Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-12-03
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 03 décembre 1873 03 décembre 1873
Description : 1873/12/03 (A3,N748). 1873/12/03 (A3,N748).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75581069
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
imée. — N° 748
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 45 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Mercredi 3 Décembre 4873.
LE .J' SIÈCLE
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
Adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
.,. rue Ikrouot, 2 (f
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Six mois. 25
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ADDODCetl, chez MM. LAGRANGE, CERF et C.
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On S'ABONNE à Londres, chez M. A ;MAORIOK GÉNÉRA i
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On s'abonne à Londres, chez M. A. MAUBIGS général
advertisiag, agent, 13, Tavistockrow, Covôet Garden.
« - !
JOURNÉE POLITIQUE
Partir, 2 décembre fliïè.
Tout l'inlérêt politique devait se con-
Côu-ferfer hier sur lâsèanc? de l'Assemblée,
où l'interpellation sur l'état de siège était
attendue, où le ministère devait fournir
des explications sur sa politique, où il de-
vait aus'si, disait-oû, déposer' son grand
projet de loi contre la prêsse:. tJalbé''fètl.
aenaent ou heureusement, comme lo VQ\\-
dra, jÀ n'y a pas eu de discussion, et nous
pourrions dire qu'iA a'y-a pas eu deï*éfuice.
Toute la journée s'est passée en scrutins
pour * la nomination de la commission
constitutionnelle. Oh n'en sdrtifli$oi&t.
Tantœ molis erat. de faire organiser la
République, même mac-mahonnienne et
pleIllJ) par une majorité dé mQûà.r.
chistes 1 Et dire que ce n'est que le com-
mencement !
Les journaux religieux publient lftle
longue encyclique du ppe; datée du 21
novembre. On y retrouvera les vieilles ré-
criminations de Pip IX contre le gouver-
jjemetit italien, toujours jer^preinle^. de
cette exagération qui \es rend ei faciles à
exploiter par les pieux industrielli qui
vendent en Belgique des brins de la paille
de son cachot. Puis c'est aux puissances
lôiifpGreites de Suisse et •d'Allega^gnè l Saint Père reproche aihôremenî Teurs
usurpations sacrilèges. Il envoie ses béné-
dictions à M. Mermillod et à M, Lachat)
l'évêque de Bâle, ainsi qu'à lur vaillant
elergé, et lance l'anathème sur les- prêtres
intrus qui se sont faits complices du
gouvernement séculier. Venant i P"A"
aàgne, il expose « les attentats èomiîrïS
par PemperÇTft
contre l'Eglise eatholiq' u~ è » p a i- 'l"entperok
qtPrne et es mnistiés, et lance 'a-.
leinent l'anathènie sur liévêqu einkéns
fàjçut le vieux-catholicisme. L'encyclique
condamne enoore, ea divers partages, d'au-
*res persécutions que des gonvernements
d'Amérique exerceraient contra les Mêle#;
Mlle renouvelle enfin toutes les ^com'mlï-
nications antérieures prononcéès contre les
francs-maçons. Dans tout cela rien dè bien
nouveau. Que nous en avons lu déjà, de
ces brefs et de ces encycliques où PlelX
semble avoir voulu, de sa propre maia,
.dre l'histoire des derniers jours du ca-
tholicisme ultramontain ! v c ,-"
;, 0râoe à la médiation de l'Angleterre,
I'aliaire du Virginius semble, en assc-z bonne
voie d'arrangement ; on pourrait même
déjà la dire terminée, si l'on m constatai!
4aus la plupart des feuillet américaines
le vif déplaisir que marquent les Etats-
Unis à la perspective d'un dènôûafeât a
oiflquè. H serait si c.omitfode, par àtaoùr
éé Í'hUDW1ité; de mettrtlâL mam sur
Cuba! Quoi qu'il en soit, ,l'vi, que-
fAngleterre aurait fait prévaloir, d'après
uae dépêche particulière de la Patrie, c'est
que la question devra âtre réglée par un
arbitrage des grandes puissances rina..
taires du traité de ParU!, les Etats-Unis,
l'Aagleterre et l'Espagne en étant exçjus
cpmmé parties mtéresséfes-. Il n'y a pas d'ail-
lrs d'autre façon de- clore équitablémeiit
la querellé. '-
Hua. LIÉBHRT.
-:.' , .¡j ;- ---4t!!'--.;";
- JCajotfrdTiui, mardi, à une heure, réu-
nion dans les bureaux, à Versailles, pour
HO»aaa«r le^ coBMcissaires éhargés du
rapport sur le projet de loi relatif à la
nomina jiç n, 4#s na«*ir$«.
II est superflu iô,. signer aux dépu-
tés' r^puBliâuias ritoporfcgaee de cette
réunion.
ÇOIIiSMON m KHÎT
1
La commissieà du budget a délibéré-
hier sur les aûuvëamx itiipôts pffi^osés par
M. Magne, iainistre des iftnatfces, et "qm
élèvent à r149,3O8,0OO francivr
La commission s'est d'éttoord livrée à urie
discussion générale sur la situation ffnan-
(Ûère dé 1874'. s
M. Léoo Say a proposé de ne donner en ]
espèces, à la Banque, à titre d'aiûortifiàe-
ment annuel, que 150 Uia et de lifi
dcaiûèr 50 millions pendaist' cînq ans en
bons à longue échéance ; ce' qui rédairait
de 50 millions la somme à dndet'" an
nouveaux impôts qui doivent, être Créée.
M. Keller voudrait que l'on contractât un
emprunt de 700 millions en avril ou mai
Jain; ri pensé qu'on pourrait l'émet-
4-m à 88 francs, ce qui créerait 40 millions
dé rente à inscrire au budget. On verserait,
lere 700 millions à la Banque, ce qui rê- 1
dvirait sa créance sur l'Etat à quatre
cents millions, pour lesquels on lui devrait
utt intérêt de 4 mifiiens à 1 0|0. La charge
annuelle du Trésor serait done de 44
tnilliOlll, an lieu, d:* 200 milHcîiû's d'amor-
tissement qu'on est obligé de payer ac-
tuellement. On obtiendrait de la sorte
une* économie de cent soixante-six IriU-
Mons, qui permettrait de né pas créer
d'impôts nouveaux et de doter le budget du
ministère de la guerre d'une somme suffi-
sante pour appeler la deuxième portion du
eofttïtfgféfili artms- les drapeaux. Le budget
serait en équilibre pour 187/4.
M. Beneist-d'A.zy fait, àprès cette dis-
cussion, un rapport verbaail sur les nou-
veaux iinpôts au nom de la commission
chargée d!e les exaininer. Et conclut à Fa-
doption de :
35,494,000 francs, produit d'un demi-
décime sur les droits d'enregistrement
^es domaines et des contributions indi-
rectes; ,
5,000,00 j, augmentation des droits fixes
6.000.000, produits q'n 1|2 décime gur
le droit principal des sucres de toute
origine;
r^87^;t)0p', àù^eiiï^tionr''d'u droit d'ex
'pfâitiôn dèâ ttoxssoris; M
1Ô,238,000, augmentation du dïôit d'en-
trée de5 boissons;
2,000,000, augmentation du droit sur
les huiles minérales;
7,800,0(0, produit du droit bUr les sa-
vons ;
8 OOOi,Q.QQ" droit sur la stéaudHe ;
32,000,000, produit d'un déjei#çe sur le;
sej.
La sous-commission a repoussé l'impôt
sur les tels de soude devant donner
12.200, 00 fraucs.
Elle a ajourné sa décision à l'égard des
impôts suivants : ; < -
13.000,000, droit de timbre principal sur
les effets de commerce;
6,900,000, dtoit de timbre principal sûr
tes chèques ; -
1"6,250,000, droit sur les huiles; -
25.000.000, produit d'un 1|2 décime snr
ks transports par petite viteMe;
1,100,000, taxe des lettres réexpédiées ;
1,100,000, transformation des distribu-
tions eu bureaux de poste.
Les impôts adoptés, par Ija spus-com-
mission donnent un produit total 3e 111
mi llions.
La discussion a étéaiQurri )' 'cfuaiIi.
Au cours de la sëance, U si * et^è jikiiop*^
que le cdaséil des rtîihistres âvàït décidé
de demander la somme nécessaire en 1874
pour appeler sous les drapeaux la deuxième
portion du contingent, soit 10 à 12 mil-
lions - >
Aujourd'hui mardi, le ministre de la
guerre ra entendu à une heure par la
commission à ce sujet.
; — —
Quinze jours ne se sont pas écoulés
depuis le Vote, do la ^foi;©gatiôn sépten-
nale, et dM~ cette loi est violée d~ns
une dâ £ âs.dispo^itiopiâ principales. L'ar-
ticle 2 dit que dans les trois jours qui
suivront 14 promulgation, tpante coni-
missaires seront nommés on séance pu-
blique et au scrutin, de liste pour l'exa..-
men des lois constitutionnelles. Or,
voilà huit jours que la loi est promul-
guée, et il reste encore des commissai-
res ?4<§I;re!. ,r , 1 i-
Ce n'est point une querelle d'Alle-
mand que nous faisons là; nous n'accu-
sons personne de retarder intentionnel-
lement l'exécution de '- la loi, mais. on
conviendra sans doute que le spectacle
auquel nous assistons depuis la fameuse
nuit du 19 novembre. nrest point fait
pour ipji^fti fmiée les
merveilleux résultats qui devaient sui-
vre immédiatement, disait-on, le vote de
l'Assemblée. Qu'a-t-on fait depuis tantôt
quinzejours? A qùeîiébesogne sérieuse,
profitable se sont livrés nos mpré-
sentants ? Toutes les questions à l'ordre
du jour ôn Ç étq d^daigiieus^nent écar-
tée$po^me iftdîgîiés d'arrêter une se-
conde ltattenfion de législatifs touj;
pj^ép.cQ^ptés-, enepre d'ads^irer la grande
oeuvre qu'ils venaient d'accomplir.
Seul, le gôuvernementi, s'ost manifesté
par un acte. Il est venu proposer à la
Ohambre un preget dè loi municipale,
qui enlève aux populations l'exercice
d'un de leurs droits les plus incontes-
tables et les plus chers ; le reste du
temps stest passe en j feiix iùirôôénts.
(^iovirçués*.. teut, été em-
ployées par sept cents hommes repré-
sentant, la nation à dé^o^pr * des bouts
de papier d., une ur et des boules
dans l'autre, le touf dans le but iM
signer trente personnes avec mission de
préparer le lit, lit de repos ou de dou-
leur, nous le saurons plus tard, où il a
été décidé que la France serait couchée
pendant sept ans.
Un de nos confrères s'amusait ce ma-
tin à calculer ce que coûte déjà et ce
qq. coûtera vraisemblablement là nomi-
nation des trente comtaissaires ; ,car, il
fstut bien le reconnaître, tout. en. ce
monde aboutit à une question d'argent.
Nos représentants touchent donc vingt-
cinq francs par séance, depuis niarmi
dernier, pour se livrer au petit travail
plusieurs fois décrit si gaîment. Les sa-
vants affirment que la nomination des
25 premiers commissaires coûte d'ores
et déjà au Trésor plus de cent mille
francs; celle du seul M. Lucien Brun,
sorti victorieux du dernier scrutin, se
chiffre par dix-huit mille cinq cents
francs ! C'est donné !
Mais la droite a exigé le scrutin de
liste ; on dit, qu'elle n'en veut à aucun
prix pour le suffrage universel, elle a
pour cela ses raisons, qu'il lui tarde
sans doute de nous donner ; mais elle
trouve au scrutin de liste des charmes
particuliers dans certains cas, surtout le
lendemain des jours où il s'est trouvé
que les bureaux ayant à choisir des com-
missaires, ont donné la majorité. com-
mapl dire ? à la minorité. C'est ce qui
jéïait arrivé poux la loi de prorogation.
Si encore ce scrutin de liste qu'on a
exigé donnait quelques-uns des résultats
annoncés un peu à la légère par ses dé-
fenseurs ! « Nous demandons le scrutin
de liste, disaient-ils,' parce que c'est le
véritable moyen de faire entrer dans la
co.àyïiissiqn les hommes considérables
de tous les groupes de FAssembléç. » Et
les .na'ifg, çomine nous, de se laisser con-
vaincre, dans la pensée .qu'après tout les
hommes de la majorité étaient peut-être
frtems de bonnes intentions, et qu'après
avoir fait une place à leurs préférés, les
d'Audiffret-Pasquier, les Larochefou-
eauld-Bisaccia, les Vingtain, les Cu-
mont et autres notoriétés lumineuses
de la droite, ils jetteraient les yeux
sur les hommes, assurément moins
connus, mais de quelque mérite cepen-
dant, qui siègent parmi les républicains
et s'appellent Jules Simon, Grévy, Dù-
faure, Jules Favre, Charles de Rémusat,
Laboirîayèi Nous étions dans Perrèur;
sur vingt-sïx commissaires déjà faôm-i
més, la - minorité en compte trois, ét en-
core ne s'explique-t-on pas bien aUJolg-
d'hui comment ces, trois noms ont pu
sortir de l'urne. Il y;aquelque ciiose d'étrange, d'inattendu,
qu'on ne peut, en aucune façon, attri-
buer à un acte de libre arbitre, cap les
membres de la majorité en $œJeure.t
tout surpris, à l'heure au'il est. -
Il est ¿ à peu près , certain désprjqaaîs
que la part f à là lHlDopté fie fe 0
;q)l:el!e e; d'Où, iî ,sut q,u. 3?5 m :
bres de gauche seront représentés par 3
des leurs dans la eommission des lois
constitutionnelles, tandis que 350 mem-
bres dé droite'y compteront 27 avocats
dé leurs idées et de leurs dbct.rine.
C'est là ce qu'on appelle ne point oppri-
mer les minorités.
Nous Í18_,faisons..plqs.auc\a:Qe difficulté
pour reconnaître la sagacité politique de
ceux qui ont tant insisté pour que la
commission fût nommée au scrutin de
liste. Se connaissant eux-mêmes, ils
n'avaient rien à redouter de la façon dont
ils comptaient pratiquer la jp'stic^ dietri-
butive, et il ne nous réste qu'à les féli-
citer du résultat.
Toutefois, nous croyons prouver à. l'As-
semblée nationale notne désir de la voir
conserver dans l'estime publique la
grande place qu'elle y doit occuper, en
l'avertissant qu'elle fera Sien de ne point
trop longtemps prolonger le petit diver-
tissement parlementaire qui n'a déjà que
trop - duré. Dans la dernière séance,
quand M. le président a proclamé le ré *
sultat de la journée de travail de ses 706
collègues, le public des tribunes a eu
grand peine à ténir son sérieux ; mais
quand les orateurs se sont succédé à la
tribune, pour discuter l'importailte ques-
tion de savoir s'il serait ou, non attribué
une voix cte majorité à M. Luçien Brun,
tous les efforts ont été inutiles, et pour
le coup, on a ri de bon cœur.
Le pays, lui aussi, pourra bien rire un
peu dé tout ce temps perdu, et c'est
un inconvénient que nous avons. le de-
voir de sïgnalèri n est bon que rien 3e
*ce qui se pas; dan s., les semblées ne
ptrèt^; # Jfiç©» uparc^ les ^@n$lé/hs,
surtout en France , ne s'appliqueront
jamais trop à s'imposer au respect de
tous et à le mériter, ,
É. SGHNîàR.,
C0UARIER PARLfMiMTélftE
* - 1. :
r. t;:-:.:
VersaiUes, 1er décembre 4873.
Avez-vous quatre boules ? Ce u'egt pas
vous qui avez les quatre boules? C'est
que vraiment, si vous les aviez, vous ,46-
yf iez bien aller les déposer dam l'urne, de
droite, pour que cette affaire-là se ter-
mine !
Q&.mMkK i^|)^Uoii.riaèto
à l'état de siège, on croyait a quelque dis-
cours, à quelque riposte, à la vie eafin ;
on n'a, pour se distraire, que le son criard
que vendent des parois en zinc frappées par
des boules en bois. Un scrutin, deux scru-
tins à la tribune ! Le premier pour .nom-
mer un~d«mi-in £ £ obre de la commission
des Trente, le second pour élire un suc-
cesseur à M. Désjardins, que ses grandeurs
détachement du bureau d8 l'Assemblée.
Pour la place de secrétaire, les deux
compétiteurs sont MM. de Ségur, gendre
de M. Casimir Périer, et Duchâtel, fils
de son père. L'ua est le candidat de la
droite, l'autre le candidat de la gauche,
c'està-dire celui-là es tun hoc néto homme
et celui-ci un simple pétroleur. Pour tout
électeur qui n'est pas familier avec les
divis ons de rAssemblée, il doit être im-
possible, grâce aux souvenirs d'autrefois,
de distinguer le tenant monarchique du
tenant républicain. Et même si ce demi-
ignorant se trouvait forcé d'indiquer le
parti auquel appartient celui-ei ou celu'i-
l^i, ne désignerait-il pas comme le répu-
blicain le gendre de M. Casimir Périer?
14 bien, pas du tout; c'est M. lé comte
Duchâtel! — Voilà cependant où h désordre
moral a conduit ce malheureux pays, de ;
ne pouvoir plus distinguer un nonnête
homme d'un petroleur.
Cette fois le vote au scrutin se fait, ren-
forcé de l'appel noininal; c'est long, mais
c'est sûr, - vous l'allez bien voir. Et le
défilé se fait, sous la direction d'un secré-
taire érjgé en hérault d'armes. Pour des
Parisiens qui ne seraient jamais venus à
la Chambre (il n'y a. que les éleeteurs de
province qui mettent à contribution leurs
députés), la scène aurait quelque intérêt,
un peu moins cependant que n'en présente
le musée Tussaud, car ce dernier offre des
grands hommes et des criminels mélangés.
Les petites boules crépitent toujours
dans les urnes. Quand un scrutin est fer-
mé, l'autre s'ouvre ; plein de compassion,
M. , Buffet a fait proclder à un nouvel ap-
pel des condamnés pour relayer les trente
anciens scrutateurs.
, Cinq heures.Des martels facétieux font
courir le bruit que le dépouillement du
scrutin ne donne aucun résultat. Ce serait
-oemplet. 'J'
li doit y avoir quelque chose de vrai
dans cette absurdité grotesque, car, sur
l'estrade, M. le président, qui semble des
plus embarrassés, confère avec un groupe
de collègues et consulte M. Vaille. Et
M. le prôrid^ntaunoiice : M. L. Brun, 322;
M. d'Haussouville, 318 ; M. LMMer, 318;
M Jules Grévy, 310; M. de la Rochetie,
301 ; etc., etc. -
-, Oi*, la majorité absolue est de 319; il n'y
a qu'un membre nommé! UN ! î !
Un ? Et encore en est-on biea sûr? Nul-
lement. Il y a 640 bulletins, mais on trouve
dans le nombre quatre bulletins blancs, et
Vautre part il manque q-watre boule3 darts
t'urm de droite. 'Non, sincèrement, votts j
ne pourriez pas les rapporter ces quetire
boules ? Voyons, si vous les avez, tin hon
mouvement !
Et M. le président se livre à un long
calcul, à toutes les combinaisons que peu-
vent offrir quatre bulletins blancs de trop
et quatre boule» en aaotBS. Aprèn lui, M.
Wallon : « Je mets mi bulletin dans cette
urne, et une boule dans cette autre
urne. » C'est une séance de prestidigita-
tion. Le colonel Denfert, comme ancien
polytechnicien, tente de résoudre le pro
blème à l'aide d'un Calcul ; il lui faudrait
un tableau noir et de la çraie. ','
Voilà une bonne demi-heure que cèja
dure. M. Ganivet s'élance pour expliquer
le coup. M. Gauivet est une spécialité dans
le genre, et M. Ganivet opére au miiiesu dMin
silence général lorsque tout à coup. Mais
cela ne se rend pas, il faut l'avoir vu pour
bien le comprendre. Au milieu de ce silen-
ce absolu, un huissier, — un homme d'es-
prit, nous ne craignons pas de l'affirmer,
— saisit l'urne aux boules et la vide der-
rière le dos de l'orateur. Six cent trente-six
bowles en beis sautillent, cascadent, ruis-
sellent, frappent les parois de zinc, chan-
toncàaa4, ricafi«iit, s-'amusaiit ,..ma de
petites folles. La salle entière part d'un
rire fébrile, insensé. Comme dans les féeries,
les boules, ces boules qu'on; retourne de-
puis huit jours, se sont animées, elles pren-
nent là parole !
Bt elles disént: « 0 messieurs! vous êtes
souverains, souverains à ce point que vous
pouvez vous amuser à jouer au loto, hirit
jèurrdurant, sans qae la presse aft le
droit de'se gausser de vous et'que lé pays
ait le droit de Vous demander compte des
cent et quelques mille francs que lui coûte
votre amour désordonné de l'urne en zinc;
pardonnez à de pauvres petites boules, ha-
bituées à vivre .cûns Tombée dans le
silence, le joyeux etonnement qup leur
cause leur immixtion imprévue dans la vie
parlementaire. » V
Les boules en disaient bien d'autres ;
nous jae pouvons tout répéter' par com-
passion pour oous-mômes.
M.- Lucien Brun a été définitivement
élu. Encore quatre à nommer : demaia,
sixième partie de loto. -
Mai*, pour demain, nous avons quelque
chose de plus intéressant ; que le cartura
plein : après deux votes, la droite » yant
déjà en partie évacué la place, il a été dé-
cidé que la loi sur les maires serait ren-
voyée-mardi aux bureaux, pour la nemi-
nation de la commission.
La gauche pressée de faire venir une
loi qui restreint les libertés municipales,
voilà qui paraît étrange,. Aussi le but ap
peJ;l. est-il en contradiction absolue avec
le )tût réel ; mise en goût paf là nomina-
tion de la commission <3$prorogation, la
gauche peut ésperer avoir la majorité dans
les bureaux tels qu'jls sont constitués jus-
qu'au 5 de ce mois. Et c'est pourquoi M.
de Broglie ne réclamait pas l'urgence
pOur stt loi. Nous verrons demain si tous
les légitimistes se déclarent partisans
aveugles de la politique à outrance de M.
le due. -'
PAUL LAFARGUE.
NAUFRAGE
"W ti VÏLLÉ W ffÀriiE 1
j",
On ,taphiè de Cardiff à la Compagnie
transatlantique :
Cardiff; le l'r décembre,.? h., matin..
La V.;lle-à..Swre a sombré en pleine
mer le 22 novembre, à deux heures du
Bçtatîn, par 47° nord et 38 ouest. Beau
temps. 220 personnes noyées, sur lesquel-
les 108 passagers et 118 hommes d'équi-
page sur 169.
La Ville-du-Havre a été abordée par un na-
vire en fer ugjàigi par le travers des ma-
chines; elle a coulé en 10 ou 12 miautas.
Deux lieutenants, le docteur, tous les mé-
caniciens neyés. Nous sommes arrivés à
Cardiff avec survivants passagers et équi-
page sur navire américain Trimountain.
L'agent de la Compagnie à Cardiff nous
donne toute l'assistance nécessaire.
Signé : Capitaine SURKONT.
Cardia le l*r décembre, 10 h., matin.
Les passagers dont les noms suivent pro-
venant de la Vlle-du-Havre sont arrivés
ici sains et saufs : Mary Hunter, Annie
Hun ter, Mme Spafford, miss Beadon, Fan-
ny Bannigar, Cornelia Edgar, Mme Bal-
kley, M. et Mme Swift, Hélène Mixtar,
Madeleine Mixtar, M. Waite-James Bishop,
Lledo, Withaus, Barbson, Lo, Le-
grand, Cremer, Co?krybutt, Mac Ci-eery,
Belknay, Cook, Weiss, Mme Crestlfi, Hip-
polyte Waite, Marconnet, Béquiisot.
Sauvés de l'équipage: 25 matelots, no-
grand, l'équipage: 25 matelots, no-
vices et mousses; 17 chauifeurs, 12 gar-
çons, et parmi les officiers : Meillour, Dur-
bec, Vié, Gaillard, Garay et Surmont; en
tout, 60 hommes d'équipage sur 169 et 28
passagers.
Londres, 1er décembre, midi.
Le navire qui a abordé la Ville-du- Havre
est le Loch Earti, de Glasgow.
La Ville-du- Hfiivre, qui valait cinq mil-
lions, est assurée à Londres pour un mil-
lion cinq cent mille francs, et à Paris pour
deux millions.
M. Montagut, ancien colonel d'état-ma-
jor 4e la garde nationale pendant le siège
de Paris, se trouvait à bord avec. sa fem-
me et sa fille, revenant en France pour
se présenter aux prochaines élections de la
Gironde, en remplacement de M.. Larrieu.
On craint que M. Môntagut et sa famille
ne soient au nombre des victime s de l'épou-
vantable sinistre.
Cu
dans la soirée aucune nouvelle dépêche.
-- -,,,. -, ----'-' -----,------.---------'-
- mm m w
C'était hier dimanche, jour de repos,
et, par extraordinaire, en ces mois d'hi-
ver sombre, 1. soleil brillait au ciel
et invitait à la promenade. On dirait que
c'est un nouvel été, de la Saint-Martin
qui recommence I Que de monde il y
avait aux Champs-Elysées, un monde
heureux et gai, que fouettait cet air. vif
d'automne. -
M. de Fourtou, le nouveau ministre
de l'instruction publique et des bepx-
aifts, avait précisément choisi cet aimable
dimahéhe pour convoquer tout le per-
sonnel de son administration et faire
connaissance avec lui.
Je ne le lui reproche pas, mon Dieu î
II; est elair que pour déranger tant de
gens, dont les occupations sont sérieu-
ses, un ministre ne saurait gaère pren-
dre un jour ouvrier ; il est obligé de se
rabattre sur un jour de fête. Et ne
doit-ce pas être unè fête pour un fonc-
tionnaire que do contempler le visage
de son nouveau, seigneur et .maître,
d'écouter le son de sa voix et d'appren-
dre à connaître, comme on dit, la cou-
leur de ses paroles ?
C'est une fête et ce n'en est pas une.
C'est tout au moins une fête sur laquelle
mes vieux amÎ de l'Université commen-
cent à se refroidir. Ils l'ont déjà, vuVtrop
souvent, pour y Couver çncoxew. beau-
coup d'attrait.
Et cependant j'en voyais hier qui
avaient gaillardement endossé l'habit
noir, et qui partaient, sans trop faire la
moue. Ils étaient convoqués pour midi
précis. Il leur fallait donc être, à onze
heures, à leurs lycées respectifs, pour se
rendre dé là en corps au ministère. Ils
avaient donc hâté leur déjeuner, mis les
morceaux doubles, et à midi, sonnant,
tous les. représentants- de l'instruction
secondaire faisaient leur entrée dans la
salle dlattentè.
Et s«vez-vous bien que ce ne sont
pas les premiers venus, ces hommes qui
sont chargés à Paris de l'éducation de la
jeunesse française? Savez-vous bien que
parmi tous ces professeurs, il n'y en a
guère qui ne se soient fait un nom par
des travaux d'érudition, ou par des etn-
dessavantes; que la plupart sont doc-
teurs ès-soiences ou docteurs-ès-lettres >
que beaucoup ont eu de leurs ouvrages
couronnés par nos diverses Académies,
et font autorité même en Allemagne?
Savez-vous bien que les chefs de corps,
danç l'enseignement secondaire, sçnt
des personnages importants, qui ont des
centaines de fonctionnaires ou employés
sous leurs ordres et répondent chacun
de miMe ou quinze cents jeunes gens?
Savez-vous bien qu'il n'y a pas d'admi-
nistration où l'on trouvât réunis, je ne
dis pas tant d'hommes instruits, cela
va sans dire, mais tant de gens d'esprit,
aussi estimés dans le monde qu'ils sont
crises d&'nslfc cercle de^èftrsTciffetîGïïS"?1
Ils ont leur fierté, et elle est bien na-
turelle. C'est le légitime orgueil -d'hom-
mes que l'on ne paie point à leur valeur,
qui gagnent moins qu'ils ne mériteùt, et
qui trouvent juste d'accepter sous for-
me d'égards la part de rétribution que
le budget ne veut pas leur accorder en
argent. -
Je dois ajouter que ces témoignages de
haute déférence ne leur avaient jamais
manqué jusqu'ici. L'Université, certes,
n'a pas toujours eu affaire à des minis-
tres qui lui fussent bienveillants; elle
n'en avait jamais trouvé que de polis.
Ceux mêmes qui la suspectaient ou la dé-
testaient le plus avaient marqué dans
leurs rapports officiels avec ceux qui la
composent que, s'ils redoutaient leurs
tendances, ils estimaient leur .caractère
et leur savoir.
1t
Nos professeurs n'avaient jamais em-
porté de ces réceptions que de bonnes1
paroles, qui n'étaient pas toujours, hé-
las ! confirmées par les actes. Mais, en-
fin, les compliments, alors même qu'ils
né sont pas bien sincères, font plus de
plaisir à entendre que les injures ; et il
en copte si peu à un ministre de distri-
buer à propos cette èàu bénite de cour !
Tant y a que nos professeurs, en met-
tant le pied dans cette vaste salle d'at-
tente, se promettaient un petit régal de
bonnes grâces ministérielles. Ils auraient
dû savoir d'abord qu'une salle d'attente
n'est ainsi nommée que parce qu'bn y
fait attendre les gens.
Ils se trouvaient là pêle-mêle avec une
foule de députations, corporations, qui
avaient été, comme eux, convoquées,
et à la même heure.
Le grand-maître des cérémonies, de
M. le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts n'avait pas eu cette
idée, pourtant assez simple, que les
beaux-arts et l'instruction publique,quoi-
qu'on les ait réunis dans une même
main, sont des départements très-dis-
tincts, et que l'on aurait pu assigner à
ceux qui relèvent de chacun d'eux des
heures séparées.
Non, tout était confondu, le comité
des gens de lettres avec la faculté de
médecine, lia soeiété du -diapason nor-
mal avec le théâtre de l'Odéon, les pro-
fesseurs, avec le comité protecteur des
ahifflaúx et les sociétaires de la Corner-
Française : tout ce monde attendait donc,
se regardant le blanc des yeux, ;
Les facultés passèrent d'ahord ; rian
de plus juste.; puis les gens de lettres,
puis les autours dramatiques, puie le
Théâtre-Français. '-'" •• 1.
Et les professeurs, un peu étonnés,
continuaient - de faire le tM de grue ;
Et 1 huissier dé service continuait
d'appeler ; tout ce qu'il y adè commis-
SlqQS, de comités, de corporatioas, de
qui que ce soit appartenant à quoi qae
ce soit, défilait à la queue leu leu.
Et les professeurs, m comble de -. la
stupéfaction, tournaient mélancolique
ment leurs pouces; ,- -
Enfin l'huisSièr, "de sa voix glapissan-
tg, appela : .!
— La société protectrice des vçpr
maux 1 ¡.
Il y eut un mouvement dans tout le
corps universitaire ! Ce fut un ôhl de
surprise et d'admiration.
Il était deux heures et demie.
'Les professeurs restaient seuls. Le mi-
Bistre entra. Il enveloppa tous ces mes-
s!eôW d'tifi SaKrt cÎtc:llœre;-'prlt ¡¥' aft
M. Denis, le doyen des proviseurs de
Paris, lui dit d'une voix basse à l'oreille
que]què's,mots ,què personne, n'entendît,
et d'un geste congédia rAsSemblée.
- La ré,cepUoQ était terminé#. £ Uo avait
duré deux minutes. * -
Le corps des professeurs se retirarun
peu humilié, moins pour Iui-mêrae que
pour son ministre.
Quoil l'homme que l'on mettait à la
tâte de l'instruction publique, au cas
même où il n'aurait pas voulu, Selon l'u-
sage, adresser quelques paroles d'en-
couragement et de sympathie à tout 1.
personnel, ne pouvait-il se faire présen-
ter deux ou trois des professeurs les
plus connus, 'un Boissier, un Levasseur,
que sais-je? et lui tourner un compliment
dont le corps tout entier aurait pris sa
part. -
Non, rien; absolument rien ! œest bien
peu.. ,
: Ah! dame! ils ne sont pas cteMs',
mes vieux amis de l'Université. Mais pa-
tience! Ils en verront bien (Tau très pro-
bablement. -
., FRANCISQUE SARCKT.
: ♦ i
On lit dans le Bien publie :
L'accord serait dit-on, assbz bien. éta-
bli entre les ministres. Il pst vrai qu'au-
cune question pouv«&t les désunir n'a en-
core èté ôoulevée. On ne saurait en dire
antant des fractions do la4rodte et du con-
tr« dioit. Là le désaccord existe et il tend
à §'acç$nfù§r. L'opiaion ost généralement
que le cabinet actuel a une moins grande
majorité que le précédent, surtout une
majorité plus flottante. Cette impression,
le cabinet lui-même, dit-on, la partage,
et l'on ajoute qu'il se prépare déjà dans
l'éventualité d'une modification partielle.
- V.. : 7
—————————————— J
* L'AUDIENCE J,
Depuis deux mois, toutes les lumières
possibles ont été apportées jusque dans
j~t~moi~-~ d^iaiis '- ..À..W-
dience, et particulièrement ces derniers
jours, les émotions les plus variées ont été
épuisées ; c'est aônc'Rni, bien fini, et la
journée de -1üildïlï&ëtë qü âeJaldl"'e
sans grand attrait à tout ee qu'on a déjà
dit fçt répété à foison sur les derniers mo-
ments de Ji'armée"tiu Rhin et sur fes dra-
peaux. L'intérêt s'en va donc à vau-l'eau.
Desinit in piscem.
Nous avons forcément peu de chose à dé-
tacher du compte-rendu qu'on trouvera plù"
loin. Le seul point important gui ait
donné lieu à la confrontation, de deux té-
moins, M, le capitaine Jung et M. le ca-
pitaine Êrudm, c'est la lettre et le paquet
de lettres que le premier prétend avoir ap-
portés des avant-postes, le 29 au matin.
Les missives étaient fort pressées; l'offi-
cier da dragons prussien qui les lui re-
mit insista pour qu'il fît diligence. Le ca-
pitaine Jung saute à cheval, sur sa
route, il rencontre le maréchal et lui remet
la lettre qui lui était adressée (il ne pou-
vait s'y tromper) ; le paquet de lettres était
destiné au général Jarras et il est allé le lui
porter; séance tenante, le capitaine Jujag
traduit .la lettre écrite en allemand pas lé
général de Stiehle ; elle disait, en com-
mença ut : « Je me félicite avec vous que .les
négociations aient abouti, et que les dra-
peaux soient intacts. »
Le capitaine Gadin et le capitaine Mor-
nay-Soult, qui, tous deux (détail à noter),
étaient les officiers particuliers du maré-
chal et par conséquent ses familiers, affir-
ment que le-maréchal, rencontrast sur sa
route le capitaine Jung, porteur d'une
lettre adressée au général Jarras, l'a ou-
verte et fait traduire d'abord par le capitaine
Gudin : il se peut, ajoute celui-ci, que le
capitaine Jung l'ait eue ensuite dans les
mains, mais la location : a Je me félicite
avec vous.. - » n'existait pas dans la lettre.
An fond, la chose n'a pas une si énorme
importance; mais au milieu de témoigna-
ges vides ou insignifiants il fallait bien
se raccrocher à quelque trait saillant, et
nous n'en voyons guère d'autre.
Pour la première fois pourtant, le ma-
réchal Bazaine nous est apparu roUI un
nouvel a'pect dans la déposition pro-
prietëire de Moyliris-ltfs-Mtflz.- M. Buis-
son, qui l'a reçu à plusieurs reprise chez
lui. Un jour, entre autres, la femme, ft la
fille du témoin se trouvaient ià. Bazaine
prit l'enfant dans ses bras, lui donna MI
baiser et ses yeux se remplirent de larmes.
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 45 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Mercredi 3 Décembre 4873.
LE .J' SIÈCLE
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
Adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
.,. rue Ikrouot, 2 (f
« - :. , "";
.k#t ~manuscrits nor. insérés u ffrofft jiM rmiufc,
- i/:.e:
ABONNEMENTS Í ..,:;'
PAMS
Trois mois. 13 fr.
Six mois. 25
Un 50
DÉPARTBMFFLRÂD ]
Trois mois. L 16 fti.
Six mois. 32
Un aa
4 "I "lv t.
"-..
ADDODCetl, chez MM. LAGRANGE, CERF et C.
6, place de la Bourse, 0
On S'ABONNE à Londres, chez M. A ;MAORIOK GÉNÉRA i
advertising, ageat, 13, Tavistockrow, Couent Garden.
ADMINISTRATION
Jkdrtswr lettres et mandates & l'Admintetratear
8. rue Orovoi, »
4* burin woni
-- ,-
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PARIS
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Six mois ,25
Un an 50
DÉPAR-BMISOTS
Trois mois.;.*. 16 fr.
âixjnQia, J2
On an.*.4.t-.j 5t
Annonces, chez MM. LAGrRANGB, CERF 8t C
6, place de In Kovrte. 9
On s'abonne à Londres, chez M. A. MAUBIGS général
advertisiag, agent, 13, Tavistockrow, Covôet Garden.
« - !
JOURNÉE POLITIQUE
Partir, 2 décembre fliïè.
Tout l'inlérêt politique devait se con-
Côu-ferfer hier sur lâsèanc? de l'Assemblée,
où l'interpellation sur l'état de siège était
attendue, où le ministère devait fournir
des explications sur sa politique, où il de-
vait aus'si, disait-oû, déposer' son grand
projet de loi contre la prêsse:. tJalbé''fètl.
aenaent ou heureusement, comme lo VQ\\-
dra, jÀ n'y a pas eu de discussion, et nous
pourrions dire qu'iA a'y-a pas eu deï*éfuice.
Toute la journée s'est passée en scrutins
pour * la nomination de la commission
constitutionnelle. Oh n'en sdrtifli$oi&t.
Tantœ molis erat. de faire organiser la
République, même mac-mahonnienne et
pleIllJ) par une majorité dé mQûà.r.
chistes 1 Et dire que ce n'est que le com-
mencement !
Les journaux religieux publient lftle
longue encyclique du ppe; datée du 21
novembre. On y retrouvera les vieilles ré-
criminations de Pip IX contre le gouver-
jjemetit italien, toujours jer^preinle^. de
cette exagération qui \es rend ei faciles à
exploiter par les pieux industrielli qui
vendent en Belgique des brins de la paille
de son cachot. Puis c'est aux puissances
lôiifpGreites de Suisse et •d'Allega^gnè
usurpations sacrilèges. Il envoie ses béné-
dictions à M. Mermillod et à M, Lachat)
l'évêque de Bâle, ainsi qu'à lur vaillant
elergé, et lance l'anathème sur les- prêtres
intrus qui se sont faits complices du
gouvernement séculier. Venant i P"A"
aàgne, il expose « les attentats èomiîrïS
par PemperÇTft
contre l'Eglise eatholiq' u~ è » p a i- 'l"entperok
qtPrne et es mnistiés, et lance 'a-.
leinent l'anathènie sur liévêqu einkéns
fàjçut le vieux-catholicisme. L'encyclique
condamne enoore, ea divers partages, d'au-
*res persécutions que des gonvernements
d'Amérique exerceraient contra les Mêle#;
Mlle renouvelle enfin toutes les ^com'mlï-
nications antérieures prononcéès contre les
francs-maçons. Dans tout cela rien dè bien
nouveau. Que nous en avons lu déjà, de
ces brefs et de ces encycliques où PlelX
semble avoir voulu, de sa propre maia,
.dre l'histoire des derniers jours du ca-
tholicisme ultramontain ! v c ,-"
;, 0râoe à la médiation de l'Angleterre,
I'aliaire du Virginius semble, en assc-z bonne
voie d'arrangement ; on pourrait même
déjà la dire terminée, si l'on m constatai!
4aus la plupart des feuillet américaines
le vif déplaisir que marquent les Etats-
Unis à la perspective d'un dènôûafeât a
oiflquè. H serait si c.omitfode, par àtaoùr
éé Í'hUDW1ité; de mettrtlâL mam sur
Cuba! Quoi qu'il en soit, ,l'vi, que-
fAngleterre aurait fait prévaloir, d'après
uae dépêche particulière de la Patrie, c'est
que la question devra âtre réglée par un
arbitrage des grandes puissances rina..
taires du traité de ParU!, les Etats-Unis,
l'Aagleterre et l'Espagne en étant exçjus
cpmmé parties mtéresséfes-. Il n'y a pas d'ail-
lrs d'autre façon de- clore équitablémeiit
la querellé. '-
Hua. LIÉBHRT.
-:.' , .¡j ;- ---4t!!'--.;";
- JCajotfrdTiui, mardi, à une heure, réu-
nion dans les bureaux, à Versailles, pour
HO»aaa«r le^ coBMcissaires éhargés du
rapport sur le projet de loi relatif à la
nomina jiç n, 4#s na«*ir$«.
II est superflu iô,. signer aux dépu-
tés' r^puBliâuias ritoporfcgaee de cette
réunion.
ÇOIIiSMON m KHÎT
1
La commissieà du budget a délibéré-
hier sur les aûuvëamx itiipôts pffi^osés par
M. Magne, iainistre des iftnatfces, et "qm
élèvent à r149,3O8,0OO francivr
La commission s'est d'éttoord livrée à urie
discussion générale sur la situation ffnan-
(Ûère dé 1874'. s
M. Léoo Say a proposé de ne donner en ]
espèces, à la Banque, à titre d'aiûortifiàe-
ment annuel, que 150 Uia et de lifi
dcaiûèr 50 millions pendaist' cînq ans en
bons à longue échéance ; ce' qui rédairait
de 50 millions la somme à dndet'" an
nouveaux impôts qui doivent, être Créée.
M. Keller voudrait que l'on contractât un
emprunt de 700 millions en avril ou mai
Jain; ri pensé qu'on pourrait l'émet-
4-m à 88 francs, ce qui créerait 40 millions
dé rente à inscrire au budget. On verserait,
lere 700 millions à la Banque, ce qui rê- 1
dvirait sa créance sur l'Etat à quatre
cents millions, pour lesquels on lui devrait
utt intérêt de 4 mifiiens à 1 0|0. La charge
annuelle du Trésor serait done de 44
tnilliOlll, an lieu, d:* 200 milHcîiû's d'amor-
tissement qu'on est obligé de payer ac-
tuellement. On obtiendrait de la sorte
une* économie de cent soixante-six IriU-
Mons, qui permettrait de né pas créer
d'impôts nouveaux et de doter le budget du
ministère de la guerre d'une somme suffi-
sante pour appeler la deuxième portion du
eofttïtfgféfili artms- les drapeaux. Le budget
serait en équilibre pour 187/4.
M. Beneist-d'A.zy fait, àprès cette dis-
cussion, un rapport verbaail sur les nou-
veaux iinpôts au nom de la commission
chargée d!e les exaininer. Et conclut à Fa-
doption de :
35,494,000 francs, produit d'un demi-
décime sur les droits d'enregistrement
^es domaines et des contributions indi-
rectes; ,
5,000,00 j, augmentation des droits fixes
6.000.000, produits q'n 1|2 décime gur
le droit principal des sucres de toute
origine;
r^87^;t)0p', àù^eiiï^tionr''d'u droit d'ex
'pfâitiôn dèâ ttoxssoris; M
1Ô,238,000, augmentation du dïôit d'en-
trée de5 boissons;
2,000,000, augmentation du droit sur
les huiles minérales;
7,800,0(0, produit du droit bUr les sa-
vons ;
8 OOOi,Q.QQ" droit sur la stéaudHe ;
32,000,000, produit d'un déjei#çe sur le;
sej.
La sous-commission a repoussé l'impôt
sur les tels de soude devant donner
12.200, 00 fraucs.
Elle a ajourné sa décision à l'égard des
impôts suivants : ; < -
13.000,000, droit de timbre principal sur
les effets de commerce;
6,900,000, dtoit de timbre principal sûr
tes chèques ; -
1"6,250,000, droit sur les huiles; -
25.000.000, produit d'un 1|2 décime snr
ks transports par petite viteMe;
1,100,000, taxe des lettres réexpédiées ;
1,100,000, transformation des distribu-
tions eu bureaux de poste.
Les impôts adoptés, par Ija spus-com-
mission donnent un produit total 3e 111
mi llions.
La discussion a étéaiQurri )' 'cfuaiIi.
Au cours de la sëance, U si * et^è jikiiop*^
que le cdaséil des rtîihistres âvàït décidé
de demander la somme nécessaire en 1874
pour appeler sous les drapeaux la deuxième
portion du contingent, soit 10 à 12 mil-
lions - >
Aujourd'hui mardi, le ministre de la
guerre ra entendu à une heure par la
commission à ce sujet.
; — —
Quinze jours ne se sont pas écoulés
depuis le Vote, do la ^foi;©gatiôn sépten-
nale, et dM~ cette loi est violée d~ns
une dâ £ âs.dispo^itiopiâ principales. L'ar-
ticle 2 dit que dans les trois jours qui
suivront 14 promulgation, tpante coni-
missaires seront nommés on séance pu-
blique et au scrutin, de liste pour l'exa..-
men des lois constitutionnelles. Or,
voilà huit jours que la loi est promul-
guée, et il reste encore des commissai-
res ?4<§I;re!. ,r , 1 i-
Ce n'est point une querelle d'Alle-
mand que nous faisons là; nous n'accu-
sons personne de retarder intentionnel-
lement l'exécution de '- la loi, mais. on
conviendra sans doute que le spectacle
auquel nous assistons depuis la fameuse
nuit du 19 novembre. nrest point fait
pour ipji^fti fmiée les
merveilleux résultats qui devaient sui-
vre immédiatement, disait-on, le vote de
l'Assemblée. Qu'a-t-on fait depuis tantôt
quinzejours? A qùeîiébesogne sérieuse,
profitable se sont livrés nos mpré-
sentants ? Toutes les questions à l'ordre
du jour ôn Ç étq d^daigiieus^nent écar-
tée$po^me iftdîgîiés d'arrêter une se-
conde ltattenfion de législatifs touj;
pj^ép.cQ^ptés-, enepre d'ads^irer la grande
oeuvre qu'ils venaient d'accomplir.
Seul, le gôuvernementi, s'ost manifesté
par un acte. Il est venu proposer à la
Ohambre un preget dè loi municipale,
qui enlève aux populations l'exercice
d'un de leurs droits les plus incontes-
tables et les plus chers ; le reste du
temps stest passe en j feiix iùirôôénts.
(^iovirçués*.. teut, été em-
ployées par sept cents hommes repré-
sentant, la nation à dé^o^pr * des bouts
de papier d., une ur et des boules
dans l'autre, le touf dans le but iM
signer trente personnes avec mission de
préparer le lit, lit de repos ou de dou-
leur, nous le saurons plus tard, où il a
été décidé que la France serait couchée
pendant sept ans.
Un de nos confrères s'amusait ce ma-
tin à calculer ce que coûte déjà et ce
qq. coûtera vraisemblablement là nomi-
nation des trente comtaissaires ; ,car, il
fstut bien le reconnaître, tout. en. ce
monde aboutit à une question d'argent.
Nos représentants touchent donc vingt-
cinq francs par séance, depuis niarmi
dernier, pour se livrer au petit travail
vants affirment que la nomination des
25 premiers commissaires coûte d'ores
et déjà au Trésor plus de cent mille
francs; celle du seul M. Lucien Brun,
sorti victorieux du dernier scrutin, se
chiffre par dix-huit mille cinq cents
francs ! C'est donné !
Mais la droite a exigé le scrutin de
liste ; on dit, qu'elle n'en veut à aucun
prix pour le suffrage universel, elle a
pour cela ses raisons, qu'il lui tarde
sans doute de nous donner ; mais elle
trouve au scrutin de liste des charmes
particuliers dans certains cas, surtout le
lendemain des jours où il s'est trouvé
que les bureaux ayant à choisir des com-
missaires, ont donné la majorité. com-
mapl dire ? à la minorité. C'est ce qui
jéïait arrivé poux la loi de prorogation.
Si encore ce scrutin de liste qu'on a
exigé donnait quelques-uns des résultats
annoncés un peu à la légère par ses dé-
fenseurs ! « Nous demandons le scrutin
de liste, disaient-ils,' parce que c'est le
véritable moyen de faire entrer dans la
co.àyïiissiqn les hommes considérables
de tous les groupes de FAssembléç. » Et
les .na'ifg, çomine nous, de se laisser con-
vaincre, dans la pensée .qu'après tout les
hommes de la majorité étaient peut-être
frtems de bonnes intentions, et qu'après
avoir fait une place à leurs préférés, les
d'Audiffret-Pasquier, les Larochefou-
eauld-Bisaccia, les Vingtain, les Cu-
mont et autres notoriétés lumineuses
de la droite, ils jetteraient les yeux
sur les hommes, assurément moins
connus, mais de quelque mérite cepen-
dant, qui siègent parmi les républicains
et s'appellent Jules Simon, Grévy, Dù-
faure, Jules Favre, Charles de Rémusat,
Laboirîayèi Nous étions dans Perrèur;
sur vingt-sïx commissaires déjà faôm-i
més, la - minorité en compte trois, ét en-
core ne s'explique-t-on pas bien aUJolg-
d'hui comment ces, trois noms ont pu
sortir de l'urne. Il y;a
qu'on ne peut, en aucune façon, attri-
buer à un acte de libre arbitre, cap les
membres de la majorité en $œJeure.t
tout surpris, à l'heure au'il est. -
Il est ¿ à peu près , certain désprjqaaîs
que la part f à là lHlDopté fie fe 0
;q)l:el!e e; d'Où, iî ,sut q,u. 3?5 m :
bres de gauche seront représentés par 3
des leurs dans la eommission des lois
constitutionnelles, tandis que 350 mem-
bres dé droite'y compteront 27 avocats
dé leurs idées et de leurs dbct.rine.
C'est là ce qu'on appelle ne point oppri-
mer les minorités.
Nous Í18_,faisons..plqs.auc\a:Qe difficulté
pour reconnaître la sagacité politique de
ceux qui ont tant insisté pour que la
commission fût nommée au scrutin de
liste. Se connaissant eux-mêmes, ils
n'avaient rien à redouter de la façon dont
ils comptaient pratiquer la jp'stic^ dietri-
butive, et il ne nous réste qu'à les féli-
citer du résultat.
Toutefois, nous croyons prouver à. l'As-
semblée nationale notne désir de la voir
conserver dans l'estime publique la
grande place qu'elle y doit occuper, en
l'avertissant qu'elle fera Sien de ne point
trop longtemps prolonger le petit diver-
tissement parlementaire qui n'a déjà que
trop - duré. Dans la dernière séance,
quand M. le président a proclamé le ré *
sultat de la journée de travail de ses 706
collègues, le public des tribunes a eu
grand peine à ténir son sérieux ; mais
quand les orateurs se sont succédé à la
tribune, pour discuter l'importailte ques-
tion de savoir s'il serait ou, non attribué
une voix cte majorité à M. Luçien Brun,
tous les efforts ont été inutiles, et pour
le coup, on a ri de bon cœur.
Le pays, lui aussi, pourra bien rire un
peu dé tout ce temps perdu, et c'est
un inconvénient que nous avons. le de-
voir de sïgnalèri n est bon que rien 3e
*ce qui se pas; dan s., les semblées ne
ptrèt^; # Jfiç©» uparc^ les ^@n$lé/hs,
surtout en France , ne s'appliqueront
jamais trop à s'imposer au respect de
tous et à le mériter, ,
É. SGHNîàR.,
C0UARIER PARLfMiMTélftE
* - 1. :
r. t;:-:.:
VersaiUes, 1er décembre 4873.
Avez-vous quatre boules ? Ce u'egt pas
vous qui avez les quatre boules? C'est
que vraiment, si vous les aviez, vous ,46-
yf iez bien aller les déposer dam l'urne, de
droite, pour que cette affaire-là se ter-
mine !
Q&.mMkK i^|)^Uoii.riaèto
à l'état de siège, on croyait a quelque dis-
cours, à quelque riposte, à la vie eafin ;
on n'a, pour se distraire, que le son criard
que vendent des parois en zinc frappées par
des boules en bois. Un scrutin, deux scru-
tins à la tribune ! Le premier pour .nom-
mer un~d«mi-in £ £ obre de la commission
des Trente, le second pour élire un suc-
cesseur à M. Désjardins, que ses grandeurs
détachement du bureau d8 l'Assemblée.
Pour la place de secrétaire, les deux
compétiteurs sont MM. de Ségur, gendre
de M. Casimir Périer, et Duchâtel, fils
de son père. L'ua est le candidat de la
droite, l'autre le candidat de la gauche,
c'està-dire celui-là es tun hoc néto homme
et celui-ci un simple pétroleur. Pour tout
électeur qui n'est pas familier avec les
divis ons de rAssemblée, il doit être im-
possible, grâce aux souvenirs d'autrefois,
de distinguer le tenant monarchique du
tenant républicain. Et même si ce demi-
ignorant se trouvait forcé d'indiquer le
parti auquel appartient celui-ei ou celu'i-
l^i, ne désignerait-il pas comme le répu-
blicain le gendre de M. Casimir Périer?
14 bien, pas du tout; c'est M. lé comte
Duchâtel! — Voilà cependant où h désordre
moral a conduit ce malheureux pays, de ;
ne pouvoir plus distinguer un nonnête
homme d'un petroleur.
Cette fois le vote au scrutin se fait, ren-
forcé de l'appel noininal; c'est long, mais
c'est sûr, - vous l'allez bien voir. Et le
défilé se fait, sous la direction d'un secré-
taire érjgé en hérault d'armes. Pour des
Parisiens qui ne seraient jamais venus à
la Chambre (il n'y a. que les éleeteurs de
province qui mettent à contribution leurs
députés), la scène aurait quelque intérêt,
un peu moins cependant que n'en présente
le musée Tussaud, car ce dernier offre des
grands hommes et des criminels mélangés.
Les petites boules crépitent toujours
dans les urnes. Quand un scrutin est fer-
mé, l'autre s'ouvre ; plein de compassion,
M. , Buffet a fait proclder à un nouvel ap-
pel des condamnés pour relayer les trente
anciens scrutateurs.
, Cinq heures.Des martels facétieux font
courir le bruit que le dépouillement du
scrutin ne donne aucun résultat. Ce serait
-oemplet. 'J'
li doit y avoir quelque chose de vrai
dans cette absurdité grotesque, car, sur
l'estrade, M. le président, qui semble des
plus embarrassés, confère avec un groupe
de collègues et consulte M. Vaille. Et
M. le prôrid^ntaunoiice : M. L. Brun, 322;
M. d'Haussouville, 318 ; M. LMMer, 318;
M Jules Grévy, 310; M. de la Rochetie,
301 ; etc., etc. -
-, Oi*, la majorité absolue est de 319; il n'y
a qu'un membre nommé! UN ! î !
Un ? Et encore en est-on biea sûr? Nul-
lement. Il y a 640 bulletins, mais on trouve
dans le nombre quatre bulletins blancs, et
Vautre part il manque q-watre boule3 darts
t'urm de droite. 'Non, sincèrement, votts j
ne pourriez pas les rapporter ces quetire
boules ? Voyons, si vous les avez, tin hon
mouvement !
Et M. le président se livre à un long
calcul, à toutes les combinaisons que peu-
vent offrir quatre bulletins blancs de trop
et quatre boule» en aaotBS. Aprèn lui, M.
Wallon : « Je mets mi bulletin dans cette
urne, et une boule dans cette autre
urne. » C'est une séance de prestidigita-
tion. Le colonel Denfert, comme ancien
polytechnicien, tente de résoudre le pro
blème à l'aide d'un Calcul ; il lui faudrait
un tableau noir et de la çraie. ','
Voilà une bonne demi-heure que cèja
dure. M. Ganivet s'élance pour expliquer
le coup. M. Gauivet est une spécialité dans
le genre, et M. Ganivet opére au miiiesu dMin
silence général lorsque tout à coup. Mais
cela ne se rend pas, il faut l'avoir vu pour
bien le comprendre. Au milieu de ce silen-
ce absolu, un huissier, — un homme d'es-
prit, nous ne craignons pas de l'affirmer,
— saisit l'urne aux boules et la vide der-
rière le dos de l'orateur. Six cent trente-six
bowles en beis sautillent, cascadent, ruis-
sellent, frappent les parois de zinc, chan-
toncàaa4, ricafi«iit, s-'amusaiit ,..ma de
petites folles. La salle entière part d'un
rire fébrile, insensé. Comme dans les féeries,
les boules, ces boules qu'on; retourne de-
puis huit jours, se sont animées, elles pren-
nent là parole !
Bt elles disént: « 0 messieurs! vous êtes
souverains, souverains à ce point que vous
pouvez vous amuser à jouer au loto, hirit
jèurrdurant, sans qae la presse aft le
droit de'se gausser de vous et'que lé pays
ait le droit de Vous demander compte des
cent et quelques mille francs que lui coûte
votre amour désordonné de l'urne en zinc;
pardonnez à de pauvres petites boules, ha-
bituées à vivre .cûns Tombée dans le
silence, le joyeux etonnement qup leur
cause leur immixtion imprévue dans la vie
parlementaire. » V
Les boules en disaient bien d'autres ;
nous jae pouvons tout répéter' par com-
passion pour oous-mômes.
M.- Lucien Brun a été définitivement
élu. Encore quatre à nommer : demaia,
sixième partie de loto. -
Mai*, pour demain, nous avons quelque
chose de plus intéressant ; que le cartura
plein : après deux votes, la droite » yant
déjà en partie évacué la place, il a été dé-
cidé que la loi sur les maires serait ren-
voyée-mardi aux bureaux, pour la nemi-
nation de la commission.
La gauche pressée de faire venir une
loi qui restreint les libertés municipales,
voilà qui paraît étrange,. Aussi le but ap
peJ;l. est-il en contradiction absolue avec
le )tût réel ; mise en goût paf là nomina-
tion de la commission <3$prorogation, la
gauche peut ésperer avoir la majorité dans
les bureaux tels qu'jls sont constitués jus-
qu'au 5 de ce mois. Et c'est pourquoi M.
de Broglie ne réclamait pas l'urgence
pOur stt loi. Nous verrons demain si tous
les légitimistes se déclarent partisans
aveugles de la politique à outrance de M.
le due. -'
PAUL LAFARGUE.
NAUFRAGE
"W ti VÏLLÉ W ffÀriiE 1
j",
On ,taphiè de Cardiff à la Compagnie
transatlantique :
Cardiff; le l'r décembre,.? h., matin..
La V.;lle-à..Swre a sombré en pleine
mer le 22 novembre, à deux heures du
Bçtatîn, par 47° nord et 38 ouest. Beau
temps. 220 personnes noyées, sur lesquel-
les 108 passagers et 118 hommes d'équi-
page sur 169.
La Ville-du-Havre a été abordée par un na-
vire en fer ugjàigi par le travers des ma-
chines; elle a coulé en 10 ou 12 miautas.
Deux lieutenants, le docteur, tous les mé-
caniciens neyés. Nous sommes arrivés à
Cardiff avec survivants passagers et équi-
page sur navire américain Trimountain.
L'agent de la Compagnie à Cardiff nous
donne toute l'assistance nécessaire.
Signé : Capitaine SURKONT.
Cardia le l*r décembre, 10 h., matin.
Les passagers dont les noms suivent pro-
venant de la Vlle-du-Havre sont arrivés
ici sains et saufs : Mary Hunter, Annie
Hun ter, Mme Spafford, miss Beadon, Fan-
ny Bannigar, Cornelia Edgar, Mme Bal-
kley, M. et Mme Swift, Hélène Mixtar,
Madeleine Mixtar, M. Waite-James Bishop,
Lledo, Withaus, Barbson, Lo, Le-
grand, Cremer, Co?krybutt, Mac Ci-eery,
Belknay, Cook, Weiss, Mme Crestlfi, Hip-
polyte Waite, Marconnet, Béquiisot.
Sauvés de l'équipage: 25 matelots, no-
grand, l'équipage: 25 matelots, no-
vices et mousses; 17 chauifeurs, 12 gar-
çons, et parmi les officiers : Meillour, Dur-
bec, Vié, Gaillard, Garay et Surmont; en
tout, 60 hommes d'équipage sur 169 et 28
passagers.
Londres, 1er décembre, midi.
Le navire qui a abordé la Ville-du- Havre
est le Loch Earti, de Glasgow.
La Ville-du- Hfiivre, qui valait cinq mil-
lions, est assurée à Londres pour un mil-
lion cinq cent mille francs, et à Paris pour
deux millions.
M. Montagut, ancien colonel d'état-ma-
jor 4e la garde nationale pendant le siège
de Paris, se trouvait à bord avec. sa fem-
me et sa fille, revenant en France pour
se présenter aux prochaines élections de la
Gironde, en remplacement de M.. Larrieu.
On craint que M. Môntagut et sa famille
ne soient au nombre des victime s de l'épou-
vantable sinistre.
Cu
dans la soirée aucune nouvelle dépêche.
-- -,,,. -, ----'-' -----,------.---------'-
- mm m w
C'était hier dimanche, jour de repos,
et, par extraordinaire, en ces mois d'hi-
ver sombre, 1. soleil brillait au ciel
et invitait à la promenade. On dirait que
c'est un nouvel été, de la Saint-Martin
qui recommence I Que de monde il y
avait aux Champs-Elysées, un monde
heureux et gai, que fouettait cet air. vif
d'automne. -
M. de Fourtou, le nouveau ministre
de l'instruction publique et des bepx-
aifts, avait précisément choisi cet aimable
dimahéhe pour convoquer tout le per-
sonnel de son administration et faire
connaissance avec lui.
Je ne le lui reproche pas, mon Dieu î
II; est elair que pour déranger tant de
gens, dont les occupations sont sérieu-
ses, un ministre ne saurait gaère pren-
dre un jour ouvrier ; il est obligé de se
rabattre sur un jour de fête. Et ne
doit-ce pas être unè fête pour un fonc-
tionnaire que do contempler le visage
de son nouveau, seigneur et .maître,
d'écouter le son de sa voix et d'appren-
dre à connaître, comme on dit, la cou-
leur de ses paroles ?
C'est une fête et ce n'en est pas une.
C'est tout au moins une fête sur laquelle
mes vieux amÎ de l'Université commen-
cent à se refroidir. Ils l'ont déjà, vuVtrop
souvent, pour y Couver çncoxew. beau-
coup d'attrait.
Et cependant j'en voyais hier qui
avaient gaillardement endossé l'habit
noir, et qui partaient, sans trop faire la
moue. Ils étaient convoqués pour midi
précis. Il leur fallait donc être, à onze
heures, à leurs lycées respectifs, pour se
rendre dé là en corps au ministère. Ils
avaient donc hâté leur déjeuner, mis les
morceaux doubles, et à midi, sonnant,
tous les. représentants- de l'instruction
secondaire faisaient leur entrée dans la
salle dlattentè.
Et s«vez-vous bien que ce ne sont
pas les premiers venus, ces hommes qui
sont chargés à Paris de l'éducation de la
jeunesse française? Savez-vous bien que
parmi tous ces professeurs, il n'y en a
guère qui ne se soient fait un nom par
des travaux d'érudition, ou par des etn-
dessavantes; que la plupart sont doc-
teurs ès-soiences ou docteurs-ès-lettres >
que beaucoup ont eu de leurs ouvrages
couronnés par nos diverses Académies,
et font autorité même en Allemagne?
Savez-vous bien que les chefs de corps,
danç l'enseignement secondaire, sçnt
des personnages importants, qui ont des
centaines de fonctionnaires ou employés
sous leurs ordres et répondent chacun
de miMe ou quinze cents jeunes gens?
Savez-vous bien qu'il n'y a pas d'admi-
nistration où l'on trouvât réunis, je ne
dis pas tant d'hommes instruits, cela
va sans dire, mais tant de gens d'esprit,
aussi estimés dans le monde qu'ils sont
crises d&'nslfc cercle de^èftrsTciffetîGïïS"?1
Ils ont leur fierté, et elle est bien na-
turelle. C'est le légitime orgueil -d'hom-
mes que l'on ne paie point à leur valeur,
qui gagnent moins qu'ils ne mériteùt, et
qui trouvent juste d'accepter sous for-
me d'égards la part de rétribution que
le budget ne veut pas leur accorder en
argent. -
Je dois ajouter que ces témoignages de
haute déférence ne leur avaient jamais
manqué jusqu'ici. L'Université, certes,
n'a pas toujours eu affaire à des minis-
tres qui lui fussent bienveillants; elle
n'en avait jamais trouvé que de polis.
Ceux mêmes qui la suspectaient ou la dé-
testaient le plus avaient marqué dans
leurs rapports officiels avec ceux qui la
composent que, s'ils redoutaient leurs
tendances, ils estimaient leur .caractère
et leur savoir.
1t
Nos professeurs n'avaient jamais em-
porté de ces réceptions que de bonnes1
paroles, qui n'étaient pas toujours, hé-
las ! confirmées par les actes. Mais, en-
fin, les compliments, alors même qu'ils
né sont pas bien sincères, font plus de
plaisir à entendre que les injures ; et il
en copte si peu à un ministre de distri-
buer à propos cette èàu bénite de cour !
Tant y a que nos professeurs, en met-
tant le pied dans cette vaste salle d'at-
tente, se promettaient un petit régal de
bonnes grâces ministérielles. Ils auraient
dû savoir d'abord qu'une salle d'attente
n'est ainsi nommée que parce qu'bn y
fait attendre les gens.
Ils se trouvaient là pêle-mêle avec une
foule de députations, corporations, qui
avaient été, comme eux, convoquées,
et à la même heure.
Le grand-maître des cérémonies, de
M. le ministre de l'instruction publique
et des beaux-arts n'avait pas eu cette
idée, pourtant assez simple, que les
beaux-arts et l'instruction publique,quoi-
qu'on les ait réunis dans une même
main, sont des départements très-dis-
tincts, et que l'on aurait pu assigner à
ceux qui relèvent de chacun d'eux des
heures séparées.
Non, tout était confondu, le comité
des gens de lettres avec la faculté de
médecine, lia soeiété du -diapason nor-
mal avec le théâtre de l'Odéon, les pro-
fesseurs, avec le comité protecteur des
ahifflaúx et les sociétaires de la Corner-
Française : tout ce monde attendait donc,
se regardant le blanc des yeux, ;
Les facultés passèrent d'ahord ; rian
de plus juste.; puis les gens de lettres,
puis les autours dramatiques, puie le
Théâtre-Français. '-'" •• 1.
Et les professeurs, un peu étonnés,
continuaient - de faire le tM de grue ;
Et 1 huissier dé service continuait
d'appeler ; tout ce qu'il y adè commis-
SlqQS, de comités, de corporatioas, de
qui que ce soit appartenant à quoi qae
ce soit, défilait à la queue leu leu.
Et les professeurs, m comble de -. la
stupéfaction, tournaient mélancolique
ment leurs pouces; ,- -
Enfin l'huisSièr, "de sa voix glapissan-
tg, appela : .!
— La société protectrice des vçpr
maux 1 ¡.
Il y eut un mouvement dans tout le
corps universitaire ! Ce fut un ôhl de
surprise et d'admiration.
Il était deux heures et demie.
'Les professeurs restaient seuls. Le mi-
Bistre entra. Il enveloppa tous ces mes-
s!eôW d'tifi SaKrt cÎtc:llœre;-'prlt ¡¥' aft
M. Denis, le doyen des proviseurs de
Paris, lui dit d'une voix basse à l'oreille
que]què's,mots ,què personne, n'entendît,
et d'un geste congédia rAsSemblée.
- La ré,cepUoQ était terminé#. £ Uo avait
duré deux minutes. * -
Le corps des professeurs se retirarun
peu humilié, moins pour Iui-mêrae que
pour son ministre.
Quoil l'homme que l'on mettait à la
tâte de l'instruction publique, au cas
même où il n'aurait pas voulu, Selon l'u-
sage, adresser quelques paroles d'en-
couragement et de sympathie à tout 1.
personnel, ne pouvait-il se faire présen-
ter deux ou trois des professeurs les
plus connus, 'un Boissier, un Levasseur,
que sais-je? et lui tourner un compliment
dont le corps tout entier aurait pris sa
part. -
Non, rien; absolument rien ! œest bien
peu.. ,
: Ah! dame! ils ne sont pas cteMs',
mes vieux amis de l'Université. Mais pa-
tience! Ils en verront bien (Tau très pro-
bablement. -
., FRANCISQUE SARCKT.
: ♦ i
On lit dans le Bien publie :
L'accord serait dit-on, assbz bien. éta-
bli entre les ministres. Il pst vrai qu'au-
cune question pouv«&t les désunir n'a en-
core èté ôoulevée. On ne saurait en dire
antant des fractions do la4rodte et du con-
tr« dioit. Là le désaccord existe et il tend
à §'acç$nfù§r. L'opiaion ost généralement
que le cabinet actuel a une moins grande
majorité que le précédent, surtout une
majorité plus flottante. Cette impression,
le cabinet lui-même, dit-on, la partage,
et l'on ajoute qu'il se prépare déjà dans
l'éventualité d'une modification partielle.
- V.. : 7
—————————————— J
* L'AUDIENCE J,
Depuis deux mois, toutes les lumières
possibles ont été apportées jusque dans
j~t~moi~-~ d^iaiis '- ..À..W-
dience, et particulièrement ces derniers
jours, les émotions les plus variées ont été
épuisées ; c'est aônc'Rni, bien fini, et la
journée de -1üildïlï&ëtë qü âeJaldl"'e
sans grand attrait à tout ee qu'on a déjà
dit fçt répété à foison sur les derniers mo-
ments de Ji'armée"tiu Rhin et sur fes dra-
peaux. L'intérêt s'en va donc à vau-l'eau.
Desinit in piscem.
Nous avons forcément peu de chose à dé-
tacher du compte-rendu qu'on trouvera plù"
loin. Le seul point important gui ait
donné lieu à la confrontation, de deux té-
moins, M, le capitaine Jung et M. le ca-
pitaine Êrudm, c'est la lettre et le paquet
de lettres que le premier prétend avoir ap-
portés des avant-postes, le 29 au matin.
Les missives étaient fort pressées; l'offi-
cier da dragons prussien qui les lui re-
mit insista pour qu'il fît diligence. Le ca-
pitaine Jung saute à cheval, sur sa
route, il rencontre le maréchal et lui remet
la lettre qui lui était adressée (il ne pou-
vait s'y tromper) ; le paquet de lettres était
destiné au général Jarras et il est allé le lui
porter; séance tenante, le capitaine Jujag
traduit .la lettre écrite en allemand pas lé
général de Stiehle ; elle disait, en com-
mença ut : « Je me félicite avec vous que .les
négociations aient abouti, et que les dra-
peaux soient intacts. »
Le capitaine Gadin et le capitaine Mor-
nay-Soult, qui, tous deux (détail à noter),
étaient les officiers particuliers du maré-
chal et par conséquent ses familiers, affir-
ment que le-maréchal, rencontrast sur sa
route le capitaine Jung, porteur d'une
lettre adressée au général Jarras, l'a ou-
verte et fait traduire d'abord par le capitaine
Gudin : il se peut, ajoute celui-ci, que le
capitaine Jung l'ait eue ensuite dans les
mains, mais la location : a Je me félicite
avec vous.. - » n'existait pas dans la lettre.
An fond, la chose n'a pas une si énorme
importance; mais au milieu de témoigna-
ges vides ou insignifiants il fallait bien
se raccrocher à quelque trait saillant, et
nous n'en voyons guère d'autre.
Pour la première fois pourtant, le ma-
réchal Bazaine nous est apparu roUI un
nouvel a'pect dans la déposition pro-
prietëire de Moyliris-ltfs-Mtflz.- M. Buis-
son, qui l'a reçu à plusieurs reprise chez
lui. Un jour, entre autres, la femme, ft la
fille du témoin se trouvaient ià. Bazaine
prit l'enfant dans ses bras, lui donna MI
baiser et ses yeux se remplirent de larmes.
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