Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-10-17
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 17 octobre 1873 17 octobre 1873
Description : 1873/10/17 (A3,N701). 1873/10/17 (A3,N701).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k75580593
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3. ANNÉE. — Ne 701.
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Vendredi 42 Octobre d&jâj
■ - ii - r mil
LE E
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
.adresser au Secrétaire de la Rédaction
de S heures à minuit
Z* rue Orouot. 8
Lis manuscrits non insérés ne seront pas rendus.
ABONNEMENTS
PARIS
Trois mois. "13 fr.
Six mois 25
Un au. 50
DÉPARTEMENTS
Trois mois. tI>?t.
Six mois. :t2,:!:
Un an %,
-
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF et C.
- 6. place de la BourBe, 6
On s"tl>oniiê à Londres, ehax M. A. MA.cRxciïjg:énôrai
vsrtisiug, agent, 13, Tavistockrow, Govwit Gardeu.
ADMINT^ATTOH
Adrtôser iettres et mandate à l'Administrât®» -
%, rue nrovot. 9
Its itUres non affranchies sérum réfuté* '■ -:
AIONMEMtllTS
PARIS
Trois mois..i..si.i4 13 fr.
Six mois 25
*
Un an. .» 50
DÉPARVKtonrr?
Trois moN.<.t 16 fr.
Six mois.82;
Un an.6ft
Annonces, chez MM. LAGRANGE, CERF et do
6, place de la Boane, 9
Un s'abonna À-Londres, chez M^ A. MAXTBUII sénéral
advertising, agent, II, Tavistock row, Covent Gardes.
JOURNÉE fOLITIOUF
Paris, 46 octobre 4875.
On n'a pas de nouvelles intéressantes de
Salzbourg. fi Les pourparlers ne sont pas
terminés », dit l'agence Havas dans ses
dépêches. Il paraît que M. Chesnelong,
qui joue, à ce qu'on dit, dans ces der-
nières négociations le principal - rôle, n'est
arrivé que depuis hier.
Ce n'est pas que les décisions qui se-
ront prises par M. le comte de Chambord
importent beaucoup à la aation, quelles
qu'elles puissent être. La principale ques-
tion dont le public s'inquiète en ce mo-
ment ci, c'est de savoir si le gouverne-
ment, oui ou non, va se- décider à convo-
quef les électeurs dans lus départements
qui ne sont plus, maintenant encore, com-
plètement représentés.
La condamnation de M. Ranc a porté à
treize le nombre des sièges vacants à l'As-
semblée nationale. Hier matin, le Consti-
tutionnel et un autre journal répandaient
le bruit que ces diverses élections se fe-
raient en bloc dans les premiers jours de
novembre. Le Français assure que c'est
une erreur, et que jusqu'à présent, le con-
seil des miuistres n'a rien rébolu. Il se-
rait temps qu'il résolût quelque chose ; car,
pour un des collèges qu'il faudra convo-
quer, celui de l'Aube, c'est le 10 novembre
que le délai légal expire. L'élection de
l'Aube devra donc se faire, au plus tard,
le dimanche 9, et c'est vingt et un jours
avant que le décret de convocation doit
paraître.
Ces deux moitiés de Dieu, lé pape et l'empereur,
viennent de se déclarer la guerre; et
nous reproduisons, d'après le Journal
officiel de Berlin, les lettres qu'ils ont
-échangées. Nous avous parlé maintes
fois de la lutte qui s'est engagée sourde-
ment, pour continuer ensuite avec vio-
lence, entre le clergé catholique ultramon-
tain et le gouvernement de l'Allemagne.
Pie IX réclame, — et non sans raison
peut-être à son point de vue, - contre
les lois nouvelles de l'Empire allemand
en matière de culte, qui ne sont, après
tout, ni plus sévères, ni plus injustes que
nos lois françaises. Si des mesures assez
rigoureuses ont été prises,, il les faut at-
tribuer surtout aux protestations et aux
refus d'obéissance du clergé. Du reste,
nous croyons que M. le prince de Bismarck
n'a pas été fâché d'une résistance qui mi
permet de poursuivre son but plus sûre-
ment et plus vite. Le Saint-Père dit à
l'empereur qu'en approuvant cette politi-
que, il travaille « à miner son propre
trône. » L'empereur répond qu'il ne cessera
point de défendre l'ordre dans ses Etats
contre toute attaque, que c'est un soin
qui le regarde, et que son gouvernement,
en veillant à l'observation des lois, ne
reculera pas devant l'emploi des moyens
temporels.
Parmi d'autres passages de là réponse
impériale, on remarquera ce tableau des
agissements du catholicisme ulUamontaiii
en Allemagne : « Une partie de mes su-
jets catholiques a organisé à mon grand
regret, depuis deux ans, un parti politique;
qui chercha à troubler, par des menées
hostiles S" l'Etat, la paix religieuse qui
règne en Prusse depuis plusieurs siècles..
Malheureusement plusieurs prélats catho-
liques ont non-seulement approuvé ce
mouvement, mais encore ils y ont aussi
pris part, jusqu'à s'opposer ouvertement
aux lois existantes. Votre Sainteté aura
remarqué que des faits semblables sa pro-
duisent actuellement dans plusieurs Btats
européens et dans quelques Etats d'outre-
mer. »
, Quelque appréciation qu'on fasse de la
politique allemande, il faut reconnaître que
les accusations portées par l'empereur
Guillaume contre rultramontanisme ont
beaucoup de force, et qu'en effet tous les
gouversements quelconques, républicains
ou monarchiques, auraient le dro t de s y
associer. En ce moment, nous voyons l'ul-
tramontanisme lutter partout pour domi-
ner. Eu Allemagne il combat la monar-
chie ; en France il s'attaque à la Républi-
que, et, si demain chez nous la Républi-
que succombait, ce serait contre la monar-
chie qu'il' recommencerait la bataille, à
moins que celle-ci ne lui fît d'elle-même
sa complôïé -soumission et qu'un Robert-
ltt-Piuux ne spoutât au trône. Si l'ultra-
montanisme ne lègue, il se _é-laikil ou plu-
tôt il conspire toujours.
EOG. LtÉBRflT.
--
Dans les appréciations du Journal de
Paris sur la querelle de l'empereur d'Alle-
magne et du pape, nous trouvons une as-
sertion bien singulière :
M. de Bismarck a ouvert la guerre religieuse
qui déchire l'Allemagne, parce qu'il nourrit le
âe {"ire triompher la confession protes-
tant '- ur la confession cathQlique, et parce qu'il
fessent une irritation profonde eontrg les catho-
liques allemands qu', à cause leurs lions reli-
gieux, ont des sympathies p:mr' la France.
Sur lo WelLier point, nous gommes vo-
lontiers d accù'd avee, iioti-e cODfrère; mais
où nous ne comprenons "plus, c'est lors-
qu'il pAi-le dus « sympathies » des catholi-
ques allemands pour, la tr^nci?. Ses abon-
nés des départements naguère occupés pour-
ront lui écrire que nos ennemis les plus
acharnés et les plus féroces venaient pré-
cisément de la catholique Bavière et du non
moins catholique duché..de Bade.
Nou^a^cjp bien que le Journal d-j Paris
est depu is giielque temps engagé sous les
banmèree-iyyaîtStéS' èt Cléricales ; mais ce
n'est pas une raison suffisante pour décla-
rer amis et bons alliés de la France tous
les ultramontains, même ceux d'Allemagne,
par cela seul qu'ils sont ultramontains.
E. L.
——————— ♦—«
L'Orgue de Fualdès
Les voyageurs les plus dignes de foi
racontent que dans la Calabre, quand
un petit-neveu de Fra Diavolo médite
un mauvais coup', il prend soin d'aller,
la veille, s'agenouiller dans une église
pour demander à Dieu, en même temps
que le pardon de son péché, la réussite
de son entreprise. De même on sait que
le boudoir des galantes Italiennes est
toujours orné d'une statue de la Vierge,
aux pieds de qui brûle constamment une
veilleuse ; et la donzelle ne manque pas
d'appeler les bénédictions de la madone
sur ses exercices les moins religieux.
Ces souvenirs nous sont revenus en
mémoire à la lecture d'une lettre que M.
Combier, membre de l'Assemblée natio-
nale, vient d'adresser au directeur de
l'Association de Notre-Dame-du-Salut.
M. Combier est un des plus infatigables
travailleurs de la fusion ; en ce moment
même il est auprès du comta do Cham-
bord, et c'est sous ses yeux, peut-
être bien sous sa dictée, à coup sûr
d'après son inspiration, qu'il a écrit l'é-
pître qu'on va lire :
Mon Révérend Père,
Comme vous me faites l'honneur de me l'é-
crire, les événements les plus graves se prépa-
rent pour la France. La dénoûment assez pro-
chain est pour elle une question de vie ou de
mort.
Dès à présent, on prépare la campagne qui
doit bientôt s'ouvrir, et ce ne serait pas trop
d'inaugurer dès à présent les prières des asso-
ciés de Notre-Dame-du-Salut.
La cause de l'Eglise et celle de la France
sont assez unies entre elles pour que nous sui-
vions l'exemple des apôtres et des fidèles, qui
n'interrompaient plus leurs prières pendant que'
Pierre était en prison.
Je crois qu'il serait boa d'organiser anssi
parmi les catholiques de France la prière per-
pétuelle pour le salut de la France. Il ne de-
vrait pas s'écouler, d'ici au jour de la délivrance,
une seule heure qui ne fût ceusaerée à invoquer
le secours de Dieu et la protection de la .itère
des miséricordes. On pourrait avoir simultané-
ment, de jour et de nuit, dans certains sanc-
tuaires, l'adoration perpétuelle du Saint-Sacre-
ment et la récitation perpétuelle du rosaire.
Dans les grandes villes comme Paris, on
trouverait aisément des associés en nombre suf-
fisant pour cette œuvre; mais il serait déjà bien
qu'elle fût organisée dans chaque diocèse, les
églises des différentes paroisses adoptant cha-
cune un jour, ft ces jours combinés de t-lle
sorte qu'il n'y eût pas interruption de Cttte
prière dans un sput des diocèses de France.
Telles sont, mon révérend père, les idées que
m'ont suggérées les quelques lignes que vous
m'avez. fait l'honneur de m'écrire, et que je vous
soumets en toute humilité, etc.
Ch. Combier.
Traduction libre, mais fidèle: 0 mon
Dieu! tous nos préparatifs sont faits;
nous avons décidé le jour et l'heure où
nous lancerons un nœud coulant à 1a
gorge de nos adversaires pour les traîner
aux pieds de vos représentants sur terre,
le pape et le roi; vous savez quel désin-
téressement préside-à nos projets ; notre
unique ambition est de conserver nos
privilèges en ce." monde et d'assurer
notre salut dans l'autre ; pardonnez-
nous donc, lea procédés un peu vifs que
nous sommes obligés de mettre en œu-
vre, et bénisse nos efforts ! 0 Vierge-
Marie, mère des miséricordes, intercédez
pour nous auprès de votre divin filé
pour qu'il obtienne de Dieu le Père la
rémission des péchés que nous allons
commettre à bonne intention, pour la
plus grande gloire dé l'Eglise et le bien
de la France !
Cette soif de prières qu'éprouvent nos
adversaires à la veille de nous livrer ba-
tailla prouve clairement que leurs
consciences les tourmentent quelque
peu, et à ce titre, nous nous sentons
pleins d'indulgence à l'endroit de ces
malheureux, obligés de s'étourdir par
des prières à jet continu pour se donner
du cœtir à l'ouvrage. D'ailleurs nous les
connaissons assez pour savoir qu'ils
n'intrigueraient pas si désespérément
auprès du Ciel si leurs intrigues terres-
tres avaient donné tous les résultats dé-
sirables. Il ne nous déplaît donc pas de
les* voir mettre en Dieu un espoir qu'ils
n'ont sans doute pu réussir à placer
dans les simples mortels d'où dépend le
succès de leur entreprise.
Et pour leur donner une preuve du
peu d'émotion que nous procurent leurs
pieuses simagrées, nous voulons leur
offrir un moyeu aussi sûr qu'expéditif
et-peu coûteux d'adresser au ciel, d'ici
au 5, novembre, un stock de prières
incaéulable. C'est un procédé fort ea
usage en Chine, où les bonzes ; se
tiennent en communication permanente
avec le Très-Haut, grâce à un mécanis-
me très-iugénieux qui débite nuit et
jour d'interminables rubans de prières
écrites. L'instrument figure assez bien
un moulin à cifé ; le bonze tourne la
manivelle, et les oraisons s'allongent,
s'allopgent à la façon des bandes de té-
légrammes dans les appareils Morse.
Nous recommandons ce système à M.
Combier et à son révérend père ; il leur
permettrait de moudre en un seul jour
plus de Paler et à'Ave que n'en pourraient
dire en un mois cent jésuites de corvée.
Si Dieu n'exauee point, après cela, les
souhaits des monarchistes, ils devront
avouer que le ciel et .ses habitants en-
tendent rester sourds f-1 car l'echo de ces
moulins à prières mis en mouvement à
la fois dans tous les diocèses de France
ne saurait manquer d'arriver à destina-
tion. Il est vrai que si l'on refuse là-haut
de se laisser toucher aux mômeries d'ici-
bas, il reste encore un espoir aux récita-
teurs de patenôtres ; c'est d'assourdir si
bien le pays qu'il se laisse approcher
sans défiance, au jour dit, et tombe,
avant d'avoir pu se reconnaître, dans le
piège qu'on lui prépare. Ainsi firent, on
s'en souvient, les associés de l'affaire
Fualdès. Pendant qu'ils travaillaient sur
leur victime, l'un d'eux, resté dehors,
jouait de l'orgue à tour de bras pour
étouffer les bruits de l'intérieur.
E. SCHNERB.
— —
LES DÉPUTÉS DE PARIS
M. le docteur Béclard, membre du conseil
général de la Seine, nous communique la lettre
suivante*que M. Léon Say vient de lui adresser :
L'Ile-Adam, 12 octobre 1873.
Mon cher monsieur Béclard,
J'ai reçu la lettre en date du 10 octobre
que vous et vos collègues du conseil géné-
ral m'avez adressée, ainsi qu'aux autres
représentants du département de la Seine,
pour provoquer, dites-vous, de leur part,
une franche déclaration sur le vote qu'ils
auront bientôt à émettre.
Je me suis déjà publiquement expliqué
sur les projets de restauration qu'un cer-
tain nombre de députés veulent soumettre
à l'Assemblée nationale à la reprise de ses
travaux. Je voterai contre.
La patrie, dites-vous justement, nous
demande le repos, il ne faut pas lui im-
poser la lutte.
Je vous prie de recevoir et de faire agréer
aux co-signataires de la lettre du 10 oc-
tobre l'asburajuce de moe sentiments de
considération très distinguée.
Léon SAY,
Député de la Seine.
L'AUDIENCE
L'interrogatoire a fait, aujourd'hui, une
immense enjambée ; il a parcouru trois
divisions, la quatrième, la cinquième et
une partie de la sixième. Les deux pre-
mières, « opérations militaires depuis le
19 août jusqu'au 1er septembre » et « dé-
fense et approvisionnement de la place de
Metz, » ont été lestement enlevées; la troi-
sième, « incidents et démarches diverses
pendant le mois de septembre, » nous ar-
rêtera sans doute pius longtemps.
48 division. — C'est une sorte de paral-
lèle entre les moyens stratégiques de mar-
cher sur Thionville et les intentions mili-
taires que le maréchal laisse percer dans
es ordres. Cela n'est guère de notre com-
pétence; mais ce qui est de notre ressort,
c'est la-tournure habile que le maréchal
sait donner à ses réponses dans les cir-
constances difficiles. Ainsi, lorsque le pré-
sident lui dit qu'il ne se trouve aucua or-
dre, du commandant en chef concernant
les équipages de pont, l'accusé répond :
« Je ne me souviens pas d'avoir donné
l'ordre de ne pas emmener les équipages
de pont.» Or, ils'agit d'une prétendue mar-
che sur Thionville et d'un passage de la
Meuse. Il est déjà extraordinaire qu'il
n'existe pas d'ordre commandant les pon-
tonniers; s'il existait un ordiv leur or-
donnant de rester sous Metz, ce serait py-
ramidal.
Ce qui a retenu la maréchal sous Metz,
« ce sont des considérations stratégiques,
la prudence que lui commandait le man-
que de renseignements extérieurs, »et non
les instances du général Coffintères ou les
appréhensions variables du général So-
leille.
Ici, le président pousse le maréchal et
veut lui faire dire pourquoi il n'a pas pré-
venu plus clairement l'empereur de ses
intentions. — Il les connaissait, répond
l'accusé. — Mais alors, s'il les connaissait,
comment expliquer les grandes dispositions
qu'il prend à Verdun? Nous le répétons,
l'interrogatoire est pressant sur ce point,
mais, en somme, offre beau jeu au maré-
chal, qui n'a pas à expliquer les pensées de
l'empereur.
Par contre, nous trouvons que M7 la
président n'a guère insisté sur le conseil
si. important, tenu par les chefs de corps à
la ferme de Grimont, le 26. Le procès-
Terbal ne constate même pas qu'il ait été
parlé dans Ga> conseil da l'armée de Mac-"
Mahon. « Je crois avoir dit à ces mes-
sieurs, répond la maréchal, que estte ar-
mée se formait à Châ;ons. »
Le 27, une dépêche du colonel Tutnier
lui dit de se tenir prêt à tendre la main à
Mac-Mahon qui arrive; il donne des ordres
en Conséquence et s'il les décommande le
30, c'est pour tromper l'ennemi. Ton-
jours est-il que le.31 t le 1er, il n'a pas
poussé de l'avant, bien que sachant la
marche de Mac-Mahon ; mais dans cette
partie de l'interrogatoire, il est évident
qu'il tient le bon bout. Que répondre, en
effet, à un officier dont la défense PO base
,"r ce raisonnement : Pour moi, c'était j
et c'est toujours sur la rive droite et non
sur la rive gauche qu'il faut entreprendre
logouvernent ; voilà' mon idée, ce n'est
peut être ps la vôtre ; mais c'était et c'est
encore la mienne.
5U division. — L'interrogatoire vise,
comme but, la réponse à cette question:
Le maréchal a -t-il suivi les prescriptions
des règlements rmhtaires? L'article 244
du Code miliLaÍre imposant au général en
chef le devoir de régler la garnison de la
viile et les approvisionnement auxquels
l'armée ne doit pas toucher, joue là un
grand rôle.
Il est évident'^ue le maréchal, laissant
"l'Ul * 1 !
àcô certaines prescriptions, militaires,
a ordonné l'exécution de certaines autres.
A l'égard des premières, son système de
défense consiste à affirmer qu'il a toujours
séparé l'armée de la place, et que le géné-
ral Coffinières avait à s'occuper de Metz,
ou bien qu'il a donné des ordres et que.
ces ordres n'ont pas été exécutés.
A ce sujet, il n'est peut-être pas superflu
de faire une remarque : le maréchal, toutes
les fois qu'il parle d'un officier général
sous ses ordres, ne se fait pas faute d'ac-
coler au nom de cet officier les épithètes
les plus louangeuses ; et, toutes les fois
qu'il s'agit d'un fait général, il ne manque
pas d'assurer que ses ordres ont été mal
exécutés ou même que les choses les plus
élémentaires de la guerre m'ont pas été
prévues par seg subordonnés. Il ferait
peut-être bien d'opter pour l'un ou l'au-
tre de ces systèmes, même avant la dépo-
sition des témoins.
69 division. - Comment et quel jour
avez-vous connu la capitulation de Sedan ?
— Le 2 septembre, par un médecin de
l'Internationale, j ai connu l'affilie de
Beaumont.
Nous entrons en pleine période politi-
que. Et nous devons à la vérité de dire que
M. le président a ouvert cette période par
un petit speech assez remarquable, établis-
sant un parallèle entre les forces concen-
trées soua Mets et les débris de forces qui
restaient éparpillées en France, pour
aboutir à par cette conclusion : « Vous ne
pouviez plus pefaser à compter sur une
armée de secours.» L'accusé ne répond que
par un simple signe de tête. C'est un long
monologue d'ailleurs auquel se livre le
président, uu monologue dit d'une voix
posée, bien timbrée et en fort bon français,
pour arriver à savoir quelles mesures le
maréchal a cru devoir prendre en sep-
tembre..
Le contraste est curieux : le maréchal
répond vite, brièvement et bas. La pre-
mière quinzaine de septembre a été plu-
vieuse ; en outre il y avait beaucoup de
malades ; s'il a Qpiné pour une tactique de
petits combats qu'il laissait à l'initiative
des chefs de corps, c'est que cette tactique
lui semblait préférable à toute autre.
— Quel jour et comment avez-vous
connu les événements politiques du 4 sep-
tembre ?
— Le commandant Samuel, envoyé en
parlementaire le 6, a rapporté un journal.
Nous voilà au vif des intrigues.
Le 12, les chefs de corps sont réunis; le
maréchal avait l'intention de donner sa dé-
mission ce jour-là. Toutefois il se contente
d'adresser à l'armée une proclamation où,
à côté d'une foule de bonnes choses, on
dit que l'armée de Metz a pour devoir de
défendre « l'ordre social - contre l'anar-
chie. » -
Ici le due d'Aumale se montre habile,
ferme et digne, et cependant nous n'avons
pu nous empêcher de sourire en l'écoutant.
a Ne craigniez-vous pas, dit-il à l'accusé,
de jeter, par cette aanonce, une certaine
perturbation dans l'armée? L'ordre soeial
n'était pas menacé et il y avait 400,000
Prussiens en France. » Nous ne saurions
trop louer M. le président de l'attitude
qu'il vient de prendre ; mais ce qui nous
inspire des réflexions indiscrètes, c'est que
l'ordre moral des amis de M. le duc d'Au-
male serait le frère jumeau de l'ordre social
du maréchal Bazaiue, s'il n'était pas né
trois ans plus tard.
Le maréchal répond simplement que
cette idée ne lui est pas venue, et que du
reste le 4 septembre était déjà une mena-
ce pour l'ordre social. Il n'insiste pas, et
d'ailleiii-s M. lé président ne cherche pas à
le pousser.
S'il y a eu, contre les règlements militai-
res, des communications avec le prince
Frédéric Charles, c'est la que révolution
créait des situations exceptionnelles.
Le communiqué inséré H an s l'Indépen-
dant rémois, par lequel le gouvernement alle-
mand déclarait ne pouvoir traiter qu'avec
l'empereur, ou la régence ou le maréchal
Bazaine, ne lui a semblé d'aucune impor-
tance.
Le sauf-conduit des médecins luxem-
bourgeois, qui n'était destiné qu'à sept
personnes, et qui cependant spécifiait neuf
permissions, juste au moment où Bour-
baki et Régnier cherchaient à traverser
les lignes prussiennes, lui a paru une
erreur toute naturelle de l'ennemi, malgré
l'êtran get - de la coïncidence,
Régnier ! le roman!
Le 23, dit le président, arrive Régnier,
qui se présente « comme un envoyé d'Has.
tings. »
- Pardon, « comme un courrier de
l'empereur, » interrompit l'accusé.
« Je viens de la part de l'impératrice,
m'a-t-il dit. Il a ajouté qu'il n'avait aucun
pouvoir, mais il m'a montré UNe photo-
graphie du prince impérial avec la signa-
ture.
On sent que le président attache un
grand intérêt à savoir si Régnier a été mis
au courant des entrevues du maréchal avec
le prince Frôdérie Charles, et si Bazaine a
livré à C9 confident d'emprunt la situation
exacte des approvisionnements de la place;
le maréchal ne répond que par des léga-
tions..
Lorsqu'on lui demande quel résultat il
attendait, au point de vuedu salut de l'ar-
mée et do la patrie, du voyage forcé du
général Bourbaki, il assure qu'il voulait
savoir, dans l'intérêt du pays, si l'impéra-
trice avait qualité pour traiter. Quant à la
possibilité de retour de Bourbaki, il n'a
vait aucune assurance à ce sujet, mais il
pensait que le général rentrerait, ayant
toujours cru qu'il y avait entente entre la
gouvernement allemand et l'impératrice
pour un armistice.
Du reste, depuis qu'il se sent serré sur
le. terrain politique, l'accusé est manifes-
tement gêné ; il répond brièvement et à
voix basse, ne tenant pas à s'étendre, sem-
blant tenir à peine à être entendu. La si-
tuation est délicate, la défense ne ptut
être que faible sur ce point ; il le sent et
on vie voit.
De sou côté, le duc d'Aumale et fati-
gué, il n'a passsé de parler, d'écouter,
4$saisir la. partie faible des réponses et de
viser immédiatement le côté délicat de la
question.
Ces deux hommes qui ne cessent pas
d'avoir les yeux plongés dans les yeux, de
s'efforcer de savoir la pensée adverse et de
dissimuler la leur propre, doivent être
brisés au bout de deux heures. C'est
pourquoi les audiences durent si peu.
Celle d'aujourd'hui s'est arrêtée dans un
moment palpitant d'intérêt.
PAUL LAFARtrnB.
-.-.---..-, +
LOIN DE COMPTE
Mes amis. il faut vous dire, et peut-
être l'avez-vous déjà remarqué à lire mes
articles, que j'ai beaucoup d'amis qui ne
sont point de chauds républicains ; mais
que voulez-vous ? je suis très-tolérant,
ce qui vient peut-être de ce que je n'ai
pas de passion farouche en politique ; la
tolérance n'est bien souvent qu'une for-
me philosophique de l'indifférence. Mes
amis donc me disaient :
— Ton suffrage universel ! tu verras
quand nous en serons les maîtres ! Sauf
Paris et trois ou quatre grandes villes,
il renvoie toujours la réponse qu'on lui a
dictée. M. Thiers veut des radicaux ; la-
suffrage universel les lui expédie. Mais
si le parti adverse était à la tête des affai-
res ; s'il avait à son tour dans la main
et l'administration, et le télégraphe, et
les journaux, et tous les moyens dont le
pouvoir dispose en France, il ferait, lui
aussi, passer tous ses candidats, comme
lettres à la poste. »
C'était avant le 24 mai, naturellement,
que l'on me tenait ces discours. Et moi,
bonhomme, je les écoutais volontiers, et
m'en retournais, sinon convaincu, au
moins ébranlé.
Après tout, pensais-je à part moi, ils
n'ont peut-être pas tout à fait tort quand
ils s'insurgenl contre les résultats du,
suffrage universel, qui leur donne tort à
chaque élection nouvelle. Qui sait ce que
pèsent dans la balance le nom de M.
Thiers, ses sympathies secrètes ou
avouées, et la complicité soit occulte,
soit patente, de l'administration, qui
patronne les candidats républicains au.
détriment des autres?
Le fait est que durant les dix-huit pre-
miers mois de l'empire, nous nous étions
habitués à voir le suffrage universel,
comme une horloge privée de ses poids
et de ses ressorts, ne marquer d'autre
heure que celle qui lui était imposée par
le doigt du pouvoir, tournant les aiguil-
les à sa fantaisie.
Cette longue expérience du suffrage
universel ne nous avait pas donné une
merveilleuse confiance en sa sagesse, et
je ne trouvais pas grand chose à répon-
dre:à l'argumentation de mes amis.
Ils me paraissaient d'autant plus près
de la vérité que tous les journaux qui
ne se piquaient pas d'aimer l'idée répu-
blicaine abondaient dans leur sens; tous
répétaient à l'envi :
— C'est M. Thiers qui fait les élec-
tions ! Ah ! si M. Thiers n'était pas là !
s'il ne se servait pas des préfets du
4 septembre ! Que veut-on obtenir des
populations quand on les garde si mal ?
OB. leur souffle le vent ; elles renvoient
la tempête !
Le hasard ou, si l'on aime mieux, la
Providence, qui est. le synonyme 'thio-
logique du hasard, jette bas M. Thiers
et met à sa place les agents de la. lé-
gitimité , ceux qui s'intitulaient, par
excellence, les conservateurs, comme, si
nous, qui voulons conserver la Répu-
blique, nous n'étions pas beaucoup plus
conservateurs que des gens qui médi-
taient une révolution.
Enfin, n'importe! Les voilà au pou-
voir. Ils destituent préfets et sous-pré-
fets et nomment partout des adminis-
trateurs à leur dévotion. Ils suppriment
nombre de journaux hostiles et interdi-
sent à eaux qu'ils ne tuent point le libre
usage de la voie publique. Ils inter-
disent les réunions publiques et refu-
sent la: parole aux personnes qu'ils
soupçonnent de n'être pas absolument
de leur avis. Ils organisent des tournées
dans les. campagnes, répandent de
petites brochures, encouragent par-des-
sous main cette vaste agitation des pèle-
rinages ; ils travaillent, enfin," de leur
main l'opinion publique et pétrissent à
leur guise le suffrage universel, surtout
dans les circonscriptions où la loi leur
faisait un dovoir de convoquer les élec
-teurs à bref délai.
Et moi, les voyant si résolus et si ac-
tifs, je médisais, non sans quelque tris-
tesse, que décidément mes amis avaient
raison, qu'on faisait dire au suffrage uni-
versel tout ce qu'on voulait, blanc au-
jourd'hui, et demain tricolore ; que cela
dépendait uniquement de la personne
qui interrogeait et de la façon dont elle
savait s'y prendre.
Vous imaginez aisément ma surprise
quand je vis les résultats des dernières'
élections :
- Eh, quoi 1 l'on renverse M" Thiers
parce qu'avec lui il n'y avait pas moyen
de faire passer d'autres candidats que les
candidats républicains. On se met à sa
place pour remédier à cet horrible in-
convénient, on prend son temps, on
n'épargne aucune des mesures qui doi-
vent assurer le succès; les élections se
font, et elles ne donnent, tout comme
du temps de M. Thiers, que des candb
dats républicains.
Que dis-je? c'est bien pis que du temps
de M. Thiers! A cette époque où, si l'on
1 en croit ces messieurs, le radicalisme
coulait à pleins bords, les candidats
républicains, sauf à Paris, ville qu'il
faut toujours mettre à part, n'obtenaient
que des majorités assez faibles, témoin
M. Turigny, qui ne l'emportait siir
son concurrent que de quelques cen-
taines de voix. Et voilà que ce même M.
Turigny le bat de dix mille suffrages.
M. Turigny n'a pas changé pourtant, ni
les électeurs. Il ny a de changé que le
gouvernement.
Ehl ehl cela donne à réfléchir, surtout
si l'on y joint l'immense, la formidable
majorité de M. de Rémusat et de ses.
deux autres collègues en républicanisme.
Et savez-vous quelle est ma r&
flexion?
C'est que les monarchistes sont loin
de compte.
Leur raisonnement était fort simple et
très-séduisant : Nous allons prendre un
roi,'disaient-ils, et constituer ainsi un
gouvernement qui sera définitif. Vous
en serez enchantés, n'est-ce pas ? Car ce
qui vous agace, c'est le provisoire. Une
fois le roi nommé, tout ira sur des rou-
lettes. Nous serons les maîtres du suf-
frage universel, .qui ne nous enverra
plus que des amis du premier degré.
C'est de la tranquillité-pour vingt ans.
El vmgfans;" trerar érntté par le
temps qui courte
Dame ! le fait est que vingt ans sans
révolution, ce n'est pas à dédaigner. Oui,
mais voilà que ces vingt ans, je n'y crois,
plus du tout. Je ne crois plus même à
six mois. Ce diable de suffrage univer-
sel, ils m'avaient tant dit qu'une fois
M. Thiers à bas, ils le mettraient - à la
raison. Et puis pas du tout, il leur
échappe !
Qui m'assure qu'il sera plus docile,
une fois la royauté faite?
Et s'il ne l'est pas, s'il se rebiffé, s'il
envoie au roi de l'ancienne Assemblée'
une nouvelle Assemblée républicaine,
;nous retombons en plein gâchis.
C'est à considérer.
FRANCISQUE SARCEY.
———————— ————————
Le Journal officiel de Berlin, du 14 oc-
tobre, publie la lettre suivante du pape à:
l'empereur :
!
Vatican, le 7 août 1873.
Sire,
Toutes les mesures que le gouvernement de <
Votre Majesté a prises depuis quelque temps
ont de plus en plus peur bat de détruire le »
catholicisme. Quand je me demande à moi-i
même quelles peuvent être les causes de eesr,
rigoureuses -mesures, je reconnais que je ne
suis pas en état d'en trouver une seule. D'un.
autre côté, on me dit que Votre Majesté n'ap*
prouve pas la conduite de son gouvernement
et blâme la rigueur des mesures prises contre
la religion catholique. Mais s'il est Vrai qua
Votre Majesté ne les approuve pas (et les let-
tres que Votre Majesté hia adressées autrefois
me semblent prouver suffisamment que vous' i.
ne pouvez pas approuver ce qui se passe aI:'
tueltemenl) ; si, dis.je, Votre Majesté n'approu-
ve pas que son gouvernement continue à éten-
dre de plus en plus les mesures de rigueur
prises par lui contre la religion de Jésus* v
Christ et à nuire par là, ; si gravement à cettai
religion, Votre Majesté n'arrivera- t- elle P44.
alors à se convaincre que ces mesures n'ont
d'autre effet que de miner son propre trôaet C
Je parle avec franchise, car ma bannière es'
la vérité. Je parle pour remplir un de .mei. d,
voirs, qui consiste à dire la vérité à tous, et
même à ceux qui ne sont pas catholiques ; car
tous ceux qui ont reçu le baptême appartien-
nent au Pape,, à quelque point de vue que l'on
se place ou de quelque façon que ce soit» sans
que j'aie à m'expliquer ici à cet égard. Je suis
persuadé que Votre Majesté accueillera mes
observations - avec sa. bonté accoutumée ete -
prendra les mesures nécessaires dans la cir.
constance présente.
En faisant agréer à Votre Majesté l'expres-
sion de mon dévouement et de mon respect,
je prie Dieu, d'embrasser Votre Majesté etmoL.
dans une même compasssion.
PIE IX.
L'empereur a répondu :
Berlin, la 3 septembre 1873.
Je me réjouis que Votre Sainteté m'ait fait,
comme autrefois, l'honneur de m'écrire. Ja
m'en réjouis d'antatft plus que vous me four-
nissez ainsi l'occasion de rectifier les erreurs
.qui, d'après la lettre-de-Votre Sainteté, en
date du 7 août, ont dû se produire dans les
rapports qui vous sont parvenus touchant les
affaires. d'Allemagne. Si les rapports qui ont
été faits à Votre -Sainteté sur les affaitrwrtTAl- h
lèmagne ne contenaient; que la véritée Vetrs r
Sainteté n'aurait p^.çu peiwer ,({ue nais «t'1
vernement suivît une voie non approuvée par
moi. La constitution de, mes Etats eiit telie
qu'il ne peut en être ainsi, car les lois et
les mesures gouvernementales ont besoin en
Prusse de mon assentimestf royal. Une partie
de mes sujets catholiques a organisé, à raon
grand regret, depuis deux ans, un parti politi-
que qui cherche à trouve.. par des menées
hostiles à l'Etat, la paiv religieuse qui rèsne
en Prusse depuis plusieurs siècles. Malheureu-
sement, plusieurs ôrélats catholiques ont non-
seulemypt approuvé ce mouvement, mais en-
core ils y ont aussi pris part, jusqu'à s'opposer
ouvertement aux lois existantes Votre Sainteté
aara remarqué que des faits semblables se pro -
duisent actuellement dans plusieurs Etats euro-
péens et dans quelques Etats d'outre-mer.
Je n'ai pas à rechercher les causes qui -peu-
vent engager les prêtres et les fidèles vie l'une
des religions chrétiennes à soutenir les, ennemis
de tout ordre dans leur lutte conuiJ l'Etat.
mais mon devoir est de protéger la.pal.et de
sauvegarder le respect dû -aux lois Xs le,,;
Etate dont le gouvernement m'aété confié'par
Dieu. Je sens que je ,'dois compte à Dieu de
la manière dont je remplis ce devoir royal.
Je défendrai l'ordre et. les Iota dans mes Etats
contre toute attaqua, tant que Diea me don-
nera le pouvoir. En ma qualité de monamua.
chrétien, je suis tenu à mon grand regret de
remplir aussi ce devoir royal contre les servi-
teurs d'une Eglise, qui, je le suppose, Dere".
tonnait pas moins que l'Eglise é*anjrilkrt&-
i obligation, d'obéir a l'autorité tenarriorelle,
comme à une émanation de la volonté divine. «
qui nous est révélée. Un certain nombre d'egl. -> 1
désiastiques soumis à Votre Sainteté renient
t mon grand regret, en Prusse, la doctrine
chrétienne à ce point de vue et mettent mon
gouvernement, qui est appuyé par.; la grande
majorité de mes leta e Cath lum
vangéliques, danaul^ ^cessit^J d#iit«tter ià
.: - .l'i4
PRIX DU NUMÉRO : PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES.
Vendredi 42 Octobre d&jâj
■ - ii - r mil
LE E
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
.adresser au Secrétaire de la Rédaction
de S heures à minuit
Z* rue Orouot. 8
Lis manuscrits non insérés ne seront pas rendus.
ABONNEMENTS
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Trois mois. tI>?t.
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- 6. place de la BourBe, 6
On s"tl>oniiê à Londres, ehax M. A. MA.cRxciïjg:énôrai
vsrtisiug, agent, 13, Tavistockrow, Govwit Gardeu.
ADMINT^ATTOH
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Its itUres non affranchies sérum réfuté* '■ -:
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Un an. .» 50
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Trois moN.<.t 16 fr.
Six mois.82;
Un an.6ft
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6, place de la Boane, 9
Un s'abonna À-Londres, chez M^ A. MAXTBUII sénéral
advertising, agent, II, Tavistock row, Covent Gardes.
JOURNÉE fOLITIOUF
Paris, 46 octobre 4875.
On n'a pas de nouvelles intéressantes de
Salzbourg. fi Les pourparlers ne sont pas
terminés », dit l'agence Havas dans ses
dépêches. Il paraît que M. Chesnelong,
qui joue, à ce qu'on dit, dans ces der-
nières négociations le principal - rôle, n'est
arrivé que depuis hier.
Ce n'est pas que les décisions qui se-
ront prises par M. le comte de Chambord
importent beaucoup à la aation, quelles
qu'elles puissent être. La principale ques-
tion dont le public s'inquiète en ce mo-
ment ci, c'est de savoir si le gouverne-
ment, oui ou non, va se- décider à convo-
quef les électeurs dans lus départements
qui ne sont plus, maintenant encore, com-
plètement représentés.
La condamnation de M. Ranc a porté à
treize le nombre des sièges vacants à l'As-
semblée nationale. Hier matin, le Consti-
tutionnel et un autre journal répandaient
le bruit que ces diverses élections se fe-
raient en bloc dans les premiers jours de
novembre. Le Français assure que c'est
une erreur, et que jusqu'à présent, le con-
seil des miuistres n'a rien rébolu. Il se-
rait temps qu'il résolût quelque chose ; car,
pour un des collèges qu'il faudra convo-
quer, celui de l'Aube, c'est le 10 novembre
que le délai légal expire. L'élection de
l'Aube devra donc se faire, au plus tard,
le dimanche 9, et c'est vingt et un jours
avant que le décret de convocation doit
paraître.
Ces deux moitiés de Dieu, lé pape et l'empereur,
viennent de se déclarer la guerre; et
nous reproduisons, d'après le Journal
officiel de Berlin, les lettres qu'ils ont
-échangées. Nous avous parlé maintes
fois de la lutte qui s'est engagée sourde-
ment, pour continuer ensuite avec vio-
lence, entre le clergé catholique ultramon-
tain et le gouvernement de l'Allemagne.
Pie IX réclame, — et non sans raison
peut-être à son point de vue, - contre
les lois nouvelles de l'Empire allemand
en matière de culte, qui ne sont, après
tout, ni plus sévères, ni plus injustes que
nos lois françaises. Si des mesures assez
rigoureuses ont été prises,, il les faut at-
tribuer surtout aux protestations et aux
refus d'obéissance du clergé. Du reste,
nous croyons que M. le prince de Bismarck
n'a pas été fâché d'une résistance qui mi
permet de poursuivre son but plus sûre-
ment et plus vite. Le Saint-Père dit à
l'empereur qu'en approuvant cette politi-
que, il travaille « à miner son propre
trône. » L'empereur répond qu'il ne cessera
point de défendre l'ordre dans ses Etats
contre toute attaque, que c'est un soin
qui le regarde, et que son gouvernement,
en veillant à l'observation des lois, ne
reculera pas devant l'emploi des moyens
temporels.
Parmi d'autres passages de là réponse
impériale, on remarquera ce tableau des
agissements du catholicisme ulUamontaiii
en Allemagne : « Une partie de mes su-
jets catholiques a organisé à mon grand
regret, depuis deux ans, un parti politique;
qui chercha à troubler, par des menées
hostiles S" l'Etat, la paix religieuse qui
règne en Prusse depuis plusieurs siècles..
Malheureusement plusieurs prélats catho-
liques ont non-seulement approuvé ce
mouvement, mais encore ils y ont aussi
pris part, jusqu'à s'opposer ouvertement
aux lois existantes. Votre Sainteté aura
remarqué que des faits semblables sa pro-
duisent actuellement dans plusieurs Btats
européens et dans quelques Etats d'outre-
mer. »
, Quelque appréciation qu'on fasse de la
politique allemande, il faut reconnaître que
les accusations portées par l'empereur
Guillaume contre rultramontanisme ont
beaucoup de force, et qu'en effet tous les
gouversements quelconques, républicains
ou monarchiques, auraient le dro t de s y
associer. En ce moment, nous voyons l'ul-
tramontanisme lutter partout pour domi-
ner. Eu Allemagne il combat la monar-
chie ; en France il s'attaque à la Républi-
que, et, si demain chez nous la Républi-
que succombait, ce serait contre la monar-
chie qu'il' recommencerait la bataille, à
moins que celle-ci ne lui fît d'elle-même
sa complôïé -soumission et qu'un Robert-
ltt-Piuux ne spoutât au trône. Si l'ultra-
montanisme ne lègue, il se _é-laikil ou plu-
tôt il conspire toujours.
EOG. LtÉBRflT.
--
Dans les appréciations du Journal de
Paris sur la querelle de l'empereur d'Alle-
magne et du pape, nous trouvons une as-
sertion bien singulière :
M. de Bismarck a ouvert la guerre religieuse
qui déchire l'Allemagne, parce qu'il nourrit le
âe {"ire triompher la confession protes-
tant '- ur la confession cathQlique, et parce qu'il
fessent une irritation profonde eontrg les catho-
liques allemands qu', à cause leurs lions reli-
gieux, ont des sympathies p:mr' la France.
Sur lo WelLier point, nous gommes vo-
lontiers d accù'd avee, iioti-e cODfrère; mais
où nous ne comprenons "plus, c'est lors-
qu'il pAi-le dus « sympathies » des catholi-
ques allemands pour, la tr^nci?. Ses abon-
nés des départements naguère occupés pour-
ront lui écrire que nos ennemis les plus
acharnés et les plus féroces venaient pré-
cisément de la catholique Bavière et du non
moins catholique duché..de Bade.
Nou^a^cjp bien que le Journal d-j Paris
est depu is giielque temps engagé sous les
banmèree-iyyaîtStéS' èt Cléricales ; mais ce
n'est pas une raison suffisante pour décla-
rer amis et bons alliés de la France tous
les ultramontains, même ceux d'Allemagne,
par cela seul qu'ils sont ultramontains.
E. L.
——————— ♦—«
L'Orgue de Fualdès
Les voyageurs les plus dignes de foi
racontent que dans la Calabre, quand
un petit-neveu de Fra Diavolo médite
un mauvais coup', il prend soin d'aller,
la veille, s'agenouiller dans une église
pour demander à Dieu, en même temps
que le pardon de son péché, la réussite
de son entreprise. De même on sait que
le boudoir des galantes Italiennes est
toujours orné d'une statue de la Vierge,
aux pieds de qui brûle constamment une
veilleuse ; et la donzelle ne manque pas
d'appeler les bénédictions de la madone
sur ses exercices les moins religieux.
Ces souvenirs nous sont revenus en
mémoire à la lecture d'une lettre que M.
Combier, membre de l'Assemblée natio-
nale, vient d'adresser au directeur de
l'Association de Notre-Dame-du-Salut.
M. Combier est un des plus infatigables
travailleurs de la fusion ; en ce moment
même il est auprès du comta do Cham-
bord, et c'est sous ses yeux, peut-
être bien sous sa dictée, à coup sûr
d'après son inspiration, qu'il a écrit l'é-
pître qu'on va lire :
Mon Révérend Père,
Comme vous me faites l'honneur de me l'é-
crire, les événements les plus graves se prépa-
rent pour la France. La dénoûment assez pro-
chain est pour elle une question de vie ou de
mort.
Dès à présent, on prépare la campagne qui
doit bientôt s'ouvrir, et ce ne serait pas trop
d'inaugurer dès à présent les prières des asso-
ciés de Notre-Dame-du-Salut.
La cause de l'Eglise et celle de la France
sont assez unies entre elles pour que nous sui-
vions l'exemple des apôtres et des fidèles, qui
n'interrompaient plus leurs prières pendant que'
Pierre était en prison.
Je crois qu'il serait boa d'organiser anssi
parmi les catholiques de France la prière per-
pétuelle pour le salut de la France. Il ne de-
vrait pas s'écouler, d'ici au jour de la délivrance,
une seule heure qui ne fût ceusaerée à invoquer
le secours de Dieu et la protection de la .itère
des miséricordes. On pourrait avoir simultané-
ment, de jour et de nuit, dans certains sanc-
tuaires, l'adoration perpétuelle du Saint-Sacre-
ment et la récitation perpétuelle du rosaire.
Dans les grandes villes comme Paris, on
trouverait aisément des associés en nombre suf-
fisant pour cette œuvre; mais il serait déjà bien
qu'elle fût organisée dans chaque diocèse, les
églises des différentes paroisses adoptant cha-
cune un jour, ft ces jours combinés de t-lle
sorte qu'il n'y eût pas interruption de Cttte
prière dans un sput des diocèses de France.
Telles sont, mon révérend père, les idées que
m'ont suggérées les quelques lignes que vous
m'avez. fait l'honneur de m'écrire, et que je vous
soumets en toute humilité, etc.
Ch. Combier.
Traduction libre, mais fidèle: 0 mon
Dieu! tous nos préparatifs sont faits;
nous avons décidé le jour et l'heure où
nous lancerons un nœud coulant à 1a
gorge de nos adversaires pour les traîner
aux pieds de vos représentants sur terre,
le pape et le roi; vous savez quel désin-
téressement préside-à nos projets ; notre
unique ambition est de conserver nos
privilèges en ce." monde et d'assurer
notre salut dans l'autre ; pardonnez-
nous donc, lea procédés un peu vifs que
nous sommes obligés de mettre en œu-
vre, et bénisse nos efforts ! 0 Vierge-
Marie, mère des miséricordes, intercédez
pour nous auprès de votre divin filé
pour qu'il obtienne de Dieu le Père la
rémission des péchés que nous allons
commettre à bonne intention, pour la
plus grande gloire dé l'Eglise et le bien
de la France !
Cette soif de prières qu'éprouvent nos
adversaires à la veille de nous livrer ba-
tailla prouve clairement que leurs
consciences les tourmentent quelque
peu, et à ce titre, nous nous sentons
pleins d'indulgence à l'endroit de ces
malheureux, obligés de s'étourdir par
des prières à jet continu pour se donner
du cœtir à l'ouvrage. D'ailleurs nous les
connaissons assez pour savoir qu'ils
n'intrigueraient pas si désespérément
auprès du Ciel si leurs intrigues terres-
tres avaient donné tous les résultats dé-
sirables. Il ne nous déplaît donc pas de
les* voir mettre en Dieu un espoir qu'ils
n'ont sans doute pu réussir à placer
dans les simples mortels d'où dépend le
succès de leur entreprise.
Et pour leur donner une preuve du
peu d'émotion que nous procurent leurs
pieuses simagrées, nous voulons leur
offrir un moyeu aussi sûr qu'expéditif
et-peu coûteux d'adresser au ciel, d'ici
au 5, novembre, un stock de prières
incaéulable. C'est un procédé fort ea
usage en Chine, où les bonzes ; se
tiennent en communication permanente
avec le Très-Haut, grâce à un mécanis-
me très-iugénieux qui débite nuit et
jour d'interminables rubans de prières
écrites. L'instrument figure assez bien
un moulin à cifé ; le bonze tourne la
manivelle, et les oraisons s'allongent,
s'allopgent à la façon des bandes de té-
légrammes dans les appareils Morse.
Nous recommandons ce système à M.
Combier et à son révérend père ; il leur
permettrait de moudre en un seul jour
plus de Paler et à'Ave que n'en pourraient
dire en un mois cent jésuites de corvée.
Si Dieu n'exauee point, après cela, les
souhaits des monarchistes, ils devront
avouer que le ciel et .ses habitants en-
tendent rester sourds f-1 car l'echo de ces
moulins à prières mis en mouvement à
la fois dans tous les diocèses de France
ne saurait manquer d'arriver à destina-
tion. Il est vrai que si l'on refuse là-haut
de se laisser toucher aux mômeries d'ici-
bas, il reste encore un espoir aux récita-
teurs de patenôtres ; c'est d'assourdir si
bien le pays qu'il se laisse approcher
sans défiance, au jour dit, et tombe,
avant d'avoir pu se reconnaître, dans le
piège qu'on lui prépare. Ainsi firent, on
s'en souvient, les associés de l'affaire
Fualdès. Pendant qu'ils travaillaient sur
leur victime, l'un d'eux, resté dehors,
jouait de l'orgue à tour de bras pour
étouffer les bruits de l'intérieur.
E. SCHNERB.
— —
LES DÉPUTÉS DE PARIS
M. le docteur Béclard, membre du conseil
général de la Seine, nous communique la lettre
suivante*que M. Léon Say vient de lui adresser :
L'Ile-Adam, 12 octobre 1873.
Mon cher monsieur Béclard,
J'ai reçu la lettre en date du 10 octobre
que vous et vos collègues du conseil géné-
ral m'avez adressée, ainsi qu'aux autres
représentants du département de la Seine,
pour provoquer, dites-vous, de leur part,
une franche déclaration sur le vote qu'ils
auront bientôt à émettre.
Je me suis déjà publiquement expliqué
sur les projets de restauration qu'un cer-
tain nombre de députés veulent soumettre
à l'Assemblée nationale à la reprise de ses
travaux. Je voterai contre.
La patrie, dites-vous justement, nous
demande le repos, il ne faut pas lui im-
poser la lutte.
Je vous prie de recevoir et de faire agréer
aux co-signataires de la lettre du 10 oc-
tobre l'asburajuce de moe sentiments de
considération très distinguée.
Léon SAY,
Député de la Seine.
L'AUDIENCE
L'interrogatoire a fait, aujourd'hui, une
immense enjambée ; il a parcouru trois
divisions, la quatrième, la cinquième et
une partie de la sixième. Les deux pre-
mières, « opérations militaires depuis le
19 août jusqu'au 1er septembre » et « dé-
fense et approvisionnement de la place de
Metz, » ont été lestement enlevées; la troi-
sième, « incidents et démarches diverses
pendant le mois de septembre, » nous ar-
rêtera sans doute pius longtemps.
48 division. — C'est une sorte de paral-
lèle entre les moyens stratégiques de mar-
cher sur Thionville et les intentions mili-
taires que le maréchal laisse percer dans
es ordres. Cela n'est guère de notre com-
pétence; mais ce qui est de notre ressort,
c'est la-tournure habile que le maréchal
sait donner à ses réponses dans les cir-
constances difficiles. Ainsi, lorsque le pré-
sident lui dit qu'il ne se trouve aucua or-
dre, du commandant en chef concernant
les équipages de pont, l'accusé répond :
« Je ne me souviens pas d'avoir donné
l'ordre de ne pas emmener les équipages
de pont.» Or, ils'agit d'une prétendue mar-
che sur Thionville et d'un passage de la
Meuse. Il est déjà extraordinaire qu'il
n'existe pas d'ordre commandant les pon-
tonniers; s'il existait un ordiv leur or-
donnant de rester sous Metz, ce serait py-
ramidal.
Ce qui a retenu la maréchal sous Metz,
« ce sont des considérations stratégiques,
la prudence que lui commandait le man-
que de renseignements extérieurs, »et non
les instances du général Coffintères ou les
appréhensions variables du général So-
leille.
Ici, le président pousse le maréchal et
veut lui faire dire pourquoi il n'a pas pré-
venu plus clairement l'empereur de ses
intentions. — Il les connaissait, répond
l'accusé. — Mais alors, s'il les connaissait,
comment expliquer les grandes dispositions
qu'il prend à Verdun? Nous le répétons,
l'interrogatoire est pressant sur ce point,
mais, en somme, offre beau jeu au maré-
chal, qui n'a pas à expliquer les pensées de
l'empereur.
Par contre, nous trouvons que M7 la
président n'a guère insisté sur le conseil
si. important, tenu par les chefs de corps à
la ferme de Grimont, le 26. Le procès-
Terbal ne constate même pas qu'il ait été
parlé dans Ga> conseil da l'armée de Mac-"
Mahon. « Je crois avoir dit à ces mes-
sieurs, répond la maréchal, que estte ar-
mée se formait à Châ;ons. »
Le 27, une dépêche du colonel Tutnier
lui dit de se tenir prêt à tendre la main à
Mac-Mahon qui arrive; il donne des ordres
en Conséquence et s'il les décommande le
30, c'est pour tromper l'ennemi. Ton-
jours est-il que le.31 t le 1er, il n'a pas
poussé de l'avant, bien que sachant la
marche de Mac-Mahon ; mais dans cette
partie de l'interrogatoire, il est évident
qu'il tient le bon bout. Que répondre, en
effet, à un officier dont la défense PO base
,"r ce raisonnement : Pour moi, c'était j
et c'est toujours sur la rive droite et non
sur la rive gauche qu'il faut entreprendre
logouvernent ; voilà' mon idée, ce n'est
peut être ps la vôtre ; mais c'était et c'est
encore la mienne.
5U division. — L'interrogatoire vise,
comme but, la réponse à cette question:
Le maréchal a -t-il suivi les prescriptions
des règlements rmhtaires? L'article 244
du Code miliLaÍre imposant au général en
chef le devoir de régler la garnison de la
viile et les approvisionnement auxquels
l'armée ne doit pas toucher, joue là un
grand rôle.
Il est évident'^ue le maréchal, laissant
"l'Ul * 1 !
àcô certaines prescriptions, militaires,
a ordonné l'exécution de certaines autres.
A l'égard des premières, son système de
défense consiste à affirmer qu'il a toujours
séparé l'armée de la place, et que le géné-
ral Coffinières avait à s'occuper de Metz,
ou bien qu'il a donné des ordres et que.
ces ordres n'ont pas été exécutés.
A ce sujet, il n'est peut-être pas superflu
de faire une remarque : le maréchal, toutes
les fois qu'il parle d'un officier général
sous ses ordres, ne se fait pas faute d'ac-
coler au nom de cet officier les épithètes
les plus louangeuses ; et, toutes les fois
qu'il s'agit d'un fait général, il ne manque
pas d'assurer que ses ordres ont été mal
exécutés ou même que les choses les plus
élémentaires de la guerre m'ont pas été
prévues par seg subordonnés. Il ferait
peut-être bien d'opter pour l'un ou l'au-
tre de ces systèmes, même avant la dépo-
sition des témoins.
69 division. - Comment et quel jour
avez-vous connu la capitulation de Sedan ?
— Le 2 septembre, par un médecin de
l'Internationale, j ai connu l'affilie de
Beaumont.
Nous entrons en pleine période politi-
que. Et nous devons à la vérité de dire que
M. le président a ouvert cette période par
un petit speech assez remarquable, établis-
sant un parallèle entre les forces concen-
trées soua Mets et les débris de forces qui
restaient éparpillées en France, pour
aboutir à par cette conclusion : « Vous ne
pouviez plus pefaser à compter sur une
armée de secours.» L'accusé ne répond que
par un simple signe de tête. C'est un long
monologue d'ailleurs auquel se livre le
président, uu monologue dit d'une voix
posée, bien timbrée et en fort bon français,
pour arriver à savoir quelles mesures le
maréchal a cru devoir prendre en sep-
tembre..
Le contraste est curieux : le maréchal
répond vite, brièvement et bas. La pre-
mière quinzaine de septembre a été plu-
vieuse ; en outre il y avait beaucoup de
malades ; s'il a Qpiné pour une tactique de
petits combats qu'il laissait à l'initiative
des chefs de corps, c'est que cette tactique
lui semblait préférable à toute autre.
— Quel jour et comment avez-vous
connu les événements politiques du 4 sep-
tembre ?
— Le commandant Samuel, envoyé en
parlementaire le 6, a rapporté un journal.
Nous voilà au vif des intrigues.
Le 12, les chefs de corps sont réunis; le
maréchal avait l'intention de donner sa dé-
mission ce jour-là. Toutefois il se contente
d'adresser à l'armée une proclamation où,
à côté d'une foule de bonnes choses, on
dit que l'armée de Metz a pour devoir de
défendre « l'ordre social - contre l'anar-
chie. » -
Ici le due d'Aumale se montre habile,
ferme et digne, et cependant nous n'avons
pu nous empêcher de sourire en l'écoutant.
a Ne craigniez-vous pas, dit-il à l'accusé,
de jeter, par cette aanonce, une certaine
perturbation dans l'armée? L'ordre soeial
n'était pas menacé et il y avait 400,000
Prussiens en France. » Nous ne saurions
trop louer M. le président de l'attitude
qu'il vient de prendre ; mais ce qui nous
inspire des réflexions indiscrètes, c'est que
l'ordre moral des amis de M. le duc d'Au-
male serait le frère jumeau de l'ordre social
du maréchal Bazaiue, s'il n'était pas né
trois ans plus tard.
Le maréchal répond simplement que
cette idée ne lui est pas venue, et que du
reste le 4 septembre était déjà une mena-
ce pour l'ordre social. Il n'insiste pas, et
d'ailleiii-s M. lé président ne cherche pas à
le pousser.
S'il y a eu, contre les règlements militai-
res, des communications avec le prince
Frédéric Charles, c'est la que révolution
créait des situations exceptionnelles.
Le communiqué inséré H an s l'Indépen-
dant rémois, par lequel le gouvernement alle-
mand déclarait ne pouvoir traiter qu'avec
l'empereur, ou la régence ou le maréchal
Bazaine, ne lui a semblé d'aucune impor-
tance.
Le sauf-conduit des médecins luxem-
bourgeois, qui n'était destiné qu'à sept
personnes, et qui cependant spécifiait neuf
permissions, juste au moment où Bour-
baki et Régnier cherchaient à traverser
les lignes prussiennes, lui a paru une
erreur toute naturelle de l'ennemi, malgré
l'êtran get - de la coïncidence,
Régnier ! le roman!
Le 23, dit le président, arrive Régnier,
qui se présente « comme un envoyé d'Has.
tings. »
- Pardon, « comme un courrier de
l'empereur, » interrompit l'accusé.
« Je viens de la part de l'impératrice,
m'a-t-il dit. Il a ajouté qu'il n'avait aucun
pouvoir, mais il m'a montré UNe photo-
graphie du prince impérial avec la signa-
ture.
On sent que le président attache un
grand intérêt à savoir si Régnier a été mis
au courant des entrevues du maréchal avec
le prince Frôdérie Charles, et si Bazaine a
livré à C9 confident d'emprunt la situation
exacte des approvisionnements de la place;
le maréchal ne répond que par des léga-
tions..
Lorsqu'on lui demande quel résultat il
attendait, au point de vuedu salut de l'ar-
mée et do la patrie, du voyage forcé du
général Bourbaki, il assure qu'il voulait
savoir, dans l'intérêt du pays, si l'impéra-
trice avait qualité pour traiter. Quant à la
possibilité de retour de Bourbaki, il n'a
vait aucune assurance à ce sujet, mais il
pensait que le général rentrerait, ayant
toujours cru qu'il y avait entente entre la
gouvernement allemand et l'impératrice
pour un armistice.
Du reste, depuis qu'il se sent serré sur
le. terrain politique, l'accusé est manifes-
tement gêné ; il répond brièvement et à
voix basse, ne tenant pas à s'étendre, sem-
blant tenir à peine à être entendu. La si-
tuation est délicate, la défense ne ptut
être que faible sur ce point ; il le sent et
on vie voit.
De sou côté, le duc d'Aumale et fati-
gué, il n'a passsé de parler, d'écouter,
4$saisir la. partie faible des réponses et de
viser immédiatement le côté délicat de la
question.
Ces deux hommes qui ne cessent pas
d'avoir les yeux plongés dans les yeux, de
s'efforcer de savoir la pensée adverse et de
dissimuler la leur propre, doivent être
brisés au bout de deux heures. C'est
pourquoi les audiences durent si peu.
Celle d'aujourd'hui s'est arrêtée dans un
moment palpitant d'intérêt.
PAUL LAFARtrnB.
-.-.---..-, +
LOIN DE COMPTE
Mes amis. il faut vous dire, et peut-
être l'avez-vous déjà remarqué à lire mes
articles, que j'ai beaucoup d'amis qui ne
sont point de chauds républicains ; mais
que voulez-vous ? je suis très-tolérant,
ce qui vient peut-être de ce que je n'ai
pas de passion farouche en politique ; la
tolérance n'est bien souvent qu'une for-
me philosophique de l'indifférence. Mes
amis donc me disaient :
— Ton suffrage universel ! tu verras
quand nous en serons les maîtres ! Sauf
Paris et trois ou quatre grandes villes,
il renvoie toujours la réponse qu'on lui a
dictée. M. Thiers veut des radicaux ; la-
suffrage universel les lui expédie. Mais
si le parti adverse était à la tête des affai-
res ; s'il avait à son tour dans la main
et l'administration, et le télégraphe, et
les journaux, et tous les moyens dont le
pouvoir dispose en France, il ferait, lui
aussi, passer tous ses candidats, comme
lettres à la poste. »
C'était avant le 24 mai, naturellement,
que l'on me tenait ces discours. Et moi,
bonhomme, je les écoutais volontiers, et
m'en retournais, sinon convaincu, au
moins ébranlé.
Après tout, pensais-je à part moi, ils
n'ont peut-être pas tout à fait tort quand
ils s'insurgenl contre les résultats du,
suffrage universel, qui leur donne tort à
chaque élection nouvelle. Qui sait ce que
pèsent dans la balance le nom de M.
Thiers, ses sympathies secrètes ou
avouées, et la complicité soit occulte,
soit patente, de l'administration, qui
patronne les candidats républicains au.
détriment des autres?
Le fait est que durant les dix-huit pre-
miers mois de l'empire, nous nous étions
habitués à voir le suffrage universel,
comme une horloge privée de ses poids
et de ses ressorts, ne marquer d'autre
heure que celle qui lui était imposée par
le doigt du pouvoir, tournant les aiguil-
les à sa fantaisie.
Cette longue expérience du suffrage
universel ne nous avait pas donné une
merveilleuse confiance en sa sagesse, et
je ne trouvais pas grand chose à répon-
dre:à l'argumentation de mes amis.
Ils me paraissaient d'autant plus près
de la vérité que tous les journaux qui
ne se piquaient pas d'aimer l'idée répu-
blicaine abondaient dans leur sens; tous
répétaient à l'envi :
— C'est M. Thiers qui fait les élec-
tions ! Ah ! si M. Thiers n'était pas là !
s'il ne se servait pas des préfets du
4 septembre ! Que veut-on obtenir des
populations quand on les garde si mal ?
OB. leur souffle le vent ; elles renvoient
la tempête !
Le hasard ou, si l'on aime mieux, la
Providence, qui est. le synonyme 'thio-
logique du hasard, jette bas M. Thiers
et met à sa place les agents de la. lé-
gitimité , ceux qui s'intitulaient, par
excellence, les conservateurs, comme, si
nous, qui voulons conserver la Répu-
blique, nous n'étions pas beaucoup plus
conservateurs que des gens qui médi-
taient une révolution.
Enfin, n'importe! Les voilà au pou-
voir. Ils destituent préfets et sous-pré-
fets et nomment partout des adminis-
trateurs à leur dévotion. Ils suppriment
nombre de journaux hostiles et interdi-
sent à eaux qu'ils ne tuent point le libre
usage de la voie publique. Ils inter-
disent les réunions publiques et refu-
sent la: parole aux personnes qu'ils
soupçonnent de n'être pas absolument
de leur avis. Ils organisent des tournées
dans les. campagnes, répandent de
petites brochures, encouragent par-des-
sous main cette vaste agitation des pèle-
rinages ; ils travaillent, enfin," de leur
main l'opinion publique et pétrissent à
leur guise le suffrage universel, surtout
dans les circonscriptions où la loi leur
faisait un dovoir de convoquer les élec
-teurs à bref délai.
Et moi, les voyant si résolus et si ac-
tifs, je médisais, non sans quelque tris-
tesse, que décidément mes amis avaient
raison, qu'on faisait dire au suffrage uni-
versel tout ce qu'on voulait, blanc au-
jourd'hui, et demain tricolore ; que cela
dépendait uniquement de la personne
qui interrogeait et de la façon dont elle
savait s'y prendre.
Vous imaginez aisément ma surprise
quand je vis les résultats des dernières'
élections :
- Eh, quoi 1 l'on renverse M" Thiers
parce qu'avec lui il n'y avait pas moyen
de faire passer d'autres candidats que les
candidats républicains. On se met à sa
place pour remédier à cet horrible in-
convénient, on prend son temps, on
n'épargne aucune des mesures qui doi-
vent assurer le succès; les élections se
font, et elles ne donnent, tout comme
du temps de M. Thiers, que des candb
dats républicains.
Que dis-je? c'est bien pis que du temps
de M. Thiers! A cette époque où, si l'on
1 en croit ces messieurs, le radicalisme
coulait à pleins bords, les candidats
républicains, sauf à Paris, ville qu'il
faut toujours mettre à part, n'obtenaient
que des majorités assez faibles, témoin
M. Turigny, qui ne l'emportait siir
son concurrent que de quelques cen-
taines de voix. Et voilà que ce même M.
Turigny le bat de dix mille suffrages.
M. Turigny n'a pas changé pourtant, ni
les électeurs. Il ny a de changé que le
gouvernement.
Ehl ehl cela donne à réfléchir, surtout
si l'on y joint l'immense, la formidable
majorité de M. de Rémusat et de ses.
deux autres collègues en républicanisme.
Et savez-vous quelle est ma r&
flexion?
C'est que les monarchistes sont loin
de compte.
Leur raisonnement était fort simple et
très-séduisant : Nous allons prendre un
roi,'disaient-ils, et constituer ainsi un
gouvernement qui sera définitif. Vous
en serez enchantés, n'est-ce pas ? Car ce
qui vous agace, c'est le provisoire. Une
fois le roi nommé, tout ira sur des rou-
lettes. Nous serons les maîtres du suf-
frage universel, .qui ne nous enverra
plus que des amis du premier degré.
C'est de la tranquillité-pour vingt ans.
El vmgfans;" trerar érntté par le
temps qui courte
Dame ! le fait est que vingt ans sans
révolution, ce n'est pas à dédaigner. Oui,
mais voilà que ces vingt ans, je n'y crois,
plus du tout. Je ne crois plus même à
six mois. Ce diable de suffrage univer-
sel, ils m'avaient tant dit qu'une fois
M. Thiers à bas, ils le mettraient - à la
raison. Et puis pas du tout, il leur
échappe !
Qui m'assure qu'il sera plus docile,
une fois la royauté faite?
Et s'il ne l'est pas, s'il se rebiffé, s'il
envoie au roi de l'ancienne Assemblée'
une nouvelle Assemblée républicaine,
;nous retombons en plein gâchis.
C'est à considérer.
FRANCISQUE SARCEY.
———————— ————————
Le Journal officiel de Berlin, du 14 oc-
tobre, publie la lettre suivante du pape à:
l'empereur :
!
Vatican, le 7 août 1873.
Sire,
Toutes les mesures que le gouvernement de <
Votre Majesté a prises depuis quelque temps
ont de plus en plus peur bat de détruire le »
catholicisme. Quand je me demande à moi-i
même quelles peuvent être les causes de eesr,
rigoureuses -mesures, je reconnais que je ne
suis pas en état d'en trouver une seule. D'un.
autre côté, on me dit que Votre Majesté n'ap*
prouve pas la conduite de son gouvernement
et blâme la rigueur des mesures prises contre
la religion catholique. Mais s'il est Vrai qua
Votre Majesté ne les approuve pas (et les let-
tres que Votre Majesté hia adressées autrefois
me semblent prouver suffisamment que vous' i.
ne pouvez pas approuver ce qui se passe aI:'
tueltemenl) ; si, dis.je, Votre Majesté n'approu-
ve pas que son gouvernement continue à éten-
dre de plus en plus les mesures de rigueur
prises par lui contre la religion de Jésus* v
Christ et à nuire par là, ; si gravement à cettai
religion, Votre Majesté n'arrivera- t- elle P44.
alors à se convaincre que ces mesures n'ont
d'autre effet que de miner son propre trôaet C
Je parle avec franchise, car ma bannière es'
la vérité. Je parle pour remplir un de .mei. d,
voirs, qui consiste à dire la vérité à tous, et
même à ceux qui ne sont pas catholiques ; car
tous ceux qui ont reçu le baptême appartien-
nent au Pape,, à quelque point de vue que l'on
se place ou de quelque façon que ce soit» sans
que j'aie à m'expliquer ici à cet égard. Je suis
persuadé que Votre Majesté accueillera mes
observations - avec sa. bonté accoutumée ete -
prendra les mesures nécessaires dans la cir.
constance présente.
En faisant agréer à Votre Majesté l'expres-
sion de mon dévouement et de mon respect,
je prie Dieu, d'embrasser Votre Majesté etmoL.
dans une même compasssion.
PIE IX.
L'empereur a répondu :
Berlin, la 3 septembre 1873.
Je me réjouis que Votre Sainteté m'ait fait,
comme autrefois, l'honneur de m'écrire. Ja
m'en réjouis d'antatft plus que vous me four-
nissez ainsi l'occasion de rectifier les erreurs
.qui, d'après la lettre-de-Votre Sainteté, en
date du 7 août, ont dû se produire dans les
rapports qui vous sont parvenus touchant les
affaires. d'Allemagne. Si les rapports qui ont
été faits à Votre -Sainteté sur les affaitrwrtTAl- h
lèmagne ne contenaient; que la véritée Vetrs r
Sainteté n'aurait p^.çu peiwer ,({ue nais «t'1
vernement suivît une voie non approuvée par
moi. La constitution de, mes Etats eiit telie
qu'il ne peut en être ainsi, car les lois et
les mesures gouvernementales ont besoin en
Prusse de mon assentimestf royal. Une partie
de mes sujets catholiques a organisé, à raon
grand regret, depuis deux ans, un parti politi-
que qui cherche à trouve.. par des menées
hostiles à l'Etat, la paiv religieuse qui rèsne
en Prusse depuis plusieurs siècles. Malheureu-
sement, plusieurs ôrélats catholiques ont non-
seulemypt approuvé ce mouvement, mais en-
core ils y ont aussi pris part, jusqu'à s'opposer
ouvertement aux lois existantes Votre Sainteté
aara remarqué que des faits semblables se pro -
duisent actuellement dans plusieurs Etats euro-
péens et dans quelques Etats d'outre-mer.
Je n'ai pas à rechercher les causes qui -peu-
vent engager les prêtres et les fidèles vie l'une
des religions chrétiennes à soutenir les, ennemis
de tout ordre dans leur lutte conuiJ l'Etat.
mais mon devoir est de protéger la.pal.et de
sauvegarder le respect dû -aux lois Xs le,,;
Etate dont le gouvernement m'aété confié'par
Dieu. Je sens que je ,'dois compte à Dieu de
la manière dont je remplis ce devoir royal.
Je défendrai l'ordre et. les Iota dans mes Etats
contre toute attaqua, tant que Diea me don-
nera le pouvoir. En ma qualité de monamua.
chrétien, je suis tenu à mon grand regret de
remplir aussi ce devoir royal contre les servi-
teurs d'une Eglise, qui, je le suppose, Dere".
tonnait pas moins que l'Eglise é*anjrilkrt&-
i obligation, d'obéir a l'autorité tenarriorelle,
comme à une émanation de la volonté divine. «
qui nous est révélée. Un certain nombre d'egl. -> 1
désiastiques soumis à Votre Sainteté renient
t mon grand regret, en Prusse, la doctrine
chrétienne à ce point de vue et mettent mon
gouvernement, qui est appuyé par.; la grande
majorité de mes leta e Cath lum
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