Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1886-07-24
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 24 juillet 1886 24 juillet 1886
Description : 1886/07/24 (A17,N5309). 1886/07/24 (A17,N5309).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7559939r
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 04/04/2013
Dix-septième année. - NQ 5309
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Samedi 24 juiRet 1886
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BULLETIN. — Louis Benrique.
INFORMATIONS PARTICULIÈRES.
A PROPOS DES FONCTIONNAIRES. - E. L.
LA SESSION DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'INS-
TRUCTION PUBLIQUE. — Léon Mention.
L'ENCEINTE BASTIONNÉE DE PARIS.
POUR LE PAPE S. V. P. — Dr V. du Claux.
LETTRES D'ALLEMAGNE.
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER.
LA VIE AUX CHAMPS. — H. P.
MOUVEMENT ÉLECTORAL — Ruoul Canivet..
ECHOS DU JOUR. — Brichanteau.
BULLETIN MARITIME ET MILITAIRE.
LA PRESSE AU JOUR LE JOUR.— P.-P. Dejuinne.
BULLETIN UNIVERSITAIRE.
ACTES ET DOCUMENTS OFFICIELS.
CONSEIL MUNICIPAL. — Paul Henrique.
GAZETTE DU PALAIS. — Me Gervasy.
COURRIER DE LA BOURSE. — Paul Ambroise.
LES CONCOURS DU CONSERVATOIRE.
VARIÉTÉS. — Inauth.
FAITS DIVERS.
SPORT DU JOUR. — Turba.
COURRIER DES TiIÉATRES. - Yorick.
BULLETIN
Le prince de Bismarck et le comte Kal-
noky ont eu hier, à Kissingen, l'entrevue
depuis longtemps annoncée. Cette entre-
vue précède de quelques jours la visite
que l'empereur d Autriche se propose de
faire à l'empereur d'Allemagne à Gastein.
Cet échange de politesses n'a rien d'anor-
mal en soi ; depuis plusieurs années il en
est ainsi, et, en fin de compte, la paix en
Europe a été consolidée entre les grandes
puissances par cet accord qui s'établit pé-
riodiquement à la saison thermale. Pour-
tant, chaque année, ces visites de souve-
rains ne manquent pas d'éveiller la curio-
sité de tous et les inquiétudes de quel-
ques-uns.
Cette année, l'entrevue de Kissingen
cause dans toute l'Europe une émotion
plus vive que d'ordinaire et, il faut le re-
connaître, plus justifiée qu'elle le fut ja-
mais.
Les incidents se succèdent sans relâche
depuis quelques semaines, rapides, im-
prévus, menaçants.
Hier, c'était l'ukase du tsar aux marins
russes de la mer Noire, puis l'affaire de
Batoum qui, en dépit de toutes les expli-
cations de la Russie, apparaît sous son vé-
ritable caractère aux esprits les moins pes-
simistes, c'est-à-dire comme un avertisse-
ment donné à l'Angleterre que la Russie
entend renoncer à sa politique de recueille-
ment.
A quelques jours de distance, la Russie
envoyait une flotte russe s'emparer du
port coréen de Lazareff. Vingt-quatre heu-
res après, on apprenait que de graves dif-
ficultés avaient surgi entre les commis-
saires anglais et russes chargés de la déli-
mitation de la frontière afghane.
Ces coups répétés de la chancellerie
russe Indiquent bien clairement que la
retraite du prince Gortchakoff a amené un
revirement complet dans la politique exté-
rieure de la Russie. L'arrivée aux affaires
de M. de Giers et aussi la mort du prince
Alexandre II sont deux dates qui marque-
ront dans l'histoire de l'empire moscovite.
On sent qu'une main plus ferme tient le
sceptre à Saint-Pétersbourg et qu'une in-
telligence plus alerte préside à la nouvelle
évolution de la politique russe.
M. êe Giers, qui a été jadis ministre en
Perse, k3ait que le point faible de la puis-
sance britannique est dans l'Asie centrale ;
c'est là que se heurteront un jour les deux
grands empires qui se disputent la pré-
pondérance .sur la mer Noire. Peut-être
n'est-il pas téméraire de dire que le succès
d'une campagne dans l'Asie centrale déci-
dera du sort de Onnstantinople. Quoi qu'il
en soit, cet état d'hostilité sourde entre la
Russie et l'Angleterre autorise à l'heure
actuelle les appréhensions de ceux qui
s'érigent en arbitres souverains de la paix
européenne. ,
Sans être dans les secrets de la diplo-
matie allemande, on peut dire avec assu-
rance que l'allure nouvelle de la Russie
n'est pas sans éveiller quelque défiance
dans l'esprit de M. de Bismarck. Il n'est
point nécessaire d'avoir assisté aux entre-
tiens du chancelier allemand et du comte
Kalno&y à Kissingen, pour préjuger quel a
été le sujet de leurs conversations.
On ne saura probablement jamais au
juste ce que se seront dit l'empereur Guil-
laume et l'empereur François-Joseph à
Gastefn, mais il n'est pas nécessaire d'en-
trer daas leurs confidences pour deviner
l'objet de Ibur. entretiens.
La situation politique en Angleterre, la
rentrée de lord Salisbury aux affaires, les
événements récits des Balkans, les ten-
dances du prince de Bulgarie, les aspira-
tions de la Roumanie prête à faire cause
commune avec la Russie, 1 intervention
possible et peut-être prochaine du tsar
dans les Balkans, voilà à coup sur ce qui
a dû fournir ample matière aux réflexions
du chancelier allemand et du ministre au-
trichien.
De ces entrevueS" successives, que sor-
îtira-t-il ? C'est le secret de l'avenir ; mais
31 ne faut pas s'étonner outre mesure si
l'Europe, plus en 1886 qu'en 1885, s in-
quiète, s'alarme même de ces allées et
Tenues de souverains en villégiature.
LOUIS HENRIQUE.
ISFDR.MAT10HS PARTICULIÈRES
Déplacements ministériels
Contrairement aux affirmations de quelques
Journaux, le ministre de la guerre ne quittera
pas Paris avant la fin du mois d'août.
M. Jules De^elle , ministre de l'agriculture
et député de la Meuse, présidera, le 3 août,
la distribution deE prix aux élèves du lycée
de Bar-le-Duc.
Le mouvement diplomatique
On donne comme certaine la nomination à
Athènes de M. de Montftolon, précédemment
président de la commission de délimitation
es Pyrénées et actuellement à Constantino-
ple où il faisait l'intérim o."ambassadeur Pé-
dant l'absence de M. le duo de Noailles.
Le général Willoughby
Une communication de l'agence Havas dit
que M. de Freycinet n'avait pas attendu la
lettre de M. le député Marmonpier, reproduite
plus loin par nous, pour vefder à la stricte -
exécution du traité Iranco-liova et pour sur-
veiller avec le plus grand soia' les agis se
méats-do M. Willoughby.
Il convient d'ajouter, du r*st«, que M. Wil-
loughby h quitté Madagascar avant l'trr'iv"
du résident général. li. Le Alyro de Villocs, et
avant, par conséquent, que le service ili-Z
affaires du ministère des affaires étrangères
liova fâi organisé sou? l:t direction française,
conformément an texte dn traité.
Les amiraux devant la commission du
budget
En réponse à une lettre du ministre do la
marine au président de la commission du
budget, relative au compte rendu publié par
quelques journaux de 1* séance dans laquelle
cette commission a entendu les amiraux La-
font et Brown de Colstoun, l'honorable M.
b Ul'ico Rouvier a adressé au ministre la
communication suivante :
« Aucun procès-verbal n'a été tenu de no-
tre séance. Mes collègues do la commission
s'étaient engagés à garder le secret. Ils n'ont
doue pu ni inspirer ni autoriser ces publica-
tion n-
» Dans ces conditions, les prétendus comp-
tes rendus publiés par les journaux ne "nu-
raient être, comme vous le dites vous-même,
que des œuvres de pure fantaisie sans exac-
titude et sans portée. »
D'un autre côté, les amiraux Lafont et
Brown de Colstoun ont, comme c'était Irnr
dovoir, gardé le silence le plus absolu sur
leurs déclarations.
Le traité franco-coréen
Le Djemmah est arrivé à Port-Saïd, ayant
à son bord M. Cogordan qui estjorteurdu
traité de commerce franco-coréen qu'il vient
de signer.
Le conseil supérieur de l'instruction
publique
La deuxième séance du conseil supérieur de
l'instruction publique aura lieu lundi pro-
chain.
La commission nommée avant-hier pour
l'examen du projet concernant l'organisation
de l'enseignement classique français a com-
mencé hier et continuera aujourd'hui son
travail.
A propos des fonctionnaires
M. Georges Perin, député de la Haute-
Vienne, a fait un acte de très sage poli-
tique en adressant à la Justice une lettre
que nous reproduisons plus loin. Nous
y apprenons, — sans que ce soit pour
nous un sujet de surprise, car les choses
ont dû se passer de même à peu près
partout, — que les députés républi-
cains de la Haute-Vienne ont encouru
les reproches de certains électeurs pour
« n'avoir pas affirmé leur victoire par
une hécatombe de fonctionnaires plus
ou moins opportunistes ». La réponse
de M. Perin est d'une netteté qui fera
plaisir à quiconque n'est point quéman-
deur de places. L'honorable député est
un peu moins large que nous sur la to-
lérance que l'on doit aux fonctionnaires.
« Il nous suffit, dit-il, qu'ils soient ré-
publicains. » Pour nous, par des rai-
sons que j'exposais tout récemment, il
nous suffira même qu'ils remplissent
leurs devoirs professionnels et qu'ils
évitent en toute occasion le contact de
la politique. L'Etat ne doit pas s'oc-
cuper de leurs votes dans les élec-
tions, puisque c'est un axiome incon-
testé que la liberté du vote est sacrée
pour tous; il n'a donc pas à leur de-
mander autre chose que de se tenir sur
la réserve et d'être irréprochables dans
leurs propos.
Mais, pour revenir à la lettre de M.
Perin, quand un membre de l'Extrême-
Gauche s'exprime avec cette sagesse,
— je ne ferai point à M. Perin l'injure
d'ajouter: avec ce courage, — c'est un
heureux signe, et c'est une leçon à bien
méditer par certains députés qui se pi-
quent de modération dans la politique
et qui ne cessent de réclamer d'un air
farouche épuration sur épuration. La
plupart des fonctionnaires, — je parle
de ceux qui sont entrés régulièrement
dans la carrière et qui n'y ont cherché
qu'une vie honorable et tranquille, — la
plupart des fonctionnaires ne sont pas,
d'ailleurs, des gens passionnés pour la
politique; leur tendance naturelle est
de se tenir à l'écart des partis. Remar-
quez, en effet, qu'ils n'ont aucun intérêt
à se compromettre. Si bon nombre
d'entre eux sont souvent en butte à des
délations sous des prétextes politiques,
il faut voir le fond et chercher la vérité
où elle est.
Un percepteur, un receveur ou un
commis des contributions indirectes,
un vérificateur des poids et mesures,
tous ceux enfin, et c'est le plus grand
nombre, qui sont chargés de recueillir
l'argent des contribuables, ne manquent
jamais de se susciter des ennemis, parce
que leurs rapports avec le public ne
sont pas, nécessairement, toujours agréa-
bles. Je sais bien qu'il leur arrive aussi
d'être déplaisants, et je les en blâme.
Mais renouvelez le personnel de fond en
comble : ce sera encore la même chose,
parce que ce n'est pas l'homme, sur-
tout, qui est impopulaire ; c'est la fonc-
tion. J'en pourrais dire autant de plu-
sieurs autres catégories. Ajoutez à cela
la manie des places, qui devient pres-
que une plaie dans la société française,
et TOUS aurez encore une autre cause
de dénonciation. Il y a dans nos villes,
grandes et petites, une rage d'emplois
publics qui se propage jusque dans les
campagnes. On sait que les instituteurs
ont eu des mécomptes après avoir
nourri trois ou quatre ans leurs illu-
sions avec les promesses de M. Paul
Bert ; je voudrais du moins que leur mé-
contentement servît à quelque chose, et
ils devraient dire à leurs écoliers: « Ne
nous imitez pas ! restez paysans ! vous
serez plus heureux ! » Car, en somme,
si l'on fait aujourd'hui de pénibles affai-
res dans les grands fermages, la petite
culture est restée bonne nourricière
pour qui travaille et se conlente d'une
vie modeste. Mais on ne finirait plus
à s'embarquer dans ces réflexions.
E. L.
La Session du Conseil supérieur
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Le conseil supérieur de l'instruction pu-
blique est appelé, dans la session actuel-
lement ouverte, à se prononcer sur une
des questions les plus graves dont il puisse
être saisi, la réforme de notre enseigne-
ment secondaire.
Depuis longtemps déjà, d'excellents es-
prits ont reconnu que l'enseignement clas-
sique légué par 1 ancienne Université de
Paris ne répondait plus aux nécessités de
la société nouvelle. Qu'il soit possible,
sans le secours du grec et du latin, de for-
mer des esprits cultivés, capables de tenir
un rang honorable dans le monde, c'est
une vérité banale; qui n'est plus aujour-
d'hui sérieusement contesté.
Dès 1852, M. Fortoul voulait rompre
avec ce système uniforme qui emprison-
nait dans un même régime scolaire des
jeunes gens appelés à des carrières toutes
différentes. Mais il n'osa pas renoncer ab-
solument aux langues mortes et, au lieu
de créer un enseignement secondaire nou-
veau, il imagina ce compromis bâtard,
connu sous le nom de bifurcation, qui je-
tait dans le moule gréco-latin toute la jeu-
nesse sans distinction, pour l'en retirer en
partie au moment précis où ces études
allaient porter leurs fruits. Nous subis-
sons encore aujourd'hui les conséquences
de ce régime. C'est à lui qu'on doit tant de
bachelier ès sciences qui respectent quel-
quefois les lois de l'orthographe, et qui
n'emportent du collège, pour toute culture
littéraire, que quelques bribes de latin
mal aDDris et vite oublié.
M. Duruy fut mieux inspiré quand, dès
1865, il créa, sous le nom d'enseignement
spécial, un véritable enseignement secon-
daire moderne, dans lequel les langues vi-
vantes et les lettres françaises prenaient
la place des littératures anciennes. Il fal-
lut même que cet enseignement eût la vie
dure pour se développer à travers tant
d'obstacles, en dépit de l'hostilité non dé-
guisée de ceux qui devaient être ses pro-
tecteurs naturels.
Par les réformes de 1882, -entreprises
également sous le patronage de M. Du-
ruy, le caractère de cet enseignement a été
mieux déterminé; on a pris soin de le dis-
tinguer nettement de l'enseignement pri-
maire supérieur et de l'enseignement pro-
fessionnel. On l'a doté enfin d'un bacca-
lauréat qui est actuellement en possession
des sanctions les plus enviées. Il peut ou-
vrir le* portes des Ecoles polytechnique,
Saint-Cyr, forestière; il mène aux diver-
ses licences scientifiques. Il jouit en un
mot de tous les avantages du baccalauréat
ès sciences et de quelques autres par sur-
croît.
Dans ces conditions nouvelles, il im-
portait de donner à cet enseignement un
caractère plus méthodique, plus classique,
et de fortifier les études les plus propres
à la culture générale de l'esprit, en rédui-
sant au minimum indispensable les no-
tions d'ordre purement utilitaire. La dé-
nomination d'enseignement spécial était
malheureuse et portait à faux ; il s'agis-
sait de proposer un nom mieux en rapport
avec la chose.
Telle a été l'œuvre de la commission
nommée, il y a quelques mois, pour revi-
ser les programmes. Cette commission,
prenant pour base l'œuvre de 1882, a pré-
paré un plan complet de six années d'étu-
des où les lettres, les sciences et les lan-
gues vivantes sont associées dans une
juste proportion. Les études scientifiques
y sont organisées de manière à permettre
aux jeunes gens d'entrer de plain-pied, à
l'issue de la sixième année, dans la classe
de mathématiques spéciales ou dans les
cours préparatoires aux grandes Ecoles.
L'enseignement secondaire moderne ar-
rive ainsi au terme naturel de son évolu-
tion. C'est sur ce plan — adopté dans ses
grandes lignes par la section permanente
- que le conseil supérieur est appelé à
se prononcer.
Dans son discours d ouverture, M. le mi-
nistre de l'instruction publique renou-
velles déclarations qu'il avait déjà faites
à la réunion des sociétés savantes. Loin
d'amoindrirlesétudes classiques, « il s'agit
de les fortifier et de les rajeunir pour leur
donner un nouvel essor ». Il n'est pas pos-
sible en effet de s'occuper de l'enseigne-
ment secondaire français sans songer à son
frère ainé l'enseignement classique. On a
remarqué depuis longtemps déjà que les
langues anciennes n'avaient plus dans ce
dernier enseignement la place d'honneur
qu'elles occupaient autrefois et qu'elles
n'auraient jamais dû perdre. Les raisons
en sont bien simples. -
L étude au grec et du latin ne convient
qu'à un nombre restreint de jeunes gens
et on a voulu l'imposer à tous. Croire
qu'on pourra conserver à la fois la masse
et l'élite, la quantité et la qualité, sans
mettre en péril les études classiques elles-
mêmes, c'est une chimère à laquelle il est
temps de renoncer. Pour rendre au culte
des lettres la ferveur passée, il faut d'abord
en écarter les profanes.
D'autre part, on a surchargé sans mesure
cet enseignement de toutes les connais-
sances accessoires qui réclamaient leur
place et qui ont fini par usurper celle des
langues anciennes. Encore quelques pas
dans cette voie et le grec et le latin descen-
draient à leur tour au rang d'études acces-
soires. Il est temps d'arrêter cette manie
encyclopédique qui ne peut former ni des
lettrés ni des savants. Ces connaissances
seront à leur place dans les programmes
de l'enseignement nouveau. C'est là qu'i-
ront les chercher désormais les jeunes
gens qui n'ont ni le goût ni le loisir de se
livrer à l'étude des langues mortes.
En donnant à l'enseignement secondaire
français les organes nécessaires à sa vita-
lité, le conseil supérieur relèvera du même
coup les vieilles études classiques. Sans
renoncer à des traditions justement chères
à l'Université, il mettra les programmes
et les méthodes en harmonie avec les exi-
r genres de h société moderne et donnera
aux vœux de l'opinion et des familles une
satisfaction depuis longtemps attendue.
LÉON MENTION.
S'il en faut croire le Fronçait;, nous tro't-
voas J!Ou--n")ôineK « 3a République bien ma-
lade x, et ia preuve, c'est que nous « cher-
chons à épouvanter les électeurs » par des
« arguments ridicule* », que « nousexbumons
de notre magasin le speotr dé-
modé de l'ancien régime ». Nous ferons re-
marquer au Français que nous avons em-
prunté nos arguments à son collègue en
réaction l'Univers, lequel déplore que la
Franco moderne soit privée des « droits pré-
cieux » dont elle jouissait avant 1789 et, llÕ1
paraissant avoir qu'une asez médiocre con-
fiance dans l'union conservatrice établie sur
le terrain politique, propose de « tàclvr do la
porter sur le .terrain catholique n. G* que nous
propose l'Univers est simplement la réaction
cléricale, et les regrets qu'il exprime de la
perte des « droits précieux » dont nous som-
mes privés depuis 1789 sont trop sincères
pour que, si la chose était en son pouvoir, la
pieuse feuille ne s'empressât de nous roudre
ces droits et par conséquent de nous ramener
à l'époque où nous les possédions.
Si le Français trouve ces regrets et ces
désirs « ridicules », nous sommes parfaite-
ment de son avis et nous serons heureux de
le voir travailler à convertir rUnivers aux
idées modernes et à le débarrasser de ses
idées « démodées ».
L'ENCEINTE BASTIONNÉE DE PARIS
Le comité de défense s'est réuni hier, à
deux heures, sons la présidence du minis-
tre de la guerre.
M. le général Richard , directeur du gé-
nie au ministère de la guerre, remplissait
les fonctions de rapporteur.
M. le général Salanson, directeur des
fortifications du gouvernement militaire
de Paris, a soumis au comité de défense
un avant-projet tendant à obtenir du co-
mité de défense un avis favorable qui per-
mette à l'administration militaire de pro-
céder à des négociations avec le conseil
municipal de Paris et avec les municipali-
tés suburbaines dans les conditions sui-
vantes :
L'enceinte continue, comprise entre le
Point-du-Jour et le fort de l'Est, serait dé-
truite et remplacée par une autre enceinte
qui partirait de Suresnes à hauteur dp.
Bagatelle, s'étendrait jusqu'au Mont-Valé-
rien, puis traverserait la presqu'île de Gen-
nevilliers jusqu'à hauteur du fort de la
Briche.
Une tête de pont serait établie à Argen-
teuil.
Un ouvrage serait construit entre Mont-
morency et Dormont.
Un autre ouvrage formerait la trouée en-
tre Stains et Chelles. Il
1 elles sont, à grands traits, les lignes
principales de l'avant-projet qui permet-
trait de terminer les fortifications de Paris
sans recourir à de nouveaux crédits, par
l'aliénation des terrains que la ville de Pa-
ris achèterait au gouvernement.
Sur dix-sept membres qui composent
le comité de défense, trois seulement se
sont montrés favorables au déclassement
de la partie des fortifications de Paris
comprise entre le Point-du-Jour et Saint-
Denis. Ce sont : le général Boulanger, mi-
nistre de la guerre, le général Saossier,
gouverneur de Paris, et le général Sa vin
de Larclauze, chef d'état-major général.
Les autres membres ont voté pour le
statu quo ou se sont abstenus.
Pour le Pape, S. V. P.
Un de ces matins, je trouvai dans mon
courrier une enveloppe, close d'ailleurs
et munie d'un timbre de trois sous, dont
la suscription m'intrigua; la voici dans sa
simplicité :
Madame, cuisinière
de M. le dr V. du Claux,
Paris.
Je fis remettre aussitôt à « Madame, cui-
sinière » ce pli mystérieux, non sans ma-
nifester sur le message qu'il pouvait ren-
fermer quelque curiosité. « Madame, cui-
sinière » ouvrit la lettre devant moi, sou-
rit et me la tendit; elle était ainsi con-
çue :
JUBILÉ SACERDOTAL
DE LÉON XIII
107, rue de l'Université
Paris.
Madame,
Nous savons par expérience combien
vous êtes dévouée au Saint-Siège,
combien vous serez heureuse que vo-
tre nom soit inscrit sur un album qui
sera offert au Souverain Pontife, à l'oc-
casion de ses noces d'or ; ce sera un
moyen de lui dire votre dévouement et
de recevoir pour vous et votre famille
une bénédiction spéciale. Nous pensons
aussi qu'il vous sera agréable d'être au
courant du mouvement de l'œuvre; la
note mise sur les bulletins de souscrip-
tions vous montrera que nous y avons
pensé.
Recevez, madame, mes compliments.
Le président de l'Œuvre,
:. ',. ',; Vicomte DE DAMAS.
À cette épître de M. le vicomte de Da-
mas étaient joints cinq ou six bulletins de
souscription sur lesquels on pouvait lire
la note suivante : Chaque zélateur qui en-
verra deux listes de vingt noms remplies
aura droit à recevoir gratuitement pen-
dant un an le bulletin de l'OEuvre. Les
fonds devront être envoyés par mandat-
poste à M. le comte de Creuznach, tTéso-
rier de rOEuvre.
« Madame, cuisinière, » à laquelle s'a-
dressaient les deux gentilshommes, n'est
pas une zélatrice dévouée ; pour une fois,
l'expérience de M. le vicomte s'est trouvée
en défaut; elle n'enverra aucune liste « rem-
plie » à M. de Creuznach, n'aura pas son
nom inscrit sur l'album du Souverain
Pontife et ne recevra pas gratuitement le
bulletin de l'OEuvre.
Que pensez-vous cependant du procédé?
Savez-vous rien de plus grossier et de plus
maladroit à la fois que cette demande d'ar-
gent à de pauvres filles dont on tâche de
flatter la vanité pour leur extorquer une
dizaine de francs? Quelques-unes, à coup
sûr, s'y laissent prendre et expédient leurs
économies à M. de Crenznach; mais la
p: a part, j'aimt', à le croire, comprennent
qu'il y a trau; l'es in:.y eus « démontrer ?oa
dévouement an Saint-Siège » que de faire
inscrire son r.fi.-u sur un album.
Pour moi, m je rne décidais à transmet-
tre à M. de Creuznach unn \leUro somme,
j'aurais l'indiscrétion de lui demander à
quel usage « l'OEuvre » destine mon ar-
gent, — et je gage que M. de Creuznach
ne me répondrait pas.
Dr V. DU CLAUX.
LETTRES D'ALLEMAGNE
Berlin, 21 juillet.
L'horizon devient chaque jour plus som-
bre et plus menaçant, malgré la nou-
velle rassurante qui nous arrive do Var-
sovie : le tsar et la tsarine recevront à la
fin du mois d'août, au château de Lubo-
chenko, le prince impérial d'Autriche elle
prince Guillaume de Prusse; mais, par
contre, l'archiduc Charles-Louis, le l'rère
de l'empereur François-Joseph, celui des
princes autrichiens que l'on appelle « le
diplomate M, est venu, ces jours-ci, à Post-
dam, conférer avec le fils de l'empereur
Guillaume. D'autre part, le comte Kalnoky
quitte aujourd'hui Ischl, où l'avait appelé
1 empereur d'Autriche, pour se rendre à
Kissingen auprès de M. de Bismarck. La
conférence des deux ministres sera suivie
de l'entrevue des deux monarques à Gas-
tein. Les deux souverains de Serbie et de
Bulgarie assisteront à l'entrevue.Le prince
Alexandre gardera probablement l'inco-
gnito, comme à la réunion qui précéda
la guerre serbo-bulgare.
*
* *
Deux nouvelles grosses de menaces
nous parviennent en même temps : un
courrier spécial a remis à à Saint-Péters-
bourg une note du cabinet anglais as-
sez provocante et le chemin de fer de
Merv est terminé. Dans les cercles diplo-
matiques de Berlin et à la Bourse, on dit
tout bas que la Russie preud ses mesures
sur la frontière allemande. Eile fait cons-
truire en toute hâle, par des soldats, les
chemins de ter de Higa à Pskow et de
\Valk à Dorpat. Trente mille hommes sont
échelonnés sur la route. Ces chemins de
fer ont une importance stratégique consi-
dérable, autant pour la défense des pro-
vinces baltiques que pour l'attaque de la
Prusse orientale et de la Posuanie. Un autre
chemin de fer stratégique, celui de Luni-
nez à Gomel, est déjà achevé. Il traverse
les marais de la Polésie. La Russie fait
également ses préparatifs sur la frontière
autrichienne. Elle vient de fortifier Dubno
en Volhynie, couvrant ainsi les communi-
cations de 4a Russie méridionale et de la
Pologne, pendant qu'elle terminait la
route militaire de Dubno à Luzk.
C'est sur cette même route que les Rus-
ses manœuvraient, en 1812, sur les flancs
et sur les derrières des Français qui bat-
taient en retraite.
La Russie s occupe aussi de sa flotte.
Elle l'augmente avec une rapidité fié-
vreuse. Elle a sur les chantiers 26 navires
qui seront mis à l'eau dans le courant de
l'année et qui iront grossir les flottes de
la mer Baltique et de la mer Noire.
Cinq de ces navires sont des cuirassés
de premier rang. Le chantier d'Obochow
a été agrandi et peut aujourd'hui fournir
jusqu'aux plaques de blindage. Cela indi-
que clairement que la Russie veut à tout
prix s'affranchir de l'industrie anglaise.
Le « Tscheme », qui a été lancé derniè-
rement, est armé de sept pièces de gros
calibre, de sept canons porle-lorpilles et
de neuf mitrailleuses Hotchkiss. La plu-
part des navires en construction serviront
dans la mer Noire. Pour la défense du Da-
nube, on va faire construire en Suède
toute une flottille : dix bateaux plats à va-
peur d'une force de 140 chevaux et trente
grandes barques.
*
Le Nemzet, le journal de M. Tisza, com-
mente l'article de la Politique tchèque qui,
en présence de la gravité de la situation,
demande que les Tchèques et les Alle-
mands se réconcilient. Le Ncrnzet trou-
ve, comme son confrère, que l'horizon
politique est des plus menaçants et il dé-
clare hautement que le ministère autri-
chien n'a que deux choses à faire à son
choix : ou changer le système gouverne-
mental ou démissionner.
*
**
Le langage qui a été tenu à la réception
des gymnastes saxons à Vienne est encore
plus clair. Plus de mille gymnastes saxons
avaient entrepris d'aller visiter les Alpes
styriennes en passant par la Bohême et
l'Autriche. Partout sur leur passage ils
ont été l'objet des démonstrations les plus
vives. A Vienne, les gymnastes autri-
chiens sont allés au-devant d'eux. Un des
Viennois a pris la parole et a dit entre
autres choses : « Les Saxons peuvent
partir avec l'assurance que leurs frères
de sang allemand monteront bonne garde
aux bords du Danube. » Un des Saxons a
répondu : « Nous sommes venus en Au-
triche pour admirer ce sol que Dieu a créé
si riche et si beau et que vous défendez si
vaillamment. Nous autres Allemands de
l'empire, nous serons toujours prêts à vous
prêter assistance, soit pour propager les
mœurs et l'esprit allemand!:, soit pour les
défendre. » Ce discours fut salué de cris
enthousiastes et des milliers de voix en-
tonnèrent : Die fVacht am Rhein.
En Styrie, la récention des « frères alle-
mands » a été plus chaleureuse encore.
Partout des drapeaux, des députations, de
la musique, des coups de canon 1 A la gare
de Gratz, la capitale, vingt raille hommes
attendaient les gymnastes. Toutes les mai-
sons étaient ornées de fleurs el. pavoisées.
Le drapeau allemand flottait à côté du
drapeau autrichien. Les gymnastes por-
taient la cocarde autrichienne blanc et
rouge. Le gouverneur, M. le baron de Ku-
beck, leur souhaita la bienvenue au nom
de l'empereur d'Autriche. Les gymnastes
le remercièrent par le cri trois fois répété
de ; « Vive l'empereur ! »
A peu près à la même époque, l'empe-
reur Guillaume traversait le sud de l'Alle-
magne ; et a Bare, en Wurtemberg et rrt
Baviore, ii était reçu avec le mênle en-
thousiasme. A Munich, le prince-régent a
présenté ses dewvrs au vieux monarque.
Les deux souverains ont dû échanger
plus d'une parole grave !
- .-_---_--.--_--_. ------..-'--.. - ---
NO DVELLES PB L'ÉÎBAMII
La fête de onn:'t et l'oflJnioa cn RHSSÎO
Saint-Pétersbourg. 23 jU'Uft. - o Jour-
hal de Saint Péiersbourg dit à pronos dl': l'i-
nauguration de la statue du général Chanzv
à Nouart :
« Nous n'aurions pas jugé nécer-saire de
parler de cetle affaire, la présence du géné-
ral Friedericks s'expliquait naturellement
par les souvenirs que Chnnzy a laissés en
Russie, si d* s commentaires absolument dé-
placés n'avaient pas été faits à cette occasion.
Inutile d'ajouter que la politique d'un grand
empire n'est pas à la merci d'incidents comme
celui de Nouart. »
Londres, 23 juillet. — On mande de Saint-
Pétersbourg au Daily News, le 22 :
« Les manifestations de sympathie pour la
Russie qui se sont produites à l'inauguration
de la statue du général Chanzy ont causé ici
une grande sensation. On est curieux d'ap-
prendre qut-1 a été l'effet de cotte manifesta-
tion à Berlin. »
L'alliance de l'Allemagne, l'Autriche et
l'Italie. - Voyage do M. do RobiIant à
Vienne.
Vienne, 23 ziillet. — D'après la Gazette de
Francfort, l'opinion à l'ambassade italienne
à Vienne est que le comte de Robilant, ministre
dl's affres étrangères viendra sons peu à
Vienne rour conférer avec M. de Kalnokv.
Le correspondant viennois de la Gazette d«
Cologne dit que, si la nouvelle du prochain
voyage de M. de Robilant, ministre des af-
faires étrangères d'Italie, à Vienne se con-
firme, ce voyage se rattachera probablement
au renouvellement du traité d'alliance entre
l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie, qui expire
dans quelques mois.
Le comte Kalnoky à Kissingen ,
Kissingen, 23 juillet. - Le comte Kalnoky est
arrivé hier soir, accompagné du baron Aren-
thal. M. di' Bi marck était allé à la gare le re-
cevoir. Le comte Kalnoky est descendu au
Grard-HôU < Il passt ! a ici quelques jours.
Le baron do Morenhehn, l'ambassadeur de
Russie à Paris, se trouve actuellement à Gas-
tein. Il a de fréquentes entrevues avec le
prince de liismarck.
A In Chambre espaguolc : les réformes mi-
liiaircK.— 1.3 crise mluistériellca|our!i(*c,
- S-a convention anglo-espagnole. - Le
budget de Porto-liico.
Madrid, 23 juillet. — M. Portuondo, député
républicain, fltmaudd des réformes pour l'ar-
mée. Il engage avec le ministre de la guerre
une diïCiu ion sur la question du personnel.
Le ministre reconnaît que l'armée espa-
gnole compio 12,000 offi iers de trop.
Toute crise ministérielle semble écartée.
Les ministres des finances et des travaux
publics ont renoncé à l'idée do donner leur
démission.
On cn.a que le modus vivendi avec l'Angle-
terre et L: budget des Antilles seront approu-
vés d. main et. que les Gortès suspendront
ensuite leurs travaux.
Le Sénat a adopté le budget de Porto-Hico.
Un déraillement à Portsmouth. — l.a reine
d Aagleîetrc à la revue uavale
Londres, 23 juillet.— Le train qui amenait
les fI pnentants dfS colonies à l'exposition
coloniale a Porlsmoutb, pour assister à la
revue navale, a déraillé dans les chantiers de
cette ,111e. 11 y a eu plusieurs blessés.
La ryne, accompagnée du prince et de la
princesse de Baltenberg et de l'impérairico
Eugénie, s'ett embarquée à Cowes cette après-
midi.
Elle doit honorer de sa présence la revue
navale.
Sir H. Drummond Wolff
Londres, 23 juillet. — On assure que sir
Il Drummond Wolff, haut commissaire anglais
en Egypte, est rappt-lé et nommé gouverneur
de Madras, en remplacement de l'honorable
Mountstuart E. Grant-Duff, dont les pouvoirs
expirent prochainement.
Le mouvement insurrectionnel au Hexfqne
Londres 23 juillet. — Le ÏÏew-York Et raid
publie une dépêche d'El Paso (Texas) d'après
laquelle mille hommes de troupes mexicai-
nes se trouveraient sur la frontière en face
Elpaso.
Les citoyens d'El Paso manifestent uno
grande agitation à la suite du refus des au-
torités du Mexique de mettre en liberté un
rédacteur américain nommé Cntting, empri-
sonné à Paso del Norte pour avoir publié dans
le journal d'El Paso un article offensant pour
un citoyen mexicain.
M. Bayard, gecrétaired Etat des Etats-Unis,
a demandé l'élargissement de M. Cutting.
Washington, 23 juillet. — M. Romero, mi-
nistre du Mexique, a reçu une dépêche du
général Diaz qui l'informe que la révolte do
l'Etat de Tamaulipas n'est pas importante.
Led révolutionnaires, poursuivis par les
troupes fédérales, se sont réfugiés sur le ter-
ritoire américain. Ils ont tenté de franchir
le Rio-Grande pour envahir le Mexique.
Quatre chefs ont été arrêtés.
Le ministre ajoute que le mouvement ne
paraît pas avoir un caractère politique ni
l'importance que les rapports de la frontière
lui attribuent.
LA VIE AUX CHAMPS
L'approche de la moisson. - Battage du
seigle. — Les comices agricoles. — Agi-
tation protectionniste. — Quelques mots
sur la crise agricole.
Les semaines qui s'écoutent avec inter-
mittence de beaux jours et d'orages, de
coups de soleil et de coups de tonnerre,
ramènent l'époque solennelle de la vie des
champs : l'époque de la moisson. Depuis
le jour où, l'année dernière, le dernier épi
est tombé sous le dernier coup de faux,
tous les efforts ont été concentrés vers ln
but où nous touchons. On a labouré, fum
hersé, semé, on a travaillé de ce rude tt
continuel travail exigé par la terre, et voici
le moment où ces labours, ces soins inces-
sants vont donner un résultat bon ou mau-
vais, riche ou pauvre, suivant l'intelli-
gence qui les a dirigés et aussi suivant.
les caprices de l'atmosphère.
Dans le midi de la- France, la moisson
est en pleine activité. U est encore trop
tôt pour en évaluer le rendement. Dans le
centre, sur lequel sa concentre plus parti-
culièrement l'attention en raison des im-
menses plaines consacrées à la culture
des céréales, les blés sont encore debout.
Prix du naméro à Paris : 15 egntimèé - Départements : 50 centimes
Samedi 24 juiRet 1886
JOURNAL RÉPUBLICAIN
REDACTION
S'adresser a,& Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
16» rue Cadet, 1S
Directeur politique ;
A.-EDOUARD PORTALIS
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SC~MMAIFUE:
BULLETIN. — Louis Benrique.
INFORMATIONS PARTICULIÈRES.
A PROPOS DES FONCTIONNAIRES. - E. L.
LA SESSION DU CONSEIL SUPÉRIEUR DE L'INS-
TRUCTION PUBLIQUE. — Léon Mention.
L'ENCEINTE BASTIONNÉE DE PARIS.
POUR LE PAPE S. V. P. — Dr V. du Claux.
LETTRES D'ALLEMAGNE.
NOUVELLES DE L'ÉTRANGER.
LA VIE AUX CHAMPS. — H. P.
MOUVEMENT ÉLECTORAL — Ruoul Canivet..
ECHOS DU JOUR. — Brichanteau.
BULLETIN MARITIME ET MILITAIRE.
LA PRESSE AU JOUR LE JOUR.— P.-P. Dejuinne.
BULLETIN UNIVERSITAIRE.
ACTES ET DOCUMENTS OFFICIELS.
CONSEIL MUNICIPAL. — Paul Henrique.
GAZETTE DU PALAIS. — Me Gervasy.
COURRIER DE LA BOURSE. — Paul Ambroise.
LES CONCOURS DU CONSERVATOIRE.
VARIÉTÉS. — Inauth.
FAITS DIVERS.
SPORT DU JOUR. — Turba.
COURRIER DES TiIÉATRES. - Yorick.
BULLETIN
Le prince de Bismarck et le comte Kal-
noky ont eu hier, à Kissingen, l'entrevue
depuis longtemps annoncée. Cette entre-
vue précède de quelques jours la visite
que l'empereur d Autriche se propose de
faire à l'empereur d'Allemagne à Gastein.
Cet échange de politesses n'a rien d'anor-
mal en soi ; depuis plusieurs années il en
est ainsi, et, en fin de compte, la paix en
Europe a été consolidée entre les grandes
puissances par cet accord qui s'établit pé-
riodiquement à la saison thermale. Pour-
tant, chaque année, ces visites de souve-
rains ne manquent pas d'éveiller la curio-
sité de tous et les inquiétudes de quel-
ques-uns.
Cette année, l'entrevue de Kissingen
cause dans toute l'Europe une émotion
plus vive que d'ordinaire et, il faut le re-
connaître, plus justifiée qu'elle le fut ja-
mais.
Les incidents se succèdent sans relâche
depuis quelques semaines, rapides, im-
prévus, menaçants.
Hier, c'était l'ukase du tsar aux marins
russes de la mer Noire, puis l'affaire de
Batoum qui, en dépit de toutes les expli-
cations de la Russie, apparaît sous son vé-
ritable caractère aux esprits les moins pes-
simistes, c'est-à-dire comme un avertisse-
ment donné à l'Angleterre que la Russie
entend renoncer à sa politique de recueille-
ment.
A quelques jours de distance, la Russie
envoyait une flotte russe s'emparer du
port coréen de Lazareff. Vingt-quatre heu-
res après, on apprenait que de graves dif-
ficultés avaient surgi entre les commis-
saires anglais et russes chargés de la déli-
mitation de la frontière afghane.
Ces coups répétés de la chancellerie
russe Indiquent bien clairement que la
retraite du prince Gortchakoff a amené un
revirement complet dans la politique exté-
rieure de la Russie. L'arrivée aux affaires
de M. de Giers et aussi la mort du prince
Alexandre II sont deux dates qui marque-
ront dans l'histoire de l'empire moscovite.
On sent qu'une main plus ferme tient le
sceptre à Saint-Pétersbourg et qu'une in-
telligence plus alerte préside à la nouvelle
évolution de la politique russe.
M. êe Giers, qui a été jadis ministre en
Perse, k3ait que le point faible de la puis-
sance britannique est dans l'Asie centrale ;
c'est là que se heurteront un jour les deux
grands empires qui se disputent la pré-
pondérance .sur la mer Noire. Peut-être
n'est-il pas téméraire de dire que le succès
d'une campagne dans l'Asie centrale déci-
dera du sort de Onnstantinople. Quoi qu'il
en soit, cet état d'hostilité sourde entre la
Russie et l'Angleterre autorise à l'heure
actuelle les appréhensions de ceux qui
s'érigent en arbitres souverains de la paix
européenne. ,
Sans être dans les secrets de la diplo-
matie allemande, on peut dire avec assu-
rance que l'allure nouvelle de la Russie
n'est pas sans éveiller quelque défiance
dans l'esprit de M. de Bismarck. Il n'est
point nécessaire d'avoir assisté aux entre-
tiens du chancelier allemand et du comte
Kalno&y à Kissingen, pour préjuger quel a
été le sujet de leurs conversations.
On ne saura probablement jamais au
juste ce que se seront dit l'empereur Guil-
laume et l'empereur François-Joseph à
Gastefn, mais il n'est pas nécessaire d'en-
trer daas leurs confidences pour deviner
l'objet de Ibur. entretiens.
La situation politique en Angleterre, la
rentrée de lord Salisbury aux affaires, les
événements récits des Balkans, les ten-
dances du prince de Bulgarie, les aspira-
tions de la Roumanie prête à faire cause
commune avec la Russie, 1 intervention
possible et peut-être prochaine du tsar
dans les Balkans, voilà à coup sur ce qui
a dû fournir ample matière aux réflexions
du chancelier allemand et du ministre au-
trichien.
De ces entrevueS" successives, que sor-
îtira-t-il ? C'est le secret de l'avenir ; mais
31 ne faut pas s'étonner outre mesure si
l'Europe, plus en 1886 qu'en 1885, s in-
quiète, s'alarme même de ces allées et
Tenues de souverains en villégiature.
LOUIS HENRIQUE.
ISFDR.MAT10HS PARTICULIÈRES
Déplacements ministériels
Contrairement aux affirmations de quelques
Journaux, le ministre de la guerre ne quittera
pas Paris avant la fin du mois d'août.
M. Jules De^elle , ministre de l'agriculture
et député de la Meuse, présidera, le 3 août,
la distribution deE prix aux élèves du lycée
de Bar-le-Duc.
Le mouvement diplomatique
On donne comme certaine la nomination à
Athènes de M. de Montftolon, précédemment
président de la commission de délimitation
es Pyrénées et actuellement à Constantino-
ple où il faisait l'intérim o."ambassadeur Pé-
dant l'absence de M. le duo de Noailles.
Le général Willoughby
Une communication de l'agence Havas dit
que M. de Freycinet n'avait pas attendu la
lettre de M. le député Marmonpier, reproduite
plus loin par nous, pour vefder à la stricte -
exécution du traité Iranco-liova et pour sur-
veiller avec le plus grand soia' les agis se
méats-do M. Willoughby.
Il convient d'ajouter, du r*st«, que M. Wil-
loughby h quitté Madagascar avant l'trr'iv"
du résident général. li. Le Alyro de Villocs, et
avant, par conséquent, que le service ili-Z
affaires du ministère des affaires étrangères
liova fâi organisé sou? l:t direction française,
conformément an texte dn traité.
Les amiraux devant la commission du
budget
En réponse à une lettre du ministre do la
marine au président de la commission du
budget, relative au compte rendu publié par
quelques journaux de 1* séance dans laquelle
cette commission a entendu les amiraux La-
font et Brown de Colstoun, l'honorable M.
b Ul'ico Rouvier a adressé au ministre la
communication suivante :
« Aucun procès-verbal n'a été tenu de no-
tre séance. Mes collègues do la commission
s'étaient engagés à garder le secret. Ils n'ont
doue pu ni inspirer ni autoriser ces publica-
tion n-
» Dans ces conditions, les prétendus comp-
tes rendus publiés par les journaux ne "nu-
raient être, comme vous le dites vous-même,
que des œuvres de pure fantaisie sans exac-
titude et sans portée. »
D'un autre côté, les amiraux Lafont et
Brown de Colstoun ont, comme c'était Irnr
dovoir, gardé le silence le plus absolu sur
leurs déclarations.
Le traité franco-coréen
Le Djemmah est arrivé à Port-Saïd, ayant
à son bord M. Cogordan qui estjorteurdu
traité de commerce franco-coréen qu'il vient
de signer.
Le conseil supérieur de l'instruction
publique
La deuxième séance du conseil supérieur de
l'instruction publique aura lieu lundi pro-
chain.
La commission nommée avant-hier pour
l'examen du projet concernant l'organisation
de l'enseignement classique français a com-
mencé hier et continuera aujourd'hui son
travail.
A propos des fonctionnaires
M. Georges Perin, député de la Haute-
Vienne, a fait un acte de très sage poli-
tique en adressant à la Justice une lettre
que nous reproduisons plus loin. Nous
y apprenons, — sans que ce soit pour
nous un sujet de surprise, car les choses
ont dû se passer de même à peu près
partout, — que les députés républi-
cains de la Haute-Vienne ont encouru
les reproches de certains électeurs pour
« n'avoir pas affirmé leur victoire par
une hécatombe de fonctionnaires plus
ou moins opportunistes ». La réponse
de M. Perin est d'une netteté qui fera
plaisir à quiconque n'est point quéman-
deur de places. L'honorable député est
un peu moins large que nous sur la to-
lérance que l'on doit aux fonctionnaires.
« Il nous suffit, dit-il, qu'ils soient ré-
publicains. » Pour nous, par des rai-
sons que j'exposais tout récemment, il
nous suffira même qu'ils remplissent
leurs devoirs professionnels et qu'ils
évitent en toute occasion le contact de
la politique. L'Etat ne doit pas s'oc-
cuper de leurs votes dans les élec-
tions, puisque c'est un axiome incon-
testé que la liberté du vote est sacrée
pour tous; il n'a donc pas à leur de-
mander autre chose que de se tenir sur
la réserve et d'être irréprochables dans
leurs propos.
Mais, pour revenir à la lettre de M.
Perin, quand un membre de l'Extrême-
Gauche s'exprime avec cette sagesse,
— je ne ferai point à M. Perin l'injure
d'ajouter: avec ce courage, — c'est un
heureux signe, et c'est une leçon à bien
méditer par certains députés qui se pi-
quent de modération dans la politique
et qui ne cessent de réclamer d'un air
farouche épuration sur épuration. La
plupart des fonctionnaires, — je parle
de ceux qui sont entrés régulièrement
dans la carrière et qui n'y ont cherché
qu'une vie honorable et tranquille, — la
plupart des fonctionnaires ne sont pas,
d'ailleurs, des gens passionnés pour la
politique; leur tendance naturelle est
de se tenir à l'écart des partis. Remar-
quez, en effet, qu'ils n'ont aucun intérêt
à se compromettre. Si bon nombre
d'entre eux sont souvent en butte à des
délations sous des prétextes politiques,
il faut voir le fond et chercher la vérité
où elle est.
Un percepteur, un receveur ou un
commis des contributions indirectes,
un vérificateur des poids et mesures,
tous ceux enfin, et c'est le plus grand
nombre, qui sont chargés de recueillir
l'argent des contribuables, ne manquent
jamais de se susciter des ennemis, parce
que leurs rapports avec le public ne
sont pas, nécessairement, toujours agréa-
bles. Je sais bien qu'il leur arrive aussi
d'être déplaisants, et je les en blâme.
Mais renouvelez le personnel de fond en
comble : ce sera encore la même chose,
parce que ce n'est pas l'homme, sur-
tout, qui est impopulaire ; c'est la fonc-
tion. J'en pourrais dire autant de plu-
sieurs autres catégories. Ajoutez à cela
la manie des places, qui devient pres-
que une plaie dans la société française,
et TOUS aurez encore une autre cause
de dénonciation. Il y a dans nos villes,
grandes et petites, une rage d'emplois
publics qui se propage jusque dans les
campagnes. On sait que les instituteurs
ont eu des mécomptes après avoir
nourri trois ou quatre ans leurs illu-
sions avec les promesses de M. Paul
Bert ; je voudrais du moins que leur mé-
contentement servît à quelque chose, et
ils devraient dire à leurs écoliers: « Ne
nous imitez pas ! restez paysans ! vous
serez plus heureux ! » Car, en somme,
si l'on fait aujourd'hui de pénibles affai-
res dans les grands fermages, la petite
culture est restée bonne nourricière
pour qui travaille et se conlente d'une
vie modeste. Mais on ne finirait plus
à s'embarquer dans ces réflexions.
E. L.
La Session du Conseil supérieur
DE L'INSTRUCTION PUBLIQUE
Le conseil supérieur de l'instruction pu-
blique est appelé, dans la session actuel-
lement ouverte, à se prononcer sur une
des questions les plus graves dont il puisse
être saisi, la réforme de notre enseigne-
ment secondaire.
Depuis longtemps déjà, d'excellents es-
prits ont reconnu que l'enseignement clas-
sique légué par 1 ancienne Université de
Paris ne répondait plus aux nécessités de
la société nouvelle. Qu'il soit possible,
sans le secours du grec et du latin, de for-
mer des esprits cultivés, capables de tenir
un rang honorable dans le monde, c'est
une vérité banale; qui n'est plus aujour-
d'hui sérieusement contesté.
Dès 1852, M. Fortoul voulait rompre
avec ce système uniforme qui emprison-
nait dans un même régime scolaire des
jeunes gens appelés à des carrières toutes
différentes. Mais il n'osa pas renoncer ab-
solument aux langues mortes et, au lieu
de créer un enseignement secondaire nou-
veau, il imagina ce compromis bâtard,
connu sous le nom de bifurcation, qui je-
tait dans le moule gréco-latin toute la jeu-
nesse sans distinction, pour l'en retirer en
partie au moment précis où ces études
allaient porter leurs fruits. Nous subis-
sons encore aujourd'hui les conséquences
de ce régime. C'est à lui qu'on doit tant de
bachelier ès sciences qui respectent quel-
quefois les lois de l'orthographe, et qui
n'emportent du collège, pour toute culture
littéraire, que quelques bribes de latin
mal aDDris et vite oublié.
M. Duruy fut mieux inspiré quand, dès
1865, il créa, sous le nom d'enseignement
spécial, un véritable enseignement secon-
daire moderne, dans lequel les langues vi-
vantes et les lettres françaises prenaient
la place des littératures anciennes. Il fal-
lut même que cet enseignement eût la vie
dure pour se développer à travers tant
d'obstacles, en dépit de l'hostilité non dé-
guisée de ceux qui devaient être ses pro-
tecteurs naturels.
Par les réformes de 1882, -entreprises
également sous le patronage de M. Du-
ruy, le caractère de cet enseignement a été
mieux déterminé; on a pris soin de le dis-
tinguer nettement de l'enseignement pri-
maire supérieur et de l'enseignement pro-
fessionnel. On l'a doté enfin d'un bacca-
lauréat qui est actuellement en possession
des sanctions les plus enviées. Il peut ou-
vrir le* portes des Ecoles polytechnique,
Saint-Cyr, forestière; il mène aux diver-
ses licences scientifiques. Il jouit en un
mot de tous les avantages du baccalauréat
ès sciences et de quelques autres par sur-
croît.
Dans ces conditions nouvelles, il im-
portait de donner à cet enseignement un
caractère plus méthodique, plus classique,
et de fortifier les études les plus propres
à la culture générale de l'esprit, en rédui-
sant au minimum indispensable les no-
tions d'ordre purement utilitaire. La dé-
nomination d'enseignement spécial était
malheureuse et portait à faux ; il s'agis-
sait de proposer un nom mieux en rapport
avec la chose.
Telle a été l'œuvre de la commission
nommée, il y a quelques mois, pour revi-
ser les programmes. Cette commission,
prenant pour base l'œuvre de 1882, a pré-
paré un plan complet de six années d'étu-
des où les lettres, les sciences et les lan-
gues vivantes sont associées dans une
juste proportion. Les études scientifiques
y sont organisées de manière à permettre
aux jeunes gens d'entrer de plain-pied, à
l'issue de la sixième année, dans la classe
de mathématiques spéciales ou dans les
cours préparatoires aux grandes Ecoles.
L'enseignement secondaire moderne ar-
rive ainsi au terme naturel de son évolu-
tion. C'est sur ce plan — adopté dans ses
grandes lignes par la section permanente
- que le conseil supérieur est appelé à
se prononcer.
Dans son discours d ouverture, M. le mi-
nistre de l'instruction publique renou-
velles déclarations qu'il avait déjà faites
à la réunion des sociétés savantes. Loin
d'amoindrirlesétudes classiques, « il s'agit
de les fortifier et de les rajeunir pour leur
donner un nouvel essor ». Il n'est pas pos-
sible en effet de s'occuper de l'enseigne-
ment secondaire français sans songer à son
frère ainé l'enseignement classique. On a
remarqué depuis longtemps déjà que les
langues anciennes n'avaient plus dans ce
dernier enseignement la place d'honneur
qu'elles occupaient autrefois et qu'elles
n'auraient jamais dû perdre. Les raisons
en sont bien simples. -
L étude au grec et du latin ne convient
qu'à un nombre restreint de jeunes gens
et on a voulu l'imposer à tous. Croire
qu'on pourra conserver à la fois la masse
et l'élite, la quantité et la qualité, sans
mettre en péril les études classiques elles-
mêmes, c'est une chimère à laquelle il est
temps de renoncer. Pour rendre au culte
des lettres la ferveur passée, il faut d'abord
en écarter les profanes.
D'autre part, on a surchargé sans mesure
cet enseignement de toutes les connais-
sances accessoires qui réclamaient leur
place et qui ont fini par usurper celle des
langues anciennes. Encore quelques pas
dans cette voie et le grec et le latin descen-
draient à leur tour au rang d'études acces-
soires. Il est temps d'arrêter cette manie
encyclopédique qui ne peut former ni des
lettrés ni des savants. Ces connaissances
seront à leur place dans les programmes
de l'enseignement nouveau. C'est là qu'i-
ront les chercher désormais les jeunes
gens qui n'ont ni le goût ni le loisir de se
livrer à l'étude des langues mortes.
En donnant à l'enseignement secondaire
français les organes nécessaires à sa vita-
lité, le conseil supérieur relèvera du même
coup les vieilles études classiques. Sans
renoncer à des traditions justement chères
à l'Université, il mettra les programmes
et les méthodes en harmonie avec les exi-
r genres de h société moderne et donnera
aux vœux de l'opinion et des familles une
satisfaction depuis longtemps attendue.
LÉON MENTION.
S'il en faut croire le Fronçait;, nous tro't-
voas J!Ou--n")ôineK « 3a République bien ma-
lade x, et ia preuve, c'est que nous « cher-
chons à épouvanter les électeurs » par des
« arguments ridicule* », que « nousexbumons
de notre magasin le speotr dé-
modé de l'ancien régime ». Nous ferons re-
marquer au Français que nous avons em-
prunté nos arguments à son collègue en
réaction l'Univers, lequel déplore que la
Franco moderne soit privée des « droits pré-
cieux » dont elle jouissait avant 1789 et, llÕ1
paraissant avoir qu'une asez médiocre con-
fiance dans l'union conservatrice établie sur
le terrain politique, propose de « tàclvr do la
porter sur le .terrain catholique n. G* que nous
propose l'Univers est simplement la réaction
cléricale, et les regrets qu'il exprime de la
perte des « droits précieux » dont nous som-
mes privés depuis 1789 sont trop sincères
pour que, si la chose était en son pouvoir, la
pieuse feuille ne s'empressât de nous roudre
ces droits et par conséquent de nous ramener
à l'époque où nous les possédions.
Si le Français trouve ces regrets et ces
désirs « ridicules », nous sommes parfaite-
ment de son avis et nous serons heureux de
le voir travailler à convertir rUnivers aux
idées modernes et à le débarrasser de ses
idées « démodées ».
L'ENCEINTE BASTIONNÉE DE PARIS
Le comité de défense s'est réuni hier, à
deux heures, sons la présidence du minis-
tre de la guerre.
M. le général Richard , directeur du gé-
nie au ministère de la guerre, remplissait
les fonctions de rapporteur.
M. le général Salanson, directeur des
fortifications du gouvernement militaire
de Paris, a soumis au comité de défense
un avant-projet tendant à obtenir du co-
mité de défense un avis favorable qui per-
mette à l'administration militaire de pro-
céder à des négociations avec le conseil
municipal de Paris et avec les municipali-
tés suburbaines dans les conditions sui-
vantes :
L'enceinte continue, comprise entre le
Point-du-Jour et le fort de l'Est, serait dé-
truite et remplacée par une autre enceinte
qui partirait de Suresnes à hauteur dp.
Bagatelle, s'étendrait jusqu'au Mont-Valé-
rien, puis traverserait la presqu'île de Gen-
nevilliers jusqu'à hauteur du fort de la
Briche.
Une tête de pont serait établie à Argen-
teuil.
Un ouvrage serait construit entre Mont-
morency et Dormont.
Un autre ouvrage formerait la trouée en-
tre Stains et Chelles. Il
1 elles sont, à grands traits, les lignes
principales de l'avant-projet qui permet-
trait de terminer les fortifications de Paris
sans recourir à de nouveaux crédits, par
l'aliénation des terrains que la ville de Pa-
ris achèterait au gouvernement.
Sur dix-sept membres qui composent
le comité de défense, trois seulement se
sont montrés favorables au déclassement
de la partie des fortifications de Paris
comprise entre le Point-du-Jour et Saint-
Denis. Ce sont : le général Boulanger, mi-
nistre de la guerre, le général Saossier,
gouverneur de Paris, et le général Sa vin
de Larclauze, chef d'état-major général.
Les autres membres ont voté pour le
statu quo ou se sont abstenus.
Pour le Pape, S. V. P.
Un de ces matins, je trouvai dans mon
courrier une enveloppe, close d'ailleurs
et munie d'un timbre de trois sous, dont
la suscription m'intrigua; la voici dans sa
simplicité :
Madame, cuisinière
de M. le dr V. du Claux,
Paris.
Je fis remettre aussitôt à « Madame, cui-
sinière » ce pli mystérieux, non sans ma-
nifester sur le message qu'il pouvait ren-
fermer quelque curiosité. « Madame, cui-
sinière » ouvrit la lettre devant moi, sou-
rit et me la tendit; elle était ainsi con-
çue :
JUBILÉ SACERDOTAL
DE LÉON XIII
107, rue de l'Université
Paris.
Madame,
Nous savons par expérience combien
vous êtes dévouée au Saint-Siège,
combien vous serez heureuse que vo-
tre nom soit inscrit sur un album qui
sera offert au Souverain Pontife, à l'oc-
casion de ses noces d'or ; ce sera un
moyen de lui dire votre dévouement et
de recevoir pour vous et votre famille
une bénédiction spéciale. Nous pensons
aussi qu'il vous sera agréable d'être au
courant du mouvement de l'œuvre; la
note mise sur les bulletins de souscrip-
tions vous montrera que nous y avons
pensé.
Recevez, madame, mes compliments.
Le président de l'Œuvre,
:. ',. ',; Vicomte DE DAMAS.
À cette épître de M. le vicomte de Da-
mas étaient joints cinq ou six bulletins de
souscription sur lesquels on pouvait lire
la note suivante : Chaque zélateur qui en-
verra deux listes de vingt noms remplies
aura droit à recevoir gratuitement pen-
dant un an le bulletin de l'OEuvre. Les
fonds devront être envoyés par mandat-
poste à M. le comte de Creuznach, tTéso-
rier de rOEuvre.
« Madame, cuisinière, » à laquelle s'a-
dressaient les deux gentilshommes, n'est
pas une zélatrice dévouée ; pour une fois,
l'expérience de M. le vicomte s'est trouvée
en défaut; elle n'enverra aucune liste « rem-
plie » à M. de Creuznach, n'aura pas son
nom inscrit sur l'album du Souverain
Pontife et ne recevra pas gratuitement le
bulletin de l'OEuvre.
Que pensez-vous cependant du procédé?
Savez-vous rien de plus grossier et de plus
maladroit à la fois que cette demande d'ar-
gent à de pauvres filles dont on tâche de
flatter la vanité pour leur extorquer une
dizaine de francs? Quelques-unes, à coup
sûr, s'y laissent prendre et expédient leurs
économies à M. de Crenznach; mais la
p: a part, j'aimt', à le croire, comprennent
qu'il y a trau; l'es in:.y eus « démontrer ?oa
dévouement an Saint-Siège » que de faire
inscrire son r.fi.-u sur un album.
Pour moi, m je rne décidais à transmet-
tre à M. de Creuznach unn \leUro somme,
j'aurais l'indiscrétion de lui demander à
quel usage « l'OEuvre » destine mon ar-
gent, — et je gage que M. de Creuznach
ne me répondrait pas.
Dr V. DU CLAUX.
LETTRES D'ALLEMAGNE
Berlin, 21 juillet.
L'horizon devient chaque jour plus som-
bre et plus menaçant, malgré la nou-
velle rassurante qui nous arrive do Var-
sovie : le tsar et la tsarine recevront à la
fin du mois d'août, au château de Lubo-
chenko, le prince impérial d'Autriche elle
prince Guillaume de Prusse; mais, par
contre, l'archiduc Charles-Louis, le l'rère
de l'empereur François-Joseph, celui des
princes autrichiens que l'on appelle « le
diplomate M, est venu, ces jours-ci, à Post-
dam, conférer avec le fils de l'empereur
Guillaume. D'autre part, le comte Kalnoky
quitte aujourd'hui Ischl, où l'avait appelé
1 empereur d'Autriche, pour se rendre à
Kissingen auprès de M. de Bismarck. La
conférence des deux ministres sera suivie
de l'entrevue des deux monarques à Gas-
tein. Les deux souverains de Serbie et de
Bulgarie assisteront à l'entrevue.Le prince
Alexandre gardera probablement l'inco-
gnito, comme à la réunion qui précéda
la guerre serbo-bulgare.
*
* *
Deux nouvelles grosses de menaces
nous parviennent en même temps : un
courrier spécial a remis à à Saint-Péters-
bourg une note du cabinet anglais as-
sez provocante et le chemin de fer de
Merv est terminé. Dans les cercles diplo-
matiques de Berlin et à la Bourse, on dit
tout bas que la Russie preud ses mesures
sur la frontière allemande. Eile fait cons-
truire en toute hâle, par des soldats, les
chemins de ter de Higa à Pskow et de
\Valk à Dorpat. Trente mille hommes sont
échelonnés sur la route. Ces chemins de
fer ont une importance stratégique consi-
dérable, autant pour la défense des pro-
vinces baltiques que pour l'attaque de la
Prusse orientale et de la Posuanie. Un autre
chemin de fer stratégique, celui de Luni-
nez à Gomel, est déjà achevé. Il traverse
les marais de la Polésie. La Russie fait
également ses préparatifs sur la frontière
autrichienne. Elle vient de fortifier Dubno
en Volhynie, couvrant ainsi les communi-
cations de 4a Russie méridionale et de la
Pologne, pendant qu'elle terminait la
route militaire de Dubno à Luzk.
C'est sur cette même route que les Rus-
ses manœuvraient, en 1812, sur les flancs
et sur les derrières des Français qui bat-
taient en retraite.
La Russie s occupe aussi de sa flotte.
Elle l'augmente avec une rapidité fié-
vreuse. Elle a sur les chantiers 26 navires
qui seront mis à l'eau dans le courant de
l'année et qui iront grossir les flottes de
la mer Baltique et de la mer Noire.
Cinq de ces navires sont des cuirassés
de premier rang. Le chantier d'Obochow
a été agrandi et peut aujourd'hui fournir
jusqu'aux plaques de blindage. Cela indi-
que clairement que la Russie veut à tout
prix s'affranchir de l'industrie anglaise.
Le « Tscheme », qui a été lancé derniè-
rement, est armé de sept pièces de gros
calibre, de sept canons porle-lorpilles et
de neuf mitrailleuses Hotchkiss. La plu-
part des navires en construction serviront
dans la mer Noire. Pour la défense du Da-
nube, on va faire construire en Suède
toute une flottille : dix bateaux plats à va-
peur d'une force de 140 chevaux et trente
grandes barques.
*
Le Nemzet, le journal de M. Tisza, com-
mente l'article de la Politique tchèque qui,
en présence de la gravité de la situation,
demande que les Tchèques et les Alle-
mands se réconcilient. Le Ncrnzet trou-
ve, comme son confrère, que l'horizon
politique est des plus menaçants et il dé-
clare hautement que le ministère autri-
chien n'a que deux choses à faire à son
choix : ou changer le système gouverne-
mental ou démissionner.
*
**
Le langage qui a été tenu à la réception
des gymnastes saxons à Vienne est encore
plus clair. Plus de mille gymnastes saxons
avaient entrepris d'aller visiter les Alpes
styriennes en passant par la Bohême et
l'Autriche. Partout sur leur passage ils
ont été l'objet des démonstrations les plus
vives. A Vienne, les gymnastes autri-
chiens sont allés au-devant d'eux. Un des
Viennois a pris la parole et a dit entre
autres choses : « Les Saxons peuvent
partir avec l'assurance que leurs frères
de sang allemand monteront bonne garde
aux bords du Danube. » Un des Saxons a
répondu : « Nous sommes venus en Au-
triche pour admirer ce sol que Dieu a créé
si riche et si beau et que vous défendez si
vaillamment. Nous autres Allemands de
l'empire, nous serons toujours prêts à vous
prêter assistance, soit pour propager les
mœurs et l'esprit allemand!:, soit pour les
défendre. » Ce discours fut salué de cris
enthousiastes et des milliers de voix en-
tonnèrent : Die fVacht am Rhein.
En Styrie, la récention des « frères alle-
mands » a été plus chaleureuse encore.
Partout des drapeaux, des députations, de
la musique, des coups de canon 1 A la gare
de Gratz, la capitale, vingt raille hommes
attendaient les gymnastes. Toutes les mai-
sons étaient ornées de fleurs el. pavoisées.
Le drapeau allemand flottait à côté du
drapeau autrichien. Les gymnastes por-
taient la cocarde autrichienne blanc et
rouge. Le gouverneur, M. le baron de Ku-
beck, leur souhaita la bienvenue au nom
de l'empereur d'Autriche. Les gymnastes
le remercièrent par le cri trois fois répété
de ; « Vive l'empereur ! »
A peu près à la même époque, l'empe-
reur Guillaume traversait le sud de l'Alle-
magne ; et a Bare, en Wurtemberg et rrt
Baviore, ii était reçu avec le mênle en-
thousiasme. A Munich, le prince-régent a
présenté ses dewvrs au vieux monarque.
Les deux souverains ont dû échanger
plus d'une parole grave !
- .-_---_--.--_--_. ------..-'--.. - ---
NO DVELLES PB L'ÉÎBAMII
La fête de onn:'t et l'oflJnioa cn RHSSÎO
Saint-Pétersbourg. 23 jU'Uft. - o Jour-
hal de Saint Péiersbourg dit à pronos dl': l'i-
nauguration de la statue du général Chanzv
à Nouart :
« Nous n'aurions pas jugé nécer-saire de
parler de cetle affaire, la présence du géné-
ral Friedericks s'expliquait naturellement
par les souvenirs que Chnnzy a laissés en
Russie, si d* s commentaires absolument dé-
placés n'avaient pas été faits à cette occasion.
Inutile d'ajouter que la politique d'un grand
empire n'est pas à la merci d'incidents comme
celui de Nouart. »
Londres, 23 juillet. — On mande de Saint-
Pétersbourg au Daily News, le 22 :
« Les manifestations de sympathie pour la
Russie qui se sont produites à l'inauguration
de la statue du général Chanzy ont causé ici
une grande sensation. On est curieux d'ap-
prendre qut-1 a été l'effet de cotte manifesta-
tion à Berlin. »
L'alliance de l'Allemagne, l'Autriche et
l'Italie. - Voyage do M. do RobiIant à
Vienne.
Vienne, 23 ziillet. — D'après la Gazette de
Francfort, l'opinion à l'ambassade italienne
à Vienne est que le comte de Robilant, ministre
dl's affres étrangères viendra sons peu à
Vienne rour conférer avec M. de Kalnokv.
Le correspondant viennois de la Gazette d«
Cologne dit que, si la nouvelle du prochain
voyage de M. de Robilant, ministre des af-
faires étrangères d'Italie, à Vienne se con-
firme, ce voyage se rattachera probablement
au renouvellement du traité d'alliance entre
l'Allemagne, l'Autriche et l'Italie, qui expire
dans quelques mois.
Le comte Kalnoky à Kissingen ,
Kissingen, 23 juillet. - Le comte Kalnoky est
arrivé hier soir, accompagné du baron Aren-
thal. M. di' Bi marck était allé à la gare le re-
cevoir. Le comte Kalnoky est descendu au
Grard-HôU < Il passt ! a ici quelques jours.
Le baron do Morenhehn, l'ambassadeur de
Russie à Paris, se trouve actuellement à Gas-
tein. Il a de fréquentes entrevues avec le
prince de liismarck.
A In Chambre espaguolc : les réformes mi-
liiaircK.— 1.3 crise mluistériellca|our!i(*c,
- S-a convention anglo-espagnole. - Le
budget de Porto-liico.
Madrid, 23 juillet. — M. Portuondo, député
républicain, fltmaudd des réformes pour l'ar-
mée. Il engage avec le ministre de la guerre
une diïCiu ion sur la question du personnel.
Le ministre reconnaît que l'armée espa-
gnole compio 12,000 offi iers de trop.
Toute crise ministérielle semble écartée.
Les ministres des finances et des travaux
publics ont renoncé à l'idée do donner leur
démission.
On cn.a que le modus vivendi avec l'Angle-
terre et L: budget des Antilles seront approu-
vés d. main et. que les Gortès suspendront
ensuite leurs travaux.
Le Sénat a adopté le budget de Porto-Hico.
Un déraillement à Portsmouth. — l.a reine
d Aagleîetrc à la revue uavale
Londres, 23 juillet.— Le train qui amenait
les fI pnentants dfS colonies à l'exposition
coloniale a Porlsmoutb, pour assister à la
revue navale, a déraillé dans les chantiers de
cette ,111e. 11 y a eu plusieurs blessés.
La ryne, accompagnée du prince et de la
princesse de Baltenberg et de l'impérairico
Eugénie, s'ett embarquée à Cowes cette après-
midi.
Elle doit honorer de sa présence la revue
navale.
Sir H. Drummond Wolff
Londres, 23 juillet. — On assure que sir
Il Drummond Wolff, haut commissaire anglais
en Egypte, est rappt-lé et nommé gouverneur
de Madras, en remplacement de l'honorable
Mountstuart E. Grant-Duff, dont les pouvoirs
expirent prochainement.
Le mouvement insurrectionnel au Hexfqne
Londres 23 juillet. — Le ÏÏew-York Et raid
publie une dépêche d'El Paso (Texas) d'après
laquelle mille hommes de troupes mexicai-
nes se trouveraient sur la frontière en face
Elpaso.
Les citoyens d'El Paso manifestent uno
grande agitation à la suite du refus des au-
torités du Mexique de mettre en liberté un
rédacteur américain nommé Cntting, empri-
sonné à Paso del Norte pour avoir publié dans
le journal d'El Paso un article offensant pour
un citoyen mexicain.
M. Bayard, gecrétaired Etat des Etats-Unis,
a demandé l'élargissement de M. Cutting.
Washington, 23 juillet. — M. Romero, mi-
nistre du Mexique, a reçu une dépêche du
général Diaz qui l'informe que la révolte do
l'Etat de Tamaulipas n'est pas importante.
Led révolutionnaires, poursuivis par les
troupes fédérales, se sont réfugiés sur le ter-
ritoire américain. Ils ont tenté de franchir
le Rio-Grande pour envahir le Mexique.
Quatre chefs ont été arrêtés.
Le ministre ajoute que le mouvement ne
paraît pas avoir un caractère politique ni
l'importance que les rapports de la frontière
lui attribuent.
LA VIE AUX CHAMPS
L'approche de la moisson. - Battage du
seigle. — Les comices agricoles. — Agi-
tation protectionniste. — Quelques mots
sur la crise agricole.
Les semaines qui s'écoutent avec inter-
mittence de beaux jours et d'orages, de
coups de soleil et de coups de tonnerre,
ramènent l'époque solennelle de la vie des
champs : l'époque de la moisson. Depuis
le jour où, l'année dernière, le dernier épi
est tombé sous le dernier coup de faux,
tous les efforts ont été concentrés vers ln
but où nous touchons. On a labouré, fum
hersé, semé, on a travaillé de ce rude tt
continuel travail exigé par la terre, et voici
le moment où ces labours, ces soins inces-
sants vont donner un résultat bon ou mau-
vais, riche ou pauvre, suivant l'intelli-
gence qui les a dirigés et aussi suivant.
les caprices de l'atmosphère.
Dans le midi de la- France, la moisson
est en pleine activité. U est encore trop
tôt pour en évaluer le rendement. Dans le
centre, sur lequel sa concentre plus parti-
culièrement l'attention en raison des im-
menses plaines consacrées à la culture
des céréales, les blés sont encore debout.
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