Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-03-27
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 27 mars 1890 27 mars 1890
Description : 1890/03/27 (A19,N6646). 1890/03/27 (A19,N6646).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7560185q
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Di*-neuvi&ne années — N° 6,&&6 CINO CéllSâlGS Paris et Départements CINQ CGlltziXXGS JEUDI 27 MARS 1890
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JOURNAL RÉPUBLICAIN
1 RÉDACTION
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LA CRISE ALLEMANDE
lA RETRAITE DE M. DE BISMARCK
tes agences de pari mutuel
DEVANT LA CHAMBRE
LA TÊTE COUPÉE
La disparition de M. Saint-Saëns
CONTRADICTIONS
ÉCONOMIQUES
Le raisin sec se venge de l'obscurité
dans laquelle il végétait. Il en est sorti
avec fracas, et, pour ses débuts, il a
renversé un ministère. Enhardi par ce
succès, il continue ses ébats bruyants.
Après le Luxembourg, il s'est imposé
à l'attention de la Chambre. Le minis-
tère nouveau a répété au coin du quai
ce que son prédécesseur avait d t au
coin de la rue de Tournon. L'un com-
me l'autre s'est défendu de vouloir en-
traver la liberté du Parlement et de
songer à nous lier par des conventions
au-delà de l'époque où la question éco-
nomique se posera. L'un a été mis en
minorité, l'autre a obtenu un vote de
confiance quasi unanime. Ne cherchons
pas d'explications et inclinons-nous
sans comprendre.
Ne cherchons, du reste, pas à com-
prendre davantage la suite, car il y a
une suite. La Chambre a voté l'ur-
gence sur une proposition de loi frap-
pant d'un droit intérieur de SA francs
par 100 kilogrammes le raisin sec, qui
paye seulement 6 francs de douane.
On a voulu ainsi protéger la viticul-
ture française contre la concurrence
des vins de raisins secs et l'on nous
explique que, celui-ci revenant au
maximum à Â5 francs la barrique de
trois hectolitres, les vignerons fran-
çais, grevés d'impôts, obligés de faire
de- lourds sacrifices pour défendre
leurs vignes contre les maladies et de
calculer le revenu de leur terre, ne
pouvaient soutenir la lutte et étaient
menacés d'une ruine complète.
En seront-ils moins menacés lors-
que les vins de raisins secs coûteront,
grâce au droit intérieur, 59 francs les
trois hectolitres? On peut en douter,
car ce prix n'est pas encore assez
élevé pour rétablir l'équilibre ; mais
cette considération n'a pas une bien
grande importance. Que les Cham-
bres votent le droit intérieur ou
quelles le rejettent, il n'y aura rien
de changé,et c'est un « féroce partisan
de la protection" qui s'est chargé de
nous le démontrer. M. de Cassagnac,
qui revendique lui-même ce titre, fait
remarquer, en effet, que le droit sur
les vins naturels étrangers est de deux
francs par hectolitre, ce qui corres-
nond exactement an droit de qiy
francs sur les cent kilogrammes de
raisins secs, puisque ces cent kilo-
grammes produisent trois hectolitres
de vin. L'établissement d'un droit in-
térieur aurait donc pour conséquence
de tuer en France l'industrie de la fa-
brication du vin de raisins secs; mais
cette industrie s'établira à l'étranger.
Aux vignerons ruinés par le phylloxéra
nous aurons à aj outer les ouvriers
qu'emploient ces fabriques et qui
n'auront plus d'ouvrage. Mais cette
même industrie prospérera à nos por-
tes, en Espagne notamment, et les
vins de raisins secs, fabriqués à l'é-
tranger pénétreront en France —
c'est M. de Cassagnac lui-même qui le
constate — « avec une prime de huit
francs sur les mêmes vins fabriqués
en France ».
Et que l'on n'argue pas, pour écar-
ter ces considérations, que le droit de
deux francs s'applique seulement aux
vins naturels. On sait que, M. Girard
excepté, il n'y a pas un chimiste qui
puisse faire la différence entre le vin
de raisins frais et le vin de raisins
secs. M. de Cassagnac est encore obligé
d'en faire l'aveu, et, par conséquent,
le vin de raisins secs jouira du même
traitement que le vin naturel.
Voici donc les partisans du pro-
tectionnisme à outrance — et l'un
des plus « féroces" parmi eux —
obligés de reconnaître que le sys-
tème qu'ils défendent aboutit sim-
plement à ruiner une industrie fran-
çaise et à favoriser une industrie
étrangère. Ils sont obligés de recon-
naître encore « qu'en présence de l'in-
suffisance croissante ûe notre produc-
tion, du haut pri^ des vins ordinaires,
'U il y aurait quelque imprudence à se
priver d'une boisson réconfortante,
agréable, et dont l'innocuité n'est niée
par personne ».
Décidément, nous comprenons de
moins en moins. Si non seulement on
tue une industrie française pour faire
prospérer une industrie étrangère,
mais qu'encore on reconnaisse que la
fabrication du vin de raisins secs ne
constitue pas une concurrence à la
viticulture, puisque, par leur haut
prix, les vins naturels français ne sont
pas abordables pour beaucoup de
gens, lesquels ont le choix entre le
vin de raisins secs et l'eau claire, quel
extraordinaire besoin a-t-on éprouvé
de faire tant de vacarme? La théorie
du protectionnisme à outrance se
montre ici dans toute sa beauté.
Elle porte préjudice au consomma-
teur français, elle ruine certaines
industries sans favoriser les autres
et elle contribue seulement à la
prospérité d'une industrie étrangère.
Quand, d'un seul coup, on obtient
tant et d'aussi brillants résultats, on
est, en vérité, bien fondé à accuser
ceux qui sont rétifs à l'admiration de
vouloir la ruine du pays et à se poser
soi-même en champion de l'industrie
nationale et en défenseur de tous les
intérêts nationaux.
Le « XIXe Siècle » publiera demain la
a Chronique » par M. Francisque Sarcey.
LE PRINCE DE GALLES A BERLIN
Le combat de Tempethof. - Les fils
du prince dans l'armée allemande.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 35 mars.
Le prince de Galles a dîné dimanche soir
avec le comte Herbert de Bismarck et quel-
ques amis.
Le second fils du prince de Galles, Geor-
ge, qui l'accompagne, a été nommé capi-
taine dans le régiment de dragons de la
garde, dont la reine Victoria est le chef ti-
tulaire.
Son frère aîné, le prince Albert-Victor,
est nommé major dans le régiment des
hussards de Blucher.
Hier soir, après les manœuvres, il y a eu
souper en l'honneur du prince de Galles
chez sir Edward Malet, ambassadeur d'An-
gleterre.
L'empereur Guillaume et l'impératrice,
le comte Herbert de Bismarck, M. et Mme
Herbette, et tout le corps diplomatique y
assistaient.
Les manœuvres qui ont eu lieu dans
l'après-midi sur le champ militaire de
Tempelhof, en l'honneur du prince de
Galles, représentaient une attaque contre
Berlin.
L'empereur commandait les envahisseurs,
dont les forces se composaient de 6 régi-
ments d'infanterie et h régiments de cava-
lerie, avec un nombre proportionné de
batteries, tandis que le défenseur de la
capitale, le général de Wittich, chef du
quartier général de l'empereur et l'un de
ses anciens instructeurs militaires,ne dispo-
sait que de troupes figurées. Le combat a
duré une heure et demie. Il n'y a été em-
ployé que de la poudre ordinaire.
Le défilé a eu lieu par une pluie bat-
tante.
Les délégués à la conférence ouvrière ont
assisté aux manœuvres dans des voitures
de la çour. "0
LES ESPIONS A LA FRONTIÈRE
(DE NOTRE CORPESPONDANT PARTICULIER)
,. Lonvy, 25 mars.
Deux Belges ont été arrêtés aux environs de
Longwy, sous l'inculpation d'espionnage. Con-
duits à la caserne de Longwy, et après compa-
rution devant le général Sausbœuf, ils ont été
remis en liberté.
Ces deux personnes ont pu démontrer
qu'elles n'avaient eu l'intention que de visiter
les usines de la région. Leur bonne foi a été
établie.
LE LYCÉE FRANÇAIS DE BERLIN
Les enfants impériaux recevant l'ensei-
gnement en français.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
L'empereur Guillaume vient de décider
que ses fils feront leurs études au gymnase
ou lycée français de Berlin, qui a été fondé
par le roi Frédéric-Guillaume Ier pour les
enfants des huguenots réfugiés après la ré-
vocation de l'édit de Nantes.
Ce gymnase compte, sur A27 élèves, 193
israélites,$33 protestants et 12 catholiques;
aussi l'appelle-t-on communément, à Ber-
lin, le « lycée des juifs » (Juden gymna-
sium).
Dans le « gymnase français" la langue
française est non seulement étudiée à fond,
mais elle est la langue de l'enseignement, et
c'est en français qu'ont lieu les leçons et les
examens. Tous les professeurs sont alle-
mands de nationalité, un étranger ne pou-
vant enseigner dans un établissement de
l'Etat sans être naturalisé.
Le choix fait par l'empereur est considéré
ici comme une désapprobation du mouve-
ment anti-sémitique, qui tend à exclure les
juifs des écoles et des lycées et à les confi-
ner dans leurs écoles confessionnelles.
ÉVASION DE FORÇATS FRANÇAIS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Londres, Z mars.
On télégraphie de Melbourne qu'il y a à la
prison dix forçats français évadés de la Nou-
velle-Calédonie. L'un d'eux en est à sa sep-
tième évasion , un second à sa quatrième, un
autre à la troisième, enfin, deux à leur se-
conde.
CONFÉRENCE DE BERLIN
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 25 mars.
On annonce que la commission de la con-
férence ouvrière a émis le vœu que le tra-
vail soit absolument interdit aux enfants au-
dessous de douze ans, qu'il soit limité à six
heures par jour pour ceux âgés de douze à
quatorze ans, et à dix heures pour ceux de
quatorze à seize ans.
La commission a en outre décidé d'inter-
dire pour tous les enfants le travail du di-
manche et pendant la nuit; elle est aussi
d'avis que les enfants soient exclus de
certaines industries nuisibles ou dange-
reuses.
LA CRISE ALLEMANDE
Un incident au Thiergarten. — Pausse
alarme.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
Le bruit d'un attentat contre l'empereur
a couru hier soir. Le fait qui y a donné
naissance se réduit à ceci :
L'empereur faisait, dans l'après-midi, sa
promenade habituelle en voiture au Thier-
garten, quand une femme, qui tenait une
pétition a la main, se précipita au-devant
de la voiture. Les aides de camp de service
se précipitèrent pour garantir le souverain
et un policeman arrêta la femme. L'empe-
reur a ordonné qu'elle fût mise en liberté
et que sa pétition soit examinée.
Une lettre de Guillaume II sur la crise
L'empereur a adressé au grand-duc de
Saxe-Weimar une lettre datée du 22 mars
et qui est ainsi conçue : r
« Merci mille fois pour votre lettre ami-
cale. J'ai fait, effectivement, d'amères expé-
riences. J'ai passé par des heures doulou-
reuses. Mon cœur souffre comme si je ve-
nais de perdre encore une fois mon grand-
père. Mais Dieu l'a voulu ainsi. J'ai donc à
m'y conformer, dussé-je y périr. Il m'est
échu d'être l'officier de quart sur le vais-
seau de l'Etat. La route reste la même, et
maintenant : A toute vapeur en avant !
» GUILLAUME. »
Le choix des nouveaux ministres
Le choix du ministre des affaires étran-
gères qui doit remplacer le comte Herbert
de Bismarck n'est pas encore connu.
On parle du comte d-Eulenibourg (con-
servateur) pour l'intérieur; du baron de
Huene (centre) pour l'agriculturè ; de M.
Miquel (national-libéral) pour les finances,
et du lieutenant-général Goltz, inspecteur
général du génie, pour les travaux publics,
un militaire paraissant nécessaire pour les
chemins de fer qui jouent un si grand rôle
dans la mobilisation de l'armée.
Le comte d'Eulenbourg a été, il y a une
dizaine d'années, ministre de l'intérieur et
vice-chancelier de l'empire, fonctions qu'il
abandonna bientôt par suite des froisse-
ments qu'elles lui avaient valus, en le
mettant en contact personnel avec M. de
Bismarck, dont il était le suppléant.
Nominations et mutations militaires --_
La création de deux nouveaux corps
d'armée a motivé de nombreuses nomina-
tions. Le général comte de Haeseler est
nommé commandant en chef du nouveau
16° corps; le lieutenant général Lentze,
commandant de la 16e division du 86 corps
d'armée à Trêves, est nommé commandant
en chef du nouveau 17e corps. Le général
Lentze n'appartient pas à la noblesse. Le
général Bronsart de Schellendorf, l'ancien
ministre de la guerre, qui commandait le
36 corps à Berlin, remplace M. de Caprivi
au 10° corps (Hanovre). Le lieutenant géné-
ral de Versen, qui commandait la division
de cavalerie du 156 corps (Alsace-Lorrai-
ne), prend le commandement en chef du
36 corps, à Berlin.
Aucun commandement de corps d'armée
n'est réservé pour le général de Waldersee,
qui part cette après-midi pour l'Italie.
Une victoire progressiste
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 25 mars.
ç. M. Alexandre Meyer, progressiste, a été
élu hier dans la première circonscription
de Berlin, comme député au Reichstag, en
remplacement de M. Traeger, qui avait opté
pour un siège de province.
LA
RETRAITE DE M. DE BISMARCK
L'audience de congé
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
On annonce que l'empereur recevra de-
main matin le prince de Bismarck en au-
dience de congé.
M. de Bismarck a reçu dans la journée la
visite du grand-duc de Hesse.
Hommaaes nosthumes
Le Conseil fédéral a envoyé, dans une
adresse rédigée en termes très sympathi-
ques, ses adieux à son ancien président.
Cette adresse, signée par tous les mem-
bres du Bundesrath, a été remise hier au
prince de Bismarck.
Tous les généraux de la garnison de Ber-
lin et des environs ont rendu aujourd'hui
visite au prince de Bismarck.
A Berlin et dans plusieurs villes, on re-
cueille des signatures pour des adresses de
sympathie et de regret au chancelier sor-
tant.
Le prince et sa famille ne partiront pro-
bablement qu'après-demain.
A Hambourg, il s'est constitué un comité
pour organiser une retraite aux flambeaux
qui aura lieu le 1er avril devant le château
de M. de Bismarck, à Friedrichsruhe.
Condoléances de l'étranger
L'empereur d'Autriche-Hongrie a adressé
au prince de Bismarck une lettre autographe
pour lui exprimer ses regrets.
Le comte Kalnoky a également écrit à
l'ancien chancelier dans les termes les plus
cordiaux.
L'empereur et le chancelier. — La der-
nière scène.
On raconte encore que, le samedi 15,
jour où M. de Bismarck donna sa démis-
sion, l'empereur était venu le voir à la
chancellerie. M. de Bismarck venait de se
mettre au lit, et il dut se lever pour rece-
voir le souverain.
Guillaume II interpella le chancelier sur
ses entrevues avec M. Windthorst. A quoi
M. de Bismarck aurait répondu sèchement
qu'il s'agissait d'affaires privées et qu'il ne
pouvait laisser contrôler ses relations per-
sonnelles avec des députés. Il déclara qu'il
n'avait conservé les fonctions de chance-
lier que pour tenir la promesse qu'il avait
faite au grand-père du souverain, et qu'il
était prêt à les résigner si l'empereur lui
en exprimait le désir.
Là-dessus l'entrevue se termina.
Ce fut la dernière entrevue de l'empe-
reur et du chancelier. La démission fut
donnée le surlendemain. Le prince de Bis-
marck ayant présenté un mémoire sur la
question de la responsabilité des ministres
prussiens à l'égard du roi, l'empereur
soumit ce mémoire à M. de Berlepsch et à
M. Hinzpeter, qui l'annotèrent sur le texte
même du chancelier, à qui il fut renvoyé.
Immédiatement la résolution de M. de
Bismarck fut prise, et sa démission en-
voyée au palais.
Telle est la version qui aurait été racon-
tée par le fils même du chancelier, le comte
Herbert.
Le second fils du prince de Bismarck, le
comte Wilhelm de Bismarck, président du
gouvernement du Hanovre, a donné sa dé-
mission de ces hautes fonctions adminis-
tratives, ainsi que le comte de Rantzau, le
gendre du prince, qui était au ministère
des affaires étrangères.
-: Les adieux aux cuirassiers
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
M. de Bismarck a reçu la députation de
son régiment de cuirassiers, le 7e, en gar-
nison à Magdebourg, auquel il a fait cadeau
de son portrait en pied. Il a déclaré aux
délégués qu'il allait se retirer de la vie po-
litique, mais qu'il ne renoncerait jamais à
ses devoirs militaires. Il compte sur leur
patriotisme, car il sait que, le cas échéant,
ils sauraient mourir pour la patrie.
Visite à l'impératrice Frédéric
Le prince et la princesse de Bismarck ont
fait leur visite de congé à l'impératrice Fré-
déric, qui les a fort bien accueillis.
Le tsar et le chancelier
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Pétersbourg, 25 mars.
Dans l'audience que le tsar a accordée à
l'ambassadeur d'Allemagne, général de
Scbweinitz, il lui a dit qu'il regrettait la
retraite du prince de Bismarck, etl'a chargé
de reporter au chancelier démissionnaire
l'assurance de ses sentiments de vif re-
gret.
Le tsar a dit à l'ambassadeur que M. de
Bismarck, par son autorité et par sa main
de fer, avait souvent prévenu des conflits
dangereux.
Il règne dans notre monde politique
d'assez vives appréhensions sur les consé-
quences de la retraite du chancelier alle-
mand.
CRISPI A BISMARCK
Douleurs et regrets
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 25 mars.
M. Crispi fait démentir qu'il doive se
rendre à Berlin pour s'y rencontrer avec
M. de Caprivi et le comte Kalnoky.
Quoi qu'on en dise, la retraite de M. de
Bismarck va amener dans les relations de
l'Italie et de l'Allemagne des modifications
profondes.
Il est certain que M. Crispi ne consultera
plus aussi souvent la chancellerie allemande
qu'il avait l'habitude de le faire. Il n'y aura
plus cet échange continuel de télégrammes
entre Rome et Berlin que l'on signalait sans
cesse.
M. Crispi sent bien que le principal pivot
de sa politique a disparu. Les conséquences
ne peuvent s,en faire longtemps attendre.
M, Crispi a adressé au prince de Bismarck
la lettre suivante, qui trahit son décourage-
ment :
« A Son Altesse le prince de Bismarck.
» Bien que Votre Altesse, en renonçant
aux hautes fonctions auxquelles l'avait ap-
pelé et conservé la confiance de trois em-
pereurs, laisse à l'Allemagne, comme pré-
cieux héritage, une politique de paix à la-
quelle Votre Altesse s'était complètement
dévouée, je n'en éprouve pas moins le plus
profond regret de votre détermination, re-
gret qui m'est inspiré aussi bien par l'ami-
tié qui m'unit à Votre Altesse que par la
confiance sans limites que j'avais en vous.
» Cette amitié et cette cônfiance ne peu-
vent diminuer, Votre Altesse doit en être
convaincue. Vous pouvez toujours compter
sur mon dévouement le plus sincère et le
plus cordial.
» CRISPI. »
TERRIBLE ACCIDENT
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
New-York, 25 mars.
Une voiture à bras renfermant de là nitro-
glycérine a fait explosion sur une route.
L'individu qui la traînait, ainsi que sa fem-
ne et son enfant, ont totalement disparu ; on
l'a retrouvé aux environs que quelques lam-
îeaux de chair.
LE COMTE D'ALVENSLEBEN
Le nouveau ministre allemand des
affaires étrangères..
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
Après le refus du comte de Hatzfeldt,
motivé par des raisons d'ordre privé, on
croyait que le ministère des affaires étran-
gères de Prusse serait confié à M. de Ber-
chem, sous-secrétaire d'Etat depuis plu-
sieurs années au ministère, sous M. Herbert
de Bismarck. M. de Berchem était vivement
appuyé par la cour d'Autriche. Il avait été
à Vienne comme conseiller d'ambassade et
avait épousé une dame de la haute aristo-
cratie autrichienne, une marquise Palla-
vicini.
Mais le choix de l'empereur s'est arrêté
sur le comte d'Alvensleben, depuis deux
ans ministre d'Allemagne à Bruxelles. Cette
élévation d'un simple ministre plénipoten-
tiaire à la direction des affaires étrangères
soulève beaucoup de commentaire. On dit
qu'elle va avoir pour conséquence la re-
retraite de plusieurs ambassadeurs alle-
mands. En tout cas, elle rentre dans le plan
arrêté par l'empereur de s'entourer d'un
personnel nouveau et discipliné.
UN ASSASSIN DE ONZE AHS
Une mère décapitée par son fils
(D'UN CORRESPONDANT)
New-York, 25 mars.
Un crime des plus odieux vient d'avoir
lieu à Sommerville (Etat de Teunessee).
Un enfant nègre,âgé de onze ans, a tué sa
mère d'un coup de hache qui lui a tranché
la tête. L'enfant a déclaré que sa mère l'a-
vait elle-même forcé de la tuer. Elle avait
de fréquentes disputes avec son mari et
avait résolu d'en finir avec la vie. N'ayant
pas assez de force de caractère pour se sui-
cider, elle déclara à son fils qu'elle le tue-
rait s'il ne lui donnait pas un coup de ha-
che sur le cou.
L'enfant, effrayé de ces menaces, déclara
qu'il obéirait. La mère posa alors sa tête sur
un tronc d'arbre, et son enfaiït lui porta le
coup mortel.
LAVIEMPARIS
La Chambre s'est occupée d'hier,
sous forme d'une question adressée à
M. le ministre de l'intérieur, d'une ques-
tion qui touche, paraît-il, un grand nom-
bre de gens, de la question du jeu aux
courses et du pari mutuel. Si « pari-
sienne » que soit la question, j'avoue, à
ma honte, que je n'y comprends absolu-
ment rien.Encore que j'aie assez pratiqué
le cheval, ce noble mais stupide animal,
dans mes voyages ou dans la vie de la
campagne, où il est indispensable de
monter, je ne suis pas du tout sportsman.
La langue des courses, les arcanes du
pari, les combinaisons des bookmakers
sont choses où je n'entends goutte. On
m'a seulement raconté qu'un homme
avait gagné deux millions à louer des
piquets sur les champs de courses et j'ai
fort admiré cette idée, que je regrette
de ne pas avoir eue.
Mais je crois que, dans toute ma vie,
j'ai été une fois aux courses, et je m'y
suis ennuyé à périr. Le pari me fait peur.
Je flaire que la filouterie doit y être aisée,
et il y a déjà tant de manières simples de
perdre son pauvre argent, qu'il ne me
paraît pas nécessaire d'en chercher une
nouvelle et assez compliquée. Il m'est
donc impossible desavoir qui avait raison
en cette affaire, de M. le ministre de l'in-
térieur ou de son questionneur. On m'a
seulement donné un « tuyau i), comme
je sais qu'on dit aux courses. Le ci tuyau 3),
c'est que le questionneur se moquait de
nous, que la moralité du pari ou les
droits de l'Assistance publique sur ses
bénéfices lui étaient indifférents, mais
qu'il espérait, en poussant le ministre,
l'amener à faire une déclaration que
prendraient mal les marchands de vin
chez qui on joue aux courses, ce qui les
ferait hostiles au gouvernement et les
convertirait en agents boulangistes pour
les élections municipales. C'est étonnant,
la politique! Mais si je suis ignorantsur
ces matières de courses, d'une façon gé-
nérale je sais à peu près ce qu'est le jeu.
comment il se pratique à Paris. Et je re-
grette fort que la Chambre n'ait pas eu
occasion encore de s'occuper de la ques-
tion, ce qui lui eût été possible si, le dé-
bat s'élargissant, on en était venu à trai-
ter la question des jeux clandestins, to-
lérés ou oublies. Là-dessus, i'ai une oni-
nion raisonnée, que je donne sans vou-
loir engager personne, car elle est un peu
révolutionnaire et va contre la - morale
adoptée couramment. Cette opinion, c'est
qu'il faudrait supprimer sérieusement
le jeu clandestin, peut-être aussi le jeu
toléré, et établir le jeu public, surveillé,
enrichissant l'Etat et permettant de dé-
grever les pauvres contribuables sur qui
on tape à bras raccourcis.
La grande objection, c'est que le jeu
est immoral et que l'Etat ne peut pas ti-
rer de ressources de l'exploitation d'un
vice ! Ah ! vraiment, on nous la baille
belle ! L'Etat tire profit des maisons de
prostitution, où fleurit la débauche. Il
tire parti des tabacs, l'usage du tabac
n'étant pas un vice, il est vrai, mais une
mauvaise habitude. On parle de lui don-
ner le monopole de l'alcool. En tout cas,
il frappe d'impôts les alcools et l'ivro-
gnerie, cette plaie abominable, qui ruine
la race alors que le jeu ne fait que dé-
placer l'argent et cueillir le superflu des
viveurs, grossit les revenus du budget.
L'Etat n'est même pas très pur vis-à-vis
du jeu, puisqu'il vend les cartes. Vendre
les cartes, n'est-ce pas déjà intervenir
dans le ieu ?
A l'heure qu'il est, voici comment se
passent les choses : D'abord, il y a des tri-
pots, et on joue chez tous les marchands
de vin. Dans les tripots, lorsqu'il y a
une cagnotte, l'Etat intervient. La police
fait des descentes, saisit les enjeux, en-
voie le propriétaire du tripot devant la
police correctionnelle. Mais tout ceci se
fait avec arbitraire. Je ne sais même pas
si un tenancier de tripot, quand il invite
des gens dans un domicile particulier,
n'aurait pas la partie belle à résister au
commissaire de police, nulle loi n'interdi-
sanf les réunions d'amis sous forme de
pique-nique pour les frais de la fête. La
répression des jeux clandestins est une
source d'abus. On ne peut l'ignorer à la
préfecture de police.
Il y a, de plus, le marchand de vin,
qui n'a pas de cagnotte, mais qui ne
laisse jouer d'argent que si on alterne
avec les tournées. Double excitation à
laquelle succombent nos ouvriers. Zola a
montré la scène dans l'Assommoir. Elle
est d'une triste et admirable réalité.
Puis, après ces endroits où l'on joue,
arrive le cercle. Tels qu'ils existent, les
cerclés de Paris sont des maisons de jeu.
Il y en a trente ou quarante. Il y en a de
bien tenus ; il y en a qui sont des coupe-
gorges. Tous ont le même caractère. Ces
cercles font d'admirables affaires. Il y en
a qui ont rapporté jusqu'à deux ou trois
millions par an. Ils appartiennent soi-
disant à des sociétés, en réalité à des en-
trepreneurs de jeux publics.
Je commence par dire que je trouverais
abominable de déposséder ces proprié-
taires, qui ont possession d'Etat. J'ajoute,
si on veut, que quelques-uns exploitent
leurs cercles honnêtement et qu'il y a
quelque chose de légendaire dans les
méfaits qu'on leur attribue. Soit. Mais,
oui ou non, les propriétaires de permis-
sions de cercles sont-ils des privilégiés ?
Qu'ont-ils fait, ouvertement et au grand
jour, pour mériter et obtenir un tel pri-
vilège, une si riche concession? Et de
quel droit la préfecture de police enri-
chit-elle MM. X., Y. et Z., à coup sûr,
en empêchant le premier venu, vous ou
moi, de leur faire concurrence en ouvrant
un cercle en nous conformant aux lois ?
Partout, en cette matière, je vois l'ar-
bitraire et, derrière lui, tout ce qu'on
peut soupçonner de fâcheux. Il paraît,
! d'ailleurs, que l'on va proposer un impôt
sur la cagnotte. C'est la reconnaissance
des jeux. L'occasion sera bonne pour aller
à fond, pour établir une bonne fois une
règle, sortir de l'arbitraire, et peut-être
même moraliser le jeu en cessant de trop
faire intervenir la morale dans les solu-
tions qui pourront être proposées.
Henry Fouquier.
EXPLOSION DE GAZ
(D'UN CORRESPONDANT)
, Toulouse, 25 mars.
Une explosion s'est produite ce matin à dix
heures dans le laboratoire de la Faculté des
sciences.
On en a attribue la cause à une accumulation
de gaz entre le plancher et le plafond. Un
commencement d'incendie s'en est suivi, mais
a été éteint.
Les dégâts matériels sont considérables, 00
les évalue à 50,003 francs environ.
LES PARIS DE COURSES
UNE QUESTION A LA CHAMBRE
M. TerradI-Mermeix à M. Constans. -9
Les explications du ministre. — Les
droits de l'Assistance publique.
La question des paris de courses a été
portée hier à la tribune par M. Terrail-Mer-
méil. Le député boulangiste du septième
arrondissement a, par voie de question,
adressée au ministre de l'intérieur, de-
mandé quelles mesures seraient prises pour
faire cesser les abus résultant du fonction-
nement dans Paris des agences de pari mu,.,
tuel.
M. Terrail-lifermeix. — En 1897, M. Ga.
blet, ministre de l'intérieur, aprés avoir in.
terdit aux courses les paris par bookmakers,
autorisa l'établissement du pari mutuel sur
les hippodromes de la Seine. Mais il avait été
convenu entre le ministre et les sociétés de
courses que 2 0/0 sur le produit du pari mu-
tuel seraient versés dans les caisses de l'Assis-
tance publique, et qu'une part reviendrait aux
sociétés hippiques qui contribuent à l'amélio-
ration de la race chevaline. Le pari mutuel
n'était autorisé qu'à ces conditions.
La situation a été aussitôt exploitée par les
agences de commission, et il n'y aurait pas
trop de reproches à leur faire si elles étaient
de véritables commissionnaires.
Par leurs courtiers, marchands devin, débits
de tabac, etc., elles prennent très bien l'argent
des parieurs, mais elles ne portent pas ces
sommes au pari mutuel installé surles champs
de courses : elles les gardent dans leurs caisses
et, tout en retenant les 6 0/0 que percevrait le
pari mutuel, elles ne versent pas les 2 0/0 ré.
glementaires à l'Assistance publique.
Il faut mettre fin à cette situation.
L'an dernier, une seule de ces agences a fait
16 millions d'affaires; une autre en a fait 8 mil"
lions; les autres, les petites, ensemble envi-
ron 10 millions. Ce sont donc environ 36 mil.
lions qui ont été mis au jeu sans que les pau-
vres de Paris ni les sociétés hippiques en aient
eu la moindre part.
Je demande, en conséquence, au ministre de
l'intérieur quelles mesures administratives il
compte prendre pour faire cesser cet abus.
(Très bien 1 très bien ! sur ces quelques banet
a l'extrémité gauche de la salle).
La réponse de M. Constans
Le ministre de l'intérieur a débuté, dans
sa réponse, sur le mode ironique qui lui
est familier, relevant les variations que
semble avoir subies l'opinion de M. Terrail-
Mermeix dans cette affaire des agences du
pari mutuel.
H. Constans, ministre de l'intérieur.
J'ai peu entendu, malgré toute ma bonne vo-
lonté, la question que vient de m'adresser
M. Terrail-Mermeix ; mais j'ai deux lettres de
lui où il m'en donne l'explication.
Dans la première, M. Terrail-Mermeix me
demande qu'elles mesures je compte prendre
pour faire cesser un scandale qui l'a cho-
mié.
Dans la seconde, modifiant un peu les ter.
mes de sa question, il se plaint que l'Assis
tance publique ne touche pas les 2 0/0 aux-
quels elle a droit, mais il ne demande plus la
fermeture des agences.
Après avoir reçu la première lettre de M.
Terrail-Mermeix, je me suis entretenu de la
question avec mon collègue le garde des
sceaux, et lui ai demandé s'il n'y avait pas lien
d'exercer des poursuites. A ce point de vue,
M. Terrail-Mermeix a pleine satisfaction, et il
pourra revendiquer tout l'honneur .de ces
poursuites si le garde des sceaux en ordonne.
(Rires sur plusieurs bancs.)
Pour ce qui est d'assurer à l'Assistance
publique la perception des ressources aux.
quelles elle a'droit, M.Constans s'est expli-
que sur ce point de la façon que voici :
Au point de vue de la perte subie par lAm
sistance publique, je puis répondre à M. Ter.;
rail-Mermeix que les poursuites en question1
si elles ont lieu, pourront avoir comme con.
séquence la fermeture de tous les établisse-i
ments de pari mutuel, fermeture dont il'
pourra revendiquer encore tout l'honneur,
et qu'il ne pourra plus être question alors des
2 0/0 dont il se préoccupe, car l'Assistance
publique ne saurait toucher un produit d'ori-,
gine aussi peu convenable. (Rires sur pluV
sieurs bancs.) ;
Si, aa. contraire, après cet examen, on juga
que le pari mutuel peut continuer à exister
légalement, le gouvernement pourra se prU
occuper de sauvegarder les droits de l'Assis*
tance publique et organiser un ordre de chQlil
ses plus normal.
Nous étudions en ce moment la question.
Malheureusement mon collègue, le garde dea
sceaux, a été obligé de s'absenter, et si je
prends la parole à sa place, c'est pour donner
satisfaction à M. Terrail-Mermeix, qui se plaint
que nous le fassions attendre. Je ne peux lui
en dire davantage pour le moment. Mais il
peut être certain que nous prendrons, et ;k
bref délai, une résolution.
S'il faut fermer ces établissements, nous les
fermerons tous. S'il y a des délinquants.
poursuivre, le garde des sceaux ordonnera
des poursuites. J'estime donc que, dans toutes
les hypothèses, M. Terrail-Mermeix recevra
toute satisfaction. (Très bien! très bien! s
un grand nombre de bancs.)
— C'est plus que je n'en demande, a ri'
posté M. Terrail-Mermeix. Je n'ai jamais
pensé qu'on dût fermer toutes les agences
de pari : je me préoccupe -seulement d&
faire revenir à l'Assistance publique ce qu~
lui appartient. >
Et l'orateur boulangiste a ajouté:
Puisque M. le ministre de l'intérieur a prOj"
mis satisfaction, non à moi, mais aux indi
gents de la ville de Paris, car ce n'est pas da
'moi qu'il s'agit, je me permets de le prier da
se hâter. (Bruit.) •
J'ai le droit, je pense, de parler au nom dek
indigents de la ville de Paris, puisque j'ai sur
tout été élu par les électeurs pauvres de moal
arrondissement. (On rit.) Je trouve ces ricane.
ments indécents. (Interruptions et bruit.)
M* le président. — Retirez le mot, je vouff
prie. )
M. Mermeix a retiré, pour pouvoir répétet
son invitation au ministre de faire vite. E(
l'incident a été clos là-dessus. -
: Ii -,. ¡ r
-«k.'*» i *" "*f •• - ? ) * t J-
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LA CRISE ALLEMANDE
lA RETRAITE DE M. DE BISMARCK
tes agences de pari mutuel
DEVANT LA CHAMBRE
LA TÊTE COUPÉE
La disparition de M. Saint-Saëns
CONTRADICTIONS
ÉCONOMIQUES
Le raisin sec se venge de l'obscurité
dans laquelle il végétait. Il en est sorti
avec fracas, et, pour ses débuts, il a
renversé un ministère. Enhardi par ce
succès, il continue ses ébats bruyants.
Après le Luxembourg, il s'est imposé
à l'attention de la Chambre. Le minis-
tère nouveau a répété au coin du quai
ce que son prédécesseur avait d t au
coin de la rue de Tournon. L'un com-
me l'autre s'est défendu de vouloir en-
traver la liberté du Parlement et de
songer à nous lier par des conventions
au-delà de l'époque où la question éco-
nomique se posera. L'un a été mis en
minorité, l'autre a obtenu un vote de
confiance quasi unanime. Ne cherchons
pas d'explications et inclinons-nous
sans comprendre.
Ne cherchons, du reste, pas à com-
prendre davantage la suite, car il y a
une suite. La Chambre a voté l'ur-
gence sur une proposition de loi frap-
pant d'un droit intérieur de SA francs
par 100 kilogrammes le raisin sec, qui
paye seulement 6 francs de douane.
On a voulu ainsi protéger la viticul-
ture française contre la concurrence
des vins de raisins secs et l'on nous
explique que, celui-ci revenant au
maximum à Â5 francs la barrique de
trois hectolitres, les vignerons fran-
çais, grevés d'impôts, obligés de faire
de- lourds sacrifices pour défendre
leurs vignes contre les maladies et de
calculer le revenu de leur terre, ne
pouvaient soutenir la lutte et étaient
menacés d'une ruine complète.
En seront-ils moins menacés lors-
que les vins de raisins secs coûteront,
grâce au droit intérieur, 59 francs les
trois hectolitres? On peut en douter,
car ce prix n'est pas encore assez
élevé pour rétablir l'équilibre ; mais
cette considération n'a pas une bien
grande importance. Que les Cham-
bres votent le droit intérieur ou
quelles le rejettent, il n'y aura rien
de changé,et c'est un « féroce partisan
de la protection" qui s'est chargé de
nous le démontrer. M. de Cassagnac,
qui revendique lui-même ce titre, fait
remarquer, en effet, que le droit sur
les vins naturels étrangers est de deux
francs par hectolitre, ce qui corres-
nond exactement an droit de qiy
francs sur les cent kilogrammes de
raisins secs, puisque ces cent kilo-
grammes produisent trois hectolitres
de vin. L'établissement d'un droit in-
térieur aurait donc pour conséquence
de tuer en France l'industrie de la fa-
brication du vin de raisins secs; mais
cette industrie s'établira à l'étranger.
Aux vignerons ruinés par le phylloxéra
nous aurons à aj outer les ouvriers
qu'emploient ces fabriques et qui
n'auront plus d'ouvrage. Mais cette
même industrie prospérera à nos por-
tes, en Espagne notamment, et les
vins de raisins secs, fabriqués à l'é-
tranger pénétreront en France —
c'est M. de Cassagnac lui-même qui le
constate — « avec une prime de huit
francs sur les mêmes vins fabriqués
en France ».
Et que l'on n'argue pas, pour écar-
ter ces considérations, que le droit de
deux francs s'applique seulement aux
vins naturels. On sait que, M. Girard
excepté, il n'y a pas un chimiste qui
puisse faire la différence entre le vin
de raisins frais et le vin de raisins
secs. M. de Cassagnac est encore obligé
d'en faire l'aveu, et, par conséquent,
le vin de raisins secs jouira du même
traitement que le vin naturel.
Voici donc les partisans du pro-
tectionnisme à outrance — et l'un
des plus « féroces" parmi eux —
obligés de reconnaître que le sys-
tème qu'ils défendent aboutit sim-
plement à ruiner une industrie fran-
çaise et à favoriser une industrie
étrangère. Ils sont obligés de recon-
naître encore « qu'en présence de l'in-
suffisance croissante ûe notre produc-
tion, du haut pri^ des vins ordinaires,
'U il y aurait quelque imprudence à se
priver d'une boisson réconfortante,
agréable, et dont l'innocuité n'est niée
par personne ».
Décidément, nous comprenons de
moins en moins. Si non seulement on
tue une industrie française pour faire
prospérer une industrie étrangère,
mais qu'encore on reconnaisse que la
fabrication du vin de raisins secs ne
constitue pas une concurrence à la
viticulture, puisque, par leur haut
prix, les vins naturels français ne sont
pas abordables pour beaucoup de
gens, lesquels ont le choix entre le
vin de raisins secs et l'eau claire, quel
extraordinaire besoin a-t-on éprouvé
de faire tant de vacarme? La théorie
du protectionnisme à outrance se
montre ici dans toute sa beauté.
Elle porte préjudice au consomma-
teur français, elle ruine certaines
industries sans favoriser les autres
et elle contribue seulement à la
prospérité d'une industrie étrangère.
Quand, d'un seul coup, on obtient
tant et d'aussi brillants résultats, on
est, en vérité, bien fondé à accuser
ceux qui sont rétifs à l'admiration de
vouloir la ruine du pays et à se poser
soi-même en champion de l'industrie
nationale et en défenseur de tous les
intérêts nationaux.
Le « XIXe Siècle » publiera demain la
a Chronique » par M. Francisque Sarcey.
LE PRINCE DE GALLES A BERLIN
Le combat de Tempethof. - Les fils
du prince dans l'armée allemande.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 35 mars.
Le prince de Galles a dîné dimanche soir
avec le comte Herbert de Bismarck et quel-
ques amis.
Le second fils du prince de Galles, Geor-
ge, qui l'accompagne, a été nommé capi-
taine dans le régiment de dragons de la
garde, dont la reine Victoria est le chef ti-
tulaire.
Son frère aîné, le prince Albert-Victor,
est nommé major dans le régiment des
hussards de Blucher.
Hier soir, après les manœuvres, il y a eu
souper en l'honneur du prince de Galles
chez sir Edward Malet, ambassadeur d'An-
gleterre.
L'empereur Guillaume et l'impératrice,
le comte Herbert de Bismarck, M. et Mme
Herbette, et tout le corps diplomatique y
assistaient.
Les manœuvres qui ont eu lieu dans
l'après-midi sur le champ militaire de
Tempelhof, en l'honneur du prince de
Galles, représentaient une attaque contre
Berlin.
L'empereur commandait les envahisseurs,
dont les forces se composaient de 6 régi-
ments d'infanterie et h régiments de cava-
lerie, avec un nombre proportionné de
batteries, tandis que le défenseur de la
capitale, le général de Wittich, chef du
quartier général de l'empereur et l'un de
ses anciens instructeurs militaires,ne dispo-
sait que de troupes figurées. Le combat a
duré une heure et demie. Il n'y a été em-
ployé que de la poudre ordinaire.
Le défilé a eu lieu par une pluie bat-
tante.
Les délégués à la conférence ouvrière ont
assisté aux manœuvres dans des voitures
de la çour. "0
LES ESPIONS A LA FRONTIÈRE
(DE NOTRE CORPESPONDANT PARTICULIER)
,. Lonvy, 25 mars.
Deux Belges ont été arrêtés aux environs de
Longwy, sous l'inculpation d'espionnage. Con-
duits à la caserne de Longwy, et après compa-
rution devant le général Sausbœuf, ils ont été
remis en liberté.
Ces deux personnes ont pu démontrer
qu'elles n'avaient eu l'intention que de visiter
les usines de la région. Leur bonne foi a été
établie.
LE LYCÉE FRANÇAIS DE BERLIN
Les enfants impériaux recevant l'ensei-
gnement en français.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
L'empereur Guillaume vient de décider
que ses fils feront leurs études au gymnase
ou lycée français de Berlin, qui a été fondé
par le roi Frédéric-Guillaume Ier pour les
enfants des huguenots réfugiés après la ré-
vocation de l'édit de Nantes.
Ce gymnase compte, sur A27 élèves, 193
israélites,$33 protestants et 12 catholiques;
aussi l'appelle-t-on communément, à Ber-
lin, le « lycée des juifs » (Juden gymna-
sium).
Dans le « gymnase français" la langue
française est non seulement étudiée à fond,
mais elle est la langue de l'enseignement, et
c'est en français qu'ont lieu les leçons et les
examens. Tous les professeurs sont alle-
mands de nationalité, un étranger ne pou-
vant enseigner dans un établissement de
l'Etat sans être naturalisé.
Le choix fait par l'empereur est considéré
ici comme une désapprobation du mouve-
ment anti-sémitique, qui tend à exclure les
juifs des écoles et des lycées et à les confi-
ner dans leurs écoles confessionnelles.
ÉVASION DE FORÇATS FRANÇAIS
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Londres, Z mars.
On télégraphie de Melbourne qu'il y a à la
prison dix forçats français évadés de la Nou-
velle-Calédonie. L'un d'eux en est à sa sep-
tième évasion , un second à sa quatrième, un
autre à la troisième, enfin, deux à leur se-
conde.
CONFÉRENCE DE BERLIN
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 25 mars.
On annonce que la commission de la con-
férence ouvrière a émis le vœu que le tra-
vail soit absolument interdit aux enfants au-
dessous de douze ans, qu'il soit limité à six
heures par jour pour ceux âgés de douze à
quatorze ans, et à dix heures pour ceux de
quatorze à seize ans.
La commission a en outre décidé d'inter-
dire pour tous les enfants le travail du di-
manche et pendant la nuit; elle est aussi
d'avis que les enfants soient exclus de
certaines industries nuisibles ou dange-
reuses.
LA CRISE ALLEMANDE
Un incident au Thiergarten. — Pausse
alarme.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
Le bruit d'un attentat contre l'empereur
a couru hier soir. Le fait qui y a donné
naissance se réduit à ceci :
L'empereur faisait, dans l'après-midi, sa
promenade habituelle en voiture au Thier-
garten, quand une femme, qui tenait une
pétition a la main, se précipita au-devant
de la voiture. Les aides de camp de service
se précipitèrent pour garantir le souverain
et un policeman arrêta la femme. L'empe-
reur a ordonné qu'elle fût mise en liberté
et que sa pétition soit examinée.
Une lettre de Guillaume II sur la crise
L'empereur a adressé au grand-duc de
Saxe-Weimar une lettre datée du 22 mars
et qui est ainsi conçue : r
« Merci mille fois pour votre lettre ami-
cale. J'ai fait, effectivement, d'amères expé-
riences. J'ai passé par des heures doulou-
reuses. Mon cœur souffre comme si je ve-
nais de perdre encore une fois mon grand-
père. Mais Dieu l'a voulu ainsi. J'ai donc à
m'y conformer, dussé-je y périr. Il m'est
échu d'être l'officier de quart sur le vais-
seau de l'Etat. La route reste la même, et
maintenant : A toute vapeur en avant !
» GUILLAUME. »
Le choix des nouveaux ministres
Le choix du ministre des affaires étran-
gères qui doit remplacer le comte Herbert
de Bismarck n'est pas encore connu.
On parle du comte d-Eulenibourg (con-
servateur) pour l'intérieur; du baron de
Huene (centre) pour l'agriculturè ; de M.
Miquel (national-libéral) pour les finances,
et du lieutenant-général Goltz, inspecteur
général du génie, pour les travaux publics,
un militaire paraissant nécessaire pour les
chemins de fer qui jouent un si grand rôle
dans la mobilisation de l'armée.
Le comte d'Eulenbourg a été, il y a une
dizaine d'années, ministre de l'intérieur et
vice-chancelier de l'empire, fonctions qu'il
abandonna bientôt par suite des froisse-
ments qu'elles lui avaient valus, en le
mettant en contact personnel avec M. de
Bismarck, dont il était le suppléant.
Nominations et mutations militaires --_
La création de deux nouveaux corps
d'armée a motivé de nombreuses nomina-
tions. Le général comte de Haeseler est
nommé commandant en chef du nouveau
16° corps; le lieutenant général Lentze,
commandant de la 16e division du 86 corps
d'armée à Trêves, est nommé commandant
en chef du nouveau 17e corps. Le général
Lentze n'appartient pas à la noblesse. Le
général Bronsart de Schellendorf, l'ancien
ministre de la guerre, qui commandait le
36 corps à Berlin, remplace M. de Caprivi
au 10° corps (Hanovre). Le lieutenant géné-
ral de Versen, qui commandait la division
de cavalerie du 156 corps (Alsace-Lorrai-
ne), prend le commandement en chef du
36 corps, à Berlin.
Aucun commandement de corps d'armée
n'est réservé pour le général de Waldersee,
qui part cette après-midi pour l'Italie.
Une victoire progressiste
(D'UN CORRESPONDANT)
Berlin, 25 mars.
ç. M. Alexandre Meyer, progressiste, a été
élu hier dans la première circonscription
de Berlin, comme député au Reichstag, en
remplacement de M. Traeger, qui avait opté
pour un siège de province.
LA
RETRAITE DE M. DE BISMARCK
L'audience de congé
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
On annonce que l'empereur recevra de-
main matin le prince de Bismarck en au-
dience de congé.
M. de Bismarck a reçu dans la journée la
visite du grand-duc de Hesse.
Hommaaes nosthumes
Le Conseil fédéral a envoyé, dans une
adresse rédigée en termes très sympathi-
ques, ses adieux à son ancien président.
Cette adresse, signée par tous les mem-
bres du Bundesrath, a été remise hier au
prince de Bismarck.
Tous les généraux de la garnison de Ber-
lin et des environs ont rendu aujourd'hui
visite au prince de Bismarck.
A Berlin et dans plusieurs villes, on re-
cueille des signatures pour des adresses de
sympathie et de regret au chancelier sor-
tant.
Le prince et sa famille ne partiront pro-
bablement qu'après-demain.
A Hambourg, il s'est constitué un comité
pour organiser une retraite aux flambeaux
qui aura lieu le 1er avril devant le château
de M. de Bismarck, à Friedrichsruhe.
Condoléances de l'étranger
L'empereur d'Autriche-Hongrie a adressé
au prince de Bismarck une lettre autographe
pour lui exprimer ses regrets.
Le comte Kalnoky a également écrit à
l'ancien chancelier dans les termes les plus
cordiaux.
L'empereur et le chancelier. — La der-
nière scène.
On raconte encore que, le samedi 15,
jour où M. de Bismarck donna sa démis-
sion, l'empereur était venu le voir à la
chancellerie. M. de Bismarck venait de se
mettre au lit, et il dut se lever pour rece-
voir le souverain.
Guillaume II interpella le chancelier sur
ses entrevues avec M. Windthorst. A quoi
M. de Bismarck aurait répondu sèchement
qu'il s'agissait d'affaires privées et qu'il ne
pouvait laisser contrôler ses relations per-
sonnelles avec des députés. Il déclara qu'il
n'avait conservé les fonctions de chance-
lier que pour tenir la promesse qu'il avait
faite au grand-père du souverain, et qu'il
était prêt à les résigner si l'empereur lui
en exprimait le désir.
Là-dessus l'entrevue se termina.
Ce fut la dernière entrevue de l'empe-
reur et du chancelier. La démission fut
donnée le surlendemain. Le prince de Bis-
marck ayant présenté un mémoire sur la
question de la responsabilité des ministres
prussiens à l'égard du roi, l'empereur
soumit ce mémoire à M. de Berlepsch et à
M. Hinzpeter, qui l'annotèrent sur le texte
même du chancelier, à qui il fut renvoyé.
Immédiatement la résolution de M. de
Bismarck fut prise, et sa démission en-
voyée au palais.
Telle est la version qui aurait été racon-
tée par le fils même du chancelier, le comte
Herbert.
Le second fils du prince de Bismarck, le
comte Wilhelm de Bismarck, président du
gouvernement du Hanovre, a donné sa dé-
mission de ces hautes fonctions adminis-
tratives, ainsi que le comte de Rantzau, le
gendre du prince, qui était au ministère
des affaires étrangères.
-: Les adieux aux cuirassiers
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
M. de Bismarck a reçu la députation de
son régiment de cuirassiers, le 7e, en gar-
nison à Magdebourg, auquel il a fait cadeau
de son portrait en pied. Il a déclaré aux
délégués qu'il allait se retirer de la vie po-
litique, mais qu'il ne renoncerait jamais à
ses devoirs militaires. Il compte sur leur
patriotisme, car il sait que, le cas échéant,
ils sauraient mourir pour la patrie.
Visite à l'impératrice Frédéric
Le prince et la princesse de Bismarck ont
fait leur visite de congé à l'impératrice Fré-
déric, qui les a fort bien accueillis.
Le tsar et le chancelier
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Pétersbourg, 25 mars.
Dans l'audience que le tsar a accordée à
l'ambassadeur d'Allemagne, général de
Scbweinitz, il lui a dit qu'il regrettait la
retraite du prince de Bismarck, etl'a chargé
de reporter au chancelier démissionnaire
l'assurance de ses sentiments de vif re-
gret.
Le tsar a dit à l'ambassadeur que M. de
Bismarck, par son autorité et par sa main
de fer, avait souvent prévenu des conflits
dangereux.
Il règne dans notre monde politique
d'assez vives appréhensions sur les consé-
quences de la retraite du chancelier alle-
mand.
CRISPI A BISMARCK
Douleurs et regrets
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 25 mars.
M. Crispi fait démentir qu'il doive se
rendre à Berlin pour s'y rencontrer avec
M. de Caprivi et le comte Kalnoky.
Quoi qu'on en dise, la retraite de M. de
Bismarck va amener dans les relations de
l'Italie et de l'Allemagne des modifications
profondes.
Il est certain que M. Crispi ne consultera
plus aussi souvent la chancellerie allemande
qu'il avait l'habitude de le faire. Il n'y aura
plus cet échange continuel de télégrammes
entre Rome et Berlin que l'on signalait sans
cesse.
M. Crispi sent bien que le principal pivot
de sa politique a disparu. Les conséquences
ne peuvent s,en faire longtemps attendre.
M, Crispi a adressé au prince de Bismarck
la lettre suivante, qui trahit son décourage-
ment :
« A Son Altesse le prince de Bismarck.
» Bien que Votre Altesse, en renonçant
aux hautes fonctions auxquelles l'avait ap-
pelé et conservé la confiance de trois em-
pereurs, laisse à l'Allemagne, comme pré-
cieux héritage, une politique de paix à la-
quelle Votre Altesse s'était complètement
dévouée, je n'en éprouve pas moins le plus
profond regret de votre détermination, re-
gret qui m'est inspiré aussi bien par l'ami-
tié qui m'unit à Votre Altesse que par la
confiance sans limites que j'avais en vous.
» Cette amitié et cette cônfiance ne peu-
vent diminuer, Votre Altesse doit en être
convaincue. Vous pouvez toujours compter
sur mon dévouement le plus sincère et le
plus cordial.
» CRISPI. »
TERRIBLE ACCIDENT
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
New-York, 25 mars.
Une voiture à bras renfermant de là nitro-
glycérine a fait explosion sur une route.
L'individu qui la traînait, ainsi que sa fem-
ne et son enfant, ont totalement disparu ; on
l'a retrouvé aux environs que quelques lam-
îeaux de chair.
LE COMTE D'ALVENSLEBEN
Le nouveau ministre allemand des
affaires étrangères..
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 mars.
Après le refus du comte de Hatzfeldt,
motivé par des raisons d'ordre privé, on
croyait que le ministère des affaires étran-
gères de Prusse serait confié à M. de Ber-
chem, sous-secrétaire d'Etat depuis plu-
sieurs années au ministère, sous M. Herbert
de Bismarck. M. de Berchem était vivement
appuyé par la cour d'Autriche. Il avait été
à Vienne comme conseiller d'ambassade et
avait épousé une dame de la haute aristo-
cratie autrichienne, une marquise Palla-
vicini.
Mais le choix de l'empereur s'est arrêté
sur le comte d'Alvensleben, depuis deux
ans ministre d'Allemagne à Bruxelles. Cette
élévation d'un simple ministre plénipoten-
tiaire à la direction des affaires étrangères
soulève beaucoup de commentaire. On dit
qu'elle va avoir pour conséquence la re-
retraite de plusieurs ambassadeurs alle-
mands. En tout cas, elle rentre dans le plan
arrêté par l'empereur de s'entourer d'un
personnel nouveau et discipliné.
UN ASSASSIN DE ONZE AHS
Une mère décapitée par son fils
(D'UN CORRESPONDANT)
New-York, 25 mars.
Un crime des plus odieux vient d'avoir
lieu à Sommerville (Etat de Teunessee).
Un enfant nègre,âgé de onze ans, a tué sa
mère d'un coup de hache qui lui a tranché
la tête. L'enfant a déclaré que sa mère l'a-
vait elle-même forcé de la tuer. Elle avait
de fréquentes disputes avec son mari et
avait résolu d'en finir avec la vie. N'ayant
pas assez de force de caractère pour se sui-
cider, elle déclara à son fils qu'elle le tue-
rait s'il ne lui donnait pas un coup de ha-
che sur le cou.
L'enfant, effrayé de ces menaces, déclara
qu'il obéirait. La mère posa alors sa tête sur
un tronc d'arbre, et son enfaiït lui porta le
coup mortel.
LAVIEMPARIS
La Chambre s'est occupée d'hier,
sous forme d'une question adressée à
M. le ministre de l'intérieur, d'une ques-
tion qui touche, paraît-il, un grand nom-
bre de gens, de la question du jeu aux
courses et du pari mutuel. Si « pari-
sienne » que soit la question, j'avoue, à
ma honte, que je n'y comprends absolu-
ment rien.Encore que j'aie assez pratiqué
le cheval, ce noble mais stupide animal,
dans mes voyages ou dans la vie de la
campagne, où il est indispensable de
monter, je ne suis pas du tout sportsman.
La langue des courses, les arcanes du
pari, les combinaisons des bookmakers
sont choses où je n'entends goutte. On
m'a seulement raconté qu'un homme
avait gagné deux millions à louer des
piquets sur les champs de courses et j'ai
fort admiré cette idée, que je regrette
de ne pas avoir eue.
Mais je crois que, dans toute ma vie,
j'ai été une fois aux courses, et je m'y
suis ennuyé à périr. Le pari me fait peur.
Je flaire que la filouterie doit y être aisée,
et il y a déjà tant de manières simples de
perdre son pauvre argent, qu'il ne me
paraît pas nécessaire d'en chercher une
nouvelle et assez compliquée. Il m'est
donc impossible desavoir qui avait raison
en cette affaire, de M. le ministre de l'in-
térieur ou de son questionneur. On m'a
seulement donné un « tuyau i), comme
je sais qu'on dit aux courses. Le ci tuyau 3),
c'est que le questionneur se moquait de
nous, que la moralité du pari ou les
droits de l'Assistance publique sur ses
bénéfices lui étaient indifférents, mais
qu'il espérait, en poussant le ministre,
l'amener à faire une déclaration que
prendraient mal les marchands de vin
chez qui on joue aux courses, ce qui les
ferait hostiles au gouvernement et les
convertirait en agents boulangistes pour
les élections municipales. C'est étonnant,
la politique! Mais si je suis ignorantsur
ces matières de courses, d'une façon gé-
nérale je sais à peu près ce qu'est le jeu.
comment il se pratique à Paris. Et je re-
grette fort que la Chambre n'ait pas eu
occasion encore de s'occuper de la ques-
tion, ce qui lui eût été possible si, le dé-
bat s'élargissant, on en était venu à trai-
ter la question des jeux clandestins, to-
lérés ou oublies. Là-dessus, i'ai une oni-
nion raisonnée, que je donne sans vou-
loir engager personne, car elle est un peu
révolutionnaire et va contre la - morale
adoptée couramment. Cette opinion, c'est
qu'il faudrait supprimer sérieusement
le jeu clandestin, peut-être aussi le jeu
toléré, et établir le jeu public, surveillé,
enrichissant l'Etat et permettant de dé-
grever les pauvres contribuables sur qui
on tape à bras raccourcis.
La grande objection, c'est que le jeu
est immoral et que l'Etat ne peut pas ti-
rer de ressources de l'exploitation d'un
vice ! Ah ! vraiment, on nous la baille
belle ! L'Etat tire profit des maisons de
prostitution, où fleurit la débauche. Il
tire parti des tabacs, l'usage du tabac
n'étant pas un vice, il est vrai, mais une
mauvaise habitude. On parle de lui don-
ner le monopole de l'alcool. En tout cas,
il frappe d'impôts les alcools et l'ivro-
gnerie, cette plaie abominable, qui ruine
la race alors que le jeu ne fait que dé-
placer l'argent et cueillir le superflu des
viveurs, grossit les revenus du budget.
L'Etat n'est même pas très pur vis-à-vis
du jeu, puisqu'il vend les cartes. Vendre
les cartes, n'est-ce pas déjà intervenir
dans le ieu ?
A l'heure qu'il est, voici comment se
passent les choses : D'abord, il y a des tri-
pots, et on joue chez tous les marchands
de vin. Dans les tripots, lorsqu'il y a
une cagnotte, l'Etat intervient. La police
fait des descentes, saisit les enjeux, en-
voie le propriétaire du tripot devant la
police correctionnelle. Mais tout ceci se
fait avec arbitraire. Je ne sais même pas
si un tenancier de tripot, quand il invite
des gens dans un domicile particulier,
n'aurait pas la partie belle à résister au
commissaire de police, nulle loi n'interdi-
sanf les réunions d'amis sous forme de
pique-nique pour les frais de la fête. La
répression des jeux clandestins est une
source d'abus. On ne peut l'ignorer à la
préfecture de police.
Il y a, de plus, le marchand de vin,
qui n'a pas de cagnotte, mais qui ne
laisse jouer d'argent que si on alterne
avec les tournées. Double excitation à
laquelle succombent nos ouvriers. Zola a
montré la scène dans l'Assommoir. Elle
est d'une triste et admirable réalité.
Puis, après ces endroits où l'on joue,
arrive le cercle. Tels qu'ils existent, les
cerclés de Paris sont des maisons de jeu.
Il y en a trente ou quarante. Il y en a de
bien tenus ; il y en a qui sont des coupe-
gorges. Tous ont le même caractère. Ces
cercles font d'admirables affaires. Il y en
a qui ont rapporté jusqu'à deux ou trois
millions par an. Ils appartiennent soi-
disant à des sociétés, en réalité à des en-
trepreneurs de jeux publics.
Je commence par dire que je trouverais
abominable de déposséder ces proprié-
taires, qui ont possession d'Etat. J'ajoute,
si on veut, que quelques-uns exploitent
leurs cercles honnêtement et qu'il y a
quelque chose de légendaire dans les
méfaits qu'on leur attribue. Soit. Mais,
oui ou non, les propriétaires de permis-
sions de cercles sont-ils des privilégiés ?
Qu'ont-ils fait, ouvertement et au grand
jour, pour mériter et obtenir un tel pri-
vilège, une si riche concession? Et de
quel droit la préfecture de police enri-
chit-elle MM. X., Y. et Z., à coup sûr,
en empêchant le premier venu, vous ou
moi, de leur faire concurrence en ouvrant
un cercle en nous conformant aux lois ?
Partout, en cette matière, je vois l'ar-
bitraire et, derrière lui, tout ce qu'on
peut soupçonner de fâcheux. Il paraît,
! d'ailleurs, que l'on va proposer un impôt
sur la cagnotte. C'est la reconnaissance
des jeux. L'occasion sera bonne pour aller
à fond, pour établir une bonne fois une
règle, sortir de l'arbitraire, et peut-être
même moraliser le jeu en cessant de trop
faire intervenir la morale dans les solu-
tions qui pourront être proposées.
Henry Fouquier.
EXPLOSION DE GAZ
(D'UN CORRESPONDANT)
, Toulouse, 25 mars.
Une explosion s'est produite ce matin à dix
heures dans le laboratoire de la Faculté des
sciences.
On en a attribue la cause à une accumulation
de gaz entre le plancher et le plafond. Un
commencement d'incendie s'en est suivi, mais
a été éteint.
Les dégâts matériels sont considérables, 00
les évalue à 50,003 francs environ.
LES PARIS DE COURSES
UNE QUESTION A LA CHAMBRE
M. TerradI-Mermeix à M. Constans. -9
Les explications du ministre. — Les
droits de l'Assistance publique.
La question des paris de courses a été
portée hier à la tribune par M. Terrail-Mer-
méil. Le député boulangiste du septième
arrondissement a, par voie de question,
adressée au ministre de l'intérieur, de-
mandé quelles mesures seraient prises pour
faire cesser les abus résultant du fonction-
nement dans Paris des agences de pari mu,.,
tuel.
M. Terrail-lifermeix. — En 1897, M. Ga.
blet, ministre de l'intérieur, aprés avoir in.
terdit aux courses les paris par bookmakers,
autorisa l'établissement du pari mutuel sur
les hippodromes de la Seine. Mais il avait été
convenu entre le ministre et les sociétés de
courses que 2 0/0 sur le produit du pari mu-
tuel seraient versés dans les caisses de l'Assis-
tance publique, et qu'une part reviendrait aux
sociétés hippiques qui contribuent à l'amélio-
ration de la race chevaline. Le pari mutuel
n'était autorisé qu'à ces conditions.
La situation a été aussitôt exploitée par les
agences de commission, et il n'y aurait pas
trop de reproches à leur faire si elles étaient
de véritables commissionnaires.
Par leurs courtiers, marchands devin, débits
de tabac, etc., elles prennent très bien l'argent
des parieurs, mais elles ne portent pas ces
sommes au pari mutuel installé surles champs
de courses : elles les gardent dans leurs caisses
et, tout en retenant les 6 0/0 que percevrait le
pari mutuel, elles ne versent pas les 2 0/0 ré.
glementaires à l'Assistance publique.
Il faut mettre fin à cette situation.
L'an dernier, une seule de ces agences a fait
16 millions d'affaires; une autre en a fait 8 mil"
lions; les autres, les petites, ensemble envi-
ron 10 millions. Ce sont donc environ 36 mil.
lions qui ont été mis au jeu sans que les pau-
vres de Paris ni les sociétés hippiques en aient
eu la moindre part.
Je demande, en conséquence, au ministre de
l'intérieur quelles mesures administratives il
compte prendre pour faire cesser cet abus.
(Très bien 1 très bien ! sur ces quelques banet
a l'extrémité gauche de la salle).
La réponse de M. Constans
Le ministre de l'intérieur a débuté, dans
sa réponse, sur le mode ironique qui lui
est familier, relevant les variations que
semble avoir subies l'opinion de M. Terrail-
Mermeix dans cette affaire des agences du
pari mutuel.
H. Constans, ministre de l'intérieur.
J'ai peu entendu, malgré toute ma bonne vo-
lonté, la question que vient de m'adresser
M. Terrail-Mermeix ; mais j'ai deux lettres de
lui où il m'en donne l'explication.
Dans la première, M. Terrail-Mermeix me
demande qu'elles mesures je compte prendre
pour faire cesser un scandale qui l'a cho-
mié.
Dans la seconde, modifiant un peu les ter.
mes de sa question, il se plaint que l'Assis
tance publique ne touche pas les 2 0/0 aux-
quels elle a droit, mais il ne demande plus la
fermeture des agences.
Après avoir reçu la première lettre de M.
Terrail-Mermeix, je me suis entretenu de la
question avec mon collègue le garde des
sceaux, et lui ai demandé s'il n'y avait pas lien
d'exercer des poursuites. A ce point de vue,
M. Terrail-Mermeix a pleine satisfaction, et il
pourra revendiquer tout l'honneur .de ces
poursuites si le garde des sceaux en ordonne.
(Rires sur plusieurs bancs.)
Pour ce qui est d'assurer à l'Assistance
publique la perception des ressources aux.
quelles elle a'droit, M.Constans s'est expli-
que sur ce point de la façon que voici :
Au point de vue de la perte subie par lAm
sistance publique, je puis répondre à M. Ter.;
rail-Mermeix que les poursuites en question1
si elles ont lieu, pourront avoir comme con.
séquence la fermeture de tous les établisse-i
ments de pari mutuel, fermeture dont il'
pourra revendiquer encore tout l'honneur,
et qu'il ne pourra plus être question alors des
2 0/0 dont il se préoccupe, car l'Assistance
publique ne saurait toucher un produit d'ori-,
gine aussi peu convenable. (Rires sur pluV
sieurs bancs.) ;
Si, aa. contraire, après cet examen, on juga
que le pari mutuel peut continuer à exister
légalement, le gouvernement pourra se prU
occuper de sauvegarder les droits de l'Assis*
tance publique et organiser un ordre de chQlil
ses plus normal.
Nous étudions en ce moment la question.
Malheureusement mon collègue, le garde dea
sceaux, a été obligé de s'absenter, et si je
prends la parole à sa place, c'est pour donner
satisfaction à M. Terrail-Mermeix, qui se plaint
que nous le fassions attendre. Je ne peux lui
en dire davantage pour le moment. Mais il
peut être certain que nous prendrons, et ;k
bref délai, une résolution.
S'il faut fermer ces établissements, nous les
fermerons tous. S'il y a des délinquants.
poursuivre, le garde des sceaux ordonnera
des poursuites. J'estime donc que, dans toutes
les hypothèses, M. Terrail-Mermeix recevra
toute satisfaction. (Très bien! très bien! s
un grand nombre de bancs.)
— C'est plus que je n'en demande, a ri'
posté M. Terrail-Mermeix. Je n'ai jamais
pensé qu'on dût fermer toutes les agences
de pari : je me préoccupe -seulement d&
faire revenir à l'Assistance publique ce qu~
lui appartient. >
Et l'orateur boulangiste a ajouté:
Puisque M. le ministre de l'intérieur a prOj"
mis satisfaction, non à moi, mais aux indi
gents de la ville de Paris, car ce n'est pas da
'moi qu'il s'agit, je me permets de le prier da
se hâter. (Bruit.) •
J'ai le droit, je pense, de parler au nom dek
indigents de la ville de Paris, puisque j'ai sur
tout été élu par les électeurs pauvres de moal
arrondissement. (On rit.) Je trouve ces ricane.
ments indécents. (Interruptions et bruit.)
M* le président. — Retirez le mot, je vouff
prie. )
M. Mermeix a retiré, pour pouvoir répétet
son invitation au ministre de faire vite. E(
l'incident a été clos là-dessus. -
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