Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-02-27
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 27 février 1890 27 février 1890
Description : 1890/02/27 (A19,N6618). 1890/02/27 (A19,N6618).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Dix-neuvième année. — N° 6,6!b CZPfQ Centimes- Paris et Départements - CINQ Centimes JEUDI 27 FÉVRIER 1890
JOURNAL RÉPUBLICAIN
; RÉDACTION
P4&( Eue Montmaxtra
PAUB
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La situation financière es province
V* AFFAIRE DE CAUNES
(COUR D'ASSISES DE L'HÉRAULT)
NOUVELLE GRÈVE A SAINT-ETIENNE
•te duc d'Orléans à Clairvaux
UNE REVANCHE
Les boulangistes, qui avaient voulu,
lundi, donner une grande solennité à
la rentrée des expulsés et des invali-
dés à la Chambre, ont complètement
manqué leur effet. Ils l'ont manqué au
Palais-Bourbon où le défilé en file in-
dienne n'a même pas attiré l'attention,
et ils l'ont manqué aussi dans la rue.
Les électeurs qui venaient de les réé-
lire se sont abstenus, malgré toutes
les invitations qui leur avaient été
adressées, de faire cortège ou de se
grouper aux abords de la Chambre
pour assister au passage des triom-
phateurs. Indifférence au dehors, in-
différence au dedans, voilà le résumé
exact de la journée, et il n'est pas pour
plaire à des hommes qui n'ont vécu
jusqu'ici que dans le tapage et par le
tapage.
Nous avions déjà vu un symptôme
de cette indifférence dans la diminu-
tion du nombre des voix obtenues par
les boulangistes le 16 février, par com-
paraison avec les scrutins des ââ sep-
tembre et 6 octobre. Mais il ne suffit
pas que la maj orité boulangiste dimi-
nue ; il faut qu'elle cesse d'être une
majorité. Paris a, dimanche prochain,
une revanche à prendre du 16 février.
Dans le cinquième arrondissement, le
premier tour de scrutin a abouti à un
ballottage et le résultat définitif em-
prunte une certaine importance à ce
fait que le candidat boulangiste est M.
Naquet, c'est-à-dire le véritable chef
du parti «républicain national".
Lors des élections générales, au pre-
mier tour de scrutin, M. Naquet avait
eu,4,586 voix,tandis que les deux can-
didats républicains en réunissaient
A,885. Au second tour de scrutin, la
concentration des républicains se fit,
presque sans défaillance, sur le nom
de M. Bourneville,qui obtint A,7h5 suf-
frages. Mais les cléricaux et les "'mo-
narchistes de l'arrondissement, exci-
tés sans doute par les succès que la
coalition avaient obtenus au premier
, tour, « marchèrent avec entrain et avec
ensemble,), comme dit le Soleil, et â50
recrues vinrent se joindre aux élec-
teurs de M. Naquet, qui fut ainsi élu
par A,830 voix.
- Dans l'élection du 16 février, le
nombre des votants a été beaucoup
moins considérable qu'aux précédents
scrutins. Le résultat cependant est
fort analogue à celui du 33 septembre.
Les voix réunies des candidats répu-
blicains sont au nombre de k,630 et
donnent au parti républicain une
avance de 800 voix sur M. Naquet, qui
a obtenu 3,8A0 suffrages, perdant
ainsi un millier de voix sur le 6 oc-
tobre, tandis que l'écart entre les trois
tours de scrutin n'était, pour les ré-
publicains, que d'environ 350 voix.
Le scrutin de dimanche prochain se
présente donc dans des conditions
favorables au parti républicain. Dès
le lendemain du premier tour, le can-
didat modéré, M. Delombre, s'est très
loyalement désisté en faveur de M.
Bourneville. En vain M. Naquet es-
saye-t-il, en découpant habilement les
professions de foi de M. Delombre, de
donner à entendre aux électeurs qui
lui avaient donné leurs voix, qu'il y a
plus de divergences entre les idées de
M. Delombre et celles de M. Bourne-
ville, qu'entre le programme de l'Union
libérale et celui du boulangisme, et
que, par conséquent, les électeurs de
, M. Delombre doivent reporter leurs
voix sur lui. Cet art de la citation ne
peut prévaloir contre le langage très
net et très ferme de M. Delombre.
Nous voulons penser que ce langage
sera entendu et que les voix obtenues
par M. Delombre au 16 février se re-
porteront dimanche sur M. Bourne-
ville avec autant de discipline qu'au
8 octobre. Il ne s'agit pas, en effet, de
savoir si le candidat qui reste seul
chargé de porter le drapeau républi-
cain est un radical ou un modéré. Du
moment où la concentration se fait
sur son nom,de nouveaux devoirs s'im-
posent à lui, et de même que les élec-
teurs ont fait, en lui donnant leurs
voix, le sacrifice de quelques-unes de
leurs idées particulières , de même il
doit conserver le souvenir de cet acte
d'union et chercher en toute circons-
tance à maintenir l'union entre les ré-
»ubllcaÏ1li;', ," ",', C,"
Malgré l'écart qui s'est produit au
premier tour entre les voix républi-
caines et les suffrages donnés à M.
Naquet, les électeurs ne doivent pas
oublier qu'au second tour une réserve
très forte peut prendre part à l'action.
S'il ne se produit dans les rangs des
républicains ni hésitation ni défec-
tion, l'entrée de cette réserve dans la
lutte ne donnera pas la victoire à la
coalition. Il pourrait en être tout au-
trement si quelques-uns, se fiant à
l'importance de la majorité républi-
caine du 16 février, hésitaient à
voter pour un candidat qui ne re-
présente peut-être par toutes leurs
opinions. Avant d'écouter ses préfé-
rences personnelles, il est bon de con-
sulter l'intérêt général. Celui-ci de-
mande que Paris, après la province,
fasse reculer le boulangisme et inflige
un échec à la coalition. Paris n'a pas
voulu se plier, le 16 février, à cette
nécessité; il lui a plu de continuer
cette politique vieillotte de la leçon au
pouvoir. Il n'en a cependant pas paru
bien fier depuis une semaine. Nous
voulons voir dans l'insuccès de la ma-
nifestation organisée lundi dernier
l'indice d'un retour à des idées plus
sages et nous espérons que l'élection
de dimanche confirmera cette pré-
vision.
Le « XIXe Siècle » publiera demain la
« Chronique » par M. Francisque Sarcey.
DÉGUISE EN RÉPUBLICAIN
La circulaire de M. Loreau. — Aimer la
République pour soi-même.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
* Gien, le 25 février.
M. A Loreau vient d'adresser sa circu-
laire aux électeurs. Il se vante" de voir se
grouper autour de lui, chaque jour plus
nombreux, ceux qui aiment la République
d'un amour sage et réfléchi ». Nous avons
eu précisément hier une preuve de la va-
leur de cette assertion. M. A. Loreau a fait
hier sa première réunion, d'ailleurs privée,
à Sully-sur-Loire, dans la salle même où,
au mois de septembre dernier, il avait dé-
claré que jamais il ne dirait : « Vive la
République! » et qu'il crierait toujours :
« Vive la France! » Cette réunion était pré-
sidée par M. Henri Jahan, ancien conseiller
d'Etat de l'empire, un des plus fougueux
ennemis de la République qu'il y ait dans
l'arrondissement. Il y avait aussi aux côtés
de M. Loreau le fameux comte Je Béthuiie-
Sully.
Le comte de -Béthune est le type de ces
hommes sages qui aiment la République
d'un amour réfléchi.
Le clou de la profession de foi de M. Lo-
reau est cette phrase en caractères énor-
mes : « Le radicalisme, voilà l'ennemi. >>
M. Loreau voudrait en effet faire croire que
la lutte dans l'arrondissement de Gien est
actuellement entre les radicaux et les mo-
dérés. La vérité est que la lutte est entre
les républicains sans épithète, tous unis
pour la défense du principe républicain, et
la coalition de tous les ennemis de la Répu-
blique.
A la Chambre, M. Loreau a été invalidé
par une majorité exclusivement républi-
caine. Il a été soutenu par tous les orléa-
nistes, tous les bonapartistes et tous les
boulangistes. La situation est exactement
la même à l'heure actuelle dans l'arrondis-
sement de Gien.
Pendant la nuit, quelques mauvais plai-
sants se sont amusés à changer sur les af-
fiches de M. Loreau les premières lettres
du mot radicalisme, et c'est avec des
gorges chaudes que le public lisait ce ma-
tin sur les murs la fameuse formule : « Le
cléricalisme, c'est l'ennemi ! » signé : A. Lo-
reau.
M. Loreau a d'ailleurs recommencé sa
campagne de diffamations insensées qui l'a
fait déjà invalider. Pour cette œuvre, l'In-
dépendant et le Républicain de Gien ne lui
suffisant pas, il a créé à Paris un journal
nouveau qu'il envoie à un grand nombre
d'électeurs. Ces trois journaux ont publié
simultanément, en même temps qu'une
apologie de M. Loreau, une biographie de
M. Loreau absolument fausse.
NOUVELLE GRÈVE A SAINT-ÉTIENNE
Refus des mineurs. — Un ingénieur
renvoyé.—Une compagnie économe.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Etienne, 25 février.
Une nouvelle grève a éclaté ce matin
dans le puits Janon, à Terre-Noire, près
Saint-Etienne.
Cent quarante ouvriers mineurs ont re-
fusé de descendre avant d'avoir obtenu la
réintégration d'un ingénieur qui venait
d'être l'envoyé.
La cause véritable de cette grève est dans
la surexcitation de la population de Terre-
Noire, qui a vu le Creusot acheter, par l'in-
termédiaire de Bohmer, les usines, non
pour les faire produire, mais pour suppri-
mer la concurrence. Ces usines, qui font
vivre une ville tout entière, vont être dé-
molies.
L'ingénieur qui a été remercié était de-
puis longtemps attaché à la Compagnie des
mines de Terre-Noire, La Voulte et Bes-
sèges. Il était très estimé de ses ouvriers et
son renvoi lui fut signifié par la Compa-
gnie des houillères de Saint-Etienne, deve-
nue adjudicataire des mines appartenant à
la Compagnie de Terre-Noire.
La Compagnie des houillères veut em-
ployer exclusivement son personnel, pour
des raisons d'économie. Toutefois, nous
i croyons savoir que la compagnie sera
obligée de céder, à cause des commandes
de charbon qui deviennent de plus en plus
nombreuses.
L'ATTAQUE D'UN COURRIER EN
ALLEMAGNE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 février.
Un vol audacieux a été commis entre Lon-
derburg et Flensburg.
Une bande d'hoinlnes armés a attaqué le
courrier, renverse le conducteur et pris la
fuite avec les lettres chargées, dont ua cer-
tain nombre contenaient des valeurs considé- I,
,rAÙlai.,
SITUATION FINANCIÈRE
DES DÉPARTEMENTS
RECETTES ET DEPENSES
La personnalité des départements.-
Subventions de l'Etat. — Centimes
additionnels. — La voirie. —
L'assistance publique. — La
dette. — Bonne gestion.
Il y a peu de temps, le XIX6 Siècle expo-
sait la situation financière des communes
pour l'année 1888. Aujourd'hui, M. Bouffet,
directeur de l'administration départemen-
tale et communale, vient de publier la si-
tuation financière des départements en
1887.
Les recettes et les dépenses départemen-
tales ont sur l'ensemble de l'état financier
du pays une influence considérable et trop
négligée à notre sens. Nous avons pensé
qu'il serait agréable et utile à nos lecteurs
d'emprunter au travail-que nous signalons
tout ce qui est de nature à les intéresser.
Recettes effectuées en dehors des
contribuables.
Les recettes départementales peuvent
être divisées en quatre catégories, que nous
allons successivement passer en revue.
En première ligne viennent les revenus
du domaine départemental, immeubles ou
capitaux, dont le total, pour toute la Fran-
ce, s'élève seulement à un peu plus d'un
million, et qui devrait être, en réalité, la
première et la plus naturelle des ressour-
ces ordinaires. Malheureusement, nous
sommes loin de compte, et c'est à peine si
les revenus des domaines des départements
s'élèvent à 1/270 de l'ensemble de leurs re-
cettes.
Ce fait peut s'expliquer par deux raisons
principales. La personnalité des départe-
ments est récente : ils n'ont point, comme
les communes, hérité de biens considéra-
bles; ils n'ont guère d'autres immeubles
que ceux qui sont affectés aux services pu-
blics et qui sont par là même improductifs;
encore ont-ils été le plus souvent obligés
d'acquérir ou de construire eux-mêmes les
bâtiments où sont installés ces services.
D'autre part, cette personnalité des dé-
partements n'est pas complète au point de
vue financier. L'Etat se charge de leurs opé-
rations de trésorerie et leur interdit par là-
même de placer des capitaux et d'en tirer
des revenus. Voilà, sans doute, pour quels
motits le revenu des domaines départemen-
taux s'élève seulement à une somme totale
de 1,012,000 francs.
La seconde catégorie comprend toutes
les recettes, autres que les revenus du pa-
trimoine départemental, qui peuvent néan-
moins, comme ces revenus, être effectuées
sans qu'il en résulte aucune charge pour
les contribuables départementaux.
Là se groupent toutes les sommes ver-
sées par des tiers, subventions de l'Etat,
des communes, des établissements publics,
concours donnés par les particuliers, dons
ou legs, etc. Le total de ces fonds prove-
nant de tiers s'élève à près de 58 millions,
c'est-à-dire aux 4/19 de la recette totale.
Recettes provenant des contribuables
Avec la troisième catégorie, on arrive aux
sacrifices imposés aux contribuables, à
l'impôt direct départemental, aux centimes
additionnels départementaux. Le produit
de ces centimes forme la part la plus im-
portante des recettes départementales. El-
les se répartissent de la façon suivante :
Centimes ordinaires applicables aux dé-
penses autres que celles de la
vicinalité. 64.188.000
Centimes de la vicinalité 25.511.000
Centimes de l'instruction pri-
maire 14.577.000
Centimes du cadastre. 61.000
Centimes extraordinaires per-
çus en vertu de la loi de finances 34.979.000
Centimes extraordinaires per-
çus en vertu de lois spéciales.. 36.177.000
Le total de tous ces centimes s'élève pour
l'ensemble des départements à 175 millions,
c'est-à-dire aux 9/1 4 environ de leurs re-
cettes totales. D'autre part, si l'on compare
à cette somme de 175 millions le montant
des impositions extraordinaires autorisées
par des lois spéeiales pour des besoins ex-
ceptionnels et temporaires, on constate que
le produit de ces impositions correspond à
un cinquième environ du montant total
des centimes additionnels départementaux.
La quatrième et dernière catégorie des
recettes est celle qui doit appeler le plus
l'attention, puisqu'elles proviennent de la
réalisation des emprunts pour une somme
de 38,665,687 fr. et de l'aliénation des pro-
priétés départementales pour une somme
de 57/4,877 fr.,et qu'elles grèvent l'avenir du
département,soit en lui imposant une dette,
soit en diminuant son patrimoine. Cepen-
dant, une aliénation peut être évidemment
avantageuse ; un emprunt est presque tou-
jours nécessairelpour l'exécution des grands
travaux publics, dont profitera plus tard le
département tout entier.
L'élévation du chiffre de cette sorte de
recettes n'a donc pas par elle-même et pour
une année prise isolément une significa-
tion fâcheuse. Mais il importe que leur
augmentation ne continue pas à se pro-
duire indéfiniment, et la comparaison, à ce
point de vue, de la situation des divers dé-
partements peut donner à quelques-uns
d'entre eux un avertissement utile.
En 1887, les réalisations sur emprunts
ont été inférieures de quatre millions à
celles de 1886.
Le total de ces quatre catégories de re-
cettes forme le budget des recettes des dé-
partements, qui s'est élevé en 1887 à
273,460,079 francs.
Les dépenses
Pour la même année, les dépenses dépar-
tementales se sont élevées au chiffre total
de 273,030,205 francs.
Comme en 1886, les services les plus lar-
gement dotés sont : la voirie, l'assistance
publique, l'instruction publique et la
dette.
Les dépenses de voirie se sont élevées à
133,732,000 fr., - savoir : -
Routes départementales.. 20.074.000 fr.
Chemins vicinaux. 98.215.000
Chemins de fer d'intérêt
local. 11.005.000
Chemins de fer d'intérêt
génér¿¡J,.,. 3.838.000
L'assistance publique a reçu une dota-
tion de 47,07^,000 francs.
Les départements se sont également im-
posé pour le service de l'instruction pu-
blique des sacrifices importants, s'élevant
en chiffres ronds à 17,030,000 france. Enfin,
le service de la dette des départements,
c'est-à-dire les paiements effectués tant
pour l'amortissement du capital que pour
les intérêts échus, a donné lieu à une dé-
pense de 34,698,000 francs. Le complément
des 9f73 millions, montant des acquits cons-
tatés pour l'ensemble des départements,
correspond aux dépenses de personnel,
d'entretien et d'acquisition de bâtiments et
mobiliers départementaux, d'encourage-
ments aux sciences, aux lettres, aux arts, à
l'agriculture, à l'industrie et de dotations
aux divers cultes.
Il résulte de l'examen des dépenses dé-
partementales pour l'exercice 1886 et pour
l'exercice 1887 une différence de 960,743 fr.
en faveur de ce' dernier exercice. Cepen-
dant, la plupart des services départemen-
taux continuent à être de plus en plus lar-
gement dotés par les conseils généraux.
Mais les acquisitions de propriétés départe-
mentales immobilières deviennent de plus
en plus rares et les dépenses pour les che-
mins vicinaux de plus en plus faibles.
On le voit, sous la gestion des conseillers
généraux et des préfets républicains, la si-
tuation financière des départements s'amé-
liore chaque tour. Il fallait s'y attendre.
UNE AFFA!RE D'USURE
M. Hugo victime des gens d'affaires. —
Cent mille francs de billets. —
Deux usuriers arrêtés.
M. Clément, commissaire de police aux
délégations judiciaires, fait en ce moment
une enquête sur une affaire d'usure où se
trouvé engagée une personnalité parisienne,
le petit-fils de notre grand poète national,
M. Georges Hugo.
Se trouvant avoir besoin d'argent et le
jeune homme ne voulant pas s'ouvrir à sa
famille, il fut mis en rapport avec des
hommes d'affaires qui se chargent tout spé-
cialement de prêter de l'argent aux fils de
familles riches.
Ces individus firent signer à M. Georges
Hugo, et cela quelques jours avant qu'il
eût atteint sa majorité, pour plus de cent
mille francs de billets à ordre. Ils ne versè-
rent contre ces effets qu'une somme relati-
vement minime.
Il y a peu de jours, quand la famille de
M. Hugo apprit dans quelles mains de gens
véreux leur jeune parent était tombé,
M. Lockroy, tuteur de M. Hugo, adressa
une plainte au procureur de la République
contre les usuriers. C'est M. Clément qui
est chargé d'entendre les témoins de cette
affaire. Le magistrat, à la suite de son en-
quête, a mis deux individus en état d'ar-
restation.
LES ELECTIONS ALLEMANDES
Les résultats complets
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 février.
Tous les résultats des 397 élections sont
connus
Les élections définitives sont au nombre
de 251. Elles se répartissent comme suit:
Conservateurs 51 ; conservateurs libres
ou parti de l'empire, 14 ; nationaux-libé-
raux, 17; antiséinistes, 2; soit en tout 84
partisans du gouvernement.
Centre catholique, 91 ; progressistes, 21 ;
socialistes, 20; Polonais, 14; indépendants,
2; Alsaciens-Lorrains, 14; démocrates, 12;
Danois, 1 ; Guelfes, 3; soit 167 membres des
partis d'opposition.
Dans les ballottages, au nombre de 146,
les 292 candidats en présence se composent
de 30 conservateurs purs, 19 conservateurs
libres, 77 nationaux-libéraux, 3 antisémis-
tes, soit 128 gouvernementaux; et 21 catho-
liques du centre, 23 progressistes, 57 so-
cialistes, 10 démocrates, 5 Polonais, 3 Guel-
fes; en tout, 163 candidats de l'opposition.
Les partis irréconciliables
Le comité électoral des partis du cartel, à
Berlin, a recommandé aux électeurs de
toutes les nuances de se liguer contre le so-
cialisme et de voter, au scrutin de ballot-
tage, contre les candidats socialistes.
Les progressistes, par l'organe du journal
de M. Eugène Richter, la Freisinnige Zei-
tung,ont répondu à cette invitation en décla-
rant que toute alliauce avec les partis du
cartel était impossible; c'est le cartel qu'il
faut écraser à tout prix. Toute conciliation
est impossible avec les partis qui ont voté
les lois de compression et d'exception.
Au début de la période électorale, le mot
d'ordre des socialistes avait été : « A bas
tous les capitalistes et tous les réaction-
naires, quels qu'ils soient, progressistes ou
autres. Pas une voix ne sera donnée à aucun
d'eux. »
A la veille du ballottage, les chefs du parti
socialiste, Bebel, Singer, Grillenberger,
Liebknecht, Meister, croient utile de chan-
ger de tactique. Ils viennent de publier un
manifeste engageant leurs coreligionnaires
à voter au second tour, là où il n'y a pas
de socialiste en ballottage, pour tout can-
didat, quel qu'il soit, qui s'engagera à vo-
ter contre toute loi d'exception, contre
toute aggravation du code pénal et contre
toute restriction apportée au suffrage uni-
versel et direct.
Ce mot d'ordre vaudra les voix des so-
cialistes aux candidats progressistes et à
ceux du centre qui sont en ballottage contre
des candidats gouvernementaux.
Le second tour de scrutin
Dans toute l'Allemagne, cet appel sera
entendu, et la plupart des progressistes
voteront pour les candidats socialistes en
ballottage, là où ils sont opposé à un can-
didat bismarcklen.
Le jour du scrutin de ballottoge sera fixé
à des dates diverses, selon les circonscrip-
tions. A Munich et a Leipzig, la date déjà
fixée est vendredi prochain, 28 février
POUR UNE PETITE DETTE
Suicide & l'aide dé deux revolvers
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rodez, 25 février.
Un homme de trente-deux ans, M. Hip-
polyte Fraisse, appartenant à une bonne fa-
mille de Saint-Rome-de-Tarn, vient de se
brûler la cervelle.
Il était débiteur d'une somme de 700 fr.
envers un limonadier de cette localité, et
devait s'acquitter le 20 février. N'ayant pu
le faire, il prit le parti de mettre fin à ses
jours.
Il prit deux revolvers et se logea deux
balles dans la tête, une dans chaque
tempe.
Il avait d'abord écrit à son père pour lui
annoncer sa funeste résolution ; sa lettre
fut trouvée dans sa poche.
Ce tragique événement a causé une dou-
loureuse émotion dans toute la popula-
,
LAVIEDEPARIS
Le Théâtre-Libre appartient encore à la
« Vie de Paris », puisque ce n'est pas un
théâtre ouvert au public, ce qu'il de-
viendra bientôt, nous dit-on. J'en parle
donc ici, ayant d'ailleurs besoin d'un peu
de loisir et de place pour donner une
idée suffisante du spectacle qu'on nous a
offert. Ce spectacle est composé de deux
pièces, de longueur inégale : les Frères
Zemganno, pièce en trois actes, tirée
d'un roman de M. E. de Goncourt par
MM. P. Alexis et O. Méténier, et une pe-
tite pièce : Deux tourtereaux, due à la
collaboration de notre excellent confrère
M. Ginisty, dont je n'ai rien à dire ici, et
de M. J. Guérin. C'est par la petite pièce
que je commencerai, car c'est sur le
compte de cet acte qu'il m'est le plus fa-
cile et le plus agréable de m'expliquer
d'abord.
Deux tourtereaux s'ouvre par une
scène d'amour conjugal et bourgeois, tout
à fait touchante, entre M. et Mme Me-
nessier. Imaginez le dialogue de Philé-
mon et Baucis entre M. et Mme Joseph
Prudhomme. Mélanie a brodé une calotte
grecque pour Joseph, dont c'est la fête.
On évoque des souvenirs idylliques en
buvant des petits verres. Monsieur parle
de la science et de l'amour de l'huma-
nité, ses préoccupations ordinaires, évi-
demment ; Madame se laisse aller, avec
une petite complaisance de vanité, à rap-
peler le souvenir de belles relations dans
le noble faubourg. Une chose nous in-
quiète seulement. C'est le décor. Une fa-
çon de hutte. Où sommes-nous?
Un gardien de chiourme nous l'apprend.
Nous sommes à la Nouvelle, dans un mé-
nage de forçats. Et comme, en ses effu-
sions, le couple Ménessier a manqué l'ap-
pel, pour la troisième fois depuis peu de
jours, on va le renvoyer au pénitencier
commun, avec travail forcé. Alors, la fu-
reur des époux ne connaît plus de limi-
tes. Adieu l'idylle! C'est la tragédie.
Nous apprenons que monsieur a empoi-
sonné sa femme, que madame a étouffé
une vieille demoiselle chez qui elle ser-
vait. On se reproche les crimes d'autrefois
et, la dispute montant à la furie, on y
ajouterait peut-être un crime nouveau,
n'était que le gardien revient annoncer
que, par suite d'une amnistie, les puni-
tions sont levées. La dispute s'apaise aus-
sitôt et on en revient à l'idylle, non sans
quelques agréables plaisanteries comme
aiment à s'en faire les bourgeois qui
s'aiment bien. -
Ce n'est qu'une fantaisie. Mais il est
facile de voir que dans cette fantaisie,
sans mise en scène, entre deux personna-
ges, il y a une action, chose toujours in-
dispensable, une péripétie, un retourne-
ment déterminé par des raisons morales
observées avec justesse. C'est assez pour
que ce petit acte, derrière lequel on dé-
couvre une ironie, soit une parfaite œu-
vre d'art. Il est bien joué, encore qu'un
peu lentement, par M. Antoine, et sur-
tout peut-être par Mme France, qui y
est comédienne accomplie.
Je suis plus embarrassé pour parler
des Frères Zemganno, non que je n'aie,
sur cette œuvre, une opinion qui me pa-
raît rationnelle, étant une opinion
moyenne ; mais je me suis trouvé entou-
ré, enveloppé, au Théâtre-Libre, par deux
courants si violents et si contraires, que
je ne sais pas comment m'y retrouver.
Pour les uns, l'œuvre est imbécile, en-
nuyeuse, puérile et prétentieuse. Pour
les autres, plus nombreux dans un mi-
lieu où l'adoration des Goncourt est le
commencement de la sagesse littéraire,
cela est sublime, simplement. Ces opi-
nions d'énergumènes me troublent ; et,
pourtant, je crois bien que j'ai raison à
ne suivre ni les unes ni les autres.
La pièce comporte trois actes et deux
sujets parfaitement distincts, ce qui est
une faute de composition bien évidente.
Car, quelque beau que soit le morceau de
peinture, on ne me fera pas admettre un
tableau représentant à la fois le sacre de
Napoléon et Vatel faisant cuire une fri-
cassée de poulet. L'exposition, commune
à ces deux sujets, nous montre les frères
Zemganno, s'aimant beaucoup, épris de
leur art d'acrobate, en train de travailler
un tour inventé par l'aîné, Gianni, qui
doit l'exécuter avec son cadet, Nello. Cette
exposition est aimable — je sais bien que
l'épithète paraîtra médiocre; on y voit
apparaître une riche écuyère, la Tomp-
kins, qui travaille pour l'art et qui est
amoureuse de Nello. Or, Nello se moque
d'elle : on ne nous dit pas pourquoi, ce
qui vaut pourtant la peine de nous être
appris. Car il et rare de voir un clown
tenir rigueur à une belle fille de son théâ-
tre — ou d'ailleurs. Mais, dans ce théâtre
par télégramme, il manque toujours un
mot nécessaire d'explication.
Le premier sujet se développe et se ter-
mine au second tableau. Nous sommes
dans la coulisse du cirque. La mise en
scène, les détails ont plu. Ce goût d'allu-
sions est louable, à condition qu'on n'en
exagère pas la portée et l'importance
dans l'art dramatique. Dans ce tableau,
les frères Zemganno font leur tour. Mais
on a substitué le bois à la toile dans je
ne sais quel accessoire, — car le tour
n'est pas expliqué non plus, — et Nello
s'est brisé les jambes. C'est la Tompkins
qui a fait la chose. Nous devons le devi-
ner à un mauvais regard qu'elle jette.
Il semble qu'un drame va naître de
ceci. Une fille dédaignée tente d'assassi-
ner un homme, le blesse. Ne va-t-elle pas
l'aimer ? L'homme pardonnera-t-il ? Ai-
mera-t-il à soT* tour? Il paraît que tout
ceci est « vieux JU)). Nous ne saurons
jamais ce que Nello p&nse de la Tompkins,
s'il la soupçonne, s'il t'aime. Tout ce
qu'on nous apprend, c'est qu'elle est par-
tie pour l'Amérique. Bonsoir. .Q.atr:.
sujet nous est offert: la douleur du blessé,
qui ne pourra plus exercer son art, la
jalousie qu'il a du succès de son frère et
le sacrifice que celui-ci fait à l'amour
fraternel en renonçant à ses exercices.
Ceci, avec le joli épisode de l'aîné, fai-
sant du trapèze la nuit, quand il croit
son frère endormi.
En somme - et je crois bien ne pas me
tromper dans mon jugement — deux es-
quisses, très brillantes, deux indications
de sujets, mais rien de formulé, rien de
poussé à fond, rien qui vive, en un mot,
parce que la vie, en art, ne se montre
pas sans l'épanouissement complet des
idées ou des formes. A cela, les « adora-
teurs » nous disent : « C'est la vie vraie,
qui n'a pas besoin d'arrangement. »
Halte-là ! La vie vraie exige que les per-
sonnages, exprimant des sentiments j usâ-
tes, les expriment dans la langue de leur
milieu et de leur profession. Or, voici
comment Gianni parle de son tour :
« L'impossibilité de ce qu'on ambitionne
de tenter, on la veut grande, presque
surhumaine, et quand, après des essais
cachés, une série de renoncements, une
succession de perfectionnements, qui
amène l'invention au bord de la réussite,
on croit avoir atteint le but, sais-tu ce
qui arrive ? Un de ces riens, un de ces
infiniment petits, le grain de sable in-
connu. » Est-ce M. Auguste qui parle
ainsi, ou Pascal ?
Plus loin, Nello parle de son amitié
pour son frère : « Au fond, tu sais que
nous ne faisons pas que nous aimer.
nous tenons l'un à l'autre par des liens
mystérieux. Quoique d'âge différent, de
caractères diamétralement opposés, nous
avons les mêmes sympathies et les mêmes
antipathies, etc., etc. » Est-ce un clown
qui s'analyse ainsi ou Cicéron écrivant le
De Amicitia?
Enfin, Gianni parle de son art : « Nous
aimons notre métier et nous conservons
la pure tradition italienne. Les hommes
de notre état doivent s'astreindre à une
hygiène de prêtre, et ils ne conservent
leur force dans toute sa plénitude qu'au
prix de la privation de Bacchus et de Vé-
nus. Ce n'est pas moi qui ai inventé cela ;
cela nous vient en droite ligne de l'anti-
quité. » Et ce clown raisonneur dit qu'il
jouera désormais du violon, son derrière
sur une chaise (ce qui a paru hardi,
quoique ordinaire) ! Point. Il professera
en Sorbonne, fortbien.
J'ai dit ce que je pensais. Il y a presque
du mérite, devant tant d'engouements un
peu nigauds et de résistances un peu ex-
cessives. En passant, j'ai loué une mise en
scène adroite. Il n'y a qu'un mot à dire
de l'interprétation, qui est bonne, en gé-,
néral. Deux acteurs, d'ailleurs, ont seu-
lement un rôle : MM. Antoine et Grand.
Quant à Mlle Sylviac, elle a réussi à nous
donner une silhouette rapide et étrange.
C'est tout ce qu'elle pouvait faire d'.--
rôle presque muet.
Henry Fouquier.
TROUBLES DANS L'OrlDRE
DES AVOCATS A ROME
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 35 février.
Hier, à la réunion du conseil de l'ordre des
avocats, les cris et les hurlements ont couvert
à tel point la voix du président, que celui-ci
a dû lever la séance. -
La cause de ces désordres, c'est que ebîton-
nier avait congédié un secrétaire.
LA RÉUNION PLÉNIÈRE
Les ministres à la réunion. — Un inci-
dent.
C'est aujourd'hui qu'aura lieu au Palais-
Bourbon la réunion plénière des députés
républicains.
Aucune convocation individuelle n'a été
adressée pour cette séance, la réunion plé-
nière du 99 janvier ayant décidé que les
députés républicains se réuniraient sans
convocation le dernier mercredi de chaque
mois.
Plusieurs ministres, et notamment MM.
Tirard, président du conseil, et Rouvier,
ministre des finances, se rendront à cette
réunion, qui sera consacrée à l'examen des
questions relatives au budget et au projet
d'emprunt.
M. Castelin, député boulangiste, se pro-
posait d'adresser, dès hier, à M. Tirard, une
question à ce sujet. Mais le président du
conseil n'étant pas venu à la séance, M.
Castelin lui a dressé la lettre suivante :
« Monsieur le président,
» J'ai l'honneur de vous informer de mon
intention de poser une question au gou-
vernement sur l'accord intervenu entre le
cabinet et les groupes de la majorité, rela-
tivement à l'examen en commun des faits
se rapportant à la politique générale.
» Veuillez, je vous prie, monsieur le pré-
sident du conseil, m'indiquer si vous ac-
ceptez cette question et pour quel jour." :
Voici le texte de la réponse de M. Tirard t
« Monsieur,
» Je ne me rends pas bien compte de la
question que vous vous proposez de m'a-
dresser.
» Quoi qu'il en soit, je serai à votre dis-
position jeudi prochain, me réservant tout
a fait de répondre ou de refuser quand je
connaîtrai mieux l'objet de votre ques-
tion.
» Veuillez, etc. »
On fait observer dans les couloirs que le
président du conseil pourrait très bien se
dispenser de répondre à cette question, un
ministre étant toujours libre de conférer
quand bon lui semble avec les membres
de la majorité.
L'ÉLECTION DE SAINT-DIÉ
La Chambre, réunie dans ses bureaux, vient
de nommer une commission chargée de pro-,
céder à l'enquête sur l'élection de M. Picot,
député de Saint-Dié(Vosges), qui avait, comme
on le sait, pour concurrent M. Jules Ferry.
La commission, qui est entièrement répubU.
caine, comprend MM.Viger, Buvignier, Deniau,
Cornéàl, Cazauvieilh, Trouillot, Horteur, Mer
lou, Commet, Cordier et Develle. ":
tTS DÉSASTRE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 février,
On mande de Ila bour - le superbe hall
m -9 -ti sUPerl)e- -ha- Il
en fer, presque achevé, qui devait servir da
jardin d'hiver, s'est écroulé.
Plusieurs ouvriers sont tués ou mortellement
blessas. -
JOURNAL RÉPUBLICAIN
; RÉDACTION
P4&( Eue Montmaxtra
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La situation financière es province
V* AFFAIRE DE CAUNES
(COUR D'ASSISES DE L'HÉRAULT)
NOUVELLE GRÈVE A SAINT-ETIENNE
•te duc d'Orléans à Clairvaux
UNE REVANCHE
Les boulangistes, qui avaient voulu,
lundi, donner une grande solennité à
la rentrée des expulsés et des invali-
dés à la Chambre, ont complètement
manqué leur effet. Ils l'ont manqué au
Palais-Bourbon où le défilé en file in-
dienne n'a même pas attiré l'attention,
et ils l'ont manqué aussi dans la rue.
Les électeurs qui venaient de les réé-
lire se sont abstenus, malgré toutes
les invitations qui leur avaient été
adressées, de faire cortège ou de se
grouper aux abords de la Chambre
pour assister au passage des triom-
phateurs. Indifférence au dehors, in-
différence au dedans, voilà le résumé
exact de la journée, et il n'est pas pour
plaire à des hommes qui n'ont vécu
jusqu'ici que dans le tapage et par le
tapage.
Nous avions déjà vu un symptôme
de cette indifférence dans la diminu-
tion du nombre des voix obtenues par
les boulangistes le 16 février, par com-
paraison avec les scrutins des ââ sep-
tembre et 6 octobre. Mais il ne suffit
pas que la maj orité boulangiste dimi-
nue ; il faut qu'elle cesse d'être une
majorité. Paris a, dimanche prochain,
une revanche à prendre du 16 février.
Dans le cinquième arrondissement, le
premier tour de scrutin a abouti à un
ballottage et le résultat définitif em-
prunte une certaine importance à ce
fait que le candidat boulangiste est M.
Naquet, c'est-à-dire le véritable chef
du parti «républicain national".
Lors des élections générales, au pre-
mier tour de scrutin, M. Naquet avait
eu,4,586 voix,tandis que les deux can-
didats républicains en réunissaient
A,885. Au second tour de scrutin, la
concentration des républicains se fit,
presque sans défaillance, sur le nom
de M. Bourneville,qui obtint A,7h5 suf-
frages. Mais les cléricaux et les "'mo-
narchistes de l'arrondissement, exci-
tés sans doute par les succès que la
coalition avaient obtenus au premier
, tour, « marchèrent avec entrain et avec
ensemble,), comme dit le Soleil, et â50
recrues vinrent se joindre aux élec-
teurs de M. Naquet, qui fut ainsi élu
par A,830 voix.
- Dans l'élection du 16 février, le
nombre des votants a été beaucoup
moins considérable qu'aux précédents
scrutins. Le résultat cependant est
fort analogue à celui du 33 septembre.
Les voix réunies des candidats répu-
blicains sont au nombre de k,630 et
donnent au parti républicain une
avance de 800 voix sur M. Naquet, qui
a obtenu 3,8A0 suffrages, perdant
ainsi un millier de voix sur le 6 oc-
tobre, tandis que l'écart entre les trois
tours de scrutin n'était, pour les ré-
publicains, que d'environ 350 voix.
Le scrutin de dimanche prochain se
présente donc dans des conditions
favorables au parti républicain. Dès
le lendemain du premier tour, le can-
didat modéré, M. Delombre, s'est très
loyalement désisté en faveur de M.
Bourneville. En vain M. Naquet es-
saye-t-il, en découpant habilement les
professions de foi de M. Delombre, de
donner à entendre aux électeurs qui
lui avaient donné leurs voix, qu'il y a
plus de divergences entre les idées de
M. Delombre et celles de M. Bourne-
ville, qu'entre le programme de l'Union
libérale et celui du boulangisme, et
que, par conséquent, les électeurs de
, M. Delombre doivent reporter leurs
voix sur lui. Cet art de la citation ne
peut prévaloir contre le langage très
net et très ferme de M. Delombre.
Nous voulons penser que ce langage
sera entendu et que les voix obtenues
par M. Delombre au 16 février se re-
porteront dimanche sur M. Bourne-
ville avec autant de discipline qu'au
8 octobre. Il ne s'agit pas, en effet, de
savoir si le candidat qui reste seul
chargé de porter le drapeau républi-
cain est un radical ou un modéré. Du
moment où la concentration se fait
sur son nom,de nouveaux devoirs s'im-
posent à lui, et de même que les élec-
teurs ont fait, en lui donnant leurs
voix, le sacrifice de quelques-unes de
leurs idées particulières , de même il
doit conserver le souvenir de cet acte
d'union et chercher en toute circons-
tance à maintenir l'union entre les ré-
»ubllcaÏ1li;', ," ",', C,"
Malgré l'écart qui s'est produit au
premier tour entre les voix républi-
caines et les suffrages donnés à M.
Naquet, les électeurs ne doivent pas
oublier qu'au second tour une réserve
très forte peut prendre part à l'action.
S'il ne se produit dans les rangs des
républicains ni hésitation ni défec-
tion, l'entrée de cette réserve dans la
lutte ne donnera pas la victoire à la
coalition. Il pourrait en être tout au-
trement si quelques-uns, se fiant à
l'importance de la majorité républi-
caine du 16 février, hésitaient à
voter pour un candidat qui ne re-
présente peut-être par toutes leurs
opinions. Avant d'écouter ses préfé-
rences personnelles, il est bon de con-
sulter l'intérêt général. Celui-ci de-
mande que Paris, après la province,
fasse reculer le boulangisme et inflige
un échec à la coalition. Paris n'a pas
voulu se plier, le 16 février, à cette
nécessité; il lui a plu de continuer
cette politique vieillotte de la leçon au
pouvoir. Il n'en a cependant pas paru
bien fier depuis une semaine. Nous
voulons voir dans l'insuccès de la ma-
nifestation organisée lundi dernier
l'indice d'un retour à des idées plus
sages et nous espérons que l'élection
de dimanche confirmera cette pré-
vision.
Le « XIXe Siècle » publiera demain la
« Chronique » par M. Francisque Sarcey.
DÉGUISE EN RÉPUBLICAIN
La circulaire de M. Loreau. — Aimer la
République pour soi-même.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
* Gien, le 25 février.
M. A Loreau vient d'adresser sa circu-
laire aux électeurs. Il se vante" de voir se
grouper autour de lui, chaque jour plus
nombreux, ceux qui aiment la République
d'un amour sage et réfléchi ». Nous avons
eu précisément hier une preuve de la va-
leur de cette assertion. M. A. Loreau a fait
hier sa première réunion, d'ailleurs privée,
à Sully-sur-Loire, dans la salle même où,
au mois de septembre dernier, il avait dé-
claré que jamais il ne dirait : « Vive la
République! » et qu'il crierait toujours :
« Vive la France! » Cette réunion était pré-
sidée par M. Henri Jahan, ancien conseiller
d'Etat de l'empire, un des plus fougueux
ennemis de la République qu'il y ait dans
l'arrondissement. Il y avait aussi aux côtés
de M. Loreau le fameux comte Je Béthuiie-
Sully.
Le comte de -Béthune est le type de ces
hommes sages qui aiment la République
d'un amour réfléchi.
Le clou de la profession de foi de M. Lo-
reau est cette phrase en caractères énor-
mes : « Le radicalisme, voilà l'ennemi. >>
M. Loreau voudrait en effet faire croire que
la lutte dans l'arrondissement de Gien est
actuellement entre les radicaux et les mo-
dérés. La vérité est que la lutte est entre
les républicains sans épithète, tous unis
pour la défense du principe républicain, et
la coalition de tous les ennemis de la Répu-
blique.
A la Chambre, M. Loreau a été invalidé
par une majorité exclusivement républi-
caine. Il a été soutenu par tous les orléa-
nistes, tous les bonapartistes et tous les
boulangistes. La situation est exactement
la même à l'heure actuelle dans l'arrondis-
sement de Gien.
Pendant la nuit, quelques mauvais plai-
sants se sont amusés à changer sur les af-
fiches de M. Loreau les premières lettres
du mot radicalisme, et c'est avec des
gorges chaudes que le public lisait ce ma-
tin sur les murs la fameuse formule : « Le
cléricalisme, c'est l'ennemi ! » signé : A. Lo-
reau.
M. Loreau a d'ailleurs recommencé sa
campagne de diffamations insensées qui l'a
fait déjà invalider. Pour cette œuvre, l'In-
dépendant et le Républicain de Gien ne lui
suffisant pas, il a créé à Paris un journal
nouveau qu'il envoie à un grand nombre
d'électeurs. Ces trois journaux ont publié
simultanément, en même temps qu'une
apologie de M. Loreau, une biographie de
M. Loreau absolument fausse.
NOUVELLE GRÈVE A SAINT-ÉTIENNE
Refus des mineurs. — Un ingénieur
renvoyé.—Une compagnie économe.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Saint-Etienne, 25 février.
Une nouvelle grève a éclaté ce matin
dans le puits Janon, à Terre-Noire, près
Saint-Etienne.
Cent quarante ouvriers mineurs ont re-
fusé de descendre avant d'avoir obtenu la
réintégration d'un ingénieur qui venait
d'être l'envoyé.
La cause véritable de cette grève est dans
la surexcitation de la population de Terre-
Noire, qui a vu le Creusot acheter, par l'in-
termédiaire de Bohmer, les usines, non
pour les faire produire, mais pour suppri-
mer la concurrence. Ces usines, qui font
vivre une ville tout entière, vont être dé-
molies.
L'ingénieur qui a été remercié était de-
puis longtemps attaché à la Compagnie des
mines de Terre-Noire, La Voulte et Bes-
sèges. Il était très estimé de ses ouvriers et
son renvoi lui fut signifié par la Compa-
gnie des houillères de Saint-Etienne, deve-
nue adjudicataire des mines appartenant à
la Compagnie de Terre-Noire.
La Compagnie des houillères veut em-
ployer exclusivement son personnel, pour
des raisons d'économie. Toutefois, nous
i croyons savoir que la compagnie sera
obligée de céder, à cause des commandes
de charbon qui deviennent de plus en plus
nombreuses.
L'ATTAQUE D'UN COURRIER EN
ALLEMAGNE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 février.
Un vol audacieux a été commis entre Lon-
derburg et Flensburg.
Une bande d'hoinlnes armés a attaqué le
courrier, renverse le conducteur et pris la
fuite avec les lettres chargées, dont ua cer-
tain nombre contenaient des valeurs considé- I,
,rAÙlai.,
SITUATION FINANCIÈRE
DES DÉPARTEMENTS
RECETTES ET DEPENSES
La personnalité des départements.-
Subventions de l'Etat. — Centimes
additionnels. — La voirie. —
L'assistance publique. — La
dette. — Bonne gestion.
Il y a peu de temps, le XIX6 Siècle expo-
sait la situation financière des communes
pour l'année 1888. Aujourd'hui, M. Bouffet,
directeur de l'administration départemen-
tale et communale, vient de publier la si-
tuation financière des départements en
1887.
Les recettes et les dépenses départemen-
tales ont sur l'ensemble de l'état financier
du pays une influence considérable et trop
négligée à notre sens. Nous avons pensé
qu'il serait agréable et utile à nos lecteurs
d'emprunter au travail-que nous signalons
tout ce qui est de nature à les intéresser.
Recettes effectuées en dehors des
contribuables.
Les recettes départementales peuvent
être divisées en quatre catégories, que nous
allons successivement passer en revue.
En première ligne viennent les revenus
du domaine départemental, immeubles ou
capitaux, dont le total, pour toute la Fran-
ce, s'élève seulement à un peu plus d'un
million, et qui devrait être, en réalité, la
première et la plus naturelle des ressour-
ces ordinaires. Malheureusement, nous
sommes loin de compte, et c'est à peine si
les revenus des domaines des départements
s'élèvent à 1/270 de l'ensemble de leurs re-
cettes.
Ce fait peut s'expliquer par deux raisons
principales. La personnalité des départe-
ments est récente : ils n'ont point, comme
les communes, hérité de biens considéra-
bles; ils n'ont guère d'autres immeubles
que ceux qui sont affectés aux services pu-
blics et qui sont par là même improductifs;
encore ont-ils été le plus souvent obligés
d'acquérir ou de construire eux-mêmes les
bâtiments où sont installés ces services.
D'autre part, cette personnalité des dé-
partements n'est pas complète au point de
vue financier. L'Etat se charge de leurs opé-
rations de trésorerie et leur interdit par là-
même de placer des capitaux et d'en tirer
des revenus. Voilà, sans doute, pour quels
motits le revenu des domaines départemen-
taux s'élève seulement à une somme totale
de 1,012,000 francs.
La seconde catégorie comprend toutes
les recettes, autres que les revenus du pa-
trimoine départemental, qui peuvent néan-
moins, comme ces revenus, être effectuées
sans qu'il en résulte aucune charge pour
les contribuables départementaux.
Là se groupent toutes les sommes ver-
sées par des tiers, subventions de l'Etat,
des communes, des établissements publics,
concours donnés par les particuliers, dons
ou legs, etc. Le total de ces fonds prove-
nant de tiers s'élève à près de 58 millions,
c'est-à-dire aux 4/19 de la recette totale.
Recettes provenant des contribuables
Avec la troisième catégorie, on arrive aux
sacrifices imposés aux contribuables, à
l'impôt direct départemental, aux centimes
additionnels départementaux. Le produit
de ces centimes forme la part la plus im-
portante des recettes départementales. El-
les se répartissent de la façon suivante :
Centimes ordinaires applicables aux dé-
penses autres que celles de la
vicinalité. 64.188.000
Centimes de la vicinalité 25.511.000
Centimes de l'instruction pri-
maire 14.577.000
Centimes du cadastre. 61.000
Centimes extraordinaires per-
çus en vertu de la loi de finances 34.979.000
Centimes extraordinaires per-
çus en vertu de lois spéciales.. 36.177.000
Le total de tous ces centimes s'élève pour
l'ensemble des départements à 175 millions,
c'est-à-dire aux 9/1 4 environ de leurs re-
cettes totales. D'autre part, si l'on compare
à cette somme de 175 millions le montant
des impositions extraordinaires autorisées
par des lois spéeiales pour des besoins ex-
ceptionnels et temporaires, on constate que
le produit de ces impositions correspond à
un cinquième environ du montant total
des centimes additionnels départementaux.
La quatrième et dernière catégorie des
recettes est celle qui doit appeler le plus
l'attention, puisqu'elles proviennent de la
réalisation des emprunts pour une somme
de 38,665,687 fr. et de l'aliénation des pro-
priétés départementales pour une somme
de 57/4,877 fr.,et qu'elles grèvent l'avenir du
département,soit en lui imposant une dette,
soit en diminuant son patrimoine. Cepen-
dant, une aliénation peut être évidemment
avantageuse ; un emprunt est presque tou-
jours nécessairelpour l'exécution des grands
travaux publics, dont profitera plus tard le
département tout entier.
L'élévation du chiffre de cette sorte de
recettes n'a donc pas par elle-même et pour
une année prise isolément une significa-
tion fâcheuse. Mais il importe que leur
augmentation ne continue pas à se pro-
duire indéfiniment, et la comparaison, à ce
point de vue, de la situation des divers dé-
partements peut donner à quelques-uns
d'entre eux un avertissement utile.
En 1887, les réalisations sur emprunts
ont été inférieures de quatre millions à
celles de 1886.
Le total de ces quatre catégories de re-
cettes forme le budget des recettes des dé-
partements, qui s'est élevé en 1887 à
273,460,079 francs.
Les dépenses
Pour la même année, les dépenses dépar-
tementales se sont élevées au chiffre total
de 273,030,205 francs.
Comme en 1886, les services les plus lar-
gement dotés sont : la voirie, l'assistance
publique, l'instruction publique et la
dette.
Les dépenses de voirie se sont élevées à
133,732,000 fr., - savoir : -
Routes départementales.. 20.074.000 fr.
Chemins vicinaux. 98.215.000
Chemins de fer d'intérêt
local. 11.005.000
Chemins de fer d'intérêt
génér¿¡J,.,. 3.838.000
L'assistance publique a reçu une dota-
tion de 47,07^,000 francs.
Les départements se sont également im-
posé pour le service de l'instruction pu-
blique des sacrifices importants, s'élevant
en chiffres ronds à 17,030,000 france. Enfin,
le service de la dette des départements,
c'est-à-dire les paiements effectués tant
pour l'amortissement du capital que pour
les intérêts échus, a donné lieu à une dé-
pense de 34,698,000 francs. Le complément
des 9f73 millions, montant des acquits cons-
tatés pour l'ensemble des départements,
correspond aux dépenses de personnel,
d'entretien et d'acquisition de bâtiments et
mobiliers départementaux, d'encourage-
ments aux sciences, aux lettres, aux arts, à
l'agriculture, à l'industrie et de dotations
aux divers cultes.
Il résulte de l'examen des dépenses dé-
partementales pour l'exercice 1886 et pour
l'exercice 1887 une différence de 960,743 fr.
en faveur de ce' dernier exercice. Cepen-
dant, la plupart des services départemen-
taux continuent à être de plus en plus lar-
gement dotés par les conseils généraux.
Mais les acquisitions de propriétés départe-
mentales immobilières deviennent de plus
en plus rares et les dépenses pour les che-
mins vicinaux de plus en plus faibles.
On le voit, sous la gestion des conseillers
généraux et des préfets républicains, la si-
tuation financière des départements s'amé-
liore chaque tour. Il fallait s'y attendre.
UNE AFFA!RE D'USURE
M. Hugo victime des gens d'affaires. —
Cent mille francs de billets. —
Deux usuriers arrêtés.
M. Clément, commissaire de police aux
délégations judiciaires, fait en ce moment
une enquête sur une affaire d'usure où se
trouvé engagée une personnalité parisienne,
le petit-fils de notre grand poète national,
M. Georges Hugo.
Se trouvant avoir besoin d'argent et le
jeune homme ne voulant pas s'ouvrir à sa
famille, il fut mis en rapport avec des
hommes d'affaires qui se chargent tout spé-
cialement de prêter de l'argent aux fils de
familles riches.
Ces individus firent signer à M. Georges
Hugo, et cela quelques jours avant qu'il
eût atteint sa majorité, pour plus de cent
mille francs de billets à ordre. Ils ne versè-
rent contre ces effets qu'une somme relati-
vement minime.
Il y a peu de jours, quand la famille de
M. Hugo apprit dans quelles mains de gens
véreux leur jeune parent était tombé,
M. Lockroy, tuteur de M. Hugo, adressa
une plainte au procureur de la République
contre les usuriers. C'est M. Clément qui
est chargé d'entendre les témoins de cette
affaire. Le magistrat, à la suite de son en-
quête, a mis deux individus en état d'ar-
restation.
LES ELECTIONS ALLEMANDES
Les résultats complets
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 février.
Tous les résultats des 397 élections sont
connus
Les élections définitives sont au nombre
de 251. Elles se répartissent comme suit:
Conservateurs 51 ; conservateurs libres
ou parti de l'empire, 14 ; nationaux-libé-
raux, 17; antiséinistes, 2; soit en tout 84
partisans du gouvernement.
Centre catholique, 91 ; progressistes, 21 ;
socialistes, 20; Polonais, 14; indépendants,
2; Alsaciens-Lorrains, 14; démocrates, 12;
Danois, 1 ; Guelfes, 3; soit 167 membres des
partis d'opposition.
Dans les ballottages, au nombre de 146,
les 292 candidats en présence se composent
de 30 conservateurs purs, 19 conservateurs
libres, 77 nationaux-libéraux, 3 antisémis-
tes, soit 128 gouvernementaux; et 21 catho-
liques du centre, 23 progressistes, 57 so-
cialistes, 10 démocrates, 5 Polonais, 3 Guel-
fes; en tout, 163 candidats de l'opposition.
Les partis irréconciliables
Le comité électoral des partis du cartel, à
Berlin, a recommandé aux électeurs de
toutes les nuances de se liguer contre le so-
cialisme et de voter, au scrutin de ballot-
tage, contre les candidats socialistes.
Les progressistes, par l'organe du journal
de M. Eugène Richter, la Freisinnige Zei-
tung,ont répondu à cette invitation en décla-
rant que toute alliauce avec les partis du
cartel était impossible; c'est le cartel qu'il
faut écraser à tout prix. Toute conciliation
est impossible avec les partis qui ont voté
les lois de compression et d'exception.
Au début de la période électorale, le mot
d'ordre des socialistes avait été : « A bas
tous les capitalistes et tous les réaction-
naires, quels qu'ils soient, progressistes ou
autres. Pas une voix ne sera donnée à aucun
d'eux. »
A la veille du ballottage, les chefs du parti
socialiste, Bebel, Singer, Grillenberger,
Liebknecht, Meister, croient utile de chan-
ger de tactique. Ils viennent de publier un
manifeste engageant leurs coreligionnaires
à voter au second tour, là où il n'y a pas
de socialiste en ballottage, pour tout can-
didat, quel qu'il soit, qui s'engagera à vo-
ter contre toute loi d'exception, contre
toute aggravation du code pénal et contre
toute restriction apportée au suffrage uni-
versel et direct.
Ce mot d'ordre vaudra les voix des so-
cialistes aux candidats progressistes et à
ceux du centre qui sont en ballottage contre
des candidats gouvernementaux.
Le second tour de scrutin
Dans toute l'Allemagne, cet appel sera
entendu, et la plupart des progressistes
voteront pour les candidats socialistes en
ballottage, là où ils sont opposé à un can-
didat bismarcklen.
Le jour du scrutin de ballottoge sera fixé
à des dates diverses, selon les circonscrip-
tions. A Munich et a Leipzig, la date déjà
fixée est vendredi prochain, 28 février
POUR UNE PETITE DETTE
Suicide & l'aide dé deux revolvers
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rodez, 25 février.
Un homme de trente-deux ans, M. Hip-
polyte Fraisse, appartenant à une bonne fa-
mille de Saint-Rome-de-Tarn, vient de se
brûler la cervelle.
Il était débiteur d'une somme de 700 fr.
envers un limonadier de cette localité, et
devait s'acquitter le 20 février. N'ayant pu
le faire, il prit le parti de mettre fin à ses
jours.
Il prit deux revolvers et se logea deux
balles dans la tête, une dans chaque
tempe.
Il avait d'abord écrit à son père pour lui
annoncer sa funeste résolution ; sa lettre
fut trouvée dans sa poche.
Ce tragique événement a causé une dou-
loureuse émotion dans toute la popula-
,
LAVIEDEPARIS
Le Théâtre-Libre appartient encore à la
« Vie de Paris », puisque ce n'est pas un
théâtre ouvert au public, ce qu'il de-
viendra bientôt, nous dit-on. J'en parle
donc ici, ayant d'ailleurs besoin d'un peu
de loisir et de place pour donner une
idée suffisante du spectacle qu'on nous a
offert. Ce spectacle est composé de deux
pièces, de longueur inégale : les Frères
Zemganno, pièce en trois actes, tirée
d'un roman de M. E. de Goncourt par
MM. P. Alexis et O. Méténier, et une pe-
tite pièce : Deux tourtereaux, due à la
collaboration de notre excellent confrère
M. Ginisty, dont je n'ai rien à dire ici, et
de M. J. Guérin. C'est par la petite pièce
que je commencerai, car c'est sur le
compte de cet acte qu'il m'est le plus fa-
cile et le plus agréable de m'expliquer
d'abord.
Deux tourtereaux s'ouvre par une
scène d'amour conjugal et bourgeois, tout
à fait touchante, entre M. et Mme Me-
nessier. Imaginez le dialogue de Philé-
mon et Baucis entre M. et Mme Joseph
Prudhomme. Mélanie a brodé une calotte
grecque pour Joseph, dont c'est la fête.
On évoque des souvenirs idylliques en
buvant des petits verres. Monsieur parle
de la science et de l'amour de l'huma-
nité, ses préoccupations ordinaires, évi-
demment ; Madame se laisse aller, avec
une petite complaisance de vanité, à rap-
peler le souvenir de belles relations dans
le noble faubourg. Une chose nous in-
quiète seulement. C'est le décor. Une fa-
çon de hutte. Où sommes-nous?
Un gardien de chiourme nous l'apprend.
Nous sommes à la Nouvelle, dans un mé-
nage de forçats. Et comme, en ses effu-
sions, le couple Ménessier a manqué l'ap-
pel, pour la troisième fois depuis peu de
jours, on va le renvoyer au pénitencier
commun, avec travail forcé. Alors, la fu-
reur des époux ne connaît plus de limi-
tes. Adieu l'idylle! C'est la tragédie.
Nous apprenons que monsieur a empoi-
sonné sa femme, que madame a étouffé
une vieille demoiselle chez qui elle ser-
vait. On se reproche les crimes d'autrefois
et, la dispute montant à la furie, on y
ajouterait peut-être un crime nouveau,
n'était que le gardien revient annoncer
que, par suite d'une amnistie, les puni-
tions sont levées. La dispute s'apaise aus-
sitôt et on en revient à l'idylle, non sans
quelques agréables plaisanteries comme
aiment à s'en faire les bourgeois qui
s'aiment bien. -
Ce n'est qu'une fantaisie. Mais il est
facile de voir que dans cette fantaisie,
sans mise en scène, entre deux personna-
ges, il y a une action, chose toujours in-
dispensable, une péripétie, un retourne-
ment déterminé par des raisons morales
observées avec justesse. C'est assez pour
que ce petit acte, derrière lequel on dé-
couvre une ironie, soit une parfaite œu-
vre d'art. Il est bien joué, encore qu'un
peu lentement, par M. Antoine, et sur-
tout peut-être par Mme France, qui y
est comédienne accomplie.
Je suis plus embarrassé pour parler
des Frères Zemganno, non que je n'aie,
sur cette œuvre, une opinion qui me pa-
raît rationnelle, étant une opinion
moyenne ; mais je me suis trouvé entou-
ré, enveloppé, au Théâtre-Libre, par deux
courants si violents et si contraires, que
je ne sais pas comment m'y retrouver.
Pour les uns, l'œuvre est imbécile, en-
nuyeuse, puérile et prétentieuse. Pour
les autres, plus nombreux dans un mi-
lieu où l'adoration des Goncourt est le
commencement de la sagesse littéraire,
cela est sublime, simplement. Ces opi-
nions d'énergumènes me troublent ; et,
pourtant, je crois bien que j'ai raison à
ne suivre ni les unes ni les autres.
La pièce comporte trois actes et deux
sujets parfaitement distincts, ce qui est
une faute de composition bien évidente.
Car, quelque beau que soit le morceau de
peinture, on ne me fera pas admettre un
tableau représentant à la fois le sacre de
Napoléon et Vatel faisant cuire une fri-
cassée de poulet. L'exposition, commune
à ces deux sujets, nous montre les frères
Zemganno, s'aimant beaucoup, épris de
leur art d'acrobate, en train de travailler
un tour inventé par l'aîné, Gianni, qui
doit l'exécuter avec son cadet, Nello. Cette
exposition est aimable — je sais bien que
l'épithète paraîtra médiocre; on y voit
apparaître une riche écuyère, la Tomp-
kins, qui travaille pour l'art et qui est
amoureuse de Nello. Or, Nello se moque
d'elle : on ne nous dit pas pourquoi, ce
qui vaut pourtant la peine de nous être
appris. Car il et rare de voir un clown
tenir rigueur à une belle fille de son théâ-
tre — ou d'ailleurs. Mais, dans ce théâtre
par télégramme, il manque toujours un
mot nécessaire d'explication.
Le premier sujet se développe et se ter-
mine au second tableau. Nous sommes
dans la coulisse du cirque. La mise en
scène, les détails ont plu. Ce goût d'allu-
sions est louable, à condition qu'on n'en
exagère pas la portée et l'importance
dans l'art dramatique. Dans ce tableau,
les frères Zemganno font leur tour. Mais
on a substitué le bois à la toile dans je
ne sais quel accessoire, — car le tour
n'est pas expliqué non plus, — et Nello
s'est brisé les jambes. C'est la Tompkins
qui a fait la chose. Nous devons le devi-
ner à un mauvais regard qu'elle jette.
Il semble qu'un drame va naître de
ceci. Une fille dédaignée tente d'assassi-
ner un homme, le blesse. Ne va-t-elle pas
l'aimer ? L'homme pardonnera-t-il ? Ai-
mera-t-il à soT* tour? Il paraît que tout
ceci est « vieux JU)). Nous ne saurons
jamais ce que Nello p&nse de la Tompkins,
s'il la soupçonne, s'il t'aime. Tout ce
qu'on nous apprend, c'est qu'elle est par-
tie pour l'Amérique. Bonsoir. .Q.atr:.
sujet nous est offert: la douleur du blessé,
qui ne pourra plus exercer son art, la
jalousie qu'il a du succès de son frère et
le sacrifice que celui-ci fait à l'amour
fraternel en renonçant à ses exercices.
Ceci, avec le joli épisode de l'aîné, fai-
sant du trapèze la nuit, quand il croit
son frère endormi.
En somme - et je crois bien ne pas me
tromper dans mon jugement — deux es-
quisses, très brillantes, deux indications
de sujets, mais rien de formulé, rien de
poussé à fond, rien qui vive, en un mot,
parce que la vie, en art, ne se montre
pas sans l'épanouissement complet des
idées ou des formes. A cela, les « adora-
teurs » nous disent : « C'est la vie vraie,
qui n'a pas besoin d'arrangement. »
Halte-là ! La vie vraie exige que les per-
sonnages, exprimant des sentiments j usâ-
tes, les expriment dans la langue de leur
milieu et de leur profession. Or, voici
comment Gianni parle de son tour :
« L'impossibilité de ce qu'on ambitionne
de tenter, on la veut grande, presque
surhumaine, et quand, après des essais
cachés, une série de renoncements, une
succession de perfectionnements, qui
amène l'invention au bord de la réussite,
on croit avoir atteint le but, sais-tu ce
qui arrive ? Un de ces riens, un de ces
infiniment petits, le grain de sable in-
connu. » Est-ce M. Auguste qui parle
ainsi, ou Pascal ?
Plus loin, Nello parle de son amitié
pour son frère : « Au fond, tu sais que
nous ne faisons pas que nous aimer.
nous tenons l'un à l'autre par des liens
mystérieux. Quoique d'âge différent, de
caractères diamétralement opposés, nous
avons les mêmes sympathies et les mêmes
antipathies, etc., etc. » Est-ce un clown
qui s'analyse ainsi ou Cicéron écrivant le
De Amicitia?
Enfin, Gianni parle de son art : « Nous
aimons notre métier et nous conservons
la pure tradition italienne. Les hommes
de notre état doivent s'astreindre à une
hygiène de prêtre, et ils ne conservent
leur force dans toute sa plénitude qu'au
prix de la privation de Bacchus et de Vé-
nus. Ce n'est pas moi qui ai inventé cela ;
cela nous vient en droite ligne de l'anti-
quité. » Et ce clown raisonneur dit qu'il
jouera désormais du violon, son derrière
sur une chaise (ce qui a paru hardi,
quoique ordinaire) ! Point. Il professera
en Sorbonne, fortbien.
J'ai dit ce que je pensais. Il y a presque
du mérite, devant tant d'engouements un
peu nigauds et de résistances un peu ex-
cessives. En passant, j'ai loué une mise en
scène adroite. Il n'y a qu'un mot à dire
de l'interprétation, qui est bonne, en gé-,
néral. Deux acteurs, d'ailleurs, ont seu-
lement un rôle : MM. Antoine et Grand.
Quant à Mlle Sylviac, elle a réussi à nous
donner une silhouette rapide et étrange.
C'est tout ce qu'elle pouvait faire d'.--
rôle presque muet.
Henry Fouquier.
TROUBLES DANS L'OrlDRE
DES AVOCATS A ROME
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Rome, 35 février.
Hier, à la réunion du conseil de l'ordre des
avocats, les cris et les hurlements ont couvert
à tel point la voix du président, que celui-ci
a dû lever la séance. -
La cause de ces désordres, c'est que ebîton-
nier avait congédié un secrétaire.
LA RÉUNION PLÉNIÈRE
Les ministres à la réunion. — Un inci-
dent.
C'est aujourd'hui qu'aura lieu au Palais-
Bourbon la réunion plénière des députés
républicains.
Aucune convocation individuelle n'a été
adressée pour cette séance, la réunion plé-
nière du 99 janvier ayant décidé que les
députés républicains se réuniraient sans
convocation le dernier mercredi de chaque
mois.
Plusieurs ministres, et notamment MM.
Tirard, président du conseil, et Rouvier,
ministre des finances, se rendront à cette
réunion, qui sera consacrée à l'examen des
questions relatives au budget et au projet
d'emprunt.
M. Castelin, député boulangiste, se pro-
posait d'adresser, dès hier, à M. Tirard, une
question à ce sujet. Mais le président du
conseil n'étant pas venu à la séance, M.
Castelin lui a dressé la lettre suivante :
« Monsieur le président,
» J'ai l'honneur de vous informer de mon
intention de poser une question au gou-
vernement sur l'accord intervenu entre le
cabinet et les groupes de la majorité, rela-
tivement à l'examen en commun des faits
se rapportant à la politique générale.
» Veuillez, je vous prie, monsieur le pré-
sident du conseil, m'indiquer si vous ac-
ceptez cette question et pour quel jour." :
Voici le texte de la réponse de M. Tirard t
« Monsieur,
» Je ne me rends pas bien compte de la
question que vous vous proposez de m'a-
dresser.
» Quoi qu'il en soit, je serai à votre dis-
position jeudi prochain, me réservant tout
a fait de répondre ou de refuser quand je
connaîtrai mieux l'objet de votre ques-
tion.
» Veuillez, etc. »
On fait observer dans les couloirs que le
président du conseil pourrait très bien se
dispenser de répondre à cette question, un
ministre étant toujours libre de conférer
quand bon lui semble avec les membres
de la majorité.
L'ÉLECTION DE SAINT-DIÉ
La Chambre, réunie dans ses bureaux, vient
de nommer une commission chargée de pro-,
céder à l'enquête sur l'élection de M. Picot,
député de Saint-Dié(Vosges), qui avait, comme
on le sait, pour concurrent M. Jules Ferry.
La commission, qui est entièrement répubU.
caine, comprend MM.Viger, Buvignier, Deniau,
Cornéàl, Cazauvieilh, Trouillot, Horteur, Mer
lou, Commet, Cordier et Develle. ":
tTS DÉSASTRE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Berlin, 25 février,
On mande de Ila bour - le superbe hall
m -9 -ti sUPerl)e- -ha- Il
en fer, presque achevé, qui devait servir da
jardin d'hiver, s'est écroulé.
Plusieurs ouvriers sont tués ou mortellement
blessas. -
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