Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-10-21
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 21 octobre 1873 21 octobre 1873
Description : 1873/10/21 (A3,N705). 1873/10/21 (A3,N705).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75580630
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
S« Annie. - N* 705.
PRIX DU NuMÉRo. PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENmms.
Mardi 21 Octobre Wlô.
LE E, SIÈCLE
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDÀCTLON
W adresser au Secrétaire de la KWaction
4ô î heoi-eS à minuit
.e INro«0t» 8
i a manuscrits nor. insérés ne seront pas fenSoî.
ABONNEMENTS ■
PARIS
Trois mois. 13 fip
Six mois. 25
Un an. sa
t- DiPTB,'"
'ii mois Ai&è'-
Six, mois 32
Siamois. ¡ 32i
Ull an .,:.:. M
A nnoncef, chez MM. LAGRANGE, CERF
6, place de la lfcourte, 6 1
- -1
On i'ftioùns à JAndtes, cbtf* M. A. MAtnuûsjjénéral
ad vatfïsing, agent. t i .TaVistdckrovP, Uovaût 6ar4rti.
ABWTNÏIBTRATIOK
,"r lettre» et anan"is à fAK U*I"lr
- 139 rue Dirovotr *
4m lettres non a(!ramAia seront rifiuém
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Un an 50
UÉPARTKMSirfi
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Six mois -.i..». 32
Un an «.«. 61
Aumbom, chez MM. LAGRANGE, CBRF et.0*
• 6, place de la fioam, •
ifa s'abonne à Londres, chez M. A. MATOXOJS GÉNIAL
ravartising, agent, 13, Tavistock row, Covent Gurdus,
- - :. ;. t;i f".: -hl.)! ,.
JOURNiÊimLÏTIQtiE
Parig, 20. Octobre 4873.
Aux ttfmei du proeès-verbal que la
réunion/royaliste de samedi à communi-
qué aux journaux, les réunions parlemen.
taires du centre droit et de la droite de-
vaient être convoyées iaiB&êdiatemett lar
leurs bureaux. Nous'apprenons, en effet,
que la réunion des Réiervoirir et le centre
droit ont été convoqués pour$8'mercr<0di
22; les autres réunions royalistes doivent
l'être également, à peu près pour te même
peu, prel I .4âmé
date. JDe son côté, la gauche répubriôaine
a été convoquée hjer ppçrr le mardi 21, et
l'on n'a pas oublié que le lle)'ia..
doit se réunir le 23 <
JÇB jnême Jôur^jebidi .§3 èfét^re^ çpm*
smwbm^pw«#ûe»ce.n4ipU
Si lesj réuuiwa du centre > -drtoit e t-da ? la
droite s'accordaient avec' lé" jgotitfern^Mii
pour demander une co avOcâtïOiiàiïticî^ëH. 44
la Ghambre, il '^4itr*a, plf&able que44
commission de *permaiieu€ô;eottvoqjiei!ait
l'AsseiûMée d'urgence poaHèiiiitdl 2 !t
tobre. Lédé\ai d« 3 au ^eéra^j^brlj
maia si tes - zoeolwe 8 jU8JQ;,.te une
majorité, 11* fie regarderont?®! aux oegvet
nances ni à l'usage.
La grande raison, d'ailleurs, que I On
donne de cette hâte, e'est.;*itt'il importa
d'éviter len treize élections partielles qui
restent à faire. On cràiot à bon droit une
nouvelle manifestation du pay;.,lsemhtabl
à celle du 12 octobre et d'autant phas
gravé qu'un plus gfrand nombre de é.
parlements y prendT-aient - part ; ou
juge donc prudent de na: pis l^lteadre.
Mais d'^n autre côté l'en n'est" pas Meiî
sûr d'être tout à fait plot ; pour lé 2 ; ©4
- e'est oompté et l'on a coQfctàté qu'il : £ «*•}
drait détacher eacora ua car tain iioflabr» de
voix du parti anti-royalisle et èiebever dç
gagner plusieurs indécis. Cela" prend du
temps. V oJà' éditie quelllis", çonjsidératiq^f
hésitent" les pfelilâqiies d« 1»efc du.
centré drOit Quant à la France, on peut
bien croire, qu'ils l'ont tais:
de leurs calcula. ,;." ;
On trouvera plus loin le réciv de ài®flfere<-
vue de M Léon, Say, président dô* cénfae
'.i. : 'f' ;
ïauche, avec M. le président de la jtîèpur
hliqn*. Mi Léon Say eet venuden^da'
précisément, au Dom du centoe^-^gapfiiie^
que les électionsL partieHes né.
'Jl-10!1iltU}lp8 r.8trdée. ',..
,Noua v.oYOJist' d'aptes «la lôjjônse 4e.,)1
le maréchal de Mac-Mahon^ qB®l© çsoaseu
deâ ministres doit trancher la question aur
jourd'hui même. Le maréchal aurait ajoûtè
« que lels partis dapis- It"'lwunhée.; lui.paf
rai^sSient fort ardeftts et seMiect peu disj-
posés peut-être à attendre lès ? aoucvtaui
élus, dont l'élection ne pourrit avoir liâ
dans tous le» cas, que le 16 novembrei t.
Lé' maréchal se trompe, 'les partis atteni
: dront, si le gouvernement le leui diemaur
de ; et s'ils n'at-teaden^fta?'^èst.fu^ J
■ gouvernement aura. voulu kllU", servir jié
ô hphee. ,.
Ew. r L.
, --." , '1.' ,.£.-- h
- Nus aomthos priés d'&aBoaeer' q u e
la Ga^ho répubUcaiiiô ':(',\a,ij,:l
- mardi SI courant, & deux heufôs, bôu,-
levàrd âes Capucines, 33, sâllé fQrences. - ',¡
J, UN MALADROIT Alli
, ,
On lit dans le Soir ;
On parlait hier soir, dans un salon politique,
d'une nouvelle note envoyée dans* la journée par
l'agence Havas, et annonçant que le maréchal
Mac-Mahon allait recevoir M. SaYi chargé de
lui demander au no 1 du centre gauche là
piroriff>te co&voôatitffi dé tous 1 les olsélec.
toriaix doat ià tefpré«éntation est incomplète.
On s'étoinait de la pemstaacQ mise par la gau-
c);¡ et le centregauctiô à saisir le président d'une
question qu'il ne veut ni ne peut- trancher sans
le concours de ses ministres. ",
Quelqu'un qui touche de très-près au gouver-
nement s'est exprimé à ce sujet avec une assez
graawle vivamté. Wun descAuûUeâr»noua donne
le JN 0 mi.
« On ne peut consentir à augmenter le nom-
bre de l'élection faites par des scrutes de
liste sans listes », Ea etfôt, il a-'y a pa«i de dorps
électorale est le département, lequel est repré-
senté, non par un ^député, niais par une liste
de députés. Que cette liste ait p«;du!-aa œemi
bre, lé département n'en est pas woins e+
présenté. , ;
L'éléction d'un ioui député$*m> falf ptfur
tout un département est une absurdtro qal
n'existe 0\ ua par '.une néghgttDce dû légialateur
et qu'il'faudra :f8fqrIJter au plus tôt. De pareilles
élections ne ;epréJJ}t nullement l'opinion
publique, mais seulement celte - des partis ;x
irêmésqniyseials, pftenéttf^art à de pareils scrur
tins. ,,. -' - ,'"
NUBefautpaaotMisjr non plus que plu-
sieurs sièges à gaHche ne représentent que qllel-
ques milliers d'électeur^ des colonies, dont un
grand nombre d'affranchis, tandis qu'en France
la meyenne d'une circenscription électorale est
de 100 mille âmes.
» Ces minuscules corps éléctoraux d'outre-
mer vont cependant peser dans la balance au-
tant que nos départements français. Cela est
déjà assez peu juste. Il est inutile d:aggraver
toutes ces défectuosités de la loi pn multipliant
a les scrutins de liste sans liste », qui sont des-
tinée apparaître bientôt. i
Il est probable que le maréchal ne recevra les
noavaaux mandataires de la gauche qn^aprés là
i 4éçisio^! prise par ie, conseil des ministres.
- ).:'
C'est bravement tapé, et la nouvelle
daction du Soir n'y va pas de maim
morte. Ces treize élections, qui bourdonf
naient comme des mouches importunes
autour d'un très-auguste MZ, sont ÉCRAI
séîss d'uri. seul coup. Mais le nez? mais
le roi? i
WiS »e' voyez donc pas, ô plantigrat
des trop zélés ! qu-..si l'on couronnait Mi
le comte de Chambord, pour son malf
tieur efr pour le nôtre, à douze voix dé
majorité, la restauration serait invalidé^
en principe ? Est-il besoin de vous apt
prendre que tous les ennemis de li
monarchie traditionnelle, c'est-à-dire les
neuf dixièmes du peuple. français, pro*
testeraient tout d'une voix contre un tel
coup de Jarnac ? te sceptre, le wnteau
royal tt la sainte ampoule ellewmêmô oaè
seraient plus, au yeux de la logique uni- j-
verselle, que des pièces à conviction sur
la table des assises, un simple lot d'objets
volés. Et la prochaine insurrection, qui né
•s« ferait pas attendre) serait plus légitimé
qtie cette monarchie de droit divin, dont
vous réglez l'escamotage avec une naïve
perversité. Croyez-nous, ardents néd-
phytes d'un culte où vous n'avez* poin
été baptisés : rAsseînbMo -aura bien dji
mal à faire accepter une restauration r é -
gulière, corr cfocnaule
Que serait^co$i l'on éeoutait vos avis
téméraires et si l'on viciait dans la forme
un acte que 36 millions de Français ju-
gent déjà vicieux dans le fond?
ABOUT.
330
Ils sont 330 ! pas un de plus, nous rf;
firmons; M. d'Audiffret-Pasquier et My
Changarnier ont beau torturér les chiffres,
ils peuvent scier leurs collègues, ils ne
peuvent pas les dédoubler-et deux et deux
âe feront jamais pins de quatre, quand mê-
me le Sacré-Cœur s'en mêlerait.
11$ tont 330!
C'est trop peu pour faire une majot
rité ; il faudrait quarante voix ;de pins. I
Où prendre ces ; quarante voix? telle
est la question que se sont posée les
grands chefs. Ils n'ont jamais pensé à.raH
lier les bonapartistes. Les déclarations du
contre- gaache ne leur ont laiasé aucun es-
poir de faire des recrues, dans ce groupe.
Ils ont alors fait un blutage effréné, dans
l'espoir de trouver au fond du aé -ces
1rqL:':êtts gctt?' sîsivs parli pris, ces parlef
mentaires hors cèdre qui attendent encore
l'inspiration. Ils en ont fait le Compte, ils
les connaissent par leurs noms, mais ils
ne les tiennent pas : comment leB-enrôler 1
Les artisans de la fusion se figurent, et
pour cause, que l'intérêt est le seul mobile
des hommes politiques; et ils estiment as-
sez peu leurj colègues pour espérer qu'ils
rêussiront à les détourner de leur devoir en
leur persuadant que d'oies et déjà ils ont
la manche de leur côté. Voilà pourquoi ilfc
crient sur tous les tons qu'ils ont la majo-
rité i il battent la grosse caisse pour étour-
dir les autres, peut être pour s.'éoy.r4it
eux mêmes. C'est une grande force, peut
agir que d'affirmer la réussite. Mais ei
politique cela s'appelle une manoeuvre, qu'il
nous importe de démasquer. Les monar-
chistes n'ont point la majorité!
Ils sont 330!
• - - - —❖————
Depuis hier les journaux royalistes ré-
pandent la nouvelle que M. le maréehal
de Mac-Mahon est résolu à n'aceop.
ter aucune prorogation de pouvoirs. Si
la monarchie est votée, le président ac-
tuel de la République se retirera natu-
rellement devant Henri Y ; si elle ne Test
point, c'est à M. Thiers qu'il cédera la
place. Il estime qu'il ne reste plus d'au-
tre alternative; à l'heure présente- que
il* gouvernaïnent de M. Thiers ou lè
gouvernement du roi.
j Que le maréchal de Mac-Mahon neveuil-
de se prêter, en ce qui le touche, à aucune
prolongation du provisoire après le re-
jet des propositions monarchiques, nous
n'en sommes nullement surpris, et, loin
de l'en blâmer, le public l'en approu.
vera. Le provisoire est devenu odieux à
la France : ai outons 4ue l'état des partis
dans l'Assemblée le rendrait impossible.
Seul, le bonapartisme1 a pu eonseilt
1er un moyen terme inacceptable. Il
ifaut choisir entre la v République, et la
monarchie; et M. le maréchal de Mad-
Mahon a deux fois raison de ne pas ad
mettre le statu quo, i
Mais les chefs royalistes comptent 8
sesrvir, asaurert-on, de l'éventualité ; dè
«a letraite comme d'un argument, com-
me d'une meoaoe., pour ébranler les iaj-
décis, pour ôffaroucûer les timides..MacL
Mahon disparaissant, vous devrez opter,
diront-ils, - entre le comte de Chambord
et M. Thiers, ■— et M. Thiers, c'est le
radicalisme, etc., etc.
Ce raisonnement n'est point exact : ce
n'est pas entre le comte de Chambord et
M. Thiers que les membres de l'Assem-
blée devront opter : c'est entre le comte
de Chambord et la France. Si M. le comte
de Chambord est l'incarnation de la mo-
narchie, la Fracee n'est personnifiée,
que nous sachions, dans aucun hom-
me politique,. et c'est la France uni-
quement qui sera opposée, dans le scru-
tin qui se prépare, à M. le comte dé
Chambord. Qu'on cesse donc de nous
parler de prétendant au trône oontr é
prétendant a'la présidence ; c'est se moi-
quer de nous. S'il y a, en effet, un pré-
tendant d'un côté, il n'y a de l'autre qui
la nation française et ses droits.
L L'unique préœftihmt ne Ms écarté,
la nation verra bien en qui elle doit métf
tre sa coûfiasèe pour radnâinistration
de ses 'Qu:!oB, en sent xxmvafhèû^
dans toutes les nuances "da ropinion lif
bérale ou conservatrice, ce ne sont pa$
les futurs présidents jde la République
qui manquereint. La prochaine ÀssémWcç
placera au pouvoir exécdtif qui elle
voudra,, M. LThiers ou tm autre; les
droits de la nation n'auront point été
aliénés, cela suffit. C'est la natiIihiú.
le reste regarde.
Le rejet-des propositions monarchi-
que& entraînera rappel au pays, cj'èsl-à-
ddre de& élections générales. Il ne,"ra
point difficile jde trouver un gouverne-
ment de transition chargé de conserver
le dépôt du pouvoir jusqu'au jour où' se
réunira l'Assemblée nouvelle. Nous ne
savons pas s'il doit convenir à M. le ma-
réchal de Mac-Mahon de rester jusqu'à
ce moment-là président de la République;
ce n'est plus en effet d'une prorogation
de pouvoir qu'il s'agirait, mais d'un poste
à garder transiteirement. Ce point, dans
tous les cas, n'a qu'une importance se-
condaire; on pourra le régler toujours,
de façon ou d'autre, à la satisfaction
complète des intérêts conservateurs.
, Eue. LIÉBERT.
.'----- ---' -: -,-,.--..-.,.JLo.---------;----
LES GARANTS DD ROI
Il est-bien entendu que la parole du
tres-honorable M. Luèien Brun et de son
acolyte, non moins honorable, M. Ches-
nelong, doit être prise pour argent comp-
tant par messieurs de la fusion, par
l'Assemblée tout entière et par la France.
C'est M. le comte de Chambord en per-
sonne qui parle par leurs bouches ; et si
l'on en pouvait douter, il suffirait du té-
moignage qu'en donne aujourd'hui, la
Français. « Nous avons, dit-il, sur 144
intentions de M. le comte de Chambord,
des renseignements sûrs PUISQU'ILS
ont été apportés directement de Salz*
bourg par des hommes COMME MM. Lu-
cien Brun et Chesnelong. » I
Et plus loin : « Comme expression de$
sentiments du comte de Chambord, ces
notes (eelles queles journaux ont publiées)
n'ont de valeur qu'autant qu'elles sont
conformés aux renseignements apportés
par M. Chesnelong et par M. Lueien
Rrun.
Donc nous devons tenir pour certain
tout ce que nous content ces évan-
gélistes ; donc les réunions de la
droite doivent avoir une confiance aveu-
gle dans toutes les déclarations rappor-
tées de Salzbourg par leurs collègues ;
donc, enfin, lorsque le jour sera venu
de porter à la tribune toutes ces afftrmar
tions d'antichambre dont on régale de-
puis deux - jours - - Ja, curiosité publique,
et lorsque MM. Lucien Brun et Chésne-
long, 1 un soutenant l'autre, viendront
interpréter officiellement la parole roya-
le, tout le monde devra dire : Amen !
Notons en passant que M: Chesnelong
n'est point le chef de collaboration en
cette affaire. M. Lucien Brun était dV
bord parti tout seul ; ce n'est <@'arriv4
à Salzbourg qu'il - OL appelé sa réserva
dans la personne de M. Ç4esnalonk MI
Chesnelong est donc le second de M.
Lucien run, et c'est pour cette uijaispil
que très-probablement il parlera lé pref
.mier; M. Lucien Brun, en sa qaâltfÇâé
chef d'ambassade, se donnera sans douto
la tâche de confirmer, en les précisant,
les déclarations de son collaborateur.
Or, écoutez bien ceci î
C'était dans la fue séance da l9
janvier 1872. Il s'agissait da faire, écarter
par l'Assemblée le projet de loi survies
matières premières. Un membre , de la
adroite s'élance à la tribune, agitant , dans
sa main un papier revêtu (k 57 signa-
tures : « J'ai là, dit-il, les déclarations
les plus sérieuses signées des princi-
paux membres du haut commence qui
offrènt - de fournir à l'Etat autant , de
millions que lui en peut rapporter
l'impôt sur. les ,,¡pa!.ère,s premières.
Il ne s'agit point ici de par9.-ls; Ín
l'air l'argent est trouvé; renoncez à vos
165 millions, je vous les apporte. Les
voilà 1 » Et l'orateur montrait toujours
son papier, que ses collègues contem-
plaient avec un certain respect, conyain-
cus que ce bienheureux chiffon valait bel
et bien 165 millions.
L'orateur s'appelait M. Lucien Brun.
Son succès fut immense ; l'Assemblée
repoussa l'impôt. Mais elle attend, en-
core les 165 millions de M. Lucien Brun.
Ce récit, qui n'est point une fable, a
pourtant sa moralité. A ooup sûr M. Lu-
cien Brun était d'une entière bonne foi
quand il affirmait le sérieux de ,< ses pro-
messes ; il sera encore de bonne foi
quand il dira, comme il dit aujourd'hui
qu'il est revenu de Salzbourg les poche.
pleines de concessions rOJ8 ; il sera
éloquent en novembre 1873 comme il
l'était, en janvier 1872; l'Assemblée le
croira, rAssemblee votera, et l'Asfiôm-
blée, comme sœur Anne, ne verra mn
venir.
Mais l'Assemblée votera-t-elle ? Un
bon averti en vaut deux.-
E. SJÇHNEKB.
)
..——————————————— * — — -
« Nous avons six millions, qaraq.
préfectures, dix recettes générales, douze
sièges de procureurs généraux. Avec Cela
ce serait bien le diable si néus n'obtenions
pas visgt voix de majorité. »
Ainsi parlait, dit-on, M. de L., ancien
ministre dé la République, dans le. jsaloit
da M. P. de B.
On nous conte,, en revanche, qu'gn ;jrei
présentant de la Haute-Loire, M. de X.,
disait à quelques-uns de ses collègues 1
« Je IBis légitimiste convaincu, passionné,
on Je sait ; mais je vous jure que si "GUI
ne me montpex pas une liste de 400 dépu-
tés monarchistes, j'aime trop mon pays
peurtie la^ioer dans une si périlleuse aven-
ture, et je votterai contre la restaurations »
— —^
La Presse reproche à l'Univers « de pe
pas vouloir du drapeau tricolore et de
ne montrer aucun goût pour une monar-
chie réconciliée. » L'Univers fait mainte-
nant, dit-elle, le tort le plus grave -(la
fusion:
A mesure que le chef de la maison de Bour-
bon .19 rapprocha de nous, rtfnivm se jelte à
la traverse, se démène, harangue le peuple^ in-
terpelle le prince, leur démontre qu'ils ne nut
point faits pour.viVxô ensemble et qu'ils auraients
point faits. Ue -s i tatar e les bra-s.
grand tort ae sé tendra les bras. -.
Après quoi il crié « vive le roi ri ayec une ap-
parente sincérité. ■' >3
Aujourd'hui les nouvelles de Salzboofg rani-
ment l'espoir des royalistes, et Ja perspectiva
d'une solution prochaine rallie à la. çmse,,, mo.
narchique quelques députés du cen^,:qi» :'gla-
cent l'intérêt général au-dessus jle 11Ir ccuive-
nances particulières.
Qufl fait VUnivérs ?
V Univers s'adresse au centré gauche et hui dit:
« Gardez-vous d'abandonner la République fle
comte de Chambord ne cède pas ; il ne peut
pas céder; il ne cédera jamais. » ':
Et naturellemet ceux qui ee décidaient re-
tombent dans leurs hégitations, et si ce jeu
continue, ils feront retour à la République.
Jusqu'ici M.' Thiers et l'Univers ont réussi à
détacher de M. ié: - comte de Chambord Hn 'nom-
bre d'adhérents assuré respectable. : 1 !
Nous voyons clairement Fintérét de M. TMers
dans cette entrepris, mais le but que poursuit
l'Univers nous échappe. _:,
Le hijit de que poursuit l' Univers n'a
cependant fien de mystérieux : on lui
avaitpromis le règne de rultramontanis-
me et la revanche de 1789; il y comp-
tait. Aujourd'hui des « farceurs » lui vien-
nent parler de monarchie constitution-
nelle libérale, et d'un 1830 fleurdelrsé.
Il est bien vrai qu'en comité secret, ils
font déjàjdes gorges-chaudes de ce libé-
ralisme prétendu;, mais il n'çst pas mojns
vrai qu'ils entendent escamoter à leur
profit tous les fruits de l'intrigue fusion-
niste.
L'Univers n'y peut plus voir dès lors
aucun avantage. Que lui importe Henri V,
s'il ne doit placer ni M* Veuillot ni les
clients de M. Veuillot au ministère ? Pour
l'Univérs, les hommes du centre droit,qui
croient maintenant triompher, sont des
ennemis ou des rivaux. Il crie qu'on l'a
dupé ; il n'a pas tort, c'est la vérité
même.
E. L.
■ ■ l ■ l,M. !» ■ ■ M l
Le Journal des Débats rend compte en ces ter-
mes de la démarche faite par un gronpe, de dé-
putés auprès du président de ; la; République,
pour lui demander de convoquer imaitematement
les électeurs dans les départements où il y a des
sièges vacants.
MM. Alfred André, Vautrain, ., KMotz,
comte Rampon, Louis La Gaze et Iàgn
Say avaient été chargés par un groupe
nombreux de députés d'exposer à M. le
président de la République les raisons qui
leur paraissaient jaécuâitai la convention
• imiQéd^te daf,j^éc^in^d^s' les
ments. où il, y a jles -aiéges vacants.
L'Assemblée sera prochainement ; saiaie
de propositions constitutionnelles, et la
FEUILLETON 00 XIX^slÈtLÈ .JE
--._-' ----- ,i ',' ,:"-,-;., -_:.:..
; - .'¡\.
-'
CAUSERIE
1:1';
DRAMATIQUE
THEATRE E LON : Cc-¡ld,.n, eomdie en
5 actes, de M. Thêodore Barrière. Reprise.)
THÉATRB Dtj6YM«ikSÉ : L'EnqtJêle. drame en 3 aetas,
de M. Edouard Cadol.
TSÉA-TRE DE L'0rt.>-Coy.ô« =-
Bon, opèt'a-comique en 3 act^s, p*
Sedaine, musiqu e de grétry
« Il une fois UA gntilbommO"; qui
êiponsa, en secondes noces, u-ne feowm,
iTélua hauUiue et la plus* fière qu'ont t
vue. Bile ™>it deai- «tes de co-
humeur et qui lui res.œiblaieirt «D ma-
tes Le mari M'ait, da ion Lé UU8
jeune Bile, nwi» «r»M dooeeu-r p.t',dUl.te
boulé ! elle louait cola (tesa
mAre, qui êtaf '* raeiUuura po«oua« du
q » étaie oune du
e ui noces ne f r ut pas ?lus »ôt Mtes
que la belle-mère fit éclater sa mauvaise
qualités de cette jeune enfant, qui ren-
ïdaieiitims-, filles, encore plus haïssables.
Elle la changea-des iphis viles ooerupatioes
de la maison : c'était elle qui. mettoyaikdà
^aisselle et les montées, qui froiAaililà
pja^mhirt fdg madame et jcelle de, mesde-
moiselles ses- filles ; elle icchiehait , teui-#u
haut da ia maisony dans: un grenier,:sur
une. mâchante padIlafSM, pendant que! ses
sceat s étaient dans des chambrej parque-
tôes, t»ù elles avaient des htltb8 plus à la
mode, et ilt:mir&ir.où elles se voyaient
depuis les pieds jusqu'à la tête. La;;j)a-u-
vrfe fille souffrait tout avee patience n'o -
sait se plaindre^ à son père, qui l'aurait
rgrouiiée, parée que sa femme le gouvernait
entièrement. »
« Lorsqu'elle avait fait sou ouvrage, elle
s'allait mettre au coin de la cherainé» ®t
s'asseoir dana les cendres, ce qui faisait
l'appelait wweuiiéwent dans la lo-
.gis Cuoandron, La cadette* qui îb'étaU pas
si malhonnête que ton aînée, l'appelait Çen-
drilion. »
Aiusi commence le jolie conta de Per-
ra'UHf.'xcelleDJmt.éCJ'iten langueaimple et
nIvQ.' Pfiiiaâlf, que Lioileau déte^ift par-
-tiodliè/emeotr était un et
- bien que ce fLi t ti n hotanie à idées, dquÉdece
skan sens français qui èc ate dauf ,Laf< nt; ip?,
LU n*as?aU rieu Ionisé pour ainsi dire à son
►iiQagip^tion en écrivait ses coûtes, genMtnt
)bi.ú; Que l'important était: de leur coufter-
: ver leur saveiiCiiiaiive. U avait coûté à son
-.tO"r,. comme ou montait aux veillaes,écri.
-."bt tùut bontitment S()Uq ia dictée de la
tradition pnpulaire, a vee U.1 tact, un goûl,
ux' serliaieut qrd lui ; on' fait at'eind e,
^f«U> qu'il s'eu doutât peut-être, K.perfec-
.tiou du gtH,Je,¡ Boilôàu Ut: lo çQQipyBo«it
, pas d se passait la faniai-ie de lui en VI)U'"
loir et de h mépriser pour les vot-e Mé-
diocr s qu'il faisait, non point tant sana
; doute parce qu'ils étaient médiocres que
parce qu'ils étaient conçus dans un sys
""r.atb.».sjJ,irMwt
qu'absolues qu'il avait promulguées.
Sainte-Beuve,, en défendant Peurault,
jette à la tête de Despréaux une assertion
cruelle pour un critique : * Boileau, dib-ili,
n'aimait et n'estimait guère rien en dehors
des livres. » Voilà pourquoi Perrault écri-
vantide sentiment., devait échapper absolu-
ment à son détracteur irritable, pour le-
quel tout un grand côté des chos-es restait
insaisissable et incompréhensible. J'ai eJJ"
tepdu des gens de goût, et danales lettres
même, avouer ingénuemant qu'ils, n'en-
tendaient rien aux contes .de Perrault.et
.ne, se rendaient point raison d'une renom-
mée qui leurj paraissait usurpée. J'aurai là
sincérité d'avouer-moi-même que jusqu'à
un certain moment je fus de cette opinion.
C'eet que je ne les avais pas lus, ce& contes,
de la fan qu'il faut les lire, mais de celle
dent on lit généralement à .notre époque,
J'avais jugé comme on est trop enclin, à
juger de nos jours, « avec, un esprit tout
neuf, eu partant de nos idées d'aujour-
d'hui. »
Pour juger nos anciens et pour tirer pro
fit de leur commerce, il ne faut pas débuter,
quand on les étudie, par. donner la parole
au ens. critique, toujours si facilement
éveillé daus un esprit français ; mais ; lais-
ser provisoirement sommeiller en nous,
pour un usage u ltériour, cett: judiciaire
qui se preud aux surfaces, hardie, promp-
te, spirituelle, qui tue lq. sentiment et nous
soustrait aux impressions délicates, à l'ac-
tion subtile, mystérieuse et confuse exer-
cée par cette sorte d'atmosphère ambiaute
que les oeuvres aucienues ont gardée autour
d'elles 4. t transportée jusqu'à nous, à tra
vers le kmps. Il faut être a comme de ^e-
tits enfants, » écouter avec une soumission
patiente , ua respect serein. n- •huœifité
douce, qui nous parlent d'un
temps dont el les sont co~ns ervé les indc-s-
tructibles inflexions.
Selon le conseil judicieux et délicat d'un
WVBëiI 't,t-**p*éiBX- aggMr/ le'îfSisfôh^ Af
nold : « Dans l'ordre littéraire comme
dans l'ordre religieux, i un peu de foi e :
L beaucoup d'humilité - au- point de Idépér
sont souvent récompensés de.,la:;gt.tce.:e.
du don qui fait aimér, c'est-à-dire com-
prendre les belles choses. » ,-
; La précipitation et I. une indépendance
abusive des jug« £ ûent» çont un des carac-
tères fâcheux de notre époque, qui pour-
tant, il faut être juste, semble vouloir réa-
gir peu. à/.peu oontl'ece8 dangereux OTre-
ments. Quand je parle de c l'indépendance
abusive des jugements, » j'entends -l'élimi..
nation préalable, qu'on pratique à la légère
des considérations relatives, qui doivent
être la sauvegarde du sujet mis en cause.;
Du reste je défends ici Porrault au notai
d'un principe qu'il a méconnu lui même
d'une façon assez complète; et cela n'en-
trait pas pour rien, je lé confesse, dans
l'aversion de Boileau, ..qui péchait parlé
défaut contraire. ':
Il y a, il faut le remarquer, dans l'édu-^
eation littéraire, presque sans exception,
une lacune extrÉtnement ïegrettable:.pon!''
là plupart de ce, que j'appelle les a littéra-
teurs purs » entre l'axitiquité et le siècle
de Louis XIV, il n'y a rien. Et encore,
dans l'antiquité, à qui appartient la pre-
mière place, contre tout droit et toute
justice ? Aux Latins ! Horace, Virgile, Té-
rence, Plaute, Sénèque, Cicéron cou-
vrent de leur ombre, où rien de grand
ne pousse, Homère lui-même, Eschyle,
Sophocle, tt Platon, et Plutarque. La my-
thologie tout entière est débaptisée, et les
dieux eux-mêmes, les dieux grecs, IP"
respect pour i'O.ympe, »'»»^:'ient Jupft:
M ercure, v u lt,:3,- ildnt Jupiter,
M*-01"6 U "**■'> Neptune, Pluton, JUBOÛ,
v _.dúcfve, Vénus ou Diane, et voyagent
désormais par le monde avec un faux pas-
seport. Ah ! pourquoi les études grecques
ne précèdent elks pas toutes les autres!
I Nous compterions sans doute quelques
grandeurs de plus. D'aucuns ajouteronf:
^èf ëîito de la précision de moins. C'est pos £
sible. On nous appelle race latine : oui,
sans doute, nous avons subi toutes les ïnf
filtrations de nos vainqueurs et notre lan4
gué s'est imprégnée de la leur ; mais je ne
vois aucune affinité entre le Gaulois et lé
Romain, et il me semble que, comme dit
le voit dans les avatars successifs des ra-
ces ,' les eai^ctèrés primitifs et autochtones
repâraissènt pluè nombreux et plus actifs,
en éliminant peu à peu, mais sensible-
ment, les altérations -apportées par des
croisements où notre nature propre a dû
ïBsmtenir-un principe réfractaire.
;..v0il pourquoi j'aime et je rechercha
dans les arts tout ee qui nous reporté au
génie particulier de notre race ancienne i;
J'aime à retrouver dans nos vieux monu-
ments littéraires, dans tous nos vieux
écrits, les traces de notre propre esprit,'
successivement effacées dans une subordi-
nation excessive. Je voudrais voir popula
riser par tous les moyens possibles, même,
par des traductions et des adaptations,;
-pourvu qu'elles fussent adroites et scrupu-i
leuses, tous nos vieux documents, jus-'
qu'aux plus « barbares ». Cette barbarie là
est notre gloire, celle qui ne doit rien à
personne. C'est là la source féconde où je
voudrais voir se retremper notre littéra-
ture, dont je ne conteste pas les grandeurs,
mais où l'originalité réclame une place qui.
lui est due. Puisqu'on était en train is mpo-
ter notre programme univer:.,â.ire nonreruoi
n'en a-t-on pas pour y parler uo.
peu de notre littérature nationale? et
?®ur^âôi n'a-t-on pas réservé un petit coin
à notre vieille langue et à notre vieil es-
prit? On aurait pu classer le cher idiomè
parmi les langues étrangères; il est si peu
de Français qui le connaissent.
Aussi je sais bon gré à mon ami Théo-
dore de Banville de nous avoir fait en
poésie une restitution précieuse. Après
Villon, après Marot,
Marot bientôt J après fit fleurir les ballades.
Banville met au jeur Trente-six ballades
joyeuses, qu'Alphonse Lemerre" 1,64iteur
aimé des .poètes, publie, avec ce soin eteet
,ur que nul autre n'apporte à ces gé-
néreuses tentatives.
Trente-six ballades joyeuses, pour r
le temps, eomposées^à lok manière, de Françêis
Villon^ excellent poètex qui vécu sous le
règne du roi Louis lt onzième, par Théodore
de, Banville. ,.
Tel est le titre de cet exquis petit vo-
lume. Ce n'est point un pastiehe, au t&ftios
»e rAUez. pas croire. Banville n'a pris à
la ballade ancienne que ses lois, passable-
ment impérieuees, et ne s'est inspiré qpe
des tours charmants .des temps anciens.
Tout le reste est à lui et l'esprit moderpe
l'anime. Avec l'art le plus merveilleux ,le
sentiment le plus délicat, l'adresse la plus
spirituelle, Banville a su ranimer, échauf-
fer, faire revivre cette vieille forma Q"4-
bliée, qu'il nous rend brillante de jeunesse
et, parée de toutes les séductions. -,
Je ne puis aujourd'hui m'étendre 8ur
sujet tout à mon aise; mais je n'ai pas-su
résister au désir de profiter de û digrea-
sion/majeure où je me suis laissé entraîner
pour .„-anAonc&r au moins aux asnis ttes
lettres l'apparition d'une des pins jolies
curiosités de Ce teniRâ-ci.
Jtfais ;
Sus, revenons à oes mourons, J
SUi, revenons à oes mouO;XlS, i
comme dit le juge de Pathelin, et cen-
drillonnons un peu à cette heure.
Si bien qu'use comédie qui porte le ti-
tre de Cendrillon a été représentée l'autre
soir au second Théâtre-Français. Il he s'a-
git pas ici d'une œuvré nouvelle, mais
bien d'uue reprise, la pièce ayant été déjà
représentée, pieça au théâtre du Gymnase.
Je ne l'y ai point vue, et j'en suis aise
au regard de l'interprétation ; car; à en ja-
ger par la distribution des rôles, cette in-
PRIX DU NuMÉRo. PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENmms.
Mardi 21 Octobre Wlô.
LE E, SIÈCLE
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDÀCTLON
W adresser au Secrétaire de la KWaction
4ô î heoi-eS à minuit
.e INro«0t» 8
i a manuscrits nor. insérés ne seront pas fenSoî.
ABONNEMENTS ■
PARIS
Trois mois. 13 fip
Six mois. 25
Un an. sa
t- DiPTB,'"
'ii mois Ai&è'-
Six, mois 32
Siamois. ¡ 32i
Ull an .,:.:. M
A nnoncef, chez MM. LAGRANGE, CERF
6, place de la lfcourte, 6 1
- -1
On i'ftioùns à JAndtes, cbtf* M. A. MAtnuûsjjénéral
ad vatfïsing, agent. t i .TaVistdckrovP, Uovaût 6ar4rti.
ABWTNÏIBTRATIOK
,"r lettre» et anan"is à fAK U*I"lr
- 139 rue Dirovotr *
4m lettres non a(!ramAia seront rifiuém
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Trois mois 13 fr.
Six mois.,. 25
Un an 50
UÉPARTKMSirfi
Trois mois. 16 fr.
Six mois -.i..». 32
Un an «.«. 61
Aumbom, chez MM. LAGRANGE, CBRF et.0*
• 6, place de la fioam, •
ifa s'abonne à Londres, chez M. A. MATOXOJS GÉNIAL
ravartising, agent, 13, Tavistock row, Covent Gurdus,
- - :. ;. t;i f".: -hl.)! ,.
JOURNiÊimLÏTIQtiE
Parig, 20. Octobre 4873.
Aux ttfmei du proeès-verbal que la
réunion/royaliste de samedi à communi-
qué aux journaux, les réunions parlemen.
taires du centre droit et de la droite de-
vaient être convoyées iaiB&êdiatemett lar
leurs bureaux. Nous'apprenons, en effet,
que la réunion des Réiervoirir et le centre
droit ont été convoqués pour$8'mercr<0di
22; les autres réunions royalistes doivent
l'être également, à peu près pour te même
peu, prel I .4âmé
date. JDe son côté, la gauche répubriôaine
a été convoquée hjer ppçrr le mardi 21, et
l'on n'a pas oublié que le lle)'ia..
doit se réunir le 23 <
JÇB jnême Jôur^jebidi .§3 èfét^re^ çpm*
smwbm^pw«#ûe»ce.n4ipU
Si lesj réuuiwa du centre > -drtoit e t-da ? la
droite s'accordaient avec' lé" jgotitfern^Mii
pour demander une co avOcâtïOiiàiïticî^ëH. 44
la Ghambre, il '^4itr*a, plf&able que44
commission de *permaiieu€ô;eottvoqjiei!ait
l'AsseiûMée d'urgence poaHèiiiitdl 2 !t
tobre. Lédé\ai d« 3 au ^eéra^j^brlj
maia si tes - zoeolwe 8 jU8JQ;,.te une
majorité, 11* fie regarderont?®! aux oegvet
nances ni à l'usage.
La grande raison, d'ailleurs, que I On
donne de cette hâte, e'est.;*itt'il importa
d'éviter len treize élections partielles qui
restent à faire. On cràiot à bon droit une
nouvelle manifestation du pay;.,lsemhtabl
à celle du 12 octobre et d'autant phas
gravé qu'un plus gfrand nombre de é.
parlements y prendT-aient - part ; ou
juge donc prudent de na: pis l^lteadre.
Mais d'^n autre côté l'en n'est" pas Meiî
sûr d'être tout à fait plot ; pour lé 2 ; ©4
- e'est oompté et l'on a coQfctàté qu'il : £ «*•}
drait détacher eacora ua car tain iioflabr» de
voix du parti anti-royalisle et èiebever dç
gagner plusieurs indécis. Cela" prend du
temps. V oJà' éditie quelllis", çonjsidératiq^f
hésitent" les pfelilâqiies d« 1»efc du.
centré drOit Quant à la France, on peut
bien croire, qu'ils l'ont tais:
de leurs calcula. ,;." ;
On trouvera plus loin le réciv de ài®flfere<-
vue de M Léon, Say, président dô* cénfae
'.i. : 'f' ;
ïauche, avec M. le président de la jtîèpur
hliqn*. Mi Léon Say eet venuden^da'
précisément, au Dom du centoe^-^gapfiiie^
que les électionsL partieHes né.
'Jl-10!1iltU}lp8 r.8trdée. ',..
,Noua v.oYOJist' d'aptes «la lôjjônse 4e.,)1
le maréchal de Mac-Mahon^ qB®l© çsoaseu
deâ ministres doit trancher la question aur
jourd'hui même. Le maréchal aurait ajoûtè
« que lels partis dapis- It"'lwunhée.; lui.paf
rai^sSient fort ardeftts et seMiect peu disj-
posés peut-être à attendre lès ? aoucvtaui
élus, dont l'élection ne pourrit avoir liâ
dans tous le» cas, que le 16 novembrei t.
Lé' maréchal se trompe, 'les partis atteni
: dront, si le gouvernement le leui diemaur
de ; et s'ils n'at-teaden^fta?'^èst.fu^ J
■ gouvernement aura. voulu kllU", servir jié
ô hphee. ,.
Ew. r L.
, --." , '1.' ,.£.-- h
- Nus aomthos priés d'&aBoaeer' q u e
la Ga^ho répubUcaiiiô ':(',\a,ij,:l
- mardi SI courant, & deux heufôs, bôu,-
levàrd âes Capucines, 33, sâllé
J, UN MALADROIT Alli
, ,
On lit dans le Soir ;
On parlait hier soir, dans un salon politique,
d'une nouvelle note envoyée dans* la journée par
l'agence Havas, et annonçant que le maréchal
Mac-Mahon allait recevoir M. SaYi chargé de
lui demander au no 1 du centre gauche là
piroriff>te co&voôatitffi dé tous 1 les olsélec.
toriaix doat ià tefpré«éntation est incomplète.
On s'étoinait de la pemstaacQ mise par la gau-
c);¡ et le centregauctiô à saisir le président d'une
question qu'il ne veut ni ne peut- trancher sans
le concours de ses ministres. ",
Quelqu'un qui touche de très-près au gouver-
nement s'est exprimé à ce sujet avec une assez
graawle vivamté. Wun descAuûUeâr»noua donne
le JN 0 mi.
« On ne peut consentir à augmenter le nom-
bre de l'élection faites par des scrutes de
liste sans listes », Ea etfôt, il a-'y a pa«i de dorps
électorale est le département, lequel est repré-
senté, non par un ^député, niais par une liste
de députés. Que cette liste ait p«;du!-aa œemi
bre, lé département n'en est pas woins e+
présenté. , ;
L'éléction d'un ioui député$*m> falf ptfur
tout un département est une absurdtro qal
n'existe 0\ ua par '.une néghgttDce dû légialateur
et qu'il'faudra :f8fqrIJter au plus tôt. De pareilles
élections ne ;epréJJ}t nullement l'opinion
publique, mais seulement celte - des partis ;x
irêmésqniyseials, pftenéttf^art à de pareils scrur
tins. ,,. -' - ,'"
NUBefautpaaotMisjr non plus que plu-
sieurs sièges à gaHche ne représentent que qllel-
ques milliers d'électeur^ des colonies, dont un
grand nombre d'affranchis, tandis qu'en France
la meyenne d'une circenscription électorale est
de 100 mille âmes.
» Ces minuscules corps éléctoraux d'outre-
mer vont cependant peser dans la balance au-
tant que nos départements français. Cela est
déjà assez peu juste. Il est inutile d:aggraver
toutes ces défectuosités de la loi pn multipliant
a les scrutins de liste sans liste », qui sont des-
tinée apparaître bientôt. i
Il est probable que le maréchal ne recevra les
noavaaux mandataires de la gauche qn^aprés là
i 4éçisio^! prise par ie, conseil des ministres.
- ).:'
C'est bravement tapé, et la nouvelle
daction du Soir n'y va pas de maim
morte. Ces treize élections, qui bourdonf
naient comme des mouches importunes
autour d'un très-auguste MZ, sont ÉCRAI
séîss d'uri. seul coup. Mais le nez? mais
le roi? i
WiS »e' voyez donc pas, ô plantigrat
des trop zélés ! qu-..si l'on couronnait Mi
le comte de Chambord, pour son malf
tieur efr pour le nôtre, à douze voix dé
majorité, la restauration serait invalidé^
en principe ? Est-il besoin de vous apt
prendre que tous les ennemis de li
monarchie traditionnelle, c'est-à-dire les
neuf dixièmes du peuple. français, pro*
testeraient tout d'une voix contre un tel
coup de Jarnac ? te sceptre, le wnteau
royal tt la sainte ampoule ellewmêmô oaè
seraient plus, au yeux de la logique uni- j-
verselle, que des pièces à conviction sur
la table des assises, un simple lot d'objets
volés. Et la prochaine insurrection, qui né
•s« ferait pas attendre) serait plus légitimé
qtie cette monarchie de droit divin, dont
vous réglez l'escamotage avec une naïve
perversité. Croyez-nous, ardents néd-
phytes d'un culte où vous n'avez* poin
été baptisés : rAsseînbMo -aura bien dji
mal à faire accepter une restauration r é -
gulière, corr cfocnaule
Que serait^co$i l'on éeoutait vos avis
téméraires et si l'on viciait dans la forme
un acte que 36 millions de Français ju-
gent déjà vicieux dans le fond?
ABOUT.
330
Ils sont 330 ! pas un de plus, nous rf;
firmons; M. d'Audiffret-Pasquier et My
Changarnier ont beau torturér les chiffres,
ils peuvent scier leurs collègues, ils ne
peuvent pas les dédoubler-et deux et deux
âe feront jamais pins de quatre, quand mê-
me le Sacré-Cœur s'en mêlerait.
11$ tont 330!
C'est trop peu pour faire une majot
rité ; il faudrait quarante voix ;de pins. I
Où prendre ces ; quarante voix? telle
est la question que se sont posée les
grands chefs. Ils n'ont jamais pensé à.raH
lier les bonapartistes. Les déclarations du
contre- gaache ne leur ont laiasé aucun es-
poir de faire des recrues, dans ce groupe.
Ils ont alors fait un blutage effréné, dans
l'espoir de trouver au fond du aé -ces
1rqL:':êtts gctt?' sîsivs parli pris, ces parlef
mentaires hors cèdre qui attendent encore
l'inspiration. Ils en ont fait le Compte, ils
les connaissent par leurs noms, mais ils
ne les tiennent pas : comment leB-enrôler 1
Les artisans de la fusion se figurent, et
pour cause, que l'intérêt est le seul mobile
des hommes politiques; et ils estiment as-
sez peu leurj colègues pour espérer qu'ils
rêussiront à les détourner de leur devoir en
leur persuadant que d'oies et déjà ils ont
la manche de leur côté. Voilà pourquoi ilfc
crient sur tous les tons qu'ils ont la majo-
rité i il battent la grosse caisse pour étour-
dir les autres, peut être pour s.'éoy.r4it
eux mêmes. C'est une grande force, peut
agir que d'affirmer la réussite. Mais ei
politique cela s'appelle une manoeuvre, qu'il
nous importe de démasquer. Les monar-
chistes n'ont point la majorité!
Ils sont 330!
• - - - —❖————
Depuis hier les journaux royalistes ré-
pandent la nouvelle que M. le maréehal
de Mac-Mahon est résolu à n'aceop.
ter aucune prorogation de pouvoirs. Si
la monarchie est votée, le président ac-
tuel de la République se retirera natu-
rellement devant Henri Y ; si elle ne Test
point, c'est à M. Thiers qu'il cédera la
place. Il estime qu'il ne reste plus d'au-
tre alternative; à l'heure présente- que
il* gouvernaïnent de M. Thiers ou lè
gouvernement du roi.
j Que le maréchal de Mac-Mahon neveuil-
de se prêter, en ce qui le touche, à aucune
prolongation du provisoire après le re-
jet des propositions monarchiques, nous
n'en sommes nullement surpris, et, loin
de l'en blâmer, le public l'en approu.
vera. Le provisoire est devenu odieux à
la France : ai outons 4ue l'état des partis
dans l'Assemblée le rendrait impossible.
Seul, le bonapartisme1 a pu eonseilt
1er un moyen terme inacceptable. Il
ifaut choisir entre la v République, et la
monarchie; et M. le maréchal de Mad-
Mahon a deux fois raison de ne pas ad
mettre le statu quo, i
Mais les chefs royalistes comptent 8
sesrvir, asaurert-on, de l'éventualité ; dè
«a letraite comme d'un argument, com-
me d'une meoaoe., pour ébranler les iaj-
décis, pour ôffaroucûer les timides..MacL
Mahon disparaissant, vous devrez opter,
diront-ils, - entre le comte de Chambord
et M. Thiers, ■— et M. Thiers, c'est le
radicalisme, etc., etc.
Ce raisonnement n'est point exact : ce
n'est pas entre le comte de Chambord et
M. Thiers que les membres de l'Assem-
blée devront opter : c'est entre le comte
de Chambord et la France. Si M. le comte
de Chambord est l'incarnation de la mo-
narchie, la Fracee n'est personnifiée,
que nous sachions, dans aucun hom-
me politique,. et c'est la France uni-
quement qui sera opposée, dans le scru-
tin qui se prépare, à M. le comte dé
Chambord. Qu'on cesse donc de nous
parler de prétendant au trône oontr é
prétendant a'la présidence ; c'est se moi-
quer de nous. S'il y a, en effet, un pré-
tendant d'un côté, il n'y a de l'autre qui
la nation française et ses droits.
L L'unique préœftihmt ne Ms écarté,
la nation verra bien en qui elle doit métf
tre sa coûfiasèe pour radnâinistration
de ses 'Qu:!oB, en sent xxmvafhèû^
dans toutes les nuances "da ropinion lif
bérale ou conservatrice, ce ne sont pa$
les futurs présidents jde la République
qui manquereint. La prochaine ÀssémWcç
placera au pouvoir exécdtif qui elle
voudra,, M. LThiers ou tm autre; les
droits de la nation n'auront point été
aliénés, cela suffit. C'est la natiIihiú.
le reste regarde.
Le rejet-des propositions monarchi-
que& entraînera rappel au pays, cj'èsl-à-
ddre de& élections générales. Il ne,"ra
point difficile jde trouver un gouverne-
ment de transition chargé de conserver
le dépôt du pouvoir jusqu'au jour où' se
réunira l'Assemblée nouvelle. Nous ne
savons pas s'il doit convenir à M. le ma-
réchal de Mac-Mahon de rester jusqu'à
ce moment-là président de la République;
ce n'est plus en effet d'une prorogation
de pouvoir qu'il s'agirait, mais d'un poste
à garder transiteirement. Ce point, dans
tous les cas, n'a qu'une importance se-
condaire; on pourra le régler toujours,
de façon ou d'autre, à la satisfaction
complète des intérêts conservateurs.
, Eue. LIÉBERT.
.'----- ---' -: -,-,.--..-.,.JLo.---------;----
LES GARANTS DD ROI
Il est-bien entendu que la parole du
tres-honorable M. Luèien Brun et de son
acolyte, non moins honorable, M. Ches-
nelong, doit être prise pour argent comp-
tant par messieurs de la fusion, par
l'Assemblée tout entière et par la France.
C'est M. le comte de Chambord en per-
sonne qui parle par leurs bouches ; et si
l'on en pouvait douter, il suffirait du té-
moignage qu'en donne aujourd'hui, la
Français. « Nous avons, dit-il, sur 144
intentions de M. le comte de Chambord,
des renseignements sûrs PUISQU'ILS
ont été apportés directement de Salz*
bourg par des hommes COMME MM. Lu-
cien Brun et Chesnelong. » I
Et plus loin : « Comme expression de$
sentiments du comte de Chambord, ces
notes (eelles queles journaux ont publiées)
n'ont de valeur qu'autant qu'elles sont
conformés aux renseignements apportés
par M. Chesnelong et par M. Lueien
Rrun.
Donc nous devons tenir pour certain
tout ce que nous content ces évan-
gélistes ; donc les réunions de la
droite doivent avoir une confiance aveu-
gle dans toutes les déclarations rappor-
tées de Salzbourg par leurs collègues ;
donc, enfin, lorsque le jour sera venu
de porter à la tribune toutes ces afftrmar
tions d'antichambre dont on régale de-
puis deux - jours - - Ja, curiosité publique,
et lorsque MM. Lucien Brun et Chésne-
long, 1 un soutenant l'autre, viendront
interpréter officiellement la parole roya-
le, tout le monde devra dire : Amen !
Notons en passant que M: Chesnelong
n'est point le chef de collaboration en
cette affaire. M. Lucien Brun était dV
bord parti tout seul ; ce n'est <@'arriv4
à Salzbourg qu'il - OL appelé sa réserva
dans la personne de M. Ç4esnalonk MI
Chesnelong est donc le second de M.
Lucien run, et c'est pour cette uijaispil
que très-probablement il parlera lé pref
.mier; M. Lucien Brun, en sa qaâltfÇâé
chef d'ambassade, se donnera sans douto
la tâche de confirmer, en les précisant,
les déclarations de son collaborateur.
Or, écoutez bien ceci î
C'était dans la fue séance da l9
janvier 1872. Il s'agissait da faire, écarter
par l'Assemblée le projet de loi survies
matières premières. Un membre , de la
adroite s'élance à la tribune, agitant , dans
sa main un papier revêtu (k 57 signa-
tures : « J'ai là, dit-il, les déclarations
les plus sérieuses signées des princi-
paux membres du haut commence qui
offrènt - de fournir à l'Etat autant , de
millions que lui en peut rapporter
l'impôt sur. les ,,¡pa!.ère,s premières.
Il ne s'agit point ici de par9.-ls; Ín
l'air l'argent est trouvé; renoncez à vos
165 millions, je vous les apporte. Les
voilà 1 » Et l'orateur montrait toujours
son papier, que ses collègues contem-
plaient avec un certain respect, conyain-
cus que ce bienheureux chiffon valait bel
et bien 165 millions.
L'orateur s'appelait M. Lucien Brun.
Son succès fut immense ; l'Assemblée
repoussa l'impôt. Mais elle attend, en-
core les 165 millions de M. Lucien Brun.
Ce récit, qui n'est point une fable, a
pourtant sa moralité. A ooup sûr M. Lu-
cien Brun était d'une entière bonne foi
quand il affirmait le sérieux de ,< ses pro-
messes ; il sera encore de bonne foi
quand il dira, comme il dit aujourd'hui
qu'il est revenu de Salzbourg les poche.
pleines de concessions rOJ8 ; il sera
éloquent en novembre 1873 comme il
l'était, en janvier 1872; l'Assemblée le
croira, rAssemblee votera, et l'Asfiôm-
blée, comme sœur Anne, ne verra mn
venir.
Mais l'Assemblée votera-t-elle ? Un
bon averti en vaut deux.-
E. SJÇHNEKB.
)
..——————————————— * — — -
« Nous avons six millions, qaraq.
préfectures, dix recettes générales, douze
sièges de procureurs généraux. Avec Cela
ce serait bien le diable si néus n'obtenions
pas visgt voix de majorité. »
Ainsi parlait, dit-on, M. de L., ancien
ministre dé la République, dans le. jsaloit
da M. P. de B.
On nous conte,, en revanche, qu'gn ;jrei
présentant de la Haute-Loire, M. de X.,
disait à quelques-uns de ses collègues 1
« Je IBis légitimiste convaincu, passionné,
on Je sait ; mais je vous jure que si "GUI
ne me montpex pas une liste de 400 dépu-
tés monarchistes, j'aime trop mon pays
peurtie la^ioer dans une si périlleuse aven-
ture, et je votterai contre la restaurations »
— —^
La Presse reproche à l'Univers « de pe
pas vouloir du drapeau tricolore et de
ne montrer aucun goût pour une monar-
chie réconciliée. » L'Univers fait mainte-
nant, dit-elle, le tort le plus grave -(la
fusion:
A mesure que le chef de la maison de Bour-
bon .19 rapprocha de nous, rtfnivm se jelte à
la traverse, se démène, harangue le peuple^ in-
terpelle le prince, leur démontre qu'ils ne nut
point faits pour.viVxô ensemble et qu'ils auraients
point faits. Ue -s i tatar e les bra-s.
grand tort ae sé tendra les bras. -.
Après quoi il crié « vive le roi ri ayec une ap-
parente sincérité. ■' >3
Aujourd'hui les nouvelles de Salzboofg rani-
ment l'espoir des royalistes, et Ja perspectiva
d'une solution prochaine rallie à la. çmse,,, mo.
narchique quelques députés du cen^,:qi» :'gla-
cent l'intérêt général au-dessus jle 11Ir ccuive-
nances particulières.
Qufl fait VUnivérs ?
V Univers s'adresse au centré gauche et hui dit:
« Gardez-vous d'abandonner la République fle
comte de Chambord ne cède pas ; il ne peut
pas céder; il ne cédera jamais. » ':
Et naturellemet ceux qui ee décidaient re-
tombent dans leurs hégitations, et si ce jeu
continue, ils feront retour à la République.
Jusqu'ici M.' Thiers et l'Univers ont réussi à
détacher de M. ié: - comte de Chambord Hn 'nom-
bre d'adhérents assuré respectable. : 1 !
Nous voyons clairement Fintérét de M. TMers
dans cette entrepris, mais le but que poursuit
l'Univers nous échappe. _:,
Le hijit de que poursuit l' Univers n'a
cependant fien de mystérieux : on lui
avaitpromis le règne de rultramontanis-
me et la revanche de 1789; il y comp-
tait. Aujourd'hui des « farceurs » lui vien-
nent parler de monarchie constitution-
nelle libérale, et d'un 1830 fleurdelrsé.
Il est bien vrai qu'en comité secret, ils
font déjàjdes gorges-chaudes de ce libé-
ralisme prétendu;, mais il n'çst pas mojns
vrai qu'ils entendent escamoter à leur
profit tous les fruits de l'intrigue fusion-
niste.
L'Univers n'y peut plus voir dès lors
aucun avantage. Que lui importe Henri V,
s'il ne doit placer ni M* Veuillot ni les
clients de M. Veuillot au ministère ? Pour
l'Univérs, les hommes du centre droit,qui
croient maintenant triompher, sont des
ennemis ou des rivaux. Il crie qu'on l'a
dupé ; il n'a pas tort, c'est la vérité
même.
E. L.
■ ■ l ■ l,M. !» ■ ■ M l
Le Journal des Débats rend compte en ces ter-
mes de la démarche faite par un gronpe, de dé-
putés auprès du président de ; la; République,
pour lui demander de convoquer imaitematement
les électeurs dans les départements où il y a des
sièges vacants.
MM. Alfred André, Vautrain, ., KMotz,
comte Rampon, Louis La Gaze et Iàgn
Say avaient été chargés par un groupe
nombreux de députés d'exposer à M. le
président de la République les raisons qui
leur paraissaient jaécuâitai la convention
• imiQéd^te daf,j^éc^in^d^s' les
ments. où il, y a jles -aiéges vacants.
L'Assemblée sera prochainement ; saiaie
de propositions constitutionnelles, et la
FEUILLETON 00 XIX^slÈtLÈ .JE
--._-' ----- ,i ',' ,:"-,-;., -_:.:..
; - .'¡\.
-'
CAUSERIE
1:1';
DRAMATIQUE
THEATRE E LON : Cc-¡ld,.n, eomdie en
5 actes, de M. Thêodore Barrière. Reprise.)
THÉATRB Dtj6YM«ikSÉ : L'EnqtJêle. drame en 3 aetas,
de M. Edouard Cadol.
TSÉA-TRE DE L'0rt.>-Coy.ô« =-
Bon, opèt'a-comique en 3 act^s, p*
Sedaine, musiqu e de grétry
« Il une fois UA gntilbommO"; qui
êiponsa, en secondes noces, u-ne feowm,
iTélua hauUiue et la plus* fière qu'ont t
vue. Bile ™>it deai- «tes de co-
humeur et qui lui res.œiblaieirt «D ma-
tes Le mari M'ait, da ion Lé UU8
jeune Bile, nwi» «r»M dooeeu-r p.t',dUl.te
boulé ! elle louait cola (tesa
mAre, qui êtaf '* raeiUuura po«oua« du
q » étaie oune du
e ui noces ne f r ut pas ?lus »ôt Mtes
que la belle-mère fit éclater sa mauvaise
qualités de cette jeune enfant, qui ren-
ïdaieiitims-, filles, encore plus haïssables.
Elle la changea-des iphis viles ooerupatioes
de la maison : c'était elle qui. mettoyaikdà
^aisselle et les montées, qui froiAaililà
pja^mhirt fdg madame et jcelle de, mesde-
moiselles ses- filles ; elle icchiehait , teui-#u
haut da ia maisony dans: un grenier,:sur
une. mâchante padIlafSM, pendant que! ses
sceat s étaient dans des chambrej parque-
tôes, t»ù elles avaient des htltb8 plus à la
mode, et ilt:mir&ir.où elles se voyaient
depuis les pieds jusqu'à la tête. La;;j)a-u-
vrfe fille souffrait tout avee patience n'o -
sait se plaindre^ à son père, qui l'aurait
rgrouiiée, parée que sa femme le gouvernait
entièrement. »
« Lorsqu'elle avait fait sou ouvrage, elle
s'allait mettre au coin de la cherainé» ®t
s'asseoir dana les cendres, ce qui faisait
l'appelait wweuiiéwent dans la lo-
.gis Cuoandron, La cadette* qui îb'étaU pas
si malhonnête que ton aînée, l'appelait Çen-
drilion. »
Aiusi commence le jolie conta de Per-
ra'UHf.'xcelleDJmt.éCJ'iten langueaimple et
nIvQ.' Pfiiiaâlf, que Lioileau déte^ift par-
-tiodliè/emeotr était un et
- bien que ce fLi t ti n hotanie à idées, dquÉdece
skan sens français qui èc ate dauf ,Laf< nt; ip?,
LU n*as?aU rieu Ionisé pour ainsi dire à son
►iiQagip^tion en écrivait ses coûtes, genMtnt
)bi.ú; Que l'important était: de leur coufter-
: ver leur saveiiCiiiaiive. U avait coûté à son
-.tO"r,. comme ou montait aux veillaes,écri.
-."bt tùut bontitment S()Uq ia dictée de la
tradition pnpulaire, a vee U.1 tact, un goûl,
ux' serliaieut qrd lui ; on' fait at'eind e,
^f«U> qu'il s'eu doutât peut-être, K.perfec-
.tiou du gtH,Je,¡ Boilôàu Ut: lo çQQipyBo«it
, pas d se passait la faniai-ie de lui en VI)U'"
loir et de h mépriser pour les vot-e Mé-
diocr s qu'il faisait, non point tant sana
; doute parce qu'ils étaient médiocres que
parce qu'ils étaient conçus dans un sys
""r.atb.».sjJ,irMwt
qu'absolues qu'il avait promulguées.
Sainte-Beuve,, en défendant Peurault,
jette à la tête de Despréaux une assertion
cruelle pour un critique : * Boileau, dib-ili,
n'aimait et n'estimait guère rien en dehors
des livres. » Voilà pourquoi Perrault écri-
vantide sentiment., devait échapper absolu-
ment à son détracteur irritable, pour le-
quel tout un grand côté des chos-es restait
insaisissable et incompréhensible. J'ai eJJ"
tepdu des gens de goût, et danales lettres
même, avouer ingénuemant qu'ils, n'en-
tendaient rien aux contes .de Perrault.et
.ne, se rendaient point raison d'une renom-
mée qui leurj paraissait usurpée. J'aurai là
sincérité d'avouer-moi-même que jusqu'à
un certain moment je fus de cette opinion.
C'eet que je ne les avais pas lus, ce& contes,
de la fan qu'il faut les lire, mais de celle
dent on lit généralement à .notre époque,
J'avais jugé comme on est trop enclin, à
juger de nos jours, « avec, un esprit tout
neuf, eu partant de nos idées d'aujour-
d'hui. »
Pour juger nos anciens et pour tirer pro
fit de leur commerce, il ne faut pas débuter,
quand on les étudie, par. donner la parole
au ens. critique, toujours si facilement
éveillé daus un esprit français ; mais ; lais-
ser provisoirement sommeiller en nous,
pour un usage u ltériour, cett: judiciaire
qui se preud aux surfaces, hardie, promp-
te, spirituelle, qui tue lq. sentiment et nous
soustrait aux impressions délicates, à l'ac-
tion subtile, mystérieuse et confuse exer-
cée par cette sorte d'atmosphère ambiaute
que les oeuvres aucienues ont gardée autour
d'elles 4. t transportée jusqu'à nous, à tra
vers le kmps. Il faut être a comme de ^e-
tits enfants, » écouter avec une soumission
patiente , ua respect serein. n- •huœifité
douce, qui nous parlent d'un
temps dont el les sont co~ns ervé les indc-s-
tructibles inflexions.
Selon le conseil judicieux et délicat d'un
WVBëiI 't,t-**p*éiBX- aggMr/ le'îfSisfôh^ Af
nold : « Dans l'ordre littéraire comme
dans l'ordre religieux, i un peu de foi e :
L beaucoup d'humilité - au- point de Idépér
sont souvent récompensés de.,la:;gt.tce.:e.
du don qui fait aimér, c'est-à-dire com-
prendre les belles choses. » ,-
; La précipitation et I. une indépendance
abusive des jug« £ ûent» çont un des carac-
tères fâcheux de notre époque, qui pour-
tant, il faut être juste, semble vouloir réa-
gir peu. à/.peu oontl'ece8 dangereux OTre-
ments. Quand je parle de c l'indépendance
abusive des jugements, » j'entends -l'élimi..
nation préalable, qu'on pratique à la légère
des considérations relatives, qui doivent
être la sauvegarde du sujet mis en cause.;
Du reste je défends ici Porrault au notai
d'un principe qu'il a méconnu lui même
d'une façon assez complète; et cela n'en-
trait pas pour rien, je lé confesse, dans
l'aversion de Boileau, ..qui péchait parlé
défaut contraire. ':
Il y a, il faut le remarquer, dans l'édu-^
eation littéraire, presque sans exception,
une lacune extrÉtnement ïegrettable:.pon!''
là plupart de ce, que j'appelle les a littéra-
teurs purs » entre l'axitiquité et le siècle
de Louis XIV, il n'y a rien. Et encore,
dans l'antiquité, à qui appartient la pre-
mière place, contre tout droit et toute
justice ? Aux Latins ! Horace, Virgile, Té-
rence, Plaute, Sénèque, Cicéron cou-
vrent de leur ombre, où rien de grand
ne pousse, Homère lui-même, Eschyle,
Sophocle, tt Platon, et Plutarque. La my-
thologie tout entière est débaptisée, et les
dieux eux-mêmes, les dieux grecs, IP"
respect pour i'O.ympe, »'»»^:'ient Jupft:
M ercure, v u lt,:3,- ildnt Jupiter,
M*-01"6 U "**■'> Neptune, Pluton, JUBOÛ,
v _.dúcfve, Vénus ou Diane, et voyagent
désormais par le monde avec un faux pas-
seport. Ah ! pourquoi les études grecques
ne précèdent elks pas toutes les autres!
I Nous compterions sans doute quelques
grandeurs de plus. D'aucuns ajouteronf:
^èf ëîito de la précision de moins. C'est pos £
sible. On nous appelle race latine : oui,
sans doute, nous avons subi toutes les ïnf
filtrations de nos vainqueurs et notre lan4
gué s'est imprégnée de la leur ; mais je ne
vois aucune affinité entre le Gaulois et lé
Romain, et il me semble que, comme dit
le voit dans les avatars successifs des ra-
ces ,' les eai^ctèrés primitifs et autochtones
repâraissènt pluè nombreux et plus actifs,
en éliminant peu à peu, mais sensible-
ment, les altérations -apportées par des
croisements où notre nature propre a dû
ïBsmtenir-un principe réfractaire.
;..v0il pourquoi j'aime et je rechercha
dans les arts tout ee qui nous reporté au
génie particulier de notre race ancienne i;
J'aime à retrouver dans nos vieux monu-
ments littéraires, dans tous nos vieux
écrits, les traces de notre propre esprit,'
successivement effacées dans une subordi-
nation excessive. Je voudrais voir popula
riser par tous les moyens possibles, même,
par des traductions et des adaptations,;
-pourvu qu'elles fussent adroites et scrupu-i
leuses, tous nos vieux documents, jus-'
qu'aux plus « barbares ». Cette barbarie là
est notre gloire, celle qui ne doit rien à
personne. C'est là la source féconde où je
voudrais voir se retremper notre littéra-
ture, dont je ne conteste pas les grandeurs,
mais où l'originalité réclame une place qui.
lui est due. Puisqu'on était en train is mpo-
ter notre programme univer:.,â.ire nonreruoi
n'en a-t-on pas pour y parler uo.
peu de notre littérature nationale? et
?®ur^âôi n'a-t-on pas réservé un petit coin
à notre vieille langue et à notre vieil es-
prit? On aurait pu classer le cher idiomè
parmi les langues étrangères; il est si peu
de Français qui le connaissent.
Aussi je sais bon gré à mon ami Théo-
dore de Banville de nous avoir fait en
poésie une restitution précieuse. Après
Villon, après Marot,
Marot bientôt J après fit fleurir les ballades.
Banville met au jeur Trente-six ballades
joyeuses, qu'Alphonse Lemerre" 1,64iteur
aimé des .poètes, publie, avec ce soin eteet
,ur que nul autre n'apporte à ces gé-
néreuses tentatives.
Trente-six ballades joyeuses, pour r
le temps, eomposées^à lok manière, de Françêis
Villon^ excellent poètex qui vécu sous le
règne du roi Louis lt onzième, par Théodore
de, Banville. ,.
Tel est le titre de cet exquis petit vo-
lume. Ce n'est point un pastiehe, au t&ftios
»e rAUez. pas croire. Banville n'a pris à
la ballade ancienne que ses lois, passable-
ment impérieuees, et ne s'est inspiré qpe
des tours charmants .des temps anciens.
Tout le reste est à lui et l'esprit moderpe
l'anime. Avec l'art le plus merveilleux ,le
sentiment le plus délicat, l'adresse la plus
spirituelle, Banville a su ranimer, échauf-
fer, faire revivre cette vieille forma Q"4-
bliée, qu'il nous rend brillante de jeunesse
et, parée de toutes les séductions. -,
Je ne puis aujourd'hui m'étendre 8ur
sujet tout à mon aise; mais je n'ai pas-su
résister au désir de profiter de û digrea-
sion/majeure où je me suis laissé entraîner
pour .„-anAonc&r au moins aux asnis ttes
lettres l'apparition d'une des pins jolies
curiosités de Ce teniRâ-ci.
Jtfais ;
Sus, revenons à oes mourons, J
SUi, revenons à oes mouO;XlS, i
comme dit le juge de Pathelin, et cen-
drillonnons un peu à cette heure.
Si bien qu'use comédie qui porte le ti-
tre de Cendrillon a été représentée l'autre
soir au second Théâtre-Français. Il he s'a-
git pas ici d'une œuvré nouvelle, mais
bien d'uue reprise, la pièce ayant été déjà
représentée, pieça au théâtre du Gymnase.
Je ne l'y ai point vue, et j'en suis aise
au regard de l'interprétation ; car; à en ja-
ger par la distribution des rôles, cette in-
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