Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-11-09
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 09 novembre 1873 09 novembre 1873
Description : 1873/11/09 (A3,N724). 1873/11/09 (A3,N724).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7558082b
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3« Année. — N° 724
P&n vdh NUMÉRO : PÀEIS 15 CUTIMII - DÉPARTEMENTS 20 CBOTIMBS.
Dimanche 9 Novembre 1873.
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LiJLi AIA OlSiUM&J
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
WtdrèaMf au Secrétaire de la Rédaction ,.
de 2 heures à minuit
$• ru© Oiouot, g
LfI manuscrits non insérés ne seront pas rvHA
ABOKIIEiENTS., /• iE.
- PARIS
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Troiimois W ûr.
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On s'abonne À Londres-, chez M. A. MAURICE général
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MîMINifcTRAÏiOrl
..dr.SOf lettres et mandats à l'Àdnimistratéttr
S. roe Cii utttti» g
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trois mois 16 tt.
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On s'abonne à Londres, chez M A. MAURICS général
advertisiag, agent 13, Tavistoekrow, CoventGardén»
&MÏI0É M 16 SîlVÊiBlï
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CANDIDATS DES COMITÉS RUBUAtNS
; Âûhe.
M. le général Saussirr. -
- Seltte-ïiiférieu#. -
M. le général Ltiellier-Y àlai.
.< * w '—"
JOURNÉE POLITIQUE
--- .-.
Ptiris, S novêniôre '181$.
Nous avions bien rait o u de né pas cOu-
sidérer lé vote du 5 cômme un échec aux
libertés' p:nf'l;queg èt Anx droits d) bda
réïïs. Hier les bureaux se so1ut rénriiâ pour
élire la commission spéciale qui sera char-
gée de l'examen de la proposition Chan-
garnier. Nous recommandons à nus lec-
teurs les comptes-rendus très-vivants, très-
complets, que nous donnons plus loiu des
lléfetefts de chaque baréatu. Il y Vérrôtat ^ù'è,
aIié "finit bureaux .sur quinze, lé flàtrio
tisme et la raison ïfâfine ont triomphé de
l'esprit de parti et des passions. Huit
commissaires prêts à repousser la dictature
sont déjà nommés ou certains de l'être
La République a la majorité, et l'on pré-
voit que le rapporteur du désastreux pro-
jet dont s'est ému tout le pays, bera l'un
des membres les plus éminents du centre
gauche. Comme nous y comptions, un
certain nombre de députés, qui avaient cru
devoir voter l'urgence et même le renvoi à
là commission spéciale, n'en étaient pas
mois résolus à rejeter ce provisoire dic-
tatorial et fragile que les anciens chefs de
la fusion voudraient imposer à la France,
sous prétexte de lui assurer un lendemain.
Quel lendemain !
Dix-sept représentants démissionnaires
des départements du Bas Rhin, du Haut-
Rhin et da la Moselle, viennent de faire
parvènir à l'Assemblée des protestations et
des conseils que l'on ne peut lire sans une
émotion profonde. Nos dignes et malheu-
reux compatriotes déclarent que, s'ils
avaient conservé leurs sièges après le 1er
mars 187f, ils rmr iieut énergiqiÍEroerlt re-
poussé toute restauration monarchique.
C'est avant la publication de la let-
tre du comte de Chambord qu'ils écri-
vaient; et depuis ce temps toute crainte
de restauration légitimiste s'e&t dissipée.
Léur intervention n'en paraît pars moins
utile Di moins ptétieusé. Au péril légiti-
miste nous avons vu soudain succéiér un
autre péril, que nous écarterons, ficus l'es-
jiéroas bien, mais qui n'est pas encore
1 tout-à-fait conjuré. L'ancien parti fusioa-
niste a changé de nom. mais subsiste en
core dans l'Assemblée. La proposition des
dix ans df dictature porte aujourdhui le
nom de proposition Cnangarnier, et c'est
àussipropositiou Changamièr qu'on eût
appple le projet de loi de rétablissement
de la monarchie, si M. le comté de Cham-
bord n'était de nouveau survenu avec sou
drapeau. Les mêmes hommes qui aspiraient
hier à détruire brutalement la République
aspirent aujourd'hui à, l'etopêcher de se
constituer; toute la différence, c'est qu'ils
n'essaient plus de nous perdre que par des
voies ob.tiques et avec de certaine délai.
tà. fusion eût été repoussée; il faut donc
qu'on repousse aussi les autres projets des
fusionnistes. La voix des auciens députés
de l'Al par tout bon Français et tout hem me
d'honneur. En donnant leur démission en
18714 ils ont cédé à un scrupule excessif
ou plutôt à une inspiration malheureuse ;
tis pourraient, sans cela, siéger à Ver
fiille?, où l'on compterait dix sept ré-
publicains de plus. Ou ne l'oubliera
point; on ne leur fera rrJ ÓÙe itejurè qui
Çttéindrait en sux des provinces qui nôtfe
^ont si chère s ; on épargnera a rAlsàce et
à la Lorraine uu Lui- sujet d'indignation
et de douleur.
La plaça nous matuque pour parler, au-
rait que nous le voudrions, du discours- de
rentrée que M. l'avocat général Beooît a
,prOPOIlCt: le 4 novembre à la oonr d'appel
dé Paris. Nous l'aurions loué de bon cœur,
bien que nous regrettions d'y trouver çà
et là quelques confusions fâcheuses entre
la démocratie et ia démagogie, que l'ora-
teur a quelquefois prises l'une pour l'autre
bien à tort. 11 s est proposé de développer
le mot célèbre de Roye -Collard : « Ce qui
perd la France, c'est le défaut de respect »
Il l'a fait a plupart du temps avec beau-
coup de force et d'élévation ; et qu'il a bien
ttUdutrè, politiquement, îuy conséquences
de cet oubli de la ici du respect !. a De
là dit-il, chez le particulier, le^
défaillances morales d; toute cspèae,
r.illp<:.iLiellc. dt toute règle et de toute
©bfeUtanccj, i'euvie et Li haine déchaînées,
l'orgueil et ses révoltes, l'ambition et ses
audaces, le culte der; jouissances maté-
rielles üt par suite l'abiissemen;. des ca-
ractères et de''volouté::>. De l, dar s une
Spbè e plus largtf, une ijnÎ-rchie m'e!l"c-
tuelle au milieu de laquelle, tout étant
Hiscûlé sans réserve, nie - ans strrupule, les
principes les, plus fondamentaux sont sa-
crifiés à des attaques qu'aucun paradoxe
D'effraie, sans que leurs auteurs aient
autre chose que des chimères à substi-
tuer à l'édifiée qu'ils veulent renvérstir,
Ít sans que pour la plupârt ils se pro-
posent, dans les? changements qu'ils 6ttlt
s ni vent, Ul1 autre bat* que Ta satisfaction
d, cOilvoitise3 tuules perbÓunelIes. » Q'ldie
leçon pour nos fusionnistes ! Quels prin-
cipes fondamentaux n'out-ils pas tenté de
renverser? et pour y substituer quelles
chimères? Et comment expliquer leur cou-
dnite si elle n'a l Ovu* but la Hlt!faction
'Ûë^ leuïs convoitises personnelles? Ils ont
perdu le réspêct des piir.cipes dès long-
temps admis et éon'siéi'ôs connue le droit
public des français; mais ce n'est pas tout :
ont-ils respecté la nation dont ils tiennent
leur mandat ? se sont-ils respectés eux-
mêmes? Il nous plaît, de les voir ainsi con-
damnés par ure bouche éloquente Pt sé-
vère; et nous remerciOES M. le r-racLtMtir-
géa-éral BeDOÎt d'avoir, dans fon éxorde,
raoDelé iasîement à ces anarchistes « otite
bstsé'ê&ëéfiïtrdïlô dé fout état -Soc; làt est
fe respect. »'*"
Pour la ÎCué. Liïjsiiiiî." fé-
Pour la première fois depuis le 8 fé-
vrier 1871, la droite monarchique s'est
trouvée hier en minorité dans les bu-
reaux sur une question politique. Ce ré-
sultat était si peu prévu, nos adversai-
res se croyaient tellement assurés de
réunir au moins huit commissaires sur
quinze, qu'ils avaient choisi leur rappor-
teur. C'était M. Bochér, un dés- ehef8 du
fyarti orléaniste ; on raconte qu'il étant
venu à la Chambre avec son rapport én
poche et. qu'on se proposait da voter
entré quâtrô et cinq hèütit la proroga-
tion décennale.
Le bon sens de l'Assemblée a déjoué ce
beau projet, ejonuneil avait coupé eeuft
aux grandes manœuvres réactionnaires
dans la séance de mercredi dernier, A
l'heurre où nous jetons ces quelque» mots
âtir le papier, il est avéré que l'opposition
rép ublicaine et libérale a la majorité dans
la commission et partant le choix du
rapporteur. Elle pourra hâter ou retar-
der à son gré le dépôt du rapport et
l'ouverture des débats publics ; nos amis
livreront bataille au moment le plus
favorable; ils ne seront pas pris de
court.
C'est un commencement de sttcès, et
s'il n'y a pas 1 encore lieu de crier vic-
toire, nous estimons que ce petit événe-
ment raffermira quelques esprits trop
prompts à désespérer de la République.
Il nous semble, sauf meilleur avis, que
les groupes parlementaires de droite ont
épuisé leur fortune et rencontré le point
précis où ils ne peuvent plus qu'user
léurs forcés sans entamer lés n
,,' ABOUT.
:
Nos adversaires ont l'oreille basse ;
nous nous garderons bien d'avoir le
verbe trop haut. Hier ils avaient la ma-
jorité dans les bureaux; c'est nous qui
t'a. vons aujourd'hui dang la commission
chargée d'étudier le projet de M. le gé-
néral Changarnier. Oui l'aura démalin?
Personne ne pourrait le dire.
Quoi qu'il arrivé toutefois, il est dé-,
sonnais bien démontré aux yeux de tous
que, même dans le cas improbable d'une
réussite, le gouvernement devrait se coa-
lentsr, pour asseoir la dictature, de huit
à dix voix au maximum.
Légalement cela peut suffire, mais mo-
ral étaient?
- A coup sûr M. le maréchal de Mac-
Mahôn, si là chose était à refaire, ne là
tenterait pas de nouv'éau.Ses ministres,
dan» un intérêt qu'il doit commencer
maintenante comprendre, lui ont dissi-
mulera véritable situation. M. le vice-
président du conseil, en particulier, ayait
fort bien senti que l'échec .cte l'intrigue
monarchique devait avoir pour résultat
infaillible d'entraîner la chute du cabi-
net; et e'est ce qui explique son em-
pressement à se retrancher, des lé re-
tour de l'Assemblée, derrière la per-
sonne du maréchal. C'est lui qu'il met-
tait en avant, dans la première séance,
pour enlever de vive force le rejet de la
proposition Dufaure; c'est lui qu'il
compte engager dans le débat de la pro-
position Changarnier, pour vaincre les
scrupules des hésitants.
Nous n'hésitons pas à dire que si M.
le maréchal avait le sentiment exact du
rôle qu'on lui fait jouer, il su refuserait
à le conserver plus longtemps.
Au fait, si son aveuglement n'est pis
volontaire, il dépend de lui de le faire
cesser sur l'heure. Qu'il se fassè rendre
corpf)te du langage tenu hier par M. le
duc (le Broglie dans le huitième bureau.
Nous avons fait remarquer dans un
précédent article que le texte du projet
de loi de M. le général Changarnier ne
contenait point le mot do République?:
L'gmission, personne ri en avait douté,
était intentionnelle, 6t M. le duc de
Broglie en a expliqué les raisons : « Nous
ne voulons pas, a-t-il dit, donner au
gouvernement une forme qui ferme la
porte aux espérances légitimes. » Ainsi,
le jour où il se serait trouvé dans la
Chambre une- majorité pour conférer
sans condition?, et pour une durée de
dix ans, le pouvoir exécutif à un homme,
il serait permis aux légitimistes, permis
aux orléanistes, permis aux bonapartis-
tes de travailler le pays et l'Assemblée
tout à leur aû>e, chacan dans le sens de
ses aspirations, al, comme dit M. de
Broglie, de ses espérances. Seuls, les ré-
publicains, il est presque inutile de le
dire, devraient se tenir cois, sous peine
dû horions.
, Voilà ce que le gouvernement offrè
ail pays pour apaiser sa soif de repos
et de stabilité ; voilà ce qu'il se permet
de présenter à une assemblée d'hommes
intelligents comme une solution ! Jamais
ministres ne se sont donné si peu de
mal pour sauver au moins les apparen-
ces et faire croire, de leur part, à quel-
que franchise !
Plus on réfléehit, et plus on se per-
suade qu'il sera impossible da réunir
une majorité capable de pousser la
France dans lé, piégé qu'on lui préparé.
Alors qu'il s'agissait de rétablir la mo-
narchie, les habiles du centre droit se
mettaient l'esprit à la torture pour trou-,
ver, dans la rédaction de leurs program-
mes, des formules qui donnassent, au,
moins en aonarence. satisfaction aux be-
soins de -- garanties exprimés par lents
Collègues. A défaut d'un roi, ils leur
offfèht aujourd'hui un Consul, un Protec-
teur, comme on voudra l'appeler, et il
n'est plus question d'aucune de ces ga-
ranties que réclame la Nation et que ses
mandataires ont le devoir d'exiger 1 Bien
fous, en vérité, et surtout bien follement
ambitiéux ceux qui, n'ayant pu réussir à
faire la monarchie, fie voulant point
laisser fonder la République, mais réfu-
sant de conféssèr leur impuissance,
s'épuisent à faire le mal, pour prouver,
en fin de compte, qu'ils sont bons à
quelque chose" !
: fei. SCiJNJêBR.
-y - X- -^* L—.
'IOUBRtE'R P¡RbE'MEtfTAt.RE
ti'':- ;, \t4.H '-.. ;::' '.:J '.-¡t' "";.ci-:1,:t
Versailles, 7 novembre 1873.
-
Courte séance, mais bonne journée! c'est
la première fois depuis cinq mois que nous
sentons sautiller de la joie au bout de no-
tre plume. v
Tout le monde était arrivé de bonne
heure; à la gare nou^ne rencontrons pas
un retardataire, aussi bien du l'un que de
l'autre camp; chacun a senti qu'aujour -
d'hui l'absence n'aurait pns d'excuse. Et
cependant, jusqu'à trois heures, la salle
est vide, un vrai désert.
C'est dans les bureaux en effet qu'est la
vie, la fièvre, dan ? les bureaux où l'on
procède à la nomination de la commission
chargée de l'examen de la proposition
Ghaiigarnier (prorogation de pouvoirs àaç.
CQrder pendant dix ans au maréchal de
Mac-Mahon). Cette fois, au lieu de cette
lutte sourde qui couve depuis deux jours,
on a la bataille au grand jour, face à face :
le Cabinet aura raison de la France,, ou
la France reprendra ses droits sur le Ca-
binet.
Déjà le parti républicain a gagné qua-
rante-huit heures : time is money, disent
les Anglais ; du temps, c'est l'existence,
pouvons-nous dire. Ce qui devait être en-
levé, fans coup férir, dans la soirée de
mercredi, ne peut plus être obtenu que et*
soir; mais, pour cette fois, la droite y
compte. Avaat même que la discussion des
bureaux n'ait lieu, Le futur rapporteur est
choisi, — c'est M. Becher, — et sans
doute aussi le futur rapport est déjà fait.
D'avance, grâci., à la composition des bu-
reaux, Je parti républicain, quisubit la ba-
taille, se sait kûr de six commissaires, de
sept peut-être. mais sept est la minorité
de quinze !
Cependant, il est des bureaux où les
deux Ganaps se tiennent en échec à une
voix près. Ët, près de la norte qui donne
accès dans la sralle des Pas-Perdus, il
grouille comme une fourmilière de gens
aux aguets.
Tout d'abord, on al'p"tfnd qu'un, deux,
puis trois bureaux, — où lè parti républi-
càiù, sûr de la majorité, jéue sur le ve-
Jours, — viennent, après discussion, de
ramettre à demain la nomination de leur
commissaire Viogt-qllatre héures de
gagnées ! — Bien joué pour des geris à
qui l'on tente de passer la cor, au cou!
Puis cette fourmilière humaine prend
petit à petit ieï aspects les plus variés ;
toujours dènse èt cofupëtefe, interceptant
presque le passage aux députés qui arrivent
apportant des nouvelles, elle présente à
côté d'un Jean qui pleure, la figure d'un
Jean qui rit. On vient d'aparéndte que
dans le bureau où MM. Dacrofc et Lestour
gie triomphaient hier, M: Wolowski, un
centre gauche, vient d'être élu commis-
saire.
Mais alors, nous avons sûrement sept
commissaires I. Peut-être huit, en ce
cas ?
D. s députés monarchistes passent, l'air
aèsôtobri, et sô parlent bas à l'oreille.
« Moi, pas du tout ; je ne suis" nullement
confondu de cela ! » dit un des plus intcl-
ligents meneurs de la droite à un pauvre
mené qui semble atterré.
Et immédiatement uni bouffée de cris,
parcourant le couloir, va s'engouffrer dans
l'escalier qui grimpe aux tribunes ; on se
croi ait au grand Derby, au moment où
le favori, surmené, passe premier, à une
longueur de tête, le poUs-v: d'arrivée.
« Casimir Périer! C isimir Périer I II est
nommé. » Casimir Périsr, c'est le huitième
Commissaire ppér,en(Ült au parti répn-
blicain. Huit sur quinze, nous avons la
majorité ! Le chef d œuvre de M. Bochar
p^atse à l'état d'ours parlementaire.
Er, ia séance?. Esr-ce qu'il y a une
séance en présence d'un incident politique
pareil? ,
A troiq heures et demie, M. Buffet ouvre
cette pauvre séance; il J'orme par un joli
discours de remercîment, bien écrit, bien
tourné, où « l'impartialité vraie » d'aman
est remplacée par une belle périphrase
mais proaobeé en face de bar-qoettes à
moitié vides, nI milieu d'un silence, qui
est ia seule protestation de la gauche, qui
décèle la prostration de la droite.
Au milieu du bruit, de l'agitation, des
prises en. considération paraissent tt dis-
paraissent, votées, repousées, ajournées,
sans que nul os prendre leur det'"n'.-.-. ou
songe à les attaquer. Sèds, deux iuîrô-
pides, MM. Ilèrvô de S usy et. Jean Bru-
net se sentent le courage d'affronter la
tribune et de faire do3 'u^co a'i. Ils par
lent, cela Occupe la ::cèaé e:, ne gênè ptr-
sonne. ,
sbnne. ,.
Chacun peut agir à sa guise.
M. de Broglie passe comme un mêtéOi e ;
chose rare, il ne sourit pas ! Dans nn coin
de la droits, le bonapartiste M. Abbâtii'cci
fait t-êta à une meute de ses anciens alliés
qùi lui reprochent t.oa vote. Le long de
l'hémicycle de droUê, court l'ir;fnL;gJhle
M. d'Audiffret Pasqaier, qui promène de
groupe en groupe ses chagrins et peut-être
ses espoirs nouveaux.
•C'est qu'en effet la lutie n'est pas finie ;
elle ne fait que commencer. Nous avons
l'avantage de la première escarmouche,
o'est beaucoup, mais ce n'est pus tout..
Cependant cet avantage est grand : la
commiss on devait nous étrangler, la com-
mission nous apporte le temps de respirer.
Car il est plus que probable qu'ait com-
posée GUeue sera pas absolument; de l'a-
vis de M. de Broglie assurant, avec sa
désinvolture habituelle, qu'une question
qm implique un changement de gouverne-
ment ne vaut pas « de longues et sérieu-
ses études. » Et iL,noua éto^ufte^it bien
que la-question fût mûre avant jeudi pro-
chain, jour où le Cabinet devra répondre
à i'interpeilation relative aux treize sièges
vacanli.,
;. Dans les gros romans du bon vieux
temps, on voyait parfois le Lugarto du dra-
me forger un placard à secrofc, bien doublé
en fer, destiné à la victime, puis vouloir
l'essayer et,, par un coup du sort, se trou-
ver pris dans sa propre ratière. Il est re-
grettable qu'Eugène Sue ne soit plus là
pour narrer les mystères et mésaventures
de la commission Changarnier.
Nous ne demandons certes pas la mort,,
même Jente, des Lugarto de la droite;
nous avons ce que nous demandions : le
temps de laisser comprendre au pays ce
qu'on lui préparait et de laisser réfléchir
le maréchal de Mac-Mahon sur ce que vou-
laient faire de lui M. de Br,.g'Le et sa
suite.
PAUL LAFAIIGUJS.
— ——& — —
LE ROI, L'ÂNE OU MOI L
Le fabuliste l'a dit :
Notis devons à la mort de trois l'un en dix ans.
- Et plus loin :
M. Cest folie
De compter sur dix ans de vie.'
Et quand Lafontaine parlait ainsi, il
ne tenait compte de l'âge, ni du roi, ni
de l'âûe, ni du charlatan. Tous trois
étaient sans'douté dans la fleur de leur
verte jeunesse, et pourtant il y en, avait
un sur ces trois qui de toute nécessité
devait paver tribut à la mort.
Et. sur 362, combien y en aurait-il eu?
Savez-vous bien qu'en observant la
même proportion, il en manquerait, au
bout de la dixième année, au moins 122
àl'a'ppel!
Et encore cette proportion n'est-ellè
pas éxacte. On peut dire à ces 368 che-
.yau-légers de la restauration, sans trop
i les désobliger, qu'ils ne sont pas entrés
d'hier dans la vie; que le côté de la
Chambre où ils se tiennent ressemble à
un vaste ossuaire de crànes blancs, dont
le privilège est de marquer r la sagesse
plutôt que la vigueur. S'ils veulent se
rendre compte de leurs chances de du-
rée, ils n'ont qu'à essayer de conclure
un eontrat d'assurance sur la vie. Ils
verront par le taux exorbitant de la
prime qu'on leur demandera le peu de
fonds que le statisticien Deparcieux au-
torise à faire sur leur énergie vitale.
L'illustre général Changarnier disait
l'autre jour en riant :
— Moi, j'ai vingt ans encore, et je
pousserai jusque à la centaine.
Voilà qui va bien ! mais le modeste gé-
néral se donne lui-même comme une
exception : il. ne répondrait pas assuré-
ment de ses collègues comme de lui-
même. Peut-être même prendrait-il un
malin plaisir à leur répéter la sinistre
phrase :
--- Frères ! il faut mourir.
Il n'y a rien à répondre à cela. Il faut
mourir. - C'est une nécessité fâcheusé,
j'en conviens ; mais si désagréablement
que la phrase sonne aux oreilles, on ne
saurait se soustraire à ce glas de la mort
prochaine. Il faut mourir. 1
Sur les 362 vainqueurs du dernier scru-
tin, les douze ou treize qui forment la
majorité, cette indestructible majorité
sur laquelle reposent les* institutions
nouvelles et l'avenir de la France, ne
tarderont pas à partir pour un monde
qui ne peut pas être plus mauvais que
le nôtre, s'il n'est meilleur.
Ils affectent aujourd'hui de croire que
les éternels ennemis da l'ordre et de la
société veulent les jeter par les fenêtres,
la tête la première. Mais non, mais non;
la mort se chargera de les déménager,
de façon plus douce, les pieds devant.
Il est facile, à l'aidj d'une bonne loi,
de fermer l'Assemblée à toute élection
nouvelle, qui risquerait de déranger les
meilleures, combinaisons en déplaçant la
majorité.- Mais la mort ouvre toutes les
portes; on ne saurait tenir dehors cette
déesse importune. EUe vous ravira sans
pudeur, illustre Changarnier, aujour-
d'hui une de vos douze voix, demain
une seconde, et ainsi de suite, feuille à
feuille, elle déeiJu l':)UIl£ra votre majü-
rite.
Vous semblez n'avoir point pensé à
cela. Vous auriez dû proposer une loi par
laquelle les survivants voleront pour les
morts. Ils n'auront qu'à dire :
— Je dépose uii bulle lin bleu pour
notre cher collègue, dont l'absence est
si regrettable. Son souvenir est tou-
jours présent parmi nous, pourquoi son
vote ne le serait-il pas ?
La majorité, de cette façon, ne serait
jamais entamée. On irait ainsi jusqu'à ce
qu'il ne restât plus que l'honorable et
éternel Changarnier, qui, mettant 368
bulletins dans l'urne, se nommerait pré-
sident, s'accorderait la parole, s'inter-
romprait pour s'applaudir, et serait à
lui tout seul toute l'Assemblée.
Si la majorité ne vote pas une loi dans
ce sens, toutes les précautions dont elle
s'entoure n$tarderont pas à devenir inu-
tiles. Le terrible : « Frères, il faut mou-
rir ! » aura bien vite raison de leurs
projets et des dix années de pouvoir qu'ils
se promettent.
A qui le tour ?
FRANCISQUE SANCEY.
• : - -.
Assemblée Nationale
- Séance du vendredi 7 novembre 4873.
PRÉSIDENCE DE M. BUFFET
r.a QPPnnn jaof Aiitmrfû Q frnic lianrac
Le procès-verbal de la dérnière séance, lu
par M. le vicomte - Biia de Bourdin, l'un des
secrétaires, est adopté.
M. le président BnlFet adresse à l'As-
semblée l'allocution suivante :
Messieurs,
Permettez-moi de vous remercier du haut
témoignage de confiance dont vous m'avez ho-
noré pour la troisième fois. Dai s les circons-
tances si graves et si solennelles où se trouve
le pays, l'honneur de diriger les débats de cette
Assemblée est plus grand que jamais; mais la
responsabilité est plus grande aussi.
L'autorité dont votre président est investi
n'a qu'un seul objet : assurer la liberté, la ré-
gularité, le calme et la sécurité de vos délibé-
rations. Cette autorité serait altérée dans son
véritable caractère, contre la volonté même de
celui qui l'exerce, si elle devait être souvent
employée à sa propre défense. Elle est votre
garantie à tous; vous avez tous un égal int'rêt
à ce qu'elle soit respectée. (Marques nombreu-
ses d assentiment.)
Cette considération ne vous paraîtra peut-
être pas inopportune au moment où l'Assem-
blée, abordant la seconde partie de sa tâche,
va chercher à donner au pays, comme je vous
le disais au mois d'avril dernier, toutes les ga-
ranties de sécurité et d'avenir qu'il est aujour-
d'hui en son pouvoir de lui procurer.
Les questions qui seront débattues ici tou-
chent aux convictions les plus profondesjle
chacun do BOUS ; elles excitent dans les âmes
des mouvements dont on se défie d'autant
moins que la cause en est plus noble et plus
désintéressée. Notra devoir cependant est de
dominer ces émotions et de discuter les pro-
positions qui nous seront soumises avec calme
et recueillement. Vous assurerez ainsi à vos
décisions toute leur autorité morale.
Quand vous aurez prononcé, au droit de dis-
cussion succèdera le devoir de l'obéissance, qui
ne sera méconnu par aucun bon citoyen. (Très-
bien ! très-bien!).
Sans doute ces solutions pourront imposer des
sacrifices à plusieurs d'entre nous; mais ces sa
orifices leur seront aisés et leur paraîtront ho-
norables, s'ils considèrent qu'ils les font non
pas à un parti, mais à la France elle-même.
(Vives marques d'approbation.)
On a souvent, trop souvènt, selon moi, parlé
de nos divisions. Je ne les conteste pas, mais
j'ajoute que dans toutes les circonstances déci-
sives, notre amour du pays les a effacées. Vous
contiauerez, messieurs, à vous inspirer de votre
patriotisme. Nous ne manquerons pas d'ailleurs,
j'en ai la ferme espérance, pour l'accomplisse-
ment de notre tâche, du secours si nécessaire
que vous avez plusieurs fois solennellement im-
ploré : Dieu protégera la France ! (Très-bien !
très bien! — Bravos et applaudissements répé-
tés à droite et au centrfi droite
- M. le ministre des nuances dépose
plusieurs projets de lois d'intérêt local.
M. le ministre de l'intérieur dépose
le projet des budgets révisés, des dépenses ordi-
naires et sur ressources spéciales de l'Algérie,
pour l'exercice 1874; et déclare retirer un projet
de loi tendant à autoriser la ville de Bordeaux à
emprunter 300,000 fr.
L'Assemblée adopte un projet de loi autt risant
le département de Seine-et-Loire à s'imposer
extraordinairement.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition de M.
Parent, tendant à attribuer aux juges de paix la
connaissance des actions commerciales dans les
limites de valeurs et de ressort établies pour les
actions civiles par l'article 1er de la loi du 25
mai 1838,
M. Parent demande l'ajournement.
L'ajournement £è t prononcé.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition de
M. Journault et plusieurs de œs collègues, ten-
dant à modifier le tarif des droits de succession.
La commission d'initiative conclut à ce que
la proposition ne soit pas prise en considéra-
tion.
Il. Hameau demande le renvoi à la com-
mission du budget.
Les conclusions de la commission sont adop-
tées.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition de M.
Hervé de Sai..y concernant l'aliénation des
.parcs et châteaux de Saint-Cloud et Meudoa.
fil. Hervé de Saisy retire cette proposi-
tion.
L'honorable membre combat les conclusions
de la commission d'initiarive tendant à repous-
ser la priie en considération d'aue autre propo-
sition dont il est l'auteur, et ayant pour objet
la nomination d'une commission de trente mem-
bres, chargée de Eoumettre à l'Assemblée un
ensemble de dispositions législatives indiquant
les réformes à introduire dans la gestion des
dèœaiaes publies et déterminant la partie de
ces domaines qu'il serait avantageux d'aliéner.
M. fjeroyer, rapporteur, soutient les con-
clusions de la commission, qui, mises au voix,
sont adoptées.
fi. Bardoas, au nom de la commission du
budget, dépose un rapport sur un projet de loi
portant ouverture d'un crédit au ministre de la
justice.
M. lièvre déclare retirer s-a proposition
ayant pour objet la création d'un impôt sur. le
revenu.
M. Dell"'ems demande l'ajournement de
sa proposition tendant à établir sur les registres
des actes judiciaires une augmentation d im >ôt
pour faire face aux ob'igations résultan; des
charges et des dépenses de la guerre.
L'ajournement est prononcé.
L'Assemblée, conformément aux conclusions
de la commission d'initiative, prend en considé-
ration et renvoie à la commis-ion du budget la
deuxième partie de la proposition de M. André
Folliet, ayant pour objet d'admettre la déduction
des dettes pour le paiement des droits de suc-
cession.
Sf. le baron Chaurand retire sa propô-
siiion relative aux chemins vicinaux.
L'Assemblée, conformément aux conclusions
dQ la commission d'initiative, prend en considé-
ration la proposition de MM. Billy, Grand:derre
et Picard, relative aux indemnités à accorder,
dans les départements envahis, aux propriétai-
res de betiaux morts de la peste bovine.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition organi-
que de Paris.
La commission conclut à ce que la proposi-
tion ne soit pas prise en considération.
M. Je au Brunei conftat ces conclusions.
Les conclusions de la commission sont adop-
tées.
- M. Marcel Bartlae dépose une proposition
de lei tendant à remettre en vigueur un article
de la loi électorale du 15 mars 1849 sur les dé-
lais dans lesquels il doit ê|re. pourvu aqx va"
cances qui se produisent dans rAssemÉlée.
La séance est levée à cinq heures.
..,-.-'> '-' .:;
Le Français et d'autres journaux félici-
tent le maréchal de Mac-Mahon des 362
voix, de mercredi comme d'un succès per-
sonnel par où sa situation est consolidée.
Nous voulons bien le prendre ainsi.
Dans la nuit du 24 mai, M. le maréchal
de Mac-Mahon a été nommé par 390 suf-
frages.
Dans le scrutin du 5 novembre, 362 suf
frages ont été favorables à son gouverns-
ment. 1"
Qu'ou calcule la différence et que l'on
nous dise combien de voix M. le maréchal
de Mac-Mahon a gagnées.
PROPOSITION DE PËMTION
ÉLECTION DES COMMISSAIRES
Voici le résultat de l'élection qui a eu lieu
hier dans les bureaux de l'Assemblée :
1er bureau. - Ajourné.
2e bureau. - Ajourné.
3e bureau. - M. Casimir Périer, 24;
M. de Goulard, 23.
48 bureau. —Ajourné.
5e bureau. — M. de Jouvenel, 27 voix,
contre M. Raoul PavaI,. 20.
6e bureau. — M. Bethmont, 28 voix,
contre M. de Kerdrel, 20.
78 bureau. — M. Delsol, 25 voix, contre
Albert Grévy, 16.
8e bureau.— MM. Ant. Lefèvre-Pontalis,
30; Bérenger, 10; général Billot, 6; Gui-
chard, 1.
98 bureau. — M. Gherpin, 23 voix, cod-
tre M. Jaubert, 22.
10° bureau. — M. Wolowski, 24 voix,
contre M. Perrot, 20.
11' bureau. — M. Savary, 27 voix,
contre M. Cézanne, 12.
128 bureau. — M. Boeher, 27 voix, con-
tre, M. Corne, 14 voix.
13e bureau. — M. Depeyre, 25 voix, con-
tre M. Waddington, 19.
- 14* bureau. — M. Leroyer, 24 vôix, con-
tre M. Benoist d'Azy, 22 voix.
15e bureau. — M. Lambert Sainte-Crèii,
25 voix, contre M. Robert de Massy, 21
voix.
Nous devoas, dès à présent, faire re-
marquer que la majorité est certainement
acquise aux adversaires de la dictature
dans les lw, 2e et 4e bureaux, qui dût re-
mis à aujourd'hui l'élection de leurs cdHl-
micsaires.
L'importance de la question qui a éM
débattue hier dans les bureaux nofùs e8-
gage à publier un compte-rendu commet
des discussions qui ont eU lieu.
PREMIER BUREAU.
M. Fèray est bien d'accord avec les au-
teurs de la proposition qu'un gouverne- -
ment fort et stable, dont la durée soit as-
surée pour une période assez longue, peüt
seul ranimer la confiance et par suite ter-
miner la crise qui pèse aujourd'hui sur le
commerce et l'industrie. Il est prêt à vo-
ter la prorogation des pouvoirs du maré-
chal Mac-Mahon, président de la Républi-
que, mais il met à son vote les conditions
qu'il indiquera tout à l'heure.
M. Feray a ton jours été partisan d'trite
longue durée de la présidence; il soutenait
cette thèse en août 1871 et il avait. alors
pour adversaires l'honorable M, Vitet, rap- -,
porteur du projet de loi auquel donna lieu
la proposition Rivet, et M. le garde des
sceaux du cabinet actuel ; il est heureux
de voir qu'aujourd'hui les principes qu'il
a exposés alors ont été adoptés par lès
contradicteurs de cette époque.
M* Feray ne peut comprendre les motifs
qui ont porté la majorité à scinder la pro-
rogation des pouvoirs du président, de
l'examen dés lois constitutionnelles. Lors-
que beaucoup de nos honorables représen-
tants proposaient la monarchie du com e
do Chambord, ils voulaient pour assurer
!a durée do la loyauté nouvelle la placer
souo la sauvegarde de lois constitution-
nelles ; ils savaient bien que sans cela
ils ne pouvaient donner à la monarchie
des fondements solides.
Aujourd'hui la monarchie est devenue
impossible. Une seule solution est com-
mandée par les circonstances; elle est
conforme au vœu du pays: la présidence
de la République dans les mains du maré-
chal de Mac-Mahon; mais pour que ce
pouvoir, dans l'intérêt de,tous, ait les ga
ranties de force et de durée, il faut qu'il
soit fondé sur des lois- constitutionnelles
P&n vdh NUMÉRO : PÀEIS 15 CUTIMII - DÉPARTEMENTS 20 CBOTIMBS.
Dimanche 9 Novembre 1873.
I F YTYE Sïtri, 1
LiJLi AIA OlSiUM&J
It
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
WtdrèaMf au Secrétaire de la Rédaction ,.
de 2 heures à minuit
$• ru© Oiouot, g
LfI manuscrits non insérés ne seront pas rvHA
ABOKIIEiENTS., /• iE.
- PARIS
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:PÉPARTB:"
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advertisiag, agent 13, Tavistoekrow, CoventGardén»
&MÏI0É M 16 SîlVÊiBlï
- t,
CANDIDATS DES COMITÉS RUBUAtNS
; Âûhe.
M. le général Saussirr. -
- Seltte-ïiiférieu#. -
M. le général Ltiellier-Y àlai.
.< * w '—"
JOURNÉE POLITIQUE
--- .-.
Ptiris, S novêniôre '181$.
Nous avions bien rait o u de né pas cOu-
sidérer lé vote du 5 cômme un échec aux
libertés' p:nf'l;queg èt Anx droits d) bda
réïïs. Hier les bureaux se so1ut rénriiâ pour
élire la commission spéciale qui sera char-
gée de l'examen de la proposition Chan-
garnier. Nous recommandons à nus lec-
teurs les comptes-rendus très-vivants, très-
complets, que nous donnons plus loiu des
lléfetefts de chaque baréatu. Il y Vérrôtat ^ù'è,
aIié "finit bureaux .sur quinze, lé flàtrio
tisme et la raison ïfâfine ont triomphé de
l'esprit de parti et des passions. Huit
commissaires prêts à repousser la dictature
sont déjà nommés ou certains de l'être
La République a la majorité, et l'on pré-
voit que le rapporteur du désastreux pro-
jet dont s'est ému tout le pays, bera l'un
des membres les plus éminents du centre
gauche. Comme nous y comptions, un
certain nombre de députés, qui avaient cru
devoir voter l'urgence et même le renvoi à
là commission spéciale, n'en étaient pas
mois résolus à rejeter ce provisoire dic-
tatorial et fragile que les anciens chefs de
la fusion voudraient imposer à la France,
sous prétexte de lui assurer un lendemain.
Quel lendemain !
Dix-sept représentants démissionnaires
des départements du Bas Rhin, du Haut-
Rhin et da la Moselle, viennent de faire
parvènir à l'Assemblée des protestations et
des conseils que l'on ne peut lire sans une
émotion profonde. Nos dignes et malheu-
reux compatriotes déclarent que, s'ils
avaient conservé leurs sièges après le 1er
mars 187f, ils rmr iieut énergiqiÍEroerlt re-
poussé toute restauration monarchique.
C'est avant la publication de la let-
tre du comte de Chambord qu'ils écri-
vaient; et depuis ce temps toute crainte
de restauration légitimiste s'e&t dissipée.
Léur intervention n'en paraît pars moins
utile Di moins ptétieusé. Au péril légiti-
miste nous avons vu soudain succéiér un
autre péril, que nous écarterons, ficus l'es-
jiéroas bien, mais qui n'est pas encore
1 tout-à-fait conjuré. L'ancien parti fusioa-
niste a changé de nom. mais subsiste en
core dans l'Assemblée. La proposition des
dix ans df dictature porte aujourdhui le
nom de proposition Cnangarnier, et c'est
àussipropositiou Changamièr qu'on eût
appple le projet de loi de rétablissement
de la monarchie, si M. le comté de Cham-
bord n'était de nouveau survenu avec sou
drapeau. Les mêmes hommes qui aspiraient
hier à détruire brutalement la République
aspirent aujourd'hui à, l'etopêcher de se
constituer; toute la différence, c'est qu'ils
n'essaient plus de nous perdre que par des
voies ob.tiques et avec de certaine délai.
tà. fusion eût été repoussée; il faut donc
qu'on repousse aussi les autres projets des
fusionnistes. La voix des auciens députés
de l'Al
d'honneur. En donnant leur démission en
18714 ils ont cédé à un scrupule excessif
ou plutôt à une inspiration malheureuse ;
tis pourraient, sans cela, siéger à Ver
fiille?, où l'on compterait dix sept ré-
publicains de plus. Ou ne l'oubliera
point; on ne leur fera rrJ ÓÙe itejurè qui
Çttéindrait en sux des provinces qui nôtfe
^ont si chère s ; on épargnera a rAlsàce et
à la Lorraine uu Lui- sujet d'indignation
et de douleur.
La plaça nous matuque pour parler, au-
rait que nous le voudrions, du discours- de
rentrée que M. l'avocat général Beooît a
,prOPOIlCt: le 4 novembre à la oonr d'appel
dé Paris. Nous l'aurions loué de bon cœur,
bien que nous regrettions d'y trouver çà
et là quelques confusions fâcheuses entre
la démocratie et ia démagogie, que l'ora-
teur a quelquefois prises l'une pour l'autre
bien à tort. 11 s est proposé de développer
le mot célèbre de Roye -Collard : « Ce qui
perd la France, c'est le défaut de respect »
Il l'a fait a plupart du temps avec beau-
coup de force et d'élévation ; et qu'il a bien
ttUdutrè, politiquement, îuy conséquences
de cet oubli de la ici du respect !. a De
là dit-il, chez le particulier, le^
défaillances morales d; toute cspèae,
r.illp<:.iLiellc. dt toute règle et de toute
©bfeUtanccj, i'euvie et Li haine déchaînées,
l'orgueil et ses révoltes, l'ambition et ses
audaces, le culte der; jouissances maté-
rielles üt par suite l'abiissemen;. des ca-
ractères et de''volouté::>. De l, dar s une
Spbè e plus largtf, une ijnÎ-rchie m'e!l"c-
tuelle au milieu de laquelle, tout étant
Hiscûlé sans réserve, nie - ans strrupule, les
principes les, plus fondamentaux sont sa-
crifiés à des attaques qu'aucun paradoxe
D'effraie, sans que leurs auteurs aient
autre chose que des chimères à substi-
tuer à l'édifiée qu'ils veulent renvérstir,
Ít sans que pour la plupârt ils se pro-
posent, dans les? changements qu'ils 6ttlt
s ni vent, Ul1 autre bat* que Ta satisfaction
d, cOilvoitise3 tuules perbÓunelIes. » Q'ldie
leçon pour nos fusionnistes ! Quels prin-
cipes fondamentaux n'out-ils pas tenté de
renverser? et pour y substituer quelles
chimères? Et comment expliquer leur cou-
dnite si elle n'a l Ovu* but la Hlt!faction
'Ûë^ leuïs convoitises personnelles? Ils ont
perdu le réspêct des piir.cipes dès long-
temps admis et éon'siéi'ôs connue le droit
public des français; mais ce n'est pas tout :
ont-ils respecté la nation dont ils tiennent
leur mandat ? se sont-ils respectés eux-
mêmes? Il nous plaît, de les voir ainsi con-
damnés par ure bouche éloquente Pt sé-
vère; et nous remerciOES M. le r-racLtMtir-
géa-éral BeDOÎt d'avoir, dans fon éxorde,
raoDelé iasîement à ces anarchistes « otite
bstsé'ê&ëéfiïtrdïlô dé fout état -Soc; làt est
fe respect. »'*"
Pour la ÎCué. Liïjsiiiiî." fé-
Pour la première fois depuis le 8 fé-
vrier 1871, la droite monarchique s'est
trouvée hier en minorité dans les bu-
reaux sur une question politique. Ce ré-
sultat était si peu prévu, nos adversai-
res se croyaient tellement assurés de
réunir au moins huit commissaires sur
quinze, qu'ils avaient choisi leur rappor-
teur. C'était M. Bochér, un dés- ehef8 du
fyarti orléaniste ; on raconte qu'il étant
venu à la Chambre avec son rapport én
poche et. qu'on se proposait da voter
entré quâtrô et cinq hèütit la proroga-
tion décennale.
Le bon sens de l'Assemblée a déjoué ce
beau projet, ejonuneil avait coupé eeuft
aux grandes manœuvres réactionnaires
dans la séance de mercredi dernier, A
l'heurre où nous jetons ces quelque» mots
âtir le papier, il est avéré que l'opposition
rép ublicaine et libérale a la majorité dans
la commission et partant le choix du
rapporteur. Elle pourra hâter ou retar-
der à son gré le dépôt du rapport et
l'ouverture des débats publics ; nos amis
livreront bataille au moment le plus
favorable; ils ne seront pas pris de
court.
C'est un commencement de sttcès, et
s'il n'y a pas 1 encore lieu de crier vic-
toire, nous estimons que ce petit événe-
ment raffermira quelques esprits trop
prompts à désespérer de la République.
Il nous semble, sauf meilleur avis, que
les groupes parlementaires de droite ont
épuisé leur fortune et rencontré le point
précis où ils ne peuvent plus qu'user
léurs forcés sans entamer lés n
,,' ABOUT.
:
Nos adversaires ont l'oreille basse ;
nous nous garderons bien d'avoir le
verbe trop haut. Hier ils avaient la ma-
jorité dans les bureaux; c'est nous qui
t'a. vons aujourd'hui dang la commission
chargée d'étudier le projet de M. le gé-
néral Changarnier. Oui l'aura démalin?
Personne ne pourrait le dire.
Quoi qu'il arrivé toutefois, il est dé-,
sonnais bien démontré aux yeux de tous
que, même dans le cas improbable d'une
réussite, le gouvernement devrait se coa-
lentsr, pour asseoir la dictature, de huit
à dix voix au maximum.
Légalement cela peut suffire, mais mo-
ral étaient?
- A coup sûr M. le maréchal de Mac-
Mahôn, si là chose était à refaire, ne là
tenterait pas de nouv'éau.Ses ministres,
dan» un intérêt qu'il doit commencer
maintenante comprendre, lui ont dissi-
mulera véritable situation. M. le vice-
président du conseil, en particulier, ayait
fort bien senti que l'échec .cte l'intrigue
monarchique devait avoir pour résultat
infaillible d'entraîner la chute du cabi-
net; et e'est ce qui explique son em-
pressement à se retrancher, des lé re-
tour de l'Assemblée, derrière la per-
sonne du maréchal. C'est lui qu'il met-
tait en avant, dans la première séance,
pour enlever de vive force le rejet de la
proposition Dufaure; c'est lui qu'il
compte engager dans le débat de la pro-
position Changarnier, pour vaincre les
scrupules des hésitants.
Nous n'hésitons pas à dire que si M.
le maréchal avait le sentiment exact du
rôle qu'on lui fait jouer, il su refuserait
à le conserver plus longtemps.
Au fait, si son aveuglement n'est pis
volontaire, il dépend de lui de le faire
cesser sur l'heure. Qu'il se fassè rendre
corpf)te du langage tenu hier par M. le
duc (le Broglie dans le huitième bureau.
Nous avons fait remarquer dans un
précédent article que le texte du projet
de loi de M. le général Changarnier ne
contenait point le mot do République?:
L'gmission, personne ri en avait douté,
était intentionnelle, 6t M. le duc de
Broglie en a expliqué les raisons : « Nous
ne voulons pas, a-t-il dit, donner au
gouvernement une forme qui ferme la
porte aux espérances légitimes. » Ainsi,
le jour où il se serait trouvé dans la
Chambre une- majorité pour conférer
sans condition?, et pour une durée de
dix ans, le pouvoir exécutif à un homme,
il serait permis aux légitimistes, permis
aux orléanistes, permis aux bonapartis-
tes de travailler le pays et l'Assemblée
tout à leur aû>e, chacan dans le sens de
ses aspirations, al, comme dit M. de
Broglie, de ses espérances. Seuls, les ré-
publicains, il est presque inutile de le
dire, devraient se tenir cois, sous peine
dû horions.
, Voilà ce que le gouvernement offrè
ail pays pour apaiser sa soif de repos
et de stabilité ; voilà ce qu'il se permet
de présenter à une assemblée d'hommes
intelligents comme une solution ! Jamais
ministres ne se sont donné si peu de
mal pour sauver au moins les apparen-
ces et faire croire, de leur part, à quel-
que franchise !
Plus on réfléehit, et plus on se per-
suade qu'il sera impossible da réunir
une majorité capable de pousser la
France dans lé, piégé qu'on lui préparé.
Alors qu'il s'agissait de rétablir la mo-
narchie, les habiles du centre droit se
mettaient l'esprit à la torture pour trou-,
ver, dans la rédaction de leurs program-
mes, des formules qui donnassent, au,
moins en aonarence. satisfaction aux be-
soins de -- garanties exprimés par lents
Collègues. A défaut d'un roi, ils leur
offfèht aujourd'hui un Consul, un Protec-
teur, comme on voudra l'appeler, et il
n'est plus question d'aucune de ces ga-
ranties que réclame la Nation et que ses
mandataires ont le devoir d'exiger 1 Bien
fous, en vérité, et surtout bien follement
ambitiéux ceux qui, n'ayant pu réussir à
faire la monarchie, fie voulant point
laisser fonder la République, mais réfu-
sant de conféssèr leur impuissance,
s'épuisent à faire le mal, pour prouver,
en fin de compte, qu'ils sont bons à
quelque chose" !
: fei. SCiJNJêBR.
-y - X- -^* L—.
'IOUBRtE'R P¡RbE'MEtfTAt.RE
ti'':- ;, \t4.H '-.. ;::' '.:J '.-¡t' "";.ci-:1,:t
Versailles, 7 novembre 1873.
-
Courte séance, mais bonne journée! c'est
la première fois depuis cinq mois que nous
sentons sautiller de la joie au bout de no-
tre plume. v
Tout le monde était arrivé de bonne
heure; à la gare nou^ne rencontrons pas
un retardataire, aussi bien du l'un que de
l'autre camp; chacun a senti qu'aujour -
d'hui l'absence n'aurait pns d'excuse. Et
cependant, jusqu'à trois heures, la salle
est vide, un vrai désert.
C'est dans les bureaux en effet qu'est la
vie, la fièvre, dan ? les bureaux où l'on
procède à la nomination de la commission
chargée de l'examen de la proposition
Ghaiigarnier (prorogation de pouvoirs àaç.
CQrder pendant dix ans au maréchal de
Mac-Mahon). Cette fois, au lieu de cette
lutte sourde qui couve depuis deux jours,
on a la bataille au grand jour, face à face :
le Cabinet aura raison de la France,, ou
la France reprendra ses droits sur le Ca-
binet.
Déjà le parti républicain a gagné qua-
rante-huit heures : time is money, disent
les Anglais ; du temps, c'est l'existence,
pouvons-nous dire. Ce qui devait être en-
levé, fans coup férir, dans la soirée de
mercredi, ne peut plus être obtenu que et*
soir; mais, pour cette fois, la droite y
compte. Avaat même que la discussion des
bureaux n'ait lieu, Le futur rapporteur est
choisi, — c'est M. Becher, — et sans
doute aussi le futur rapport est déjà fait.
D'avance, grâci., à la composition des bu-
reaux, Je parti républicain, quisubit la ba-
taille, se sait kûr de six commissaires, de
sept peut-être. mais sept est la minorité
de quinze !
Cependant, il est des bureaux où les
deux Ganaps se tiennent en échec à une
voix près. Ët, près de la norte qui donne
accès dans la sralle des Pas-Perdus, il
grouille comme une fourmilière de gens
aux aguets.
Tout d'abord, on al'p"tfnd qu'un, deux,
puis trois bureaux, — où lè parti républi-
càiù, sûr de la majorité, jéue sur le ve-
Jours, — viennent, après discussion, de
ramettre à demain la nomination de leur
commissaire Viogt-qllatre héures de
gagnées ! — Bien joué pour des geris à
qui l'on tente de passer la cor, au cou!
Puis cette fourmilière humaine prend
petit à petit ieï aspects les plus variés ;
toujours dènse èt cofupëtefe, interceptant
presque le passage aux députés qui arrivent
apportant des nouvelles, elle présente à
côté d'un Jean qui pleure, la figure d'un
Jean qui rit. On vient d'aparéndte que
dans le bureau où MM. Dacrofc et Lestour
gie triomphaient hier, M: Wolowski, un
centre gauche, vient d'être élu commis-
saire.
Mais alors, nous avons sûrement sept
commissaires I. Peut-être huit, en ce
cas ?
D. s députés monarchistes passent, l'air
aèsôtobri, et sô parlent bas à l'oreille.
« Moi, pas du tout ; je ne suis" nullement
confondu de cela ! » dit un des plus intcl-
ligents meneurs de la droite à un pauvre
mené qui semble atterré.
Et immédiatement uni bouffée de cris,
parcourant le couloir, va s'engouffrer dans
l'escalier qui grimpe aux tribunes ; on se
croi ait au grand Derby, au moment où
le favori, surmené, passe premier, à une
longueur de tête, le poUs-v: d'arrivée.
« Casimir Périer! C isimir Périer I II est
nommé. » Casimir Périsr, c'est le huitième
Commissaire ppér,en(Ült au parti répn-
blicain. Huit sur quinze, nous avons la
majorité ! Le chef d œuvre de M. Bochar
p^atse à l'état d'ours parlementaire.
Er, ia séance?. Esr-ce qu'il y a une
séance en présence d'un incident politique
pareil? ,
A troiq heures et demie, M. Buffet ouvre
cette pauvre séance; il J'orme par un joli
discours de remercîment, bien écrit, bien
tourné, où « l'impartialité vraie » d'aman
est remplacée par une belle périphrase
mais proaobeé en face de bar-qoettes à
moitié vides, nI milieu d'un silence, qui
est ia seule protestation de la gauche, qui
décèle la prostration de la droite.
Au milieu du bruit, de l'agitation, des
prises en. considération paraissent tt dis-
paraissent, votées, repousées, ajournées,
sans que nul os prendre leur det'"n'.-.-. ou
songe à les attaquer. Sèds, deux iuîrô-
pides, MM. Ilèrvô de S usy et. Jean Bru-
net se sentent le courage d'affronter la
tribune et de faire do3 'u^co a'i. Ils par
lent, cela Occupe la ::cèaé e:, ne gênè ptr-
sonne. ,
sbnne. ,.
Chacun peut agir à sa guise.
M. de Broglie passe comme un mêtéOi e ;
chose rare, il ne sourit pas ! Dans nn coin
de la droits, le bonapartiste M. Abbâtii'cci
fait t-êta à une meute de ses anciens alliés
qùi lui reprochent t.oa vote. Le long de
l'hémicycle de droUê, court l'ir;fnL;gJhle
M. d'Audiffret Pasqaier, qui promène de
groupe en groupe ses chagrins et peut-être
ses espoirs nouveaux.
•C'est qu'en effet la lutie n'est pas finie ;
elle ne fait que commencer. Nous avons
l'avantage de la première escarmouche,
o'est beaucoup, mais ce n'est pus tout..
Cependant cet avantage est grand : la
commiss on devait nous étrangler, la com-
mission nous apporte le temps de respirer.
Car il est plus que probable qu'ait com-
posée GUeue sera pas absolument; de l'a-
vis de M. de Broglie assurant, avec sa
désinvolture habituelle, qu'une question
qm implique un changement de gouverne-
ment ne vaut pas « de longues et sérieu-
ses études. » Et iL,noua éto^ufte^it bien
que la-question fût mûre avant jeudi pro-
chain, jour où le Cabinet devra répondre
à i'interpeilation relative aux treize sièges
vacanli.,
;. Dans les gros romans du bon vieux
temps, on voyait parfois le Lugarto du dra-
me forger un placard à secrofc, bien doublé
en fer, destiné à la victime, puis vouloir
l'essayer et,, par un coup du sort, se trou-
ver pris dans sa propre ratière. Il est re-
grettable qu'Eugène Sue ne soit plus là
pour narrer les mystères et mésaventures
de la commission Changarnier.
Nous ne demandons certes pas la mort,,
même Jente, des Lugarto de la droite;
nous avons ce que nous demandions : le
temps de laisser comprendre au pays ce
qu'on lui préparait et de laisser réfléchir
le maréchal de Mac-Mahon sur ce que vou-
laient faire de lui M. de Br,.g'Le et sa
suite.
PAUL LAFAIIGUJS.
— ——& — —
LE ROI, L'ÂNE OU MOI L
Le fabuliste l'a dit :
Notis devons à la mort de trois l'un en dix ans.
- Et plus loin :
M. Cest folie
De compter sur dix ans de vie.'
Et quand Lafontaine parlait ainsi, il
ne tenait compte de l'âge, ni du roi, ni
de l'âûe, ni du charlatan. Tous trois
étaient sans'douté dans la fleur de leur
verte jeunesse, et pourtant il y en, avait
un sur ces trois qui de toute nécessité
devait paver tribut à la mort.
Et. sur 362, combien y en aurait-il eu?
Savez-vous bien qu'en observant la
même proportion, il en manquerait, au
bout de la dixième année, au moins 122
àl'a'ppel!
Et encore cette proportion n'est-ellè
pas éxacte. On peut dire à ces 368 che-
.yau-légers de la restauration, sans trop
i les désobliger, qu'ils ne sont pas entrés
d'hier dans la vie; que le côté de la
Chambre où ils se tiennent ressemble à
un vaste ossuaire de crànes blancs, dont
le privilège est de marquer r la sagesse
plutôt que la vigueur. S'ils veulent se
rendre compte de leurs chances de du-
rée, ils n'ont qu'à essayer de conclure
un eontrat d'assurance sur la vie. Ils
verront par le taux exorbitant de la
prime qu'on leur demandera le peu de
fonds que le statisticien Deparcieux au-
torise à faire sur leur énergie vitale.
L'illustre général Changarnier disait
l'autre jour en riant :
— Moi, j'ai vingt ans encore, et je
pousserai jusque à la centaine.
Voilà qui va bien ! mais le modeste gé-
néral se donne lui-même comme une
exception : il. ne répondrait pas assuré-
ment de ses collègues comme de lui-
même. Peut-être même prendrait-il un
malin plaisir à leur répéter la sinistre
phrase :
--- Frères ! il faut mourir.
Il n'y a rien à répondre à cela. Il faut
mourir. - C'est une nécessité fâcheusé,
j'en conviens ; mais si désagréablement
que la phrase sonne aux oreilles, on ne
saurait se soustraire à ce glas de la mort
prochaine. Il faut mourir. 1
Sur les 362 vainqueurs du dernier scru-
tin, les douze ou treize qui forment la
majorité, cette indestructible majorité
sur laquelle reposent les* institutions
nouvelles et l'avenir de la France, ne
tarderont pas à partir pour un monde
qui ne peut pas être plus mauvais que
le nôtre, s'il n'est meilleur.
Ils affectent aujourd'hui de croire que
les éternels ennemis da l'ordre et de la
société veulent les jeter par les fenêtres,
la tête la première. Mais non, mais non;
la mort se chargera de les déménager,
de façon plus douce, les pieds devant.
Il est facile, à l'aidj d'une bonne loi,
de fermer l'Assemblée à toute élection
nouvelle, qui risquerait de déranger les
meilleures, combinaisons en déplaçant la
majorité.- Mais la mort ouvre toutes les
portes; on ne saurait tenir dehors cette
déesse importune. EUe vous ravira sans
pudeur, illustre Changarnier, aujour-
d'hui une de vos douze voix, demain
une seconde, et ainsi de suite, feuille à
feuille, elle déeiJu l':)UIl£ra votre majü-
rite.
Vous semblez n'avoir point pensé à
cela. Vous auriez dû proposer une loi par
laquelle les survivants voleront pour les
morts. Ils n'auront qu'à dire :
— Je dépose uii bulle lin bleu pour
notre cher collègue, dont l'absence est
si regrettable. Son souvenir est tou-
jours présent parmi nous, pourquoi son
vote ne le serait-il pas ?
La majorité, de cette façon, ne serait
jamais entamée. On irait ainsi jusqu'à ce
qu'il ne restât plus que l'honorable et
éternel Changarnier, qui, mettant 368
bulletins dans l'urne, se nommerait pré-
sident, s'accorderait la parole, s'inter-
romprait pour s'applaudir, et serait à
lui tout seul toute l'Assemblée.
Si la majorité ne vote pas une loi dans
ce sens, toutes les précautions dont elle
s'entoure n$tarderont pas à devenir inu-
tiles. Le terrible : « Frères, il faut mou-
rir ! » aura bien vite raison de leurs
projets et des dix années de pouvoir qu'ils
se promettent.
A qui le tour ?
FRANCISQUE SANCEY.
• : - -.
Assemblée Nationale
- Séance du vendredi 7 novembre 4873.
PRÉSIDENCE DE M. BUFFET
r.a QPPnnn jaof Aiitmrfû Q frnic lianrac
Le procès-verbal de la dérnière séance, lu
par M. le vicomte - Biia de Bourdin, l'un des
secrétaires, est adopté.
M. le président BnlFet adresse à l'As-
semblée l'allocution suivante :
Messieurs,
Permettez-moi de vous remercier du haut
témoignage de confiance dont vous m'avez ho-
noré pour la troisième fois. Dai s les circons-
tances si graves et si solennelles où se trouve
le pays, l'honneur de diriger les débats de cette
Assemblée est plus grand que jamais; mais la
responsabilité est plus grande aussi.
L'autorité dont votre président est investi
n'a qu'un seul objet : assurer la liberté, la ré-
gularité, le calme et la sécurité de vos délibé-
rations. Cette autorité serait altérée dans son
véritable caractère, contre la volonté même de
celui qui l'exerce, si elle devait être souvent
employée à sa propre défense. Elle est votre
garantie à tous; vous avez tous un égal int'rêt
à ce qu'elle soit respectée. (Marques nombreu-
ses d assentiment.)
Cette considération ne vous paraîtra peut-
être pas inopportune au moment où l'Assem-
blée, abordant la seconde partie de sa tâche,
va chercher à donner au pays, comme je vous
le disais au mois d'avril dernier, toutes les ga-
ranties de sécurité et d'avenir qu'il est aujour-
d'hui en son pouvoir de lui procurer.
Les questions qui seront débattues ici tou-
chent aux convictions les plus profondesjle
chacun do BOUS ; elles excitent dans les âmes
des mouvements dont on se défie d'autant
moins que la cause en est plus noble et plus
désintéressée. Notra devoir cependant est de
dominer ces émotions et de discuter les pro-
positions qui nous seront soumises avec calme
et recueillement. Vous assurerez ainsi à vos
décisions toute leur autorité morale.
Quand vous aurez prononcé, au droit de dis-
cussion succèdera le devoir de l'obéissance, qui
ne sera méconnu par aucun bon citoyen. (Très-
bien ! très-bien!).
Sans doute ces solutions pourront imposer des
sacrifices à plusieurs d'entre nous; mais ces sa
orifices leur seront aisés et leur paraîtront ho-
norables, s'ils considèrent qu'ils les font non
pas à un parti, mais à la France elle-même.
(Vives marques d'approbation.)
On a souvent, trop souvènt, selon moi, parlé
de nos divisions. Je ne les conteste pas, mais
j'ajoute que dans toutes les circonstances déci-
sives, notre amour du pays les a effacées. Vous
contiauerez, messieurs, à vous inspirer de votre
patriotisme. Nous ne manquerons pas d'ailleurs,
j'en ai la ferme espérance, pour l'accomplisse-
ment de notre tâche, du secours si nécessaire
que vous avez plusieurs fois solennellement im-
ploré : Dieu protégera la France ! (Très-bien !
très bien! — Bravos et applaudissements répé-
tés à droite et au centrfi droite
- M. le ministre des nuances dépose
plusieurs projets de lois d'intérêt local.
M. le ministre de l'intérieur dépose
le projet des budgets révisés, des dépenses ordi-
naires et sur ressources spéciales de l'Algérie,
pour l'exercice 1874; et déclare retirer un projet
de loi tendant à autoriser la ville de Bordeaux à
emprunter 300,000 fr.
L'Assemblée adopte un projet de loi autt risant
le département de Seine-et-Loire à s'imposer
extraordinairement.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition de M.
Parent, tendant à attribuer aux juges de paix la
connaissance des actions commerciales dans les
limites de valeurs et de ressort établies pour les
actions civiles par l'article 1er de la loi du 25
mai 1838,
M. Parent demande l'ajournement.
L'ajournement £è t prononcé.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition de
M. Journault et plusieurs de œs collègues, ten-
dant à modifier le tarif des droits de succession.
La commission d'initiative conclut à ce que
la proposition ne soit pas prise en considéra-
tion.
Il. Hameau demande le renvoi à la com-
mission du budget.
Les conclusions de la commission sont adop-
tées.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition de M.
Hervé de Sai..y concernant l'aliénation des
.parcs et châteaux de Saint-Cloud et Meudoa.
fil. Hervé de Saisy retire cette proposi-
tion.
L'honorable membre combat les conclusions
de la commission d'initiarive tendant à repous-
ser la priie en considération d'aue autre propo-
sition dont il est l'auteur, et ayant pour objet
la nomination d'une commission de trente mem-
bres, chargée de Eoumettre à l'Assemblée un
ensemble de dispositions législatives indiquant
les réformes à introduire dans la gestion des
dèœaiaes publies et déterminant la partie de
ces domaines qu'il serait avantageux d'aliéner.
M. fjeroyer, rapporteur, soutient les con-
clusions de la commission, qui, mises au voix,
sont adoptées.
fi. Bardoas, au nom de la commission du
budget, dépose un rapport sur un projet de loi
portant ouverture d'un crédit au ministre de la
justice.
M. lièvre déclare retirer s-a proposition
ayant pour objet la création d'un impôt sur. le
revenu.
M. Dell"'ems demande l'ajournement de
sa proposition tendant à établir sur les registres
des actes judiciaires une augmentation d im >ôt
pour faire face aux ob'igations résultan; des
charges et des dépenses de la guerre.
L'ajournement est prononcé.
L'Assemblée, conformément aux conclusions
de la commission d'initiative, prend en considé-
ration et renvoie à la commis-ion du budget la
deuxième partie de la proposition de M. André
Folliet, ayant pour objet d'admettre la déduction
des dettes pour le paiement des droits de suc-
cession.
Sf. le baron Chaurand retire sa propô-
siiion relative aux chemins vicinaux.
L'Assemblée, conformément aux conclusions
dQ la commission d'initiative, prend en considé-
ration la proposition de MM. Billy, Grand:derre
et Picard, relative aux indemnités à accorder,
dans les départements envahis, aux propriétai-
res de betiaux morts de la peste bovine.
L'ordre du jour appelle la discussion sur la
prise en considération de la proposition organi-
que de Paris.
La commission conclut à ce que la proposi-
tion ne soit pas prise en considération.
M. Je au Brunei conftat ces conclusions.
Les conclusions de la commission sont adop-
tées.
- M. Marcel Bartlae dépose une proposition
de lei tendant à remettre en vigueur un article
de la loi électorale du 15 mars 1849 sur les dé-
lais dans lesquels il doit ê|re. pourvu aqx va"
cances qui se produisent dans rAssemÉlée.
La séance est levée à cinq heures.
..,-.-'> '-' .:;
Le Français et d'autres journaux félici-
tent le maréchal de Mac-Mahon des 362
voix, de mercredi comme d'un succès per-
sonnel par où sa situation est consolidée.
Nous voulons bien le prendre ainsi.
Dans la nuit du 24 mai, M. le maréchal
de Mac-Mahon a été nommé par 390 suf-
frages.
Dans le scrutin du 5 novembre, 362 suf
frages ont été favorables à son gouverns-
ment. 1"
Qu'ou calcule la différence et que l'on
nous dise combien de voix M. le maréchal
de Mac-Mahon a gagnées.
PROPOSITION DE PËMTION
ÉLECTION DES COMMISSAIRES
Voici le résultat de l'élection qui a eu lieu
hier dans les bureaux de l'Assemblée :
1er bureau. - Ajourné.
2e bureau. - Ajourné.
3e bureau. - M. Casimir Périer, 24;
M. de Goulard, 23.
48 bureau. —Ajourné.
5e bureau. — M. de Jouvenel, 27 voix,
contre M. Raoul PavaI,. 20.
6e bureau. — M. Bethmont, 28 voix,
contre M. de Kerdrel, 20.
78 bureau. — M. Delsol, 25 voix, contre
Albert Grévy, 16.
8e bureau.— MM. Ant. Lefèvre-Pontalis,
30; Bérenger, 10; général Billot, 6; Gui-
chard, 1.
98 bureau. — M. Gherpin, 23 voix, cod-
tre M. Jaubert, 22.
10° bureau. — M. Wolowski, 24 voix,
contre M. Perrot, 20.
11' bureau. — M. Savary, 27 voix,
contre M. Cézanne, 12.
128 bureau. — M. Boeher, 27 voix, con-
tre, M. Corne, 14 voix.
13e bureau. — M. Depeyre, 25 voix, con-
tre M. Waddington, 19.
- 14* bureau. — M. Leroyer, 24 vôix, con-
tre M. Benoist d'Azy, 22 voix.
15e bureau. — M. Lambert Sainte-Crèii,
25 voix, contre M. Robert de Massy, 21
voix.
Nous devoas, dès à présent, faire re-
marquer que la majorité est certainement
acquise aux adversaires de la dictature
dans les lw, 2e et 4e bureaux, qui dût re-
mis à aujourd'hui l'élection de leurs cdHl-
micsaires.
L'importance de la question qui a éM
débattue hier dans les bureaux nofùs e8-
gage à publier un compte-rendu commet
des discussions qui ont eU lieu.
PREMIER BUREAU.
M. Fèray est bien d'accord avec les au-
teurs de la proposition qu'un gouverne- -
ment fort et stable, dont la durée soit as-
surée pour une période assez longue, peüt
seul ranimer la confiance et par suite ter-
miner la crise qui pèse aujourd'hui sur le
commerce et l'industrie. Il est prêt à vo-
ter la prorogation des pouvoirs du maré-
chal Mac-Mahon, président de la Républi-
que, mais il met à son vote les conditions
qu'il indiquera tout à l'heure.
M. Feray a ton jours été partisan d'trite
longue durée de la présidence; il soutenait
cette thèse en août 1871 et il avait. alors
pour adversaires l'honorable M, Vitet, rap- -,
porteur du projet de loi auquel donna lieu
la proposition Rivet, et M. le garde des
sceaux du cabinet actuel ; il est heureux
de voir qu'aujourd'hui les principes qu'il
a exposés alors ont été adoptés par lès
contradicteurs de cette époque.
M* Feray ne peut comprendre les motifs
qui ont porté la majorité à scinder la pro-
rogation des pouvoirs du président, de
l'examen dés lois constitutionnelles. Lors-
que beaucoup de nos honorables représen-
tants proposaient la monarchie du com e
do Chambord, ils voulaient pour assurer
!a durée do la loyauté nouvelle la placer
souo la sauvegarde de lois constitution-
nelles ; ils savaient bien que sans cela
ils ne pouvaient donner à la monarchie
des fondements solides.
Aujourd'hui la monarchie est devenue
impossible. Une seule solution est com-
mandée par les circonstances; elle est
conforme au vœu du pays: la présidence
de la République dans les mains du maré-
chal de Mac-Mahon; mais pour que ce
pouvoir, dans l'intérêt de,tous, ait les ga
ranties de force et de durée, il faut qu'il
soit fondé sur des lois- constitutionnelles
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