Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1878-03-01
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Description : 01 mars 1878 01 mars 1878
Description : 1878/03/01 (A8,N2267). 1878/03/01 (A8,N2267).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 09/04/2013
Huitième Année. Ni, 2267
Prix du Numéro à Paris 115 Centimes; — Départements i 20 Centtmea
Vendredi 1" Mars 1878
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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BULLETIN
Paris, le 28 février 1878.
La situation reste la même. On continue
de discutera San-Stefano. Lord Derby an-
nonçait cependant mardi soir à la Cham-
bre des lords que le traité de paix devait
être signé hier mercredi. Nos renseigne-
ments particuliers concordaient avec ceux
du noble lord, qui en somme paraît être
assez peu au courant de ce qui se passe à
Constantinople, car il a été forcé d'avouer
à la Chambre qu'il ignore jusqu'à présent
quelles sont les conditions de la paix. Il
n'èti sait pas plus sur la quotité de l'indem-
nité que sur l'extension que la Russie pense
donner à la nouvelle principauté de la Bul-
garie. Il ne sait pas quels avantages seront
faits à la Serbie et au Monténégro. En un
mot, la Russie a adopté pour le traite de
paix le système qui lui a si bien réussi pour
la conclusion de l'armistice. Nous avons
publié, il y a quelques jours, une dépêche
de l'agence Havas résumant certaines con-
ditions. Le Nord s'inscrit en faux contre
quelques-unes d'entre elles, mais il se gar-
de bien de nous dire quelles sont les con-
ditions réelles, aussi pensons-nous qu'on
s'apercevra bientôt que tout ce qui a été
publié jusqu'ici n'approche pas encore de
la vérité.
Il est une de ces conditions qui a vive-
ment frappé le public. On s'étonne que la
Russie ait pu songer à demander à la Tur-
quie absolument ruinée une indemnité de
guerre formidable. Ce point, en effet, a
besoin d'être éclairci. En premier lieu, il
convient de dire que l'on ne sait pas encore
exactement à quel chiffre se montera cette
indemnité. Cela importe peu, d'ailleurs,
car une partie doit être payée en territoire
et par une cession de navires cuirassés.
Mais, si nos renseignements sont exacts, Il
y aurait une somme d'un milliard de francs
qui devrait être payée en argent. Il est
évident que la Turquie ne pourra s'acquit-
ter qu'en engageant le tribut que doivent
lui payer chaque année les principautés
vassales, ce qui permettra à la Russie une
ingérence constante dans les affaires de ces
principautés.
En attendant la signature de la paix, la
Russie s'occupe d'organiser le futur gou-
vernement de la Bulgarie. On croit savoir
que la nouvelle principauté sera occupée
militairement pendant deux ans par les
Russes, délai au bout duquel les musul-
mans devront avoir quitté le territoire.
L'Autriche et l'Angleterre continuent
leurs armements. L'Autriche rappelle ses
officiers en conge et prépare tout pour la
mobilisation. L'Angleterre envoie des trou-
pes et des munitions dans la Méditer-
ranée.
E. BARBIER.
,-.,-- -- h.---.---- - ._-.
.Bou..:r.e de Jl:?l'ar:l.
PzTffA BOUIlS,S, DO SGÏ*
.0/0,. 73 fr. 85.
*- 0/0 109 fr" 65, 70, 61 1/4.
Turc 5 0/0 7fr. 60.
Banque ottom. 341 fr. 25.
Egypte 6 0/0. 131 fr. 25.
Italien. 73 fr. 70, 67 1/2.
La Chambre a voté un crédit pour les
bourses des séminaires ; mais elle a dé-
cidé en même temps que cet argent ne
sera point payé à ceux de ces établisse-
ments qui, au mépris des lois, conserve-
raient des professeurs appartenant à des
congrégations non autorisées.
Rien de plus juste assurément que cette
disposition de la loi de finances. On nous
avertit cependant que le monde épisco-
pal s'en émeut- et qu'une levée de bou-
cliers se prépare. M. l'archevêque d'Aix
aura eu la gloire d'être le premier à don-
ner le signal. Ce prélat vient d'écrire au
ministre des cultes et de communiquer sa
lettre à 1 Univers. Il « s'abstient, dit-il,
de qualifier l'acte de la Chambre, » mais
il ajoute aussitôt « que sa conscience d'é-
vêque, de citoyen et d'honnête homme le
réprouve avec une égale énergie. » Abste-
nons-nous donc aussi (pour user du mê-
me artifice de style) de qualifier la lettre
de M. l'archevêque d'Aix ; mais n'oublions
pas de déclarer bien haut que nous la
jugeons, dans notre conscience, absolu-
ment inconvenante. Et si nous n'étions
plus retenus dans nos expressions que
M. l'archevêque d'Aix, nous dirions en-
core de sa lettre quelque chose de pis.
Mais notre dessein n'est pas d'éplucher
de si près la rhétorique de ce saint hom-
me. Venons à l'objet de sa lettre, qu'il
explique un peu moins clairement, mais
qui, si nous comprenons bien, est celui-
ci : M. l'archevêque d'Aix ne veut pas que
son grand séminaire reçoive une obole
provenant de la répartition de l'argent
des bourses que d'autres séminaires se
verraient retrancher. En d'autres termes,
il y a dans certains diocèses un certain
nombre de séminaires où l'enseignement
est donné par les jésuites ou par des reli-
gieux d'autres ordres non autorisés par
l'Etat ; en éxécution de la loi de finances,
le ministre des cultes devra leur retran-
cher leurs bourses; mais ces bourses,
restant disponibles, pourraient être ré-
parties entre les séminaires qui, dans le
recrutement de leurs professeurs, se con-
forment aux prescriptions du concordat.
Le grand séminaire d'Aix se trouve, à ce
qu'il paraît, dans ce dernier cas. Or, ce
que M. l'archevêque d'Aix signifie au mi-
nistre, c'est qu'il ne veut point bénéficier
des bourses qui pourraient être attribuées
à son grand séminaire après avoir été en-
levées à d'autres séminaires (ceux où
enseignent les jésuites) en exécution des
lois de l'Etat.
C'est une idée qu'il n'était pas facile
d'exprimer bien clairement, car elle est
singulièrement complexe. Mais ce n'est
vraiment pas notre faute si M. l'arche-
vêque d'Aix s'avise de ces moyens détour-
nés de faire à l'Etat une bizarre opposi-
tion. Ce prélat, qui n'a point admis dans
son séminaire particulier l'enseignement
des jésuites, et qui par conséquent n'est
pas atteint par la décision de la Cham-
bre, éprouve le besoin de protester en
faveur des établissements d'autres dio-
cèses où l'on prévoit qu'il y aura des
retranchements de bourses parce que
la loi continuera de n'y être pas res-
pectée ! — Gardez votre argent ! dit-il
au ministre d'un ton superbe ; et ne vous
avisez point de mettre à ma disposi-
tion de nouvelles bourses, aar jamais je
n'accepterai de ces bourses-là !. —
Eh! là, là, monseigneur, pourquoi tant
s'ennammer? à quoi bon ce transport?
que nous veut ce zèle ? Vous figurez-vous
aller au martyre? Imaginez-vous que l'Etat
vous mettra le couteau sur la gorge pour
vous faire accepter par force l'argent
dontvousne voulez pas? -
Mais il nous semble que ce que M. l'ar-
chevêque d'Aix a surtout cherché, c'est
le bruit, et qu'il ne serait même point
ennemi d'un certain scandale, justifié par
la sainteté du but. C'est, paraît-il, faire
œuvre pie que d'allumer dans le journal
de M. Veuillot un nouveau pétard épisco-
pal à l'adresse du ministère et de la
Chambre des députés. Ou nous nous
trompons fort, ou nous allons voir défi-
ler dans les colonnes de l'Univers une
procession d'évêques, brandissant cha-
cun leur petite lettre au ministre des
cultes. Nous ne croyons pas que ce genre
de manifestation frappe d'épouvante la
Chambre ni l'honorable M. Bardoux ; et,
d'autre part, quand M. l'archevêque
d'Aix et ses futurs imitateurs auront re-
fusé des bourses pour leurs séminaires,
ce n'est certes pas la société laïque qui
s'en trouvera finalement le plus conster-
née. Cependant, pour le bon ordre de
l'Etat, il serait bon de tempérer l'ardeur
belliqueuse des prélats qui prennent si
souvent fait et cause pour les jésuites.
Le gouvernement, qui est tolérant et
doux, ne pourrait-il pas envoyer au moins
quelque ambassadeur causer de ces ma-
tières avec le nouveau pape, en qui l'on
croit reconnaître déjà (s'il faut ajouter
foi à ce qu'on en rapporte) l'étoffe d'un
Grégoire XVI plutôt que celle d'un Pie IX?
EUG. LIÉBÈRT.
Nous empruntons à T Univers le texte
de la lettre de de M. l'archevêque a AIX,
dont il est question plus haut :
Aix, le 24 février 1878.
Monsieur le ministre, ¡
Quoique mon grand séminaire soit en souf-
france par suite de la réduction générale des
bourses opérée l'an dernier, vous serez assez
bon pour ne pas le comprendre dans la répar-
tition de celles dont quelques autres sémi-
naires viennent d'être complétement dé-
pouillés.
Je ne puis, monsieur le ministre, bénéficier
d'un acte que je m'abstiens de qualifier, mais
que ma conscience d'évêque, de citoyen, ou
même simplement d'honnête homme, réprou-
ve avec une égale énergie.
Veuillez agréer, monsieur le ministre, l'as-
surance de ma haute et respectueuse consi-
dération.
t AUGUSTIN,
Archevêque d'Aix.
LES ENFANTS UlULÉS
Cela n'a pas été long ; M. Bardoux, au
reçu de la lettre que vous avez lue hier
dans le journal, m'a fait demander les
renseignements que j'avais en ma posses-
sion. Je les ai donnés tous ; il va ordon-
ner une enquête, une enquête sérieuse,
dont il confiera la' direction à un homme
sur l'esprit de qui les influences clérica-
les n'aient point de prise, et nous ver-
rons bien ce qu'on pensera de l'horrible
et absurde système de punitions adopté
par les congréganistes, que l'on appelle
les bonnes sœurs, par antiphrase sans
doute, comme les anciens donnaient aux
Furies le nom charmant d'Euménides.
Vous me direz que cela n'est pas bien
brave, à moi, de m'être ainsi, dans cette
affaire, abrité d'un ministre, Le fait est
que j'ai pour habitude d'aller de l'avant,
sans m'embarrasser des suites. Mais, que
voulez-vous? chat échaudé craint l'eau
froide. Savez-vous bien que nous avons
ouvert l'année avec douze mille francs
d'amende et de frais de justice, sans par-
ler des quinze jours de prison toujours
pendus sur ma tête, et qu'il me faudra
bien faire quelque jour, car mon cas
n'est point compris dans l'amnistie dont
le projet est soumis en ce moment aux
délibérations du Sénat.
De bonnes âmes faisaient observer que
mes craintes témoignaient de peu de
confiance dans la magistrature de mon
pays.
— Car enfin, me disaient-elles, vous
croyez le fait absolument vrai, puisque
vous le dénoncez au ministre. Eh bien !
s'il est vrai en effet, qu'avez-vous à re-
douter? Vous donnerez vos preuves aux
juges, devant qui l'on vous aura pour-
suivi pour diffamation, et ils ne pourront
pas faire autrement que de vous acquit-
ter. Vous ne vous défiez pas apparem-
ment de leur équité ?
— Moi ! me défier de l'équité de nos
magistrats t jamais de la vie, grands
dieux ! ils sont équitables, la chose va
de soi. Ce n'est pas leur équité qui m'ins-
pire le moindre doute. Oh ! non, je la con-
nais, leur équité. Mais ce qui me tra-
casse, c'est que j'ai lu Kant.
- Quel rapport y a-t il de Kant à cette
affaire ?
— Kant. Ce n'est pas assurément lui
qui a fait le premier cette observation,
mais c'est lui qui, le premier, l'a mise
dans tout son jour. Kant a remarqué que
le même objet, lorsqu'il était regardé par
plusieurs personnes, changeait souvent
d'aspect et de couleur suivant les yeux
qui en portaient l'image au cerveau. C'est
pour exprimer cette vérité un peu ba-
nale que les Allemands ont inventé ces
vilains mots d'objectif et de subjectif,
qui ont un air barbouillé de pédantisme.
L'objectif, cela s'entend, c'est la réalité
de l'objet même, c'est ce qu'il est dans sa
substance et dans ses attributs. Le sub-
jectif, c'est ce que nous en pensons, c'est
la façon particulière dont nous le pou-
vons voir. L'objet, passant à travers le
milieu de nos yeux et de notre âme. se
tord, se défigure et grimace comme une
image aperçue dans un miroir convexe ;
il s'y imprègne de couleurs, nouvelles
qui souvent le rendent méconnaissable. -
1 Eh bien! je me défie des yeux de nos
magistrats et du tour particulier de leur
esprit. Dans ce milieu spécial les objets
qui ont quelque rapport, ou proche ou
lointain, avec les choses de la religion,
prennent des proportions inattendues,
des formes singulières, des nuances bi-
zarres.
L'objectif est toujours le même ; mais
le subjectif. Ah! mes amis, il me fait
trembler, ce subjectif! Diable de subjectif,
va ! que tu me coûtes cher, gredin de
subjectif !
Ainsi, tenez ! voilà ma dernière his-
toire, à moi ; comment se l'expliquer sans
cette distinction de l'objectif et du sub-
jectif?
Un officier français vient chez moi et
me conte un fait, dont il m'apporte les
preuves. Vous savez bien, les capsules,
les fameuses capsules!. Deux de ses
amis, officiers comme lui, et même plus
que lui, car ils sont encore en activité de
service, ont été témoins du fait. Ils m'é-
crivent chacun une lettre, dans laquelle
ils affirment que le fait est vrai, absolu-
ment vrai, vrai dans toutes ses parties.
Ça, c'est l'objectif.
Moi, je prends leur récit et je l'im-
prime.
Ce récit était désagréable pour l'œuvre
de Lourdes. Ceux qui la vendent se fâ-
chent et me font un procès.
Je suis condamné pour mauvaise foi
manifeste à mille écus de dommages-in-
térêts, à 1,500 francs d'insertion et à l'a
m enfle. -
Voilà le subjectif.
Et c'est si bien le subjectif que j'avais
gagné en première instance le procès que.
j'ai perdu en seconde. f
Pourquoi? est-ce que l'objet avait
changé? non, n'est-ce pas? Mais le set
n'était plus le même, j'avais affaire à des
conseillers la seconde fois, tandis que
j'avais comparu la première devant de
simples juges. Avec le sujet changea la
façon de voir, et ma mauvaise foi fut
aussi manifeste en dernier ressort que
ma bonne foi l'avait été en premier.
Et vous ne voulez pas que j'aie une cer-
taine appréhension du subjectif 1
Rappelez-vous l'histoire de la sœur
Saint-Léon, histoire qui est parfaitement
semblable à celle que j'ai contée hier.
Le journaliste a apporté toutes les
preuves du fait.
Ça, c'était la partie objective.
Mais voyez le tour que lui a joué le
subjectif ! Tandis que le reste du public
voyait le fait tel qu'il semblait être donné
par la démonstration, les juges, le regar-
dant avec d'autres yeux, condamnèrent
notre confrère depro vince à l'amende et
à la prison.
Ces mésaventures finissent par guérir
de la confiancej
J'ai toujours eu la même confiance dans
l'équité et l'impartialité de nos magis-
trats. Non, à cet égard, je n'ai pas chan-
gé, je vous jure.
Mais, je l'avoue : le subjectif m'in-
quiète !
FRANCISQUE SARCEY.
LES ENFAN rs BATTUS
Dans la même lettre qui me signalait
le fait odieux d'une petite fille brûlée,
lettre qui est en ce moment aux mains de
M. le ministre de l'instruction nublique,
on me contait l'histoire d'un petit garçon
fouetté jusqu'au sang par un cher frère.
Je n'avais attaché qu'une médiocre im-
portance à cette incartade, qui ne me
semblait être qu'une peccadille en com-
paraison de l'abomination commise par
la sœur.
Je reçois aujourd'hui de nouveaux dé-
tails sur cette exécution : ces détails sont
affreux.
La lettre est non-seulement signée de
celui qui l'a écrite, mais un autre citoyen,
non moins courageux, certifie vrais tous
les faits qu'y s'y trouvent relatés.
Deux infamies de ce genre dans une
même commune, c'est beaucoup !
J'envoie celte seconde lettre à M. le
ministre de l'instruction, pour qu'il la
joigne au dossier de cette affaire.
L'enquête se fera; nous pouvons en
être sûrs.
FRANCISQUE SARCEY.
Depuis plusieurs jours la presse catho-
lique annonce que le baron Baude, am-
bassadeur de France au Vatican, sera rap-
pelé. Nous en féliciterions M. Waddington
si on n'ajoutait immédiatement que M. le
bar011 Baude aura un successeur, et que
ce successeur sera M. Lefebvre de Déhaine.
Cette deuxième information réclame un
démenti, et nous sommes certains qu'il ne
se fera pas attendre longtemps.
Que la France doive ou non conserver
un représentant accrédité auprès du pape
Léon XIII, c'est là un point qui n'est pas
dégagé pour nous et que l'on réservera,
nous l'admettons, jusqu'au jour où une
discussion publique aura éclairé le gou-
vernement ; mais que ce représentant soit
choisi dans le parti clérical, nous ne sau-
rions l'apprendre sans protester haute-
ment.
Nous réservant d'appeler prochainement
l'attention de M. le ministre des affaires
étrangères sur l'ensemble de son person-
nel diplomatique, nous nous bornerons à
lui signaler, dans le cas urgent qui nous
occupe, la gravité qu'il y aurait à placer
auprès du Saint-Siège un diplomate tel
que M. Lefebvre de Béhaine.
Le gouvernement français a pu, depuis
quelques années, par égard pour la per-
sonne de Pie IX, laisser accrédités, auprès
de lui, des ambassadeurs trop silencieux
aux jours où ils avaient le devoir de parler.
Désormais, l'attitude de notre représen-
tant doit être conforme à la politique na-
tionale, le repos de la France y est inté-
ressé, et si nous avions à parler ici au
nom de la religion catholique, nous ajou-
terions qu'elle v est intéressée aussi.
Le parti catholique s'est fait militant, il
a donné le signal du combat, il se dresse
contre les lois civiles, et c'est de Rome qu'il
veut tenir ses armes. Il y a peu de mois,
une bulle du pape n'était-elle pas adres-
sée directement, sans passer par la chan-
cellerie française, au mépris des décrets
organiques, à l'université catholique de
Lille. Qu'a fait le gouvernement français?
Il s'est contenté, croyons-nous, d'explica-
tions puériles au lieu de dénoncer le fait
comme il en avait le devoir.
La société civile doit se défendre et elle
ne peut plus tarder à faire entendre au
souverain-pontife l'expression résolue de
sa politique. Nous le demandons à M.
Waddington, M. Lefebvre de Béhaine est-
il bien l'homme de cette politique ? Atta-
ché par son passé au bonapartisme, par
ses amitiés et par le titre de noblesse que
lui conféra le saint-siége au parti ultra-
montain, que représentera-t-il ? C'est de-
vant les conséquences d'une telle nomi-
nation que nous prions M. le ministre des
affaires étrangères de s'arrêter.
Nous n'ignorons pas et nous déplorons
que le palais du quai d'Orsay soit aujour-
d'hui, autant qu'à aucune époque, la for-
teresse du personnel que l'empire et le
parti ultramontain nous ont légué ; mais
nous avons foi dans les sentiments libé-
aux de M. Waddington, qu'il écarte avec
ou rage les ooaseillers qui s'imposent
ctllly'ue jour à. Jjji, qu'il prenne moins de
souci des fossés qu'on lui creusera à
chaque pas, en un mot qu'il ait pins de
confiance en lui et moins de confiance dans
son entourage.
'- — i»
-, LE CAS DE M. BASTIEN
Nous lisor.. dans le Journal des Dé-
bats :
On se rappelle que le tribunal d'Alger avait
décidé que les témoins de la Vigie seraient
entendus par une commission rogatoire. Les
rédacteurs de la Vigie espéraient que l'instruc-
tion se ferait devant la commission, comme
elle se serait faite à l'audience, c'est-à-dire en
présence des avocats et avec une entière li-
berté de poser aux témoins toutes les ques-
tions que le cours de l'interrogatoire rendrait
nécessaires. Mais on leur a répondu « que des
difficultés d'exécution s'opposaient à cette
manière d'agir, que les avocats ne pouvaient
pas assister à l'instruction, etqueles prévenus
devaient indiquer d'avance les questions
qu'ils voulaient faire poser aux témoins.
En présence d'exigences aussi inattendues
et qui enlevaient certainement à l'enquê-
te une partie de sa valeur, les rédacteurs
de la Vigie d'Alger ont pris un parti hardi
et courageux. S'appuyant sur l'article 25
de la loi du 26 mai 1819, ils ont dénoncé à M.
le garde des sceaux les faits par eux imputés
à M. Bastien comme constituant le crime de
faux. Aux termes de la même loi, l'effet de
cette dénonciation est d'entraîner le sursis au
jugement des faits diffamatoires jusqu'à ce
qu'il ait été statué sur la poursuite crimi-
nelle intentée au plaignant. Le garde des
sceaux est mis en demeure de réclamer une
information judiciaire contre M. Bastien. Mais
la qualité de magistrat dont celui-ci est
investi oblige de suivre les règles dé la
procédure particulière tracées par les arti-
cles 485 et suivants du Code d'instruction
criminelle. D'après ces articles, c'est la cour
de cassation qui doit remplir les fonctions de
chambre de mise en accusation, et celles de
juge d'instruction sont confiées à un conseiller
de cette cour désigné par le premier prési-
dent.
Nous croyons savoir que le procureur géné-
ral près la cour de cassation a été saisi de la
dénonciation adressée au garde des sceaux
par les rédacteurs de la Vigie algérienne, et
qu'en saisissant la cour de cassation le garde
des sceaux a invité le procureur général près
la cour d'Alger à faire surseoir à la poursuite
en diffamation jusqu'au jugement du faux
reproché à M. Bastien.
Nous aussi, nous félicitons vivement les
rédacteurs de la Vigie d'Alger de ne pas
s'être contentés de l'enquête qu'on leur
avait proposée. Mais les exigences contre
lesquelles ils se sont heurtés peuvent à
bon droit nous étonner. Ce n'était plus en
effet d'une simple action en diffamation
qu'il s'agissait. La question était plus haute
et touchait aux intérêts les plus profonds
de la magistrature. N'appartenait-il pas au
ministère public de prendre d'office toutes
les mesures propres à amener la décou-
verte de la vérité ?
N'y avait-il pas pour cela de moyen plus
sûr que de prendre les témoins à l'impro-
viste par des questions inattendues et nées
des réponses mêmes qu'ils auraient pu
faire ?
La procédure que le parquet de la cour
de cassation va ouvrir sera assurément
plus propre à garantir et les intérêts des
prévenus et la bonne administration de la
justice. M. Bastien trouvera dans la cour
suprême des juges scrupuleux, rigoureux
sur les questions d'honneur et de délica-
tesse, éclairés entre tous : il ne pouvait
pas espérer une plus heureuse issue au
débat qu'il a provoqué.
LA CLASSE é LE LUTRIN
Je vous le donne en dix, je vous le
donne en cent. De qui émane la circu-
laire que voici ? Lisez et devinez :
Ouvrez des listes de .souscription en faveur
du mobilier scolaire ; présentez-les aux per-
sonnes généreuses; inscrivez les noms des
bienfaiteurs sur un tableau qui, daté et signé
de vous, sera affiché dans l'école, et faites
ajouter à la prière de la classe, le matin, un
Pater et un Ave pour les souscripteurs vi-
vants, et, le soir, un De profundis pour les
souscripteurs défunts.
Ce juste témoignage de gratitude, où les
supplications candides et réitérées des en-
fants appellent les bénédictions célestes sur
leurs bienfaiteurs vivants et la clémence di-
vine sur leurs bienfaiteurs décédés, sera un
argument pressant, pour ne pas dire décisif,
en faveur de l'œuvre.
Vous répondez, n'est-ce pas : La cir-
culaire est adressée à des écoles de
frères, ou bien encore de « bonnes
soeurs » ; elle émane de Mgr l'évêque, ou
d'un supérieur ignorantin.
Eh bien ! vous n'y êtes pas : cette cir-
culaire est une circulaire de l'Université.
Celui qui l'a signée est un inspecteur
primaire, payé sur le budget de l'instruc-
tion publique, en résidence à Marvejols
(département de la Lozère, sous-préfec-
ture, tribunal de première instance, bu-
reau de poste, 4,529 habitants, dit l'An-
nuaire des postes).
- Oui, c'est un fonctionnaire de l'Univer-
sité qui, pour améliorer le mobilier sco-
laire des écoles, a recours à ce moyen;
c'est lui qui propose de présenter des lis-
tes de souscriptions aux « personnes
généreuses » ; c'est lui qui imagine ces
moyens de séduction à leur égard ; c'est
lui qui, de son autorité privée, se per-
met d'ajouter à la prière du matin dans
les écoles communales un Paier .et un
Ave pour les « souscripteurs vivants» et
à la prière du soir un Deprofundis pour
les « souscripteurs morts. »
Il faut en convemr. c'est w singntier
universitaire que M. l'inspecteur primaire
ile Mawcjois. Ne pellseL.-vo11s pas qu'il a
manqué sa vocation et qu'il serait bien
mieux à sa place dans quelque congré-
gation que dans l'Université de France,
laquelle agit au nom de la société laïque
et n'a point le droit de recourir à de tels
moyens ?
Après tout, M. l'inspecteur primaire de
Marvejols n'est que divertissant : mais
que faut-il penser de son chef, M. Nico-
las, inspecteur d'académie à Mende, qui
envoie à" ses inspecteurs primaires la
circulaire suivante ?
Rappelez aux instituteurs que leur principal
devoir est de donner aux enfants confiés à
leurs soins une éducation religieuse. Il ne
faut pas qu'ils se,contentent d'exiger que leurs
élèves remplissent régulièrement leurs devoirs
religieux, il faut qu'ils donnent eux-mêmes
l'exemple. Les jeunes maîtres qui ont reçu
à l'Ecole normale des leçons de chant ou de
musique se feront un plaisir de prêter leur
concours à MM. les curés pour rehausser l'é-
clat des cérémonies religieuses ; ce sera pour
eux un moyen de se concilier l'e'¡ime des fa-
milles et des autorités locales, et l administra-
tion saura à l'occasion tenir compte de leur
bonne volonté. ,
Où M. l'inspecteur d'académie Nicolas,
que l'on a le droit de supposer au cou-
rant de nos lois, a-t-il vu que le « prin-
cipal devoir » des instituteurs commu-
naux est de donner aux enfants l'édu-
cation religieuse? L'éducation religieuse
fait partie des matières enseignées dans
la classe, et rien de plus. Il n'est dit nulle
part que l'éducation religieuse doit tenir
plus à cteur aux instituteurs que la lec-
ture, l'écriture, le calcul et tout le reste
du programme. Nous nous permettrons
même de dire que l'éducation religieuse
est infiniment plus de la compétence de
M. le curé que de celle de l'instituteur.
Quant à ce qui est « d'exiger » que les
élèves remplissent régulièrement leurs
devoirs religieux, il nous semble que les
instituteurs n'y ont pas la moindre chose
à voir. C'est l'affaire des enfants eux-
mêmes et ensuite des familles. Pour ce
qui est du devoir des instituteurs de don-
ner eux-mêmes « l'exemple » en matière
de devoirs religieux, nous ne connaissons
pas de plus formelle violation du prin-
cipe sacré, inscrit dans nos codes, de la
liberté de conscience. Et si l'instituteur
est protestant? Et s'il est israélite ?-Et s'il
est simplement libre-penseur? S'il ne
croit pas à la religion catholique ? Quoi
donc ! il faudra qu'il se confesse, qu'il
communie pourtant! qu'il profane les
sacrements par une pratique hypocrite
et sacrilège ! Où M. l'inspecteur prend-il
le droit de forcer les instituteurs, ses
subordonnés dans leur classe, à recevoir
encore, en dehors de leur classe, ses
ordres pour ce qu'il y a de plus person-
nel, de plus respectable au monde, à
savoir le droit de croire ce que l'on veut
et de pratiquer ce que l'on croit ?
Que l'instituteur auquel il plaît de chan-
ter au lutrin, de jouer du trombone où de
l'ophicléïde pour la plus grande gloire de
l'Eternel, le fasse le dimanche et se re-
pose ainsi de ses fatigues de la semaine,
nous n'y voyons aucun mal : mais qu'il
soit tenu de monter cette faction non ré-
glementaire, qu'il doive se faire «un plai-
sir» de prêter son concours à M. le curé
pour « rehausser l'éclat des cérémoniesre-
ligieuses, » contre cela nous protestons
absolument. Il ont déjà bien assez 4s cor-
vées àfaire,nos pauYre*iiisiituteurs, pour
le prix dont ils sont paiyés, sans que l'on
y ajoute encore de nouvelles corvées non
imposées par les règlements ! Prétendre
qu'en agissant ainsi « ils se concilieront
l'estime des familles et des autorités lo-
cales », c'est une - doctrine au moins con-
testable. J'ai, pour ma part, habité de lon-
gues années la campagne : j'ai vu de
malheureux instituteurs souffler du ser-
pent aux offices, et entonner d'une voix
qui n'était pas toujours juste, - car en-
fin il n'est pas donné à tout le monde de
chanter juste — les proses de la messe
et les psaumes des vêpres, et je me suis
demandé ce qu'y gagnaient leur considé-
ration et leur prestige.
Mais ce qui véritablement me paraît
monstrueux, c'est qu'un inspecteur d'a-
cadémie ait pu écrire à ses institu-
teurs, pour les forcer à se prêter aux
fantaisies de M. le curé, « que l'ad-
ministration saura à l'occasion tenir
compte de leur bonne volonté. » Quoi !
l'instituteur sera jugé, non pas d'après la
façon dont il fait la classe, mais d'après
la façon dont il se comporte le diman-
che au pupitre du lutrin. Il fait médio-
crement sa besogne, ses élèves n'ap-
prennent guère avec Iui?N'importe ! il faut
lui donner de l'avancement. M. le curé ap-
précie fort la façon dont il porte la
chape devant l'autel, comme David
dansait devant l'arche. « L'administra-
tion doit lui tenir compte de sa bonne
volonté. » - Et réciproquement, voici un
autre instituteur : il met toute sa cons-
cience à bien enseigner: il forme d'excel-
lents élèves, son inspecteur n'a que du
bien à dire de lui. Point d'avancement
pour celui-là, mais bien une disgrâce. Il
a refusé à M. le curé de figurer au lutrin.
L'administration doit lui tenir compte
de sa mauvaise volonté comme elle fai-
sait à l'autre de sa bonne volonté 1
Voilà où l'on en vient lorsqu'au lieu de
confier la direction de l'instruction à des
hommes uniquement soucieux des pro-
grès de l'instruction et qui ne demandent
à leurs subordonnés que la pratique de
leurs devoirs professionnels, on prend
des cléricaux pour en faire des inspec-
teurs d'académie. L'instruction, pour eux,'
n'est .-plus que la chose seondaire. Ils
veulent que les instituteurs donnent
l'exemple de la d .a ; f'.t-co.au prix
de l'hypocrisie : iis rr > : ., -
cri fient 10 FOcto /i/-< .->, -il j
cation religieuse"; ils leurc Oi donnent euixi.
de se consacrer « à rehausser l'éclat des
cérémonies religieuses ; » ils leur pro-
mettent que leur zèle dévot sera compté
pour leur avancement ; ils leur font com-
prendre du même coup les redoutables
conséquences d'un refus ou d'une absten-
tion.
Oui, sans doute, nous souhaitons que
les instituteurs soient soustraits à l'omni-
potence du préfet; mais c'est à une condi-
tion : à la condition qu'on leur donnera des
inspecteurs et des recteurs véritablement
universitaires et qui les jugeront d'après
leurs qualités professionnelles, et non
d'après les notes venues de la cure. Les
affranchir de l'autorité préfectorale pour
les remettre aux mains d'inspecteurs
d'académie comme M. Nicolas, autant
vaudrait, mieux vaudrait les livrer tout
de suite aux mains de monseigneur. Le
résultat serait le même, et du moins la
situation serait franche !
M. Bardoux a déjà fait quelques chan-
gements nécessaires dans le personnel
des inspections académiques, et toute
l'Université a applaudi aux choix nou-
veaux qu'il a faits ; la tâche n'est pas fi-
nie, et dussent la Défense et l'Univers
nous accuser une fois de plus d'être des
dénonciateurs, nous demanderons com-
me le Siècle, auquel nous avons emprun-
té les deux citations de cet article, que
M. Nicolas, inspecteur d'académie à
Mende soit rendu le plus tôt possible à
la vie privée. Un ministre zélé comme M.
Bardoux, un excellent directeur de l'en-
seignement comme M. Du Mesnil ne peu-
vent pas se prêter à ce que l'on mêle ou
la politique ou la religion aux affaires de
l'instruction publique, et à ce que nos
inspecteurs d'académie demandent à des
instituteurs autre chose que d'être de
bons et de fidèles instituteurs.
CHARLES BIGOT.
—————————
La gauche républicaine a tenu hier, sous
la présidence de M. Leblond, sa séance hebdo-
madaire dans le local ordinaire de ses réu-
nions, boulevard des Capucines.
Plusieurs membres de la réunion attirent
l'attention du groupe sur les inconvénients qui
naissent du maintien, dans leur service, des
fonctionnaires qui se sont compromis dans
les dernières élections.
La gauche, après en avoir délibéré, charge
son bureau de faire part des ces observaiions
aux différents ministres dont ces fonction-
naires relèvent. -
Ont pris part à la discussion : MM. Vernhes,
Desseaux, Chavoix, Versigny et Farcy.
LES ÉVÉMMTS D'ORIENT
Constantinople, 25 février (voie Odessa).
La signature de la paix serait attendue dans
le courant delà semaine. Plusieurs points sont
encore en discussion.
Le bruit court que le grand-duc Nicolas dî-
nera aujourd'hui avec Réouf-Pacha.
Il est faux que le grand-duc Nicolas doive
avoir une entrevue ici avec le sultan. Il re- "-
partira immédiatement après la signature de
la paix.
Il est défendu aux officiers russes de venir
à Constantinople en uniforme. -
Londres, 27 fevrier.
On télégraphie de Vienne au Standard que
les compagnies de chemins de fer ont reçu
l'ordre de se prépnrer à transporter des trou-
pes. Les officiers ont reçu l'ordre de rejoindre
leur régiment.
Le Times publie la dépêche suivante de
Saint-Pétersbourg, 26 :
« Le gouvernement, jusqu'à aujourd'hui,
midi, n'a reçu aucune nouvelle officielle dela
signature de la paix.
Le sultan conservera sa flotte.
La question des Dardanelles sera soumise à
Prix du Numéro à Paris 115 Centimes; — Départements i 20 Centtmea
Vendredi 1" Mars 1878
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BULLETIN
Paris, le 28 février 1878.
La situation reste la même. On continue
de discutera San-Stefano. Lord Derby an-
nonçait cependant mardi soir à la Cham-
bre des lords que le traité de paix devait
être signé hier mercredi. Nos renseigne-
ments particuliers concordaient avec ceux
du noble lord, qui en somme paraît être
assez peu au courant de ce qui se passe à
Constantinople, car il a été forcé d'avouer
à la Chambre qu'il ignore jusqu'à présent
quelles sont les conditions de la paix. Il
n'èti sait pas plus sur la quotité de l'indem-
nité que sur l'extension que la Russie pense
donner à la nouvelle principauté de la Bul-
garie. Il ne sait pas quels avantages seront
faits à la Serbie et au Monténégro. En un
mot, la Russie a adopté pour le traite de
paix le système qui lui a si bien réussi pour
la conclusion de l'armistice. Nous avons
publié, il y a quelques jours, une dépêche
de l'agence Havas résumant certaines con-
ditions. Le Nord s'inscrit en faux contre
quelques-unes d'entre elles, mais il se gar-
de bien de nous dire quelles sont les con-
ditions réelles, aussi pensons-nous qu'on
s'apercevra bientôt que tout ce qui a été
publié jusqu'ici n'approche pas encore de
la vérité.
Il est une de ces conditions qui a vive-
ment frappé le public. On s'étonne que la
Russie ait pu songer à demander à la Tur-
quie absolument ruinée une indemnité de
guerre formidable. Ce point, en effet, a
besoin d'être éclairci. En premier lieu, il
convient de dire que l'on ne sait pas encore
exactement à quel chiffre se montera cette
indemnité. Cela importe peu, d'ailleurs,
car une partie doit être payée en territoire
et par une cession de navires cuirassés.
Mais, si nos renseignements sont exacts, Il
y aurait une somme d'un milliard de francs
qui devrait être payée en argent. Il est
évident que la Turquie ne pourra s'acquit-
ter qu'en engageant le tribut que doivent
lui payer chaque année les principautés
vassales, ce qui permettra à la Russie une
ingérence constante dans les affaires de ces
principautés.
En attendant la signature de la paix, la
Russie s'occupe d'organiser le futur gou-
vernement de la Bulgarie. On croit savoir
que la nouvelle principauté sera occupée
militairement pendant deux ans par les
Russes, délai au bout duquel les musul-
mans devront avoir quitté le territoire.
L'Autriche et l'Angleterre continuent
leurs armements. L'Autriche rappelle ses
officiers en conge et prépare tout pour la
mobilisation. L'Angleterre envoie des trou-
pes et des munitions dans la Méditer-
ranée.
E. BARBIER.
,-.,-- -- h.---.---- - ._-.
.Bou..:r.e de Jl:?l'ar:l.
PzTffA BOUIlS,S, DO SGÏ*
.0/0,. 73 fr. 85.
*- 0/0 109 fr" 65, 70, 61 1/4.
Turc 5 0/0 7fr. 60.
Banque ottom. 341 fr. 25.
Egypte 6 0/0. 131 fr. 25.
Italien. 73 fr. 70, 67 1/2.
La Chambre a voté un crédit pour les
bourses des séminaires ; mais elle a dé-
cidé en même temps que cet argent ne
sera point payé à ceux de ces établisse-
ments qui, au mépris des lois, conserve-
raient des professeurs appartenant à des
congrégations non autorisées.
Rien de plus juste assurément que cette
disposition de la loi de finances. On nous
avertit cependant que le monde épisco-
pal s'en émeut- et qu'une levée de bou-
cliers se prépare. M. l'archevêque d'Aix
aura eu la gloire d'être le premier à don-
ner le signal. Ce prélat vient d'écrire au
ministre des cultes et de communiquer sa
lettre à 1 Univers. Il « s'abstient, dit-il,
de qualifier l'acte de la Chambre, » mais
il ajoute aussitôt « que sa conscience d'é-
vêque, de citoyen et d'honnête homme le
réprouve avec une égale énergie. » Abste-
nons-nous donc aussi (pour user du mê-
me artifice de style) de qualifier la lettre
de M. l'archevêque d'Aix ; mais n'oublions
pas de déclarer bien haut que nous la
jugeons, dans notre conscience, absolu-
ment inconvenante. Et si nous n'étions
plus retenus dans nos expressions que
M. l'archevêque d'Aix, nous dirions en-
core de sa lettre quelque chose de pis.
Mais notre dessein n'est pas d'éplucher
de si près la rhétorique de ce saint hom-
me. Venons à l'objet de sa lettre, qu'il
explique un peu moins clairement, mais
qui, si nous comprenons bien, est celui-
ci : M. l'archevêque d'Aix ne veut pas que
son grand séminaire reçoive une obole
provenant de la répartition de l'argent
des bourses que d'autres séminaires se
verraient retrancher. En d'autres termes,
il y a dans certains diocèses un certain
nombre de séminaires où l'enseignement
est donné par les jésuites ou par des reli-
gieux d'autres ordres non autorisés par
l'Etat ; en éxécution de la loi de finances,
le ministre des cultes devra leur retran-
cher leurs bourses; mais ces bourses,
restant disponibles, pourraient être ré-
parties entre les séminaires qui, dans le
recrutement de leurs professeurs, se con-
forment aux prescriptions du concordat.
Le grand séminaire d'Aix se trouve, à ce
qu'il paraît, dans ce dernier cas. Or, ce
que M. l'archevêque d'Aix signifie au mi-
nistre, c'est qu'il ne veut point bénéficier
des bourses qui pourraient être attribuées
à son grand séminaire après avoir été en-
levées à d'autres séminaires (ceux où
enseignent les jésuites) en exécution des
lois de l'Etat.
C'est une idée qu'il n'était pas facile
d'exprimer bien clairement, car elle est
singulièrement complexe. Mais ce n'est
vraiment pas notre faute si M. l'arche-
vêque d'Aix s'avise de ces moyens détour-
nés de faire à l'Etat une bizarre opposi-
tion. Ce prélat, qui n'a point admis dans
son séminaire particulier l'enseignement
des jésuites, et qui par conséquent n'est
pas atteint par la décision de la Cham-
bre, éprouve le besoin de protester en
faveur des établissements d'autres dio-
cèses où l'on prévoit qu'il y aura des
retranchements de bourses parce que
la loi continuera de n'y être pas res-
pectée ! — Gardez votre argent ! dit-il
au ministre d'un ton superbe ; et ne vous
avisez point de mettre à ma disposi-
tion de nouvelles bourses, aar jamais je
n'accepterai de ces bourses-là !. —
Eh! là, là, monseigneur, pourquoi tant
s'ennammer? à quoi bon ce transport?
que nous veut ce zèle ? Vous figurez-vous
aller au martyre? Imaginez-vous que l'Etat
vous mettra le couteau sur la gorge pour
vous faire accepter par force l'argent
dontvousne voulez pas? -
Mais il nous semble que ce que M. l'ar-
chevêque d'Aix a surtout cherché, c'est
le bruit, et qu'il ne serait même point
ennemi d'un certain scandale, justifié par
la sainteté du but. C'est, paraît-il, faire
œuvre pie que d'allumer dans le journal
de M. Veuillot un nouveau pétard épisco-
pal à l'adresse du ministère et de la
Chambre des députés. Ou nous nous
trompons fort, ou nous allons voir défi-
ler dans les colonnes de l'Univers une
procession d'évêques, brandissant cha-
cun leur petite lettre au ministre des
cultes. Nous ne croyons pas que ce genre
de manifestation frappe d'épouvante la
Chambre ni l'honorable M. Bardoux ; et,
d'autre part, quand M. l'archevêque
d'Aix et ses futurs imitateurs auront re-
fusé des bourses pour leurs séminaires,
ce n'est certes pas la société laïque qui
s'en trouvera finalement le plus conster-
née. Cependant, pour le bon ordre de
l'Etat, il serait bon de tempérer l'ardeur
belliqueuse des prélats qui prennent si
souvent fait et cause pour les jésuites.
Le gouvernement, qui est tolérant et
doux, ne pourrait-il pas envoyer au moins
quelque ambassadeur causer de ces ma-
tières avec le nouveau pape, en qui l'on
croit reconnaître déjà (s'il faut ajouter
foi à ce qu'on en rapporte) l'étoffe d'un
Grégoire XVI plutôt que celle d'un Pie IX?
EUG. LIÉBÈRT.
Nous empruntons à T Univers le texte
de la lettre de de M. l'archevêque a AIX,
dont il est question plus haut :
Aix, le 24 février 1878.
Monsieur le ministre, ¡
Quoique mon grand séminaire soit en souf-
france par suite de la réduction générale des
bourses opérée l'an dernier, vous serez assez
bon pour ne pas le comprendre dans la répar-
tition de celles dont quelques autres sémi-
naires viennent d'être complétement dé-
pouillés.
Je ne puis, monsieur le ministre, bénéficier
d'un acte que je m'abstiens de qualifier, mais
que ma conscience d'évêque, de citoyen, ou
même simplement d'honnête homme, réprou-
ve avec une égale énergie.
Veuillez agréer, monsieur le ministre, l'as-
surance de ma haute et respectueuse consi-
dération.
t AUGUSTIN,
Archevêque d'Aix.
LES ENFANTS UlULÉS
Cela n'a pas été long ; M. Bardoux, au
reçu de la lettre que vous avez lue hier
dans le journal, m'a fait demander les
renseignements que j'avais en ma posses-
sion. Je les ai donnés tous ; il va ordon-
ner une enquête, une enquête sérieuse,
dont il confiera la' direction à un homme
sur l'esprit de qui les influences clérica-
les n'aient point de prise, et nous ver-
rons bien ce qu'on pensera de l'horrible
et absurde système de punitions adopté
par les congréganistes, que l'on appelle
les bonnes sœurs, par antiphrase sans
doute, comme les anciens donnaient aux
Furies le nom charmant d'Euménides.
Vous me direz que cela n'est pas bien
brave, à moi, de m'être ainsi, dans cette
affaire, abrité d'un ministre, Le fait est
que j'ai pour habitude d'aller de l'avant,
sans m'embarrasser des suites. Mais, que
voulez-vous? chat échaudé craint l'eau
froide. Savez-vous bien que nous avons
ouvert l'année avec douze mille francs
d'amende et de frais de justice, sans par-
ler des quinze jours de prison toujours
pendus sur ma tête, et qu'il me faudra
bien faire quelque jour, car mon cas
n'est point compris dans l'amnistie dont
le projet est soumis en ce moment aux
délibérations du Sénat.
De bonnes âmes faisaient observer que
mes craintes témoignaient de peu de
confiance dans la magistrature de mon
pays.
— Car enfin, me disaient-elles, vous
croyez le fait absolument vrai, puisque
vous le dénoncez au ministre. Eh bien !
s'il est vrai en effet, qu'avez-vous à re-
douter? Vous donnerez vos preuves aux
juges, devant qui l'on vous aura pour-
suivi pour diffamation, et ils ne pourront
pas faire autrement que de vous acquit-
ter. Vous ne vous défiez pas apparem-
ment de leur équité ?
— Moi ! me défier de l'équité de nos
magistrats t jamais de la vie, grands
dieux ! ils sont équitables, la chose va
de soi. Ce n'est pas leur équité qui m'ins-
pire le moindre doute. Oh ! non, je la con-
nais, leur équité. Mais ce qui me tra-
casse, c'est que j'ai lu Kant.
- Quel rapport y a-t il de Kant à cette
affaire ?
— Kant. Ce n'est pas assurément lui
qui a fait le premier cette observation,
mais c'est lui qui, le premier, l'a mise
dans tout son jour. Kant a remarqué que
le même objet, lorsqu'il était regardé par
plusieurs personnes, changeait souvent
d'aspect et de couleur suivant les yeux
qui en portaient l'image au cerveau. C'est
pour exprimer cette vérité un peu ba-
nale que les Allemands ont inventé ces
vilains mots d'objectif et de subjectif,
qui ont un air barbouillé de pédantisme.
L'objectif, cela s'entend, c'est la réalité
de l'objet même, c'est ce qu'il est dans sa
substance et dans ses attributs. Le sub-
jectif, c'est ce que nous en pensons, c'est
la façon particulière dont nous le pou-
vons voir. L'objet, passant à travers le
milieu de nos yeux et de notre âme. se
tord, se défigure et grimace comme une
image aperçue dans un miroir convexe ;
il s'y imprègne de couleurs, nouvelles
qui souvent le rendent méconnaissable. -
1 Eh bien! je me défie des yeux de nos
magistrats et du tour particulier de leur
esprit. Dans ce milieu spécial les objets
qui ont quelque rapport, ou proche ou
lointain, avec les choses de la religion,
prennent des proportions inattendues,
des formes singulières, des nuances bi-
zarres.
L'objectif est toujours le même ; mais
le subjectif. Ah! mes amis, il me fait
trembler, ce subjectif! Diable de subjectif,
va ! que tu me coûtes cher, gredin de
subjectif !
Ainsi, tenez ! voilà ma dernière his-
toire, à moi ; comment se l'expliquer sans
cette distinction de l'objectif et du sub-
jectif?
Un officier français vient chez moi et
me conte un fait, dont il m'apporte les
preuves. Vous savez bien, les capsules,
les fameuses capsules!. Deux de ses
amis, officiers comme lui, et même plus
que lui, car ils sont encore en activité de
service, ont été témoins du fait. Ils m'é-
crivent chacun une lettre, dans laquelle
ils affirment que le fait est vrai, absolu-
ment vrai, vrai dans toutes ses parties.
Ça, c'est l'objectif.
Moi, je prends leur récit et je l'im-
prime.
Ce récit était désagréable pour l'œuvre
de Lourdes. Ceux qui la vendent se fâ-
chent et me font un procès.
Je suis condamné pour mauvaise foi
manifeste à mille écus de dommages-in-
térêts, à 1,500 francs d'insertion et à l'a
m enfle. -
Voilà le subjectif.
Et c'est si bien le subjectif que j'avais
gagné en première instance le procès que.
j'ai perdu en seconde. f
Pourquoi? est-ce que l'objet avait
changé? non, n'est-ce pas? Mais le set
n'était plus le même, j'avais affaire à des
conseillers la seconde fois, tandis que
j'avais comparu la première devant de
simples juges. Avec le sujet changea la
façon de voir, et ma mauvaise foi fut
aussi manifeste en dernier ressort que
ma bonne foi l'avait été en premier.
Et vous ne voulez pas que j'aie une cer-
taine appréhension du subjectif 1
Rappelez-vous l'histoire de la sœur
Saint-Léon, histoire qui est parfaitement
semblable à celle que j'ai contée hier.
Le journaliste a apporté toutes les
preuves du fait.
Ça, c'était la partie objective.
Mais voyez le tour que lui a joué le
subjectif ! Tandis que le reste du public
voyait le fait tel qu'il semblait être donné
par la démonstration, les juges, le regar-
dant avec d'autres yeux, condamnèrent
notre confrère depro vince à l'amende et
à la prison.
Ces mésaventures finissent par guérir
de la confiancej
J'ai toujours eu la même confiance dans
l'équité et l'impartialité de nos magis-
trats. Non, à cet égard, je n'ai pas chan-
gé, je vous jure.
Mais, je l'avoue : le subjectif m'in-
quiète !
FRANCISQUE SARCEY.
LES ENFAN rs BATTUS
Dans la même lettre qui me signalait
le fait odieux d'une petite fille brûlée,
lettre qui est en ce moment aux mains de
M. le ministre de l'instruction nublique,
on me contait l'histoire d'un petit garçon
fouetté jusqu'au sang par un cher frère.
Je n'avais attaché qu'une médiocre im-
portance à cette incartade, qui ne me
semblait être qu'une peccadille en com-
paraison de l'abomination commise par
la sœur.
Je reçois aujourd'hui de nouveaux dé-
tails sur cette exécution : ces détails sont
affreux.
La lettre est non-seulement signée de
celui qui l'a écrite, mais un autre citoyen,
non moins courageux, certifie vrais tous
les faits qu'y s'y trouvent relatés.
Deux infamies de ce genre dans une
même commune, c'est beaucoup !
J'envoie celte seconde lettre à M. le
ministre de l'instruction, pour qu'il la
joigne au dossier de cette affaire.
L'enquête se fera; nous pouvons en
être sûrs.
FRANCISQUE SARCEY.
Depuis plusieurs jours la presse catho-
lique annonce que le baron Baude, am-
bassadeur de France au Vatican, sera rap-
pelé. Nous en féliciterions M. Waddington
si on n'ajoutait immédiatement que M. le
bar011 Baude aura un successeur, et que
ce successeur sera M. Lefebvre de Déhaine.
Cette deuxième information réclame un
démenti, et nous sommes certains qu'il ne
se fera pas attendre longtemps.
Que la France doive ou non conserver
un représentant accrédité auprès du pape
Léon XIII, c'est là un point qui n'est pas
dégagé pour nous et que l'on réservera,
nous l'admettons, jusqu'au jour où une
discussion publique aura éclairé le gou-
vernement ; mais que ce représentant soit
choisi dans le parti clérical, nous ne sau-
rions l'apprendre sans protester haute-
ment.
Nous réservant d'appeler prochainement
l'attention de M. le ministre des affaires
étrangères sur l'ensemble de son person-
nel diplomatique, nous nous bornerons à
lui signaler, dans le cas urgent qui nous
occupe, la gravité qu'il y aurait à placer
auprès du Saint-Siège un diplomate tel
que M. Lefebvre de Béhaine.
Le gouvernement français a pu, depuis
quelques années, par égard pour la per-
sonne de Pie IX, laisser accrédités, auprès
de lui, des ambassadeurs trop silencieux
aux jours où ils avaient le devoir de parler.
Désormais, l'attitude de notre représen-
tant doit être conforme à la politique na-
tionale, le repos de la France y est inté-
ressé, et si nous avions à parler ici au
nom de la religion catholique, nous ajou-
terions qu'elle v est intéressée aussi.
Le parti catholique s'est fait militant, il
a donné le signal du combat, il se dresse
contre les lois civiles, et c'est de Rome qu'il
veut tenir ses armes. Il y a peu de mois,
une bulle du pape n'était-elle pas adres-
sée directement, sans passer par la chan-
cellerie française, au mépris des décrets
organiques, à l'université catholique de
Lille. Qu'a fait le gouvernement français?
Il s'est contenté, croyons-nous, d'explica-
tions puériles au lieu de dénoncer le fait
comme il en avait le devoir.
La société civile doit se défendre et elle
ne peut plus tarder à faire entendre au
souverain-pontife l'expression résolue de
sa politique. Nous le demandons à M.
Waddington, M. Lefebvre de Béhaine est-
il bien l'homme de cette politique ? Atta-
ché par son passé au bonapartisme, par
ses amitiés et par le titre de noblesse que
lui conféra le saint-siége au parti ultra-
montain, que représentera-t-il ? C'est de-
vant les conséquences d'une telle nomi-
nation que nous prions M. le ministre des
affaires étrangères de s'arrêter.
Nous n'ignorons pas et nous déplorons
que le palais du quai d'Orsay soit aujour-
d'hui, autant qu'à aucune époque, la for-
teresse du personnel que l'empire et le
parti ultramontain nous ont légué ; mais
nous avons foi dans les sentiments libé-
aux de M. Waddington, qu'il écarte avec
ou rage les ooaseillers qui s'imposent
ctllly'ue jour à. Jjji, qu'il prenne moins de
souci des fossés qu'on lui creusera à
chaque pas, en un mot qu'il ait pins de
confiance en lui et moins de confiance dans
son entourage.
'- — i»
-, LE CAS DE M. BASTIEN
Nous lisor.. dans le Journal des Dé-
bats :
On se rappelle que le tribunal d'Alger avait
décidé que les témoins de la Vigie seraient
entendus par une commission rogatoire. Les
rédacteurs de la Vigie espéraient que l'instruc-
tion se ferait devant la commission, comme
elle se serait faite à l'audience, c'est-à-dire en
présence des avocats et avec une entière li-
berté de poser aux témoins toutes les ques-
tions que le cours de l'interrogatoire rendrait
nécessaires. Mais on leur a répondu « que des
difficultés d'exécution s'opposaient à cette
manière d'agir, que les avocats ne pouvaient
pas assister à l'instruction, etqueles prévenus
devaient indiquer d'avance les questions
qu'ils voulaient faire poser aux témoins.
En présence d'exigences aussi inattendues
et qui enlevaient certainement à l'enquê-
te une partie de sa valeur, les rédacteurs
de la Vigie d'Alger ont pris un parti hardi
et courageux. S'appuyant sur l'article 25
de la loi du 26 mai 1819, ils ont dénoncé à M.
le garde des sceaux les faits par eux imputés
à M. Bastien comme constituant le crime de
faux. Aux termes de la même loi, l'effet de
cette dénonciation est d'entraîner le sursis au
jugement des faits diffamatoires jusqu'à ce
qu'il ait été statué sur la poursuite crimi-
nelle intentée au plaignant. Le garde des
sceaux est mis en demeure de réclamer une
information judiciaire contre M. Bastien. Mais
la qualité de magistrat dont celui-ci est
investi oblige de suivre les règles dé la
procédure particulière tracées par les arti-
cles 485 et suivants du Code d'instruction
criminelle. D'après ces articles, c'est la cour
de cassation qui doit remplir les fonctions de
chambre de mise en accusation, et celles de
juge d'instruction sont confiées à un conseiller
de cette cour désigné par le premier prési-
dent.
Nous croyons savoir que le procureur géné-
ral près la cour de cassation a été saisi de la
dénonciation adressée au garde des sceaux
par les rédacteurs de la Vigie algérienne, et
qu'en saisissant la cour de cassation le garde
des sceaux a invité le procureur général près
la cour d'Alger à faire surseoir à la poursuite
en diffamation jusqu'au jugement du faux
reproché à M. Bastien.
Nous aussi, nous félicitons vivement les
rédacteurs de la Vigie d'Alger de ne pas
s'être contentés de l'enquête qu'on leur
avait proposée. Mais les exigences contre
lesquelles ils se sont heurtés peuvent à
bon droit nous étonner. Ce n'était plus en
effet d'une simple action en diffamation
qu'il s'agissait. La question était plus haute
et touchait aux intérêts les plus profonds
de la magistrature. N'appartenait-il pas au
ministère public de prendre d'office toutes
les mesures propres à amener la décou-
verte de la vérité ?
N'y avait-il pas pour cela de moyen plus
sûr que de prendre les témoins à l'impro-
viste par des questions inattendues et nées
des réponses mêmes qu'ils auraient pu
faire ?
La procédure que le parquet de la cour
de cassation va ouvrir sera assurément
plus propre à garantir et les intérêts des
prévenus et la bonne administration de la
justice. M. Bastien trouvera dans la cour
suprême des juges scrupuleux, rigoureux
sur les questions d'honneur et de délica-
tesse, éclairés entre tous : il ne pouvait
pas espérer une plus heureuse issue au
débat qu'il a provoqué.
LA CLASSE é LE LUTRIN
Je vous le donne en dix, je vous le
donne en cent. De qui émane la circu-
laire que voici ? Lisez et devinez :
Ouvrez des listes de .souscription en faveur
du mobilier scolaire ; présentez-les aux per-
sonnes généreuses; inscrivez les noms des
bienfaiteurs sur un tableau qui, daté et signé
de vous, sera affiché dans l'école, et faites
ajouter à la prière de la classe, le matin, un
Pater et un Ave pour les souscripteurs vi-
vants, et, le soir, un De profundis pour les
souscripteurs défunts.
Ce juste témoignage de gratitude, où les
supplications candides et réitérées des en-
fants appellent les bénédictions célestes sur
leurs bienfaiteurs vivants et la clémence di-
vine sur leurs bienfaiteurs décédés, sera un
argument pressant, pour ne pas dire décisif,
en faveur de l'œuvre.
Vous répondez, n'est-ce pas : La cir-
culaire est adressée à des écoles de
frères, ou bien encore de « bonnes
soeurs » ; elle émane de Mgr l'évêque, ou
d'un supérieur ignorantin.
Eh bien ! vous n'y êtes pas : cette cir-
culaire est une circulaire de l'Université.
Celui qui l'a signée est un inspecteur
primaire, payé sur le budget de l'instruc-
tion publique, en résidence à Marvejols
(département de la Lozère, sous-préfec-
ture, tribunal de première instance, bu-
reau de poste, 4,529 habitants, dit l'An-
nuaire des postes).
- Oui, c'est un fonctionnaire de l'Univer-
sité qui, pour améliorer le mobilier sco-
laire des écoles, a recours à ce moyen;
c'est lui qui propose de présenter des lis-
tes de souscriptions aux « personnes
généreuses » ; c'est lui qui imagine ces
moyens de séduction à leur égard ; c'est
lui qui, de son autorité privée, se per-
met d'ajouter à la prière du matin dans
les écoles communales un Paier .et un
Ave pour les « souscripteurs vivants» et
à la prière du soir un Deprofundis pour
les « souscripteurs morts. »
Il faut en convemr. c'est w singntier
universitaire que M. l'inspecteur primaire
ile Mawcjois. Ne pellseL.-vo11s pas qu'il a
manqué sa vocation et qu'il serait bien
mieux à sa place dans quelque congré-
gation que dans l'Université de France,
laquelle agit au nom de la société laïque
et n'a point le droit de recourir à de tels
moyens ?
Après tout, M. l'inspecteur primaire de
Marvejols n'est que divertissant : mais
que faut-il penser de son chef, M. Nico-
las, inspecteur d'académie à Mende, qui
envoie à" ses inspecteurs primaires la
circulaire suivante ?
Rappelez aux instituteurs que leur principal
devoir est de donner aux enfants confiés à
leurs soins une éducation religieuse. Il ne
faut pas qu'ils se,contentent d'exiger que leurs
élèves remplissent régulièrement leurs devoirs
religieux, il faut qu'ils donnent eux-mêmes
l'exemple. Les jeunes maîtres qui ont reçu
à l'Ecole normale des leçons de chant ou de
musique se feront un plaisir de prêter leur
concours à MM. les curés pour rehausser l'é-
clat des cérémonies religieuses ; ce sera pour
eux un moyen de se concilier l'e'¡ime des fa-
milles et des autorités locales, et l administra-
tion saura à l'occasion tenir compte de leur
bonne volonté. ,
Où M. l'inspecteur d'académie Nicolas,
que l'on a le droit de supposer au cou-
rant de nos lois, a-t-il vu que le « prin-
cipal devoir » des instituteurs commu-
naux est de donner aux enfants l'édu-
cation religieuse? L'éducation religieuse
fait partie des matières enseignées dans
la classe, et rien de plus. Il n'est dit nulle
part que l'éducation religieuse doit tenir
plus à cteur aux instituteurs que la lec-
ture, l'écriture, le calcul et tout le reste
du programme. Nous nous permettrons
même de dire que l'éducation religieuse
est infiniment plus de la compétence de
M. le curé que de celle de l'instituteur.
Quant à ce qui est « d'exiger » que les
élèves remplissent régulièrement leurs
devoirs religieux, il nous semble que les
instituteurs n'y ont pas la moindre chose
à voir. C'est l'affaire des enfants eux-
mêmes et ensuite des familles. Pour ce
qui est du devoir des instituteurs de don-
ner eux-mêmes « l'exemple » en matière
de devoirs religieux, nous ne connaissons
pas de plus formelle violation du prin-
cipe sacré, inscrit dans nos codes, de la
liberté de conscience. Et si l'instituteur
est protestant? Et s'il est israélite ?-Et s'il
est simplement libre-penseur? S'il ne
croit pas à la religion catholique ? Quoi
donc ! il faudra qu'il se confesse, qu'il
communie pourtant! qu'il profane les
sacrements par une pratique hypocrite
et sacrilège ! Où M. l'inspecteur prend-il
le droit de forcer les instituteurs, ses
subordonnés dans leur classe, à recevoir
encore, en dehors de leur classe, ses
ordres pour ce qu'il y a de plus person-
nel, de plus respectable au monde, à
savoir le droit de croire ce que l'on veut
et de pratiquer ce que l'on croit ?
Que l'instituteur auquel il plaît de chan-
ter au lutrin, de jouer du trombone où de
l'ophicléïde pour la plus grande gloire de
l'Eternel, le fasse le dimanche et se re-
pose ainsi de ses fatigues de la semaine,
nous n'y voyons aucun mal : mais qu'il
soit tenu de monter cette faction non ré-
glementaire, qu'il doive se faire «un plai-
sir» de prêter son concours à M. le curé
pour « rehausser l'éclat des cérémoniesre-
ligieuses, » contre cela nous protestons
absolument. Il ont déjà bien assez 4s cor-
vées àfaire,nos pauYre*iiisiituteurs, pour
le prix dont ils sont paiyés, sans que l'on
y ajoute encore de nouvelles corvées non
imposées par les règlements ! Prétendre
qu'en agissant ainsi « ils se concilieront
l'estime des familles et des autorités lo-
cales », c'est une - doctrine au moins con-
testable. J'ai, pour ma part, habité de lon-
gues années la campagne : j'ai vu de
malheureux instituteurs souffler du ser-
pent aux offices, et entonner d'une voix
qui n'était pas toujours juste, - car en-
fin il n'est pas donné à tout le monde de
chanter juste — les proses de la messe
et les psaumes des vêpres, et je me suis
demandé ce qu'y gagnaient leur considé-
ration et leur prestige.
Mais ce qui véritablement me paraît
monstrueux, c'est qu'un inspecteur d'a-
cadémie ait pu écrire à ses institu-
teurs, pour les forcer à se prêter aux
fantaisies de M. le curé, « que l'ad-
ministration saura à l'occasion tenir
compte de leur bonne volonté. » Quoi !
l'instituteur sera jugé, non pas d'après la
façon dont il fait la classe, mais d'après
la façon dont il se comporte le diman-
che au pupitre du lutrin. Il fait médio-
crement sa besogne, ses élèves n'ap-
prennent guère avec Iui?N'importe ! il faut
lui donner de l'avancement. M. le curé ap-
précie fort la façon dont il porte la
chape devant l'autel, comme David
dansait devant l'arche. « L'administra-
tion doit lui tenir compte de sa bonne
volonté. » - Et réciproquement, voici un
autre instituteur : il met toute sa cons-
cience à bien enseigner: il forme d'excel-
lents élèves, son inspecteur n'a que du
bien à dire de lui. Point d'avancement
pour celui-là, mais bien une disgrâce. Il
a refusé à M. le curé de figurer au lutrin.
L'administration doit lui tenir compte
de sa mauvaise volonté comme elle fai-
sait à l'autre de sa bonne volonté 1
Voilà où l'on en vient lorsqu'au lieu de
confier la direction de l'instruction à des
hommes uniquement soucieux des pro-
grès de l'instruction et qui ne demandent
à leurs subordonnés que la pratique de
leurs devoirs professionnels, on prend
des cléricaux pour en faire des inspec-
teurs d'académie. L'instruction, pour eux,'
n'est .-plus que la chose seondaire. Ils
veulent que les instituteurs donnent
l'exemple de la d .a ; f'.t-co.au prix
de l'hypocrisie : iis rr > : ., -
cri fient 10 FOcto /i/-< .->, -il j
cation religieuse"; ils leurc Oi donnent euixi.
de se consacrer « à rehausser l'éclat des
cérémonies religieuses ; » ils leur pro-
mettent que leur zèle dévot sera compté
pour leur avancement ; ils leur font com-
prendre du même coup les redoutables
conséquences d'un refus ou d'une absten-
tion.
Oui, sans doute, nous souhaitons que
les instituteurs soient soustraits à l'omni-
potence du préfet; mais c'est à une condi-
tion : à la condition qu'on leur donnera des
inspecteurs et des recteurs véritablement
universitaires et qui les jugeront d'après
leurs qualités professionnelles, et non
d'après les notes venues de la cure. Les
affranchir de l'autorité préfectorale pour
les remettre aux mains d'inspecteurs
d'académie comme M. Nicolas, autant
vaudrait, mieux vaudrait les livrer tout
de suite aux mains de monseigneur. Le
résultat serait le même, et du moins la
situation serait franche !
M. Bardoux a déjà fait quelques chan-
gements nécessaires dans le personnel
des inspections académiques, et toute
l'Université a applaudi aux choix nou-
veaux qu'il a faits ; la tâche n'est pas fi-
nie, et dussent la Défense et l'Univers
nous accuser une fois de plus d'être des
dénonciateurs, nous demanderons com-
me le Siècle, auquel nous avons emprun-
té les deux citations de cet article, que
M. Nicolas, inspecteur d'académie à
Mende soit rendu le plus tôt possible à
la vie privée. Un ministre zélé comme M.
Bardoux, un excellent directeur de l'en-
seignement comme M. Du Mesnil ne peu-
vent pas se prêter à ce que l'on mêle ou
la politique ou la religion aux affaires de
l'instruction publique, et à ce que nos
inspecteurs d'académie demandent à des
instituteurs autre chose que d'être de
bons et de fidèles instituteurs.
CHARLES BIGOT.
—————————
La gauche républicaine a tenu hier, sous
la présidence de M. Leblond, sa séance hebdo-
madaire dans le local ordinaire de ses réu-
nions, boulevard des Capucines.
Plusieurs membres de la réunion attirent
l'attention du groupe sur les inconvénients qui
naissent du maintien, dans leur service, des
fonctionnaires qui se sont compromis dans
les dernières élections.
La gauche, après en avoir délibéré, charge
son bureau de faire part des ces observaiions
aux différents ministres dont ces fonction-
naires relèvent. -
Ont pris part à la discussion : MM. Vernhes,
Desseaux, Chavoix, Versigny et Farcy.
LES ÉVÉMMTS D'ORIENT
Constantinople, 25 février (voie Odessa).
La signature de la paix serait attendue dans
le courant delà semaine. Plusieurs points sont
encore en discussion.
Le bruit court que le grand-duc Nicolas dî-
nera aujourd'hui avec Réouf-Pacha.
Il est faux que le grand-duc Nicolas doive
avoir une entrevue ici avec le sultan. Il re- "-
partira immédiatement après la signature de
la paix.
Il est défendu aux officiers russes de venir
à Constantinople en uniforme. -
Londres, 27 fevrier.
On télégraphie de Vienne au Standard que
les compagnies de chemins de fer ont reçu
l'ordre de se prépnrer à transporter des trou-
pes. Les officiers ont reçu l'ordre de rejoindre
leur régiment.
Le Times publie la dépêche suivante de
Saint-Pétersbourg, 26 :
« Le gouvernement, jusqu'à aujourd'hui,
midi, n'a reçu aucune nouvelle officielle dela
signature de la paix.
Le sultan conservera sa flotte.
La question des Dardanelles sera soumise à
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