Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-04-02
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 02 avril 1890 02 avril 1890
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Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Dft neuivièmë année. "-
CINQ -Centimes -- Paris et Département» r* CINQ ^Sentîmes
1, MÉECHEDI S AVSIL lgre -
JOURNAL RÉPUBLICAIN
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PARIS
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J.perfat- 1" et 16 de chaque moig
Hrim ttlègnphlquo : XXX* SnftfiLB - PAM À
A PROPOS D'ALLAN KARDEC
Encore M. Oirard
",:.. L'ÉMISSION DU ROBINSON »
DRAME CONJUGAL
LA TÊTE COUPÉE
Le Propme Tory
La Droite « indépendante » ne de-
vait pas publier de programme; il
avait même été dit quelle n'en ferait
pas, parce que cela lui semblait bien
inutile. Le programme existait ce-
pendant ; les termes en avaient été,
assure-t-on, arrêtés il y a deux mois
environ. Un exemplaire en est tombé
entre les mains du Figaro, qui l'a pu-
publié hier, et il paraît assez probable
que les indépendants ne le blâmeront
pas bien viyement de son .indiscré-
tion.
Ce document se compose de deux
parties : une sorte de déclaration de.
principes et une programme politi-
que. Celui-ci ne contient rien de bien
nouveau. Il réclame « le rétablisse-
ment de l'équilibre financier par une
administration rigoureusement éco-
nome, ne s'inspirant que de l'intérêt
national ; ni emprunts ni impôts nou-
veaux; diminution des charges publi-
ques par la simplification des rouages
administratifs et l'exécution moins
coûteuse des travaux publiques; l'a-
brogation des lois d'exil; l'indépen-
dance communale pour la création
d'écoles primaires libres; une revi-
sion de la loi militaire assurant la
culture des hautes études et le recru-
tement du clergé; une politique éco-
nomique protégeant efficacement l'a-
griculture et le travail nationale, et il
annonce l'intention des indépendants
de se consacrer à l'étude des ques-
tions ouvrières, « de façon à assurer à
la loi toute son action pour la protec-
tion des travailleurs et des faibles».
Certains points de ce programme
n'appartiennent pas en propre à une
fraction quelconque de la Droite; il
n'y a guère, par exemple, d'homme
dans la Chambre qui ne réclame des
économies, et l'on a pu se convaincre
de cette communauté de désir, aussi
bien par les débats qui se sont pro-
duits dans la commission du budget
que par la petite discussion financière
qui s'est engagée ces jours derniers a
la tribune. Sur d'autres points, au
contraire, le programme des indénen-
dants est diamétralement opposé à
celui de la grande majorité du parti
républicain. C'est au nom de la liberté
de conscience que, tout entier, il a in-
terdit aux ministres des cultes de don-
ner dans l'école l'instruction reli-
gieuse aux enfants qui veulent la re-
cevoir, et il n'est sans doute pas dis-
posé, au moins dans sa très grande
majorité, à revenir sur sa décision au
nom de la même « liberté de cons-
cience ». La très grande majorité du
parti républicain a expressément ma-
nifesté sa volonté de ne pas toucher à
la loi militaire, et il est certain que,
sur bien d'autres points encore, l'an-
tagonisme se révélera entre le parti
républicain et les indépendants.
Mais nous admettons fort bien que
les opinions que nous défendons ren-
contrent des adversaires. Nous avons
toujours pensé que la République
était un régime de libre discussion,
dans lequel le pays seul prononçait
entre les partis en donnant la majo-
rité, et, par conséquent, le pouvoir, à
celui qui répondait le mieux aux idées
de la majorité électorale, — et c'est
même là, à nos yeux, la très grande
supériorité de la République sur les
autres régimes. Quelle que soit la
modification qui puisse se produire
dans l'effectif des partis le jour où, la
République n'étant plus menacée, les
groupements se feraient non plus sur
les idées de république ou de monar-
chie, mais sur les idées conservatrices
ou progressistes, nous considérerions
que notre éducation politique aurait
fait un très grand pas et que nous
sommes bien près de toucher au terme
de la période de transition dans la-
quelle nous vivons, si, au milieu de
l'incessante mobilité des choses, cha-
que, consultation électorale ne remet-
tait pas en question la forme même du
gouvernement.
Malheureusement, la formation de
la réunion des indépendants ne nous
donne pas de bien grandes garanties
sur ce point. Nous voyons bien que
les indépendants admettent « le res-
pect de la volonté nationale et la re-
connaissance des droits du suffrage
universel, bases fondamentales de leur
programme politique M; nous voyons
encore que, « n'ayant pas soulevé aux
élections la question de forme gouver-
nementale, ils ne la soulèveront pas
davantage devant le Parlement. » Ils
se défendent de l'opposition systéma-
tique; ils nous disent que « leur but
est d'aider à la formation dans l'ave
nir d'une nouvelle maj orité de gouver-
nement "t que les « institutions exis-
tantes sont légalement établies et
qu'ils ne les mettront pas en péril M.
Mais ils ont soin de faire cette reserve :
« Quelles que soient leurs préférences,
ils conformeront teur conduite de dé-
putés à leur langage de candidats. »
Nous ne voulons pas exagérer l'im-
portance d'un simple membre de
phrase ; mais ce « quelles que soient
leurs préférences" nous paraît enle-
ver beaucoup de sa valeur au reste de
la déclaration. De cette simple res-
triction il résulte que ce ne sont pas
des monarchistes désabusés qui vien-
nent, sans esprit de retour, à la Ré-
publique, comme firent jadis les Mon-
talivet, les Duvergier de Hauranne et
tant d'autres. Ils s'engagent à ne pas
poser « devant le Parlement » la ques-
tion de forme gouvernementale. Mais
si d'autres la posent, quelle attitude
prendront-ils? Si, au;: ciectîons pro-
chaines, d'autres la poseiu, ic» coin-
battront-ilb ou 1rs soutieuciront-ils ?
On aimerait à être renseigné svr" ces
points avant de l'être sur tout aut' Cr
Ce sont précisément ceux là qne hl
déclaration laisse dans l'obscurité. Les
auteurs de la déclaration ne s'étonne-
ront donc pas si, avant de voir en eux
le parti tory, les républicains leur de
mandent un supplément d'informa-
tion.
CONVOCATIONJJLECTEURS
Les scrutins du 27 avril
M. Constans, ministre de l'intérieur, a
soumis à la signature du président de la
République des décrets aux termes des-
quels sont convoqués, pour le 27 avril pro-
chain :
Les électeurs de la 2e circonscription de
Périgueux (Dordogne), à l'effet d'élire un
député, en remplacement de M. Meilhodon,
invalidé. -
Les électeurs de la 2e circonscription de
Tulle (Corrèze), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Vacher, invalidé.
Les électeurs de la lre circonscription de
Tournon (Ardèche), à l'effet d'élire un dé-
puté,en remplacement de M. Morin-Latour,
invalidé.. -
Les électeurs de l'arrondissement de Ruf-
fec (Charente), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Champvallier, dé-
cédé.
Les électeurs de la lre circonscription
d'Evreux (Eure), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Bully, décédé.
Les électeurs de l'arrondissement de Lo-
dève (Hérault), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Ménard-Dorian, in-
validé.
Les électeurs de l'arrondissement d'Aval-
lon (Yonne), à l'effet d'élire un député en
remplacement de M. Garnier, invalidé.
#M
BRUTALITÉ ALLEMANDE
Meurtre commis par un gendarme
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Belfort, 31 mars.
Un gendarme allemand de service près
Danneinarie, ayant rencontré un contre-
bandier alsacien, lui mit la main au collet.
Le prisonnier s'étant débattu, le gendarme
sortit son revolver et lui en tira une balle
en pleine poitrine.
Le malheureux contrebandier est mort
instantanément.
LES AMBASSADEURS
SALTIMBANQUES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Lisbonne, 31 mars.
Les ambassadeurs du petit pays de Maputo
finissent comme ils auraient dû commencer ;
ils donnent des représentations à l'hôtel
Matta, sur l'avenue de la Liberté, dansant,
chantant, jouant de la mandoline, etc. On rit
beaucoup à Lisbonne de cette mascarade d'anv
bassadeurs.
LE MARIAGE
DU COMTE HERBERT DE BISMARCK
L'épilogue d'un roman déjà ancien
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 31 mars.
On annonce comme prochain le mariage
du comte Herbert de Bismarck, libre main-
tenant de toute attache officielle, avec la
comtesse Elisabeth de Hatzfeldt, fille de
feu le prince Hermann-Antoine de Hatz-
feld-Nachenberg, et femme divorcée du
prince Charles de Carolatti-Benthen.
Le divorce en question fut prononcé en
1881, à la demande du mari, en raison de
l'intimité existant entre la princesse et le
comte Herbert de Bismarck.
Cette affaire fit beaucoup d'éclat; le
chancelier se montra furieux du scandale
et s'opposa péremptoirement au mariage
de son fils avec la ci-devant princesse de
Carolatti, qui partit pour l'Italie.
Aujourd'hui que les exigences de car-
rière ne s'opposent plus à cette union, le
projet a été repris, et elle sera bientôt offi- *
ciellement annoncée.
La comtesse Elisabeth de Hatzfeldt est
née en 1831, et le comte Herbert en 18A9.
M. SAINT-SAENS
Deux dépêches
Une dépêche de Venise annonçait avant-
hier que M. Saint-Saëns était dans cette
ville, en compagnie d'une dame fort élé-
gante. Il occuperait un petit appartement
dans une maison particulière.
Un télégramme de notre correspondant
particulier de Milan nous assure que * l'il-
lustre compositeur est arrivé aujourd'hui
(hier lundi) dans cette ville et qu'il serait
descendu à l'hôtel central et Saint-Marc »
LE
MONDE DE L'OCCULTE
LES SCIENCES HERMÉTIQUES ET LEURS
DISCIPLES
L'anniversaire de la mort d'Allan Kar-
, dec. — Spirites et occultistes. — La
statistique de l'occulte. — L'oc-
cultisme en Amérique et en
France. — L'entraînement
vers le mystérieux.
Le monde des esprits, hier, a tressailli :
hier, en effet, était le jour anniversaire de
la mort de leur grand évocateur, le créa-
teur fameux du spiritisme, Allan Kardec.
A cette occasion, les fidèles de la doc-
trine du maître se sont rendus pieusement
devant la pierre druidique élevée au Père-
Lachaise à la mémoire de l'illuminé, et
plusieurs d'entre eux ont, en des discours
inspirés par la foi, prononcé son éloge,
étudié sa doctrine, la comparant aux au-
tres enseignements occultes qui, en ces
dernières années, ont pris de par le
monde une extension tellement considéra-
ble, que les spirites purs, aujourd'hui, re-
douteraient fort l'influence des occultistes,
s'ils n'étaient alliés avec eux dans une lutte
commune contre les idées matérialistes.
Le mouvement occultique
C'est que, en effet, le mouvement occulti-
que a pris véritablement une grosse impor-
tance, une importance telle, qu'il convient
de compter avec lui.
Les statistiques sont à cet égard particu-
lièrement instructives. Songez donc qu'il
exista iiotre globe terrestre envi-
ron c!()1!?'' muions d oc' uitistcs, dont dix
inilïioRS 'les deux 'mèrj(}lH! cil.,
quante iiiUU* «u bas mot rranc*, ',:. irepte-
cmq mille n PA: roulement.
To'-î'> o-îs i*: •:\v«tnts à !a science mystérieuse
sont relier par une ;-,(;l'
psychique, la 80al commantOn, qui, ie vingt-
septième jour du mois, en tous parles
unit à la même minute, caJculêe:'"apFès
les latitudes. -<
Pour Paris, l'instant de ce mensuel re-
cueillement est compris entre huit heures
vingt minutes et huit heures trente-cinq
minutes du soir.
La presse occultique
Du reste, rien ne prouve mieux la réa-
lité du mouvement qui emporte les esprits
vers les croyances secrètes, que l'impor-
tance de la presse spéciale consacrée à l'é-
tude des theories occultes. En ce moment,
la presse occultique comprend environ cent
trente revues et périodiques divers, dont
trente paraissent en France, seize dans l'A-
mérique du Nord, où l'un d'entre eux, le
Bander of light, possède à lui seul plus de
quatQrze mille abonnés, trente et un dans
l'Amérique du Sud, — dans la seule ville
de Bu^nos-Ayres, il existe vingt-deux mille
spirites, sans compter les autres occultis-
tes, — vingt en Espagne, dix en Angleterre,
quatre en Belgique, trois en Allemagne, un
en Russie, et, dans l'Inde, l'Australie et le
Japon un également; tous rédigés dans
la langue nationale de ces pays.
L'armée des spirites
Au surplus, de toutes les croyances oc-
cultes, le spiritisme est celle qui réunit
le plus d'adeptes, chose fort naturelle,
d'ailleurs, si l'on songe qu'elle est moins
spéculative et plus expérimentale que les
autres.
Au mois de septembre dernier, le congrès
spirite qui fut tenu à Paris comprenait des
membres venus de tous pays et qui repré-
sentaient un peu plus de quarante mille
adhérents.
Un tel chiffre peut paraître véritablement
extraordinaire; l'exemple qui nous est
fourni par les spirites américains nous dé-
montre qu'il n'est en rien exagéré.
A New-York, au nord de la ville, les spi-
rites ont acheté un immense terrain où
chaque année, au mois d'août, ils tiennent
dans une sorte de camp volant, camp mee-
ting, une réunion spirite monstre.
En 1889, cette assemblée générale comp-
tait vingt-cinq mille personnes, qui toutes
Votèrent d'acclamation l'envoi officiel de.'
leur adhésion au congrès spiri te de Paris.
L'occultisme à Paris
En France, et surtout à Paris, le mouve-
ment Occultiste est particulièrement va-
rié dans ses formes. Il comprend, en effet,
de nombreuses écoles, qui toutes, du reste,
sont unanimement d'accord sur les deux
questions de l'immortalité de l'âme et des
rapports possibles des vivants avec les
morts.
En tête de ces écoles il convient de noter
— et cela en raison même de l'esprit large-
ment éclectique qui préside à son organisa-
tion,— le groupe indépendant d'études éso-
tériques, placé sous la direction de la revue
spéciale l'Initiation, dont l'inspirateur au-
torisé est « Papus », mage moderne.
Ce groupe, au surplus, forme la société
occultique la plus importante de France ; il
possède une revue mensuelle, l'Initiation,
un journal hebdomadaire, lé Voile d'Isis, et
des organes locaux dans les principales
villes de France. Conformément aux pro-
messes de son nom, le groupe indépen-
dant comprend des membres appartenant
à toutes les branches de l'occultisme.
La kabbale et les kabbalistes
En dehors du spiritisme,le groupe occulte
le plus considérable est celui des initiés
suivant la doctrine kabbatiste, dont les re-
présentants les plus connus sont, à l'heure
actuelle, Stanislas de Guaïta, le Sar José-
phin Péladan à la tête romaine, Charles
Barlett, et le maître commun, le marquis
de Saint-Yves-d'Alveydre.
La doctrine de la kabbale donne le sens
scientifique et secret de la Bible, dont les
premiers traducteurs, les Esséniens, n'ont
livré que le troisième sens, qui est, comme
l'on sait, le sens ridicule, le sens grossier,
le seul qui puisse être livré à l'examen des
non initiés.
C'est dans le Sepher Yetsireh et dans le
Zohar que se trouve enfermée la clef du
sens Ósotérique de la Genèse, que nous a
laissée Moïse, le prêtre inspiré d'Osiris.
Théosopbistes-BQuddhistes
A côté des kabbalistes, et marchant abso-
lument de pair avec eux comme beauté de
doctrine, moins nombreux cependant, mais
compensant avec avantage leur infériorité
numérique par la valeur personnelle des
adeptes, sont les théosophistes ou boud-
dhistes.
Ceux-ci ont comme journal spécial la
Revue théosophique, dirigée par Mme la
comtesse Gaston d'Adhémar, que les occul-
tistes français considèrent à juste titre
comme étant prêseateroçnt eu notre pays
le défenseur le plus instruit de leur doc-
trine dans sa partie didactique.
La tooosophie, du reste, est une science
entièrement identique à celle de la kabbale,
mais qui va chercher la clef de son ensei-
gnement dans les Védas sanscrits au lieu
des livres hébraïques.
Les théosophes sont répandus surtout
dans l'Inde ; en France, ils forment deux
loges, la « Société théosophique d'Orient et
d'Occident », dirigée par Mme la duchesse
de Pomard, et la « Société théosophique
Hermès », dont le représentant officiel est
Papus, le président du groupe ésotérique.
L'astrologie et les talismans
Moins philosophes et plus expérimentalis-
tes sont les astrologues, qui ont à leur tête
Ely-Star.
Ceux-ci croient à l'influence des astres,
qu'ils étudient jalousement. C'est à leur
doctrine que se rattache la croyance aux
talismans, dont les plus recherchés sont ,
ceux pour l'amour et pour la fortune,'
qui, comme nous l'apprend un vieux ma-
nuscrit hébreu attribué à Salomon, sont
placés le premier sous l'influence du qua-
trième génie, Dorache, le second sous celle
du dix-huitième génie, Achorib.
Ely-Star, le maître en astrologie, colla-
bore aussi à l'Etoile, le journal des kabba-
listes-messianiques - socialistes-chrétiens,
école à laquelle appartiennent le poète Al-
bert Yhouney et l'abbé Roca, le chanoine
socialiste.
L'alchimie moderne
Viennent ensuite les alchimistes, —. en-
core des expérimentateurs, — dont le grand-
prêtre est présentement en France M. Tiffe-
reau.
La recherche du grand-œuvre, au sur-
plus, ne l'a point enrichi, car, aujourd'hui,
ce descendant de Raymond Lulle et de Ni-
coL.s Famel fait appel âax croyants de
bonne coloni e Ct'V l'ont bien lui ?tp-
pcuN.ot* Uos capitaux avec l.~q- 's il compte
e r. ; : ■ déa !c .secret désiré «:*
l .1' U<"; i O
L'aLcnimie est, t]u uu.. s..ir
cultivée en notre époque, et il exiune
bibliothèque hermétique moderne consi-
dérable, la bibliothèque ChacorIiac placée
sous la direction de Jules Lermina, l'au-
teur de Magie pratique.
Sorciers et magiciens -
Nombreuses encore sont les autres bran-
ches de la science occulte.
Voici les graphologues, qui tirent leur
enseignement de l'examen de l'écriture;
les chiromanciens, dont l'arhs'exerce dans
l'étude des lignes de la main ; les carto-
manciens, dont les antiques formules scien-
tifiques ont été retrouvées et sont exposées
dans le Tarot des Bohémiens, le plus ancien
livre du monde ; les augures, qui trouvent
des indications prophétiques dans le vol
des oiseaux; les onéirÓcrrtiStes ou explica-
teurs de songesjdontle.plus autorisé ancêtre
est sans conteste le Joseph de biblique mé-
moire ; l'innombrable série des liseurs d'a-
venir dans l'examen de l'eau, du marc de
café, du blanc d'oeuf, du plomb fondu, des
papiers jetés dans l'eau, etc. ; les croyants
aux vertus du crible, de la clef de saint
Jean, de la baguette divinatoire, qui trouva
naguère un adepte bien inattendu dans un
de nos ministres de l'instruction publi-
que, etc., etc.; les convaincus des pouvoirs
magiques du coq, de la poule noire, du lé-
zard vert, du dragon rouge et autres ani-
maux plus ou moins chimériques; les géo-
manciens, qui tirent leurs oracles de l'exa-
men de la terre; les pythagoriciens, qui
trouvent un enseignement de 1 avenir dans
l'inspection des nombres, etc., etc., et, en-
fin, les somnambules, toutes plus lucides
les unes que les autres et dont les médecins
magnétistes, comme le docteur Puel, qui
vient de mourir, le docteur Foveau de
Courmelles et le docteur Gérard, dont la
thèse inaugurale eut, chose rare en notre
temps, les honneurs du bûcher, représen-
tent actuellement l'élément sérieux et scien-
tifique.
- Peut-être !
On le voit, d'après ce rapide examen que
nous venons de faire du monde et des
croyances occultiques , il est indéniable
qu'il existe à l'heure présente un courant
accentué vers les études de la science ca-
chée. ,
L'homme, très naturellement, est en-
clin à se laisser entraîner vers le merv.eiJ-
leux.
Maintenant, qu'y a-t-il au fond de tou-
tes ces rêveries et de toutes ces spécula-
tions?
L'avenir seul nous l'apprendra ; et c'est
Poui-quoi il convient à tout esprit vérita-
blement large de laisser, sans en tirer ma-
tière à raillerie, les croyants poursuivre
leur œuvre.
Peut-être, en somme, les sceptiques y
trouveront-ils un beau jour leur compte.
LE DRAPEAU RECONSUTUÉ
Imposante cérémonie au 4e de marine
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Toulon, 31 mars.
Une imposante cérémonie a eu lieu cette
après-midi, à quatre heures, au c régi-
ment d'infanterie de marine.
Le contre-amiral Parayon, major général
de la marine, a présenté au régiment son
drapeau, reconstitué par les soins du colo-
nel Badens.
Ce drapeau avait été partagé, en 1870, en-
tre tous les officiers du régiment, qui le
sauvèrent ainsi des mains des Allemands.
Les morceaux, ajustés par plusieurs da-
mes d'officiers supérieurs, sont sur un fond
de satin blanc, dans un grand cadre, avec
plusieurs inscriptions brodées, ainsi qu e
les noms des vingt-quatre donateurs.
INCENDiE D'UNE FORÊT
Vingt hectares brûlés
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rodez, 31 mars.
Un incendie a éclaté dans les bois de
Rulhac, à vingt kilomètres de .Rodez. Les
flammes, activées par un vent violent,
ont rapidement pris d'effrayantes propor-
tions.
Le maire de Saint-Cirq, prévenu, requit
aussitôt les habitants de la commune pour
arrêter le feu, dont on dut fait la part. Ce
n'est qu'après vingt-quatre heures de tra-
vail que les bois voisins, qui couvrent une
partie de la région, ont pu être définitive-
ment préservés.
La surface incendiée est de vingt hecta-
res. On croit que le sinistre doit être attri-
bué à la malveillance; la gendarmerie aé-
rait sur la trace des coupables,
CHRONIQUE
Les sujets ne manqueraient pas au-
jourd'hui pour alimenter la chronique.
La publication des Mémoires du baron
Haussmann pourrait, tout d'abord, faire
philosopher sur l'étrange besoin que cer-
taines personnalités semblent avoir de se
diminuer elles-mêmes, en montrant de
singulières petitesses. Le baron Hauss-
mann avait sa légende, et, en dehors de
la politique, on ne peut, en effet, lui con-
tester son initiative hardie dans les grands
travaux de Paris. Il était dans le vrai, en
voulant répandre partout l'air et la lu-
mière, ce terrible démolisseur, et il n'y
eut, de fâcheux que les moyens employés
parfois. L'apaisement s'était fait, et on
ne songeait guère à troubler ce vieillard
dans sa retraite. C'est lui qui, à un âge
où l'on savoure habituellement le repos,
a voulu en sortir, avec des ardeurs agres-
sives faites pour appeler les polémiques.
Mais ce qui frappe surtout, c'est que,
parvenu au terme d'une longue carriere,
il n'a pas plus de sérénité en ce qui re-
garde les honneurs, et qu'il laisse échap-
per des doléances, pleines d'aigreur, en
pensant aux titres qui lui ont manqué.
Dieu sait pourtant s'il en réunit, durant
son administration préfectorale !
On dirait que cet octogénaire ne prend
la plume que pour décharger sa bile, et
cette attitude a quelque chose de pénible.
Il essaye de réduire à peu de chose le rôle
de certains de ses collaborateurs, qui ont
continué à faire leur chemin, meme sans
îu:, il «'acharne sur leur compte, en se
livrai;1 -a [»ropr^ ap^o-gi*; d'une façon
■ a sénile, piutOt, et c^Rt Vex-
,;. •itiaqiv*? î«ttCi]dut:s. il -v-
t,ialnt.. de r'éiro j.oioi, de l'Acridémi-' ; il
vaille la mediue;, >./ -'e sa pension i
traite, « la même, dit-ij. que rode
dernier des prefets"; il s irrite que la
République lui ait enlevé" tout ce qu'elle
a pu". On peut être surpris de se pas
trouver plus de sagesse et de philosophie
chez un homme dont la vie a été si rem-
plie. Ces mémoires, qui auraient pu être
curieux, ne sont, en réalité, qu'un long
panégyrique, que coupent seulement
parfois quelques anecdotes, comme lors-
que M. Haussmann raconte que, sous-
préfet de Nérac, il eut un jour une déli-
cate mission à accomplir. Il s'agissai, de
par ordre du ministre de l'intérieur (c'é-
tait en 1837), de faire rendre à George
Sand sa fille Solange, enlevée par son
père, le baron Dudevant. Ce fut toute
une expédition, et M. Haussmann s'était
fait accompagner d'une brigade de gen-
darmerie ! Il ne paraît pas, au reste, que,
malgré le service rendu, GeQrge Sand ait
gardé une bien vive reconnaissance en-
vers le « libérateur » de sa fille. Un jour
que M. Haussmann, passant par Paris,
se présentait chez elle, elle ne le reçut
point, et elle lui fit, le lendemain, parve-
nir ce billet qui était, il faut l'avouer,
assez impertinent : « Je ne suis visible,
comme les étoiles, que de minuit à qua-
tre heures du matin. »
Un autre passage, qui est assez piquant,
a trait aux premières relations du baron
Haussmann et d'Emile Ollivier, — rela-
tions peu cordiales, puisque M. Hauss-
mann, alors préfet du Var, faisait pour-
suivre par ses gendarmes celui qui n'é-
tait encore qu'un agitateur républicain.
Mais, pour arriver à ces pages, il faut
subir le récit de toutes les libéralités que
s'attribue complaisamment M. Hauss-
mann. Mon Dieu ! que de bureaux de ta-
bac il a fait donner!
Il y aurait matière à d'autres réflexions
d'un genre tout différent, à propos de la
poignante lettre écrite à un de nos con-
frères par M. Roche, le professeur de dé-
clamation, au sujet de la situation la-
mentable dans laquelle se trouve une
pauvre artiste, Mme Cassan-Herbert. Ah !
les dessous du théâtre, l'envers des heu-
res de succès ! La lettre de M. Roche, en-
voyée sous le coup d'une vive émotion,
est cependant très discrète, mais quel
drame elle laisse deviner, — l'abandon,
la misère, le désespoir, une telle détresse
morale et physique, l'appel désespéré
d'une malheureuse à ceux qui la connu-
rent, et qui l'ont déjà oubliée ! On doit,
demain, l'amputer de la cuisse, — et elle
a vingt-six ans. Si l'opération réussit,
quelle sera l'existence de l'actrice, désor-
mais estropiée?
Mais sur les causes du mal dont elle
souffre, il y a, dans la lettre de M. Roche,
un détail qui est vraiment tragique.
Mme Herbert-Cassan était enceinte de
sept mois, et elle continuait à jouer dans
une tournée en province. Il le fallait
bien. C'était une question de vie ou de
mort. On a pu sourire, parfois, du cas des
«ingénues» de théâtre qui, dans une
pièce, défendent leur vertu contre un in-
fâme cq-eur, et dont la taille épais-
sie dément outrageusement cette pré-
tendue candeur. Mais vraiment, ici, il n'y
a pas de quoi raiHer. C'était le pain de
chaque jour qu'il s'agissait de gagner, à
la suite d'une séparation, paraît-iJ,qui ne
lui permettait plus de compter que sur
elle-même. Par quels artifices douloureux
dissimulait-elle son état à des specta-
teurs qui n'eussent point manqué d'être
goguenards, car, en province, le public
est volontiers féroce ; quelle gêne coura-
geuse s'imposait-elle pour supporter un
costume serré! Ce sont les misères des
coulisses. Í
Elle avait, dans le drame, une grande
scène de larmes. Les scènes de larmes,
c'est l'effet certain, escompté d'avance par
l'actrice ; c'est là qu'elle déploie toute sa
virtuosité et qu'elle attend les applau-
dissements. Il y a des moyens matériels
classiques pour l'expression de la dou-
leur. M. Febvre a même raconté, un jour,
qu'il avait connu une comédienne si
consciencieuse crue, dans les moments
pathétiques, elle se collait des larmes en
gomme sur le visage. Mais la pauvre Mme
Herbert-Cassan n'avait pas besoin de ces
stratagèmes. Son rôle voulait qu'elle tom-r
bât sur les genoux et qu'elle se traînât
sur les planches, en joignant lesmaing;
- en implorant - un personnaee im-nÏt,ov:I,.
ble. Or, dit M. Roche, le poids de l'en-
fant la forçait à s'affaler brusquement, ct
la répétition fréquente de ce mouvement
a déterminé une tumeur. La souffrance
qu'elle devait exprimer n'était pas feinte,
chez elle, et si on la trouvait « naturelle ».
il y avait des raisons pour cela ! Ces bra-
vo.?-!à, elle les payait cher.
N'est-ce pas une chose tout à fait na';"
vrante que cette aventure, qui finit d'ail-
leurs si cruellement? Ah! les rêves de re-
nommée, de fortune, voilà parfois à quoi
ils aboutissent! La misère, au théâtre
avec l'horrible dissimulation obligée, est
cent fois pire qu'ailleurs. Les jeunes
femmes qui, plus par caprice que par vo-
cation souvent, se lancent dans cette car-
rière, ne veulent envisager que les beaux
côtés de la scène, se figurent toutes devoir
être les élues qu'attend le succès et ses
prestigieux avantages. Elles oublient que
le théâtre a aussi ses martyres.
Mais toutes ne peuvent avoir la sagesse
des petites ouvrières auxquelles vient gé-
néreusement de songer M. H.-J. Reinach,
en se préoccupant de doter quelques-
unes de ces fillettes méritantes -OUf,
particulièrement méritantes, à Paris —
qui ne font point de songes chimériques
et qui accomplissent vaillamment leur
tâche, sans céder aux tentations cons-
tantes du magasin ou de l'atelier.
Elles sont singulièrement intéressantes.",
eec jeunes filles qui restent dans leuc
mihcu. qui acceptent la médiocrité de
;C'lï:C!1ditiOl1, sans se laisser influe acte
j'3f tes c,.n "ersation-g' dÙ:P(1S entendent
ot les exemples l t" i'°:s c..,soùs i«î§veux.
Ce r.'est. pf«* qUi! 0- dij'r' -¡n'if
leur la ut ïenneie : ÙLO
pour se préserver d'ambition ma.L:)QÜ.Á,-d
et se contenter de leur maigre salaire, ru-
dement gagné; car, pour peu qu'elles
soient le moins du monde avenantes,elleg
ont toutes à lutter contre des occasions de'
chute. Les chefs de maisons, les patrons
qui emploient un personnel féminin, ne
sont-ils pas les premiers, souvent, à es-
sayer d'abuser de leur autorité ? Il y au-
rait une étude sincère, et qui forcémenti
serait assez amère, à écrire sur ce monde:
des ateliers de femmes, où des gamines
même sont terriblement instruites. Aussi
ne pouvait-il y avoir de meilleure Densée.'*
et de plus pratiquement charitable, que
de manifester un intérêt bienveillant Z
l'égard des braves petites qui s'entêtent £
ne vouloir compter que sur elles-mêmes
et qui, en dépit de toutes les difficultés,
n'ont souci que de leur travail. Elles ont'
vraiment droit au bonheur, celles-là!
Paul Ginisty.
Le XIXe SILCLE publiera demain les
Vie de Paris » par Henry Fouquir.
LES GRANDES VACANCES
DES LYCÉES ET DES COLLÈGES
V
Les vacances de Pâques ne sont pas com-
mencées et vous voilà déjà fixés sur la date
des grandes vacances. Elle est arrêtée, en.
effet, tous les ans dans l'instruction adres-
sée par le ministre aux chefs d'établisse-
ment en vue des compositions du concours
général.
Nous savons donc dès maintenant que la
distribution des prix du concours aura lieu
cette année le lundi h août. Le lendemain
5, distribution des prix dans les lycées et
collèges, et enfin clôture irrévocable et sans
remise des vacances le lundi 6 octobre.
Qu'on se le dise t
LA
BANQUE RUSSE & FRANÇAISE
ET L'ÉMISSION DU cc ROBINSON »
Fondation de la Société. — Capital in".
table. — La Cagnotte.
Un gros scandale financier fait en ce mo-
ment le sujet de toutes les conversations
du monde de la Bourse et de la finance.
Il s'agit d'une valeur, le Robinson émise
dernièrement au prix de 1JW fr. et tombée
rapidement par étapes successives à 67 fr.
environ, causant ainsi des pertes considé-
l'ables aux petits capitalistes qui s'étaient
laissé prendre aux promesses dorées du
prospectus.
L'affaire vaut certainement la peine qu'on
s'y arrête. Mais, avant d'examiner les causes
diverses et primitives qui ont amené cette
excessive dépréciation, nous croyons qu'il
est bon de parler un peu de l'étabhssemeo
qui fit l'émission.
- Cet établissement est la Banque russe et
française, qui, malgré son titre, n'a jamais
patronné ni une affaire française ni une af-
faire russe, mais qui, en revanche, s'est
donné beaucoup de mal pour placer dans
notre public, depuis quelque temps sur-
tout, les affaires les plus exotiques et les
plus aléatoires, parmi lesquelles on peut
distinguer: le Crédit agricole de Santa-Fé et
le Robinson.
La Banque franco-russe fut fondée le 38
février 1880, au capital de â5 millions de
francs, divisé en 50,000 actions de 500 fr.,
sur lesquelles S50 seulement ont été ver-
sés.
Elle avait vivoté tranquillement, sans
faire trop parler d'elle. Les affaires qu'elle
avait faites n'avaient pas été brillantes. On
pourrait presque dire qu'elles furent dé-
sastreuses.
Capitalisation des pertes
En effet, lorsque, en 1886, instruite par
les nombreux procès qui suivirent le krach,
elle voulut soustraire ses premières sous-
cripteurs à la responsabilité des 250 fr.
restant à verser, elle fut contrainte de re-
connaître qu'une partie de son capital so-
cial avait été inutilement dévoré.
Cela résulte de la décision prise le 29
mars 1886 par l'assemblée générale des ac-
tionnaires, qui décida que le capital social
de 25 mimons devait être péduit à 10 mit".
CINQ -Centimes -- Paris et Département» r* CINQ ^Sentîmes
1, MÉECHEDI S AVSIL lgre -
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PARIS
DIRECTEUR POLITIQUE
A. - EDOUARD PORTALIS
PRIX DE L'ABQN HEBERT :
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Pirt. Thaam, 61; Ktaw, lit; bî^ 200
Département* - ?L; - 13 L; — 24t
UBion Postale - 9L: - 1IL; — 81
J.perfat- 1" et 16 de chaque moig
Hrim ttlègnphlquo : XXX* SnftfiLB - PAM À
A PROPOS D'ALLAN KARDEC
Encore M. Oirard
",:.. L'ÉMISSION DU ROBINSON »
DRAME CONJUGAL
LA TÊTE COUPÉE
Le Propme Tory
La Droite « indépendante » ne de-
vait pas publier de programme; il
avait même été dit quelle n'en ferait
pas, parce que cela lui semblait bien
inutile. Le programme existait ce-
pendant ; les termes en avaient été,
assure-t-on, arrêtés il y a deux mois
environ. Un exemplaire en est tombé
entre les mains du Figaro, qui l'a pu-
publié hier, et il paraît assez probable
que les indépendants ne le blâmeront
pas bien viyement de son .indiscré-
tion.
Ce document se compose de deux
parties : une sorte de déclaration de.
principes et une programme politi-
que. Celui-ci ne contient rien de bien
nouveau. Il réclame « le rétablisse-
ment de l'équilibre financier par une
administration rigoureusement éco-
nome, ne s'inspirant que de l'intérêt
national ; ni emprunts ni impôts nou-
veaux; diminution des charges publi-
ques par la simplification des rouages
administratifs et l'exécution moins
coûteuse des travaux publiques; l'a-
brogation des lois d'exil; l'indépen-
dance communale pour la création
d'écoles primaires libres; une revi-
sion de la loi militaire assurant la
culture des hautes études et le recru-
tement du clergé; une politique éco-
nomique protégeant efficacement l'a-
griculture et le travail nationale, et il
annonce l'intention des indépendants
de se consacrer à l'étude des ques-
tions ouvrières, « de façon à assurer à
la loi toute son action pour la protec-
tion des travailleurs et des faibles».
Certains points de ce programme
n'appartiennent pas en propre à une
fraction quelconque de la Droite; il
n'y a guère, par exemple, d'homme
dans la Chambre qui ne réclame des
économies, et l'on a pu se convaincre
de cette communauté de désir, aussi
bien par les débats qui se sont pro-
duits dans la commission du budget
que par la petite discussion financière
qui s'est engagée ces jours derniers a
la tribune. Sur d'autres points, au
contraire, le programme des indénen-
dants est diamétralement opposé à
celui de la grande majorité du parti
républicain. C'est au nom de la liberté
de conscience que, tout entier, il a in-
terdit aux ministres des cultes de don-
ner dans l'école l'instruction reli-
gieuse aux enfants qui veulent la re-
cevoir, et il n'est sans doute pas dis-
posé, au moins dans sa très grande
majorité, à revenir sur sa décision au
nom de la même « liberté de cons-
cience ». La très grande majorité du
parti républicain a expressément ma-
nifesté sa volonté de ne pas toucher à
la loi militaire, et il est certain que,
sur bien d'autres points encore, l'an-
tagonisme se révélera entre le parti
républicain et les indépendants.
Mais nous admettons fort bien que
les opinions que nous défendons ren-
contrent des adversaires. Nous avons
toujours pensé que la République
était un régime de libre discussion,
dans lequel le pays seul prononçait
entre les partis en donnant la majo-
rité, et, par conséquent, le pouvoir, à
celui qui répondait le mieux aux idées
de la majorité électorale, — et c'est
même là, à nos yeux, la très grande
supériorité de la République sur les
autres régimes. Quelle que soit la
modification qui puisse se produire
dans l'effectif des partis le jour où, la
République n'étant plus menacée, les
groupements se feraient non plus sur
les idées de république ou de monar-
chie, mais sur les idées conservatrices
ou progressistes, nous considérerions
que notre éducation politique aurait
fait un très grand pas et que nous
sommes bien près de toucher au terme
de la période de transition dans la-
quelle nous vivons, si, au milieu de
l'incessante mobilité des choses, cha-
que, consultation électorale ne remet-
tait pas en question la forme même du
gouvernement.
Malheureusement, la formation de
la réunion des indépendants ne nous
donne pas de bien grandes garanties
sur ce point. Nous voyons bien que
les indépendants admettent « le res-
pect de la volonté nationale et la re-
connaissance des droits du suffrage
universel, bases fondamentales de leur
programme politique M; nous voyons
encore que, « n'ayant pas soulevé aux
élections la question de forme gouver-
nementale, ils ne la soulèveront pas
davantage devant le Parlement. » Ils
se défendent de l'opposition systéma-
tique; ils nous disent que « leur but
est d'aider à la formation dans l'ave
nir d'une nouvelle maj orité de gouver-
nement "t que les « institutions exis-
tantes sont légalement établies et
qu'ils ne les mettront pas en péril M.
Mais ils ont soin de faire cette reserve :
« Quelles que soient leurs préférences,
ils conformeront teur conduite de dé-
putés à leur langage de candidats. »
Nous ne voulons pas exagérer l'im-
portance d'un simple membre de
phrase ; mais ce « quelles que soient
leurs préférences" nous paraît enle-
ver beaucoup de sa valeur au reste de
la déclaration. De cette simple res-
triction il résulte que ce ne sont pas
des monarchistes désabusés qui vien-
nent, sans esprit de retour, à la Ré-
publique, comme firent jadis les Mon-
talivet, les Duvergier de Hauranne et
tant d'autres. Ils s'engagent à ne pas
poser « devant le Parlement » la ques-
tion de forme gouvernementale. Mais
si d'autres la posent, quelle attitude
prendront-ils? Si, au;: ciectîons pro-
chaines, d'autres la poseiu, ic» coin-
battront-ilb ou 1rs soutieuciront-ils ?
On aimerait à être renseigné svr" ces
points avant de l'être sur tout aut' Cr
Ce sont précisément ceux là qne hl
déclaration laisse dans l'obscurité. Les
auteurs de la déclaration ne s'étonne-
ront donc pas si, avant de voir en eux
le parti tory, les républicains leur de
mandent un supplément d'informa-
tion.
CONVOCATIONJJLECTEURS
Les scrutins du 27 avril
M. Constans, ministre de l'intérieur, a
soumis à la signature du président de la
République des décrets aux termes des-
quels sont convoqués, pour le 27 avril pro-
chain :
Les électeurs de la 2e circonscription de
Périgueux (Dordogne), à l'effet d'élire un
député, en remplacement de M. Meilhodon,
invalidé. -
Les électeurs de la 2e circonscription de
Tulle (Corrèze), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Vacher, invalidé.
Les électeurs de la lre circonscription de
Tournon (Ardèche), à l'effet d'élire un dé-
puté,en remplacement de M. Morin-Latour,
invalidé.. -
Les électeurs de l'arrondissement de Ruf-
fec (Charente), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Champvallier, dé-
cédé.
Les électeurs de la lre circonscription
d'Evreux (Eure), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Bully, décédé.
Les électeurs de l'arrondissement de Lo-
dève (Hérault), à l'effet d'élire un député,
en remplacement de M. Ménard-Dorian, in-
validé.
Les électeurs de l'arrondissement d'Aval-
lon (Yonne), à l'effet d'élire un député en
remplacement de M. Garnier, invalidé.
#M
BRUTALITÉ ALLEMANDE
Meurtre commis par un gendarme
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Belfort, 31 mars.
Un gendarme allemand de service près
Danneinarie, ayant rencontré un contre-
bandier alsacien, lui mit la main au collet.
Le prisonnier s'étant débattu, le gendarme
sortit son revolver et lui en tira une balle
en pleine poitrine.
Le malheureux contrebandier est mort
instantanément.
LES AMBASSADEURS
SALTIMBANQUES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Lisbonne, 31 mars.
Les ambassadeurs du petit pays de Maputo
finissent comme ils auraient dû commencer ;
ils donnent des représentations à l'hôtel
Matta, sur l'avenue de la Liberté, dansant,
chantant, jouant de la mandoline, etc. On rit
beaucoup à Lisbonne de cette mascarade d'anv
bassadeurs.
LE MARIAGE
DU COMTE HERBERT DE BISMARCK
L'épilogue d'un roman déjà ancien
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 31 mars.
On annonce comme prochain le mariage
du comte Herbert de Bismarck, libre main-
tenant de toute attache officielle, avec la
comtesse Elisabeth de Hatzfeldt, fille de
feu le prince Hermann-Antoine de Hatz-
feld-Nachenberg, et femme divorcée du
prince Charles de Carolatti-Benthen.
Le divorce en question fut prononcé en
1881, à la demande du mari, en raison de
l'intimité existant entre la princesse et le
comte Herbert de Bismarck.
Cette affaire fit beaucoup d'éclat; le
chancelier se montra furieux du scandale
et s'opposa péremptoirement au mariage
de son fils avec la ci-devant princesse de
Carolatti, qui partit pour l'Italie.
Aujourd'hui que les exigences de car-
rière ne s'opposent plus à cette union, le
projet a été repris, et elle sera bientôt offi- *
ciellement annoncée.
La comtesse Elisabeth de Hatzfeldt est
née en 1831, et le comte Herbert en 18A9.
M. SAINT-SAENS
Deux dépêches
Une dépêche de Venise annonçait avant-
hier que M. Saint-Saëns était dans cette
ville, en compagnie d'une dame fort élé-
gante. Il occuperait un petit appartement
dans une maison particulière.
Un télégramme de notre correspondant
particulier de Milan nous assure que * l'il-
lustre compositeur est arrivé aujourd'hui
(hier lundi) dans cette ville et qu'il serait
descendu à l'hôtel central et Saint-Marc »
LE
MONDE DE L'OCCULTE
LES SCIENCES HERMÉTIQUES ET LEURS
DISCIPLES
L'anniversaire de la mort d'Allan Kar-
, dec. — Spirites et occultistes. — La
statistique de l'occulte. — L'oc-
cultisme en Amérique et en
France. — L'entraînement
vers le mystérieux.
Le monde des esprits, hier, a tressailli :
hier, en effet, était le jour anniversaire de
la mort de leur grand évocateur, le créa-
teur fameux du spiritisme, Allan Kardec.
A cette occasion, les fidèles de la doc-
trine du maître se sont rendus pieusement
devant la pierre druidique élevée au Père-
Lachaise à la mémoire de l'illuminé, et
plusieurs d'entre eux ont, en des discours
inspirés par la foi, prononcé son éloge,
étudié sa doctrine, la comparant aux au-
tres enseignements occultes qui, en ces
dernières années, ont pris de par le
monde une extension tellement considéra-
ble, que les spirites purs, aujourd'hui, re-
douteraient fort l'influence des occultistes,
s'ils n'étaient alliés avec eux dans une lutte
commune contre les idées matérialistes.
Le mouvement occultique
C'est que, en effet, le mouvement occulti-
que a pris véritablement une grosse impor-
tance, une importance telle, qu'il convient
de compter avec lui.
Les statistiques sont à cet égard particu-
lièrement instructives. Songez donc qu'il
exista iiotre globe terrestre envi-
ron c!()1!?'' muions d oc' uitistcs, dont dix
inilïioRS 'les deux 'mèrj(}lH! cil.,
quante iiiUU* «u bas mot rranc*, ',:. irepte-
cmq mille n PA: roulement.
To'-î'> o-îs i*: •:\v«tnts à !a science mystérieuse
sont relier par une ;-,(;l'
psychique, la 80al commantOn, qui, ie vingt-
septième jour du mois, en tous parles
unit à la même minute, caJculêe:'"apFès
les latitudes. -<
Pour Paris, l'instant de ce mensuel re-
cueillement est compris entre huit heures
vingt minutes et huit heures trente-cinq
minutes du soir.
La presse occultique
Du reste, rien ne prouve mieux la réa-
lité du mouvement qui emporte les esprits
vers les croyances secrètes, que l'impor-
tance de la presse spéciale consacrée à l'é-
tude des theories occultes. En ce moment,
la presse occultique comprend environ cent
trente revues et périodiques divers, dont
trente paraissent en France, seize dans l'A-
mérique du Nord, où l'un d'entre eux, le
Bander of light, possède à lui seul plus de
quatQrze mille abonnés, trente et un dans
l'Amérique du Sud, — dans la seule ville
de Bu^nos-Ayres, il existe vingt-deux mille
spirites, sans compter les autres occultis-
tes, — vingt en Espagne, dix en Angleterre,
quatre en Belgique, trois en Allemagne, un
en Russie, et, dans l'Inde, l'Australie et le
Japon un également; tous rédigés dans
la langue nationale de ces pays.
L'armée des spirites
Au surplus, de toutes les croyances oc-
cultes, le spiritisme est celle qui réunit
le plus d'adeptes, chose fort naturelle,
d'ailleurs, si l'on songe qu'elle est moins
spéculative et plus expérimentale que les
autres.
Au mois de septembre dernier, le congrès
spirite qui fut tenu à Paris comprenait des
membres venus de tous pays et qui repré-
sentaient un peu plus de quarante mille
adhérents.
Un tel chiffre peut paraître véritablement
extraordinaire; l'exemple qui nous est
fourni par les spirites américains nous dé-
montre qu'il n'est en rien exagéré.
A New-York, au nord de la ville, les spi-
rites ont acheté un immense terrain où
chaque année, au mois d'août, ils tiennent
dans une sorte de camp volant, camp mee-
ting, une réunion spirite monstre.
En 1889, cette assemblée générale comp-
tait vingt-cinq mille personnes, qui toutes
Votèrent d'acclamation l'envoi officiel de.'
leur adhésion au congrès spiri te de Paris.
L'occultisme à Paris
En France, et surtout à Paris, le mouve-
ment Occultiste est particulièrement va-
rié dans ses formes. Il comprend, en effet,
de nombreuses écoles, qui toutes, du reste,
sont unanimement d'accord sur les deux
questions de l'immortalité de l'âme et des
rapports possibles des vivants avec les
morts.
En tête de ces écoles il convient de noter
— et cela en raison même de l'esprit large-
ment éclectique qui préside à son organisa-
tion,— le groupe indépendant d'études éso-
tériques, placé sous la direction de la revue
spéciale l'Initiation, dont l'inspirateur au-
torisé est « Papus », mage moderne.
Ce groupe, au surplus, forme la société
occultique la plus importante de France ; il
possède une revue mensuelle, l'Initiation,
un journal hebdomadaire, lé Voile d'Isis, et
des organes locaux dans les principales
villes de France. Conformément aux pro-
messes de son nom, le groupe indépen-
dant comprend des membres appartenant
à toutes les branches de l'occultisme.
La kabbale et les kabbalistes
En dehors du spiritisme,le groupe occulte
le plus considérable est celui des initiés
suivant la doctrine kabbatiste, dont les re-
présentants les plus connus sont, à l'heure
actuelle, Stanislas de Guaïta, le Sar José-
phin Péladan à la tête romaine, Charles
Barlett, et le maître commun, le marquis
de Saint-Yves-d'Alveydre.
La doctrine de la kabbale donne le sens
scientifique et secret de la Bible, dont les
premiers traducteurs, les Esséniens, n'ont
livré que le troisième sens, qui est, comme
l'on sait, le sens ridicule, le sens grossier,
le seul qui puisse être livré à l'examen des
non initiés.
C'est dans le Sepher Yetsireh et dans le
Zohar que se trouve enfermée la clef du
sens Ósotérique de la Genèse, que nous a
laissée Moïse, le prêtre inspiré d'Osiris.
Théosopbistes-BQuddhistes
A côté des kabbalistes, et marchant abso-
lument de pair avec eux comme beauté de
doctrine, moins nombreux cependant, mais
compensant avec avantage leur infériorité
numérique par la valeur personnelle des
adeptes, sont les théosophistes ou boud-
dhistes.
Ceux-ci ont comme journal spécial la
Revue théosophique, dirigée par Mme la
comtesse Gaston d'Adhémar, que les occul-
tistes français considèrent à juste titre
comme étant prêseateroçnt eu notre pays
le défenseur le plus instruit de leur doc-
trine dans sa partie didactique.
La tooosophie, du reste, est une science
entièrement identique à celle de la kabbale,
mais qui va chercher la clef de son ensei-
gnement dans les Védas sanscrits au lieu
des livres hébraïques.
Les théosophes sont répandus surtout
dans l'Inde ; en France, ils forment deux
loges, la « Société théosophique d'Orient et
d'Occident », dirigée par Mme la duchesse
de Pomard, et la « Société théosophique
Hermès », dont le représentant officiel est
Papus, le président du groupe ésotérique.
L'astrologie et les talismans
Moins philosophes et plus expérimentalis-
tes sont les astrologues, qui ont à leur tête
Ely-Star.
Ceux-ci croient à l'influence des astres,
qu'ils étudient jalousement. C'est à leur
doctrine que se rattache la croyance aux
talismans, dont les plus recherchés sont ,
ceux pour l'amour et pour la fortune,'
qui, comme nous l'apprend un vieux ma-
nuscrit hébreu attribué à Salomon, sont
placés le premier sous l'influence du qua-
trième génie, Dorache, le second sous celle
du dix-huitième génie, Achorib.
Ely-Star, le maître en astrologie, colla-
bore aussi à l'Etoile, le journal des kabba-
listes-messianiques - socialistes-chrétiens,
école à laquelle appartiennent le poète Al-
bert Yhouney et l'abbé Roca, le chanoine
socialiste.
L'alchimie moderne
Viennent ensuite les alchimistes, —. en-
core des expérimentateurs, — dont le grand-
prêtre est présentement en France M. Tiffe-
reau.
La recherche du grand-œuvre, au sur-
plus, ne l'a point enrichi, car, aujourd'hui,
ce descendant de Raymond Lulle et de Ni-
coL.s Famel fait appel âax croyants de
bonne coloni e Ct'V l'ont bien lui ?tp-
pcuN.ot* Uos capitaux avec l.~q- 's il compte
e r. ; : ■ déa !c .secret désiré «:*
l .1' U<"; i O
L'aLcnimie est, t]u uu.. s..ir
cultivée en notre époque, et il exiune
bibliothèque hermétique moderne consi-
dérable, la bibliothèque ChacorIiac placée
sous la direction de Jules Lermina, l'au-
teur de Magie pratique.
Sorciers et magiciens -
Nombreuses encore sont les autres bran-
ches de la science occulte.
Voici les graphologues, qui tirent leur
enseignement de l'examen de l'écriture;
les chiromanciens, dont l'arhs'exerce dans
l'étude des lignes de la main ; les carto-
manciens, dont les antiques formules scien-
tifiques ont été retrouvées et sont exposées
dans le Tarot des Bohémiens, le plus ancien
livre du monde ; les augures, qui trouvent
des indications prophétiques dans le vol
des oiseaux; les onéirÓcrrtiStes ou explica-
teurs de songesjdontle.plus autorisé ancêtre
est sans conteste le Joseph de biblique mé-
moire ; l'innombrable série des liseurs d'a-
venir dans l'examen de l'eau, du marc de
café, du blanc d'oeuf, du plomb fondu, des
papiers jetés dans l'eau, etc. ; les croyants
aux vertus du crible, de la clef de saint
Jean, de la baguette divinatoire, qui trouva
naguère un adepte bien inattendu dans un
de nos ministres de l'instruction publi-
que, etc., etc.; les convaincus des pouvoirs
magiques du coq, de la poule noire, du lé-
zard vert, du dragon rouge et autres ani-
maux plus ou moins chimériques; les géo-
manciens, qui tirent leurs oracles de l'exa-
men de la terre; les pythagoriciens, qui
trouvent un enseignement de 1 avenir dans
l'inspection des nombres, etc., etc., et, en-
fin, les somnambules, toutes plus lucides
les unes que les autres et dont les médecins
magnétistes, comme le docteur Puel, qui
vient de mourir, le docteur Foveau de
Courmelles et le docteur Gérard, dont la
thèse inaugurale eut, chose rare en notre
temps, les honneurs du bûcher, représen-
tent actuellement l'élément sérieux et scien-
tifique.
- Peut-être !
On le voit, d'après ce rapide examen que
nous venons de faire du monde et des
croyances occultiques , il est indéniable
qu'il existe à l'heure présente un courant
accentué vers les études de la science ca-
chée. ,
L'homme, très naturellement, est en-
clin à se laisser entraîner vers le merv.eiJ-
leux.
Maintenant, qu'y a-t-il au fond de tou-
tes ces rêveries et de toutes ces spécula-
tions?
L'avenir seul nous l'apprendra ; et c'est
Poui-quoi il convient à tout esprit vérita-
blement large de laisser, sans en tirer ma-
tière à raillerie, les croyants poursuivre
leur œuvre.
Peut-être, en somme, les sceptiques y
trouveront-ils un beau jour leur compte.
LE DRAPEAU RECONSUTUÉ
Imposante cérémonie au 4e de marine
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Toulon, 31 mars.
Une imposante cérémonie a eu lieu cette
après-midi, à quatre heures, au c régi-
ment d'infanterie de marine.
Le contre-amiral Parayon, major général
de la marine, a présenté au régiment son
drapeau, reconstitué par les soins du colo-
nel Badens.
Ce drapeau avait été partagé, en 1870, en-
tre tous les officiers du régiment, qui le
sauvèrent ainsi des mains des Allemands.
Les morceaux, ajustés par plusieurs da-
mes d'officiers supérieurs, sont sur un fond
de satin blanc, dans un grand cadre, avec
plusieurs inscriptions brodées, ainsi qu e
les noms des vingt-quatre donateurs.
INCENDiE D'UNE FORÊT
Vingt hectares brûlés
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rodez, 31 mars.
Un incendie a éclaté dans les bois de
Rulhac, à vingt kilomètres de .Rodez. Les
flammes, activées par un vent violent,
ont rapidement pris d'effrayantes propor-
tions.
Le maire de Saint-Cirq, prévenu, requit
aussitôt les habitants de la commune pour
arrêter le feu, dont on dut fait la part. Ce
n'est qu'après vingt-quatre heures de tra-
vail que les bois voisins, qui couvrent une
partie de la région, ont pu être définitive-
ment préservés.
La surface incendiée est de vingt hecta-
res. On croit que le sinistre doit être attri-
bué à la malveillance; la gendarmerie aé-
rait sur la trace des coupables,
CHRONIQUE
Les sujets ne manqueraient pas au-
jourd'hui pour alimenter la chronique.
La publication des Mémoires du baron
Haussmann pourrait, tout d'abord, faire
philosopher sur l'étrange besoin que cer-
taines personnalités semblent avoir de se
diminuer elles-mêmes, en montrant de
singulières petitesses. Le baron Hauss-
mann avait sa légende, et, en dehors de
la politique, on ne peut, en effet, lui con-
tester son initiative hardie dans les grands
travaux de Paris. Il était dans le vrai, en
voulant répandre partout l'air et la lu-
mière, ce terrible démolisseur, et il n'y
eut, de fâcheux que les moyens employés
parfois. L'apaisement s'était fait, et on
ne songeait guère à troubler ce vieillard
dans sa retraite. C'est lui qui, à un âge
où l'on savoure habituellement le repos,
a voulu en sortir, avec des ardeurs agres-
sives faites pour appeler les polémiques.
Mais ce qui frappe surtout, c'est que,
parvenu au terme d'une longue carriere,
il n'a pas plus de sérénité en ce qui re-
garde les honneurs, et qu'il laisse échap-
per des doléances, pleines d'aigreur, en
pensant aux titres qui lui ont manqué.
Dieu sait pourtant s'il en réunit, durant
son administration préfectorale !
On dirait que cet octogénaire ne prend
la plume que pour décharger sa bile, et
cette attitude a quelque chose de pénible.
Il essaye de réduire à peu de chose le rôle
de certains de ses collaborateurs, qui ont
continué à faire leur chemin, meme sans
îu:, il «'acharne sur leur compte, en se
livrai;1 -a [»ropr^ ap^o-gi*; d'une façon
■ a sénile, piutOt, et c^Rt Vex-
,;. •itiaqiv*? î«ttCi]dut:s. il -v-
t,ialnt.. de r'éiro j.oioi, de l'Acridémi-' ; il
vaille la mediue;, >./ -'e sa pension i
traite, « la même, dit-ij. que rode
dernier des prefets"; il s irrite que la
République lui ait enlevé" tout ce qu'elle
a pu". On peut être surpris de se pas
trouver plus de sagesse et de philosophie
chez un homme dont la vie a été si rem-
plie. Ces mémoires, qui auraient pu être
curieux, ne sont, en réalité, qu'un long
panégyrique, que coupent seulement
parfois quelques anecdotes, comme lors-
que M. Haussmann raconte que, sous-
préfet de Nérac, il eut un jour une déli-
cate mission à accomplir. Il s'agissai, de
par ordre du ministre de l'intérieur (c'é-
tait en 1837), de faire rendre à George
Sand sa fille Solange, enlevée par son
père, le baron Dudevant. Ce fut toute
une expédition, et M. Haussmann s'était
fait accompagner d'une brigade de gen-
darmerie ! Il ne paraît pas, au reste, que,
malgré le service rendu, GeQrge Sand ait
gardé une bien vive reconnaissance en-
vers le « libérateur » de sa fille. Un jour
que M. Haussmann, passant par Paris,
se présentait chez elle, elle ne le reçut
point, et elle lui fit, le lendemain, parve-
nir ce billet qui était, il faut l'avouer,
assez impertinent : « Je ne suis visible,
comme les étoiles, que de minuit à qua-
tre heures du matin. »
Un autre passage, qui est assez piquant,
a trait aux premières relations du baron
Haussmann et d'Emile Ollivier, — rela-
tions peu cordiales, puisque M. Hauss-
mann, alors préfet du Var, faisait pour-
suivre par ses gendarmes celui qui n'é-
tait encore qu'un agitateur républicain.
Mais, pour arriver à ces pages, il faut
subir le récit de toutes les libéralités que
s'attribue complaisamment M. Hauss-
mann. Mon Dieu ! que de bureaux de ta-
bac il a fait donner!
Il y aurait matière à d'autres réflexions
d'un genre tout différent, à propos de la
poignante lettre écrite à un de nos con-
frères par M. Roche, le professeur de dé-
clamation, au sujet de la situation la-
mentable dans laquelle se trouve une
pauvre artiste, Mme Cassan-Herbert. Ah !
les dessous du théâtre, l'envers des heu-
res de succès ! La lettre de M. Roche, en-
voyée sous le coup d'une vive émotion,
est cependant très discrète, mais quel
drame elle laisse deviner, — l'abandon,
la misère, le désespoir, une telle détresse
morale et physique, l'appel désespéré
d'une malheureuse à ceux qui la connu-
rent, et qui l'ont déjà oubliée ! On doit,
demain, l'amputer de la cuisse, — et elle
a vingt-six ans. Si l'opération réussit,
quelle sera l'existence de l'actrice, désor-
mais estropiée?
Mais sur les causes du mal dont elle
souffre, il y a, dans la lettre de M. Roche,
un détail qui est vraiment tragique.
Mme Herbert-Cassan était enceinte de
sept mois, et elle continuait à jouer dans
une tournée en province. Il le fallait
bien. C'était une question de vie ou de
mort. On a pu sourire, parfois, du cas des
«ingénues» de théâtre qui, dans une
pièce, défendent leur vertu contre un in-
fâme cq-eur, et dont la taille épais-
sie dément outrageusement cette pré-
tendue candeur. Mais vraiment, ici, il n'y
a pas de quoi raiHer. C'était le pain de
chaque jour qu'il s'agissait de gagner, à
la suite d'une séparation, paraît-iJ,qui ne
lui permettait plus de compter que sur
elle-même. Par quels artifices douloureux
dissimulait-elle son état à des specta-
teurs qui n'eussent point manqué d'être
goguenards, car, en province, le public
est volontiers féroce ; quelle gêne coura-
geuse s'imposait-elle pour supporter un
costume serré! Ce sont les misères des
coulisses. Í
Elle avait, dans le drame, une grande
scène de larmes. Les scènes de larmes,
c'est l'effet certain, escompté d'avance par
l'actrice ; c'est là qu'elle déploie toute sa
virtuosité et qu'elle attend les applau-
dissements. Il y a des moyens matériels
classiques pour l'expression de la dou-
leur. M. Febvre a même raconté, un jour,
qu'il avait connu une comédienne si
consciencieuse crue, dans les moments
pathétiques, elle se collait des larmes en
gomme sur le visage. Mais la pauvre Mme
Herbert-Cassan n'avait pas besoin de ces
stratagèmes. Son rôle voulait qu'elle tom-r
bât sur les genoux et qu'elle se traînât
sur les planches, en joignant lesmaing;
- en implorant - un personnaee im-nÏt,ov:I,.
ble. Or, dit M. Roche, le poids de l'en-
fant la forçait à s'affaler brusquement, ct
la répétition fréquente de ce mouvement
a déterminé une tumeur. La souffrance
qu'elle devait exprimer n'était pas feinte,
chez elle, et si on la trouvait « naturelle ».
il y avait des raisons pour cela ! Ces bra-
vo.?-!à, elle les payait cher.
N'est-ce pas une chose tout à fait na';"
vrante que cette aventure, qui finit d'ail-
leurs si cruellement? Ah! les rêves de re-
nommée, de fortune, voilà parfois à quoi
ils aboutissent! La misère, au théâtre
avec l'horrible dissimulation obligée, est
cent fois pire qu'ailleurs. Les jeunes
femmes qui, plus par caprice que par vo-
cation souvent, se lancent dans cette car-
rière, ne veulent envisager que les beaux
côtés de la scène, se figurent toutes devoir
être les élues qu'attend le succès et ses
prestigieux avantages. Elles oublient que
le théâtre a aussi ses martyres.
Mais toutes ne peuvent avoir la sagesse
des petites ouvrières auxquelles vient gé-
néreusement de songer M. H.-J. Reinach,
en se préoccupant de doter quelques-
unes de ces fillettes méritantes -OUf,
particulièrement méritantes, à Paris —
qui ne font point de songes chimériques
et qui accomplissent vaillamment leur
tâche, sans céder aux tentations cons-
tantes du magasin ou de l'atelier.
Elles sont singulièrement intéressantes.",
eec jeunes filles qui restent dans leuc
mihcu. qui acceptent la médiocrité de
;C'lï:C!1ditiOl1, sans se laisser influe acte
j'3f tes c,.n "ersation-g' dÙ:P(1S entendent
ot les exemples l t" i'°:s c..,soùs i«î§veux.
Ce r.'est. pf«* qUi! 0- dij'r' -¡n'if
leur la ut ïenneie : ÙLO
pour se préserver d'ambition ma.L:)QÜ.Á,-d
et se contenter de leur maigre salaire, ru-
dement gagné; car, pour peu qu'elles
soient le moins du monde avenantes,elleg
ont toutes à lutter contre des occasions de'
chute. Les chefs de maisons, les patrons
qui emploient un personnel féminin, ne
sont-ils pas les premiers, souvent, à es-
sayer d'abuser de leur autorité ? Il y au-
rait une étude sincère, et qui forcémenti
serait assez amère, à écrire sur ce monde:
des ateliers de femmes, où des gamines
même sont terriblement instruites. Aussi
ne pouvait-il y avoir de meilleure Densée.'*
et de plus pratiquement charitable, que
de manifester un intérêt bienveillant Z
l'égard des braves petites qui s'entêtent £
ne vouloir compter que sur elles-mêmes
et qui, en dépit de toutes les difficultés,
n'ont souci que de leur travail. Elles ont'
vraiment droit au bonheur, celles-là!
Paul Ginisty.
Le XIXe SILCLE publiera demain les
Vie de Paris » par Henry Fouquir.
LES GRANDES VACANCES
DES LYCÉES ET DES COLLÈGES
V
Les vacances de Pâques ne sont pas com-
mencées et vous voilà déjà fixés sur la date
des grandes vacances. Elle est arrêtée, en.
effet, tous les ans dans l'instruction adres-
sée par le ministre aux chefs d'établisse-
ment en vue des compositions du concours
général.
Nous savons donc dès maintenant que la
distribution des prix du concours aura lieu
cette année le lundi h août. Le lendemain
5, distribution des prix dans les lycées et
collèges, et enfin clôture irrévocable et sans
remise des vacances le lundi 6 octobre.
Qu'on se le dise t
LA
BANQUE RUSSE & FRANÇAISE
ET L'ÉMISSION DU cc ROBINSON »
Fondation de la Société. — Capital in".
table. — La Cagnotte.
Un gros scandale financier fait en ce mo-
ment le sujet de toutes les conversations
du monde de la Bourse et de la finance.
Il s'agit d'une valeur, le Robinson émise
dernièrement au prix de 1JW fr. et tombée
rapidement par étapes successives à 67 fr.
environ, causant ainsi des pertes considé-
l'ables aux petits capitalistes qui s'étaient
laissé prendre aux promesses dorées du
prospectus.
L'affaire vaut certainement la peine qu'on
s'y arrête. Mais, avant d'examiner les causes
diverses et primitives qui ont amené cette
excessive dépréciation, nous croyons qu'il
est bon de parler un peu de l'étabhssemeo
qui fit l'émission.
- Cet établissement est la Banque russe et
française, qui, malgré son titre, n'a jamais
patronné ni une affaire française ni une af-
faire russe, mais qui, en revanche, s'est
donné beaucoup de mal pour placer dans
notre public, depuis quelque temps sur-
tout, les affaires les plus exotiques et les
plus aléatoires, parmi lesquelles on peut
distinguer: le Crédit agricole de Santa-Fé et
le Robinson.
La Banque franco-russe fut fondée le 38
février 1880, au capital de â5 millions de
francs, divisé en 50,000 actions de 500 fr.,
sur lesquelles S50 seulement ont été ver-
sés.
Elle avait vivoté tranquillement, sans
faire trop parler d'elle. Les affaires qu'elle
avait faites n'avaient pas été brillantes. On
pourrait presque dire qu'elles furent dé-
sastreuses.
Capitalisation des pertes
En effet, lorsque, en 1886, instruite par
les nombreux procès qui suivirent le krach,
elle voulut soustraire ses premières sous-
cripteurs à la responsabilité des 250 fr.
restant à verser, elle fut contrainte de re-
connaître qu'une partie de son capital so-
cial avait été inutilement dévoré.
Cela résulte de la décision prise le 29
mars 1886 par l'assemblée générale des ac-
tionnaires, qui décida que le capital social
de 25 mimons devait être péduit à 10 mit".
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