Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-07-29
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
Notice du catalogue : http://catalogue.bnf.fr/ark:/12148/cb32757974m
Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 29 juillet 1886 29 juillet 1886
Description : 1886/07/29 (A17,N5314). 1886/07/29 (A17,N5314).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75599442
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
Dix-septième année. — Ne 5314 Prix du numéro à Paris : 15 Centime. — Départements : ÏO centimes Jeudi 29 juiliet iSg6
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ment expire le 31 juillet sont priés de
le renouveler avant le 29, s'ils ne veu-
lent pas éprouver de retard dans la ré-
ception du journal.
SOMMAIRE
BULLETIN. — Louis Henrique.
INFORMATIONS PARTICULIÈRES.
L'ORPHELINAT DE PORQUEROLLES. - E. L.
LA RÉFORME DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.
— André Balz.
M. GRANET A MARSEILLE.
CHRONIQUE. — Paul Ginisty.
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER.
MOUVEMENT ÉLECTORAL — Raoul Canivet.
ECHOS DU JOUR. — Brichanteau.
UNE NOUVELLE ÉMEUTE A PORQUEROLLES.
BULLETIN MARITIME ET MILITAIRE.
NOUVELLES COLONIALES.
LA PRESSE AU JOUR LE JOUR.- P.-P. Dejuinne.
CONSEIL MUNICIPAL. - Paul Henrique.
GAZETTE DU PALAIS. - Me Gervasy.
BULLETIN DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.
FIS TROUBLES D'AMSTERDAM.
COURRIER DE LA BOURSE. - Paul Ambroise.
FAITS DIVERS.
L'ÉLECTRICITÉ — De Léon Tétard.
SPORT DU JOUR. — Turba.
COURRIER DES THÉATRE8 — Yorick.
FBUILLilrON.
BULLETIN
Les révoltés de Porquerolles, qui avaient
fait une première fois leur soumission,
sur les conseils prudents du sous-préfet
de Toulon, se sont mutinés une seconde
fois devant les mesures de l'inspecteur
envoyé par l'administration de l'Assis-
tance publique. Ne nous hâtons point de
décerner le blâme à ce fonctionnaire —
qui paraît avoir manqué de sang-froid et
de mesure — avant de savoir quels ont été
les mobiles de sa conduite pour le moins
imprudente.
On lira plus loin des renseignements
complets sur ce nouvel incident et les ré-
flexions que nous suggère cette affaire de
Porquerolles. Le dernier mot n'est pas dit,
nous voulons le croire, sur cette doulou-
reuse histoire de bagne à l'usage des en-
fants abandonnés de Paris. Tel paraît être
le sentiment du conseil municipal qui,
tout en votant des ordres du jour de con-
fiance à l'administration de l'Assistance
publique, n'a pas moins jugé nécessaire
d'envoyer une commission d enquête sur
les lieux.
Les troubles d'Amsterdam paraissent
réprimés. Force est restée à la loi. Les
causes de cette émeute sont futiles en ap-
parence. 11 s'agit, on le sait, d'un jeu très
populaire en Hollande. le « jeu de l'an-
fuille », le pa/ingtrekken) comme on dit
à Amsterdam, d'autant plus en faveur qu'il
est détendu par la police. Il est bien peu
vraisemblable que la passion du paling-
trekken soit à ce point dominante chez le
peupie d'Amsterdam que la prohibition de
la police ait suffi pour déchaîner une in-
surrection où quarante agents ont été tués
ou blessés. On a dit, et cette opinion est
assez plausible, que l'émeute avait une
autre cause et que le parti socialiste a ha-
bilement saisi l'occasion de créer une agi-
tation populaire au profit de ses revendi-
cations. A-t-il voulu par cette manifestation
forcer la main au pouvoir en faveur de la
revision de la Constitution, qui est tou-
jours la question à l'ordre du jour dans le
royaume des Pays-Bas ? Bien que le dra-
peau noir du parti révolutionnaire ait été
arboré par les émeutiers, les chefs du
parti se défendent d'avoir trempé dans le
mouvement, probablement parce que les
émeutiers ont été vaincus.
Au reste, cette question de la revlsion
entre dans une phase nouvelle. Le prin-
cipe de la revision a été affirmé par la
commission de la Chambre des députés
qui s'est chargée de rédiger l'adresse en
réponse au discours du trôike. Cette com-
mission a émis un avis, très nettement
formulé, en faveur de la réforme électo-
rale, en demandant expressément que pour
les modifications jugées nécessaires à l'é-
lectoral une grande latitude fût laissée à
l'initiative du pouvoir législatif. En d'au-
tres termes, ce que réclame la Chambre,
e'est que la loi électorale cesse d'être par-
tie intégrante de la Constitution et puisse
être modifiée suivant les nécessités ou les
possibilités du moment sans que ces per-
fectionnements successifs aient pour con-
séquence forcée le remaniement toujours
compliqué du pacte constitutionnel.
Le ministère présidé par M. Heemskerk
n'est pas hostile à la réforme électorale et
a accepté la rédaction de l'adresse, sous la
condition toutefois que le droit électoral
nouveau n'irait pas jusqu'au suffrage uni-
versel. Est-ce contre cette restriction
qu'ont voulu protester les organisateurs de
fémeute d'Amsterdam ? Ont-ils voulu s'as-
socier par avance à la manifestation qui se
prépare pour le mois prochain en Belgi-
que? Y a-t il un lien entre ceci et cela?.
C'est fort possible après tout, blenqu'à cet
égard on ne puisse faire que de simples,
conjectures.
Lf cabinet Salisbury est définitivement
constitué. Ainsi que nous l'avions fait
pressentir hier, d après nos renseigne-
ments particuliers de Londres, lord Saiis-
bury a choisi ses principaux collabora-
teurs parmi les hommes politiques dont
nou avions cité les noms.
Le nouveau Parlement se réunira dans
les premiers jours du mois d'août. Dans
les prévisions du gouvernement, cette ses-
sion devra être fort courte. Il se pourrait
cependant que divers incidents suscités
par les partisans de M. Parnell fissent obs-
tacle à une prompte séparation du Parle-
ment. Tout dépendra évidemment de l'at-
titude que prendra dès le premier jour
le parti libéral. Or les principaux députés
appartenant à ce groupe sont décidés à
conserver leur liberté d'action jusqu'à la
lecture des discours du trône.
Comme l'on ne sait pas encore quelles
propositions fera le cabinet, par l'organe
de la reine, au sujet de l'Irlande, quelle
sera sa politique sur ce point particulier,
il est assez malaisé de dire si l'opposition
consentira à faire le silence sur ces ques*
tions primordiales, ou ne tiendra pas, au
contraire, à provoquer un débat qui pour-
rait bien se prolonger plus que ne le vou-
drait le gouvernement.
Louis HENRIQUE.
*
INFORMATIONS PARTICULIERES
La santé de M. Grévy
Les bruits qui ont couru hier à la Bourse
sur la santé du président de la République ne
reposent sur aucun fondement. Le président
est en parfaite santé ; il a fait cette après-
midi sa promenade ordinaire dans le parc de
Mont-sous-Vaudi ey.
Déplacements ministériels
Il est inexact que M. Lockroy, ministre du
commerce et de l'industrie, ait l'intention de
se rendre prochainement à Grenoble, ainsi
que l'avaient annoncé quelques-uns de nos
confrères.
Le ministre quittera Paris au commence-
ment du mois d'août, mais pour aller à Hau-
teville-House, à Guernesey, où 11 passera ses
vacances.
M. l'amiral Aube, ministre de la marine,
quittera Paris la semaine prochaine pour
faire une tournée d'inspection dans les éta-
blissements maritimes hors des ports. Il ira
ensuite passer quelques jours dans sa pro-
Driété de Lussant (Charente-Inférieure).
L'Exposition universelle
Les décrets relatifs à l'organisation de l'Ex-
position de i888, approuvés dans le dernier
conseil des ministres, sont actuellement son-
mis à la signature de M. Jules Grévy, à Mont-
sous-Vaudrey.
Ces décrets seront publiés au Journal offi-
ciel dès qu'ils seront parvenus à M. Lockroy,
c'est-à-dire demain ou après-demain.
Quant au décret portant nomination de la
grande commission de trois cents membres,
il sera publié ultérieurement. Il reste, en ef-
fet, à régler certaines questions de détail.
Les sièges vacants au Sénat
Par suite du décès de M. Berlet, cinq sièges
sont actuellement vacants au Sénat. Ce sont
ceux de MM. de Lavrignais, de la Loire-Infé-
rieure, Léon Cabanes, du Cantal, Laurent-
Pichat, inamovible, Leblond, de la Marne,
Berlet, de Meurthe-et-Moselle.
Le siège de M. Laurent-Pichat est échu par
voie de tirage au sort au département de la
Haute-Garonne.
On sait que le collège sénatorial de ce der-
nier département ainsi que ceux du Cantal
et de la Loire-Inférieure sont convoqués pour
le 29 août prochain.
Les collèges sénatoriaux de la Marne et de
Meurthe-et-Moselle seront convoqués par le
gouvernement dans les délais légaux, c est-à-
dire avant trois mois.
La commission des Pyrénées
La nomination de M. Lavertujon, ministre
plénipotentiaire, en qualité de président de la
délégation française à la commission des Py-
rénées, peut être considérée comme officielle.
M. Lavertujon remplace M. de Montholon,
nommé ambassadeur à Athènes.
M. Lavertujon est, on s'en souvient, un an-
cien journaliste d'opposition sous l'Empire,
qui entra dans l'administration après le 4
septembre et suivit longtemps la fortune de
M. Jules Simon.
M. Lavertujon a été souvent candidat aux
élections législatives de la Gironde, mais sans
réussir jamais à se faire élire.
Boulogne et Calais
M. Granet, ministre des postes et télégra-
phes, a adressé la lettre suivante à M. Ansart,
ancien député, président du conseil général
du Pas-de-Calais, à Boulogne-sur-Mer :
« Monsieur le président,
» Vous avez bien voulu appeler mon atten-
tion sur la question qui divise, depuis plu-
sieurs années, les villes de Boulogne et de
Calais, ^t m'exposer combien les intérêts de
la ville de Boulogne seraient compromis si le
raccordement, en avant de Boulogne, de la
ligne ferrée de Paris à Calais était effectué en
vue de faire gagner quelques minutes à la
malle des Indes, conformément à la demande
de l'un de mes prédécesseurs.
» Mon collègue au département des travaux
publics m'a informé récemment qu'il estimait,
d'après le résultat d'une enquête ouverte par
ses folm, qu'il convenait de maintenir le ser-
vice postal avec l'Angleterre par la vole de
Calais, pour lutter avec avantage contre la
concurrence étrangère, dont les efforts ten-
dent sans cesse à détourner des lignes fran-
çaises le trafic entre 1 Angleterre et les pays
du nord et de l'est de rEurope.
» Dans ces conditions, il lui a paru qu'une
amélioration de quelques minutes dans la
marche de la malle des Indes n'était plIS de
nature à constituer un avantage d'une portée
générale assez sensible pour compenser les
dommages sérieux qu'éprouverait là ville de
Boulogne le jour où les trains de grande vi-
tesse de ou pour l'Angleterre n'entreraient
plus dans sa gare, et j'ai fait connaître au dé-
partement des travaux publics que je n'insis-
terais pas à l'heure présente, et sous toutes
réserves quant au fond, sur la prise en con-
sidération d'une demande précédemment for-
mulée dans l'intérêt du service postal, et ten-
dant à abréger le parcours entre Londres et
Paris au moyen du raccordement, en avant
de Boulogne, de la ligne d'Amiens à Calais.
» Je suis heureux d'avoir pu seconder dans
cette circonstance les voeux dont vous avez
été plusieurs fois l'interprète.
» Le ministre des postes et télégraphes,
» GRANET. »
L'ORPHELINAT
DE PORQUEROLLES
Il faudra cependant porter la lumière
dans cette ailaire de Porquerolles où
l'on pressent tant de choses doulou-
reuses, aujourd'hui voilées sous l'obs-
curité des récits. Encore tous ces récits
sont-ils accusateurs, sauf celui du Fi-
garo, où c'est un singulier parti-pris
d'apologie qui domine. Pour nous, nous
n'avons pas jusque nouvel ordre le
droit d'incriminer M. de Roussen, mal-
gré les présomptions qui s'accumulent
contre lui. Ce qui paraît déjà certain,
c'est qu'on est en droit de lui reprocher
au moins une impardonnable négligence
sur l'article de la nourriture ; on ne sau-
rait, quand on est. à la tête d'un pareil
établissement, rejeter sur les subor-
donnés une responsabilité que le direc-
teur doit assumer tout entière. Il y a une
histoire d'odieux châtiments corporels,
- de ceux qu'oa pourrait appeler tout
crûment des supplices, - qui n'est pas
éclaircie, et l'explication de la présence
d'un horrible appareil qu'on se serait
procuré, dit-on, seulement pour faire
peur aux jeunes colons insubordonnés,
n'est pas vraisemblable.
Et puis, en vérité, quelle étrange et
suspecte aventure que celle de cet an-
cien administrateur de journaux pari-
siens qui achète, au prix d'un million,
une île de la Méditerranée et qui con-
clut tout de suite avec l'Assistance pu-
blique le marché en vertu duquel il se
fait livrer des adolescents et des enfants
même, dont la pension lui est payée
quinze sous par jour et dont le travail
lui donne un surcroît de profit ! Le di-
recteur de l'Assistance publique, qui a
consenti un pareil marché, n'a-t-il pas
été bien léger en livrant cette jeunesse
à M. de Roussen? Quelles garanties pré-
sentait. donc ce directeur d'orphelinat
improvisé, qui n'avait été de sa vie ni
cultivateur ni instituteur? Et n'était-ce
pas déjà même une imprudence d'en-
voyer sans transition, pour y labourer,
herser, faucher, faner, sous le plus brû-
lant soleil de Provence, des enfants nés
et élevés pour la plupart dans les cli-
mats tempérés du Nord et du Centre?
Que sera-ce enfin si la maison d'éduca-
tion disciplinaire a été transformée en
maison de ieunes forçats, comme on
l'assure? - -
Encore un coup, nous ne jugeons pas
M. de Roussen, mais nous répétons que
l'enquête est indispensable, de même
que la plus stricte surveillance était
nécessaire. Les orphelinats agricoles
tenus par des particuliers n'ont été sou-
vent que d'effrénées exploitations du
travail de l'enfance. Sous le second
Empire, je me souviens qu'on étouffa
une scandaleuse affaire, parce que le di-
recteur, clérical et titré, était bien en
cour ; mais, sous la République, il n'est
pas permis au gouvernement de fermer
les yeux sur l'odieuse exploitation des
enfants abandonnés ou même coupa-
bles. Rien ne devrait être surveillé de
plus près que des institutions dans le
genre de celle de Porquerolles. Si l'Etat
a recueilli de pauvres petits malheureux
et les a placés dans des établissements
spéciaux d'agriculture, c'est pour qu'on
les y élève et les y instruise, non pour
qu'on spécule sur l'insuffisance de leur
nourriture et sur l'excès de leur travail.
E. L.
La Réforme le l'Ensciunemcnt
SECONDAIRE
On peut résumer en deux lignes le
dialogue qui vient de s'engager entre
l'administration et le conseil supérieur
de l'instruction publique, au sujet des
réformes universitaires :
— Voulez-vous constituer l'enseigne-
ment classique français ?
- Oui.
- Voulez-vous l'appeler enseigne-
ment classique français?
— Non.
Le conseil supérieur a accepté, en
effet, sans modifications, le plan d'étu-
des élaboré par la commission de revi-
sion et adopté par sa section perma-
nente Ces programmes, répartis sur
une période de six années, compren-
nent un ensemble de connaissances vé-
ritablement propres à donner à l'esprit
une culture large, libérale et classique
sans le secours des langues anciennes.
C'est l'enseignement secondaire mo-
derne, qui convient à la majorité de la
jeunesse française.
Mais, en accordant le fond, le conseil
a chicané sur la forme. Il n'a pas voulu
appeler un chat un chat. * Faisons l'en-
seignement classique français, s'il le
faut, mais n'en disons rien à personne. »
C'est une contradiction tout au moins
singulière, destinée à mécontenter à la
fois les adversaires et les amis du pro-
jet.
A quoi faut-il attribuer les hésitations
du conseil?
A-t-il voulu laisser cette mince satis-
faction à ceux qui prétendent que les
corps - ne se réforment pas eux-mêmes,
et qui attendent du dehors les amélio-
rations et les progrès ?
A-t-il cherché à marquer son dédain
pour l'enseignement nouveau en affec-
tant de le reléguer au rang d'un ensei-
gnement primaire supérieur ? Un en-
seignement primaire qui conduit à
l'Ecole polytechnique l La plaisanterie
ne manquerait pas de saveur.
A-t-il cédé enfin à des préoccupations
d'ardre professionnel et privé auxquel-
les, par sa composition même, il lui est
bien difficile d'échapper?
Peu nous importe en somme. Ne re-
cherchons pas ces mobiles et ne faisons
point au conseil supérieur ce qu'il a
fait à l'enseignement spécial, un procès
d'a tendances.
Le conseil supérieur a reconnu que
l'enfant était né viable et de bonne
constitution, c'est là l'essentiel. Le reste
n'est qu'une affaire d'état-civil. Or, en
matière d'état-civil, le conseil supérieur
ne pouvait donner qu'un avis. C'est par
une loi — la loi du 21 juin 1865 — que
l'enseignement secondaire spécial a été
constitué. C'est au Parlement, dégagé
de tout préjugé d'école, qu'il appartien-
drait de lui donner, s'il était nécessaire,
un nom plus en rapport avec son déve-
loppement progressif et sa destination
actuelle.
Os qu'il importe e WfiBtafôr 'dfs
maintenant, c'est que l'épithète de spé-
cial n'a jamais convenu à cet enseigne-
ment, même à ses débuts. Ceux qui
l'opt défendue ne se sont jamais donné
la peinejde lire les programmes de 1865,
encore moins ceux de 1882. Rien de
plus général au contraire que l'ensem-
ble des connaissances qui s'y trouvent
renfermées. M. Duruy lui-même, qui a
présidé à ces deux réformes, n'aurait
pu trouver mauvais que cette dénomi-
nation fût remplacée par une meil-
leure.
Il serait puéril, au surplus, de s'attar-
der davantage sur une simple querelle
de mots. Sous quelque nom qu'il se pré-
sente, cet enseignement doit avoir sans
retard une organisation digne de son
importance. L'administration s'est en-
gagée à la lui donner, et le conseil su-
périeur vient de lui en fournir les moyens.
Les grandes lignes de l'enseignement
secondaire moderne sont dès mainte-
nant tracées. Une voie parallèle lui est
ouverte à côté de l'enseignement clas-
sique proprement dit. Il a, comme lui,
ses six années d'études ; il a ses pro-
grammes rajeunis et fortifiés, son bac-
calauréat et ses sanctions. Le reste
viendra par surcroît.
ANDRÉ BALZ.
»
Jamais l'enseignement secondaire spé-
cial Wa eu le caractère étroit et utilitaire
que ses adversaires voudraient gratuite-
ment lui attribuer.
Dès 1865, M. de Beaumont, rapporteur
de la loi qui le constituait, disait au Sénat
qu'il importait de ne le point confondre
avec l'enseignement primaire supérieur.
Le journal Y Avenir national avait re-
proché à l'administration de faire reposer
« l'avenir d'une partie considérable de la
jeunesse française sur la science étudiée
dans ses applications ». L'administration
répond par un communiqué qui fait res-
sortir « le caractère littéraire et élevé » de
l'enseignement nouveau.
Le journal l'Union voyait dans cette
création « la ruine des études classiques
et de l'enseignement moral, auquel on
substituait un enseignement technique et
matériel ».
Un communiqué adressé à l'Union éta-
blit que « l'enseignement spécial n'est pas
un enseignement technique. Ce dernier
enseignement, qu'il est convenu d'appeler
professionnel et non spécial, est donné
dans les écoles d'arts et métiers, qui ne
sont point régies par la loi nouvelle.
C'est un autre enseignement secondaire,
mieux approprié à la condition et aux
aptitudes d'un nombre considérable de
jeunes gens ».
Les partisans des réformes actuelles ne
soutiennent pas autre chose.
Décidément les réactionnaires sentent
que le vent n'enfle pas leur voile et ils
mettent le temps qui nous sépare encore
du scrutin à préparer leur ligne de re-
traite. Ces temps derniers, c'était un duel
à mort entre la République et la monar-
chie; les élections de dimanche étaient
un acte politique de la plus haute gravité,
ayant toute la valeur d'un plébiscite, et la
République allait tomber sous le mépris
de tous les honnêtes gens.
Hier nous citions la plus récente opi-
nion de M. P. de Cassagnac sur la signifi-
cation du scrutin. Elle ne ressemblait pas
aux retentissantes déclarations de guerre
que nous venons de rappeler. Mais M. de
Cassagnac a parfois joué le rôle de l'enfant
perdu de son parti. Ses opinions n'enga-
gent que lui, et il lui est arrivé de se trou-
ver en contradiction avec ses coreligion-
naires politiques. Tel n'est pas le cas au-
jourd'hui. Le Soleil émet des opinions
analogues à celles de M. de Cassagnac. Il
écrit : « Lorsqu'un certain nombre de can-
didats se disent uniquement conserva-
teurs, c'est qu'en effet ils ne sont que cela,
où qu'ils considèrent que la politique doit
être reléguée au second plan, ce qui est le
vœu de 1 esprit même de la loi. » Il ajoute:
« Un conservateur qui serait royaliste au
fond et qui essaierait de rallier à sa candi-
dature quelques voix républicaines, en dis-
simulant ses préventions contre la forme
actuelle du gouvernement, serait bien vite
démasqué et répudié par l'opinion publi-
que. » Donc les candidats recommandés
par les journaux de droite ne sont pas des
monarchistes; ce sont des conservateurs,
et la « forme actuelle du gouvernement »
n'a rien à redouter de leur part. Le Soleil
le dit, et il ne doit le dire qu'à bon escient.
Cependant il nous reste des doutes. On
tenait le même langage l'an dernier à pa-
reille époque, ce qui n'empêchait pas les
journaux royalistes, au lendemain du 4 oc-
tobre, de crier et d'amcher: «Vive le roi ! »
Malgré la nouvelle attitude des journaux
réactionnaires, malgré leur façon dédai-
gneuse de reléguer la politique au second
plan, les électeurs feront bien de se tenir
sur leurs gardes. De quelque nom qu'on
affuble les candidats de droite, il y a deux
partis en présence : la République d'une
part et de l'autre ses adversaires coalisés
pour provoquer, s'ils avaient la victoire,
un changement complet dans l'orientation
de la politique générale du pays, en atten-
dant que des circonstances favorables s'of-
frissent à eux de s'attaquer à la « forme ac-
tuelle du gouvernement ». L'antagonisme
entré les deux partis existe aujourd'hui
comme il existait il y a quelques jours.Aux
habiletés de la presse réactionnaire, les
électeurs n'ont qu'une réponse à faire :
c'est de voter résolument pour le candidat
qui se présente comme républicain. De
cette façon, le vote du lw août aura une
signification et l'on n'aura aucune hési-
tation pour savoir « où sont les vain-
queurs et les vaincus et même s'il y a réel-
lement des vainqueurs et des vaincus ».
M. Granet à Marseille
Comme nous l'avions annoncé, M. Granet,
ministre des postes et télégraphes, a présidé
hier matin à la distribution des prix au grand
lycée de Marseille.
Sur l'estrade officielle» outre Isa profcB-
seura, avaient pris place : MM. Cazelles, pré-
fet des Bouches-du-Rhône ; Allard, maire de
Marseille ; le général de Collomb, comman-
dant le 15e corps, etc.
M. Bounafous, professeur de rhétorique, a
prononcé le discours d'usage.
M. Granet a pris ensuite ia parole.
« Comment me défendre, a dit M. Granet,
d'une émotion mêlée de reconnaissance et de
tristesse en me retrouvant au milieu de ces
murs dont la vue évoque le souvenir de mes
jeunes années et des premiers jours de bon-
heur, dont mon père était aussi le témoin, et
vous me permettrez bien de rappeler son
nom dans une maison qui fut aussi la sienne?
Laissez-moi aussi me rappeler les cama-
rades de travail dont les uns sont tombés
avant d'arriver au but de leur course et dont
les autres sont restés mes arnis) mes maîtres,
enfin parmi lesquels je suis heureux de re-
trouver ici un des plus dévoués, M. Gariel. »
S'adressant ensuite aux élèves, M. Granet
ajoute :
« Que ceux qui s'en vont, que ceux qui re-
viendront, se souviennent que sur ces mêmes
bancs qu'ils vont quitter ont travaillé et ont été
récompensés des hommes qui, à divers titres,
ont illustré notre cher pays : les Thiers) les
Méry, les Gozlan, les Autran, pléiade qui Il-
lustra tour à tour les lettres, les arts, l'ar-
mée.
» Sachez conserver les traditions d'hon-
neur qui , vous sont confiées ; ne les laissez
pas affaibtir; gardez-les comme un gage de
vos futurs succès. Noblesse oblige, et notre
zoriété démocratique ne reconnaît d'autre no-
blesse que celle du devoir. (Applaudisse-
ments.)
» Venez maintenant recevoir le prix de vo-
tre assiduité et de vos efforts; venez chercher
les couronnes qui vous sont destinées; le sou-
venir de ces premières joies restera ineffa-
çable.
» Plus de vingt ans sont éeoulép, continue
M. Granet, depuis que j'ai quitté le lycée ; une
nouvelle génération est venue succéder à la
précédente ; le vieux lycée s'est transformé
sous une administration active et grâce aux
libéralités de l'Etat républicain; la réputa-
tion du lycée n'a pas faibli Que de palmes
remportées, que d'honneurs reçus grâce aux
efforts surtout des maîtres dévoués, grâce aux
Vessiot, aux Dellbes, dont je ne peux pas
prononcer le nom sans une profonde et res-
pectueuse sympathie l
» En quittant cette maison, souvenez-vous
que vous y avez contracté une dette que les
efforts de toute votre vie ne suffiront pas à
acquitter envers vos parents. N'oubliez pas
surtout que, plus heureux que d'autres, vous
entrez dans la vie avec des appuis qui vous
facilitent la marche; profitez de ces avantages
et contribuez à répandre autour de vous plus
de vérité et à exercer une influence bienfai-
sante ; car, plus heureux que vos devanciers,
vous avez été élevés dans une période inou-
bliable de liberté.
» Vous aurez bien mérité de votre pays en
travaillant à son relèvement matériel et à sa
prospérité, en donnant de bons soldats à la
France et de bons citoyens à la République."
Ce discours a été salué d'une triple salve
d'applaudissements.
M. Granet a remis ensuite, au nom du gou-
vernement de la République, la croix de la
Légion d'honneur au proviseur du lycée.
CHRONIQUE
Faut-il prendre au sérieux ce mouve-
ment? Faut-il ne le considérer, simple-
ment, que comme un jeu littéraire pa-
radoxal? Voici que nous assistons,
aujourd'hui, à la formation de toute
une école de magiciens modernes, épris
des secrets de la haute kabbale, ressus-
citant les formules hermétiques, se
flattant d'être les derniers adeptes de
la Science (avec une grande S) sacrée,
ne parlant que le langage voilé des Ini-
tiés, et nous affirmant qu'ils se recon-
naissent parfaitement à travers les
ténèbres du Barathre.
Pendant quelque temps, M. Joséphin
Péladan, l'auteur du Vice suprême et de
Curieuse, a passé pour l'ultime gardien
des Mystères, pour le suprême ques-
tionneur du sphinx. Mais, en ce temps
de contrefaçons, on ne garde pas long-
temps le monopole d'une spécialité, et,
dans le domaine de l'Occulte, M. Péladan
a des rivaux.
M. Louis Dramard. un sage 1 s'affole
des anciennes doctrines ésotériques;
Mme Louis Mond se délecte des mys-
tères ioniens, vénérables au moins par
leur âge. Un écrivain que l'on ne con-
naissait encore que comme un poète
raffiné, M. Stanislas de Guaita, entre-
prend à son tour de vastes études sur ce
qu'il appelle les « sciences maudites ».
J'imagine que M. Péladan doit être assez
contrit de se voir disputer par d'autres
hiérophantes le petit coin qu'il croyait
avoir fait sien.
M. de Guaita commence par dire que
vulgariser la Haute Science est un sa-
crilège « jamais impuni ». Cette décla-
ration ne l'empêche pas de commencer
un véritable cours de magie. Les signes
crochus des planètes, les lettres hé-
braïques des hiérogrammes, les carac-
tères des grimoires, la bizarrerie des
pentacles et des paraboles lui causent une
joie réelle ou factice dont il se vante or-
gueilleusement. Songez donc ! parler un
langage que personne n'entend ! Em-
ployer les mots dont se servait Zo-
roastre ! Nous étonner avec le com-
mentaire des trois syllabes mystiques
qui constituent le nom de Jéhovah ! Se
servir de termes redoutables, le « bi-
naire impur », le « sicle du tarot », le
« principe équilibrant » ! Il y a de quoi
ravir un homme qui nous écrase de sa
supériorité, pour être le disciple fidèle
d'Eliphas Lévi et du marquis de Saint-
Yves.
Cet mages se 'moquent-ils aimable-
ment de nous? J'inclinerais à le croire.
C'est pourtant une tendance caractéris-
tique de notre époque que ce goût des
études compliquées, anormales, trou-
blantes. Elles vont de pair avec ces re-
cherches quasi-maladives d'une langue
littéraire nouvelle, qui passionnent beau-
coup de jeunes gens d'aujourd'hui. Plus
notre temps se fait positif, plus certains
esprits se trouvent tentés par un désir
de s'enfermer dans un cercle interdit
aux profanes- Quelfafe chose ste repro-
duit des temps romantiques où l'on
« découvrait » des auteurs fabuleux et
chimériques auxquels on vouait soudai-
nement un culte. M. de Guaita « décou-
vre », lui, l'évêque Synésius, Guillaume
Postel et Khunrath, et traite d) « inesti-
mable » l'ouvrage, d'ailleurs introuvable
à présent, de Knorr de Rosenroth.
Il y a quelque chose de puéril dans
cet étalage d'une érudition terrifiante.
et facile, et l'on peut railler ce besoin
d'originalité à outrance qui tourmente
toute une génération. Est-ce tout que
de le railler, cependant, et ne vaut-il
pas mieux chercher à l'expliquer ?
D'où vient-il ? Je veux croire qu'il y
a, dans ces tendances, un sentiment
plus élevé qu'une recherche de bruit à
tout prix, qu'une volonté de forcer l'at-
tention, un peu blasée, par tous les
moyens. Il faut admettre un appétit de
nouveau déterminé par un état parti-
culier d'inquiétude qu'ont connu tous
les temps de transition, et les exhuma-
tions du passé apportent toujours leur
part dans les tentatives nouvelles.
Pour ce qui est de la magie, les expé-
riences, irréfutables, mais inexpliquées,
des cliniques et des amphithéâtres d'hô-
pitaux, le mystère des phénomènes
d'hypnotisme et de suggestion ont con-
tribué à la faire sortir des temples où
elle dormait. Mais il semblait qu'on
pourrait se borner à étudier les précur-
seurs des expérimentateurs d'aujour-
d'hui dans les tâtonnements vagues de
leurs divinations, sans se donner l'en-
fantillage de leur emprunter leurs for-
mules absconses. Je ne nie pas, pour
un esprit curieux, le charme artiste du
Grimoire; mais le Grand-Albert me pa-
rait un médiocre sorcier, en dépit de
sa robe constellée, à côté de M. Liégeois,
de Nancy, qui « opère » en simple re-
dingote, et qui, sans aucun appareil,
mène où il veut, d'une façon véritable-
ment effrayante, les esprits et les corps.
Quoi qu'il en soit, il était curieux,
n'est-ce pas, de signaler, en plein Paris,
toute une école de « hiérarques » intran-
sigeants, disciples du roi Salomon?
M. de Guaita. ne le prend pas de moins
haut, mais il est moins farouche que
M. Joséphin Péladan. C'est celui-ci, on
s'en souvient peut-être, qui jeta l'ana-
thème, dans la formule classique des
conspirations, sur le ministre de la
guerre qui avait osé le rappeler, lui,
mage, à ses devoirs de territorial.
« Moi, revêtir le pantalon rouge ! moi,
avoir les cheveux coupés ! s'écria M.
Péladan, Soleil de Dieu, éclairerais-tu
cela? » En dépit de tout, le soleil éclaira
cependant ce spectacle d'un kabbaliste
transformé en tourlourou. Le soleil de
Dieu éclaire bien d'autres choses 1
PAUL GINISTY
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER
Le nouveau ministère anglais
Londres, 28 juillet. - Lord Iddesleigh est
nommé ministre des affaires étrangères ; le
marquis de Londonderry, vice-roi d'Irlande;
sir M. Hicks Beach, secrétaire pour l'Irlande ;
lord Randoph Churchill, lord chancelier de
l'Echiquier.
On croit que M. W. H. Smith sera nommé
ministre de la guerre, et lord Georges Ha-
milton, lord de 1 amirauté.
Une réunion du parti libéral chez lord
Granville
Londres, 28 juillet. — Les principaux dé-
putés du parti libéral se sont réunis cette
après-midi chez lord Granville.
Ils ont décidé d'attendre le discours du trône
avant d'arrêter 1 attitude que devra prendre
l'opposition pendant la session parlemen-
taire prochaine.. *
Si le discours du trône ne contient pas d'al-
lusion à la question irlandaise, l'opposition
provoquera une discussion sur ce sujet, mais
n'insistera pas pour que la Chambre émette
un vote.
Le parti libéral votera le budget
H. Gladstone
Londres, 28 juillet. — Le World croit savoir
que M. Gladstone a l'intention d'entreprendre
un long voyage à l'étranger aussitôt après la
constitution du nouveau Parlement. Il aurait
l'intention de visiter Rome au mois de novem-
bre prochain et resterait après en Italie pen-
dant plusieurs mois. Il ne rentrerait en Angle.
terre qu'après les fêtes de Pâques de l'année
prochaine.
La santé de l'empereur Guillaume. — M. de
Bismarck et M. de Giors
Berlin, 28 juillet. — D'après des renseigne-
ments spéciaux reçus ici de Gastein, l'empe-
reur Guillaume, à son retour de l'église, di-
manche dernier, a été saisi par une indispo-
sition. Il n'a pas fait sa promenade l'après-
midi comme 11 en a l'habitude et il s'est retiré
de bonne heure dans ses appartements.
Lundi dernier, l'empereur, sur le conseil
de son médecin , s'est abstenu de pren-
dre son bain et de faire sa promenade ordi-
naire du matin ; mais il s'est senti assez dis-
pos pour sortir le soir. Quoi qu'il en soit, la
soirée à la villa de la comtesse de Lehndorff
à laquelle il se proposait d'assister fut re-
mise. L'empeureur paraît aujourd'hui s'être
complètement rétabli; il a pris son bain com-
me d'habitude.
Par suite de la grande chaleur, il n'est pas
sorti à dix heures avec son adjudant, le comte
Plessen, et, en retournant à l'hôtel, il a reçu
les nouvelles du chef de la maison militaire.
Le prince de Bismarck ne quittera pas Kis-
singen avant le 5 août, mais on ne sait s'il
ira alors à Gastein ou à Varzin, quoiqu'il pa-
raisse fort probable qu'il choisisse cette der-
nière ville.
Les ajournements répétés de la visite que
s'est proposé de faire M. de Giers au chance-
lier allemand continuent à former le sujet de
maints entretiens, et l'on croit même que
l'entrevue n'aura pas lieu cette année.
Le départ d'Athènes de M. de Meny
Athènes, 27 juillet. — En remettant ses let-
tres de rappel, M. de Mouy, ministre de
France, a exprimé sa reconnaissance pour
l'accueil fait au représentant de la Républi-
que française par le roi, et pour les témoi-
gnages de sympathie personnelle qu'il a re-
çus de là société hellénique.
Il a déclaré qu'il avait toujours étâ inspiré
par le désir d'être utile à la Grèce afin de
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"adresser a A Secrétaire de la Rédaction
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MM. les Souscripteurs dont l'abonne-
ment expire le 31 juillet sont priés de
le renouveler avant le 29, s'ils ne veu-
lent pas éprouver de retard dans la ré-
ception du journal.
SOMMAIRE
BULLETIN. — Louis Henrique.
INFORMATIONS PARTICULIÈRES.
L'ORPHELINAT DE PORQUEROLLES. - E. L.
LA RÉFORME DE L'ENSEIGNEMENT SECONDAIRE.
— André Balz.
M. GRANET A MARSEILLE.
CHRONIQUE. — Paul Ginisty.
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER.
MOUVEMENT ÉLECTORAL — Raoul Canivet.
ECHOS DU JOUR. — Brichanteau.
UNE NOUVELLE ÉMEUTE A PORQUEROLLES.
BULLETIN MARITIME ET MILITAIRE.
NOUVELLES COLONIALES.
LA PRESSE AU JOUR LE JOUR.- P.-P. Dejuinne.
CONSEIL MUNICIPAL. - Paul Henrique.
GAZETTE DU PALAIS. - Me Gervasy.
BULLETIN DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE.
FIS TROUBLES D'AMSTERDAM.
COURRIER DE LA BOURSE. - Paul Ambroise.
FAITS DIVERS.
L'ÉLECTRICITÉ — De Léon Tétard.
SPORT DU JOUR. — Turba.
COURRIER DES THÉATRE8 — Yorick.
FBUILLilrON.
BULLETIN
Les révoltés de Porquerolles, qui avaient
fait une première fois leur soumission,
sur les conseils prudents du sous-préfet
de Toulon, se sont mutinés une seconde
fois devant les mesures de l'inspecteur
envoyé par l'administration de l'Assis-
tance publique. Ne nous hâtons point de
décerner le blâme à ce fonctionnaire —
qui paraît avoir manqué de sang-froid et
de mesure — avant de savoir quels ont été
les mobiles de sa conduite pour le moins
imprudente.
On lira plus loin des renseignements
complets sur ce nouvel incident et les ré-
flexions que nous suggère cette affaire de
Porquerolles. Le dernier mot n'est pas dit,
nous voulons le croire, sur cette doulou-
reuse histoire de bagne à l'usage des en-
fants abandonnés de Paris. Tel paraît être
le sentiment du conseil municipal qui,
tout en votant des ordres du jour de con-
fiance à l'administration de l'Assistance
publique, n'a pas moins jugé nécessaire
d'envoyer une commission d enquête sur
les lieux.
Les troubles d'Amsterdam paraissent
réprimés. Force est restée à la loi. Les
causes de cette émeute sont futiles en ap-
parence. 11 s'agit, on le sait, d'un jeu très
populaire en Hollande. le « jeu de l'an-
fuille », le pa/ingtrekken) comme on dit
à Amsterdam, d'autant plus en faveur qu'il
est détendu par la police. Il est bien peu
vraisemblable que la passion du paling-
trekken soit à ce point dominante chez le
peupie d'Amsterdam que la prohibition de
la police ait suffi pour déchaîner une in-
surrection où quarante agents ont été tués
ou blessés. On a dit, et cette opinion est
assez plausible, que l'émeute avait une
autre cause et que le parti socialiste a ha-
bilement saisi l'occasion de créer une agi-
tation populaire au profit de ses revendi-
cations. A-t-il voulu par cette manifestation
forcer la main au pouvoir en faveur de la
revision de la Constitution, qui est tou-
jours la question à l'ordre du jour dans le
royaume des Pays-Bas ? Bien que le dra-
peau noir du parti révolutionnaire ait été
arboré par les émeutiers, les chefs du
parti se défendent d'avoir trempé dans le
mouvement, probablement parce que les
émeutiers ont été vaincus.
Au reste, cette question de la revlsion
entre dans une phase nouvelle. Le prin-
cipe de la revision a été affirmé par la
commission de la Chambre des députés
qui s'est chargée de rédiger l'adresse en
réponse au discours du trôike. Cette com-
mission a émis un avis, très nettement
formulé, en faveur de la réforme électo-
rale, en demandant expressément que pour
les modifications jugées nécessaires à l'é-
lectoral une grande latitude fût laissée à
l'initiative du pouvoir législatif. En d'au-
tres termes, ce que réclame la Chambre,
e'est que la loi électorale cesse d'être par-
tie intégrante de la Constitution et puisse
être modifiée suivant les nécessités ou les
possibilités du moment sans que ces per-
fectionnements successifs aient pour con-
séquence forcée le remaniement toujours
compliqué du pacte constitutionnel.
Le ministère présidé par M. Heemskerk
n'est pas hostile à la réforme électorale et
a accepté la rédaction de l'adresse, sous la
condition toutefois que le droit électoral
nouveau n'irait pas jusqu'au suffrage uni-
versel. Est-ce contre cette restriction
qu'ont voulu protester les organisateurs de
fémeute d'Amsterdam ? Ont-ils voulu s'as-
socier par avance à la manifestation qui se
prépare pour le mois prochain en Belgi-
que? Y a-t il un lien entre ceci et cela?.
C'est fort possible après tout, blenqu'à cet
égard on ne puisse faire que de simples,
conjectures.
Lf cabinet Salisbury est définitivement
constitué. Ainsi que nous l'avions fait
pressentir hier, d après nos renseigne-
ments particuliers de Londres, lord Saiis-
bury a choisi ses principaux collabora-
teurs parmi les hommes politiques dont
nou avions cité les noms.
Le nouveau Parlement se réunira dans
les premiers jours du mois d'août. Dans
les prévisions du gouvernement, cette ses-
sion devra être fort courte. Il se pourrait
cependant que divers incidents suscités
par les partisans de M. Parnell fissent obs-
tacle à une prompte séparation du Parle-
ment. Tout dépendra évidemment de l'at-
titude que prendra dès le premier jour
le parti libéral. Or les principaux députés
appartenant à ce groupe sont décidés à
conserver leur liberté d'action jusqu'à la
lecture des discours du trône.
Comme l'on ne sait pas encore quelles
propositions fera le cabinet, par l'organe
de la reine, au sujet de l'Irlande, quelle
sera sa politique sur ce point particulier,
il est assez malaisé de dire si l'opposition
consentira à faire le silence sur ces ques*
tions primordiales, ou ne tiendra pas, au
contraire, à provoquer un débat qui pour-
rait bien se prolonger plus que ne le vou-
drait le gouvernement.
Louis HENRIQUE.
*
INFORMATIONS PARTICULIERES
La santé de M. Grévy
Les bruits qui ont couru hier à la Bourse
sur la santé du président de la République ne
reposent sur aucun fondement. Le président
est en parfaite santé ; il a fait cette après-
midi sa promenade ordinaire dans le parc de
Mont-sous-Vaudi ey.
Déplacements ministériels
Il est inexact que M. Lockroy, ministre du
commerce et de l'industrie, ait l'intention de
se rendre prochainement à Grenoble, ainsi
que l'avaient annoncé quelques-uns de nos
confrères.
Le ministre quittera Paris au commence-
ment du mois d'août, mais pour aller à Hau-
teville-House, à Guernesey, où 11 passera ses
vacances.
M. l'amiral Aube, ministre de la marine,
quittera Paris la semaine prochaine pour
faire une tournée d'inspection dans les éta-
blissements maritimes hors des ports. Il ira
ensuite passer quelques jours dans sa pro-
Driété de Lussant (Charente-Inférieure).
L'Exposition universelle
Les décrets relatifs à l'organisation de l'Ex-
position de i888, approuvés dans le dernier
conseil des ministres, sont actuellement son-
mis à la signature de M. Jules Grévy, à Mont-
sous-Vaudrey.
Ces décrets seront publiés au Journal offi-
ciel dès qu'ils seront parvenus à M. Lockroy,
c'est-à-dire demain ou après-demain.
Quant au décret portant nomination de la
grande commission de trois cents membres,
il sera publié ultérieurement. Il reste, en ef-
fet, à régler certaines questions de détail.
Les sièges vacants au Sénat
Par suite du décès de M. Berlet, cinq sièges
sont actuellement vacants au Sénat. Ce sont
ceux de MM. de Lavrignais, de la Loire-Infé-
rieure, Léon Cabanes, du Cantal, Laurent-
Pichat, inamovible, Leblond, de la Marne,
Berlet, de Meurthe-et-Moselle.
Le siège de M. Laurent-Pichat est échu par
voie de tirage au sort au département de la
Haute-Garonne.
On sait que le collège sénatorial de ce der-
nier département ainsi que ceux du Cantal
et de la Loire-Inférieure sont convoqués pour
le 29 août prochain.
Les collèges sénatoriaux de la Marne et de
Meurthe-et-Moselle seront convoqués par le
gouvernement dans les délais légaux, c est-à-
dire avant trois mois.
La commission des Pyrénées
La nomination de M. Lavertujon, ministre
plénipotentiaire, en qualité de président de la
délégation française à la commission des Py-
rénées, peut être considérée comme officielle.
M. Lavertujon remplace M. de Montholon,
nommé ambassadeur à Athènes.
M. Lavertujon est, on s'en souvient, un an-
cien journaliste d'opposition sous l'Empire,
qui entra dans l'administration après le 4
septembre et suivit longtemps la fortune de
M. Jules Simon.
M. Lavertujon a été souvent candidat aux
élections législatives de la Gironde, mais sans
réussir jamais à se faire élire.
Boulogne et Calais
M. Granet, ministre des postes et télégra-
phes, a adressé la lettre suivante à M. Ansart,
ancien député, président du conseil général
du Pas-de-Calais, à Boulogne-sur-Mer :
« Monsieur le président,
» Vous avez bien voulu appeler mon atten-
tion sur la question qui divise, depuis plu-
sieurs années, les villes de Boulogne et de
Calais, ^t m'exposer combien les intérêts de
la ville de Boulogne seraient compromis si le
raccordement, en avant de Boulogne, de la
ligne ferrée de Paris à Calais était effectué en
vue de faire gagner quelques minutes à la
malle des Indes, conformément à la demande
de l'un de mes prédécesseurs.
» Mon collègue au département des travaux
publics m'a informé récemment qu'il estimait,
d'après le résultat d'une enquête ouverte par
ses folm, qu'il convenait de maintenir le ser-
vice postal avec l'Angleterre par la vole de
Calais, pour lutter avec avantage contre la
concurrence étrangère, dont les efforts ten-
dent sans cesse à détourner des lignes fran-
çaises le trafic entre 1 Angleterre et les pays
du nord et de l'est de rEurope.
» Dans ces conditions, il lui a paru qu'une
amélioration de quelques minutes dans la
marche de la malle des Indes n'était plIS de
nature à constituer un avantage d'une portée
générale assez sensible pour compenser les
dommages sérieux qu'éprouverait là ville de
Boulogne le jour où les trains de grande vi-
tesse de ou pour l'Angleterre n'entreraient
plus dans sa gare, et j'ai fait connaître au dé-
partement des travaux publics que je n'insis-
terais pas à l'heure présente, et sous toutes
réserves quant au fond, sur la prise en con-
sidération d'une demande précédemment for-
mulée dans l'intérêt du service postal, et ten-
dant à abréger le parcours entre Londres et
Paris au moyen du raccordement, en avant
de Boulogne, de la ligne d'Amiens à Calais.
» Je suis heureux d'avoir pu seconder dans
cette circonstance les voeux dont vous avez
été plusieurs fois l'interprète.
» Le ministre des postes et télégraphes,
» GRANET. »
L'ORPHELINAT
DE PORQUEROLLES
Il faudra cependant porter la lumière
dans cette ailaire de Porquerolles où
l'on pressent tant de choses doulou-
reuses, aujourd'hui voilées sous l'obs-
curité des récits. Encore tous ces récits
sont-ils accusateurs, sauf celui du Fi-
garo, où c'est un singulier parti-pris
d'apologie qui domine. Pour nous, nous
n'avons pas jusque nouvel ordre le
droit d'incriminer M. de Roussen, mal-
gré les présomptions qui s'accumulent
contre lui. Ce qui paraît déjà certain,
c'est qu'on est en droit de lui reprocher
au moins une impardonnable négligence
sur l'article de la nourriture ; on ne sau-
rait, quand on est. à la tête d'un pareil
établissement, rejeter sur les subor-
donnés une responsabilité que le direc-
teur doit assumer tout entière. Il y a une
histoire d'odieux châtiments corporels,
- de ceux qu'oa pourrait appeler tout
crûment des supplices, - qui n'est pas
éclaircie, et l'explication de la présence
d'un horrible appareil qu'on se serait
procuré, dit-on, seulement pour faire
peur aux jeunes colons insubordonnés,
n'est pas vraisemblable.
Et puis, en vérité, quelle étrange et
suspecte aventure que celle de cet an-
cien administrateur de journaux pari-
siens qui achète, au prix d'un million,
une île de la Méditerranée et qui con-
clut tout de suite avec l'Assistance pu-
blique le marché en vertu duquel il se
fait livrer des adolescents et des enfants
même, dont la pension lui est payée
quinze sous par jour et dont le travail
lui donne un surcroît de profit ! Le di-
recteur de l'Assistance publique, qui a
consenti un pareil marché, n'a-t-il pas
été bien léger en livrant cette jeunesse
à M. de Roussen? Quelles garanties pré-
sentait. donc ce directeur d'orphelinat
improvisé, qui n'avait été de sa vie ni
cultivateur ni instituteur? Et n'était-ce
pas déjà même une imprudence d'en-
voyer sans transition, pour y labourer,
herser, faucher, faner, sous le plus brû-
lant soleil de Provence, des enfants nés
et élevés pour la plupart dans les cli-
mats tempérés du Nord et du Centre?
Que sera-ce enfin si la maison d'éduca-
tion disciplinaire a été transformée en
maison de ieunes forçats, comme on
l'assure? - -
Encore un coup, nous ne jugeons pas
M. de Roussen, mais nous répétons que
l'enquête est indispensable, de même
que la plus stricte surveillance était
nécessaire. Les orphelinats agricoles
tenus par des particuliers n'ont été sou-
vent que d'effrénées exploitations du
travail de l'enfance. Sous le second
Empire, je me souviens qu'on étouffa
une scandaleuse affaire, parce que le di-
recteur, clérical et titré, était bien en
cour ; mais, sous la République, il n'est
pas permis au gouvernement de fermer
les yeux sur l'odieuse exploitation des
enfants abandonnés ou même coupa-
bles. Rien ne devrait être surveillé de
plus près que des institutions dans le
genre de celle de Porquerolles. Si l'Etat
a recueilli de pauvres petits malheureux
et les a placés dans des établissements
spéciaux d'agriculture, c'est pour qu'on
les y élève et les y instruise, non pour
qu'on spécule sur l'insuffisance de leur
nourriture et sur l'excès de leur travail.
E. L.
La Réforme le l'Ensciunemcnt
SECONDAIRE
On peut résumer en deux lignes le
dialogue qui vient de s'engager entre
l'administration et le conseil supérieur
de l'instruction publique, au sujet des
réformes universitaires :
— Voulez-vous constituer l'enseigne-
ment classique français ?
- Oui.
- Voulez-vous l'appeler enseigne-
ment classique français?
— Non.
Le conseil supérieur a accepté, en
effet, sans modifications, le plan d'étu-
des élaboré par la commission de revi-
sion et adopté par sa section perma-
nente Ces programmes, répartis sur
une période de six années, compren-
nent un ensemble de connaissances vé-
ritablement propres à donner à l'esprit
une culture large, libérale et classique
sans le secours des langues anciennes.
C'est l'enseignement secondaire mo-
derne, qui convient à la majorité de la
jeunesse française.
Mais, en accordant le fond, le conseil
a chicané sur la forme. Il n'a pas voulu
appeler un chat un chat. * Faisons l'en-
seignement classique français, s'il le
faut, mais n'en disons rien à personne. »
C'est une contradiction tout au moins
singulière, destinée à mécontenter à la
fois les adversaires et les amis du pro-
jet.
A quoi faut-il attribuer les hésitations
du conseil?
A-t-il voulu laisser cette mince satis-
faction à ceux qui prétendent que les
corps - ne se réforment pas eux-mêmes,
et qui attendent du dehors les amélio-
rations et les progrès ?
A-t-il cherché à marquer son dédain
pour l'enseignement nouveau en affec-
tant de le reléguer au rang d'un ensei-
gnement primaire supérieur ? Un en-
seignement primaire qui conduit à
l'Ecole polytechnique l La plaisanterie
ne manquerait pas de saveur.
A-t-il cédé enfin à des préoccupations
d'ardre professionnel et privé auxquel-
les, par sa composition même, il lui est
bien difficile d'échapper?
Peu nous importe en somme. Ne re-
cherchons pas ces mobiles et ne faisons
point au conseil supérieur ce qu'il a
fait à l'enseignement spécial, un procès
d'a tendances.
Le conseil supérieur a reconnu que
l'enfant était né viable et de bonne
constitution, c'est là l'essentiel. Le reste
n'est qu'une affaire d'état-civil. Or, en
matière d'état-civil, le conseil supérieur
ne pouvait donner qu'un avis. C'est par
une loi — la loi du 21 juin 1865 — que
l'enseignement secondaire spécial a été
constitué. C'est au Parlement, dégagé
de tout préjugé d'école, qu'il appartien-
drait de lui donner, s'il était nécessaire,
un nom plus en rapport avec son déve-
loppement progressif et sa destination
actuelle.
Os qu'il importe e WfiBtafôr 'dfs
maintenant, c'est que l'épithète de spé-
cial n'a jamais convenu à cet enseigne-
ment, même à ses débuts. Ceux qui
l'opt défendue ne se sont jamais donné
la peinejde lire les programmes de 1865,
encore moins ceux de 1882. Rien de
plus général au contraire que l'ensem-
ble des connaissances qui s'y trouvent
renfermées. M. Duruy lui-même, qui a
présidé à ces deux réformes, n'aurait
pu trouver mauvais que cette dénomi-
nation fût remplacée par une meil-
leure.
Il serait puéril, au surplus, de s'attar-
der davantage sur une simple querelle
de mots. Sous quelque nom qu'il se pré-
sente, cet enseignement doit avoir sans
retard une organisation digne de son
importance. L'administration s'est en-
gagée à la lui donner, et le conseil su-
périeur vient de lui en fournir les moyens.
Les grandes lignes de l'enseignement
secondaire moderne sont dès mainte-
nant tracées. Une voie parallèle lui est
ouverte à côté de l'enseignement clas-
sique proprement dit. Il a, comme lui,
ses six années d'études ; il a ses pro-
grammes rajeunis et fortifiés, son bac-
calauréat et ses sanctions. Le reste
viendra par surcroît.
ANDRÉ BALZ.
»
Jamais l'enseignement secondaire spé-
cial Wa eu le caractère étroit et utilitaire
que ses adversaires voudraient gratuite-
ment lui attribuer.
Dès 1865, M. de Beaumont, rapporteur
de la loi qui le constituait, disait au Sénat
qu'il importait de ne le point confondre
avec l'enseignement primaire supérieur.
Le journal Y Avenir national avait re-
proché à l'administration de faire reposer
« l'avenir d'une partie considérable de la
jeunesse française sur la science étudiée
dans ses applications ». L'administration
répond par un communiqué qui fait res-
sortir « le caractère littéraire et élevé » de
l'enseignement nouveau.
Le journal l'Union voyait dans cette
création « la ruine des études classiques
et de l'enseignement moral, auquel on
substituait un enseignement technique et
matériel ».
Un communiqué adressé à l'Union éta-
blit que « l'enseignement spécial n'est pas
un enseignement technique. Ce dernier
enseignement, qu'il est convenu d'appeler
professionnel et non spécial, est donné
dans les écoles d'arts et métiers, qui ne
sont point régies par la loi nouvelle.
C'est un autre enseignement secondaire,
mieux approprié à la condition et aux
aptitudes d'un nombre considérable de
jeunes gens ».
Les partisans des réformes actuelles ne
soutiennent pas autre chose.
Décidément les réactionnaires sentent
que le vent n'enfle pas leur voile et ils
mettent le temps qui nous sépare encore
du scrutin à préparer leur ligne de re-
traite. Ces temps derniers, c'était un duel
à mort entre la République et la monar-
chie; les élections de dimanche étaient
un acte politique de la plus haute gravité,
ayant toute la valeur d'un plébiscite, et la
République allait tomber sous le mépris
de tous les honnêtes gens.
Hier nous citions la plus récente opi-
nion de M. P. de Cassagnac sur la signifi-
cation du scrutin. Elle ne ressemblait pas
aux retentissantes déclarations de guerre
que nous venons de rappeler. Mais M. de
Cassagnac a parfois joué le rôle de l'enfant
perdu de son parti. Ses opinions n'enga-
gent que lui, et il lui est arrivé de se trou-
ver en contradiction avec ses coreligion-
naires politiques. Tel n'est pas le cas au-
jourd'hui. Le Soleil émet des opinions
analogues à celles de M. de Cassagnac. Il
écrit : « Lorsqu'un certain nombre de can-
didats se disent uniquement conserva-
teurs, c'est qu'en effet ils ne sont que cela,
où qu'ils considèrent que la politique doit
être reléguée au second plan, ce qui est le
vœu de 1 esprit même de la loi. » Il ajoute:
« Un conservateur qui serait royaliste au
fond et qui essaierait de rallier à sa candi-
dature quelques voix républicaines, en dis-
simulant ses préventions contre la forme
actuelle du gouvernement, serait bien vite
démasqué et répudié par l'opinion publi-
que. » Donc les candidats recommandés
par les journaux de droite ne sont pas des
monarchistes; ce sont des conservateurs,
et la « forme actuelle du gouvernement »
n'a rien à redouter de leur part. Le Soleil
le dit, et il ne doit le dire qu'à bon escient.
Cependant il nous reste des doutes. On
tenait le même langage l'an dernier à pa-
reille époque, ce qui n'empêchait pas les
journaux royalistes, au lendemain du 4 oc-
tobre, de crier et d'amcher: «Vive le roi ! »
Malgré la nouvelle attitude des journaux
réactionnaires, malgré leur façon dédai-
gneuse de reléguer la politique au second
plan, les électeurs feront bien de se tenir
sur leurs gardes. De quelque nom qu'on
affuble les candidats de droite, il y a deux
partis en présence : la République d'une
part et de l'autre ses adversaires coalisés
pour provoquer, s'ils avaient la victoire,
un changement complet dans l'orientation
de la politique générale du pays, en atten-
dant que des circonstances favorables s'of-
frissent à eux de s'attaquer à la « forme ac-
tuelle du gouvernement ». L'antagonisme
entré les deux partis existe aujourd'hui
comme il existait il y a quelques jours.Aux
habiletés de la presse réactionnaire, les
électeurs n'ont qu'une réponse à faire :
c'est de voter résolument pour le candidat
qui se présente comme républicain. De
cette façon, le vote du lw août aura une
signification et l'on n'aura aucune hési-
tation pour savoir « où sont les vain-
queurs et les vaincus et même s'il y a réel-
lement des vainqueurs et des vaincus ».
M. Granet à Marseille
Comme nous l'avions annoncé, M. Granet,
ministre des postes et télégraphes, a présidé
hier matin à la distribution des prix au grand
lycée de Marseille.
Sur l'estrade officielle» outre Isa profcB-
seura, avaient pris place : MM. Cazelles, pré-
fet des Bouches-du-Rhône ; Allard, maire de
Marseille ; le général de Collomb, comman-
dant le 15e corps, etc.
M. Bounafous, professeur de rhétorique, a
prononcé le discours d'usage.
M. Granet a pris ensuite ia parole.
« Comment me défendre, a dit M. Granet,
d'une émotion mêlée de reconnaissance et de
tristesse en me retrouvant au milieu de ces
murs dont la vue évoque le souvenir de mes
jeunes années et des premiers jours de bon-
heur, dont mon père était aussi le témoin, et
vous me permettrez bien de rappeler son
nom dans une maison qui fut aussi la sienne?
Laissez-moi aussi me rappeler les cama-
rades de travail dont les uns sont tombés
avant d'arriver au but de leur course et dont
les autres sont restés mes arnis) mes maîtres,
enfin parmi lesquels je suis heureux de re-
trouver ici un des plus dévoués, M. Gariel. »
S'adressant ensuite aux élèves, M. Granet
ajoute :
« Que ceux qui s'en vont, que ceux qui re-
viendront, se souviennent que sur ces mêmes
bancs qu'ils vont quitter ont travaillé et ont été
récompensés des hommes qui, à divers titres,
ont illustré notre cher pays : les Thiers) les
Méry, les Gozlan, les Autran, pléiade qui Il-
lustra tour à tour les lettres, les arts, l'ar-
mée.
» Sachez conserver les traditions d'hon-
neur qui , vous sont confiées ; ne les laissez
pas affaibtir; gardez-les comme un gage de
vos futurs succès. Noblesse oblige, et notre
zoriété démocratique ne reconnaît d'autre no-
blesse que celle du devoir. (Applaudisse-
ments.)
» Venez maintenant recevoir le prix de vo-
tre assiduité et de vos efforts; venez chercher
les couronnes qui vous sont destinées; le sou-
venir de ces premières joies restera ineffa-
çable.
» Plus de vingt ans sont éeoulép, continue
M. Granet, depuis que j'ai quitté le lycée ; une
nouvelle génération est venue succéder à la
précédente ; le vieux lycée s'est transformé
sous une administration active et grâce aux
libéralités de l'Etat républicain; la réputa-
tion du lycée n'a pas faibli Que de palmes
remportées, que d'honneurs reçus grâce aux
efforts surtout des maîtres dévoués, grâce aux
Vessiot, aux Dellbes, dont je ne peux pas
prononcer le nom sans une profonde et res-
pectueuse sympathie l
» En quittant cette maison, souvenez-vous
que vous y avez contracté une dette que les
efforts de toute votre vie ne suffiront pas à
acquitter envers vos parents. N'oubliez pas
surtout que, plus heureux que d'autres, vous
entrez dans la vie avec des appuis qui vous
facilitent la marche; profitez de ces avantages
et contribuez à répandre autour de vous plus
de vérité et à exercer une influence bienfai-
sante ; car, plus heureux que vos devanciers,
vous avez été élevés dans une période inou-
bliable de liberté.
» Vous aurez bien mérité de votre pays en
travaillant à son relèvement matériel et à sa
prospérité, en donnant de bons soldats à la
France et de bons citoyens à la République."
Ce discours a été salué d'une triple salve
d'applaudissements.
M. Granet a remis ensuite, au nom du gou-
vernement de la République, la croix de la
Légion d'honneur au proviseur du lycée.
CHRONIQUE
Faut-il prendre au sérieux ce mouve-
ment? Faut-il ne le considérer, simple-
ment, que comme un jeu littéraire pa-
radoxal? Voici que nous assistons,
aujourd'hui, à la formation de toute
une école de magiciens modernes, épris
des secrets de la haute kabbale, ressus-
citant les formules hermétiques, se
flattant d'être les derniers adeptes de
la Science (avec une grande S) sacrée,
ne parlant que le langage voilé des Ini-
tiés, et nous affirmant qu'ils se recon-
naissent parfaitement à travers les
ténèbres du Barathre.
Pendant quelque temps, M. Joséphin
Péladan, l'auteur du Vice suprême et de
Curieuse, a passé pour l'ultime gardien
des Mystères, pour le suprême ques-
tionneur du sphinx. Mais, en ce temps
de contrefaçons, on ne garde pas long-
temps le monopole d'une spécialité, et,
dans le domaine de l'Occulte, M. Péladan
a des rivaux.
M. Louis Dramard. un sage 1 s'affole
des anciennes doctrines ésotériques;
Mme Louis Mond se délecte des mys-
tères ioniens, vénérables au moins par
leur âge. Un écrivain que l'on ne con-
naissait encore que comme un poète
raffiné, M. Stanislas de Guaita, entre-
prend à son tour de vastes études sur ce
qu'il appelle les « sciences maudites ».
J'imagine que M. Péladan doit être assez
contrit de se voir disputer par d'autres
hiérophantes le petit coin qu'il croyait
avoir fait sien.
M. de Guaita commence par dire que
vulgariser la Haute Science est un sa-
crilège « jamais impuni ». Cette décla-
ration ne l'empêche pas de commencer
un véritable cours de magie. Les signes
crochus des planètes, les lettres hé-
braïques des hiérogrammes, les carac-
tères des grimoires, la bizarrerie des
pentacles et des paraboles lui causent une
joie réelle ou factice dont il se vante or-
gueilleusement. Songez donc ! parler un
langage que personne n'entend ! Em-
ployer les mots dont se servait Zo-
roastre ! Nous étonner avec le com-
mentaire des trois syllabes mystiques
qui constituent le nom de Jéhovah ! Se
servir de termes redoutables, le « bi-
naire impur », le « sicle du tarot », le
« principe équilibrant » ! Il y a de quoi
ravir un homme qui nous écrase de sa
supériorité, pour être le disciple fidèle
d'Eliphas Lévi et du marquis de Saint-
Yves.
Cet mages se 'moquent-ils aimable-
ment de nous? J'inclinerais à le croire.
C'est pourtant une tendance caractéris-
tique de notre époque que ce goût des
études compliquées, anormales, trou-
blantes. Elles vont de pair avec ces re-
cherches quasi-maladives d'une langue
littéraire nouvelle, qui passionnent beau-
coup de jeunes gens d'aujourd'hui. Plus
notre temps se fait positif, plus certains
esprits se trouvent tentés par un désir
de s'enfermer dans un cercle interdit
aux profanes- Quelfafe chose ste repro-
duit des temps romantiques où l'on
« découvrait » des auteurs fabuleux et
chimériques auxquels on vouait soudai-
nement un culte. M. de Guaita « décou-
vre », lui, l'évêque Synésius, Guillaume
Postel et Khunrath, et traite d) « inesti-
mable » l'ouvrage, d'ailleurs introuvable
à présent, de Knorr de Rosenroth.
Il y a quelque chose de puéril dans
cet étalage d'une érudition terrifiante.
et facile, et l'on peut railler ce besoin
d'originalité à outrance qui tourmente
toute une génération. Est-ce tout que
de le railler, cependant, et ne vaut-il
pas mieux chercher à l'expliquer ?
D'où vient-il ? Je veux croire qu'il y
a, dans ces tendances, un sentiment
plus élevé qu'une recherche de bruit à
tout prix, qu'une volonté de forcer l'at-
tention, un peu blasée, par tous les
moyens. Il faut admettre un appétit de
nouveau déterminé par un état parti-
culier d'inquiétude qu'ont connu tous
les temps de transition, et les exhuma-
tions du passé apportent toujours leur
part dans les tentatives nouvelles.
Pour ce qui est de la magie, les expé-
riences, irréfutables, mais inexpliquées,
des cliniques et des amphithéâtres d'hô-
pitaux, le mystère des phénomènes
d'hypnotisme et de suggestion ont con-
tribué à la faire sortir des temples où
elle dormait. Mais il semblait qu'on
pourrait se borner à étudier les précur-
seurs des expérimentateurs d'aujour-
d'hui dans les tâtonnements vagues de
leurs divinations, sans se donner l'en-
fantillage de leur emprunter leurs for-
mules absconses. Je ne nie pas, pour
un esprit curieux, le charme artiste du
Grimoire; mais le Grand-Albert me pa-
rait un médiocre sorcier, en dépit de
sa robe constellée, à côté de M. Liégeois,
de Nancy, qui « opère » en simple re-
dingote, et qui, sans aucun appareil,
mène où il veut, d'une façon véritable-
ment effrayante, les esprits et les corps.
Quoi qu'il en soit, il était curieux,
n'est-ce pas, de signaler, en plein Paris,
toute une école de « hiérarques » intran-
sigeants, disciples du roi Salomon?
M. de Guaita. ne le prend pas de moins
haut, mais il est moins farouche que
M. Joséphin Péladan. C'est celui-ci, on
s'en souvient peut-être, qui jeta l'ana-
thème, dans la formule classique des
conspirations, sur le ministre de la
guerre qui avait osé le rappeler, lui,
mage, à ses devoirs de territorial.
« Moi, revêtir le pantalon rouge ! moi,
avoir les cheveux coupés ! s'écria M.
Péladan, Soleil de Dieu, éclairerais-tu
cela? » En dépit de tout, le soleil éclaira
cependant ce spectacle d'un kabbaliste
transformé en tourlourou. Le soleil de
Dieu éclaire bien d'autres choses 1
PAUL GINISTY
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER
Le nouveau ministère anglais
Londres, 28 juillet. - Lord Iddesleigh est
nommé ministre des affaires étrangères ; le
marquis de Londonderry, vice-roi d'Irlande;
sir M. Hicks Beach, secrétaire pour l'Irlande ;
lord Randoph Churchill, lord chancelier de
l'Echiquier.
On croit que M. W. H. Smith sera nommé
ministre de la guerre, et lord Georges Ha-
milton, lord de 1 amirauté.
Une réunion du parti libéral chez lord
Granville
Londres, 28 juillet. — Les principaux dé-
putés du parti libéral se sont réunis cette
après-midi chez lord Granville.
Ils ont décidé d'attendre le discours du trône
avant d'arrêter 1 attitude que devra prendre
l'opposition pendant la session parlemen-
taire prochaine.. *
Si le discours du trône ne contient pas d'al-
lusion à la question irlandaise, l'opposition
provoquera une discussion sur ce sujet, mais
n'insistera pas pour que la Chambre émette
un vote.
Le parti libéral votera le budget
H. Gladstone
Londres, 28 juillet. — Le World croit savoir
que M. Gladstone a l'intention d'entreprendre
un long voyage à l'étranger aussitôt après la
constitution du nouveau Parlement. Il aurait
l'intention de visiter Rome au mois de novem-
bre prochain et resterait après en Italie pen-
dant plusieurs mois. Il ne rentrerait en Angle.
terre qu'après les fêtes de Pâques de l'année
prochaine.
La santé de l'empereur Guillaume. — M. de
Bismarck et M. de Giors
Berlin, 28 juillet. — D'après des renseigne-
ments spéciaux reçus ici de Gastein, l'empe-
reur Guillaume, à son retour de l'église, di-
manche dernier, a été saisi par une indispo-
sition. Il n'a pas fait sa promenade l'après-
midi comme 11 en a l'habitude et il s'est retiré
de bonne heure dans ses appartements.
Lundi dernier, l'empereur, sur le conseil
de son médecin , s'est abstenu de pren-
dre son bain et de faire sa promenade ordi-
naire du matin ; mais il s'est senti assez dis-
pos pour sortir le soir. Quoi qu'il en soit, la
soirée à la villa de la comtesse de Lehndorff
à laquelle il se proposait d'assister fut re-
mise. L'empeureur paraît aujourd'hui s'être
complètement rétabli; il a pris son bain com-
me d'habitude.
Par suite de la grande chaleur, il n'est pas
sorti à dix heures avec son adjudant, le comte
Plessen, et, en retournant à l'hôtel, il a reçu
les nouvelles du chef de la maison militaire.
Le prince de Bismarck ne quittera pas Kis-
singen avant le 5 août, mais on ne sait s'il
ira alors à Gastein ou à Varzin, quoiqu'il pa-
raisse fort probable qu'il choisisse cette der-
nière ville.
Les ajournements répétés de la visite que
s'est proposé de faire M. de Giers au chance-
lier allemand continuent à former le sujet de
maints entretiens, et l'on croit même que
l'entrevue n'aura pas lieu cette année.
Le départ d'Athènes de M. de Meny
Athènes, 27 juillet. — En remettant ses let-
tres de rappel, M. de Mouy, ministre de
France, a exprimé sa reconnaissance pour
l'accueil fait au représentant de la Républi-
que française par le roi, et pour les témoi-
gnages de sympathie personnelle qu'il a re-
çus de là société hellénique.
Il a déclaré qu'il avait toujours étâ inspiré
par le désir d'être utile à la Grèce afin de
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