Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1890-01-16
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 16 janvier 1890 16 janvier 1890
Description : 1890/01/16 (A19,N6576). 1890/01/16 (A19,N6576).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75601152
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Dix-neuvième année. — N° 6,576 CINO Centimes — Paris et Départements - 011'-':0" Centimes ,-' JEUDI 16 JANVIER 1890 * A
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, JOURNAL RÉPUBLICAIN ..,. l.
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GEORGES MllèiN
Par J. GUENOT
Aujourd'hui le XIXe SIÈCLE commence
)
h publication d'un grand roman de
PtœHrst
GEORGES MAIRAN
re héros y est un homme de bien, profon-
dément honnête, fort épris d'une femme
jui n'a qu'un seul but: le déposséder d'un
gros héritage. Elle y réussit presque en
le faisant enfermer dans une maison de
fous.
L'auteur nous promène à travers les
mondes les plus divers; l'intérêt va crqis-
santy au milieu des scènes les plus dra-
matiques qui semblent empruntées à des
scandales récents.
Nous sommes sûrs que
GEORGES MAIRAN
a aura le plus grand succès auprès de nos
lecteurs. ,,
LA RENJRÉE
1
1 '.: :.. -
La première session de la législa-
ture n'avait pas laissé des souvenirs
très satisfaisants. La Chambre avait
encouru des reproches divers, dont
les uns tiennent à la variété des opi-
nions politiques et aux ménagements
que certains hommes veulent conser-
ver à l'égard de tout le monde, de
façon à ne se faire nulle part d'enne-
mis bien déterminés,— dont les autres
ont motivés simplement par l'indiffé-
rence d'un certain nombre de députés
et par le peu de souci qu'ils prennent
de remplir sérieusement les devoirs
qui leur incombent. On se rappelle
notamment que, le jour où les bureaux
de la Chambre devaient nommer la
commission d'enquête sur l'élection de
M. Vacher dans la Corrèze, il s'était
trouvé tant de députés pour se dis-
penser de se rendre dans leurs bu-
reaux, que l'opposition avait pu se
donner le plaisir de nommer une com-
mission en majorjté réactionnaire et
boulangiste, et qu'il fallut provoquer
un incident en séance publique pour
faire annuler ces élections irrégu-
lières.
La presse républicaine avait. été
unanime à blâmer l'incurie des dépu-
tés de la majorité; elle leur avait même
fait entendre des paroles assez dures,
et l'on pouvait penser que la Chambre
aurait tenu compte des observations
qui lui avaient été adressées. Cepen-
dant, hier, la Chambre a montré
qu'elle ne s'était pas corrigée. La
Constitution a décidé que la session
ordinaire s'ouvrirait de plein droit le
second mardi de janvier. Mais beau-
coup de députés se sont tranquille-
ment mis en insurrection contre cette
disposition constitutionnelle. Trois se-
maines de vacances ne leur avaient pas
suffi pour envoyer leurs cartes de
visite et pour croquer les pralines du
Jour de l'An ; et puis, le ciel était un
peu gris, et puis, il y avait un peu de
boue dans la rue. Ils se sont démon-
tré à eux-mêmes que la loi constitu-
tionnelle n'était pas faite pour eux,
et que la session s'ouvrirait bien sans
eux. Ils sont restés les pieds sur les
chenets, et ils y sont si bien restés, que
l'ordre du jour de la séance n'a pas
pu être suivi.
- On devait, en effet, procéder au
scrutin pour l'élection du bureau. Le
premier scrutin pour l'élection du
président, bien que la fermeture en
eût été retardée, n'a pas donné de
résultat, le quorum n'ayant pas été
atteint. Un second tour de scrutin n'a
été valable qu'à grand'peine et après
qu'on fut allé 'tirer de leur douce
quiétude un certain nombre d'absents.
Mais, une fois leur bulletin mis dans
l'urne, ils n'ont rien eu de plus pressé
que de repartir, et,de nouveau, quand
on a voulu procéder à l'élection du
vice-président, le quorum n'a pas été
atteint et il a fallu @ renvoyer la suite
du scrutin à la séance de demain.
Donc, la journée d'hier a été complè-
tement perdue et les députés ont in-
fligé une nouvelle atteinte à la Consti-
tution. Ils en ont empêché le fonction-
nement, alors que, pour la plupart, ils
déclarent bien haut que cette Consti-
tution est admirable et qu'il n'y faut
pas toucher, parce qu'on ne saurait
mieux faire.
Il faut bien le redire aux députés,
puisqu'ils persistent à ne pas tenir
compte des avertissements qu'on leur
donne : Personne ne leur impose un
mandat. S'ils détiennent ce mandat,
c'est qu'ils l'ont sollicité, c'est qu'ils
ont lutté pour l'obtenir, et si les élec-
teurs le leur: ont confié plutôt qu'à
leurs concurrents, c'est qu'ils ont
pensé qu'ils le rempliraient d'une fa-
çon plus satisfaisante. - Si quelque
candidat avait annoncé l'intention
d'aller à la Chambre seulement quand
- - - -
il n'aurait rien de mieux à faire et
encore quand le temps serait à sa
convenance, il est bipn certain que
les électeurs ne lui auraient pas
donné leurs voix. Tous veulent, à
n'en pas douter, que leur mandataire
les représente sérieusement, et c'est
pour permettre aux représentants de
remplir exactement les devoirs de leur
charge, que l'indemnité parlementaire
a été inventée. Celui qui considère
l'indemnité parlementaire comme une
rente,et qui la touche sans avoir assi-
dument suivi les séances, commet une
véritable indélicatesse en même temps
qu'une sorte d'abus de la confiance
que les électeurs ont eue en lui.
S'il en était quelques-uns que ces
considérations morales laissassent in-
sensibles, ils ne pourraient du moins
manquer de reconnaître que les inci-
dents comme ceux qui sont résultés,
durant la dernière session, du défaut
d'assiduité des députés, et que les
séances comme celle d'hier, que le
même défaut d'assiduité rend stériles,
ne contribuent pas à donner à la
Chambre beaucoup de popularité et à
inspirer au pays la confiance que l'on
prend grand souci de ses affaires. Ils
ne contribuent pas, non plus, il faut
bien le reconnaître, à relever le pres-
tige du régime parlementaire.
On l'a dit dés le lendemain des élec-
tions : la législature actuelle exercera
une action considérable, — peut-être
décisive, — sur l'avenir de nos insti-
tutions. Suivant la direction qu'elle
prendra, il dépend d'elle de réduire
leurs adversaires au silence ou de dé-
terminer un courant nouveau fait de
lassitude et d'irritation. Elle ne parait
pas, jusqu'ici, avoir suffisamment
compris la gravité de la situation. Il
est temps qu'elle s'en rende compte,
car elle n'a pas le droit de commettre
des fautes dont elle ne serait peut-
être pas seule à supporter les consé-
quences.
Le « XIXe Siècle » publiera demain la
a Chronique » par M. Francisque Sarcey.
LES SUITES
DE L'ACCAPAREMENT DES CUIVRES
Les administrateurs du Comptoir
d'escompte en police correction-
nelle.
On se rappelle que, le â8 décembre der-
nier, l'assemblée générale des actionnaires
de l'ancien Comptoir d'escompte approuvait
une transaction avec les administrateurs et
censeurs de cet établissement (à l'exception
de M. Hentsch, président du conseil), et avec
la succession Denfert-Rochereau.
Cette transaction ne pouvait avoir pour
effet d'éteindre l'action publique.
L'instruction judiciaire ouverte contre les
administrateurs et censeurs de l'ancien
Comptoir a donc suivi son cours. M. Prinet,
juge d'instruction, chargé de l'affaire, légè-
rement indisposé, n'a pu encore rendre son
ordonnance, mais nous savons que tous les
membres du conseil d'administration sont
poursuivis :
1° Pour distribution de dividen des fic-
tifs;
2° Pour infraction à la loi sur les so-
ciétés.
L'ÉLECTION DE GIEN
Condamnation d'un agent de M. Loreau.
Corruption électorale.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Orléans, 1 h janvier.
Aujourd'hui est venu devant la Cour
d'Orléans, chambre des appels correction-
nels, présidée par M. Louvet, l'appel formé
par l'un des principaux agents électoraux de
M. Loreau, le nommé Legras, qui avait été
condamné à six jours de prison par le tri-
bunal correctionnel de Gien pour corrup-
tion électorale.
La Cour a confirmé le jugement du tri-
bunal correctionnel de Gien.
M. Cadot de Villemomble, avocat général,
occupait le siège du ministère public.
LES GRÈVES EN BELGIQUE
Pin de la grève
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Charleroi, 1A janvier.
A la suite d'une transaction acceptée par
les ouvriers et les patrons, la grève peut
être considérée comme terminée. Les pa-
trons ont accordé la diminution d'une
heure de travail ( sur onze) demandée par
les ouvriers.
Les ouvriers sont forts satisfaits de cette
solution.
LE "PATER" A BRUXELLES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Bruxelles^ 1 h janvier.
Le Pater, la pièce de M. François Coppée
interdite par la censure, a été joué hier au
théâtre des Galeries Saint-Hubert, après les
Danicheff. La salle était comble.
La pièce, fort bien rendue, a été écoutée
silencieusement. Les spectateurs ont chuté
une personne qui approuvait une tirade
contre les « Va-nu-pieds de Paris
Seuls les passages anti-cléricaux dits par
« Jacques Leroux, membre de la Commune »
ont été applaudis.
En somme, peu de succès pour la pièce,
et beaucoup pour les interprètes.
L'ARMEMENT RUSSE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTlCtJLIER)
Vienne, lh janvier.
Il se confirme que le tsar renonce A doter
l'armée russe du petit calibre. On considère
cela comme un indice alarmant. Si la Russie
eut fait fabriquer le nouveau fusil, elle aurait
indiqué qu'elle comptait encore sur deux ou
trois années de paix au moins, taudis que la
décision négative qui vient d'être prise par le
tsar semblerait prouver qu'elle n'a pas l'es-
poir d'une paiJ aussi longue.
LE BRESIL
RÉPONSE
Le démembrement futur. — Gouverne-
ment militaire.—Décrets de caserne.
Un général Boulanger brésilien.
- L'avenir.
[Nous n'avons pu communiquer qu'hier à
l'auteur de l'article inséré dans notre numéro
du A janvier les observations que contient
le Courrier du Brésil, journal spécial pu-
blié à Paris ; les affaires brésiliennes n'ayant
rien perdu de leur actuaHté, la réponse que
l'on va lire vient à son heure :]
Le Courrier du Brésil, journal spécial très
nouveau, consacre six colonnes à la dis-
cussion des idées que nous avons émises
sur la révolution brésilienne et ses con-
séquences politiques et financières. Nous
tâcherons d'être plus bref. Mettons d'a-
bord de côté la question de bonne foi. Non,
la bonne foi du XIXe Siècle n'a pas été sur-
prise; l'auteur de l'article n'est ni un spé-
culateur, ni un ennemi du Brésil ; il est
même, par hasard, citoyen brésilien, et s'il
n'a pas visité le Brésil dans toute son éten-
due, il en connait une bonne partie, vue et
revue par lui à diverses reprises depuis
vingt ans. C'est ainsi que, dans ses voyages
à Cuyabà, il a pu constater que le sud de
la province de Matto-Grosso fait bien par-
tie, comme il le dit, du bassin de la Plata;
et c'est pour cela qu'il rattache dans le dé-
membrement futur et inévitable le sud de
cette province à l'agglomération des Etats
futurs du bassin de la Plata, qui auront
Montevideo pour capitale et comme voies
de pénétration, l'Uruguay, le Paranà et le
Paraguay.
Le démembrement futur
En réalité c'est cette hypothèse, redouta-
ble pour les créanciers du Brésil, qui do-
mine les préoccupations de notre contra-
dicteur; il accuse notre ignorance de l'avoir
imaginée pour les besoins d'une spécula-
tion à la baisse. Il a tort ; notre ignorance
et notre opinion sont partagées, depuis
longues années, par beaucoup de ceux qui
essaient de lire dans l'avenir les destinées
des peuples sud-américains.
Deux choses ont été toujours prévues
comme devant se réaliser à la mort de dom
Pedro :la proclamation d'une République
brésilienne et la sécession de nombreuses
provinces. C'est en exploitant les tendances
républicaines et en agitant le spectre du dé-
membrement,que les chefs du parti militaire
ont pu s'imposer et créer,par la violence, un
gouvernement de fait qui est beaucoup plus
loin de la République que ne l'était la mo-
narchie constitutionnelle de dom Pedro Il.
Gouvernement militaire. — Décrets
de caserne.
Que ce gouvernement, personnifié par
Deodoro da Fonseca, soit purement mili-
taire, en dehors de l'opinion publique, créé
par la violence et destiné à être très com-
battu quand les Brésiliens se seront ré-
veillés de leur longue apathie, cela n'est
pas douteux.
Les habitants de cette région tropicale ont
beau être doués d'une passivité tout à fait
exceptionnelle, ils ne supporteront pas
longtemps de lire en tête des décrets du
gouvernement la formule suivante :
« Le gouvernement provisoire des Etats-
» Unis du Brésil, constitué par l'armée et la
» flotte, au nom de la nation. »
Un peuple, quelque apathique qu'il soit,
sait très bien que des décrets qui portent
cet entête ne dénotent pas un gouverne-
ment républicain, mais disent sans pudeur
que c'est la caserne qui commande.
Lopez au Paraguay,Rosas à Buenos-Ayres,
La Torre et Santos à Montevideo, dont le
souvenir est frais, n'ont jamais procédé au-
trement.
Un Boulanger sans DODularité
Admettrons-nous que Deodoro da Fonseca
soit autre chose qu'un aventurier? Oui,nous
ajouterons qu'il a toujours été un aventu-
rier dangereux, un Boulanger sans popu-
larité et sans parti.
Si dom Pedro avait été un struggleforlifer,
au lieu de l'envoyer à Corumba, il eût
écouté ses ministres et l'eût dirigé, il y a
longtemps, sur Fernando-Po; car il avait
été plusieurs fois question de se défaire de
ce Boulanger,.en l'expédiantà l'ile de Fer-
nando-Po,qui est un Jersey d'où l'on ne re-
vient guère.
Ce n'est pas la manière dont a été con-
duite la révolution, et constitué par Varmée
et la flotte le gouvernement provisoire
pour plusieurs années, qui prouvera à l'his-
toire que le chef de ce gouvernement n'est
pas un aventurier.
15 Novembre et 4 Septembre
Les Brésiliens auraient tort de croire que
la révolution du 15 novembre a quelque
analogie avec celle du h septembre 1870. A
cette date fatale, la France, entraînée à sa
ruine par le gouvernement personnel vaincu
et fait prisonnier, reprenait possession
d'elle-meme. Le Brésil a opéré tout autre-
ment. En pleine prospérité commerciale et
financière, il s'est réveillé un matin au bruit
des coups de fusil pour apprendre que,par
la volonté de Varmeeet de la flotte représen-
tées par un bataillon en rebellion, il avait
cessé d'avoir un gouvernement, une Cons-
titution et des représentants légaux, et que
cet ensemble de faits apportait comme con-
séquence la rupture de négociations finan-
cières entamées avec les marchés d'Europe,
une perte de Z 0/0 pour les porteurs de
fonds brésiliens, la veille si confiants.
Avenir sombre
Aujourd'hui le commerce intérieur du
Brési 1, sa production, son exportation n'ont
pas à souffrir du gouvernement de l'armée
et de la flotte, cela est certain : ce pays est
trop riche pour être atteint en quelques
heures dans ses sources de richesse; mais
ils ne sont pas rares, ceux qui se deman-
dent ce que le gouvernement se disant ré-
publicain, mais à tendances inconnues, lui
ménage dans l'avenir d'inquiétudes et de
troubles. Peu de gens se font les mêmes
illusions que notre contradicteur; on sait
très bien qu'il peut demain apparaître dans
une ou plusieurs provinces un autre Fon-
seca qui, abusant comme lui de l'apathie
et de la passivité nationales, crée, avec une
patrouille, d'autres sous-gouvernements
constitués eux aussi par l'armée et peut-
être la flotte et que le gouvernement provi-
soire sera incapable d'aller morigëner,parce
qu'ils seront hors de son atteinte et qu'il
manquera d'autorité morale pour combat-
tre ces obscurs imitateurs.
Voilà ce que se disent les Brésiliens du
parti républicain aussi bien que ceux qui
ont conservé quelque attachement pour
dom Pedro; voilà ce que se disent aussi tes
étrangers, qui, justement parce qu'ils sont
républicains, ont l'horreur des gouverne-
ments militaires et savent quels périls ils
comportent pour les libertés publiques et
les fortunes privées. ¡,,,Hi,,,, ,
L'INTERr;ltATUjfl GERVILLE-RÉUCHE
Au conseil des ministres. — Une
mystification.
Le conseil des ministres s'est occupé hier
de l'interpellation Gerville-Réache. Tout
portant à croire que M. Gerville-Réache re-
nonce à sa première intention, le gouverne-
ment a été d'avis que, dans le cas impro-
bable où cette initiative serait reprise par
un autre député, il y aurait lieu de ne pas
l'accueillir.
A propos de cette interpellation, M. Ti-
rard a été, tout comme un simple journa-
liste, victime d'une mystification, de la part
sans doute du même individu qui passe son
temps à envoyer des dépêches ou des lettres
dans les rédactions.
Sous la signature de M. Delafosse, on a
envoyé au président du conseil une dépê-
che l'informant que le député du Calvados
allait déposer une interpellation sur la po-
litique extérieure générale du cabinet.
Emoi de M. Tirard qui, rencontrant à la
Chambre M. Delafosse, lui demanda quel-
ques explications. Etonnement de M. Dela-
fosse, qui déclara au président du conseil
que la dépêche était fausse, et qu'il ne son-
geait nullement à interpeller. -
NOTE POUR LE MONDE"
A propos d'un article du « XIXe Siècle »
* - Deux erreurs.
Le Monde a publié hier un article dans
lequel nous trouvons le passage suivant :
C'est ainsi que deux journaux, l'Eclair et le
XIXe. Siècle, viennent de publier sur notre po-
litique extérieure des explications évidemment
dictées par M. Spuller. C'est le même repor-
ter, en effet, qui a tenu la plume dans les
deux gazettes, et tout le monde sait, à la
Chambre, que ce reporter est honoré de la
confiance particulière du ministre.
L'article que nous avons publié, dans no-
tre dernier numéro — « le Voyage à Bruxel-
les » — n'est nullement du « reporter » au-
quel le Monde fait allusion. Il n'a pas da-
vantage été inspiré par M. Spuller,qui choi-
sirait certainement un autre journal qtie le
XIXe Siècle pour faire des révélations au
public.
LE PRÉTENDANT CARLISTE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Vienne, 14 janvier.
On signale de Gratz l'entrevue, dans cette
ville, du prétendant au trône d'Espagne don
Carlos, duc de Madrid, avec son frère Al-
phonse; les deux princes ont tenu apparem-
ment à se concerter en prévision des éventua-
lités prochaines en Espagne.
LES
PALMES DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Le Journal officiel publie ce matin un
arrêté nommant officiers de l'instruction
publique :
MM.
De Garnier des Garets, général de bri-
gade. :,
Lefournier, secrétaire général de la pré-
fecture d'Eure-et-Loir. v
Ebrard de Villeneuve, maître des requê-
tes au Conseil d'Etat ;
Lemas, sous-préfet de Fougères (Ille-et-
et-Vilaine).
Nancey, sous-préfet de Chinon (Maine-et-
Loire ).
Officiers d'académie
MM.
Adam, publiciste à Paris.
Berthaut, secrétaire chef des bureaux de
la mairie du deuxième arrondissement de
Paris.
Daubanton, vérificateur du contentieux
de la caisse municipale de la Ville de Paris.
Deloncle, chef du cabinet du résident su-
périeur en Annam.
Gilbert, sous-préfet de Loches (Indre-et-
Loire).
Héricourt, secrétaire de la rédaction de
la Revue scientifique.
Hersent, chef de cabinet du préfet de
Seine-et-Oise.
LE NOUVEAU MAIRE DE
LEVALLOIS-PERRET
M. Quehant vient d'être nommé maire de
Levallois-Perret, en remplacement de M. Rey-
naud, démissionnaire.
ÉLECTIONS CONSULAIRES
Les nouveaux membres. — Quinze
membres à nommer. — Six élus. —
Les ballottages.
Les élections à la chambre de commerce
qui ont eu lieu hier étaient des élections
complémentaires, conformément à la déci-
sion prise dernièrement par le gouverne-
ment de porter cette assemblée de SU à 36
membres. !
Trois listes de candidats étaient en pré-
sence, et l'empressement des électeurs a été
beaucoup plus grand que d'ordinaire : 1,656
votants sont venus apporter leurs bulle-
tins, quand, aux élections précédentes, qua-
tre à cinq cents seulement se déran-
geaient.
Voici les résultats :
Candidats pour cinq ans :
MM. Delaunay-Belleville, 1 ,A93 voix, élu.
— Couvreur, 857 voix, élu. — Noblemaire,
852 voix, élu. — Lourdelet, 839 voix, élu. —
Suillot, 822 voix, ballottage. — Dumont,
799 voix, id. — Camus, 776 voix, id. — Mo-
zet, 752 voix, id. — Ranvier, 7h6 voix, id.
Il reste un candidat à élire dans cette
catégorie.
Candidats pour trois ans:,
MM. Germain, 836 voix, élu. — Pector,
817 voix, ballottage. — Thibouville-Lamy,
808 voix, id. — Gibert, 807 voix, id. — De-
machy, 806 voix, id. — Claudon, 795 voix,
id. — Ducret, 789 voix, id. — Hartmann,
763 voix, id. — Péan, 758 voix, id. — Mar-
guery, 750 voix, id.
Il reste quatre candidats à élire dans cette
catégorie.
Candidats pour un an :
MM. Thiébaud, 868 voix, élu. — Fumouze,
827 voix, ballottage. — Huot, 809 voix, id —
Lainey, 798 voix, id. — Ouachée, 789 voix,
id. — Bresson, 78A voix, id. — Robert De-
gache, 776 voix, id. — Davoust, 750 voix,
gache, Dehollain, 572 voix, id. — Rambaud,
569 voix, id. — Ductont,$29 voix, id.
— Nathan, 909 voix, id.
Il reste quatre candidats à élire dans cette.
catégoriev.,. s -' .1f
'- t
LA VIE nE PARts
't -'
Samedi, on nous annonce, d'une façon
à peu près certaine, la première" repré-
sentation de la Margot de M. Meilhàe à*
la Comédie-Française. Sitôt après cette
solennité, car tout est « solennel » à la
Comédie, le comité du sociétariat, non
moins solennellement,' se réunira pour
procéder à la distribution des parts libres
et à l'examen des candidatures des pen-
sionnaires qui briguent les honneurs du
sociétariat. La distribution des douzièmes
est une petite affaire de famille qui ne
regarde pas le public. Il se peut bien que
les sociétaires ne s'admirent pas beau-
coup les uns les autres ; niais ils s'aug-
mentent lés uns les autres. Je n'y vois pas
d'inconvénient. ",
Mais ce qui intéresse les amateurs de
théâtre, ce qui devrait intéresser le mi-
nistère, - qui fait le mort, paraît-il, —
c'est de savoir si la Comédie fait ce qui
est nécessaire pour assurer un bon re-
crutement, pour se mettre à l'abri des
coups du sort ou des coups de tête, pour
avoir, enfin, des acteurs et des actrices
tout prêts si Mlle Bartet, ouMme Samary,
malades, ne pouvaient faire leur service.
Je ne .parle pas de la tragédie. Quand
une tragédienne est malade, on prie une
camarade de cc lire le rôle » en demandant
l'indulgence du public, comme dans la
troupe fameuse de Tromb-A Icazar !
Le journal officiel de la Comédie-Fran-
çaise, c'est-à-dire le Temps, a publié une
petite note embrouillée, de laquelle il ré-
sulterait que les comédiens sont pau vres
comme Job. Ah ! le pauvre homme ! —
comme dit un auteur classique qu'on joue
très bien rue de Richelieu. Si les comé-
diens associés étaient pauvresse seraitleur
faute et nous ne les plaindrions pas. Us
seraient pauvres pour avoir renouvelé des
engagements de sociétaires absolument
inutiles, injustifiés, et aussi pour avoir
engagé trente-six pensionnaires,pour des
raisons diverses, qui ne servent à rien du
tout et qui pourraient, sans inconvé-
nient, être réduits de moitié. Je ne veux
affliger personne. Mais, en vérité, il y a
là M. X. et Mme Z. qui ne figurent sur
les listes d'émarsement que pour des rai-
sons qui n'ont rien à faire avec l'art.
Par exemple — pour ne citer qu'un
nom — comment expliquer que Mlle
Marsy rentre à la Comédie après avoir
lamentablement échoué à la Porte-Saint-
Martin? Qu'on donne le coup de balai,
nous ne demandons pas mieux. Il est
évident que les pensionnaires, encore que
mal payés, coûtent trop cher à la Comé-
die.
Mais, parce qu'il y a trop de pension-
naires, est-ce une raison pour fermer la
porte du sociétariat? Est-ce une raison
pour invoquer une détresse financière,
qui n'est pas exacte, heureusement ? La
Comédie est très riche, les sociétaires à
part entière pnt des appointements de
ministres, tout simplement. La note du
Temps dit que l'on a distribué les parts
de M. Barré. Soit. Mais les gens qui sa-
vent compter disent que l'on a plus de
trente parts libres, celle de M. Coquelin,
celle de M. Thiron, etc., etc. Et l'opinion
de tous les gens qui s'intéressent à la
Comédie est que, de ces douzièmes libres,
il serait juste et politique d'en distribuer
au moins six aux pensionnaires, en les
amenant au sociétariat.
Il y a, cette année, une demi-douzaine
de candidats et de candidates.On nous dit
que nul d'entre eux ne s'impose au choix
du comité. Je le veux bien. Mais dites-
moi,je vous prie, si jamais Mme Lloyd ou
M. Laroche se sont imposés par l'accla-
mation d'une salle en délire ? Je ne vois
pas très bien cela dans mes souvenirs.
Quand il n'y a pas de nominations d'en-
thousiasme, il y a les nominations, de
raison. Parmi les candidats, il en a qui
sont trop pressés ; il y en a qui n'ont au-
cun titre. Mais il n'est pas difficile d'en
rencontrer qui, pour des raisons diverses,
sont en bonne situation pour réussir. Je
citerai Mlle Kalb et Mlle Brandès.
Pour Mlle Kalb, il n'y a pas de discus-
sion possible.Elle est dans la forme classi-
que, dans la forme de la maison : le jour
où Mme Samary ne peut pas jouer cer-
tains rôles, elle est là pour la remplacer.
Quant à Mlle Brandès, c'est tout un autre
ordre d'idées. On lui a imposé, quand
elle s'est mise sur les rangs pour le so-
ciétariat, de jouer Andromaque. Je n'ai
pas assisté à cette représentation, à la-
quelle on ne nous avait pas invités.On me
dit que Mlle Brandès n'a pas été excellente.
Ça m'est tout à fait égal. Quand M. Cla-
retie a été chercher Mlle Brandès au Vau-
deville, elle avait une situation faite,
un talent classé. Il savait ce qu'elle pou-
vait faire. Ce serait une abominable hy-
pocrisie de dire qu'il l'engageait pour
jouer le répertoire classique. Il la pre-
nait pour jouer le répertoire moderne,
rien que cela.
Et, quoique je ne sache rien du tout de
ce qui s'est passé, il n'est pas difficile de
deviner qu'en l'engageant, M. Claretie lui
a promis le sociétariat. Sans cela, on
n'aurait pas eu à la Comédie, pour un
appointement modeste, une actrice qui
gagnait ailleurs le double ou le triple de
ce qu'on lui offrait à la Comédie. Or, il
est certain que si l'administrateur s'a-
dresse à des actrices qui ont leur place
marquée dans des théâtres de genre, les
engage, leur promet le sociétariat et ne
les fait pas nommer, il n'en trouvera plus
quand il en aura besoin.
Ni Mlle Kalb, ni Mlle Brandès, quel-
que bonnes ou utiles qu'elles soient, ne
s imposent je le veux bien. L'une peut
attendre, l'autre peut se retirer. Mais sa-
vei-vou.s ce qu'on dira? On dira que les
sociétaires ne veulent nommer personne,
pour grossir leur part. Ce reproche qu'on
[ leur fait de tout see'drifier à
dra une consistance de plus en plui
grande, de plus en plus justifiée.
Et alors, qu'arrivera-t-il ? Il arriver^
que des gens sensés diront que l'on donna
une subvention de nos deniers à la Co-
médie pour jouer la tragédie; — qu'elle
ne joue pas •: on se contente de la lire do
temps en temps que cette subvention
n'a pas pour but de donner des sommes à
des comédiens privilégiés de toutes fa-
çons; dès lors, qu'il est raisonnable de ré-
former leur constitution, de ne pas per-
mettre que les douzièmes restent inap-
pliqués, djexiger qu'on les mette à la ré-
serve. Et quand la réserve représentera
un capital faisant à la Comédie des rentes
égales à la subvention ou en approchant,
on supprimera celle-oi. Lafontaine a ra-
conté cette histoire : c'est celle de la poule
aux œufs d'or.
Henry Fouquier.
L'ÉLECTION DE PANTIN
La réunion plénière des comités des com
munes du canton de Pantin a adopté A l'una-
nimité la candidature républicaine radicale da
M. Péan, vice-président du conseil général da
la Seine, qui avait déjà été le candidat unique
des républicains au scrutin do ballottace dut
6 octobre 1889.
On sait que le député invalidé est M. GoitS4
sot, boulangiste.
LA RENTRÉE
DES CHAMBRES
*
UNE JOURNÉE PEU REMPUÊJ
Le bureau d'âge. — Pas de discours
Absents et abstentionnistes. — M.
Flo-quet élu président. — Au
Luxembourg.
La rentrée d'hier a été des plus ternes et
si nos députés sont demeurés réunis jus^
qu'à près de six heures, ça été pour ne - nàd
faire grand'chose, comme on va le voir. -
C'est au bureau d'âge, vous, le savez-i
qu'incombe la charge d'ouvrir la sessiojo
ordinaire du mois de janvier. A deux lien-4
res précises, M. Pierre Blanc a donc pris
place au fauteuil, assi-té, comme secrétai
res, des six plus jeunes membres présent,
à savoir: MM. Pierre Richard, Argeliès, l £
marquis de Solages, Roques, Le Veillé PC
Martineau.
On attendait le discours d'usage du venè
rable doyen. Or le vieil Allobroge — e'es(
ainsi qu'on appelle familièrement M. Pierre-,
Blanc — le vieil Allobroge est demeuré :-'1-
lencieux. Il a estimé qu'il n'y avait rien à
ajouter aux paroles par lui prononcées aur
mois de novembre dernier, lors du débufi
de la législature nouvelle, et, entre nous, il
n'a pas eu tort d'en user ainsi.
Aux conseils, forcément un peu banaux,
qu'un doyen d'âge est amené à donner en
semblable occurence, M. Pierre Blanc a jugé
préférable de substituer un exemple — un.
bon exemple — que nombre de ses collè-
gues feront bien de se rappeler à l'occasion.
Comme il n'avait rien d'utile ni de neuf à,
dire, il n'a rien dit du tout. C'était agir fort
spirituellement. Que de vaines paroles nous
seront désormais épargnées, si la sage ré-
serve de M. Blanc rencontre des imita-
teurs !
Le président s'est donc borné à déclarer
la session ouverte. On a tiré les bureaux,
puis le scrutin a été ouvert pour l'élection
du président définitif.
Pas de « quorum » I
Pendant ce scrutin, un bruit fâcheux s'est
répandu dans la salle et dans les couloirs : -
« Il y a trop d'absents ! disait-on. Le quorum
pourrait bien n'être pas atteint. »
On sait ce que c'est que ce fameux anc-
rum qui fait tant parler de lui quand il est
absent, ce qui lui arrive plus souvent qu'à
son tour. Rappelons toutefois que le quo-
rum n'est autre chose que le nombre des
votants strictement indispensable à la valo-
bilité d'un scrutin. Ce nombre est égal à la
moitié plus un des députés, soit 289 dans
la Chambre actuelle qui comprend 576 mem-
bres.
Or, hier, les vides étaient fort nonlbreux:
négligence et influenza combinées. Ce que
voyant, les boulangistes et la plupart des
droitiers ont cru devoir s'abstenir,pour cm.-
pêcher d'aboutir les divers votes nécessai-
res à la constitution d'un bureau définitif.'
La manœuvre a réussi. On a eu beau lais-
ser ouvert pendant une heure et demie le
scrutin pour la nomination d'un président'
définitif: au bout de ce temps, une ving-
taine de bulletins manquaient encore pour.
que fût atteint ce quorum malencontreux.
— Il y aura lieu de procéder à un second
tour à l'ouverture de la prochaine séance,
a dit alors M. Pierre Blanc.
« A jeudi ! » réclament plusieurs voix.
Mais surgit M. Maurice Faure qui s'exprime
ainsi :
M. Haul'Ioe. Faure. — Nous sommes évi-
demment en nombre; si nous n'avons pas de
résultat, c'est par suite de l'opposition systé-
matique des membres antirépublicains de
cette Chambre. (Très bien 1 très bien ! à gau-
che.)
Nous demandons donc, pour que le pays
sache d'où provient la cause de ces retards.
que la prochaine séance ait lieu aujourd'hui JÎ
quatre heures, et qu'il soit procédé au secondi
tour de scrutin par appel nominal. (Très bien.
très bien ! à gauche. — Bruit à droite.)
Cette double motion a été aussitôt adoptée;
et la séance a été levée pour être repris
quelques instants après. )
TTne deuxième séance ,
A quatre heures s'ouvrait donc une soé"
conde séance qui a débuté par la déclara-
tion que voici : -
M. Dugné de la FaueeDDerle. — Je suis
de ceu* qui ont voté dans le scrutin qui .vient
d'avoir lieu, mais je déclare qu'après les
paroles qui ont été prononcées tout a l'heure
à cette tribune, je m'abstiendrai dans la
scrutin qui va s'ouvrir. (Très bien 1 très bien b*
à droite.)
La Droite ne s'est pas contentée d'ap';'
prouver ces paroles : elle a de plus imitée
M. Dugué. La plupart de ses membres sev;
sont dispensés de prendre part au seconcB
tour de scrutin, par appel nominal celui-là
en vue de l'élection du président.
Quant aux boulangistes, ils affectaient do
répondre par un : « Présent! » , retentissant
à l'appel de leurs noms; mais ils se gar-.
daient bien d'aller à la tribune déposer
leurs votes. Cette attitude a exaspéré quel-
ques membres de la majorité, et des inter-,
pellations assez vives ont été échangées à
plusieurs reprises.
Malgré tout, ce deuxième scrutin a donné
un résultat qui a été proclamé er es? tr,
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mes s • v
'Vf.1:¡.,A":.a.,:¡, ,£"- , ..,. ",,7' --
, JOURNAL RÉPUBLICAIN ..,. l.
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GEORGES MllèiN
Par J. GUENOT
Aujourd'hui le XIXe SIÈCLE commence
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h publication d'un grand roman de
PtœHrst
GEORGES MAIRAN
re héros y est un homme de bien, profon-
dément honnête, fort épris d'une femme
jui n'a qu'un seul but: le déposséder d'un
gros héritage. Elle y réussit presque en
le faisant enfermer dans une maison de
fous.
L'auteur nous promène à travers les
mondes les plus divers; l'intérêt va crqis-
santy au milieu des scènes les plus dra-
matiques qui semblent empruntées à des
scandales récents.
Nous sommes sûrs que
GEORGES MAIRAN
a aura le plus grand succès auprès de nos
lecteurs. ,,
LA RENJRÉE
1
1 '.: :.. -
La première session de la législa-
ture n'avait pas laissé des souvenirs
très satisfaisants. La Chambre avait
encouru des reproches divers, dont
les uns tiennent à la variété des opi-
nions politiques et aux ménagements
que certains hommes veulent conser-
ver à l'égard de tout le monde, de
façon à ne se faire nulle part d'enne-
mis bien déterminés,— dont les autres
ont motivés simplement par l'indiffé-
rence d'un certain nombre de députés
et par le peu de souci qu'ils prennent
de remplir sérieusement les devoirs
qui leur incombent. On se rappelle
notamment que, le jour où les bureaux
de la Chambre devaient nommer la
commission d'enquête sur l'élection de
M. Vacher dans la Corrèze, il s'était
trouvé tant de députés pour se dis-
penser de se rendre dans leurs bu-
reaux, que l'opposition avait pu se
donner le plaisir de nommer une com-
mission en majorjté réactionnaire et
boulangiste, et qu'il fallut provoquer
un incident en séance publique pour
faire annuler ces élections irrégu-
lières.
La presse républicaine avait. été
unanime à blâmer l'incurie des dépu-
tés de la majorité; elle leur avait même
fait entendre des paroles assez dures,
et l'on pouvait penser que la Chambre
aurait tenu compte des observations
qui lui avaient été adressées. Cepen-
dant, hier, la Chambre a montré
qu'elle ne s'était pas corrigée. La
Constitution a décidé que la session
ordinaire s'ouvrirait de plein droit le
second mardi de janvier. Mais beau-
coup de députés se sont tranquille-
ment mis en insurrection contre cette
disposition constitutionnelle. Trois se-
maines de vacances ne leur avaient pas
suffi pour envoyer leurs cartes de
visite et pour croquer les pralines du
Jour de l'An ; et puis, le ciel était un
peu gris, et puis, il y avait un peu de
boue dans la rue. Ils se sont démon-
tré à eux-mêmes que la loi constitu-
tionnelle n'était pas faite pour eux,
et que la session s'ouvrirait bien sans
eux. Ils sont restés les pieds sur les
chenets, et ils y sont si bien restés, que
l'ordre du jour de la séance n'a pas
pu être suivi.
- On devait, en effet, procéder au
scrutin pour l'élection du bureau. Le
premier scrutin pour l'élection du
président, bien que la fermeture en
eût été retardée, n'a pas donné de
résultat, le quorum n'ayant pas été
atteint. Un second tour de scrutin n'a
été valable qu'à grand'peine et après
qu'on fut allé 'tirer de leur douce
quiétude un certain nombre d'absents.
Mais, une fois leur bulletin mis dans
l'urne, ils n'ont rien eu de plus pressé
que de repartir, et,de nouveau, quand
on a voulu procéder à l'élection du
vice-président, le quorum n'a pas été
atteint et il a fallu @ renvoyer la suite
du scrutin à la séance de demain.
Donc, la journée d'hier a été complè-
tement perdue et les députés ont in-
fligé une nouvelle atteinte à la Consti-
tution. Ils en ont empêché le fonction-
nement, alors que, pour la plupart, ils
déclarent bien haut que cette Consti-
tution est admirable et qu'il n'y faut
pas toucher, parce qu'on ne saurait
mieux faire.
Il faut bien le redire aux députés,
puisqu'ils persistent à ne pas tenir
compte des avertissements qu'on leur
donne : Personne ne leur impose un
mandat. S'ils détiennent ce mandat,
c'est qu'ils l'ont sollicité, c'est qu'ils
ont lutté pour l'obtenir, et si les élec-
teurs le leur: ont confié plutôt qu'à
leurs concurrents, c'est qu'ils ont
pensé qu'ils le rempliraient d'une fa-
çon plus satisfaisante. - Si quelque
candidat avait annoncé l'intention
d'aller à la Chambre seulement quand
- - - -
il n'aurait rien de mieux à faire et
encore quand le temps serait à sa
convenance, il est bipn certain que
les électeurs ne lui auraient pas
donné leurs voix. Tous veulent, à
n'en pas douter, que leur mandataire
les représente sérieusement, et c'est
pour permettre aux représentants de
remplir exactement les devoirs de leur
charge, que l'indemnité parlementaire
a été inventée. Celui qui considère
l'indemnité parlementaire comme une
rente,et qui la touche sans avoir assi-
dument suivi les séances, commet une
véritable indélicatesse en même temps
qu'une sorte d'abus de la confiance
que les électeurs ont eue en lui.
S'il en était quelques-uns que ces
considérations morales laissassent in-
sensibles, ils ne pourraient du moins
manquer de reconnaître que les inci-
dents comme ceux qui sont résultés,
durant la dernière session, du défaut
d'assiduité des députés, et que les
séances comme celle d'hier, que le
même défaut d'assiduité rend stériles,
ne contribuent pas à donner à la
Chambre beaucoup de popularité et à
inspirer au pays la confiance que l'on
prend grand souci de ses affaires. Ils
ne contribuent pas, non plus, il faut
bien le reconnaître, à relever le pres-
tige du régime parlementaire.
On l'a dit dés le lendemain des élec-
tions : la législature actuelle exercera
une action considérable, — peut-être
décisive, — sur l'avenir de nos insti-
tutions. Suivant la direction qu'elle
prendra, il dépend d'elle de réduire
leurs adversaires au silence ou de dé-
terminer un courant nouveau fait de
lassitude et d'irritation. Elle ne parait
pas, jusqu'ici, avoir suffisamment
compris la gravité de la situation. Il
est temps qu'elle s'en rende compte,
car elle n'a pas le droit de commettre
des fautes dont elle ne serait peut-
être pas seule à supporter les consé-
quences.
Le « XIXe Siècle » publiera demain la
a Chronique » par M. Francisque Sarcey.
LES SUITES
DE L'ACCAPAREMENT DES CUIVRES
Les administrateurs du Comptoir
d'escompte en police correction-
nelle.
On se rappelle que, le â8 décembre der-
nier, l'assemblée générale des actionnaires
de l'ancien Comptoir d'escompte approuvait
une transaction avec les administrateurs et
censeurs de cet établissement (à l'exception
de M. Hentsch, président du conseil), et avec
la succession Denfert-Rochereau.
Cette transaction ne pouvait avoir pour
effet d'éteindre l'action publique.
L'instruction judiciaire ouverte contre les
administrateurs et censeurs de l'ancien
Comptoir a donc suivi son cours. M. Prinet,
juge d'instruction, chargé de l'affaire, légè-
rement indisposé, n'a pu encore rendre son
ordonnance, mais nous savons que tous les
membres du conseil d'administration sont
poursuivis :
1° Pour distribution de dividen des fic-
tifs;
2° Pour infraction à la loi sur les so-
ciétés.
L'ÉLECTION DE GIEN
Condamnation d'un agent de M. Loreau.
Corruption électorale.
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Orléans, 1 h janvier.
Aujourd'hui est venu devant la Cour
d'Orléans, chambre des appels correction-
nels, présidée par M. Louvet, l'appel formé
par l'un des principaux agents électoraux de
M. Loreau, le nommé Legras, qui avait été
condamné à six jours de prison par le tri-
bunal correctionnel de Gien pour corrup-
tion électorale.
La Cour a confirmé le jugement du tri-
bunal correctionnel de Gien.
M. Cadot de Villemomble, avocat général,
occupait le siège du ministère public.
LES GRÈVES EN BELGIQUE
Pin de la grève
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Charleroi, 1A janvier.
A la suite d'une transaction acceptée par
les ouvriers et les patrons, la grève peut
être considérée comme terminée. Les pa-
trons ont accordé la diminution d'une
heure de travail ( sur onze) demandée par
les ouvriers.
Les ouvriers sont forts satisfaits de cette
solution.
LE "PATER" A BRUXELLES
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Bruxelles^ 1 h janvier.
Le Pater, la pièce de M. François Coppée
interdite par la censure, a été joué hier au
théâtre des Galeries Saint-Hubert, après les
Danicheff. La salle était comble.
La pièce, fort bien rendue, a été écoutée
silencieusement. Les spectateurs ont chuté
une personne qui approuvait une tirade
contre les « Va-nu-pieds de Paris
Seuls les passages anti-cléricaux dits par
« Jacques Leroux, membre de la Commune »
ont été applaudis.
En somme, peu de succès pour la pièce,
et beaucoup pour les interprètes.
L'ARMEMENT RUSSE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTlCtJLIER)
Vienne, lh janvier.
Il se confirme que le tsar renonce A doter
l'armée russe du petit calibre. On considère
cela comme un indice alarmant. Si la Russie
eut fait fabriquer le nouveau fusil, elle aurait
indiqué qu'elle comptait encore sur deux ou
trois années de paix au moins, taudis que la
décision négative qui vient d'être prise par le
tsar semblerait prouver qu'elle n'a pas l'es-
poir d'une paiJ aussi longue.
LE BRESIL
RÉPONSE
Le démembrement futur. — Gouverne-
ment militaire.—Décrets de caserne.
Un général Boulanger brésilien.
- L'avenir.
[Nous n'avons pu communiquer qu'hier à
l'auteur de l'article inséré dans notre numéro
du A janvier les observations que contient
le Courrier du Brésil, journal spécial pu-
blié à Paris ; les affaires brésiliennes n'ayant
rien perdu de leur actuaHté, la réponse que
l'on va lire vient à son heure :]
Le Courrier du Brésil, journal spécial très
nouveau, consacre six colonnes à la dis-
cussion des idées que nous avons émises
sur la révolution brésilienne et ses con-
séquences politiques et financières. Nous
tâcherons d'être plus bref. Mettons d'a-
bord de côté la question de bonne foi. Non,
la bonne foi du XIXe Siècle n'a pas été sur-
prise; l'auteur de l'article n'est ni un spé-
culateur, ni un ennemi du Brésil ; il est
même, par hasard, citoyen brésilien, et s'il
n'a pas visité le Brésil dans toute son éten-
due, il en connait une bonne partie, vue et
revue par lui à diverses reprises depuis
vingt ans. C'est ainsi que, dans ses voyages
à Cuyabà, il a pu constater que le sud de
la province de Matto-Grosso fait bien par-
tie, comme il le dit, du bassin de la Plata;
et c'est pour cela qu'il rattache dans le dé-
membrement futur et inévitable le sud de
cette province à l'agglomération des Etats
futurs du bassin de la Plata, qui auront
Montevideo pour capitale et comme voies
de pénétration, l'Uruguay, le Paranà et le
Paraguay.
Le démembrement futur
En réalité c'est cette hypothèse, redouta-
ble pour les créanciers du Brésil, qui do-
mine les préoccupations de notre contra-
dicteur; il accuse notre ignorance de l'avoir
imaginée pour les besoins d'une spécula-
tion à la baisse. Il a tort ; notre ignorance
et notre opinion sont partagées, depuis
longues années, par beaucoup de ceux qui
essaient de lire dans l'avenir les destinées
des peuples sud-américains.
Deux choses ont été toujours prévues
comme devant se réaliser à la mort de dom
Pedro :la proclamation d'une République
brésilienne et la sécession de nombreuses
provinces. C'est en exploitant les tendances
républicaines et en agitant le spectre du dé-
membrement,que les chefs du parti militaire
ont pu s'imposer et créer,par la violence, un
gouvernement de fait qui est beaucoup plus
loin de la République que ne l'était la mo-
narchie constitutionnelle de dom Pedro Il.
Gouvernement militaire. — Décrets
de caserne.
Que ce gouvernement, personnifié par
Deodoro da Fonseca, soit purement mili-
taire, en dehors de l'opinion publique, créé
par la violence et destiné à être très com-
battu quand les Brésiliens se seront ré-
veillés de leur longue apathie, cela n'est
pas douteux.
Les habitants de cette région tropicale ont
beau être doués d'une passivité tout à fait
exceptionnelle, ils ne supporteront pas
longtemps de lire en tête des décrets du
gouvernement la formule suivante :
« Le gouvernement provisoire des Etats-
» Unis du Brésil, constitué par l'armée et la
» flotte, au nom de la nation. »
Un peuple, quelque apathique qu'il soit,
sait très bien que des décrets qui portent
cet entête ne dénotent pas un gouverne-
ment républicain, mais disent sans pudeur
que c'est la caserne qui commande.
Lopez au Paraguay,Rosas à Buenos-Ayres,
La Torre et Santos à Montevideo, dont le
souvenir est frais, n'ont jamais procédé au-
trement.
Un Boulanger sans DODularité
Admettrons-nous que Deodoro da Fonseca
soit autre chose qu'un aventurier? Oui,nous
ajouterons qu'il a toujours été un aventu-
rier dangereux, un Boulanger sans popu-
larité et sans parti.
Si dom Pedro avait été un struggleforlifer,
au lieu de l'envoyer à Corumba, il eût
écouté ses ministres et l'eût dirigé, il y a
longtemps, sur Fernando-Po; car il avait
été plusieurs fois question de se défaire de
ce Boulanger,.en l'expédiantà l'ile de Fer-
nando-Po,qui est un Jersey d'où l'on ne re-
vient guère.
Ce n'est pas la manière dont a été con-
duite la révolution, et constitué par Varmée
et la flotte le gouvernement provisoire
pour plusieurs années, qui prouvera à l'his-
toire que le chef de ce gouvernement n'est
pas un aventurier.
15 Novembre et 4 Septembre
Les Brésiliens auraient tort de croire que
la révolution du 15 novembre a quelque
analogie avec celle du h septembre 1870. A
cette date fatale, la France, entraînée à sa
ruine par le gouvernement personnel vaincu
et fait prisonnier, reprenait possession
d'elle-meme. Le Brésil a opéré tout autre-
ment. En pleine prospérité commerciale et
financière, il s'est réveillé un matin au bruit
des coups de fusil pour apprendre que,par
la volonté de Varmeeet de la flotte représen-
tées par un bataillon en rebellion, il avait
cessé d'avoir un gouvernement, une Cons-
titution et des représentants légaux, et que
cet ensemble de faits apportait comme con-
séquence la rupture de négociations finan-
cières entamées avec les marchés d'Europe,
une perte de Z 0/0 pour les porteurs de
fonds brésiliens, la veille si confiants.
Avenir sombre
Aujourd'hui le commerce intérieur du
Brési 1, sa production, son exportation n'ont
pas à souffrir du gouvernement de l'armée
et de la flotte, cela est certain : ce pays est
trop riche pour être atteint en quelques
heures dans ses sources de richesse; mais
ils ne sont pas rares, ceux qui se deman-
dent ce que le gouvernement se disant ré-
publicain, mais à tendances inconnues, lui
ménage dans l'avenir d'inquiétudes et de
troubles. Peu de gens se font les mêmes
illusions que notre contradicteur; on sait
très bien qu'il peut demain apparaître dans
une ou plusieurs provinces un autre Fon-
seca qui, abusant comme lui de l'apathie
et de la passivité nationales, crée, avec une
patrouille, d'autres sous-gouvernements
constitués eux aussi par l'armée et peut-
être la flotte et que le gouvernement provi-
soire sera incapable d'aller morigëner,parce
qu'ils seront hors de son atteinte et qu'il
manquera d'autorité morale pour combat-
tre ces obscurs imitateurs.
Voilà ce que se disent les Brésiliens du
parti républicain aussi bien que ceux qui
ont conservé quelque attachement pour
dom Pedro; voilà ce que se disent aussi tes
étrangers, qui, justement parce qu'ils sont
républicains, ont l'horreur des gouverne-
ments militaires et savent quels périls ils
comportent pour les libertés publiques et
les fortunes privées. ¡,,,Hi,,,, ,
L'INTERr;ltATUjfl GERVILLE-RÉUCHE
Au conseil des ministres. — Une
mystification.
Le conseil des ministres s'est occupé hier
de l'interpellation Gerville-Réache. Tout
portant à croire que M. Gerville-Réache re-
nonce à sa première intention, le gouverne-
ment a été d'avis que, dans le cas impro-
bable où cette initiative serait reprise par
un autre député, il y aurait lieu de ne pas
l'accueillir.
A propos de cette interpellation, M. Ti-
rard a été, tout comme un simple journa-
liste, victime d'une mystification, de la part
sans doute du même individu qui passe son
temps à envoyer des dépêches ou des lettres
dans les rédactions.
Sous la signature de M. Delafosse, on a
envoyé au président du conseil une dépê-
che l'informant que le député du Calvados
allait déposer une interpellation sur la po-
litique extérieure générale du cabinet.
Emoi de M. Tirard qui, rencontrant à la
Chambre M. Delafosse, lui demanda quel-
ques explications. Etonnement de M. Dela-
fosse, qui déclara au président du conseil
que la dépêche était fausse, et qu'il ne son-
geait nullement à interpeller. -
NOTE POUR LE MONDE"
A propos d'un article du « XIXe Siècle »
* - Deux erreurs.
Le Monde a publié hier un article dans
lequel nous trouvons le passage suivant :
C'est ainsi que deux journaux, l'Eclair et le
XIXe. Siècle, viennent de publier sur notre po-
litique extérieure des explications évidemment
dictées par M. Spuller. C'est le même repor-
ter, en effet, qui a tenu la plume dans les
deux gazettes, et tout le monde sait, à la
Chambre, que ce reporter est honoré de la
confiance particulière du ministre.
L'article que nous avons publié, dans no-
tre dernier numéro — « le Voyage à Bruxel-
les » — n'est nullement du « reporter » au-
quel le Monde fait allusion. Il n'a pas da-
vantage été inspiré par M. Spuller,qui choi-
sirait certainement un autre journal qtie le
XIXe Siècle pour faire des révélations au
public.
LE PRÉTENDANT CARLISTE
(DE NOTRE CORRESPONDANT PARTICULIER)
Vienne, 14 janvier.
On signale de Gratz l'entrevue, dans cette
ville, du prétendant au trône d'Espagne don
Carlos, duc de Madrid, avec son frère Al-
phonse; les deux princes ont tenu apparem-
ment à se concerter en prévision des éventua-
lités prochaines en Espagne.
LES
PALMES DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Le Journal officiel publie ce matin un
arrêté nommant officiers de l'instruction
publique :
MM.
De Garnier des Garets, général de bri-
gade. :,
Lefournier, secrétaire général de la pré-
fecture d'Eure-et-Loir. v
Ebrard de Villeneuve, maître des requê-
tes au Conseil d'Etat ;
Lemas, sous-préfet de Fougères (Ille-et-
et-Vilaine).
Nancey, sous-préfet de Chinon (Maine-et-
Loire ).
Officiers d'académie
MM.
Adam, publiciste à Paris.
Berthaut, secrétaire chef des bureaux de
la mairie du deuxième arrondissement de
Paris.
Daubanton, vérificateur du contentieux
de la caisse municipale de la Ville de Paris.
Deloncle, chef du cabinet du résident su-
périeur en Annam.
Gilbert, sous-préfet de Loches (Indre-et-
Loire).
Héricourt, secrétaire de la rédaction de
la Revue scientifique.
Hersent, chef de cabinet du préfet de
Seine-et-Oise.
LE NOUVEAU MAIRE DE
LEVALLOIS-PERRET
M. Quehant vient d'être nommé maire de
Levallois-Perret, en remplacement de M. Rey-
naud, démissionnaire.
ÉLECTIONS CONSULAIRES
Les nouveaux membres. — Quinze
membres à nommer. — Six élus. —
Les ballottages.
Les élections à la chambre de commerce
qui ont eu lieu hier étaient des élections
complémentaires, conformément à la déci-
sion prise dernièrement par le gouverne-
ment de porter cette assemblée de SU à 36
membres. !
Trois listes de candidats étaient en pré-
sence, et l'empressement des électeurs a été
beaucoup plus grand que d'ordinaire : 1,656
votants sont venus apporter leurs bulle-
tins, quand, aux élections précédentes, qua-
tre à cinq cents seulement se déran-
geaient.
Voici les résultats :
Candidats pour cinq ans :
MM. Delaunay-Belleville, 1 ,A93 voix, élu.
— Couvreur, 857 voix, élu. — Noblemaire,
852 voix, élu. — Lourdelet, 839 voix, élu. —
Suillot, 822 voix, ballottage. — Dumont,
799 voix, id. — Camus, 776 voix, id. — Mo-
zet, 752 voix, id. — Ranvier, 7h6 voix, id.
Il reste un candidat à élire dans cette
catégorie.
Candidats pour trois ans:,
MM. Germain, 836 voix, élu. — Pector,
817 voix, ballottage. — Thibouville-Lamy,
808 voix, id. — Gibert, 807 voix, id. — De-
machy, 806 voix, id. — Claudon, 795 voix,
id. — Ducret, 789 voix, id. — Hartmann,
763 voix, id. — Péan, 758 voix, id. — Mar-
guery, 750 voix, id.
Il reste quatre candidats à élire dans cette
catégorie.
Candidats pour un an :
MM. Thiébaud, 868 voix, élu. — Fumouze,
827 voix, ballottage. — Huot, 809 voix, id —
Lainey, 798 voix, id. — Ouachée, 789 voix,
id. — Bresson, 78A voix, id. — Robert De-
gache, 776 voix, id. — Davoust, 750 voix,
gache, Dehollain, 572 voix, id. — Rambaud,
569 voix, id. — Ductont,$29 voix, id.
— Nathan, 909 voix, id.
Il reste quatre candidats à élire dans cette.
catégoriev.,. s -' .1f
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LA VIE nE PARts
't -'
Samedi, on nous annonce, d'une façon
à peu près certaine, la première" repré-
sentation de la Margot de M. Meilhàe à*
la Comédie-Française. Sitôt après cette
solennité, car tout est « solennel » à la
Comédie, le comité du sociétariat, non
moins solennellement,' se réunira pour
procéder à la distribution des parts libres
et à l'examen des candidatures des pen-
sionnaires qui briguent les honneurs du
sociétariat. La distribution des douzièmes
est une petite affaire de famille qui ne
regarde pas le public. Il se peut bien que
les sociétaires ne s'admirent pas beau-
coup les uns les autres ; niais ils s'aug-
mentent lés uns les autres. Je n'y vois pas
d'inconvénient. ",
Mais ce qui intéresse les amateurs de
théâtre, ce qui devrait intéresser le mi-
nistère, - qui fait le mort, paraît-il, —
c'est de savoir si la Comédie fait ce qui
est nécessaire pour assurer un bon re-
crutement, pour se mettre à l'abri des
coups du sort ou des coups de tête, pour
avoir, enfin, des acteurs et des actrices
tout prêts si Mlle Bartet, ouMme Samary,
malades, ne pouvaient faire leur service.
Je ne .parle pas de la tragédie. Quand
une tragédienne est malade, on prie une
camarade de cc lire le rôle » en demandant
l'indulgence du public, comme dans la
troupe fameuse de Tromb-A Icazar !
Le journal officiel de la Comédie-Fran-
çaise, c'est-à-dire le Temps, a publié une
petite note embrouillée, de laquelle il ré-
sulterait que les comédiens sont pau vres
comme Job. Ah ! le pauvre homme ! —
comme dit un auteur classique qu'on joue
très bien rue de Richelieu. Si les comé-
diens associés étaient pauvresse seraitleur
faute et nous ne les plaindrions pas. Us
seraient pauvres pour avoir renouvelé des
engagements de sociétaires absolument
inutiles, injustifiés, et aussi pour avoir
engagé trente-six pensionnaires,pour des
raisons diverses, qui ne servent à rien du
tout et qui pourraient, sans inconvé-
nient, être réduits de moitié. Je ne veux
affliger personne. Mais, en vérité, il y a
là M. X. et Mme Z. qui ne figurent sur
les listes d'émarsement que pour des rai-
sons qui n'ont rien à faire avec l'art.
Par exemple — pour ne citer qu'un
nom — comment expliquer que Mlle
Marsy rentre à la Comédie après avoir
lamentablement échoué à la Porte-Saint-
Martin? Qu'on donne le coup de balai,
nous ne demandons pas mieux. Il est
évident que les pensionnaires, encore que
mal payés, coûtent trop cher à la Comé-
die.
Mais, parce qu'il y a trop de pension-
naires, est-ce une raison pour fermer la
porte du sociétariat? Est-ce une raison
pour invoquer une détresse financière,
qui n'est pas exacte, heureusement ? La
Comédie est très riche, les sociétaires à
part entière pnt des appointements de
ministres, tout simplement. La note du
Temps dit que l'on a distribué les parts
de M. Barré. Soit. Mais les gens qui sa-
vent compter disent que l'on a plus de
trente parts libres, celle de M. Coquelin,
celle de M. Thiron, etc., etc. Et l'opinion
de tous les gens qui s'intéressent à la
Comédie est que, de ces douzièmes libres,
il serait juste et politique d'en distribuer
au moins six aux pensionnaires, en les
amenant au sociétariat.
Il y a, cette année, une demi-douzaine
de candidats et de candidates.On nous dit
que nul d'entre eux ne s'impose au choix
du comité. Je le veux bien. Mais dites-
moi,je vous prie, si jamais Mme Lloyd ou
M. Laroche se sont imposés par l'accla-
mation d'une salle en délire ? Je ne vois
pas très bien cela dans mes souvenirs.
Quand il n'y a pas de nominations d'en-
thousiasme, il y a les nominations, de
raison. Parmi les candidats, il en a qui
sont trop pressés ; il y en a qui n'ont au-
cun titre. Mais il n'est pas difficile d'en
rencontrer qui, pour des raisons diverses,
sont en bonne situation pour réussir. Je
citerai Mlle Kalb et Mlle Brandès.
Pour Mlle Kalb, il n'y a pas de discus-
sion possible.Elle est dans la forme classi-
que, dans la forme de la maison : le jour
où Mme Samary ne peut pas jouer cer-
tains rôles, elle est là pour la remplacer.
Quant à Mlle Brandès, c'est tout un autre
ordre d'idées. On lui a imposé, quand
elle s'est mise sur les rangs pour le so-
ciétariat, de jouer Andromaque. Je n'ai
pas assisté à cette représentation, à la-
quelle on ne nous avait pas invités.On me
dit que Mlle Brandès n'a pas été excellente.
Ça m'est tout à fait égal. Quand M. Cla-
retie a été chercher Mlle Brandès au Vau-
deville, elle avait une situation faite,
un talent classé. Il savait ce qu'elle pou-
vait faire. Ce serait une abominable hy-
pocrisie de dire qu'il l'engageait pour
jouer le répertoire classique. Il la pre-
nait pour jouer le répertoire moderne,
rien que cela.
Et, quoique je ne sache rien du tout de
ce qui s'est passé, il n'est pas difficile de
deviner qu'en l'engageant, M. Claretie lui
a promis le sociétariat. Sans cela, on
n'aurait pas eu à la Comédie, pour un
appointement modeste, une actrice qui
gagnait ailleurs le double ou le triple de
ce qu'on lui offrait à la Comédie. Or, il
est certain que si l'administrateur s'a-
dresse à des actrices qui ont leur place
marquée dans des théâtres de genre, les
engage, leur promet le sociétariat et ne
les fait pas nommer, il n'en trouvera plus
quand il en aura besoin.
Ni Mlle Kalb, ni Mlle Brandès, quel-
que bonnes ou utiles qu'elles soient, ne
s imposent je le veux bien. L'une peut
attendre, l'autre peut se retirer. Mais sa-
vei-vou.s ce qu'on dira? On dira que les
sociétaires ne veulent nommer personne,
pour grossir leur part. Ce reproche qu'on
[ leur fait de tout see'drifier à
dra une consistance de plus en plui
grande, de plus en plus justifiée.
Et alors, qu'arrivera-t-il ? Il arriver^
que des gens sensés diront que l'on donna
une subvention de nos deniers à la Co-
médie pour jouer la tragédie; — qu'elle
ne joue pas •: on se contente de la lire do
temps en temps que cette subvention
n'a pas pour but de donner des sommes à
des comédiens privilégiés de toutes fa-
çons; dès lors, qu'il est raisonnable de ré-
former leur constitution, de ne pas per-
mettre que les douzièmes restent inap-
pliqués, djexiger qu'on les mette à la ré-
serve. Et quand la réserve représentera
un capital faisant à la Comédie des rentes
égales à la subvention ou en approchant,
on supprimera celle-oi. Lafontaine a ra-
conté cette histoire : c'est celle de la poule
aux œufs d'or.
Henry Fouquier.
L'ÉLECTION DE PANTIN
La réunion plénière des comités des com
munes du canton de Pantin a adopté A l'una-
nimité la candidature républicaine radicale da
M. Péan, vice-président du conseil général da
la Seine, qui avait déjà été le candidat unique
des républicains au scrutin do ballottace dut
6 octobre 1889.
On sait que le député invalidé est M. GoitS4
sot, boulangiste.
LA RENTRÉE
DES CHAMBRES
*
UNE JOURNÉE PEU REMPUÊJ
Le bureau d'âge. — Pas de discours
Absents et abstentionnistes. — M.
Flo-quet élu président. — Au
Luxembourg.
La rentrée d'hier a été des plus ternes et
si nos députés sont demeurés réunis jus^
qu'à près de six heures, ça été pour ne - nàd
faire grand'chose, comme on va le voir. -
C'est au bureau d'âge, vous, le savez-i
qu'incombe la charge d'ouvrir la sessiojo
ordinaire du mois de janvier. A deux lien-4
res précises, M. Pierre Blanc a donc pris
place au fauteuil, assi-té, comme secrétai
res, des six plus jeunes membres présent,
à savoir: MM. Pierre Richard, Argeliès, l £
marquis de Solages, Roques, Le Veillé PC
Martineau.
On attendait le discours d'usage du venè
rable doyen. Or le vieil Allobroge — e'es(
ainsi qu'on appelle familièrement M. Pierre-,
Blanc — le vieil Allobroge est demeuré :-'1-
lencieux. Il a estimé qu'il n'y avait rien à
ajouter aux paroles par lui prononcées aur
mois de novembre dernier, lors du débufi
de la législature nouvelle, et, entre nous, il
n'a pas eu tort d'en user ainsi.
Aux conseils, forcément un peu banaux,
qu'un doyen d'âge est amené à donner en
semblable occurence, M. Pierre Blanc a jugé
préférable de substituer un exemple — un.
bon exemple — que nombre de ses collè-
gues feront bien de se rappeler à l'occasion.
Comme il n'avait rien d'utile ni de neuf à,
dire, il n'a rien dit du tout. C'était agir fort
spirituellement. Que de vaines paroles nous
seront désormais épargnées, si la sage ré-
serve de M. Blanc rencontre des imita-
teurs !
Le président s'est donc borné à déclarer
la session ouverte. On a tiré les bureaux,
puis le scrutin a été ouvert pour l'élection
du président définitif.
Pas de « quorum » I
Pendant ce scrutin, un bruit fâcheux s'est
répandu dans la salle et dans les couloirs : -
« Il y a trop d'absents ! disait-on. Le quorum
pourrait bien n'être pas atteint. »
On sait ce que c'est que ce fameux anc-
rum qui fait tant parler de lui quand il est
absent, ce qui lui arrive plus souvent qu'à
son tour. Rappelons toutefois que le quo-
rum n'est autre chose que le nombre des
votants strictement indispensable à la valo-
bilité d'un scrutin. Ce nombre est égal à la
moitié plus un des députés, soit 289 dans
la Chambre actuelle qui comprend 576 mem-
bres.
Or, hier, les vides étaient fort nonlbreux:
négligence et influenza combinées. Ce que
voyant, les boulangistes et la plupart des
droitiers ont cru devoir s'abstenir,pour cm.-
pêcher d'aboutir les divers votes nécessai-
res à la constitution d'un bureau définitif.'
La manœuvre a réussi. On a eu beau lais-
ser ouvert pendant une heure et demie le
scrutin pour la nomination d'un président'
définitif: au bout de ce temps, une ving-
taine de bulletins manquaient encore pour.
que fût atteint ce quorum malencontreux.
— Il y aura lieu de procéder à un second
tour à l'ouverture de la prochaine séance,
a dit alors M. Pierre Blanc.
« A jeudi ! » réclament plusieurs voix.
Mais surgit M. Maurice Faure qui s'exprime
ainsi :
M. Haul'Ioe. Faure. — Nous sommes évi-
demment en nombre; si nous n'avons pas de
résultat, c'est par suite de l'opposition systé-
matique des membres antirépublicains de
cette Chambre. (Très bien 1 très bien ! à gau-
che.)
Nous demandons donc, pour que le pays
sache d'où provient la cause de ces retards.
que la prochaine séance ait lieu aujourd'hui JÎ
quatre heures, et qu'il soit procédé au secondi
tour de scrutin par appel nominal. (Très bien.
très bien ! à gauche. — Bruit à droite.)
Cette double motion a été aussitôt adoptée;
et la séance a été levée pour être repris
quelques instants après. )
TTne deuxième séance ,
A quatre heures s'ouvrait donc une soé"
conde séance qui a débuté par la déclara-
tion que voici : -
M. Dugné de la FaueeDDerle. — Je suis
de ceu* qui ont voté dans le scrutin qui .vient
d'avoir lieu, mais je déclare qu'après les
paroles qui ont été prononcées tout a l'heure
à cette tribune, je m'abstiendrai dans la
scrutin qui va s'ouvrir. (Très bien 1 très bien b*
à droite.)
La Droite ne s'est pas contentée d'ap';'
prouver ces paroles : elle a de plus imitée
M. Dugué. La plupart de ses membres sev;
sont dispensés de prendre part au seconcB
tour de scrutin, par appel nominal celui-là
en vue de l'élection du président.
Quant aux boulangistes, ils affectaient do
répondre par un : « Présent! » , retentissant
à l'appel de leurs noms; mais ils se gar-.
daient bien d'aller à la tribune déposer
leurs votes. Cette attitude a exaspéré quel-
ques membres de la majorité, et des inter-,
pellations assez vives ont été échangées à
plusieurs reprises.
Malgré tout, ce deuxième scrutin a donné
un résultat qui a été proclamé er es? tr,
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