Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-11-30
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 30 novembre 1873 30 novembre 1873
Description : 1873/11/30 (A3,N745). 1873/11/30 (A3,N745).
Droits : Consultable en ligne
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Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3- Année. — N' 745
Prix DÛ Numéro : Paris 45 CENTIMES -
,^:>ts - 20 CENTIMES.
Dimanche 30 Novembre 1873.
LE XIX' SIÈCLE
JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
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advertisiag. agent, 13, tavistockrow, GoventGardan.
MM. les SOHscrlpreurs ont t'a-
konnemejut expire le 30 novembre
'sont priés de le renouveler immé-
diatement, s'ils ne veulent éprouver
de retard dans la réception -du
journal.
'tei abonn«or«»t* pwir fildACB-
Vj9BBAINB *onl «««e^tée mm pr. de
Prince. -
Ou pm( «oanorlr» eh«« ,..sIr. I» * 19-
ftrffttre». -
..> JOURNÉE POLITIQUE
Pari" 29 novembre 487$.
Trois nouveaux sous-secrétaires d'Etat
sont nommés : au ministère de la justitee»
M. Vente:, député du Nord; au ministère
des finances, M. Lefébure, député de la
.Seine; au ministère de Instruction pu-
getru etinn U~;.
blique, M. DesjaH;^ député de l'Oise.
M. Vente :.IGHm magistrat, était en 1870
P r,r,- ar-eur impérial à Lille ; il a passé de-
puis du parti bonapartiste ru centre droit;
nous ne voyons pas trop ce qu'il y a ga-
gcrê, si ce n'est peut-être ces fonctions
nouvelles.. On connaît M. I^efèbure, et,
politiquement, nous n'ayons plus rien à en
'(jire:-Qllant"à M. Desjardin., qui, sous
l'empire, était professeur agrégé à la Fa-
culté de droit de Paris, c'est un des memt
Ères les plus jeunes et les plus distingués
dû centre droit ; jurisconsulte, orateur et
lettré, que n'est-il de plus *' libéral, au vrai
sens, du mot 1, Quoi qu'il en soit, ici lé
sous-secrétaire d'Etat est évidemment très-
supérieur au ministre. Nous verrons main-
tenant quel fruit retirera le cabinet de
l'adjonction de ces divers coadj uteurs.
L'interminable élection des membres de
la commission constitutionnelle a continué
dans la séance d'hier à Versailles. Hier
aussi le gouvernement a déposé le projet
de loi qui lui remet dans toutes les com-
munes la nomination des maires. C'est-le
premier chapitre du programme politique
du ministère du 26 novembres. La loi sur
la pressa suivra bientôt. Est-ce la peine
de !àire remarquer que les hommes qui
sont maintenant au pouvoir sont bien les
mêmes qui, trois ou quatre ans plus tôt, n'a-
vaient sur les lèvres que les mots de liberté
et de décentralisation ? Nous l'avons rappelé
si. souvent déjà que,, pour cette fois, le pu-
blic voudra bien nous en dispenser. Ce
genre de constatations n'à plus guère d'u-
tilité, au bout du compte. M. de B^gfte
et ses amis appartiennent en politique à
une école plus que vulgaire, cette des gens
qui pratiquent, le îrûnt haut et le coeur
digagé, étant au pouvoir, les maximes
qu'ils avaient, dans l'opposition, condam-
nées avec énergie. Cela n'est pas neuf, cela
court les rues, cela ne peut rien ajouter à
nos sentiments et à nos appréciations.
.ti.').l.i..r ï; r .l( J - f. A.' jr
On vient de recevoir par le télégraphe
une première analyse de l'exposé finan-
cier présenté par M. Minghetti à la Cham-
bre des députés italiens. C'est un docu-
ment important à plusieurs égards ; et sur
le vu d'une simple dépêche, il serait im-
pwtsiMe de l'bxaminer. Constatons seule-
ment que le déficit du budget de 1874 an-
noncé par le ministre des finances s'élève
à 130 millions, saffl'parlçr de 50 millions
qui seront affectés à la construction de
chemins de fer aux frais de l'Etat. - Dans
ces conditions le gouvernement n'aeeep-
tera pas de nouveaux projets de travaux
avaatr que i&&idg«t'Se pnisseniieuz équi-
librer. il a résolu de ne pas augmenter ni
accélérer les armements ; il a connance,
d'ailleurs, dans la durée de la paix. Pour
faire face au déficit, il propose. une série
de projets qui, sans créer d'impôts nou-
veaux, doiyent augmenter les impôts ac-
tuels : on aggraverait les droits de mou-
ture, les droits d'enregistrement et de tim-
bre, les taxes sur l'alcool etla phfflrée; la
régie des tabacs serait étendue à la Sicile,
qui jusqu'à présent en était exempte, etc.,
etc. L'exposé du ministre, dit le télégra-
phe, a été écouté par l'Assemblée avec
faveur.
Mentionnons pour flair des bruits qui
eoureat (ce ne sont que des bruits) sur des
propositions d'arrangement que la Prusse
aurait faites au Danemark à propos du
Schleswig. Elle consentirait à lui toute
la partie danoise du Sehleswig en échange
des- lies 'Sainte-Croix, Saint-Thomas et
Saint Jean, que le Danemark possède aux
AntiÎles. Tout ceci n'est encore relaté que
dans une correspondance du Dannewirke.
Nous y reviendrons si cette rumeur se con-
firme. A supposer qu'elle ne soit pas. ima,-
gipaire, nous aurions intérêt à préserver
di1!ln fâcheux voisinage nos colonies de la
Guadeloupe et de la Martinique ; l'Angle-
terre, dé son côté, n'a rien à gagner à
l'exécution des projets maritimes que l'am-
bition prussienne caressa depuis quelques
années. Nous aimons à croire que nos di-
plemates, depuis six mois un peu trop
attentifs aux crises parlementaires de Ver-
sailles, se rappelleront qu'il existe des in-
térêts français à l'étranger.
EUG. LIÉBERT.
— ♦ ——————————————
Le Journal officiel a publié hier matin les
décrets suivants, datés du 27 novembre, et
nommant des sous-secrétaires d'Etat à
plusieurs ministères :
M. Vente, membre de l'Assemblée nationale,
ancien magistrat, est nommé sous-secrétaire
d'Etat au ministère de la justice.
M. Lefébure, membre de l'Assemblée natio-
oftti, est nommé sous-secrétaire (VErat'àti tiit
nistère des finances.
M. Desjardins, membre de l'Assemblée natio-
nale, est nommé sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de l'instruction publique, d« s cultes pt
dP6 beaux-arts.
Par un autre décret à la même date :
M. Dufrayer (Adrien), conseiller d'Etat en ser-
vice extraordinaire, secrétaire général du mi-
nistère-des finances, est nommé directeur géné-
ral des caisses d'amortissement et des dépôts et
consignations en remplacement de M. Guille-
mot/ admis à faire valoir ses droits à là, re-
traite.
M. Dufrayer continuera, en cette qualité, ses
fonctions de conseiller d'Etat en service extraor-
dinaire;
---'t ;.'
Heureux journaux ministériels ! Ils
abolit pas le temps de formuler un sou-
hait que déjà il est accompli. Demandez,
faites-vous servir ; le gouvernement tient
à la disposition de sa clientèle, peu nom-
breuse, mais choisie; .(un: assortiment
complet de lois garanties pure réaction.
Dès aujourd'hui il est entré en scène
dans la personne de M: le vice-prési-
dent du conseil, qHi a tenu à honneur de
donner le la du nouveau càbinet, et l'on
peut affirmer hardiment que son ramage
est en tous joints conforme à son plu-
mage, ce qui ne veut point dire. toute-
foi" qu'il soit le phénii des dabinets.
Il Ïatil rendre justice à M. le duc de
Broglie : il a obtenu un vrai et franc
succès de fou rire en donnant lecture, à
la tribune, d'un projet de loi municipale.
En quelques mots, voici ce dent il s'agit t
1° Le pouvoir exécutif s'attribue e.;;.
cluBiverÉient la nomination' nêB maires et
des adjoints. Dans les chefs-lieux de dé-
partement, d'arrondissement et de can-
ton, c'est M. lè président de la Républi-
que qui se réserve les choix à faire ;
partout ailleurs, il abandonne ce soin
aux préfets.
2& Les maires et adjoints seront choi-
sis parmi les conseillers municipaux.
3° Le cas se présentera le plus rare-
ment possible. "En effet, en cas de démis-
sion ou de révocation d'p.n"mairèIeù.ts
successeurs pourront, s'il plaît au mi-
nistre, être pris en dehors du conseil
municipal. -r- Ce que nous allons voir de
démissions et de révocations, M. le duc
de Broglie peut seul le savoir.
4° Dans les chefs-lieux de départe-
ment et d'arrondissement, les préfets et
sous-préfets Ãeréerout les fonctions dé
les autres eom-
mUfiès, ce sont MM* Jas maires qui seront
chargés dé lâ police., sous la surveil-
lance des préfets et sous-préfets; *
5° Les maires seront le plus souvent
déchargés de ce soin, car MM. les préfets
n'auront qu'un mot à alfa poût s empâ-
ter des attributions des maires, et je vous
laisse à penser cè qui restera bientôt de
maires chargés du service de la police!
6« Tous les inspecteurs et agents de
la police sont à la nomination des pré-
fets. En d'autres termes, dans les rares
communes où les maires ne seront patà
dépouillés de îéjflr action sur la police,
c'est sur eux que s'exercera surtput
cette action. <
7o EnfiHj les dépenses de police sont
obligatoires ; si les conseils rqwcip'q,!
refusent les allocations jugées nécessai-
res par les préfets, on puisera d'office
au budget communal.
Avouez qu à. la gauche avait de quoi
rire en entendant M. le duc de Broglie
débiter avec le plus grand sang-froid ce
tissu de monstruosités. C'est ainsi du
moins crue lui-même et tous ses amis.
les « libéraux » de la droite, eussent
jugé il y a trois ans le projet de loi dont
nous venons d'extraire la moëlle ! Il y a
trois ans ! Vous souvienil du beau zèle
dont messieurs de la majorité se montraient
enflammés pour l'idée de décentralisa-
tion. A* cette époque, ils accusaient le
gouvernement de tiédeur et renchéris-
saient à votes que veux-tu sur les timides
essais de décentralisation proposés par'ce
réactionnaire forcené qui s'appelle M.
Thiers. Décentraliser, c était le rêve de
toute leur vie ; quand on leur en offrait
long comme le doigt, ils en exigeaient
encore, ils en voulaient toujours ! Tant
et si bien qu'un jour M. Thiers a dû
se fâcher et leur déclarer tout net
qu'il quitterait la partie s'ils ne rabat-
taient pas quelque chose de leurs idées
par trop radioales en matière de décen-
tralisation.
Que s sont changés ! "!.:
Il , faut tout dire ; pendant les dix-huit
années précédentes, les républicains n'a-
vaient point cessé de mettre, au premier
rang de leurs griefs, le système de cen-
tralisation à outrance qui constituait le
fond du régime impérial; et les monar-
chisles, à leur suite, avaient chanté la
même antienne. Ces pudiques personnes,
font les dégoùtées aujourd'hui; mais à
cette époque, elles trouvaient tout na-
turel et très-moral de combattre l'empire
côte à côte avec les républicains.
Ainsi s explique leur zèle décentrali,- a-
leur des premiers moments ; 'mais
comme, en définitive, entre eux e' vem.
pire il n'existe et n'a jamais exista qu'une
question de personnes; Gorrame leurs
principes, s'ils en ont, SOfll les mêmes
que ceux, de i empire, il D.'est pas eton-
nant que la substitutioa de personnes
une fois faite, ils reviernent tout simple-
ment aux lois impér-
, ale,% -.
t Nofis ^a verrons d'autres. En at-
qçus réservons d^ami-
ner, dans son but et dans ses consé-
queaces, le projet de loi sur la nomina-
tion iëes"«ai#«M»( .tytn'" l^jpposé des
motifs aura été publi6.
E. Schnerb.
— ——————————
DU COURAGE A LA POCHE
En réponse à l'article qui portait ce
titre, je reçois une note qui n'est pas
signée, mais qui a comme un petit air
officiel.
Je l'insère donc.
Je ferai seulement remarquer à l'au-
teur anonyme de cette rectification que
ie n'ai point parlé de 92 millions de dé-
htit J'ai dit qu'aient de payer aucun
service, il fallait dépenser 92 millions
pour le service de la dette municipale.
C'est cette énorme dette qui est cause
tie. tout l embarraâ^ :
Mais je savais Dien que le déficit an-
nuel ne s'élevait pas au montant intégral
de cette dette. - -
Sous le bénéfice de cette réser-voi je
donne la Bote qui suit. JJ.ignore si elle.
rassurera les- Parisiens. En tous cas, éflé1
ne les charmera guère.
Puisque le hasard me ramène à etté
question, je répondrai à M. Tirard qu'il
a. tout à fait raison dans les objections
qu'il présente contre l'impôt de M. Ron-
delet; mais cependant, si l'on a un be-
soin absolu de six millions, jet qu'il n'y
ait pas d'autre moyen de se les procurer,
à quoi se résoudre ?
M. Tirard a-til mieux à proposer ?
ttRANCÍSQÏJE SMICEY. ■ c
Les ressources normales assurées dès
maintenant peur 1874 rétant de 181. rail-
lions et les dépenses prévues 202 millions,
l'écart n'est que de-21 millions, et encore
de ces 21 millions faut-il déduire 7,500,000
francs à provenir de taxes déjà votées par
le conseil municipal dans ses précédentes
sessions.
En sorte qu'il ne reste que 14 millions
à demander à dé noéivtlles taxes et non
92 millions, comme le dit l'article Courage
à ta péché*. ■ '.1
Quelles seront ces nouvelles taxes ? Elles
ne sont pas encore arrêtées ; cépendant
noua croyons savoir qu'il sera proposé un
nouveau délsiilie sur les via à. -r Et il-im-
porte de remarquer que la viaude et le vin
sent les seuls objets de consommation qui
ne sont pas soumis au second décime.
Cette tate, à supposer Qu'elle soit ad-
mise, portera Io droit de 11 à Î2 tr. ptt"
hectolitre, ce qui dans le détail se traduit
par une augmentation de 1 centime par
litre. Elle produira 4 millions ; pour une
ville de 2 millions d'âines, c'est un surcroît
dé 2 francs par tête. :
Enfin, les services financiers de la caisse
et des coupons sont largement assurés
pour longtemps. Personne n'igtiore en ef-
fet qu'outre ses ressources ordinairès, la
ville peut disposer immédiatement de 70
millions, provenant des bons de liquida-
tion qui lui restent, après paiement des
indfemititaires. Cette ffitaflifc ■tàoo.W à ses
recelés tïMMairés lur "perMet d^efitviskger
sans inquiétude toutes les échéances
de 1874.
COURRIER PARLEMENTAIRE
.f!1\m7n.' -- :;.,'
,¡.r !' i .., • i
"'Verfâftl&i 28 novembre 4873.
Enfin, L'on va - donc voter un peu au
scrutin secrét pour procéder à la nomina-
tion de la commission chargée d'exami-
ner etc., etc. !.. Inutile aè continuer la
plaisanterie jusqu'au bout ; vous la con-
naissez, elle.a déjà trois jours de service.
Le scrttia de liste est décidément une heu-
reuse combinaison qu'a trouvée la droite,
pour faire durer le plaisir longtemps*
Il est vrai que la oombinaispn visait bien
d'autres buts. Il s'en est fallu de peu
qu'il ne sortît de l'urne que des résultats
absolument contraires à ceux attendus) et
que, dans ce duel parlementaite, certains,
au lien: rde mettre à bas leurs adversaires,
ne touchassent que leurs témoins.
Le premier résultat cherché était la ra-
pidité d'exécution: au lieu de la discussion
dans les bur.JuJ le votp immédiat.;. Il y
a quarante-huit heures au, minimum que.
là commission serait nommée par la filière
ordinaire.
Sècond résultat cherché: une cordiale
entente à obtenir entre les membrrs de la
droite ét lés membres du centre;
grâce aux noms qui se mariaient agéable-
ment sûr la liste dûment arrêtée d'avance.
MM. les monarchistes se faisaient des po
litesses entre eux avec les places de MM.
lei républicains. Le plan de la cordiale
entente a abouti à un ensemble de rela-
tions, cousin germain de l'aigreur.
Troisième résultat cherché : expulsion
des députés républicains de la commis-
sion. Celui-là est à peu près obte-
nu ; mais, il faut dire la vérité, ce
n'est pas. la faute des inventeurs, c'est
la faute des républicains. Si quelques-uns
de c:ux-ci, au lieu de s'abstenir par prin-
cipe et quelques autres par paresse,
avaient voulu profiter avec cohésion de la
discorde qui travaillait les rangs de leurs
adversaires, la tricherie retournerait à son
maître, comme disent les enfants, et l'op-
position faisait passer haut la main autant
de candidats républicains qu'il lui aurait
plu d'exclure de candidats monarchiques.
; Le résultat final n aurait peut-être pas
eu uue extrême importance; mais il eût
amusé la galerie, montré une fois de plus
au pays dans quelle étrange situation de
partis était cette Assemblée, et eaila. en-
fin, il eût rais fin au scrutin ! C'était déjà
un résultat pratique.
Et les députés se promènent toujo&tëy'
un à un à la file indienne, grimpant l'es-
calier de gauche, jetant un bulletin, une
boule, descendant l'escalier de droite, re
grimpjtiit "'ecanerd gauche, été.
Pour trois sous, il y a trente ans, — quand
je beurre n'était pas si cher —on vendait,
à l'usage des enfants, de petites manivelles
en bois qui tournaient indéfiniment avec un
grincement, et qui représeutaiéftt très-
bien une féance actuelle de la Chambre.
Et la séance?. Et où voulez vous que
nous la prenions, la séance 1
M. Benoist-d'Azy se remet de ses émo-
tions ; M Buffet préside Il préside le
voyage circulaire de ses callègues;
Il doit être fort inquiet, M. Buffet. Qui
va-t-il pren dre maintenant pour Ëuufneur?
M. Desjardins vient d être nommé sous-
secrétaire d'Etat à l'instruction publique.
M. Dejardins est obligé de donner sa dé-
mission -- de secrétaire de l'Assemblée - na-
tionale. Or, M. Deajardins, c'est l'œil de M.
Buffet, c'est l'oreille de M. Buffet, c'est la
moitié de la pensée de M. Buffet, d'stl
bras droit de. Non, le bras droit de M.
Buffet agite la sonnette. M. Dôsjardins
n'est que le bras fauche de M. Buffet
est lui qui, monté sUr l'estrade, s'effa-
içant derrière le fauteuil pr' ésidentiel,
voyait pour M. le président, entendait,
pour M. le président, répondait dans l'o-
reille (l'autre, celle qui entend bien,) de M.
;le président. Et maintenant plus de Ds-
jardins. Ah ! ces ambitions politiques,
comme elles dérangent les intérieurs 1
Que c s souvenirs aUristanU ,;ne, nous
empêchent pas de constater qu'il a été
voté une surtaxe sur l'alcool à l'octroi de
Port-Launay Finistère), et l'autorisation
d'liri emprünt pour la dUe de Nice. L'or-
dre du jour était épuisé.
Heureusement M. le due de Broglie a
hâte de commencer à bâtir sa stabilité. Le
voilà qui paraît à la tribune, tenant en
main un projet de loi relatif à la nomina-
tien des maires.
— Lisez ! Lisei ! crie-t-on à gauchë;
Aprèî avoir minaudé, s'être fait prier, il
lit. Premier article, applaudissements
ironiqueslà'gauche ; sècWd aftitle, bra-
vos ironiques d<3 îa gauche ; et cela dure
a'ihsi' jusqu'à là" fin de la lectiire, courte
d'ailleurs. ," -.. :
Tous les maires seront nomnv ■. ",
gouvernement; ils seront n i - -! -
seil municipal ; îpaÙ i l'i i\ c:';
voqué, le choix du gô.iv&rnemc iil p) n i à
se porter sur quelque homme de bonne
: vtflèntê n'appartenant nullèmént à la liste
municipale; enfin, l'administration soula-
gera les maires du souci de la police.
» maires du çouci de la policf~. -
Le projet, étant renvoyé, de droit aux
bureaux, ne soulève aucune discussion gé-
nérale; néanmpiDs,il suscite des querelles
j paTtislljsSi Sans pouvoir les entendre, nous
I les voVpiis.
Au banc des ministres, M. de Broglie
se démené, gestiëulé, répondant avec véhé-
mence à quelques députés qui lui-font,
sans doute, des représentations. S'il est
une prérogative à laquelle tient l'électeur
de la campagne, c'est celle qui lui permet
de désigner lui-même l'administrateur gui
doit gérer ses petites affaires ; il est biendea
députés de la areitfe, des ruraux, comme on
disait jadis, qui n'ignorent pas toute la puis-
sance de cette prédilection campagnarde.
Mais le nouveau Cabinet est décidé, pa
raît-il, à braver les rancunes qu'il peut
i accumuler contre lui, et les démentis qu'il
se donne à lui-même, pour « pauver lepays ! »
La simple présentation de la loi prouve
assez la seconde partie de notre dire : les
enragés décentralisateurs de 1871 demandent
à l'heure présente des restrictions aux li-
bertés commua aies.
Quant à la vérité dé la première partie
de nôtre affirmation, elle a reçu une écla
tante consécration dans la sallç même dès
Pas-Perdus. La loi présentée avait excité une
grande thnotio, et M. Lenoël, député de
l'a Manche, membre du centre gauche,
exprimait son sentiment à ce propos, au
milieU. d'un groupe de députés, lorsque
vint à passer M. Baragnon, l'ex-tombeur
de la droite, le tout frais secrétaire d'Etat
à l'intérieur. ; - d'Etat
Comme une bombe, désireux sans doute
de faire une entrée éclatante aux affaires,
M. Baragnon se jette au milieu du groupe
et pérore : ,' -
« Nous voulons rétablir l'ordre, et soyez
persuity^sr, me^Lsieurs, que le, gouverne-
ment ne se laissera pas conduire par le
bout du nez. (Comme on reconnaît tout de
suite le langage d'homme d'Etat I) Nous
voulons refaire la France, et il faudra qu'éllè
marche de gré on de foree. » (Textuel.) ;
M. Baragnon, plein de l'ivresse dé sa
grandeur, croyait saus doute déjà parler à
ses.employés. Il a dû s'apercevoir, 4e IOM'
erreur à la réponse de son collègue.
—r je nai aucune leçon ^recevoir de
vouo, à répliqué énergiquement M. Le-
noët J'ai la prétention d'être homme
d'ordre autant et plus que vous, et d'en
avoir donné des preuves avant et mieux
que vous. Et j'ajoute, moaoieur Baragnon,
que, sous-secrétaire d'Etat depuis hier,
vous le prenez SUR un tou qui ne,ça® en-
vient en aucune façon. »
;. Le ton convenait s^gs ^dojijle .à H, Bara-
onÍ puisqu'il s'est replié en bon ordre
sons l'aile de M. de Broglie.
Paul Lafarguiu
--_. -,.- , -
COMMISSION DU BlilMiET
Séance du 28 novembre 1875.
M. Caillaux a terminé aujourd'hui la
lecture de son rapport sur le budget des
travaux publics.
La commission décide que le gouverne-
ment sera invité à inscrire pour l'exer-
cice de 1875 au budget d.u ministère dos
finances, chapitre de la dette, une somme,
de neuf millions environ due pour annuités
à diverses compagnies de chemins de fer.
Cette somuie est insciite eu. ce moment
au budget du ministère des travaux pu-
blic* ; mais comme elle constitlL.,, un vé-
ritable emprunt payable à Ion g1 ter"1 e Par
y.., il ést évident. qu'elle '$eirqt:y\.? hien
mieux à fil. place au budget du ministèrë
d»js finances.
II a été dp."ti'rtê-(tn otttre que "ltfS Subven-
tions instfites au chapitre 44 pour des
compagnies concessionnaires de chemins
de fer seraient transformées en annuités à
long terme. L'Etat émettrait en ce cas des
obligations trentenaires qui seraient re-
mises en paiement aux compagnies.
Le chapitre 44 se trouverait ainsi ré-
duit de six millions à un million.
- D'autre part la commission a rétabli,
conformément à la nouvelle proposition
dit ministère, les 36 millions dus à titre de
garanties d'intérêts aux compagnies de
chemins de fer.
M. Bardoux a ensuite donné lecture de
la suite de .'gOn rapport sur, le budget de
l'instruction publique.
On lit dans l'Union :
Entre les mots de fautaisie prononcés
au sujet de la note relative à la présence
de M. lë Comte dé ChantBorèf, le plus im-
prévu et le plus original a été le mot
d'abdication.
Nous ne relevons pas ce qui est inepte ;
c'est bien trop de signaler ce qui est
odieux.
M. Jean Macé
; - - 'H,- .pt f"f\1 f?f' tr"":"-rt'
Cela va bien. C'est dans le journalis-
me religieux de province un déchaîne-
ment universel contre lui d'abord, et par
ricochet contre la Société Franklin, qui
patronne ses livres.
On somme les citoyens qui ont donné
leurs noms à la Société Franklin et qui
aident sa propagande de leurs souscrip-
tions d'avoir à retirer leurs signatures
de ces listes infâmes.
; « Nous leur demandons, s'écrie rOr-
¡dre et la Liberté, si les bibliothèques po-
pTilaire'g et'scolaires sont décidément des
succursales de la République et de l'irré-
il j p; j 0 n, et si, maintenant éclairés, ils ne
sont pas promptement se dégager de
celle guerre entreprise, sous un masque
: trompeur, contre l'âme sacrée de l'en-
fant et du peuple ! *
Ainsi la Société Franklin a entrepris
lune guerre impie contre l'âme sacrée
ide l'enfant! Voilà des fureurs bien éton-
nantes! car enfin il n'y a pas dans tous
ces livres, émanés de l'initiative de la
Société Franklin, un seul mot contre la
foi catholique, non plus que contre les
autres communions qui se partagent les
iâmes; sacrées ou non, du peuple fran-
¡çals.¡" ,.
On n'y parle que de devoir et de mo-
:rala. ) -
Mais c'est précisément ce que ces mes-
siéurs ne sauraient Souffrir. M. le mar-
jquis de Fournès l'a su bien dire :
— « Il n'y a point de morale en dehors
idu dogme catnolique. »
l'Ordre et la Liberté dit en propres
termes, parlant des petites brochures de
M. Jean Macé :
- « Nousa-vons là, sous les yeux, en-
tre autres Idées de Jfan-Françoïs, 1-e Mal
sans remède, la,Í Stiintè-Altianoe, la Vérité'
sur le suffrage universel, etc.; e'èst un tissu
d'indignités. »
Un tissu d'indignités ! Vous avez bien
lu, n'est;ce P.- ce n est as tout:
i ? Mais ce n'est pas tout :
—« Nous ne pensons £ 2.s quun hon-
-,I r de
nête homme tienne à former autouf de
lui des Barodets et des petites-sans-Dieu !
Ainsi M. Marguerin, qui a dressé
le catalogue de la Société Franklin,
ainsi , tant d'honnêtes gens qui se sont
enrôlés dans ses cadres, ont conçu
l'effroyable projet de faire des petites-
sans-Di«u Aen répandant les Les ouvrages
de M. Jean Macé!
Et le même journal, quatre lignes plus
lbas, me prenant à partie personnelle-
ment, sur cette question, m'appelle un
pur grotesque !
Op. est un pjur grotesque lorsqu'on
trouve: quç ».;M. est un honpête hom-
ime et un bon écrivain ! Restons grotes-
iques, mes amis !
< FRANCISaUB SAfiQIfT.
——— 1 — r.' , :'
L'AUDIENCE 1
C'est bien la fini La tin avec tous ses
détails navrants, avec ses douleurs, ses
larmes et après trois ans, les souvenirs,
amers encore, comme le jour même de
LA CAPITULATION.
Il ne s'agit plus de Convention mainte-
nant ; c'est le triste mot qui précède qu'il
faut prononcer et dire sans cesse et répé
ter encore : pour les vieux soldats à qui
incombait cette pénible tâche, c'était boire
le calice jusqu'à la lie.
Le courage nous manque pour rappor-
ter en entier la mission du général
Jarras. Il nous l'a racontée tout au long,
d'une voix faible et brisée. C'est, lui
qui a eu le douloureux honneur d'aller
supplier nos inflexibles vainqueurs, qui
défendaient pied à pied le terrain, qui ne
cédatent rien pour rien, et qui, tout en
professant pour l'armée du Rhin le plus
grand respect, lui refusaient tout, même
;ie portde l'épée pour ses officiers, et à plus
forte raison l'envoi de l'armée oit d'un
détaebrmeut en Algérie, ou sur un terrain
neutre.
A péiue le général Jarras a t-ii com-
mencé son récit que l'émotion lui coupe
la parole ; un instant, les larmes l'empê-
chetit complètement d'ouvrir la bouche ;
mais il porte précipitamment son mouchoir
à son visage, essuie ses pleurs, se roidit
et reprend sa narration interrompue.Bien
des yeux se mouillent dans l'auditoire.
Ah ! tétait bien une revanche complète
que voulait - l'Allemand ! Le général de
Stiehle avec qui parlementent Jarras ,à
Fraseati, le 26 octobre, met ses relua. et,
foa dureté sur le compte du prince Frédé-
ric-Charles,lequel ne pouvait rien faire sans
l'assentiment du roi.
Mais avant le départ de Jarras, l'inten-
dant en chef de l'armée vint annoncer an
maréchal Bazaine qu'il avait trouvé du
pain pour trois et peut-être quatre jours.
Au lieu de suspendre les négociations et
de profiter d'un répit inespéré d'où sortira
peut-être une résolution suprême, le .eom-
mandan'-e[f éll6C a hate d'en imir. zrOI5
jours de plus, ef les négociations entamées
par M. Thiers aboutissaient : la FAncè
était sauvée! Ce qui les fit échouer, uni-
quement, c'est l'émeute provoquée dans
Paris par la nouvelle de la capitulation de
Metz.
Donc Jarras n'obtient rien; les honneurs
4e la guerre consentis pàr les anciens
usages, c'est-à-dire les vaincus défilant en
armes devant le vainqueur et déposant
ensuite ces armes avant de se Constituer
prisonniers sont repoussés par le maréchal
Bazaine , qui recule devant le défilé.
Mais avant da répartir pour Frascati et de
rédiger les protocoles de la capitulation, il
paraît que Jarras aurait récu du maréchal -
Bazaine l'ordre d'exposer au général de"
Stichle que l'usage en France^ après une
révolutien, était de détruire '- ;T '•
LES DRAPEAUX
et éîendârd/ "dorflttëà" "a\ix "Trôupes "pst 1É
gouvernement déchu et que, conformément
à cet usage, les drapeaux avaient été brûr
lés.
Voilà donc soulevée la triste et humi-
liante question des drapeaux ; voilà donc
le maréchal qui, imprudemment ou obéis-
sant à un mobile plus grave, parle de cée
emblèmes sacrés qui sont l'objet d'un culte
pour le soldat, et comme lé symbole de
leur valeur patriotique ; et en admettant
même qu'il fallût en parler, que "n't-il'
trouvé dans un patriotique mensonge une
porte de sortie qui s'ouvrait, ce semble,.
d'elle-même ? Des drapeaux avaient été
brûlés ! c'était : « Les drapeaux avaient été
brûlés, » qu'il fallait dire, plutôt que de li-
vrer à nos ennemis de trop faciles tro-
phées.
Mais c'est ici qu'il faut serrer de près les
faits et surtout les dates. Au retour 4e
Jarras, qui apportait comme conditions
principales dans le protocole la remise de
Metz et du - matériel de guerre, dra-
peaux, etc., le conseil est réuni dans
l'après-midi du 26. Pas un mot des dra-
peau*, Di du matériel qu'on pôurrâ re-J
couvrer après la paix. Ce n'est qu'incidem-
ment et sur l'interpellation du général
Destaux que le maréchal donne l'ordre au
général Soleille de les foire tous porter à
l'arsenal, pour y être brûlés.
Le général Soleille fait le soir meme
passer, une circulaire à tous les chefs de
corps leiar enjoignant, sur l'ordre du ma-
réchal, dé faire porter tous les drapeaux, de
eurs régiments à 1 arsenal. Il n'est pas
question de l'incinération dans cette cir-
culaire, et cela pourrait être uh oubli !
Dans une conjoncture aussi grave, aussi dé-
sespérée, on oublierait justement d'énon-
cer la chose même dont il s'agit, c'est-à-
dire le seul moyen de sauver l'honneur
militaire en enlevant à l'ennemi, par l'
destruction, les emblèmes de l'armée fran-
çaise? Il n'y a qu'à hausser les épaule» de-
vant une telle version.
La chose paraît inouïe à tout les chefs
de corps. Ils viennent nous le redire en
personne : « Nous fîmes, le mort a dit
Cancebert, Le Bœuf, Ladmirault, Fros-
is ard, Desvuu, i tous - -af firmeiit qu'ils n'ont,
: pas voulu se dessaisir de leurs précieux
étendards. ;
Sur ces entrefaites, Jarras aurait reçu
du gêner»] de Stiehle une lettre précipitée
lui disant que le prince Frédéric-Charles
n'ajoutait nullement toi à, l'usage en qnes-
tion qui consiste à brür I drapeaux,
[après une révolution ; d:Wl,-,t assez hau-
tain, il demandait combien il en restait,
lm *
De la lettre, pas de trace, du reste. Le com-
mandant Samuel ne se rappelle pas l'avoir
traduite.
Nous sommes au 27 au soir. Le maréchal,
voyant que l'ordre du général Soleille n i
Ipas reçu d'effet, a expédié un ordre signé
de lui, où le membre de phrase, pour y ttte
brûlés, 'est bien visible cette fois. Cet ordre
est ponctuellement exécuté; dès, le 27 au
soir, plusieurs corps ont rendu leurs dra-
peaux; le 28 au matin, tout est terminé;
les étendards doivent être détruits : c'est
la dernière consolation, qui reste à la mal-
heureuse armée ; et au conseil du 28, tous
les chefs de corps sont intimement persua-
dés que l'incinération a eu lieu dans la
nuit.
Hélas ! cette douleur est vraiment écra-
sante. Non, les drapeaux ne sont pas brû-
lés; BOB, les glorieux symboles n'ont pas
disparu : on a trompé les généraux, on a
livré leurs étendards à l'ennemi! Le maré-
chal ne voulait pas manquer à ses engage-
ments vis-à-vis du prince Frédéric-Charles.
Le retard apporté à l'exécution de l'ordre
tronqué du général Soleille le liait désor-
mais, dit-il.
Les commentaires sont inutiles, n'est-ce
pas ? Les larmes versées à l'audience d'au-
jourd'hui en ont dit assez. Le brave Can-
robert a pleuré en racontant la fin lamen-
table de l'armée de Metz : Frossard, Le
Bœuf, Desvaux étaient très-émus, et com-
me s'écria l'un d'eux : « C'était une partie
de DOS maux, de nos douleurs !. Il n'y a
rien à dire ! »
Cependant, il y a eu des héros de l'hon-
neur à cette heure difficile : foulant aux
pieds les ordres donnés, il s'est rencontré
des capitaines énergiques qui ont consenti
à livrer leurs drapeaux, à la condition
qu'ils les verraient brûler sous leurs yeux.
Leurs noms échappent aux humiliations
des dernières heures: ce sont : M. le co-
lonel Péan, du premier régiment des gre-
nadiers de la garde, qui déchire lui-même
son drapeau et en distribue les débris :
M. le colonel Melchior, et plusieurs au-
tres qui assistent courageusement à leur
destruction.
Plutôt que de passer sous ces fourches
candines, ils seraient tous sortis, les ar-
Prix DÛ Numéro : Paris 45 CENTIMES -
,^:>ts - 20 CENTIMES.
Dimanche 30 Novembre 1873.
LE XIX' SIÈCLE
JOURNAL REPUBLICAIN CONSERVATEUR
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MM. les SOHscrlpreurs ont t'a-
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'sont priés de le renouveler immé-
diatement, s'ils ne veulent éprouver
de retard dans la réception -du
journal.
'tei abonn«or«»t* pwir fildACB-
Vj9BBAINB *onl «««e^tée mm pr. de
Prince. -
Ou pm( «oanorlr» eh«« ,..sIr. I» * 19-
ftrffttre». -
..> JOURNÉE POLITIQUE
Pari" 29 novembre 487$.
Trois nouveaux sous-secrétaires d'Etat
sont nommés : au ministère de la justitee»
M. Vente:, député du Nord; au ministère
des finances, M. Lefébure, député de la
.Seine; au ministère de Instruction pu-
getru etinn U~;.
blique, M. DesjaH;^ député de l'Oise.
M. Vente :.IGHm magistrat, était en 1870
P r,r,- ar-eur impérial à Lille ; il a passé de-
puis du parti bonapartiste ru centre droit;
nous ne voyons pas trop ce qu'il y a ga-
gcrê, si ce n'est peut-être ces fonctions
nouvelles.. On connaît M. I^efèbure, et,
politiquement, nous n'ayons plus rien à en
'(jire:-Qllant"à M. Desjardin., qui, sous
l'empire, était professeur agrégé à la Fa-
culté de droit de Paris, c'est un des memt
Ères les plus jeunes et les plus distingués
dû centre droit ; jurisconsulte, orateur et
lettré, que n'est-il de plus *' libéral, au vrai
sens, du mot 1, Quoi qu'il en soit, ici lé
sous-secrétaire d'Etat est évidemment très-
supérieur au ministre. Nous verrons main-
tenant quel fruit retirera le cabinet de
l'adjonction de ces divers coadj uteurs.
L'interminable élection des membres de
la commission constitutionnelle a continué
dans la séance d'hier à Versailles. Hier
aussi le gouvernement a déposé le projet
de loi qui lui remet dans toutes les com-
munes la nomination des maires. C'est-le
premier chapitre du programme politique
du ministère du 26 novembres. La loi sur
la pressa suivra bientôt. Est-ce la peine
de !àire remarquer que les hommes qui
sont maintenant au pouvoir sont bien les
mêmes qui, trois ou quatre ans plus tôt, n'a-
vaient sur les lèvres que les mots de liberté
et de décentralisation ? Nous l'avons rappelé
si. souvent déjà que,, pour cette fois, le pu-
blic voudra bien nous en dispenser. Ce
genre de constatations n'à plus guère d'u-
tilité, au bout du compte. M. de B^gfte
et ses amis appartiennent en politique à
une école plus que vulgaire, cette des gens
qui pratiquent, le îrûnt haut et le coeur
digagé, étant au pouvoir, les maximes
qu'ils avaient, dans l'opposition, condam-
nées avec énergie. Cela n'est pas neuf, cela
court les rues, cela ne peut rien ajouter à
nos sentiments et à nos appréciations.
.ti.').l.i..r ï; r .l( J - f. A.' jr
On vient de recevoir par le télégraphe
une première analyse de l'exposé finan-
cier présenté par M. Minghetti à la Cham-
bre des députés italiens. C'est un docu-
ment important à plusieurs égards ; et sur
le vu d'une simple dépêche, il serait im-
pwtsiMe de l'bxaminer. Constatons seule-
ment que le déficit du budget de 1874 an-
noncé par le ministre des finances s'élève
à 130 millions, saffl'parlçr de 50 millions
qui seront affectés à la construction de
chemins de fer aux frais de l'Etat. - Dans
ces conditions le gouvernement n'aeeep-
tera pas de nouveaux projets de travaux
avaatr que i&&idg«t'Se pnisseniieuz équi-
librer. il a résolu de ne pas augmenter ni
accélérer les armements ; il a connance,
d'ailleurs, dans la durée de la paix. Pour
faire face au déficit, il propose. une série
de projets qui, sans créer d'impôts nou-
veaux, doiyent augmenter les impôts ac-
tuels : on aggraverait les droits de mou-
ture, les droits d'enregistrement et de tim-
bre, les taxes sur l'alcool etla phfflrée; la
régie des tabacs serait étendue à la Sicile,
qui jusqu'à présent en était exempte, etc.,
etc. L'exposé du ministre, dit le télégra-
phe, a été écouté par l'Assemblée avec
faveur.
Mentionnons pour flair des bruits qui
eoureat (ce ne sont que des bruits) sur des
propositions d'arrangement que la Prusse
aurait faites au Danemark à propos du
Schleswig. Elle consentirait à lui toute
la partie danoise du Sehleswig en échange
des- lies 'Sainte-Croix, Saint-Thomas et
Saint Jean, que le Danemark possède aux
AntiÎles. Tout ceci n'est encore relaté que
dans une correspondance du Dannewirke.
Nous y reviendrons si cette rumeur se con-
firme. A supposer qu'elle ne soit pas. ima,-
gipaire, nous aurions intérêt à préserver
di1!ln fâcheux voisinage nos colonies de la
Guadeloupe et de la Martinique ; l'Angle-
terre, dé son côté, n'a rien à gagner à
l'exécution des projets maritimes que l'am-
bition prussienne caressa depuis quelques
années. Nous aimons à croire que nos di-
plemates, depuis six mois un peu trop
attentifs aux crises parlementaires de Ver-
sailles, se rappelleront qu'il existe des in-
térêts français à l'étranger.
EUG. LIÉBERT.
— ♦ ——————————————
Le Journal officiel a publié hier matin les
décrets suivants, datés du 27 novembre, et
nommant des sous-secrétaires d'Etat à
plusieurs ministères :
M. Vente, membre de l'Assemblée nationale,
ancien magistrat, est nommé sous-secrétaire
d'Etat au ministère de la justice.
M. Lefébure, membre de l'Assemblée natio-
oftti, est nommé sous-secrétaire (VErat'àti tiit
nistère des finances.
M. Desjardins, membre de l'Assemblée natio-
nale, est nommé sous-secrétaire d'Etat au mi-
nistère de l'instruction publique, d« s cultes pt
dP6 beaux-arts.
Par un autre décret à la même date :
M. Dufrayer (Adrien), conseiller d'Etat en ser-
vice extraordinaire, secrétaire général du mi-
nistère-des finances, est nommé directeur géné-
ral des caisses d'amortissement et des dépôts et
consignations en remplacement de M. Guille-
mot/ admis à faire valoir ses droits à là, re-
traite.
M. Dufrayer continuera, en cette qualité, ses
fonctions de conseiller d'Etat en service extraor-
dinaire;
---'t ;.'
Heureux journaux ministériels ! Ils
abolit pas le temps de formuler un sou-
hait que déjà il est accompli. Demandez,
faites-vous servir ; le gouvernement tient
à la disposition de sa clientèle, peu nom-
breuse, mais choisie; .(un: assortiment
complet de lois garanties pure réaction.
Dès aujourd'hui il est entré en scène
dans la personne de M: le vice-prési-
dent du conseil, qHi a tenu à honneur de
donner le la du nouveau càbinet, et l'on
peut affirmer hardiment que son ramage
est en tous joints conforme à son plu-
mage, ce qui ne veut point dire. toute-
foi" qu'il soit le phénii des dabinets.
Il Ïatil rendre justice à M. le duc de
Broglie : il a obtenu un vrai et franc
succès de fou rire en donnant lecture, à
la tribune, d'un projet de loi municipale.
En quelques mots, voici ce dent il s'agit t
1° Le pouvoir exécutif s'attribue e.;;.
cluBiverÉient la nomination' nêB maires et
des adjoints. Dans les chefs-lieux de dé-
partement, d'arrondissement et de can-
ton, c'est M. lè président de la Républi-
que qui se réserve les choix à faire ;
partout ailleurs, il abandonne ce soin
aux préfets.
2& Les maires et adjoints seront choi-
sis parmi les conseillers municipaux.
3° Le cas se présentera le plus rare-
ment possible. "En effet, en cas de démis-
sion ou de révocation d'p.n"mairèIeù.ts
successeurs pourront, s'il plaît au mi-
nistre, être pris en dehors du conseil
municipal. -r- Ce que nous allons voir de
démissions et de révocations, M. le duc
de Broglie peut seul le savoir.
4° Dans les chefs-lieux de départe-
ment et d'arrondissement, les préfets et
sous-préfets Ãeréerout les fonctions dé
les autres eom-
mUfiès, ce sont MM* Jas maires qui seront
chargés dé lâ police., sous la surveil-
lance des préfets et sous-préfets; *
5° Les maires seront le plus souvent
déchargés de ce soin, car MM. les préfets
n'auront qu'un mot à alfa poût s empâ-
ter des attributions des maires, et je vous
laisse à penser cè qui restera bientôt de
maires chargés du service de la police!
6« Tous les inspecteurs et agents de
la police sont à la nomination des pré-
fets. En d'autres termes, dans les rares
communes où les maires ne seront patà
dépouillés de îéjflr action sur la police,
c'est sur eux que s'exercera surtput
cette action. <
7o EnfiHj les dépenses de police sont
obligatoires ; si les conseils rqwcip'q,!
refusent les allocations jugées nécessai-
res par les préfets, on puisera d'office
au budget communal.
Avouez qu à. la gauche avait de quoi
rire en entendant M. le duc de Broglie
débiter avec le plus grand sang-froid ce
tissu de monstruosités. C'est ainsi du
moins crue lui-même et tous ses amis.
les « libéraux » de la droite, eussent
jugé il y a trois ans le projet de loi dont
nous venons d'extraire la moëlle ! Il y a
trois ans ! Vous souvienil du beau zèle
dont messieurs de la majorité se montraient
enflammés pour l'idée de décentralisa-
tion. A* cette époque, ils accusaient le
gouvernement de tiédeur et renchéris-
saient à votes que veux-tu sur les timides
essais de décentralisation proposés par'ce
réactionnaire forcené qui s'appelle M.
Thiers. Décentraliser, c était le rêve de
toute leur vie ; quand on leur en offrait
long comme le doigt, ils en exigeaient
encore, ils en voulaient toujours ! Tant
et si bien qu'un jour M. Thiers a dû
se fâcher et leur déclarer tout net
qu'il quitterait la partie s'ils ne rabat-
taient pas quelque chose de leurs idées
par trop radioales en matière de décen-
tralisation.
Que s sont changés ! "!.:
Il , faut tout dire ; pendant les dix-huit
années précédentes, les républicains n'a-
vaient point cessé de mettre, au premier
rang de leurs griefs, le système de cen-
tralisation à outrance qui constituait le
fond du régime impérial; et les monar-
chisles, à leur suite, avaient chanté la
même antienne. Ces pudiques personnes,
font les dégoùtées aujourd'hui; mais à
cette époque, elles trouvaient tout na-
turel et très-moral de combattre l'empire
côte à côte avec les républicains.
Ainsi s explique leur zèle décentrali,- a-
leur des premiers moments ; 'mais
comme, en définitive, entre eux e' vem.
pire il n'existe et n'a jamais exista qu'une
question de personnes; Gorrame leurs
principes, s'ils en ont, SOfll les mêmes
que ceux, de i empire, il D.'est pas eton-
nant que la substitutioa de personnes
une fois faite, ils reviernent tout simple-
ment aux lois impér-
, ale,% -.
t Nofis ^a verrons d'autres. En at-
qçus réservons d^ami-
ner, dans son but et dans ses consé-
queaces, le projet de loi sur la nomina-
tion iëes"«ai#«M»( .tytn'" l^jpposé des
motifs aura été publi6.
E. Schnerb.
— ——————————
DU COURAGE A LA POCHE
En réponse à l'article qui portait ce
titre, je reçois une note qui n'est pas
signée, mais qui a comme un petit air
officiel.
Je l'insère donc.
Je ferai seulement remarquer à l'au-
teur anonyme de cette rectification que
ie n'ai point parlé de 92 millions de dé-
htit J'ai dit qu'aient de payer aucun
service, il fallait dépenser 92 millions
pour le service de la dette municipale.
C'est cette énorme dette qui est cause
tie. tout l embarraâ^ :
Mais je savais Dien que le déficit an-
nuel ne s'élevait pas au montant intégral
de cette dette. - -
Sous le bénéfice de cette réser-voi je
donne la Bote qui suit. JJ.ignore si elle.
rassurera les- Parisiens. En tous cas, éflé1
ne les charmera guère.
Puisque le hasard me ramène à etté
question, je répondrai à M. Tirard qu'il
a. tout à fait raison dans les objections
qu'il présente contre l'impôt de M. Ron-
delet; mais cependant, si l'on a un be-
soin absolu de six millions, jet qu'il n'y
ait pas d'autre moyen de se les procurer,
à quoi se résoudre ?
M. Tirard a-til mieux à proposer ?
ttRANCÍSQÏJE SMICEY. ■ c
Les ressources normales assurées dès
maintenant peur 1874 rétant de 181. rail-
lions et les dépenses prévues 202 millions,
l'écart n'est que de-21 millions, et encore
de ces 21 millions faut-il déduire 7,500,000
francs à provenir de taxes déjà votées par
le conseil municipal dans ses précédentes
sessions.
En sorte qu'il ne reste que 14 millions
à demander à dé noéivtlles taxes et non
92 millions, comme le dit l'article Courage
à ta péché*. ■ '.1
Quelles seront ces nouvelles taxes ? Elles
ne sont pas encore arrêtées ; cépendant
noua croyons savoir qu'il sera proposé un
nouveau délsiilie sur les via à. -r Et il-im-
porte de remarquer que la viaude et le vin
sent les seuls objets de consommation qui
ne sont pas soumis au second décime.
Cette tate, à supposer Qu'elle soit ad-
mise, portera Io droit de 11 à Î2 tr. ptt"
hectolitre, ce qui dans le détail se traduit
par une augmentation de 1 centime par
litre. Elle produira 4 millions ; pour une
ville de 2 millions d'âines, c'est un surcroît
dé 2 francs par tête. :
Enfin, les services financiers de la caisse
et des coupons sont largement assurés
pour longtemps. Personne n'igtiore en ef-
fet qu'outre ses ressources ordinairès, la
ville peut disposer immédiatement de 70
millions, provenant des bons de liquida-
tion qui lui restent, après paiement des
indfemititaires. Cette ffitaflifc ■tàoo.W à ses
recelés tïMMairés lur "perMet d^efitviskger
sans inquiétude toutes les échéances
de 1874.
COURRIER PARLEMENTAIRE
.f!1\m7n.' -- :;.,'
,¡.r !' i .., • i
"'Verfâftl&i 28 novembre 4873.
Enfin, L'on va - donc voter un peu au
scrutin secrét pour procéder à la nomina-
tion de la commission chargée d'exami-
ner etc., etc. !.. Inutile aè continuer la
plaisanterie jusqu'au bout ; vous la con-
naissez, elle.a déjà trois jours de service.
Le scrttia de liste est décidément une heu-
reuse combinaison qu'a trouvée la droite,
pour faire durer le plaisir longtemps*
Il est vrai que la oombinaispn visait bien
d'autres buts. Il s'en est fallu de peu
qu'il ne sortît de l'urne que des résultats
absolument contraires à ceux attendus) et
que, dans ce duel parlementaite, certains,
au lien: rde mettre à bas leurs adversaires,
ne touchassent que leurs témoins.
Le premier résultat cherché était la ra-
pidité d'exécution: au lieu de la discussion
dans les bur.JuJ le votp immédiat.;. Il y
a quarante-huit heures au, minimum que.
là commission serait nommée par la filière
ordinaire.
Sècond résultat cherché: une cordiale
entente à obtenir entre les membrrs de la
droite ét lés membres du centre;
grâce aux noms qui se mariaient agéable-
ment sûr la liste dûment arrêtée d'avance.
MM. les monarchistes se faisaient des po
litesses entre eux avec les places de MM.
lei républicains. Le plan de la cordiale
entente a abouti à un ensemble de rela-
tions, cousin germain de l'aigreur.
Troisième résultat cherché : expulsion
des députés républicains de la commis-
sion. Celui-là est à peu près obte-
nu ; mais, il faut dire la vérité, ce
n'est pas. la faute des inventeurs, c'est
la faute des républicains. Si quelques-uns
de c:ux-ci, au lieu de s'abstenir par prin-
cipe et quelques autres par paresse,
avaient voulu profiter avec cohésion de la
discorde qui travaillait les rangs de leurs
adversaires, la tricherie retournerait à son
maître, comme disent les enfants, et l'op-
position faisait passer haut la main autant
de candidats républicains qu'il lui aurait
plu d'exclure de candidats monarchiques.
; Le résultat final n aurait peut-être pas
eu uue extrême importance; mais il eût
amusé la galerie, montré une fois de plus
au pays dans quelle étrange situation de
partis était cette Assemblée, et eaila. en-
fin, il eût rais fin au scrutin ! C'était déjà
un résultat pratique.
Et les députés se promènent toujo&tëy'
un à un à la file indienne, grimpant l'es-
calier de gauche, jetant un bulletin, une
boule, descendant l'escalier de droite, re
grimpjtiit "'ecanerd gauche, été.
Pour trois sous, il y a trente ans, — quand
je beurre n'était pas si cher —on vendait,
à l'usage des enfants, de petites manivelles
en bois qui tournaient indéfiniment avec un
grincement, et qui représeutaiéftt très-
bien une féance actuelle de la Chambre.
Et la séance?. Et où voulez vous que
nous la prenions, la séance 1
M. Benoist-d'Azy se remet de ses émo-
tions ; M Buffet préside Il préside le
voyage circulaire de ses callègues;
Il doit être fort inquiet, M. Buffet. Qui
va-t-il pren dre maintenant pour Ëuufneur?
M. Desjardins vient d être nommé sous-
secrétaire d'Etat à l'instruction publique.
M. Dejardins est obligé de donner sa dé-
mission -- de secrétaire de l'Assemblée - na-
tionale. Or, M. Deajardins, c'est l'œil de M.
Buffet, c'est l'oreille de M. Buffet, c'est la
moitié de la pensée de M. Buffet, d'stl
bras droit de. Non, le bras droit de M.
Buffet agite la sonnette. M. Dôsjardins
n'est que le bras fauche de M. Buffet
est lui qui, monté sUr l'estrade, s'effa-
içant derrière le fauteuil pr' ésidentiel,
voyait pour M. le président, entendait,
pour M. le président, répondait dans l'o-
reille (l'autre, celle qui entend bien,) de M.
;le président. Et maintenant plus de Ds-
jardins. Ah ! ces ambitions politiques,
comme elles dérangent les intérieurs 1
Que c s souvenirs aUristanU ,;ne, nous
empêchent pas de constater qu'il a été
voté une surtaxe sur l'alcool à l'octroi de
Port-Launay Finistère), et l'autorisation
d'liri emprünt pour la dUe de Nice. L'or-
dre du jour était épuisé.
Heureusement M. le due de Broglie a
hâte de commencer à bâtir sa stabilité. Le
voilà qui paraît à la tribune, tenant en
main un projet de loi relatif à la nomina-
tien des maires.
— Lisez ! Lisei ! crie-t-on à gauchë;
Aprèî avoir minaudé, s'être fait prier, il
lit. Premier article, applaudissements
ironiqueslà'gauche ; sècWd aftitle, bra-
vos ironiques d<3 îa gauche ; et cela dure
a'ihsi' jusqu'à là" fin de la lectiire, courte
d'ailleurs. ," -.. :
Tous les maires seront nomnv ■. ",
gouvernement; ils seront n i - -! -
seil municipal ; îpaÙ i l'i i\ c:';
voqué, le choix du gô.iv&rnemc iil p) n i à
se porter sur quelque homme de bonne
: vtflèntê n'appartenant nullèmént à la liste
municipale; enfin, l'administration soula-
gera les maires du souci de la police.
» maires du çouci de la policf~. -
Le projet, étant renvoyé, de droit aux
bureaux, ne soulève aucune discussion gé-
nérale; néanmpiDs,il suscite des querelles
j paTtislljsSi Sans pouvoir les entendre, nous
I les voVpiis.
Au banc des ministres, M. de Broglie
se démené, gestiëulé, répondant avec véhé-
mence à quelques députés qui lui-font,
sans doute, des représentations. S'il est
une prérogative à laquelle tient l'électeur
de la campagne, c'est celle qui lui permet
de désigner lui-même l'administrateur gui
doit gérer ses petites affaires ; il est biendea
députés de la areitfe, des ruraux, comme on
disait jadis, qui n'ignorent pas toute la puis-
sance de cette prédilection campagnarde.
Mais le nouveau Cabinet est décidé, pa
raît-il, à braver les rancunes qu'il peut
i accumuler contre lui, et les démentis qu'il
se donne à lui-même, pour « pauver lepays ! »
La simple présentation de la loi prouve
assez la seconde partie de notre dire : les
enragés décentralisateurs de 1871 demandent
à l'heure présente des restrictions aux li-
bertés commua aies.
Quant à la vérité dé la première partie
de nôtre affirmation, elle a reçu une écla
tante consécration dans la sallç même dès
Pas-Perdus. La loi présentée avait excité une
grande thnotio, et M. Lenoël, député de
l'a Manche, membre du centre gauche,
exprimait son sentiment à ce propos, au
milieU. d'un groupe de députés, lorsque
vint à passer M. Baragnon, l'ex-tombeur
de la droite, le tout frais secrétaire d'Etat
à l'intérieur. ; - d'Etat
Comme une bombe, désireux sans doute
de faire une entrée éclatante aux affaires,
M. Baragnon se jette au milieu du groupe
et pérore : ,' -
« Nous voulons rétablir l'ordre, et soyez
persuity^sr, me^Lsieurs, que le, gouverne-
ment ne se laissera pas conduire par le
bout du nez. (Comme on reconnaît tout de
suite le langage d'homme d'Etat I) Nous
voulons refaire la France, et il faudra qu'éllè
marche de gré on de foree. » (Textuel.) ;
M. Baragnon, plein de l'ivresse dé sa
grandeur, croyait saus doute déjà parler à
ses.employés. Il a dû s'apercevoir, 4e IOM'
erreur à la réponse de son collègue.
—r je nai aucune leçon ^recevoir de
vouo, à répliqué énergiquement M. Le-
noët J'ai la prétention d'être homme
d'ordre autant et plus que vous, et d'en
avoir donné des preuves avant et mieux
que vous. Et j'ajoute, moaoieur Baragnon,
que, sous-secrétaire d'Etat depuis hier,
vous le prenez SUR un tou qui ne,ça® en-
vient en aucune façon. »
;. Le ton convenait s^gs ^dojijle .à H, Bara-
onÍ puisqu'il s'est replié en bon ordre
sons l'aile de M. de Broglie.
Paul Lafarguiu
--_. -,.- , -
COMMISSION DU BlilMiET
Séance du 28 novembre 1875.
M. Caillaux a terminé aujourd'hui la
lecture de son rapport sur le budget des
travaux publics.
La commission décide que le gouverne-
ment sera invité à inscrire pour l'exer-
cice de 1875 au budget d.u ministère dos
finances, chapitre de la dette, une somme,
de neuf millions environ due pour annuités
à diverses compagnies de chemins de fer.
Cette somuie est insciite eu. ce moment
au budget du ministère des travaux pu-
blic* ; mais comme elle constitlL.,, un vé-
ritable emprunt payable à Ion g1 ter"1 e Par
y.., il ést évident. qu'elle '$eirqt:y\.? hien
mieux à fil. place au budget du ministèrë
d»js finances.
II a été dp."ti'rtê-(tn otttre que "ltfS Subven-
tions instfites au chapitre 44 pour des
compagnies concessionnaires de chemins
de fer seraient transformées en annuités à
long terme. L'Etat émettrait en ce cas des
obligations trentenaires qui seraient re-
mises en paiement aux compagnies.
Le chapitre 44 se trouverait ainsi ré-
duit de six millions à un million.
- D'autre part la commission a rétabli,
conformément à la nouvelle proposition
dit ministère, les 36 millions dus à titre de
garanties d'intérêts aux compagnies de
chemins de fer.
M. Bardoux a ensuite donné lecture de
la suite de .'gOn rapport sur, le budget de
l'instruction publique.
On lit dans l'Union :
Entre les mots de fautaisie prononcés
au sujet de la note relative à la présence
de M. lë Comte dé ChantBorèf, le plus im-
prévu et le plus original a été le mot
d'abdication.
Nous ne relevons pas ce qui est inepte ;
c'est bien trop de signaler ce qui est
odieux.
M. Jean Macé
; - - 'H,- .pt f"f\1 f?f' tr"":"-rt'
Cela va bien. C'est dans le journalis-
me religieux de province un déchaîne-
ment universel contre lui d'abord, et par
ricochet contre la Société Franklin, qui
patronne ses livres.
On somme les citoyens qui ont donné
leurs noms à la Société Franklin et qui
aident sa propagande de leurs souscrip-
tions d'avoir à retirer leurs signatures
de ces listes infâmes.
; « Nous leur demandons, s'écrie rOr-
¡dre et la Liberté, si les bibliothèques po-
pTilaire'g et'scolaires sont décidément des
succursales de la République et de l'irré-
il j p; j 0 n, et si, maintenant éclairés, ils ne
sont pas promptement se dégager de
celle guerre entreprise, sous un masque
: trompeur, contre l'âme sacrée de l'en-
fant et du peuple ! *
Ainsi la Société Franklin a entrepris
lune guerre impie contre l'âme sacrée
ide l'enfant! Voilà des fureurs bien éton-
nantes! car enfin il n'y a pas dans tous
ces livres, émanés de l'initiative de la
Société Franklin, un seul mot contre la
foi catholique, non plus que contre les
autres communions qui se partagent les
iâmes; sacrées ou non, du peuple fran-
¡çals.¡" ,.
On n'y parle que de devoir et de mo-
:rala. ) -
Mais c'est précisément ce que ces mes-
siéurs ne sauraient Souffrir. M. le mar-
jquis de Fournès l'a su bien dire :
— « Il n'y a point de morale en dehors
idu dogme catnolique. »
l'Ordre et la Liberté dit en propres
termes, parlant des petites brochures de
M. Jean Macé :
- « Nousa-vons là, sous les yeux, en-
tre autres Idées de Jfan-Françoïs, 1-e Mal
sans remède, la,Í Stiintè-Altianoe, la Vérité'
sur le suffrage universel, etc.; e'èst un tissu
d'indignités. »
Un tissu d'indignités ! Vous avez bien
lu, n'est;ce P.- ce n est as tout:
i ? Mais ce n'est pas tout :
—« Nous ne pensons £ 2.s quun hon-
-,I r de
nête homme tienne à former autouf de
lui des Barodets et des petites-sans-Dieu !
Ainsi M. Marguerin, qui a dressé
le catalogue de la Société Franklin,
ainsi , tant d'honnêtes gens qui se sont
enrôlés dans ses cadres, ont conçu
l'effroyable projet de faire des petites-
sans-Di«u Aen répandant les Les ouvrages
de M. Jean Macé!
Et le même journal, quatre lignes plus
lbas, me prenant à partie personnelle-
ment, sur cette question, m'appelle un
pur grotesque !
Op. est un pjur grotesque lorsqu'on
trouve: quç ».;M. est un honpête hom-
ime et un bon écrivain ! Restons grotes-
iques, mes amis !
< FRANCISaUB SAfiQIfT.
——— 1 — r.' , :'
L'AUDIENCE 1
C'est bien la fini La tin avec tous ses
détails navrants, avec ses douleurs, ses
larmes et après trois ans, les souvenirs,
amers encore, comme le jour même de
LA CAPITULATION.
Il ne s'agit plus de Convention mainte-
nant ; c'est le triste mot qui précède qu'il
faut prononcer et dire sans cesse et répé
ter encore : pour les vieux soldats à qui
incombait cette pénible tâche, c'était boire
le calice jusqu'à la lie.
Le courage nous manque pour rappor-
ter en entier la mission du général
Jarras. Il nous l'a racontée tout au long,
d'une voix faible et brisée. C'est, lui
qui a eu le douloureux honneur d'aller
supplier nos inflexibles vainqueurs, qui
défendaient pied à pied le terrain, qui ne
cédatent rien pour rien, et qui, tout en
professant pour l'armée du Rhin le plus
grand respect, lui refusaient tout, même
;ie portde l'épée pour ses officiers, et à plus
forte raison l'envoi de l'armée oit d'un
détaebrmeut en Algérie, ou sur un terrain
neutre.
A péiue le général Jarras a t-ii com-
mencé son récit que l'émotion lui coupe
la parole ; un instant, les larmes l'empê-
chetit complètement d'ouvrir la bouche ;
mais il porte précipitamment son mouchoir
à son visage, essuie ses pleurs, se roidit
et reprend sa narration interrompue.Bien
des yeux se mouillent dans l'auditoire.
Ah ! tétait bien une revanche complète
que voulait - l'Allemand ! Le général de
Stiehle avec qui parlementent Jarras ,à
Fraseati, le 26 octobre, met ses relua. et,
foa dureté sur le compte du prince Frédé-
ric-Charles,lequel ne pouvait rien faire sans
l'assentiment du roi.
Mais avant le départ de Jarras, l'inten-
dant en chef de l'armée vint annoncer an
maréchal Bazaine qu'il avait trouvé du
pain pour trois et peut-être quatre jours.
Au lieu de suspendre les négociations et
de profiter d'un répit inespéré d'où sortira
peut-être une résolution suprême, le .eom-
mandan'-e[f éll6C a hate d'en imir. zrOI5
jours de plus, ef les négociations entamées
par M. Thiers aboutissaient : la FAncè
était sauvée! Ce qui les fit échouer, uni-
quement, c'est l'émeute provoquée dans
Paris par la nouvelle de la capitulation de
Metz.
Donc Jarras n'obtient rien; les honneurs
4e la guerre consentis pàr les anciens
usages, c'est-à-dire les vaincus défilant en
armes devant le vainqueur et déposant
ensuite ces armes avant de se Constituer
prisonniers sont repoussés par le maréchal
Bazaine , qui recule devant le défilé.
Mais avant da répartir pour Frascati et de
rédiger les protocoles de la capitulation, il
paraît que Jarras aurait récu du maréchal -
Bazaine l'ordre d'exposer au général de"
Stichle que l'usage en France^ après une
révolutien, était de détruire '- ;T '•
LES DRAPEAUX
et éîendârd/ "dorflttëà" "a\ix "Trôupes "pst 1É
gouvernement déchu et que, conformément
à cet usage, les drapeaux avaient été brûr
lés.
Voilà donc soulevée la triste et humi-
liante question des drapeaux ; voilà donc
le maréchal qui, imprudemment ou obéis-
sant à un mobile plus grave, parle de cée
emblèmes sacrés qui sont l'objet d'un culte
pour le soldat, et comme lé symbole de
leur valeur patriotique ; et en admettant
même qu'il fallût en parler, que "n't-il'
trouvé dans un patriotique mensonge une
porte de sortie qui s'ouvrait, ce semble,.
d'elle-même ? Des drapeaux avaient été
brûlés ! c'était : « Les drapeaux avaient été
brûlés, » qu'il fallait dire, plutôt que de li-
vrer à nos ennemis de trop faciles tro-
phées.
Mais c'est ici qu'il faut serrer de près les
faits et surtout les dates. Au retour 4e
Jarras, qui apportait comme conditions
principales dans le protocole la remise de
Metz et du - matériel de guerre, dra-
peaux, etc., le conseil est réuni dans
l'après-midi du 26. Pas un mot des dra-
peau*, Di du matériel qu'on pôurrâ re-J
couvrer après la paix. Ce n'est qu'incidem-
ment et sur l'interpellation du général
Destaux que le maréchal donne l'ordre au
général Soleille de les foire tous porter à
l'arsenal, pour y être brûlés.
Le général Soleille fait le soir meme
passer, une circulaire à tous les chefs de
corps leiar enjoignant, sur l'ordre du ma-
réchal, dé faire porter tous les drapeaux, de
eurs régiments à 1 arsenal. Il n'est pas
question de l'incinération dans cette cir-
culaire, et cela pourrait être uh oubli !
Dans une conjoncture aussi grave, aussi dé-
sespérée, on oublierait justement d'énon-
cer la chose même dont il s'agit, c'est-à-
dire le seul moyen de sauver l'honneur
militaire en enlevant à l'ennemi, par l'
destruction, les emblèmes de l'armée fran-
çaise? Il n'y a qu'à hausser les épaule» de-
vant une telle version.
La chose paraît inouïe à tout les chefs
de corps. Ils viennent nous le redire en
personne : « Nous fîmes, le mort a dit
Cancebert, Le Bœuf, Ladmirault, Fros-
is ard, Desvuu, i tous - -af firmeiit qu'ils n'ont,
: pas voulu se dessaisir de leurs précieux
étendards. ;
Sur ces entrefaites, Jarras aurait reçu
du gêner»] de Stiehle une lettre précipitée
lui disant que le prince Frédéric-Charles
n'ajoutait nullement toi à, l'usage en qnes-
tion qui consiste à brür I drapeaux,
[après une révolution ; d:Wl,-,t assez hau-
tain, il demandait combien il en restait,
lm *
De la lettre, pas de trace, du reste. Le com-
mandant Samuel ne se rappelle pas l'avoir
traduite.
Nous sommes au 27 au soir. Le maréchal,
voyant que l'ordre du général Soleille n i
Ipas reçu d'effet, a expédié un ordre signé
de lui, où le membre de phrase, pour y ttte
brûlés, 'est bien visible cette fois. Cet ordre
est ponctuellement exécuté; dès, le 27 au
soir, plusieurs corps ont rendu leurs dra-
peaux; le 28 au matin, tout est terminé;
les étendards doivent être détruits : c'est
la dernière consolation, qui reste à la mal-
heureuse armée ; et au conseil du 28, tous
les chefs de corps sont intimement persua-
dés que l'incinération a eu lieu dans la
nuit.
Hélas ! cette douleur est vraiment écra-
sante. Non, les drapeaux ne sont pas brû-
lés; BOB, les glorieux symboles n'ont pas
disparu : on a trompé les généraux, on a
livré leurs étendards à l'ennemi! Le maré-
chal ne voulait pas manquer à ses engage-
ments vis-à-vis du prince Frédéric-Charles.
Le retard apporté à l'exécution de l'ordre
tronqué du général Soleille le liait désor-
mais, dit-il.
Les commentaires sont inutiles, n'est-ce
pas ? Les larmes versées à l'audience d'au-
jourd'hui en ont dit assez. Le brave Can-
robert a pleuré en racontant la fin lamen-
table de l'armée de Metz : Frossard, Le
Bœuf, Desvaux étaient très-émus, et com-
me s'écria l'un d'eux : « C'était une partie
de DOS maux, de nos douleurs !. Il n'y a
rien à dire ! »
Cependant, il y a eu des héros de l'hon-
neur à cette heure difficile : foulant aux
pieds les ordres donnés, il s'est rencontré
des capitaines énergiques qui ont consenti
à livrer leurs drapeaux, à la condition
qu'ils les verraient brûler sous leurs yeux.
Leurs noms échappent aux humiliations
des dernières heures: ce sont : M. le co-
lonel Péan, du premier régiment des gre-
nadiers de la garde, qui déchire lui-même
son drapeau et en distribue les débris :
M. le colonel Melchior, et plusieurs au-
tres qui assistent courageusement à leur
destruction.
Plutôt que de passer sous ces fourches
candines, ils seraient tous sortis, les ar-
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