Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-12-24
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 24 décembre 1873 24 décembre 1873
Description : 1873/12/24 (A3,N769). 1873/12/24 (A3,N769).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7558127g
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3' Année. — N° 769.
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Mercredi 24 Décembre 1873.
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERV l\TEfJR
KÉDACTION
ifadresser au Secrétaire- de la Rédaction
de 2 heures à minuit-
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i il mtvi'criiJ non intsrét ~taf-0t< p« ryfykiS
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JOURNÉE POLITIQUE -
Parii. 23 décembre 1873.
Hier lundi, la commission des Trente
A tenu séance extraordinaire, afin de hâ-
ter la préparation de cette loi électorale,
qui est devenue, et pour cause, l'objet le
plus 'pressé de ses travaux. Elle a en-
tendu MM. de Meaux, de Kerdrel, Pra-
dié, Tailhand. En même temps le centre
droit procédait à l'élection de son bureau;
il a réélu président M. le duc d'Audiffret-
Pasquier et a choisi pour vice-présidents
MM. Beulé etBatbie. L'Assemblée a nom-
mé ea séance publique un conseiller d'Etat,
M. Perret. Puis la discussion des lois de
finances a continué. A la fin de la séance,
la Chambre a décidé que la discussion de
la loi sur les maires viendrait avant l'iu-
terpellation sur l'envoi d'un nouveau mi-
nistre en Italie, pour laquelle M. du
Temple réclamait la priorité.
Le Journal Officiel publie une première
iuite -au mouvement préfectoral. M. le
marquis de Chambon est renvoyé de
Seine-et-Oise en Meurthe-et-Moselie; voi-
là ce que c'est que de n'avoir pas réussi à
faire nommer M. Lèvesqua au lieu de M.
Calmon le 14 décembre. La préfecture de
Siiae-et-Oise - est donnée à l'ancien préfet
des Bauches-iu-Rhône, M. Limbourg; on
n'en voit pas bien la raison, d'autant
que, par le premier décret, M. Limbourg
était appelé à la préfecture du Nord, où
il n'a même pas eu le temps de se rendre.
C est M. le baron Léon Le Guay, conseiller
d'Etat en service extraordinaire et secré-
taire général du ministère. de l'inté-
rieur, qui sera préfet du Nord. Enfin, un
nouveau venu , M. Degron , autrefois,
croyons-nous, fonctionnaire de l'empire,
remplace dans la Haute-Marne, M. Paul
d'Hormoys, disgracié. M. d'Hormoys était
pourtant, comme M. d'ldeville, une « créa-
ture D non pas du 4 septembre, mais du
24 mai. L'ordre moral va-t-il dévorer tes
propres enfants? -
Douze -cardinaux ont été nommés pa? le
pape dans Je consistoire du 22 décembre.
Nous remarquons parmi eux deux prélats
français, M. l'archevêque de Paris et M.
l'archevêque de Cambrai. Le P. Tarquini,
de la compagnie de Jésus, a reçu aussi le
chapeau, malgré les difficultés que nous&i-
gnalait notre correspondant romain dans
une lettre intéressante que nous avons pu-
bliée il y a deux jours.
EUG. LIÉBERT.
-- —————— : ——
, Le Journal officiel publiait hier la pe-
tite note mystérieuse que voici :
Certains journaux ont publié divers ar-
ticles auxquels ils ont donné la forme d'un
acte de poursuite judiciaire.
La discussion des événements contem-
porains reste libre et ouverte à tous; mais
il importe que le public ne puisse jamais,
trompé par les apparences, attribuer à un
article de journal, le caractère d'un doeu-
ment authentique.
On ne saurait d'ailleurs, sans manquer
au respect dû à la justice, lui emprunter,
pour une œuvre de poiémique, la solennité
de ses formules officielles.
Notre peu de goût pour la politique
tintamarresque nous avait empêchés jus-
qu'ici d'entretenir nos lecteurs des faits
auxquels se rapporte la note qu'on vient
de lire ; mais puisque le gouvernement
lui-même, au lieu d'en rire, s'en'est ému,
nous devons rompre le silence à notre
tour.
La chose data déjà d'une quinzaine de
jours. Le procès Bazaine allait finir, et
l'issue n'en était plus douteuse pour
personne. On ignorait encore, si l'accusé
sortirait de Trianon mort ou vivant; mais
ce qu'on savait bien, c'est qu'il en sorti-
rait flétri. Dès longtemps l'opinion pu-
blique avait devancé la sentence des
juges.
C'est alors qu'un journal d'ordre mo-
ral et financier lança dans la circulation
une de ces idées saugrenues qui sont au
journalisme d'une certaine catégorie ce
qu'est la boniment au vendeur d'orvié-
tan ou à l'avaleur de sabres sur les pla-
ces publiques. La foule s'assemble, on
fait cercle, et le but est atteint. A ce mo-
ment-là tout le monde en France et en
Europe avait les yeux fixés sur Trianon ;
on ne parlait que de Bazaine; et hormis
en Prusse d'où on lui expédiait des certi-
ficats de patriotisme, il n'y avait qu'une
voix pour condamner ce maréchal d@
France, fidèle à son ambition, traître à
son pays. Cependant, on se demandait
dans le bureau de rédaction d'un journal
- français comment on pourrait venger
Bazaine, et avec lui tout le parti bona-
partiste, de la condamnation qu'on sen-
tait inévitable et imminente !
Et l'on imagina .de réclamer, comme
pendant au procès DIzaine, LE PROCÈS
DES HOMMES DU 4 SEPTEMBRE I
Encore bien que l'heure ne fût pas à
la plaisanterie, car l'arrêt du conseil de
guerre, s'il vengeait l'honneur national,
devait en même temps raviver dans tous
les cœurs français les plus douloureux
souvenirs, nous reconnaissons que l'idée
était originale. Mais, drôlerie à part,
nous croyons qu'en cette circonstance le
parti bonapartiste a commis la plus
lourde faute. Longtemps, nous le sa-
vons, il avait hésité sur le parti qu'il
prendrait à l'égard de Bazaine. Le défen-
drail-il ? Ou b:en le sacrifierait-on ? Toul
bien examiné, on en vint, paraît-il, à la
conviction qu'il serait plus profitable de
plaider sa cause. Ea s jffime, l'impéra-
trice avait joué un rôle dans cet épou-
vantable drame de Metz, et le plus tûr
moyen d'éviter sur ce point des révéla-
tions capables peut-être de compromet-
tre à tout jamais la cause impériale
était de ne point fournir à Bazaine la
tentation de se défendre en accusant.
Voilà comment on a vu les partisans
de l'empire se faire, avec les Prussiens,
les avocats de Bazaine, accusé et con-
vaincu d'un crime de lèse-patrie.
Dès que fut conçue cette idée du procès
des hommes de septembre, on imagine
aisément la façon dont elle fut exploitée.
Trochu, Jules Simon, Gambetta, Jules
Favre, Picard et les autres membres du
gouvernement de la Défense nationale,
— parmi lesquels toutefois on eut soin
d'oublier, et pour cause, le général Le-
flô et l'amiral Fourichon, - furent com-
parés à l'homme de Metz, et naturelle
ment la comparaison ne tourna point à
leur avantage. On les représenta comme
coùpables de tous les crimes prévus par
les codes civils et militaires. La révolu-
tion de septembre, la capitulation de
Paris, les voyages do Jules Favre à Fer-
rières, les proclamations de Gambètta,
autant de crimes de haute trahison qui
furent dénoncés à la justice le plus sé-
rieusement du monde. Ce n'est pas loul;
dans le journal à qui revient l'honneur
d'avoir inventé cette cocasserie, on est
allé, un jour, jusqu'à rédiger, "avec tou-
tes les formules sacramentelles, le soi-di-
sant acte d'accusation des membres delà
Défense nationale. -
1 -
La plaisanterie passait les bornes, et
le gouvernement a cru devoir intervenir.
Au fond, nous estimons qu'il eût mieux
fait de garder le silence, d'autant miepx
que la rédaction de la note reproduite
plus haut nous paraît des plus malheu-
reuses. -
« La discussion des événements con-
temporains, y est-il dit, reste libre et
ouverte à tous. » Rien de mieux, en thèse
générale, et ce n'est certes pas nous qui
nous plaindrons d'une déclaration si
rassurante; au contraire, on peut compter
que nous serions les premiers à la rap-
peler au gouvernement si, d'aventure,
il venait à l'oublier. Dans l'espèce, tou-
tefois, on conviendra qu'il est permis
de s'étonner un peu. Les événements
contemporains dont parle le gouverne
ment ont été jugés, souverainement ju-
gés; et de même que nul n'a le droit au-
jourd'hui d'attaquer ou seulement de
discuter, pour employer le terme de
l'Officiel, la sentence du conseil de guerre
de Trianon, de même nul n'a le droit de
s'inscrire en faux contre la décision
de l'Assemblée nationale, en traitant de
crime la révolution du 4 septembre.
C'est à Bordeaux, en prenant séance,
que les représentants de la nation de-
vaient livrer à la justice les hommes
de la Défense nationale, s'ils les consi-
déraient comme « des malfaiteurs, des
bandits, d'odieux coquins, des traîtres,
des voleurs et des lâches, » ainsi qu'on
les appelle couramment dans les jour-
naux où l'on chercherait en vain un
mot de b'âme à l'adresse de Bazaine.
Au lieu de cela, qu'a fait l'Assemblée
nationale ? Elle ne les a point accusés ;
non; elle n'a donc pas eu à les condam-
ner ou à les absoudre. A la face du
monde et devant l'histoire, elle a donné
son approbation au 4 septembre et s'est
déclarée solidaire des courageux citoyens
qui, en ce. jour de deuil et de honte,
n'ont point voulu désespérer de la pa-
trie. L'Assemblée nationale a fait mieux
encore; elle a accepté des mains des
hommes du 4 septembre le pouvoir
qu'elle eût dédaigneusement repoussé,
personne n'en doute, je pense, s'il eut
eu l'origine criminelle qu'un journaliste
irrévérencieux a cru plaisant de lui
attribuer.
Les hommes de septembre, qu'on le
sache bien, ont reçu le 1er mars 1871
la plus haute récompense qu'ils pussent
ambitionner; en confirmant la déchéance
de l'empire, prononcée par eux, l'Assem-
blée nationale a déclaré implicitement
qu'ils avaient bien mérité de la patrie. Et
c'était justice. L'auteur de la note parue
au Journal officiel aurait dû s'en souve-
nir ; alors, sans doute, il n'eût point dit,
en parlant de l'acte et des hommes de
septembre, que la discussion des événe-
ments contemporains reste libre et ou-
verte à tous. Il y a chose jugée; et quoi-
qu'il en puisse coûter au gouvernement
actuel de le reconnaître, accuser les
hommes de septembre, c'est, accuser les
élus de février : les uns et les autres sont
solidaires ; les premiers ont fait la Révo-
lution, les seconds en profitent.
E. SCHNERB.
1 ■■ —^
Nous apprenons, par les journaux des
départements , que les préfets refusent
l'estampille du colportage à un nombre
infini d'almanachs atteints et convaincus
de « républicanisme. » ,
Mais qu'on se console ! il y en a dautres
que l'on pourra toujours se procurer faci-
lement, et ceux-là sont pourvus des auto-
risations épiscopales et préfectorales ; ce
sont les bons almanachs, en un mot, et
nous nous empressons de signaler, entre
autres, V Almanach du surnaturel, qui est
édité par une librairie bien pensant du quaI"
tier S3int-Sulpice. u
Laissons la parole à ï Univers, qui re-
commanle cet'e utile pub'ication en ex
cellents termes :
Aux négations audacieuses de eincrédlllilé, la
Providence oppose d'éclatantes manifestations,
(-t VAlmanach du surnaturel a pour but de réu-
nir « ces faits étonnants qui doivent être par-
tout connu?, partout publiés. » Cet Almanach se
divise en six livres:-le premier est consacré au
calendrier; le second aux croix mystérieuses
de Bade et d'Alsace-Lorraine; le troisième aux
apparitions de Neubois; le quatrième aux der.,
nières manifestations de la Sainte-Vierge en
France, Pontmain, Batignolles, Samois, leVi-
varais; le cinquième aux quatre stigmatisées
actuellement vivantes: Pakaa, d'Oria; Louise
Liteau, de Bois-d Haine; miss Collins, di San
Francisco ; Hélène, de Ceylan; le sixième enfin
à Notre-Dame de Lourdes.
Cette simple nomenclature montre tout l'in-
térêt de cet Almanach, qui est également illustré
de charmante? gravures.
,, j , l ■ M
Un rédacteur de PUnion, M. Tancrède
de Hauteville, a été scandalisé par la ma-
gistrature française. Il a entendu (hor-
resco referens !) un discours où lo procu-
reur général de la cour de Caen recom-
mandait à ses substituts de faire respec-
ter le gouvernement septennal et le mo-
dus vivendi du 19 novembre. Le chef du
parquet n'a pas craint d'affirmer que sous
fa présidence de M. le maréchal de Mac-
Mahon, tous les partis devront considé-
rer « comme un devoir supérieur d'im-
poser silence à leurs regrets et d'ajour-
ner leurs espérances. Il
Ce qui paraît surtout révolter le noble
orgueil de l'écrivain royaliste, c'est la
promiscuité dans la répression et cette
égalité devant la loi, qui peut faire as-
seoir côte à côte, sur les bancs des
assises, un frondeur de la droite et un
mécontent de la gauche. - 11
« Quoi qu'il en soit, dit-il, les partis
extrêmes n'ont qu'à se bien tenir dans
le ressort de la cour de Caen. Toute la
question est de savoir par qui l'on com-
mencera : blancs ou rouges, qu'importe?
M. le procureur général appartient à ce
groupe d'hommes considérables qui
éprouvent toujours pour les uns et les
autres une égale aversion. »
Nous ne sommes pas animés d'une
très-violente amour pour les parquets
que l'Europe nous envie, et nous avons
toujours pensé en thèse générale que la
robe du magistrat ne peut gagner que
des accrocs au milieu des bagarres poli-
tiques. Mais dans l'espèce, une fois par
hasard, je suis tenté de défendre M. l'ac-
cusateur public. Il fait son métier après
tout, et il le fait loyalement, puisqu'il ne
cache pas dans sa manche la férule dont
nous aurons sur les doigts. Pourquoi le
Prorogat l'a-t-il nommé procureur gé-
néral, sinon pour qu'il applique les ri-
gueurs de la loi ordinaire et extraordi-
naire à tous les ennemis du Prorogat ?
Tant pis pour cèux qui s'obstinent à
rêver un autre gouvernement, meilleur
ou pire, plus libéral ou plus despotique,
plus civil ou encore plus militaire, s'il
se peut, que le Prorogat !
Nous qui tenons pour la République,
et vous, messieurs, qui rêvez la restau-
ration d'Henri V, nous aurons bien du
mal à esquiver les coups d'une magis-
trature debout, solidement armée, qui
défend à la fois son gouvernement et ses
places et qui, plutôt que d'encourir la
moindre disgrâce, nous jettera vous et
nous, pêle-mêle, dans le même sac.
La seule consolation des républicains,
devant ce sac du chat botté, ou du chat
fourré, peu importe, c'est qu'ils n'ont ni
fourni la toile, ni apporté le fil, ni donné les
cordons, ni cousu l'étoffe. Pouvez-vous
en dire autant, hommes simples, naïfs
légitimistes ? Le sac est de votre façon,
vous l'avez confectionné de vos mains,
pour notre usage, vous y avez brodé
le chiffre de la République, et voici qu'on
s'apprête à vous mettre dedans: ne vous
en prenez qu'à vous-mêmes !
ABOUT.
--_.-----. ———————~
COURRIER PARLEMENTAIRE
Versailles, 22 décembre 1875.
Nous avons revu nos vieilles et fantas-
ques amies, les urnes en zinc; leur con
duitë a été des plus régulières, aujour-
d'hui: elles ont bien mis au jour douze
bulletins de plus que le nombre de boules
éonstaté, mais, finalement, elles ont donné
à un homme compétent en la matière, M.
Perret, 436 suffrages contre 68 voix éga-
rées sur M. Husson, un candidat poli-
tique. Il s'agissait de la nomination d'un
conseiller d'Etat.
Il n'est guère possible de rendre compte
succinctement d'une séance comme celle
d'aujourd'hui ; un seul amendement vau-
drait une brochure. Ainsi l'on a engagé
la discussion sur un amendement de M.
Raoul Duval qui ne tendait à rien moins
qu'à faire revenir sur un vote antérieur
de l'Assemblée,- sur celui qui édicte la
suppression, par voie d'extinction, des per-
ceptions de ville, là où il se trouve des
recettes particulières.
MM. Corne et Delacour; tous deux
membres de la commission des services
administratifs, M. Magne, ministre des fi-
nances, M. Pouyèr-Quertier, ex-ministre
des finances, et M. Raoul Duval, auteur de
l'amendement (cette nomenclature ressem-
ble à un billet de faire part) , ont pris part à
la discussion, M. Magne seul appuyait l'a-
mendement de M. Duval.
J3t encore ne. l'sppuyait-il que molle
ment. M. Magne est un malin : d'un coup
d'œil, il vous jauge la force du courant
qui entraîne une salle ; le courant était
contrelui, il le sentait bien ; aussi ne
s'engageait il qu'avec une prudence ex-
trême en profitant des remous. Les remous
pour lui consistent en des rapports d'em
ployés des finances qui assurent qu'après
un an cessai la suppression partielle n'a
pas do:mé de résultats. Il est un vieux
proverbe qui dit : les loups ne se mangent
pas entre eux. Ce proverbe pouvant s'ap-
pliquer également aux brrbis, les em-
ployés des finances nous permettront de
le citer.
Et M. Magne, tout en laissant percer
son secret désir d'avoir le plus de per-
ceptions possible à sa disposition, n'im.
posait pas sa volonté à l'Assemblée et lui
permettait de poursuivre encore l'expé-
rience pendant un an, bien que person-
nellement il fût opposé à cette expérience.
« Supprimez ou les percepteurs de ville
ou les receveurs particuliers, mais suppri-
mez l'un des deux, et que le survivant
traite directement avec le receveur géné-
ral. Si l'essai n'a pas encore été des plus
satisfaisants, tenez compte de la mauvaise
humeur des agents. » C'est M Delacour
(du centre droit) qui parle — selon notre
cœur.
« Qiand j'étais ministre, M. Magne
était membre de la commission du bud-
get; la suppression des perceptions de
ville n'a pas soulevé d'objections dp sa
part. bn ne fait pas des expériences de ce
genre en un an, attendons le budget de
1875 pour juger les fruits de la loi de
1873. » C'est M. Pouyer-Quertier qui s'ex-
prime ainsi.
Et l'amendement Raoul Duval est re-
poussé par 466 voix contre 162, malgré
l'auteur, qui vient faire miroiter aux yeux
de l'Assemblée des douzièmes dont la
rentrée s'effectue bien plus rapidement par
les percepteurs que par les receveurs par-
ticuliers. Mais il n'y a donc pas un homme
dans la Chambre pour répondreà M. Raoul
Daval : « Votre théorie est des plus sub-
tiles, et vous-même, peut être, vous êtes
dupe de sa subtilité! Oui, les douzièmes
rentrent plus rapidement par la voie des
percepteurs qu'ils re rentreront parla voie
des receveurs ;'mais le fait qui se produit,
c'est avec Je percepteur de campagne qu'on
le constate, avec le percepteur de campa-
gne qui se déplace et se transporte, à jour
fixe, dans telle ou telle localité. Je sais qu'il
vient le deuxième lundi du mois dans mon
village, et je vais le payer ce jour-là, par-
ce que je n'ai que ce jour-là pour le payer.
Et je remettrai au lendemain le payement
à faire au receveur paJtieulier) parce que
le bureau de celui-là est ouvert toute l'an-
née. à ma porte, sous ma main, — tout
comme est le bureau du pereépteur de
ville, qui est aussi passif que son collègue
campagnard est actif. Ignoriez vous cela
monsieur RÎOUI Daval, oubien vouliez
vous avoir l'air de ne pas le savoir? »
M. Magne a quitté la séance après ce lé-
ger engagement. G^ux qui connaissent les
derniers incidents des coulisses politi-
ques auraient pu mettre cette retraite sur
le compte du dépit : M. Magne, en effet,
est devenu autoritaire à faire fi émir ; il
paraît que, lors de la discussion des cinq
millions qu'on voulait donner de force à
-M. du Barrail,' il avait déclaré qu'il se re
tirerait du cabinet si le ministre de la
guerre ne s'arrangeait pas pour repousser
ce don gracieux qui écornait le budget;
c'est pourquoi M. Deeeilligny s'est si bien
jeté à corps perdu dans la bataille.
On voit du reste que l'Assemblée se
sent sous le coup de la démission de M.
Magne; les contradicteurs de M. le minis-
tre des finances prennent, à son égard,
des ménagements manifestas dans la dis-
cussion de l'amendement Raoul Duval, et,
lorsque l'amendement est repoussé, il se
produit dans la salle une sorte d'agita-
tion inquiète. Le dépit n'est pourtant pour
rien dans le départ du ministre des finan-
ces. C'est la fatigue seule qu'il faut accu-
ser : M. Magne est souffrant, fort souf-
frant; malgré le plus respectueux si-
lence, sa voix n'arrive plus jusqu'aux
derniers bancs de l'Assemblée ; le finan-
cier est encore debout, mais l'homme est
à bout.
C'est donc ce pauvre M. Lefébure qui a
été forcé de donner des renseignements
sur l'état des négociations qui doivent me-
ner à bonne fin la convention postale
entre la France et les Etats-Unis. C'est
dire que nous n'avons pas eu le moindre
renseignement. M. le sous secrétaire d'Etat
a assuré que les observations viendront
opportunément quand le projet de conven
tion sera présenté à l'Assemblée. Cilino,
va ! Mais s'il est fait des observations,
c'est justement parce qu'on ne présènte
jamais ce projet de convention.
Nous nous attendions à quelque orage à
propos de la convention intervenue entre le
gouvernement et la liste civile, sorte de
transaction qui se solde par un chiffre de
2,800,000 francs rendus à la famille impé-
riale. Cette convention, exécutable au 1er
janvier prochain, avait été glissée discrè-
tement dans le budget, et l'Assemblée n'en
avait pas connaissance.
M. Fourcand demande au gouvernement
s'il ne jugera pas convenable de prendre
l'avis de l'Assemblée souverain 3 et de lui
présenter un projet de loi à ce sujet.
Comment donc Mais certainement le
gouvernement présentera un projet de loi
pour faire ratifier le projet par l'Assemblée!
Et, sans avoir l'air, avec sa douceur habi-
tuelle, M. Deseilligny, tout en ne laissant
pas tomber la conversation, trouve moyen
d'esquiver la question. Il est une gravure
de Gavarni qui représente un homme et
une jeune femme assis et mangeant des
noisettes.
— Pourquoi parles-tu toujours à M. Au-
guste ? dit l'homme. -
— Oh! par exemple, si je parle à.
— Mais oui, je te dis que tu causes tou-
jours avec M. Auguste, insiste le grin-
cheux.
— Avec M. AugilsLe ?.. Allons bon, en
voilà encore une qui est creuse !
Quand M. Deseilligny descend, on s'a-
perçoit qu'il en a trouvé des crauses à chaque
instant : de la date où sera. présenté le
projet de loi, rien ; du moment où la con-
vention sera mise à exécution, rien. M.
Foureand fait mine de parler derechef de
M. Auguste ; mais M. Buffet trouve à
point un article du règlement qui coupe
court à la conversation.
Ce n'est point la seule prévenance de la
journée que M. Buffet a eue vis à vis du
Cabinet. -
M. du Temple demandi^que son inter-
pellation sur l'envoi d'un ministre pléni-
potentiaire à Rome ait la priorité sur la loi
des maires. En fait, elle l'a, puisqu'elle a
été présentée et fixée avant la loi des mai-
res ; mais M. Buifet déclare que la loi des
maires est portée depuis plusieurs jours à
l'ordre du jour et que c'est un fait acquis.
Or, lorsque les discussions ont été fixées
par l'Assemblée, qui les porte à l'ordre du
jour? M. Buffet !
Vous jugez si le tapage éclate tout-à-
coup.
M. Buffet veut retarder un désagrément
au Cabinet, c'est clair, et il ne craint pas
de faire intervenir en pareille matière
son autorité présidentielle. Il faut croire
que le cas est sévèrement jugé par cer-
taines exclamations de la gauche, car M.
Buffet, qui se fâche tout blanc, répond par
de gros mots. On vote enfin; première
épreuve douteuse, la gauche votant contre
le Cabinet avec quelques ultra-légiti-
mistes.
Alors, prestement, des bancs de la gau-
che s'échappent des députés qui vont s'as-
seoir à droite. M. Buffet ordonne à cha-
cun de retourner à sa place ! Personne ne
bouge, naturellement. Qu'on n'aille pas
croire à une simple gaminerie, le fait a
un côté absolument sérieux et pratique.
Le parti républicain, serré, entassé, em-
pilé occupe environ les 2/5 de la salle ; le
parti monarchique, bien au large, remplit,
d'une façon fort maigre, les autres 3/5 qui
restent. Lorsqu'on va auvetp, M. le pré-
sident voit se lever d'un côté les 2/5, de
l'autre les 3/5, et régulièrement il donne
gain. de cause à la droite. Or, souvent
comme aujourd'hui, les 3/5 de la droite
sont vides, quand les 2/5 de la gauche sont
pleins. Aujourd'hui, des ..membres de la
gauche, sans craindre de dégarnir leur
côté bien fourni, se portent dans les
vides de la droite pour que M. Buffet ne
subisse pas éternellement le même trompe-
l'œil.
Mais M. le président a ses habitudes,
il ne veut pas qu'on les dérange ; de là,
son ire. Il a, comme on dit, le com-
pas dans l'œil pour mesurer les superficies;
mais, selon nous, il n'a pas toujours dans
la rétine le sentiment numerlque.
La priorité reste à la loi sur les maires.
Parbleu ! Nous voudrions qu'un jour,
lors d'un vote politique, M. Buffet, ayant
donné gain de cause à la droite, comme
d'habitude, après une première épreuve
douteuse, s'éciât : « Ne bougeons plus 1»
et eût la fantaisie de faire compter par les
secrétaires le nombre de ceux qui sont
debout et le nombre de ceux qui sont as-
sis. Le moyen n'est peut-être pas prati-
que. mais M. le président devrait bien en
trouver un analogue : un juge ne peut
qu'être charmé de pouvoir se rendre un
compte exact de ses jugements.
PAUL LAFARGUB.
--- f ———— "- ————————
LES PETITS EMPLOYÉS
C'est l'ordinaire; les grands font les
fautes et ce sont les petits qui paient.
Horace a dit cela dans un vers qui est
resté maxime.
Ce qu'il y a de pire, c'est qu'on ne
leur permet pas de se plaindre ni de
crier. Si amer que soit le vin tiré par
d'autres, il faut qu'ils l'avalent, ,sans
faire la grimace. Un employé à douze
cents francs qui sè mêlerait de n'être
pas content et de le dire serait bien
vite remercié.
C'est donc aux journalistes à prêter
leur voix à Ce petit monde, quand il va
être victime ou de l'injustice ou de l'irré-
flexion des puissants. 1
La supplique que je vais présenter à
l'Assemblée nationale intéresse beaucoup
d'honnétès fonctionnaires, qui ne sont
pas très-heureux; j'espère donc qu'elle
ne semblera pas inopportune au public.
Dans la plupart des Assemblées délibé-
rantes, ce sont les questeurs, nommés
par elles, qui, ayant dans leurs attribu-
tions tout ce qui touche les questions ad-
ministratives, ont la haute main sur le
personnel qu'elles emploient.
De 1814 à 1852, c'est-à-dire pendant
la périodé la plus brillante du régime
parlementairelen France, les questeurs
furent toujours considérés comme les
seuls administrateurs de l'Assemblée. Ils
avaient seuls le maniement des fonds
dont elle dispose, et seuls aussi la feuille
des bénéfices; je veux dire qu'ils étaient
chargés de nommer, de rétribuer et d'a-
vancer les. fonctionnaires qui' relèvent
d'elle.
En 1852, M. de Morny, pour des rai-
sons que tout le monde devine, sans
que je les explique, changea toute cette
organisation. Il attribua toute l'adminis-
tration du Corps législatif au président.
Il faut bien reconnaître que cet essai
ne fut point heureux. Je ne parle point
des irrégularités dans l'avancement et
des passe-droits qui en furent les consé-
quences naturelles; il serait assez diffi-
cile d'apprécier à cette distance les rai-
sons qui justifiaient les choix de M. de
Morny. Mais il paraît qu'à la suite d'un
laisser-aller regrettable, des abus plus
fâcheux s'étaient produits, puisqu'on
1871 la cour des comptes relevait, non
sans une certaine indignation, des agis-
sements peu conformes à la sévère éco-
nomie qu'elle est chargée de maintenir.
A Bordeaux, la nouvelle Assemblée,
rompant avec les traditions funestes de
l'empire, revint simplement au règle-
ment de 1849, et elle fit revivre, par cette
décision, les anciens usages, qui don-
naient toute autorité aux questeurs, dans
les questions d'administration intérieure.
Les employés s'en trouvaient fort bien.
Outre que les questeurs sont nomihés
pour une année tout entière, ils sont
presque toujours réélus, et c'est un pou-
voir assez stable. Ils avaient le temps de
faire connaissance avec le personnel
consacré aux services de l'Assemblée.
Ils étaient d'ailleurs animés pour lui
d'un esprit de justice, qui lui inspirait
la plus vive confiance. Ils avaient, par
des arrêtés successifs, réglé l'avancement
des employés ; ils s'étaient arrangés pour
que les pauvres diables, dénués de pro-
tection, mais qui déployaient un mérité
réel et rendaient d'utiles services, ne
fussent point primés par des favoris in-
capables.
Il est question, en ce moment, à
l'Assemblée, de revenir aux errements
de 1852, de retirer l'administration aux
questeurs pour la rendre au bureau de
l'Assemblée.
Vous concevez aisément les craintes
du personnel des employés, qui comp-
taient sur les règles posées par la ques-
ture.
Ils font remarquer, avec raison, que
le bureau (président, vice-président et -
secrétaires) ne sont jamais nommés que
pour trois mois ; qu'ils ne connaissent
point le personnel ; qu'ils n'ont et ne
peuvent avoir aucune idée des services
rendus; qu'il leur est, par conséquent,
impossible de les récompenser comme
ils le méritent. -
Ne peut-on pas craindre aussi que
chacun de ces hommes, fort honorables,
sans doute, mais des hommes, après
tout, n'étant que de passage au bureau,
ne se fasse pas faute de caser ses créa-
tures, au risque de ce qui pourra en
arriver, lorsqu'il ne sera plus là.
Enfin ces pauvres employés savent
très-bien ce qu'ils ont ; et ils redoutent
beaucoup ce qu'ils sont menacés d'avoir.
Cette petite révolution, si elle s'a-
chève, aura sans doute des conséquen-
ces, plus funestes pour la dignité de l'As-
semblée ; mais eux, ils ne regardent la
chose qu'à leur point de vue, et ils en
sont -. consternés. .-.
Est-ce que l'Assemblée, avant de
prendre une décision sur cette-affaire,
ne pourrait pas prêter quelque atten-
tion à ces doléances ? Rien ne la presse.
Qu'elle examine, qu'elle consulte.
FRANCISQUE SARCEY.
————— -————————
COMMISSION DES TRENTE
Séance du 22 décembre 1873
M. Batbie préside. M. Tarteron lit le procès-i
verbal, qui est adopté.
La discussion générale sur la loi électorale
est reprise.
- il de Kerdrel. — M. Vacherot disait que
le mal de la situation était qu'il n'y a pas une
République définie et proclamée qui rallie tous
les conservateurs. Je ne puis partager ces idées,
et je crois qu'il y a contre' la République bien
des préjugés.
M. Cézanne a exprimé une pensée analogue à
celle de M. Vacherot en termes plus généraux.
MM; Brun et Tarteron ont également indiqué
la forme de gouvernement défini qui, suivant
eux, rendrait la force au parti conservateur :
c'est la monarchie. Cette définition, en effet,
ferait tomber toutes les calomnies dont on abuse
les électeurs ; la monarchie en action aurait fait
justice de bien des préjugés. En attendant que
son jour revienne, j'aurai toujours, en trav.ail-
lant à la Constitution, l'idée de donner au chef
du pouvoir exécutif des attributions fortes, et
notamment le droit régalien de dissoudre la
Chambre des députés. -
Nous repoussons l'ancien régime tel qu'on le
définit d'habitude dans la polémique ; mais tout
n'était pas mauvais dans l'ancienne France.
Les décentralisateurs ont fait des emprunts à
l'ancienne France, de même les initiateurs du suf-
frage universel l'ont imitée sur plusieurs points,
Dans les bailliages et les sénéchaussées, il y
avait l'association du suffrage universel avec là
représentation des intérêts.
Pour réalier cette association, un a proposé
divers systèmes, dont la complication est le
défaut. Le vote supplémentaire de pères de fa-
mille répond à un sentiment respectable, mais
il irait contre les intentions de ceux qui le pré-
conisent. La femme pieuse, l'enfant fidèle
seraient représentés le plus souvent par un père
irréligieux.
Il est également bien difficile d'organiser la
représentation de l'intelligence ou de la richesse.
Comment être absolument juste ? comment
établir une échelle de proportion acceptable'!
J'abandonnerai donc l'idéal pour chercher
le simple' et le pratique. J'admettrai le système
électoral à deux degrés, tel que l'a exposé M. Le-
fèvre-Pontars. MM. Bethmont et Léon Say de-
mandaient à l'électorat municipal des condi-
tions plus difficiles qu'à l'électorat politique.
On est citoyen français partout ; on n'est de sa
commune que dans la commune. Je crois que
par la force des choses, nous serops amenés à_
établir une relation entre l'électorat politique
et l'électorat municipal.
J'admettrais, par exemple, que les plus impo-
sés élussent une portion du eonseil municipal;
le surplus serait élu au suffrage universel, c'est-
à-dire que les élections soient faites par des
électeurs appartenait à l'une de ces catégories :
1° 25 ans d'âge et 3 ans de domicile ; 2° .Nés
dans la commune, un an de domicile ; 30 25 fr.
da contributions directes, sans condition de
domicile.
Ces conseils municipaux nous donneraient des
garanties pour leur confier le choix des électeurs
primaires Ceux-ci ne doivent pas être élus dans
le feu de la période électorale et sous la pression
du mandat impératif.
Les conseillers municipaux seraient donc
chargés de l'élection des électeurs primaires. Ce
système est simple : il n'exclut pas le nombre,
il fait une part aux intérêts. On aurait là quel-
que chose emprunté, non pas à l'ancien régime,
mais à la vieille France. Je suis convaincu que
moins la France aura la royauté, plus elle aura
besoin des institutions monarchiques.
M. de Meaux. — Comment le corps élec-
toral peut-il être éclairé et dirigé sans être con-
traint ? La loi ne peut tout faire ici, mais ce
qu'elle peut, elle doit le faire. Il y a un mini-
mum d'exigesces conservatrices exigibles.
L'âge : on paraît d'accord pour exiger 25 aneo
-
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Mercredi 24 Décembre 1873.
.E
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERV l\TEfJR
KÉDACTION
ifadresser au Secrétaire- de la Rédaction
de 2 heures à minuit-
2* rue Drouot, 9 >
i il mtvi'criiJ non intsrét ~taf-0t< p« ryfykiS
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JOURNÉE POLITIQUE -
Parii. 23 décembre 1873.
Hier lundi, la commission des Trente
A tenu séance extraordinaire, afin de hâ-
ter la préparation de cette loi électorale,
qui est devenue, et pour cause, l'objet le
plus 'pressé de ses travaux. Elle a en-
tendu MM. de Meaux, de Kerdrel, Pra-
dié, Tailhand. En même temps le centre
droit procédait à l'élection de son bureau;
il a réélu président M. le duc d'Audiffret-
Pasquier et a choisi pour vice-présidents
MM. Beulé etBatbie. L'Assemblée a nom-
mé ea séance publique un conseiller d'Etat,
M. Perret. Puis la discussion des lois de
finances a continué. A la fin de la séance,
la Chambre a décidé que la discussion de
la loi sur les maires viendrait avant l'iu-
terpellation sur l'envoi d'un nouveau mi-
nistre en Italie, pour laquelle M. du
Temple réclamait la priorité.
Le Journal Officiel publie une première
iuite -au mouvement préfectoral. M. le
marquis de Chambon est renvoyé de
Seine-et-Oise en Meurthe-et-Moselie; voi-
là ce que c'est que de n'avoir pas réussi à
faire nommer M. Lèvesqua au lieu de M.
Calmon le 14 décembre. La préfecture de
Siiae-et-Oise - est donnée à l'ancien préfet
des Bauches-iu-Rhône, M. Limbourg; on
n'en voit pas bien la raison, d'autant
que, par le premier décret, M. Limbourg
était appelé à la préfecture du Nord, où
il n'a même pas eu le temps de se rendre.
C est M. le baron Léon Le Guay, conseiller
d'Etat en service extraordinaire et secré-
taire général du ministère. de l'inté-
rieur, qui sera préfet du Nord. Enfin, un
nouveau venu , M. Degron , autrefois,
croyons-nous, fonctionnaire de l'empire,
remplace dans la Haute-Marne, M. Paul
d'Hormoys, disgracié. M. d'Hormoys était
pourtant, comme M. d'ldeville, une « créa-
ture D non pas du 4 septembre, mais du
24 mai. L'ordre moral va-t-il dévorer tes
propres enfants? -
Douze -cardinaux ont été nommés pa? le
pape dans Je consistoire du 22 décembre.
Nous remarquons parmi eux deux prélats
français, M. l'archevêque de Paris et M.
l'archevêque de Cambrai. Le P. Tarquini,
de la compagnie de Jésus, a reçu aussi le
chapeau, malgré les difficultés que nous&i-
gnalait notre correspondant romain dans
une lettre intéressante que nous avons pu-
bliée il y a deux jours.
EUG. LIÉBERT.
-- —————— : ——
, Le Journal officiel publiait hier la pe-
tite note mystérieuse que voici :
Certains journaux ont publié divers ar-
ticles auxquels ils ont donné la forme d'un
acte de poursuite judiciaire.
La discussion des événements contem-
porains reste libre et ouverte à tous; mais
il importe que le public ne puisse jamais,
trompé par les apparences, attribuer à un
article de journal, le caractère d'un doeu-
ment authentique.
On ne saurait d'ailleurs, sans manquer
au respect dû à la justice, lui emprunter,
pour une œuvre de poiémique, la solennité
de ses formules officielles.
Notre peu de goût pour la politique
tintamarresque nous avait empêchés jus-
qu'ici d'entretenir nos lecteurs des faits
auxquels se rapporte la note qu'on vient
de lire ; mais puisque le gouvernement
lui-même, au lieu d'en rire, s'en'est ému,
nous devons rompre le silence à notre
tour.
La chose data déjà d'une quinzaine de
jours. Le procès Bazaine allait finir, et
l'issue n'en était plus douteuse pour
personne. On ignorait encore, si l'accusé
sortirait de Trianon mort ou vivant; mais
ce qu'on savait bien, c'est qu'il en sorti-
rait flétri. Dès longtemps l'opinion pu-
blique avait devancé la sentence des
juges.
C'est alors qu'un journal d'ordre mo-
ral et financier lança dans la circulation
une de ces idées saugrenues qui sont au
journalisme d'une certaine catégorie ce
qu'est la boniment au vendeur d'orvié-
tan ou à l'avaleur de sabres sur les pla-
ces publiques. La foule s'assemble, on
fait cercle, et le but est atteint. A ce mo-
ment-là tout le monde en France et en
Europe avait les yeux fixés sur Trianon ;
on ne parlait que de Bazaine; et hormis
en Prusse d'où on lui expédiait des certi-
ficats de patriotisme, il n'y avait qu'une
voix pour condamner ce maréchal d@
France, fidèle à son ambition, traître à
son pays. Cependant, on se demandait
dans le bureau de rédaction d'un journal
- français comment on pourrait venger
Bazaine, et avec lui tout le parti bona-
partiste, de la condamnation qu'on sen-
tait inévitable et imminente !
Et l'on imagina .de réclamer, comme
pendant au procès DIzaine, LE PROCÈS
DES HOMMES DU 4 SEPTEMBRE I
Encore bien que l'heure ne fût pas à
la plaisanterie, car l'arrêt du conseil de
guerre, s'il vengeait l'honneur national,
devait en même temps raviver dans tous
les cœurs français les plus douloureux
souvenirs, nous reconnaissons que l'idée
était originale. Mais, drôlerie à part,
nous croyons qu'en cette circonstance le
parti bonapartiste a commis la plus
lourde faute. Longtemps, nous le sa-
vons, il avait hésité sur le parti qu'il
prendrait à l'égard de Bazaine. Le défen-
drail-il ? Ou b:en le sacrifierait-on ? Toul
bien examiné, on en vint, paraît-il, à la
conviction qu'il serait plus profitable de
plaider sa cause. Ea s jffime, l'impéra-
trice avait joué un rôle dans cet épou-
vantable drame de Metz, et le plus tûr
moyen d'éviter sur ce point des révéla-
tions capables peut-être de compromet-
tre à tout jamais la cause impériale
était de ne point fournir à Bazaine la
tentation de se défendre en accusant.
Voilà comment on a vu les partisans
de l'empire se faire, avec les Prussiens,
les avocats de Bazaine, accusé et con-
vaincu d'un crime de lèse-patrie.
Dès que fut conçue cette idée du procès
des hommes de septembre, on imagine
aisément la façon dont elle fut exploitée.
Trochu, Jules Simon, Gambetta, Jules
Favre, Picard et les autres membres du
gouvernement de la Défense nationale,
— parmi lesquels toutefois on eut soin
d'oublier, et pour cause, le général Le-
flô et l'amiral Fourichon, - furent com-
parés à l'homme de Metz, et naturelle
ment la comparaison ne tourna point à
leur avantage. On les représenta comme
coùpables de tous les crimes prévus par
les codes civils et militaires. La révolu-
tion de septembre, la capitulation de
Paris, les voyages do Jules Favre à Fer-
rières, les proclamations de Gambètta,
autant de crimes de haute trahison qui
furent dénoncés à la justice le plus sé-
rieusement du monde. Ce n'est pas loul;
dans le journal à qui revient l'honneur
d'avoir inventé cette cocasserie, on est
allé, un jour, jusqu'à rédiger, "avec tou-
tes les formules sacramentelles, le soi-di-
sant acte d'accusation des membres delà
Défense nationale. -
1 -
La plaisanterie passait les bornes, et
le gouvernement a cru devoir intervenir.
Au fond, nous estimons qu'il eût mieux
fait de garder le silence, d'autant miepx
que la rédaction de la note reproduite
plus haut nous paraît des plus malheu-
reuses. -
« La discussion des événements con-
temporains, y est-il dit, reste libre et
ouverte à tous. » Rien de mieux, en thèse
générale, et ce n'est certes pas nous qui
nous plaindrons d'une déclaration si
rassurante; au contraire, on peut compter
que nous serions les premiers à la rap-
peler au gouvernement si, d'aventure,
il venait à l'oublier. Dans l'espèce, tou-
tefois, on conviendra qu'il est permis
de s'étonner un peu. Les événements
contemporains dont parle le gouverne
ment ont été jugés, souverainement ju-
gés; et de même que nul n'a le droit au-
jourd'hui d'attaquer ou seulement de
discuter, pour employer le terme de
l'Officiel, la sentence du conseil de guerre
de Trianon, de même nul n'a le droit de
s'inscrire en faux contre la décision
de l'Assemblée nationale, en traitant de
crime la révolution du 4 septembre.
C'est à Bordeaux, en prenant séance,
que les représentants de la nation de-
vaient livrer à la justice les hommes
de la Défense nationale, s'ils les consi-
déraient comme « des malfaiteurs, des
bandits, d'odieux coquins, des traîtres,
des voleurs et des lâches, » ainsi qu'on
les appelle couramment dans les jour-
naux où l'on chercherait en vain un
mot de b'âme à l'adresse de Bazaine.
Au lieu de cela, qu'a fait l'Assemblée
nationale ? Elle ne les a point accusés ;
non; elle n'a donc pas eu à les condam-
ner ou à les absoudre. A la face du
monde et devant l'histoire, elle a donné
son approbation au 4 septembre et s'est
déclarée solidaire des courageux citoyens
qui, en ce. jour de deuil et de honte,
n'ont point voulu désespérer de la pa-
trie. L'Assemblée nationale a fait mieux
encore; elle a accepté des mains des
hommes du 4 septembre le pouvoir
qu'elle eût dédaigneusement repoussé,
personne n'en doute, je pense, s'il eut
eu l'origine criminelle qu'un journaliste
irrévérencieux a cru plaisant de lui
attribuer.
Les hommes de septembre, qu'on le
sache bien, ont reçu le 1er mars 1871
la plus haute récompense qu'ils pussent
ambitionner; en confirmant la déchéance
de l'empire, prononcée par eux, l'Assem-
blée nationale a déclaré implicitement
qu'ils avaient bien mérité de la patrie. Et
c'était justice. L'auteur de la note parue
au Journal officiel aurait dû s'en souve-
nir ; alors, sans doute, il n'eût point dit,
en parlant de l'acte et des hommes de
septembre, que la discussion des événe-
ments contemporains reste libre et ou-
verte à tous. Il y a chose jugée; et quoi-
qu'il en puisse coûter au gouvernement
actuel de le reconnaître, accuser les
hommes de septembre, c'est, accuser les
élus de février : les uns et les autres sont
solidaires ; les premiers ont fait la Révo-
lution, les seconds en profitent.
E. SCHNERB.
1 ■■ —^
Nous apprenons, par les journaux des
départements , que les préfets refusent
l'estampille du colportage à un nombre
infini d'almanachs atteints et convaincus
de « républicanisme. » ,
Mais qu'on se console ! il y en a dautres
que l'on pourra toujours se procurer faci-
lement, et ceux-là sont pourvus des auto-
risations épiscopales et préfectorales ; ce
sont les bons almanachs, en un mot, et
nous nous empressons de signaler, entre
autres, V Almanach du surnaturel, qui est
édité par une librairie bien pensant du quaI"
tier S3int-Sulpice. u
Laissons la parole à ï Univers, qui re-
commanle cet'e utile pub'ication en ex
cellents termes :
Aux négations audacieuses de eincrédlllilé, la
Providence oppose d'éclatantes manifestations,
(-t VAlmanach du surnaturel a pour but de réu-
nir « ces faits étonnants qui doivent être par-
tout connu?, partout publiés. » Cet Almanach se
divise en six livres:-le premier est consacré au
calendrier; le second aux croix mystérieuses
de Bade et d'Alsace-Lorraine; le troisième aux
apparitions de Neubois; le quatrième aux der.,
nières manifestations de la Sainte-Vierge en
France, Pontmain, Batignolles, Samois, leVi-
varais; le cinquième aux quatre stigmatisées
actuellement vivantes: Pakaa, d'Oria; Louise
Liteau, de Bois-d Haine; miss Collins, di San
Francisco ; Hélène, de Ceylan; le sixième enfin
à Notre-Dame de Lourdes.
Cette simple nomenclature montre tout l'in-
térêt de cet Almanach, qui est également illustré
de charmante? gravures.
,, j , l ■ M
Un rédacteur de PUnion, M. Tancrède
de Hauteville, a été scandalisé par la ma-
gistrature française. Il a entendu (hor-
resco referens !) un discours où lo procu-
reur général de la cour de Caen recom-
mandait à ses substituts de faire respec-
ter le gouvernement septennal et le mo-
dus vivendi du 19 novembre. Le chef du
parquet n'a pas craint d'affirmer que sous
fa présidence de M. le maréchal de Mac-
Mahon, tous les partis devront considé-
rer « comme un devoir supérieur d'im-
poser silence à leurs regrets et d'ajour-
ner leurs espérances. Il
Ce qui paraît surtout révolter le noble
orgueil de l'écrivain royaliste, c'est la
promiscuité dans la répression et cette
égalité devant la loi, qui peut faire as-
seoir côte à côte, sur les bancs des
assises, un frondeur de la droite et un
mécontent de la gauche. - 11
« Quoi qu'il en soit, dit-il, les partis
extrêmes n'ont qu'à se bien tenir dans
le ressort de la cour de Caen. Toute la
question est de savoir par qui l'on com-
mencera : blancs ou rouges, qu'importe?
M. le procureur général appartient à ce
groupe d'hommes considérables qui
éprouvent toujours pour les uns et les
autres une égale aversion. »
Nous ne sommes pas animés d'une
très-violente amour pour les parquets
que l'Europe nous envie, et nous avons
toujours pensé en thèse générale que la
robe du magistrat ne peut gagner que
des accrocs au milieu des bagarres poli-
tiques. Mais dans l'espèce, une fois par
hasard, je suis tenté de défendre M. l'ac-
cusateur public. Il fait son métier après
tout, et il le fait loyalement, puisqu'il ne
cache pas dans sa manche la férule dont
nous aurons sur les doigts. Pourquoi le
Prorogat l'a-t-il nommé procureur gé-
néral, sinon pour qu'il applique les ri-
gueurs de la loi ordinaire et extraordi-
naire à tous les ennemis du Prorogat ?
Tant pis pour cèux qui s'obstinent à
rêver un autre gouvernement, meilleur
ou pire, plus libéral ou plus despotique,
plus civil ou encore plus militaire, s'il
se peut, que le Prorogat !
Nous qui tenons pour la République,
et vous, messieurs, qui rêvez la restau-
ration d'Henri V, nous aurons bien du
mal à esquiver les coups d'une magis-
trature debout, solidement armée, qui
défend à la fois son gouvernement et ses
places et qui, plutôt que d'encourir la
moindre disgrâce, nous jettera vous et
nous, pêle-mêle, dans le même sac.
La seule consolation des républicains,
devant ce sac du chat botté, ou du chat
fourré, peu importe, c'est qu'ils n'ont ni
fourni la toile, ni apporté le fil, ni donné les
cordons, ni cousu l'étoffe. Pouvez-vous
en dire autant, hommes simples, naïfs
légitimistes ? Le sac est de votre façon,
vous l'avez confectionné de vos mains,
pour notre usage, vous y avez brodé
le chiffre de la République, et voici qu'on
s'apprête à vous mettre dedans: ne vous
en prenez qu'à vous-mêmes !
ABOUT.
--_.-----. ———————~
COURRIER PARLEMENTAIRE
Versailles, 22 décembre 1875.
Nous avons revu nos vieilles et fantas-
ques amies, les urnes en zinc; leur con
duitë a été des plus régulières, aujour-
d'hui: elles ont bien mis au jour douze
bulletins de plus que le nombre de boules
éonstaté, mais, finalement, elles ont donné
à un homme compétent en la matière, M.
Perret, 436 suffrages contre 68 voix éga-
rées sur M. Husson, un candidat poli-
tique. Il s'agissait de la nomination d'un
conseiller d'Etat.
Il n'est guère possible de rendre compte
succinctement d'une séance comme celle
d'aujourd'hui ; un seul amendement vau-
drait une brochure. Ainsi l'on a engagé
la discussion sur un amendement de M.
Raoul Duval qui ne tendait à rien moins
qu'à faire revenir sur un vote antérieur
de l'Assemblée,- sur celui qui édicte la
suppression, par voie d'extinction, des per-
ceptions de ville, là où il se trouve des
recettes particulières.
MM. Corne et Delacour; tous deux
membres de la commission des services
administratifs, M. Magne, ministre des fi-
nances, M. Pouyèr-Quertier, ex-ministre
des finances, et M. Raoul Duval, auteur de
l'amendement (cette nomenclature ressem-
ble à un billet de faire part) , ont pris part à
la discussion, M. Magne seul appuyait l'a-
mendement de M. Duval.
J3t encore ne. l'sppuyait-il que molle
ment. M. Magne est un malin : d'un coup
d'œil, il vous jauge la force du courant
qui entraîne une salle ; le courant était
contrelui, il le sentait bien ; aussi ne
s'engageait il qu'avec une prudence ex-
trême en profitant des remous. Les remous
pour lui consistent en des rapports d'em
ployés des finances qui assurent qu'après
un an cessai la suppression partielle n'a
pas do:mé de résultats. Il est un vieux
proverbe qui dit : les loups ne se mangent
pas entre eux. Ce proverbe pouvant s'ap-
pliquer également aux brrbis, les em-
ployés des finances nous permettront de
le citer.
Et M. Magne, tout en laissant percer
son secret désir d'avoir le plus de per-
ceptions possible à sa disposition, n'im.
posait pas sa volonté à l'Assemblée et lui
permettait de poursuivre encore l'expé-
rience pendant un an, bien que person-
nellement il fût opposé à cette expérience.
« Supprimez ou les percepteurs de ville
ou les receveurs particuliers, mais suppri-
mez l'un des deux, et que le survivant
traite directement avec le receveur géné-
ral. Si l'essai n'a pas encore été des plus
satisfaisants, tenez compte de la mauvaise
humeur des agents. » C'est M Delacour
(du centre droit) qui parle — selon notre
cœur.
« Qiand j'étais ministre, M. Magne
était membre de la commission du bud-
get; la suppression des perceptions de
ville n'a pas soulevé d'objections dp sa
part. bn ne fait pas des expériences de ce
genre en un an, attendons le budget de
1875 pour juger les fruits de la loi de
1873. » C'est M. Pouyer-Quertier qui s'ex-
prime ainsi.
Et l'amendement Raoul Duval est re-
poussé par 466 voix contre 162, malgré
l'auteur, qui vient faire miroiter aux yeux
de l'Assemblée des douzièmes dont la
rentrée s'effectue bien plus rapidement par
les percepteurs que par les receveurs par-
ticuliers. Mais il n'y a donc pas un homme
dans la Chambre pour répondreà M. Raoul
Daval : « Votre théorie est des plus sub-
tiles, et vous-même, peut être, vous êtes
dupe de sa subtilité! Oui, les douzièmes
rentrent plus rapidement par la voie des
percepteurs qu'ils re rentreront parla voie
des receveurs ;'mais le fait qui se produit,
c'est avec Je percepteur de campagne qu'on
le constate, avec le percepteur de campa-
gne qui se déplace et se transporte, à jour
fixe, dans telle ou telle localité. Je sais qu'il
vient le deuxième lundi du mois dans mon
village, et je vais le payer ce jour-là, par-
ce que je n'ai que ce jour-là pour le payer.
Et je remettrai au lendemain le payement
à faire au receveur paJtieulier) parce que
le bureau de celui-là est ouvert toute l'an-
née. à ma porte, sous ma main, — tout
comme est le bureau du pereépteur de
ville, qui est aussi passif que son collègue
campagnard est actif. Ignoriez vous cela
monsieur RÎOUI Daval, oubien vouliez
vous avoir l'air de ne pas le savoir? »
M. Magne a quitté la séance après ce lé-
ger engagement. G^ux qui connaissent les
derniers incidents des coulisses politi-
ques auraient pu mettre cette retraite sur
le compte du dépit : M. Magne, en effet,
est devenu autoritaire à faire fi émir ; il
paraît que, lors de la discussion des cinq
millions qu'on voulait donner de force à
-M. du Barrail,' il avait déclaré qu'il se re
tirerait du cabinet si le ministre de la
guerre ne s'arrangeait pas pour repousser
ce don gracieux qui écornait le budget;
c'est pourquoi M. Deeeilligny s'est si bien
jeté à corps perdu dans la bataille.
On voit du reste que l'Assemblée se
sent sous le coup de la démission de M.
Magne; les contradicteurs de M. le minis-
tre des finances prennent, à son égard,
des ménagements manifestas dans la dis-
cussion de l'amendement Raoul Duval, et,
lorsque l'amendement est repoussé, il se
produit dans la salle une sorte d'agita-
tion inquiète. Le dépit n'est pourtant pour
rien dans le départ du ministre des finan-
ces. C'est la fatigue seule qu'il faut accu-
ser : M. Magne est souffrant, fort souf-
frant; malgré le plus respectueux si-
lence, sa voix n'arrive plus jusqu'aux
derniers bancs de l'Assemblée ; le finan-
cier est encore debout, mais l'homme est
à bout.
C'est donc ce pauvre M. Lefébure qui a
été forcé de donner des renseignements
sur l'état des négociations qui doivent me-
ner à bonne fin la convention postale
entre la France et les Etats-Unis. C'est
dire que nous n'avons pas eu le moindre
renseignement. M. le sous secrétaire d'Etat
a assuré que les observations viendront
opportunément quand le projet de conven
tion sera présenté à l'Assemblée. Cilino,
va ! Mais s'il est fait des observations,
c'est justement parce qu'on ne présènte
jamais ce projet de convention.
Nous nous attendions à quelque orage à
propos de la convention intervenue entre le
gouvernement et la liste civile, sorte de
transaction qui se solde par un chiffre de
2,800,000 francs rendus à la famille impé-
riale. Cette convention, exécutable au 1er
janvier prochain, avait été glissée discrè-
tement dans le budget, et l'Assemblée n'en
avait pas connaissance.
M. Fourcand demande au gouvernement
s'il ne jugera pas convenable de prendre
l'avis de l'Assemblée souverain 3 et de lui
présenter un projet de loi à ce sujet.
Comment donc Mais certainement le
gouvernement présentera un projet de loi
pour faire ratifier le projet par l'Assemblée!
Et, sans avoir l'air, avec sa douceur habi-
tuelle, M. Deseilligny, tout en ne laissant
pas tomber la conversation, trouve moyen
d'esquiver la question. Il est une gravure
de Gavarni qui représente un homme et
une jeune femme assis et mangeant des
noisettes.
— Pourquoi parles-tu toujours à M. Au-
guste ? dit l'homme. -
— Oh! par exemple, si je parle à.
— Mais oui, je te dis que tu causes tou-
jours avec M. Auguste, insiste le grin-
cheux.
— Avec M. AugilsLe ?.. Allons bon, en
voilà encore une qui est creuse !
Quand M. Deseilligny descend, on s'a-
perçoit qu'il en a trouvé des crauses à chaque
instant : de la date où sera. présenté le
projet de loi, rien ; du moment où la con-
vention sera mise à exécution, rien. M.
Foureand fait mine de parler derechef de
M. Auguste ; mais M. Buffet trouve à
point un article du règlement qui coupe
court à la conversation.
Ce n'est point la seule prévenance de la
journée que M. Buffet a eue vis à vis du
Cabinet. -
M. du Temple demandi^que son inter-
pellation sur l'envoi d'un ministre pléni-
potentiaire à Rome ait la priorité sur la loi
des maires. En fait, elle l'a, puisqu'elle a
été présentée et fixée avant la loi des mai-
res ; mais M. Buifet déclare que la loi des
maires est portée depuis plusieurs jours à
l'ordre du jour et que c'est un fait acquis.
Or, lorsque les discussions ont été fixées
par l'Assemblée, qui les porte à l'ordre du
jour? M. Buffet !
Vous jugez si le tapage éclate tout-à-
coup.
M. Buffet veut retarder un désagrément
au Cabinet, c'est clair, et il ne craint pas
de faire intervenir en pareille matière
son autorité présidentielle. Il faut croire
que le cas est sévèrement jugé par cer-
taines exclamations de la gauche, car M.
Buffet, qui se fâche tout blanc, répond par
de gros mots. On vote enfin; première
épreuve douteuse, la gauche votant contre
le Cabinet avec quelques ultra-légiti-
mistes.
Alors, prestement, des bancs de la gau-
che s'échappent des députés qui vont s'as-
seoir à droite. M. Buffet ordonne à cha-
cun de retourner à sa place ! Personne ne
bouge, naturellement. Qu'on n'aille pas
croire à une simple gaminerie, le fait a
un côté absolument sérieux et pratique.
Le parti républicain, serré, entassé, em-
pilé occupe environ les 2/5 de la salle ; le
parti monarchique, bien au large, remplit,
d'une façon fort maigre, les autres 3/5 qui
restent. Lorsqu'on va auvetp, M. le pré-
sident voit se lever d'un côté les 2/5, de
l'autre les 3/5, et régulièrement il donne
gain. de cause à la droite. Or, souvent
comme aujourd'hui, les 3/5 de la droite
sont vides, quand les 2/5 de la gauche sont
pleins. Aujourd'hui, des ..membres de la
gauche, sans craindre de dégarnir leur
côté bien fourni, se portent dans les
vides de la droite pour que M. Buffet ne
subisse pas éternellement le même trompe-
l'œil.
Mais M. le président a ses habitudes,
il ne veut pas qu'on les dérange ; de là,
son ire. Il a, comme on dit, le com-
pas dans l'œil pour mesurer les superficies;
mais, selon nous, il n'a pas toujours dans
la rétine le sentiment numerlque.
La priorité reste à la loi sur les maires.
Parbleu ! Nous voudrions qu'un jour,
lors d'un vote politique, M. Buffet, ayant
donné gain de cause à la droite, comme
d'habitude, après une première épreuve
douteuse, s'éciât : « Ne bougeons plus 1»
et eût la fantaisie de faire compter par les
secrétaires le nombre de ceux qui sont
debout et le nombre de ceux qui sont as-
sis. Le moyen n'est peut-être pas prati-
que. mais M. le président devrait bien en
trouver un analogue : un juge ne peut
qu'être charmé de pouvoir se rendre un
compte exact de ses jugements.
PAUL LAFARGUB.
--- f ———— "- ————————
LES PETITS EMPLOYÉS
C'est l'ordinaire; les grands font les
fautes et ce sont les petits qui paient.
Horace a dit cela dans un vers qui est
resté maxime.
Ce qu'il y a de pire, c'est qu'on ne
leur permet pas de se plaindre ni de
crier. Si amer que soit le vin tiré par
d'autres, il faut qu'ils l'avalent, ,sans
faire la grimace. Un employé à douze
cents francs qui sè mêlerait de n'être
pas content et de le dire serait bien
vite remercié.
C'est donc aux journalistes à prêter
leur voix à Ce petit monde, quand il va
être victime ou de l'injustice ou de l'irré-
flexion des puissants. 1
La supplique que je vais présenter à
l'Assemblée nationale intéresse beaucoup
d'honnétès fonctionnaires, qui ne sont
pas très-heureux; j'espère donc qu'elle
ne semblera pas inopportune au public.
Dans la plupart des Assemblées délibé-
rantes, ce sont les questeurs, nommés
par elles, qui, ayant dans leurs attribu-
tions tout ce qui touche les questions ad-
ministratives, ont la haute main sur le
personnel qu'elles emploient.
De 1814 à 1852, c'est-à-dire pendant
la périodé la plus brillante du régime
parlementairelen France, les questeurs
furent toujours considérés comme les
seuls administrateurs de l'Assemblée. Ils
avaient seuls le maniement des fonds
dont elle dispose, et seuls aussi la feuille
des bénéfices; je veux dire qu'ils étaient
chargés de nommer, de rétribuer et d'a-
vancer les. fonctionnaires qui' relèvent
d'elle.
En 1852, M. de Morny, pour des rai-
sons que tout le monde devine, sans
que je les explique, changea toute cette
organisation. Il attribua toute l'adminis-
tration du Corps législatif au président.
Il faut bien reconnaître que cet essai
ne fut point heureux. Je ne parle point
des irrégularités dans l'avancement et
des passe-droits qui en furent les consé-
quences naturelles; il serait assez diffi-
cile d'apprécier à cette distance les rai-
sons qui justifiaient les choix de M. de
Morny. Mais il paraît qu'à la suite d'un
laisser-aller regrettable, des abus plus
fâcheux s'étaient produits, puisqu'on
1871 la cour des comptes relevait, non
sans une certaine indignation, des agis-
sements peu conformes à la sévère éco-
nomie qu'elle est chargée de maintenir.
A Bordeaux, la nouvelle Assemblée,
rompant avec les traditions funestes de
l'empire, revint simplement au règle-
ment de 1849, et elle fit revivre, par cette
décision, les anciens usages, qui don-
naient toute autorité aux questeurs, dans
les questions d'administration intérieure.
Les employés s'en trouvaient fort bien.
Outre que les questeurs sont nomihés
pour une année tout entière, ils sont
presque toujours réélus, et c'est un pou-
voir assez stable. Ils avaient le temps de
faire connaissance avec le personnel
consacré aux services de l'Assemblée.
Ils étaient d'ailleurs animés pour lui
d'un esprit de justice, qui lui inspirait
la plus vive confiance. Ils avaient, par
des arrêtés successifs, réglé l'avancement
des employés ; ils s'étaient arrangés pour
que les pauvres diables, dénués de pro-
tection, mais qui déployaient un mérité
réel et rendaient d'utiles services, ne
fussent point primés par des favoris in-
capables.
Il est question, en ce moment, à
l'Assemblée, de revenir aux errements
de 1852, de retirer l'administration aux
questeurs pour la rendre au bureau de
l'Assemblée.
Vous concevez aisément les craintes
du personnel des employés, qui comp-
taient sur les règles posées par la ques-
ture.
Ils font remarquer, avec raison, que
le bureau (président, vice-président et -
secrétaires) ne sont jamais nommés que
pour trois mois ; qu'ils ne connaissent
point le personnel ; qu'ils n'ont et ne
peuvent avoir aucune idée des services
rendus; qu'il leur est, par conséquent,
impossible de les récompenser comme
ils le méritent. -
Ne peut-on pas craindre aussi que
chacun de ces hommes, fort honorables,
sans doute, mais des hommes, après
tout, n'étant que de passage au bureau,
ne se fasse pas faute de caser ses créa-
tures, au risque de ce qui pourra en
arriver, lorsqu'il ne sera plus là.
Enfin ces pauvres employés savent
très-bien ce qu'ils ont ; et ils redoutent
beaucoup ce qu'ils sont menacés d'avoir.
Cette petite révolution, si elle s'a-
chève, aura sans doute des conséquen-
ces, plus funestes pour la dignité de l'As-
semblée ; mais eux, ils ne regardent la
chose qu'à leur point de vue, et ils en
sont -. consternés. .-.
Est-ce que l'Assemblée, avant de
prendre une décision sur cette-affaire,
ne pourrait pas prêter quelque atten-
tion à ces doléances ? Rien ne la presse.
Qu'elle examine, qu'elle consulte.
FRANCISQUE SARCEY.
————— -————————
COMMISSION DES TRENTE
Séance du 22 décembre 1873
M. Batbie préside. M. Tarteron lit le procès-i
verbal, qui est adopté.
La discussion générale sur la loi électorale
est reprise.
- il de Kerdrel. — M. Vacherot disait que
le mal de la situation était qu'il n'y a pas une
République définie et proclamée qui rallie tous
les conservateurs. Je ne puis partager ces idées,
et je crois qu'il y a contre' la République bien
des préjugés.
M. Cézanne a exprimé une pensée analogue à
celle de M. Vacherot en termes plus généraux.
MM; Brun et Tarteron ont également indiqué
la forme de gouvernement défini qui, suivant
eux, rendrait la force au parti conservateur :
c'est la monarchie. Cette définition, en effet,
ferait tomber toutes les calomnies dont on abuse
les électeurs ; la monarchie en action aurait fait
justice de bien des préjugés. En attendant que
son jour revienne, j'aurai toujours, en trav.ail-
lant à la Constitution, l'idée de donner au chef
du pouvoir exécutif des attributions fortes, et
notamment le droit régalien de dissoudre la
Chambre des députés. -
Nous repoussons l'ancien régime tel qu'on le
définit d'habitude dans la polémique ; mais tout
n'était pas mauvais dans l'ancienne France.
Les décentralisateurs ont fait des emprunts à
l'ancienne France, de même les initiateurs du suf-
frage universel l'ont imitée sur plusieurs points,
Dans les bailliages et les sénéchaussées, il y
avait l'association du suffrage universel avec là
représentation des intérêts.
Pour réalier cette association, un a proposé
divers systèmes, dont la complication est le
défaut. Le vote supplémentaire de pères de fa-
mille répond à un sentiment respectable, mais
il irait contre les intentions de ceux qui le pré-
conisent. La femme pieuse, l'enfant fidèle
seraient représentés le plus souvent par un père
irréligieux.
Il est également bien difficile d'organiser la
représentation de l'intelligence ou de la richesse.
Comment être absolument juste ? comment
établir une échelle de proportion acceptable'!
J'abandonnerai donc l'idéal pour chercher
le simple' et le pratique. J'admettrai le système
électoral à deux degrés, tel que l'a exposé M. Le-
fèvre-Pontars. MM. Bethmont et Léon Say de-
mandaient à l'électorat municipal des condi-
tions plus difficiles qu'à l'électorat politique.
On est citoyen français partout ; on n'est de sa
commune que dans la commune. Je crois que
par la force des choses, nous serops amenés à_
établir une relation entre l'électorat politique
et l'électorat municipal.
J'admettrais, par exemple, que les plus impo-
sés élussent une portion du eonseil municipal;
le surplus serait élu au suffrage universel, c'est-
à-dire que les élections soient faites par des
électeurs appartenait à l'une de ces catégories :
1° 25 ans d'âge et 3 ans de domicile ; 2° .Nés
dans la commune, un an de domicile ; 30 25 fr.
da contributions directes, sans condition de
domicile.
Ces conseils municipaux nous donneraient des
garanties pour leur confier le choix des électeurs
primaires Ceux-ci ne doivent pas être élus dans
le feu de la période électorale et sous la pression
du mandat impératif.
Les conseillers municipaux seraient donc
chargés de l'élection des électeurs primaires. Ce
système est simple : il n'exclut pas le nombre,
il fait une part aux intérêts. On aurait là quel-
que chose emprunté, non pas à l'ancien régime,
mais à la vieille France. Je suis convaincu que
moins la France aura la royauté, plus elle aura
besoin des institutions monarchiques.
M. de Meaux. — Comment le corps élec-
toral peut-il être éclairé et dirigé sans être con-
traint ? La loi ne peut tout faire ici, mais ce
qu'elle peut, elle doit le faire. Il y a un mini-
mum d'exigesces conservatrices exigibles.
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