Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-05-08
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 08 mai 1890 08 mai 1890
Description : 1890/05/08 (A19,N6688). 1890/05/08 (A19,N6688).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7560227m
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
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.A UTO UNDPI-IUI
Le XIXe SIÈCLE commence la pu-
blication de
MÈRE
PAR HECTOR MALOT
Nous n'avons pas à faire l'éloge du
populaire romancier , auteur de tant
d'oeuvres aussi connues qu'attachantes.
Nos lecteurs retrouveront dans
MÈRE
le style simple , l'observation vraie ,
^émotion sincère qui ont placé Hector
Malot au premier rang de nos roman-
ciers.
MERE
n'est pas seulement un roman des plus
captivants et des plus émouvants: c'est
aussi une histoire d'hier ; et nos lecteurs
n'auront pas de peine à reconnaître
tous leurs différents masques les per-
sonnages mis en scène par
HECTOR MALOT .; -
LA MANŒUVRE
DE M. CRISPI
M. Crispi jouit en France d'une cer-
taine popularité : on le regarde géné-
ralement comme le plus acharné de
nos ennemis, comme le type du « mi-
sogallisme ». Aussi, la plupart de nos
compatriotes ont-ils éprouvé une sa-
tisfaction sincère en apprenant que ce
tout-puissant ministre, habitué à ne
point rencontrer d'obstacles dans un
Parlement touj ours docile, venait d'é-
prouver un grave échec.Ce n'est, il est
vrai, que le Sénat qui l'a mis en mi-,
norité; en Italie, comme en d'autres
pays, la Chambre haute n'exerce
qu'une médiocre influence sur la des-
tinée des mimstères. Mais M. Crispi
avait soutenu avec une extrême viva-
cité l'article de loi qui a été répoussé,
il avait parlé d'en appeler aux élec-
teurs : c'était presque poser la ques-
tion de cabinet, et il a été battu.
Il a été battu, mais il n'est peut-être
pas mécontent.
De quoi s'agissait-il, en effet? D'une
loi dite des œuvres pies, qui tend à faire
passer les fondations charitables sous le
contrôle direct du gouvernement et à
détourner de leur emploi traditionnel
celles qui ont été consacrées par leurs
auteurs à un objet peu conforme aux
principes de la civilisation moderne.
Qu'on ait raison ou non de vouloir
mettre de l'ordre dans le chaos des
vieilles institutions de main-morte,
qu'on ait ou non le droit d'appliquer
à la construction ou à l'entretien d'hô-
pitaux les rentes destinées à faire dire
des messes, cela n'intéresse que les
Italiens..
Ce qui nous frappe, c'est que M.
Crispi s'engage à fond,se compromet,
se fâche et fait une sortie (une fausse
sortie apparemment) au sujet d'une
oi qui met aux prises le senti-
ment religieux et le sentiment laïque.
Rien ne l'obligeait à prendre ce conflit
à cœur; le Sénat ne lui est pas hostile;
le rapporteur passait même pour
avoir sérieusement amélioré un pro-
jet mal conçu et mal rédigé ; l'article
contesté était très contestable au dou-
ble point de vue de la morale et de la
politique. Si M. Crispi s'est mon-
tré si irritable, c'est apparemment
qu'il cherchait une occasion de tom-
ber à gauche, ou plutôt de pencher
à gauche pour prendre de ce côté
un point d'appui. Il a grossi l'incident
pour se procurer une plate-forme
électorale avantageuse et pour rega-
gner les sympathies de la Jeune-Italie.
Les élections approchent; M. Crispi
est responsable de ce que coûte la
triple alliance. Les Italiens ont cons-
taté que cette alliance est à peu près
stthile, qu'elle est horriblement coû-
teuse, En quelques années de politique
anti-française, le budget de la guerre
a doublé, le budget de la marine s'est
accru dans des proportions invraisem-
blables,le budget général, un moment
équilibré, est tombe dans un état de
déficit chronique, le commerce exté-
rieur s'est ralenti, les impôts sont de-
venus plus lourds, le crédit public est
atteint, les faillites se mliltiplieut. la
misère s'étend et s'aggrave. Il semble
bien difficile qu'un peuple qui a tant
de motifs de mécontentement réélise
une majorité nlJnistÙ'-\ellp docile et
complaisante.
Dans le Parlement même, les partis
naguère dissous et comme hypnotisés
par M. Depretis, puis par son héritier
M, Crispi, ces partis commencent à se
révolter Les chefs de coterie battent
Je rappe; de leurs amis, reforment
leurs petites escouades; les notables
Se coalisent; on signale des banquets,
des discours, des manifestes, tous les
indices d'une dangereuse fermentation
politique.
Ce n'est pas tant l'opposition par-
lementaire qui inquiète M. Crispi, que
le juste mécontentement du pays.
Aussi serait-il bien aise de faire di-
version, de ranimer des passions
presque assoupies, et de se poser en
champion de l'Italie moderne et laï-
que contre le cléricalisme et les restes
de l'ancien régime. Quand on lui de-
manderait compte de tant de ruines,
il répondrait en montrant du doigt Mt
papauté toujours hostile et redouta-
ble. Quand on lui reprocherait la lour-
deur des impôts, il ne dirait pas :
« Allons au Capitole ! » mais : « Mar-
chons contre le Vatican !
Les gouvernements embarrassés
Cherchent souvent à sauver la société
pour se sauver eux-mêmes; le péril
social ou national fait oublier le péril
ministériel. M. Crispi rompt en visière
au clergé avec une fougue qui est
très probablement le résultat d'un
calcul habile. Il ranime la guerre en-
tre l'Eglise et FEtat parce que la
guerre dispense de rendre compte des
fautes commises, et parce qu'il est
commode de pouvoir accuser les cri-
tiques, importuns de - complicité- avec
l'ennemi..-
Alissi ne nous réjouissons-nous pas
beaucoup de la défaite subie par ce
vieux tacticien. D'abord la défaite
n'est pas grave, puisqu'il conserve le
pouvoir, et puis elle est au moins à
moitié volontaire.
Le « XIX" Siècle » publiera demain la
Chronique » par M. Francisque Sarcey.
LE GÉNÉRAL D M1RIBEL
Le nouveau chef d'état-major général
Comme nous le faisions pressentir hier,
c'est M. le général de Miribel qui va re-
cueillir la succession de M. le général Hail-
lot.
Mais les fonctions de chef d'état-major du
ministre de la guerre vont acquérir une
importance considérable, en ce que le ma-
jor général désigné de nos forces nationa-
les aura sous sa direction, outre le service
d'état-major proprement dit, tous les tra-
vaux de préparation à la guerre.
Cette transformation complétera l'ensem-
ble des mesures prises sous le ministère de
M. de Freycinet, en vue de constituer dès
le temps de paix tous les organes du com-
mandement nécessaires à la conception et
à l'exécution des opérations militaires.
Le chef d'état-major
La personnalité militaire du général de
Miribel est trop connue aujourd'hui pour
que nous lui consacrions une longue bio-
graphie.
Nou nous contenterons de rappeler que,
dès 1877, le générai Berthaut réservait à ce
savant officier les hautes fonctions de chef
d'état-major général. Le général de Roche-
bouët le nomma à ce poste et le général
Borel l'y maintint tout le temps de son mi-
nistère..
En 1879, le général Gresley l'envoya à
Orléans commander l'artillerie du 56 corps
d'armée. Enfin, en novembre 1881, Gam-
betta le rappela à l'état-major général.
On se rappelle les discussions passion-
nées auxquelles donna lieu ce choix, no-
tamment la séance de la Chambre du 13 dé-
cembre 1881.
Depuis cette époque, l'opinion publique
n'a pius perdu de vue le général de Miri-
bei, et tout le monde sait qu'il a remplacé
le général Février à la tête du 69 corps d'ar-
mée.
Connaissant à fond toutes les branches
de l'administration, très versé daus la
science des grandes opérations de guerre,
le général de Miribei va pouvoir, à la tête
de l'état-major général, rendre au pays et
à l'armée les services qu'on est en droit
d'attendre de lui.
Le décret
Le Journal officiel publie ce matin un
décret complétant l'organisation de l'état-
major général et le rapport explicatif. L'ar-
ticle l®1 de ce décret est ainsi conçu :
« L'état-major général du ministre de la
guerre prendra désormais la dénomination
d'état-major général de l'armée.
» Le général de division placé à la tête de
ce service portera le titre de chef d'état-
major général de l'armée. Il relèvera di-
rectement du ministre de la guerre et agit
en vertu de ses ordres. »
Le nouveau commandant du 68 corps
M. le général de division Jamont, com-
mandant le 1er corps d'armée, est nommé
au commandement du 68 corps d'armée, a
Châlons-sur-Marne.
M. le général de division Loizillon, com-
mandant la deuxième division de cavale-
rie, président du comité technique de la
cavalerie, est nommé au commandement
du lor corps d'armée à Lille.
Le général Haillot
Le général de division Haillot, précédem-
ment chef d'état-major général du ministre
de la guerre, est nommé membre du con-
seil supérieur de la guerre.
MORT D'UN VIOLONISTE
Un violoniste de talent, M. Hubert Léonard,
qui fut pendant plusieurs années premier vio-
lon à l'Opéra-Comique et qui compta au nom-
bre de ses élèves Mme Pauline Viardot, a suc-
combé hier, à Paris, à l'âge de soixante-onze
ans.
Ses obsèques auront lieu demain, à neuf
heures, en l'église Notre-Dame-de-Lorette.
ÉVASION D'UN PRISONNIER
(D'UN CORRESPONDANT)
Sarlat, 6 mai.
Le nommé Paul Gaillard, âgé de vingt ans,
pêcheur à Terrasson, condamné récemment a
six mois de prison pour vol par le tribunal de
Sarlat, s'est évadé cette nuit de la maison cel-
lulaire en brisant deux serrures de sa cellule.
Il a ensuite escaladé le mur de ronde, à l'aide
d'un madrier servant aux échafaudages d'un
puits en construction.
On croit qu'il s'est dirigé vers Terrasson.
RÉOUVERTURE
L'INTERPELLATION DESPRÉS
La reprise des travaux parlementaires.
— Les souscriptions privilégiées des
conseillers.— M. Després et M. Chau-
temps. — La réponse de M. Cons-
tans. - Le logement du préfet.
— Les votes.
Les Chambres ont repris leur session
hier, après cinq semaines de vacances.
Au Luxembourg, on a siégé à peine un
quart d'heure, juste le temps d'entendre
1 éloge funèbre des sénateurs décédés pen-
dant la séparation, de renvoyer au 16 cou-
rant la discussion d'une nouvelle interpel-
lation sur les pêcheries de Terre-Neuve et
de s'ajourner à demain jeudi.
Au Palais-Bourbon, la rentrée n'a guère
été plus animée. Les membres de la majo-
rité républicaine s'y montraient pourtant
franchement joyeux de la grande et déci-
sive victoire des élections municipales.
Quant aux bouiangistes, dont plusieurs
avaient abandonné leurs anciennes places
pour se rapprocher des bancs occupés par
les députés du petit groupe ouvrier, les
efforts qu'ils s'imposaient pour faire bonne
contenance achevaient de rendre sensible
le désarroi où ils se trouvent. Ils n'ont,
d'ailleurs, pas soufflé mot hier.
La journée, fort courte — ellq n'a guère
duré quedeuxheures,"-a été prise presque
tout entière par une interpellation de M.
Armand Després, déposée dès le début de
la séance et dont la discussion immédiate
a été décidée sans nulle opposition.
Le dernier emprunt municipal
Cette interpellation du député de la Seine
visait, comme nous l'avons déjà annoncé,
les faits qui se sont produits en mars der-
nier au conseil municipal, lors du der-
nier emprunt.
M. Després a rappelé cette affaire bien
connue. Il a exposé comment, à l'occasion
de cet emprunt — émis dans des conditions
très favorables pour les preneurs — douze
mille obligations irréductibles environ fu-
rent mises à la disposition des conseillers
municipaux. Au taux où l'emprunt était
coté à la coulisse, lesdits conseillers pou-
vaient grâce à cette faveur, réaliser un bé-
néfice appréciable autant qu'illégal.
- Il faut a ajouté l'orateur, que le nou-
veau conseil ordonne, sur ces faits, une
enquête sérieuse. Qui a donné l'ordre de
délivrer les douze mule obligations dout il
s'agit? L'ancien syndic dit que ce n'est pas
lui et le préfet de la Seine décline de même
toute responsabilité. C'est que ce dernier
fonctionnaire manque de l'autorité dont il
aurait besoin. Il n'a pas été, jusqu'à ce
jour, suffisamment défendu contre les em-
piétements du conseil dans le domaine de
l'administration. Le ministre actuel de l'in-
térieur est homme de gouvernement : il
doit donc répudier les anciens errements
et assurer le respect dû à ses fonctionnai-
res, respect dont l'abandon a rendu possH
bies des agissements tels que ceux qui
viennent d'être signalé.
Ainsi a dit M. Després, et la fin de son
discours posait, on le voit, la grosse ques-
tion politique des rapports du préfet de la
Seine avec la municipalité parisienne. Mais
l'mterpeLateur n'en avait pas moins,
dans la première partie de ses obser-
vations, formulé contre cette affaire de
l'emprunt de justes griefs et réclamé à cet
égard une lumière qui n'a pas cessé d'être
nécessaire.
M. Chautemps a parlé ensuite, et l'ancien
président du conseil municipal, tout en re-
connaissant l'existence de certains abus,
s'est efforcé de démontrer que l'assemblée
de l'Hôtel de Ville y est demeurée absolu-
ment étrangère. C'était là, de l'avis général,
vouloir peut-être un peu trop prouver.
— Si le nombre des obligations irréduc-
tibles dont pouvait bénéficier chaque con-
seiller a été augmenté en cette dernière
circonstance, a ajouté M. Chautemps, c'est
que l'émission précédente avait médio-
crement réussi et que le conseil avait voulu,
en participant largement à cette émission
nouvelle, augmenter la confiance et Fem-
presement du public.
En terminant, l'orateur a formulé des
vœux, d'ailleurs assez discrets, enfaisant.de
l'autonomie communale et esquissé un sem-
blant de protestation contre l'installation du
préfet à l'Hôtel de Ville.
Le ministre de l'intérieur
C'est alors qu'est intervenu M. Cons-
tans.
— Je ne veux, a-t-il dit, ni attaquer l'an-
cien conseil, comme l'a fait M. Després,
ni suivre M. Chautemps, qui l'a défendu
comme s'il avait,, commis de gros méfaits.
Le ministre a ensuite fourni son explica-
tion sur l'affaire des souscriptions privilé-
giées. A l'en croire, les irrégularités qui ont
pu être commises sont exclusivement du
fait du régisseur du conseil, M. Gautier. Cet
employé est donc le bouc émissaire ; on lra
d'ailleurs traité comme tel, puisqu'on l'a
renvoyé; on a de plus profité de l'occasion
pour supprimer son emploi par un arrêté
qui doit paraître aujourd'hui même.
M. Constans, toujours prêt à couvrir ses
fonctionnaires, a eu bien soin de faire re-
marquer que le régisseur en question, bien
que nommé par le prélet de la Seine, se
trouvait, en fait, ne dépendre que du con-
seil.
Ecoutons maintenant les griefs relovés
par le ministre à la charge de cet ex-régis-
seur. Nous résumons les paroles de M.
Constans :
— M. Gautier a délivré ft,815 obligations,
sur lequelles 5,100 seulement ont été sous-
crites par des conseillers dont aucun n'a
atteint le chiffre maximum auquel il avait
droit. Il reste donc A,700 obligations — qui
ont été payées malgré ce qu'on a pu dire -
mais qui sont allées à des personnes dé-
pourvues de tout droit à des obligations
irréductibles et dont M. Gautier, conser-
vant sur ce point un inexplicable mutisme,
s'est refusé à faire connaître les noms.
L'affaire n'a pas une très grande portée,
mais elle dénote, dans les bureaux du con-
seil, l'existence du désordre et de l'anar-
chie.
Le préfet à l'Hôtel de Ville
Le ministre a terminé son discours par
les déclarations que voici, relativement à
l'installation de M. Poubelle à l'Hôtel de
Ville :
M. le ministre de l'intérieur. — J'ai ap-
pris, par la communication d'une lettre datée
du 30 avril, que le bureau du conseil muni-
cipal devait se réunir à l'Hôtel de Ville et s'y
déclarer en permanence.
J'ai cru et je crois encore, car c'est le texte
et l'esprit de la loi, que personne ne peut être
en permanence dans .l'hôtel municipal, si ce
n'est le préfet de la Seiue.
J'estime également que le conseil municfnal
doit avoir tous ses droits, toutes ses libertés,
toute possibilité d'action dans les limites de
la loi, et je serais même disposé à élargir cette
liberté d'action dans une certaine mesure,
mais il faut que la loi soit obéie. (Très bien
très bien ! ) 'l' h
J'ai donc donné A U. le préfet de la Seine
l'ordre de se transporter te 1" mai à l'Hôtel de
Ville, de s'installer dans le cabinet glU lui est
réservé, d'en prendre posséssfon," d'y résider.
(Très bien} très hienJ
Je l'ai fait en toute liberte d'esprit, après
avoir consulté mes collègues : car, ni en cette
circonstance ni en aucune autre, je n'ai donné
d'ordre qui n'ait été confirme par eux. (Très
bien 1 très bien ! )
Je ne me compare jamais a personne et,
n'ayant remporté ie victoires ni à Magenta, ni
à Solférino, ni ailleurs, je n'ai jamais songé à
me comparer à un maréchal ou A un général
d'armée. (On rit.)
Mais je n'irai pas plus loin que ce qui est
nécessaire, et je ne me prêterais pas à ce qui
aurait l'air d'une prise d'armes contre un con-
seil municipal pour lequel j'ai les plus vives
sympathies et au triomphe duquel j'ai certai-
nement applaudi autant que lui-même. (Ap-
plaudissements et rires.)
Je ne ferai pas plus, parce que je crois que
ce que j'ai fait est la seule chose utile. Le
préfet de la Seine s'est installé avec son petit
personnel à l'Hôtel de Ville; on va y installer
également les services qui étaient encore au
pavillon de Flore.
J'espère que, malgré cette installation du
préfet à l'Hôtel de Ville, les rapports conti-
nueront à être courtois, bienveillants, agréa-
bles (Rires) entre le conseil municipal et la
préfecture de la Seine. ,..
Ou s'est demandé si le préfet de la Seine
avait bi n le droit de loger, de résider à l'Hôtel
de Ville, d'y coucher. (Rires.)
Je vous avoue que cette question ne me pré-
occupe que fort peu; le conseil d'Etat a décidé
que te préfet pouvait s'installer définitivement
a l'Hôtel-de Ville. Comme il n'indique pas qu'il
doive le faire, je n'irai pas plus loin.
J'ai l'intention de vous proposer dans le
plus bref délai un projet de loi municipale
pour Paris.
Précisément parce que nous avons l'air de
retirer quelque chose au conseil municipal de
Paris, nous serions très heureux de lui donner
beaucoup; c'est ce que nous nous efforcerons
de faire, et j'espère que nous satisferons
également et l'honorable M. Chautemps et
l'honorable M. Després. (Applaudissements et
rires. )
Ou voit que M. Constans a fait montre, en
cette circonstance, de cette habileté et. de
cette finesse auxquelles la Chambre a une
fois de plus fait bon accueil. On voit aussi
que, dans ses paroles, en tous cas, le mi-
nistre s'est montré conciliant.
M. Chautemps a répondu quelques mots,
reconnaissant au préfet de la Seine le droit
d'avoir à l'Hôlel de Ville son cabinet, —
son cabinet seulement, — mais regrettant
qu'il eût choisi, pour s'y installer, l'occa-
sion du lor mai. Il a conclu en réclamant,
pour clore l'interpellation, l'ordre du jour
pur et Slluple,qu'ont repoussé 391 voix con-
tre 105.
La Chambre a ensuite voté, à la grosse
majorité de M3 voix contré 55, un ordre du
jour de MM. Casimir-Perier et Cavaignac
portant approbation des déclarations du
ministre de l'intérieur.
.1 Autres interpellations 1 1
M. Boissy-d'Anglas a déposé hier une de-
mande d'interpellation sur les événements
du Dahomey. Cette interpellation sera dis-
cutée demain jeudi.
Trois interpellations boulangistes étaient
demeurées en panne au moment des vacan-
ces, pour cau ,e d'ajournement à un mois.
Elles devaient revenir hier; mais M. Laur a
demandé le renvoi au 15 courant de la
sienne, laquelle a trait à l'accaparement des
pétroles. Quant aux deux autres, émanant
de MM. Déro.ulède et de Believal, elles ont
été,avec l'agrément de leurs auteurs, ajour-
née., à une époque assez peu déterminée.
De l'interpeliaâoa de M. Baudin sur le
1er mai, il n'a pas été parlé hier. En revan-
che, nous avons eu une petite question de
M. de Douville-Maiilefeu.
— Pourquoi conserve-t-on sous les dra-
peaux une partie de la classe 1885, qui
pourtant a accompli ses trois ans do ser-
vice ? a demandé le député de la Somme.
— Parce qu'il faut ménager les transac-
tions nécessaires entre l'ancienne loi du
recrutement et la nouvelle, a répondu M.
de Freycinet. Cette loi nouvelle, celle de
1889, sera intégralement appliquée dès le
mois de novembre de cette année, et le prin-
cipe du service de trois ans ne subira plus,
à partir de ce moment, aucune exception.
LE DERQULtDISiflË
Dissolution complète. — Une nouvelle
ligue a l'horizon.
L'ordre du jour voté par le comité bou-
langiste, dont nous avons publié hier le
texte, n'était, chacun l'a compris, qu'un
moyen de masquer son impuissance à se
mettre d'accord sur aucune résolution.
L'article de M. Naquet, véritable acte de
contrition, n'a fait que rendre plus vives
ces dissensions.
En somme, la plupart des membres du
comité dit républicain national désirent la
dissolution, afin de pouvoir reprendre leur
liberté d'action. Ce désir est partagé par
presque tout le personnel militant du bou-
langisme, qui rend le comité respon-
sable de l'échec des dernières élections mu-
nicipales.
Quant à M. Déroulède, qui a été, on peut
le dire, le principal organisateur de la dé-
faite, il demande à grands cris la dissolu-
tion du comité, sur lequel il rejette toutes
les responsabilités. Si le comité ne se décide
pas à se dissoudre, le président de la Ligue
dos patrwles prétend l'y contraindre en
provoquant contre lui une manifestation
de la part de tous les comités, sur lesquels
il se (latte d'exercer une autorité morale
irrésistible. En même temps, il fonderait,
en remplacement de « la Ligue des patrio-
tes », une * Ligué nationale » dont il serait
naturellement le chef.
La dissolution, on le voit, est complète.
Le boutangisme, tel que l'avait fait le co-
mité qui se constitua à ta veille de la pre-
mière élection du Nord, a cessé d'exister.
Il est vrai qu'après le boulangisme et
l'andrieusisme, nous sommes une fois de
plus menacés du déroulédisme.
La menace n'est pas terrifiante.
M. D £ ftOULÉ0E
M. Déroulède a demandé hier un congé de
trois mois.
Il part aujourd'hui même pour l'Italie.
., AUJOURD'HUI JEUDI
MÈl FIE
PAR HECTOR MALOT
LVIEDE PARIS
Je ne croirais pas à l'information que
j'ai lue ce matin, si je ne la trouvais dans
un journal fort sérieux et qui apporte
même une grande réserve dans les nou-
velles qu'il donne. Cette information
nous apprend qu'un comédien, soumis à
la loi militaire, a demandé à passer ses
examens pour être officier de la réserve.
Il a parfaitement satisfait aux questions
qui fui ont été posées. Cependant, il n'a
pas obtenu le brevet d'officier. Et quand
il a demandé une explication à ce sujet,
on ne lui a pas caché qu'on n'avait pas
voulu lui donner le grade qu'il méritait,
à cause de sa profession. D'après cette
jurisprudence un acteur ne pourrait pas
être officier.
Je ne sais pas du tout de quel comédien
il s'agit, ce qui m'est très commode. Si,
en effet, il se trouvait, par malheur, que
ce comédien fût un homme indigne, d'une
vie suspecte, rien ne serait plus juste que
de ne pas l'admettre dans le corps d'offi-
ciers. Le seul tort qu'on aurait eu eût été
de ne pas lui faire connaître nettement
les raisons de son exclusion. Mieux vaut
cent fois être clésagréabie, — de façon lé-
gitime, après tout, - à un seul individu,
que de jeter le blâme sur toute une caté-
gorie de citoyens. C'est, en somme, ce
qu'on a fait et c'est ce qui me plonge
dans la stupéfaction. Quel drôle de pays
que le nôtre ! Tantôt il ne respecte au-
cune règle, aucune tradition; tantôt il se
montre l'esclave des préjugés les plus an-
tiques et les moins explicables!
J'ai souvent parlé des comédiens, et
même des comédiennes, que j'aime beau-
coup et que je connais bien, en vieux Pa-
risien qui, depuis trente ans, s'intéresse
aux choses du théâtre. Il m'est souvent
arrivé de blâmer les comédiens d'être de-
venus des hommes trop graves, trop ran-
gés, trop sérieux. J'avoue que j'ai un re-
gret d'artiste pour les comédiens d'autre-
fois, volontiers un peu bohèmes, pour les
comédiennes bonnes filles et un peu ga-
lantes. Les hommes me paraissent perdre
quelque chose à être importants comme
des avoués, et les femmes à être vertueu-
ses et prêtresses du pot-au-feu. Mais,
puisque les comédiens eux-mêmes sont
rentrés, tant qu'ils ont pu, dans les rangs,
bourgeois, je me demande de quel droit
on prétend ne pas les laisser prendre
dans l'armée lettr rang de mérite? On
pourrait, tout d'àbôrd, citer des exem-
pies: M. Coquelin cadet porte la mé
daille militaire, qui n'est pas une mince
récompense dans l'ordre militaire. Se-
veste vest tombé au feu, et, s'il eût ré-
chappé, je me demande comment on eût
pu lui refuser un galon gagné sur le
champ de.bataiHe'! Les comédiens, d'ail-
leurs, sont légionnaires, et leur entrée
dans la Légion d'honneur les égale, ce me
semble, aux officiers. On a beau railler la
décoration : il n'est pas ordinaire, si on
l'accorde parfois ave un peu de complai-
sance, qu'on l'accorde à des indignes.
Mais, quand bien même il n'y aurait pas
ces exemples et ces précédents, on ne s'ex-
pliquerait pas d'avantage qu'une simple
décision du ministère de la guerre créée
une catégorie d'indignes, ne pouvant être
officiers quand ils ont la capacité né-
cessaire pour faire le service de leur
grade.
Notre armée est profondément égali-
taire. Je ne discute pas ce principe. Peut-
être y a-t-il quelque chose à dire contre
lui ? Mais il n'y a pas à discuter un fait.
Dans la territoriale et la réserve, où l'of-
ficier a une vie civile, il arrive constam-
ment que la hiérarchie militaire renverse
la hiérarchie civile. Aujourd'hui surtout,
où l'on recherche les anciens militaires
pour certains emplois civils qui deman-
dent de la tenue et de l'honneteté, il se
trouve constamment qu'un vieux soldat,
garçon de recette, SOl t le chef du fils de
son patron,banquier ou commerçant. Je n
vois à cela aucune espèce d'inconvénient.
Je trouverais plutôt quelque chose de
charmant dans ces renversements de l'or-
dre social ordinaire. II y a je ne sais uelle
jolie coquetterie pour l'homme riche, for-
tuné, à obéir galamment à son subor-
donné de la veille, lorsque celui-ci a une
éducation supérieure en matière mili-
taire. Pendant le siège de Paris, ces cho-
ses-là se sont rencontrées tous les jours.
M. Duruy montait sa garde, simple sol-
dat, mis en faction par un vieux sergent
de son ministère, et, sur son uniforme de
garde, portait la plaque de grand-officier
de la Légion d'honneur. C'est là de la
plus airnable et de la meilleure démocra-
tie. Elle est essentielle à l'esprit militaire
contemporain, et je ne saurais penser
qu'on veuille aller contre. Lorsqu'il s'agit
des comédiens, il y a plus qu'une mala-
dresse : il y a une injustice. Car, en
réalité, si le théâtre est une chose
indigne, pourquoi l'indignité sarrete-
rait-elle aux comédiens et se iixerait-elle
sur eux? L'excommunication sociale, suc-
cédant à l'excommunication religieuse,
qui est à peu près abolie en fait, devrait
s'étendre à tous ceux qui vivent du théâ-
tre, qui existent par lui et par qui il
existe. Il est tout à fait absurde de com-
bler d'honneurs l'auteur dramatique et
de vouloir flétrir son associé, son collabo-
rateur, le comédien. En vérité, si on se
met à créer dans l'armée des catégories
d'indignes, ce n'est pas par les acteurs
qu'on devrait commencer. Je sais, pour
ma part, vingt métiers infiniment moins
estimables et particulièrement nuisibles.
Les comédiens ont leurs défauts, et on ne
se gène pas de les dire. Ils sont générale-
ment très vaniteux et trop volontiers ja-
loux les uns des autres. Mais, pour ce qui
touche à l'honneur, je les tiens pour les
égaux de tous et, souvent, supérieurs à
quelques-uns. L'esprit professionnel est,
chez eux, charitable et généreux. Ils ont,
de plus, un sentiment puissant de la sod
lidarité. Aussi, si la nouvelle est vraie, si
le ministère de la guerre a prétendu les
exclure, par définition, du corps d'offi-
ciers, on peut s'attendre à une révolte, à
une énergique protestation, dans laquelle
ils seront soutenus et suivis par tous ceu3
qui les connaissent et les apprécient.
Henry Pouquier.
LE CAS DE M. NUIA
Un acteur qui ne peut être officiel
Nous ajouterons quelques mots à la chro-
nique de M. Henry Fouquier.
- C'est de M. Numa, de l'Odéon, qu'il
s'agit.
Ancien engagé conditionnel d'un an, fort
bien noté pendant qu'il était sous les dra
peaux, il supposait que, comme tous les
autres, il avait le -droit de prétendre au
grade d'officier auxiliaire.
Ce droit lui fut d'ailleurs reconnu, puis-
que l'autorité militaire l'admit au con-
cours.
Ayant passé son examen d'une maniera
très satisfaisante, il se considérait comme
sûr de son succès, quand, au lieu de rece-
voir sa lettre de nominatioil, il fut invité à
venir retirer toutes les pièces qu'il avait
déposées au bureau de l'état-major du
gouvernement militaire de Paris, sous pré-
texte que sa profession lui interdit l'exer-
cice d'un commandement en présence de
l'ennemi.
D'ailleurs, M. de Freycinet, ministre de
la guerre, vient d'ordonner une enquête
sur le cas de M. Numa admis au con-
cours, mais éliminé par une commission
d'examen du gouvernement militaire, com-
me exerçant un profesion « incompatible
avec l'état d'officier 3.
Nous rappellerons que M. Baillet, de la
Comédie française, est lieutenant au we ré*
giment d'infanterie territoriale:
« tham-ra »
Le premier ouvrage d'un prix de
Rome à l'Opéra.
Nous avons déjà annoncé que c'était M,
Bourgault-Ducoudray qui avait été désigné,
comme grand-prix de Rome, par le minis-
tre des beaux-arts, pour écrire la partition
du petit ouvrage que l'Opéra doit repré-
senter l'année prochaine.
M. Ducoudray a déjà eu plusieurs entre-
vues à ce sujet avec la direction de l'Opéra,
et le choix du livret a été définitivement
arrêté samedi dernier.
Ce livret, en deux actes et quatre ta.
bleaux, est de M. Louis Gallet et a pour ti-
tre Thamara. Il est complètement terminé
depuis longtemps, et était, depuis quel-
ques mois, enlre les mains de M. Ducou-
dray. -
Le sujet est tiré d'une légende persane 1
J'action se passe dans le Caucase, a Bakou*
la-Sainte.
Thamara sera représenté au mois dl
mars ou avril 1891.
GUILLAUME
AU REICHSTAG
UN DISCOURS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 6 mai..
La session du Reichstag a été ouverte au<
jourd'hui par l'empereur en personnet
dans la salle Blanche du Vieux-Château.
L'empereur a fait son entrée accompagné
des princes de la maison de Prusse et de
ceux des maisons régnantes d'Allemagne
qui sont présents à Berlin.
Un vivat, dont le maréchal de Molke,
membre et doyen du Reichstag, a pris l'ini-
tiative, a salué l'entrée de l'empereur.
Le chancelier de Caprivi a remis à l'em-
pereur le discours du trône écrit, que
Guillaume II a lu à haute et forte voix.
Voici le texte du discours impérial :
Messieurs,
Vous avez été appelés, lors des dernières
élections, à travailler en commun avec les
gouvernements confédérés. Je vous souhaite
la bienvenue à l'ouverture de la huitième lé-
gislature du Reichstag. J'espère fermement
que vous arriverez à donner une solution sa-
tisfaisante aux importantes questions de lé-
gislation qui vous seront soumises. Une partie
de ces questions est d'une nature si pressante
qu'il a semblé impossible d'ajourner davantage
la convocation du Reichstag.
La protection des ouvriers
Je compte au nombre de ces questions le
dèveloppement de la législation protectrice
des ouvriers. Les mouvements grévistes qui
se sont produits l'année dernière dans diffé-
rentes parties de l'Allemagne m'ont conduit
à examiner si notre législation tient suffisam-
ment compte de ceux des désirs de la popu-
lation ouvrière qui sont conformes à l'ordre
gouvernemental, susceptibles de recevoir sa."
tisfaction et suffisamment justifiés.
Il s'agissait, en première ligue, de garantir
le repos du dimanche aux ouvriers, ainsi que
de Iii-niter,en se basant sur des considérations
d'ordre humanitaire et sur les lois naturelles,
le travail des femmes et des enfants.
Les gouvernemeuts confédérés se sont con-
vaincus de la possibilité d'introduire dans la
législation, sans porter atteinte à d'autres in-
térêts, les parties essentielles des proposi-
tions faites en ce sens par l'ancien Reichs-
tag.
La réglementation du travail. — Prit
d'hommçs et arbitres. — Les livrets.
On a reconnu, en outre, la nécessité et la
possibilité d'introduire des améliorations dans
un grand nombre d'autres parties de la légia-
lation en rapport avec les précédentes; il s'a-
git en particulier des prescriptions légales re-
latives à la protection des ouvriers contre les
dangers de mort et de maladie, celles relatives
à la protection de leurs mœurs et aux règle-
ments concernant le travail.
La législation sur les livrets d'ouvriers de".
mande également à être complétée.
Un autre projet de loi a pour but d'amélio-
rer les réglementations relatives aux tribu-
naux d'arbitres industriels, et en même temps
de les organiser de manière à ce qu'ils puis-
sent être appelés à amener une conciliation
dans les cas de conflits entre les patrons
et les ouvriers relativement au maintien ou.
à la modification des conditions du travail.
Je compte sur votre collaboration dévouée
pour obtenir une entente des pouvoirs légifé-
rants sur les réformes qui vous sont soumises
et pour réaliser ainsi un progrés important
dans le développement pacifique des condi-
- tions de la vie de nos ouvriers.
Une juste sollicitude pour les ouvriers cons-
titue la plus grande force des éléments qui,
comme moi et mes augustes confédérés, sont
appelés a s'opposa a toute tentative de trou-
'--
-.. ,
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.A UTO UNDPI-IUI
Le XIXe SIÈCLE commence la pu-
blication de
MÈRE
PAR HECTOR MALOT
Nous n'avons pas à faire l'éloge du
populaire romancier , auteur de tant
d'oeuvres aussi connues qu'attachantes.
Nos lecteurs retrouveront dans
MÈRE
le style simple , l'observation vraie ,
^émotion sincère qui ont placé Hector
Malot au premier rang de nos roman-
ciers.
MERE
n'est pas seulement un roman des plus
captivants et des plus émouvants: c'est
aussi une histoire d'hier ; et nos lecteurs
n'auront pas de peine à reconnaître
tous leurs différents masques les per-
sonnages mis en scène par
HECTOR MALOT .; -
LA MANŒUVRE
DE M. CRISPI
M. Crispi jouit en France d'une cer-
taine popularité : on le regarde géné-
ralement comme le plus acharné de
nos ennemis, comme le type du « mi-
sogallisme ». Aussi, la plupart de nos
compatriotes ont-ils éprouvé une sa-
tisfaction sincère en apprenant que ce
tout-puissant ministre, habitué à ne
point rencontrer d'obstacles dans un
Parlement touj ours docile, venait d'é-
prouver un grave échec.Ce n'est, il est
vrai, que le Sénat qui l'a mis en mi-,
norité; en Italie, comme en d'autres
pays, la Chambre haute n'exerce
qu'une médiocre influence sur la des-
tinée des mimstères. Mais M. Crispi
avait soutenu avec une extrême viva-
cité l'article de loi qui a été répoussé,
il avait parlé d'en appeler aux élec-
teurs : c'était presque poser la ques-
tion de cabinet, et il a été battu.
Il a été battu, mais il n'est peut-être
pas mécontent.
De quoi s'agissait-il, en effet? D'une
loi dite des œuvres pies, qui tend à faire
passer les fondations charitables sous le
contrôle direct du gouvernement et à
détourner de leur emploi traditionnel
celles qui ont été consacrées par leurs
auteurs à un objet peu conforme aux
principes de la civilisation moderne.
Qu'on ait raison ou non de vouloir
mettre de l'ordre dans le chaos des
vieilles institutions de main-morte,
qu'on ait ou non le droit d'appliquer
à la construction ou à l'entretien d'hô-
pitaux les rentes destinées à faire dire
des messes, cela n'intéresse que les
Italiens..
Ce qui nous frappe, c'est que M.
Crispi s'engage à fond,se compromet,
se fâche et fait une sortie (une fausse
sortie apparemment) au sujet d'une
oi qui met aux prises le senti-
ment religieux et le sentiment laïque.
Rien ne l'obligeait à prendre ce conflit
à cœur; le Sénat ne lui est pas hostile;
le rapporteur passait même pour
avoir sérieusement amélioré un pro-
jet mal conçu et mal rédigé ; l'article
contesté était très contestable au dou-
ble point de vue de la morale et de la
politique. Si M. Crispi s'est mon-
tré si irritable, c'est apparemment
qu'il cherchait une occasion de tom-
ber à gauche, ou plutôt de pencher
à gauche pour prendre de ce côté
un point d'appui. Il a grossi l'incident
pour se procurer une plate-forme
électorale avantageuse et pour rega-
gner les sympathies de la Jeune-Italie.
Les élections approchent; M. Crispi
est responsable de ce que coûte la
triple alliance. Les Italiens ont cons-
taté que cette alliance est à peu près
stthile, qu'elle est horriblement coû-
teuse, En quelques années de politique
anti-française, le budget de la guerre
a doublé, le budget de la marine s'est
accru dans des proportions invraisem-
blables,le budget général, un moment
équilibré, est tombe dans un état de
déficit chronique, le commerce exté-
rieur s'est ralenti, les impôts sont de-
venus plus lourds, le crédit public est
atteint, les faillites se mliltiplieut. la
misère s'étend et s'aggrave. Il semble
bien difficile qu'un peuple qui a tant
de motifs de mécontentement réélise
une majorité nlJnistÙ'-\ellp docile et
complaisante.
Dans le Parlement même, les partis
naguère dissous et comme hypnotisés
par M. Depretis, puis par son héritier
M, Crispi, ces partis commencent à se
révolter Les chefs de coterie battent
Je rappe; de leurs amis, reforment
leurs petites escouades; les notables
Se coalisent; on signale des banquets,
des discours, des manifestes, tous les
indices d'une dangereuse fermentation
politique.
Ce n'est pas tant l'opposition par-
lementaire qui inquiète M. Crispi, que
le juste mécontentement du pays.
Aussi serait-il bien aise de faire di-
version, de ranimer des passions
presque assoupies, et de se poser en
champion de l'Italie moderne et laï-
que contre le cléricalisme et les restes
de l'ancien régime. Quand on lui de-
manderait compte de tant de ruines,
il répondrait en montrant du doigt Mt
papauté toujours hostile et redouta-
ble. Quand on lui reprocherait la lour-
deur des impôts, il ne dirait pas :
« Allons au Capitole ! » mais : « Mar-
chons contre le Vatican !
Les gouvernements embarrassés
Cherchent souvent à sauver la société
pour se sauver eux-mêmes; le péril
social ou national fait oublier le péril
ministériel. M. Crispi rompt en visière
au clergé avec une fougue qui est
très probablement le résultat d'un
calcul habile. Il ranime la guerre en-
tre l'Eglise et FEtat parce que la
guerre dispense de rendre compte des
fautes commises, et parce qu'il est
commode de pouvoir accuser les cri-
tiques, importuns de - complicité- avec
l'ennemi..-
Alissi ne nous réjouissons-nous pas
beaucoup de la défaite subie par ce
vieux tacticien. D'abord la défaite
n'est pas grave, puisqu'il conserve le
pouvoir, et puis elle est au moins à
moitié volontaire.
Le « XIX" Siècle » publiera demain la
Chronique » par M. Francisque Sarcey.
LE GÉNÉRAL D M1RIBEL
Le nouveau chef d'état-major général
Comme nous le faisions pressentir hier,
c'est M. le général de Miribel qui va re-
cueillir la succession de M. le général Hail-
lot.
Mais les fonctions de chef d'état-major du
ministre de la guerre vont acquérir une
importance considérable, en ce que le ma-
jor général désigné de nos forces nationa-
les aura sous sa direction, outre le service
d'état-major proprement dit, tous les tra-
vaux de préparation à la guerre.
Cette transformation complétera l'ensem-
ble des mesures prises sous le ministère de
M. de Freycinet, en vue de constituer dès
le temps de paix tous les organes du com-
mandement nécessaires à la conception et
à l'exécution des opérations militaires.
Le chef d'état-major
La personnalité militaire du général de
Miribel est trop connue aujourd'hui pour
que nous lui consacrions une longue bio-
graphie.
Nou nous contenterons de rappeler que,
dès 1877, le générai Berthaut réservait à ce
savant officier les hautes fonctions de chef
d'état-major général. Le général de Roche-
bouët le nomma à ce poste et le général
Borel l'y maintint tout le temps de son mi-
nistère..
En 1879, le général Gresley l'envoya à
Orléans commander l'artillerie du 56 corps
d'armée. Enfin, en novembre 1881, Gam-
betta le rappela à l'état-major général.
On se rappelle les discussions passion-
nées auxquelles donna lieu ce choix, no-
tamment la séance de la Chambre du 13 dé-
cembre 1881.
Depuis cette époque, l'opinion publique
n'a pius perdu de vue le général de Miri-
bei, et tout le monde sait qu'il a remplacé
le général Février à la tête du 69 corps d'ar-
mée.
Connaissant à fond toutes les branches
de l'administration, très versé daus la
science des grandes opérations de guerre,
le général de Miribei va pouvoir, à la tête
de l'état-major général, rendre au pays et
à l'armée les services qu'on est en droit
d'attendre de lui.
Le décret
Le Journal officiel publie ce matin un
décret complétant l'organisation de l'état-
major général et le rapport explicatif. L'ar-
ticle l®1 de ce décret est ainsi conçu :
« L'état-major général du ministre de la
guerre prendra désormais la dénomination
d'état-major général de l'armée.
» Le général de division placé à la tête de
ce service portera le titre de chef d'état-
major général de l'armée. Il relèvera di-
rectement du ministre de la guerre et agit
en vertu de ses ordres. »
Le nouveau commandant du 68 corps
M. le général de division Jamont, com-
mandant le 1er corps d'armée, est nommé
au commandement du 68 corps d'armée, a
Châlons-sur-Marne.
M. le général de division Loizillon, com-
mandant la deuxième division de cavale-
rie, président du comité technique de la
cavalerie, est nommé au commandement
du lor corps d'armée à Lille.
Le général Haillot
Le général de division Haillot, précédem-
ment chef d'état-major général du ministre
de la guerre, est nommé membre du con-
seil supérieur de la guerre.
MORT D'UN VIOLONISTE
Un violoniste de talent, M. Hubert Léonard,
qui fut pendant plusieurs années premier vio-
lon à l'Opéra-Comique et qui compta au nom-
bre de ses élèves Mme Pauline Viardot, a suc-
combé hier, à Paris, à l'âge de soixante-onze
ans.
Ses obsèques auront lieu demain, à neuf
heures, en l'église Notre-Dame-de-Lorette.
ÉVASION D'UN PRISONNIER
(D'UN CORRESPONDANT)
Sarlat, 6 mai.
Le nommé Paul Gaillard, âgé de vingt ans,
pêcheur à Terrasson, condamné récemment a
six mois de prison pour vol par le tribunal de
Sarlat, s'est évadé cette nuit de la maison cel-
lulaire en brisant deux serrures de sa cellule.
Il a ensuite escaladé le mur de ronde, à l'aide
d'un madrier servant aux échafaudages d'un
puits en construction.
On croit qu'il s'est dirigé vers Terrasson.
RÉOUVERTURE
L'INTERPELLATION DESPRÉS
La reprise des travaux parlementaires.
— Les souscriptions privilégiées des
conseillers.— M. Després et M. Chau-
temps. — La réponse de M. Cons-
tans. - Le logement du préfet.
— Les votes.
Les Chambres ont repris leur session
hier, après cinq semaines de vacances.
Au Luxembourg, on a siégé à peine un
quart d'heure, juste le temps d'entendre
1 éloge funèbre des sénateurs décédés pen-
dant la séparation, de renvoyer au 16 cou-
rant la discussion d'une nouvelle interpel-
lation sur les pêcheries de Terre-Neuve et
de s'ajourner à demain jeudi.
Au Palais-Bourbon, la rentrée n'a guère
été plus animée. Les membres de la majo-
rité républicaine s'y montraient pourtant
franchement joyeux de la grande et déci-
sive victoire des élections municipales.
Quant aux bouiangistes, dont plusieurs
avaient abandonné leurs anciennes places
pour se rapprocher des bancs occupés par
les députés du petit groupe ouvrier, les
efforts qu'ils s'imposaient pour faire bonne
contenance achevaient de rendre sensible
le désarroi où ils se trouvent. Ils n'ont,
d'ailleurs, pas soufflé mot hier.
La journée, fort courte — ellq n'a guère
duré quedeuxheures,"-a été prise presque
tout entière par une interpellation de M.
Armand Després, déposée dès le début de
la séance et dont la discussion immédiate
a été décidée sans nulle opposition.
Le dernier emprunt municipal
Cette interpellation du député de la Seine
visait, comme nous l'avons déjà annoncé,
les faits qui se sont produits en mars der-
nier au conseil municipal, lors du der-
nier emprunt.
M. Després a rappelé cette affaire bien
connue. Il a exposé comment, à l'occasion
de cet emprunt — émis dans des conditions
très favorables pour les preneurs — douze
mille obligations irréductibles environ fu-
rent mises à la disposition des conseillers
municipaux. Au taux où l'emprunt était
coté à la coulisse, lesdits conseillers pou-
vaient grâce à cette faveur, réaliser un bé-
néfice appréciable autant qu'illégal.
- Il faut a ajouté l'orateur, que le nou-
veau conseil ordonne, sur ces faits, une
enquête sérieuse. Qui a donné l'ordre de
délivrer les douze mule obligations dout il
s'agit? L'ancien syndic dit que ce n'est pas
lui et le préfet de la Seine décline de même
toute responsabilité. C'est que ce dernier
fonctionnaire manque de l'autorité dont il
aurait besoin. Il n'a pas été, jusqu'à ce
jour, suffisamment défendu contre les em-
piétements du conseil dans le domaine de
l'administration. Le ministre actuel de l'in-
térieur est homme de gouvernement : il
doit donc répudier les anciens errements
et assurer le respect dû à ses fonctionnai-
res, respect dont l'abandon a rendu possH
bies des agissements tels que ceux qui
viennent d'être signalé.
Ainsi a dit M. Després, et la fin de son
discours posait, on le voit, la grosse ques-
tion politique des rapports du préfet de la
Seine avec la municipalité parisienne. Mais
l'mterpeLateur n'en avait pas moins,
dans la première partie de ses obser-
vations, formulé contre cette affaire de
l'emprunt de justes griefs et réclamé à cet
égard une lumière qui n'a pas cessé d'être
nécessaire.
M. Chautemps a parlé ensuite, et l'ancien
président du conseil municipal, tout en re-
connaissant l'existence de certains abus,
s'est efforcé de démontrer que l'assemblée
de l'Hôtel de Ville y est demeurée absolu-
ment étrangère. C'était là, de l'avis général,
vouloir peut-être un peu trop prouver.
— Si le nombre des obligations irréduc-
tibles dont pouvait bénéficier chaque con-
seiller a été augmenté en cette dernière
circonstance, a ajouté M. Chautemps, c'est
que l'émission précédente avait médio-
crement réussi et que le conseil avait voulu,
en participant largement à cette émission
nouvelle, augmenter la confiance et Fem-
presement du public.
En terminant, l'orateur a formulé des
vœux, d'ailleurs assez discrets, enfaisant.de
l'autonomie communale et esquissé un sem-
blant de protestation contre l'installation du
préfet à l'Hôtel de Ville.
Le ministre de l'intérieur
C'est alors qu'est intervenu M. Cons-
tans.
— Je ne veux, a-t-il dit, ni attaquer l'an-
cien conseil, comme l'a fait M. Després,
ni suivre M. Chautemps, qui l'a défendu
comme s'il avait,, commis de gros méfaits.
Le ministre a ensuite fourni son explica-
tion sur l'affaire des souscriptions privilé-
giées. A l'en croire, les irrégularités qui ont
pu être commises sont exclusivement du
fait du régisseur du conseil, M. Gautier. Cet
employé est donc le bouc émissaire ; on lra
d'ailleurs traité comme tel, puisqu'on l'a
renvoyé; on a de plus profité de l'occasion
pour supprimer son emploi par un arrêté
qui doit paraître aujourd'hui même.
M. Constans, toujours prêt à couvrir ses
fonctionnaires, a eu bien soin de faire re-
marquer que le régisseur en question, bien
que nommé par le prélet de la Seine, se
trouvait, en fait, ne dépendre que du con-
seil.
Ecoutons maintenant les griefs relovés
par le ministre à la charge de cet ex-régis-
seur. Nous résumons les paroles de M.
Constans :
— M. Gautier a délivré ft,815 obligations,
sur lequelles 5,100 seulement ont été sous-
crites par des conseillers dont aucun n'a
atteint le chiffre maximum auquel il avait
droit. Il reste donc A,700 obligations — qui
ont été payées malgré ce qu'on a pu dire -
mais qui sont allées à des personnes dé-
pourvues de tout droit à des obligations
irréductibles et dont M. Gautier, conser-
vant sur ce point un inexplicable mutisme,
s'est refusé à faire connaître les noms.
L'affaire n'a pas une très grande portée,
mais elle dénote, dans les bureaux du con-
seil, l'existence du désordre et de l'anar-
chie.
Le préfet à l'Hôtel de Ville
Le ministre a terminé son discours par
les déclarations que voici, relativement à
l'installation de M. Poubelle à l'Hôtel de
Ville :
M. le ministre de l'intérieur. — J'ai ap-
pris, par la communication d'une lettre datée
du 30 avril, que le bureau du conseil muni-
cipal devait se réunir à l'Hôtel de Ville et s'y
déclarer en permanence.
J'ai cru et je crois encore, car c'est le texte
et l'esprit de la loi, que personne ne peut être
en permanence dans .l'hôtel municipal, si ce
n'est le préfet de la Seiue.
J'estime également que le conseil municfnal
doit avoir tous ses droits, toutes ses libertés,
toute possibilité d'action dans les limites de
la loi, et je serais même disposé à élargir cette
liberté d'action dans une certaine mesure,
mais il faut que la loi soit obéie. (Très bien
très bien ! ) 'l' h
J'ai donc donné A U. le préfet de la Seine
l'ordre de se transporter te 1" mai à l'Hôtel de
Ville, de s'installer dans le cabinet glU lui est
réservé, d'en prendre posséssfon," d'y résider.
(Très bien} très hienJ
Je l'ai fait en toute liberte d'esprit, après
avoir consulté mes collègues : car, ni en cette
circonstance ni en aucune autre, je n'ai donné
d'ordre qui n'ait été confirme par eux. (Très
bien 1 très bien ! )
Je ne me compare jamais a personne et,
n'ayant remporté ie victoires ni à Magenta, ni
à Solférino, ni ailleurs, je n'ai jamais songé à
me comparer à un maréchal ou A un général
d'armée. (On rit.)
Mais je n'irai pas plus loin que ce qui est
nécessaire, et je ne me prêterais pas à ce qui
aurait l'air d'une prise d'armes contre un con-
seil municipal pour lequel j'ai les plus vives
sympathies et au triomphe duquel j'ai certai-
nement applaudi autant que lui-même. (Ap-
plaudissements et rires.)
Je ne ferai pas plus, parce que je crois que
ce que j'ai fait est la seule chose utile. Le
préfet de la Seine s'est installé avec son petit
personnel à l'Hôtel de Ville; on va y installer
également les services qui étaient encore au
pavillon de Flore.
J'espère que, malgré cette installation du
préfet à l'Hôtel de Ville, les rapports conti-
nueront à être courtois, bienveillants, agréa-
bles (Rires) entre le conseil municipal et la
préfecture de la Seine. ,..
Ou s'est demandé si le préfet de la Seine
avait bi n le droit de loger, de résider à l'Hôtel
de Ville, d'y coucher. (Rires.)
Je vous avoue que cette question ne me pré-
occupe que fort peu; le conseil d'Etat a décidé
que te préfet pouvait s'installer définitivement
a l'Hôtel-de Ville. Comme il n'indique pas qu'il
doive le faire, je n'irai pas plus loin.
J'ai l'intention de vous proposer dans le
plus bref délai un projet de loi municipale
pour Paris.
Précisément parce que nous avons l'air de
retirer quelque chose au conseil municipal de
Paris, nous serions très heureux de lui donner
beaucoup; c'est ce que nous nous efforcerons
de faire, et j'espère que nous satisferons
également et l'honorable M. Chautemps et
l'honorable M. Després. (Applaudissements et
rires. )
Ou voit que M. Constans a fait montre, en
cette circonstance, de cette habileté et. de
cette finesse auxquelles la Chambre a une
fois de plus fait bon accueil. On voit aussi
que, dans ses paroles, en tous cas, le mi-
nistre s'est montré conciliant.
M. Chautemps a répondu quelques mots,
reconnaissant au préfet de la Seine le droit
d'avoir à l'Hôlel de Ville son cabinet, —
son cabinet seulement, — mais regrettant
qu'il eût choisi, pour s'y installer, l'occa-
sion du lor mai. Il a conclu en réclamant,
pour clore l'interpellation, l'ordre du jour
pur et Slluple,qu'ont repoussé 391 voix con-
tre 105.
La Chambre a ensuite voté, à la grosse
majorité de M3 voix contré 55, un ordre du
jour de MM. Casimir-Perier et Cavaignac
portant approbation des déclarations du
ministre de l'intérieur.
.1 Autres interpellations 1 1
M. Boissy-d'Anglas a déposé hier une de-
mande d'interpellation sur les événements
du Dahomey. Cette interpellation sera dis-
cutée demain jeudi.
Trois interpellations boulangistes étaient
demeurées en panne au moment des vacan-
ces, pour cau ,e d'ajournement à un mois.
Elles devaient revenir hier; mais M. Laur a
demandé le renvoi au 15 courant de la
sienne, laquelle a trait à l'accaparement des
pétroles. Quant aux deux autres, émanant
de MM. Déro.ulède et de Believal, elles ont
été,avec l'agrément de leurs auteurs, ajour-
née., à une époque assez peu déterminée.
De l'interpeliaâoa de M. Baudin sur le
1er mai, il n'a pas été parlé hier. En revan-
che, nous avons eu une petite question de
M. de Douville-Maiilefeu.
— Pourquoi conserve-t-on sous les dra-
peaux une partie de la classe 1885, qui
pourtant a accompli ses trois ans do ser-
vice ? a demandé le député de la Somme.
— Parce qu'il faut ménager les transac-
tions nécessaires entre l'ancienne loi du
recrutement et la nouvelle, a répondu M.
de Freycinet. Cette loi nouvelle, celle de
1889, sera intégralement appliquée dès le
mois de novembre de cette année, et le prin-
cipe du service de trois ans ne subira plus,
à partir de ce moment, aucune exception.
LE DERQULtDISiflË
Dissolution complète. — Une nouvelle
ligue a l'horizon.
L'ordre du jour voté par le comité bou-
langiste, dont nous avons publié hier le
texte, n'était, chacun l'a compris, qu'un
moyen de masquer son impuissance à se
mettre d'accord sur aucune résolution.
L'article de M. Naquet, véritable acte de
contrition, n'a fait que rendre plus vives
ces dissensions.
En somme, la plupart des membres du
comité dit républicain national désirent la
dissolution, afin de pouvoir reprendre leur
liberté d'action. Ce désir est partagé par
presque tout le personnel militant du bou-
langisme, qui rend le comité respon-
sable de l'échec des dernières élections mu-
nicipales.
Quant à M. Déroulède, qui a été, on peut
le dire, le principal organisateur de la dé-
faite, il demande à grands cris la dissolu-
tion du comité, sur lequel il rejette toutes
les responsabilités. Si le comité ne se décide
pas à se dissoudre, le président de la Ligue
dos patrwles prétend l'y contraindre en
provoquant contre lui une manifestation
de la part de tous les comités, sur lesquels
il se (latte d'exercer une autorité morale
irrésistible. En même temps, il fonderait,
en remplacement de « la Ligue des patrio-
tes », une * Ligué nationale » dont il serait
naturellement le chef.
La dissolution, on le voit, est complète.
Le boutangisme, tel que l'avait fait le co-
mité qui se constitua à ta veille de la pre-
mière élection du Nord, a cessé d'exister.
Il est vrai qu'après le boulangisme et
l'andrieusisme, nous sommes une fois de
plus menacés du déroulédisme.
La menace n'est pas terrifiante.
M. D £ ftOULÉ0E
M. Déroulède a demandé hier un congé de
trois mois.
Il part aujourd'hui même pour l'Italie.
., AUJOURD'HUI JEUDI
MÈl FIE
PAR HECTOR MALOT
LVIEDE PARIS
Je ne croirais pas à l'information que
j'ai lue ce matin, si je ne la trouvais dans
un journal fort sérieux et qui apporte
même une grande réserve dans les nou-
velles qu'il donne. Cette information
nous apprend qu'un comédien, soumis à
la loi militaire, a demandé à passer ses
examens pour être officier de la réserve.
Il a parfaitement satisfait aux questions
qui fui ont été posées. Cependant, il n'a
pas obtenu le brevet d'officier. Et quand
il a demandé une explication à ce sujet,
on ne lui a pas caché qu'on n'avait pas
voulu lui donner le grade qu'il méritait,
à cause de sa profession. D'après cette
jurisprudence un acteur ne pourrait pas
être officier.
Je ne sais pas du tout de quel comédien
il s'agit, ce qui m'est très commode. Si,
en effet, il se trouvait, par malheur, que
ce comédien fût un homme indigne, d'une
vie suspecte, rien ne serait plus juste que
de ne pas l'admettre dans le corps d'offi-
ciers. Le seul tort qu'on aurait eu eût été
de ne pas lui faire connaître nettement
les raisons de son exclusion. Mieux vaut
cent fois être clésagréabie, — de façon lé-
gitime, après tout, - à un seul individu,
que de jeter le blâme sur toute une caté-
gorie de citoyens. C'est, en somme, ce
qu'on a fait et c'est ce qui me plonge
dans la stupéfaction. Quel drôle de pays
que le nôtre ! Tantôt il ne respecte au-
cune règle, aucune tradition; tantôt il se
montre l'esclave des préjugés les plus an-
tiques et les moins explicables!
J'ai souvent parlé des comédiens, et
même des comédiennes, que j'aime beau-
coup et que je connais bien, en vieux Pa-
risien qui, depuis trente ans, s'intéresse
aux choses du théâtre. Il m'est souvent
arrivé de blâmer les comédiens d'être de-
venus des hommes trop graves, trop ran-
gés, trop sérieux. J'avoue que j'ai un re-
gret d'artiste pour les comédiens d'autre-
fois, volontiers un peu bohèmes, pour les
comédiennes bonnes filles et un peu ga-
lantes. Les hommes me paraissent perdre
quelque chose à être importants comme
des avoués, et les femmes à être vertueu-
ses et prêtresses du pot-au-feu. Mais,
puisque les comédiens eux-mêmes sont
rentrés, tant qu'ils ont pu, dans les rangs,
bourgeois, je me demande de quel droit
on prétend ne pas les laisser prendre
dans l'armée lettr rang de mérite? On
pourrait, tout d'àbôrd, citer des exem-
pies: M. Coquelin cadet porte la mé
daille militaire, qui n'est pas une mince
récompense dans l'ordre militaire. Se-
veste vest tombé au feu, et, s'il eût ré-
chappé, je me demande comment on eût
pu lui refuser un galon gagné sur le
champ de.bataiHe'! Les comédiens, d'ail-
leurs, sont légionnaires, et leur entrée
dans la Légion d'honneur les égale, ce me
semble, aux officiers. On a beau railler la
décoration : il n'est pas ordinaire, si on
l'accorde parfois ave un peu de complai-
sance, qu'on l'accorde à des indignes.
Mais, quand bien même il n'y aurait pas
ces exemples et ces précédents, on ne s'ex-
pliquerait pas d'avantage qu'une simple
décision du ministère de la guerre créée
une catégorie d'indignes, ne pouvant être
officiers quand ils ont la capacité né-
cessaire pour faire le service de leur
grade.
Notre armée est profondément égali-
taire. Je ne discute pas ce principe. Peut-
être y a-t-il quelque chose à dire contre
lui ? Mais il n'y a pas à discuter un fait.
Dans la territoriale et la réserve, où l'of-
ficier a une vie civile, il arrive constam-
ment que la hiérarchie militaire renverse
la hiérarchie civile. Aujourd'hui surtout,
où l'on recherche les anciens militaires
pour certains emplois civils qui deman-
dent de la tenue et de l'honneteté, il se
trouve constamment qu'un vieux soldat,
garçon de recette, SOl t le chef du fils de
son patron,banquier ou commerçant. Je n
vois à cela aucune espèce d'inconvénient.
Je trouverais plutôt quelque chose de
charmant dans ces renversements de l'or-
dre social ordinaire. II y a je ne sais uelle
jolie coquetterie pour l'homme riche, for-
tuné, à obéir galamment à son subor-
donné de la veille, lorsque celui-ci a une
éducation supérieure en matière mili-
taire. Pendant le siège de Paris, ces cho-
ses-là se sont rencontrées tous les jours.
M. Duruy montait sa garde, simple sol-
dat, mis en faction par un vieux sergent
de son ministère, et, sur son uniforme de
garde, portait la plaque de grand-officier
de la Légion d'honneur. C'est là de la
plus airnable et de la meilleure démocra-
tie. Elle est essentielle à l'esprit militaire
contemporain, et je ne saurais penser
qu'on veuille aller contre. Lorsqu'il s'agit
des comédiens, il y a plus qu'une mala-
dresse : il y a une injustice. Car, en
réalité, si le théâtre est une chose
indigne, pourquoi l'indignité sarrete-
rait-elle aux comédiens et se iixerait-elle
sur eux? L'excommunication sociale, suc-
cédant à l'excommunication religieuse,
qui est à peu près abolie en fait, devrait
s'étendre à tous ceux qui vivent du théâ-
tre, qui existent par lui et par qui il
existe. Il est tout à fait absurde de com-
bler d'honneurs l'auteur dramatique et
de vouloir flétrir son associé, son collabo-
rateur, le comédien. En vérité, si on se
met à créer dans l'armée des catégories
d'indignes, ce n'est pas par les acteurs
qu'on devrait commencer. Je sais, pour
ma part, vingt métiers infiniment moins
estimables et particulièrement nuisibles.
Les comédiens ont leurs défauts, et on ne
se gène pas de les dire. Ils sont générale-
ment très vaniteux et trop volontiers ja-
loux les uns des autres. Mais, pour ce qui
touche à l'honneur, je les tiens pour les
égaux de tous et, souvent, supérieurs à
quelques-uns. L'esprit professionnel est,
chez eux, charitable et généreux. Ils ont,
de plus, un sentiment puissant de la sod
lidarité. Aussi, si la nouvelle est vraie, si
le ministère de la guerre a prétendu les
exclure, par définition, du corps d'offi-
ciers, on peut s'attendre à une révolte, à
une énergique protestation, dans laquelle
ils seront soutenus et suivis par tous ceu3
qui les connaissent et les apprécient.
Henry Pouquier.
LE CAS DE M. NUIA
Un acteur qui ne peut être officiel
Nous ajouterons quelques mots à la chro-
nique de M. Henry Fouquier.
- C'est de M. Numa, de l'Odéon, qu'il
s'agit.
Ancien engagé conditionnel d'un an, fort
bien noté pendant qu'il était sous les dra
peaux, il supposait que, comme tous les
autres, il avait le -droit de prétendre au
grade d'officier auxiliaire.
Ce droit lui fut d'ailleurs reconnu, puis-
que l'autorité militaire l'admit au con-
cours.
Ayant passé son examen d'une maniera
très satisfaisante, il se considérait comme
sûr de son succès, quand, au lieu de rece-
voir sa lettre de nominatioil, il fut invité à
venir retirer toutes les pièces qu'il avait
déposées au bureau de l'état-major du
gouvernement militaire de Paris, sous pré-
texte que sa profession lui interdit l'exer-
cice d'un commandement en présence de
l'ennemi.
D'ailleurs, M. de Freycinet, ministre de
la guerre, vient d'ordonner une enquête
sur le cas de M. Numa admis au con-
cours, mais éliminé par une commission
d'examen du gouvernement militaire, com-
me exerçant un profesion « incompatible
avec l'état d'officier 3.
Nous rappellerons que M. Baillet, de la
Comédie française, est lieutenant au we ré*
giment d'infanterie territoriale:
« tham-ra »
Le premier ouvrage d'un prix de
Rome à l'Opéra.
Nous avons déjà annoncé que c'était M,
Bourgault-Ducoudray qui avait été désigné,
comme grand-prix de Rome, par le minis-
tre des beaux-arts, pour écrire la partition
du petit ouvrage que l'Opéra doit repré-
senter l'année prochaine.
M. Ducoudray a déjà eu plusieurs entre-
vues à ce sujet avec la direction de l'Opéra,
et le choix du livret a été définitivement
arrêté samedi dernier.
Ce livret, en deux actes et quatre ta.
bleaux, est de M. Louis Gallet et a pour ti-
tre Thamara. Il est complètement terminé
depuis longtemps, et était, depuis quel-
ques mois, enlre les mains de M. Ducou-
dray. -
Le sujet est tiré d'une légende persane 1
J'action se passe dans le Caucase, a Bakou*
la-Sainte.
Thamara sera représenté au mois dl
mars ou avril 1891.
GUILLAUME
AU REICHSTAG
UN DISCOURS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 6 mai..
La session du Reichstag a été ouverte au<
jourd'hui par l'empereur en personnet
dans la salle Blanche du Vieux-Château.
L'empereur a fait son entrée accompagné
des princes de la maison de Prusse et de
ceux des maisons régnantes d'Allemagne
qui sont présents à Berlin.
Un vivat, dont le maréchal de Molke,
membre et doyen du Reichstag, a pris l'ini-
tiative, a salué l'entrée de l'empereur.
Le chancelier de Caprivi a remis à l'em-
pereur le discours du trône écrit, que
Guillaume II a lu à haute et forte voix.
Voici le texte du discours impérial :
Messieurs,
Vous avez été appelés, lors des dernières
élections, à travailler en commun avec les
gouvernements confédérés. Je vous souhaite
la bienvenue à l'ouverture de la huitième lé-
gislature du Reichstag. J'espère fermement
que vous arriverez à donner une solution sa-
tisfaisante aux importantes questions de lé-
gislation qui vous seront soumises. Une partie
de ces questions est d'une nature si pressante
qu'il a semblé impossible d'ajourner davantage
la convocation du Reichstag.
La protection des ouvriers
Je compte au nombre de ces questions le
dèveloppement de la législation protectrice
des ouvriers. Les mouvements grévistes qui
se sont produits l'année dernière dans diffé-
rentes parties de l'Allemagne m'ont conduit
à examiner si notre législation tient suffisam-
ment compte de ceux des désirs de la popu-
lation ouvrière qui sont conformes à l'ordre
gouvernemental, susceptibles de recevoir sa."
tisfaction et suffisamment justifiés.
Il s'agissait, en première ligue, de garantir
le repos du dimanche aux ouvriers, ainsi que
de Iii-niter,en se basant sur des considérations
d'ordre humanitaire et sur les lois naturelles,
le travail des femmes et des enfants.
Les gouvernemeuts confédérés se sont con-
vaincus de la possibilité d'introduire dans la
législation, sans porter atteinte à d'autres in-
térêts, les parties essentielles des proposi-
tions faites en ce sens par l'ancien Reichs-
tag.
La réglementation du travail. — Prit
d'hommçs et arbitres. — Les livrets.
On a reconnu, en outre, la nécessité et la
possibilité d'introduire des améliorations dans
un grand nombre d'autres parties de la légia-
lation en rapport avec les précédentes; il s'a-
git en particulier des prescriptions légales re-
latives à la protection des ouvriers contre les
dangers de mort et de maladie, celles relatives
à la protection de leurs mœurs et aux règle-
ments concernant le travail.
La législation sur les livrets d'ouvriers de".
mande également à être complétée.
Un autre projet de loi a pour but d'amélio-
rer les réglementations relatives aux tribu-
naux d'arbitres industriels, et en même temps
de les organiser de manière à ce qu'ils puis-
sent être appelés à amener une conciliation
dans les cas de conflits entre les patrons
et les ouvriers relativement au maintien ou.
à la modification des conditions du travail.
Je compte sur votre collaboration dévouée
pour obtenir une entente des pouvoirs légifé-
rants sur les réformes qui vous sont soumises
et pour réaliser ainsi un progrés important
dans le développement pacifique des condi-
- tions de la vie de nos ouvriers.
Une juste sollicitude pour les ouvriers cons-
titue la plus grande force des éléments qui,
comme moi et mes augustes confédérés, sont
appelés a s'opposa a toute tentative de trou-
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