
avec laquelle les gouvernements mo-
narchiques n'ont jamais pu vivre et
que la République seule s'est senti la
force de donner et qu'elle a supportée
sans inconvénient depuis neuf ans.
C'est nôtre seul désir, car nous ne
doutons pas un instant de l'issue du
debt Le rejet de la loi est certain.
Mais nous voudrions que la question
fut réglée bien rapidement. Tout a été
dit f>our et contre la loi. Les discours
sont maintenant superflus. Il n'y a
qu'à voter. Assez d'autres mesures
utiles sollicitent l'attention de la Cham-
bre, pour qu'elle ne perde pas son
temps à en discuter qui seraient inu-
tiles ou nuisibles et que presque tout
le monde s'accorde à repousser.
Le XIXe SIÈCLE publiera demain la
Chronique ", par M. - Paul Ginisty.
LA GRACE DU DUC D'ORLÉANS
Ballon d'essai. — Mauvais accueil
Un grand nombre dé journaux ont an-
noncé ces jours derniers que la grâce du
jeune duc d'Orléans allait être signée.
Ce qui a sans doute donné lieu à ce bruit,
c'est que M. Constans a eu, ces jours der-
niersypiusieurs entrevues avec certains per-
sonnages-de la,.Droite ayant joué un rôle
important dans raventufe boulangiste.
■ Quoi qu'il erç soit, la nouvèile— qui
n'était peut-être, qu'un ballon d'essai:-a
été': : généraleraerit riial accueillie par ,1a
presse républicaine. :
te Radical, entre autres, rappelle aîix
membres du cabinet que « s'ils désirent
continuer à grouper autour d'eux toutes
les forces républicaines, ils ne doivent être
suspects d'aucune compromission avec les
partis monarchiques ».
fH. CAMILLE SAINT-SAENS
Le retour de l'auteur d' « Ascanio
M, Saint-Saëns, qui devait rentrer à Paris
avant-hier et assister hier soir incognito à
la représentation dMscanio, ne sera de re-
tour que du 20 au 30 mai.
C'est du moins ce qu'il affirme dans une
lettre datde de Cadix, le lâ, et que M. Louis
Gallet a reçue hier matin.
En revenant de Cordoue pour faire ses
malles et se mettre tout .doucement en
route pour Paris, un coup de vent froid
lui a donné une bronchite qu'il est allé soi-
gner à Tanger.
C'est là la cause du retard de son retour
à Paris.
D'autre part, l'agence, Havas a publié hier
sbir la dépêche suivante :
, ,; ; « Malaga, 16 mai.
.« M. Saint-Saëns est parti, hier, dans la
direction de Marseille, à bord du vapeur la
: Vitle de Brest, Il arrivera, a Paris mardi
prochain. ».. : :, '>. :, -
> MORT
D'UN ÉCUYER DE NAPOLÉON III
M. Je comte de Montigny, ancien écuyer de
Napoléon III, a succombé hier à Paris, a l'âge
de soixante-seize ans.
Ses obsèques auront lieu aujourd'hui, à
midi, à Saint-Ferdinand des Ternes.
■!!!■ 1—nMHMMHIMiBHiliilll III» ■■lll——
UN PÈRE QUI EMPOISONNE SA FILLE
La teinture d'iode. —■ Arrestation d'un
misérable.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Versailles, 16 mai.
La gendarmerie de Draveil a arrête un
sieur Régis, mouleur à Ris-Orangis, qui a
essayé d'empoisonner sa petite fille avec de
la teinture d'iode.
Ce misérable était marié depuis le mois
de janvier avec une femme veuve, ayant
une enfant naturelle. Régis reconnut l'en-
fant.
Quelques jours après son mariage, Régis
eut a subir deux mois de détention.
Dès sa rentrée au domicile conjugal il
manifesta une hame féroce contre l'enfant
qui à maintes reprises eut à subir les mau- ,
vais traitements de son beau-père.
Hier, Mme Régis sraperçat que du sirop
qu'elle donnait à son bébé avait une odeur -
désagréable ; elle le porta chez un phar-
macien qui constata qu'on l'avait mélangé
avec de la teinture d'iode.
Mme Régis dénonça son mari, qui avoua
que l'enfant n'avait pris qu'une seule cuil-
lerée du dangereux liquide.
Il fut arrêté aussitôt.
UN VOL DE 200,000 FRANCS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 16 mai.
Les frères Santorina viennent d'être arrêtés
à Naples comme auteurs du vol de 200,000 fr.
qui eut lieu en 1888, dans un train, sur la ligne
Naples-Rome.
La moitié de cette somme vient d'être sé-
questrée dans une banque de Naples.
Les 900,000 francs appartenaient à la Banque
de Sicile.
LES TIRAILLEURS TONKINOIS
Leur suppression '0"
Il est question de supprimer lès régi-
ments de tirailleurs tonkinois, et le décret
supprimant le lerrégimôni est déjà à la si-
gnature du ministre de; la marine.
v Pourquoi débuter par lé licenciement dé
ce corps, le plus ancien de tous, et ne. pas
sùpprimér le o lonkinois) dont les cadres
sont fournis par l'armée de terre?
Déjà, en 1889, la suppression du Jie tonki-
nois, dont les éléments indigènes étaient
mauvais, disait-on, avait été demandée par
le conseil de défense de l'Indo-Chine.
En opérant ainsi, on sauvegarderait au
moins l'avancement de notre corps d'offi-
ciers d'infanterie de marine, et l'économie
serait encore plus forte, car le e tirailleurs
comprend actuellement un grand nombre
d'officiers à la suite provenant des batail-
lons de chasseurs annamites transformés
en milices il y a quatre mois.
INSULTE AU ROI
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Venise, 16 mai.
Le tribunal de Venise vient de condamner
par contumace le marquis PaUavicini îi doux
mois de prison pour avoir insulté le roi
d'Italie. ,'
Le marquis a pris lâ fuite. Il se trouve en
Autrich.
LE PÉTROLE
UNE IHTERPEUATjOR DE M. LA UR
Pétrole brut et raffiné. — L'unification
des tarifs. - Plusieurs millions de
fraudes. -Une coalition de raffi-
neurs.— Les pots d'or de la
raffinerie.
Remise à quinzaine, l'interpellation de
M. Francis Laur sur l'accaparement des
pétroles sera probablement discutée par la
Chambre en sa séance d'aujourd'hui sa-
medi.
Curieux de savoir quel était l'objet de
cette interpellation, nous avons interrogé
hier le député de Neuilly.
- A mon avis, nous dit-il, la question
des pétroles présente une importance beau-
coup plus considérable que l'affaire de l'ac-
caparement des métaux. Nous nous trou-
vons ici en présence de fraudes et de trom-
peries sur la marchandise s'exerçant depuis
plusieurs années au détriment du Trésor.
L'interpellation que je développerai à la
Chambre visera les ministres du commerce,
des finances et de la justice. Elle portera
sur les trois points suivants :
1° Unification des tarifs de pétroles;
3° Poursuites à exercer contre les gi os
raffineurs en vertu de l'art. M9;
30 Procès de régie en remboursement de
fraudes.
L'unification des tarifs
Ceci posé, M. Laur explique ce qu'il faut
entendre par l'unification des tarifs de pé-
troles :
— L'unification de cette catégorie, dé ta-
rifs; est une - question déjà ancienne. Eu
1880* elle fut combattue par M. Rouvier, et
en 1887, M. Simyan la proposa comme
amendement au budget; mais, par je ne sais
quel accord, la question fut enterrée. On
oublia qu'elle avait pour but de permettre
au Trésor d'empêcher toute fraude possi-
ble; aux consommateurs français de ne
pas être exposés à payer le pétrole, ce pro-
duit de première utilité, des prix extrême-
ment élevés ; et ensuite à plusieurs caté-
gories de négociants et d'industriels nom-
breux de pouvoir baser leurs opérations
commerciales sur dés cours officiels éma-
nant d'un marché que l'importation libre
du pétrole raffiné créera forcément en
France, comme il existe à Hambourg, à
Anvers, à Brème, à Londres, etc.
Un syndicat de gros raffineurs
— Afin de vous donner le plus d'éclair-
cissements possible, je dois vous appren-
dre aussi qu'il existe —on le dit cependant
dissous — un syndicat composé des trois
plus gros raffineurs, en vue de monopoliser
en France le commerce des pétroles et d'é-
lever ou d'abaisser à sa guise le cours de
cette huile minérale tant employée dans les
ménages.
Ce syndicat, tout en ruinant les intermé-
diaires qui importaient en France le pé-
trole raffiné d'Amérique, a, depuis la date
de sa création, en 1886, fait perdre au Tré-
sbr une somme àii.nuelle de plus 'de douze
mitlions. v * ; - -
— Et comment cela ?
- Oh r c'est bien simple. L'intermédiaire
paye 35 fr. les 100 kilos de pétrole raffiné;
le raffineur n'acquitte, lui, que le droit de
18 fr. pour le pétrole brut ou soi-disant tel
qu'il raffine dans ses usines. Donc en em-
pêchant, par suite de l'abaissement des
cours, au fur et à mesure que des charge-
ments lui sont signalés, les intermédiaires
d'importer le pétrole raffiné d'Amérique ou
de le vendre avec bénéfice, le syndicat
cause au Trésor la perte de 7 francs par
100 kilos qu'il aurait prélevés sur l'entrée
du pétrole raffiné.
Les fraudes
Quant aux fraudes, il paraît, d'après M.
Laur, qu'elles s'exercent sur une grande
échelle, grâce à la connivence de plusieurs
agents des douanes.
— Il est avéré, poursuit le député de la
Seine, que depuis dix ans les pétroles bruts
introduits en France ne sont que le produit
de mélanges d'huile distillée et d'essence
avec des résidus noirs, ces derniers étant
introduits dans la masse pour lui donner
la teinte du pétrole brut tel qu'il sort des
puits de Pensylvaniè.
Auparavant, jusqu'en 1888, époque à la-
quelle les tarifs furent revisés, les raffi-
neurs ont introd uit en France des huiles
lourdes et résidus noirs qui ne payaient
que le droit de. 13 francs, parce que ces
produits étaient destinés non à l'éclairage,
mais au graissage.
L'administration des douanes ne pré-
voyait pas que ces produits étaient
alors précipités dans des chaudières ap-
pelées « black-pots", qui permettaient
de les distiller complètement et d'en tirer
des proportions énormes d'huile lampante
au détriment, non-seulement du Trésor,
mais encore des importateurs d'huile de
pétrole brut payant le tarif de 18 fr.
Ainsi, conclut M. Laur, vol sur le Trésor
et vol sur le consommateur, parce que les
raffineurs empêchent la libre concurrence
en surélevant les prix quand ils le veulent.
— Avez-vous des preuves ?
— Certainement. Je les apporterai à la
Chambre, ainsi que l'acte de coalition passé
entre les trois gros raffineurs, qu'un hasard
m'a fait tomber dans les mains. Je deman-
derai aussi au ministère de la justice l'ar-
restation immédit-te des syndiqués et la
saisie des documents du syndicat.
M. Girodet
M. Girodet, député et maire de Saint-
Etie'nne, est un ancien marchand de
pétroles, et il a, l'intention d'intervenir
dans-ies débats d'aujourd'hui»
— Ce que >1. Laur vous a raconté est par-
faitement exact, nous dit-il. Lés fraudes
existent réellement, et je me souvien s d'un
raffineur qui fut condamné à 150,000 francs
d'amende pour avoir introduit comme pé-
troles bruts des pétroles raffinés qu'on
avait mélangés avec du goudron.
Grâce èrees moyens frauduleux, les raffi-
neurs gagnent des sommes considérables.
Un baril de pétrole leur donne un bénéfice
net de dix francs.
Mais quant à moi, tout en signalant à la
Chambre ces vols sur le Trésor, je me bor-
nerai à demander l'unification des tarifs,
dans l'intérêt des consommateurs et des
marchands importateurs.
Déjà, en 1887, une ligue de ces derniers
fut formée en vue de réclamer l'unification.
Hélas! elle a été brisée comme verre, les
raffineurs étant dé si grands pots. d'or!
Chez un mâmbre du syndicat
Après avoir entendu MM. Laur et Giro-
det, nous avons. voulu aussi connaître
quelle serait là. réfutation aux accusations
portées par ces deux députés contre le
triumvirat des raffineurs de pétrole.
Nous avons interrogé, ou plutôt essayé
d interroger M. Desmarais qui, avec MM.
Deutsch et Fenaille et Despeaux, formaient
ou forment encore le syndicat.
r Pas facile à interviewer, ce M. Desma-
rais. Il- semble avoir grande peur de la
presse. -
— Ce serait une polémique à ne plus en
finir, fit-il éperdu, si je vous répondais.
Non, je ne dirai rien, pas un mot. Nous
sommes au-dessus des calomnies de M.Laur,
qui travaille pour le compte de quelqu'un
que nous connaissons bien. Quant à M. Gi-
rodet, nous le connaissons aussi, il ne vaut
pas grand' chose. Nous lui avons vendu
du pétrole, il y a dix ans; oh ! vendu. et
M. Desmarais esquisse un geste comme
pour dire que la vente se bornait à peu de
chose.
Cependant nous ne nous décourageons
pas, nous pressons M. Desmarais de vou-
loir nous répondre sur l'accusation de
fraudes :
— C'est un tissu d'absurdités que tout
cela, se borne-t-il à répondre. Qu'on ques-
tionne M. Richer et tous les directeurs de
laboratoire, et l'on verra bien si ces frau-
des existent. A présent, nous ne voulons
rien dire; nous répondrons à la commis-
sion des douanes, si elle juge bon de nous
interroger. Laissons, pour le moment, M.
Laur tranquillement développer son inter-
pellation. Nous verrons après ce qu'il nous
restera à faire.
Autres interpellations
On sait que c'est également pour aujour-
d'hui ique sont annoncées lçs interpellations
de M. Laur sur remploi; des fonds des
caisses d'épargne, et de M. Dumay sur la.
surveillance des établissements, industriels.
M: Roûvier répondra à la première et M.
Jules Roche à la seconde. : ; ,; ""-
L'EMPRUNT PORTUGAIS
Les trucs de M. Ephrussi. — Exploi-
tation éhontée. — Nouveau
scandale.
Depuis l'échec lamentable du dernier
empruntportugais, nous ne cessons de ré-
clamer le remboursement de l'argent aux
malheureux souscripteurs qui, sur la foi
des promesses contenues dans le prospec-
tus lancé par M. Michel Ephrussi, ont été
indignementtrompés.
On les trompait quand on leur disait que
leur argent était destiné à des travaux pu-
blics, et qu'on savait qu'on devait l'em-
ployer à payer les coupons de juillét; on
les trompait encore en leur promettant
l'obtention de la cote officielle,en sachant
que jamais le gouvernement français ne
l'autoriserait. - '-
Aujourd'hui, M. Ephrussi trouve encore
moyen d'exploiter les infortunés souscrip-
teurs des 1.4,000 obligations qui ont été pla-
cées, et voici comment:
Quelques-uns de ces souscripteurs, ou-
vrant enfia les yeux, ont vendu avec une
plus ou moins forte perte les obligations
qui leur avaient été attribuées, comptant
pouvoir les livrer et ne plus songer à cette
malheureuse affaire.
M. EphrussiJa fait racheter ces titres en
sous-main et en exige la livraison, sachant
bien qu'on ne pourra pas. les lui livrer,
puisque lui-même n'a pas encore livré les
titres souscrits aux ayants-droit. C'est un
véritable traquenard dans lequel sont tom-
bés bon nombre de naïfs qui se trouvent
ainsi dans l'obligation, soit de racheter à
n'importe quel prix à M. Ephrussi qui seul
détient les titres, soit de subir un déport
que le susdit Ephrussi a fixé à 10 fr. par
obligation.
Nous avons dit en outre que M. Ephrussi
était en négociations avec le gouvernement
portugais pour obtenir des modifications
aux conditions primitives de l'emprunt, se
basant justement sur ce que le public a re-
fusé de souscrire.
Est-ce que l'honnêteté la plus vulgaire
ne commande pas à M. Ephrussi de rem-
bourser les souscripteurs qui ont cru à son
prospectus, quitte à faire ensuite, s'il le
veut, un nouvel appel au public sur de nou-
velles bases? Il serait véritablement scan-
daleux que M. Ephrussi profitât des con-
cessions qui pourront lui être faites par le
gouvernement portugais, sans y faire par-
ticiper les souscripteurs.
11 nous semble que la nécessité s'impose
de mettre un terme aux agissements de
M. Ephrussi. Il ne doit pas être permis ainsi
d'exploiter impunément la crédulité publi-
que. •' ; - - ■
ACTE Ot OLCEB
La dernière lettre. — La fin d'un
syndicat.
M. le général Boulanger vient d'adresser
à M. Laisant, vice-président du comité ré-
publicain national, la lettre suivante, qui
peut être considérée comme l'acte de décès
du boulangisme :
- Jersey (Saint-Brelage-Villa), 14 mai.
A Monsieur Laisant, vice-président du comité
républicain national.
Cher Monsieur Laisant,
Je vous accuse réception de l'ordre dn jour
du comité républicain national que vous m'a-
vez adressé, en y joignant les réflexions qu'il
m'inspire et qui me sont dictées par les faits.
Je ne considère pas l'échec électoral de la
liste de candidats élaborée par le comité com-
me aussi grave que l'a dit ce dernier pour l'i-
dée républicaine démocratique et réforma-
trice dont les partisans m'ont fait l'honneur
d'affirmer sur mon nom leurs revendications
et leurs espérances, Toutefois, je crois comme
vous qu'il serait au moins inutile de troubler
le pays par des agitations stériles; je crois,
comme vous, encore, ^ù'il faut rendre con-
liànce à ce:tte foule de citoyens qui ont con-
servé leurs sympathies à" une cause- dont les
circonstances m o&t fait le représentant.
Pour ceux-lui, touché de leur attachement,
je demeure dévoué à une cause qui est Ja
leur, bien certain du- triomphe définitif de
leurs revendications et de leurs espérances.
Ce triomphe, il faut savoir l'atténdre du temps
et de la propagande des idées ; mais je désire
qu'il n'y ait plus désormais d'intermédiaire
entre ces citoyens et moi ; car personne ne
peut mieux qu'eux-mêmes manifester leurs
sentiments.
La tâche du comité dont je suis le président
me* semble donc terminée, et je vous prie de
faire connaître à nos collègues que ceux d'en-
tre eux qui le désirent peuvent désormais,
consacrer un concours, qui jusqu'ici m'avait
été précieux, aux opinions qui leur sont per-
sonnellement chères.
Pour moi, j'ai à me recueillir, A méditer sur
les leçons que contiennent les faits accomplis
et à étudier d'une façon sérieuse les questions
qui intéressent le peuple laborieux, pour
mieux mériter les sympathies qu'il m'a té-
moignées etqulil me témoigne encore.
Ce faisant, je reste le so!dat de la France et
celui de la démocratie, toujours prêt à les
servir et .Ï donner pour elles ma vie, si la pa-
trie avait un jour besoin du fils qui a verstf
son sang pour elle. -
Recevez, cher monsieur Laisant, l'assurance
de mon affectueux dévouement.
- - Général BOULANGER.
CHRONIQUE
',. if wM.nm
C'est lundi prochain que les artistes
dramatiques doivent tenir, 31, passage
de l'Opéra, une réunion pléiiière où se
débattra le projet de la création d'une
chambre syndicale qui prendrait le titre
de : « Chambre syndicale des artistes dra-
matiques, lyriques et musiciens w.
Les promoteurs de cette institution
nouvelle, qui ont déjà derrière eux de
deux cents à deux cent cinquante adhé-
rents, m'ont prié de porter ce projet à la
connaissance de la gent artistique et de
le patronner devant elle.
Le patronner! mon Dieu! j'hésiterais;
car je n'ai pas d'idée bien nette sur l'uti-
lité des syndicats. C'est une question que
je n'ai pas encore assez étudiée pour en
avoir un avis ferme. Théoriquement,c'est
une chose excellente que les petits se syn-
diquent, en d'autres termes, se réunis-
sent et' fassent boule pour résister aux
puissants. Quand tout un clan d'hiron-
delles se rainasse en un point pour faire
tête à l'un des grands voleurs de l'air, el-
les forment un syndicat. Dans la prati-
que, il me semble que les syndicats n'ont
pas toujours donné ce qu'ils @ promet-
taient. - --'
: Il y a cependant, je .avQ,u; bien des
raisons qui ont pousse les-artistes draina-
tiques à-Pidée d'un syndicat.ilest Çettfrin
qu ils sont, daiîs Ja jn»m. des directeur
sans défende ni coatrôle. ': t:,' .:
Ils signent, la plupart du temps sans
les lire, des engagements qui sont absur-
des et ridicules. Telle artiste à qui l'on
donne deux cents francs par mois s'en-
gage à paye», si elle veut résilier son
traité, quarante mille francs de dédit. Il
est évident que la clause choque le bon
sens. Le directeur qui là propose à l'ac-
ceptation de Sa pensionnaire spécule sur
l'humeur capricieuse,bien connue,des ac-
trices. Il se dit qu'un jour l'aimable en-
fant sera prise d'une toquade d'imagina-
tion ou de cœur. Elle voudra, soit con-
quérir des succès d'artiste sur une terre
étrangère, soit fuir avec un être aimé
dans quelque solitude discrète. L'être
aimé paiera le dédit. -
Vous me direz : « Pourquoi avait-elle
signé?. » Je suis bien de votre avis. Elle
n'avait pas eu le sens commun ; mais,
que voulez-vous? les actrices sont des en-
fants. On leur avait promis un beau rôle,
on avait fait miroiter la gloire à leurs
yeux; quelquefois;même .on n'avait pas
eu la peine de les tromper avec ces décé-
vapts mirages. Elles avaient signé. sans
lire; tout ce qu'elles avaient vu, c'est
qu'elles allaient figurer sur làtroupè d'un
théâtre, paraitre devant le public. La
question d'argent leur était assez indif-
férente; tout le monde saitqu'au théâtre
une femme ne vit pas de ses appointe-
ments..
Elles avaient jeté sur le papier (impri-
mé d'avance) qu'on soumettait à leur si-
gnature un regard distrait, et elles y
avaient posé en souriant un joli paraphe.
Un jour venait qu'elles étaient fort en-
nuyées de s'être ainsi engagées ; elles se
récriaient d'horreur. L'imprésario, tantôt
exigeait le dédit tout entier, et d'autres
fois, s'il craignait le scandale d'un pro-
cès, composait avec l'actrice. Il se donnait
les gants de lâcher la moitié de la somme
stipulée; on le remerciait, on le traitait
de galant homme.
Avec une chambre syndicale, ces tours
de maître Gonin seraient beaucoup plus
difficiles et plus rares. Une actrice, avant
de signer avec un directeur, enverrait à
la chambre syndicale le traité qu'on lui
propose.Ce serait le président ou l'ayant-
droit de la chambre qui discuterait les
clauses du contrat, qui ne permettrait
pas à l'artiste de signur, ou qui du moins
l'avertirait du risqud qu'elle court en
aventurant sa signature.
J'ai pris cet exemple, parce qu'il est
courant.
Il y a d'autres points qui ne sont pas
de moindre importance.
Autrefois,les troupes étaient homogènes
et sédentaires. Je veux dire que chaque
directeur avait sa troupe, qu'il gardait
soigneusement pour lui; il n'eût jamais
autorisé un de ses pensionnaires à figu-
rer sur l'affiche d'un autre théâtre. Les
mœurs ont bien changé. Aujourd'hui, un
impresario est en même temps un chef de
bureau de placement. J'entends par là
qu'il engage des artistes, non pas feule-
ment pour s'en servir lui-même, mais
pour les louer, à l'occasion, à d'autres
imprésarios dans l'embarras.
Si encore il les prêtait à Paris même, il
n'y aurait que demi-mal ; mais il entend
les envoyer à Bruxelles, si bon lui sem-
ble, ou à Londres, ou à Yin_n',ou même,
si ce que l'on m'assure est vrai, par-delà
les mers, en Amérique. Il insère donc
dans les contrats qu'il propose à l'accep-
tation de ses artistes une clause en vertu
de laquelle ces artistes, sur un mot de lui,
doivent trousser bagages et s'en aller dans
la ville d'Europe qu'il leur indique. Bien
entendu qu'il les loue à un taux plus
élevé que le prix dont il les paielui-meine,
et qu'il ne leur tient aucun compte de la
différence.
Kien de plus légal qu'un traité de cette
sorte, je le reconnais. Mais ceux qui eu
ont été les victimes n'en sont pas moins
enragés d'avoir signé sans trop savoir ce
qu'ils faisaient. Un syndicat les eût pré-
servés de commettre cette faute.
Il se passe en 1 province des abomina-
tions dont nous n'avons aucune idée. La
plupart des directeurs font faillite, hélas !
et les malheureux acteurs engagés par
eux restent sans ressources et sans re-
cours. Une chambre syndicale exigerait
de ceux qui aspirent à l'honneur de diri-
ger un théâtre des arrhes qui assureraient
au moins à ses adhérents lésés dans
leurs intérêts une part de leurs appoin-
tements. Elle aurait même une autorité
suffisante pour discuter avec les muni";
cipalités complices le principe d'une in..
demnité quelconque.
Une chambre syndicale pourrait aisé-
ment fonder pour les artistes un office de
recrutement, ou tout au moins de ren-
seignements. ou tout ait moins de ren-
En l'état, - leq offices' de recrutement
sont des coupe-eorse. :
Un chanteur ou un acteur de comédie:
qui sollicite un engagement dans une
troupe de province, doit à l'agence qui
lui a servi d'intermédiaire un tant pour
cent sur ses appointements de toute
l'année. Il arrive dans la ville où il a été
expédié par l'agence ; il n'y réussit pas,
il est backboulé; il est obligé d'aban-
donner à l'agence son premier mois qu'il
a reçu d'avance, et elle le renvoie dans
une autre ville, où il fera le même fiasco
et lui rapportera la même somme.
L'intérêt évident de l'agence, c'est que
l'acteur qu'elle envoie ne fasse pas l'af-
faire, eu sorte qu'elle s'arrange pour
n'expédier que des fruits secs aux direc-
teurs de province. Un homme de talent
est une ruine pour elle.
A ces agences, qui trompent à la fois et
les acteurs et les impresarios de pro-
vince, le syndicat substituerait un office
de renseignements qui coûterait infini-
ment moins cher aux dieux parties et qui
serait plus utile. , ..;' ,
Le syndicat aurait, si j'en çroW ses foA- *■
ctatéûrSj bien cPautreÀk utilités :,-un «la
ses rêves est dè substituer lao-la justice
ordinaire, dans le règlement des con-
testations entre artistes et directeurs,
celle d'une chambre de prud'hommes.
Je ne me prononce point sur ces pro-
jets. Mais enfin, les artistes dramatiques
feront bien d'y aller voir. C'est de leurs
intérêts qu'il s'agit : c'est donc à eux d'j
veiller et de les défendre.
Francisque S'ircey.
LA LOI MILITAIRE AU REICHSTAG
Discours du socialiste Liebknecht
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 16 niai.
La discussion du projet de loi militaire a
continué aujourd'hui au Reichstag.
M. Liebknecht a pris la parole.
Il dit que la charge considérable des im-
pôts résultant du militarisme sera la ruina
du peuple.Le septennat militaire faisait es-
pérer une halte. mais, depuis cette époque,
les charges militaires ont, au contraire,
augmenté.
Si l'on a pu dire dans cette enceinte que
la prochaine guerre pourrait durer sept ou
même trente ans, il y aurait lieu de faira
Observer qu'il y a déjà dès difficultés non*»
breures pour maintenir des forces militai—
res aussi considérables pendant neuf mois
sous les drapeaux.
M. Liebknecht rappelle que trois guerre*
ont eu lieu dans un espace de vingt-cinq
ans. L'Allemagne, dit-il, aurait dû empê-
cher la guerre d'Orient, mais elle a voulu
soutenir de son mieux la politique russe..
L'on veut, dit l'orateur, consolider la mo-
narchie absolue de la Russie et détruire la
démocratie française.
Sans 1866, la guerre de France aurait ét4
évitée, l'annexion de l'Alsace-Lorraine ne
se serait pas produite et l'inimitié entra
l'Allemagne et la France n'aurait pas été
provoquée. L'éventualité d'une guerre n'a
été créée que grâce à la politique d'excita-
tion à la guerre pendant ces dix dernières
années. Le peuple est soulagé depuis 1$
départ du prince de Bismarck. Les peuplet
demandent la paix et ils salueront comme
un bienfait de désarmement général. A bat
le militarisme de M. de Bismarck !
LES OBSÈQUES
DE L'AMIRAL DU PETIT-THOUARS
Cérémonie officielle. — Déploiement Clk
troupes.
(D'UN CORRESPONDANT)
Toulon, 16 mai.
Les obsèques du vice-amiral Du Petite
Thouars ont eu lieu ce matin, à dix
heures.
Toutes les troupes de mer et de terra1
étaient sur pied.
Les bâtiments de l'escadre et tous ceux
du port avaient mis leurs pavillons en
berne.
Au départ de la maison mortuaire, la
char qui portait les restes de l'amiral dispa.
raissait complètement sous un amas de cou*
ronnes envoyées de toute part.
Derrière le corps venait un premier-mat.
tre portant les nombreuses décorations de
l'amiral ; de chaque côté, dix seconds-mal
très décorés de la médaille militaire.
Puis, marchant seul, le capitaine de vais..
seau de Maigret, représentant le président
de la République; venait ensuite la famille.
Le deuil était conduit par M. Aristide Du
Petit-Thouars, élève de l'Ecole navale et
fils de l'amiral, et par ses gendres, le lieu-
tenant de vaisseau Ronin et l'enseigne da
vaisseau Roca d'Huyteza. --
., Derrière eux, le contre-amiral Vigneg.
chef d'état-major du niinistt,ç et le capi-
taine Péroz, officier d'ordonnance du mië
nistre. -
Les cordons du poêle étaient tenus par la
vice-amiral Charles Duperré, préfet marie
time à Toulon ; le vice-amiral Krautz4 an-
cien ministre de la marine ; le vice-amiral
Garnault et le général Japy, commandant
le 156 corps d'armée. -
On remarquait dans l'assistance le viceu
amiral Aube, tous les officiers généraux
présents à Toulon, l'amiral brésilien et son
état-major, les officiers du cuirassé espa-
gnol le Pelayo, des officiers japonais, chi-
liens, etc.
Tous les officiers de toutes les armes sui-
vaient en grand nombre, ainsi que les au,
torités civiles.
On évalue à M),000 personnes l'affluencat
qui faisait la haie de la cathédrale à la gare,
où le corps a été transporté pour être di-
rigé sur Villiers près Vendôme, où la fa-
mille Du Petit-Thouars possède un ca-
veau.
Plusieurs discours ont été prononcés à
la gaire : par le vice-amiral Duperré, au nom
de la marine ; par le contre-amiral Alquier,
au nom de l'escadrcj et par le capitaine de
vaisseau Fournier, chef d'état-maior r.!'i
l'efecadre de la Méditerranée,
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