Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-12-22
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 22 décembre 1873 22 décembre 1873
Description : 1873/12/22 (A3,N767). 1873/12/22 (A3,N767).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7558125n
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3' Aont\e.-\ - N° 767. PRIX DU NUMÉRO : PARIS 15 CENTIMES DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Lundi 22 Décembre i87~
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
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JOURNÉE POLITIQUE
Paris, 21 décembre 1873.
Ce jvest pas un .spectacle réconfortant
que l'Assemblée nous a donné pendant les
deux jouri où elle a discuté le budget de
la guerre. Nous ne * parlons pas ici de ce
qu'on pourrait appeler la partie politique
-et, en quelque sorte, souterraine de ce dé-
b.t; les intrigues parlementaires, en regard
de si grands intérêts, ne peuvent rien of-
frir qui nous arrête. M. le ducPasquier as-
pire à devenir, dit-on, le Carnot de l'orléa-
nismc; mais il faut autre chose, pour
jouer ce rôle, que de la faconde et de
l'ambition. Ecartons ces misères. Que di-
rons-nous du jeune rapporteur? Etaler à
la fois tant de suffisance et d'insuffisance !
Quant au ministre de la guerre, il a paru
aussi d'une regrettable médiocrité. M. le
général du Barrail est, malheureusement,
un de ces ministres dont il n'y a rien à
dire, si ce n'est : Pourquoi sont-ils là ?
quelles qualités et quels puissants mérites
les désignaient pour ces fonctions ? qu'y
ont-ils fait et qu'y font-ils ? à quel propos,
enfla,aelui-ci plutôt que tel autre ? Et l'on
est attristé, déçu, presque accablé lors-
qu'on songe que c'est toute l'armée de la
France qu'il s'agit de réorganiser à présent.
Da fait, nous n'arrivons à rien, à pres-
que rien, malgré le zèle des officiers, mal-
gré la bonne volonté des hommes. Nous
voyons défiler de temps en temps avec p'ai
sir des troupes qui semblent bien disci
plinéés et dont nous admirons la bonne et
martiate allure. Mais est-ce toute l'armée,
cela? Paris a été comme enivré le jour de
la grande revue passée en l'honneur du
shah de Perse. Prenons garde aux satis-
factions trop hâtives de l'amour-propre et
de l'enthousiasme 1 Nous saluons de beaux
régiments ; nous les acclamons, nous en
sommes fiers : mais où en est-on ? qu'a-
t-il été fait de vigoureux et de nouveau
depuis les désastres où ont péri en vain
tant de braves soldats, qui nous semblaient
invincibles aussi ? L'Assemblée a volé en
principe le service obligatoire. Existe-t-il
en réalité ? Non. La loi même qu'elle a
faite, malgré ses atténuations excessives,
n'a pas encore été exécutée. Quelques cen-
taines de volontaires d'un an ébauchent
chaque année leur éducation militaire ; et
c'est tout.
Que veut la loi ? Elle fait du contingent
asnuel deux parts : l'une qui doit cinq
ans de service continu ; l'autre qui doit
!six mois au moins de présence au corps
et d'apprentissage. Ainsi donc tout Fran-
çais doit acquérir un certain minimum
d'instruction? militaire ; il faut que chaque
année cette seconde partie du contingent
soit exercée de telle sorte qu'on la trouve
prête, si la guerre éclatait encore. Contre
l'Allemagne en particulier, ce service mi-
litaire universel est devenu la base de no-
tre système de défense. Cependant que se
passe-t-il ? Voici tantôt deux ans que la loi
est votée, et elle n'est qu'une lettre morte.
A L- vérité le principe du service obliga-
toire est écrit qaelque part et figure avec
avantage daars. un monumeat législatif;
mais les bureaux de la guerre ne l'appli-
quent point. Nous payerons-nous toujours
de mots? La seconde partie du contiu-
gent qu'il s'agit d'instruire est jus-
qu'ici restée dans ses foyers. Et voici
que la majorité, d'accord avec le ministre
de la guerre, repousse l'amendement qui
aurait assuré, pour 1874, Ja complète exé-
cution de la loi ! Economie de 5 millions,
disent quelques-uns; ne la dédaignons pas,
dans la situation fâcheuse de nos finances.
• Economie de 5 millions en effet, mais bien
difficile à admettre chez un peuple qui,
pour ne pas avoir opposé en 1870 à l'en-
vahisseur une armée puissante, a perdu
deux pro"%aces et payé une amende de
5 milliards.
Nous ne voulons pas relever d'autres
détails après ceci; et pourtant nous trou-
Tons partout d'incroyables traces d'en ne
sait quel aveuglement routinier. Est-ce
que nous pensons avoir assez fait? est-ce
que nous allons nous rendormir maintenant
sur les deux oreilles? est-ce que notre
présomption, uotre orgueilleuse légèreté
n'ont pas reçu d'aêsfz dures leçons? f.R
seule chose dont il semble que l'Assemblée
se soit occupée avec passion, c'est le ma-
réchalat. Qu'on voudrait l'effacer de la
séance de vendredi, -ce pénible incident!
Au chapitre TV, un crédit était demandé
pour le traitement annuel des maréchaux.
M. Guichard , très-naturellement, mais
avec peu de tact et de bonheur, récla-
mait la suppression de '30,000 francs
rendus inutiles depuis le jugement du
conseil de guerre de Trianon. M. l'a-
miral Saisset s'est écrié : « Votre amen-
dement est superflu; il y aurait forcé-
ment une annulation de crédit. » Cette
aimple explication, à la rigueur, pouvait
suiiire; mais quelle rage a pris au rappor-
teur de" monter à la tribune et de pla'ider
le maintien du crédit en faisant entrevoir
que le gouvernement a dessein de créer
bientôt un autre maréchal I Le nombre
réglementaire des maréchaux et de six
en temps de paix; il en resta quatre. Le
gouvernement pourrit doaccn créer deux.
î&sis franchement qu'avons-Deus affaire
de nouvelles promotions au maréchalat ?
On parle de nominations moins militaires
que politiques, on prononce le nom de
« celui qui s'appelle modestement Chan-
garoier. » L'Europe, hélas î se moquerait
de nous. Faisons nous une solide armée,
et non es maréchaux octogénaires. Des
râlons de maréchal, à présent? Nous ver-
rons plus tard ! C'est à Metz, c'est ai\
Éhin que nos généraux pourront en trou-
ver.
Le journal officiel enregistrait hier un
certain nombre de mutations dans les
préfectures et îous-préfeetures-, Ce qu'on
appelle ua mouvement, mais d'importance
secondaire. Cinq préfets restent sans fonc-
tions : M. de Bardonnet, préfet de la
Haute-Saône, est appelé, par limite d'âge,
à faire valoir ses droits à la retraite; M.
Séguisr, préfet du Nord, est démission-
naire ; on peut considérer comme en dis-
grâce MM. Tirman; Mahias et d'Ideville.
M. Tirman, apprécié et honoré dans le
département des Ardennes, qu'il adminis-
trait depuis 1871, était un des rares
préfets de M. Thiers que le ministère
du 24 mai eût laissés en place. M. Mahias,
oublié à Oran, où le gouvernement de la Dé-
fense nationale l'avait envoyé, est révoqué
brutalement parmi les lazzi de la Patrie et du
Français. M. d'Ideville, qui devait pour-
tant au ministère du 24 mai son poste de
préfet d'Alger, est mis en disponibilité
après une expérience de six moifZ qui, pa-
raît-il, n'avait pas réussi. M. d'Ideville,
en effet, a débuté en Algérie par une assez
grotesque esclandre. Le Français parle
aussi de difficultés qui se seraient élevées
récemment entre lui et le gouverneur géné-
ral. Un seul cous-préfet est écarté de
l'administration : c'est M. Bigot, sous-
préfet d'Etampes ; nous ne savons pour-
quoi. Quant aux simples mutations,
nous n'ea dirons rien. La Loire voit rem-
placer M. de Tracy par M. de Sandrans.
Qu'y gagne-t-elle ? M. de Sandrans et M.
de Tracy ont fait leuiy preuves ; il n'y a
point à les préférer l'un à l'autre, et ce
sont toujours des incarnations administra-
tives de la politique de combat et d'ordre
moral.
EUG. LIÉBBRT,
♦ —
L'Assemblée nationale a voté hier l'a-
mendement proposé par M. Lambert,
dans le but d attribuer le palais de l'Ely-
sée aux réceptions du président de la
République à Paris, et de lui ouvrir, à
cet effet, un crédit de 300,000 fr.
Nous ne reviendrons pas sur les ré-
flexions que cetté mesure nous a déjà
suggérées ; il nous semble, en effet, que
s il plaît au chef de l'Etat d ouvrir ses
salons à ce que M. le vice-président ap-
pelle l'élite de la société parisienne, c'est
à Paris qu'il doit le faire, pour une foule
de raisons que nous avons indiquées
précédemment et sur lesquelles on nous
permettra de ne point revenir. Toute-
fois, nous devons lavouer, si quelque
chose avait pu modifier notre premiere
opinion, c'eût été le langage tenu par
les orateurs de la droite qui sont venus
tour à tour appuyer l'amendement de
M. Ravinel.
D e mê m e que l'honorable M. Tirard, nou s
avions pensé que ce vote aurait lieu
sans discussions, sans phrases; nous
avions espéré surtout qu'il ne servirait
peint de prétexte à de nouvelles accusa-
tions, à de nouvelles injures contre Pa-
ris. C'est le contraire qui a eu lieu. M.
Lambert a cru convenable, généreux;
politique, de bien préciser la portée de
son amendement, et de se défendre de
toute arrière-pensée du retour de l'As-
semblée et du gouvernement à Paris; il
a insisté sur la nécessité de maintien
des pouvoirs publics à Versailles, « afin,
a-t-il dit, de sauvegarder les délibéra-
tions parlementaires des agitations d'u-
ne grande ville, et .de mettre le gouver-
nement tout entier à l'abri d'un coup de
main ou - d'une suprise. »
M. de Ravinel, à son tour, est venu
renchérir sur M. Lambert. M. de Ravi-
nel est l'auteur — et il s'en vante — de
la proposition qui a enlevé à Paris ses
plus importantes prérogatives de capi-
tale ! Nous concevons qu'il s'en sou-
vienne, mais nous regrettons qu'il tienne
tant à ne point le faire oublier. Dans sa
pensée, le droit qu'on accorde au prési-
dent de la République de venir dépenser
à Paris les .300,000 francs qui lui sont
alloués pour frais de représentation
doit être considère comme « une com-
pensation Il à ce que le maintien du gou-
vernement à Versailles fait perdre à la
capitale. Mais il refuserait, même à ce
titre, les 300,000 francs en question, si
son vote devait être regardé, dans n'im-
porte quelle mesure, comme la préface
d'un retour sur la proposition, émanée
de son initiative, qui a fait de Paris la
Grande Lépreuse.
Enfin, M. le vice-président du conseil
a profité de l'occasion pour donner à
Paris le coup de pied du ministre et af-
firmer que le gouvernement ne songeait
pas le moins du monde à lever l'inter-
dit qui pèse sur la capitale.
N'en déplaise à M. Lambert, à M. de
Ravinel, et à M. le duc de Broglia, un
pareil langage n'est ni généreux, ni po-
litique. Pouvait-on, en vérité, choisir un
plus mauvais moment pour récriminer
contre Paris, alors que notre mal-
heureuse population endure, depuis
plus de six mois, et. sans se plaindre,
des souffrances qu'elle n'à point en-
courues par sa faute, on le sait bien?
Plus tard l'histoire aura peine à com-
prendre que Paris ait été traité avec
autant de sévérité précisément au lende-
main du jour où il s'était montré le plus
digne de son beau titre de capitale du
monde civilisé, et où l'Esope entière at-
testait que - 4 is avait bien mérité de la
France. C'est 00 e,-nHt- tsdrs
de siège soufferts par tous avec un cou-
rge, avec une résignation exemplaires,
que Paris a été dégradé ; ce n'est point
après la Commune ; l'exécution date de
plus loin, et .il suffit de relire les ottip-
tes-rêndus des premières séances de
l'Assemblée pour se convaincre qteà
Bordeaux déjà, quelques jours à peine
après la levée du siège, la majorité ne
trouvait- quë des paroles offensantes à
l'adresse de la population parisienne,
exténuée par les fatigues et les privations
de toutes sortes. J ,
Etait-il donc bien utile de réveiller
tous ces souvenirs ? et puisqu'on con-
sdntait à faire l'aumône de quelques cen-
taines de mille francs au commerce et
à l'industrie de notre cité, au moins
aurait-on du comprendre qu'on en dou-
blerait le prix en les accompagnant de
quelques bonnes paroles.
E. SCHNERB.
—♦ —————
MOUVEMENT PRÉFECTORAL
Le Jovhvnûl 1W déciuis lfni nom-
ment *
M. Limbours, préfet des Bouches du Rhône,
est nommé préfet du Mortl, en remplacement
de M. le baron Séguier, dont Ift démission est
acceptée. ,
M. de tracy, préfet de la Loire, est nommé
préfet des Bouches-du-Rhône.
M. le baron de Cardon de Sandrans, préfet du
Doubs, est nommé préfet de Ja Loire.
M. Albert Gigot, préfet du Loiret, est nommé
préfet du Doubs. i
M. le baron de Behrr préfet de l'Ardèche, est
nommé préfet du Loiret.
M. du Chevalard, sous-préfet de Valenciennes,
est nommé préfet de l'Ardèehe.
M. Burin du Buisson, préfet de la Somme, est
nommé préfet de la Haute-Saône, en remplace-
ment de M. le vicomte de Bardonnet, appelé par
limite d'àce à faire valoir ses droits à la retraite
et ntSmme préfet honoraire.
M. Pougny, préfet de l'Hérault, est nommé
préfet de la Somme.
M. de Val lavielle, ancien préfet, est nommé
préfet de l'Hérault.
M- Buchot, préfet de 1 Aude, est nommé pré-
fet des Ardennes, en remplaéement de M. Tir-
man, appelé à d'autres fonctions.
M. Baile, sous-préfet de Bayonne, est nommé
préfet de l'Aude.
M. Sauvage, secrétaire général de la Gironde,
est nommé préfet de l'Ariége.
M. Brunel, préfet de l'Ariége, est nommé
préfet d'Alger, en remplacement de M. le comte
d'Ideville, appelé à d'autres fonctions.
M. Nouvion, sous-préfet de Saint-Nazaire, est
nommé préfet d'Oran, en remplacement de M.
Mahias.
M. Balleydier, sous-préfet de Langres, est
nommé sous-préfet de Saint Nazaire.
M. Cabarrus, secrétaire général, a été nommé
sous préfet de Langres.
M. de Pistoye, secrétaire général du Nord, a
été nommé secrétaire général de Meurthe-et-
M< salle.
M. de Riencourt, secrétaire général de la
Haute Garonne, a été nommé secrétaire général
du Nord*
M. Chrestien de Lihus, sons-préfet de Lisieux,
a été nommé secrétaire général de la Haute-
Garonne. <
M. Porteu, secrétaire général du Calvados, a
été nommé sous-préfet de Lisieux.
M. le comte de Gantés, sous-préfet de Vienne
a été nommé sous-préfet de Valenciennes.
M. Assénât, sous-préfet de Touraon, a été
nommé sous-préfet de Vienne.
M. Octave Blanc, sous-préfet de Clamecy, a
été nommé sous-préfet de Tournon.
M. de Saint- Quentin, attaché au cabinet du
ministre de l'intérieur, secrétaire de la commis-
sion algérienne à l'expositien de Vienne, a été
nomme sous-préfet d'Etampes, en remplace-
ment de M. Bigot, appelé à d'autres fonctions.
» -————————
COURRIER PARLEMENTAIRE
#
Versailles, £ 0 décembre 4873.
Il s'agissait de terminer le budget des
dépenses du ministère des finances. Mais,
auparavant, la Chambre a voulu en finir
avec l'élection de l'Aube.
Les détails les plus intéressants de cette
élection, ceux qu'on peut observer dans
la coulisse, ont été narrés, hier, dans ce
journal. Nous n'avons, aujourd'hui, que
les documents empreints d'une dignité
officielle.
Au milieu du silence, M. Ducarre lit
son rapport, un long rapport, relatant
conscieacieufement tous les griefs que le
concurrent malheureux du général Sàus-
sier a soulevés ou fait soulever, ainsi que
toutes les dépêches échangées entre Ver-
sailles et Troyes et vice Versaillesil écarte
les premiers, accorda un blâme égal au
point de vue électoral, aux comités des
deux candidat, et, constatant que les ma-
nœuvra ont été plutôt défavorables au gé-
néral Saussier, opine pour la validation
du candidat, vu le nombre de suffrages
qui le sépare de son concurrent.
Une tout autre solution basée sur les
manœuvres électorales employées nous
eût paru extraordinaire. Il n'y a que le
parti bonapartiste pour soutenir sérieuse-
ment cette thèse, quand il saute brusoue-
ment à la gorge des genr,: Monsieur le pré-
aident, c'est le lapin qui a commencé!
Et'l'élection du général Saussier est
Talidée, à une main près, celle de M. li-
mairac, un bonapartiste, von laiitsans doute
octroyer un vote de consolation à M. Ar-
gence, le concurrent maJhenrfux, qui, du
haut de la tribune des anciens députés,
coQteiîiple avec anaerlnuie la terre promise.
Cette scène a quelque chosb de biblique.
Allons, pas de paresse; retournons au
budget des dépenses des finances.
Pour notre part, nous ne connaissons
pas de budget plus intéressant , que celui
que la Chambre brille en ce moment. Dans
les petites boites les bons onguents, dit
un vieux proverbe; si le proverbe est vrai,
le ministère des finances, qui est une des
plus vasteihoîles que npus Connaissions,
doikç#t».tetiir 4nalititc d ofiguëilts de mé-
diocre qualité, surtout rances. M. Francis-
quef Ilive (lu centre gauche) nous eu sou-
met un — pris au hasard, pour ainsi dire,
car n'importe dans quel coin l'Assemblée
voudrait fourrer, son doigt, elle trouverait,
selon nous, matière à faire la grimace.
L'an dernier, la commission du budget,
de concert avec le gouvernement et le di-
recteur du service des forêti, proposait à
l'Assemblée une réduction de 20,000 fr.
sur le personnel de l'administration cen-
trale des forêts ; cette réduction était vo -
tée, et c'est avec surprise que M. Rive
a vu, dans le rapport de M. Chesne-
long, que le vote de l'Assemblée était resté
sans exécution. Le platonisme en matière
législative est encore plus dérisoire qu'en
amour.
La question est bien engagée, bien po-
sée': M. flive se pose en champion qui ré-
clame le respect des décisions de la Cham-
bre H:lûvfj'aine ; en outre, il offre de trou-
ver la somme au besoin suf le service
départemeatal des forêts, qui compte beau-
coup trop d'employés dans certaines con-
trées. Nous ne nous étonnons que d'une
chose, c'est de l'étonnement de l'orateur,
qui se demailde pourquoi , le nombre des
ageilts des forêts a tellemfent augmenté
en province depuis quelque temps ? —
Parbleu ! parce qu'en général ces agents
sont des conservateurs. des forêts. Le
conservateur ne pousse plus que dans les
bois ; iP éèV urgent d'en multiplier la
graine !
M. Chesnelong, le rapporteur du bud-
get, assure que, sous peine de laisser en
souffrance le service en question, on ne
peut aller au-delà de 3,000 fr. d'économie.
Et M. Wilson, membre de la commission,
trouve étonnant qu'au moment où l'Etat
voit diminuer l'étendue de ses forêts,— puis-
qu'il en restitue la quarantième partie à
la famille d'Orléans, — il subisse une aug-
mentation stir l'étti t-n.Iàj()r de service.
Quelques mots de M. Léon Say sur le bon
temps où il était ministre des finances, et
M. Lefébure paraît.
M. Léon Lefébure, c'est le sous-Magné
du moment ; le. nouveau sous-secrétaire
d'Etat, pour la première fois dans l'exer-
cice de ses fonctions, remplaca son ministre
malade.
Enfin, nous allons donc voir éclater
« dans toute leur beauté » les mérites qui
ont désigné M." Lefébure à l'attention du
Cabinet !
Nous savons bien que M. Lefébure s'était
déjà recommandé à la bienveillance du mi-
nistère actuel par une conduite qui déno-
tait en lui une pénétration peu commune :
il flaire le cadavre comme pas un. Député
d'Alsace, de * l'Alsace républicaine, Pa-
ris républicain s'était fait un point
d'honneur de lui rendre , épris nos
malheurs, son "siège à l'Assemblée natio-
nale; M. Léon Lefébure siégeait au centre
gauche lorsque, peu de temps avant le 24
mai, à propos d'un vote important, il
passa, non sans quelque éclat, a la droite;
le 24 mai survint, et l'ex-député d'Alsace,
le député adoptif de Paris se rangea dans
le groupe Target, pour fonder la Répu-
blique, la vraie République, la République
respectable, où il pousse des ambassades
et des sous-secrétaireries d'Etat. Pru-
dence, oubli du passé, flair, ambition,
voilà bien des qualités qui désignaient un
homme, aussi .j eune et aussi blond qu'il
soit, à la bienveillance du Cabinet ac-
tuel.
Restait à conquérir la bienveillance de
la Chambre. M. Lefébure s'élance, il parle.
Mais il n'est nécessaire que de donner la
courte riposte de M. Francisque Rive:
« Je ferai remarquer que les réponses de
M. le sous-secrétaire d'Etat peuvent indis*
tinctement s'appliquer à tous les amende-
ments possibles. »
Et le vote a lieu : à gauche, toutes les
mains, et cent mains à droite se lèvent
pour faire respecter la décision de l'Assem-
blée. L'amendement Rive est adopté.
Premier triomphe de M. Lefébure.;
Alors, — mais il faudrait le crayon de Gré-
vin pour bien rendre, en un croquis et
en une légende philosophique, la rapide
scène qui se passe! — Alors, M. Johnston
se lève, M. Johnston, encore un bloud qui
n'a pas été ccvnipris dans la distribution de
sous - secrétaireries, ( il étaitdroitier trop tôt) ;
il se dirige vers le banc des ministres et
serre avec effusion les mains de M. Lefé-
bure. — Oh ! les amis! Réellement, est-ce
qu'il y a une loi qui interdit de les étran-
gler?
Chapitre 30 : matériel du ministère,
c'est à-dire éclairage, chauffage, frais d'im-
pression, d'emballage, etc., tous les me-
nus détails enfin sur lesquels votre cui-
sinière vons laisse facilement sauter cin-
quante francs par mois, hors du panier,
T* par pure innocence, bien entendu*
Or, pour ce chapitre, lorique le èrêdit
demandé par l'ancien gouvernement est de
2,200,000 fr., le crédit réclamé par le gou-
vernement actuel et alloué par la commis-
sioa s'élève à quatre millions. Le chapi-
tre-du matériel est presque doublé. Et
l'on refuse quelques millions à l'organisa
tion militaire et quelques milliers de francs
a 1 instruction publique.
M. Tirard se sert des rapports de la
commission des services administrafifs
pour faire ressortir tout ce que ce crédit
a d'excessif. La salle l'écouto avec bien-
veillance ; M. le rapporteur le sent et s'ef-
force de détruire l'impression produite par
M. Tirard. Décidément c'est un habile
homme que M. Chesnelong : il paile, par-
h, parle, avec une volubilité incroyable ;
il entasse les phrases sur h s mots et les
perioies sur les phrases, il accumule les
têtes de chapitre, se dépêche, et, tout en
conservant son sang froid, étourdit l'audi>
toile. Paitez, muscade! ld tuur est fait, on
n'y a vu que du feu. Pfertoiinellcment., [ont
ce que nous avons pu saisir, c'est qu'il
existe des frais nonwaiîx à cau-e de l'im-
pression des nouveaux titres de Rente. Il
paraît que c'est le développement de la
D-tte qui nous vaut C3 développement de
dettes.
Si habile que Eoit un prestidigitateur,
il se trouve toujours dans U salle des gens
qui aiment à se rendre compte; M. Tirard
revient à la charge et trouve que deux
millions, pour l'impression de formules,
c'est beaucoup de milliers de francs. -
M. Lefébure aune revanche à piendre,
il est forcé de la prendre : C'est le plus
juste prix, on ne peut pas faire à moins;
songez donc, c'est grande largeur, et puis
nous avons de lourds frais de maison ; du
reste rien que les frais d'impression des
vignettes pour les allumettes non s ont
coûté 750,000 francs.
Du coup, le fou-rire fait une concur
rence déloyale à la stupéfaction silencieu-
se. Et M. Tirard dépose instantanément
un amendement qui demande 500,000 - fr.
de réduction au chapitre 30.
L'amendement est pris en considéra-
tion!
IL sera peut-être repoussé lundi, au vote
final, quand ceux de la droita qui cèdent
encore au premier mouvement, — le bon,
— auront réfléchi qu'il n'est pas conser-
vateur de toucher à ce qui a l'air de te-
nir au Cabinet; mais n'importe, le fécond
triomphe de M. Lefébure est complet.
Cette fois j c'est M. Antonin Lefèvre-Pon-
talis, un autre Targettiste non pourvu, qui
se dirige gravement vers le banc des mi-
Mistroo Mais Antonin n'est pas blond, il
est brun; son Æî.::Ttlier mouvement - le
mauvais, cette fois, — peut J. :tralnQr à
aller sérrer les mains de M. Lefébure-
mais il ne possède pas une froideur assez
yenimeuse. pour pousser jusqu'au bout
l^cte perfide. Antonin a des remords, An-
tonin s'arrête, Antonin cauie.avfti un
membre du Cabinet placé à côté du sous-
secrétaire d'Etat. Vraiment ce serait
trop cruel de pousser jusqu'à M. Lefébure.
Et puis, en de pareils moments, il suffit
de se faire voir.
Il est patent que le sous-Ma.gne est
complètement démonté, il n'ose plus
prendre la parole; M. de Soubeyran l'y
incite, mais le sous-secrétaire ne veut plus
engager aucune question. Alors, si M,
Lefébure se tient coi, le budget des finan-
ces ne présente plus le moindre intérêt!
Hélas ! il en présenterait beaucoup si
on le discutait réellement. M. Hervé de
Saisy a demandé 152,000 francs de réduc-
tion au chapitre des receveurs particu-
liers, il a été repoussé, comme bien on le
pense — et comme mal on agit. Il est vrai
que M. Raoul Durai, qui réclamait le réta-
blissement des percepteurs de ville, n'est
pas exaucé — pas encore du moins, car la
question est réservée pour lundi. Ver-
rons nous s'évanouir en fumée les quel-
ques pauvres petites réformes qu'on était
parvenu à obtenir sous le gouvernement
de M. Thiers?
PAUL LAFARGUE.
————————————— +
LE DIVORCE
Le procès en séparation de corps que
M. David d'Angers, le fils du célèbre ar-
tiste, soutenait contre sa femme, vient
enfin d'être tranché d'une façon défini-
tive, en cour d'appel. M. David d'Angers,
après avoir gagné en première instance,
a perdu la seconde et dernière manche.
Sa femme a obtenu la séparation de
corps qu'elle sollicitait contre lui.
-Je n'ai pas dessein, comme on pense,
de m'indigner contre ce jugement, ni
même de le discuter. Je le prends pour
bon, et je dis qu'il n'y a peut-être pas
d'affaire où éclate mieux la nécessité
d'une loi qui rétablisse le divorce en
France comme il est déjà institué chez
toutes les autres nations d'Europe. Ja-
mais je ne trouverai pour la cause que
je soutiens ici même depuis longtemps
un argument qui soit meilleur-et plus
probant.
Voici deux époux que la loi vient d'au-
toriser à se separer de eorps, à vivre
pat conséquent éloignés l'un de l'autre,
et, on peut le dire, n'est-ce pas? secrè-
tement ennemis; ce qui peut leur arri-
ver de mieux, c'est de finir par une in-
différence réciproque.
ils sont jeùties tous deux; le mari
vient de passer la trentaine; la femme
n'a que vingt-cinq ans. Tous deux sont
de boane famille" considérés dans le
monde, et le scandale même d'un de ces
procès - qpi sont toujours fertiles en ré-
vélations fâcheuses n'a pu amoindrir
l'estime que l'on faisait d'eux.
Car c'est une des particularités bien
curieuses do cette affaire; aucun des
griefs allégués par la femme contre le
mari, aucune des plaintes formulées en
retour par le mari contre I>femme n'en-
tamait l'honneur ni de l'un ni de l'au-
tre.
La femme accusait son mari de n'être
pas assez respectueux pour sa belle-mè-
re, de ne point se montrer assez com-
plaisant à la laisser remplir, comme elle
l'entendait, ses devoirs religieux, de ne
pas s'entendre avec elle sur l'éducation
à donner à l'enfant commun; toutes ces
articulations ne touchent en rien ni à la
probité, ni à l'honneur.
Le mari, de son côté, trouvait que sa
femme lui appartenait .bien moins qu'à
la mère; qu'on le persécutait d'un pro-
sélytisme qui lui était devenu à charge ;
que l'enfant n'était pas élevé comme il
l'ent. souhaité. Je ne dirai pas qu'il n'y
avait pas dans tout cela de quoi fouetter
un chat ; car les ennuis qui se mêleut à
la iramo de la vie quotidienne et inté-
rieur sont toujours graves. Mais enfin
ces reproches n'étaient pas de ceux qui
entachent le nom, qui jettent leur om-
bre sur toute l'existence.
Je suis même convaincu que les juges
qui ont consenti à les séparer sur ces
motifs ont eu égard, dans leur for inté-
rieur, à l'incompatibilité d'humeur que
manifestaient ces petits dissentiments
sans cesse renouvelés. Je sais bien que
légalement l'incompatibilité d'humur
n'est pas un cas admis de séparations
Mais en ces sortes de procès, les magis-
trats sont bien plutôt des jurés que des
juges. Il ne leur est pas permis assuré-
ment de tourner la loi; mais ils sont
souverains dans la façon de l'appliquer.
Telle injure grave, si elle ne leur sem-
ble être que le coup de tête d'un mari en
colère, ne leur semblera pas, malgré le
texte formel de la loi, une raison suffi-
sante de prononcer la séparation entre
deux époux, alors qu'ils pensent qu'une
réconciliation prochaine est probable ou
tout au moins possible. De petits riens en
revanche, de simples riottes, comme on
disait dans la vieille langue de nos pères,
peuvent leur être, par leur fréquence et
leur intensité, une preuve que les deux
époux ne sont pas faits pour vivre en-
semble et qu'ils ne s'entendront jamais.
Ils concluent à la séparation, contre le
vœu exprès de la loi, par crainte de plus
grands malheurs, que pourrait en-
gendrer plus --- tard une cohabitation
forcée.
J'en reviens là : Voilà deux per-
sonnes parfaitement honnêtes l'une et
i'àUir?; qui se détestent, mais qui s'esti-
ment, et qui sont très-dignes da l'estime
qu'elles se portent, les voilà séparées à
tout jamais ; et cependant, elles restent
unies d'un lien tellement fort qu'il leur
est interdit de s'en aller chacune de son
côté et de fonder une nouvelle famille.
C'est dans l'intérêt de l'enfant, à ce que
disent les adversaires du divorce. Car ils
n'ont guère d'autre raison à opposer à.
ceux qui en soutiennent la nécessité.
J'avoue que je ne comprends pas très-
bien quel avantage l'enfant peut avoir à
ce que son père ni sa mère ne se rema-
rient jamais.
L'avantage pour lui, c'est que les deux
époux restent unis et veillent en com-
mun sur son éducation. Cette vérité est
si évidente, si indiscutable, qu'elle n'a
pas besoin même d'être exprimée: c'est
une lapalissade.
Mais la loi a consenti à rompre l'union
des deux conjoints. C'est de ce nouvel
état de choses qu'il faut partir. Le père
est d'un côté, la mère de Pautre; tous
de JX sont séparés, et cette séparation,
sauf de bien rares exceptions, est faite
pour la vie. -
- La position de l'enfant est déplorable;
soit. Je ne le conteste pas. C'est tou-
jours un grand malheur pour tous les
intéressés qu'un mariage qui ne réussit
point. Ainsi, dans le cas présent, l'arrêt
rendu par les juges confie l'enfant à la
femme jusqu'à un certain âge, en auto-
risant le père à le garder pour lui tous
les jeudis de chaque semaine. Plus tard,
il sera sans doute pris par le tribunal
d'autres arrangements, qui ne seront
guère moins pénibles. ».
On peut dire qu'à moins d'un esprit
de discrétion admirable des deux côtés.,
l'éducation de l'enfant se sentira de ce
déchirement entre les deux êtres qui
l'aiment le plus au monde et qui con-
trarieront, chacun de leur mieux, les en-
seignements donnés par l'autre, puis-
qu'ils ne se sont sépares précisément que
parce qu'ils n'étaient pas d'accord sur la
façon d'élever les enfants et d'envisager
la vie..
Mais ne prévoyez-vous pas telle cir-
constance où la position de cet en-
fance, déjà si fâcheuse, peut s'aggrave'-I
encore ?
Les deux époux sont jeunes, et con-
damnés de par la loi à un célibat éter-
nel. -
Cet état contre nature serait-il sup-
porté jusqu'au bout ?
Je ne parlerai point de la femme ; la
diseyétion me ferme la bouche, .puisqu'il
s'agit ici d'un cas particulier, où les
personnage, sont connus par leurs
noms. On peut, sans blesser aucune con-
venance, prévoie qu'un mari, si honnête
homme qu'il, 80: t, chassé du foyer con-
jugal, se formera une autre famille, qu'il
lui sera impossible de faire reconnaître
par la loi.
Cette supposition n'est pas étrange ;
elle n'a rien d'invraisemblable. Avouons
même que les faits lui donnent souvent
raison.
L'intérêt de l'enfant (je parle en géné-
ral) est-il que le père ou la mère le fasse
asseoir à un foyer illégitime et lui donne
des frères naturels? L'intérêt de l'enfant
est-il qu'il vive dans un milieu que con-
damnent non pas seulement la loi mo-
rale, mais les tuenséaneés mondaine»,
et d où la considération est absente ?
Quant aux époux, est-il bon de'ne
leur laisser d'autre espoir que dans la
mort, qui délivrera l'un des deux de
la chaîne où le code les a rivés ensem-
ble ?
Songez que dans l'exemple que le
hasard nous apporte, ce sont deux per-
sonnes qui n'ont d'autre raison de se sé-
parer que la célèbre maxime de La-
bruyère : « Il y a des mérites incompati-
bles. » Chacun d'eux pourrait retrouver
dans une nouvelle union le bonheur
perdu, s'ils étaient ou Allemands, ou
Belges, ou Anglais, ou Américains, ou
Suisses, ou môûie hélas ! Alsaciens.
Mais non : ils sont'Français, et ils n'ont
d'autre ressource que de compter sur lo
hasard, qui, emportant l'un des deux,
délivrera son compagnon de boulet.
Et moi, j'en reviens toujours à mon
éternelle question, à celle que j'ai déjà
si souvent-posée dans ce journal :
A qui et à quoi cela sert-il?
FRANCISQUE SARCEY.
Lundi 22 Décembre i87~
--.-. r -.,
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
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JOURNÉE POLITIQUE
Paris, 21 décembre 1873.
Ce jvest pas un .spectacle réconfortant
que l'Assemblée nous a donné pendant les
deux jouri où elle a discuté le budget de
la guerre. Nous ne * parlons pas ici de ce
qu'on pourrait appeler la partie politique
-et, en quelque sorte, souterraine de ce dé-
b.t; les intrigues parlementaires, en regard
de si grands intérêts, ne peuvent rien of-
frir qui nous arrête. M. le ducPasquier as-
pire à devenir, dit-on, le Carnot de l'orléa-
nismc; mais il faut autre chose, pour
jouer ce rôle, que de la faconde et de
l'ambition. Ecartons ces misères. Que di-
rons-nous du jeune rapporteur? Etaler à
la fois tant de suffisance et d'insuffisance !
Quant au ministre de la guerre, il a paru
aussi d'une regrettable médiocrité. M. le
général du Barrail est, malheureusement,
un de ces ministres dont il n'y a rien à
dire, si ce n'est : Pourquoi sont-ils là ?
quelles qualités et quels puissants mérites
les désignaient pour ces fonctions ? qu'y
ont-ils fait et qu'y font-ils ? à quel propos,
enfla,aelui-ci plutôt que tel autre ? Et l'on
est attristé, déçu, presque accablé lors-
qu'on songe que c'est toute l'armée de la
France qu'il s'agit de réorganiser à présent.
Da fait, nous n'arrivons à rien, à pres-
que rien, malgré le zèle des officiers, mal-
gré la bonne volonté des hommes. Nous
voyons défiler de temps en temps avec p'ai
sir des troupes qui semblent bien disci
plinéés et dont nous admirons la bonne et
martiate allure. Mais est-ce toute l'armée,
cela? Paris a été comme enivré le jour de
la grande revue passée en l'honneur du
shah de Perse. Prenons garde aux satis-
factions trop hâtives de l'amour-propre et
de l'enthousiasme 1 Nous saluons de beaux
régiments ; nous les acclamons, nous en
sommes fiers : mais où en est-on ? qu'a-
t-il été fait de vigoureux et de nouveau
depuis les désastres où ont péri en vain
tant de braves soldats, qui nous semblaient
invincibles aussi ? L'Assemblée a volé en
principe le service obligatoire. Existe-t-il
en réalité ? Non. La loi même qu'elle a
faite, malgré ses atténuations excessives,
n'a pas encore été exécutée. Quelques cen-
taines de volontaires d'un an ébauchent
chaque année leur éducation militaire ; et
c'est tout.
Que veut la loi ? Elle fait du contingent
asnuel deux parts : l'une qui doit cinq
ans de service continu ; l'autre qui doit
!six mois au moins de présence au corps
et d'apprentissage. Ainsi donc tout Fran-
çais doit acquérir un certain minimum
d'instruction? militaire ; il faut que chaque
année cette seconde partie du contingent
soit exercée de telle sorte qu'on la trouve
prête, si la guerre éclatait encore. Contre
l'Allemagne en particulier, ce service mi-
litaire universel est devenu la base de no-
tre système de défense. Cependant que se
passe-t-il ? Voici tantôt deux ans que la loi
est votée, et elle n'est qu'une lettre morte.
A L- vérité le principe du service obliga-
toire est écrit qaelque part et figure avec
avantage daars. un monumeat législatif;
mais les bureaux de la guerre ne l'appli-
quent point. Nous payerons-nous toujours
de mots? La seconde partie du contiu-
gent qu'il s'agit d'instruire est jus-
qu'ici restée dans ses foyers. Et voici
que la majorité, d'accord avec le ministre
de la guerre, repousse l'amendement qui
aurait assuré, pour 1874, Ja complète exé-
cution de la loi ! Economie de 5 millions,
disent quelques-uns; ne la dédaignons pas,
dans la situation fâcheuse de nos finances.
• Economie de 5 millions en effet, mais bien
difficile à admettre chez un peuple qui,
pour ne pas avoir opposé en 1870 à l'en-
vahisseur une armée puissante, a perdu
deux pro"%aces et payé une amende de
5 milliards.
Nous ne voulons pas relever d'autres
détails après ceci; et pourtant nous trou-
Tons partout d'incroyables traces d'en ne
sait quel aveuglement routinier. Est-ce
que nous pensons avoir assez fait? est-ce
que nous allons nous rendormir maintenant
sur les deux oreilles? est-ce que notre
présomption, uotre orgueilleuse légèreté
n'ont pas reçu d'aêsfz dures leçons? f.R
seule chose dont il semble que l'Assemblée
se soit occupée avec passion, c'est le ma-
réchalat. Qu'on voudrait l'effacer de la
séance de vendredi, -ce pénible incident!
Au chapitre TV, un crédit était demandé
pour le traitement annuel des maréchaux.
M. Guichard , très-naturellement, mais
avec peu de tact et de bonheur, récla-
mait la suppression de '30,000 francs
rendus inutiles depuis le jugement du
conseil de guerre de Trianon. M. l'a-
miral Saisset s'est écrié : « Votre amen-
dement est superflu; il y aurait forcé-
ment une annulation de crédit. » Cette
aimple explication, à la rigueur, pouvait
suiiire; mais quelle rage a pris au rappor-
teur de" monter à la tribune et de pla'ider
le maintien du crédit en faisant entrevoir
que le gouvernement a dessein de créer
bientôt un autre maréchal I Le nombre
réglementaire des maréchaux et de six
en temps de paix; il en resta quatre. Le
gouvernement pourrit doaccn créer deux.
î&sis franchement qu'avons-Deus affaire
de nouvelles promotions au maréchalat ?
On parle de nominations moins militaires
que politiques, on prononce le nom de
« celui qui s'appelle modestement Chan-
garoier. » L'Europe, hélas î se moquerait
de nous. Faisons nous une solide armée,
et non es maréchaux octogénaires. Des
râlons de maréchal, à présent? Nous ver-
rons plus tard ! C'est à Metz, c'est ai\
Éhin que nos généraux pourront en trou-
ver.
Le journal officiel enregistrait hier un
certain nombre de mutations dans les
préfectures et îous-préfeetures-, Ce qu'on
appelle ua mouvement, mais d'importance
secondaire. Cinq préfets restent sans fonc-
tions : M. de Bardonnet, préfet de la
Haute-Saône, est appelé, par limite d'âge,
à faire valoir ses droits à la retraite; M.
Séguisr, préfet du Nord, est démission-
naire ; on peut considérer comme en dis-
grâce MM. Tirman; Mahias et d'Ideville.
M. Tirman, apprécié et honoré dans le
département des Ardennes, qu'il adminis-
trait depuis 1871, était un des rares
préfets de M. Thiers que le ministère
du 24 mai eût laissés en place. M. Mahias,
oublié à Oran, où le gouvernement de la Dé-
fense nationale l'avait envoyé, est révoqué
brutalement parmi les lazzi de la Patrie et du
Français. M. d'Ideville, qui devait pour-
tant au ministère du 24 mai son poste de
préfet d'Alger, est mis en disponibilité
après une expérience de six moifZ qui, pa-
raît-il, n'avait pas réussi. M. d'Ideville,
en effet, a débuté en Algérie par une assez
grotesque esclandre. Le Français parle
aussi de difficultés qui se seraient élevées
récemment entre lui et le gouverneur géné-
ral. Un seul cous-préfet est écarté de
l'administration : c'est M. Bigot, sous-
préfet d'Etampes ; nous ne savons pour-
quoi. Quant aux simples mutations,
nous n'ea dirons rien. La Loire voit rem-
placer M. de Tracy par M. de Sandrans.
Qu'y gagne-t-elle ? M. de Sandrans et M.
de Tracy ont fait leuiy preuves ; il n'y a
point à les préférer l'un à l'autre, et ce
sont toujours des incarnations administra-
tives de la politique de combat et d'ordre
moral.
EUG. LIÉBBRT,
♦ —
L'Assemblée nationale a voté hier l'a-
mendement proposé par M. Lambert,
dans le but d attribuer le palais de l'Ely-
sée aux réceptions du président de la
République à Paris, et de lui ouvrir, à
cet effet, un crédit de 300,000 fr.
Nous ne reviendrons pas sur les ré-
flexions que cetté mesure nous a déjà
suggérées ; il nous semble, en effet, que
s il plaît au chef de l'Etat d ouvrir ses
salons à ce que M. le vice-président ap-
pelle l'élite de la société parisienne, c'est
à Paris qu'il doit le faire, pour une foule
de raisons que nous avons indiquées
précédemment et sur lesquelles on nous
permettra de ne point revenir. Toute-
fois, nous devons lavouer, si quelque
chose avait pu modifier notre premiere
opinion, c'eût été le langage tenu par
les orateurs de la droite qui sont venus
tour à tour appuyer l'amendement de
M. Ravinel.
D e mê m e que l'honorable M. Tirard, nou s
avions pensé que ce vote aurait lieu
sans discussions, sans phrases; nous
avions espéré surtout qu'il ne servirait
peint de prétexte à de nouvelles accusa-
tions, à de nouvelles injures contre Pa-
ris. C'est le contraire qui a eu lieu. M.
Lambert a cru convenable, généreux;
politique, de bien préciser la portée de
son amendement, et de se défendre de
toute arrière-pensée du retour de l'As-
semblée et du gouvernement à Paris; il
a insisté sur la nécessité de maintien
des pouvoirs publics à Versailles, « afin,
a-t-il dit, de sauvegarder les délibéra-
tions parlementaires des agitations d'u-
ne grande ville, et .de mettre le gouver-
nement tout entier à l'abri d'un coup de
main ou - d'une suprise. »
M. de Ravinel, à son tour, est venu
renchérir sur M. Lambert. M. de Ravi-
nel est l'auteur — et il s'en vante — de
la proposition qui a enlevé à Paris ses
plus importantes prérogatives de capi-
tale ! Nous concevons qu'il s'en sou-
vienne, mais nous regrettons qu'il tienne
tant à ne point le faire oublier. Dans sa
pensée, le droit qu'on accorde au prési-
dent de la République de venir dépenser
à Paris les .300,000 francs qui lui sont
alloués pour frais de représentation
doit être considère comme « une com-
pensation Il à ce que le maintien du gou-
vernement à Versailles fait perdre à la
capitale. Mais il refuserait, même à ce
titre, les 300,000 francs en question, si
son vote devait être regardé, dans n'im-
porte quelle mesure, comme la préface
d'un retour sur la proposition, émanée
de son initiative, qui a fait de Paris la
Grande Lépreuse.
Enfin, M. le vice-président du conseil
a profité de l'occasion pour donner à
Paris le coup de pied du ministre et af-
firmer que le gouvernement ne songeait
pas le moins du monde à lever l'inter-
dit qui pèse sur la capitale.
N'en déplaise à M. Lambert, à M. de
Ravinel, et à M. le duc de Broglia, un
pareil langage n'est ni généreux, ni po-
litique. Pouvait-on, en vérité, choisir un
plus mauvais moment pour récriminer
contre Paris, alors que notre mal-
heureuse population endure, depuis
plus de six mois, et. sans se plaindre,
des souffrances qu'elle n'à point en-
courues par sa faute, on le sait bien?
Plus tard l'histoire aura peine à com-
prendre que Paris ait été traité avec
autant de sévérité précisément au lende-
main du jour où il s'était montré le plus
digne de son beau titre de capitale du
monde civilisé, et où l'Esope entière at-
testait que - 4 is avait bien mérité de la
France. C'est 00 e,-nHt- tsdrs
de siège soufferts par tous avec un cou-
rge, avec une résignation exemplaires,
que Paris a été dégradé ; ce n'est point
après la Commune ; l'exécution date de
plus loin, et .il suffit de relire les ottip-
tes-rêndus des premières séances de
l'Assemblée pour se convaincre qteà
Bordeaux déjà, quelques jours à peine
après la levée du siège, la majorité ne
trouvait- quë des paroles offensantes à
l'adresse de la population parisienne,
exténuée par les fatigues et les privations
de toutes sortes. J ,
Etait-il donc bien utile de réveiller
tous ces souvenirs ? et puisqu'on con-
sdntait à faire l'aumône de quelques cen-
taines de mille francs au commerce et
à l'industrie de notre cité, au moins
aurait-on du comprendre qu'on en dou-
blerait le prix en les accompagnant de
quelques bonnes paroles.
E. SCHNERB.
—♦ —————
MOUVEMENT PRÉFECTORAL
Le Jovhvnûl 1W déciuis lfni nom-
ment *
M. Limbours, préfet des Bouches du Rhône,
est nommé préfet du Mortl, en remplacement
de M. le baron Séguier, dont Ift démission est
acceptée. ,
M. de tracy, préfet de la Loire, est nommé
préfet des Bouches-du-Rhône.
M. le baron de Cardon de Sandrans, préfet du
Doubs, est nommé préfet de Ja Loire.
M. Albert Gigot, préfet du Loiret, est nommé
préfet du Doubs. i
M. le baron de Behrr préfet de l'Ardèche, est
nommé préfet du Loiret.
M. du Chevalard, sous-préfet de Valenciennes,
est nommé préfet de l'Ardèehe.
M. Burin du Buisson, préfet de la Somme, est
nommé préfet de la Haute-Saône, en remplace-
ment de M. le vicomte de Bardonnet, appelé par
limite d'àce à faire valoir ses droits à la retraite
et ntSmme préfet honoraire.
M. Pougny, préfet de l'Hérault, est nommé
préfet de la Somme.
M. de Val lavielle, ancien préfet, est nommé
préfet de l'Hérault.
M- Buchot, préfet de 1 Aude, est nommé pré-
fet des Ardennes, en remplaéement de M. Tir-
man, appelé à d'autres fonctions.
M. Baile, sous-préfet de Bayonne, est nommé
préfet de l'Aude.
M. Sauvage, secrétaire général de la Gironde,
est nommé préfet de l'Ariége.
M. Brunel, préfet de l'Ariége, est nommé
préfet d'Alger, en remplacement de M. le comte
d'Ideville, appelé à d'autres fonctions.
M. Nouvion, sous-préfet de Saint-Nazaire, est
nommé préfet d'Oran, en remplacement de M.
Mahias.
M. Balleydier, sous-préfet de Langres, est
nommé sous-préfet de Saint Nazaire.
M. Cabarrus, secrétaire général, a été nommé
sous préfet de Langres.
M. de Pistoye, secrétaire général du Nord, a
été nommé secrétaire général de Meurthe-et-
M< salle.
M. de Riencourt, secrétaire général de la
Haute Garonne, a été nommé secrétaire général
du Nord*
M. Chrestien de Lihus, sons-préfet de Lisieux,
a été nommé secrétaire général de la Haute-
Garonne. <
M. Porteu, secrétaire général du Calvados, a
été nommé sous-préfet de Lisieux.
M. le comte de Gantés, sous-préfet de Vienne
a été nommé sous-préfet de Valenciennes.
M. Assénât, sous-préfet de Touraon, a été
nommé sous-préfet de Vienne.
M. Octave Blanc, sous-préfet de Clamecy, a
été nommé sous-préfet de Tournon.
M. de Saint- Quentin, attaché au cabinet du
ministre de l'intérieur, secrétaire de la commis-
sion algérienne à l'expositien de Vienne, a été
nomme sous-préfet d'Etampes, en remplace-
ment de M. Bigot, appelé à d'autres fonctions.
» -————————
COURRIER PARLEMENTAIRE
#
Versailles, £ 0 décembre 4873.
Il s'agissait de terminer le budget des
dépenses du ministère des finances. Mais,
auparavant, la Chambre a voulu en finir
avec l'élection de l'Aube.
Les détails les plus intéressants de cette
élection, ceux qu'on peut observer dans
la coulisse, ont été narrés, hier, dans ce
journal. Nous n'avons, aujourd'hui, que
les documents empreints d'une dignité
officielle.
Au milieu du silence, M. Ducarre lit
son rapport, un long rapport, relatant
conscieacieufement tous les griefs que le
concurrent malheureux du général Sàus-
sier a soulevés ou fait soulever, ainsi que
toutes les dépêches échangées entre Ver-
sailles et Troyes et vice Versaillesil écarte
les premiers, accorda un blâme égal au
point de vue électoral, aux comités des
deux candidat, et, constatant que les ma-
nœuvra ont été plutôt défavorables au gé-
néral Saussier, opine pour la validation
du candidat, vu le nombre de suffrages
qui le sépare de son concurrent.
Une tout autre solution basée sur les
manœuvres électorales employées nous
eût paru extraordinaire. Il n'y a que le
parti bonapartiste pour soutenir sérieuse-
ment cette thèse, quand il saute brusoue-
ment à la gorge des genr,: Monsieur le pré-
aident, c'est le lapin qui a commencé!
Et'l'élection du général Saussier est
Talidée, à une main près, celle de M. li-
mairac, un bonapartiste, von laiitsans doute
octroyer un vote de consolation à M. Ar-
gence, le concurrent maJhenrfux, qui, du
haut de la tribune des anciens députés,
coQteiîiple avec anaerlnuie la terre promise.
Cette scène a quelque chosb de biblique.
Allons, pas de paresse; retournons au
budget des dépenses des finances.
Pour notre part, nous ne connaissons
pas de budget plus intéressant , que celui
que la Chambre brille en ce moment. Dans
les petites boites les bons onguents, dit
un vieux proverbe; si le proverbe est vrai,
le ministère des finances, qui est une des
plus vasteihoîles que npus Connaissions,
doikç#t».tetiir 4nalititc d ofiguëilts de mé-
diocre qualité, surtout rances. M. Francis-
quef Ilive (lu centre gauche) nous eu sou-
met un — pris au hasard, pour ainsi dire,
car n'importe dans quel coin l'Assemblée
voudrait fourrer, son doigt, elle trouverait,
selon nous, matière à faire la grimace.
L'an dernier, la commission du budget,
de concert avec le gouvernement et le di-
recteur du service des forêti, proposait à
l'Assemblée une réduction de 20,000 fr.
sur le personnel de l'administration cen-
trale des forêts ; cette réduction était vo -
tée, et c'est avec surprise que M. Rive
a vu, dans le rapport de M. Chesne-
long, que le vote de l'Assemblée était resté
sans exécution. Le platonisme en matière
législative est encore plus dérisoire qu'en
amour.
La question est bien engagée, bien po-
sée': M. flive se pose en champion qui ré-
clame le respect des décisions de la Cham-
bre H:lûvfj'aine ; en outre, il offre de trou-
ver la somme au besoin suf le service
départemeatal des forêts, qui compte beau-
coup trop d'employés dans certaines con-
trées. Nous ne nous étonnons que d'une
chose, c'est de l'étonnement de l'orateur,
qui se demailde pourquoi , le nombre des
ageilts des forêts a tellemfent augmenté
en province depuis quelque temps ? —
Parbleu ! parce qu'en général ces agents
sont des conservateurs. des forêts. Le
conservateur ne pousse plus que dans les
bois ; iP éèV urgent d'en multiplier la
graine !
M. Chesnelong, le rapporteur du bud-
get, assure que, sous peine de laisser en
souffrance le service en question, on ne
peut aller au-delà de 3,000 fr. d'économie.
Et M. Wilson, membre de la commission,
trouve étonnant qu'au moment où l'Etat
voit diminuer l'étendue de ses forêts,— puis-
qu'il en restitue la quarantième partie à
la famille d'Orléans, — il subisse une aug-
mentation stir l'étti t-n.Iàj()r de service.
Quelques mots de M. Léon Say sur le bon
temps où il était ministre des finances, et
M. Lefébure paraît.
M. Léon Lefébure, c'est le sous-Magné
du moment ; le. nouveau sous-secrétaire
d'Etat, pour la première fois dans l'exer-
cice de ses fonctions, remplaca son ministre
malade.
Enfin, nous allons donc voir éclater
« dans toute leur beauté » les mérites qui
ont désigné M." Lefébure à l'attention du
Cabinet !
Nous savons bien que M. Lefébure s'était
déjà recommandé à la bienveillance du mi-
nistère actuel par une conduite qui déno-
tait en lui une pénétration peu commune :
il flaire le cadavre comme pas un. Député
d'Alsace, de * l'Alsace républicaine, Pa-
ris républicain s'était fait un point
d'honneur de lui rendre , épris nos
malheurs, son "siège à l'Assemblée natio-
nale; M. Léon Lefébure siégeait au centre
gauche lorsque, peu de temps avant le 24
mai, à propos d'un vote important, il
passa, non sans quelque éclat, a la droite;
le 24 mai survint, et l'ex-député d'Alsace,
le député adoptif de Paris se rangea dans
le groupe Target, pour fonder la Répu-
blique, la vraie République, la République
respectable, où il pousse des ambassades
et des sous-secrétaireries d'Etat. Pru-
dence, oubli du passé, flair, ambition,
voilà bien des qualités qui désignaient un
homme, aussi .j eune et aussi blond qu'il
soit, à la bienveillance du Cabinet ac-
tuel.
Restait à conquérir la bienveillance de
la Chambre. M. Lefébure s'élance, il parle.
Mais il n'est nécessaire que de donner la
courte riposte de M. Francisque Rive:
« Je ferai remarquer que les réponses de
M. le sous-secrétaire d'Etat peuvent indis*
tinctement s'appliquer à tous les amende-
ments possibles. »
Et le vote a lieu : à gauche, toutes les
mains, et cent mains à droite se lèvent
pour faire respecter la décision de l'Assem-
blée. L'amendement Rive est adopté.
Premier triomphe de M. Lefébure.;
Alors, — mais il faudrait le crayon de Gré-
vin pour bien rendre, en un croquis et
en une légende philosophique, la rapide
scène qui se passe! — Alors, M. Johnston
se lève, M. Johnston, encore un bloud qui
n'a pas été ccvnipris dans la distribution de
sous - secrétaireries, ( il étaitdroitier trop tôt) ;
il se dirige vers le banc des ministres et
serre avec effusion les mains de M. Lefé-
bure. — Oh ! les amis! Réellement, est-ce
qu'il y a une loi qui interdit de les étran-
gler?
Chapitre 30 : matériel du ministère,
c'est à-dire éclairage, chauffage, frais d'im-
pression, d'emballage, etc., tous les me-
nus détails enfin sur lesquels votre cui-
sinière vons laisse facilement sauter cin-
quante francs par mois, hors du panier,
T* par pure innocence, bien entendu*
Or, pour ce chapitre, lorique le èrêdit
demandé par l'ancien gouvernement est de
2,200,000 fr., le crédit réclamé par le gou-
vernement actuel et alloué par la commis-
sioa s'élève à quatre millions. Le chapi-
tre-du matériel est presque doublé. Et
l'on refuse quelques millions à l'organisa
tion militaire et quelques milliers de francs
a 1 instruction publique.
M. Tirard se sert des rapports de la
commission des services administrafifs
pour faire ressortir tout ce que ce crédit
a d'excessif. La salle l'écouto avec bien-
veillance ; M. le rapporteur le sent et s'ef-
force de détruire l'impression produite par
M. Tirard. Décidément c'est un habile
homme que M. Chesnelong : il paile, par-
h, parle, avec une volubilité incroyable ;
il entasse les phrases sur h s mots et les
perioies sur les phrases, il accumule les
têtes de chapitre, se dépêche, et, tout en
conservant son sang froid, étourdit l'audi>
toile. Paitez, muscade! ld tuur est fait, on
n'y a vu que du feu. Pfertoiinellcment., [ont
ce que nous avons pu saisir, c'est qu'il
existe des frais nonwaiîx à cau-e de l'im-
pression des nouveaux titres de Rente. Il
paraît que c'est le développement de la
D-tte qui nous vaut C3 développement de
dettes.
Si habile que Eoit un prestidigitateur,
il se trouve toujours dans U salle des gens
qui aiment à se rendre compte; M. Tirard
revient à la charge et trouve que deux
millions, pour l'impression de formules,
c'est beaucoup de milliers de francs. -
M. Lefébure aune revanche à piendre,
il est forcé de la prendre : C'est le plus
juste prix, on ne peut pas faire à moins;
songez donc, c'est grande largeur, et puis
nous avons de lourds frais de maison ; du
reste rien que les frais d'impression des
vignettes pour les allumettes non s ont
coûté 750,000 francs.
Du coup, le fou-rire fait une concur
rence déloyale à la stupéfaction silencieu-
se. Et M. Tirard dépose instantanément
un amendement qui demande 500,000 - fr.
de réduction au chapitre 30.
L'amendement est pris en considéra-
tion!
IL sera peut-être repoussé lundi, au vote
final, quand ceux de la droita qui cèdent
encore au premier mouvement, — le bon,
— auront réfléchi qu'il n'est pas conser-
vateur de toucher à ce qui a l'air de te-
nir au Cabinet; mais n'importe, le fécond
triomphe de M. Lefébure est complet.
Cette fois j c'est M. Antonin Lefèvre-Pon-
talis, un autre Targettiste non pourvu, qui
se dirige gravement vers le banc des mi-
Mistroo Mais Antonin n'est pas blond, il
est brun; son Æî.::Ttlier mouvement - le
mauvais, cette fois, — peut J. :tralnQr à
aller sérrer les mains de M. Lefébure-
mais il ne possède pas une froideur assez
yenimeuse. pour pousser jusqu'au bout
l^cte perfide. Antonin a des remords, An-
tonin s'arrête, Antonin cauie.avfti un
membre du Cabinet placé à côté du sous-
secrétaire d'Etat. Vraiment ce serait
trop cruel de pousser jusqu'à M. Lefébure.
Et puis, en de pareils moments, il suffit
de se faire voir.
Il est patent que le sous-Ma.gne est
complètement démonté, il n'ose plus
prendre la parole; M. de Soubeyran l'y
incite, mais le sous-secrétaire ne veut plus
engager aucune question. Alors, si M,
Lefébure se tient coi, le budget des finan-
ces ne présente plus le moindre intérêt!
Hélas ! il en présenterait beaucoup si
on le discutait réellement. M. Hervé de
Saisy a demandé 152,000 francs de réduc-
tion au chapitre des receveurs particu-
liers, il a été repoussé, comme bien on le
pense — et comme mal on agit. Il est vrai
que M. Raoul Durai, qui réclamait le réta-
blissement des percepteurs de ville, n'est
pas exaucé — pas encore du moins, car la
question est réservée pour lundi. Ver-
rons nous s'évanouir en fumée les quel-
ques pauvres petites réformes qu'on était
parvenu à obtenir sous le gouvernement
de M. Thiers?
PAUL LAFARGUE.
————————————— +
LE DIVORCE
Le procès en séparation de corps que
M. David d'Angers, le fils du célèbre ar-
tiste, soutenait contre sa femme, vient
enfin d'être tranché d'une façon défini-
tive, en cour d'appel. M. David d'Angers,
après avoir gagné en première instance,
a perdu la seconde et dernière manche.
Sa femme a obtenu la séparation de
corps qu'elle sollicitait contre lui.
-Je n'ai pas dessein, comme on pense,
de m'indigner contre ce jugement, ni
même de le discuter. Je le prends pour
bon, et je dis qu'il n'y a peut-être pas
d'affaire où éclate mieux la nécessité
d'une loi qui rétablisse le divorce en
France comme il est déjà institué chez
toutes les autres nations d'Europe. Ja-
mais je ne trouverai pour la cause que
je soutiens ici même depuis longtemps
un argument qui soit meilleur-et plus
probant.
Voici deux époux que la loi vient d'au-
toriser à se separer de eorps, à vivre
pat conséquent éloignés l'un de l'autre,
et, on peut le dire, n'est-ce pas? secrè-
tement ennemis; ce qui peut leur arri-
ver de mieux, c'est de finir par une in-
différence réciproque.
ils sont jeùties tous deux; le mari
vient de passer la trentaine; la femme
n'a que vingt-cinq ans. Tous deux sont
de boane famille" considérés dans le
monde, et le scandale même d'un de ces
procès - qpi sont toujours fertiles en ré-
vélations fâcheuses n'a pu amoindrir
l'estime que l'on faisait d'eux.
Car c'est une des particularités bien
curieuses do cette affaire; aucun des
griefs allégués par la femme contre le
mari, aucune des plaintes formulées en
retour par le mari contre I>femme n'en-
tamait l'honneur ni de l'un ni de l'au-
tre.
La femme accusait son mari de n'être
pas assez respectueux pour sa belle-mè-
re, de ne point se montrer assez com-
plaisant à la laisser remplir, comme elle
l'entendait, ses devoirs religieux, de ne
pas s'entendre avec elle sur l'éducation
à donner à l'enfant commun; toutes ces
articulations ne touchent en rien ni à la
probité, ni à l'honneur.
Le mari, de son côté, trouvait que sa
femme lui appartenait .bien moins qu'à
la mère; qu'on le persécutait d'un pro-
sélytisme qui lui était devenu à charge ;
que l'enfant n'était pas élevé comme il
l'ent. souhaité. Je ne dirai pas qu'il n'y
avait pas dans tout cela de quoi fouetter
un chat ; car les ennuis qui se mêleut à
la iramo de la vie quotidienne et inté-
rieur sont toujours graves. Mais enfin
ces reproches n'étaient pas de ceux qui
entachent le nom, qui jettent leur om-
bre sur toute l'existence.
Je suis même convaincu que les juges
qui ont consenti à les séparer sur ces
motifs ont eu égard, dans leur for inté-
rieur, à l'incompatibilité d'humeur que
manifestaient ces petits dissentiments
sans cesse renouvelés. Je sais bien que
légalement l'incompatibilité d'humur
n'est pas un cas admis de séparations
Mais en ces sortes de procès, les magis-
trats sont bien plutôt des jurés que des
juges. Il ne leur est pas permis assuré-
ment de tourner la loi; mais ils sont
souverains dans la façon de l'appliquer.
Telle injure grave, si elle ne leur sem-
ble être que le coup de tête d'un mari en
colère, ne leur semblera pas, malgré le
texte formel de la loi, une raison suffi-
sante de prononcer la séparation entre
deux époux, alors qu'ils pensent qu'une
réconciliation prochaine est probable ou
tout au moins possible. De petits riens en
revanche, de simples riottes, comme on
disait dans la vieille langue de nos pères,
peuvent leur être, par leur fréquence et
leur intensité, une preuve que les deux
époux ne sont pas faits pour vivre en-
semble et qu'ils ne s'entendront jamais.
Ils concluent à la séparation, contre le
vœu exprès de la loi, par crainte de plus
grands malheurs, que pourrait en-
gendrer plus --- tard une cohabitation
forcée.
J'en reviens là : Voilà deux per-
sonnes parfaitement honnêtes l'une et
i'àUir?; qui se détestent, mais qui s'esti-
ment, et qui sont très-dignes da l'estime
qu'elles se portent, les voilà séparées à
tout jamais ; et cependant, elles restent
unies d'un lien tellement fort qu'il leur
est interdit de s'en aller chacune de son
côté et de fonder une nouvelle famille.
C'est dans l'intérêt de l'enfant, à ce que
disent les adversaires du divorce. Car ils
n'ont guère d'autre raison à opposer à.
ceux qui en soutiennent la nécessité.
J'avoue que je ne comprends pas très-
bien quel avantage l'enfant peut avoir à
ce que son père ni sa mère ne se rema-
rient jamais.
L'avantage pour lui, c'est que les deux
époux restent unis et veillent en com-
mun sur son éducation. Cette vérité est
si évidente, si indiscutable, qu'elle n'a
pas besoin même d'être exprimée: c'est
une lapalissade.
Mais la loi a consenti à rompre l'union
des deux conjoints. C'est de ce nouvel
état de choses qu'il faut partir. Le père
est d'un côté, la mère de Pautre; tous
de JX sont séparés, et cette séparation,
sauf de bien rares exceptions, est faite
pour la vie. -
- La position de l'enfant est déplorable;
soit. Je ne le conteste pas. C'est tou-
jours un grand malheur pour tous les
intéressés qu'un mariage qui ne réussit
point. Ainsi, dans le cas présent, l'arrêt
rendu par les juges confie l'enfant à la
femme jusqu'à un certain âge, en auto-
risant le père à le garder pour lui tous
les jeudis de chaque semaine. Plus tard,
il sera sans doute pris par le tribunal
d'autres arrangements, qui ne seront
guère moins pénibles. ».
On peut dire qu'à moins d'un esprit
de discrétion admirable des deux côtés.,
l'éducation de l'enfant se sentira de ce
déchirement entre les deux êtres qui
l'aiment le plus au monde et qui con-
trarieront, chacun de leur mieux, les en-
seignements donnés par l'autre, puis-
qu'ils ne se sont sépares précisément que
parce qu'ils n'étaient pas d'accord sur la
façon d'élever les enfants et d'envisager
la vie..
Mais ne prévoyez-vous pas telle cir-
constance où la position de cet en-
fance, déjà si fâcheuse, peut s'aggrave'-I
encore ?
Les deux époux sont jeunes, et con-
damnés de par la loi à un célibat éter-
nel. -
Cet état contre nature serait-il sup-
porté jusqu'au bout ?
Je ne parlerai point de la femme ; la
diseyétion me ferme la bouche, .puisqu'il
s'agit ici d'un cas particulier, où les
personnage, sont connus par leurs
noms. On peut, sans blesser aucune con-
venance, prévoie qu'un mari, si honnête
homme qu'il, 80: t, chassé du foyer con-
jugal, se formera une autre famille, qu'il
lui sera impossible de faire reconnaître
par la loi.
Cette supposition n'est pas étrange ;
elle n'a rien d'invraisemblable. Avouons
même que les faits lui donnent souvent
raison.
L'intérêt de l'enfant (je parle en géné-
ral) est-il que le père ou la mère le fasse
asseoir à un foyer illégitime et lui donne
des frères naturels? L'intérêt de l'enfant
est-il qu'il vive dans un milieu que con-
damnent non pas seulement la loi mo-
rale, mais les tuenséaneés mondaine»,
et d où la considération est absente ?
Quant aux époux, est-il bon de'ne
leur laisser d'autre espoir que dans la
mort, qui délivrera l'un des deux de
la chaîne où le code les a rivés ensem-
ble ?
Songez que dans l'exemple que le
hasard nous apporte, ce sont deux per-
sonnes qui n'ont d'autre raison de se sé-
parer que la célèbre maxime de La-
bruyère : « Il y a des mérites incompati-
bles. » Chacun d'eux pourrait retrouver
dans une nouvelle union le bonheur
perdu, s'ils étaient ou Allemands, ou
Belges, ou Anglais, ou Américains, ou
Suisses, ou môûie hélas ! Alsaciens.
Mais non : ils sont'Français, et ils n'ont
d'autre ressource que de compter sur lo
hasard, qui, emportant l'un des deux,
délivrera son compagnon de boulet.
Et moi, j'en reviens toujours à mon
éternelle question, à celle que j'ai déjà
si souvent-posée dans ce journal :
A qui et à quoi cela sert-il?
FRANCISQUE SARCEY.
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