Titre : Le XIXe siècle : journal quotidien politique et littéraire / directeur-rédacteur en chef : Gustave Chadeuil
Éditeur : [s.n.] (Paris)
Date d'édition : 1873-09-29
Contributeur : Chadeuil, Gustave (1821-1896). Directeur de publication
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Type : texte texte
Type : publication en série imprimée publication en série imprimée
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Description : 29 septembre 1873 29 septembre 1873
Description : 1873/09/29 (A3,N683). 1873/09/29 (A3,N683).
Droits : Consultable en ligne
Identifiant : ark:/12148/bpt6k7558041d
Source : Bibliothèque nationale de France, département Droit, économie, politique, JOD-199
Conservation numérique : Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne : 26/03/2013
3E Année. — N° 683. PRIX DU NUMÉRO : PARIS 15 CENTIMES — DÉPARTEMENTS 20 CENTIMES;
Lundi 29 Septembre 1873.
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JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
adresser au Secrétaire de la Rédaction
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On s'abonne à Londres. chez M. A. MAURIOB général
IdvertifiDg, agent, 13, Tavistockrow. Covent Gardes*
MM. les Souscripteurs dont l'a-
bonnement expire le 30 septembre
sont priés de le renouveler immé-
diatement, s'ils ne veulent éprouver
de retard dans la réception du
journal.
r , JOURNÉE POLITIQUE
- •. J 3 : » 4
-#'. i -r' v;. '"AW
Paris, 98 septembre 1875.
Nous venons de lire dans le Mémoriàl
de l'Allier, la Décentralisation, Y Unité fran-
çaise, etc., une déelaration qu'ont repro-
duite en l'approuvantles quatre-vingts jour-
naux légitimistes des départements. Ce
document veut être solennel, bien qu'il ne
paraisse que d'assez piètre allure* On y
trouve le Te Deum d'usage, en l'honneur
de la révolution du 24 mai et de ses au-
teurs. « Mais, poursuivent les écrivàins
légitimistes, il reste k mettre la société à
l'abri des surprises en replaçant nos ins-
titutions sur la base d'un principe im-
muable. L'Assemblée, nous l'espérons, ne
tardera cas à proclamer la monarchie et à
appeler le roi. Le roi et 1 Assemb ôe assu-
reront ensemble les libertés auxquelles
tout peuple chrétien a droit. Nous avons
va, avec une joie profonde, l'unité réta-
blie par un acte mémorable et patriotique
dans la famille royale. Cet événement,
appelé de tous nos vœux, et qui a été con-
sidéré comme une véritable faveur du
ciel, est un exemple proposé à tous les ci-
toyens, qui doivent oublier leurs mésin-
telligences pour le salut de la patrie. Pas
plus que leur chef, les royalistes n'ont
d'injures à venger i ils tendent la main à
tous les honnêtes gens qui voudront loya-
lement se rapprocher pour refaire en com-
mun la fortune de la France; tout le
monde sait que le comte de Chambord à
déclaré vouloir être, non le roi d'un parti,
mais le roi de tous les Français, et ils re-
garderont comme les premiers et les plus
grands ceux, sans distinction de classes,
qui serviront le mieux la France et le
roi. »
On pense bien que nous navons pas, à
propôs d'un tel manifeste, de longues ré-
flexions à faire. Ces messieurs veulent bien
ilOtts rassurer; ils prennent soin de nous
promettre c les' libertés auxquelles tout
peuple chrétien a droit. b Ms qu'est-ee
que cela peut être? Des libertés catholiques
sans doute i Gar noUs soupçonnons fort les
rini8 de 89 et la déclaration des droits
fle l'homme de n'être point classés parmi
les libertés chrétiennes. Cfë sont des héré-
sies condamnées par le Syllabus. Qu'on lise
un peu plus loin la lettre de M. le prince
Henry de Valori au rédacteur de Y Union i
c'est un pur cht-d)œuvre et qui fera voir
le vrai fend des institutions que l'on nous
promet. Mais ce n'est pas tout. Ges mes-
sieurs ont aussi la bonté de nous préve-
nir qtü' ne seront pas méchants et que
M. le comte de Chambord ne sera pas le
Mi d'un parti, mais le CI roi de tous les
Français. »M. Beugnot a fabriqué jadis pour
l'usage du roi Charles X un mot bien
plus joli, beaucoup plus touchant même
« Il n'y a qu'un Français de plus ! » Nés
fcères l'ont entendu, comme aussi : « Point
de hallebardes. » Mais il ne parait pas
qu'ils s'en soient trouvés beaucoup mieux,
et si, sous la monarchie légitime, il.
ont éprouvé quelque enthousiasme, ce
n'est que sur le tard, vers la en de juillet
1830, quand il leur a été possible de la
jeter bas.
Pour en finir avec les histoires fusion-
nistes, il faut signaler la curieuse rectifi-
cation que fait l'Univers. Aussi bien, la
date de juillet 1830, que nous citions,
pourrait ici servir de transition naturelle.
Nous avons eu le plaisir de transcrire,
une ou deux fois, depuis deux jours, cette
phrase de YUnivers : « Ceux qui veulent
» séparer le roi du drapeau blanc sont des
» farceurs, qui ne veulent ni du drapeau,
» ni du roi. » Divers autres journaux l'ont
reproduite comme nous et, comme nous,
s'en sont égayés. Mais, voici de la part de
YUnivers, uu demi-désaveu qui montre un
embarras complet. L Univers ne dit point
carrément : « Nous avons eu tort de traiter
de farceurs, etc., etc. » Mais il prend texte
d'une erreur du Gaulois, qui avait attribué
l'article à M. Louis Veuillot, tandis qu'il
est d'un certain M. E. Vial, pour décliner
la responsabilité d'une boutade, qui n'a
point pour auteur un des rédacteurs poli-
tiques, mais un des collaborateurs militaires
du journal. Oa voit la différence. C'e,jt à
se demauder si M. le comte de Chambord
se persuade à présent que le fameux vers :
Soldat du drapeau tricolore,
a été jadis fait pour lui. On trouvera plus
loin la curieuse rectification de YUnivers. Oa
y remarquera encore que, malgré tout, M.
Louis VeuiUot ne veut pas retirer absolument
ni désavouer l'expression de son collabora-
teur : « Boutade un peu vive, mais vraie »,
c'est ainsi qu'il s'exprime. 0 a tâchera de sai-
sir ces nuances et l'on conclura si l'on peut.
Evidemment, dans le parti, les tiraillements
ne manquent pas, car le quart d'heure est
difficile. Ce que prouve, à nos yeux, la
note de YUnivers, c'est le degré de pro-
fonde perplexité où sont certaines gens,
qui se demandent s'ils ne doivent pas main-
tenant souhaiter que M. le comte de Cham-
fcord se parjure et s'ils ne l'amèneront
point à se parjurer. Ils prennent dQnç leura
précautions d'avance. Nous aimons mieux
M. de Valori et, comme dirait Boileau,
sa burlesque audace ; au moins est-il franc.
Pour M. le comte de Chambord, nous sup-
posons toujours (c'est le mot dont il s'est
servi lui-même) qu'il ne voudra pas « se
déshonorer. e
Le roi d'Italie a quitta Ëerlin. Nous
donnons les dépêches relatives à son dé-
part. L'entrevue de Victor Emmanuel etde
l'empereur Guillaume n'inspire à YUnivers,
après de grossières injures contre tout ce
qui ne porte point chez nous le bât clé-
rical, que ces profondes prédictions :
« L'Eglise, sachez le, ne connaîtra jamais
de Sadowa ! Et portes inferi non prœvale-
bunt adversus eam.» Tartuffes ou fous 1 L'un
et l'autre peut-être. Le cumul n'est pas dé-
fendu.
Eue. LIÊBERT.
: *
Voici la note de YUnivers dent il est
question dans notre Journée politique :
Un de nos collaborateurs militaires, dans un
article sur le drapeau, ou il examinait l'opinion
de l'armée, terminait par cette boutade un peu
vive, mais vraie :
Il Ceux qui veulent séparer le roi du drapeau
» blanc sont des farceurs qui ne veulent ni du
a drapeau ni du roi. »
Plusieurs journaux affectent de dire que le
mot est de M. Louis Yeuitlot et s'en font un ar-
gument de polémique. Le Gaulois, en citant cette
dernière phrase de l'article de notre collabora-
teur, va jusqu'à y joindre la signature du rédac-
teur en chef de YUnivers.
Ces journaux et le Gaulois surtout ont pu voir
que l'article était signé : E. Yial, et non :
Louis Veuillot.
Le Gaulois, dans son opposition antimonar-
chique, en est-il donc à avoir recours au men-
songe ?
-———————— » —————————.
Renier pour Régner
6 Messieurs I messieurs ! Grande nou-
velle 1 Bealé, Buffet* de Broglie et les au-
tres grippe-couronnes du centre-droit vont
ouvrir une boîte" à surprises dont vous
verrez sortir un Henri Y tout neuf et si
peu semblable à lui-même que sa mère
la monarchie traditionnelle et sa grand
mère l'Eglise ne le reconnaîtront pas
tout d'abord. Si Louis XIV était là, les
eheveux du grand roi se dresseraient
sur sa perruque, de jeune homme de
cinquanle-lrois ans, que naguère on fai-
sait descendre assez laborieusement de
M. le duc de Berry, remontera d'un trait
jusqu'à Glovis : on le verra brûler les
choses qu'il adorait et adorer les choses
qu'il brûlait; je ne parle pas des per-
sonnes, et pour ésuso&
« Bref, M. de Chambord est sur le point
de paraître, disons mieux, d'apparaître
mille fois plus libéral que MM. de Su-
gay et Merveillëux-Huvignauà: ne l'ont
connu dans leur dernier voyage. Mer-
veilleux et Sugny n'ont rien vu ; ils
s'offusquaient l'un l'autre; Merveilleux
était borné au Sud par Sugny, Su-
gny borné au Nord par Merveilleux-Du-
vjgnaux, et ces deux personnages réci-
proquement bornés n'ont pu mettre en
commun que les lumières de la berlue.
Attendez quelques jours et la nation
ébaubie fera connaissance avec un astre
.de libéralisme inédit ! »
Eh ! Eh ! Je ne dis pas que non. Tout
est possible. La saison des miracles,
ouverte le 24 mai à Versailles et le 1er
juin à Paray-le-Monial, n'est pas close.
Déjà, la simple annonce de ces nou-
veautés politiques a fait monter les
fonds publics de plusieurs centimes en
un jour. Les loups cerviers de la Bourse
sont agneaux par quelque côté. Tel qui
s'extasiait le mois dernier sur les prin-
cipes immuables et le caractère absolu
de M. le comte de Chambord se pâmera
peut-être, en liquidation, sur la sou
plesse et l'élasticité d'un, prince éminem-
ment pratique, à qui les concessions
opportunes ne coûtent rien. Tout réus-
sit aux heureux, et l'habileté peut fort
bien couronner un édifice dont la sim-
ple vertu avait jeté les fondements.
Vertu? peut-être. Laissons le mot,
puisqu'il est tombé de la plume. Une fois
n'est, pas coutume, dit le proverbe, et
pour une fois que le hasard enchaîne
deux vocables aussi contradictoires que
jumeaux, prince et principes, ne séparons
pas ce que l'étymologie a uni.
Le prétendant que les jésuites desti-
nent à régner sur nous n'est ni un mé-
chanthomme, ni un malhonnête homme.
Seulement, comme on dit dans la comé-
die de Barrière, il est logé comme ce
bourgeois dont le salon était rue de Va-
rennes et la garde-roba rue Coquenard.
La politique d Henri V est à Frohsdorff
et sa conscience rue des Postes. Ce digne
prince est, a été et sera jusqu'au dernier
jour de sa vie dirigé par les fils de Loyo-
la. Et personne n'a le droit d'y trouver
à redire, car nous savons qu'il est sincè-
rement dévot et qu'il marche-dans la
voie des bons pères les yeux fermes,
pour y mieux voir.
Lorsqu'il n'était qu'un petit garçon de
dix ans, chassé de France à la suite de
son grand-père, ses maîtres lui ont ap-
pris qu'il devait en honneur et con-
science maintenir le droit divin, le dra-
peau blanc et le pouvoir absolu. Il l'a
fait le plus loyalement du monde, 'saus
soupçonner un seul moment qu'il agis-
sait en subtil poitique.
Politique, comment et pourquoi? Parce
que sans sa fidélité obstinée à l'ancien
régime, il n'avait plus de raison d'être.
S'il avait profité de l'expérience, rendu
hommage à l'esprit moderne et reconnu
le droit de la nation, il donnait gain de
cause aux cousins d'Orléans, légitimait
leur usurpation et souscrivait à son pro-
pre néant.
Lerblequ'onlui apprit à jouer de bonne
heure était le seul qu'il pût jouer avec
profit ; il le joua par pure conviction,
j'aime à le croire, et il s'en trouva bien,
car il entretint à ce prix un vieux res-
tant de feu sacré dans quelques recoins
de la France.
- Jusqu'au 5 août 1870, il n'aurait pas
pu, sans déchoir, se rallier à la souve-
raineté nationale, au drapeau tricolore et
à la monarchie parlementaire. C'était
donner raison aux barricades de 1830,
condamner son aïeul et abdiquer au
profit de M. le comte de Paris. Les
500,000 monarchistes, s'il en reste
autant parmi nous, auraient crié tout
d'une voix : Prince pour prince, nous
aimons mieux le petit-fils de Louis-
Philippe, qui a la tradition du gou-
vernement constitutionnel, une édu-
cation libérale et des enfants. Ainsi-,
jusqu'au 5 août, M. le comte de Cham-
bord a été quelque chose, à la condition
expresse de ne point transiger avec l'es-
prit de 1789.
Mais aussitôt que son cousin, le comte
de Paris, inspiré par des malins de
troisième ordre, eut fait le voyage de
Vienne pour abdiquer entre les mains de
M. de Chambord ; dès qu'on lui eut li-
vret pieds et poings liés, les fournisseurs
orleanistès qui frétillent dans notre pays,
Henri V reconquit par un heureux mi-
racle toute sa liberté d'action. Il eut le
droit de se dire et de se proclamer hau-
tement le plus libéral des princes, et de
faire à l'esprit publié autant de sacrifices
qu'il faudrait'pour acheter le trône de
France. Il n'y a pas pensé, j'en suis
presqUë éeftain j mais cette caste ingé-
nieuse qui aspire à régnet sous son
nom. lui en suggérera l'idée, si ce n'est
déjà fait, et lui fera signer tous les en-
gagements que réclame le libéralisme
timide et discret du centre droit.
Les haussiers de la Bourse ne doivent
pas se tromper de beaucoup lorsque,
groupés autour de la corbeille, ils pro-
phétisent en choeur la grande pirouette
d'Henri V. il ëst très-vraisemblable que
le prétendant des jésuites pfomettra tout
ce qu'on voudra. Bonnes gens, voulez-
vous le drapeau tricolore? Vous l'aurez !
L'étendard de Jeanne-d'Àrc et d'Henri
IV est déjà chez le teinturier. La charte
de 1814 ne vous paraît pas suffisante ;
voulez-vous ctelle de 18301 Vous l'aurez;
on la réimprime. Préférez-voUs la consti-
tution de 1848, agrémentée d'un roi ?
On ne vous la refusera pas. La fin jus-
tifie les moyens j c'est la devise, non du
roi, à Dieu île plaise! mais, des habiles
gens qui jouent leur va-tout sur la res-
tauration du toi,
Et. après ? Haine ! après, ce qui est
bon à prendre, c^mme pouvoir, est bon
à garder. Ce qui est bon à oetrciter,
comme libertés, est bon à reprendre; 01
vous le fera VGih Un prétendant qui a
su renier ses opinions de 53 ans pour
régner, ne se fera pas faute de renier
ses concessions d'un jour pour gou-
verner. Plus M. de Chambord fera de
sacrifices avant la réunion de l'Assem-
blée nationale, plus il saura vous en
imposer, ô naïfs Français que vous êtes!
lorsqu'il sera votre roi.
- Mesurez l'étendue de ses concessions
prochaines, comptez les pas que les jé-
suites, ses maîtres, bientôt les vôtres, lui
feront parcourir en avant, et vous sau-
rez approximativement quel chemin il
peut faire en arrière, avec vous, malgré
vous, et sur votre corps même, si vous
vous mettez en travers.
ABOUT.
« :
ENTREVUE DE BERLIN
* LE DÉPART. DU ROI D'ITALIE
ferlin, tg septembre.
Le roi d'Italie, l'empereur d'Allemagne et les
princes sont revenus hier snir, à dix heures, de
Hubertusstorck. La gare était décorée et splen-
didement illuminée. Dans la gare et le long des
rues, une foule nombreuse a salué le roi par des
applaudissements sympathiques. Le roi repar-
tira ce soir, à dix heures, pour l'Italie. Il pas-
sera par Gœrlitz sans s'y arrêter. Les troupes
chargées de lui renlre les honneurs militaires et
le comte de Launay l'accompagneront jusqu'à
la frontière.
Ce matin, le roi est allé prendre l'empereur
au palais et s'est rendu avec lui à Moabit, où
aura lieu une revue de troupes..
A cinq heures, un diaer réunira chez M. le
Launay le roi, l'empereur et tous les princes.
M. de Bismaick, M. Delbrück, M. d'Eulem-
bourg et trente-six invités y assisteront.
Hier, dans l'après-midi, M. de Bismarck a
eu aa château un long entretien avec les minis-
tres italiens.
26 septembre, 4 h. soir.
Ce matin, de 11 heures à midi et demi, ont
eu lieu au Champ-de-Mars de Moabit des
exercices militaires auxquels ont assisté le roi
d'Italie, l'empereur, le prince royal, la prin-
cesse royale (à cheval), les princes de la famille
royale et un grand nombre de généraux et d'of-
ficiers.
Une foule nombreuse assistait aux manœu-
vres, qui ont été favorisées par un temps ma-
gnifique. Un bataillon du régiment des fusiliers
do la garde, un escadron du 2e régiment des
uhlans 5e la garde, une batterie d'artillerie d'
la garde, avec leurs oorps de musique respec-
liis, ont pris part à ces exercices, qni ont jo té
sur l'éco'e t'a bataillon, l'école d'eteidron, l'é.
cole de tir, les satves d'artiilerie, l'attaque, l'as-
sau', etc. Easuite a eu lieu le défilé, durant
lequel les corps de musique ont joué la marche
italienne.
Le roi et l'empereur ont été vivement accla-
més par la population, dont les vivats les ont
aacompagnés à leur retour.
26 septembre, 8 h. du soir.
Le roi d'Italie a reçu, à trois heures, le prince
de Bismarck, avec qui il a eu un entretien
d'une heure et demie. Le roi a reçu-ensuite M.
Hobrecht, premier bourgmestre, et les délégués
du magistrat (administration communale) de
Berlin. L3 roi d'Italie a pris congé des princes-
ses de la maison royale dans la salle de l'O-
péra.
Puis il s'est rendu à neuf heures et demie,
avec l'empereur, à la gare de Goerlil z, où l'at-
tendaient 1-3 prince royal, le prince Charles, le
prince Frédéric-Charles et le comte de Launay.
Le roi a pris alors congé de l'errpereur, qu'il a
embrassé cordialement à plusieurs reprises. Il
a ensuite donné l'accolade au prince royal et
aux autres princes. La gare "était éclairée par
des feux de Bengale. La foule a acclamé le roi
avec enthousiasme. Le roi, après avoir décliné
l'offre qui lui avait été faite d'une escorte prus-
sienne, est parti par un train spécial.
————————— ——————————
Figurez-vous, dans un restaurant, un
monsieur demandant un bouillon et une
bouteille de Malaga, versant le contenu de
la seconde dans le premier et venant gra.
vement offrir aux autres consommateurs
cette mixture grasse et sucrée, huileuse et
alcoolique, d'une couleur sans nom, re-
poussante au goût, repolissante à l'œil, sous
prétexte que le bouillon et le Malaga doi-
vent faire un excellent mélange, étant tous
deux des liquides et tendant tous deux à
un même résultat, à réconforter le con-
sommateur. Parmi les gens attablés, ceux
qui ne considéreront pas le cuisinier im-
provisé comme un fou l'appelleront em-
poisonneur.
Eh bien, notre époque, en étonnements
déjà fertile, vient de nous offrir un nou-
veau sujet de stupéfaction; c'est une com-
binaison du genre de la précédente.
Sous prétexte « qu'il est nécessaire d'op-
poser à la ligue monarchiste une ligue
nouvelle, autrement nombreuse et puis-
sante, formée de tous les partis qui ont
pris leur origine dans la Révolution, qui
en ont accepté les principes et qui pré-
tendent par des moyens différents réaliser
les espérances du peuple, » le rédacteur en
chef de l'Avenir national, un soi-disant
organe du radicalisme parisien, vient d'of-
frir, au nom du parti républicain, son al-
liance au prince Napoléon; et ce dernier
l'accepte en son nom d'abord, puis, espère-
t-iL au nom du parti bonapartiste.
Vendredi soir, à six heures, on remet-
tait au prince ce prétendu appel du parti
radical ; à sept heures, un aide de camp du
prince apportait la réponse à l'Avenir na-
tional. Monseigneur ne faisait pas attendre
la cauailte.
Eh bien : n'en déplaise à M. Portalis,
rédacteur en chef de YAvenir national, c'est
la canaille, aujourd'hui, qui n'admet plus
les prioces dans sa compagnie ; elle se
rappelle encore trop ce qu'il lui en a oû' é
pour avoir confié sa destinée aux mains
princières. Que nous importent les ligues
des autres ? Lorsque, comme l'Avenir na-
tional, on a la prétention de citer des exem-
ples, on devrait tâcher de les bien choisir 1
Ce n'estpas une raison parce que le petit-fils
do LOJ is-Philippe est allé se faire embrasser
C traiter de « mon cousin » par le fils de
ia duchesse de Berry ; ce n'est pas une
raison parce que les amis du duc d'Enghien
Si sont pendus au bras des fusilleurs des
fossés de ViDcennes, ou parce que les spo-
liés orléanistes ont tendu la main aux
spoliateurs bonapartistes, pour que les
républicains oublient Sedan. Entre nous et
il y a Sedan ; entre eux et nous, il
yale 4 septembre. Que chacun garde
y
sa part 1
Il ne peut y avoir d'alliance entre le
parti républicain et le parti bonapartiste,
les deux ne peuvent cheminer en com-
mun. Si, par aventure, comme dbB8vai*«»aux
enmemisbattus par la tempête, ils suivent,
forcés par les événements, une route paral-
lèle, s'ils veulent empêcher le rétablissement
de la monarchie, les uns pour les besoins
de l'empire, les autres dans FintérCt du
pays, qu'ils opèrent chacun pour leur
compte, mais qu'ils restent ce qu'ils sont,
ennemis, et s'envoient leur bordée toute3
les fois que la tempête le leur permet-
tra.
Les organes du bonapartisme d'ailleurs
— et nous leur devons cette justice — sen-
tent comme noms; nous sommes bons
ennemis et nous ne serions jamais que de
bien médiocres amis.Mais certaines feuilles
officieuses, trop heureuses de pouvoir dé-
gager les coalisés du 24 mai de cette fa-
meuse vérité dont M. Thiers, quelque ?
heures avant sa chute, cingla le fils
du digne duc de Broglie : « Protégés de
l'Empire I » ne trouvent pas de meilleure
fausseté à avancer que celle-ci : Les bo-
napartistes , négocient, en c-, moment,
avec M. Thiers, par l'entremise du géné-
ral Fleury.
Cette insinuation nouffbane nous per-
met toutefois d'étendre le cadre de nos ré
flexions et de dire que la compromission
étrange dont nous parlons ne nous étonne
pas plus de la part de M. Portalis que de
la part du prince Napoléon.
Dâ la part du prince Napoléon, c'est une
de ces aventures auquelles sont enclins
les cadets de dynastie.
Q ant au rédacteur en chef de l'Avenir
national, il dirigeait, il y a quelques mois
à peine, le Corsaire, ce journal qui a in-
venté la candidature de M. Barodet en
opposition à celle de M. de Rémusat.
— S'il ét&it besoin de faire une réponse
aux feuilles officieuses, celle-là serait la
meilleure. — A cette époque, nous avons
assez dit C9. que nous pensions du caractère
impolitique de la candidature Barodet
pour ne pas revenir encore sur ce sujet ;
et malheureusement les événements ne
nous ont que trop donné raison.
Mais ce que nous avons dit, en outre,
et ce q -e nous répéterons, c'est qre le
Corsaire n'était qu'un bonapartiste masqué
qui empruntait le masque républicain
pour avoir facile accès dsns les foules;
c'est que c'était dans les colonnes du
Corsaire que M. Jules Amigues suscitait
des manifestations républicaines en fa-
veur de Rossel condamné, pour venir
ensuite étaler sur les murs de Paris ses
appels plébiscitaires ; c'est que c'était en-
core dans les colonnes du Corsaire qu'un
misanthrope anonyme, qui aurait pu si-
gner Hippolyte Castille, travaillait à faire
haïr la République sage et modérée.
Oui, à cette époque, 0 nous avons dit tout
cela ; et cependant des républicains, crai-
gnant d'être débordés par cette candidature
qu'inventait un journal suspect, ont cru
devoir prendre la tête du courant pour ne
pas avoir l'air d'être entraînés par lui, et
ont fermé les yeux.
Les ouvriront-ils, cette fois ? Nous de-
vons l'espérer, car déjà une lettre de M.
Tony Révillon annonce sa démission de
collaborateur du Corsaire. Cet exemple
donné par un républicain estimé fera cer-
tainement voir clair au peuple parisien, qui
comprendra que ceux qui crient le plus
fort ne sont pas ceux qui doivent inspi-
rer le plus de codfliiice, que les éner-
gumènes ne sont pas les croyants. Si
tel est le résultat qui doit sortir de ce gro-
tesque incident politique, nous bénissons
la mémoire de M. Portalis et même celle
du prince Napoléon.
Le prince répudié par les bonapartistes,
YAvenir national répudié par les républi-
caint. qu'ils restent appairés, c'est ce
qu'ils ont de mieux à faire : la paire a
toujours plus de prix que la somme des
deux estimés séparément.
PAUL LAFARdUB.
Voici les documents dont nous venons
de parler :
Paris, 26 septembre 1873.
Messieurs,
La franchise, l'imprévu de votre démarche
me forcent à une réponse brève; elle m'est dic-
tée par les opinions de toute ma vie.
En face de la gravité, de la publicité de votre
lettre, je ne dois pas garder le silence.
Le devoir de tout citoyen à l'heure grave où
nous sommes est de ne pas sortir de la cité en
péril comme les neutres de l'antiquité. Non, ie
ne suis pas neutre et ja ne déserterai pas la
lutte.
Je ne puis parler qu'en mon nom; mais
comment creire que ceux dont les cœurs vibrent
au nom de Napoléon me désapprouvent ?
L'alliance de la démocratie populaire et des
Napoléon a .été le but que j'ai poursuivi dans
tous les actes de ma vie politique. Soutenons
notre drapeau en face des menaces du drapeau
blanc, étianger à notre France moderne et que
la prétendant ne saurait abandonner que par un
compromis et un sacrifice lait aux habiles de
ton parti. — Que vaudait d'ailleurs cette con-
cession de la dernière heure? Le règne des
Bourbons ne saurait être que le triomphe d'une
politique réactionnaire, cléricale et aatipopu-
laire. Le drapeau de la Révolution abrite seul
depuis près d'un siècle le génie, la gloire at
les douleurs de la France; c'est lui qui doit
nous guider vers un avenir vraiment démocra-
tique.
Eotre tous les défenseurs de la souveraineté
du peuple, beaucoup différent sur les moyens
de l'appliquer ; mais une entente commune, à
l'heure actuelle, sur le principe même de ctte
souveraineté, est nécessaire et patriotique. Nous
tous, citoyens ie la société moderne, nous de-
vons chercher à établir par le suffrage universel
la vraie liberté basée sur les réformes qui sont
la condition du salut de la France.
Oui, il faut oublier les dissentiments, les
attaques, les luttes, les souffrances réciproques,
les insultes même, pour affirmer le principe de
la souveraineté nationale, en dehors duquel il
n'y a que dangers, discorde et nouveaux désas-
tres. Soyons unis pour déjouer des tentatives
funestes, et formons ainsi la Sainte-Alliance
des patriotes
NAPOLÉON (JÉROME).
Dans le même numéro de l'Avenir na-
tional était insérée la lettre suivante :
A Monsieur le rédacteur en chef de
L'AVENIR NATIONAL.
Paris, le 27 septembre 1873.
Monsieur,
Après avoir lu la lettre du prince Napoléon
dans votre numéro de ce matin, il m'est impos-
sible de continuer à faire partie de la rédaction
de YAvenir national.
IL ne saurait y avoir, selon moi, d'alliance,
même accidentelle, entre les bonapartistes et les
républicains.
Recevez, monsieur, l'assurance de mes senti-
ments les plus distingués.
TONY RÊVILLON.
— « ———— ——:
LA CONSTITUTION ROYALE
Le public ignore peut-être que M. le
prince Henry de Valori vient de publier
une brochure qui a fait la joie des ama-
teurs de prose poétique et de litté-
rature apocalyptique, aussi bien que
des serviteurs de la monarchie tradi-
tionnelle et du Syllabus. La brochure et
l'auteur, on n'a pas besoin de le dire,
ont été aussitôt portés aux nues par les
bons journaux du parti. LUnion toute-
fois, en l'analysant, y avait trouvé une
proposition mal sonnante, et qui ne
pouvait s'excuser que par les bonnes in-
tentions de l'écrivain. M. de Valori ne
s'était-il point avisé de parler de constitu-
tion à faire ? Une constitution à faire!
Quelle légèreté voisine de l'hérésie !
Mais quand un pays a l'honneur et le
bonheur de servir un roi, de se pouvoir
mettre à toute heure à des pieds royaux,
de verser le plus clair de ses revenus
en des mains royales, d'être enfin en
tout et partout mené royalement, qu'a-
t-il besoin de constitution, je vous prie?
Une constitution 1 Quelle outrecuidance !
Quoi! vous avez le roi et ne trouvez
point que cela suffise? Est-ce qu'on con-
naissait des constitutions dans le grand
siècle de Louis XIV, si admirablement
continué Dar Louis XV? Et François I",
l'honnête homme, et Charles IX, le bon
catholique, et tous les autres, ces augus-
tes héros de l'histoire de France, est-ce
qu'on leur parlait de constitution? La
charte même, oui, la charte octroyée
n'est qu'une faiblesse.
M. de Valori, par ce côté du moins,
semblait sacrifier aux tendances perver-
ses, libérales, démocratiques et révolu-
tionnaires de notre criminelle époque.
Quant à nous, à vrai dire, il nous avait
paru que les critiques de l'Union étaient
méritees et que M. de Valori n'encourait ,
de la part des siens, vu ce qu'ils sont,
que de justes reproches Mais hâtons-
nous de dire que le noble auteur vient
de réclamer, qu'il se justifie, qu'il pro-
teste de la pureté de sa foi royaliste, et
qu'il explique enfin comment ce sont les
typographes qui lui ont fait dire tout le
contraire de sa pensée.
Voici sa lettre, qu'on nous saura gré
de publier :
Á Monsieur Sébastien Laurentie.
Mon cher ami,
Dites à vetre noble père, qui me gâte et me
rtgâte, (sic) que, élevé à son école, elle est trop
bonne (sic) pour que j'aie pu dire que l'Assemblée
avait 1 une constitution à faire. » Il y a eu er-
reur typographique. Mon manuscrit porte :
t constitution àrétab'ir, » — la constitution
des siècles, la constitution parlée, celle que les
enfants apprennent de leurs pères (sic) depuis
Juatorze siècles en leur racontant (sic) l'histoire
e Charlemagne, de Saint-Louis, de Henri IV.
A vous de cœur,
Prince Henry de Valori.
Nous voici donc tirés d'incertitude, et
nous reconnaissons avec joie que M. le
prince de Valori est resté bon légiti-
miste ; c'est un pur, c'est un vrai, un
royaliste du drapeau blanc pour tout
dire. — Suffrage universel ! s^ecriait l'U-
nion l'autre jour, qu'est-ce que cela?
Nous avons notre suffrage universel,
nous autres, c'est le suffrage universel
des siècles.-Et M. de Valori, qui a été à
l'école de l'Union, et qui trouve a qu'elle
est bien bonne, » s'empare du mot et
l'applique à tous projets de constitution.
Des constitutions? des garanties écrites?
Fi donc 1 mais nous avons la constitu-
tion des siècles, la « constitution par-
lée, a la tradition des quatorze cents ans
qui ont précédé 1789, celle que les pe-
tits enfants apprennent de leurs pères
en la leur racontant. Beau style et grande
image ! Oyez 'donc, vilains et manants,
et instruisez-vous ! 1
Nous avons omis de donner le titre
de la broenure de M. le prince de Valo-
ri; il est un peu long, mais précieux.
C'est : La Parole est à la France ! que cela
s'appelle. Eh bien ! si la parole est à la
France, on devrait bien laisser parler la
France, au lieu de lui mettre un
bâillon. Elle saurait dire à M. de Va-
lori ce qu'elle pense de sa constitu-
tion parlée et de tout le reste. Et
c'est vraiment pitié qu'un royaliste, s'ap-
pelât-il le prince Henry de Valori, ose
inscrire ces mots en tête de diva-
gations politiques, tandis que son
parti ne songe qu'à étoufftr par force les
plaintes et les cris d'horreur de tout un
grand pays, qui déteste et méprise le vieux
régime auquel on rêve de l'assujettir.
EUG. LIÉBiRT.
« —————————
INFORMATIONS
Le Times a reçu de Rome la dépêche
suivante, datée du 26 septembre :
« Mgr Guibert, archevêque de Paris,
après avoir pris l'avis du pape, a adresez,
un exemplaire de son dernier mandement
au comte de Chambord. Celui-ci s'est bor-
né à accuser réception de ce document, en
déclarant par la même occasion qu'il était
toujours le fidèle fils de l'Eglise.
» Tous les autres renseignements pu-
bliés sur cette affaire sont dépourvus de
foudement. »
On lit dans le Stéphanois, journal qui
passe pour être en relations avec M. de
Sugny :
« Nous sommes autorisés à déclarer
» qu'inexacte sur plusieurs points dans sa
» teneur générale, et mal traduite par
» l'Agence Havas, la dépêche du Times ne
» donne qu'une idée très-imparfaite des
» impressions que MM. de Sugny et Mer-
» veilleux Duvignaux ont rapportes de
) Frohsdorff. »
On asgure que les bureaux des différen-
tes réunions de la majorité conservatrice
vont être convoqués pour samedi prochain
4 octobre.. r
On lit dans Y Union :
Il est douteux encore non-seulement que
le duc d'Aumale aille à Besançon, mais
encore qu'il ait un commandement.
Dans les réponses qu'il fait aux deman-
des de cartes d'admission pour le procès
Bazaine, M. le général Pourcet désigne
ainsi le président du conseil de guerre :
Son Altesse Royale Mgr le duc d'Aumale.
C'est s'y prendre bien tôt f
M. Gambetta est arrivé à Périgueux.
Comme on le priait de prononcer un dis-
cours au banquet qui doit avoir lieu au-
jourd'hui, il a répondu que dans les cir-
constances actuelles toute cause de trouble
où d'agitation devait être évitée, qu'en
conséquence il s'abstiendrait.
On lit dans la Correspondance républicaine :
M. Bouisson, député, est nommé recteur
de l'Académie de Montpellier, à titre tem-
poraire.
Cette dernière nomination mérite de
nous arrêter un instant. M. Chanzy est un
digne homme et un bon officier; M. Cissey
est aussi un bon général. Nous n'en di-
rons pas autant de M. Ducros. M. Bouis-
son peut être un excellent administrateur,
etc. ; mais il existe une loi défendant le
Lundi 29 Septembre 1873.
'°" W
---.-. ;' 'f "-
- ,-
"Of, E
':: 1
, l
JOURNAL RÉPUBLICAIN CONSERVATEUR
RÉDACTION
adresser au Secrétaire de la Rédaction
de 2 heures à minuit
S» rue Drouot, 9
LII manuscrits "on insérés ne seront pas rendus.
ABOIREMEIIT"
PARIS
Trois mois. 13 fr.
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AMWMeo, chez MM. LAGRANGE, CERF et P*
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On s'abonne à Londres. chez M. A. MAURIOB général
IdvertifiDg, agent, 13, Tavistockrow. Covent Gardes*
MM. les Souscripteurs dont l'a-
bonnement expire le 30 septembre
sont priés de le renouveler immé-
diatement, s'ils ne veulent éprouver
de retard dans la réception du
journal.
r , JOURNÉE POLITIQUE
- •. J 3 : » 4
-#'. i -r' v;. '"AW
Paris, 98 septembre 1875.
Nous venons de lire dans le Mémoriàl
de l'Allier, la Décentralisation, Y Unité fran-
çaise, etc., une déelaration qu'ont repro-
duite en l'approuvantles quatre-vingts jour-
naux légitimistes des départements. Ce
document veut être solennel, bien qu'il ne
paraisse que d'assez piètre allure* On y
trouve le Te Deum d'usage, en l'honneur
de la révolution du 24 mai et de ses au-
teurs. « Mais, poursuivent les écrivàins
légitimistes, il reste k mettre la société à
l'abri des surprises en replaçant nos ins-
titutions sur la base d'un principe im-
muable. L'Assemblée, nous l'espérons, ne
tardera cas à proclamer la monarchie et à
appeler le roi. Le roi et 1 Assemb ôe assu-
reront ensemble les libertés auxquelles
tout peuple chrétien a droit. Nous avons
va, avec une joie profonde, l'unité réta-
blie par un acte mémorable et patriotique
dans la famille royale. Cet événement,
appelé de tous nos vœux, et qui a été con-
sidéré comme une véritable faveur du
ciel, est un exemple proposé à tous les ci-
toyens, qui doivent oublier leurs mésin-
telligences pour le salut de la patrie. Pas
plus que leur chef, les royalistes n'ont
d'injures à venger i ils tendent la main à
tous les honnêtes gens qui voudront loya-
lement se rapprocher pour refaire en com-
mun la fortune de la France; tout le
monde sait que le comte de Chambord à
déclaré vouloir être, non le roi d'un parti,
mais le roi de tous les Français, et ils re-
garderont comme les premiers et les plus
grands ceux, sans distinction de classes,
qui serviront le mieux la France et le
roi. »
On pense bien que nous navons pas, à
propôs d'un tel manifeste, de longues ré-
flexions à faire. Ces messieurs veulent bien
ilOtts rassurer; ils prennent soin de nous
promettre c les' libertés auxquelles tout
peuple chrétien a droit. b Ms qu'est-ee
que cela peut être? Des libertés catholiques
sans doute i Gar noUs soupçonnons fort les
rini8 de 89 et la déclaration des droits
fle l'homme de n'être point classés parmi
les libertés chrétiennes. Cfë sont des héré-
sies condamnées par le Syllabus. Qu'on lise
un peu plus loin la lettre de M. le prince
Henry de Valori au rédacteur de Y Union i
c'est un pur cht-d)œuvre et qui fera voir
le vrai fend des institutions que l'on nous
promet. Mais ce n'est pas tout. Ges mes-
sieurs ont aussi la bonté de nous préve-
nir qtü' ne seront pas méchants et que
M. le comte de Chambord ne sera pas le
Mi d'un parti, mais le CI roi de tous les
Français. »M. Beugnot a fabriqué jadis pour
l'usage du roi Charles X un mot bien
plus joli, beaucoup plus touchant même
« Il n'y a qu'un Français de plus ! » Nés
fcères l'ont entendu, comme aussi : « Point
de hallebardes. » Mais il ne parait pas
qu'ils s'en soient trouvés beaucoup mieux,
et si, sous la monarchie légitime, il.
ont éprouvé quelque enthousiasme, ce
n'est que sur le tard, vers la en de juillet
1830, quand il leur a été possible de la
jeter bas.
Pour en finir avec les histoires fusion-
nistes, il faut signaler la curieuse rectifi-
cation que fait l'Univers. Aussi bien, la
date de juillet 1830, que nous citions,
pourrait ici servir de transition naturelle.
Nous avons eu le plaisir de transcrire,
une ou deux fois, depuis deux jours, cette
phrase de YUnivers : « Ceux qui veulent
» séparer le roi du drapeau blanc sont des
» farceurs, qui ne veulent ni du drapeau,
» ni du roi. » Divers autres journaux l'ont
reproduite comme nous et, comme nous,
s'en sont égayés. Mais, voici de la part de
YUnivers, uu demi-désaveu qui montre un
embarras complet. L Univers ne dit point
carrément : « Nous avons eu tort de traiter
de farceurs, etc., etc. » Mais il prend texte
d'une erreur du Gaulois, qui avait attribué
l'article à M. Louis Veuillot, tandis qu'il
est d'un certain M. E. Vial, pour décliner
la responsabilité d'une boutade, qui n'a
point pour auteur un des rédacteurs poli-
tiques, mais un des collaborateurs militaires
du journal. Oa voit la différence. C'e,jt à
se demauder si M. le comte de Chambord
se persuade à présent que le fameux vers :
Soldat du drapeau tricolore,
a été jadis fait pour lui. On trouvera plus
loin la curieuse rectification de YUnivers. Oa
y remarquera encore que, malgré tout, M.
Louis VeuiUot ne veut pas retirer absolument
ni désavouer l'expression de son collabora-
teur : « Boutade un peu vive, mais vraie »,
c'est ainsi qu'il s'exprime. 0 a tâchera de sai-
sir ces nuances et l'on conclura si l'on peut.
Evidemment, dans le parti, les tiraillements
ne manquent pas, car le quart d'heure est
difficile. Ce que prouve, à nos yeux, la
note de YUnivers, c'est le degré de pro-
fonde perplexité où sont certaines gens,
qui se demandent s'ils ne doivent pas main-
tenant souhaiter que M. le comte de Cham-
fcord se parjure et s'ils ne l'amèneront
point à se parjurer. Ils prennent dQnç leura
précautions d'avance. Nous aimons mieux
M. de Valori et, comme dirait Boileau,
sa burlesque audace ; au moins est-il franc.
Pour M. le comte de Chambord, nous sup-
posons toujours (c'est le mot dont il s'est
servi lui-même) qu'il ne voudra pas « se
déshonorer. e
Le roi d'Italie a quitta Ëerlin. Nous
donnons les dépêches relatives à son dé-
part. L'entrevue de Victor Emmanuel etde
l'empereur Guillaume n'inspire à YUnivers,
après de grossières injures contre tout ce
qui ne porte point chez nous le bât clé-
rical, que ces profondes prédictions :
« L'Eglise, sachez le, ne connaîtra jamais
de Sadowa ! Et portes inferi non prœvale-
bunt adversus eam.» Tartuffes ou fous 1 L'un
et l'autre peut-être. Le cumul n'est pas dé-
fendu.
Eue. LIÊBERT.
: *
Voici la note de YUnivers dent il est
question dans notre Journée politique :
Un de nos collaborateurs militaires, dans un
article sur le drapeau, ou il examinait l'opinion
de l'armée, terminait par cette boutade un peu
vive, mais vraie :
Il Ceux qui veulent séparer le roi du drapeau
» blanc sont des farceurs qui ne veulent ni du
a drapeau ni du roi. »
Plusieurs journaux affectent de dire que le
mot est de M. Louis Yeuitlot et s'en font un ar-
gument de polémique. Le Gaulois, en citant cette
dernière phrase de l'article de notre collabora-
teur, va jusqu'à y joindre la signature du rédac-
teur en chef de YUnivers.
Ces journaux et le Gaulois surtout ont pu voir
que l'article était signé : E. Yial, et non :
Louis Veuillot.
Le Gaulois, dans son opposition antimonar-
chique, en est-il donc à avoir recours au men-
songe ?
-———————— » —————————.
Renier pour Régner
6 Messieurs I messieurs ! Grande nou-
velle 1 Bealé, Buffet* de Broglie et les au-
tres grippe-couronnes du centre-droit vont
ouvrir une boîte" à surprises dont vous
verrez sortir un Henri Y tout neuf et si
peu semblable à lui-même que sa mère
la monarchie traditionnelle et sa grand
mère l'Eglise ne le reconnaîtront pas
tout d'abord. Si Louis XIV était là, les
eheveux du grand roi se dresseraient
sur sa perruque, de jeune homme de
cinquanle-lrois ans, que naguère on fai-
sait descendre assez laborieusement de
M. le duc de Berry, remontera d'un trait
jusqu'à Glovis : on le verra brûler les
choses qu'il adorait et adorer les choses
qu'il brûlait; je ne parle pas des per-
sonnes, et pour ésuso&
« Bref, M. de Chambord est sur le point
de paraître, disons mieux, d'apparaître
mille fois plus libéral que MM. de Su-
gay et Merveillëux-Huvignauà: ne l'ont
connu dans leur dernier voyage. Mer-
veilleux et Sugny n'ont rien vu ; ils
s'offusquaient l'un l'autre; Merveilleux
était borné au Sud par Sugny, Su-
gny borné au Nord par Merveilleux-Du-
vjgnaux, et ces deux personnages réci-
proquement bornés n'ont pu mettre en
commun que les lumières de la berlue.
Attendez quelques jours et la nation
ébaubie fera connaissance avec un astre
.de libéralisme inédit ! »
Eh ! Eh ! Je ne dis pas que non. Tout
est possible. La saison des miracles,
ouverte le 24 mai à Versailles et le 1er
juin à Paray-le-Monial, n'est pas close.
Déjà, la simple annonce de ces nou-
veautés politiques a fait monter les
fonds publics de plusieurs centimes en
un jour. Les loups cerviers de la Bourse
sont agneaux par quelque côté. Tel qui
s'extasiait le mois dernier sur les prin-
cipes immuables et le caractère absolu
de M. le comte de Chambord se pâmera
peut-être, en liquidation, sur la sou
plesse et l'élasticité d'un, prince éminem-
ment pratique, à qui les concessions
opportunes ne coûtent rien. Tout réus-
sit aux heureux, et l'habileté peut fort
bien couronner un édifice dont la sim-
ple vertu avait jeté les fondements.
Vertu? peut-être. Laissons le mot,
puisqu'il est tombé de la plume. Une fois
n'est, pas coutume, dit le proverbe, et
pour une fois que le hasard enchaîne
deux vocables aussi contradictoires que
jumeaux, prince et principes, ne séparons
pas ce que l'étymologie a uni.
Le prétendant que les jésuites desti-
nent à régner sur nous n'est ni un mé-
chanthomme, ni un malhonnête homme.
Seulement, comme on dit dans la comé-
die de Barrière, il est logé comme ce
bourgeois dont le salon était rue de Va-
rennes et la garde-roba rue Coquenard.
La politique d Henri V est à Frohsdorff
et sa conscience rue des Postes. Ce digne
prince est, a été et sera jusqu'au dernier
jour de sa vie dirigé par les fils de Loyo-
la. Et personne n'a le droit d'y trouver
à redire, car nous savons qu'il est sincè-
rement dévot et qu'il marche-dans la
voie des bons pères les yeux fermes,
pour y mieux voir.
Lorsqu'il n'était qu'un petit garçon de
dix ans, chassé de France à la suite de
son grand-père, ses maîtres lui ont ap-
pris qu'il devait en honneur et con-
science maintenir le droit divin, le dra-
peau blanc et le pouvoir absolu. Il l'a
fait le plus loyalement du monde, 'saus
soupçonner un seul moment qu'il agis-
sait en subtil poitique.
Politique, comment et pourquoi? Parce
que sans sa fidélité obstinée à l'ancien
régime, il n'avait plus de raison d'être.
S'il avait profité de l'expérience, rendu
hommage à l'esprit moderne et reconnu
le droit de la nation, il donnait gain de
cause aux cousins d'Orléans, légitimait
leur usurpation et souscrivait à son pro-
pre néant.
Lerblequ'onlui apprit à jouer de bonne
heure était le seul qu'il pût jouer avec
profit ; il le joua par pure conviction,
j'aime à le croire, et il s'en trouva bien,
car il entretint à ce prix un vieux res-
tant de feu sacré dans quelques recoins
de la France.
- Jusqu'au 5 août 1870, il n'aurait pas
pu, sans déchoir, se rallier à la souve-
raineté nationale, au drapeau tricolore et
à la monarchie parlementaire. C'était
donner raison aux barricades de 1830,
condamner son aïeul et abdiquer au
profit de M. le comte de Paris. Les
500,000 monarchistes, s'il en reste
autant parmi nous, auraient crié tout
d'une voix : Prince pour prince, nous
aimons mieux le petit-fils de Louis-
Philippe, qui a la tradition du gou-
vernement constitutionnel, une édu-
cation libérale et des enfants. Ainsi-,
jusqu'au 5 août, M. le comte de Cham-
bord a été quelque chose, à la condition
expresse de ne point transiger avec l'es-
prit de 1789.
Mais aussitôt que son cousin, le comte
de Paris, inspiré par des malins de
troisième ordre, eut fait le voyage de
Vienne pour abdiquer entre les mains de
M. de Chambord ; dès qu'on lui eut li-
vret pieds et poings liés, les fournisseurs
orleanistès qui frétillent dans notre pays,
Henri V reconquit par un heureux mi-
racle toute sa liberté d'action. Il eut le
droit de se dire et de se proclamer hau-
tement le plus libéral des princes, et de
faire à l'esprit publié autant de sacrifices
qu'il faudrait'pour acheter le trône de
France. Il n'y a pas pensé, j'en suis
presqUë éeftain j mais cette caste ingé-
nieuse qui aspire à régnet sous son
nom. lui en suggérera l'idée, si ce n'est
déjà fait, et lui fera signer tous les en-
gagements que réclame le libéralisme
timide et discret du centre droit.
Les haussiers de la Bourse ne doivent
pas se tromper de beaucoup lorsque,
groupés autour de la corbeille, ils pro-
phétisent en choeur la grande pirouette
d'Henri V. il ëst très-vraisemblable que
le prétendant des jésuites pfomettra tout
ce qu'on voudra. Bonnes gens, voulez-
vous le drapeau tricolore? Vous l'aurez !
L'étendard de Jeanne-d'Àrc et d'Henri
IV est déjà chez le teinturier. La charte
de 1814 ne vous paraît pas suffisante ;
voulez-vous ctelle de 18301 Vous l'aurez;
on la réimprime. Préférez-voUs la consti-
tution de 1848, agrémentée d'un roi ?
On ne vous la refusera pas. La fin jus-
tifie les moyens j c'est la devise, non du
roi, à Dieu île plaise! mais, des habiles
gens qui jouent leur va-tout sur la res-
tauration du toi,
Et. après ? Haine ! après, ce qui est
bon à prendre, c^mme pouvoir, est bon
à garder. Ce qui est bon à oetrciter,
comme libertés, est bon à reprendre; 01
vous le fera VGih Un prétendant qui a
su renier ses opinions de 53 ans pour
régner, ne se fera pas faute de renier
ses concessions d'un jour pour gou-
verner. Plus M. de Chambord fera de
sacrifices avant la réunion de l'Assem-
blée nationale, plus il saura vous en
imposer, ô naïfs Français que vous êtes!
lorsqu'il sera votre roi.
- Mesurez l'étendue de ses concessions
prochaines, comptez les pas que les jé-
suites, ses maîtres, bientôt les vôtres, lui
feront parcourir en avant, et vous sau-
rez approximativement quel chemin il
peut faire en arrière, avec vous, malgré
vous, et sur votre corps même, si vous
vous mettez en travers.
ABOUT.
« :
ENTREVUE DE BERLIN
* LE DÉPART. DU ROI D'ITALIE
ferlin, tg septembre.
Le roi d'Italie, l'empereur d'Allemagne et les
princes sont revenus hier snir, à dix heures, de
Hubertusstorck. La gare était décorée et splen-
didement illuminée. Dans la gare et le long des
rues, une foule nombreuse a salué le roi par des
applaudissements sympathiques. Le roi repar-
tira ce soir, à dix heures, pour l'Italie. Il pas-
sera par Gœrlitz sans s'y arrêter. Les troupes
chargées de lui renlre les honneurs militaires et
le comte de Launay l'accompagneront jusqu'à
la frontière.
Ce matin, le roi est allé prendre l'empereur
au palais et s'est rendu avec lui à Moabit, où
aura lieu une revue de troupes..
A cinq heures, un diaer réunira chez M. le
Launay le roi, l'empereur et tous les princes.
M. de Bismaick, M. Delbrück, M. d'Eulem-
bourg et trente-six invités y assisteront.
Hier, dans l'après-midi, M. de Bismarck a
eu aa château un long entretien avec les minis-
tres italiens.
26 septembre, 4 h. soir.
Ce matin, de 11 heures à midi et demi, ont
eu lieu au Champ-de-Mars de Moabit des
exercices militaires auxquels ont assisté le roi
d'Italie, l'empereur, le prince royal, la prin-
cesse royale (à cheval), les princes de la famille
royale et un grand nombre de généraux et d'of-
ficiers.
Une foule nombreuse assistait aux manœu-
vres, qui ont été favorisées par un temps ma-
gnifique. Un bataillon du régiment des fusiliers
do la garde, un escadron du 2e régiment des
uhlans 5e la garde, une batterie d'artillerie d'
la garde, avec leurs oorps de musique respec-
liis, ont pris part à ces exercices, qni ont jo té
sur l'éco'e t'a bataillon, l'école d'eteidron, l'é.
cole de tir, les satves d'artiilerie, l'attaque, l'as-
sau', etc. Easuite a eu lieu le défilé, durant
lequel les corps de musique ont joué la marche
italienne.
Le roi et l'empereur ont été vivement accla-
més par la population, dont les vivats les ont
aacompagnés à leur retour.
26 septembre, 8 h. du soir.
Le roi d'Italie a reçu, à trois heures, le prince
de Bismarck, avec qui il a eu un entretien
d'une heure et demie. Le roi a reçu-ensuite M.
Hobrecht, premier bourgmestre, et les délégués
du magistrat (administration communale) de
Berlin. L3 roi d'Italie a pris congé des princes-
ses de la maison royale dans la salle de l'O-
péra.
Puis il s'est rendu à neuf heures et demie,
avec l'empereur, à la gare de Goerlil z, où l'at-
tendaient 1-3 prince royal, le prince Charles, le
prince Frédéric-Charles et le comte de Launay.
Le roi a pris alors congé de l'errpereur, qu'il a
embrassé cordialement à plusieurs reprises. Il
a ensuite donné l'accolade au prince royal et
aux autres princes. La gare "était éclairée par
des feux de Bengale. La foule a acclamé le roi
avec enthousiasme. Le roi, après avoir décliné
l'offre qui lui avait été faite d'une escorte prus-
sienne, est parti par un train spécial.
————————— ——————————
Figurez-vous, dans un restaurant, un
monsieur demandant un bouillon et une
bouteille de Malaga, versant le contenu de
la seconde dans le premier et venant gra.
vement offrir aux autres consommateurs
cette mixture grasse et sucrée, huileuse et
alcoolique, d'une couleur sans nom, re-
poussante au goût, repolissante à l'œil, sous
prétexte que le bouillon et le Malaga doi-
vent faire un excellent mélange, étant tous
deux des liquides et tendant tous deux à
un même résultat, à réconforter le con-
sommateur. Parmi les gens attablés, ceux
qui ne considéreront pas le cuisinier im-
provisé comme un fou l'appelleront em-
poisonneur.
Eh bien, notre époque, en étonnements
déjà fertile, vient de nous offrir un nou-
veau sujet de stupéfaction; c'est une com-
binaison du genre de la précédente.
Sous prétexte « qu'il est nécessaire d'op-
poser à la ligue monarchiste une ligue
nouvelle, autrement nombreuse et puis-
sante, formée de tous les partis qui ont
pris leur origine dans la Révolution, qui
en ont accepté les principes et qui pré-
tendent par des moyens différents réaliser
les espérances du peuple, » le rédacteur en
chef de l'Avenir national, un soi-disant
organe du radicalisme parisien, vient d'of-
frir, au nom du parti républicain, son al-
liance au prince Napoléon; et ce dernier
l'accepte en son nom d'abord, puis, espère-
t-iL au nom du parti bonapartiste.
Vendredi soir, à six heures, on remet-
tait au prince ce prétendu appel du parti
radical ; à sept heures, un aide de camp du
prince apportait la réponse à l'Avenir na-
tional. Monseigneur ne faisait pas attendre
la cauailte.
Eh bien : n'en déplaise à M. Portalis,
rédacteur en chef de YAvenir national, c'est
la canaille, aujourd'hui, qui n'admet plus
les prioces dans sa compagnie ; elle se
rappelle encore trop ce qu'il lui en a oû' é
pour avoir confié sa destinée aux mains
princières. Que nous importent les ligues
des autres ? Lorsque, comme l'Avenir na-
tional, on a la prétention de citer des exem-
ples, on devrait tâcher de les bien choisir 1
Ce n'estpas une raison parce que le petit-fils
do LOJ is-Philippe est allé se faire embrasser
C traiter de « mon cousin » par le fils de
ia duchesse de Berry ; ce n'est pas une
raison parce que les amis du duc d'Enghien
Si sont pendus au bras des fusilleurs des
fossés de ViDcennes, ou parce que les spo-
liés orléanistes ont tendu la main aux
spoliateurs bonapartistes, pour que les
républicains oublient Sedan. Entre nous et
il y a Sedan ; entre eux et nous, il
yale 4 septembre. Que chacun garde
y
sa part 1
Il ne peut y avoir d'alliance entre le
parti républicain et le parti bonapartiste,
les deux ne peuvent cheminer en com-
mun. Si, par aventure, comme dbB8vai*«»aux
enmemisbattus par la tempête, ils suivent,
forcés par les événements, une route paral-
lèle, s'ils veulent empêcher le rétablissement
de la monarchie, les uns pour les besoins
de l'empire, les autres dans FintérCt du
pays, qu'ils opèrent chacun pour leur
compte, mais qu'ils restent ce qu'ils sont,
ennemis, et s'envoient leur bordée toute3
les fois que la tempête le leur permet-
tra.
Les organes du bonapartisme d'ailleurs
— et nous leur devons cette justice — sen-
tent comme noms; nous sommes bons
ennemis et nous ne serions jamais que de
bien médiocres amis.Mais certaines feuilles
officieuses, trop heureuses de pouvoir dé-
gager les coalisés du 24 mai de cette fa-
meuse vérité dont M. Thiers, quelque ?
heures avant sa chute, cingla le fils
du digne duc de Broglie : « Protégés de
l'Empire I » ne trouvent pas de meilleure
fausseté à avancer que celle-ci : Les bo-
napartistes , négocient, en c-, moment,
avec M. Thiers, par l'entremise du géné-
ral Fleury.
Cette insinuation nouffbane nous per-
met toutefois d'étendre le cadre de nos ré
flexions et de dire que la compromission
étrange dont nous parlons ne nous étonne
pas plus de la part de M. Portalis que de
la part du prince Napoléon.
Dâ la part du prince Napoléon, c'est une
de ces aventures auquelles sont enclins
les cadets de dynastie.
Q ant au rédacteur en chef de l'Avenir
national, il dirigeait, il y a quelques mois
à peine, le Corsaire, ce journal qui a in-
venté la candidature de M. Barodet en
opposition à celle de M. de Rémusat.
— S'il ét&it besoin de faire une réponse
aux feuilles officieuses, celle-là serait la
meilleure. — A cette époque, nous avons
assez dit C9. que nous pensions du caractère
impolitique de la candidature Barodet
pour ne pas revenir encore sur ce sujet ;
et malheureusement les événements ne
nous ont que trop donné raison.
Mais ce que nous avons dit, en outre,
et ce q -e nous répéterons, c'est qre le
Corsaire n'était qu'un bonapartiste masqué
qui empruntait le masque républicain
pour avoir facile accès dsns les foules;
c'est que c'était dans les colonnes du
Corsaire que M. Jules Amigues suscitait
des manifestations républicaines en fa-
veur de Rossel condamné, pour venir
ensuite étaler sur les murs de Paris ses
appels plébiscitaires ; c'est que c'était en-
core dans les colonnes du Corsaire qu'un
misanthrope anonyme, qui aurait pu si-
gner Hippolyte Castille, travaillait à faire
haïr la République sage et modérée.
Oui, à cette époque, 0 nous avons dit tout
cela ; et cependant des républicains, crai-
gnant d'être débordés par cette candidature
qu'inventait un journal suspect, ont cru
devoir prendre la tête du courant pour ne
pas avoir l'air d'être entraînés par lui, et
ont fermé les yeux.
Les ouvriront-ils, cette fois ? Nous de-
vons l'espérer, car déjà une lettre de M.
Tony Révillon annonce sa démission de
collaborateur du Corsaire. Cet exemple
donné par un républicain estimé fera cer-
tainement voir clair au peuple parisien, qui
comprendra que ceux qui crient le plus
fort ne sont pas ceux qui doivent inspi-
rer le plus de codfliiice, que les éner-
gumènes ne sont pas les croyants. Si
tel est le résultat qui doit sortir de ce gro-
tesque incident politique, nous bénissons
la mémoire de M. Portalis et même celle
du prince Napoléon.
Le prince répudié par les bonapartistes,
YAvenir national répudié par les républi-
caint. qu'ils restent appairés, c'est ce
qu'ils ont de mieux à faire : la paire a
toujours plus de prix que la somme des
deux estimés séparément.
PAUL LAFARdUB.
Voici les documents dont nous venons
de parler :
Paris, 26 septembre 1873.
Messieurs,
La franchise, l'imprévu de votre démarche
me forcent à une réponse brève; elle m'est dic-
tée par les opinions de toute ma vie.
En face de la gravité, de la publicité de votre
lettre, je ne dois pas garder le silence.
Le devoir de tout citoyen à l'heure grave où
nous sommes est de ne pas sortir de la cité en
péril comme les neutres de l'antiquité. Non, ie
ne suis pas neutre et ja ne déserterai pas la
lutte.
Je ne puis parler qu'en mon nom; mais
comment creire que ceux dont les cœurs vibrent
au nom de Napoléon me désapprouvent ?
L'alliance de la démocratie populaire et des
Napoléon a .été le but que j'ai poursuivi dans
tous les actes de ma vie politique. Soutenons
notre drapeau en face des menaces du drapeau
blanc, étianger à notre France moderne et que
la prétendant ne saurait abandonner que par un
compromis et un sacrifice lait aux habiles de
ton parti. — Que vaudait d'ailleurs cette con-
cession de la dernière heure? Le règne des
Bourbons ne saurait être que le triomphe d'une
politique réactionnaire, cléricale et aatipopu-
laire. Le drapeau de la Révolution abrite seul
depuis près d'un siècle le génie, la gloire at
les douleurs de la France; c'est lui qui doit
nous guider vers un avenir vraiment démocra-
tique.
Eotre tous les défenseurs de la souveraineté
du peuple, beaucoup différent sur les moyens
de l'appliquer ; mais une entente commune, à
l'heure actuelle, sur le principe même de ctte
souveraineté, est nécessaire et patriotique. Nous
tous, citoyens ie la société moderne, nous de-
vons chercher à établir par le suffrage universel
la vraie liberté basée sur les réformes qui sont
la condition du salut de la France.
Oui, il faut oublier les dissentiments, les
attaques, les luttes, les souffrances réciproques,
les insultes même, pour affirmer le principe de
la souveraineté nationale, en dehors duquel il
n'y a que dangers, discorde et nouveaux désas-
tres. Soyons unis pour déjouer des tentatives
funestes, et formons ainsi la Sainte-Alliance
des patriotes
NAPOLÉON (JÉROME).
Dans le même numéro de l'Avenir na-
tional était insérée la lettre suivante :
A Monsieur le rédacteur en chef de
L'AVENIR NATIONAL.
Paris, le 27 septembre 1873.
Monsieur,
Après avoir lu la lettre du prince Napoléon
dans votre numéro de ce matin, il m'est impos-
sible de continuer à faire partie de la rédaction
de YAvenir national.
IL ne saurait y avoir, selon moi, d'alliance,
même accidentelle, entre les bonapartistes et les
républicains.
Recevez, monsieur, l'assurance de mes senti-
ments les plus distingués.
TONY RÊVILLON.
— « ———— ——:
LA CONSTITUTION ROYALE
Le public ignore peut-être que M. le
prince Henry de Valori vient de publier
une brochure qui a fait la joie des ama-
teurs de prose poétique et de litté-
rature apocalyptique, aussi bien que
des serviteurs de la monarchie tradi-
tionnelle et du Syllabus. La brochure et
l'auteur, on n'a pas besoin de le dire,
ont été aussitôt portés aux nues par les
bons journaux du parti. LUnion toute-
fois, en l'analysant, y avait trouvé une
proposition mal sonnante, et qui ne
pouvait s'excuser que par les bonnes in-
tentions de l'écrivain. M. de Valori ne
s'était-il point avisé de parler de constitu-
tion à faire ? Une constitution à faire!
Quelle légèreté voisine de l'hérésie !
Mais quand un pays a l'honneur et le
bonheur de servir un roi, de se pouvoir
mettre à toute heure à des pieds royaux,
de verser le plus clair de ses revenus
en des mains royales, d'être enfin en
tout et partout mené royalement, qu'a-
t-il besoin de constitution, je vous prie?
Une constitution 1 Quelle outrecuidance !
Quoi! vous avez le roi et ne trouvez
point que cela suffise? Est-ce qu'on con-
naissait des constitutions dans le grand
siècle de Louis XIV, si admirablement
continué Dar Louis XV? Et François I",
l'honnête homme, et Charles IX, le bon
catholique, et tous les autres, ces augus-
tes héros de l'histoire de France, est-ce
qu'on leur parlait de constitution? La
charte même, oui, la charte octroyée
n'est qu'une faiblesse.
M. de Valori, par ce côté du moins,
semblait sacrifier aux tendances perver-
ses, libérales, démocratiques et révolu-
tionnaires de notre criminelle époque.
Quant à nous, à vrai dire, il nous avait
paru que les critiques de l'Union étaient
méritees et que M. de Valori n'encourait ,
de la part des siens, vu ce qu'ils sont,
que de justes reproches Mais hâtons-
nous de dire que le noble auteur vient
de réclamer, qu'il se justifie, qu'il pro-
teste de la pureté de sa foi royaliste, et
qu'il explique enfin comment ce sont les
typographes qui lui ont fait dire tout le
contraire de sa pensée.
Voici sa lettre, qu'on nous saura gré
de publier :
Á Monsieur Sébastien Laurentie.
Mon cher ami,
Dites à vetre noble père, qui me gâte et me
rtgâte, (sic) que, élevé à son école, elle est trop
bonne (sic) pour que j'aie pu dire que l'Assemblée
avait 1 une constitution à faire. » Il y a eu er-
reur typographique. Mon manuscrit porte :
t constitution àrétab'ir, » — la constitution
des siècles, la constitution parlée, celle que les
enfants apprennent de leurs pères (sic) depuis
Juatorze siècles en leur racontant (sic) l'histoire
e Charlemagne, de Saint-Louis, de Henri IV.
A vous de cœur,
Prince Henry de Valori.
Nous voici donc tirés d'incertitude, et
nous reconnaissons avec joie que M. le
prince de Valori est resté bon légiti-
miste ; c'est un pur, c'est un vrai, un
royaliste du drapeau blanc pour tout
dire. — Suffrage universel ! s^ecriait l'U-
nion l'autre jour, qu'est-ce que cela?
Nous avons notre suffrage universel,
nous autres, c'est le suffrage universel
des siècles.-Et M. de Valori, qui a été à
l'école de l'Union, et qui trouve a qu'elle
est bien bonne, » s'empare du mot et
l'applique à tous projets de constitution.
Des constitutions? des garanties écrites?
Fi donc 1 mais nous avons la constitu-
tion des siècles, la « constitution par-
lée, a la tradition des quatorze cents ans
qui ont précédé 1789, celle que les pe-
tits enfants apprennent de leurs pères
en la leur racontant. Beau style et grande
image ! Oyez 'donc, vilains et manants,
et instruisez-vous ! 1
Nous avons omis de donner le titre
de la broenure de M. le prince de Valo-
ri; il est un peu long, mais précieux.
C'est : La Parole est à la France ! que cela
s'appelle. Eh bien ! si la parole est à la
France, on devrait bien laisser parler la
France, au lieu de lui mettre un
bâillon. Elle saurait dire à M. de Va-
lori ce qu'elle pense de sa constitu-
tion parlée et de tout le reste. Et
c'est vraiment pitié qu'un royaliste, s'ap-
pelât-il le prince Henry de Valori, ose
inscrire ces mots en tête de diva-
gations politiques, tandis que son
parti ne songe qu'à étoufftr par force les
plaintes et les cris d'horreur de tout un
grand pays, qui déteste et méprise le vieux
régime auquel on rêve de l'assujettir.
EUG. LIÉBiRT.
« —————————
INFORMATIONS
Le Times a reçu de Rome la dépêche
suivante, datée du 26 septembre :
« Mgr Guibert, archevêque de Paris,
après avoir pris l'avis du pape, a adresez,
un exemplaire de son dernier mandement
au comte de Chambord. Celui-ci s'est bor-
né à accuser réception de ce document, en
déclarant par la même occasion qu'il était
toujours le fidèle fils de l'Eglise.
» Tous les autres renseignements pu-
bliés sur cette affaire sont dépourvus de
foudement. »
On lit dans le Stéphanois, journal qui
passe pour être en relations avec M. de
Sugny :
« Nous sommes autorisés à déclarer
» qu'inexacte sur plusieurs points dans sa
» teneur générale, et mal traduite par
» l'Agence Havas, la dépêche du Times ne
» donne qu'une idée très-imparfaite des
» impressions que MM. de Sugny et Mer-
» veilleux Duvignaux ont rapportes de
) Frohsdorff. »
On asgure que les bureaux des différen-
tes réunions de la majorité conservatrice
vont être convoqués pour samedi prochain
4 octobre.. r
On lit dans Y Union :
Il est douteux encore non-seulement que
le duc d'Aumale aille à Besançon, mais
encore qu'il ait un commandement.
Dans les réponses qu'il fait aux deman-
des de cartes d'admission pour le procès
Bazaine, M. le général Pourcet désigne
ainsi le président du conseil de guerre :
Son Altesse Royale Mgr le duc d'Aumale.
C'est s'y prendre bien tôt f
M. Gambetta est arrivé à Périgueux.
Comme on le priait de prononcer un dis-
cours au banquet qui doit avoir lieu au-
jourd'hui, il a répondu que dans les cir-
constances actuelles toute cause de trouble
où d'agitation devait être évitée, qu'en
conséquence il s'abstiendrait.
On lit dans la Correspondance républicaine :
M. Bouisson, député, est nommé recteur
de l'Académie de Montpellier, à titre tem-
poraire.
Cette dernière nomination mérite de
nous arrêter un instant. M. Chanzy est un
digne homme et un bon officier; M. Cissey
est aussi un bon général. Nous n'en di-
rons pas autant de M. Ducros. M. Bouis-
son peut être un excellent administrateur,
etc. ; mais il existe une loi défendant le
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