Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1874-06-29
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
Langue : français
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Description : 29 juin 1874 29 juin 1874
Description : 1874/06/29 (A4,N940). 1874/06/29 (A4,N940).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75589759
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
4e Année. - N' 940. PRIX DV NUMÉRO : PARIS: 15 CENTIMES. :.;. DÉPARTEMENTS : 20 CENTIMES.
Lundil29 Juin 1874#
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JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
9adresser au Secrétaire 4e la Rédactioa
de 2 heures à minuit
t* rue Dreaot, t
la manuscrits nOn insérés ne seront pas rsndtu
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PARIS
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UnML.«. 62
lMe, place da la Boim, •
On s'abonne i Londres,chea M. A. Maqbmigénérai
advertising, agent, 13, Taviateckrow. Corent Garde*.
v,
-V
Voir à la troisième page les
SOUVENIRS Dr 4 SEPTEMBRE
Par M. JULES SIMON
Nous reprendrons mercredi la
publication de
INCONNU
l'intéressant roman de Victor Per-
ceval.
MM. les Souscripteurs dont l'abonne-
ment expire le 1er juillet sont priés de le
renouveler immédiatement s'ils ne veu-
lent point éprouver .de retard djins fa
réception du journal. -
Ô, ,:c:. * fr ParisÇ le juin 4874*
Si nous ne craignions de paraître « ex-
citer à la haine des citoyens les uns con-
tre les autres», nous nous permettrions
de rappeler que l'Assemblée nationale,
dans sa séance du 15 juin dernier, a
voté l'urgence de la proposition Casimir
Périer. Or, nous ferons remarquer, avec
tous les ménagements possibles, dans la
crainte de passer, aux yeux de M. de
Fourtou, pour d'incorrigibles révolution-
naires, que depuis bientôt quinze jours,
nous ne voyons rien venir.
La commission des lois constitutionnel-
les a tenu de nombreuses séances ; elle
a discuté longuement les projets Wallon,
Lambert Sainte-Croix et autres ; et c'est
hier seulement qu'elle a résolu d'abor-
der l'examen des articles du projet Ca-
simir Périer. Chi va piano, va sano, nous
le savons; toutefois, on conviendra que
trop de lenteur ressemblerait à du mau-
vais vouloir. 1.
On nous objectera sans doute la gra-
vité des décisions à prendre ; mais le
moyen est usé. L'honorable M. de Ker-a
drel l'a employé déjà sans succès à la
tribune pour repousser la demande
d'urgence, et M. Léon Say lui a répondu
avec beaucoup de sens que si depuis
trois ans l'Assemblée n'avait pas trouvé
le temps de se faire une conviction dans
un sens ou dans l'autre, elle n'avait
plus qu'à renoncer au pouvoir consti-
tuant. La question, d'ailleurs, n'est pas
bien compliquée. Tout le monde est
d'accord sur un poînt : ^impossibilité
d'une restauration monarchique; il ne
reste donc plus qu'à savoir si l'on pré-
fère à une constitution républicaine dé-
finitive une installation provisoire dans
le vide, c'est-à-dire un septennat quel-
conque. A quoi bon des discussions
sans fin? Nous plaignons de tout notre
cœur ceux qui n'auraient pas encore
pris leur parti. Ceux-là, s'il en.est, se
croient peut-être bien rusés ; en réalité,
ils ressemblent à Calino attendant le ti-
rage de la loterie pour prendre le nu-
méro gagnant.
L'Assemblée nationale a voté l'urgence
de la proposition Casimir Périer ; son
devoir est de le rappeler à qui de droit.
Et si quelque dragon de vertu se mon-
trait scandalisé de notre impatience, il
nous suffirait de lui remettre en mé-
moire ce qui s'est passé au sujet de la
loi de prorogation des pouvoirs du ma-
réchal. La commission chargée de l'exa-
miner fut nommée le 10 novembre; le
lendemain, 11, M. le comte Jaubert
montait à la tribune, et dans un de ces
mouvements d'éloquence dont lui seul
a le secret, il formulait le vœu que la
loi fût rapportée sans délai : «La commis-
sion, s'écriait-il, a trop le sentiment de
ses devoirs pour vouloir qu'il soit dit
une fois de plus dans ce palais : La
France a failli attendre ! »
Le surlendemain, 13 novembre, M.
Baragnon, avec moins d'éloquence que
M. Jaubert, mais avec cet esprit fin et
délié qui reflète son élégante personne,
M. Baragnon se plaignait que le rapport
se trouvât encore dans « l'encrier de M.
Laboulave. » Lui non plus, du reste, il
ne doutait pas que la commission n'eût
le sentiment de ses devoirs et ne se hâ-
tât devant les inquiétudes du pays.
Enfin, le 16, la majorité exigeait une
suspension de séance de deux heures,
et menaçait de siéger en permanence,
s'il le fallait, pour attendre le dépôt du
rapport. On eut beau lui, représenter
que tant d'impatience pouvait gêner la li-
berté de la commission, et que dans
une question où les destinées du pays
étaient en jeu, il était au moins conve-
nable de ne rien précipiter ; l'Assem-
blée ne voulut rien entendre : Le rap-
port ! le rapport ! On vit le moment où
PAssemblée allait demander qu'on lui
apportât M. Laboulaye mort ou vif. Et
ce fut, en effet, ce jour-là que l'hono-
rable député vint donner lecture d'upe
des plus belles pages qu'il ait jamais
écrites.
Notre exigence n'a rien de compara-
ble à celle dont nos adversaires nous
ont donné un si affligeant exemple. Et,
pourtant, combien nous aurions plus de
droits aujourd'hui à proclamer l'urgence
de mettre un terme aux incertitudes du
pays! Au mois de novembre, on préten-
dait que la loi de prorogation ramènerait
comme par enchantement le calme, la
sécurité, la confiance. Et nous disions :
Oui, à la condition que la loi de proro-
gation soit liée là des lois constitution-
nelles. Avions-nous tort ? La confiance
est-elle r,evenue? Ce qu'on a refusé de
faire, il y a sept mois, nous le propo-
sons aujourd'hui, et l'Assemblée, par un
vote solennel, en a reconnu la nécessité.
Nous avons donc le droit de demander
que la commission des Trente tienne
compte du vote du 15 juin, et rapporte
d'urpence une proposition dont l'urgence
a été déclarée.
E. SCHNERB.
Ce inatili là République française nousa
Ce Ilatin la République française nous a
fait une fausse joie. Elle nous annonçait
en ces termes une bonne nouvelle que
nous attendons encore :
Nous n'avons pas seulement la satisfaction
d'annoncer au public la réapparition de deux
journaux qui soutiennent la cause républicaine,
le XIX* Sièele, connu et apprécié pour sa mo-
dération, et le Rappel, frappé au moment même
où.il faisait un éloquent appel à la prudence et
au calme ; nous avons à faire connaître aussi que
l'interdiction de vente sur la voie publique qui
avait été prononcée contre -l'Opinion nationale
depuis quatre mois, contre le XIXe Siècle depuis
trois mois, contre le Siècle depuis six semaines,
vient d'être levée. '• ..,.ri-
Hélas! non, chers confrères; interdits
nous étions, interdits nous restons. Ce
n'est point faute quo la presse républi-
caine tout entière, et toute seule, il est
vrai, sauf l'Union, que nous avons citée
hier, ait, présenté à ce sujet do judicieu-
ses observations. Dès sa réapparition, le
Rappel publiait l'entrefilets suivant :
Les trois journaux qui ont été interdits le
même jour pour le même temps reparaissent
tous trois aujourd'hui. Mais tous trois ne repa-
raissent pas dans les mêmes conditions. Avant
cette interdiction momentaftée, le XIXe Siècle
était privé de la vente sur la voie publique.
Cette privation va-t-elle survivre à la levée de
l'interdiction ? Il nous semble que cela ne doit
pas être.
Il y aurait là une chose difficile à comprendre.
Celui des trois journaux dont le ministre de la
justice a dit que « sa polémique avait été de
beaucoup la plus violente ;), le journal bonapar-
tiste, va reparaître entier, sa vendre partout où
il voudra — et où on le voudra, rentrer en pos-
session de la voie publique, et cette voie publique
serait fermée au XIXe Siècle, « de beaucoup
moins violent » ! Le moins coupable aurait la
peine la plus forte !
On nous dira que le Pays est traduit en jus-
tice. Mais qu'est-ce que demandent les journaux,
sinon des juges ? Nous sommes convaincus que
notre confrère aimerait mieux un procès que
l'interdiction de la vente dans les conditions
normales. Au moins il pourrait se défendre et
être acquitté. -
Nous voudrions espérer que ces réflexions,
qui sont faites par' tout le monde, frapperont
1 esprit du ministre de l'intérieur, et que la vente
sera rendue à notre confrère.
1 Nous remercions vivement nos ex-com-
pagnons d'infortune de plaider notre cause,
la cause de la justice, du droit et de la
liberté, avec une si chaleureuse sympa-
thie.
——————— 0 ———————
Nous sommes heureux d'annoncer que
la vente sur la voie publique vient d'être
rendue à Y Opinion nationale.
:—:—+ —
COURRIER PARLEMENTAIRE
Versailles, 27 juin 4874.
La séance ne commence jamais. Et
quand elle commence, c'est comme- si elle
était finie. M. Martel préside; il préside
un- semblant d'assistance.
— L'appel nominal! crie la voix d'un
grincheux.
Les honorables ne donnent pas suite à
cette proposition, probablement parce
qu'ils ne sont - pas en nombre pour la vo-
ter. -
Et alors, que voulez-vous que nous vous
disions? M. Viox, député do Meurthe-et-
Moselle, est mort : c'est triste. Dans la
commission du budget, le projet de M.
Wolowski a été adopté, malgré l'attitude
de conciliation altière prise par M. Ma-
gne : c'est gai — pour l'avenir. A la tri-
bune, on s'occupe d'une proposition ayant
pour objet de rendre les navires suscepti-
bles d'hypothèques : c'est, navrant.
Qu'on ne s'y trompe pas ; la proposition
est de la plus haute importance, elle in-
téresse au suprême degré toute notre
marine marchande ; mais, parmi les
questions spéciales les plus compliquées,
on la cite comme la plus compliquée des
questions. Gœthe est un grand, un admi-
rable auteur bien capable d'accaparer toute
notre attention ; mais si l'on offrait à
notre admiration les œuvres complètes de
Gœthe en allemand, nous finirions, après
avoir retourné les volumes dans tous les
sens, par répondre en riant : « not un-
derstand English. »
Nous préférons commencer par cette
fin, relativement à la question des hypo-
thèques maritimes. Mieux vaut convenir
immédiatement de ses torts en riant que
de faire gravement étalage de son igno-
rance.
Not understand English." Que d'hono-
rables pourraient en dire autant — s'ils
écoutaient la discussion !
M. Dupont (du Nord) avocasse en fa-
veur de la loi nouvelle. Il a peut-être rai-
son. En tout cas, il est excusable, puis-
qu'il est rapporteur du projet.
M. Sébert, notaire, combat le projet. Il
n'a peut-être pas tort. En tout cas, il doit
avoir une et même plusieurs raisons
pour être si longuement d'une opinion op-
poséa à celle de M. Dupont. M. Grivart
est de l'avis de la commission, et l'Assem-
blée doit être de l'avis du ministre; quant
à nous, nous sommes de l'avis de l'As-
semblée. Si vous n'étiez pas de notre avis,
vous auriez tort, car vous seriez de l'opi-
nion de M. Sébert - que vous ne con-
naissez pas !
En somme, il s'agit d'ouvrir une source
de crédit à la marine marchande. Nous
avons assez de ces sortes do sources qui
menacent de tarir, pour ne pas négliger
de tourner le robinet de celle-là. On hy-
pothéquera une part de navire comme on
hypothèque une maison; les assurances
maritimes sont là pour répondre de la
casse en mer. Pour l'instant, l'hypothèque
maritime se base encore sur des navires
en Espagne; nous ne sommes qu'à la se-
conde délibération du projet. -
Dans les couloirs, toujours calme plat ;
c'est lundi que doit reprendre la vie poli-
tique. La mise à l'ordre du jour de l'é-
lectorat municipal et le mouvement du
recul forcé que vont opérer les élections
au conseil général nous réservent des in-
cidents palpitants avant la fin de cette
session.
Tirer des horoscopes?. Oh! quenenni!
Nos adversaires laissent bien trop percer
leurs craintes pour que nous ayons be-
soin de laisser poindre nos espérances.
PAUL LAFARGUE.
- ♦_ 1
Nos lecteurs ont su que M. le garde
des sceaux, pour répondre aux réclama-
tions publiques, a pris le parti déchar-
ger une commission de dix membres de
la préparation d'un projet de loi sur la
presse. Ils auront, sans doute, partagé
la surprise qu'excita partout la composi-
tion de oe comité d'études, où M.
Tailhand n'avait appelé aucun homme qui
connût un peu le métier de journaliste.
Un président de chambre et un conseiller
à la cour de cassation, le procureur gé-
iléral de la cour d'appel de Paris et un con-
seiller à la même cour, le directeur des
affaires criminelles au ministère de la jus-
tice, un substitut du procureur de la Ré-
publique près le tribunal de première in-
stance de la Seine, un conseiller d'Etat,
sorti du barreau de Paris, enfin trois dé-
putés de la droite, non pas des plus éclai-
rés, mais des plus fougueux, tels étaient
les membres désignés d'abord par M. le
garde des sceaux. Il aurait composé la
commission d'officiers de gendarmerie,
que l'étonnement n'eût pas été plus vif.
Le ministère se serait-il avisé lui-
même des inconvénients de choix aussi
singuliers qu'exclusifs? ou la commis-
sion a-t-elle demandé qu'on lui adjoignît
quelqu'un qui la mit au courant des
questions qu'elle doit traiter? Toujours
est-il que le Journal officiel contenait
hier un second arrêté qui désigne deux
nouveaux membres. L'un est M. Weiss,
qui} avant son entrée au conseil d'Etat,
a exercé longtemps, avec un vif éclat,
la profession de journaliste. L'autre est
M. Vingtain, qui siège actuellement dans
l'Assemblée au centre droit, mais qui a
publié sous l'Empire un très-bon ouvrage
contre des abus de pouvoir qui soat
peut-être dépassés aujourd'hui ; il re-
cueillit et critiqua les avertissements,
les arrêtés de suspension et de suppres-
sion dirigés par le gouvernement im-
périal contre les journaux : quelle suite
intéressante ne pourrait-il pas mainte-
nant donner à son livre ! Nous devons
supposer que M. Vingtain est resté libé-
ral au moins en matière de presse. Quoi
qu'il en soit, nous voyons entrer avec
plaisir ces deux nouveaux membres
dans la commission du garde des sceaux.
Ils vont se trouver désignés tout natu-
rellement comme les avocats d'office de'
la 'liberté de penser et d'écrire ; et M.
Weiss surtout pourra fournir à ses ho-
norables collègues bien des explications
que la plupart d'entre eux, sans douté,
ne soupçonnent guère.
Mais, de ce que la commission, ainsi
complétée, va pouvoir enfin se mettre
au travail, il ne s'ensuit pas que tout
soit dit et que nous soyons près de voir
sortir de ce grand travail un résultat quel-
conque. Il est probable que la majorité
des commissaires voudra faire quelque
chose de vaste, de compliqué surtout.
A nos yeux, la meilleure loi sur la presse
consisterait en ce seul article : « Il n'y
a plus de lois. sur la presse., » car nous
estimons que le droit commun suffirait
largement à la répression des crimes et
délits des journalistes. Mais il est bien
douteux que la commission se rallie
jamais à cette doctrine. Son œuvré sera
donc de longue haleine,, Dans Com-
bien de temps sera-t-elle en état de
présenter ce fameux projet tant de
fois promis par M. de Broglie'pendant la
durée de son ministère ? Mettons qu'elle
l'ait achevé pour la rentrée de l'Assem-
blée au mois de novembre. Encore fau-
drait-il la complimenter de sa hâte.
Mais, alors, qu'en adviendra-t-il ? Le
gouvernement le déposera, et l'Assem-
blée le renverra à l'examen da la com-
mission parlementaire de révision des
lois sur la presse, qui s'est souvenue
avant-hier qu'elle existait depuis 1871, de-
puis trois années, très-consciencieusement
employées l'on ne sait à quoi. Nouvelle
commission, nouvelles études. Combien
dureront celles-ci? Et la discussion? et
les trois lectures ? A supposer que rien
ne vienne à la traverse et que les
choses suivent le cours le plus régulier
du monde, si la loi est promulguée d'ici
à un an, il faudra s'estimer heureux.
Eh bien ! nous demandons si, dans
cet intervalle, il est équitable que la
presse reste soumise au régime de la
compression par l'arbitraire, et si des
juges enfin ne vont pas lui être rendus?
Nous demandons quelles raisons le gou-
vernement pourrait alléguer en faveur
du maintien de l'état de siège dans les
quarante-trois départements où voiei
quatre ans qu'il est déclaré ? Nous de-
mandons si l'on a jamais vu anomalie
plus monstrueuse que cette inégalité de
droits politiques entre une moitié du
pays qui a êé envahie ou menacée par
les Allemands et l'autre moitié qui ne
l'a pas été ? Qui donc a réglé, pour
une partie des Français, la suspension
des garanties politiques qui restent aux
autres ? C'est le hasard ; ou ce sont
plutôt des événements pires que le ha-
sard.
Que le gouvernement fasse prépa-
rer, s'il y tient, une législation nou-
velle; mais qu'il cesse au moins de
suspendre le cours des lois existantes
dans une moitié du pays. Les députés
de la plupart des départements en état
de siége ont présenté, contre ce régime
d'exception, depuis un mois, de nou-
velles propositions que l'Assemblée a
renvoyées à la 28° commission d'initia-
tive. Nous attendons prochainement des
conclusions, un rapport, qui ne peuvent
manquer, croyons-nous, d'être favora-
bles. L'état de siège, en effet, ne se
- 1 l
justifie meme point par cte pretenuues
nécessités de gouvernement. Le pouvoir
s'en passe-t-il dans une moitié du pays ?
— Oui ! — Il peut donc aussi bien s'en
passer d'ans l'autre. Qu'on propose pour
la presse un nouveau régime, nous le
discuterons ; mais, en attendant que ces
projets douteux et à peine conçus soient
mis au jour, nous demandons la prompte
réparation d'une injustice, et c'est une
satisfaction qui ne peut plus nous être
reâiB&r; ■ ;.
, EUG. LrÉBERT.
---.-'-- *
La sous-commission du budget, chargée de
l'examen des dépenses du ministère de la guerre,
porte son attention sur le dépôt de la guerre.
Elle a constaté l'insuffisance de ses ressources
et exprimé le désir que tous les officiers et sous-
officiers aient des cartes de marche entre les
mains et puissent apprendre en temps de paix
à les lire couramment.
La commission chargée d'examiner le projet
de loi sur la liberté de renseignement supérieur
n'a pu encore discuter son rapport. Il a été prêt
plusieurs fois, mais au moment ou le débat al-
lait s'ouvrir, un changement de gouvernement
a eu lieu et il a fallu s'entendre avec les nou-
veaux ministres.
M. de Cumont s'est rendu hier dans son sein
et a demandé plusieurs modifications au projet
qui avait été accepté par M. de Fourtou. Le mi-
nistre de l'instruction publique s'oppose à l'adop-
tion de l'article 12, qui permettait d'ouvrir des
cours libres. M. de Cumont, « dans l'intérêt de
la liberté de l'enseignement supérieur », deman-
de que cette permission ne soit pas accordée. Il
réclame, en outre, des modifications à l'article
13. Suivant cet article les universités compre-
nant deux Facultés avaient le droit de conférer
les grades; M. de Cumont propose de ne leur
accorder ce droit que si elles ont quatre Facul-
tés. Mais par contre il n'exige plus le stage de
cinq années que stipulait l'article de la commis-
sion ; il demande que ces universités puissent
entrer immédiatement en fonction.
La commission chargée d'examiner le projet
de loi sur le traitement et la pension de retraite
des instituteurs a nommé hier une sous-com-
mission composée de MM. Corne, Ernoul, de
Salvandy et L'Ebraly, chargée d'étudier les di-
vers contre-projets et de faire un rapport à la
commission.
Cette sous-commission doit se réunir lundi.
La gauche républicaine s'est réunie hier soir.
Elle a étudié les questions d'impôts soulevées
dans le sein de la commission du budget, et a
décidé qu'elle présenterait aujourd'hui.un amen-
dement au projet de loi relatif à la dissolution
du conseil général des Bouches-du-Rhône.
ONZE « SIGNÀT U DJLIVJUS~
ONZE MILLE SIGNATURES
Ils sont onze mille, à ce qu'il paraît,
qui ont signé une protestation contre le
cimetière de Méry-sur-Oise, et l'on fait
grand bruit de ces onze mille signa-
tures.
Ce qui m'étonne, c'est qu'on n'en ait
pas réuni cinquante mille, cent mille !
On rencontre un brave homme et on
lui dit : — Aimez-vous mieux garder
vos morts près de vous, ou vous plaît-il
qu'on les transporte à trente kilo-
mètres ? ,.
Il répond naturellement : - Je pré-
fère les avoir à portée.
— Eh bien! signez-moi ce- papier.
Et il signe.
Quelle est, je vous prie, la valeur de
cette signature ? Que prouve-t-elle ?
Est-ce que l'homme qui l'a donnée con-
naît la question, est-ce qu'il l'a étudiée ?
Est-ce qu'il sait si son désir est réali-
sable, et comment il peut l'être?
Non. On lui demande tout bonne-
ment : — Désirez-vous cela ?
Eh ! sans doute, il le désire !
• Mais nous désirons tous une foule de
choses, pour lesquelles nous ne péti-
tionnons cependant pas, parce qu'il
est absurde de demander l'impossible.
Nous souhaitons tous assurément que
l'octroi soit aboli. Supposez que j'orga-
nise un pétitionnement sur cette ques-
tion, j'aurai certainement la signature
de vingt mille badauds.
Et après ?
Peut-on se passer de l'argent que
donne l'octroi? par quoi remplacera-t-on
cet impôt, s'il est supprimé?
cet impôt, difficulté.
Voilà la difficulté.
Mes pétitionnaires n'ayant point songé
à la résoudre, leur signature n est qu'une
vaine formule au bas d'un papier inu-
tile.
Il ne suffit pas non plus de dire avec
Mgr l'archevêque et messieurs les cu-
rés :
Je proteste au nom de la morale, au
nom de la religion, au nom du droit,
contre le cimetière de Méry-sur Oise.
Cette protestation n'est, pour me ser-
vir d'un mot de l'Ecriture, qu'un coup
de cymbale. Il faut ensevelir les morts,
n'est-ce pas? Vous ne pouvez pas les
garder chez vous. Y a-t-il d'autres ci-
metières que ceux qui sont proposés par
l'administration ? les connaissez-vous ?
Indiquez-les d'abord ; vous proteste-
rez ensuite.
Votre pétition, avec ses onze mille
signatures, n'est qu'une ridicule capu-
cinade. Vous seriez cent mille, que ce
grand nombre de noms apposés au bas
d'une demande impossible ne change-
rait rien à la nécessité des.choses.
Vous me rappelez les enfants qui
crient pour qu'on leur donne la lune.
Toute l'école crierait à la fois que la
lune n'en serait pas plus facile à décro-
cher.
FRANCISQUE SARCEY.
--- ————————
LA
CONSPIRATION BONAPARTISTE
« Quelle bonne blague! » s'écrie au-
jourd'hui l'éminent écrivain qui signe
Jules Richard dans l'espoir de faire ou-
blier qu'il s'appelle Jules Maillot, Quelle
bonne blague que la conspiration bona-
partiste ! Et ledit Maillot consacre * deux
colonnes de ce style à railler le préfet de
police sur les petites taquineries dont il
poursuit les Amigues, les Maiisard,. les
Bauny et. autres médaillés de Chislehurst,
Le dernier numéro de YOrdre est du reste
consacré tout entier à d'agréables facéties
sur les mesures que M. Léon Renault a
enfin obtenu l'autorisation de prendre
contre les charlatans de l'appel au peuple.
Nos lecteurs n'ayant point, comme nous,
le devoir de ne reculer devant aucune lec-
ture, ne prendraient certainement pas
connaissance dd ce. numéro - exceptionnel
de l'Ordre; .mais il est trop instructif pour
que nous ne leur en mettions pas sous les
yeux un résumé fidèle. :rt).
L'article de tête est un défi au préfet de
police de prouver l'existence du fameux
comité central de l'appel au peuple et des
comités-annexes de province. « Si ce co -
mité central, si ces comités existent,
qu'on les montre ! » s'écrie fièrement
YOrdre. Un peu de patience, que diable!
Et puisque vous êtes blancs comme neige,
pourquoi criez-vous fort si fort pour quel-
ques perquisitions? Qui veut la fin veut
les moyens. Un bateleur intelligent ne
s'offense pas qu'on lui demande de prou-
ver qu'il n'a rien dans les mains, rien
dans les poches. Laissez-vous donc fouil-
ler; c'est le vrai moyen de faire éclater à
tous les yeux votre parfaite innocence et
de confondre vos détracteurs.
Dans un second article, signé de M.
Dugué de la Fauconnerie, — ah! gros
comme le bras! - il est dit que le droit
des bonapartistes est de travailler à la
restauration impériale :
« Or, ce droit, c'est d'avoir des candidats
et de chercher à les faire passer, c'est d'avoir
des journaux et de les répandre, c'est de faire
faire des portraits de notre prince et de les
donner ; c'est, en un mot, de travailler, par tous
les moyens que la loi nous laisse, au triomphe
de notre principe, qui est l'appel au peuple, et
à la restauration, par la volonté nationale, de
l'Empire, qui .seul peut ramener la confiance et
la prospérité perdues. »
Halte-là, s'il vous plaît! Quoi qu'en
dise M. Jules Maillot, qui prétend que ce
qu'une Assemblée a fait, l'histoire (lisez :
un coup de main) peut le défaire, nous
persistons à considérer comme factieuse,
en vertu du vote de déchéance, toute ten-
tative de restauration impérialiste. Le
pouvoir exécutif a semblé trop longtemps
en douter; il le reconnaît aujourd'hui; il
était temps 1
Mais nous arrivons à la partie vraiment
intéressante du journal. Elle se compose
d'une série de lettres dont la première est
de M. Mansard. Ce personnage, qui s'in-
titule syndic de la presse conservatrice en
province, est subventionné par la caisse
de Chislehurst pour adresser chaque jour
dans les départements une correspondance
inspirée par M. Rouher. Une perquisi-
tion a été faite à son domicile :
« Parmi de nombreuses pièces de comptabili-
té, écrit-il, et une grande quantité de lettres
venant de tous les points de la France, et ayant
trait à mes fonctions de syndic de la presse con-
servatrice de province, on a saisi cinq ou six
brouillons de procès-verbaux d'un comité de
comptabilité, présidé par M. Rouher. L'exis-
tence de ce comité, destiné à recueillir et à gé-
rer les fçnds résultant des sacrifices communs
que s'imposent les partisans de l'appel au peu-
ple, remonte à près de trois ans et n'est d'ail-
leurs un secret pour personne, ,
a En tête de * chacun de ces procès-verbaux
figurent les noms des membres assistant aux
séances. C'est ainsi qu'on y pourra lire ceux de
MM. le duc de Padoue, le duc de Cambacéràs,
le comte de Casabianca, le général comte de
Palikao, le baron Eschasseriaux, Pinard, Henri
Chevreau, Levert, Gavini, Grandperret, Pié-
tri, etc.
» Si c'est là un comité central de conspira-
tion, alors je reconnais qu'il existe et que M.
Rouher a eu tort de le nier. »
La dernière phrase vaut à elle seule un
long poème. Qui diable serait donc à la
tête d'une conspiration bonapartiste sinon
les Rouher, les Padoue, les Chevreau et
tous ces grands débris qui, visiblement
las de se consoler entre eux, ne seraient
point fâchés, sans doute, de passer à un
autre genre d'exercices ? Quant au comité
de comptabilité; c'est un pur chef-d'œuvre.
Il n'y a vraiment que ces bonapartistes
pour être si ingénieux. Comité de comp-
tabilité ! "Est-ce assez bien trouvé! Ah!
l'on prétend que nous ne sommes point des
gens d'ordre; eh bien! voyez plutôt; quel
autre parti pousse l'amour de l'ordre jus-
qu'à posséder un comité de comptabilité
où figurent de beaux noms? C'est égal; à
la place de M. Mansard, je n'aurais point
parlé du comité de comptabilité. Il est des
gens qui ont l'esprit si mal fait!.
Suit une lettre de M. Jules Amigues ;
vous savez bien, ce Jules Amigues qui
barbotta dans la Commune, tripota dans
le cercueil de Rossel, et finalement repiqua
vers Chislehurst, où il obtint de faire les
gros ouvrages. C'est lui qui, aux obsèques
de Napoléon III, avait amené de Paris
deux douzaines de faubourions sans travail
à 3 francs par jour l'un dans l'autre. De-
puis, il est monté en grade ; c'est lui qui,
dans l'Ordre, représente le parti peuple!.
Mais assez parlé de celui-là. Passons à M.
Lebrun de Rabot, officier supérieur en re-
traite.
Lui aussi il a reçu la visite matinale
r d'un commissaire de police et il en a
avisé M. Dugué. -
« On m'a saisi quelques lettres et quelques
papiers, avec des listes contenant les noms de
huit ou neuf cents électellrsdu quinzième ar- <
rondissement dévouas à l'appel au peuple et
devant se former, aux élections, en comités
électoraux. Je ne pense pas que ce dossier puis-
se être d'un grand secours à M. le juge d'in-
struction pour mettre la main sur le faussaire
qui a fabriqué la pièce dont se sont armés les
radicaux pour nous accuser de,.conspiration »
Ah ! par exemple, en voilà un pour qui, -
le cas échéant, nous réclamons le bénéfice
des circonstances atténuantes. Quand on
est si naïf, on n'est pas un conspirateur
sérieux. Voyez-vous ce brave officier qui
possède chez lui des listes de 8 ou 900
électeurs, pour le cas où cela pourrait
devenir utile à quelque chose ! Et il n'y
entend pas malice, au moins, ce vieux
soldat qui sait mal farder la vérité. On
lui a dit d'avoir ces listes, il les a eues ;
on lui a dit que la fameuse note révélée
par l'honorable M. Girerd était l'œuvre
d'un faussaire, il jure ses grands dieux
que c'est une pièce fabriquée. M. Lebrun
de Rabot ne connaît que sa consigne s
Pour terminer, car nous ne pouvons
tout citer, mentionnons encore la lettre
d'un M. Achille Laviarde, propriétaire à
Reims. On a saisi chez lui entre autres
objets insignifiants :$
Une quinzaine de feuilles de papier à lettre -
encore vierge portant dans le côté droit de l'en-
tête, ces mots : Vice Vempereur 1 ou bien cette
devise : Tout pour le peuple et par le peuple ;
Une liste au crayon contenant les numéros
des listes de pétitionnement de l'appel au peu-
ple qui, au nombre de 35, avaient été données
dans un des quartiers de Reims (Marne) ;
Une liste d'environ 250 noms, composée de
républicains, d'orléanistes, de légitimistes fK de
quelques bonapartistes de l'arrondissement de
Reims. -
Cette liste,, composée par moi dans le but de
dérouter complètement la police en cas de per-
quisition (que du reste j'attendais) étonnera et
confondra les gens chargés de faire, l'enquête. f
Ce M. Laviarde ira loin; il est très-fort,
M. Laviarde; car c'est vraiment un coup
de maître, une inspiration de génie, d'a-
voir ajouté quelques noms de bonapartis- »
tes aux 250 suspects dont il avait dressé
la liste ad usum Delphini.
On conçoit bien que nous n'attachons
pas plus d'importance qu'il ne faut aux
révélations spontanées des divers corres-
pondants de YOrdre. Au surplus, l'admi-
nistration est en éveil ; nous n'avons plus
qu'à attendre le résultat de ses recherches,
sauf à stimuler son zèle s'il venait à se "-.
refroidir trop vite. Tout ce qu'il nous im- *
portait de bien constater, c'est que la *
presse républicaine n'inventait rien, n'exa-
gérait rien, quand elle répétait sur tous
les tons que l'audace des bonapartistes al-
lait croissant et qu'il fallait tout crain-
dre si le gouvernement refusait de voir
et d'entendre. Voici le langage que tient
aujourd'hui même l'ancien organe officiel,
demeuré l'organe officieux de M. le duc
de Broglie :
Les journaux de ce parti affectent de le pren-
dre de haut avec la justice et opposent à ses re-
cherches une sorte de dédain qui vise à être im-
pertinent. Nous n'avons pas à préjuger les ré-
sultats de l'enquête qui se fait en ce moment,
et il n'y aurait rien de surprenant à ce que le
retard apporté dans ces perquisitions eut per-
mis aux personnages incrimines de faire dispa-
raître une partie des pièces compromettantes.
Toutefois, si les bruits en circulation sont
exacts, les bonapartistes, et en particulier M.
Rouher, auraient été mal venus à protester
comme ils l'ont fait lorsqu'on leur parlait du
fameux comité de l'appel au peuple. D'ailleurs,
nous nous bornons à attendre le résultat des
recherches judiciaires. Pour le moment, nous
ne voyons dans les faits d'hier que le témoi-
gnage de la volonté où serait désormais le gou-
vernement de poursuivre résolûment tout ce
qu'il pourrait y avoir d'illégal dans les manœu-
vres des bonapartistes, et nous avons l'espoir
qu'il saura mener à fin cette œuvre sans tâton-
nements, sans retard et sans faiblesse.
Pourquoi le Français a-t-il mis si long- -
temps à ouvrir les yeux à l'évidence?
Mais il ne s'agit point en ce moment
de récriminer. Laissons les traqueurs à
leur besogne ; aidons-les, si nous pouvons,
à refouler dans leurs bois les loups que
la faim avait fait sortir trop tôt ; il sera
temps ensuite de demander au Français
et à ses amis s'ils veulent persévérer dans
la politique qui a produit les beaux résul-
tats que la préfecture de police essaie au-
jourd'hui de combattre.
E. S.. -
COMMISSION DU BUDGET
Après la lecture du procès-verbal, MM. Dau-
phinot et Rouveure font observer que dans le
vote sur la proposition Gouin il y a eu quelque
confusion dans leur pensée. Ils ont cru que le
vote affirmatif écartait la proposition Wolowski
d'une manière absolue. Cette idée a dicté leur
vote et leur abstention. Ils auraient voté pour,
s'ils avaient cru qu'il ne s'agissait que d'une
prise en considération permettant ensuite de
choisir entre les deux projets,
La parole est à M. Wolowski pour exposer
son système. , -
Cet orateur montre par des chiffres que tout
concourt à l'adoption de sa proposition : le taux
de l'escompte, le montant de l'encaisse.
M. Plichon est d'un avis absolument contraire
à celui de M. Welowski; il veut le rembourse-
ment à la Banque, KF remboursement quand
même. II sacrifiera tout a cela, parce que pour
lui la Banque est et peut être une ressource su-
prême.
Selon lui, quand la Banque sera remboursée
il y aura emploi des 200 millions par la recons-
titution de notre matériel dé guerre au point de
vue de notre défense.
M. Plichon croit que le stock monétaire est
reconstitué, il est heureux de constater la con-
fiance qu'inspire le billet de banque, il estime
que l'adoption de la proposition Wolowski pour-
rait modifier cet état de choses et diminuer la
valeur du billet de banque.
M. Say répond à M. Plichon : « L'an dernier,
dit-il, je voulais rembourser la Banque au moyen
d'un emprunt , , et M. Wolowski, avec qui
| étais d'accord, était de cet avis. M. Wolowski
a eu des renseignements contradiatoires sur
1 opportunité d'un emprunt, ce qui l'a fait re-
noncer à son projet primitif; mais il y aurait
toujours cette ressource.. ,
» Dès l'an dernier, M. Germain était d'avis que
la Banque pouvait reprendre ses paiements en
eSPQces, Je n'osais pas être aussi absolu que
Lundil29 Juin 1874#
; 'r ,"
, Et,
, ,
JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
9adresser au Secrétaire 4e la Rédactioa
de 2 heures à minuit
t* rue Dreaot, t
la manuscrits nOn insérés ne seront pas rsndtu
ABONNEMENTS
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DU 1!.Il. 50
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Uaau,..„r 62
Annoncei, chez MM. LAGRANGE, CERF et G*
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On s'abonne À Londres , ehez M. A. MAURICE générai
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Adresser lettres et mandats à rAdministrateur
29 ruè Drevott 9
Les bures non affranchies seront refmém
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Un du i 50
DÉPARTKMKNW
Trois mois. 16 fr.
Six mois 12
UnML.«. 62
lM
On s'abonne i Londres,chea M. A. Maqbmigénérai
advertising, agent, 13, Taviateckrow. Corent Garde*.
v,
-V
Voir à la troisième page les
SOUVENIRS Dr 4 SEPTEMBRE
Par M. JULES SIMON
Nous reprendrons mercredi la
publication de
INCONNU
l'intéressant roman de Victor Per-
ceval.
MM. les Souscripteurs dont l'abonne-
ment expire le 1er juillet sont priés de le
renouveler immédiatement s'ils ne veu-
lent point éprouver .de retard djins fa
réception du journal. -
Ô, ,:c:. * fr ParisÇ le juin 4874*
Si nous ne craignions de paraître « ex-
citer à la haine des citoyens les uns con-
tre les autres», nous nous permettrions
de rappeler que l'Assemblée nationale,
dans sa séance du 15 juin dernier, a
voté l'urgence de la proposition Casimir
Périer. Or, nous ferons remarquer, avec
tous les ménagements possibles, dans la
crainte de passer, aux yeux de M. de
Fourtou, pour d'incorrigibles révolution-
naires, que depuis bientôt quinze jours,
nous ne voyons rien venir.
La commission des lois constitutionnel-
les a tenu de nombreuses séances ; elle
a discuté longuement les projets Wallon,
Lambert Sainte-Croix et autres ; et c'est
hier seulement qu'elle a résolu d'abor-
der l'examen des articles du projet Ca-
simir Périer. Chi va piano, va sano, nous
le savons; toutefois, on conviendra que
trop de lenteur ressemblerait à du mau-
vais vouloir. 1.
On nous objectera sans doute la gra-
vité des décisions à prendre ; mais le
moyen est usé. L'honorable M. de Ker-a
drel l'a employé déjà sans succès à la
tribune pour repousser la demande
d'urgence, et M. Léon Say lui a répondu
avec beaucoup de sens que si depuis
trois ans l'Assemblée n'avait pas trouvé
le temps de se faire une conviction dans
un sens ou dans l'autre, elle n'avait
plus qu'à renoncer au pouvoir consti-
tuant. La question, d'ailleurs, n'est pas
bien compliquée. Tout le monde est
d'accord sur un poînt : ^impossibilité
d'une restauration monarchique; il ne
reste donc plus qu'à savoir si l'on pré-
fère à une constitution républicaine dé-
finitive une installation provisoire dans
le vide, c'est-à-dire un septennat quel-
conque. A quoi bon des discussions
sans fin? Nous plaignons de tout notre
cœur ceux qui n'auraient pas encore
pris leur parti. Ceux-là, s'il en.est, se
croient peut-être bien rusés ; en réalité,
ils ressemblent à Calino attendant le ti-
rage de la loterie pour prendre le nu-
méro gagnant.
L'Assemblée nationale a voté l'urgence
de la proposition Casimir Périer ; son
devoir est de le rappeler à qui de droit.
Et si quelque dragon de vertu se mon-
trait scandalisé de notre impatience, il
nous suffirait de lui remettre en mé-
moire ce qui s'est passé au sujet de la
loi de prorogation des pouvoirs du ma-
réchal. La commission chargée de l'exa-
miner fut nommée le 10 novembre; le
lendemain, 11, M. le comte Jaubert
montait à la tribune, et dans un de ces
mouvements d'éloquence dont lui seul
a le secret, il formulait le vœu que la
loi fût rapportée sans délai : «La commis-
sion, s'écriait-il, a trop le sentiment de
ses devoirs pour vouloir qu'il soit dit
une fois de plus dans ce palais : La
France a failli attendre ! »
Le surlendemain, 13 novembre, M.
Baragnon, avec moins d'éloquence que
M. Jaubert, mais avec cet esprit fin et
délié qui reflète son élégante personne,
M. Baragnon se plaignait que le rapport
se trouvât encore dans « l'encrier de M.
Laboulave. » Lui non plus, du reste, il
ne doutait pas que la commission n'eût
le sentiment de ses devoirs et ne se hâ-
tât devant les inquiétudes du pays.
Enfin, le 16, la majorité exigeait une
suspension de séance de deux heures,
et menaçait de siéger en permanence,
s'il le fallait, pour attendre le dépôt du
rapport. On eut beau lui, représenter
que tant d'impatience pouvait gêner la li-
berté de la commission, et que dans
une question où les destinées du pays
étaient en jeu, il était au moins conve-
nable de ne rien précipiter ; l'Assem-
blée ne voulut rien entendre : Le rap-
port ! le rapport ! On vit le moment où
PAssemblée allait demander qu'on lui
apportât M. Laboulaye mort ou vif. Et
ce fut, en effet, ce jour-là que l'hono-
rable député vint donner lecture d'upe
des plus belles pages qu'il ait jamais
écrites.
Notre exigence n'a rien de compara-
ble à celle dont nos adversaires nous
ont donné un si affligeant exemple. Et,
pourtant, combien nous aurions plus de
droits aujourd'hui à proclamer l'urgence
de mettre un terme aux incertitudes du
pays! Au mois de novembre, on préten-
dait que la loi de prorogation ramènerait
comme par enchantement le calme, la
sécurité, la confiance. Et nous disions :
Oui, à la condition que la loi de proro-
gation soit liée là des lois constitution-
nelles. Avions-nous tort ? La confiance
est-elle r,evenue? Ce qu'on a refusé de
faire, il y a sept mois, nous le propo-
sons aujourd'hui, et l'Assemblée, par un
vote solennel, en a reconnu la nécessité.
Nous avons donc le droit de demander
que la commission des Trente tienne
compte du vote du 15 juin, et rapporte
d'urpence une proposition dont l'urgence
a été déclarée.
E. SCHNERB.
Ce inatili là République française nousa
Ce Ilatin la République française nous a
fait une fausse joie. Elle nous annonçait
en ces termes une bonne nouvelle que
nous attendons encore :
Nous n'avons pas seulement la satisfaction
d'annoncer au public la réapparition de deux
journaux qui soutiennent la cause républicaine,
le XIX* Sièele, connu et apprécié pour sa mo-
dération, et le Rappel, frappé au moment même
où.il faisait un éloquent appel à la prudence et
au calme ; nous avons à faire connaître aussi que
l'interdiction de vente sur la voie publique qui
avait été prononcée contre -l'Opinion nationale
depuis quatre mois, contre le XIXe Siècle depuis
trois mois, contre le Siècle depuis six semaines,
vient d'être levée. '• ..,.ri-
Hélas! non, chers confrères; interdits
nous étions, interdits nous restons. Ce
n'est point faute quo la presse républi-
caine tout entière, et toute seule, il est
vrai, sauf l'Union, que nous avons citée
hier, ait, présenté à ce sujet do judicieu-
ses observations. Dès sa réapparition, le
Rappel publiait l'entrefilets suivant :
Les trois journaux qui ont été interdits le
même jour pour le même temps reparaissent
tous trois aujourd'hui. Mais tous trois ne repa-
raissent pas dans les mêmes conditions. Avant
cette interdiction momentaftée, le XIXe Siècle
était privé de la vente sur la voie publique.
Cette privation va-t-elle survivre à la levée de
l'interdiction ? Il nous semble que cela ne doit
pas être.
Il y aurait là une chose difficile à comprendre.
Celui des trois journaux dont le ministre de la
justice a dit que « sa polémique avait été de
beaucoup la plus violente ;), le journal bonapar-
tiste, va reparaître entier, sa vendre partout où
il voudra — et où on le voudra, rentrer en pos-
session de la voie publique, et cette voie publique
serait fermée au XIXe Siècle, « de beaucoup
moins violent » ! Le moins coupable aurait la
peine la plus forte !
On nous dira que le Pays est traduit en jus-
tice. Mais qu'est-ce que demandent les journaux,
sinon des juges ? Nous sommes convaincus que
notre confrère aimerait mieux un procès que
l'interdiction de la vente dans les conditions
normales. Au moins il pourrait se défendre et
être acquitté. -
Nous voudrions espérer que ces réflexions,
qui sont faites par' tout le monde, frapperont
1 esprit du ministre de l'intérieur, et que la vente
sera rendue à notre confrère.
1 Nous remercions vivement nos ex-com-
pagnons d'infortune de plaider notre cause,
la cause de la justice, du droit et de la
liberté, avec une si chaleureuse sympa-
thie.
——————— 0 ———————
Nous sommes heureux d'annoncer que
la vente sur la voie publique vient d'être
rendue à Y Opinion nationale.
:—:—+ —
COURRIER PARLEMENTAIRE
Versailles, 27 juin 4874.
La séance ne commence jamais. Et
quand elle commence, c'est comme- si elle
était finie. M. Martel préside; il préside
un- semblant d'assistance.
— L'appel nominal! crie la voix d'un
grincheux.
Les honorables ne donnent pas suite à
cette proposition, probablement parce
qu'ils ne sont - pas en nombre pour la vo-
ter. -
Et alors, que voulez-vous que nous vous
disions? M. Viox, député do Meurthe-et-
Moselle, est mort : c'est triste. Dans la
commission du budget, le projet de M.
Wolowski a été adopté, malgré l'attitude
de conciliation altière prise par M. Ma-
gne : c'est gai — pour l'avenir. A la tri-
bune, on s'occupe d'une proposition ayant
pour objet de rendre les navires suscepti-
bles d'hypothèques : c'est, navrant.
Qu'on ne s'y trompe pas ; la proposition
est de la plus haute importance, elle in-
téresse au suprême degré toute notre
marine marchande ; mais, parmi les
questions spéciales les plus compliquées,
on la cite comme la plus compliquée des
questions. Gœthe est un grand, un admi-
rable auteur bien capable d'accaparer toute
notre attention ; mais si l'on offrait à
notre admiration les œuvres complètes de
Gœthe en allemand, nous finirions, après
avoir retourné les volumes dans tous les
sens, par répondre en riant : « not un-
derstand English. »
Nous préférons commencer par cette
fin, relativement à la question des hypo-
thèques maritimes. Mieux vaut convenir
immédiatement de ses torts en riant que
de faire gravement étalage de son igno-
rance.
Not understand English." Que d'hono-
rables pourraient en dire autant — s'ils
écoutaient la discussion !
M. Dupont (du Nord) avocasse en fa-
veur de la loi nouvelle. Il a peut-être rai-
son. En tout cas, il est excusable, puis-
qu'il est rapporteur du projet.
M. Sébert, notaire, combat le projet. Il
n'a peut-être pas tort. En tout cas, il doit
avoir une et même plusieurs raisons
pour être si longuement d'une opinion op-
poséa à celle de M. Dupont. M. Grivart
est de l'avis de la commission, et l'Assem-
blée doit être de l'avis du ministre; quant
à nous, nous sommes de l'avis de l'As-
semblée. Si vous n'étiez pas de notre avis,
vous auriez tort, car vous seriez de l'opi-
nion de M. Sébert - que vous ne con-
naissez pas !
En somme, il s'agit d'ouvrir une source
de crédit à la marine marchande. Nous
avons assez de ces sortes do sources qui
menacent de tarir, pour ne pas négliger
de tourner le robinet de celle-là. On hy-
pothéquera une part de navire comme on
hypothèque une maison; les assurances
maritimes sont là pour répondre de la
casse en mer. Pour l'instant, l'hypothèque
maritime se base encore sur des navires
en Espagne; nous ne sommes qu'à la se-
conde délibération du projet. -
Dans les couloirs, toujours calme plat ;
c'est lundi que doit reprendre la vie poli-
tique. La mise à l'ordre du jour de l'é-
lectorat municipal et le mouvement du
recul forcé que vont opérer les élections
au conseil général nous réservent des in-
cidents palpitants avant la fin de cette
session.
Tirer des horoscopes?. Oh! quenenni!
Nos adversaires laissent bien trop percer
leurs craintes pour que nous ayons be-
soin de laisser poindre nos espérances.
PAUL LAFARGUE.
- ♦_ 1
Nos lecteurs ont su que M. le garde
des sceaux, pour répondre aux réclama-
tions publiques, a pris le parti déchar-
ger une commission de dix membres de
la préparation d'un projet de loi sur la
presse. Ils auront, sans doute, partagé
la surprise qu'excita partout la composi-
tion de oe comité d'études, où M.
Tailhand n'avait appelé aucun homme qui
connût un peu le métier de journaliste.
Un président de chambre et un conseiller
à la cour de cassation, le procureur gé-
iléral de la cour d'appel de Paris et un con-
seiller à la même cour, le directeur des
affaires criminelles au ministère de la jus-
tice, un substitut du procureur de la Ré-
publique près le tribunal de première in-
stance de la Seine, un conseiller d'Etat,
sorti du barreau de Paris, enfin trois dé-
putés de la droite, non pas des plus éclai-
rés, mais des plus fougueux, tels étaient
les membres désignés d'abord par M. le
garde des sceaux. Il aurait composé la
commission d'officiers de gendarmerie,
que l'étonnement n'eût pas été plus vif.
Le ministère se serait-il avisé lui-
même des inconvénients de choix aussi
singuliers qu'exclusifs? ou la commis-
sion a-t-elle demandé qu'on lui adjoignît
quelqu'un qui la mit au courant des
questions qu'elle doit traiter? Toujours
est-il que le Journal officiel contenait
hier un second arrêté qui désigne deux
nouveaux membres. L'un est M. Weiss,
qui} avant son entrée au conseil d'Etat,
a exercé longtemps, avec un vif éclat,
la profession de journaliste. L'autre est
M. Vingtain, qui siège actuellement dans
l'Assemblée au centre droit, mais qui a
publié sous l'Empire un très-bon ouvrage
contre des abus de pouvoir qui soat
peut-être dépassés aujourd'hui ; il re-
cueillit et critiqua les avertissements,
les arrêtés de suspension et de suppres-
sion dirigés par le gouvernement im-
périal contre les journaux : quelle suite
intéressante ne pourrait-il pas mainte-
nant donner à son livre ! Nous devons
supposer que M. Vingtain est resté libé-
ral au moins en matière de presse. Quoi
qu'il en soit, nous voyons entrer avec
plaisir ces deux nouveaux membres
dans la commission du garde des sceaux.
Ils vont se trouver désignés tout natu-
rellement comme les avocats d'office de'
la 'liberté de penser et d'écrire ; et M.
Weiss surtout pourra fournir à ses ho-
norables collègues bien des explications
que la plupart d'entre eux, sans douté,
ne soupçonnent guère.
Mais, de ce que la commission, ainsi
complétée, va pouvoir enfin se mettre
au travail, il ne s'ensuit pas que tout
soit dit et que nous soyons près de voir
sortir de ce grand travail un résultat quel-
conque. Il est probable que la majorité
des commissaires voudra faire quelque
chose de vaste, de compliqué surtout.
A nos yeux, la meilleure loi sur la presse
consisterait en ce seul article : « Il n'y
a plus de lois. sur la presse., » car nous
estimons que le droit commun suffirait
largement à la répression des crimes et
délits des journalistes. Mais il est bien
douteux que la commission se rallie
jamais à cette doctrine. Son œuvré sera
donc de longue haleine,, Dans Com-
bien de temps sera-t-elle en état de
présenter ce fameux projet tant de
fois promis par M. de Broglie'pendant la
durée de son ministère ? Mettons qu'elle
l'ait achevé pour la rentrée de l'Assem-
blée au mois de novembre. Encore fau-
drait-il la complimenter de sa hâte.
Mais, alors, qu'en adviendra-t-il ? Le
gouvernement le déposera, et l'Assem-
blée le renverra à l'examen da la com-
mission parlementaire de révision des
lois sur la presse, qui s'est souvenue
avant-hier qu'elle existait depuis 1871, de-
puis trois années, très-consciencieusement
employées l'on ne sait à quoi. Nouvelle
commission, nouvelles études. Combien
dureront celles-ci? Et la discussion? et
les trois lectures ? A supposer que rien
ne vienne à la traverse et que les
choses suivent le cours le plus régulier
du monde, si la loi est promulguée d'ici
à un an, il faudra s'estimer heureux.
Eh bien ! nous demandons si, dans
cet intervalle, il est équitable que la
presse reste soumise au régime de la
compression par l'arbitraire, et si des
juges enfin ne vont pas lui être rendus?
Nous demandons quelles raisons le gou-
vernement pourrait alléguer en faveur
du maintien de l'état de siège dans les
quarante-trois départements où voiei
quatre ans qu'il est déclaré ? Nous de-
mandons si l'on a jamais vu anomalie
plus monstrueuse que cette inégalité de
droits politiques entre une moitié du
pays qui a êé envahie ou menacée par
les Allemands et l'autre moitié qui ne
l'a pas été ? Qui donc a réglé, pour
une partie des Français, la suspension
des garanties politiques qui restent aux
autres ? C'est le hasard ; ou ce sont
plutôt des événements pires que le ha-
sard.
Que le gouvernement fasse prépa-
rer, s'il y tient, une législation nou-
velle; mais qu'il cesse au moins de
suspendre le cours des lois existantes
dans une moitié du pays. Les députés
de la plupart des départements en état
de siége ont présenté, contre ce régime
d'exception, depuis un mois, de nou-
velles propositions que l'Assemblée a
renvoyées à la 28° commission d'initia-
tive. Nous attendons prochainement des
conclusions, un rapport, qui ne peuvent
manquer, croyons-nous, d'être favora-
bles. L'état de siège, en effet, ne se
- 1 l
justifie meme point par cte pretenuues
nécessités de gouvernement. Le pouvoir
s'en passe-t-il dans une moitié du pays ?
— Oui ! — Il peut donc aussi bien s'en
passer d'ans l'autre. Qu'on propose pour
la presse un nouveau régime, nous le
discuterons ; mais, en attendant que ces
projets douteux et à peine conçus soient
mis au jour, nous demandons la prompte
réparation d'une injustice, et c'est une
satisfaction qui ne peut plus nous être
reâiB&r; ■ ;.
, EUG. LrÉBERT.
---.-'-- *
La sous-commission du budget, chargée de
l'examen des dépenses du ministère de la guerre,
porte son attention sur le dépôt de la guerre.
Elle a constaté l'insuffisance de ses ressources
et exprimé le désir que tous les officiers et sous-
officiers aient des cartes de marche entre les
mains et puissent apprendre en temps de paix
à les lire couramment.
La commission chargée d'examiner le projet
de loi sur la liberté de renseignement supérieur
n'a pu encore discuter son rapport. Il a été prêt
plusieurs fois, mais au moment ou le débat al-
lait s'ouvrir, un changement de gouvernement
a eu lieu et il a fallu s'entendre avec les nou-
veaux ministres.
M. de Cumont s'est rendu hier dans son sein
et a demandé plusieurs modifications au projet
qui avait été accepté par M. de Fourtou. Le mi-
nistre de l'instruction publique s'oppose à l'adop-
tion de l'article 12, qui permettait d'ouvrir des
cours libres. M. de Cumont, « dans l'intérêt de
la liberté de l'enseignement supérieur », deman-
de que cette permission ne soit pas accordée. Il
réclame, en outre, des modifications à l'article
13. Suivant cet article les universités compre-
nant deux Facultés avaient le droit de conférer
les grades; M. de Cumont propose de ne leur
accorder ce droit que si elles ont quatre Facul-
tés. Mais par contre il n'exige plus le stage de
cinq années que stipulait l'article de la commis-
sion ; il demande que ces universités puissent
entrer immédiatement en fonction.
La commission chargée d'examiner le projet
de loi sur le traitement et la pension de retraite
des instituteurs a nommé hier une sous-com-
mission composée de MM. Corne, Ernoul, de
Salvandy et L'Ebraly, chargée d'étudier les di-
vers contre-projets et de faire un rapport à la
commission.
Cette sous-commission doit se réunir lundi.
La gauche républicaine s'est réunie hier soir.
Elle a étudié les questions d'impôts soulevées
dans le sein de la commission du budget, et a
décidé qu'elle présenterait aujourd'hui.un amen-
dement au projet de loi relatif à la dissolution
du conseil général des Bouches-du-Rhône.
ONZE « SIGNÀT U DJLIVJUS~
ONZE MILLE SIGNATURES
Ils sont onze mille, à ce qu'il paraît,
qui ont signé une protestation contre le
cimetière de Méry-sur-Oise, et l'on fait
grand bruit de ces onze mille signa-
tures.
Ce qui m'étonne, c'est qu'on n'en ait
pas réuni cinquante mille, cent mille !
On rencontre un brave homme et on
lui dit : — Aimez-vous mieux garder
vos morts près de vous, ou vous plaît-il
qu'on les transporte à trente kilo-
mètres ? ,.
Il répond naturellement : - Je pré-
fère les avoir à portée.
— Eh bien! signez-moi ce- papier.
Et il signe.
Quelle est, je vous prie, la valeur de
cette signature ? Que prouve-t-elle ?
Est-ce que l'homme qui l'a donnée con-
naît la question, est-ce qu'il l'a étudiée ?
Est-ce qu'il sait si son désir est réali-
sable, et comment il peut l'être?
Non. On lui demande tout bonne-
ment : — Désirez-vous cela ?
Eh ! sans doute, il le désire !
• Mais nous désirons tous une foule de
choses, pour lesquelles nous ne péti-
tionnons cependant pas, parce qu'il
est absurde de demander l'impossible.
Nous souhaitons tous assurément que
l'octroi soit aboli. Supposez que j'orga-
nise un pétitionnement sur cette ques-
tion, j'aurai certainement la signature
de vingt mille badauds.
Et après ?
Peut-on se passer de l'argent que
donne l'octroi? par quoi remplacera-t-on
cet impôt, s'il est supprimé?
cet impôt, difficulté.
Voilà la difficulté.
Mes pétitionnaires n'ayant point songé
à la résoudre, leur signature n est qu'une
vaine formule au bas d'un papier inu-
tile.
Il ne suffit pas non plus de dire avec
Mgr l'archevêque et messieurs les cu-
rés :
Je proteste au nom de la morale, au
nom de la religion, au nom du droit,
contre le cimetière de Méry-sur Oise.
Cette protestation n'est, pour me ser-
vir d'un mot de l'Ecriture, qu'un coup
de cymbale. Il faut ensevelir les morts,
n'est-ce pas? Vous ne pouvez pas les
garder chez vous. Y a-t-il d'autres ci-
metières que ceux qui sont proposés par
l'administration ? les connaissez-vous ?
Indiquez-les d'abord ; vous proteste-
rez ensuite.
Votre pétition, avec ses onze mille
signatures, n'est qu'une ridicule capu-
cinade. Vous seriez cent mille, que ce
grand nombre de noms apposés au bas
d'une demande impossible ne change-
rait rien à la nécessité des.choses.
Vous me rappelez les enfants qui
crient pour qu'on leur donne la lune.
Toute l'école crierait à la fois que la
lune n'en serait pas plus facile à décro-
cher.
FRANCISQUE SARCEY.
--- ————————
LA
CONSPIRATION BONAPARTISTE
« Quelle bonne blague! » s'écrie au-
jourd'hui l'éminent écrivain qui signe
Jules Richard dans l'espoir de faire ou-
blier qu'il s'appelle Jules Maillot, Quelle
bonne blague que la conspiration bona-
partiste ! Et ledit Maillot consacre * deux
colonnes de ce style à railler le préfet de
police sur les petites taquineries dont il
poursuit les Amigues, les Maiisard,. les
Bauny et. autres médaillés de Chislehurst,
Le dernier numéro de YOrdre est du reste
consacré tout entier à d'agréables facéties
sur les mesures que M. Léon Renault a
enfin obtenu l'autorisation de prendre
contre les charlatans de l'appel au peuple.
Nos lecteurs n'ayant point, comme nous,
le devoir de ne reculer devant aucune lec-
ture, ne prendraient certainement pas
connaissance dd ce. numéro - exceptionnel
de l'Ordre; .mais il est trop instructif pour
que nous ne leur en mettions pas sous les
yeux un résumé fidèle. :rt).
L'article de tête est un défi au préfet de
police de prouver l'existence du fameux
comité central de l'appel au peuple et des
comités-annexes de province. « Si ce co -
mité central, si ces comités existent,
qu'on les montre ! » s'écrie fièrement
YOrdre. Un peu de patience, que diable!
Et puisque vous êtes blancs comme neige,
pourquoi criez-vous fort si fort pour quel-
ques perquisitions? Qui veut la fin veut
les moyens. Un bateleur intelligent ne
s'offense pas qu'on lui demande de prou-
ver qu'il n'a rien dans les mains, rien
dans les poches. Laissez-vous donc fouil-
ler; c'est le vrai moyen de faire éclater à
tous les yeux votre parfaite innocence et
de confondre vos détracteurs.
Dans un second article, signé de M.
Dugué de la Fauconnerie, — ah! gros
comme le bras! - il est dit que le droit
des bonapartistes est de travailler à la
restauration impériale :
« Or, ce droit, c'est d'avoir des candidats
et de chercher à les faire passer, c'est d'avoir
des journaux et de les répandre, c'est de faire
faire des portraits de notre prince et de les
donner ; c'est, en un mot, de travailler, par tous
les moyens que la loi nous laisse, au triomphe
de notre principe, qui est l'appel au peuple, et
à la restauration, par la volonté nationale, de
l'Empire, qui .seul peut ramener la confiance et
la prospérité perdues. »
Halte-là, s'il vous plaît! Quoi qu'en
dise M. Jules Maillot, qui prétend que ce
qu'une Assemblée a fait, l'histoire (lisez :
un coup de main) peut le défaire, nous
persistons à considérer comme factieuse,
en vertu du vote de déchéance, toute ten-
tative de restauration impérialiste. Le
pouvoir exécutif a semblé trop longtemps
en douter; il le reconnaît aujourd'hui; il
était temps 1
Mais nous arrivons à la partie vraiment
intéressante du journal. Elle se compose
d'une série de lettres dont la première est
de M. Mansard. Ce personnage, qui s'in-
titule syndic de la presse conservatrice en
province, est subventionné par la caisse
de Chislehurst pour adresser chaque jour
dans les départements une correspondance
inspirée par M. Rouher. Une perquisi-
tion a été faite à son domicile :
« Parmi de nombreuses pièces de comptabili-
té, écrit-il, et une grande quantité de lettres
venant de tous les points de la France, et ayant
trait à mes fonctions de syndic de la presse con-
servatrice de province, on a saisi cinq ou six
brouillons de procès-verbaux d'un comité de
comptabilité, présidé par M. Rouher. L'exis-
tence de ce comité, destiné à recueillir et à gé-
rer les fçnds résultant des sacrifices communs
que s'imposent les partisans de l'appel au peu-
ple, remonte à près de trois ans et n'est d'ail-
leurs un secret pour personne, ,
a En tête de * chacun de ces procès-verbaux
figurent les noms des membres assistant aux
séances. C'est ainsi qu'on y pourra lire ceux de
MM. le duc de Padoue, le duc de Cambacéràs,
le comte de Casabianca, le général comte de
Palikao, le baron Eschasseriaux, Pinard, Henri
Chevreau, Levert, Gavini, Grandperret, Pié-
tri, etc.
» Si c'est là un comité central de conspira-
tion, alors je reconnais qu'il existe et que M.
Rouher a eu tort de le nier. »
La dernière phrase vaut à elle seule un
long poème. Qui diable serait donc à la
tête d'une conspiration bonapartiste sinon
les Rouher, les Padoue, les Chevreau et
tous ces grands débris qui, visiblement
las de se consoler entre eux, ne seraient
point fâchés, sans doute, de passer à un
autre genre d'exercices ? Quant au comité
de comptabilité; c'est un pur chef-d'œuvre.
Il n'y a vraiment que ces bonapartistes
pour être si ingénieux. Comité de comp-
tabilité ! "Est-ce assez bien trouvé! Ah!
l'on prétend que nous ne sommes point des
gens d'ordre; eh bien! voyez plutôt; quel
autre parti pousse l'amour de l'ordre jus-
qu'à posséder un comité de comptabilité
où figurent de beaux noms? C'est égal; à
la place de M. Mansard, je n'aurais point
parlé du comité de comptabilité. Il est des
gens qui ont l'esprit si mal fait!.
Suit une lettre de M. Jules Amigues ;
vous savez bien, ce Jules Amigues qui
barbotta dans la Commune, tripota dans
le cercueil de Rossel, et finalement repiqua
vers Chislehurst, où il obtint de faire les
gros ouvrages. C'est lui qui, aux obsèques
de Napoléon III, avait amené de Paris
deux douzaines de faubourions sans travail
à 3 francs par jour l'un dans l'autre. De-
puis, il est monté en grade ; c'est lui qui,
dans l'Ordre, représente le parti peuple!.
Mais assez parlé de celui-là. Passons à M.
Lebrun de Rabot, officier supérieur en re-
traite.
Lui aussi il a reçu la visite matinale
r d'un commissaire de police et il en a
avisé M. Dugué. -
« On m'a saisi quelques lettres et quelques
papiers, avec des listes contenant les noms de
huit ou neuf cents électellrsdu quinzième ar- <
rondissement dévouas à l'appel au peuple et
devant se former, aux élections, en comités
électoraux. Je ne pense pas que ce dossier puis-
se être d'un grand secours à M. le juge d'in-
struction pour mettre la main sur le faussaire
qui a fabriqué la pièce dont se sont armés les
radicaux pour nous accuser de,.conspiration »
Ah ! par exemple, en voilà un pour qui, -
le cas échéant, nous réclamons le bénéfice
des circonstances atténuantes. Quand on
est si naïf, on n'est pas un conspirateur
sérieux. Voyez-vous ce brave officier qui
possède chez lui des listes de 8 ou 900
électeurs, pour le cas où cela pourrait
devenir utile à quelque chose ! Et il n'y
entend pas malice, au moins, ce vieux
soldat qui sait mal farder la vérité. On
lui a dit d'avoir ces listes, il les a eues ;
on lui a dit que la fameuse note révélée
par l'honorable M. Girerd était l'œuvre
d'un faussaire, il jure ses grands dieux
que c'est une pièce fabriquée. M. Lebrun
de Rabot ne connaît que sa consigne s
Pour terminer, car nous ne pouvons
tout citer, mentionnons encore la lettre
d'un M. Achille Laviarde, propriétaire à
Reims. On a saisi chez lui entre autres
objets insignifiants :$
Une quinzaine de feuilles de papier à lettre -
encore vierge portant dans le côté droit de l'en-
tête, ces mots : Vice Vempereur 1 ou bien cette
devise : Tout pour le peuple et par le peuple ;
Une liste au crayon contenant les numéros
des listes de pétitionnement de l'appel au peu-
ple qui, au nombre de 35, avaient été données
dans un des quartiers de Reims (Marne) ;
Une liste d'environ 250 noms, composée de
républicains, d'orléanistes, de légitimistes fK de
quelques bonapartistes de l'arrondissement de
Reims. -
Cette liste,, composée par moi dans le but de
dérouter complètement la police en cas de per-
quisition (que du reste j'attendais) étonnera et
confondra les gens chargés de faire, l'enquête. f
Ce M. Laviarde ira loin; il est très-fort,
M. Laviarde; car c'est vraiment un coup
de maître, une inspiration de génie, d'a-
voir ajouté quelques noms de bonapartis- »
tes aux 250 suspects dont il avait dressé
la liste ad usum Delphini.
On conçoit bien que nous n'attachons
pas plus d'importance qu'il ne faut aux
révélations spontanées des divers corres-
pondants de YOrdre. Au surplus, l'admi-
nistration est en éveil ; nous n'avons plus
qu'à attendre le résultat de ses recherches,
sauf à stimuler son zèle s'il venait à se "-.
refroidir trop vite. Tout ce qu'il nous im- *
portait de bien constater, c'est que la *
presse républicaine n'inventait rien, n'exa-
gérait rien, quand elle répétait sur tous
les tons que l'audace des bonapartistes al-
lait croissant et qu'il fallait tout crain-
dre si le gouvernement refusait de voir
et d'entendre. Voici le langage que tient
aujourd'hui même l'ancien organe officiel,
demeuré l'organe officieux de M. le duc
de Broglie :
Les journaux de ce parti affectent de le pren-
dre de haut avec la justice et opposent à ses re-
cherches une sorte de dédain qui vise à être im-
pertinent. Nous n'avons pas à préjuger les ré-
sultats de l'enquête qui se fait en ce moment,
et il n'y aurait rien de surprenant à ce que le
retard apporté dans ces perquisitions eut per-
mis aux personnages incrimines de faire dispa-
raître une partie des pièces compromettantes.
Toutefois, si les bruits en circulation sont
exacts, les bonapartistes, et en particulier M.
Rouher, auraient été mal venus à protester
comme ils l'ont fait lorsqu'on leur parlait du
fameux comité de l'appel au peuple. D'ailleurs,
nous nous bornons à attendre le résultat des
recherches judiciaires. Pour le moment, nous
ne voyons dans les faits d'hier que le témoi-
gnage de la volonté où serait désormais le gou-
vernement de poursuivre résolûment tout ce
qu'il pourrait y avoir d'illégal dans les manœu-
vres des bonapartistes, et nous avons l'espoir
qu'il saura mener à fin cette œuvre sans tâton-
nements, sans retard et sans faiblesse.
Pourquoi le Français a-t-il mis si long- -
temps à ouvrir les yeux à l'évidence?
Mais il ne s'agit point en ce moment
de récriminer. Laissons les traqueurs à
leur besogne ; aidons-les, si nous pouvons,
à refouler dans leurs bois les loups que
la faim avait fait sortir trop tôt ; il sera
temps ensuite de demander au Français
et à ses amis s'ils veulent persévérer dans
la politique qui a produit les beaux résul-
tats que la préfecture de police essaie au-
jourd'hui de combattre.
E. S.. -
COMMISSION DU BUDGET
Après la lecture du procès-verbal, MM. Dau-
phinot et Rouveure font observer que dans le
vote sur la proposition Gouin il y a eu quelque
confusion dans leur pensée. Ils ont cru que le
vote affirmatif écartait la proposition Wolowski
d'une manière absolue. Cette idée a dicté leur
vote et leur abstention. Ils auraient voté pour,
s'ils avaient cru qu'il ne s'agissait que d'une
prise en considération permettant ensuite de
choisir entre les deux projets,
La parole est à M. Wolowski pour exposer
son système. , -
Cet orateur montre par des chiffres que tout
concourt à l'adoption de sa proposition : le taux
de l'escompte, le montant de l'encaisse.
M. Plichon est d'un avis absolument contraire
à celui de M. Welowski; il veut le rembourse-
ment à la Banque, KF remboursement quand
même. II sacrifiera tout a cela, parce que pour
lui la Banque est et peut être une ressource su-
prême.
Selon lui, quand la Banque sera remboursée
il y aura emploi des 200 millions par la recons-
titution de notre matériel dé guerre au point de
vue de notre défense.
M. Plichon croit que le stock monétaire est
reconstitué, il est heureux de constater la con-
fiance qu'inspire le billet de banque, il estime
que l'adoption de la proposition Wolowski pour-
rait modifier cet état de choses et diminuer la
valeur du billet de banque.
M. Say répond à M. Plichon : « L'an dernier,
dit-il, je voulais rembourser la Banque au moyen
d'un emprunt , , et M. Wolowski, avec qui
| étais d'accord, était de cet avis. M. Wolowski
a eu des renseignements contradiatoires sur
1 opportunité d'un emprunt, ce qui l'a fait re-
noncer à son projet primitif; mais il y aurait
toujours cette ressource.. ,
» Dès l'an dernier, M. Germain était d'avis que
la Banque pouvait reprendre ses paiements en
eSPQces, Je n'osais pas être aussi absolu que
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